Droit Des Contrats

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 81

ANNEE ACADEMIQUE 

: 2018-2019

LE
DROIT DES
CONTRATS
- Règlementation
-Contrats types

GECOS –FORMATION

Yopougon quartier millionnaire

Georges Essis, chargé de cours 1


INTROUCTION GENERALE

Le Droit des Contrats s’intègre dans le droit civil considéré comme le droit
commun, le droit civil ayant longtemps régi de façon globale la vie privée des
hommes et leurs relations particulières. Le premier objet du droit civil est de
définir la Personnalité Juridique. Le second objet est de régir l’activité juridique
à laquelle les personnes physiques ou morales sont appelées à participer. Le
droit civil envisage donc deux domaines distincts : La Personne et l’Activité
économique dans laquelle s’inscrit le droit des obligations.

Le droit des obligations a pour objet l’étude des règles juridiques qui gouvernent
les rapports d’obligations naissant entre les hommes dans la société. En effet, la
vie sociale engendre entre les personnes, des multitudes de liens qui font peser
sur chaque individu, des exigences de toutes sortes : exigences morales ou
religieuses, sociales ou politiques… Et ces exigences se présentent sous forme
de devoirs : devoir à l’égard d’une divinité (Prière, rite), devoir à l’égard des
autres (Payer ses impôts, courtoisie…), devoir à l’égard de soi-même (Se
nourrir, s’instruire). Les seules obligations qui soient juridiques, sont celles qui
sont assorties de la sanction étatique, parce que reconnues comme telles par le
droit positif.

L’obligation est donc un lien de droit entre deux ou plusieurs personnes en vertu
duquel l’une (le créancier) peut exiger de l’autre (le débiteur) une prestation.
Exemple : L’emprunteur doit rembourser (Convention) , l’auteur fautif d’un
dommage doit le réparer (Légale).

Mais d’après les dispositions conjuguées des articles 1101 et 1370 du Code
Civil, l’obligation civile nait soit de la seule autorité de la loi, soit d’un délit,
d’un quasi-délit, d’un quasi-contrat ou d’un contrat.

Justement qu’est ce qu’un Contrat ?

Dans notre activité professionnelle, ou pour des besoins d’ordre privé, nous
passons quotidiennement des contrats les plus divers. Afin de leur donner une
sécurité juridique, le législateur est venu préciser la manière dont se concluent
et s’exécutent les plus importants d’entre eux. Ainsi une connaissance parfaite
des règles applicables à ceux-ci en général mais à ceux dits d’affaires en
particulier s’impose afin de mieux les négocier pour en tirer le maximum de
profit.
Georges Essis, chargé de cours 2
L’objectif du présent cours est donc d’une part de familiariser les apprenants à
l’environnement des contrats d’affaires les plus usuels pour leur permettre de les
identifier facilement et d’autre part, leur donner un schéma de réflexion et de
rédaction pour éviter les erreurs et autres pièges consistant notamment à
mentionner dans leurs conventions des stipulations illicites ou des clauses ayant
une efficacité illusoire ou les insérer sans en mesurer la portée.

L’intérêt de cet enseignement réside dans le fait qu’au-delà des considérations


d’ordre financières et des cas de gestions calamiteuses, la grande majorité des
entreprises mettent la clé sous le paillasson parce que leurs gérants n’ont pas su
négocier leurs contrats faute de connaissances en la matière.

Au regard du nombre pléthorique de contrats d’affaires, il est prétentieux de


notre part de vouloir les étudier dans leur totalité, ce pourquoi une délimitation
s’est avérée judicieuse ; ainsi tout au long de l’enseignement nous verrons les
règles applicables aux contrats spéciaux d’usage fréquent (le bail à caractère
commercial, le crédit-bail, la vente et le contrat d’entreprise) ; mais avant nous
ferons un résumé des règles contractuelles générales.

Chapitre I : LA THEORIE GENERALE DES CONTRATS

Georges Essis, chargé de cours 3


Le contrat par définition est l’accord de volonté de deux ou plusieurs
personnes ayant pour effet la création entre elles d’obligations soit de donner,
soit de faire, soit de ne pas faire. Art.1101 Cc.

Ainsi défini, le contrat est dominé par le principe de l’autonomie de la volonté


qui se traduit par la liberté contractuelle, l’égalité entre les parties et la force
obligatoire du contrat.

Section 1 : LA CLASSIFICATION DES CONTRATS

La classification des contrats se fait en fonction du contenu des obligations ou


des conditions de formation.

A. La classification fondée sur le contenu des obligations

Ici la classification se fait selon ce à quoi s’engagent les parties et comment


s’engagent-elles ?

A cet effet il faut distinguer :

A-1.Contrat synallagmatique et contrat unilatéral

Dans le contrat synallagmatique, les obligations sont réciproques entre les


parties (la vente ; le contrat d’assurance…) alors que le contrat unilatéral, ne fait
naitre les obligations qu’à la charge d’une seule des parties (le mandat…)

A-2.Contrat à titre gratuit et contrat à titre onéreux

Dans le contrat à titre gratuit, un seul des cocontractants est engagé et l’autre
enrichira son patrimoine sans contrepartie (la donation…) ; à contrario le
contrat à titre onéreux fait naitre un profit pour chacune des parties (la vente,
le louage..).

A-3.Contrat commutatif et contrat aléatoire

Les obligations sont certaines et connues dès leur conclusion pour ce qui est
du contrat commutatif (le contrat de transport, la vente…) le contrat aléatoire
quant à lui fait naitre des obligations qui sont incertaines et dépendent
d’évènements aléatoires (le pari…)

Georges Essis, chargé de cours 4


B. La classification selon l’exécution des obligations

Ce sont :

- Le contrat à exécution instantanée : c’est le contrat dont l’exécution est


mise en œuvre par une seule prestation sur simple échange des
consentements (la vente…)
- Le contrat à exécution successive : l’exécution des obligations dans ce
type de contrat est échelonnée dans le temps (le contrat de travail…)

C. La classification selon les conditions de formation

Selon cette classification on a :

- Le contrat consensuel : il se forme par la seule volonté des parties, sans


qu’aucune formalité ne soit nécessaire (la vente)
- Le contrat solennel : il doit prendre nécessairement la forme d’un écrit
c'est-à-dire la forme d’un acte écrit ou sous seing privé pour être valable
(la donation entre vif)
- Le contrat réel : dans ce type de contrat, l’accord de volonté ne suffit pas
pour que le contrat soit valable, il faut qu’il y ait nécessairement remise
d’une chose au cocontractant (gage, prêt, dépôt…), tant qu’il n’y a pas
remise de la chose, il n’y a contrat mais plutôt promesse de contrat.

Section 2 : LA NAISSANCE DU CONTRAT

Le contrat comme tout acte juridique nait c'est-à-dire se forme. Une fois formé,
il doit être valide sans quoi il est frappé de nullité.

A. La formation du contrat

La formation du contrat suppose la rencontre d’au moins deux volontés à


savoir celle de l’offrant (pollicitation) et une acceptation. Aussi convient-il de
voir successivement l’offre et l’acceptation ainsi que les conditions de validité
du contrat.

A-1  L’offre

Georges Essis, chargé de cours 5


L’offre par définition est la manifestation unilatérale de volonté par laquelle
l’offrant propose à une autre la conclusion d’un contrat. Quelles sont les
conditions à remplir pour qu’elle produise des effets ?

- Les formes : l’offre peut revêtir diverses formes (orales, écrites, affiches,
marchandises exposées avec affichage du prix, taxi en station,) et être faite
à personne dénommée ou à personne indéterminée.
- Les conditions : elle doit être précise et complète, c'est-à-dire comporter
tous les éléments nécessaires à la formation du contrat (objet bien
déterminé, prix bien défini…)
- Les effets : en principe tant qu’elle n’est pas encore acceptée, l’offre ne
peut être retirée. En fait si l’offre ne crée pas le contrat, elle crée
néanmoins des effets à l’égard du pollicitant.
Ainsi s’il n’a pas fixé de délai d’acceptation, l’offre doit être maintenue
dans un délai raisonnable, par contre s’il a fixé un délai d’acceptation, il
ne peut retirer son offre avant l’expiration du délai sauf refus express de
celui à qui elle est destinée. Le retrait précipité engage la responsabilité
délictuelle du pollicitant.

A-2 L’acceptation
C’est la manifestation de volonté par laquelle une personne donne son
accord à une offre qui lui est faite.
Elle peut être expresse c'est-à-dire orale, écrite, ou par geste.
Peut elle être tacite c’est à dire résulté d’un comportement ?
En principe le silence ne vaut pas acceptation sauf dans certains cas
particuliers tels que l’existence de relations d’affaires entre les parties
(tacite reconduction…) ou en cas d’accord sur les clauses essentielles du
contrat.

B. Les conditions de validité du contrat

Les quatre conditions de validité du contrat énoncées par le code civil sont : le
consentement non entaché de vices, la capacité des parties, un objet certain
matière de l’obligation et une cause licite. La défaillance de l’une de ces quatre
conditions emporte nullité du contrat.

Georges Essis, chargé de cours 6


B-1 Le consentement

Le consentement c’est l’accord de volonté par lequel se forme le contrat. Aussi


la première condition de validité d’un contrat est un consentement non vicié.

Les vices sont : l’erreur, le dol et la violence.

- L’erreur : elle est une cause de nullité de la convention si elle tombe sur
la substance même de la chose qui en est l’objet.
EX : vous achetez un tableau comme considéré comme une œuvre d’art,
vous apprenez plus tar à l’aide d’une expertise que le tableau ne l’est pas.
Elle est aussi la cause de nullité quand elle tombe sur la personne du
cocontractant dans le cas où la considération de la personne avec laquelle
on contracte joue un rôle déterminant.
- Le dol : on appelle dol, les manœuvres frauduleuses, tromperies,
mensonges, réticences dont une personne use pour en tromper une autre à
l’occasion d’un contrat.
EX : un commerçant simule des bénéfices exagérés pour vendre plus cher
son fonds de commerce.
- La violence : c’est la contrainte exercée sur la volonté d’une personne
pour la forcer à contracter en la menaçant d’un mal considérable. La
violence doit présenter une certaine gravité.
EX : Vous ne pouvez pas payer à l’échéance l’un de vos créanciers ;
celui-ci menaçant de poursuite, vous oblige à passer un contrat
désavantageux pour vous.

B-2 : La capacité

Pour contracter valablement, il est nécessaire d’avoir la capacité exigée pour


accomplir l’acte envisagé. Il s’agit de vérifier la capacité de jouissance et
d’exercice des parties. Par ailleurs pour les personnes morales, la question de la
capacité d’exercice ne se pose pas, elles agissent par l’intermédiaire de
représentants qui tirent en général leurs pouvoirs d’un mandat.

B-3 : L’objet

L’objet du contrat désigne l’opération juridique que les parties ont voulu
effectuer. Il doit être déterminé ou déterminable, possible et dans le commerce,
conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs (prêt, assurance, donation…)

Georges Essis, chargé de cours 7


B-4 : La cause

C’est la raison pour laquelle une personne a contracté, le motif, le mobile. Elle
doit être licite et morale.

Remarques : les nullités des contrats

L’absence d’une condition de validité est sanctionnée par la nullité du contrat.

Elles se repartissent en nullité relative (édictée afin de protéger l’une des


parties ; cas d’incapacité, de vices de consentement) et en nullité absolue
(sanctionnant les atteintes à l’intérêt général : cas de l’illicéité de la cause et de
l’objet).

Lorsque la nullité est prononcée par le juge, elle a un effet rétroactif c'est-à-dire
que le contrat est anéanti dés l’instant où il a été conclu.

Il faut en outre, distinguer la nullité des autres expressions telles que


l’inopposabilité qui sanctionne l’inobservation des conditions de publicité du
contrat, la résolution qui sanctionne l’inexécution ou la mauvaise exécution du
contrat, la résiliation qui supprime pour l’avenir un contrat successif en raison
de l’inexécution par l’une des parties de ses obligations et l’inexistence qui
qualifie l’absence d’un élément essentiel de l’acte pour qu’il soit efficace.

L’action en nullité relative se prescrit 05 ans après le jour où le vice a été


découvert ou disparu, l’action en nullité absolue se prescrit quant à elle 30 ans
après.

Section 3 : LES EFFETS DU CONTRAT

Les contrats n’ont d’effet qu’à l’égard des parties contractantes ; ils ne nuisent
point au tiers et en principe ne lui profitent pas non plus.

A. Le contrat : Loi des parties

Le contrat constitue la loi des parties, en d’autres termes les clauses


contractuelles librement consenties par les parties cocontractantes tiennent lieu
de loi et s’imposent à elles mais également à l’égard du juge.

Georges Essis, chargé de cours 8


A-1. Force du contrat entre les parties

Le principe est que le contrat ne peut être révoqué par une volonté unilatérale.
Si l’une des parties se refusait à exécuter ses obligations, elle engagerait sa
responsabilité contractuelle et pourrait même y être contrainte par les voies
d’exécution forcée.

Toutefois cette règle comporte des exceptions notamment pour les contrats
reposant sur la confiance mutuelle et ceux à durée indéterminée car l’idée est
que les parties ne peuvent pas s’engager éternellement d’où la possibilité pour
l’une de rompre le contrat à condition qu’elle ne nuise pas à l’autre
cocontractant.

A-2 : Force du contrat à l’égard du juge

Le juge doit assurer l’exécution du contrat ; il ne peut modifier la portée des


obligations des parties quand bien même elles développeraient des
conséquences imprévisibles et ruineuses pour l’une d’elle. C’est aux parties
qu’il revient de stipuler des clauses de variation automatique ou de révision du
contrat en cas de changement des circonstances économiques.

B. L’effet relatif des contrats

Le code civil, prévoit qu’un contrat ne peut en principe rendre un tiers ni


créancier ni débiteur. Cependant il faut distinguer entre les tiers ayants causes et
les tiers étrangers

- Les tiers ayants cause des parties ou héritiers légataires, continuent la


personne de leur auteur, ils prennent ses lieux et place, à eux échoit tout ou
partie de l’actif et du passif de la personne dont ils tiennent leurs droits.
Sous réserve des contrats conclus intuiti personae, ils sont débiteurs et
créanciers aux mêmes termes que leur auteur.
- Les tiers étrangers : le principe est que le contrat leur est inopposable
c'est-à-dire qu’il ne peut les rendre ni créancier ni débiteur. Ainsi toute
personne qui porte atteinte à l’exécution d’un contrat engage sa
responsabilité délictuelle (débauchage par un employeur du personnel lié
par un contrat de travail à un concurrent) ; inversement la responsabilité
délictuelle d’un cocontractant est engagée si l’exécution du contrat cause
un préjudice à autrui.

Georges Essis, chargé de cours 9


Section 4 : LES SANCTIONS DE L’INEXECUTION OU DE L’EXECUTION
IRREGULIERE DES CONTRATS.

Selon les cas plusieurs sanctions peuvent être envisagées.


A. L’exécution forcée

L’exécution forcée est la procédure par laquelle le créancier d’une obligation


contractuelle inexécutée tente d’obtenir par voie de justice que le débiteur
défaillant exécute l’obligation effectivement prévue à sa charge.

B. L’exception d’inexécution

C’est une sorte de pression légale exercée par le créancier d’une obligation
contractuelle qui si cela est possible encore, refuse d’exécuter sa propre
obligation tant que le débiteur défaillant n’exécute pas la sienne.

C. La résolution et la résiliation

Ces sanctions visent à anéantir les contrats mal exécutés.

La résolution a un effet rétroactif et s’applique aux contrats dont l’exécution


n’est pas successive ; la résiliation quant à elle s’applique aux contrats à
exécution successive car elle n’agit que pour le futur.

Georges Essis, chargé de cours 10


Chapitre 2 : L’Etude des règles applicables à certains contrats

Nous envisagerons successivement l’Etude des règles applicables aux contrats


de :

- BAIL A USAGE COMMERCIAL


- BAIL A USAGE D’HABITATION
- LEASING
- VENTE
- PRESTATIONS DE SERVICES.

Section 1 : LE BAIL A USAGE PROFESSIONNEL.

GENERALITES SUR LE CONTRAT DE BAIL

Aux termes de l’article 1709 du code civil, le bail est « un contrat par lequel une
personne (le bailleur) s’oblige à faire jouir l’autre (le locataire) d’une chose
pendant un certain temps et moyennant un certain prix »

Cette définition présente les éléments caractéristiques du contrat de bail qui sont
le transfert de la jouissance d’une chose pendant un certain temps, et le paiement
d’un loyer en contrepartie.

A/-LA JOUISSANCE DES LIEUX

Le bail est un contrat par lequel on met à la disposition d’autrui une chose pour
en faire usage. Il est de l’essence de l’opération que le locataire soit en droit de
se servir de cette chose. Par ailleurs on s’accorde à penser que le bien faisant
l’objet du bail doit être une chose individualisée, et non consomptible.

B. LE VERSEMENT D’UN PRIX EN CONTREPARTIE

Georges Essis, chargé de cours 11


L’art. 1709 du code civil précise que le bail implique le versement d’un prix par
le preneur. En effet le bail est par essence un contrat à titre onéreux ; ce prix
peut revêtir des formes diverses et même consisté en une obligation en nature.
Mais en général il est constitué d’un loyer payable en argent.

C. UN CONTRAT TEMPORAIRE

La jouissance de la chose est conférée au locataire pour une durée


nécessairement limitée, les baux perpétuels étant prohibés.

Enfin le bail est un contrat à exécution successive en ce sens que l’exécution des
prestations est échelonnée dans le temps. L’art. 1713 du code civil déclare que
qu’on peut louer toutes sortes de choses, il y a donc une diversité de baux et
notre analyse portera sur le bail à usages commercial.

DEFINITION

Le bail à usage professionnel est régi par le titre I du livre 3 de l’acte uniforme
de l’OHADA portant Droit Commercial Général ; conformément à l’article
103 : « Est réputé bail à usage professionnel, toute convention écrite ou non,
existant entre une personne investie par la loi ou une convention du droit de
donner en location tout ou partie d’un immeuble compris dans le champ
d’application du présent Titre, et toute personne physique ou morale permettant
à cette dernière d’exploiter dans les lieux avec l’accord du propriétaire toute
activité commerciale, industrielle, artisanale ou professionnelle ».

Les parties fixent librement la durée des baux, à défaut de stipulations


contractuelles, ils sont réputés conclus pour une durée indéterminée.

Les obligations des parties et les conditions de renouvellement du contrat


arrivé à expiration constitueront l’essentiel de notre étude.

Paragraphe1 : LES OBLIGATIONS DES PARTIES

I/- LES OBLIGATIONS DU BAILLEUR

- Le bailleur est tenu de délivrer les locaux en bon état ; il est présumé avoir
rempli cette obligation lorsque le bail est verbal ou lorsque le preneur a
signé le bail sans formuler de réserves quant à l’état des locaux.

Georges Essis, chargé de cours 12


- Il est aussi tenu de procéder à ses frais dans les locaux, les grosses
réparations devenues nécessaires et urgentes notamment celles qui
portent sur les gros murs, les toitures, les murs de clôture, les fosses
sceptiques…Si ces réparations privent le preneur de l’usage des locaux,
le montant du loyer sera diminué en proportion du temps mis par celles-ci.

En cas de réparations urgentes de nature à rendre impossible la jouissance du


bail, le preneur pourra en demander la résiliation judicaire ou sa suspension
pendant la durée des travaux.

- En outre il est tenu pour responsable envers le preneur des troubles


jouissances survenues de son fait ou du fait de ses ayants-droits ou de ses
préposés.
- S’il vend l’immeuble dans lequel se trouvent les locaux donnés à bail,
l’acquéreur est de plein droit substitué dans les obligations du bailleur et
doit poursuivre l’exécution du bail (Art. 110). De même le bail ne prend
pas fin avec et le décès de l’une ou l’autre des parties n’entraine pas la
fin du bail, en cas de décès du preneur personne physique, le bail se
poursuit avec ses conjoints, ascendants ou descendants en ligne directe,
qui doivent en faire la demande au bailleur dans un délai de trois mois à
compter du décès.

II/- LES OBLIGATIONS DU PRENEUR

L’obligation essentielle du preneur est de payer le loyer aux termes convenus


entre les mains du bailleur ou de son représentant désigné au bail.

- Il est tenu aussi d’exploiter les locaux donnés à bail en bon père de
famille et conformément à la destination prévue au contrat ou suivant
celle présumée d’après les usages de sa profession. Si le preneur donne
aux locaux un autre usage que celui auquel ils sont destinés et qu’il en
résulte un préjudice pour le bailleur, celui-ci pourra demander à la
juridiction compétente la résiliation du bail ; il en sera de même lorsque le
preneur voudra adjoindre à l’activité prévue au bail une activité connexe
ou complémentaire.

Georges Essis, chargé de cours 13


- De même il est tenu des réparations d’entretien, il répond des
dégradations ou des pertes dues à un défaut d’entretien au cours du bail.
Si à l’expiration du bail le preneur se maintient dans les lieux contre la
volonté du bailleur, le preneur devra verser une indemnité d’occupation
égale au montant du loyer fixé pendant la durée du bail sans préjudice
d’éventuels dommages et intérêts.

Paragraphe 2 : LES CONDITIONS DE RENOUVELLEMENT DU BAIL

Le droit au renouvellement du bail à durée déterminée ou indéterminée est


acquis au preneur que s’il se trouve dans une ville de plus de 5000 habitants et
qu’il justifie avoir exploité conformément aux stipulations du bail, l’activité
prévue à celui-ci, pendant une durée minimale de deux ans.

Dans le cas du bail à durée déterminée, le preneur qui a droit au renouvellement


de son bail doit le demander au plus tard trois mois avant la date d’expiration du
contrat. S’il n’a pas formulé sa demande de renouvellement dans le délai il sera
déchu de son droit.

Si le bail est à durée indéterminée, toute partie qui entend le résilier doit donner
congé au moins six mois à l’avance à l’autre. Le preneur peut s’y opposer en
notifiant au bailleur son opposition au plus tard à la date prévue pour celui-ci à
défaut le congé prendra effet à la date fixée.

Le bailleur peut s’opposer au droit de renouvellement du bail en versant au


preneur une indemnité d’éviction (Art.126) dont le taux est égale à la valeur
marchande du fonds déterminée suivant les usages de la profession et fixé d’un
commun accord entre parties en cas de désaccord elle sera fixée par le juge en
tenant compte notamment du montant du chiffre d’affaires, des investissements
réalisés par le preneur et de la situation géographique du local.

Le bailleur n’aura pas à verser ladite indemnité dans les cas suivants :

- S’il justifie d’un motif grave et légitime à l’encontre du preneur


notamment l’inexécution par le locataire d’une obligation substantielle du
bail (non versement des loyers, exploitation d’une activité autre que celle
stipulée dans le contrat ou cessation d’exploitation de l’activité)
Ce motif pourra être invoqué que si les faits se sont poursuivis ou
renouvelés plus de deux mois après la mise en demeure du bailleur
d’avoir à les faire cesser.

Georges Essis, chargé de cours 14


- S’il envisage de démolir l’immeuble comprenant les lieux loués et de le
reconstruire.
Le preneur aura le droit de rester dans les locaux jusqu’au commencement
des travaux de démolition et il bénéficiera d’un droit de priorité pour se
voir attribuer un nouveau bail dans l’immeuble reconstruit. Si les locaux
reconstruits ont une destination différente de celle du local objet du bail
ou s’il n’a pas offert au preneur un bail dans les nouveaux locaux, le
bailleur devra verser au preneur une indemnité d’éviction.

En cas de renouvellement tacite ou exprès sauf accord différent, des parties, la


durée du nouveau bail est fixée à 3 ans

Le locataire sans droit au renouvellement pour quelque motif que ce soit,


pourra néanmoins être remboursé des constructions et aménagements qu’il a
réalisés dans les locaux avec l’autorisation du bailleur.

Celle-ci est égale au préjudice causé par le défaut de renouvellement, et son taux
à la valeur marchande du fonds déterminée suivant les usages de la profession.

A défaut d’accord sur le montant de cette indemnité, le juge sera celui qui la
fixera en tenant compte notamment du chiffre d’affaires, des investissements
réalisés par le preneur et de la situation géographique du local.

Section 2 : LE BAIL A USAGE D’HABITATION

Georges Essis, chargé de cours 15


Le bail à usage d’habitation est la convention par laquelle une personne appelée
le bailleur (c’est le plus souvent le propriétaire) s’engage à fournir à une autre
personne le locataire ou le preneur (l’occupant parfois) la jouissance ou l’usage
d’une chose en contrepartie d’un loyer, pendant une certaine durée.

Par l’expression bail à usage d’habitation, il faut entendre aussi les locaux pris
en location par l’administration publique pour y installer ses services ou ceux
occupés par les associations reconnues d’utilité publique.

Le domaine des baux à usage d’habitation est désormais régit par la loi n°2018-
575 du 13 Juin 2018 relative au Bail à usage d’habitation et les dispositions du
code civil.

Paragraphe 1 : LA CONCLUSION DU BAIL

Désormais le Bail doit être conclu par écrit (Art.8) et non plus verbalement. Il
est possible soit alors de s’adresser à un notaire, soit de choisir l’un des modèles
de bail couramment utilisés. Il doit faire obligatoirement l’objet
d’enregistrement auprès de l’administration fiscale. Le bailleur est tenu de
remettre dans le délai de 30 Jours calendaires, un exemplaire de l’acte
d’enregistrement du contrat délivré par l’administration fiscale, au locataire.

Les parties déterminent librement la durée de la location. Mais on ne peut louer


une maison à perpétuité, la durée reste nécessairement limitée ; on a le choix
entre deux modalités :

- Soit une location à durée indéterminée


- Soit une location à durée déterminée

Dans le premier cas le bail peut cesser à la suite d’une résiliation unilatérale par
le bailleur ou le locataire, c’est un congé

Dans le second cas, les parties déterminent d’avance la durée de leur convention
qui est souvent un multiple de trois (3, 6,9 ou 12 ans). Le bail prend alors fin au
terme du temps fixé.

Le prix constitue bien entendu un élément constitutif essentiel du contrat laissé à


la liberté des parties.

Paragraphe 2 : LES OBLIGATIONS DU BAILLEUR

Georges Essis, chargé de cours 16


Le bailleur doit en premier lieu délivrer la chose louée en bon état. Elle
s’effectue par la remise des clés.il doit avant effectuer tous les travaux de
réparations tant les grosses réparations que les réparations locatives.

Au cours du bail, le bailleur doit entretenir la chose en bon état, de servir à


l’usage pour lequel elle a été louée, notamment faire toutes les réparations
nécessaires sauf les réparations dites locatives.

Il n’est pas toujours facile de distinguer entre les grosses et les réparations dites
locatives, cependant l’article 25 de la dite loi et l’article 606 du code civil
indique que les grosses réparations sont celles concernant les gros murs, les
canalisations, les voutes, le rétablissement des poutres et des couvertures
entières, les mûrs porteurs, les fosses d’aisance et les canalisations etc.

Mais à cela il faut ajouter toute une série de réparations importantes comme les
réparations des escaliers, l’entretien des barres d’appui des fenêtres et des
balcons, les réparations devenues nécessaires par la vétusté ou la force
majeure… si le propriétaire refuse d’effectuer les réparations qui sont à sa
charge, on peut l’y contraindre par une action en justice ou même effectuer les
dits travaux soi même.

Le bailleur doit assurer la jouissance paisible des lieux pendant la durée du


bail ; c’est son obligation de garantie qui veut dire qu’il est responsable des
troubles de jouissance émanant de lui-même, des autres locataires ou du
concierge. Ainsi, le bailleur ne peut changer la destination des lieux, en
supprimant par exemple des installations existantes au moment de la conclusion
du bail.

Le propriétaire est-il responsable si on est victime d’un cambriolage ?

En principe non car il n’est pas tenu de garantir les locataires contres les voies
de fait commises par les tiers, cependant si l’immeuble est pourvu d’un
concierge, le propriétaire doit être considéré comme responsable des vols s’ils
ont été rendus possibles ou favorisés par un défaut de surveillance du concierge.
Il faudra alors prouver la faute ou la négligence du concierge.

Le bailleur est enfin tenu de garantir le locataire contre les vices de la chose
louée, tant ceux qui sont existants au moment de la conclusion du contrat que
ceux qui se sont produits par la suite, même si lors de la conclusion il ignorait
les vices. Il pourra être par exemple considéré comme responsable des
infiltrations d’eau dues au mauvais état du sol.
Georges Essis, chargé de cours 17
Quels sont les droits du locataire en cas de trouble de jouissance ? En premier
lieu exiger la cessation du trouble, éventuellement l’exécution des travaux
nécessaires à cet effet. En second lieu, mais à condition que ce soit un trouble
grave, demander la résiliation du bail. En troisième lieu, si le trouble est dû à
une faute du bailleur, demander des dommages et intérêts.

Paragraphe 3 : LES OBLIGATIONS DU PRENEUR

Le preneur est tenu de deux obligations essentielles :

- User de la chose en bon père de famille, et suivant la destination qui lui a


été donnée par le bail ou suivant celle présumée d’après les circonstances,
à défaut de convention.
- Payer le prix du bail aux termes convenus.

A ces obligations se rattachent d’autres dispositions. Le preneur est en principe


responsable des dégradations et pertes survenues pendant sa jouissance, à moins
qu’il ne puisse prouver qu’il n’a pas commis de faute et que les dégradations
sont dues à un cas fortuit ou de force majeure ; il est tenu même des
dégradations survenues par le fait des personnes de la maison ou des sous-
locataires éventuels. Il peut avoir à répondre d’un incendie survenu à moins de
prouver que celui-ci est arrivé par un cas fortuit ou de force majeure, ou par
vice de construction ou que le feu a été communiqué par une maison voisine.

Il doit en outre effectuer les réparations locatives ou de menu entretien sauf si


les réparations sont rendues nécessaires par vétusté ou force majeure.

Il doit rendre la chose louée en bon état à la fin de la location. User de la chose
en bon père de famille, cela veut notamment dire être tenu de ne pas troubler la
jouissance des autres locataires ; le tapage nocturne constant peut donner lieu à
la résiliation du bail.

En principe on peut élever des animaux domestiques dans son appartement sauf
convention contraire, mais il convient de veiller à ce que ces animaux ne
troublent pas les voisins ou ne salissent pas de façon anormale les locaux.

Le preneur n’a pas le droit de procéder à des modifications d’ordre matériel


comme par exemple percer les murs. Mais sauf clause contraire il pourra sous-
louer ou céder son bail.

Les loyers se règlent en principe à l’échéance de chaque mois, mais les parties
peuvent convenir que le paiement sera effectué d’avance. De plus le propriétaire
Georges Essis, chargé de cours 18
peut lors de l’entrée dans les lieux exiger le paiement de plusieurs mois de
loyers d’avance qui seront imputés aux loyers devant être versés à la fin du bail
ou le versement d’un cautionnement à titre de garantie. Le locataire qui ne paye
pas son loyer risque de voir son bail être résilié et être expulsé.

Notons enfin que la preuve du paiement des loyers se fait par les quittances en
général, et que les loyers des maisons se prescrivent par cinq ans, passé ce délai
le propriétaire ne peut plus réclamer leur paiement.

Paragraphe 4 : DE LA FIN DE LA LOCATION

Le bail à durée déterminé prend fin de plein droit à l’arrivée du terme. Par
contre, s’il s’agit d’un bail à durée indéterminé, un congé est nécessaire.

Le congé peut être donné par le propriétaire ou le locataire. Sauf conventions


contraires insérées dans le contrat, le congé ne peut être donné que dans les
délais fixé par l’usage des lieux c'est-à-dire 3 mois (Art.35) avant la date choisie
par la partie donnant congé. Le congé ne nécessite pas de formalités
particulières, mais la forme prend toute son importance en matière de preuve.
L’exploit d’huissier offre le maximum de sûreté, mais la lettre recommandée
avec accusé de réception est également une modalité pratique.

Le congé a pour effet de mettre fin au bail, le preneur sera autorisé ou obligé de
quitter les lieux loués ; le propriétaire pourra demander l’expulsion du locataire
récalcitrant.

Lorsque le bail est à durée déterminée, le locataire a un droit au maintien dans


les locaux. Aux termes dudit article, le locataire à l’expiration de son bail a le
droit d’être maintenu dans le local loué aux termes et conditions du contrat
primitif. Mais cette obligation ne joue que si certaines conditions sont réunies
notamment justifier d’un titre locatif à l’origine de la location (bail ou sous
location) ; et être de bonne foi c'est-à-dire respecter ses obligations (payer son
loyer, user du local en bon père de famille, ne pas modifier la nature du local..).
A défaut, il sera reconnu au propriétaire le droit de reprendre son local à
l’expiration du bail. En outre le droit au maintien dans les locaux du preneur
n’est pas opposable au propriétaire qui désire reprendre son local pour des
motifs légitimes notamment pour l’occuper lui-même ou le faire occuper par son
conjoint ses ascendants ou descendants directs ou ceux de son conjoint ; ou le
démolir en vue de sa reconstruction ou sa transformation nécessitant
l’évacuation des lieux ;( en ce cas il devra adresser au locataire un préavis de

Georges Essis, chargé de cours 19


trois mois par acte extrajudiciaire ou par lettre recommandée avec avis de
réception). Le bailleur qui par des manœuvres ou allégations mensongères aura
obtenu l’évacuation d’un locataire de bonne foi en vue d’une relocation sera
tenu de le réintégrer par a juridiction compétente, sauf pour le bailleur à justifier
d’un motif légitime.

En cas de destruction totale de la chose louée par cas fortuit, le bail est résilié de
plein droit. Par destruction totale il faut entendre non seulement la destruction
matérielle de la chose par exemple à la suite d’un incendie mais également
l’impossibilité absolue d’utiliser les lieux loués, notamment à la suite d’une
interdiction administrative ou d’une expropriation pour cause d’utilité publique.

En cas de perte partielle, le locataire peut soit demander la résiliation du bail,


soit une réduction des loyers en fonction de l’étendue de la perte. Des
dommages et intérêts ne seront dus que si le propriétaire s’est rendu coupable
d’une faute.

Normalement le décès de l’une des parties ne met pas fin au bail qui continuera
sans modification entre la partie survivante et les héritiers de la partie décédée.
Mais il est possible d’insérer une clause contraire dans le bail.

Rappelons que l’inexécution par l’une des deux parties de ses obligations est une
cause fréquente de résiliation ; mais même si le bail contient une clause de
résolution expresse ou encore une clause résiliation de plein droit, une
intervention du juge est nécessaire pour prononcer la résiliation du bail.

Section 3 : LE CREDIT-BAIL OU LEASING

Le crédit-bail ou leasing se définit comme la convention par laquelle une


entreprise de crédit-bail acquiert sur la demande d’un client la propriété de biens
Georges Essis, chargé de cours 20
d’équipements mobiliers ou immobiliers à usage professionnel en vue de les
donner en location à ce client pour une durée déterminée en contrepartie du
paiement de loyers.

A l’issue de la période fixée, le client appelé crédit-locataire jouit d’une option,


il peut soit restituer le matériel à la société de crédit-bail, soit demander le
renouvellement du contrat, soit acquérir le matériel pour un prix qui tient
compte des versements effectués à titre de loyers. Ces loyers sont calculés en
fonction de l’amortissement du bien et fixés selon des formules plus souples que
dans les crédits classiques.

C’est donc une formule qui permet à un industriel ou un professionnel qui


éprouve des difficultés financières de satisfaire ses besoins en matériels
(machines, ordinateurs) ou en outillages (tracteurs, grues).

Paragraphe 1. LE MECANISME DU LEASING

Mis au point aux USA dans les années 30, le leasing fit son apparition en France
en 1960 et introduit en Côte d’Ivoire en 1970. Il est réglementé par le décret n°
70-06 du 07 janvier 1970.

L’article 3 dudit décret interdit d’assimiler le crédit-bail à la vente à crédit, d’où


l’intérêt de s’interroger sur la nature juridique du crédit-bail.

I/- ELEMENTS CONSTITUTIFS DU CONTRAT DE CREDIT-BAIL

De sa définition, il en résulte que pour reconnaitre le leasing, deux opérations


essentielles doivent être vérifiées :

- L’achat d’un bien en vue de sa location


- La faculté pour le locataire d’acquérir le bien loué

I-1/- l’achat d’un bien meuble en vue de sa mise en location


- La nature du bien

Il doit s’agir de biens d’équipement, de matériel, d’outillage ou de biens


immobiliers.

Il faut entendre par matériel et outillage, non seulement tout ce qui touche à
l’industrie et le commerce mais aussi tout ce qui touche à l’artisanat et
mêmes aux professions libérales.

Georges Essis, chargé de cours 21


Il n’est pas nécessaire que le bien soit neuf, quand bien même cette vision ne
semble pas correspondre à l’esprit du leasing

- L’affectation du bien

Le bien d’équipement et d’outillage doit être acheté en vue de sa location ce


qui signifie que le propriétaire bailleur doit avoir pour profession l’achat de
certains biens en vue de leur location ; si le bailleur fabrique lui-même le
matériel et le donne en location, on ne serait plus en présence d’un contrat de
crédit-bail. Le bien doit être destiné à une utilisation professionnelle et non
personnelle.

- La propriété du bien

Le bien est donné en location par l’établissement de crédit-bail qui en reste


propriétaire, l’utilisateur du bien est un simple locataire ; en cas de faillite ou
de procédure de liquidation judicaire à l’encontre de ce dernier, la société de
crédit-bail peut revendiquer le bien.

Cette clause de réserve de propriété permet de distinguer le crédit-bail à la


vente à crédit dans laquelle le transfert de propriété se produit dès la
conclusion de l’opération faisant de l’acquéreur le seul et unique propriétaire
du bien.

L’autre caractéristique est aussi la faculté laissée au locataire d’acheter le


bien.

II /- LA FACULTE D’ACQUISITION DU BIEN

A l’expiration du bail, l’utilisateur a un droit d’option, lequel droit est soumis


à certaines modalités.

- Le droit d’option du locataire

C’est un critère fondamental du crédit-bail, la faculté pour le locataire


d’acquérir tout ou partie des biens loués doit être contractuellement stipulée
avec un prix déterminé à l’avance.

Par ailleurs il est interdit de stipuler dans un contrat de crédit-bail que le


locataire deviendra obligatoirement acquéreur, l’acquisition étant facultative.

- Les modalités

Georges Essis, chargé de cours 22


A la fin de la période irrévocable, le locataire dispose d’une triple option :

. il peut décider d’acheter le bien pour sa valeur résiduelle fixée dans le


contrat, dans ce cas le locataire a un délai contractuel ( 1 et 03 mois) avant
l’expiration de la période irrévocable pour faire connaitre son intention à la
société de crédit-bail .Le montant du prix tient compte au moins en partie des
sommes payées sous forme de loyer.

. Le locataire dispose également de la faculté de souscrire un nouveau contrat


de location dont les conditions sont à nouveau déterminé d’un commun
accord, mais le loyer sera inferieur au premier.

. Enfin si le locataire n’opte pas pour un achat ou un renouvellement à


l’expiration de la location, il doit restituer le bien en bon état d’entretien et de
fonctionnement en tout lieu indiqué par le bailleur.

I-3/- la nature juridique du leasing

Il y a lieu de ne pas assimiler le crédit-bail à certaines notions voisines car il


a sa propre nature juridique.
III/- DISTINCTION ENTRE CREDIT- BAIL ET LES CONVENTIONS

VOISINES

III-1/Crédit-bail et location-vente.

La location-vente est un contrat par lequel le locataire acquéreur verse


pendant un certain temps des mensualités représentant à la fois un loyer et
une partie du prix. Il n’acquiert la propriété du bien qu’à la dernière
échéance.

Dans les deux cas le locataire à la jouissance immédiate des biens mais n’en
devient propriétaire qu’à la fin de la location ; il n’ya donc pas transfert
immédiat de la propriété. Les deux se distinguent dans la mesure où le crédit
locataire dispose d’une option alors que dans la location-vente, elle n’existe
pas.

- Crédit-bail et prêt d’argent

Georges Essis, chargé de cours 23


Le crédit-bail est une opération de location, l’utilisateur ne rembourse pas
un prêt mais paie plutôt des loyers calculés en fonction de la rentabilité du
bien.

III-2/- le crédit-bail, contrat de location assortie d’une promesse


unilatérale de Vente

- Un contrat de location : la base de l’opération du leasing est la


conclusion d’un contrat de louage de chose entre une entreprise
spécialisée et un utilisateur. Ce dernier n’a qu’un droit de jouissance et la
société de crédit-bail conserve le droit de propriété ; cependant il ne s’agit
pas d’une location simple elle est plutôt assortie d’une promesse
unilatérale de vente.
- Une location assortie d’une promesse unilatérale de vente : cette
promesse stipulée dans le contrat est un critère fondamental du contrat ;
elle est unilatérale car émanant d’une seule des parties à savoir la société
de leasing et le locataire ne s’engage en aucune manière à acquérir le bien
loué. Le promettant unilatéral doit exécuter sa promesse et conclure le
contrat lorsque l’autre consentira à l’achat.

Paragraphe II/- LES EFFETS DU LEASING

Le contrat de leasing est un contrat synallagmatique qui crée à la charge de la


société de crédit-bail et de l’utilisateur des obligations qui sont celles du
bailleur et du locataire avec toutefois des spécificités.

I/-LES OBLIGATIONS DU CREDIT-BAILLEUR

Le crédit-bailleur a comme le bailleur une obligation de délivrance et une


obligation de garantie.

I-1/- l’obligation de délivrance

Dans le droit commun du bail, l’obligation essentielle du bailleur est la


délivrance de la chose louée or dans le contrat de crédit-bail, le crédit-
bailleur donne mandat au locataire de retirer le matériel loué au moment et au
lieu que le locataire indiquera au fournisseur.

Georges Essis, chargé de cours 24


Le P.V. de livraison ou de prise en charge établi entre le vendeur du bien et
le locataire mandataire du crédit-bailleur constate que ce dernier a exécuté
son obligation de délivrer un matériel en parfait état de fonctionnement.

Dès lors que le P.V. est approuvé par le locataire, ce dernier ne peut
introduire une demande en résolution du contrat de crédit- bail pour défaut de
délivrance. De même le locataire qui a signé son P.V. par erreur sans examen
partiel ne peut pas ensuite se prévaloir en l’encontre de la société de crédit-
bail du défaut de livraison du matériel.

I-2/- l’obligation de garantie

En matière de crédit-bail, il est presque toujours stipulé que le bailleur sera


déchargé de son obligation d’entretien. Il est de même courant dans le leasing
d’écarter conventionnellement l’obligation de garantie des vices cachés mise
à la charge du bailleur, cette exonération découle de la liberté dont le
locataire jouit dans le choix et les examens techniques du matériel.

Lorsque le crédit locataire se heurte à des difficultés dus à la mauvaise


qualité du bien (vices cachés, défaut de conformité) il dispose des actions en
justice de la société de crédit-bail contre le fournisseur.

Ainsi il pourra exercer directement contre le fournisseur une procédure en


vue de faire annuler la vente. La résolution du contrat de vente initial,
entraine nécessairement la résiliation du crédit- bail sous réserves des clauses
ayant pour objet de régler les conséquences de cette résiliation.

Le contrat de crédit-bail s’éteint pour l’avenir sans effets rétroactifs.

II/- LES OBLIGATIONS DU CREDIT-LOCATAIRE

Le crédit locataire a des obligations afférentes à la jouissance du bien loué.


Ainsi il doit utiliser le bien avec prudence, ce qui lui interdit, les abus de
jouissance.

Les réparation et entretiens sont à la charge de crédit locataire qui doit en


outre user du matériel conformément à la destination qui lui a été donnée
dans le contrat. En outre il est généralement spécifié  le caractère intuitu
personae du crédit- bail, d’où l’impossibilité de sous loué le bien.

Le preneur doit aussi, payer les loyers avec la régularité convenue ou à


défaut s’exposer à la résiliation du crédit ; de plus il doit restituer le matériel

Georges Essis, chargé de cours 25


loué s’il ne lève pas l’option d’achat à l’expiration du crédit-bail sous peine
de poursuites judiciaires. La restitution peut lui être imposée en cas de
résolution du contrat pour faute en cours d’exécution.

Ainsi en cas de non paiement du loyer, la société de crédit- bail se réserve le


droit de résilier unilatéralement le contrat, le locataire doit en plus de
restituer le bien loué, payer à ce dernier, outre les sommes dues qui ont
motivé la résolution, la totalité des loyers à venir jusqu’à la fin de la location
toutes taxes comprises majorées de la valeur résiduelle.

Georges Essis, chargé de cours 26


Section 4 : LE CONTRAT D’ENTREPRISE

Il en est question aux articles 1787 et suivants du code civil. C’est le contrat par
lequel un entrepreneur s’engage moyennant rémunération à exécuter pour une
personne un ouvrage de façon indépendante. Contrat de services par excellence,
le contrat d’entreprise a progressivement pris une importance pratique
presqu’équivalente à celle de la vente, précisément à cause du développement
considérable du secteur des services. Cela va de la construction, à la réparation
d’appareils électroménagers, en passant par le développement de pellicules
photographiques, les prestations des teinturiers, la gestion des titres, les conseils
en gestion, le transport des personnes et des biens, la location de biens meubles
et immeubles…

Ainsi présenté, il convient d’aborder la notion de contrat d’entreprise avant d’en


ressortir le régime.

Paragraphe 1 : LA NOTION DE CONTRAT D’ENTREPRISE

Il s’agit assurément d’un contrat synallagmatique, conclu à titre onéreux et à


exécution successive. Mais l’obligation caractéristique, celle qui va justement
distinguer ce contrat des autres, c’est l’obligation de l’entrepreneur.

I/- LA QUALIFICATION DU CONTRAT D’ENTREPRISE

La difficulté de qualifier le contrat d’entreprise est d’autant plus grande que les
parties n’usent que très rarement du terme « entreprise » et baptisent plutôt leurs
conventions du nom qui désigne l’objet de la prestation de l’entrepreneur
(transport, assistance juridique, construction…).

Mais à partir de la définition du contrat, il est possible de dégager des critères


de l’entreprise, indispensable pour procéder à la qualification qui est parfois
délicate en raison de la proximité des conventions telles que la vente, le bail ou
la location.

I-1/- contrat d’entreprise et contrats voisins

I-1-1/- contrat d’entreprise et contrat de vente

Bien partageant des points communs, ces deux types de contrat sont distincts à
bien d’égard.

Georges Essis, chargé de cours 27


Au niveau de la finalité : celle de la vente est de transférer la propriété d’un
bien alors celle du contrat d’entreprise est l’accomplissement d’une prestation à
titre indépendant.

Au niveau du transfert de la propriété : dans le contrat d’entreprise elle ne


s’opère qu’à la réception de l’ouvrage et non au moment dès l’échange des
consentements comme dans la vente.

I-1-2/- contrat d’entreprise et contrat de bail

Le bail est une convention par laquelle, une personne (le bailleur) s’engage à
procurer la jouissance d’un bien à une autre personne (le locataire) moyennant le
paiement d’un loyer.

Il est donc à priori distinct du contrat d’entreprise dans lequel il s’agit de faire
une chose.

Cependant, une zone de recoupement peut apparaître lorsque le bailleur fournit


une chose accompagnée de la prestation d’un unique service indispensable à
l’usage de la chose (contrat d’abonnement à l’eau avec pose du compteur,
contrat d’abonnement au téléphone avec fourniture du combiné, location de
voiture). Lorsque le contrat de mise à disposition se réduit à la fourniture d’une
chose, le client en acquiert la maitrise : il y a location. Lorsque la location de la
chose déclenche des prestations de services indissociables, le prestataire de
service effectue une surveillance du client en ce sens qu’il ne met la chose à la
disposition qu’en vue de l’accomplissement d’un service : il y a contrat
d’entreprise.

I-2/- l’originalité du contrat d’entreprise

L’originalité du contrat d’entreprise réside dans l’obligation du locataire de


l’ouvrage dont le principal est de le réaliser. Ces divers ouvrages ou prestations
sont regroupées sous le terme générique de marché.

L’entrepreneur est une personne nantie d’un savoir-faire et d’un savoir à faire
valoir.

II/- LA CONCLUSION DU CONTRAT D’ENTREPRISE.

La conclusion du contrat d’entreprise est subordonnée au consensualisme qui


connait cependant des exceptions.

Georges Essis, chargé de cours 28


II-1/- la règle du consensualisme

Le contrat d’entreprise se forme par la rencontre des volontés exprimées par les
parties sur les éléments essentiels de la prestation.

Aucune formalité particulière n’est en principe prescrite. En pratique il est


précédé de l’établissement d’un devis (étude descriptive des travaux à exécuter
et l’estimation du prix auquel ils doivent être réalisés), dont la demande par le
maitre-ouvrage est juridiquement analysé comme l’invitation à entrer en
pourparlers et son envoi par l’entrepreneur quant à lui est saisi comme une
offre.

La preuve du contrat d’entreprise relève du droit commun et est à la charge de


celui qui s’en prévaut soit pour obtenir le paiement des factures soit pour
réparation des malfaçons qui ont été constatées.

Les modes de preuves dépendent du caractère commercial ou civil du contrat :


dans le 1er cas, la preuve peut être rapportée par tous les moyens, dans le second
par l’écrit.

II-2/- les exceptions à la règle du consensualisme

Elles concernent essentiellement les marchés publics.

Pour ceux-ci il faut tenir compte des dispositions du code des marchés publics ;
cependant une distinction est faite entre les petits contrats de travaux et de
fourniture et de service dont le montant maximum est de 30 millions et les
contrats plus importants appelés marchés publics.

Pour les 1er, la conclusion n’est soumise à aucune procédure particulière, leur
règlement se fait sur facture ; pour les 2nd, ils doivent nécessairement être passés
par écrit et soumis à la procédure des marchés publics. En outre leur conclusion
n’est pas libre à cause des deniers publics qui sont en jeu, ce qui requiert pour
l’administration la prise de toutes les garanties dans le choix de l’entrepreneur
par le biais de certaines techniques de passation de marchés telles que l’appel
d’offres.

Georges Essis, chargé de cours 29


III- LE CONTENU DU CONTRAT

Il s’agit de déterminer successivement les obligations des parties et cet examen


permettra de déterminer les sanctions applicables en cas d’inexécution.

III-1/0- les obligations de l’entrepreneur

L’obligation primordiale de l’entrepreneur consiste à accomplir la tâche


promise, assurer une correcte exécution de la prestation et préserver non
seulement la chose, mais aussi le client (obligation principale)

Par ailleurs la jurisprudence a chargé l’entrepreneur d’une obligation de sécurité


et d’information (obligations accessoires)

III-1-1/- l’obligation principale

Elle consiste à accomplir une certaine tâche, faute de quoi l’entrepreneur est
exposé à certaines sanctions : l’exécution forcée sous astreinte ou la
condamnation à des dommages et intérêts.

L’entrepreneur s’engage t-il à réaliser l’ouvrage ou s’oblige t-il seulement à


faire les efforts nécessaires pour que l’ouvrage soit réalisé ? La réponse à la
question va donner la mesure de la responsabilité de l’entrepreneur. Celle-ci sera
plus ou moins rigoureuse selon que ce dernier sera tenu d’une obligation de
résultat ou de moyens.

La solution dépendra des deux types de prestations que peuvent fournir un


entrepreneur : une prestation intellectuelle ou une prestation matérielle.

- Lorsque l’entrepreneur doit fournir une prestation intellectuelle, il n’est


tenu que d’une obligation de moyens (cas des activités de conseil
d’assistance, ou de soins, d’enseignement…) de sorte qu’en cas de litige,
le client devra rapporter la preuve de la faute de l’entrepreneur.
- Lorsque l’entrepreneur doit fournir une prestation matérielle, il est le plus
souvent tenu d’une obligation de résultat, spécialement si cette prestation
porte sur une chose corporelle. C’est le cas pour le mécanicien ou même
le coiffeur…

En somme, l’entrepreneur s’engage à exécuter un travail et à l’accomplir


conformément aux prévisions du contrat, aux usages, ainsi qu’à la qualité
habituellement attendue d’un tel ouvrage et ce dans le délai requis.

Georges Essis, chargé de cours 30


Il faut par ailleurs observer que si l’entrepreneur s’engage à accomplir un travail
quelconque, il ne s’engage pas toujours à le faire personnellement. Il peut se
substituer un tiers dans l’exécution de l’obligation ; à moins que l’habilité
personnelle de celui-ci n’ait été érigée en condition de l’accord. On admet aussi
que l’entrepreneur peut céder le contrat, mais avec l’accord du maitre d’ouvrage.

III-1-2/- les obligations accessoires

Elles découlent de l’article 1135 du code civil qui dispose que «  les
conventions obligent non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à
toutes les suites que l’équité, l’usage ou la loi donne à l’obligation d’après sa
nature. »

En application de ce texte, il est acquis que lorsqu’une chose a été confiée à


l’entrepreneur en vue d’exécuter un travail déterminé il doit la conserver en
bon état.

Il pèse sur lui également une obligation de conseil car il doit en tant que
spécialiste conseiller son client sur les conditions d’installation et d’emploi
des appareils qu’il fournit ainsi que sur l’efficacité du service. En outre il est
astreint à une obligation de sécurité ainsi il est admis que l’entrepreneur est
tenu de réparer les dommages-intérêts causés par les malfaçons.

III-2/-les obligations du maitre d’ouvrage

Le maître d’ouvrage est débiteur de trois obligations : celles de payer le prix,


d’accuser réception et de prendre livraison.

III-2-1/-l’obligation de payer le prix

Le prix est normalement fixé par les parties au moment de la conclusion du


contrat et cela de deux manières.

- Elles peuvent convenir d’un forfait ; l’entrepreneur peut par exemple


s’engager à fournir une prestation donnée à un prix déterminé à l’avance
si par la suite, le prix forfaitaire fixé se révèle insuffisant, la différence
est à la charge de l’entrepreneur.

L’intérêt de cette première méthode est qu’elle assure le maitre d’ouvrage


contre toute réclamation ultérieure de l’entrepreneur. Mais l’inconvénient est
qu’il faut craindre que ce dernier utilise des matériaux de moins bonne
qualité ou même qu’il abandonne les travaux.

Georges Essis, chargé de cours 31


- Elles peuvent établir un devis descriptif et estimatif des travaux à
exécuter. Cette méthode présente l’avantage d’être plus souple que la
première dans la mesure où elle permet à l’entrepreneur de répercuter les
augmentations éventuelles des prix des matériaux ou de la main d’œuvre.
Quant au maitre d’œuvre, cette technique lui permet de traiter en toute
connaissance de cause en ce qu’à travers les devis, il a tous les éléments
d’appréciation.

Il peut arriver que le prix de la prestation des services ne soit pas fixé au
moment de la conclusion des contrats. Dans ce cas il pourrait être déterminé par
l’entrepreneur à l’issue des travaux. Le maitre d’œuvre peut le contester et saisir
le juge pour sa détermination.

Qu’il soit déterminé par les parties ou par le juge, le maitre d’ouvrage doit payer
le prix convenu selon les modalités prévues.

En principe le prix est payable à l’achèvement des travaux ; mais on peut


admettre des paiements échelonnés. En cas de retard dans l’exécution de cette
obligation, le maitre d’ouvrage s’expose à des dommages et intérêts et tant qu’il
n‘est pas payé, l’entrepreneur peut exercer sur la chose objet du contrat son droit
de rétention.

Le maitre d’ouvrage peut avoir des raisons de ne pas payer le prix. Il peut par
exemple se prévaloir du caractère défectueux des travaux ou du retard apporté
dans leur exécution.

III-2-2/- la réception de l’ouvrage

La réception est l’acte juridique par lequel le maitre d’ouvrage approuve le


travail fait ; elle ne se confond pas nécessairement avec la prise en charge
matérielle de la chose. Elle ne se justifie que dans les contrats d’entreprise
portant sur des choses.

Par cet acte, le maitre d’ouvrage devient gardien de la chose et donc désormais
il assure les risques et ne pourra plus se plaindre des vices apparents ou des
défauts de conformité.

Cette réception peut être partielle ou intégrale, il peut donc refuser les travaux
ou les accepter avec réserve.

III-2-3/- la prise de livraison

Georges Essis, chargé de cours 32


Il ne faut pas confondre la livraison et la réception des travaux ; la livraison est
un acte matériel et la réception est acte juridique.

La réception peut avoir lieu avant la livraison et vice versa. Le maitre d’ouvrage
peut donner son accord avant toute livraison ou il peut tout aussi bien entrer en
possession du bien avant réception si au moment de la livraison il n’a pas eu le
temps de faire les vérifications nécessaires.

Georges Essis, chargé de cours 33


Section 5 : LA VENTE

On souligne souvent que la vente est le plus usité des contrats car c’est un acte
juridique que l’on accomplit sans cesse, sans même se rendre compte qu’il s’agit
d’un contrat. Elle permet de réaliser d’une part des choses aussi faciles que
banales telles que se procurer des produits utilisés dans la vie courante (se
procurer du pain, du sucre, des chaussures, des fruits) et d’autre part des
opérations lourdes de conséquences comme acquérir un logement ou du
matériel industriel. Elle est également la mieux encadrée juridiquement et c’est
certainement aussi le contrat dont l’étude est la plus enrichissante parce qu’il est
toujours cité à titre d’exemples dans l’étude de la théorie générale des
obligations.

Aux termes de l’article 1582 du code civil, la vente se définit comme la


convention par laquelle l’un s’oblige à livrer une chose et l’autre à la
payer.

C’est donc le contrat par lequel la propriété d’un bien est transférée moyennant
une contrepartie monétaire.

La définition ainsi donnée classe la vente dans la famille des contrats nommés,
synallagmatique, commutatif en principe consensuel et à titre onéreux.

Elle se distingue à bien d’égard des conventions voisines telles que l’échange, la
location-vente et la donation.

- Pour ce qui est de l’échange, la vente s’en distingue au niveau de la


contrepartie car dans l’opération de vente la contrepartie de la remise de la
chose est le paiement d’une somme d’argent ; alors que l’échange ne
donne lieu qu’à la remise d’une chose en contrepartie d’une autre.
- En ce qui concerne la location-vente, la différence se situe au niveau de
l’opération exécutée : dans la vente il ne s’agit que d’une opération de
remise de biens contre paiement d’un prix alors que dans la location-
vente, il s’agit de deux opérations combinées : le louage suivi de la vente.
- Enfin la différence entre la donation et la vente se situe au niveau de la
contrepartie : la donation est gratuite, le bien est transmis sans
contrepartie alors que la vente exige le paiement d’un prix

Paragraphe 1 : LA FORMATION DE LA VENTE

Georges Essis, chargé de cours 34


Comme tous les contrats, la vente pour sa validité doit satisfaire aux
conditions générales de consentement, de capacité, d’objet et de cause.

La cause et la capacité ne nécessitent pas de grands développements car étant


la transposition des exigences communes même si pour la capacité, il est
établit qu’en principe le mineur et le majeur incapable ne peuvent ni vendre
ni acheter, le tuteur non plus ne peut acheter les biens qu’il gère au nom de
l’enfant mineur ou du majeur incapable de même que le mandataire ne peut
se porter acquéreur des biens qu’il est chargé de vendre, encore moins le gens
de justice qui ne peuvent acquérir les droits litigieux dans le ressort de leur
juridiction.

Ils ne restent donc que le consentement et la chose qui nécessitent une étude
détaillée ; et l’article 1583 du code civil dispose à cet effet que la vente n’est
parfaite que si les parties sont convenues de la chose et du prix.

La formation de la vente n’est donc subordonnée qu’au consentement (I) des


parties sur la chose (II) et le prix (III)

I/- LE CONSENTEMENT DES PARTIES

La vente ne se forme que si un accord de volonté intervient entre les parties ;


l’existence du consentement est donc un élément essentiel à la formation du
contrat. Cependant ce consentement ne doit pas être vicié ; en outre il n’est
pas nécessaire qu’il soit consigné dans un acte.

I-1/- l’existence du consentement

Comme pour tous les contrats, la formation du contrat de vente suppose la


rencontre d’une offre et d’une acceptation.

Le vendeur doit faire une offre qui apparait comme la volonté exprimée par
ce dernier d’aliéner son bien. Il peut le faire à personne déterminée ou au
public. En outre elle doit être complète et précise.

En principe l’offre lie le vendeur, toutefois il peut la retirer tant qu’elle n’est
pas acceptée sauf si elle est assortie d’un délai.

Face à l’offre il faut une acceptation pour conclure le contrat ; elle est donc la
manifestation de volonté de celui qui est satisfait par la proposition du
vendeur. Cette acceptation doit porter sur les éléments essentiels du contrat à
savoir la chose et le prix pour produire ses effets sauf si les parties ont

Georges Essis, chargé de cours 35


subordonné la formation de la vente à leur accord sur tous les éléments
essentiels et accessoires.

En outre il faut indiquer que dans certaines ventes l’échange des


consentements est précédé d’une période préliminaire qui est celle des
négociations. Pendant celle-ci, les parties conservent leurs libertés de
conclure ou non le contrat car les pourparlers n’ont pas de caractère
obligatoire. Cependant leur rupture, brutale, intempestive, abusive ou
injustifiée pourra être considérée comme fautive et donner lieu à des
dommages et intérêts pour la partie qui est victime.

I-2/- l’intégrité du consentement

La vente ne sera valable que si le consentement des parties est intègre c'est-à-
dire pas donner par erreur ou surpris par dol ou extorqué par la violence.

Affecté par l’un des vices le consentement est nul et la vente est annulable.

I-3/- la forme de la vente

La vente se conclut sans aucune solennité, cela veut dire en effet que la
rédaction d’un acte notarié ou sous seing privé n’est pas une condition
nécessaire à sa validité.

La remise de la chose et le paiement du prix ne sont pas non plus des


conditions de validité ; il s’ensuit que le contrat de vente n’est ni solennel ni
réel mais seulement consensuel.

La règle du consensualisme présente un intérêt certain en matière de vente


puisqu’elle assure la sécurité  et la rapidité des transactions ; la vente étant le
contrat de tous les instants, les achats seraient pratiquement impossibles s’il
fallait pour chacun d’eux exiger un écrit. Cependant dans les contrats de
vente d’une certaine importance, l’écrit apparait nécessaire comme un
moyen de preuve, néanmoins pour ce qui est de la vente d’un immeuble ou
d’un fonds de commerce, il est véritablement une condition à remplir pour
que celle-ci soit valable.

I-4/- les modalités pouvant affecter le consentement

Ces modalités affectent pour les unes le contenu, et les autres son échange.

Georges Essis, chargé de cours 36


I-4-1/- les modalités affectant le contenu du consentement

Le contrat de vente comme tout contrat se forme dès la rencontre des


consentements du vendeur et de l’acheteur. Cependant dans deux cas, des
difficultés apparaissent ; elles concernent les promesses de vente et les ventes
avec dédit.

- Les promesses de vente : au lieu de procéder à la vente pure et simple du


bien, les parties peuvent se promettre seulement la réalisation de la vente.

Lorsque celle-ci provient des deux parties on parle de promesse synallagmatique


de vente (PSV), quand elle provient de la seule personne du vendeur ou de
l’acheteur on parle de promesse unilatérale de vente (PUV) ou d’achat (PUA)

La P.S.V. vaut vente lorsque l’acheteur et le vendeur sont d’accord sur la chose
et le prix de vente sauf si la vente porte sur un immeuble ou sur un fond de
commerce pour laquelle est nécessaire l’accomplissement de certaines
formalités (rédaction d’un acte authentique ou sous seing privé).

La P.U.V. se définit comme un contrat par lequel le promettant consent au


bénéficiaire s’il accepte la faculté d’acheter un bien à un prix fixé. Autrement
dit c’est l’engagement pris par le propriétaire du bien de le vendre à un prix
déterminé lorsque le bénéficiaire manifestera le désir de l’acquérir.

La promesse étant unilatéral il n’ya pas de vente car le bénéficiaire n’a ni


consenti ni promis de donner son consentement. La vente ne sera effective que si
ce dernier lève l’option dans le délai stipulé ou dans un délai raisonnable. Mais
avant la levée de l’option, le promettant demeure propriétaire de son bien,
cependant il ne pourra le vendre à un tiers durant toute la durée du délai
d’option ; s’il le fait la vente est néanmoins valable mais le bénéficiaire ne
pourra obtenir des dommages et intérêts de la part de ce dernier et
éventuellement du tiers acquéreur s’il est convaincu de mauvaise foi.

Quant au bénéficiaire il n’est tenu d’aucune obligation avant la levée de


l’option. Il n’est même pas tenu de la lever.

- La vente avec dédit et arrhes et la vente à réméré

Dans la vente avec dédit, les parties introduisent dans le contrat une clause
permettant à l’une des parties ou même les deux de se dédire ; c'est-à-dire de
se délier de leurs obligations en payant une certaine somme d’argent appelée
Georges Essis, chargé de cours 37
dédit. Cette faculté qui est admise au nom de la liberté contractuelle, n’est
concevable qu’à l’intérieur d’un délai déterminé et dans la mesure où la
partie qui en use supporte le paiement d’une contrepartie. L’exercice de la
faculté de dédit entraine la résolution de la vente.

Quand elle est stipulée au profit des deux parties on parle d’arrhes qui se
présente comme une somme d’argent versée par l’acheteur à l’occasion d’une
promesse synallagmatique de vente, dans laquelle chacune des parties a le
droit de se défaire de la vente ; l’acheteur en abandonnant la somme versée et
le vendeur le cas échéant en versant le double.

Il faut noter qu’elles se différencient de l’acompte qui est une fraction du prix
que paie l’acheteur en exécutant son obligation avant celle du vendeur. Elle
ne permet aux parties de se dédire car le contrat est déjà conclu et une partie
du prix payée.

Quant au réméré, elle est une clause contractuelle qui permet au vendeur de
reprendre la chose vendue à certaines conditions. L’article 1660 du code
civil, dispose que la faculté de réméré ne peut être stipulée pour une durée
excédant 5 ans. A l’expiration du dit délai, le vendeur en perd le bénéfice. En
l’exerçant il est tenu de rembourser à l’acheteur le prix de vente et les frais de
contrat. Tant que celui-ci n’est pas remboursé il peut conserver le bien en sa
possession car il en demeure propriétaire.

I-4-2/- les modalités pouvant affecter l’échange du consentement

L’échange des consentements peut être affecté par certaines modalités.

- Cas dans les ventes à l’essai : selon l’article 1588 du code civil, il s’agit
de la vente dans laquelle la chose vendue est essayée d’abord et sa
conclusion subordonnée à l’accord de l’acheteur à la suite de l’essai.

Au cours de cette épreuve, le vendeur demeure propriétaire de la chose et en


supporte les risques ; cependant les dommages causés par celle-ci sont à la
charge de l’acheteur étant donné qu’elle lui a été livrée en vue de son essai, il en
est donc le gardien. Après l’essai, les risques passent à l’acheteur s’il donne son
accord puisqu’il devient propriétaire de la chose.

Pour qu’il y ait essai, il faut que les parties l’ait prévu dans leurs stipulations
contractuelles, cependant il peut résulter des usages notamment dans le cas de la
vente des vêtements prêt à porter.

Georges Essis, chargé de cours 38


Une fois l’essai effectué, l’acheteur a-t-il le pouvoir discrétionnaire de refuser
la vente

Si l’essai vise à apprécier les qualités objectives de la chose, le vendeur pourra


recourir à un expert pour établir en cas de refus de l’acheteur que la chose est
apte à servir. En revanche lorsque l’objet vendu doit faire l’objet d’une
appréciation personnelle (œuvre d’art, vêtement…) la vente ne pourra être en
conclu en dépit du refus de l’acheteur.

- Les cas des ventes à la dégustation : lorsqu’une clause de dégustation est


insérée dans un contrat, elle affecte le consentement de l’acheteur dans la
mesure où son accord est conditionné par la dégustation.
Ce contrat n’est possible que si la vente porte sur une chose qui en vertu
des usages est goutée par l’acheteur avant la conclusion du contrat. En
pareil cas, il est admis que l’acheteur peut y renoncer.

Quant aux effets de la clause, avant la dégustation il n’y a pas de vente, l’objet
reste par conséquent la propriété du vendeur ; il a l’obligation de mettre à la
disposition de l’acheteur les moyens d’opérer la dégustation au lieu fixé par la
convention. Après la dégustation l’acheteur garde la liberté de conclure ou non.

- La vente sur échantillon : sa formation est liée à la livraison à l’acheteur


d’une chose conforme à ce qui a été convenu. Lorsque la chose livrée est
conforme à l’échantillon, l’acheteur à l’obligation de l’accepter, dans le
cas contraire il est libre de l’accepter ou de refuser la vente.

II/- LA CHOSE

L’existence de la chose est essentielle pour la qualification de vente et c’est ce


qui la différencie du contrat d’entreprise qui porte sur l’exécution d’un service

La chose peut être corporelle (vente) ou incorporelle (cession) ; dans tous les cas
pour être valable la vente doit porter sur une chose susceptible d’être aliénée,
déterminée ou déterminable.

II-1/- l’existence de la chose aliénable

Il convient que le vendeur et l’acheteur s’accordent sur la chose et ses


caractères, sur son état physique et sa situation juridique.

II-1-1/- l’existence effective de la chose

Georges Essis, chargé de cours 39


On ne peut concevoir une vente portant sur une chose inexistante car le cas
échéant, l’obligation du vendeur sera sans objet et celle de l’acheteur sans cause.

Ainsi la chose vendue doit exister, mais il n’est pas nécessaire qu’elle existe au
moment de la conclusion de la vente car la vente d’une chose future est bien
valable (vente d’un immeuble en construction). Si la chose ne se réalise pas, la
vente est considérée comme nulle.

II-1-2/- la nécessité d’une chose aliénable

Toutes les choses ne sont pas susceptibles d’être vendues, pour diverses raisons
dont l’ordre public.

Ainsi sont considérées comme inaliénables parce que contraire à l’ordre public
les choses hors de commerce tel que le corps humain.

II-1-3/- la possession de la chose vendue

La chose vendue doit appartenir au vendeur, car la vente est translative de


propriété par l’échange des consentements, ensuite l’acheteur doit être garanti de
l’éviction et enfin lorsqu’il acquiert le bien d’autrui il commet une erreur sur le
motif déterminant qui est le transfert de propriété.

II-2/- l’existence d’une chose déterminée ou déterminable

Pour que le contrat se forme, il ne suffit pas seulement que la chose existe, il
faut encore qu’elle soit déterminée ou déterminable.

Le degré de précision requis est fonction de la nature de la chose ; ainsi


s’agissant des corps certains, la chose doit être désignée (c’est-à-dire décrite
dans ses composantes) dans la chose de genre, la détermination se fait en
désignant l’espèce et la quotité.

III/- LE PRIX

C’est une somme d’argent que l’acheteur doit payer au vendeur en contrepartie
de l’aliénation de la chose.

Pour qu’il y ait vente, un prix est nécessaire, déterminé ou déterminable.

III-1/- la nécessité du prix

Le prix doit consister en une somme d’argent et doit être réel et sérieux.

Georges Essis, chargé de cours 40


III-1-1/- le prix : une somme d’argent.

Le prix doit consister obligatoirement en une somme d’argent ; c’est un élément


essentiel de la vente.

Si un contrat translatif de propriété est sans prix ce ne peut être une vente, mais
plutôt une donation, ou un échange.

III-1-2/- le prix doit être réel et sérieux

Pour que la vente soit valable, le prix doit être réel et sérieux.

Le prix n’est pas réel lorsqu’il est fictif c’est à dire simulé (le prix exprimé dans
l’acte de vente n’a pas vocation à être payé).

EX : les parties dans un acte apparent de vente conviennent un certain prix par
ailleurs elles décident dans une contre-lettre que le prix stipulé ne sera pas payé,
une telle vente est faite sans prix donc invalide.

Quant au prix sérieux, c’est celui qui n’est pas dérisoire c’est à dire qui ne
présente pas mis en rapport avec la chose une disproportion telle qu’on ne peut
le considérer comme une contrepartie de cette chose. Une telle vente est nulle
car on assimile le prix dérisoire à un prix inexistant.

III-2/- la détermination du prix

Aux termes de l’article 1591 du code civil, le prix de la vente doit être déterminé
et désigné par les parties.

Le prix déterminé est celui dont le montant est fixé de façon précise.

Il peut être fixé par le vendeur (vente en magasin) ou par l’acheteur (vente aux
enchères publiques) ou dépendre des cours au jour de la livraison.

Paragraphe 2 : LES EFFETS DE LA VENTE

La vente a pour effet d’une part le transfert de la propriété de la chose vendue,


ainsi que celui des risques. Contrat synallagmatique, la vente a par ailleurs pour
effet d’imposer des obligations au vendeur et à l’acheteur.

I/- LE TRANSFERT DE PROPRIETE ET DES RISQUES

En côte d’ivoire le transfert de propriété dans la vente se fait dès l’échange des
consentements (transfert solo consensus).Celui des risques en est subordonné.

Georges Essis, chargé de cours 41


I-1/- le transfert solo consensus

La vente est parfaite entre les parties et la propriété est acquise de droit à
l’acheteur à l’égard du vendeur dès qu’on est convenu de la chose et du prix,
quoique la chose n’ait pas encore été livrée et ni le prix pas encore payé.

Il en résulte que le transfert de propriété intervient de droit lors de l’échange des


consentements, ainsi dès ce moment le vendeur perd les prérogatives du
propriétaire ; ainsi même si la chose demeure encore entre les mains de ce
dernier pendant un temps, il ne la détient en tant que dépositaire.

Ce transfert solo consensus ne vaut que pour les ventes des corps certains.

Pour les choses de genre ; le transfert est réputé accompli qu’à


l’individualisation de la chose, il en est de même pour la vente d’une chose
future pour laquelle le transfert est retardée jusqu’à la réalisation de celle-ci.
Cependant ce principe est une règle supplétive et donc pouvant être écartée par
les parties.

I-2/- le transfert des risques

Il est lié au transfert de la propriété.

Il en résulte que les risques de la chose incombent au propriétaire.

Ainsi les risques sont à la charge de l’acheteur dès le transfert de la propriété


selon le principe du transfert solo consensus.

De ce fait même si la chose vendue périt entre le moment de la conclusion du


contrat et celui de la livraison, l’acheteur est tout de même tenue de payer le
prix.

Dans les ventes avec transfert de propriété retardée, les risques restent à la
charge du vendeur. De même lorsque la livraison de la chose vendue nécessite
un transport, le code civil faisant application de la règle solo consensus, met les
risques à la charge de l’acheteur.

Cette règle selon laquelle le transfert des risques est lié à celui de la propriété,
connait des limites.

Ainsi la mise en demeure de livrer que l’acheteur fait au vendeur met les risques
à la charge de ce dernier. En outre la principale limite est la liberté contractuelle

Georges Essis, chargé de cours 42


qui permet aux parties dans leur convention de dissocier le transfert des risques
et de la propriété et d’associer celui des risques à la livraison de la chose.

II/- LES OBLIGATIONS DU VENDEUR

Le vendeur a deux obligations principales :

- Celle de délivrer la chose vendue


- Celle de la garantir

II-1/-l’obligation de délivrance

La délivrance est l’acte matériel par lequel le vendeur à ses frais met, le bien à la
disposition de l’acheteur dans l’état dans lequel il se trouve au moment de la
vente.

Ainsi si une différence d’ordre qualitatif, quantitatif, esthétique se révèle entre


la chose livrée et les indications du contrat, l’acheteur est en droit d’invoquer
l’exception d’inexécution de l’obligation de délivrance. Cette exigence porte
aussi sur les accessoires de la chose (compléments nécessaires à son utilisation)

Quant à la forme de la délivrance, il faut noter qu’elle dépend de la nature du


bien. Ainsi pour les ventes d’immeuble ou de meubles enfermés dans un
bâtiment, la délivrance s’opère par la remise des clés ou par la remise du titre de
propriété ; pour les choses mobilières elle s’opère par la remise matérielle de la
chose.

Pour ce qui est du délai dans lequel la délivrance doit intervenir, il relève de la
convention des parties. En l’absence de stipulations contractuelles ; la
jurisprudence prescrit un délai dit raisonnable apprécié selon les usages et
objectif du contrat. Pour ce qui est du lieu, il relève encore de la volonté des
parties. Si rien n’a été stipulé par les parties au contrat, la délivrance doit se faire
au lieu ou était le bien au moment de la vente.

II-2/- l’obligation de garantie du vendeur

Le vendeur doit garantir l’acheteur contre les vices cachés et l’éviction.

II-2-1/- la garantie contre les vices cachés

Elle a pour objet de garantir à l’acheteur une chose apte à l’usage auquel elle est
destinée.

Georges Essis, chargé de cours 43


Pour que l’action en vices cachés aboutisse il faut que premièrement le vice soit
caché c’est à dire l’acheteur est dans l’impossibilité de déceler le défaut compte
tenu de la nature de la chose vendue au moment ou l’acheteur n’a pas les
compétences techniques pouvant lui permettre de connaitre la chose.

Si ce dernier est au contraire un professionnel, la garantie ne jouera que s’il y a


dol du vendeur ou si le vice est indécelable.

La garantie ne joue pas en cas d’achat à ses risques et périls d’une chose
d’occasion.

Il convient de noter que le vice perd son caractère caché lorsque l’acheteur
d’une manière ou d’une autre en a eu connaissance au moment de la vente.

Ensuite le vice doit être rédhibitoire, c est à dire empêchant l’usage normal de
la chose, ce n’est pas le cas lorsqu’il est mineur (affectant uniquement les
qualités secondaires de la chose et facilement repérable)

Enfin le vice doit être inhérent à la chose : autrement dit il doit être imputable à
la vente ; c'est-à-dire se rattachant concomitamment ou antérieurement à la
vente.

Ce n’est pas le cas lorsqu’il y a une utilisation défectueuse de la chose ou


lorsque la chose est utilisée d’une manière non conforme à son usage habituel.

NB : ses conditions sont cumulatives et l’action en garantie des vices cachés doit
être intentée dans un bref délai. La preuve incombe à l’acheteur qui doit
démontrer l’existence du vice avant la livraison de la chose.

L’action est soit rédhibitoire, soit estimatoire.

- L’action rédhibitoire permet à l’acheteur de demander que le prix lui soit


restitué contre remise de la chose
- L’action estimatoire : permet de demander la diminution du prix afin de
maintenir la vente et à coté demander des dommages et intérêts si le
vendeur est de mauvaise foi.

II-2-2/- la garantie d’éviction


Cette garantie revêt deux aspects.
Nous avons d’une part celle du fait personnel selon laquelle le vendeur
doit garantir à l’acheteur une paisible possession de la chose vendue en

Georges Essis, chargé de cours 44


s’abstenant de poser des actes susceptibles de troubler de fait ou de droit
la possession et la jouissance
Exemple : le fait pour le vendeur d’un fonds de commerce de détourner
la clientèle de ce fonds
D’autre part celle du fait des tiers dans laquelle le vendeur doit garantir à
l’acheteur contre les troubles émanant des tiers
Elle ne couvre que les troubles de droit c’est à dire ceux fondés sur un
droit
Ces troubles doivent être né et actuel, émaner d’un fait du vendeur.
L’acquéreur doit être de bonne foi et le trouble ne doit pas avoir été prévu
dans une clause de non garantie.
Ainsi en cas d’éviction, l’acquéreur a droit à la restitution du prix, car
l’éviction entraine l’anéantissement de la vente sauf si ce dernier a
accepté ce risque en acquérant le bien.
Il aura également droit à des indemnisations complémentaires notamment,
les fruits de la chose qu’il pourra conserver ainsi que le remboursement
des frais et coûts engendrés par la conclusion du contrat. Il pourra aussi
prétendre à des dommages et intérêts complémentaires s’il fait état d’un
préjudice subi.
Dans l’hypothèse d’une éviction partielle, l’acquéreur peut résilier le
contrat si l’objet de l’éviction a déterminé son consentement ou il aura
droit seulement au remboursement de la valeur de la partie de bien dont il
a été évincé.

III- LES OBLIGATIONS DE L’ACHETEUR

Sur l’acheteur il pèse l’obligation de payer le prix et de prendre livraison de la


chose acquise.

II-1/- l’obligation de payer le prix

L'acheteur doit payer au vendeur ou à son représentant le prix de la vente et ses


accessoires.

Il est de principe que le paiement se fasse au jour de l’exécution du contrat. Mais


les parties peuvent convenir d’un jour autre que celui de la délivrance. Elles
peuvent aussi convenir d’un paiement total ou partiel antérieur à la délivrance ;
ce qui correspond au paiement à la commande et aux acomptes. Elles peuvent

Georges Essis, chargé de cours 45


également décider que le paiement se fasse postérieurement à la délivrance de
façon échelonné.

Dans tous les cas l’acheteur doit respecter la date contractuelle et s’exécuter sans
qu’il ne soit nécessaire de le mettre en demeure. Tout retard est constitutif d’une
faute à moins qu’il n’obtienne un délai de grâce ou un nouveau délai consenti
par le vendeur.

Quant au lieu de paiement, c’est le lieu de délivrance lorsqu’il est à terme ;


quand il est échelonné le paiement doit se faire au domicile du vendeur.

La preuve incombe à l’acheteur le débiteur qui prétend être libéré.

En matière immobilière, la preuve résulte de la quittance remise par le vendeur


et en matière mobilière la remise matérielle de la chose vaut présomption de
paiement.

Pour ce qui est des sanctions, il faut relever que quand l’acheteur ne paie pas le
prix, le vendeur dispose , de toutes les actions de droit commun.

Ainsi il peut refuser d’exécuter son obligation de délivrance en opposant


l’exception d’inexécution, il peut rechercher la responsabilité contractuelle de
l’acheteur, demander l’exécution forcée par une action en paiement ou encore la
résolution judiciaire du contrat et des D-I.

Le vendeur impayé dispose aussi de certains moyens spécifiques.

En matière mobilière, il a le droit de reprendre le bien vendu s’il est encore entre
les mains de l’acheteur ; outre ce droit de revendication, le vendeur impayé est
habilité à saisir la chose en quelques mains dans lesquelles elle se trouve.

II-2/-l’obligation de prendre livraison de la chose vendue

L’acheteur a l’obligation de prendre livraison de la chose vendue, il ne peut s’y


refuser si la chose est conforme aux prescriptions du contrat.

En matière immobilière, la remise du titre de propriété à l’acquéreur par le


notaire vaut de prise de livraison ; par contre en matière mobilière, l’acheteur
doit procéder au retirement de la chose à ses frais au lieu prévu pour la
délivrance dans le délai prévue dans le contrat ou à défaut dans un délai
raisonnable.

Georges Essis, chargé de cours 46


Tant que l’acheteur n’a pas encore pris livraison de la chose sauf s’il a mis en
demeure, le vendeur doit conserver la chose et le tenir à sa disposition.

Cependant il pourra demander l’exécution forcée de cette obligation soit par


l’acheteur lui-même ou soit en se faisant autoriser par le juge à mette la
marchandise en dépôt au frais de l’acheteur. L’article 1657 du code civil permet
au vendeur de déclarer unilatéralement sans mise en demeure de l’acheteur que
le contrat est résolu du seul fait de défaut de retirement à la date convenue.

Georges Essis, chargé de cours 47


TECHNIQUES DE NEGOCIATION ET DE
REDACTION DES CONTRATS D’AFFAIRES.
Un bon contrat d’affaire, doit être complet c'est-à-dire énoncer tout ce que les
futurs partenaires ont projeté de commun accord durant les pourparlers.

La convention n’exige habituellement pas l’élaboration de documents lorsque


l’opération traitée s’est accomplit de façon isolée.

L’embarras du rédacteur sera grand lorsqu’il sera en face d’une opération


complexe longue et onéreuse dans laquelle il ne voudra pas s’engager avant
qu’il ne soit consigné par écrit tout ce qui a été convenu oralement.

Ainsi la crainte d’omettre une clause, de mal la rédiger ou tout simplement le


fait de s’embrouiller seront sources de stress et de soucis pour lui ; ce pourquoi
l’intérêt de maitriser les astuces de rédaction des contrats est toujours
d’actualité, car elle permet d’occulter les erreurs majeurs et surtout les pièges
constamment présent dans le monde des affaires.

Le schéma qui est donc proposé dans cette partie du cours, se résume en cinq
points qui concentrent en leur sein toutes les réponses aux interrogations qu’un
négociateur-rédacteur de contrats est susceptible de se poser.

- La désignation des parties


- Le contenu des obligations
- La durée de vie du contrat
- Les réserves contractuelles précises et objectives
- Le règlement des litiges contractuels

Ainsi toutes personnes qui s’apprêtent à négocier un contrat ou à le rédiger


ou tout simplement à l’étudier doit se placer dans ce schéma de composition
pour être certain de ne rien omettre dans sa tâche car il constitue le canevas
dans lequel s’inscrit la quasi-totalité des contrats d’affaires.

CHAPITRE 1 : LA DESIGNATION DES PARTIES

Au moment de pondre sur le papier l’identité des partenaires, il y a lieu de se


poser les questions suivantes :

- Qui va matériellement signer le contrat ?


Georges Essis, chargé de cours 48
- Ce signataire agira t-il en son nom et pour son compte propre ?
- Chaque partenaire doit-il ou entend t-il demeurer personnellement lié
pendant toute la durée de la convention ou bien est-il envisageable, ou
souhaitable, ou nécessaire qu’il se substitue une autre personne ?
- Si l’une des parties a recours à d’autres entreprises pour accomplir ses
prestations, l’autre partie acceptera t’elle de se trouver liée à ces tierces
personnes ou au contraire entend t’elle se réserver la faculté de toujours
les ignorer ?
- Quel rôle jouera chaque partenaire ?

Les réponses se retrouveront dans les différentes sections dénommées :


identité des parties, intuiti-personae ; intransmissibilité et sous-traitance.

I/- IDENTITE DES PARTENAIRES

L’identité des partenaires sera décrite de façon complète et exacte.

S’agissant d’une personne physique, il sera indiqué son nom, son prénom
usuel, sa profession, son adresse et son enseigne commercial.

Si on se trouve en présence d’une personne morale, il faudra mentionner sa


nature et l’adresse de son siège social on pourra aussi ajouter l’identité
personnelle du représentant de celle-ci signant l’acte matériellement l’acte et
sa fonction dans l’entreprise.

Nous avons l’exemple suivant :

ENTRE NOUS LES SOUSSIGNES

Monsieur Soro Koudou Bertin, établissement SKB, machiniste agricole


demeurant à Cocody cité des arts BPV125 Abidjan R.C.I.

Et

La société P.K.R. SARL au capital de 25.000.000 FCFA basée à la rue des


banques Agboville BPV 121 représentée par monsieur Kakou Mamoudou
son Président Directeur General,

IL A ETE CONVENU CE QUI SUIT :

Georges Essis, chargé de cours 49


II/-LES CAS DE REPRESENTATION DES PARTENAIRES

La personne liée par la convention sera celle dont l’identité figure dans
l’acte, à moins qu’une clause expresse du document stipule clairement que
telle signataire intervient au nom et pour le compte d’une autre personne.

Lorsque l’un des partenaires déclare agir pour autrui, l’autre devra veiller à
deux préoccupations :

- Tout d’abord, il se fera communiquer le document écrit du mandat.


- Ensuite il devra reporter dans le contrat, les référencel2s complètes dudit
mandant en se conformant aux recommandations sus mentionnées.

Il est possible que le mandataire accepte de garantir la bonne exécution de ses


engagements par le mandant ; dans ce cas la convention le stipulera dans un
article terminal et le document contractuel sera signé par ce mandant.

Voici quelques formules pratiques :

1er cas : le mandataire demeure étranger aux effets du contrat

ENTRE LES SOUSSIGNES :

Monsieur SORO KOUDOU HENRY demeurant à Cocody BPV 20 agissant au


nom et pour le compte exclusif de la société XXL SARL au capital social de
20.000.000. FCFA dont le siège est à Cocody cités des arts, dument aux fins
des présentes par un mandat en date du …………..dont la société P.K.R. a
reçu communication.

ET

La société P.K.R……… ( voir ci-dessus)

2ème cas : le mandataire garantit les engagements du mandant

Si la garantie ne porte que sur une fraction des engagements du mandant, il sera
préférable pour éviter tous risques d’erreurs de l’exprimer dans un document
extérieur. Si elle recouvre toutes les obligations du mandant, on pourra adopter
la technique de rédaction suivante :

Georges Essis, chargé de cours 50


ENTRE LES SOUSSIGNES :

Monsieur Soro Koudou Henry, agissant au nom et pour le compte de la


société XXL, déclarant garantir personnellement et solidairement la totalité
des obligations souscrites par la société XXL aux termes des présentes et la
société P.K.R………

Ajoutons qu’il sera utile de mentionner à la fin de la désignation des parties, le


rôle respectif de chacun.

Ainsi on mentionnera un terme générique déterminant la fonction contractuelle


de chacun après la désignation des parties.

« ……… ci après dénommé VENDEUR »

« ………. Ci après dénommé ACHETEUR »

III /- CAS DE CHANGEMENT EVENTUEL DE PARTENAIRES DURANT


LE CONTRAT

Nous savons qui s’est engagé, il s’agit maintenait de déterminer qui va rester
engagé, l’un des contractant tient t-il absolument à conserver le même
interlocuteur ? Acceptera t’il au contraire que celui-ci transfère ses droits et
obligations à une autre personne ? Dans cette hypothèse, pourra-t-il agir à sa
guise ou sous réserve d’une autorisation ? les réponses à toutes ces questions
seront élaborées dans des chapitres divers de la convention.

Ces clauses s’appellent les clauses intuiti-personae

III-1/- clauses intuiti-personae

Celles-ci s’imposent dans tous les contrats dans lesquels, l’une des parties
acceptent de conclure en considération de la personnalité du cocontractant ou eu
égard à l’individu exerçant la direction effective de l’entreprise cocontractantes.

Certains contrats impliquent d’eux-mêmes la notion d’intuiti-personae. Ce sera


par exemple le cas du contrat de travail, de mandat……

Voici à titre d’exemples quelques formules utilisables en cette circonstance :

- Personne physique 

Le présent contrat est conclu en considération expresse de la confiance que


nous attachons à votre double qualité de propriétaire et d’exploitant

Georges Essis, chargé de cours 51


effectif et indépendant du fonds de commerce situé à …………….. Il sera
donc immédiatement et de plein droit résilié, si bon nous semblait dans le
cas où pour des raisons que ce soit vous cessiez de réunir sur votre tête une
seule des deux qualités susmentionnées.

- Personne morale

« Le présent contrat est conclu en considération de la confiance que nous


attachons à la fois à la répartition actuelle du capital de la société…….. et
au fait que monsieur X assure la direction effective de ladite société.
L’éventuelle disparition de l’un ou de l’autre de ces éléments pour quelque
raisons que ce soit nous ouvrirait la faculté de résilier immédiatement et de
plein droit et sans indemnité ce contrat. Celui-ci prendra fin de plein droit
au cas où la société ……sera déclarée en faillite ou fera l’objet d’une
procédure de liquidation judicaire ».

III-2/- les clauses de cessibilité

Il s’agit de savoir si l’une des parties veut réserver la faculté de transmettre


ses droits et obligations à un tiers et si l’autre le lui permet.

Si l’une des parties se réserve ce droit et l’autre s’oppose, elle a intérêt à


l’exprimer par une clause de ce type :

« L’entrepreneur s’interdit de céder tout ou partie de ses obligations, sous


quelque forme et quelque modalités que ce soient. Le fait de passer outre
cette interdiction constituera une violation contractuelle entrainant la mise
en œuvre de la clause résolutoire stipulée à l’article……… »

Si au contraire l’interlocuteur ne s’oppose pas à cette éventualité, cet accord


de principe sera mentionné, assorti habituellement de certaines garanties
destinées à permettre un certain contrôle des qualités de l’éventuel
cessionnaire. Parfois on précisera que le cédant sera garant de la bonne
exécution de la convention par ce dernier.

« X peut céder tout ou partie des droits et obligations à son profit ou à sa
charge des termes du présent contrat qu’en vertu d’une autorisation écrite
préalable de M. même muni de cette autorisation il demeure garant de la
parfaite exécution des obligations transférées ».

Georges Essis, chargé de cours 52


III-3/- les clauses de sous-traitances

Un fournisseur, un fabricant, un entrepreneur n’exécute pas toujours


personnellement toutes les opérations promises au partenaire.

Il faut préciser que l’acheteur ou le bénéficiaire est fondé à refuser en l’absence


de clauses contraires que les prestations lui soient faites et facturées par un tiers.

Notamment dans les contrats d’entreprises et ceux d’achat d’équipement, il faut


être vigilant pour éviter une déviation des responsabilités mutuelles. Le risque
de voir une partie d’obligations et responsabilités être transférée sur les épaules
du sous-traitant sera écarté par une clause laissant totale liberté au cocontractant
de choisir ses sous-traitants et précisant que le recours à ceux-ci ne le décharge
d’aucune responsabilité envers son client.

« Dans le cas où il aurait recours à une tierce personne pour exécuter tout ou
partie du présent marché, l’entrepreneur aura le libre choix de ses sous-
traitants ou fournisseurs ; toutefois ce recours ne fera naître aucun lien de
droit entre ces derniers et son client vis-à-vis duquel l’entrepreneur restera en
tout état de cause seul responsable de la parfaite exécution de la convention ».

CHAPITRE 2 : L’OBJET DU CONTRAT ET PRESTATIONS DES


PARTIES

Le paragraphe du contrat intitulé, « objet du contrat » peut le plus souvent être


subdivisé en 3 parties.

La 1ere marquera l’intention commune des parties de s’engager réciproquement,


la 2nde décidera des promesses de celui qui doit procurer la marchandise ou le
service et la 3ème les engagements corrélatifs du bénéficiaire de la prestation.

I/- LA DECLARATION DE COMMUNE INTENTION DES PARTIES

Cet article qui se situe juste après la désignation des parties sert à exprimer la
volonté commune des contractants de se lier pour un objet qui sera
succinctement résumé.

« Pendant l’exécution du présent contrat, l’acquéreur SORO KOUDOU


HENRY s’engage à acheter au vendeur la société P.K.R. et ce dernier à

Georges Essis, chargé de cours 53


vendre à monsieur SORO KOUDOU HENRY «  tel produit » aux
conditions et selon les modalités ci après définies…….. »

« L’entrepreneur SORO KOUDOU HENRY s’engage à construire pour


le compte du maître d’ouvrage la société P.K.R. une installation……..
aux conditions et selon les modalités ci après définies…… »

II/- LES PRESTATIONS DU FOURNISSEUR

Le terme fournisseur désigne celui des parties qui vend, fabrique, construit ou
prodigue des services.

Dans l’hypothèse la plus simple (vente d’un produit, fourniture d’un service) il
suffit de designer les marchandises en spécifiant ses composantes, sa dimension,
son poids, sa qualité, l’usage auquel il est destiné et qui bien souvent
déterminera ses qualités spécifiques. S’il agit d’un contrat à exécution
successive il faudra mentionner le rythme des livraisons.

Dans l’hypothèse d’une prestation de service, on précisera dans le même sens la


nature des interventions et le rythme des visites.

Le fournisseur veillera à ne promettre que ce qu’il pourra réaliser et à l’exprimer


sans ambigüités, car il est dangereux de stipuler un prix bas qu’on ne peut tenir
plus tard juste pour décrocher un appel d’offre.

Le contrat déterminera qui s’occupera des charges d’entretien du matériel en


distinguant les cas des interventions dues à l’usure normale ( habituellement mis
à la charge du vendeur) et celles motivées des fautes de manipulations ou de
surveillance ( à la charge du client)

III/- LES PRESTATIONS DE L’ACHETEUR OU DU MAITRE


D’OUVRAGE

Nous considérons désormais la situation du partenaire bénéficiaire des


prestations du fournisseur. Hormis le cas peu fréquent dans lequel les
cocontractants se livrent à un échange des produits ou des services, la personne
dont il s’agit ici assumera toujours une obligation de paiement de prix, qui
s’accompagne de charges accessoires ou connexes.

III-1/- Le prix

Les litiges relatifs au prix des contrats sont nombreux et assez variés.

Georges Essis, chargé de cours 54


Cela démontre l’attention particulière à accorder à l’élaboration des clauses
relatives à cet élément essentiel du contrat.

De prime abord, le rédacteur devra éviter certaines erreurs fatales, s’il garde
présentes dans son esprit ces préoccupations suivantes :

- Se conformer à la règlementation économique.


- Stipulé un prix déterminé ou déterminable en dehors de toutes nouvelles
expressions de la volonté des parties.
- Préciser les modalités de paiement.

Le prix stipulé doit prendre en compte tout ce que le vendeur ou fournisseur


entend faire supporter financièrement par le partenaire, il s’agit de la somme
globale ou détaillée prenant en compte les prescriptions réglementaires et
fiscales, les divers articles (emballages et transport)

NB : les taxes sont habituellement à la charge de l’acheteur ou bénéficiaire des


services et travaux, mais celles-ci sont susceptibles de varier dans leur nature et
quotité.

«  Les prix sont établies hors taxes. Celles actuellement en vigueur ainsi que
celles qui seraient susceptibles de grever dans l’avenir les opérations
convenues dans le contrat sont et seront à la charge de l’acheteur »

CHAPITRE 3 : LA DUREE DU CONTRAT

Même à l’occasion d’une opération ponctuelle, les rapports des parties sont
susceptibles de se prolonger dans le cadre d’une garantie contractuelle ou de
renaitre si le produit ou le service s’avère de mauvaise qualité au point d’amener
le bénéficiaire ou l’acquéreur à mettre en cause la responsabilité contractuelle du
fournisseur pour vice caché.

LES CONVENTIONS DE LONGUE DUREE

La pérennité de la convention pour toute la durée fixée dépend de l’existence


d’une clause permettant au prix de rester conforme à la commune intention des
parties.

Georges Essis, chargé de cours 55


Deux moyens s’offrent à ce sujet au rédacteur du contrat.

- On pourra préciser que le fournisseur soumettra son tarif à chaque


changement à son acheteur.
Pour la mise au point de cette clause appropriée, il faudra exprimer le
droit pour le fournisseur d’augmenter ses tarifs et l’acquéreur ne pourra
que se soumettre ou se démettre.

« Le client achètera aux conditions générales de vente et aux prix du tarif du
fournisseur dont un exemplaire contresigné par chaque partie et annexé aux
présentes. Toutes modifications dudit tarif sera immédiatement notifié au
client et deviendra applicable aux livraisons répondant aux commandes
formulées postérieurement à la réception de ladite notification »ù2

A travers cette formule, le caractère contractuel du prix sera respecté, l’acheteur


étant libre ou non d’adhérer aux nouvelles conditions financières.

Il est bien entendu qu’en cas de refus du client de passer des commandes sur la
base modifiée, le contrat deviendra automatiquement néant sans indemnité due
par qui que ce soit.

- Lorsque le prix ou le service quant à son niveau de prix maximum est


régi par les décisions gouvernementales, le prix contractuel pourra être
par référence à ce niveau plafond et stipulé variable dans les mêmes
conditions.
Les ventes seront facturées aux conditions générales du vendeur sur les
bases du prix maxi autorisé par le gouvernement au moment de la
commande pour les produits et quantités considérées.
NB : les clauses dites de client le plus favorisé sont à proscrire de toutes
conventions car elle constitue l’aveu de l’accomplissement par le
fournisseur des pratiques discriminatoires d’agissement pénalement
répréhensibles.
Elles sont généralement stipulées en ces termes : « le vendeur s’engage à
consentir constamment à l’acheteur le prix le plus modéré qu’il serait
amené à pratiquer envers certains de se clients pour des quantités
équivalentes »

LES CONTRATS COMPLEXES

Georges Essis, chargé de cours 56


Habituellement le fournisseur ou le constructeur sera recherché sur appel
d’offres et c’est au sein de cette procédure que sera arrêté le prix du
contrat appelé communément «  marché ».
Les entreprises soumissionnaires sont donc clairement averties qu’il leur
incombe de formuler leurs propositions de prix en tenant compte de
toutes les dépenses auxquelles il leur faudra faire face.
Une clause impérative de ce type pourra être incluse dans le texte de
l’appel d’offres.
« L’acheteur achètera en quantité globale de N tonnes de produits en
un délai maximum de ………. Jours ou années courant de ce jour étant
précisé que ces achats au cours de chaque période mensuels ne
sauraient jamais être inférieur à N tonnes »
Et être complété de la façon suivante :
«  si au cours d’une période donnée et pour quelque motifs que ce soit,
la quantité minimale de N tonnes n’étant pas atteinte ou rattrapée par la
suite, la durée de la convention serait à la demande du vendeur
prorogée du temps nécessaire à l’écoulement de la quantité manquante,
ledit vendeur n’aurait toutefois aucunement obligation de consentir ce
délai supplémentaire et pourra prendre acte de la défaillance de
l’acheteur pour invoquer la résolution du contrat aux torts de ce dernier
avec toutes les conséquences de droit ».
Les précautions rédactionnelles exposées ci-dessus sont applicables
réciproquement.

LES CONTRATS D’ENTREPRISES

Dans cette situation contractuelle, la notion de délai d’exécution


procédera de la volonté du maître d’ouvrage d’obtenir dans les plus brefs
délais les prestations de l’entrepreneur.
Ce type de contrat nécessite la stipulation d’un terme d’ultimatum et le
rédacteur commettrait une grave négligence en n’y songeant pas.
Les conventions ayant pour objet l’exécution d’une opération complexe
prescrivent utilement un planning impératif et des comptes-rendus
périodiques de l’état d’avancement du chantier. Citons pour la clause
suivante :
«  L’ouvrage devra être soumis à réception provisoire au plus tard
le…….. De telle façon que les interventions complémentaires de
l’entrepreneur, éventuellement nécessaire pour parfaire ses obligations
Georges Essis, chargé de cours 57
et permette la réception définitive, puissent être achevées dans N mois
suivant laite date. En vue du respect de ces délais impératifs,
l’entrepreneur :
Commencera les dits travaux en temps utile pour respecter les délais
d’exécution convenu ; les modalité d’exécution, les travaux
complémentaires et les changements éventuels, feront l’objet d’ordre de
service du maître de l’ouvrage ou de son éventuel maitre d’œuvre ; les
délais convenus comprennent non seulement ceux nécessaires à
l’entrepreneur pour accomplir les travaux lui incombant
immédiatement et directement , mais aussi ceux conditionnant sa propre
action, notamment ceux relevant de ses sous-traitants, monteurs,
fournisseurs etc. ; dont il fait son affaire exclusive à l’égard du maitre
d’ouvrage.
En cas de travaux supplémentaires commandés par ce dernier, le délai
d’exécution sera de commun accord prorogé en fonction de la nature et
de l’importance desdits travaux ».

Les partenaires étant identifiés, leurs obligations mutuelles se trouvant


énoncées, la durée ou le délai d’exécution étant clairement spécifié, le
contrat aura déjà pris une tournure ; il restera à s’assurer qu’aucun des
cocontractants n’entend limiter la portée de ses engagements par des
réserves précises et objectives.
CHAPITRE 4 : LES RESERVES CONTRACTUELLES PRECISES
ET OBJECTIVES

Après avoir noté la nature des prestations promise et la durée convenue, pour
leur exécution, le rédacteur du contrat devra les relire en se demandant si ces
stipulations par leur imprécision et leur laconisme ne risquent pas plus tard de
prêter à des interprétations divergentes et notamment d’entrainer les partenaires
au-delà de ce qu’ils ont voulu.

A la suite de ses réflexions, il constatera l’opportunité de compléter le texte


contractuel par les clauses formulant des précisions ou des réserves propres à
éluder des litiges.

Ces réserves répondront au souhait des parties de :

Georges Essis, chargé de cours 58


- Suspendre la naissance de leurs obligations à la survenance ou à la
constatation de la survenance d’un événement présentement incertain ou
inconnu (conditions suspensives)
- Délimiter les contours de leurs responsabilités contractuelles.
- Régler à l’avance les conséquences de certains évènements perturbateurs
extérieurs à leur volonté délibérée sinon à leur fait.

I/- LES CONDITIONS SUSPENSIVES

Il peut arriver que les deux personnes aient défini de commun accord leurs
engagements mutuels soit en n’entendant ne pas à avoir à les exécuter avant la
réalisation d’un évènement déterminé.

Il s’agit à titre d’exemples :

- L’acheteur qui subordonnera sa promesse d’acquérir, à l’obtention d’un


crédit bancaire.
- L’acquéreur, signataire d’un « compromis » portant sur un immeuble et
qui n’entend concrétiser sa décision d’acheter qu’après avoir vérifié la
situation d’urbanisme
- L’industriel qui ne se porte acheteur d’un brevet étranger que sous la
condition d’obtenir l’agrément des autorités ivoiriennes pour procéder à
cette opération

Le rédacteur introduira donc dans la convention une clause appelée « 


condition suspensive » en ces termes :

«  La présente convention est conclue sous la condition suspensive


qu’avant le ……… (Date)………….. » (Indiquer l’évènement ensuite).

II/- CLAUSES CIRCONSCRIVANT LA PORTEE DES ENGAGEMENTS

Il s ‘agira selon les hypothèses de limiter le contenu pratique des prestations


promises ou de restreindre la durée de l’engagement conclu. Dans
l’impossibilité de citer toutes les stipulations pratiques, nous nous
contenterons d’examiner des cas choisis en raison de leur fréquence et des
dangers résultants d’une rédaction trop imprécise des stipulations le
régissant.

- Clauses de réception et de garantie


. Cas du contrat de vente : en principe le vendeur ne répond pas des
vices apparents, il répond seulement des vices cachés. Le vendeur
Georges Essis, chargé de cours 59
souhaitera restreindre l’étendue de ses obligations de garantir des vices
cachés.
La clause ci-dessous est importante et exige des fournisseurs une garantie
solide des achats qu’elle passe.
« Le fournisseur sera tenu à garantir pendant une période qui sauf,
disposition contraire précisée aux conditions particulières sera égale à
12 mois à compter de la date de réception provisoire prévue ci-après.
Pendant cette durée l’acquéreur conservera à titre de retenue de
garantie, une somme égale à x % du montant de la fourniture. Si
l’acquéreur ne met pas en cause la qualité de celle-ci dans les 8 jours de
l’expiration de ce délai, la réception définitive est réputée acquise et le
montant de la retenue sera payé.
La réception provisoire des fournitures est prononcée à destination et
entraine transfert de propriété au profit de l’acquéreur. Il n’en résulte
aucune obligation pour le fournisseur au cas où il serait constaté lors
de vérifications ultérieures ou à l’usage, que les quantités ou les
qualités des marchandises reçues ne correspondent pas aux
spécifications du marché.
Les pièces, fournitures ou matériels qui au cours du délai de garantie
susvisé, font apparaitre des défauts les rendant impropres à l’usage
auquel elles sont destinées sont rebutées et remplacées sans frais pour
l’acquéreur, à moins que le fournisseur démontre que lesdits défauts ne
lui sont pas imputables. Le rebut peut être prononcé pour la totalité de
ce qui reste de la fourniture si l‘importance, la nature et la fréquence
des défauts constatés font présumer une malfaçon généralisée ».
. Cas du contrat de prestations de services  et d’entreprise : les règles
sont simples pour l’entrepreneur hormis les cas de constructions
immobilières. La loi a limité la durée de garantir à 10 ans et à 2 ans s’il
s’agit de petits ouvrages.
Nous proposons la clause ci-dessus
« Tous travaux ou ouvrages donnent lieu à réception globale ou
partielle par corps d’état. Elle a lieu aux époques et selon les modalités
prévues dans les conditions particulières du marché.la date de réception
provisoire constitue le point de départ du délai comportant la
responsabilité décennale de l’entreprise pour les travaux considérés. Un
procès-verbal contradictoirement établi relève les observations

Georges Essis, chargé de cours 60


éventuelles, les modifications et rectifications à exécuter afin que
puisse être prononcée la réception définitive ».
La réception
« Douze mois après la réception provisoire, délai pouvant être écourté
par les conditions particulières du marché il sera procédé à la réception
définitive des travaux. Le fait pour le maître de l’ouvrage d’avoir pris
possession de l’ouvrage au cours dudit délai n’impliquera aucunement
sa réception définitive. Pendant ce délai l’entrepreneur demeure
responsable des ouvrages et de leur mise au point. Le maître de
l’ouvrage assure l’entretien normal et les repartions consécutives aux
dégradations nées de son fait ou de sa négligence.
Si lors de la réception définitive, il est constaté que l’entrepreneur n’a
pas parfait ses prestations, le maître de l’ouvrage pourra soit prolonger
le délai ci-dessus pour permettre à l’entrepreneur d’achever ses
travaux, soit exécuter ou faire exécuter lesdits travaux aux frais de
l’entrepreneur.
La réception définitive est constatée par procès-verbal contradictoire
établi dans les mêmes formes que la réception provisoire.
A la date de cette réception définitive l’entrepreneur n’est plus tenu que
de la responsabilité décennale ».

II/- CLAUSES REGLANT A L’ AVANCE LES CONSEQUENCES


D’EVENEMENTS PERTUBATEURS EXTERIEURS AUX PARTIES OU
RELEVANT DE LEUR FAIT INVOLONTAIRE

L’un des partenaires peut se trouver involontairement à ‘origine d’un accident


dommageable pour lui-même, pour le cocontractant ou le préposé de celui-ci.

Un fait étranger aux parties peut aussi placer l’une d’entre elles dans
l’impossibilité de remplir ses obligations.

Il serait alors sage de régler dans le contrat les conséquences de telles situations.

II-1/- les clauses de responsabilités-assurances

Plusieurs hypothèses sont à considérer :

- Parfois un des partenaires détient du matériel ou marchandises


appartenant à l’autre, la garde des biens relève du détenteur qui répond à
ce titre des dommages susceptible de leur survenir ou survenir de leur fait.

Georges Essis, chargé de cours 61


En ce cas nous proposons une formule de ce type :

«  il est entendu que le matériel confié par le vendeur à l’acheteur sera


considéré comme placé sous la garde et le responsabilité exclusive dudit
acheteur ; celui-ci répondra donc de dommage d’origine accidentelle
que pourrait subir ce matériel et de tout dommage causé à des tiers du
fait de ce même matériel ou à l’occasion de son utilisation.

En cas de perte ou de destruction pour quelque cause que se soit


l’acheteur verserait au vendeur la valeur du matériel considéré au
moment de la constatation par le vendeur de la perte ou de la
destruction L’acheteur inclura ce matériel dans les polices d’assurances
de responsabilité civile et dommages directs, la garantie devant toujours,
pour ces derniers couvrir la valeur de remplacement au jour de la perte
ou de la destruction »

- Dommage à l’ouvrage
« L’entrepreneur répond de tous les dommages qu’il causera à l’ouvrage,
au matériels et équipements destinés à y être incorporés pendant la durée
de ses prestations, et cela sans préjudice des indemnités de retard et le cas
échéant, de la résolution du marché, avec ses conséquences financières »

II-2/- les clauses de force majeure

Les cas de force majeure : évènement imprévisible, irrésistible et plaçant le


partenaire dans l’impossibilité d’exécuter ses engagements.

Il est prudent de préciser contractuellement cette notion à un double égard :

- Pour réduire le plus possible les risques de contestations sur son champ
d’application
- Pour décider du sort de la convention atteinte par le cas de force majeur

Celles-ci se trouvera t’elle simplement suspendue ou bien prendra t’elle


immédiatement fin en cas de persistance au terme d’un certain délai ?

Nous proposons un échantillonnage des situations fréquemment utilisées.

. Dans un contrat d’entreprise : « sont réputés de force majeure ceux qui


imprévisibles et insurmontables, rendent impossible de façon absolue
l’exécution du travail dans les délais prescrits. Les incidents techniques

Georges Essis, chargé de cours 62


survenant dans la conduite du chantier le manque de personnel, les
congés, les pannes ou arrêts provisoires de travail etc.…, constituent des
aléas normaux qu’il appartient aux entrepreneurs d’assumer. Il en va de
même des retards occasionnés par les intempéries (pluies, crues, gel, neige,
verglas), sauf si la durée ou l’intensité de ces intempéries a été dans la
période en cause tout à fait exceptionnelle pour la région considérée, selon
les constatations météorologiques officielles.

Tout évènement de force majeure survenant après les délais contractuels et


aggravant un retard injustifié ne sera pas pris en considération ».

. Dans le contrat de vente (clauses favorables à l’acheteur) : sont réputés


évènements de force majeure ceux qui, imprévisibles et insurmontables,
etc.… (Même rédaction que ci-dessus sauf à remplacer «  entrepreneurs » par
le mot « fournisseur », en outre on pourra ajouter à la liste des faits non
exonératoires….les rebuts de fonderie et les rectifications faites à la suite
d’essais infructueux.

(Clause favorable au vendeur)

«  Nonobstant toutes stipulations contraires sur les documents commerciaux


ou comptables des parties auront en tout état de cause l’effet exonératoire
attaché aux cas de force majeures les faits suivants dont l’énumération n’est
pas limitative :

Tous évènements hors du contrôle du vendeur et notamment tous actes des


autorités de fait ou de droit, les grèves ou tous autres arrêts concertés du
personnel, les incendies, les inondations, les explosions, les émeutes, les
guerres ou conflits armés, les rebellions et sabotages, les restrictions à
l’importation ou à l’exportation.

En cas de survenance d’un tel évènement ou de tout autre évènement


comparable, avis sera donné à l’acheteur par tout moyen ; le contrat sera
simplement suspendu et la période de suspension s’ajoutera à la durée ferme
initialement stipulée »

(Clause applicable aux deux parties)

Chacune des parties, après avoir épuisé tous les moyens en son pouvoir pour
remplir ses obligations, sera en cas de force majeure ou assimilée, dégagé de
l’exécution des obligations définies dans le présent contrat.

Georges Essis, chargé de cours 63


Les parties invoquant la force majeure devra aviser le partenaire de façon
aussi rapide que possible de l’évènement survenu et de ses conséquences. Elle
fera toutes diligences pour que la durée de l’arrêt de se installations ou de la
réduction de ses livraisons ou commandes soit ramené au maximum.

Seront notamment considérées comme cas de force majeure : les évènements


internationaux, les interventions de la force publique, les grèves, inondations,
émeutes, accidents et en général, toutes causes indépendantes de la volonté
des parties qui mettraient le vendeur dans l’impossibilité de livrer ou
l’acquéreur dans l’impossibilité de recevoir.

CHAPITRE 5 : QUE PREVOIR POUR LES LITIGES ?

Recenser tous les cas de litiges serait une tâche matériellement impraticable.
Mais le rédacteur pourra s’interroger sur l’opportunité de préciser :

- Comment se constatera la défaillance de l’un des contractants, point qui


permettra à l’autre des prendre des mesures propres à atténuer les
inconvénients qui résulteront de cette défection.
- Ce que deviendra la convention, une fois la faute relevée à l’encontre de
l’une des parties, et en quoi consistera le préjudice à réparer ?
- Quelles institutions seront appelées à régler le litige, sur la base
desquelles règles et quelle législation ?

Les réponses sont contenues dans les clauses dites de « résolution », pénalités
attribution de compétences, arbitrage, législation applicable.

I/- LES CLAUSES DE RESOLUTION

Dans le silence des conventions sur ce point, on fera application des dispositions
prévues à l’article 1184 du code civil qui fait cas de la clause résolutoire, celle
qui opère révocation du contrat synallagmatique où l’une des deux parties ne
satisfera pas point son engagement.

Georges Essis, chargé de cours 64


En cette situation, le partenaire victime de l’inexécution a le choix entre deux
attitudes :

- Soit faire condamner la défaillante à exécuter sa promesse


- Soit demander au tribunal de prononcer la résolution du contrat aux torts
dudit partenaire, celle-ci s’accompagne généralement de dommages et
intérêts dans la mesure où la défaillance contractuelle a engendré un
préjudice.

En pratique si le fautif persiste dans sa carence, l’autre partenaire ne pourra que


s’orienter vers cette dernière voie chaque fois que la prestation sera constituée
d’une obligation de faire quelque chose. Cependant il serai2t judicieux
d’atténuer par des clauses astucieuses la rigidité et la lourdeur du système
relevant de ce droit commun.

II-1/- clause de protée générale

«  en cas d’inexécution par l’une ou l’autre des parties de l’une quelconque


des obligations découlant du présent contrat, celui-ci pourra être résolu si bon
semble à l’autre partie, la résolution de plein droit et formalités judiciaires,
X……..jours après mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de
réception restée sans résultat, et ce sans préjudice de dommages et intérêts au
profit de la partie lésée »

II-2/- clause ne comportant pas mise en demeure

«  Au cas où une des parties n’exécuterait pas l’une quelconque ou la totalité


de ses obligations, l’autre partie pourra par tous les moyens faire constater la
défaillance contractuelle et invoquer sur la base de cette infraction
contractuelle la résolution de la convention aux torts exclusif du défaillant,
sans qu’il y ait nécessité de mise en demeure préalable ou d’une quelconque
formalité judiciaire.

La résolution ainsi prononcée devra seulement faire l’objet d’une notification


à la partie défaillante au moyen d’une lettre recommandée avec accusé de
réception, et elle sera acquise dès réception de ladite lettre par son destinataire
étant précisé qu’en cas de non retrait ou de refus de retrait de cette
notification, le bénéfice de ladite résolution sera acquis néanmoins au vu des
mentions portées sur les plis par le service des postes. La résolution ne
préjudiciera en rien au droit de la partie lésée de solliciter tous dommages et
intérêts en réparation de son préjudice ».
Georges Essis, chargé de cours 65
II-3/- autre clause

«  En cas de liquidation de biens, règlement judiciaire, liquidation amiable de


l’entreprise ou de faillite personnelle de l’un des dirigeants, en ces
d’incapacité ou d’abandon de chantier de chantier, et plus généralement de
toute défaillance contractuelle, le marché peut être résolu au gré du maître de
l’ouvrage sur simple notification et ce sans préjudice de tous dommages et
intérêts »

III/- LES CLAUSES D’INDEMNISATION (OU DE PENALITE)

Ces clauses vont de paire habituellement avec les clauses de résolution dont
elles sont à la fois la conséquence et le complément.

Elles visent essentiellement à préciser l’un ou l’autre des points suivants : les
divers chefs de préjudice qui seront en considération en vue d’obtenir une
réparation, le quantum de la réparation.

III-1/- détermination des chefs de préjudice

Il sera souvent opportun de préciser tous les dommages dont la réparation pourra
être réclamée par la partie victime d’une inexécution contractuelle. Cela
permettra d’éviter toute contestation sur le point de savoir si telle ou telle
conséquence était ou non prévisible lors de la conclusion. On écrira ainsi :

- Cas d’un contrat d’entreprise

«  L’inobservation des délais contractuels et plus, généralement toute


inexécution de l’une quelconque de ses obligations contractuelles par
l’entrepreneur défaillant à raison de tous les dommages subis par le maître de
l’ouvrage, notamment : perte d’exploitation, arrêts et retards de production,
manque à gagner, recours de clients no satisfaits par ledit maître de l’ouvrage
etc.…l’entrepreneur est réputé en demeure dès l’arrivée du terme sans qu’il
soit besoin d’une mise en demeure expresse »

Si des pénalités de retard sont stipulées à la charge du vendeur, du fabricant, du


constructeur, il sera utile de préciser que la perception de celles-ci n’équivaut
aucunement à priver le client de ses éventuels recours complémentaires :

III-2/- dommages et intérêts forfaitaires (clauses pénales)

Georges Essis, chargé de cours 66


Face à l’incertitude actuelle, il sera judicieux pour les partenaires de faire preuve
de modération dans la détermination du taux des pénalités forfaitaires et de
rattacher ce taux des bases de calcul à des chefs de préjudice sincères et
aisément explicables.

III-3/-Clauses d’attribution de compétences

« Tous litiges éventuels seront de la compétence exclusive du tribunal de


……… et cela même en cas de pluralité de défendeurs et d’appel en
garantie » cette clause ne saurait être stipulée unilatéralement mais devra
faire l’objet d’un accord préalable des cocontractants, avant l’exécution du
contrat.

parfois le rédacteur prévoira une attribution de compétence au juge des référés


qui sera saisi lorsqu’il sera question de contraindre l’une des parties a exécuter
une prestation ou cesser des agissements ne soulevant pas eux-mêmes des
contestations sérieuses. Il s’agira par exemple d’obtenir, après expiration d’un
contrat de vente, la restitution du matériel de stockage prêté par le vendeur au
consommateur.

« Dans les 8 jours suivant la terminaison du contrat, pour quelque cause que
ce soit, le matériel mis en dépôt par le vendeur chez l’acheteur lui sera
restitué sans qu’il ne soit besoin d’une mise en demeure. L’exécution de cette
obligation sera au besoin prescrite par simple ordonnance de référer
exécutoire sur minute et avant enregistrement du président du tribunal du lieu
de dépôt auquel i lest fait, pour le cas particulier attribution de compétence ».

- Clauses d’arbitrage

Les partenaires peuvent décider de confier le règlement des litiges résultant de


l’exécution à un ou plusieurs arbitres statuant en équité (clause
compromissoire).

Sous le bénéfice de certaines mises en garde concernant le système d’arbitrage,


nous proposons une clause compromissoire rédigée dans le style suivant

« Les parties conviennent de soumettre tous leurs litiges, sans exception


pouvant naître de l’exécution du présent contrat à un tribunal qui sera
composée de la façon suivante : un mois plus tard après dénonciation de
décision de recours à l’arbitrage qui sera adressée par lettre recommandée à
l’un des partenaires par son cocontractant, chaque partie devra désigné un

Georges Essis, chargé de cours 67


arbitre. Si elle ne ‘a pas fait, celui-ci à la requête de l’autre partie sera désigné
par le président du tribunal de ……..

Si les deux arbitres n’arrivent pas à rendre une sentence d’accord sur les deux
mois qui suivent la désignation du dernier d’entre eux, ils choisir un troisième
arbitre de telle façon que le litige soit tranché par un tribunal arbitral au
complet. En cas de désaccord des deux arbitres sur le choix du troisième
arbitre, celui sera désigné à la requête de la partie la plus diligente par
ordonnance du président du tribunal de ……

Le tribunal arbitral ainsi complet devra rendre sa sentence dans les


x…….mois de la nomination du troisième arbitre, ce délai étant susceptible de
prolongation de x….. Mois sur demande l’une des parties.

Les arbitres seront dispensés de suivre les règles de procédure ( y compris les
délais ) et les règles de droit qui ne seraient d’ordre public. Ils décideront en
équité, en qualité d’amiables compositeurs, et ce en dernier ressort. Les parties
renoncent à cet effet à se pourvoir par toutes voies judiciaires contre la
sentence »

Georges Essis, chargé de cours 68


EXEMPLE DE CONTRAT DE VENTE

Entre les soussignés :

1. monsieur KPAN TIAKPEU DEBONNAIRE né le 01/01/1960 à Abidjan


producteur de nationalité ivoirienne, domicilié à Abidjan Cocody.

Ci-après désigné le vendeur ;

2. monsieur KANON KOKOU né le 18/02/1972 à Sangouiné, de nationalité


ivoirienne, cheminot domicilié à Koumassi prodomo

Ci-après désigné l’acquéreur

IL A ETE CONVENU CE QUI SUIT

Article 1 : DESIGNATION

La présente convention est un acte de vente d’un bien meuble, soumis à titre
principal aux dispositions qui suivent, déterminant les éléments essentiels de la
vente ; et aux règles supplétives du code civil applicables en matière de contrat.

Elle opère transmission en pleine propriété du bien ci après désigné du vendeur


à l’acquéreur.

Article 2 : OBJET DE LA VENTE

La présente convention porte sur l’automobile de marque Mercédès 190 D


immatriculé 2345 EX01 assurée par la compagnie LOYALE ASSURANCE
sous la police n° 123321456654 valable du 1er janvier 2013 au 30 juin 2013.

Article 3 : PRIX DE VENTE

La présente vente est conclue et acceptée par toutes les parties moyennant la
somme de 4.500.000 FCFA

Ce prix est payable au comptant, en totalité dès la signature du présent acte.

La signature du présent acte constate le paiement total du prix et libère


l’acquéreur de son obligation de paiement de prix.

Article 4 : OBLIGATIONS PARTICULIERES

Georges Essis, chargé de cours 69


Par la présente vente le vendeur met à la disposition de l’acheteur les clés et les
pièces administratives afférentes au véhicule susvisé, pour lui permettre une
utilisation et une jouissance paisible.

Cette remise est concomitante à la signature du présent acte et libère le vendeur


de son obligation de délivrance du bien objet de la vente.

ARTICLE 5 : FORMALITES

Le présent acte est soumis à toutes les formalités exigées par la loi, notamment à
la mutation qui, doit être effectuée auprès des services du guichet unique
automobile.

Les frais des différentes formalités sont laissés à la charge exclusive de


l’acquéreur et doivent être faits à sa diligence.

Fait à MAN, le ………………………..

LE VENDEUR L’ACQUEREUR

Georges Essis, chargé de cours 70


EXEMPLE DE CONTRAT DE TRAVAIL

Entre les soussignés,

Le sieur ADOU KPAKEBO né le 1er janvier 1975 à Dabou, Directeur de


société, domicilié à la Riviera 3 au 345 rues des jardins ci après désigné
EMPLOYEUR

Et

Le sieur PARE LOCENY né le 1er mars 1982 à Banfora, jardinier domicilié à


Cocody Gobelet, ci-après désigné SALARIE.

Préambule : les parties déclarent avoir la capacité de conclure le présent contrat


dont les conditions sont présentées ci-après.

IL A ETE CONVENU CE QUI SUIT

TITRE1 : DE L’OBJET DES PRESTATIONS

Article 1 : le présent contrat consiste en un contrat de travail dans lequel le futur
salarié s’engage à mettre son activité à la disposition de l’employeur sous la
subordination duquel il se place moyennant rémunération

Article 2 : le salarié exercera la fonction de jardinier fleuriste aux résidences de


l’employeur sises à la riviera 3 aux 345 rues des jardins et à Dabou au quartier
Fanny.

Article 3 : il sera chargé de l’entretien des espaces verts desdites résidences

Article 4 : le salarié s’engage à consacré professionnellement toutes ses


activités et tous ses soins au service de l’employeur.

Article 5 : le salarié s’engage à observer toutes les instructions et les consignes
qui lui seront par le major d’hommes.

Article 5 : l’employeur s’engage à réunir toutes les conditions nécessaires à la


bonne exécution de la mission du salarié.

Article 6 : l’employeur s’engage à faire bénéficier au salarié des congés payés
annuels conformément aux dispositions légales.

Article 7 : En rémunération de ses attributions le salarié monsieur PARE


LOCENY percevra la somme de 300.000 FCFA à titre de salaire brut mensuel

Georges Essis, chargé de cours 71


Article 8 : l’employeur s’engage à payer cette somme tous les 1 er du mois à
intervalle régulier en monnaie légale ayant cours.

Article 8 : l’employeur s’engage à défaut du paiement à la date précisée de


verser cette somme 8 jours plus tard après la fin du mois.

Article 9 : l’employeur s’engage à remettre au salarié à chaque paiement un


bulletin de salaire.

Article 10 : l’employeur s’engage à mettre à la disposition du salarié une


dépendance tenant lieu d’habitation et de résidence et de fonction.

TITRE2 : DE LA DUREE DU CONTRAT

Article 12 : le présent contrat de travail prendra effet à compter du 5 janvier


2006, il est conclu pour un durée de 24 mois et prendra fin le 5 janvier 2008

Article 13 : le présent contrat pourra être renouvelé une fois pour une duré de
24 mois ce avec l’accord des deux parties dans des conditions qui seront fixées
lors de la prochaine reconduction.

TITRE 3 : DE LA RUPTURE DU CONTRAT ET DU REGLEMNT DES


LITIGES

Article 14 : le présent contrat est rompu de plein droit dans les cas sous visés

Article 15 : auront effet exonératoire attaché au cas de force majeure les faits
dont l’énumération n’est pas limitative : tout événement hors du contrôle des
parties et notamment tout acte des autorités de fait ou de droit, de grèves, les
incendies, les inondations, les explosions, les émeutes ou guerres ou conflits
armés, les rebellions…

Article 16 : en cas de survenance d’un tel évènement, le contrat sera suspendu
simplement et la durée de suspension s’ajoutera à la durée ferme initialement
stipulée.

Article 17 : le présent contrat pourra être rompu par la volonté commune des
parties.

Article 18 : le présent contrat pourra être rompu pour cause de faute lourde de
l’employé.

Georges Essis, chargé de cours 72


Article 19 : constitue une faute lourde tout acte commis avec l’intention de nuire
à l’employeur ou tout manquement à ses obligations professionnelles.

Article 20 : le tribunal compétent pour connaitre de toutes les contestations et


de tous les litiges résultant de l’exécution du présent contrat sera le tribunal du
travail d’Abidjan.

Fait à Abidjan le : …………………………………………..

En 6 exemplaires

L’EMPOLYEUR LE SALARIE

Georges Essis, chargé de cours 73


EXEMPLE DE CONTRAT DE BAIL COMMERCIAL

Entre les soussignés :

La société GESCACI, SA au capital social de 10.000.000 spécialisée dans la


construction et la gestion immobilière, domiciliée à Bingerville quartier
indépendance 45 BP 1342 Bingerville tel : 21 48 34 56 R.C C.M. sous le
numéro 974-16 T.P.I. ABIDJAN PLATEAU représentée par monsieur
KOUDOUARE JEAN VINCANET, Directeur général, né le 21/06/1964 à
Gagnoa, résidant à Cocody II plateaux 01 BP 1987 Abidjan 01 tel 09/65/76/78,
agissant au nom et pour le compte de ladite société, désigné dans tout ce qui suit
sous l’appellation « bailleur »

D’une part

Et

Madame FADIGA MAMOU, née le 12/12/1981 à Ferkessédougou, de


nationalité ivoirienne, commerçante enregistré au RCCM sous le numéro 687-
TPI ABIDJAN PLATEAU demeurant à PORT-BOUET 10 BP 2432 Abidjan 10
tel 01/23/43/54 CNI n° 123 987 654 23 établie le 12 janvier 2009 à PORT-
BOUET ci après dénommée le « preneur » ;

D’autre part

Il a été convenu ce qui suit :

TITRE1 : DE L’OBJET

Art 1 : le bailleur donne à titre commercial au preneur qui accepte, un magasin
à deux nivaux dans l’immeuble « ZAHER », avec les escaliers recouvert de
carreaux à l’intérieur de la partie situé au rez-de-chaussée, sis à Yopougon
quartier millionnaire comprenant une douche, un WC, deux portes d’entrée à
fermeture métallique, trois fenêtres faites en baie vitré protégés par des antis-
vols en fer, le mur recouvert de carreaux gris à l’intérieur, la façade est

Georges Essis, chargé de cours 74


recouverte de carreaux blancs, la toiture est faite en tôle « metallivoire », le sol
au rez -de- chaussée fait de granite tandis que la partie supérieure est en carreaux
céramiques, un parking de 4 voitures devant le local. Le magasin a été construit
en 1997.

Art 2 : le magasin avec tous les éléments ci-dessus cités sont parfaitement
connus du preneur pour avoir été visités, en compagnie du bailleur.

Art 3 : le présent bail opère un transfert du bailleur au preneur à titre


commercial.

TITRE 2 : DURE ET RESILIATION

Art 4 : le bail est consenti pour une duré de 3 ans, à compter du premier janvier
2006 et ce jusqu’au 31 décembre 2008.

TITR 3 : DES PRESTATIONS DES PARTIES

Art 5 : le présent bail est consenti et accepté moyennant un loyer mensuel de
150.000 FCFA payable d’avance au plus tard, le dernier jour ouvrable précédant
le cinq de chaque mois et par virement bancaire sur le compte SGBCI N°
116578945326

Art 6 : le loyer ci-dessus peut connaitre une augmentation à chaque période


triennale et tenant compte du coût des charges de gardiennage et des frais
d’entretien.

Art 7 : afin de garantir le paiement régulier du loyer ainsi que les charges de
réparations et d’entretien la somme de 600.000 FCFA sera versée à la signature
du présent bail ;

Art 8 : cette somme sera restituée au preneur à la fin du bail après avoir remis
les lieux en l’état et constatés par le bailleur.

Art 9 : le preneur doit payer le loyer convenu dans le présent bail. Il doit, en cas
de révision, payer le nouveau loyer accepté.

Art 10 : le preneur doit uniquement donner un usage commercial au local inscrit
dans le présent bail.

Georges Essis, chargé de cours 75


Art 11 : le preneur peut sous-louer ou céder le local, mais en prenant soin de
requérir le consentement du bailleur par tout moyen écrit. En cas de cession ou
de sous location, le preneur demeure tenu solidairement avec le cessionnaire ou
le sous locataire.

TITRE 4 : LE RENOUVELLEMNT

Art 12 : avant l’expiration du délai de 3 ans, le preneur peut demander la


reconduction en informant le bailleur par écrit au plus tard 3 mois avant.

Art 13 : il y a tacite reconduction si à l’expiration du délai de 3 mois le bailleur


ne se manifeste pas.

Art 14 : si le bailleur refuse le renouvellement, il devra verser au preneur le


montant de trois mois de loyer comme dommages et intérêts.

TITRE 4 ; PENALITES

Art 14 : si le preneur ne paie pas au plus tard le 05 du mois le loyer, une pénalité
de 10% lui sera appliquée.

Art 15 : s’il n’est pas offert au preneur un bail dans les nouveaux locaux après la
restauration ou la transformation des locaux, le bailleur devra lui verser une
somme d’un montant équivalent à 3 mois de loyer.

TITRE 5 : CLAUSES RESOLUTOIRES

Art 16 : si le bailleur est exproprié, le bail prend fin et il doit dédommager le
preneur en lui payant le montant de deux mois de loyer.

Art 17 : après deux mois de loyers restés impayés, le bailleur peut mettre fin au
bail et demander au preneur de libérer les lieux par un acte extrajudiciaire.

TITRE 6 : AUTRES RESERVES

Art 18 : si le bailleur ne réagit pas face à l’entretien et aux grosses réparations
prévues à l’article 9 ci-dessus, le preneur se réserve le droit de les faire aux
frais du bailleur.

Art 19 : lorsque l’aménagement est terminée ou la reconstruction le preneur


aura un droit de propriété à la relocation.

Georges Essis, chargé de cours 76


Art 20 : si le bailleur décide de démolir le local en vue de sa restauration ou de
sa rénovation, le preneur peut rester s’il le souhaite dans les lieux loués,
jusqu’au au commencement des travaux.

Art 21 : la mort du bailleur ne met pas fin au présent bail.

Art 22 : le preneur doit être informé 3 mois avant toute éventuelle vente de
l’immeuble par le bailleur.

TITRE 7 : LE DROIT APPLICABLES EN CAS DE LITIGES

Art 23 : le droit applicable est la loi ivoirienne en vigueur et les dispositions
communautaires en matière contractuelle ainsi que les stipulations du présent
contrat.

Art 24 : le tribunal compétent est le tribunal de Commerce d’Abidjan.

Fait à Abidjan le : ……………………………………..

2 exemplaires

LE BAILLEUR LE PRENEUR

Georges Essis, chargé de cours 77


EXEMPLE DE CONTRAT DE BAIL A USAGE D’HABITATION

Entre les soussignés :

Madame X……, comptable, née le……….. à Anyama de nationalité Ivoirienne,


01 BP 864 Abidjan 01

LE BAILLEUR

D’une part

ET

Monsieur Y…... professeur né le ………… à ………….., de nationalité


ivoirienne, 01 BP 1342 Abidjan, locataire ci-après désigné, dans tout ce qui va
suivre,

LE PRENEUR

D’autre part

Il a été convenu ce qui suit :

DESIGNATION

Une villa sise à la riviera BONOUMIN, comprenant une salle à manger, un


living-room, un salon privé, quatre chambres, trois salles de bains, une salle
d’eau, une cuisine, une terrasse avec store banne, une buanderie, une cour de
600 mètres carré comprenant un appatam couvert.

DUREE

Le présent bail est consenti pour une durée de deux années entières qui
commenceront à courir à partir du 01 décembre 200.. jusqu’au 31 décembre
200….

Aux termes des deux années, le présent bail est renouvelable par tacite
reconduction si le preneur ne se rend pas coupables de fautes graves telles que
non-paiement de loyers, ou infractions sérieuses quelconques.

CLAUSES ET CONDITIONS

Georges Essis, chargé de cours 78


Le présent bail est fait aux clauses et conditions suivantes que le PRENEUR
s’oblige à exécuter sans qu’il puisse réclamer aucune diminution du loyer et à
peine de résiliation sur simples constatations des infractions s’il plait au
BAILLEUR ainsi que de tous dommages et intérêts.

USAGE

Le preneur ne pourra donner aux locaux loués d’autre usage que d’habitation à
l’exclusion de tout autre, même temporairement, il n’aura aucun recours contre
le BAILLEUR ni du fait de la concurrence que pourraient lui faire d’autres
locataires de l’immeuble, ni du fait de troubles de jouissance résultat d’actes
quelconques de ces derniers.

ENTRETIEN ET RPARATIONS

Le PRENEUR entretiendra les lieux loués en bon état de réparation locative, en


jouira en bon père de famille et les restituera en fin de bail en bon état. Le
PRENEUR devra notamment faire son affaire personnelle des réparations et de
l’entretien complet des serrures, fermetures, canalisations et robinetterie et leur
remplacement si besoin est.

Le BAILLEUR ne sera tenu d’exécuter au cours du bail que les grosses


réparations qui pourraient devenir nécessaires, toutes autres réparations quelques
qu’elles soient restant à la charge du PRENEUR.

AMENAGEMENTS, TRANSFORMATIONS

Le PRENEUR ne pourra faire aucun aménagement, aucune modification dans


l’état où la disposition des locaux sans autorisation préalable expresse et par
écrit du BAILLEUR. Tous aménagements, embellissements, améliorations ou
constructions nouvelles meubles fixés au sol, murs, plafonds appartiendront de
plein droit au BAILLEUR, en fin de bail sans aucune indemnité à moins que le
BAILLEUR ne préfère la remise en l‘état des lieux, aux frais du PRENEUR,
tels qu’ils se trouvaient au moment l’entrée en jouissance. LE PRENEUR ne
pourra déduire sur les loyers les travaux qu’il aura exécuté sans l’accord écrit du
BAILLEUR.

REMISE DES CLES

Un mois avant l’expiration de la location, le PRENEUR devra faire établir


contradictoirement avec le BAILLEUR lui-même étant présent un état des
réparations lui incombant.
Georges Essis, chargé de cours 79
Le jour de l’expiration du bail, le PRENEUR devra remettre au BAILLEUR les
clés des locaux.

GARANTIE

A titre de provision pour la garantie de l’exécution des clauses du présent


contrat, le PRENEUR a versé au moment de la signature la somme de SIX
CENT MILLE (600.000) FCFA correspondant à Deux(2) mois de loyer entre les
mains du BAILLEUR, dont quittance lui a été remise.

Cette somme sera remise au PRENEUR par le BAILLEUR à l’expiration de la


présente location, lors de la remise des clés et des locaux à la disposition du
BAILLEUR, déduction faite de toutes les sommes qui pourraient êtres dues par
le PRENEUR tant pour réparation que pour toute autre cause.

Le PRENEUR ne pourra en aucun cas déduire de ses loyers la somme versée à


titre de garantie sous peine de poursuite.

PRIX

Le présent bail est consenti et accepté moyennant la somme de SEPT


MILLIONS DEUX CENT MILLE FRANCS, charges non comprises et sera
payable mensuellement d’avance à 300.000 FCFA ou par chèque bancaire au
nom du BAILLEUR ou son mandataire.

Tout retard dans le paiement entrainera, sans qu’aucune mise en demeure ne soit
nécessaires, une majoration de 10% par mois et ce à titre de clause pénale
expressément acceptée parle PRENEUR.

Le loyer ci-dessus sera révisable à l’expiration de chaque période triannuelle


dans les conditions prescrites par les lois et usages en vigueur.

A défaut d’accord sur le prix révisé le litige sera porté devant le juge des référés
du lieu de situation de l’immeuble.

CLAUSE RESOLUTOIRE

A défaut de paiement d’un seul terme de loyer, ou des charges à son échéance
ou d’exécution d’une quelconque des clauses et conditions du bail, le présent
contrat sera résilié de plein droit, si bon semble au BAILLEUR et sans
formalités judicaires, huit jours après une mise en demeure, par lettre
recommandée avec accusé de réception, de payer ou de remplir les conditions
du bail annonçant la volonté du BAILLEUR d’user du bénéfice de cette clause
Georges Essis, chargé de cours 80
et demeurée sans effet, quelque soit la cause de cette carence et nonobstant
toutes consignations ultérieures, l’expulsion sera prononcée par simple
ordonnance de référé, le tout sans préjudice de tous dommages et intérêts qui
comprendront notamment tous les frais de procédure judiciaire en y incluant
ceux de tous officiers ministériels qu’auront nécessité les poursuites ou
réclamations.

ELECTION DE DOMICILE

Pour l’exécution des présentes, les parties font élection de domicile entraînant
attribution de juridiction.

Le BAILLEUR à son domicile ;

Le PRENEUR dans les locaux de l’immeuble objet du présent bail ;

Il est précisé qu’en cas de litige, les juridictions d’Abidjan seront seules
compétentes sauf application de la clause résolutoire du présent contrat.

Fait en triple exemplaires et de bonne foi

Abidjan le :………………………………………………….

LE BAILLEUR LE PRENEUR

Georges Essis, chargé de cours 81

Vous aimerez peut-être aussi