Dans
e
hapitre 1 nous introduisons les notions d'espa
e mesurable, de
mesure et d'espa
e mesuré suivant l'ordre
i-dessous.
ry
1. Classes d'ensembles.
2. Espa
es mesurables.
3. Fon
tions d'ensembles et mesures positives.
Zoh
4. La mesure de Lebesgue.
Ce
hapitre sera suivi par une série (Série 1) d'exer
i
es variés
ouvrant
toutes les notions qui y sont étudiées. Après un temps relativement raison-
nable, suivra un
orrigé (Solution de la Série 1) très détaillé de tous les
exer
i
es proposés.
Mohamed ZOHRY
mzohryuae.a
.ma
ed
ham
Mo
i
Chapitre 1
Espa
es mesurables et Espa
es mesurés
ry
Zoh
1 Classes d'ensembles
Soient Ω un ensemble non vide et P(Ω) l'ensemble des parties de Ω. Une
partie de P(Ω) est dite
lasse d'ensembles ou de parties de Ω.
Une
lasse A de parties de Ω est appelée
lan de Ω si les propriétés (i)
et (ii)
i-dessous sont vériées :
ed
(i) Si A ∈ A et B ∈ A , alors A ∪ B ∈ A .
(ii) Si A ∈ A et B ∈ A , alors A \ B ∈ A .
Si en plus Ω ∈ A , le
lan est dit unitaire.
ham
Exemples.
1) A = P(Ω) et A = {∅, Ω} sont des
lans unitaires de Ω.
2) Si Ω est unensemble inni non dénombrable, l'ensemble des parties dé-
nombrables de Ω est un
lan (non unitaire) de Ω.
Proposition 1.1. Si A est un
lan, non vide, de parties d'un ensemble Ω,
alors :
(i) ∅ ∈ A .
(ii) Si A ∈ A et B ∈ A , alors A ∩ B ∈ A .
Mo
n n
(iii) Si Ai ∈ A pour i = 1, 2, . . . n, alors Ai ∈ A et Ai ∈ A .
T S
i=1 i=1
Preuve.
(i) A étant non vide, il existe A ∈ A et alors ∅ = A \ A ∈ A .
(ii) Soient A ∈ A et B ∈ A . On a A ∩ B = A ∪ B \ [(A \ B) ∪ (B \ A)] ∈ A .
(iii) Il sut de raisonner par ré
urren
e et utiliser l'asso
iativité des opéra-
tions interse
tion et réunion dans P(Ω).
1
Un
lan est don
une
lasse de parties de Ω, stable pour les opérations
ensemblistes suivantes : diéren
e, union nie et interse
tion nie.
Soit A une
lasse de parties de Ω. Il existe un
lan unique
ry
Proposition 1.2.
C (A )
ontenant A tel que si B est un
lan
ontenant A , alors C (A ) ⊆ B .
Preuve. Soit F = {
lan B de Ω : A ⊆ B}, la
lasse F est non vide T
ar
P(Ω) ∈ F . On vérie fa
ilement (faites le !) que la
lasse C (A ) = B
Zoh
B∈F
est un
lan
ontenant A ; de plus C (A ) est
ontenu dans tout
lan
ontenant
A.
Le
lan C (A ) est appelé
lan engendré par A .
On appelle σ -
lan, tout
lan Σ stable par réunion dénombrable,
'est-à-
dire toute
lasse Σ vériant :
(i) Si A ∈ Σ et B ∈ Σ, alors A \ B ∈ Σ.
∞
(ii) Si An ∈ Σ pour n ∈ N∗ , alors An ∈ Σ.
S
ed n=1
Un σ -
lan unitaire est appelé tribu.
Proposition 1.3. Soit A une
lasse de parties d'un ensemble Ω non vide.
ham
Il existe une tribu unique σ(A )
ontenant A telle que si Σ est une tribu
ontenant A , alors σ(A ) ⊆ Σ.
Preuve. Analogue à
elle de la proposition 1.2., est laissée à titre d'exer-
i
e.
La tribu σ(A ) est dite tribu engendrée par A .
Comme appli
ation simple mais importante de
e qui pré
ède on a :
Soit Ω un espa
e topologique. On appelle tribu borélienne sur Ω et on
Mo
note B(Ω), la tribu engendrée par la
lasse des ouverts de Ω. Les parties de
B(Ω) sont dites boréliennes.
Proposition 1.4. Soit n > 1 un entier, la tribu borélienne B(Rn ) de Rn
n
oïn
ide ave
la tribu engendrée par les produits ]ai , bi [ d'intervalles ouverts
Q
i=1
où ai et bi sont des réels vériant ai < bi pour i = 1, . . . , n.
2
Preuve. Par dénition de la topologie de Rn , la
lasse O des ouverts de
R est formée de toutes les réunions de produits d'intervalles ouverts. En
n
outre, tout ouvert de Rn peut s'é
rire
omme réunion dénombrable de pro-
duits d'intervalles (par exemple la réunion des produits d'intervalles ouverts
ry
à extrémités rationnelles qu'il
ontient, et
ette réunion est dénombrable).
Mais la tribu Σ engendrée par les produits d'intervalles ouverts est
onte-
nue dans la tribu B(Rn ). Et
omme elle
ontient la
lasse O des ouverts de
Rn , la proposition 1.3. entraîne alors l'égalité B(Rn ) = Σ.
Zoh
Remarque.La démonstration pré
édente appelle une généralisation de la
façon suivante.
Soit A une
lasse d'ensembles, σ(A ) la tribu engendrée
Proposition 1.5.
par A . Si B est une sous-
lasse de A , (B ⊆ A ), et σ(B) la tribu engendrée
par B vérie A ⊆ σ(B), alors σ(A ) = σ(B).
2
ed
Espa
es mesurables.
Un espa
e mesurable est un
ouple (Ω, Σ) où Ω est un ensemble non vide et
Σ une tribu de parties de Ω. Les éléments de Σ sont dits ensembles mesurables
de Ω.
ham
Proposition 2.1. Soient (Ω, Σ) un espa
e mesurable, Γ un ensemble et f
une appli
ation de Γ dans Ω. Alors f −1 (Σ) = {f −1 (A) : A ∈ Σ} est une
tribu sur Γ dite tribu engendrée par f .
Preuve. Elle est immédiate et repose sur le fait que les opérations d'union
et de
omplémentaire
ommutent ave
f −1 . La véri
ation est laissée à titre
d'exer
i
e.
Proposition 2.2. Soient (Ω, Σ) un espa
e mesurable et Ω0 un sous-ensemble
Mo
de Ω. Alors :
(i) La tra
e sur Ω0 , Σ0 = Σ ∩ Ω0 = {A ∩ Ω0 : A ∈ Σ}, de la tribu Σ est une
tribu sur Ω0 , appelée tribu induite par Σ sur Ω0 .
(ii) Lorsque Ω0 ∈ Σ, la tribu induite Σ0
oïn
ide ave
{A ∈ Σ : A ⊆ Ω0 }.
(iii) Pour toute
lasse A de parties de Ω, on a Ω0 ∩ σ(A ) = σ(Ω0 ∩ A ).
Preuve. (i) En appliquant la proposition 2.1. à Ω0 , (Ω, Σ) et à l'inje
tion
anonique i : Ω0 −→ Ω, on obtient Σ0 = i−1 (Σ) qui est bien une tribu.
3
(ii) Lorsque Ω0 ∈ Σ on a évidemment i−1 (Σ) = {A ∈ Σ : A ⊆ Ω0 }.
(iii) Soit A une
lasse de parties de Ω. On a Ω0 ∩ A ⊆ Ω0 ∩ σ(A ), et
omme
Ω0 ∩σ(A ) est une tribu, on a né
essairement σ(Ω0 ∩A ) ⊆ Ω0 ∩σ(A ) d'après
la proposition 1.3. Pour l'in
lusion inverse, introduisons la
lasse B de parties
ry
de Ω dénie par B = {A ⊆ Ω : A ∩ Ω0 ∈ σ(Ω0 ∩ A )}. On a par dénition de
B , Ω0 ∩ B ⊆ σ(Ω0 ∩ A ). D'autre part, on vérie sans peine que B est une
tribu
ontenant A (faites le !). Il en résulte, toujours d'après la proposition
1.3., que σ(A ) ⊆ B et don
Ω0 ∩ σ(A ) ⊆ Ω0 ∩ B . Ce qui prouve l'in
lusion
Zoh
her
hée Ω0 ∩ σ(A ) ⊆ Ω0 ∩ B ⊆ σ(Ω0 ∩ A ).
Proposition 2.3. Soient Ω un ensemble non vide et A une
lasse de parties
de Ω. Si ρ est une
lasse d'opérations ensemblistes, on note par ρ(A ) la plus
petite
lasse
ontenant A et stable par ρ. Si Γ est un ensemble non vide et
f une appli
ation de Γ dans Ω, alors ρ(f −1 (A )) = f −1 (ρ(A )).
Preuve. Si A est une
lasse de parties d'un ensemble non vide Ω et f
est une appli
ation d'un ensemble non vide Γ vers Ω, on vérie fa
ilement
que f −1 (ρ(A )) est une
lasse stable pour ρ. Comme A ⊆ ρ(A ) on a alors
ed
f −1 (A ) ⊆ f −1 (ρ(A )) et on obtient ρ(f −1 (A )) ⊆ f −1 (ρ(A )). D'autre part,
onsidérons la
lasse B = {X ∈ ρ(A ) : f −1 (X) ∈ ρ(f −1 (A ))}. La
lasse B
est stable par ρ et
ontient la
lasse A ,
ontient don
ρ(A ) et par
onséquent
B = ρ(A ) ;
'est-à-dire f −1 (ρ(A )) ⊆ ρ(f −1 (A )).
ham
Soit (Ωi , Σi )i∈I une familleQarbitraire d'espa
es mesurables. La tribu pro-
duit sur le produit
artésien Ωi est la plus petite tribu engendrée par les
i∈I
proje
tions pi : Ωj −→ Ωi dénies par pi (xj )j∈I = xi pour tout i ∈ I .
Q
j∈I
Cette tribu sera notée Σi et on é
rira don
(Ωi , Σi ) = ( Ωi , Σi ).
N Q Q N
i∈I i∈I i∈I i∈I
Proposition 2.4. Soient (Ωi , Σi )16i6n une famille nie d'espa
es mesurables
et (Ai )16i6n une famille nie de
lasses de parties de Ωi vériant
(i) Ωi ∈ Ai pour tout 1 6 i 6 n.
Mo
(ii) σ(Ai ) = Σi pour tout 1 6 i 6 n.
n n
Alors la tribu produit Σi sur Ωi est engendrée par la
lasse de parties
N Q
i=1 i=1
n
Ai : Ai ∈ Ai }.
Q
A ={
i=1
n n n n
Preuve. Comme Σi , on a σ( Σi . Ensuite on a
Q N Q N
Ai ⊆ Ai ) ⊆
i=1 i=1 i=1 i=1
4
pi −1 (Ai ) = Ω1 × · · · × Ωi−1 × Ai × Ωi+1 × · · · × Ωn pour tout 1 6 i 6 n, pour
n
tout Ai ∈ Ai et pi −1 (Ai ) ∈ Aj . Cela entraîne que pour tout 1 6 i 6 n :
Q
j=1
ry
n
Aj ) où dans la deuxième
Q
pi −1 (Σi ) = pi −1 (σ(Ai )) = σ(pi −1 (Ai )) ⊆ σ(
j=1
égalité, on a utilisé le résultat pré
édent. D'où par dénition de la tribu
n n
produit, Σi ⊆ σ( Ai ).
N Q
Zoh
i=1 i=1
n
Pour tout entier n > 1, B(Rn ) = B(R).
N
Corollaire 2.5.
k=1
Preuve. D'après la proposition 1.4., la tribu borélienne de R est engendrée
par la
lasse A = {]a, b[: a, b ∈ R, a < b}. Il en résulte, d'après le résul-
n
tat pré
édent que la tribu tensorielle B(R) est engendrée par la
lasse
N
k=1
n
Ak : Ak ∈ A }. Comme la
lasse C ⊆ B(Rn ), il en dé
oule que
Q
C ={
k=1
n
N
ed
B(R) ⊆ B(Rn ). D'autre part tout ouvert non vide de Rn peut s'é
rire
k=1
n
omme réunion dénombrable d'ouverts de la forme ]ak , bk [, on déduit que
Q
k=1
n
B(Rn ) ⊆ B(R).
ham
N
k=1
3 Fon
tions d'ensembles et mesures positives
Une fon
tion d'ensembles positive est une appli
ation µ dénie sur une
lasse de parties A d'un ensemble Ω et à valeurs dans [0, +∞[∪{+∞}.
On dit que la fon
tion d'ensembles µ est additive sur A si ∀A, B ∈ A
Mo
disjoints et de réunion dans A , on a µ(A ∪ B) = µ(A) + µ(B).
On dit qu'elle est σ -additive si pour toute suite (An )n>1 de parties deux à
∞ ∞ ∞
deux disjointes de A et de réunion An ∈ A on a µ( µ(An ).
S S P
An ) =
n=1 n=1 n=1
On appelle mesure positive sur l'espa
e mesurable (Ω, Σ), toute fon
tion
d'ensembles positive, σ -additive sur la tribu Σ et vériant µ(∅) = 0.
Le triplet (Ω, Σ, µ) est alors dit espa
e mesuré.
5
Une mesure µ est dite nie si elle est à valeurs dans [0, +∞[, ou d'une
façon équivalente si µ(Ω) < +∞.
ry
Exemples.
1) Pour toute partie A de N, posons µ(∅) = 0 et µ(A) =
ardinal de A si
A 6= ∅. Alors µ est une mesure positive sur l'espa
e mesurable (N, P(N))
dite mesure de
omptage ou de dénombrement.
2) Soit (Ω, Σ) un espa
e mesurable et ω ∈ Ω. Posons pour tout A ∈ Σ
Zoh
1 si ω ∈ A,
δω (A) =
0 si ω ∈
/A
δω est une mesure positive dite mesure de Dira
au point ω .
3) Soit la
lasse de parties de N, A = {A ⊆ N : A ni ou (N \ A) ni}. A
est un
lan et la fon
tion d'ensembles µ : A −→ R+ dénie par
0 si A est ni,
µ(A) =
1 si A est inni
ed
est additive et non σ -additive.
4) Toute fon
tion d'ensembles positive, additive sur un
lan est
roissante.
Une fon
tion d'ensembles, µ, à valeurs dans [0, +∞[∪{+∞}
Proposition 3.1.
ham
est une mesure sur l'espa
e mesurable (Ω, Σ) si, et seulement si, elle possède
les propriétés suivantes :
(i) µ(∅) = 0 et µ est additive.
(ii) µ a la propriété de
ontinuité
roissante : pour toute suite
roissante
∞
(An )n>1 d'éléments de Σ on a µ( An ) = lim µ(An ).
S
n=1 n→∞
En outre si µ(Ω) < +∞, pour que µ soit une mesure, il faut et il sut
que µ possède les propriétés suivantes :
(iii) µ(∅) = 0 et µ est additive
Mo
(iv) µ a la propriété de
ontinuité dé
roissante : pour toute suite dé
roissante
∞
(An )n>1 d'éléments de Σ, on a : µ( An ) = lim µ(An ).
T
n=1 n→∞
Preuve. Si µ est une mesure positive la propriété (i) est satisfaite ; véri-
ons (ii) Soit (A )
n n>1
une suite
roissante d'éléments de Σ. Il est
lair que
∞ n
(Ak+1 \ Ak ) . La suite A1 , A2 \ A1 , . . . , An+1 \ An , . . . est
S S S
An = A1
n=1 k=1
6
disjointe et l'axiome de σ -additivité donne
∞
S ∞
P n
P
µ( An ) = µ(A1 ) + µ(Ak+1 \ Ak ) = µ(A1 ) + lim µ(Ak+1 \ Ak )
n→∞ k=1
ry
k=1 k=1
n
P
= lim [µ(A1 ) + µ(Ak+1 \ Ak )] = lim [µ(A1 ) + µ(An+1 \ A1 )]
n→∞ k=1 n→∞
= lim µ(An+1 ).
n→∞
Ré
iproquement, soient µ une fon
tion d'ensembles de Σ dans [0, +∞[∪{+∞}
Zoh
jouissant des propriétés (i) et (ii) et (An )n>1 une suite disjointe d'éléments
n
de Σ. Si pour n > 1, Bn = Ak , alors la suite (Bn )n>1 est
roissante et
S
k=1
∞ ∞ n
An . La
ondition (i) donne µ(Bn ) = µ(Ak ) et (ii) donne
S S P
Bn =
n=1 n=1 k=1
∞ ∞ ∞ ∞
l'égalité µ( µ(Ak ) et µ( µ(An ).
S P S P
Bn ) = lim µ(Bn ) = An ) =
n=1 n→∞ k=1 n=1 n=1
Quant au
as µ(Ω) < +∞, il repose sur la remarque suivante :
∞
Si (An )n>1 est une suite
roissante dans Σ et si A = An et pour tout
ed S
n=1
entier n > 1, Bn = A \ An on obtient µ(Bn ) = µ(A) − µ(An), qui a un
∞
sens
ar µ(Ω) < +∞, et Bn = ∅. Alors les
onditions lim µ(Bn ) = 0 et
T
n=1 n→∞
lim µ(An ) = µ(A) sont équivalentes.
ham
n→∞
Remarque.Dans le
as où µ(Ω) est inni, la mesure µ ne vérie pas la
propriété de
ontinuité dé
roissante. Pour s'en
onvain
re, il sut de
onsi-
dérer l'espa
e mesuré (N, P(N), µ) où µ est la mesure de
omptage et la
suite dé
roissante (An )n>1 donnée par An = {p ∈ N : p > n} qui vérie
µ(An ) = +∞ pour tout entier n > 1, don
lim µ(An ) = +∞ ; alors que
n→∞
∞ ∞
An ) = 0
ar An = ∅. Néanmoins si (An )n>1 est une suite dé
rois-
T T
µ(
n=1 n=1
sante de mesurables d'un espa
e mesuré (Ω, Σ, µ) et il existe un entier n0 > 1
Mo
∞
tel que µ(An0 ) < +∞, alors lim µ(An) = µ( An ). En eet ; si pour tout
T
n→∞ n=1
entier n > n0 on pose Bn = An0 \ An , on aura
onstruit une suite (Bn )n>n0
roissante dans Σ et d'après la propriété de
ontinuité
roissante on obtient
∞
S ∞
T
lim µ(An0 \ An ) = lim µ(Bn ) = µ( Bn ) = µ(An0 \ An )
n→∞ n→∞ n=n0 n=n0
et puisque µ(An ) < +∞ pour tout n > n0 , il en résulte que
7
∞ ∞
µ(An0 \ An ) = µ(An0 ) − µ(An ) et µ(An0 \
T T
An ) = µ(An0 ) − µ( An )
n=n0 n=n0
∞ ∞
et par suite lim µ(An ) = µ( An ).
T T
An ) = µ(
ry
n→∞ n=n0 n=1
On peut dénir un ordre partiel sur l'ensemble des mesures positives sur
un espa
e mesurable (Ω, Σ) en posant µ1 6 µ2 si µ1 (A) 6 µ2 (A) pour tout
A ∈ Σ. On peut aussi dénir la somme de deux mesures positives µ1 et µ2
Zoh
en posant (µ1 + µ2 )(A) = µ1 (A) + µ2 (A), pour tout A ∈ Σ. Il est immédiat à
vérier (vérier le !) que µ1 + µ2 est une mesure positive si µ1 et µ2 le sont.
On déduit alors de la proposition 3.1. le
orollaire suivant.
Corollaire 3.2.Si (µn)n>0 est une suite
roissante de mesures positives
sur un espa
e mesurable (Ω, Σ), alors l'appli
ation µ de Σ à valeurs dans
[0, +∞[∪{+∞} dénie pour tout A ∈ Σ par µ(A) = lim µn (A) est une
n→∞
mesure positive sur (Ω, Σ).
ed Preuve. Tout d'abord pour tout A ∈ Σ, µ(A) existe dans R. Il est
lair que
µ(∅) = 0 et que µ est additive sur Σ. Soit (An )n>1 une suite
roissante dans Σ
∞
et A = An . On a µp (An ) 6 µ(An ) 6 µ(A) pour tout p ∈ N et n ∈ N, d'où
S
n=0
lim µp (An ) = µp (A) 6 lim µ(An ) 6 µ(A), pour tout p ∈ N et en faisant
ham
n→∞ n→∞
tendre p à l'inni, on obtient µ(A) = lim µp (A) 6 lim µ(An ) 6 µ(A), d'où
p→∞ n→∞
µ(A) = lim µ(An ) et µ vérie les propriétés (i) et (ii) de la proposition 3.1.
n→∞
Remarque. Soient Ω un ensemble dénombrable et f : Ω −→ P R+ une
fon
tion positive sur Ω. Posons pour A ⊆ Ω, µ(∅) = 0 et µ(A) = f (ω)
ω∈A
si A 6= ∅. Alors µ est une mesure positive sur (Ω, P(Ω)). On pro
ède de la
façon suivante. Puisque Ω est dénombrable, il existe une bije
tion σ de Ω sur
Mo
N. Par
onséquent si pour tout entier n > 0 on pose
Ωn = σ −1 ({0, 1, · · · , n}), on
onstruit ainsi une suite
roissante (Ωn )n>0 de
parties nies de Ω et de réunion Ω. On montrera que pour tout entier n > 0,
µn (A) = µ(A ∩ Ωn ) dénit une mesure positive pour A ∈ P(Ω) et que la
suite de mesures (µn )n>1 est
roissante. Montrons que la fon
tion d'ensembles
µ n'est autre que la limite de la suite des mesures (µn )n>1 . En eet ; soit
A ∈ P(Ω),
8
f (x)1Ωn (x) = sup
P P P
µ(A) = f (x) 6 sup x∈A∩Ωn f (x) = sup µn (A)
x∈A n>0 x∈A n>0 n>0
ar 1Ωn prend uniquement les valeurs
P 0 et 1. D'autre Ppart, on a pour tout
n > 0, µn (A) = f (x)1Ωn (x) 6 f (x) = µ(A). D'où
P
f (x) =
ry
x∈A∩Ωn x∈A x∈A
µ(A) = sup µn (A) = lim µn (A),
ar la suite (µn )n>0 est
roissante et par
n>0 n→∞
suite µ est une mesure.
Ce
i nous
onduit à poser la dénition suivante :
Zoh
Une mesure positive µ sur un espa
e mesurable (Ω, Σ) est dite σ -nie si
elle vérie l'une des propriétés équivalents suivantes :
∞
(i) Il existe une suite (Ωn )n>0
roissante dans Σ telle que Ωn = Ω et
S
n=0
∀n ∈ N, µ(Ωn ) < +∞.
∞
(ii) Il existe une suite (Ωn )n>0 disjointe dans Σ telle que Ωn = Ω et
S
n=0
∀n ∈ N, µ(Ωn ) < +∞.
Évidemment, il faut montrer l'équivalen
e (i) ⇐⇒ (ii) !
ed
Voi
i à présent un autre
orollaire de la proposition 3.1.
Soit µ une mesure positive à valeurs dans [0, +∞[∪{+∞}
Corollaire 3.3.
sur un espa
e mesurable (Ω, Σ). Alors pour toute suite (An )n>1 dans Σ on a
ham
∞ ∞
µ(An ).
S P
µ( An ) 6
n=1 n=1
k k−1
Preuve. On a les in
lusions suivantes ∀k > 2, Ai ⊆ Ak et de
S S
Ai \
i=2 i=2
n n k k−1 n
l'égalité Ap ) , en eet ; si x ∈ Ak , soit k0
S S S S S S
Ak = A1 ( Ap \
k=1 k=2 p=2 p=2 k=1
le plus petit entier k de {1, 2, · · · , n} vériant x ∈ Ak , d'où si k0 > 1 on aura
k0 k0S
−1
Ap ) et si k0 = 1 on aura x ∈ A1 . Il vient que
Mo
S
x∈( Ap ) \ (
p=2 p=2
n n k k−1 n n
µ(Ak ).
S P S S P P
µ( Ak ) = µ(A1 ) + µ( Ai \ Ai ) 6 µ(A1 ) + µ(Ak ) =
k=1 k=2 i=2 i=2 k=2 k=1
La propriété de
ontinuité
roissante implique alors que
∞
S n
S n
P ∞
P
µ( An ) = lim µ( Ak ) 6 lim µ(Ak ) = µ(An ).
n=1 n→∞ k=1 n→∞ k=1 n=1
Voi
i à présent une proposition qui sera fort utile par la suite.
9
Soient µ1 et µ2 deux mesures
Proposition 3.4 [Lemme d'égalité des mesures℄.
positives sur un espa
e mesurable (Ω, Σ). On suppose qu'il existe une
lasse
A de parties de Ω jouissant des propriétés suivantes :
(i) A est stable par interse
tion nie et σ(A ) = Σ.
ry
∞
(ii) Il existe une suite
roissante (Ωn )n>1 dans A telle que Ωn = Ω.
S
n=1
(iii) µ1 (A) = µ2 (A) < +∞ pour tout A ∈ A .
Alors les mesures µ1 et µ2 sont égales.
Zoh
Preuve. Elle se fera en deux étapes. On se propose de montrer que la
lasse {A ∈ Σ : µ1 (A) = µ2 (A)}
oïn
ide ave
Σ.
Première étape. Cas où µ1 et µ2 sont nies. Soit λ(A ) la plus petite
lasse
ontenant A et stable par les opérations de diéren
e nie et de réunion
dénombrable
roissante. On se propose de montrer que λ(A ) est une tribu,
don
égale à σ(A ), vériant ∀A ∈ λ(A ) : µ1 (A) = µ2 (A). Pour tout A ∈ A ,
soit λA (A ) = {X ∈ λ(A ) : X ∩ A ∈ λ(A )}. La
lasse λA (A )
ontient A
par stabilité sous interse
tion nie. La
lasse λA (A ) est stable par diéren
e
ensembliste et réunion dénombrable
roissante ; en eet, si X et Y sont dans
ed
λA (A ), on a X \ Y ∈ λ(A ) et (X \ Y ) ∩ A = (X ∩ A) \ (Y ∩ A) ∈ λ(A ),
e
qui signie que X \ Y ∈ λA (A ). De même si (Xn)n>1 est une suite
roissante
∞
dans λA (A ), alors Xn ∈ λA (A ), autrement dit λA (A ) est stable par
S
n=1
réunion dénombrable
roissante. Ce
i prouve que λA (A ) = λ(A ) et ensuite
ham
en reprenant la dénition de λA (A ) on a la propriété (∗)
i dessous :
[∀A ∈ A , ∀B ∈ λ(A )] =⇒ [A ∩ B ∈ λ(A )].
On asso
ie alors à tout élément A de λ(A ) la
lasse, γA (A ), d'éléments de
λ(A ), γA (A ) = {X ∈ λ(A ) : X ∩ A ∈ λ(A )}, la propriété (∗) prouve
que A ⊆ γA (A ) et on montre de la même manière que pré
édemment pour
λA (A ) que γA (A ) = λ(A ) et en revenant à la dénition de γA (A ) on
obtient ∀X, Y ∈ λ(A ), X ∩ Y ∈ λ(A ) autrement dit λ(A ) est stable par
∞
interse
tion nie. Mais Ω = Ωn ∈ λ(A ), et étant stable par diéren
e,
S
Mo
n=1
λ(A ) sera aussi stable par réunion nie. En dénitive, λ(A ) est stable par
diéren
e, réunion nie et réunion dénombrable
roissante. Montrons qu'elle
est stable par réunion dénombrable quel
onque. Soit (An )n>1 une suite dans
∞ ∞ Sn
λ(A ), on peut é
rire ( Ai ) ∈ λ(A ),
e qui a
hève de montrer
S S
An =
n=1 n=1 i=1
que λ(A ) est une tribu, don
égale à Σ. Considérons la plus grande
lasse, B ,
de Ω stable par interse
tion nie
ontenue dans Σ et vériant µ1 (A) = µ2 (A)
10
pour A ∈ B . Il est
lair qu'une telle
lasse existe et
ontient A . De plus
ette
lasse est stable par diéren
e ensembliste et par réunion dénombrable
roissante. En eet, si B1 et B2 sont éléments de B , on a
µ1 (B1 \ B2 ) = µ1 (B1 ) − µ1 (B1 ∩ B2 ) = µ2 (B1 ) − µ2 (B1 ∩ B2 ) = µ2 (B1 \ B2 ),
ry
d'où B1 \ B2 ∈ B . D'autre part si (Bn )n>1 est une suite
roissante dans B
∞ ∞ ∞
alors µ1 ( Bn ), d'où Bn est
S S S
Bn ) = lim µ1 (Bn ) = lim µ2 (Bn ) = µ2 (
n=1 n→∞ n→∞ n=1 n=1
dans B . On en déduit que λ(A ) ⊆ B et alors µ1 = µ2 sur Σ.
Zoh
Deuxième étape. Cas général. Posons pour tout A ∈ Σ et tout n ∈ N∗ et
i = 1, 2 µi n (A) = µi (A ∩ Ωn ). La première étape montre que µ1 n = µ2 n pour
tout n ∈ N∗ et
omme µi = lim µi n pour i = 1, 2, on obtient µ1 = µ2 .
n→∞
4 La mesure de Lebesgue
On admet qu'il existe une mesure, dite mesure de Lebesgue λ, sur l'espa
e
mesuré (R, B(R)) telle que λ([a, b[) = b − a pour tous réels a et b vériant
a < b.
ed
Proposition 4.1. Pour a, b ∈ R vériant a < b, on a
λ([a, b[) = λ(]a, b]) = λ([a, b]) = λ(]a, b[).
Preuve. Comme b − a > 0, il existe un entier p > 1 tel que b − a > 1
n
∞
pour tout entier n > p. D'où ]a, b[= [a + n1 , b[ et vu la
roissan
e de la
ham
S
n=p
suite ([a + n1 , b[)n>p , la propriété de
ontinuité
roissante d'une mesure mène
à λ(]a, b[) = lim λ([a + n1 , b[) = lim (b − a − n1 ) = b − a. D'autre part,
n→+∞ n→+∞
∞
on a [a, b] = 1
et puisque ([a, b + n1 [)n>1 est une suite dé
roissante,
T
[a, b + n
[
n=1
la propriété de
ontinuité dé
roissante de la mesure λ, permet de
on
lure
que λ([a, b]) = lim λ([a, b + n1 [) = lim (b + n1 − a) = b − a. De même,
n→+∞ n→+∞
+∞
on a ]a, b] = et la propriété de
ontinuité
roissante permet de
Mo
[a + n1 , b]
S
n=1
on
lure que λ(]a, b[) = lim λ([a + n1 , b[) = lim (b − a − n1 ) = b − a.
n→+∞ n→+∞
Proposition 4.1. Tout singleton, toute partie nie et toute partie dénom-
brable innie de R est de mesure de Lebesgue nulle.
Preuve. Soit a ∈ R. On a {a}∪]a, a + 1] = [a, a + 1] et par additivité de λ
λ({a}) + λ(]a, a + 1]) = λ([a, a + 1]),
e qui mène à λ({a}) = 0. Il en résute
11
que λ(A) = 0 pour toute partie nie A de R. Finalement si X est une partie
dénombrable innie, on a X = {xn : n entier naturel}. La σ -additivité de λ
+∞
donne λ(X) = λ({xn }) = 0.
P
ry
n=0
Zoh
ed
ham
Mo
12