Co 60 SAN

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FICHE RADIONUCLEIDE

60
COBALT 60
27
Co

- ASPECTS SANITAIRES -

Cette fiche est complémentaire de celle rédigée par le DPRE/SERLAB relative


aux aspects environnementaux, les paragraphes généraux I et II étant communs
avec ceux de la fiche « aspects environnementaux ».
La fiche « aspects sanitaires » fournit à la date de mise à jour, des informations
volontairement simplifiées sur les conséquences pour l’homme d’une exposition
au radionucléide.

I. Caractéristiques
I.1 Chimiques

Le cobalt est un métal gris, brillant et ferromagnétique. Il ne réagit ni avec l’eau, ni avec l’air à
température ambiante. Les sels de cobalt forment des complexes et sont des oxydants.

I.2 Nucléaires

Les principaux isotopes radioactifs du cobalt sont le 57Co, le 58Co et le 60Co. Le 60Co présente la
période radioactive la plus longue.
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Co
Période radioactive 5,27 ans
13 -1
Activité massique 4,2 10 Bq.g
Désintégration β
-
Emission(s) principale(s)
Emax= 318 keV (100%)
(rendement d’émissions Emission γ
pour 100 désintégrations) E = 1332 keV (100%)
E = 1173 keV ( 99,9%)
[ICRP, 1983 - Browne et Firestone, 1986]

II. Origines
59
Le cobalt stable ( Co) est présent dans l’environnement, à une concentration
moyenne de 23 ppm dans l’écorce terrestre. Sa concentration moyenne dans les eaux
douces est de 1 ppb. C’est un élément essentiel à la vie, notamment en tant que noyau de la
vitamine B12 (Cyanocobalamine).
Les principaux minerais du cobalt sont la linnéite (sulfures de cobalt) et la cobaltine
(arséniosulfure de cobalt).

II.1 Naturelle

Le cobalt 60 n’existe pas naturellement.

Département de Protection de la santé CELLULE MEDICO-SANITAIRE


de l’Homme et de Dosimétrie Renseignements : V. CHAMBRETTE 01.46.54.83.00
2
II.2 Artificielle

Le 60Co est produit industriellement à partir de l’activation neutronique du cobalt stable.


En milieu terrestre, le bruit de fond est négligeable (absence de rejets atmosphériques) et les
données radio-écologiques sont expérimentales.

- Emissions par les installations nucléaires


Par ailleurs, on trouve les radiocobalts dans les réacteurs nucléaires : des phénomènes de
corrosion-érosion entraînent des particules métalliques, qui se trouvent activées lors de leur
passage dans le flux neutronique du réacteur. Actuellement, les radiocobalts représentent 47%
9
de l’activité gamma totale, rejetés sous forme liquide dans les effluents, répartis entre 26,4.10
58 9 60
Bq de Co et 15,1.10 Bq de Co en 1996, pour l’ensemble des centrales nucléaires EDF.
Dans le cas des usines de retraitement, le cobalt provient des assemblages combustibles sur
lesquels se sont fixés des produits d’activation, sous forme d’oxydes. Lors de l’opération de
dissolution du combustible, le cobalt se retrouve dans la solution de dissolution. L’activité
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rejetée due au Co se trouve essentiellement sous forme liquide dans les effluents : elle s’est
11 12
élevée en 1999 à 3,21.10 Bq pour l’usine de La Hague et à 1,5.10 Bq en 1997 pour l’usine de
Sellafield [BNFL,1997].

III. Utilisations industrielles et médicales


Compte tenu de leur activité spécifique élevée, les sources de 60Co sont utilisées dans les
domaines médical (radiothérapie) et industriel (gammagraphie, jauges de niveau, stérilisation
de matériel, ionisation d’aliments) et en recherche (métrologie et irradiation).
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Les sources scellées de Co se présentent généralement sous la forme de capsules
métalliques cylindriques à simple ou double enveloppe contenant la matière radioactive. Dans
le cas d’un irradiateur industriel, il s’agit d’un empilement de sources élémentaires.
9 15
Les activités de ces sources s’échelonnent entre 10 Bq et 10 Bq.

IV. Atteinte de l’homme


IV.1 Exposition externe

Les coefficients de dose efficace sont issus du rapport n°12 du Federal Guidance (1993) et
sont valables quel que soit l’âge de l’individu exposé.

Dose efficace
-13 3
Panache 1,26.10 (Sv /s) / (Bq/m )
-15 2
Dépôt 2,35.10 (Sv /s) / (Bq/m )
-16 3
Immersion dans l’eau 2,74.10 (Sv /s) / (Bq/m )

Dans le cas d’une source ponctuelle de 60Co, le débit de dose pour 1 Bq est 9,76.10-17 Sv/s à 1
mètre [Delacroix et al., 1998].

IV.2 Contamination externe de la peau

Une contamination homogène superficielle de 1000 Bq.cm-2 de peau délivre un débit de dose
-4 -1
équivalente à l’épiderme (couche superficielle de la peau) de 7,8.10 Sv.h [OPRI/INRS, fiche
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Co].

IV.3 Exposition interne

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- Biocinétique

L’absorption du cobalt par le tube digestif varie entre 20 et 95% de la quantité ingérée
selon l’âge de l’individu. Le site de rétention préférentiel du cobalt assimilé est le foie bien
qu’une rétention osseuse significative puisse exister. Sur l’ensemble du cobalt assimilé, 50%
sont directement éliminés avec une période de 0,5 jour, 5 % gagnent le foie, 45 % sont
distribués de manière homogène dans les tissus. Pour le cobalt transféré dans les tissus, 60 %
sont éliminés avec une période de 6 jours, 20 % sont éliminés avec une période de 60 jours, et
les 20 % restants sont éliminés avec une période de 800 jours. L’élimination du cobalt se fait
principalement dans les urines.

[Pour plus de renseignements : voir logiciel « Calliope », 1999 ]

- Effets biologiques

A très forte concentration, le cobalt stable et ses composés provoquent des


intoxications graves (reins, systèmes nerveux, cardio-vasculaire et gastro-intestinal).
Dans l’atmosphère, la présence de fines particules de cobalt peut entraîner par
inhalation des risques de fibrose pulmonaire.

- Mesure
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Co Méthode de mesure Limite de détection
Spectrométrie γ in vivo Corps entier 50 Bq
Poumons 100 Bq
-1
Spectrométrie γ Urine 1 Bq l
d’échantillons biologiques Fèces 1 Bq
[ICRP, 1998 ]

- Coefficients de dose

Pour le public, les données ci-après sont issues de la Directive Européenne


96/29/EURATOM.
Elles considèrent un temps d’intégration de 50 ans pour l’adulte et jusqu’à l’âge de 70 ans
3 -1 3 -1
pour l’enfant et des débits respiratoires moyens respectifs de 0,9 m .h et de 0,2 m .h .

Dose efficace (Sv /Bq)


Adulte Enfant (1-2 ans)

-8 -8
Inhalation Aérosol (type M) AMAD = 1µm 1.10 3,4.10

-9 -8
Ingestion 3,4.10 2,7.10

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Pour les travailleurs, les données ci-après sont issues de la Directive Européenne
96/29/EURATOM.
Elles considèrent un temps d’intégration de 50 ans et un débit respiratoire moyen égal à
3 -1
1,2 m .h .
Dose efficace (Sv /Bq))
Travailleur

-9
Inhalation Aérosol (type M) AMAD = 5µm 7,1.10

-9
Ingestion 3,4.10

IV.4 Dangerosité

-Groupe de radiotoxicité : indicateur de radiotoxicité au sens du décret 88-


521 du 18/04/88..
2 (forte)

-Valeur d’exemption : activité au-dessous de laquelle une pratique est


exemptée de déclaration d’après la Directive Européenne n°96/29/EURATOM du 13 mai
1996.
5
10 Bq

V. Protection des travailleurs


Il existe pour l’élément cobalt une valeur limite d’exposition (VLE) aux poussières de cobalt
dans les locaux de travail (8 h d’exposition par jour et 40 h par semaine) est fixée à 5.10-2
-3
mg.m [ACGIH, 1992] [fiche SFRP].
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Pour une utilisation de Co en source non scellée, la pose d’écrans de plomb de 45 mm
d’épaisseur entre la source et la personne exposée permet d’atténuer l’irradiation externe γ d’un
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facteur de 10 [OPRI/INRS, fiche Co].

VI. Accidents
VI.1 Historique
60
Les accidents radiologiques impliquant des sources de Co sont nombreux [Oliveira, 1987]. Ils
sont tous dus à des sources égarées ou à une mauvaise utilisation des appareils de
radiothérapie.

Exemples d’accidents de source de cobalt égarée :


Ciudad-Juarez, au Mexique, en 1983 : une source de radiothérapie de 16 TBq, mise à la ferraille par négligence, est
démantelée provoquant une dispersion des pastilles de cobalt parmi les débris de fer. La réutilisation du métal contaminé après
passage en fonderie a conduit à l’exposition de 4000 personnes. Compte tenu de l'étalement de l’exposition dans le temps, aucun
décès n’a été directement imputable à l'accident.
Istambul, en Turquie fin 1998 : une source provenant d’un appareil de radiothérapie (environ 15 TBq) a été trouvée dans
une décharge industrielle par cinq ferrailleurs qui ont tenté de l’ouvrir. Les cinq ferrailleurs ont reçu une dose évaluée entre 3 et 6
grays au corps entier. La source a été identifiée (et confinée) plus de trois semaines plus tard, ce qui a entraîné l’irradiation de dix
autres personnes .

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Exemple d’accident dans un service de radiothérapie :
San José, au Costa-Rica, en 1996 : une erreur de calibration lors du remplacement de la source a causé l’allongement du
temps d’exposition des malades. Au moins, treize personnes seraient mortes de leur surexposition.

VI.2 Réponse médicale

Le traitement préconisé en cas de contamination par du cobalt est l’administration de 0,5 g de


DTPA (acide diéthylène triamine pentaacétique) qui complexe le cobalt et provoque son
élimination urinaire. Le traitement est poursuivi les jours suivants en cas de nécessité.
On peut éventuellement associer l’administration de gluconate de cobalt (Cobalt oligosol) par
voie sublinguale [OPRI, 1997].
En cas de surexposition externe, les brûlures cutanées doivent être traitées comme des
brûlures classiques.

VII. Textes réglementaires généraux


-Directive Européenne n°96/29/EURATOM adoptée le 13 mai 1996, fixant les normes de base
relatives à la protection sanitaire de la population et des travailleurs contre les dangers
résultant des rayonnements ionisants (J.O.C.E. n°159 du 29 juin 1996).
Les limites annuelles sont les suivantes :

Public Travailleur

Dose efficace 1 mSv 100 mSv/ 5 ans consécutifs


et au plus 50 mSv/an
Dose équivalente à la peau 50 mSv 500 mSv

-Brochure du Journal Officiel (J.O.) n°1420 : protection contre les rayonnements ionisants. Ce
document rassemble tous les textes législatifs et réglementaires de radioprotection et
notamment :
-Le décret n° 88-521 du 18 avril 1988 modifiant le décret du 20 juin 1966 relatif aux
principes généraux de radioprotection ;
-Le décret n° 86-1103 du 2 octobre 1986 modifié relatif à la protection des travailleurs
contre les dangers des rayonnements ionisants et ses textes d’application.

VIII. Bibliographie
-American Conference of Governmental Industrial Hygienists, Indoor air quality, San Francisco, 1992.

-BNFL, Annual Report on Radioactive discharges and monitoring of the environment, 1997.
-BROWNE E., FIRESTONE R., Table of radioactive isotopes, Shirley V Editor., Wiley-Interscience Publication, 1986.

-Calliope, CD-Rom, Collection IPSN, 1999.

-DELACROIX D., GUERRE J.P., LEBLANC P., HICKMAN C., Radionuclides and radiation protection data
handbook 1998, Rad. Prot. Dos., 76 (1-2), 1998.

-Federal Guidance Report n°12, External exposure to radionuclides in air, water and soil. Oak Ridge National
Laboratory, 1993.

-ICRP (International Commission on Radiological Protection) Publication 38, Radionuclide transformations,


Energy and intensity of emissions, Oxford Pergamon Press, 1983.

-ICRP (International Commission on Radiological Protection) Publication 78, Individual monitoring for internal
exposure of workers, Oxford Pergamon Press, 1998.
e
-GALLE P., Toxiques nucléaires, Paris, Masson (2 édition), 1997.

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-OLIVEIRA A.R., Un répertoire des accidents radiologiques : 1945-1985, Radioprotection (22), 89-135, 1987.

-OPRI/INRS, Cobalt-60 : Fiche technique de radioprotection pour l’utilisation de radionucléides en sources non
scellées, 1996.

-OPRI, Intervention médicale en cas d’accident radiologique, Rapport du Conseil Scientifique OPRI, 1997.

-SFRP, Les isotopes radioactifs du cobalt dans l’environnement, Société Française de Radioprotection, 1996.

-UNSCEAR (United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation), Sources and effects of
ionizing radiation, New York, United Nations, 1993.

Rédacteurs de la Fiche : P. Bérard, M.L. Perrin, A. Desprès, E. Gaillard-Lecanu


V. Chambrette, J. Brenot (DPHD).

Vérificateur : P. Charbonneau (DPRE)

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