Brochure Cancer

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 50

le

cancer
collection comprendre et agir
Le cancer 3

Le cancer

Qu'est-ce qu'un cancer ?
4

remerciements Les facteurs de risque


10
Cette brochure a
bénéficié du concours
la prévention et le dépistage
du Pr Olivier Hermine, 14
hématologue à
l’hôpital Necker, Paris.
le diagnostic
18
Les mots soulignés les traitements
de pontillés sont définis
et soins de support
dans le Lexique.
24

Qu'est-ce que la recherche


en cancérologie ?
36

Les enjeux majeurs


de la recherche
en cancérologie
39

les Contacts
45

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


4 Le cancer

qu'est-ce
qu’un cancer ?
Première cause de mortalité en France, les cancers se développent
à partir de cellules anormales qui se multiplient de manière
incontrôlée au détriment de l’organisme. La mutation de certains
gènes est à l’origine de leur apparition.

La division cellulaire

Chaque individu est constitué de près de 50 000 milliards de cellules organi-
sées en tissus (tissu conjonctif, tissu épithélial, tissu nerveux, tissu musculaire)
qui vont eux-mêmes former des organes (cœur, cerveau, poumon, peau…).
Chaque jour, au sein de chaque organe, des milliers de cellules vont se multi-
plier (par division cellulaire) et d’autres vont mourir (par apoptose). Ce renou-
vellement constant permet d’assurer le bon fonctionnement de l’organisme. Il
est contrôlé par des milliers de gènes qui agissent ensemble pour « ordonner »
aux cellules de se multiplier ou de mourir en fonction de la situation.

Une orchestration précise qui se dérègle



Une agression extérieure (alcool , tabac, soleil, virus, radiations…) ou une prédis-
position génétique peut être à l'origine d'altérations de l’ADN dont sont compo-
sés les gènes. Ces altérations vont parfois conduire à l’apparition de mutations.
Heureusement, les cellules possèdent des systèmes de réparation qui per-
mettent de repérer et de corriger ces anomalies.
Le cancer 5

©sophiejacopin.com
Lorsque les mutations sont trop importantes pour être réparées, la cellule va
s’autodétruire, par apoptose. Mais parfois, ces systèmes de sécurité fonc-
tionnent mal ou ne fonctionnent plus : la cellule va alors continuer à se multi-
plier malgré la présence de mutations non réparées. Si ces dernières touchent
des gènes impliqués dans la régulation de la prolifération cellulaire ou de
l’apoptose, la cellule peut rapidement devenir incontrôlable et se multiplier
de façon anarchique, conduisant à la formation d’une tumeur.
©sophiejacopin.com

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


6 Le cancer

qu'est-ce qu’un cancer ?

nalité. De plus, elles n’ont pas la ca-


Quelle est la différence entre pacité d’envahir d’autres organes. Les
une tumeur bénigne tumeurs bénignes sont donc généra-
et une tumeur maligne ? lement moins dangereuses. Toutefois,
lorsqu’elles compriment un organe,
Qu’elles soient bénignes ou malignes certaines tumeurs bénignes doivent
(c’est-à-dire cancéreuses), les tumeurs être traitées. D’autres peuvent évo-
sont formées de cellules qui se mul- luer en cancer  : polypes intestinaux,
tiplient de façon très soutenue. Mais condylome du col utérin… Ces tumeurs
contrairement à celles des tumeurs bénignes sont dites précancéreuses.
cancéreuses, les cellules de tumeurs Elles doivent être retirées avant que
bénignes conservent leur fonction- les cellules ne deviennent malignes.

Toutefois, en règle générale, une cellule ne devient pas cancéreuse lorsqu’elle


possède une ou deux anomalies génétiques acquises. C’est l’accumulation
de nombreuses altérations au cours du temps qui la conduit à acquérir les
propriétés d’une cellule cancéreuse. Cela explique en partie pourquoi la fré-
quence des cancers augmente avec l’âge et avec la durée d’exposition à des
agents mutagènes.

Les caractéristiques d’une cellule cancéreuse



Les cellules susceptibles de conduire à la formation d’un cancer présentent
plusieurs particularités :
• elles sont immortelles : en se multipliant activement sans jamais mourir,
elles s’accumulent pour former une tumeur ;
• elles n’assurent pas les fonctions des cellules normales dont elles dérivent :
une cellule de cancer du sein ne va pas assurer les fonctions d’une cellule
mammaire normale ;
Le cancer 7

• elles sont capables de détourner les ressources locales pour s’en nourrir :
les tumeurs développent souvent un réseau de vaisseaux sanguins qui leur
permet d’être directement alimentées en oxygène, énergie et facteurs de
croissance. Ce processus est nommé néoangiogenèse ;
• elles sont capables d’empêcher les défenses immunitaires de l’organisme
de les attaquer.

L’évolution d’un cancer au sein de l’organisme



Au fur et à mesure du temps, les cellules cancéreuses continuent à accumu-
ler des anomalies. Elles acquièrent ainsi de nouvelles propriétés qui vont leur
permettre de se développer localement. Elles vont finir par envahir tous les
tissus de l’organe dans lequel elles sont nées, puis par atteindre les tissus voi-
sins : à ce stade, le cancer est dit « invasif ».
Par ailleurs, certaines cellules tumorales peuvent devenir mobiles, se déta-
cher de la tumeur et migrer à travers les systèmes sanguin ou lymphatique
pour former une tumeur secondaire ailleurs dans l’organisme. On parle de
métastase.

Pour en savoir plus, consultez la fiche « Combattre les métastases »

Les décès par cancer sont surtout dus aux dommages causés par les métas-
tases. C’est pourquoi il est important de diagnostiquer précocement la mala-
die, avant sa dissémination dans l’organisme.
©sophiejacopin.com

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


8 Le cancer

qu'est-ce qu’un cancer ?

Le cancer en chiffres

Depuis 2004, le cancer est la première cause de mortalité prématurée
en France, devant les maladies cardiovasculaires.

Incidence
En 2011, on estime que plus de 365 500 nouveaux cas de cancers ont été
diagnostiqués en France, dont 207 000 chez les hommes et 158 500 chez les
femmes1. Les cancers les plus fréquents chez l’homme sont les cancers de la
prostate (71 000 nouveaux cas par an), puis ceux du poumon (27 500) et du
côlon (21 500). Chez la femme, le cancer du sein est le plus fréquent (53 000),
suivi des cancers du côlon (19 000) et du poumon (12 000).
Depuis 30 ans, le nombre global de nouveaux cas de cancer en France aug-
mente chaque année. Cela s’explique principalement par le vieillissement de la
population – qui fait exploser le nombre de cancers du sein ou de la prostate – et
l’amélioration des méthodes diagnostiques. Le maintien ou l’augmentation de
certains comportements à risque dans la population favorise cette tendance :
pour exemple, les chiffres du cancer du poumon chez les femmes augmentent
depuis que le tabagisme s’est installé dans leurs habitudes.

La prévention et la lutte contre les facteurs de risque permettent de réduire


l’incidence de certains cancers : la diminution de la consommation d’alcool a
réduit la fréquence des cancers de l’œsophage et de la sphère ORL, la réduc-
tion de la consommation de sel, celle de l’incidence du cancer de l’estomac.
La pratique du frottis cervico-vaginal quant à elle a fortement réduit l’inci-
dence des cancers du col de l’utérus.

Mortalité
On estime que 147 500 décès dus au cancer sont survenus en France en 20111.
À l’inverse de l’incidence, le taux de mortalité est en constante diminution
depuis 25 ans. Cela s’explique par l’amélioration des traitements et des mé-
thodes diagnostiques qui permettent de déceler les cancers à un stade plus
précoce et donc plus facile à prendre en charge.
1. INCa, « Situation du cancer en France en 2011 », 2011.
Le cancer 9

Des tissus, des tumeurs

Le cancer est un terme générique qui > Les sarcomes sont des
regroupe différents types de tumeurs tumeurs malignes développées à
malignes. Chacune d’entre elles partir des tissus dits de soutien de
porte un nom spécifique en fonction l’organisme, soit essentiellement
du tissu qui lui a donné naissance. les muscles et les os.

> Les carcinomes se développent > Les lymphomes sont des


à partir de l’épithélium, c’est-à-dire tumeurs malignes qui se développent
du tissu de revêtement interne ou essentiellement dans les ganglions
externe de certains organes (poumon, et vaisseaux lymphatiques,
sein, peau, côlon, prostate…). c’est-à-dire des tissus en charge des
défenses immunitaires de l’organisme.
> Les adénocarcinomes
présentent des récepteurs au > Les leucémies sont des
facteur de croissance HER2, cancers développés dans la
mais pas de récepteurs aux moelle osseuse à partir des
œstrogènes et/ou à la progestérone cellules qui donnent normalement
(RE- et/ou RP- et HER2+). naissance aux globules blancs.

Parfois, une mutation affectant un gène impliqué


dans le développement des tumeurs ou dans la La prédisposition
réparation des lésions de l’ADN est présente dans génétique au cancer
toutes les cellules d’une personne, dès sa nais-
sance. Dans cette situation, une étape du processus tumoral étant franchie d’entrée,
le risque de cancer de cette personne est plus élevé que celui de la population géné-
rale. On parle alors de « prédisposition génétique » au cancer.

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


10 Le cancer

Les facteurs
de risque
La transformation d'une cellule normale en une cellule cancéreuse
peut être induite par de nombreux facteurs liés aux modes de vie,
à l’environnement ou encore à notre patrimoine génétique.

Il est généralement difficile de savoir pourquoi une personne a développé un


cancer. Les cancers sont en effet des maladies multifactorielles et l’ensemble
des facteurs pouvant conduire à leur apparition ne sont pas connus.
Toutefois, l’étude des mécanismes biologiques qui sont à l’origine des cancers
(ou cancérogenèse) a permis d’identifier un certain nombre de facteurs qui
augmentent le risque de cancer.

On dissocie généralement les facteurs de risque en deux groupes : les facteurs


évitables et les facteurs non évitables. Les premiers sont des éléments relatifs à
notre comportement ou nos habitudes de vie : le tabac, l’équilibre alimentaire,
le soleil, les infections par certains virus ou certaines bactéries… Autant de fac-
teurs contre lesquels il est possible de se prémunir. Les facteurs non évitables
sont quant à eux liés à notre âge, notre sexe, notre patrimoine génétique…

Les risques liés aux comportements



Le tabac
Le tabac est le principal facteur de risque de cancer connu. Il est respon-
sable de plus de 30 % des tumeurs malignes2 et d’un quart des décès par
cancer3. Il est responsable de 80 % des cancers du poumon, de 51 à 76 %
des cancers des voies aérodigestives supérieures (larynx, œsophage…) et
2. IARC, 2003. 3. Cazaban M, Duffour J, Fabbro-Peray P. Santé publique. Paris, Masson, 2005. 4. INCa, « Situation du
cancer en France en 2011 », 2011.
Le cancer 11

de 53 % des cancers de la vessie4… Le tabagisme passif ne doit pas non plus
être négligé : on estime qu’il a causé plus de 250 décès en France en 2000.

Certaines habitudes alimentaires


Elles sont également impliquées dans la survenue des cancers :
• l’excès de viandes animales ou de charcuterie augmente le risque de cancer
colorectal ;
• l’excès de sel et d’aliments salés expose à un sur-risque de cancer de l’estomac ;
• l’excès d’alcool est responsable de 6 % de l’ensemble des cancers en France,
dont 63 % des cancers de la bouche et du pharynx, 54 % des cancers du larynx
et 26 % des cancers du foie4.
À l’inverse, une consommation suffisante de fruits et légumes constitue un
facteur protecteur vis-à-vis des cancers des voies aérodigestives supé-
rieures et de l’estomac. Des fibres en quantités suffisantes réduisent égale-
ment les risques de cancer colorectal.

L’exposition excessive aux ultra-violets (UV)


L'exposition aux UV du soleil ou des cabines de bronzage est un facteur de
risque bien connu de cancer de la peau. Près de 70 % des mélanomes se-
raient ainsi liés à l’exposition aux UV.

La sédentarité, l’absence d’activité physique,


le surpoids et l’obésité
Ils augmentent aussi le risque de développer certains cancers.

Le tabagisme et l'excès
d'alcool sont des
comportements qui
augmentent fortement
le risque de développer
©Istockphoto

des cancers.

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


12 Le cancer

Les facteurs de risque

Les risques liés à l’environnement



Des polluants d’origine physique ou chimique
Évitables ou non, ils seraient responsables de 3 à 9 % des cancers (hors tabac).
Parmi eux, sont regroupés les radiations ionisantes (naturelles ou artificielles),
le radon, des polluants comme les dioxines ou les pesticides qui peuvent être
retrouvés dans l’alimentation...
Par ailleurs, dans le cadre d’une activité professionnelle, l’exposition à de nom-
breuses substances (l'amiante, le benzène, le chrome, la poussière de bois…)
présente un risque cancérigène. La nature des cancers induits est différente
selon le polluant considéré.

Les agents infectieux


Le rôle des agents infectieux dans la cancérogenèse de certaines tumeurs est
bien connu : 70 à 80 % des cas de cancers du foie seraient liés à des infections
par les virus de l’hépatite B et C (VHB, VHC), et 70 % des cancers du col de l’uté-
rus seraient attribuables à deux papillomavirus humains (HPV 16, HPV 18). Le
risque de cancer gastrique est quant à lui multiplié par 5
ou 6 en cas d’infection chronique de l’estomac par la bac-
térie Helicobacter pylori.
L'exposition à
certaines substances
Certains lymphomes, en particulier des lymphomes non
présente un risque
hogkiniens, sont également associés à des infections
cancérigène.
virales (VIH, EBV, HHV8, VHC, HTLV-1) ou bactériennes
(Helicobacter pylori, Campylobacter jejuni...)

Les risques liés à l’individu et son histoire



L’avancée en âge
L’avancée en âge, un facteur non évitable par excellence, augmente la
probabilité d’avoir un cancer. En effet, plus le temps s’écoule et plus le
nombre de lésions susceptibles de s’accumuler dans les cellules augmente.
Le cancer 13

Entre 5 à 10%
des cancers
auraient une
origine héréditaire.

Ainsi, plus nous vieillissons et plus nous avons de risque de voir une de nos
cellules devenir anormale et conduire à la formation d’une tumeur.

Les hormones
L’imprégnation hormonale de l’organisme au cours de la vie peut modifier le
risque de cancers : l’âge de la puberté et de la ménopause, le nombre de gros-
sesses, l’âge auquel elles ont été menées, la prise de contraceptifs oraux ou
de traitements hormonaux substitutifs à la ménopause (THS) ont un impact.

une origine héréditaire


Entre 5 et 10 % des cancers auraient une origine héréditaire. On estime ainsi
que 5 à 10 % des cancers de l’ovaire et du sein et 3 % des cancers du côlon
seraient liés à une prédisposition génétique héréditaire.
D’autres cancers, plus rares, ont presque toujours une origine héréditaire.
C’est notamment le cas des rétinoblastomes, des tumeurs pédiatriques de
l’œil, ou de certaines tumeurs du rein (tumeur de Wilms).

les maladies inflammatoires ou auto-immunes


Dans le cas de certaines maladies chroniques comme les maladies inflamma-
toires ou auto-immunes, les déficits immunitaires sont associés à un risque
augmenté de cancer ou de lymphome.

les traitements
Des traitements tels que la radiothérapie, la chimiothérapie ou l’administra-
tion d’immunosuppresseurs peuvent aussi augmenter le risque de cancer, en
particulier celui de cancers hématologiques et cutanés.

Pour en savoir plus, consultez la brochure « La prévention des cancers »

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


14 Le cancer

La prévention
et le dépistage
Modifier certaines habitudes permet de réduire le risque de développer
un cancer. Le dépistage est une approche complémentaire qui permet
quant à lui de détecter les cancers au plus tôt,
afin de les prendre en charge le plus efficacement possible.

La prévention et le dépistage ont pour objectif de réduire la fréquence ou


la gravité de certains cancers, en évitant leur survenue ou en les détectant
précocement.

Les principales mesures de prévention des cancers



En France, plusieurs campagnes nationales de prévention ont été mises sur
pied pour faire reculer le nombre de nouveaux cas de cancers. Les efforts des
pouvoirs publics en matière de prévention ont été intensifiés depuis près de
10 ans, notamment dans la lutte contre le tabagisme et contre les cancers
d’origine infectieuse ou d’origine professionnelle. Parallèlement, la promo-
tion de l’activité physique et de l’équilibre alimentaire, facteurs protecteurs
de la maladie, est aussi favorisée.
À l’échelle individuelle, la prévention passe par la décision personnelle de
réduire ses comportements à risque, en adaptant ses habitudes de vie et en
adoptant quelques bonnes résolutions : arrêter le tabac, limiter sa consom-
mation d’alcool, manger de manière équilibrée, surveiller son poids, pratiquer
régulièrement une activité physique, éviter l’exposition au soleil...
Le recours aux vaccins préventifs développés contre certains virus induc-
teurs de tumeurs fait aussi partie de la prévention : la vaccination contre le
Le cancer 15

virus de l’hépatite B (VHB) ou celle contre les papillomavirus humains (HPV)


peut réduire les risques respectifs de cancer du foie et de cancer du col de
l’utérus.

On estime que 40 % des cas de Pourquoi la prévention


cancers pourraient être évités est-elle nécessaire ?
grâce à une politique de préven-
tion et de dépistage efficace5.
Ainsi, l’éviction des facteurs de (pharynx, bouche…) seraient évi-
risque majeurs permettrait de tables en réduisant la consom-
réduire largement les chiffres de mation d’alcool et de tabac, et
la maladie : on peut estimer que près de 70 % des mélanomes le
70 % des cancers du larynx et des seraient en réduisant l’exposition
voies aérodigestives supérieures au soleil.
5. Chiffres INCa, http://www.e-cancer.fr/moyenspouragir/html/prevenir/l-impor-
tance-de-la-prevention.html

Pour en savoir plus, consultez la brochure « La prévention des cancers »

Le dépistage des cancers



Le dépistage consiste à réaliser un ou plusieurs examens afin d’établir un dia-
gnostic de cancer chez quelqu’un ne présentant a priori encore aucun symp-
tôme. L’intérêt du dépistage est de repérer la maladie le plus tôt possible,
c’est-à-dire à un stade où la prise en charge offrira les meilleurs résultats
possibles. Il permet dans certains cas de repérer aussi des lésions précancé-
reuses, c’est-à-dire des anomalies bénignes susceptibles de devenir cancé-
reuses sans traitement.
Les examens de dépistage doivent régulièrement être répétés. Dans la plu-
part des cas, et hors prédisposition familiale particulière, les examens sont
renouvelés tous les 2 ou 3 ans, selon le type de tumeur recherché.
Pour les personnes ayant une prédisposition génétique au cancer, la nature
et la fréquence des examens sont différentes et adaptées à l’histoire familiale
ou à la nature de l’anomalie génétique identifiée.

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


16 Le cancer

La prévention et le dépistage

Des dépistages organisés ou individuels



Il existe deux types de dépistage :

Le dépistage organisé
Il est mis en place par les pouvoirs publics. Il consiste à inviter gratuitement à
une action de dépistage les personnes appartenant à la tranche d’âge dans
laquelle la maladie est la plus fréquente. En France, il existe un dépistage or-
ganisé du cancer colorectal chez les personnes de 50 à 74 ans et un dépistage
organisé du cancer du sein chez les femmes de 50 à 74 ans. Les invitations sont
reconduites tous les deux ans auprès des personnes sans risque particulier.
Pour ceux qui ont une prédisposition familiale ou une susceptibilité génétique,
des programmes spécifiques sont proposés.

Le dépistage individuel
Il repose sur la réalisation d’examens réguliers, mais il n’est pas organisé par les
pouvoirs publics. Plusieurs maladies cancéreuses peuvent bénéficier de tels
examens : le dépistage du cancer du col de l’utérus repose sur la réalisation
d’un frottis cervico-vaginal qui permet de repérer des lésions précancéreuses ;
le dépistage du cancer de la prostate consiste en la réalisation d’un toucher
rectal et d’un dosage sanguin du PSA, une protéine dont le taux est augmenté
dans plusieurs pathologies de la prostate ; la surveillance des grains de beauté
permet de repérer ceux qui évoluent et qui peuvent être à risque.

Le dépistage individuel
s'applique aux cancers
du col de l'utérus,
de la prostate et
©Spl/AdamGault/Bsip

au mélanome.
Le cancer 17

Autosurveillance
Cancer Population Test fréquence
et prévention

Hommes
Recherche de sang
Colorectal et femmes âgés Hemoccult II® 2 ans
dans les selles
de 50 à 74 ans
Femmes de 50 Autopalpation
Seins à 74 ans
Mammographie 2 ans
régulière des seins
Femmes entre Frottis
Col de l’utérus 25 et 65 ans cervico-vaginal
3 ans Vaccination anti-HPV

Sujets à peau Examen Autoexamen cutané


Mélanome Tous les ans
et cheveux clairs dermatologique trimestriel (règles ABCDE)
Mesure du taux Fréquence
Hommes à partir
Prostate de 50 ans
de PSA dans le sang adaptée -
et toucher rectal à chaque cas

Pour en savoir plus, consultez la brochure « Les examens de dépistage et de diagnostic »

des signes à ne pas négliger

Chaque maladie cancéreuse présente • enrouement persistant, modification


des symptômes spécifiques, mais aussi de la voix, lésions dans la bouche,
un certain nombre de symptômes toux persistante ;
banals, liés à la dégradation de l’état • apparition d’une grosseur,
général. S’ils persistent, il est conseillé rougeur, modification de la forme
de consulter un médecin pour en d’un sein, écoulement coloré (sang)
déterminer l’origine : par le mamelon ;
• fatigue ou douleur persistante, • apparition d’un ganglion
amaigrissement prolongé sans raison ; dans la région cervicale, sous le bras,
• sang dans les selles (ou selles dans l’aine ;
noires), constipation ou alternance • nævus (grain de beauté)
constipation-diarrhée ; qui évolue, plaie ou tache sur la peau
• saignements vaginaux après les qui ne guérit pas ;
rapport sexuels ou entre les règles ; • grosseur dans un testicule.
• sang dans l’urine ou dans le sperme,
difficultés à uriner ;

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


18 Le cancer

Le diagnostic
Le diagnostic d’un cancer nécessite la réalisation de plusieurs examens
cliniques, biologiques et d’imagerie. L’ensemble de ces examens permet de
proposer au patient la stratégie thérapeutique la plus adaptée à son cas.

Les examens de diagnostic du cancer ont pour objectif de confirmer la pré-


sence de la maladie chez un patient présentant des symptômes évocateurs ou
un résultat positif à un test de dépistage. Différents types d’examens peuvent
être pratiqués : examens cliniques, biologiques, ou d’imagerie.
En cas de cancer avéré, ce bilan permet en outre de caractériser le degré
d’évolution et la sévérité de la maladie. Toutes ces données sont nécessaires
pour déterminer quel sera le meilleur traitement à proposer au malade.

Une consultation débute toujours par une série de questions portant notam-
ment sur les antécédents médicaux personnels et familiaux du patient, son
mode de vie, sa profession, ses loisirs. Ces questions permettent d’appréhen-
der les facteurs de risques auxquels le patient a pu être exposé.

L’examen clinique

L’examen clinique est une étape indispensable. Le médecin consulté examine
le patient : il mesure son pouls, sa tension, il écoute sa respiration... Un exa-
men spécifique de la région potentiellement atteinte est aussi conduit : exa-
men des seins, examen gynécologique, examen de la bouche ou de la gorge…
L’examen clinique doit être complet. Il a non seulement pour but de diagnos-
Le cancer 19

tiquer la présence d’une tumeur, mais aussi de repérer la


présence éventuelle de métastases. Il permet en outre
d’évaluer l’état du patient afin, notamment, de définir
les possibilités thérapeutiques. Les examens
de diagnostic
ont pour objectif
Les examens biologiques de confirmer
• la présence
Un bilan sanguin et/ou urinaire complète ce premier d'un cancer.
bilan. Ils permettent de mesurer des paramètres relatifs
à l’état de santé général du patient, mais aussi de doser
les marqueurs tumoraux qui seraient éventuellement L'examen clinique
mené par le médecin
présents. Ces marqueurs sont généralement des molé- est une première
cules formées en petites quantités par des cellules nor- étape indispensable.

males mais qui se retrouvent produites en excès par les


cellules tumorales. Une fois passés dans la circulation
sanguine ou dans les urines, ces marqueurs peuvent être dosés : leur concen-
tration est généralement dépendante du nombre de cellules cancéreuses.
Attention toutefois, les marqueurs tumoraux peuvent parfois être produits
en excès lors de certaines maladies non cancéreuses. À l’issue d’un dosage
de marqueurs tumoraux, un taux élevé ne peut être interprété qu’après des
examens complémentaires, qui permettront d’en identifier l’origine cancé-
reuse ou non.
Parmi les marqueurs tumoraux courants, citons entre autres :
• l’ACE (antigène carcino-embryonnaire), un marqueur anormalement éle-
vé chez les patients atteints de cancers du sein, du côlon, de la thyroïde,
du poumon, du rein, de l’estomac, du rectum, des ovaires…
• le PSA, un marqueur de cancer de la prostate ;
• la calcitonine, un marqueur de cancer de la thyroïde.

L’imagerie médicale

L'imagerie médicale est un ensemble de techniques permettant d’obtenir des
images des parties internes du corps. Elles permettent aux médecins de véri-
fier la présence d'une tumeur, sa taille, sa forme, son activité métabolique et sa
localisation exacte. Ces informations sont utiles pour définir les traitements à
mettre en œuvre et pour évaluer si la chirurgie peut être proposée.

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


20 Le cancer

Le diagnostic

Différentes techniques d’imagerie existent :

La radiographie
Elle permet d’obtenir une image à l’aide de rayons X. Les organes y appa-
raissent noirs ou blancs selon la capacité des rayonnements à les traverser.
Pour observer certains organes, l’injection d'un produit dit « de contraste » est
nécessaire : elle permet de les opacifier à l’image.
La radiographie est notamment utilisée en cancérologie pour examiner le
thorax, l'abdomen ou les seins.

L'échographie
C'est une méthode se fondant sur l’utilisation d’ultrasons, c’est-à-dire des
ondes sonores imperceptibles à l’oreille. Les ondes sont envoyées à travers la
peau en direction de l’organe. Les ultrasons, qui ont une vitesse constante, sont
réfléchis par les tissus qu’ils rencontrent et reviennent vers la sonde émettrice.
Un traitement informatique traduit les temps mis pour parcourir cette distance
en images, permettant d’obtenir une représentation indirecte de la région.
Pour observer certains organes, il est nécessaire d’introduire la sonde dans
un organe creux, comme le vagin, le rectum ou l’œsophage. Dans ce cas, les
sondes utilisées, dites endocavitaires, sont beaucoup plus petites.

le scanner
Il utilise des rayons X. La source de rayons bouge autour du patient pour
conduire à l’obtention d’une série de plusieurs clichés représentant la zone
scannée en coupe, sur différentes épaisseurs.
La sensibilité de l’appareil permet en outre de générer des images beaucoup
plus précises qu’avec une radiographie classique. Le scanner est donc sou-
vent utilisé pour étudier une anomalie initialement détectée par radiogra-
phie ou par échographie. Il facilite aussi l’étude de certains organes difficiles
à caractériser par radiographie (pancréas, foie, poumon, rate, vessie, rein).

L'IRM (imagerie par résonance magnétique)


C'est une méthode d'exploration se fondant sur la détection des réactions de
différentes parties du corps exposées à un champ magnétique.
Par l’énergie qu’il apporte, le champ magnétique oriente dans le même sens
tous les atomes d’hydrogène qui composent les tissus. Lorsque le champ est
Le cancer 21

Les différentes
techniques d'imagerie
médicale permettent

©RaguetH./Bsip
d'obtenir des images
des parties internes
du corps.

Sensibilité des
techniques de diagnostic Les cellules
cancéreuses
Lors d’un examen clinique, le médecin ne peut produisent des
détecter des tumeurs superficielles dont la taille marqueurs tumoraux
est inférieure à 1 cm de diamètre environ. À ce qui peuvent être
stade, la tumeur contient environ un milliard de détectés dans
cellules. L'imagerie médicale détecte des tumeurs le sang ou les urines
de 1 mm de diamètre, soit environ 10 millions de du patient.
cellules tumorales. Les marqueurs tumoraux les
plus sensibles détectent des tumeurs contenant
environ 100 000 cellules cancéreuses. L’anatomo-
pathologiste est capable de détecter une seule
cellule tumorale qui sera visible au microscope.

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


22 Le cancer

Le diagnostic

stoppé, ces atomes reviennent à leur état initial en restituant cette énergie.
Tous les tissus de l’organisme ne comportent pas les mêmes proportions
d’hydrogène. Aussi, les niveaux d’énergie restitués seront différents d’un
organe à l’autre. Ceux-ci sont enregistrés par un ordinateur qui traduit ces
différences en image par des degrés de noir et blanc qui représentent indi-
rectement les organes explorés.

La scintigraphie
Elle permet de visualiser le fonctionnement d’un organe. Elle se déroule en
deux temps : un produit faiblement radioactif, appelé « traceur », est injecté
au patient. Il se fixe spécifiquement sur l’organe qui doit être observé.
Ensuite, une gamma-caméra couplée à un ordinateur enregistre les rayon-
nements émis par le traceur. Une cartographie très précise de l’organe à
explorer est obtenue et peut être reproduite à plusieurs intervalles de temps.

Le PET-scan (ou « TEP » pour tomographie


à émission de positrons)
Le PET-scan permet également de visualiser le fonctionnement des organes.
Il consiste d’abord à injecter du glucose marqué, c'est-à-dire un sucre faible-
ment radioactif, puis à analyser l’image obtenue par un scanner. Les cellules
cancéreuses sont identifiables car elles ont une activité plus importante que
les cellules saines et ont donc besoin de plus de glucose pour fonctionner.
Toutefois, certaines tumeurs ne surconsomment pas de sucre et ne peuvent
donc être observées par cette méthode.

Les stades de la maladie

Les tumeurs malignes sont classées caractérisée par un chiffre indiquant :


en fonction de leur stade d’évolution • l’envahissement local : de
grâce au système T.N.M. Ce système T1 à T4 selon la sévérité ;
prend en compte l’évolution locale • le nombre de ganglions lymphatiques
de la Tumeur (T), son extension aux régionaux envahis : de N0 (pas de
ganglions lymphatiques voisins (N) ganglion atteint) à N3 lorsque de
et son éventuelle dissémination sous nombreux ganglions sont atteints ;
forme de Métastases (M). Pour chacun • l’absence (M0) ou la présence
de ces trois paramètres, la tumeur est (M1) de métastases.
Le cancer 23

La biopsie permet de confirmer


le diagnostic et de préciser la nature
de la lésion cancéreuse.

Les biopsies

La biopsie est un examen incontournable lors d’un diagnostic de cancer. Elle
seule permet de confirmer le diagnostic et de préciser la nature de la lésion
cancéreuse. En pratique, la biopsie consiste à prélever un échantillon de tissu
suspect pour l’examiner par microscopie.
L’analyse des tissus est effectuée par un anatomo-pathologiste. Elle est par-
fois complétée par une caractérisation moléculaire qui vise à rechercher les
spécificités des cellules (dont les marqueurs tumoraux) qui forment la tumeur
et à orienter le pronostic et/ou le traitement.
Selon la localisation de la tumeur, le prélèvement est réalisé par ponction,
à l’aide d’une aiguille fine, ou par endoscopie, au moyen d’une sonde munie
d’un système optique et introduite dans un organe creux (intestin, bronches,
vessie). Dans d’autres cas, la biopsie est réalisée lors d’une intervention
chirurgicale : l’ensemble de l’anomalie est alors retiré d’emblée pour être
soumis à l’analyse.

Le bilan d'extension

Lorsqu'un cancer est diagnostiqué, il est indispensable de connaître son état
d'avancement. Il est notamment crucial de savoir si la maladie s’est propagée
à d’autres organes. Le bilan d’extension a pour objet de répondre à ces ques-
tions. Il est établi à partir des résultats des examens diagnostiques, parfois
complétés par un ou deux examens complémentaires. In fine, ce bilan permet
à l’équipe médicale d’évaluer le stade de la maladie selon la classification
T.N.M. (voir encadré ci-contre) et ainsi de déterminer la stratégie thérapeu-
tique la plus adaptée.

Pour en savoir plus, consultez la brochure « les examens de dépistage et de diagnostic »

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


24 Le cancer

les Traitements
et soins de support
Après l’annonce du diagnostic, la prise en charge du cancer se met
en place : elle fait appel à plusieurs traitements qui s’articulent tout
au long du parcours de soins. Durant cette période de temps, de nombreux
professionnels peuvent venir en aide au patient ou à sa famille, pour
aborder les questions médicales, mais aussi sociales ou psychologiques.

L’entrée dans la maladie est toujours un moment douloureux pour le patient


et ses proches. Le diagnostic est souvent difficile à accepter et la méconnais-
sance des différentes étapes de la prise en charge accentue ce sentiment.
Depuis la mise en place du premier Plan cancer, le parcours de soins est mieux
balisé. Il permet à tous les malades de bénéficier d’une prise en charge de
qualité. Le Plan cancer recommande également d’impliquer davantage les
médecins traitants pour qu’ils accompagnent les malades atteints de cancer
pendant et après leur traitement.

L’annonce de la maladie

La consultation d’annonce
Le premier Plan cancer a institué la mise en place d’une consultation d’an-
nonce pour toutes les personnes chez lesquelles un cancer a été diagnostiqué.
Ce dispositif est en cours de généralisation en France. L’objectif est de rendre
l’épreuve moins traumatisante et de favoriser les échanges entre le patient et
des interlocuteurs privilégiés au sein de l’établissement où il est pris en charge.

Il est ainsi prévu que le patient soit d’abord reçu par un médecin. Celui-ci
lui fait part du diagnostic et de la stratégie thérapeutique qui a été envi-
Le cancer 25

Depuis la mise en
place du premier
Plan cancer, une
sagée par un groupe de spécialistes de l’établisse- attention toute
ment lors d’une réunion de concertation pluridis- particulière
ciplinaire (RCP, voir plus loin). Dans la foulée, une est portée à
«  consultation soignante  » est proposée : elle est l'accompagnement
généralement assurée par un infirmier qui écoute du patient tout au
le patient et/ou ses proches afin de répondre à leurs long de sa prise en
interrogations et leurs inquiétudes. Ce moment charge médicale.
permet d’aborder concrètement le déroulement
des différentes étapes du traitement et d’évoquer
les démarches administratives à réaliser. Si le patient le souhaite, il peut
demander à rencontrer d’autres professionnels : assistant social, psy-
cho-oncologue, diététicien…

Le dispositif d’annonce prévoit en outre de renforcer le lien avec le médecin


généraliste dont le rôle est déterminant dans le suivi au quotidien, pendant
et après la maladie.

La réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP)


Pour chaque patient, la prise en charge la plus adaptée doit être discutée
collégialement entre plusieurs spécialistes du cancer (oncologue, chirur-
gien, radiothérapeute…) : ces temps de discussion sont appelés réunions de
concertation pluridisciplinaires. Elles permettent de décider des meilleures
options thérapeutiques à proposer, en fonction des recommandations les
plus récentes ainsi que des particularités du patient et de sa maladie.

Le programme personnalisé de soins (PPS)


Lors d’une consultation spécifique, le médecin explique au patient le proto-
cole de traitement qui a été préconisé à l’issue de la RCP. Il lui en explique les
modalités, les objectifs, les bénéfices, les risques et les effets secondaires.
Les informations sont rassemblées dans un document écrit, le programme
personnalisé de soins (PPS). Le PPS indique en outre l’ensemble des noms et
coordonnées de l’équipe médicale et des autres professionnels ou associa-
tions que le patient peut être amené à rencontrer ou à solliciter durant son
parcours de soins.
La décision finale concernant le choix du traitement est prise à l’issue de cette
consultation, d’un commun accord entre le médecin et le patient.

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


26 Le cancer

les traitements et soins de support

La prise en charge du patient



Le patient rencontre de nombreux professionnels médicaux ou paramédi-
caux durant son parcours de soins. Bien connaître le rôle de chacun permet
de savoir vers qui se tourner en cas de difficultés ou d’interrogations.

L’équipe soignante
• L’anatomo-pathologiste est un médecin qui analyse les biopsies à partir
desquelles sont établis le diagnostic initial de la maladie, puis d’éventuels
bilans de son évolution.
• Le cancérologue ou oncologue est un médecin spécialiste du cancer. Il peut
être chirurgien oncologue, radiothérapeute oncologue ou encore oncologue
médical selon son domaine d’expertise thérapeutique
(chirurgie, radiothérapie ou traitements médicamenteux).
• Le radiologue est un médecin spécialiste des techniques
L'équipe soignante d’imagerie et de l’interprétation de leurs résultats.
regroupe de • L’infirmier est en charge des soins, de l’administration
nombreux des traitements et de la surveillance des malades.
professionnels • Le kinésithérapeute réalise des actes manuels ou uti-
médicaux et
lise des appareils pour favoriser le mouvement et/ou la
paramédicaux.
rééducation de certaines parties du corps qui peuvent
être atteintes durant la maladie.
• L’ergothérapeute favorise la réadaptation du patient
Le cancérologue ou
oncologue est un à ses activités habituelles, qu’elles soient personnelles
médecin spécialiste et/ou professionnelles. Il propose l’adaptation physique
du cancer.
du patient ou l’adaptation technique de son environne-
ment (habitat, travail…) pour réduire l’impact de la mala-
die sur les habitudes de vie.
• Le nutritionniste est un médecin spécialisé en nutrition. Il propose une prise en
charge nutritionnelle pour prévenir ou traiter certaines difficultés : amaigris-
sement, perte d'appétit … Il travaille étroitement avec les diététiciens, qui sont
des spécialistes non-médecin de la nutrition et qui se chargent essentiellement
des bilans, du conseil et des suivis des préconisations du nutritionniste.
Le cancer 27

Le soutien psychologique
La maladie et son traitement ont un impact majeur sur la qualité de vie et
sur le psychisme : les inquiétudes prédominent souvent. Pour y remédier,
ceux qui en éprouvent le besoin peuvent accéder à un soutien psycholo-
gique. S’il ne lui est pas proposé d’emblée, le patient ne doit pas hésiter à
s’informer auprès de l’équipe soignante. Il pourra ainsi rencontrer deux
types de professionnels.
• Le psychologue est un professionnel non médecin. Il est présent pour
entendre et parler des souffrances, angoisses ou inquiétudes que peut en-
gendrer la maladie chez les patients atteints de cancer. Il soutient aussi leurs
proches. En cancérologie, il s’agit souvent de psychologues spécialisés dans
les difficultés liées à la maladie tumorale. On les appelle psycho-oncologues.
Si les difficultés rencontrées relèvent d’un traitement spécifique (thérapie
cognitivo-comportementale, traitement médicamenteux), le patient peut
être orienté vers un psychiatre.
• Le psychiatre est un médecin spécialisé dans les troubles de l’humeur :
anxiété, dépression… Il peut diagnostiquer et prendre en charge ces affec-
tions, par un soutien psychothérapique ou médicamenteux, lorsqu’elles per-
turbent significativement la vie du malade.

 e nombreuses associations de patients existent partout en France. Elles


D
regroupent des bénévoles, souvent d’anciens patients, et organisent régu-
lièrement des réunions d’information et des groupes de parole privilégiant le
partage et l’entraide entre des personnes qui ont été confrontées ou non aux
même difficultés. Ces réunions peuvent s’avérer très bénéfiques pour le ma-
lade et pour ses proches. Ces associations proposent également le plus sou-
vent des services personnalisés pour aider le malade dans sa prise en charge.

Un soutien psychologique peut aider le patient


avant, pendant et après le traitement du cancer.

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


28 Le cancer

les traitements et soins de support

La décision du choix
du traitement est prise
d'un commun accord
entre le médecin
et le patient.

©Burger/Phanie
Des lieux d'information sont
souvent implantés dans
les hôpitaux et permettent
au patient de s'informer et
d'échanger sur sa maladie.
©Burger/Phanie

Les Espaces
de Rencontres et d’Information (ERI)

Les ERI sont implantés au cœur de supports d’information et organisent


certains établissements de santé, régulièrement des réunions ou
publics ou privés. Leur objectif est des animations qui permettent
d’informer et d’orienter les malades d’apporter des informations pratiques
atteints de cancer et leurs proches. répondant aux préoccupations
Les ERI disposent de nombreux des patients et de leurs proches.
Le cancer 29

L’assistance sociale
Le cancer perturbe généralement un ou plusieurs aspects pratiques de la vie
professionnelle ou personnelle et peut alors engendrer la nécessité de conduire
certaines démarches administratives. L’assistant(e) social(e) est un interlocu-
teur privilégié pour évoquer ces problèmes et mettre en place des solutions.
Il est possible de consulter un(e) assistant(e) social(e) lorsque la maladie pose
un problème professionnel, financier, ou lorsque la vie quotidienne est pertur-
bée par la maladie (courses, garde des enfants…). Ces professionnels orientent
le patient et/ou ses proches vers les services appropriés et peuvent les aider à
conduire les démarches nécessaires.
Un(e) assistant(e) social(e) est souvent présent(e) au sein des centres hospi-
taliers. Il est aussi possible de se rapprocher d’autres structures, comme les
Caisses d’allocations familiales, les Centres communaux d’action sociale
(CCAS) ou les associations d’aide aux malades, qui proposent des services
d’assistance sociale.

La prise en charge de la maladie



Aux côtés de trois principales stratégies utilisées dans le traitement des can-
cers - la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie - les médecins font
de plus en plus souvent appel à de nouvelles approches : les thérapies ciblées,
l’hormonothérapie et l’immunothérapie. Pour certains cancers du sang, une
greffe de moelle osseuse est parfois nécessaire.
Selon la nature et la sévérité de la tumeur, la stratégie thérapeutique définie
au cours de la RCP (voir page 25) peut faire appel à une seule ou à plusieurs de
ces approches, utilisées de façon successive ou simultanée.

La chirurgie
Le traitement des cancers par chirurgie consiste à retirer la tumeur. On parle
d’exérèse ou de résection. Elle est utilisée dans environ 80 % des cas : sa vi-
sée est curative (lorsqu’elle permet de retirer 100 % des cellules tumorales).
Mais elle peut également être réalisée à visée diagnostique (le tissu retiré est

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


30 Le cancer

les traitements et soins de support

analysé pour préciser la nature de la lésion et faciliter le choix de traitements


complémentaires à visée curative) ou palliative (pour soulager la douleur liée
à la taille de la tumeur, pour faciliter le fonctionnement de l’organe atteint…).

La radiothérapie
La radiothérapie se fonde sur l’utilisation de rayons ionisants dont la forte
énergie permet de détruire les cellules cancéreuses. Deux types de radiothé-
rapie existent : la radiothérapie externe et la radiothérapie interne (ou cu-
riethérapie). En cas de radiothérapie externe, les rayons thérapeutiques sont
émis par une source externe placée au regard de la lésion. Ils traversent la
peau du patient pour atteindre leur objectif. Lors d’une radiothérapie interne,
les rayonnements sont émis par une source qui est introduite sur le site même
de la tumeur. Il s’agit en règle générale de billes, de microsphères ou de fils
composés d’iridium ou de césium radioactif.

La radiothérapie, seule ou en association avec la chimiothérapie, est généra-


lement à visée curative. Elle est parfois utilisée comme un traitement pallia-
tif, pour diminuer les symptômes locaux associés à la tumeur.

La chimiothérapie
La chimiothérapie passe par l’administration de médicaments dits « cyto-
toxiques » qui vont détruire les cellules tumorales. Ces médicaments peuvent
agir sur différents processus impliqués dans la multiplication des cellules.
Un protocole de chimiothérapie fait souvent appel à une association de plu-
sieurs médicaments qui agissent sur ces différents processus. Ils sont admi-
nistrés quotidiennement ou par cures, avec une fréquence variable.
Chaque cure consiste à traiter le patient pendant plusieurs jours, puis à observer
une période de repos durant laquelle les cellules saines peuvent se régénérer.

La chirurgie et la radiothérapie sont des


thérapies qui traitent uniquement
la zone où la tumeur cancéreuse s'est développée.
Le cancer 31
Les médicaments •
de thérapies
ciblées détruisent
spécifiquement
les cellules
cancéreuses.

Les chimiothérapies sont souvent redoutées en raison de leurs effets secon-


daires (chute des cheveux, nausées, vomissements, baisse du nombre de cel-
lules sanguines…). En effet, les médicaments de chimiothérapie s’attaquent
non seulement aux cellules tumorales mais aussi aux cellules saines qui se
multiplient activement comme celles des cheveux, du sang ou des mu-
queuses digestives.

Les thérapies ciblées


Les thérapies ciblées constituent une autre famille de traitements innovants
du cancer. Il s’agit de médicaments qui s’attaquent spécifiquement aux
cellules cancéreuses en reconnaissant des structures ou des fonctions qui leur
sont propres. D’autres médicaments de thérapies ciblées agissent sur l’envi-
ronnement des cellules cancéreuses, par exemple en bloquant la formation
des vaisseaux sanguins qui irriguent la tumeur. On parle alors de médicaments
antiangiogéniques.
L’introduction des thérapies ciblées a constitué une véritable révolution dans
la prise en charge de certains cancers : ainsi, grâce à un médicament nommé
imatinib, les leucémies myéloïdes chroniques (LMC) qui étaient auparavant
mortelles sont aujourd’hui devenues pour de nombreux patients des mala-
dies chroniques. Dans les cancers du sein surexprimant le récepteur HER2, le
pronostic de la maladie a été significativement amélioré par la découverte
du trastuzumab, une molécule de thérapie ciblée qui bloque le fonctionne-
ment de ce récepteur.

L’hormonothérapie
La croissance de certains cancers est favorisée par les hormones sexuelles pro-
duites par l’organisme : ainsi, certaines tumeurs du sein ou de l’utérus croissent
sous l’action des œstrogènes ou de la progestérone, et certains cancers de la
prostate progressent sous l’action de la testostérone. Les hormones sexuelles
agissent sur les cellules tumorales en se fixant à leur surface au niveau de
récepteurs spécifiques. Les médicaments d’hormonothérapie bloquent la syn-
thèse de ces hormones ou empêchent leur fixation aux récepteurs.
Avant de démarrer un traitement par hormonothérapie, les médecins

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


32 Le cancer

les traitements et soins de support

ciés aux traitements antitumoraux


Les médecines complémentaires classiques. Toutefois, les médecines
un soutien aux malades complémentaires ne peuvent en aucun
cas se substituer aux traitements clas-
Homéopathie, acupuncture, phyto- siques du cancer. Par ailleurs, certaines
thérapie, hypnose… Les médecines approches peuvent interagir avec les
complémentaires, aussi appelées « mé- traitements antitumoraux, réduire leur
decines douces », « parallèles » ou « al- efficacité ou en augmenter la toxicité.
ternatives » ont leur place dans la prise C’est la raison pour laquelle il est très
en charge d’un cancer. Elles peuvent important de discuter avec le médecin
apporter un bénéfice significatif aux qui prescrit le traitement antitumoral
patients, notamment en les soulageant avant d’avoir recours à une médecine
de certains effets secondaires asso- complémentaire.

doivent s’assurer que le cancer est bien « hormonodépendant », c’est-à-dire


que sa croissance dépend de l’action d’hormones sexuelles. Pour cela, ils
recherchent la présence de récepteurs aux hormones sur les cellules tumo-
rales. Cette vérification passe par une analyse moléculaire, conduite à partir
d’échantillons de la tumeur.

Pour en savoir plus, consultez la fiche « Soigner un cancer par hormonothérapie »

L’immunothérapie
L’immunothérapie regroupe un ensemble de stratégies visant à mobiliser ou
à renforcer les défenses immunitaires des patients de manière à ce qu’elles
s’attaquent aux cellules tumorales. L’immunothérapie dite « non spécifique »
se fonde sur l’administration de molécules (comme des cytokines) qui vont
moduler l’activité globale du système immunitaire.
L’immunothérapie «  spécifique  » correspond le plus souvent à ce que l’on
nomme aussi « vaccination thérapeutique ». Elle consiste à « apprendre » aux
cellules du système immunitaire du patient à reconnaître et à détruire les
cellules tumorales présentes dans l’organisme. Cette dernière approche est
encore largement expérimentale.
Le cancer 33

La greffe
La greffe de moelle osseuse (ou de cellules souches) est un traitement qui
consiste à remplacer la moelle osseuse du patient par une moelle ne présen-
tant pas de cellule anormale. Elle est utilisée pour le traitement de leucémies
et de lymphomes.

Pour en savoir plus sur ces traitements, consultez notre brochure « Les traitements »

Les soins de support



En complément des traitements destinés à combattre le cancer, les soins
dits de support ont fait leur apparition ces vingt dernières
années. Ils visent à garantir au malade la meilleure quali-
té de vie possible et à faciliter son quotidien en prenant en Les soins de support
charge les effets secondaires des traitements ainsi que la visent à garantir
douleur associée à la maladie. Certains établissements dis- au malade la
posent d’équipes spécifiquement dédiées aux soins de sup- meilleure qualité
port. D’autres possèdent des unités multidisciplinaires spé- de vie possible.
cialisées dans la prise en charge de la douleur.
Vomissements, fatigue, inflammation de la muqueuse buc-
cale (mucite), anémie… La plupart des effets secondaires des
traitements antitumoraux peuvent aujourd’hui être traités
ou prévenus grâce à une prise en charge spécifique. La douleur engendrée
par la maladie, les traitements ou certains actes de soins peut elle aussi être
prévenue ou soulagée. Sa prise en charge dépend de la nature et de l’inten-
sité de la douleur.
À titre d’exemple, voici quelques approches pouvant être utilisées :
• la kinésithérapie permet une rééducation et/ou une mise en mouvement de
certaines parties du corps. Cela permet de limiter les séquelles d’une opéra-
tion chirurgicale, de réduire la douleur musculaire ou physique, ou encore de
limiter les troubles respiratoires liés à certaines situations ;
• l’ergothérapie vise à optimiser l’indépendance et l’autonomie des patients
qui peuvent avoir été réduites par la maladie. Un bilan des capacités fonc-

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


34 Le cancer

les traitements et soins de support

tionnelles du malade est réalisé. Et un plan comportant de la rééducation et


des moyens techniques ou humains pour pallier aux gênes ou handicaps est
mis en place. Ce programme est défini en lien avec le patient ;
• la prise en charge nutritionnelle par un diététicien et/ou un nutritionniste
consiste à prévenir ou à corriger la dénutrition, c’est-à-dire à limiter les
situations dans lesquelles les patients perdent du poids exagérément. En
effet, le cancer fatigue et limite l’appétit du malade. Par ailleurs, certains
traitements anticancéreux diminuent l’appétit ou induisent des symptômes
digestifs (nausées, vomissements, inflammation de la bouche…). La prise en
charge nutritionnelle consiste donc à adapter l’alimentation pour réduire le
risque de perte de poids.

À l’issue du traitement

Après plusieurs mois de traitement, le malade peut être déstabilisé parce que
le rythme de vie imposé par la prise en charge de sa maladie prend fin. Il lui
faut souvent quelques semaines pour retrouver un nouveau rythme.
Le soutien des proches et des soignants reste alors important, pour retrouver la
confiance et l’équilibre dans cette nouvelle étape de la vie.

À l’issue du traitement, le malade est « en rémission » : sa


Après le traitement,
maladie n’est plus décelable ou elle est au moins signi-
le soutien des proches
ficativement et durablement diminuée. Une phase de
et des soignants
reste important. surveillance et de suivi commence : elle permet de faire
le point, à intervalles réguliers, sur le risque de rechute.
Ces bilans comprennent des examens cliniques, biolo-
giques et/ou d’imagerie, le plus souvent semblables à
ceux utilisés lors du diagnostic. Ils permettent de repérer
une éventuelle récidive de la maladie. La périodicité du suivi dépend de la
nature exacte de la maladie qui a été traitée. Dans un premier temps, un bilan
est généralement réalisé tous les 3 à 6 mois. Au bout d’une année ou plus, les
examens peuvent devenir moins fréquents.
Le cancer 35

Pour de nombreuses maladies cancéreuses, les médecins parlent de guérison


lorsqu’aucun signe de rechute n’a été observé pendant une période de cinq
ans. Cependant, la guérison peut être déclarée plus tôt, notamment pour cer-
tains cancers rares de l’enfant, ou plus tardivement, comme dans le cas des
cancers du poumon. Les chances de guérison varient énormément d’un type
de cancer à l’autre. Toutefois, il reste presque toujours impossible d’être cer-
tain qu’aucune cellule cancéreuse ne subsiste dans l’organisme, même si tous
les signes ou symptômes de la maladie ont disparu. Dans tous les cas, plus le
temps passe et plus le risque de récidive diminue.

Profitant de leur vulnérabilité, cer-


taines personnes peuvent proposer Traitements miracles
aux patients atteints de cancer ou à attention !
leurs proches des traitements alterna-
tifs non validés scientifiquement. Quelques indices peuvent alerter le
La Fondation ARC s’est associée à la patient ou ses proches :
Mission interministérielle de vigilance • l’interlocuteur dénigre les traitements
et de lutte contre les dérives sectaires qui sont prescrits et promet en retour
(MIVILUDES) et à l’Institut national du des bénéfices supérieurs ;
cancer (INCa) afin de mettre en garde • les conditions financières sont sou-
contre les risques qui peuvent décou- vent particulières, entre séances gra-
ler de certaines de ces approches : si tuites et règlement à l’avance ;
les médecines douces (homéopathie, • les bénéfices présentés par ce traite-
sophrologie, acupuncture…) peuvent ment dit miraculeux joueront à la fois
être un complément utile au patient et sur la forme physique et mentale ;
à sa qualité de vie, attention aux trai- • l’interlocuteur évoque la qualité des
tements qui pourraient être proposés relations entre le patient et sa famille
en remplacement de ceux que prescrit et/ou ses proches.
l’équipe médicale.
Pour en savoir plus, consultez le dépliants « Cancer, attention aux traitements miracles »

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


36 Le cancer

Qu’est-ce que
la recherche
en cancérologie ?
En permettant de mieux comprendre la maladie et ses mécanismes
biologiques, la recherche a récemment conduit à la réalisation d’importants
progrès en matière de prévention et de traitement des cancers. Ces progrès
ont conduit à une diminution importante de la mortalité associée au cancer.
Toutefois, de nombreuses découvertes restent à faire. Les interactions entre
la recherche fondamentale, la recherche de transfert et la recherche clinique
sont indispensables pour des avancées significatives.

L’organisation de la recherche

La recherche fondamentale
La recherche fondamentale en cancérologie vise à comprendre l’ensemble
des mécanismes impliqués dans la naissance et la croissance des tumeurs.
En décryptant le fonctionnement d’une cellule cancéreuse, en le comparant à
celui d’une cellule normale, les chercheurs peuvent identifier des processus qui
ont un rôle crucial dans le développement de la maladie. Ces clés sont autant
de cibles contre lesquelles des médicaments peuvent ensuite être développés.
En pratique, cette recherche est essentiellement conduite dans les orga-
nismes publics de recherche (Inserm, CNRS, universités). Elle est financée par
les pouvoirs publics, mais aussi par de nombreuses fondations ou associa-
tions pour la recherche, comme la Fondation ARC.

La recherche de transfert
La recherche de transfert, ou recherche translationnelle, permet d’accélé-
rer les progrès thérapeutiques en rapprochant les acteurs de la recherche
fondamentale et ceux de la recherche clinique. Elle passe essentiellement
Le cancer 37

par le renforcement des coopérations habituelles entre les deux domaines


pour faire émerger des projets de recherche communs aux organismes de
recherche et aux établissements de santé. Le continuum ainsi créé permet
d’accélérer le progrès en vérifiant des hypothèses biologiques par des expé-
rimentations cliniques ou, à l’inverse, en utilisant des observations cliniques
pour découvrir des mécanismes biologiques fondamentaux. Le patient reste
au cœur des thématiques abordées et des objectifs recherchés.

La recherche clinique
La recherche clinique est une recherche appliquée. Elle ne vise pas à com-
prendre des phénomènes biologiques mais cherche à évaluer la sécurité et
l’efficacité de nouveaux traitements ou de nouvelles méthodes diagnostiques.
Lorsqu’un médicament semble prometteur pour lutter contre la maladie,
quatre phases d’essais cliniques doivent être successivement conduites.
L’ensemble du processus est nécessaire pour vérifier que la nouvelle molé-
cule présente une efficacité suffisante et une tolérance acceptable.
Les effets observés au cours de cette recherche clinique peuvent servir à la
recherche fondamentale pour découvrir de nouveaux mécanismes d’action
des médicaments et de résistances.

La combinaison des progrès accomplis grâce à la recherche La recherche


fondamentale, la recherche de transfert et la recherche a conduit à
clinique permet de proposer des traitements toujours plus la réalisation
efficaces aux patients atteints de cancer. Ces avancées ne d'importants progrès.
peuvent être réalisées sans les milliers de malades qui ac-
ceptent chaque année de participer aux essais cliniques
en France et dans le monde. Participer à un essai clinique
permet de pouvoir accéder à des nouveaux traitements qui s’avèrent par-
fois plus efficaces que ceux qui font actuellement référence. C’est aussi un
moyen de faire progresser la recherche au bénéfice des futurs patients. Pour
connaître l’ensemble des essais ouverts à l'inclusion en France en cancéro-
logie, le registre des essais en oncologie est consultable sur le site Internet de
l'Institut national du cancer.

Pour en savoir plus, consultez la fiche « Participer à un essai clinique en oncologie »

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


38 Le cancer

qu'est-ce que la recherche en cancérologie ?

Les essais cliniques


sont rigoureusement
encadrés.

Favoriser les
passerelles entre les
différentes recherches
©Hpa-Voisin/Phanie

sur les cancers est


indispensable pour que
le patient bénéficie
au plus vite des
découvertes.

Les essais cliniques en oncologie


en pratique

Les modalités des essais cliniques et les risques liés au traitement


sont rigoureusement encadrées : un expérimental. Le patient est libre
essai clinique ne peut être conduit d’accepter ou de refuser de participer.
qu’après autorisation d’un Comité S’il accepte, il signe un consentement
© ISTOCKPHOTO

de protection des personnes (CPP). éclairé, révocable à tout moment,


Une fois l’essai autorisé, un médecin avant ou durant le déroulement
peut proposer à un patient d’y de l’étude. Au cours de l’essai, le
participer s’il présente le profil ciblé patient est étroitement surveillé
par le protocole de l’étude (âge, selon un programme défini dans le
stade et nature de la maladie…). Il protocole. S’il décide d’arrêter sa
lui présente en détail les objectifs participation, il sera traité par le
poursuivis ainsi que les modalités traitement de référence de la maladie.

Pour en savoir plus, consultez la fiche « Participer à un essai clinique en oncologie »


Le cancer 39

Les enjeux majeurs


de la recherche
en cancérologie
Perfectionner les techniques
de chirurgie et de radiothérapie

La chirurgie et la radiothérapie restent deux stratégies incontournables dans
le traitement des cancers. Si ces approches sont d’ores et déjà très efficaces,
elles peuvent encore être améliorées.
Le principal objectif des recherches actuellement conduites vise à réduire les
effets secondaires de ces traitements. Concernant la chirurgie, les progrès de
la robotique permettent le développement d’approches moins invasives. Du
côté de la radiothérapie, l’objectif est de mettre au point des techniques d’ir-
radiation plus précises, permettant d’épargner au maximum les tissus sains
avoisinant la tumeur à détruire.

Développer de nouveaux traitements



La chimiothérapie cible le processus de division cellulaire, qui est commun
aux cellules normales et aux cellules cancéreuses. Les thérapies ciblées, elles,
ciblent les mécanismes cellulaires spécifiquement impliqués dans la crois-
sance, la différenciation ou la survie des cellules tumorales ou des substances
qui sont indispensables à cette croissance. Elles ont permis à la cancérologie
d’entrer dans une nouvelle ère thérapeutique en proposant des traitements
plus spécifiques, plus efficaces et mieux tolérés.

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


40 Le cancer

les enjeux majeurs de la recherche en cancérologie

Aujourd’hui, la quasi-totalité des nouveaux médicaments anticancéreux sont


des thérapies ciblées et la recherche reste très active dans ce domaine. C’est
grâce à cette nouvelle famille thérapeutique que la médecine personnalisée
est aujourd’hui une réalité.
L’immunothérapie antitumorale est une autre approche en plein essor. Son
objectif est de stimuler l’immunité naturelle des patients et ainsi de lutter
contre la tumeur. Deux types d'immunothérapie sont aujourd’hui développés :
• l’immunothérapie active qui vise à stimuler le système immunitaire du
patient pour qu’il réagisse contre les cellules tumorales. C’est le principe du
vaccin thérapeutique. Un premier vaccin de ce type, destiné au traitement
de certains cancers de la prostate, est d’ores et déjà disponible aux états-
Unis. Là-bas comme ici, de nombreux autres vaccins thérapeutiques sont en
cours de développement ;
• l’immunothérapie passive qui consiste à injecter au patient des éléments
du système immunitaire qui ciblent la tumeur. Cette dernière approche a ré-
cemment permis de développer une molécule nommée ipilimumab, destinée
au traitement des mélanomes métastatiques.

en laboratoire pour bloquer des méca-


Les anticorps monoclonaux nismes spécifiques, essentiels aux cel-
lules cancéreuses. Avec ces véritables
Les anticorps sont des protéines messa- «  têtes chercheuses » de tumeurs, les
gers du système immunitaire. Leur rôle scientifiques disposent d’armes très pré-
est de repérer et de bloquer des virus ou cises, capables d’atteindre directement
des bactéries en se fixant dessus, puis les cellules cancéreuses. Ils peuvent
d’alerter d’autres acteurs de l’immuni- être utilisés seuls ou couplés à d’autres
té (protéines ou cellules). Un anticorps substances : en leur attachant une mo-
donné est spécifique d’une seule cible. lécule de chimiothérapie, un élément
Les anticorps monoclonaux sont des radioactif ou une autre thérapie ciblée,
anticorps qui n’existent pas naturelle- il est possible de véhiculer un traitement
ment dans l’organisme. Ils sont produits jusqu’à la tumeur à détruire.
Le cancer 41

de nombreuses autres
petites molécules antitumorales

Une multitude de protéines participent molécules antitumorales peuvent être


au contrôle du fonctionnement et des inhibiteurs de tyrosine kinase, des
de la multiplication d’une cellule. Les inhibiteurs de mTOR, des inhibiteurs
chercheurs développent de nombreuses du cycle, de la survie... Pour la plupart
petites molécules capables de se fixer de ces molécules, l’espoir se trouve
spécifiquement sur ces protéines pour dans le fait que les cellules tumorales
en bloquer le fonctionnement. En sont beaucoup plus sensibles à leurs
fonction de la nature de leur cible, ces effets que les cellules saines.

Une dernière approche consiste à essayer d’inhiber les mécanismes par


lesquels les cellules tumorales parviennent à échapper au système immu-
nitaire du patient.

Personnaliser les traitements



Les connaissances accumulées grâce à la recherche montrent que chaque tu-
meur est unique : chez deux personnes souffrant d’un même cancer, les mé-
canismes de croissance ou de dissémination de la maladie peuvent être très
différents. En conséquence, chacune d’entre elles répondra à un traitement
spécifique. La cancérologie passe ainsi d’une médecine « par organe » à une
médecine individualisée : la stratégie thérapeutique à mettre en œuvre pour
chaque patient ne dépend plus seulement de la nature et du stade de sa ma-
ladie, mais de ses caractéristiques biologiques.
La prescription de certaines thérapies ciblées suit d’ores et déjà cette nou-
velle approche. Un test biologique permet d’évaluer si les cellules cancéreuses
d’un patient présentent la caractéristique ciblée par le traitement. Si c’est le
cas, il reçoit le médicament. Sinon, le test permet de ne pas lui administrer un

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


42 Le cancer

les enjeux majeurs de la recherche en cancérologie

traitement qui ne fonctionnera pas, et de lui proposer un autre médicament ou


une autre stratégie thérapeutique plus adaptée.
Ainsi, le cetuximab n’est prescrit qu’aux patients souffrant de cancer colorec-
tal métastatique dont les cellules tumorales ne présentent pas une version
mutée du gène KRAS. De même, le trastuzumab n’est prescrit qu’aux femmes
qui ont un cancer du sein dont les cellules tumorales surexpriment la protéine
HER2.

Les chercheurs étudient les


cellules cancéreuses mais
aussi leur environnement.
©Khanh-PhungDoan/FondationArc

Mieux comprendre
les mécanismes des
cellules cancéreuses
permet de développer
de nouvelles stratégies
©Inserm

thérapeutiques.
Le cancer 43

Comprendre le microenvironnement tumoral



La recherche s’est jusqu’ici largement focalisée sur la cellule tumorale elle-
même. Le nouveau défi des chercheurs est maintenant de comprendre la
façon dont ces cellules interagissent avec leur environnement proche. Quels
processus mettent-elles en place pour échapper au système immunitaire ou
pour réussir à se disséminer ? La compréhension de ces mécanismes pourrait
aboutir à la mise au point de nouveaux types de traitement.

Maîtriser les cellules souches cancéreuses



Des études récentes ont montré que la formation de métastases pourrait être
liée, non pas à la dissémination de cellules tumorales, mais à celle de cellules
souches cancéreuses présentes en faible nombre au sein des tumeurs pri-
maires. Ces cellules, capables de s’autorenouveler indéfiniment, pourraient se
disséminer plus facilement pour former des métastases à distance. Bloquer
ces cellules pourrait limiter la propagation du cancer au reste de l’organisme.

Définir le rôle de l’épigénétique



Enfin, l’épigénétique est un nouveau champ de la recherche sur le cancer. Il
s’agit d’une discipline qui étudie tous les paramètres susceptibles de modu-
ler l’environnement chimique des gènes chez un patient et par conséquent
leur expression. C’est par exemple elle qui explique que deux vrais jumeaux
présentent de petites différences physiques. En cancérologie, l’épigénétique
pourrait influencer la fonction de gènes favorisant la transformation de cel-
lules normales en cellules cancéreuses. Ces mécanismes devront être carac-
térisés pour trouver de nouveaux traitements.

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


44 Le cancer

les enjeux majeurs de la recherche en cancérologie

Chaque année, la Fondation ARC pour


le soutien de
la recherche sur le cancer soutient
la fondation arc
plusieurs centaines de nouveaux pro-
à la recherche sur les cancers
jets menés dans les laboratoires de re-
cherche publique et sélectionnés après
expertise scientifique. Par ailleurs, la Fondation ARC ac-
Pour lutter contre le cancer, la Fonda- compagne le développement de pro-
tion ARC s’engage dans des projets qui grammes spécifiques dont les objec-
permettront : tifs sont :
• une meilleure compréhension des • l’identification des populations les plus
mécanismes biologiques associés au à risque de développer des cancers,
développement des cancers ; que ce soit lié à leur patrimoine géné-
• l’élaboration de nouvelles stratégies tique, leur mode de vie ou à une exposi-
thérapeutiques ; tion dans le cadre professionnel ;
• l’évaluation de nouveaux traitements • l’élaboration de nouvelles stratégies
ou tests diagnostiques. thérapeutiques sur les cancers de
Les recherches en épidémiologie et mauvais pronostic ;
sciences humaines et sociales qui contri- • l’évaluation par la recherche cli-
buent à la lutte contre les cancers font nique de phase précoce de thérapies
également l’objet d’actions spécifiques. anticancéreuses innovantes et aux-
Les financements attribués par la Fon- quelles les patients n’avaient jusqu’à
dation ARC à ces projets permettent : présent pas accès ;
• l'émergence de l’innovation, en facili- • l’évolution de la chirurgie, notamment
tant l’achat d'appareils de haute tech- sur le développement de la chirurgie
nologie ou en favorisant la création de mini-invasive et guidée par l’image.
nouvelles équipes de chercheurs ; Tous les projets financés par la Fonda-
• le soutien de jeunes scientifiques, tion ARC sont sélectionnés d’après les
médecins ou pharmaciens, à diffé- expertises bénévoles de chercheurs et
rentes étapes de leur formation à la médecins spécialistes de la recherche
recherche en cancérologie ; en cancérologie. Elle s’engage ainsi
• le renforcement des collaborations au financement de projets reconnus
multidisciplinaires de recherche pour pour leur qualité et le bénéfice poten-
accélérer le transfert des décou- tiel qu’ils représentent pour progresser
vertes au bénéfice des patients. dans la lutte contre le cancer.
Le cancer
Le cancer • 4545

Les
contacts
L’Institut national du cancer Les centres de lutte
(INCa) contre le cancer
est une agence nationale sanitaire et scien- assurent des missions de soins, de re-
tifique qui fédère l’ensemble des acteurs cherche et d’enseignement, avec la vo-
de la lutte contre le cancer en France. lonté permanente d’accroître la qualité
Elle propose via son site Internet de nom- et l’accessibilité aux soins. Constituant un
breuses ressources pour les malades et leurs réseau à la fois régional et national, ces
proches dont : centres sont porteurs d’un modèle de prise
en charge globale et multi-disciplinaire
• Une ligne téléphonique d’information des personnes atteintes d’un cancer.
et d’orientation www.unicancer.fr
0810 810 821
(prix d'un appel local), du lundi au ARCAGY
vendredi de 9h à 19h et le samedi de propose sur son site Internet de nombreux
9h à 14h. dossiers d'information sur les cancers.
www.infocancer.org
• Un annuaire des associations de lutte
contre le cancer en France
www.e-cancer.fr/cancerinfo/ressources
-utiles/associations Les lignes téléphoniques
pour s’informer sur les droits
• Un annuaire des lieux d’information sur des malades
les cancers
www.e-cancer.fr/cancerinfo/resources Santé Info Droits
-utiles/lieux-dinfo/espaces-cancer-info 0 810 004 333
(prix d’un appel local depuis un poste fixe)

La Maison du cancer Droits des Malades Info


propose un site Internet d’information et 0 810 51 51 51
d’entraide sur la maladie (prix d’un appel local depuis un poste
www.la-maison-du-cancer.com fixe), les mardi, mercredi, jeudi de 17h
à 20h et le vendredi de 14h à 18h.

Hopital.fr
est un portail d’information grand public sur
l’hôpital. Il propose notamment un annuaire
pour identifier un établissement, un service,
une consultation ou un médecin dans une
région, un département ou une ville.
www.hopital.fr

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer


46 Fondation ARC pour la recherche sur le cancer

vaincre
le cancer
grâce à
la recherche

Pour agir aux côtés


_Log
o
ÉQUI
es - VA
FRA LENC
87 NC E PA
E
NT
ON
E

de la Fondation ARC
tion
cré PANT
é su ÉQUI
r ON VA
E 28 LENC
7C E QU
AD
RI

CYAN
100
% MA
GENT
A 90
%

> Faites un don par chèque ou sur notre site sécurisé :


www.fondation-arc.org
> Organisez une collecte
> Pour toute autre initiative, contactez-nous au :
01 45 59 59 09 ou [email protected]
> Informez-vous sur les legs, donations et assurances-vie au :
01 45 59 59 62
La Fondation ARC pour la recherche sur le cancer emploie
ses ressources, issues exclusivement de la générosité du
public, au financement des projets les plus prometteurs.
Parce que la lutte contre la maladie passe aussi par une
meilleure compréhension des différents cancers, des
moyens de prévention, de dépistage et de traitement, la
Fondation ARC édite des publications d’information mé-
dicale et scientifique, accessibles à tous.

La collection « Comprendre et agir » s’adresse en priori-


té aux personnes concernées par la maladie et à tous les
acteurs de la lutte contre le cancer. Elle rassemble des
brochures et des fiches.
Les brochures proposent un état des connaissances sur les
différents types de cancer, les moyens de prévention, les
traitements, les examens de dépistage et de diagnostic ou
encore les soins palliatifs ou l’oncogériatrie.
Les fiches apportent un complément d’information sur des
questionnements précis que peuvent se poser le malade et
son entourage.

ELSEVIER
MASSON

La présente édition, augmentée et actualisée, de cette brochure (1ère édition


2008, Fondation ARC/S. Tœtsch) est le fruit de la collaboration entre un édi-
teur scientifique de renom et une fondation de premier plan pour la recherche
sur le cancer.
La Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, reconnue
d’utilité publique, est la première fondation française
exclusivement dédiée à la recherche sur le cancer.
Son objectif : guérir deux cancers sur trois d’ici 2025.

Permettre des avancées décisives contre la maladie



La Fondation ARC a pour objet de lutter contre le cancer par la recherche. Son action
couvre l’ensemble des champs de la cancérologie : la recherche fondamentale et cli-
nique, l’épidémiologie mais aussi les sciences humaines et sociales. Grâce à sa capa-
cité à identifier, sélectionner et financer les projets les plus prometteurs, en France et à
l’international, la Fondation ARC donne aux chercheurs les moyens de conduire des tra-
vaux essentiels pour ouvrir de nouvelles voies scientifiques, médicales et thérapeutiques.
Pour réaliser des progrès décisifs face au cancer, la Fondation ARC s’est résolument
engagée dans la médecine dite des « 4 P » : préventive, prédictive, personnalisée et
participative”. Cette nouvelle approche vise à traiter la maladie après son apparition
mais également à agir au plus tôt pour éviter qu’elle ne survienne. En mutualisant ses
forces avec celles des différents organismes publics impliqués dans la lutte contre la
maladie, notamment dans le cadre du Plan cancer, la Fondation ARC concentre toutes
ses forces pour atteindre son objectif : guérir deux cancers sur trois d’ici 2025 (un sur
deux aujourd’hui).

Former et informer le public et les professionnels



La lutte contre le cancer passe également par une information de qualité. La Fondation
ARC apporte au public et aux professionnels les moyens de mieux prévenir, de mieux
prendre en charge et de mieux comprendre la maladie. Elle propose notamment de nom-
breuses publications d’information médicale et scientifique réalisées avec le concours
d’experts ainsi qu’un site Internet en prise directe avec l’actualité relative aux avancées
de la recherche.
La Fondation ARC s’attache également à former et informer la communauté scientifique
pour développer les connaissances et encourager l’innovation.

Une gestion rigoureuse et transparente



Les ressources de la Fondation ARC proviennent exclusivement de la générosité de ses
donateurs et testateurs. En toute indépendance, libre de sa politique et de ses choix
d’action, la Fondation ARC s’engage dans la durée sur des moyens, des objectifs et des
résultats qu’elle rend publics. La Fondation ARC se soumet chaque année aux contrôles
du Comité de la Charte du don en confiance dont elle reçoit l’agrément depuis 1999. La
Cour des Comptes a par ailleurs salué, en 2005, le fonctionnement irréprochable de la
structure qu’elle a qualifié d’exemple à suivre dans le domaine caritatif.
Les brochures
• Hérédité et cancer
• La prévention des cancers
• Le cancer

Des
• Le cancer colorectal
• Les cancers de la peau

blication s • Les cancers de la prostate


pu • Les cancers de la thyroïde
s
pour vou
• Les cancers de la vessie
• Les cancers de l'estomac

informer
• Les cancers de l’utérus
• Les cancers du cerveau
iteme nt • Les cancers du foie
es gratu
disponibl • Les cancers du pancréas
• Les cancers du poumon
tion ARC : • Les cancers du rein
S ur le si te de la Fonda
> • Les cancers du sein
tion-arc.org
www.fonda • Les cancers ORL
hone :
> Par télép • Les cancers professionnels
5 8 99
01 45 59 • Les examens de dépistage
et de diagnostic
:
> Par mail
@fond ation-arc.org • Les leucémies de l’adulte
publications • Les leucémies de l’enfant
suivante :
Pa r co ur rie r à l’adresse • Les soins palliatifs
> recherche
RC pour la
Fondation A • Les traitements
sur le cancer 0003
• L’oncogériatrie
ôquet – BP 9
9 rue Guy M • Tabac et cancer
JUIF cedex
94803 VILLE
Les fiches
• Avoir un enfant après un cancer
• Combattre les métastases
• Participer à un essai clinique en oncologie
• Soigner un cancer par hormonothérapie

collection comprendre et agir

1er tirage : juin 2013 - Compédit Beauregard. Conception éditoriale & Création graphique
Incidence
Nombre de nouveaux cas d'une maladie par an et pour une
population donnée.
Leucémie
Cancer du sang.
Lymphatique
Se rapporte à la lymphe, liquide physiologique qui joue un rôle
central dans les défenses immunitaires de l’organisme.
Marqueur tumoral
Molécule spécifique des cellules tumorales, pouvant être ca-
ractérisée à leur surface ou dosée dans le sang ou l’urine.
Mélanome
Tumeur issue d’un « mélanocyte  », cellule de l’épiderme.
Moelle osseuse
Ensemble de cellules contenues dans les os plats du corps
(bassin, sternum…) où se forment les globules rouges, globules
blancs et plaquettes.
Mutation
Modification aléatoire et définitive dans la structure de l’ADN
qui peut modifier la fonction d’un gène et l’empêcher de fonc-
tionner normalement.
Néoangiogenèse
Processus de constitution de nouveaux vaisseaux sanguins
destinés à nourrir la tumeur.
Polype
Petite tumeur bénigne située sur la muqueuse d’une cavité na-
turelle du corps, le plus souvent sur celle du côlon, du rectum
ou de l’utérus.
Progestérone
Hormone femelle produite par le corps jaune de l’ovaire pen-
dant la seconde phase du cycle et pendant la grossesse.
Testostérone
Hormone mâle sécrétée par les testicules.
Tissu conjonctif
Tissu constitué de fibres et de cellules.
Le
e
lexiqu

Activité métabolique
Ensemble des réactions conduisant à la production d’éner-
gie et à la synthèse de différents constituants nécessaires au
fonctionnement de la cellule.
ADN (Acide désoxyribonucléique)
Longue structure en double hélice qui renferme la totalité des
informations génétiques héréditaires d’un individu.
Anatomo-pathologiste
Médecin spécialisé dans le diagnostic des maladies à partir de
l'examen au microscope des cellules et tissus prélevés dans
l'organisme.

Antigène
Substance naturelle ou étrangère à l'organisme capable de
déclencher une réponse immunitaire visant à l'éliminer. Il
s'agit le plus souvent de protéines ou de peptides (fragments
de protéines).
Apoptose
Mort programmée des cellules de l’organisme.
Biopsie
Prélèvement d’un fragment de tissu afin de l’examiner au mi-
croscope pour rechercher d’éventuelles cellules cancéreuses
et ainsi établir un diagnostic.
Condylome
Excroissance de muqueuse d'origine virale (région génitale ou
anale).
Cellule souche
Cellule indifférenciée ayant la capacité de se diviser à l’iden-
tique de manière indéfinie et de produire des cellules différen-
ciées.
Différenciation cellulaire
Processus biologique qui conduit une cellule à se spécialiser
dans une fonction particulière (transmettre l’influx nerveux
pour un neurone, se contracter pour une cellule musculaire…).
épithélium
Tissu de revêtement interne ou externe de certains organes.

œstrogène
Hormone féminine sécrétée par les ovaires.
Gène
Élément du chromosome qui transmet les caractéristiques
héréditaires.
Hormone
Messager chimique qui agit, à distance de là où il est fabri-
qué par le corps, en se fixant à des récepteurs spécifiques.
Certaines hormones influent sur la croissance cellulaire.

Vous aimerez peut-être aussi