Brochure Cancer
Brochure Cancer
Brochure Cancer
cancer
collection comprendre et agir
Le cancer 3
•
Le cancer
•
Qu'est-ce qu'un cancer ?
4
les Contacts
45
qu'est-ce
qu’un cancer ?
Première cause de mortalité en France, les cancers se développent
à partir de cellules anormales qui se multiplient de manière
incontrôlée au détriment de l’organisme. La mutation de certains
gènes est à l’origine de leur apparition.
La division cellulaire
•
Chaque individu est constitué de près de 50 000 milliards de cellules organi-
sées en tissus (tissu conjonctif, tissu épithélial, tissu nerveux, tissu musculaire)
qui vont eux-mêmes former des organes (cœur, cerveau, poumon, peau…).
Chaque jour, au sein de chaque organe, des milliers de cellules vont se multi-
plier (par division cellulaire) et d’autres vont mourir (par apoptose). Ce renou-
vellement constant permet d’assurer le bon fonctionnement de l’organisme. Il
est contrôlé par des milliers de gènes qui agissent ensemble pour « ordonner »
aux cellules de se multiplier ou de mourir en fonction de la situation.
©sophiejacopin.com
Lorsque les mutations sont trop importantes pour être réparées, la cellule va
s’autodétruire, par apoptose. Mais parfois, ces systèmes de sécurité fonc-
tionnent mal ou ne fonctionnent plus : la cellule va alors continuer à se multi-
plier malgré la présence de mutations non réparées. Si ces dernières touchent
des gènes impliqués dans la régulation de la prolifération cellulaire ou de
l’apoptose, la cellule peut rapidement devenir incontrôlable et se multiplier
de façon anarchique, conduisant à la formation d’une tumeur.
©sophiejacopin.com
• elles sont capables de détourner les ressources locales pour s’en nourrir :
les tumeurs développent souvent un réseau de vaisseaux sanguins qui leur
permet d’être directement alimentées en oxygène, énergie et facteurs de
croissance. Ce processus est nommé néoangiogenèse ;
• elles sont capables d’empêcher les défenses immunitaires de l’organisme
de les attaquer.
Les décès par cancer sont surtout dus aux dommages causés par les métas-
tases. C’est pourquoi il est important de diagnostiquer précocement la mala-
die, avant sa dissémination dans l’organisme.
©sophiejacopin.com
Le cancer en chiffres
•
Depuis 2004, le cancer est la première cause de mortalité prématurée
en France, devant les maladies cardiovasculaires.
Incidence
En 2011, on estime que plus de 365 500 nouveaux cas de cancers ont été
diagnostiqués en France, dont 207 000 chez les hommes et 158 500 chez les
femmes1. Les cancers les plus fréquents chez l’homme sont les cancers de la
prostate (71 000 nouveaux cas par an), puis ceux du poumon (27 500) et du
côlon (21 500). Chez la femme, le cancer du sein est le plus fréquent (53 000),
suivi des cancers du côlon (19 000) et du poumon (12 000).
Depuis 30 ans, le nombre global de nouveaux cas de cancer en France aug-
mente chaque année. Cela s’explique principalement par le vieillissement de la
population – qui fait exploser le nombre de cancers du sein ou de la prostate – et
l’amélioration des méthodes diagnostiques. Le maintien ou l’augmentation de
certains comportements à risque dans la population favorise cette tendance :
pour exemple, les chiffres du cancer du poumon chez les femmes augmentent
depuis que le tabagisme s’est installé dans leurs habitudes.
Mortalité
On estime que 147 500 décès dus au cancer sont survenus en France en 20111.
À l’inverse de l’incidence, le taux de mortalité est en constante diminution
depuis 25 ans. Cela s’explique par l’amélioration des traitements et des mé-
thodes diagnostiques qui permettent de déceler les cancers à un stade plus
précoce et donc plus facile à prendre en charge.
1. INCa, « Situation du cancer en France en 2011 », 2011.
Le cancer 9
•
Le cancer est un terme générique qui > Les sarcomes sont des
regroupe différents types de tumeurs tumeurs malignes développées à
malignes. Chacune d’entre elles partir des tissus dits de soutien de
porte un nom spécifique en fonction l’organisme, soit essentiellement
du tissu qui lui a donné naissance. les muscles et les os.
Les facteurs
de risque
La transformation d'une cellule normale en une cellule cancéreuse
peut être induite par de nombreux facteurs liés aux modes de vie,
à l’environnement ou encore à notre patrimoine génétique.
de 53 % des cancers de la vessie4… Le tabagisme passif ne doit pas non plus
être négligé : on estime qu’il a causé plus de 250 décès en France en 2000.
Le tabagisme et l'excès
d'alcool sont des
comportements qui
augmentent fortement
le risque de développer
©Istockphoto
des cancers.
Entre 5 à 10%
des cancers
auraient une
origine héréditaire.
Ainsi, plus nous vieillissons et plus nous avons de risque de voir une de nos
cellules devenir anormale et conduire à la formation d’une tumeur.
Les hormones
L’imprégnation hormonale de l’organisme au cours de la vie peut modifier le
risque de cancers : l’âge de la puberté et de la ménopause, le nombre de gros-
sesses, l’âge auquel elles ont été menées, la prise de contraceptifs oraux ou
de traitements hormonaux substitutifs à la ménopause (THS) ont un impact.
les traitements
Des traitements tels que la radiothérapie, la chimiothérapie ou l’administra-
tion d’immunosuppresseurs peuvent aussi augmenter le risque de cancer, en
particulier celui de cancers hématologiques et cutanés.
La prévention
et le dépistage
Modifier certaines habitudes permet de réduire le risque de développer
un cancer. Le dépistage est une approche complémentaire qui permet
quant à lui de détecter les cancers au plus tôt,
afin de les prendre en charge le plus efficacement possible.
Le dépistage organisé
Il est mis en place par les pouvoirs publics. Il consiste à inviter gratuitement à
une action de dépistage les personnes appartenant à la tranche d’âge dans
laquelle la maladie est la plus fréquente. En France, il existe un dépistage or-
ganisé du cancer colorectal chez les personnes de 50 à 74 ans et un dépistage
organisé du cancer du sein chez les femmes de 50 à 74 ans. Les invitations sont
reconduites tous les deux ans auprès des personnes sans risque particulier.
Pour ceux qui ont une prédisposition familiale ou une susceptibilité génétique,
des programmes spécifiques sont proposés.
Le dépistage individuel
Il repose sur la réalisation d’examens réguliers, mais il n’est pas organisé par les
pouvoirs publics. Plusieurs maladies cancéreuses peuvent bénéficier de tels
examens : le dépistage du cancer du col de l’utérus repose sur la réalisation
d’un frottis cervico-vaginal qui permet de repérer des lésions précancéreuses ;
le dépistage du cancer de la prostate consiste en la réalisation d’un toucher
rectal et d’un dosage sanguin du PSA, une protéine dont le taux est augmenté
dans plusieurs pathologies de la prostate ; la surveillance des grains de beauté
permet de repérer ceux qui évoluent et qui peuvent être à risque.
Le dépistage individuel
s'applique aux cancers
du col de l'utérus,
de la prostate et
©Spl/AdamGault/Bsip
au mélanome.
Le cancer 17
•
Autosurveillance
Cancer Population Test fréquence
et prévention
Hommes
Recherche de sang
Colorectal et femmes âgés Hemoccult II® 2 ans
dans les selles
de 50 à 74 ans
Femmes de 50 Autopalpation
Seins à 74 ans
Mammographie 2 ans
régulière des seins
Femmes entre Frottis
Col de l’utérus 25 et 65 ans cervico-vaginal
3 ans Vaccination anti-HPV
Le diagnostic
Le diagnostic d’un cancer nécessite la réalisation de plusieurs examens
cliniques, biologiques et d’imagerie. L’ensemble de ces examens permet de
proposer au patient la stratégie thérapeutique la plus adaptée à son cas.
Une consultation débute toujours par une série de questions portant notam-
ment sur les antécédents médicaux personnels et familiaux du patient, son
mode de vie, sa profession, ses loisirs. Ces questions permettent d’appréhen-
der les facteurs de risques auxquels le patient a pu être exposé.
L’examen clinique
•
L’examen clinique est une étape indispensable. Le médecin consulté examine
le patient : il mesure son pouls, sa tension, il écoute sa respiration... Un exa-
men spécifique de la région potentiellement atteinte est aussi conduit : exa-
men des seins, examen gynécologique, examen de la bouche ou de la gorge…
L’examen clinique doit être complet. Il a non seulement pour but de diagnos-
Le cancer 19
•
L’imagerie médicale
•
L'imagerie médicale est un ensemble de techniques permettant d’obtenir des
images des parties internes du corps. Elles permettent aux médecins de véri-
fier la présence d'une tumeur, sa taille, sa forme, son activité métabolique et sa
localisation exacte. Ces informations sont utiles pour définir les traitements à
mettre en œuvre et pour évaluer si la chirurgie peut être proposée.
La radiographie
Elle permet d’obtenir une image à l’aide de rayons X. Les organes y appa-
raissent noirs ou blancs selon la capacité des rayonnements à les traverser.
Pour observer certains organes, l’injection d'un produit dit « de contraste » est
nécessaire : elle permet de les opacifier à l’image.
La radiographie est notamment utilisée en cancérologie pour examiner le
thorax, l'abdomen ou les seins.
L'échographie
C'est une méthode se fondant sur l’utilisation d’ultrasons, c’est-à-dire des
ondes sonores imperceptibles à l’oreille. Les ondes sont envoyées à travers la
peau en direction de l’organe. Les ultrasons, qui ont une vitesse constante, sont
réfléchis par les tissus qu’ils rencontrent et reviennent vers la sonde émettrice.
Un traitement informatique traduit les temps mis pour parcourir cette distance
en images, permettant d’obtenir une représentation indirecte de la région.
Pour observer certains organes, il est nécessaire d’introduire la sonde dans
un organe creux, comme le vagin, le rectum ou l’œsophage. Dans ce cas, les
sondes utilisées, dites endocavitaires, sont beaucoup plus petites.
le scanner
Il utilise des rayons X. La source de rayons bouge autour du patient pour
conduire à l’obtention d’une série de plusieurs clichés représentant la zone
scannée en coupe, sur différentes épaisseurs.
La sensibilité de l’appareil permet en outre de générer des images beaucoup
plus précises qu’avec une radiographie classique. Le scanner est donc sou-
vent utilisé pour étudier une anomalie initialement détectée par radiogra-
phie ou par échographie. Il facilite aussi l’étude de certains organes difficiles
à caractériser par radiographie (pancréas, foie, poumon, rate, vessie, rein).
Les différentes
techniques d'imagerie
médicale permettent
©RaguetH./Bsip
d'obtenir des images
des parties internes
du corps.
Sensibilité des
techniques de diagnostic Les cellules
cancéreuses
Lors d’un examen clinique, le médecin ne peut produisent des
détecter des tumeurs superficielles dont la taille marqueurs tumoraux
est inférieure à 1 cm de diamètre environ. À ce qui peuvent être
stade, la tumeur contient environ un milliard de détectés dans
cellules. L'imagerie médicale détecte des tumeurs le sang ou les urines
de 1 mm de diamètre, soit environ 10 millions de du patient.
cellules tumorales. Les marqueurs tumoraux les
plus sensibles détectent des tumeurs contenant
environ 100 000 cellules cancéreuses. L’anatomo-
pathologiste est capable de détecter une seule
cellule tumorale qui sera visible au microscope.
stoppé, ces atomes reviennent à leur état initial en restituant cette énergie.
Tous les tissus de l’organisme ne comportent pas les mêmes proportions
d’hydrogène. Aussi, les niveaux d’énergie restitués seront différents d’un
organe à l’autre. Ceux-ci sont enregistrés par un ordinateur qui traduit ces
différences en image par des degrés de noir et blanc qui représentent indi-
rectement les organes explorés.
La scintigraphie
Elle permet de visualiser le fonctionnement d’un organe. Elle se déroule en
deux temps : un produit faiblement radioactif, appelé « traceur », est injecté
au patient. Il se fixe spécifiquement sur l’organe qui doit être observé.
Ensuite, une gamma-caméra couplée à un ordinateur enregistre les rayon-
nements émis par le traceur. Une cartographie très précise de l’organe à
explorer est obtenue et peut être reproduite à plusieurs intervalles de temps.
Les biopsies
•
La biopsie est un examen incontournable lors d’un diagnostic de cancer. Elle
seule permet de confirmer le diagnostic et de préciser la nature de la lésion
cancéreuse. En pratique, la biopsie consiste à prélever un échantillon de tissu
suspect pour l’examiner par microscopie.
L’analyse des tissus est effectuée par un anatomo-pathologiste. Elle est par-
fois complétée par une caractérisation moléculaire qui vise à rechercher les
spécificités des cellules (dont les marqueurs tumoraux) qui forment la tumeur
et à orienter le pronostic et/ou le traitement.
Selon la localisation de la tumeur, le prélèvement est réalisé par ponction,
à l’aide d’une aiguille fine, ou par endoscopie, au moyen d’une sonde munie
d’un système optique et introduite dans un organe creux (intestin, bronches,
vessie). Dans d’autres cas, la biopsie est réalisée lors d’une intervention
chirurgicale : l’ensemble de l’anomalie est alors retiré d’emblée pour être
soumis à l’analyse.
Le bilan d'extension
•
Lorsqu'un cancer est diagnostiqué, il est indispensable de connaître son état
d'avancement. Il est notamment crucial de savoir si la maladie s’est propagée
à d’autres organes. Le bilan d’extension a pour objet de répondre à ces ques-
tions. Il est établi à partir des résultats des examens diagnostiques, parfois
complétés par un ou deux examens complémentaires. In fine, ce bilan permet
à l’équipe médicale d’évaluer le stade de la maladie selon la classification
T.N.M. (voir encadré ci-contre) et ainsi de déterminer la stratégie thérapeu-
tique la plus adaptée.
les Traitements
et soins de support
Après l’annonce du diagnostic, la prise en charge du cancer se met
en place : elle fait appel à plusieurs traitements qui s’articulent tout
au long du parcours de soins. Durant cette période de temps, de nombreux
professionnels peuvent venir en aide au patient ou à sa famille, pour
aborder les questions médicales, mais aussi sociales ou psychologiques.
L’annonce de la maladie
•
La consultation d’annonce
Le premier Plan cancer a institué la mise en place d’une consultation d’an-
nonce pour toutes les personnes chez lesquelles un cancer a été diagnostiqué.
Ce dispositif est en cours de généralisation en France. L’objectif est de rendre
l’épreuve moins traumatisante et de favoriser les échanges entre le patient et
des interlocuteurs privilégiés au sein de l’établissement où il est pris en charge.
Il est ainsi prévu que le patient soit d’abord reçu par un médecin. Celui-ci
lui fait part du diagnostic et de la stratégie thérapeutique qui a été envi-
Le cancer 25
•
Depuis la mise en
place du premier
Plan cancer, une
sagée par un groupe de spécialistes de l’établisse- attention toute
ment lors d’une réunion de concertation pluridis- particulière
ciplinaire (RCP, voir plus loin). Dans la foulée, une est portée à
« consultation soignante » est proposée : elle est l'accompagnement
généralement assurée par un infirmier qui écoute du patient tout au
le patient et/ou ses proches afin de répondre à leurs long de sa prise en
interrogations et leurs inquiétudes. Ce moment charge médicale.
permet d’aborder concrètement le déroulement
des différentes étapes du traitement et d’évoquer
les démarches administratives à réaliser. Si le patient le souhaite, il peut
demander à rencontrer d’autres professionnels : assistant social, psy-
cho-oncologue, diététicien…
L’équipe soignante
• L’anatomo-pathologiste est un médecin qui analyse les biopsies à partir
desquelles sont établis le diagnostic initial de la maladie, puis d’éventuels
bilans de son évolution.
• Le cancérologue ou oncologue est un médecin spécialiste du cancer. Il peut
être chirurgien oncologue, radiothérapeute oncologue ou encore oncologue
médical selon son domaine d’expertise thérapeutique
(chirurgie, radiothérapie ou traitements médicamenteux).
• Le radiologue est un médecin spécialiste des techniques
L'équipe soignante d’imagerie et de l’interprétation de leurs résultats.
regroupe de • L’infirmier est en charge des soins, de l’administration
nombreux des traitements et de la surveillance des malades.
professionnels • Le kinésithérapeute réalise des actes manuels ou uti-
médicaux et
lise des appareils pour favoriser le mouvement et/ou la
paramédicaux.
rééducation de certaines parties du corps qui peuvent
être atteintes durant la maladie.
• L’ergothérapeute favorise la réadaptation du patient
Le cancérologue ou
oncologue est un à ses activités habituelles, qu’elles soient personnelles
médecin spécialiste et/ou professionnelles. Il propose l’adaptation physique
du cancer.
du patient ou l’adaptation technique de son environne-
ment (habitat, travail…) pour réduire l’impact de la mala-
die sur les habitudes de vie.
• Le nutritionniste est un médecin spécialisé en nutrition. Il propose une prise en
charge nutritionnelle pour prévenir ou traiter certaines difficultés : amaigris-
sement, perte d'appétit … Il travaille étroitement avec les diététiciens, qui sont
des spécialistes non-médecin de la nutrition et qui se chargent essentiellement
des bilans, du conseil et des suivis des préconisations du nutritionniste.
Le cancer 27
•
Le soutien psychologique
La maladie et son traitement ont un impact majeur sur la qualité de vie et
sur le psychisme : les inquiétudes prédominent souvent. Pour y remédier,
ceux qui en éprouvent le besoin peuvent accéder à un soutien psycholo-
gique. S’il ne lui est pas proposé d’emblée, le patient ne doit pas hésiter à
s’informer auprès de l’équipe soignante. Il pourra ainsi rencontrer deux
types de professionnels.
• Le psychologue est un professionnel non médecin. Il est présent pour
entendre et parler des souffrances, angoisses ou inquiétudes que peut en-
gendrer la maladie chez les patients atteints de cancer. Il soutient aussi leurs
proches. En cancérologie, il s’agit souvent de psychologues spécialisés dans
les difficultés liées à la maladie tumorale. On les appelle psycho-oncologues.
Si les difficultés rencontrées relèvent d’un traitement spécifique (thérapie
cognitivo-comportementale, traitement médicamenteux), le patient peut
être orienté vers un psychiatre.
• Le psychiatre est un médecin spécialisé dans les troubles de l’humeur :
anxiété, dépression… Il peut diagnostiquer et prendre en charge ces affec-
tions, par un soutien psychothérapique ou médicamenteux, lorsqu’elles per-
turbent significativement la vie du malade.
La décision du choix
du traitement est prise
d'un commun accord
entre le médecin
et le patient.
©Burger/Phanie
Des lieux d'information sont
souvent implantés dans
les hôpitaux et permettent
au patient de s'informer et
d'échanger sur sa maladie.
©Burger/Phanie
Les Espaces
de Rencontres et d’Information (ERI)
L’assistance sociale
Le cancer perturbe généralement un ou plusieurs aspects pratiques de la vie
professionnelle ou personnelle et peut alors engendrer la nécessité de conduire
certaines démarches administratives. L’assistant(e) social(e) est un interlocu-
teur privilégié pour évoquer ces problèmes et mettre en place des solutions.
Il est possible de consulter un(e) assistant(e) social(e) lorsque la maladie pose
un problème professionnel, financier, ou lorsque la vie quotidienne est pertur-
bée par la maladie (courses, garde des enfants…). Ces professionnels orientent
le patient et/ou ses proches vers les services appropriés et peuvent les aider à
conduire les démarches nécessaires.
Un(e) assistant(e) social(e) est souvent présent(e) au sein des centres hospi-
taliers. Il est aussi possible de se rapprocher d’autres structures, comme les
Caisses d’allocations familiales, les Centres communaux d’action sociale
(CCAS) ou les associations d’aide aux malades, qui proposent des services
d’assistance sociale.
La chirurgie
Le traitement des cancers par chirurgie consiste à retirer la tumeur. On parle
d’exérèse ou de résection. Elle est utilisée dans environ 80 % des cas : sa vi-
sée est curative (lorsqu’elle permet de retirer 100 % des cellules tumorales).
Mais elle peut également être réalisée à visée diagnostique (le tissu retiré est
La radiothérapie
La radiothérapie se fonde sur l’utilisation de rayons ionisants dont la forte
énergie permet de détruire les cellules cancéreuses. Deux types de radiothé-
rapie existent : la radiothérapie externe et la radiothérapie interne (ou cu-
riethérapie). En cas de radiothérapie externe, les rayons thérapeutiques sont
émis par une source externe placée au regard de la lésion. Ils traversent la
peau du patient pour atteindre leur objectif. Lors d’une radiothérapie interne,
les rayonnements sont émis par une source qui est introduite sur le site même
de la tumeur. Il s’agit en règle générale de billes, de microsphères ou de fils
composés d’iridium ou de césium radioactif.
La chimiothérapie
La chimiothérapie passe par l’administration de médicaments dits « cyto-
toxiques » qui vont détruire les cellules tumorales. Ces médicaments peuvent
agir sur différents processus impliqués dans la multiplication des cellules.
Un protocole de chimiothérapie fait souvent appel à une association de plu-
sieurs médicaments qui agissent sur ces différents processus. Ils sont admi-
nistrés quotidiennement ou par cures, avec une fréquence variable.
Chaque cure consiste à traiter le patient pendant plusieurs jours, puis à observer
une période de repos durant laquelle les cellules saines peuvent se régénérer.
L’hormonothérapie
La croissance de certains cancers est favorisée par les hormones sexuelles pro-
duites par l’organisme : ainsi, certaines tumeurs du sein ou de l’utérus croissent
sous l’action des œstrogènes ou de la progestérone, et certains cancers de la
prostate progressent sous l’action de la testostérone. Les hormones sexuelles
agissent sur les cellules tumorales en se fixant à leur surface au niveau de
récepteurs spécifiques. Les médicaments d’hormonothérapie bloquent la syn-
thèse de ces hormones ou empêchent leur fixation aux récepteurs.
Avant de démarrer un traitement par hormonothérapie, les médecins
L’immunothérapie
L’immunothérapie regroupe un ensemble de stratégies visant à mobiliser ou
à renforcer les défenses immunitaires des patients de manière à ce qu’elles
s’attaquent aux cellules tumorales. L’immunothérapie dite « non spécifique »
se fonde sur l’administration de molécules (comme des cytokines) qui vont
moduler l’activité globale du système immunitaire.
L’immunothérapie « spécifique » correspond le plus souvent à ce que l’on
nomme aussi « vaccination thérapeutique ». Elle consiste à « apprendre » aux
cellules du système immunitaire du patient à reconnaître et à détruire les
cellules tumorales présentes dans l’organisme. Cette dernière approche est
encore largement expérimentale.
Le cancer 33
•
La greffe
La greffe de moelle osseuse (ou de cellules souches) est un traitement qui
consiste à remplacer la moelle osseuse du patient par une moelle ne présen-
tant pas de cellule anormale. Elle est utilisée pour le traitement de leucémies
et de lymphomes.
Pour en savoir plus sur ces traitements, consultez notre brochure « Les traitements »
À l’issue du traitement
•
Après plusieurs mois de traitement, le malade peut être déstabilisé parce que
le rythme de vie imposé par la prise en charge de sa maladie prend fin. Il lui
faut souvent quelques semaines pour retrouver un nouveau rythme.
Le soutien des proches et des soignants reste alors important, pour retrouver la
confiance et l’équilibre dans cette nouvelle étape de la vie.
Qu’est-ce que
la recherche
en cancérologie ?
En permettant de mieux comprendre la maladie et ses mécanismes
biologiques, la recherche a récemment conduit à la réalisation d’importants
progrès en matière de prévention et de traitement des cancers. Ces progrès
ont conduit à une diminution importante de la mortalité associée au cancer.
Toutefois, de nombreuses découvertes restent à faire. Les interactions entre
la recherche fondamentale, la recherche de transfert et la recherche clinique
sont indispensables pour des avancées significatives.
L’organisation de la recherche
•
La recherche fondamentale
La recherche fondamentale en cancérologie vise à comprendre l’ensemble
des mécanismes impliqués dans la naissance et la croissance des tumeurs.
En décryptant le fonctionnement d’une cellule cancéreuse, en le comparant à
celui d’une cellule normale, les chercheurs peuvent identifier des processus qui
ont un rôle crucial dans le développement de la maladie. Ces clés sont autant
de cibles contre lesquelles des médicaments peuvent ensuite être développés.
En pratique, cette recherche est essentiellement conduite dans les orga-
nismes publics de recherche (Inserm, CNRS, universités). Elle est financée par
les pouvoirs publics, mais aussi par de nombreuses fondations ou associa-
tions pour la recherche, comme la Fondation ARC.
La recherche de transfert
La recherche de transfert, ou recherche translationnelle, permet d’accélé-
rer les progrès thérapeutiques en rapprochant les acteurs de la recherche
fondamentale et ceux de la recherche clinique. Elle passe essentiellement
Le cancer 37
•
La recherche clinique
La recherche clinique est une recherche appliquée. Elle ne vise pas à com-
prendre des phénomènes biologiques mais cherche à évaluer la sécurité et
l’efficacité de nouveaux traitements ou de nouvelles méthodes diagnostiques.
Lorsqu’un médicament semble prometteur pour lutter contre la maladie,
quatre phases d’essais cliniques doivent être successivement conduites.
L’ensemble du processus est nécessaire pour vérifier que la nouvelle molé-
cule présente une efficacité suffisante et une tolérance acceptable.
Les effets observés au cours de cette recherche clinique peuvent servir à la
recherche fondamentale pour découvrir de nouveaux mécanismes d’action
des médicaments et de résistances.
Favoriser les
passerelles entre les
différentes recherches
©Hpa-Voisin/Phanie
de nombreuses autres
petites molécules antitumorales
Mieux comprendre
les mécanismes des
cellules cancéreuses
permet de développer
de nouvelles stratégies
©Inserm
thérapeutiques.
Le cancer 43
•
Les
contacts
L’Institut national du cancer Les centres de lutte
(INCa) contre le cancer
est une agence nationale sanitaire et scien- assurent des missions de soins, de re-
tifique qui fédère l’ensemble des acteurs cherche et d’enseignement, avec la vo-
de la lutte contre le cancer en France. lonté permanente d’accroître la qualité
Elle propose via son site Internet de nom- et l’accessibilité aux soins. Constituant un
breuses ressources pour les malades et leurs réseau à la fois régional et national, ces
proches dont : centres sont porteurs d’un modèle de prise
en charge globale et multi-disciplinaire
• Une ligne téléphonique d’information des personnes atteintes d’un cancer.
et d’orientation www.unicancer.fr
0810 810 821
(prix d'un appel local), du lundi au ARCAGY
vendredi de 9h à 19h et le samedi de propose sur son site Internet de nombreux
9h à 14h. dossiers d'information sur les cancers.
www.infocancer.org
• Un annuaire des associations de lutte
contre le cancer en France
www.e-cancer.fr/cancerinfo/ressources
-utiles/associations Les lignes téléphoniques
pour s’informer sur les droits
• Un annuaire des lieux d’information sur des malades
les cancers
www.e-cancer.fr/cancerinfo/resources Santé Info Droits
-utiles/lieux-dinfo/espaces-cancer-info 0 810 004 333
(prix d’un appel local depuis un poste fixe)
Hopital.fr
est un portail d’information grand public sur
l’hôpital. Il propose notamment un annuaire
pour identifier un établissement, un service,
une consultation ou un médecin dans une
région, un département ou une ville.
www.hopital.fr
vaincre
le cancer
grâce à
la recherche
de la Fondation ARC
tion
cré PANT
é su ÉQUI
r ON VA
E 28 LENC
7C E QU
AD
RI
CYAN
100
% MA
GENT
A 90
%
ELSEVIER
MASSON
Des
• Le cancer colorectal
• Les cancers de la peau
informer
• Les cancers de l’utérus
• Les cancers du cerveau
iteme nt • Les cancers du foie
es gratu
disponibl • Les cancers du pancréas
• Les cancers du poumon
tion ARC : • Les cancers du rein
S ur le si te de la Fonda
> • Les cancers du sein
tion-arc.org
www.fonda • Les cancers ORL
hone :
> Par télép • Les cancers professionnels
5 8 99
01 45 59 • Les examens de dépistage
et de diagnostic
:
> Par mail
@fond ation-arc.org • Les leucémies de l’adulte
publications • Les leucémies de l’enfant
suivante :
Pa r co ur rie r à l’adresse • Les soins palliatifs
> recherche
RC pour la
Fondation A • Les traitements
sur le cancer 0003
• L’oncogériatrie
ôquet – BP 9
9 rue Guy M • Tabac et cancer
JUIF cedex
94803 VILLE
Les fiches
• Avoir un enfant après un cancer
• Combattre les métastases
• Participer à un essai clinique en oncologie
• Soigner un cancer par hormonothérapie
1er tirage : juin 2013 - Compédit Beauregard. Conception éditoriale & Création graphique
Incidence
Nombre de nouveaux cas d'une maladie par an et pour une
population donnée.
Leucémie
Cancer du sang.
Lymphatique
Se rapporte à la lymphe, liquide physiologique qui joue un rôle
central dans les défenses immunitaires de l’organisme.
Marqueur tumoral
Molécule spécifique des cellules tumorales, pouvant être ca-
ractérisée à leur surface ou dosée dans le sang ou l’urine.
Mélanome
Tumeur issue d’un « mélanocyte », cellule de l’épiderme.
Moelle osseuse
Ensemble de cellules contenues dans les os plats du corps
(bassin, sternum…) où se forment les globules rouges, globules
blancs et plaquettes.
Mutation
Modification aléatoire et définitive dans la structure de l’ADN
qui peut modifier la fonction d’un gène et l’empêcher de fonc-
tionner normalement.
Néoangiogenèse
Processus de constitution de nouveaux vaisseaux sanguins
destinés à nourrir la tumeur.
Polype
Petite tumeur bénigne située sur la muqueuse d’une cavité na-
turelle du corps, le plus souvent sur celle du côlon, du rectum
ou de l’utérus.
Progestérone
Hormone femelle produite par le corps jaune de l’ovaire pen-
dant la seconde phase du cycle et pendant la grossesse.
Testostérone
Hormone mâle sécrétée par les testicules.
Tissu conjonctif
Tissu constitué de fibres et de cellules.
Le
e
lexiqu
Activité métabolique
Ensemble des réactions conduisant à la production d’éner-
gie et à la synthèse de différents constituants nécessaires au
fonctionnement de la cellule.
ADN (Acide désoxyribonucléique)
Longue structure en double hélice qui renferme la totalité des
informations génétiques héréditaires d’un individu.
Anatomo-pathologiste
Médecin spécialisé dans le diagnostic des maladies à partir de
l'examen au microscope des cellules et tissus prélevés dans
l'organisme.
Antigène
Substance naturelle ou étrangère à l'organisme capable de
déclencher une réponse immunitaire visant à l'éliminer. Il
s'agit le plus souvent de protéines ou de peptides (fragments
de protéines).
Apoptose
Mort programmée des cellules de l’organisme.
Biopsie
Prélèvement d’un fragment de tissu afin de l’examiner au mi-
croscope pour rechercher d’éventuelles cellules cancéreuses
et ainsi établir un diagnostic.
Condylome
Excroissance de muqueuse d'origine virale (région génitale ou
anale).
Cellule souche
Cellule indifférenciée ayant la capacité de se diviser à l’iden-
tique de manière indéfinie et de produire des cellules différen-
ciées.
Différenciation cellulaire
Processus biologique qui conduit une cellule à se spécialiser
dans une fonction particulière (transmettre l’influx nerveux
pour un neurone, se contracter pour une cellule musculaire…).
épithélium
Tissu de revêtement interne ou externe de certains organes.
œstrogène
Hormone féminine sécrétée par les ovaires.
Gène
Élément du chromosome qui transmet les caractéristiques
héréditaires.
Hormone
Messager chimique qui agit, à distance de là où il est fabri-
qué par le corps, en se fixant à des récepteurs spécifiques.
Certaines hormones influent sur la croissance cellulaire.