Analyse Des Erreurs Des Élèves

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– maîtrise 

des connaissances (déclaratives et procédurales)
disponibilité   des   connaissances   (capacité   à   les   mobiliser   à   bon   escient,   à   les 
L'analyse des erreurs des élèves

réinvestir,...)
– capacités   logiques,   raisonnement   (gestion   des   données,   conduite   d'une 
procédure,...)
Renforcement, retour sur des étapes antérieures, décomposition en étapes supplémentaires 
I.  Les erreurs et chacun d'entre nous  « plus simples ».
•  Conception socio­constructive  : Erreur = expression d'une forme de connaissance.
« L'erreur n'est pas seulement l'effet de l'ignorance, de l'incertitude, du hasard, que l'on croie 
• Derrière chaque erreur, il y a des « connaissances » :
dans   les   théories   empiristes   ou   béhavioristes   de   l'apprentissage,   mais   l'effet   d'une 
– connaissances conceptuelles : connaissances sur les concepts en jeu, reconnues ou 
connaissance antérieure, qui avait son intérêt, ses succès, mais qui, maintenant, se révèle 
non par la communauté scientifique = « conception ».
fausse   ou   simplement   inadaptée.   Les   erreurs   de   ce   type   ne   sont   pas   arratiques   et 
– connaissances sociales : utiles dans le cas d'énoncé de problème renvoyant à un 
imprévisibles, elles sont constituées en obstacles. Aussi bien dans le fonctionnement du maître 
vécu social.
que dans celui de l'élève, l'erreur est constitutive du sens de la connaissance acquise. » (G. 
– connaissances contextuelles : « règles du contrat didactique ».
Brousseau,   « Les   obstacles   épistémologiques   et   les   problèmes   en   mathématiques »,   in 
• Lorsque le résultat est en contradiction avec le sien, on cherche à remettre en cause le résultat 
Recherches en didactique des mathématiques, La Pensée Sauvage, 1983).
contradictoire et non le sien (soit la procédure, soit les connaissances sous­jacentes).
Il faut expliciter la procédure qu'il a mise en place :
• Lorsqu'on   n'arrive   pas   à   remettre   en   cause   un   résultat   contradictoire   =>   phase   de 
– conceptions que les élèves se sont construites des concepts en jeu dans le problème.
destabilisation, « conflit cognitif interne »:
– règles du contrat didactique.
– on remet en cause le résultat contradictoire.
– représentation que l'élève s'est construite de l'énoncé.
– on se remet en cause en tant qu'utilisateur des mathématiques.
– limitations du sujet.
– on remet en cause son propre résultat.

Conseil   méthodologique   :  Pour   l'épreuve   du   concours,   dans   le   cadre   de 


II.  Les erreurs des élèves  l'analyse de production d'élèves, il est souhaitable de s'appuyer sur une approche 
socio­constructiviste et donc, dans la mesure du possible, d'éviter de se limiter à 
dire : « L'élève n'a pas compris, l'élève n'a pas vu... »
A.  Analyser les erreurs des élèves 

L'analyse est fonction de notre conception de l'apprentissage. « Comment nos élèves apprennent­ 1.  Les conceptions de l'élève 
ils ? »
a.  Définition du terme «    conception    » 
Le dispositif de re­médiation est fonction de notre conception de l'enseignement. « Qu'est­ce qui doit 
caractériser les activités que je propose à des élèves pour faciliter l'apprentissage ? » Conception = ensemble des connaissances locales (correctes ou non) qui sont attribuées à l'élève et 
qui permettent d'expliquer son fonctionnement réel, ses conduites, ses procédures, ses réponses par 
•  Conception transmissive  : erreur = manque. L'élève n'a pas acquis les savoirs ou savoir­faire  rapport à une tâche donnée. Modélisation, hypothèse qui sont faites par le chercheur. Permet de 
nécessaires. Responsabilité renvoyée à l'élève. prédire certaines des erreurs. Réseau d'erreurs compatibles avec une même conception.
Encourager l'élève à travailler, recommencer les explications, propos de nouveaux exercices. Certaines   conceptions   ont   une   grande   stabilité   (résistent   aux   tentatives   de   modification)   => 
•  Conception «    béhavioriste    »  : différents types et niveaux d'erreurs : obstacles.

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– manque de procédures automatisées.
b.  Les origines des conceptions des élèves  – maintien du sujet sur des algorithmes coûteux.
– manque de « faits » disponibles en mémoires à long terme.
–  Obstacle   épistémologique   :   constitutives   de   la   connaissance   elle­même,  histoire   de   la 
connaissance.
–  Obstacle didactique   : lié au dispositif d'enseignement (cadre du découpage opéré dans le  Conseil   méthodologique  :  Dans   l'épreuve   du   concours,   cette   notion   est   à 
utiliser avec prudence. Si vous pensez qu'une erreur peut avoir comme origine un 
savoir ou du choix des situations).
phénomène de surcharge cognitive, expliquez ce qui peut être à l'origine de cette 
surcharge   :   quelle   procédure   n'est   pas   automatisée,   en   quoi   l'élève   doit   gérer 
2.  Les règles du contrat didactique  simultanément plusieurs activités...

« Ensemble  des   comportements   de   l'enseignant   qui   sont   attendus   de   l'élève   et   ensemble  des  
comportements de l'élève qui sont attendus de l'enseignant. Le contrat est donc ce qui détermine   b.  D'autres limitations 
explicitement pour une petite part, mais surtout implicitement, ce que chaque partenaire va avoir à   • Représentation   que   l'élève   a   des   mathématiques  :   désirer   inconsciemment  échouer   en 
gérer et dont il sera, d'une manière ou d'une autre, comptable devant l'autre. » (G. Brousseau)  maths.
Règles, en grande partie implicites, valables pour un type de tâches déterminé et perçues par l'élève  • Représentation  que l'élève a  de lui­même comme mathématicien  :    face  à une  même 
comme des constantes repérées au fil des activités qui lui sont soumises. situation, un élève qui a une relation au savoir « positive » va profiter de son erreur tandis qu'un 
• Erreurs comme des obstacles à une représentation correcte de la tâche demandée. élève qui se considère comme « mauvais » va se trouver conforté dans son jugement.
• Erreurs à la suite de la non­appropriation des règles spécifiques à une activité donnée. • Représentation que l'élève a de l'école.
• Rapport de l'élève au savoir  : énorme différence qu'il y a entre des élèves qui viennent à 
Conseil méthodologique : Pour le concours, il est indispensable, lorsque vous  l'école de façon plus ou moins contrainte et ceux qui y viennent pour apprendre des savoirs, 
estimez qu'une erreur peut avoir comme origine une règle du contrat didactique, de  des savoir­faire ...
bien préciser quelle est cette règle. Ne pas se contenter d'écrire «  l'erreur est dur à  • Lenteur dans le travail : défaut d'habileté manuelle, manque d'organisation...
un problème de contrat didactique ».
• Problèmes d'ordre psycho­affectif : réussit en situation ordinaire mais échoue aux contrôles.
• Capacités métacognitives.
3.  La représentation que l'élève s'est construite de l'énoncé  • Difficulté à « sortir du cadre ».
• Capacités   non   spécifiquement   mathématiques  :   défaillances  dans   les   domaines   de   la 
Représentation erronée d'un énonce => résultat faux. Souvent due à des difficultés de lecture.
lecture, de l'expression écrite ou orale, de la connaissance sur le monde, des expériences 
sociales...
4.  Les limitations du sujet 
a.  La surcharge cognitive  Conseil méthodologique : Hormis la surcharge cognitive qui peut être avancée 
pour analyser  certaines  erreurs d'élèves,  les  autres limitations du  sujet  n'ont, en 
Deux types de mémoire :
général, pas à être citées pour l'épreuve du concours.
– mémoire permanente : très grande capacité, durable, information pas facilement récupérable.
– mémoire de travail  : limitation de capacité (faible empan mnésique) et de durée (stockage 
transitoire, effacement rapide des informations). B.  Les dispositifs de re­médiation 
« Charge mentale de travail » pouvant devenir excessive :
• Remède apporté depuis l'extérieur à l'élève.
– gestion simultanée de plusieurs activités.
• Deux types de connaissances :

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– nouvelles,   en   train   d'être   construites.   L'erreur   et   sa   prise  de   conscience   peuvent   être   un  Conseil méthodologique : Si, au concours, une question est posée concernant 
moment de l'apprentissage. Pas de re­médiation. la mise en place de dispositifs de re­médiation, il faut évidemment commencer par 
– anciennes, l'apprentissage n'a pas été complètement réussi => re­médiation. analyser l'erreur et, ensuite, il est préférable de s'appuyer sur une approche socio­
Avant de lancer un dispositif de re­médiation, il faut valider les hypothèses faites dans le cadre de  constructiviste de l'apprentissage.
l'analyse des erreurs (interroger l'élève pour expliciter les procédures utilisées).

1.  Re­médiation dans le cas d'erreurs liées aux conceptions de  
l'élève par rapport à un concept donné
• Aider l'élève à expliciter la procédure qu'il a mise en place.
• Aider l'élève à prendre conscience de l'insuffisance de ses conceptions (contradiction entre une 
anticipation et un démenti, apporté par les autres ou par les milieu lui­même).
• Aider l'élève à (re)construire une conception nouvelle.

2.  Re­médiation dans le cas d'erreurs liées à des règles du contrat  
didactique
• Erreurs liées à des règles trop bien appropriées :
– Recencer les réponses des élèves et comparer.
– Expliciter   les   procédures   (par   les   élèves).   Débat   entre   les   élèves.   L'enseignant 
tranche en apportant une nouvelles règle au contrat.
• Erreurs liées au non respect de règles du contrat : s'approprier les critères de réussite d'une 
tâche.
– Préciser les critères de réussite de la tâche (rédaction correcte de la solution, par 
exemple...).
– Monter   les   rédactions   d'élèves   dans   lesquelles   les   critères   ne   sont   pas   tous 
respectés et soumettre le montage à la critique des élèves (« ce qui va », « ce qui ne 
va pas »). Mise en commun et l'enseignant donne son point de vue.

3.  Re­médiation dans le cas d'erreurs liées aux limitations de l'élève 
L'empan mnésique ne peut être que difficilement amélioré => alléger la charge de travail en aidant 
les élèves à se construire des automatismes (techniques opératoires, reconnaissance de figures 
géométriques, lecture...) ou à mieux organiser leur travail.
Entraînement   régulier,   progressif   et   systématique.   L'enseignement   n'est   pas   que   la   seule 
d'acquisition d'automatismes mais certains sont incontournables.

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