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« Je ne comprends pas pourquoi il réagit comme ça, je

n’arrive pas à l’apaiser dans les moments de crise ! »

Ahhh les émotions ! Souvent jugées négativement : « elle est trop émotionnelle », « Arrête d’être en
colère, de pleurer », etc… les émotions sont pourtant naturelles et inévitables.

Pour Isabelle Filliozat, une émotion “c'est une réaction physiologique de l'organisme, face à une
sollicitation d’adaptation”.

Quand une émotion s’allume en nous, c’est comme une ampoule qui s’allume sur un tableau de bord
pour nous montrer le mouvement qui s’active à l'intérieur de nous :

 la peur nous prévient d’une situation dangereuse,


 la colère nous pousse à nous affirmer et à demander réparation,
 la joie nous fait avancer, ouvre le cœur…

Il n’existe pas de bonne ou mauvaise émotion, des émotions à encourager et d’autres à réprimer.
Toutes les émotions ont un sens et une fonction régulatrice de l’organisme !

Une émotion dure quelques minutes et se déploie en trois temps :

1. la charge : nous captons des informations par le biais de nos sens, qui vont provoquer
l’émotion,
2. la tension : l’émotion guide l’organisme vers une réaction appropriée qui se manifeste par
des sensations corporelles (mâchoires contractées, cœur qui bat vite et fort, frissons, boule au
ventre, etc.),
3. la décharge : l’émotion s’exprime, se libère (par un cri, rire, bâillements, soupirs…).

Pour comprendre ce qui se passe pour notre enfant, il est important de ne pas confondre l'émotion et
le sentiment… même s'ils sont intimement liés.

Le sentiment est une partie du processus émotionnel; les émotions nous font vivre toutes sortes
de sentiments.
Par exemple, si un enfant a eu peur (émotion) d'un chien qui lui a aboyé dessus, il pourrait par la suite
développer un sentiment de panique à la seule vue d’un chien.

Le sentiment, c’est l'interprétation que nous faisons d'une situation : sentiment d'être
détendu(e), ravi(e), enthousiaste, calme... ou alors sentiment d’être agacé(e), frustré(e), énervé(e),
etc...

Les émotions sont universelles (la joie, la surprise, la peur, la colère, le dégoût et la tristesse).
Mais les sentiments et nos réactions émotionnelles sont subjectives : elles sont une
interprétation mentale construite en fonction de notre personnalité, de notre vécu, de notre
éducation…

Attention, certaines réactions émotionnelles peuvent être tronquées. Isabelle Filliozat les appelle les
émotions réprimées.
Si l’enfant n’exprime pas l’émotion qu’il a vécue, c'est-à-dire quand la phase de décharge ne se fait
pas, il reste dans la phase tension.
Il a besoin d’apprendre à décharger son émotion, pour traverser les moments difficiles de la vie sans
les accumuler ou les cristalliser à l’intérieur de lui.

C’est le cas par exemple quand notre enfant ...

Copyright 2022 Isabelle Filliozat / Editions Les Supers Parents


La Situation Problématique :
Arrive en pleurs de l’école : « Paul m’a dit que j’étais nul devant tous les copains ! »

La Réaction Réflexe :
Dans ces moments-là, nous sommes bien souvent tentés de prendre en charge le problème :

 en tentant un cours de philosophie : « Ne l'écoute pas, il y a des idiots partout… »,


 en essayant de le rassurer « tu exagères, ce n’est pas si grave»,
 en lui donnant des conseils judicieux : « tu devrais… »,
 en le culpabilisant : « Qu’est-ce que tu lui avais fait ? Tu as dû le chercher encore ! »

Devant ces réactions, l’enfant se ferme, devient agressif : plus nous cherchons à le consoler ou à
résoudre son problème, plus il se sent incompris, jugé.
Et peu à peu, il cessera de nous montrer ses souffrances, de nous parler de ses soucis,
puisqu'au lieu de l'aider, nous l’enfonçons encore plus.

Notre objectif :
L'écouter et le guider pour qu'il apprenne à nommer ses sentiments.

La nouvelle attitude proposée par Isabelle Filliozat :


Dans la grande majorité des cas, notre enfant a juste besoin d’empathie. C’est elle qui va nourrir sa
confiance en lui ! Écouté, reconnu, compris, il se sent plus solide, plus apte à traverser l’épreuve qu'il
est en train de vivre.

Nous pouvons l'aider à nommer ses sentiments, l'inviter à regarder la situation autrement, en
manifestant notre empathie.

Attention cependant à nommer juste ce que vous voyez et à ne pas faire d’interprétation personnelle :

 « Ça fait mal de se faire charrier par un copain devant les autres… »,


 « Et toi, tu en penses quoi de ce qu’il a dit ? »,
 « Tu crois que c’est vrai ?»,
 « Et tes autres copains ils ont dit quoi ? »,
 « Oui moi aussi je sens mon ventre se crisper dans ce genre de situation… »

Exemple personnel de Camille et Olivier :


Olivier : « C'est un travail encore souvent compliqué pour moi d'accompagner nos enfants à nommer
leurs sentiments. J’ai été tellement conditionné à ne pas pleurer, à ne pas m'attarder sur mes propres
sentiments, qu'il m'est souvent difficile de poser les mots justes.
Pourtant cette façon empathique de communiquer, en se branchant au cœur, plutôt que de chercher
des solutions toutes faites avec sa tête, est beaucoup plus efficace. Elle va vraiment permettre de se
sentir reconnu par l'autre, considéré, important, tout en mettant en valeur les ressources personnelles
de chacun. Alors ce nouvel apprentissage vaut le coup ! ».

Camille : « Dans certaines situations, nous pouvons avoir besoin d'aide, de l'intervention d'une tierce
personne. Parfois, notre enfant n'ose pas nous dire certaines choses.
Je me rappelle de ce moment où Lou était souvent triste, « sans raison apparente », puisque selon

Copyright 2022 Isabelle Filliozat / Editions Les Supers Parents


ses dires elle n'avait pas de problème, tout allait bien. Comme son corps a tendance à vite exprimer
ses émotions réprimées, je l'ai amenée chez notre médecin pour « une angine ».
Elle m'a rapidement demandé, très gentiment, de sortir de la pièce pour pouvoir parler seule avec
Lou. Quand je suis revenue, Lou avait retrouvé son visage coloré et souriant. « Ça va mieux maman,
je suis guérie ! ». Et avec les encouragements et le soutien du docteur, elle a pu me dire : « Tu sais,
en fait j'étais très triste que Lana ne vienne pas à mon anniversaire. Mais comme vous vous êtes
donné beaucoup de mal avec papa pour me faire une super fête… je n'ai pas osé vous le dire. Je ne
voulais pas vous faire mal au cœur».
Je m'étais imaginée beaucoup de raisons à son mal-être, mais pas celle-là ! Finalement plus
j'insistais, plus je m'inquiétais, plus elle avait peur de me blesser...
Parfois on tourne un peu en rond, on n'ose pas parler à la personne qui partage notre vie, mais nous
pouvons nous confier à une tierce personne. Si vous sentez que l'expression des sentiments ne peut
se faire à la maison, que votre enfant reste bloqué sur une situation, surtout n'hésitez pas à
demander l'aide d'un(e) ami(e), d’un médecin, psychologue...».

Pour résumer :
La prochaine fois que votre enfant vit un moment difficile, manifestez-lui votre empathie !
Prenez le temps de l'écouter et de l'aider à nommer ses sentiments.

Comme toujours, nous vous invitons à tester cette nouvelle attitude… et à nous faire part de vos
expériences.

Copyright 2022 Isabelle Filliozat / Editions Les Supers Parents

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