2 Cours de Droit Polytechnique CHAPITRE 4 - 2

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 13

DROIT POUR INGENIEUR

DROIT DU TRAVAIL

SSH720 Droit pour ingénieur


Le droit du travail
Chapitre5:Le travail dans l’entreprise

L’entreprise constitue le lieu où s’exécute le contrat de travail. C’est également le


lieuoù le salarié passe la totalité de sa carrière professionnelle.
Donc toute la réglementation du travail y trouve son champ d’application.
Toutefois, dans un souci de simplification seuls deux points seront traités à savoir :
- La durée du travail
- La rémunération.

Section I : La durée de travail.


Au Maroc jusqu’en 1926 il n’existait aucune disposition légale en la matière. Le
dahir du 13 juillet 1926 limita la durée du travail à 10 heures par jour coupée d’un
repos obligatoire minimum d’une heure. Plus tard, un autre dahir du 18 juin 1936
institua la semaine de 48 heures. Ce dahir est toujours en vigueur. Il s’applique
notamment aux établissements industriels et commerciaux.
Le droit du travail
§ I La durée légale du travail.
A- Le régime juridique.
La réglementation du travail au Maroc pose deux règles générales :
Dans les établissements industriels et commerciaux, la durée du travail effectif des
ouvriers et employés de l’un et l’autre sexe de tout âge ne peut excéder.
- Soit 8 heures par jour, ou 48 heures par semaine ou 2496 heures par an.
- Soit 48 heures par semaine avec répartition sur 6 jours avec maximum de 9 heures
par jour, ou sur 5 jours, avec maximum de 10 heures par jour.

B- Le repos hebdomadaire
Il est réglementé par le dahir du 2 juillet 1947. Le repos hebdomadaire au Maroc est
régit par les principes suivants :
- Il est interdit d’occuper un même travailleur plus de six jours par semaine.
- Le repos hebdomadaire doit avoir une durée minimum de 24 heures consécutives
calculées de minuit sauf le cas des usines à service continus.
Le droit du travail
- Le repos hebdomadaire peut être accordé le vendredi, le samedi, le dimanche ou
le jour du souk à tout le personnel d’un même établissements d’un même chantier.
Mais tous les établissements ne peuvent donner le repos le même jour, notamment
ceux qui sont en permanence à la disposition du public (hôpitaux, établissements de
vente, établissements de spectacles, débits de tabacs, etc…).
Le repos du personnel peut être suspendu, sous des circonstance diverses, dont
voici les principales:
- Pour l’exécution de travaux urgents dont l’exécution immédiate est nécessaire
pour organiser des mesures de sauvetage, prévenir des accidents imminents ou
réparer des accidents survenus aux installations, aux bâtiments de l’établissement,
un repos compensateur doit être accordé.
Le droit du travail
C- Repos des jours fériés.
La réglementation sur le repos hebdomadaire prévoit également que les
employeurs ne peuvent occuper leur personnel durant les jours de fêtes dont la liste
est déterminée par décret précisant que le repos sera payé.
Le décret 2-79-457 du 26 Ramadan 1399 (20 août 1979) complète le décret n°
262- 101 du 23 Ramadan 1381 (28 février 1962) et fixe la liste des jours fériés
payés dans les entreprises commerciales, industrielles, dans les professions
libérales et dans les exploitations agricoles et forestières. Ces journées sont
chômées et payées : le travailleur reçoit une indemnité égale à la rémunération
qu’il aurait perçu s’il était resté à son poste de travail.
Dans les entreprises dont le fonctionnement est nécessairement continu en raison
de la nature de leur activité ou qui ont adopté le repos hebdomadaire par
roulement, le travail pourra ne pas être interrompu. Dans ce cas, l’employeur doit
verser aux salariés qui travailleront le jour de fête, en sus du salaire correspondant
au travail effectué, une indemnité supplémentaire égale au montant de ce salaire.
Le droit du travail
§ II Le congé annuel payé.
Tout travailleur a droit à un congé annuel d’une durée suffisante pour lui permettre
de se reposer des fatigues et des soucis de son travail. Il est interdit d’occuper un
travailleur durant son congé.
A droit à un congé, tout travailleur qui, dans l’année grégorienne, justifie d’au
moins six mois de services continus et effectifs.
Le droit au congé payé est calculé sur la base d’un jour et demi ouvrable par mois
de services pour les travailleurs âgés de plus de 18 ans.
Les jeunes travailleurs âgés de moins de 18 ans ont droit à deux jours ouvrables
par mois de services effectifs. L’ancienneté dans un établissement ou chez le
même employeur donne droit à un jour et demi ou deux jours de congé
supplémentaire par période de 5 années de service.
Les congés peuvent être fractionnés en deux ou plusieurs périodes par accord
mutuel entre employeur et salarié, mais il faut que l’une des périodes soit d’au
moins égale six jours ouvrables compris entre deux jours de repos hebdomadaire.
Le droit du travail
Section II : La rémunération.
La rémunération ou le salaire apparaît à la fois comme la contrepartie du travail et
de la disponibilité du salarié. C’est une créance alimentaire. En tant que revenu
essentiel et même unique de la grande majorité de travailleurs, c’est le moyen de
subsistance pour eux et leur famille.

§ I Notions de salaire
Au Maroc le régime des salaires est déterminé par trois dahirs essentiels. Celui du 18 juin
1936, du 31 Octobre 1959 et puis d’un dahir portant loi du 30 Août 1975. toute
rémunération se compose essentiellement de deux éléments : le salaire de base ou le salaire
proprement dit et les accessoires du salaire.
C’est la rémunération allouée à un travailleur lié à un employeur par un contrat
individuel de travail. Cette rémunération peut prendre des noms différends selon la nature
du travail fourni : La paye, la solde, les honoraires, le traitement etc…. Pour l’employeur,
le salaire qu’il verse à ses salariés est égal au salaire proprement dit, plus les charges
diverses :
Sécurité sociale, congés payés, prime de transport etc….
Le droit du travail
A- Les formes de salaire.
Le salaire se présente sous plusieurs formes :

1/ Le salaire au temps (à l’heure, à la journée…).


C’est celui qui est perçu par un salarié sans qu’il soit fait référence à une production
qualitativement déterminée. C’est le système le plus répandu et présente l’avantage de
sécurité pour le travailleur. Son inconvénient c’est qu’il n’incite pas à améliorer le
rendement. Il se présente selon deux modalités : en fonction de la nature du travail et du
rang occupé par le travailleur dans la hiérarchie professionnelle. Il peut y avoir salaire
horaire ou mensuel. La mensualisation n’est réservée qu’aux cadres, agents de maîtrise et
aux employés. Elle présente l’avantage sécuritaire dans la mesure ou des journées dans
lesquelles le travail n’est pas effectué seront payées.
2/ Le salaire aux pièces ou au rendement.
C’est la formule la plus simple : salaire pour une pièce multiplié par le nombre de
pièces. Le salaire est exactement proportionnel aux rendements mais les salariés peuvent
être amenés à travailler trop vite ou à se surmener pour gagner davantage. Il est sévèrement
critiqué par les organisations syndicales dès lors qu’il fait naître une concurrence
entre les travailleurs comme il risque de les exposer à toutes les exploitations possibles.
Le droit du travail
3/ salaire au pourcentage.
Pratiqué surtout dans les profession commerciales. Les employés touchent un salaire
fixe, mensuel plus un pourcentage sur les affaires qu’ils traitent. Les représentants du
commerce (V.R.P) perçoivent une rémunération en fonction de la clientèle développée ou
créée.

4/ Salaire au pourboire.
Il est particulier à certaines professions : garçons de café, placeuses de cinéma,
hôtels… Les pourboires ne sont pas versés par l’employeur mais par les clients de celui-ci.
Ils s’ajoutent en tant que complément de salaire de base. De nos jours, ils constituent une
obligation imposée par les usages pour marquer la satisfaction du client à l’égard du service
fourni.

5/ Les majorations.
Au salaire proprement dit s’ajoutent parfois certaines majorations : Heures
supplémentaires, travail de nuit, travail du dimanche, primes diverses (ancienneté,
assiduité, travaux salissants, pénibilité etc…).
Le droit du travail
B- Le montant du salaire
En tant que revenu exclusif du travailleur, le montant du salaire était fixé sous l’empire
du D.O.C. par le principe de l’autonomie de la volonté à la seule condition qu’il soit déterminé ou
susceptible de détermination. Actuellement, l’article 345 du code prévoit que le salaire est fixé par le
principe de la liberté contractuelle entre les parties, ou bien en vertu d’une convention collective avec
le respect du salaire minimum tel qu’il est prévu par un texte réglementaire en fonction du coût de la
vie.
Il est également indiqué que toute discrimination entre les deux sexes en matière de
salaire est interdite lorsque ils font le même travail et ce conformément à un adage « A travail, égal,
salaire égal ».

1/ Le salaire interprofessionnel garanti (SMIG).


Le SMIG est introduit pour la première fois au Maroc par le dahir de 1936 en vue
d’assurer aux travailleurs un minimum vital. L’article 35 définit le SMIG comme étant la valeur
minimale due au travailleur afin d’assurer à ceux qui ont un revenu faible un pouvoir d’achat leur
permettant de suivre l’évolution des niveaux des prix et la contribution dans le
développement économique et social et l’évolution de l’entreprise. Il constitue un seul en
dessous duquel aucun salaire ne peut être payé en dépit e toute convention contraire. Introduit pour la
première fois au Maroc par le dahir de 1936 en vue d’assurer aux travailleurs un minimum vital. Il
s’applique aux activités agricoles et non agricoles.
Le droit du travail
Il est déterminé par un texte réglementaire, après consultation des organisations
professionnelles d’employeurs et des organisations syndicales de salariés les plus représentatives.

Il est calculé dans les activités non agricoles en fonction de la valeur déterminée par voie
réglementaire. On y inclut les pourboires, les compléments de salaire en espèce ou en nature. Les
intérêts en nature ne sont pas prises en compte pour ce calcul dans les activités agricoles.

Le SMIG est calculé dans les activités non agricoles sur la base du salaire horaire de
travail et dans les activités agricoles, le salaire payé en un seul jour.

§ II Le paiement de salaire.
Le salaire est payé en monnaie marocaine malgré toute clause contraire. Des
avantages en nature peuvent être octroyés dans les professions ou dans des entreprises qui y recourent
du fait d’un usage.

A/ Les modalités de paiement


1°/ Le jour et le lieu de paiement
a) Quand le salaire doit-il être payé ?
Le salaire doit être payé au moins deux fois par mois et à 16 jours d’intervalle pour les
ouvriers ; au moins une fois par mois pour les employés.
Le droit du travail
Pour les VRP dans l’industrie et le commerce, au moins une fois tous les trois mois.
Le salarié payé à l’heure, au jour doit avoir son salaire dans les 24 h s’il est licencié et dans les 72 h si
de son gré il à quitté son employeur.

De même, il est interdit de payer le salaire le jour de repos, toutefois il peut être délivre à ce jour pour
les travailleurs du bâtiment ou travaux public lorsque ce temps coïncide avec le jour de souk. Dans ce
cas les intéressés recevront leur dû avant 9 h du matin.

b) Où le salaire doit-il être payé ?


La loi n’impose pas un lieu déterminé pour le paiement du salaire. L’employeur peut
fixer librement les lieux mais sans qu’il puisse causer pour cela un préjudice au travailleur.
Néanmoins, à cette liberté, la loi apporte une restriction. C’est ainsi que le paiement ne peut en
principe avoir lieu dans les débits de boisson ou dans un magasin de vente sauf pour le
personnel de ces établissements.

2°/ Prescription
Lorsque le salaire n’est pas régulièrement payé une action en réclamation du salaire
peut être envisagée. Elle est subordonnée à l’employeur du droit au paiement et à son
exercice avant l’expiration du délai de prescription. A la première condition il faut rappeler
que le salarié n’a droit au salaire que s’il a réalisé le travail.
Le droit du travail
Quant au délai de prescription, l’action en réclamation se prescrit par une année de 365 jours (article
388 DOC). Ce délai commence à courir à partir du jour suivant la dernière journée de la période à
laquelle correspond le salaire dû.

B/ Les justifications du paiement


Deux documents constituent la preuve du paiement le bulletin de paie et le livre de
paie.

1°/ Le bulletin de paie


L’article 370 du code rend obligatoire la délivrance par l’employeur d’un bulletin de
paie. Il s’agit d’un document remis au travailleur lors de chaque versement périodique de
salaire et ayant pour objet de le renseigner sur la manière dont a été calculée sa rémunération en vue
de lui permettre une contestation éventuelle de ce calcul. Il doit obligatoirement contenir des
indications qui seront déterminées par l’autorité gouvernementale chargée de travail.

2°/ Le livre de paie (art. 371 du code)


Il doit obligatoirement être tenu par tout employeur ou son représentant sans chaque
entreprise ou établissement ou dans chaque chantier.
Il doit être conservé pendant 2 ans à compter de la date d’utilisation de ces données.
Le livre de paie ou ces dernières sont à la disposition des agents chargé de l’inspection du travail

Vous aimerez peut-être aussi