Shaykh Abdallah Ibn Abderrahman Abu Boutayn - La Signification D'iqamat Al-Hujja
Shaykh Abdallah Ibn Abderrahman Abu Boutayn - La Signification D'iqamat Al-Hujja
Shaykh Abdallah Ibn Abderrahman Abu Boutayn - La Signification D'iqamat Al-Hujja
Le Cheikh Taqi Dîn (Ibn Taymiyyah) , dans sa réfutation à Ibn Al Bakri, a dit :
"Et c'est pourquoi les gens de la science et de la sunna ne rendaient pas mécréant ceux qui
divergeaient d'eux, même si ces opposants jetaient sur eux la mécréance, parce que le kufr est
un verdict juridique (hukm shar'ih), et il n'appartient pas à l'homme de sanctionner comme il
l'a été lui-même, comme celui qui ment sur ton compte et qui commet l'adultère avec ta
femme, il ne t'appartient pas de mentir sur lui et de commettre l'adultère avec sa femme, ceci
car l'adultère et le mensonge sont illicites dans le droit d'Allah , et il en va de même pour le
takfir (fait de lancer l'anathème) qui est un droit d'Allah , donc ne jette pas la mécréance sauf
sur celui qui a été rendu mécréant par Allah et Son Messager. Aussi, le takfir d'une personne
précise et la permission de le tuer est conditionnée par le fait de lui faire parvenir la preuve
prophétique (Hujjat Nabawiyah) qui rend mécréant celui qui la contredit. Autrement, ce n'est
pas parce qu'une personne a fait preuve d'ignorance envers une chose de la religion qu'elle
devient automatiquement mécréante"
Jusqu'à:
"Et pour ce motif je disais aux Jahmiyah parmi les panthéistes et négateur qui rejettent le fait
que Le Très-Haut se trouve au dessus du trône que: moi, si j'avais étais d'accord avec vous,
je serais mécréant, parce que je sais que votre parole est du kufr, mais, en ce qui vous
concerne, je ne jette pas sur vous l'anathème car vous êtes des ignorants "... etc
La réponse :
Le premier
Que nous ne jetons pas l'anathème sur celui qui nous a déclaré mécréant, et sa parole (à
Cheikh Al Islam ) démontre clairement qu'il est égal qu'il fût victime d'une mauvaise
interprétation ou non. D'autant plus qu'une partie des savants a bien éclaircie que s'il a dit cela
par mauvaise interprétation on ne le qualifie pas de mécréant.
Ibn Hajjar Al Hithami a cependant rapporté qu'une partie des Shafi'ites a vigoureusement
exposé sa mécréance s'il n'était pas victime d'une mauvaise interprétation et il a rapporté que
Matouli a dit : « Si on dit à un musulman "O Mécréant !" sans mauvaise interprétation on a
mécru », et il dit que l'ont suivi dans cet avis tout un groupe et qu'ils ont donné comme
argument la parole du Prophète : « Si un homme dit à son frère "O Mécréant !", cela
retourne sur l'un des deux » et (donc que) si celui qui envois (cette accusation) est musulman
il devient mécréant. Ils ont dit : « ceci, car il a appelé l'islam mécréance » et d'entre eux ont
persisté dans cette affirmation. Il (Ibn Hajjar Al Hithami) dit : « cette interprétation ne se
comprend pas par son énonciation ni ce qu'elle signifie».
En fait ce qu'elle signifie et son vouloir dire : "que tu n'est pas sur la religion de l'Islam
authentique, plutôt que tu es mécréant, ta religion est autre que l'Islam et moi je suis sur la
religion de l'Islam. Et c'est là son vouloir dire sans aucun doute parce qu'il a bien qualifié de
mécréance individuelle, dénuée de la religion de l'islam, et il a donc nié son appartenance à la
religion de l'islam."
Il ne devient donc pas mécréant par cette parole, mais il est blâmé par cette horrible insulte
comme il convient de le faire. Et il découle de ce qu'ils disent que celui qui dit à un adorateur:
"O pervers !" qu'il a mécru parce qu'il a appelé l'adoration perversion. Et je ne connais
personne qui dise cela. En fait, il veut dire que tu commets des dépravations et que tu fais
avec ton adoration ce qui est perversion et non que ton adoration est perversion. (Fin de
citation)
Et il apparaît dans Sharh Muslim que les propos d'An Nawawi coïncident avec cela. Il dit,
après avoir cité le hadith:
« Et ceci est parmi ce que les savants ont compté comme problème. Et le Mazhab des gens de
la vérité est que le musulman ne devient pas mécréant par les péchés tels que le fait de tuer
ou de commettre l'adultère, et de même pour celui qui dit à son frère "O mécréant" sans
croire que la religion de l'Islam est fausse.
- Premièrement: que cela est conditionné par le fait de rendre licite, et que "celle-là retourne"
(Ba'a Biha) signifie "la parole de mécréance" de même que "renvoyer sur lui" (Harat Aleyhi)
dans une autre version ou "revient sur lui" (Rajaat Aleyhi) la parole de kufr (et non la
mécréance elle-même). Donc "retourner", "renvoyer" et "revenir" ont le même sens.
- Deuxièmement: que revient sur lui sa calomnie envers son frère et le péché d'avoir jeter
l'anathème.
- Troisièmement: que cela est attribué aux Khawarijs qui rendent mécréant les croyants, et
c'est ce que rapporte le Qadi 'Iyad d'après Malek et ceci est faible (da'if) parce que l'école juste
approuvée, celle de la majorité et des examinateurs, proclame que les Khawarij ne rendent pas
mécréant les fautes des gens de l'innovation.
- Quatrièmement: que son vouloir dire est qu'il renvoi au kufr car les péchés sont, comme ils
ont dit, les messagers de la mécréance et on craint qu'avec leur augmentation on aboutisse à
une voie de malheur vers la mécréance. Et le renforce le rapport de Abi 'Ouwana dans son
analyse du recueil de Muslim: "car si c'était comme il a dit alors lui serait revenue la
mécréance".
- Cinquièmement: "Que lui est bien renvoyé sa mécréance": ce qui est renvoyé n'est pas la
réalité de la mécréance mais le qualificatif de mécréant, le fait d'avoir fait de son frère croyant
un mécréant. Comme s'il s'était lui-même rendu mécréant. Soit parce qu'il a rendu mécréant
celui qui est comme lui, soit parce qu'il a rendu mécréant celui que ne rend mécréant qu'un
infidèle croyant en la fausseté de l'Islam. » (Fin de citation).
Ibn Daqiq Al Iyaad a dit à propos de sa parole () "Et celui qui appel un homme par mécréant
et qu'il n'en est pas ainsi, alors cela lui est retourné" ou "lui reviens": « et ceci est une grande
menace de châtiment à celui qui a qualifié de mécréant un musulman, alors que ce dernier
n'est pas ainsi, et c'est une situation fort critique dans laquelle sont tombé des gens parmi les
savants qui ont divergé sur les fondements et se sont mutuellement qualifiés de mécréants.»
Ensuite il a rapporté que le professeur Abu Ishaq Al Asfarayni aurait dit: "Je ne rends
mécréant que celui qui me traite de mécréant". Il a dit que peut être que cette parole est restée
inconnue de certaines gens et que peut être qu'ils l'ont attribué à un autre que le réel auteur.
Et celui à qui on doit l'attribué fait allusion au hadith qui statut que "celui qui appel un
homme par mécréant et qu'il n'en est pas ainsi, alors cela lui est retourné", et de même sa
parole : "Lorsque quelqu'un dit à son frère "O mécréant !", cela retourne sur l'un des deux".
Et ce narrateur, ou Abu Ishaq, disait: "le hadith est une indication que la mécréance atteint
une des deux personnes, soit celui qui qualifie [l'autre] de mécréant, soit celui qui a été
qualifié de mécréant, donc si une personne me rend mécréant la mécréance touche un de
nous, or moi j'affirme ne pas être mécréant, donc la mécréance revient sur lui. (Fin de
citation).
Et Il apparaît de la parole de Abu Ishaq qu'il n'y a pas de différence entre celui qui est sous
mauvaise interprétation et celui qui ne l'est pas et Allah est Le Plus Savant.
Notons aussi que ce que le Qadi a rapporté d'après Malek concernant le fait que le hadith est
attribué aux khawarij est conforme avec l'un des deux récits d'Ahmad (Ibn Hanbal) sur le
Takfir des Khawarij. L'ont adopté une partie des compagnons et d'autres parce qu'ils (les
khawarijs) ont rendu mécréant beaucoup de Sahabas et ils ont rendu licite leur sang et leurs
biens, et ils se rapprochaient par cela d'Allah . Ils ne leur ont donc pas donné pas l'excuse de
la mauvaise interprétation, mais la majorité des jurisconsultes (fouqaha) étaient sur
l'empêchement de leur mécréance à cause de leur ta'wil. Ils ont dit que celui qui rend licite le
meurtre des "Ma'soumines" (sous entendu des compagnons) et a pris leurs biens sans
ambiguïté ni ta'wil a mécru. Mais si le fait de rendre licite cela est le fruit d'un ta'wil, comme
pour les khawarijs, on ne le rend pas mécréant, et Allah est Le Plus Savant et le Plus apte à
juger.
Le second
"le takfir d'une personne précise et la permission de le tuer est conditionnée par le fait de lui
faire parvenir la preuve prophétique qui rend mécréant celui qui la contredit…etc"
Et sa parole concerne aussi celui à qui l'appel (de l'islam) n'est pas parvenue et il (Shaykh Al
Islam) a éclairci ceci dans un autre sujet. Et 'Aqil a raconté que d'après les compagnons il n'est
pas châtié. Et il dit qu'Allah est indulgent envers celui qui agissait parce qu'il n'a pas reçut la
da'wah et que ses actions penchées vers le bien, et a utilisé comme preuve ce qui se trouve
dans le Sahih Mouslim remontant au Prophète : "Par celui qui détient mon âme entre ses
mains: n'entend parler de moi une personne juive ou chrétienne et ne meurt sans avoir cru
à ce avec quoi j'ai été envoyé sans qu'il ne soit des gens de l'enfer". Il est dit dans le Sharh
Muslim: "Spécialement les juifs et les chrétiens, car ils ont deux livres". Il est dit: "Et on
comprend que celui qui n'a pas reçu l'appel de l'Islam est pardonné". Il ('Aqil ) dit: et ceci a
influencé sur ce qui a été fixé dans les bases : "Pas de jugement avant l'arrivé de la loi divine
sur une chose" (Fin de Citation)
Et le Qadi Abul Ya'ala a dit à propos de la parole du Très-Haut : Et nous n'avons jamais
puni (un peuple) avant de (lui) avoir envoyé un Messager[Sourate Al Isrâ' 17:15]. Dans
cela, il y a une preuve que la connaissance d'Allah n'est pas rendu obligatoire par la raison,
plutôt elle est rendue obligatoire par la loi divine, et Il a envoyé les messagers (pour la
transmettre) et si l'homme meurt avant cela (l'envoi de messagers) il n'est pas jeté en enfer.
(Fin de citation)
Et pour celui à qui n'a pas été transmis l'appel (de l'islam), une autre parole défendant qu'il est
châtié a été adoptée par Ibn Hamed en s'appuyant sur la parole d'Allah: Est-ce que l'homme
pense qu'on le laissera en pure perte[Sourate Al Qiyamah 75:36] et Allah est le Plus Savant.
Et celui à qui on a fait parvenir le message de Muhammad et à qui on a fait parvenir le Coran,
a reçu la preuve et n'est donc pas excusé par son déficit de la foi en Allah et Ses anges et Ses
livres et Ses messagers et le Jour dernier. Donc pas d'excuse de l'ignorance pour lui après cela.
Allah nous informe de l'ignorance de nombre de mécréants et Il nous expose clairement leur
kufr et Il attribut aux chrétiens l'ignorance bien qu'aucun musulman ne doute de leur
mécréance. Et nous affirmons que la majorité des juifs et chrétiens d'aujourd'hui sont des
suiveurs ignorants, et nous croyons en leur mécréance et en la mécréance de ceux qui doute de
leur mécréance.
Et le Coran démontre que le doute dans les bases de la religion (oussoul al dîn) est du kufr, et
le doute est l'hésitation entre deux choses, comme celui qui n'affirme pas la véracité du
Messager ni ne la dément, ni n'affirme l'approche du jour du jugement ni ne la renie, et dans le
même style celui qui ne croit pas en l'obligation de la prière sans pour autant renier son
caractère obligatoire, ou qui ne croit pas en l'interdiction de l'adultère ou n'a pas renié son
caractère interdit, et tout ceci est de la mécréance selon le consensus des savants, et il n'y a
pas d'excuse pour celui qui est dans cet état, même si par nature il ne comprend pas les
preuves d'Allah et Ses Signes parce qu'il n'y a pas d'excuse pour lui après qu'elles ne lui aient
été transmises même s'il ne les comprend pas.
Allah nous informe à propos des mécréants qu'ils ne comprennent pas. Il dit: Nous avons
entourés de voiles leurs cœurs, ce qui les empêche de comprendre (le Coran), et dans leurs
oreilles se trouve une lourdeur[Sourate Al An'âm 6:25] et Il dit: Ils ont pris les diables
comme alliés au lieu d'Allah et ils pensent être bien guidés![Sourate Al A'râf 7:30]
Il a donc indiqué qu'ils ne comprennent pas et Il ne les excuse pas pour leur nature à ne pas
comprendre, mais au contraire le Coran démontre bien le kufr de ce type de mécréant tel que
dans la Parole du Très-Haut : Dis: "voulez- vous que Nous vous apprenions lesquels sont les
plus grands perdants, en œuvres? Ceux dont l'effort, dans la vie présente, s'est égaré, alors
qu'ils s'imaginent faire le bien. Ceux-là qui ont nié les signes de leur Seigneur, ainsi que
Sa rencontre. Leurs actions sont donc vaines". Nous ne leur assignerons pas de poids au
Jour de la Résurrection[Sourate Al Kahf 18:103]
Le Shaykh Abou Mouhammad Mouwafaq Al Dîn Ibnou Qoudâma :rah, après avoir achevé sa
réponse à la question: "Est-ce que tous les Moujtahed ont raison ou non ?" et après avoir fait
prévaloir que les Moujtahidine (sous-entendu les quatre grands Imams) n'ont pas tous raison
et que la vérité est dans un seul des avis de ces savants de l'Ijtihad, a dit: "Al Jahez a cru qu'il
faisait partie des divergences de la religion de l'islam que s'il examine et a des faiblesses
dans l'acquisition de la vérité alors il est excusé et exempté de châtiment..."
Jusqu'à :
"…Et en ce qui concerne ce qu'a soutenu Al Jahez, c'est une croyance Baatil et une
mécréance en Allah , et un rejet de Lui et Son Prophète. Nous savons de manière certaine que
le Prophète a ordonné aux juifs et aux chrétiens d'adhérer à l'Islam, il les a dépassés dans
leur obstination et les a tous combattus, tuant leur adulte. Et nous savons que les
connaisseurs obstinés étaient peu nombreux, en fait la majorité étaient des suiveurs
s'accrochant à la religion de leur ancêtre aveuglément, et ils ne connaissaient pas les
miracles du Prophète et sa véracité.
Et les versets qui le prouvent dans le Coran sont nombreux, tel que la Parole d'Allah :C'est ce
que pensent ceux qui ont mécru. Malheur à ceux qui on mécru pour le feu (qui les attends)
[Sourate Sâd 38:27] et Et c'est cette pensée que vous avez eue de votre Seigneur, qui vous a
ruinés, de sorte que vous êtes devenus du nombre des perdants[Sourate Foussilat 41:23] et
ils ne font que des conjectures[Sourate Al Baqarah 2:78] et Sa Parole ils pensent s'appuyer
sur quelque chose de solide[Sourate Al-Moujadâla 58:18] et ils pensent qu'ils sont bien
guidées![Sourate Al A'raf 7:30] et Ceux dont l'effort, dans la vie présente, s'est égaré, alors
qu'ils s'imaginent faire le bien[Sourate Al Kahf 18:104] et Ceux-là qui ont nié les signes de
leur Seigneur, ainsi que Sa rencontre. Leurs actions sont donc vaines". Nous ne leur
assignerons pas de poids au Jour de la résurrection[Sourate Al Kahf 18:105]. Et les
expressions relatives aux négateurs du Messager d'Allah sont indénombrable dans le Coran et
la Sunnah. (Fin de citation)
Il a donc éclaircit que si nous n'excommunions que les connaisseurs têtus, nous aurions
considéré de l'islam la majorité des juifs et chrétiens. Et ceci est des plus évidemment faux.
Donc en ce qui concerne la parole du Shaykh Taqi Dîn (Ibn Taymiyyah): "Aussi, le takfir
d'une personne précise et la permission de le tuer est conditionnée par le fait de lui faire
parvenir la preuve (Hujjat)".
Sa parole prouve que ces deux commandements, c'est-à-dire le Takfir et le Qatl, ne sont pas
conditionnés par la compréhension de la preuve dans l'absolu, mais sa transmission. Sa
compréhension est donc une chose et sa transmission une autre. Si ces deux verdicts étaient
conditionnés par le fait de faire comprendre la preuve, nous ne rendrions mécréant et nous ne
tuerions que celui dont nous saurions qu'il est particulièrement obstiné, et nous avons relevé la
fausseté de cela.
"Tous ceux qui exagèrent envers un prophète ou un homme pieux et lui vouent des actes
adorations comme le fait de l'invoquer en dehors d'Allah en disant une chose semblable à :
"O un tel! aide-moi" ou "pardonne-moi" ou "fait moi grâce" ou "secours-moi" ou "raffermis-
moi"ou "j'ai placé ma confiance en toi et je t'estime, tu es mon juge" ou des paroles allant
dans le même sens, [des paroles] spécifiquement du domaine divin (Rouboubiyah) que rien
ne parfait si ce n'est Allah, et bien tout ceci est du shirk et de l'égarement pour lequel on
demande à celui qui le fait de se repentir sans quoi on le tue."
Il dit également : "Celui qui met entre lui et Allah des intermédiaires qu'il invoque et envers
lesquels il place sa confiance et qu'il consulte est à l'unanimité mécréant".
Et il dit: "Celui qui croit que la visite des gens du livre dans leurs églises rapproche d'Allah
est un apostat. Et s'il ignore que c'est interdit puis l'apprend et persiste, il devient apostat.
Et il dit: "Celui qui insulte les compagnons ou l'un d'entre eux et ajoute à cela que Ali est une
divinité ou un prophète ou que Jibril s'est trompé, il n'y a de doute sur sa mécréance, pire, il
n'y a de doute sur la mécréance de celui qui s'abstient de le traiter de mécréant".
Il dit aussi: "En ce qui concerne celui qui prétend que les compagnons sont devenus apostats
après la mort du Messager d'Allah, sauf un petit groupe ne dépassant pas une dizaine, ou
qu'ils ont dévié, et bien il n'y a pas de doute sur le kufr de celui qui dit une chose pareille.
Quant à celui qui doute de sa mécréance il est lui-même mécréant". (Fin de citation)
Vois comment il a rendu mécréant le sceptique, or le sceptique est ignorant. Il n'a donc pas
pris l'ignorance pour excuse dans pareil cas.
"Et pour cela, ils ont dit que celui qui désobéit par orgueil comme l'a fait Iblis (qu'il soit
maudit) a mécru à l'unanimité et que celui qui désobéit par ambiguïté n'a pas mécru selon
Ahl Es Sunnah. Quant à celui qui a rendu les choses illicites licites, il est mécréant à
l'unanimité."
Il ajouta: "Et l'Istihlal est le fait de croire en la licéité de la chose. Ceci émane parfois d'une
conviction qu'Allah ne l'a pas rendu haram et parfois sans conviction qu'Allah l'a rendu
haram et [quoi qu'il en soit] c'est est une défectuosité de la foi dans le Rouboubiya ou le
Message. C'est du pur reniement sans fondement. Et parfois il sait qu'Allah l'a interdit, mais
se refuse à son devoir d'interdire cela et s'entêter ainsi est une mécréance pire que la
précédente" (Fin de citation).
Et on trouve beaucoup de paroles semblables chez le Shaykh. Il n'a pas restreint le takfir aux
têtus avec pourtant l'assurance que la majorité de ces gens sont des ignorants qui ne savent pas
que ce qu'ils ont dit ou fait est de la mécréance. Il ne les a donc pas excusés par l'ignorance
dans de telles affaires, car il y a parmi elles de ce qui annule le Tawhid qui est la plus
importante obligation. Et il y parmi elles ce qui comprend une contradiction du Message et un
rejet des textes du Coran et de la Sunnah qui sont claires et qui font consensus chez les
savants de la Sunnah.
Les Salafs et les Savants ont déclaré mécréants des gens pour des paroles qu'ils ont émises en
sachant qu'ils n'étaient pas obstinés.
Et c'est pour cette raison que les Jurisconsultes (Fouqaha) ont dit: "Celui qui nie l'obligation
d'un des cinq piliers ou qui nie la permission [de consommer] du pain et des choses
similaires ou qui nie l'interdiction de [consommer] l'alcool et ses semblables ou qui doute sur
cela, et pareille chose ne l'ignore même un mécréant, et s'il était ignorant sur une chose
semblable on lui enseigne, et s'il persiste après qu'il en ait pris connaissance il a mécru et on
le tue".
Et ils ne réduisirent pas ce verdict au têtu (mais également à celui qui ne comprend pas). Et ils
ont rappelé sous le chapitre: "Hukm Al Mourtad" beaucoup de chose, comme paroles ou
actions, qui rend apostat celui qui s'en rend coupable et ils ne limitèrent pas ce verdict aux
entêtés.
Le Shaykh (Ibn Taymiyyah ) a également dit: "Lorsqu'un groupe parmi les compagnons et
tabi'ines a rendu licite l'alcool tel que Qoudamah et ses proches et qu'ils ont cru qu'elle était
autorisé à celui qui a cru et faisait de bonnes actions, tel qu'ils l'ont compris des versets d'Al
Ma'idah suivants:Ce n'est pas un péché pour ceux qui ont la foi et font de bonnes œuvres
en ce qu' ils ont consommé pourvu qu' ils soient pieux et qu'ils croient et qu'ils fassent de
bonnes œuvres...[Sourate Al Ma'idah 5:93], les savants parmi les compagnons, tel que
'Omar, 'Ali, et d'autres encore , se sont mis d'accord qu'on leur demande de se repentir et que
s'ils persistent dans leur avis que c'est licite ils ont mécru (donc on les tue) et que s'ils
reconnaissent leur faute on les fouette. Ils ne les ont donc pas rendu mécréant dès le début à
cause de leur ambiguïté jusqu'à ce qu'il leur soit éclairci la vérité et [c'est seulement] s'ils
persistent alors ils ont mécru".
Il a également dit: "nous savons par nécessité [dans la religion] que le Messager ne
légiférait pas pour sa communauté le fait d'invoquer quelqu'un de vivant ou de mort – ni
prophètes ni autres – ni pour appeler à l'aide ni pour implorer le secours ni autre chose, tout
comme il ne leur légiférait pas le fait de se prosterner pour un mort ni en direction d'un mort
et pareillement à cela nous savons en plus qu'il a interdit tout cela et que ça fait partie du
Shirk qu'Allah et Son Prophète ont prohibé. Mais à cause de la prédominance de l'ignorance
et du peu de science des traces du Message chez beaucoup de contemporains, on ne peut par
cela les traiter de mécréant jusqu'à ce que nous leur éclaircissions ce avec quoi est venue le
Messager" (Fin de citation).
Regarde donc sa parole: "on ne peut les traiter de mécréant jusqu'à ce que nous leur
éclaircissions ce avec quoi est venue le Messager" et note qu'il n'a pas dit "jusqu'à ce que
nous leur éclaircissions et qu'apparaisse leur entêtement après la connaissance".
Et il dit également, après avoir tenue sa parole rappelant ce que font beaucoup de gens comme
mécréance et chose expulsant de l'islam:
"Et cela a largement pris le dessus, notamment dans les périodes et les endroits où prédomine
la jahiliyah, le kufr et le nifaaq. Et ces gens sont d’une incroyable ignorance et injustice et
mensonge et mécréance et hypocrisie et égarement et ce que les mots ne suffisent pas à
décrire.
Et si cela émanait de sujets ambigus alors on aurait dit qu'ils commettent des erreurs graves
[et que] on ne leur a pas donné la preuve pouvant rendre mécréant son auteur.
Cependant, ce dans quoi sont tombé certains groupes parmi eux touche aux questions claires
que reconnaissent aussi bien les élites que la masse des musulmans comme étant de la
religion de l'islam, pire, les juifs, chrétiens et associateurs savent que Muhammad a été
envoyé avec cela et a rendu mécréant ceux qui contredisaient ces choses, telles que les
questions touchant à l'adoration d'Allah Seul sans Lui donner d'associés et l'interdiction
d'adorer quelqu'un en dehors d'Allah parmi les anges et les prophètes ou autres et ceci sont
le plus clair des fondements islamiques.
Jusqu'à
"Et il a été rapporté dans le même ordre que certains parmi eux écrivent en faveur de la
religion des idolâtres et de l'abjuration de l'islam telle que Al Razi qui a confectionné son
livre sur l'adoration des astres et il a présenté les arguments sur le "bien" de cette chose et
son "utilité" et l'intérêt qu'il porte à cela et [nous disons que] ceci est une apostasie de l'islam
à l'unanimité des musulmans, même s'il s'est certes repenti de cela et est revenu (par la suite)
à l'islam." (Fin de citation).
Vois donc la différence entre les sujets ambigus et les questions claires. Il a dit concernant les
sujets ambigus qui sont mécréances : "alors on aurait dit qu'ils commettent des erreurs graves
[et que] on ne leur a pas donné la preuve pouvant rendre mécréant son auteur." et il ne
spécifia pas cela pour les questions claires.
Sa parole a donc éclairci sur la différence entre les questions claires et confuses. Pour la
mécréance dans les questions claires il a tranché sans conditions. Et parmi elles il y en a dans
lesquels tombent les musulmans par ignorance, telle que le fait de rendre licite l'illicite ou
faire des actions ou dire des paroles contenant du shirk après signalement.
Et il ne déclara pas mécréant un ignorant lors de questions confuses, telles que l'ignorance
dans certains attributs [divins]. Il ne prit donc pas ce prétexte pour déclarer
inconditionnellement la mécréance [de la personne] même s'il s'agissait d'un prédicateur,
comme le montre sa parole aux Jahmiyah: "mais pour moi, en ce qui vous concerne, je ne
jette pas sur vous l’anathème, car vous êtes des ignorants".
Et sa parole "pour moi" montre que son empêchement d'appliquer le takfir ne fait pas l'objet
d'un consensus, mais que c'est son choix.
Et son avis sur cette question a fait l'objet d'une célèbre divergence chez les mazahèbs
(différentes écoles juridiques).
Et l'école juste est que l'on traite de kafir le savant qui prêche l'avis que le Coran est créé ou
qui renie l'apparition divine (le jour du jugement) ou qui rejette les trois premiers Califes (Al
Rafidah) et ce qui va dans le même sens et que l'on traite de Fasiq [l'ignorant] qui le suit
aveuglément.
L'illustre Ibn Taymiyyah a dit: "la vérité est que toute innovation par laquelle nous avons
considéré mécréant (kafir) un prédicateur et bien nous considérons égaré (fasiq) celui qui le
suit aveuglément, comme celui qui défend l'avis que le Coran est créé ou que la connaissance
d'Allah est créé ou que Ses Noms (et Attribut) sont créés ou qu'Il ne connaît pas le futur ou
qui insulte ignoblement les compagnons ou que la foi n'est pas matérialisé dans le cœur
(i'tiqaad) et autres choses semblables. Quant à celui qui est au courant d'une de ces
innovations et qui appelle à elle et qui l'imite, il est jugé pour sa mécréance. L'Imam Ahmad a
indiqué ce fait dans nombres de sujets." (Fin de citation)
Vois comment ils les ont qualifiés de mécréants malgré leur ignorance. Et le Shaykh a choisi
de s'abstenir de les qualifier de mécréant et pour lui ils ne sont que pervers.
Et nous avons dans le même ordre la parole d'Ibnul Qayyim où il dit: "Et les croyances se
sont perverti, tel que la perversion des gens de l'innovation qui croient en Allah et au jour
dernier et qui interdisent ce qu'Allah a rendu illicite et qui commande ce qu'Allah a ordonné,
mais qui renie beaucoup de chose qu'Allah et son Prophète ont affirmée, par ignorance et
mauvaise interprétation et par le fait de suivre aveuglément les shouyoukh et ils affirment ce
que ni Allah ni Son Messager n'ont affirmé.
Et parmi ces gens, on compte les hérétiques Khawarijs ainsi que beaucoup de Rawafidh et
Qadiriyah et Mu'tazilah et aussi beaucoup de Jahmiyah qui ne sont pas extrémistes dans leur
voie.
Quant aux Jahmiyah extrémistes, de même que les Rawafidh extrémistes, ces deux groupes
n'ont rien à voir avec l'islam. Et c'est pour cette raison qu'un groupe de salafs les ont exclus
des 72 sectes en disant: "ils se sont écartés de la religion". (Fin de citation)
En somme, il incombe à celui qui est de bon conseil pour lui-même de ne pas parler de ce
genre de questions qu'avec science et preuve venant d'Allah et qu'il prend garde d'expulser un
homme de l'Islam en s'appuyant sur son opinion personnelle et ce que cautionne sa raison, car
le fait de faire sortir un homme de l'Islam ou de l'y faire entré est la plus importante affaire de
la religion, et nous avons suffisamment éclaircit cette question et d'autres, plutôt, son statut est
en somme le plus claire verdict de la religion.
Et ce qu'il nous incombe est de suivre et d'arrêter d'inventer. Comme l'a dit Ibn Mass'oud :
"suivez et n'innovez pas, cela sera suffisant". De même, quant à ce sur quoi les savants se sont
querellés et touchant au thème du kufr, la prudence dans la religion est de s'arrêter et de ne
pas se prononcer sur une question dont on n’a pas de texte clair provenant du Prophète
infaillible.
Et le diable a fait glisser la majorité des gens par cette question, et il a égaré un groupe qui a
considéré de l'Islam celui dont les textes du Coran, de la Sunnah et du Ijma' (consensus des
musulmans) indiquent sa mécréance. Et il s'est attaqué à d'autres qui ont considéré mécréant
celui que le Coran et la Sunnah considèrent par consensus qu'il est musulman.
Et ce qui est étrange est que si l'un d'entre eux est questionné sur la purification ou la vente, il
ne donne pas de verdict à partir de son opinion personnelle et de ce qui conforte sa raison.
Plutôt il recherche la parole des savants et il répond en fonction de ce qu'ils ont dit. Comment
alors s'autorise-t-il dans une affaire si importante, plutôt l'affaire la plus cruciale de la religion
et la plus dangereuse, à faire-part de son opinion personnelle et ce qu'il approuve ?
Quel désastre de l'islam que sont ces deux groupes, et son origine n'est autre que ces deux
problèmes.
Nous te demandons, O Allah, de nous guider dans le droit chemin, le chemin de ceux que Tu
as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés.
Et que La Paix et Le Salut d'Allah soient sur le Prophète, sa famille et ses compagnons.