Principes gÃnÃraux Du Droit Fiscal 1
Principes gÃnÃraux Du Droit Fiscal 1
Principes gÃnÃraux Du Droit Fiscal 1
Le problème est qu’un même impôt peut être réel, proportionnel et analytique (TICPE,
accises). De même un même impôt peut être personnel, progressif et synthétique (IR,
IFI).
On aurait pu retenir les classifications fiscales économiques. Elles reposent sur les
bases d’imposition (=assiette) et distinguent trois catégories d’impôts :
➔ Les impôts sur les revenus et bénéfices
➔ Les impôts sur la dépense
➔ Les impôts sur le capital
La notion clé est la notion de richesse. La première catégorie vient frapper la formation
de la richesse, les bénéfices gagnés par le contribuable (BNC, BA, BIC, IS, IR…).
Ensuite, l’impôt sur la dépense vient frapper l’emploi de la richesse donc la
consommation d’un bien, d’un service grâce à des revenues obtenu (TVA, TICPE,
accises tabac/alcool). Les impôts sur le capital viennent frapper l’acquisition de la
richesse, patrimoine mobilier, immobilier soit lors de la détention ou de sa transmission
(IFI, les droits enregistrements, DMTO, DMTG, TFPB, TFPNB). On ne retiendra pas
cette classification.
Pour opérer notre classification de recette fiscale, nous allons retenir la classification
légale (CGI : code général des impôts) s’appuyant sur une classification hybride
mêlant deux distinctions :
➔ La distinction entre les impôts directs et indirects
➔ La répartition de ces impôts entre les différentes collectivités attributaires de
ces impôts.
La loi de règlement 2019 est le texte qui clôture l’exercice budgétaire et qui atteste
de la situation des comptes de l’Etat en fin d’exercice. Elle a été votée par le Parlement
en été 2020. Pour l’Etat, les recettes fiscales représentent 279 milliards d’euro. Pour
les collectivités territoriales, les recettes fiscales représentent 148 milliards d’euro. Et
222 milliards de recettes fiscales pour les organismes de sécurité sociale. Ce qui
représente 650 milliards d’euro de recettes fiscales totales en France. Les données
sont celles de 2019. Le PIB de la France était 2 420 milliards d’euro en 2019 donc les
ressources fiscales représentaient 25%
Tribune dans le cercle des échos de décembre 2020 écrite par le prof et Cabannes.
L’impôt direct peut se définir comme un prélèvement fiscal qui frappe une
matière imposable (revenu, capital) du seul fait de son existence, de sa possession
par le contribuable. L’impôt atteint directement le contribuable. Plusieurs indices
permettent d’identifier l’impôt direct. Nous allons identifier 4 indices d’identification de
l’impôt direct :
➔ Un indice au plan administratif, impôt est généralement recouvré par la DGFIP.
Cette distinction tend à perdre de son intérêt. La DGDDI qui est l’administration
fiscale des contributions indirectes tente petit à petit à être absorbé par le
DGFIP (la TGAP est un impôt indirect qui relevait de la compétence de DGDDI
est en train depuis la loi de finance de 2020 d’entrer dans la compétence de la
DGFIP)
➔ Un indice au plan juridictionnel, la compétence du juge administratif. L’impôt
direct relève de sa compétence car en matière d’impôt direct on a un acte
administratif unilatéral (AAU). L’avis d’imposition est un acte administratif
unilatéral qui justifie la compétence du juge administratif dès lors qu’il y a la
contestation du bien fondé de cet acte. L’impôt indirect relève de la compétence
du juge judiciaire conformément à la volonté du législateur à l’article L.199 du
livre des procédures fiscales. Il s’agit du principe au titre de cet indice
juridictionnel et la distinction entre la compétence du juge administratif pour les
impôts directs et la compétence du juge judiciaire. Cette distinction souffre
d’exception en matière d’IFI (ex ISF). Lorsqu’on regarde l’assiette (CGI art
885D) et à ses modalités de recouvrement (CGI, art. 1723 ter-00 A). On
retrouvera ses mêmes règles dans le droit d’enregistrement par rapport à IFI et
le conseil d’Etat a décliné sa compétence (CE, 13oct. 1986, Req. N°72113,
Vergne) et que cela devait être de la compétence du juge judiciaire.
➔ Un indice sur le mode de recouvrement de l’impôt. Il est vrai que les impôts
directs sont généralement recouvrés par voie de rôle (= le rôle était un
parchemin qui archivait la liste de contribuable constituant une sorte de registre
fiscal). L’impôt par voie de rôle sont les impôts directs établis selon une liste
nominative des contribuables permettant l’établissement un acte unilatéral
nominative pour le recouvrement de l’impôt.
➔ Un indice qui est un incident direct de l’impôt car l’impôt direct est définitivement
supporté par le contribuable (personne morale ou physique de droit privé ou
public). La personne est visée à titre principale par l’acte unilatéral d’imposition,
on parle donc de l’incidence direct de l’impôt. On retrouvera des contributions
établies nominativement selon les capacités contributives du contribuables
perçues par voie de rôle, acquittées par celui qui supporte juridiquement l’impôt.
Les impôts directs étatiques représentent 40% des recettes fiscales nettes totales de
l’Etat. Il faut faire une distinction entre les recettes fiscales nettes et les recettes
fiscales brutes car il ne faut pas oublier les remboursements et les dégrèvements. Il y
a donc des rentrées (recettes fiscales brutes) et des décaissements opérés par
l’administration fiscale. La tradition est qu’on retienne dans les données chiffrées les
recettes fiscales nettes sinon on fausse les analyses (LOI n° 2020-937 du 30 juillet
2020 de règlement du budget et d'approbation des comptes de l'année 2019 (1) JORF
n°0187 du 31 juillet 2020 référence au panorama). On est donc à 110 milliards euro
de recettes fiscales directe de l’Etat en 2019. Le remboursements et dégrèvements
représentent 100 milliards d’euro.
On a l’impôt sur le revenu qui est régit dans le CGI article 1A à 204N. ensuite, on a
l’impôt sur les sociétés dont le régime juridique est défini aux articles 205 à 223U au
CGI. L’IFI définit aux articles 964 à 983 du CGI. L’impôt sur les sociétés (IS ; CGI, art.
205 à 223 U).
En France, l’impôt sur les sociétés résultent d’une loi du 17 aout 1948 complété par
un décret du 9 décembre 1948 qui fondera cet impôt et qui sera déterminé par la forme
juridique de l’entreprise qui détermine le régime d’imposition. Une entreprise
individuelle est soumise à l’impôt sur le revenu, notamment au titre du bénéfice
industriel et commerciaux tandis que les sociétés de capitaux sont obligatoirement
soumises à l’impôt de société selon le taux proportionnel. L’is est un impôt à taux
proportionnel et que l’ir est un taux progressif. Pour les sociétés de personnes, le
principe est que chaque associé est soumis à l’IR sur le bénéfice de la société en
fonction de ses parts, par dérogation à ce principe sur option la société de personnes
peut faire le choix d’être soumise à l’IS (= THEORIE DE LA TRANSPARENCE
FISCALE). Il y a un régime optionnel qui permet de faire le choix de l’IS. Ce choix
dépend des bénéfices des engendrés par l’entreprise.
L’impôt sur les sociétés frappe environ 1/3 des entreprises françaises donc 2,2
millions d’entreprises en 2019 conformément au rapport d’activités DGFIP. Il s’agit de
la troisième ressource fiscale (après TVA et IR) de l’Etat. En 2019, les recettes fiscales
de l’is représentant 33 milliards d’euro.
Depuis les années 90, cet impôt connait un débat permanent notamment par la
problématique des grandes entreprises internationales et leurs implantations. Il y a des
États, comme l’Allemagne, qui se sont engagés sur la voie d’une forte baisse du taux
de l’impôt sur les bénéfices pour accueillir sur leur territoire ces sociétés. Il est aussi
critiqué par ses modalités qui sont de plus en plus complexe suscitant le
développement d’une ingénierie fiscale de plus en plus pousser. Il est vrai que cette
fiscalité de plus en plus complexe conduit les entreprises de prendre des décisions
comptables, économiques qui ne sont pas toujours il apparait plusieurs constats
comme la personnalisation croissante de l’is. Ensuite, on constate le dumping fiscal
entre les Etats européens qui est une concurrence fiscale soulevant la difficulté de
mettre en place des règles harmonisé en matière des impôts des sociétés, c’est tout
l’enjeu du programme ACCIS.
Pour résumer : is est un impôt d’Etat, direct, proportionnel, synthétique. Il est défini
par le code général des impôts « établi un impôt sur l’ensemble des bénéfices ou
revenus réalisés par les sociétés et autres personnes morales désignées à l’article206
du CGI » (CGI, art.205).
2- IFI, l’impôt sur la fortune immobilière
Il s’agit d’un impôt récent, apparait en France avec le gouvernement Mauroy avec
l’élection de Mitterrand en 1981. On le retrouvera initialement dans la loi de 1982 dans
son article 2 qui est l’impôt sur les grandes fortunes (IGF) assis sur le patrimoine et
selon un barème progressif. On a l’idée d’un impôt solidarité. La justice fiscale exigerait
que les plus aisé agisse davantage dans les charges publiques. On le qualifie d’impôt
dit « robin des bois ». Cet impôt suscite des débats entre ses partisans et ses
détracteurs.
L’IFI regroupent les principales caractéristiques de l’ancien impôt ISF, le barème est
identique. Il y a toujours l’abattement de 30% par rapport à la résidence principale pour
éviter une surimposition. La réforme a été opéré dans la loi de finance de 2018 dans
son article 31 mettant en place la promesse du candidat Macron. L’idée est de créer
une contribution spécifique sur les actifs immobiliers, libérant les actifs mobiliers qui
contribuent au financement des entreprises pour relancer l’activité économique et tout
cela a été validé par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 28 décembre 2017.
En octobre 2020, il y a eu un rapport sur le bilan de ces réformes. Il s’agit d’un Rapport
de France Stratégie qui avait été commandé par les services du premier ministre. Ce
rapport identifie que le nombre d’évadé fiscaux s’est réduit. En 2018, il y avait 163
départs alors que sous les quinquennats précédents, il y avait 700/900 départs. Il y a
eu 250 retours en 2019, il s’agit de la première fois depuis 2000 où le nombre de retour
contribuable ex ISF excède le nombre de départ. Il s’agit d’un coup d’arrêt portée sur
l’exil fiscal. Le rapport identifie un coup budgétaire moindre qu’il avait été initialement
calculé par le législateur. Il est vrai que cela va générer une imposition moindre et c’est
ce qui est critiqué par les parlementaires communistes. Mais au-delà de cette question,
on peut s’apercevoir que l’augmentation excessive des taux d’imposition a pour
conséquence de réduire l’assiette et donc de peser sur la finance publique notamment
à destination des foyers des plus fragiles, il s’agit de la courbe Arthur Laffer.
Créé à l’initiative du ministre des finances, Joseph Caillaux durant la première guerre
mondial. 2 lois sont au fondement de l’impôt :
- Loi 15 juillet 1914
- Loi 31 juillet 1917
Il est également appelé l’impôt cédulaire. Cet impôt frappe chaque cédule de revenu,
différentes catégories de revenu. C’est un impôt général, progressif qui frappe chaque
cédule de revenu.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, cet impôt sera réformé par la loi du 17
aout 1948 qui refondra l’impôt sur le revenu et sera complété par un décret du 9
décembre 1948.
L’impôt demeure progressif et retrouve les principes initiaux de la réforme qui sont
maintenus mais il y a également des compléments qui sont rajoutés au mécanisme.
Notamment le mécanisme du quotient familial qui va permettre d’atténuer la
progressivité de l’impôt prenant en compte des personnes à charge au niveau du foyer
fiscal.
Progressivement, l’impôt est devenu un outil de politique économique au fil des lois
de finances sous la 5e république. Un certain nombre d’éléments de débat. La
principale problématique concerne sa cédularisation. En effet, il n’est plus le seul impôt
sur le revenu, il a été complété par d’autres impositions, notamment par la CSG, CRDS
qui sont des impôts perçus au profit des organismes de la sécurité sociale. Ce qui pose
la question du caractère fusionnel. Faut-il fusionner ces deux types d’imposition ? la
question fut posée par l’économiste Piketty.
Il est vrai que le prélèvement à la source fait penser que le législateur fait penser à
cette voie car en instaurant ceci, le législateur laisse au couple de faire le choix d’avoir
un impôt individualisé. On voit donc une évolution en ce sens. Et par rapport aux
revenus de capitaux mobilier avec le prélèvement forfaitaire unique : montre que le
législateur a fait un pas en avant vers un impôt à taux proportionnel. Il semble que
depuis la législature actuelle (Macron) que nous sommes plutôt sur cette seconde voie
consistant à rendre l’impôt sur le revenu plus proportionnel.
Pour résumé, l’impôt sur le revenu est un impôt direct de l’Etat qui reste progressif,
synthétique, personnel dont le produit s’est légèrement contracté en 2019 car on a un
rendement budgétaire de 70,5 milliards d’euro alors qu’il était de 73 milliards en 2017.
Il constitue, après la TVA, une importance ressource financière pour l’Etat (25% du
budget général de l’Etat).
B- Les principaux impôts directs perçus au profit des organismes de sécurité social
136 milliards d’euro par cette intervention du législateur ont été transféré par la caisse
d’amortissement de la dette sociale (CADES) : 31 milliards d’euros de déficits passés,
13 milliards d’euros pour la reprise d'un tiers de la dette des hôpitaux (Plan urgence
Hôpital) et 92 milliards d'euros au titre des déficits sociaux prévisionnels 2020-2023
(LFSS).
Il est initialement prévu que la dette sociale devrait être éteinte en 2024 mais il y a
donc un report de cette amortissement définitif en 2033 conformément prévu par le
législateur organique.
Ce texte est venu créer une 5e branche couvrant le risque de perte d’autonomie. Il
existe plusieurs branches au titre de la sécurité sociale. Cette branche sera couverte
par la solidarité nationale donc une fraction de la CSG sera affectée au financement
de la branche autonomie, cela représente 0,15 points de CSG, environ 2,3 milliards
d’euros.
1- La CSG
Il s’agit d’un impôt récent puisque la contribution sociale généralisée est entrée en
vigueur en France en 1991. Il s’agit d’un prélèvement fiscal de nature sociale définit
par le législateur, on retrouve son régime juridique dans le code général de l’impôt et
dans celui de la sécurité sociale. Il est destiné à financer les caisses d’allocations
familiales mais aussi le fond de solidarité vieillesse, les régimes d’assurances
maladies, CADES et désormais la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.
Le rendement est plus élevé que l’impôt sur le revenu car en 2019, il a représenté
99,6 milliards d’euro. Cela s’explique par une assiette large et un taux proportionnel
modéré avec un prélèvement à la source.
Du constat effectué par Cozian était né le débat de fusion entre l’impôt sur le revenu
et la CSG qui n’a pas abouti. A défaut de fusion avec l’impôt sur le revenu, c’est plutôt
une hausse de la CSG qui a été décidé en 2018 avec une augmentation de 1,7 points
de CSG qui a généré un accroissement significatif de son rendement conduisant à
considérer que le progrès de fusion est donc mis en sommeil par le gouvernement
actuel (Macron).
2- La CRDS
C’est un impôt créé récemment. En effet cela a été créé à l’initiative du gouvernement
Juppé sous le premier mandat du président Chirac par l’ordonnance du 24 janvier
1996. Il y a donc eu une révision de la Constitution en 1996 conduisant à créer les lois
de financement de la sécurité sociale. Il y a eu une volonté de mettre fin à ce qu’on
appelait le « trou de la sécurité sociale ». Pour se faire, il a été décidé d’amortir la dette
sociale et donc de mettre en place une caisse d’amortissement. Il a fallu créer une
ressource qui sera accepté à cette amortissement. Il a donc été décidé de créer la
CRDS venant alimenter cette caisse. On retrouve ce régime juridique dans le code
général de l’impôt à 1600-0 G à 1600-O J.
C’est pour cette raison qu’avec la crise sanitaire, le législateur a dû intervenir pour
lever le verrou pour une reprise de dette de 136 milliards par la CADES par une loi
organique du 7 août 2020. Le législateur a donc reporté à 2033 la date de
l’amortissement définitif de la CADES. Au-delà de 136 milliards, il faudra trouver des
recettes complémentaires pour alimenter la CADES.
Le CRDS représente environ chaque année 7,5 milliards d’euro avec une assiette
aussi large que celle de la CSG donc l’ensemble des revenus est concerné avec un
taux proportionnel modeste (0,5%).
3- Le prélèvement de solidarité
On parle souvent des 4 vieilles qui sont en réalité des contributions directes de l’Etat
créé sous la révolution. Au départ, ils étaient des impôts pour l’Etat mais au fil du 20e
siècle, ils vont devenir des impôts directs locaux :
- Contribution foncière régit par les décrets du 23 novembre et 1 er décembre 1790
(= idée de frapper les propriétaires fonciers). On perçoit l’influence du docteur
François Quesnay qui a développé l’idée selon laquelle la richesse provient de
la terre (physiocratie), on oppose cette pensée à celle des mercantilistes.
- Contribution personne et mobilière par les décrets 13 janvier et 18 février 1791
- Contribution des patentes par les décrets du 2 et 17 mars 1791 et la loi
Chapelier introduisant la liberté du commerce et de l’industrie donc nécessité
de frapper ces domaines
Prises de conscience que ces trois premières contributions ne sont pas suffisantes
donc sera mis en place une contribution atypique
- Contribution des portes et fenêtres par la loi du 4 frimaire VII. C’est un impôt
indiciaire reposant sur le relevé d’indice (consistait à identifier le nombre de
portes et fenêtres qui étaient un indice de richesse). Ramel de Nogaret était
ministre des finances sous directoire et va introduire cette imposition atypique.
Disparaitra au début du 20e siècle notamment en raison d’épidémie
Ces 4 contributions constituent les 4 vieilles qui vont être maintenues comme impôt
d’état tout au long du XIXe siècle car les départements et communes émergent (L.
1871 / départements et de 1884 / Communes) elles ont besoins de recettes pour
couvrir leurs charges :
Au départ c'est le mécanisme des centimes additionnels qui va permettre
progressivement d'affecter ces recettes aux CT.
Le problème est que la réforme de 59 est incomplète car elle nécessite l’intervention
du législateur qui interviendra à partir de 1974.
C’est la loi du 31 décembre 1973 qui voit cette réforme aboutir pour la taxe foncière
sur les propriétés bâties, la taxe foncière sur les propriétés non bâties et la taxe
d’habitation alors que pour la taxe professionnelle cela sera de la loi du 29 juillet 1975.
Cette réforme de la fiscalité locale va devenir un véritable serpent de mer pour le droit
fiscal français sous la 5e république.
La taxe professionnelle avait été qualifiée d’impôt imbécile par Mitterrand, son assiette
reposée sur l’investissement de l’entreprise et sa masse salariale donc plus
l’entreprise investissait plus elle embauchait plus elle payait d’impôt. Pour relancer
l'activité économique, ce n’est pas l'impôt le plus intelligent. Le législateur avait donc
mis en place des mécanismes de dégrèvement qui en réalité conduisait à ce que le
premier contribuable au titre de la taxe professionnel soit devenu l’Etat et donc il ne
restait plus qu’à faire disparaitre cet impôt.
2e imposition qui fait objet de débat est la taxe d’habitation qui pose des difficultés au
niveau de l’équité, de justice fiscale. En effet, le problème qui se pose est l’assiette de
cet impôt reposant sur les valeurs locatives cadastrales qui est le rendement théorique
d’une propriété déterminé par l’administration fiscale. Le problème est que les valeurs
locatives cadastrales n’ont pas été actualisé depuis 1970 pose un problème de
décalage entre ce loyer théorique et la réalité du marché de l’immobilier. Il a fallu un
rapport de la cour des comptes de 2010 qui a attiré le législateur à faire une réforme.
Il est évident que face à ce problème d’équité qu’il est apparu plus aisé de supprimer
cette taxe d’habitation plutôt que de réformer les valeurs locatives cadastrales. C’est
ainsi que le législateur par la loi de finances de 2020 est venu supprimer la taxe
d’habitation.
La fiscalité directe locale représente environ 85,2 milliards d’euro. Le bloc communal
perçoit environ 57 milliards d’euro, le bloc départemental en perçoit 18,8 milliards et le
bloc régional perçoit 9,5 milliards d’euro (qui ont augmenté car dernier arrivée,
amélioration notable en 2017).
Les principales recettes fiscales directes proviennent de la taxe foncière sur les
propriétés bâties représentant 33,6 milliards d’euro, la taxe d’habitation représente
22,7 milliards d’euro. La CVAE représente 17,7 milliards d’euro, la CFE représente 7,9
milliards d’euro. Le montant des autres recettes fiscales est en dessous, en effet
l’impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux représente 1,5 milliards d’euro, la taxe
foncière sur les propriétés non bâties représente 1 milliards d’euro, la taxe sur les
surfaces commerciales représente 0,7 milliards d’euro, la taxe d’enlèvement des
ordures ménagères représente 7 milliards d’euro.
Lfr : loi finance rectificative
Au niveau de la crise du Covid 19, il a été démontré au fil des lois de finances
rectificatives que les collectivités territoriales ont été faiblement impacté. En effet, il y
a eu des charges supplémentaires mais il y a eu aussi des économies. Les recettes
des collectivités ont été assez peu sensible à l’impact de la crise par rapport à l’Etat.
Des rapports démontrent que même s’il y a eu des ajustements nécessaires cela reste
moindre par rapport à l’Etat et à la sécurité sociale.
La plupart des grandes collectivités ont fait le choix de la taxe sauf Besançon qui a
fait le choix de la redevance.
C’est un impôt direct local assis sur le foncier bâti qui sera recouvré simultanément
avec la taxe foncière des propriétés bâties. Il y a désormais une part incitative sur la
quantité et le volume de déchet sur la taxe.
Le nombre de ces petites taxes a été réduit suite à un rapport, IGF, suppression des
petites taxes fiscales (rendement budgétaire < 150 Millions €)
Ils perçoivent encore 18,6 milliards d’euro de fiscale directe mais ne perçoivent plus
de taxe d’habitation ni taxe foncière sur les propriétés non bâties et bientôt ne
percevront plus les taxes sur les propriétés bâties
Perçoivent 23,5% de la CVAE (4,1 Mds € ; CGI, art. 1586 ter et s.), petite part de l’IFER
(0,3 Md €) et perçoivent encore leur part de taxe foncière sur les propriétés bâties car
la réforme n’intervient qu’en 2023 (14,1 Mds € ; CGI, art. 1380 à 1391 E). Lorsque
cette taxe sera perçue par les communes, les départements toucheront une part de
TVA.
Depuis 2017, on peut identifier une évolution. En effet, on va avoir la prise en compte
des conséquences financières de la loi Notre donc on est passé de 4,9 milliards d’euro
à 9,5 milliards d’euro. Cette fiscalité directe régionales demeure inférieure à celle des
départements et communes.
Elles perçoivent donc 50% de la CVAE (8,7 Mds € en 2018 contre 4,2 Mds € en 2016
; CGI, art. 1586 ter et s.), une partie de l’IFER (0,7 Md € ; CGI, art. 1635-0 quinquies)
§2 : les impôts indirects
Cela signifie que les facultés contributives seront appréhendées à l’occasion des
dépenses engagés par le consommateur final.
Cela représente 60% des recettes fiscales totales de l’Etat qui selon les données de
la loi de règlement, on est sur environ 190Mds d’euro en 2019. On a des contributions
indirectes de l’Etat qui sont parfois très anciennes (accises sur les alcools,
carburants…). À ce jour, le principal impôt indirect perçu au profit de l’Etat est la TVA.
La TVA fut instituée en 1954 institué par Maurice Laure, ministre des finances, qui sera
généralisée sur le territoire national au 1er janvier 1968. On retrouve son régime
juridique CGI, art. 256-0 à art. 298 octodecies. Il s’agit d’une imposition de toute nature
sous forme d’une contribution sur la consommation que le consommateur final acquitte
lors de l’achat d’un produit ou d’une prestation de service. Il y a différent taux mais en
France il est de 20% fixé par le législateur.
Le montant global de la TVA acquitté est calculé par le professionnel (assujetti légal)
qui va à la fois collecter la TVA sur les produits vendus/prestation de service mais qui
va également déduire de la TVA sur les produits qu’il achète/prestation de service pour
son activité. Il y a donc de la TVA collecté et de la TVA déductible. L’assujetti tous les
mois sous le cadre de sa déclaration de TVA va calculer la TVA a reversé entre la TVA
collecté lors des ventes et la TVA déductible (payé par les fournisseurs). Soit la
différence est positive donc elle devra être reversé à l’administration fiscale soit la TVA
est négative alors il y aura un crédit de TVA, c’est-à-dire qu’il y a un surplus de TVA
déductible donc s’il y a un surplus alors ça devient un crédit TVA qui serait reportable
sur les mois suivants.
S’agissant d’un impôt indirect avec une certaines influences sur le marché de
prestation de service et de livraison des biens
Ensuite, les droits d’accise (ou de consommation) avec la taxe intérieure sur les
produits énergétiques (TICPE) qui se retrouve dans le code des douanes aux articles
265 et suivants qui a été l’élément déclencheur de la crise des gilets jaunes. Impôt qui
a eu une harmonisation par une directive n° 2003/96/CE du Conseil, 27 oct. 2003
traitant des Produits pétroliers, gaz naturel, charbon, etc. Elle fixe les règles en matière
de taxes relatives à l’électricité, à tous les carburants et à la plupart des combustibles.
Son objectif est de garantir que le marché unique européen de l’énergie fonctionne
sans heurts et d’éviter toute distorsion des échanges et de concurrence que pourraient
engendrer de grandes différences entre les systèmes fiscaux nationaux. Y es associé
à la TVA. Il est vrai que pendant longtemps cette double imposition sur le volume
(TICPE) et sur le prix (TVA) a assuré une relative stabilité sur la recette au titre de la
taxation sur ses produits. La TVA est perçue par les services de la direction générale
des douanes et droits indirects (DGDDI) lors de l’importation (CGI, art. 1695). Sur
option (C. douanes, art. 285 ; CGI, art. 1695), la TVA peut être perçue par la DGFIP
lorsque les redevables sont titulaires d’un agrément à la procédure simplifiée de
dédouanement avec domiciliation unique.
Ce qui a provoqué la crise des gilets jaunes est qu’il a été introduit la composante
carbone. LFI 2014 + LFI 2018 = introduction + évolution de la composante carbone.
Ce qui a pour objectif d’enrichir le coup du carburant pour inciter les consommateurs
à opérer une transition écologique. Le problème est qu’il y a eu un élément
conjoncturel est qu’il y a eu une hausse ce qui a contribué à enchérir les prix des
carburants et c’est de manière assez significative ce qui a provoqué un mouvement
de colère par le contribuable, révolte fiscale.
Le paradoxe est que lorsque la crise des gilets jaunes intervient et que le prix du
pétrole était reparti à la baisse. Tout cela démontre la problématique de l’acceptabilité
sociale de l’impôt. Colbert avait comme formule que l’art de lever l’impôt est celui qui
consiste à plumer l’oie sans trop la faire crier. C’est ainsi que l’écotaxe est une véritable
problématique car en effet il y a la question du consentement de l’impôt mais ensuite
la question de la pédagogie autour de l’impôt.
Dans l’objectif poursuivit du législateur sur cet impôt même si le but était louable, le
mécanisme était assez obscur car une partie n’était pas utilisé pour le financement de
l’environnement donc se posait la question de l’utilité de l’impôt (écologique ou
rendement budgétaire ?). Face à ce mouvement de révolte, le législateur a en 2019
interrompu le mouvement de rehaussement de la TICPE. Le rythme d’évolution
envisagé par le Gouvernement lors de LPFP janvier 2018 pour la période 2018-2022
n’a pas été atteint.
Il existe en effet d’autres sources de pollution qui pourraient alors être taxées. D’autres
pistes sont à explorer à ce titre. On pense notamment à une taxe générale sur les
activités polluantes (TGAP ; C. douanes, art. 266 sexies et s) applicables à certaines
entreprises qui utilisent des substances polluantes. Cette taxe demeure assez
largement insuffisante selon certains spécialistes.
Enfin, on a la fiscalité patrimoniale avec les droits d’enregistrement prélevé quand un
acte, un document est inscrit dans un registre, notamment lorsqu’il y a des
transmissions de patrimoine que ce soit à titre onéreux (ex : vente d’immeuble : droits
de mutation à titre onéreux =mal nommés « frais de notaire » (il est le collecteur de cet
impôt mais sa rémunération est infirme par rapport aux frais collecter)). Ensuite il y a
les DMTG par décès (les droits de successions) qui représente environ 13,5Mds
d’euro. Les DMTG entre vif (donations) représente 2,5Mds d’euro et DMTO (taxe de
publicité foncière) représente 1Mds d’euro car partagé entre les départements et
communes. Les droits d’enregistrements représentent 16,8Mds d’euro au profit de
l’Etat.
On retrouve ici les droits d’accises (ou de consommation) sur les tabacs (CGI, art. 575
A et s.) et les alcools (CGI, art. 303 à 520 A). Ces droits ont donc été transféré au profit
de la sécurité sociale alors qu’avant ils étaient perçus au profit de l’Etat. Ce sont des
vieux impôts remontant au 17e siècle.
Cet impôt remonte au 17e siècle avec la croissance de consommation du tabac. L’Etat
comprend très vite qu’il peut faire un bénéfice financier sur ses produits. Colbert va
donc instaurer un monopole de l’Etat sur la fabrication et la vente du tabac. Impôt peu
populaire et les révolutionnaires vont donc le supprimer 1789. Mais très vite, les
ministres des finances comprennent que l’Etat se prive de recettes financières
considérables.
Ramel De Nogaret, ministre des finances sous directoire, essaie de trouver une
solution alternative et c’est la raison pour laquelle il met en place la contribution sur les
portes et fenêtres. Au final, la fiscalité des tabacs est réintroduite en France sous le 1 er
Empire en 1810.
Désormais, on a un régime sur les accises sur les tabacs harmonisé au niveau
européen avec un certain nombre de directive (no 92/79/CEE et no 92/80/CEE du 19
octobre 1992, et modernisé par la directive no 2010/12/UE du 16 février 2010). On a
donc un régime juridique définit par le législateur fixé dans le cadre du droit de l’union
au CGI, art. 575 à 575 D. néanmoins, il y a un régime fiscal particulier des tabacs pour
la Corse et les départements d’outre-mer (CGI, art. 575 E et 575 E bis.
Il s’agit d’un vielle impôt. Sous l’ancien régime existait un certain nombre de droit sur
le vin, l’eau de vie, cidre et bière mais également « le gros » perçu sur toutes les
boissons et le « trop bu ou gros manquant » qui était le plus impopulaire perçu sur les
boissons consommées chez les récoltants au-delà de la quantité fixée pour leur
consommation normale. En effet, l’administration supposée que le surplus de
production était vendu sans acquittement des droits de « gros » donc il y avait une
imposition supplémentaire. Les révolutionnaires vont donc supprimer ses droits en
1789.
Pour les mêmes raisons que pour le tabac, il sera observé que les caisses de l’Etat
vont être durablement impactée par cette absence de recettes et tout l’ensemble de
droit sur les boissons seront supprimées et seront rétablis sous le 1er empire et Ramel
de Nogaret formule le même constat que sur les accises sur le tabac.
Au niveau des ministres de finances de 1789 jusqu’à l’empire peu ont écrit et on était
souvent remplacé. Necker dernier ministre des finances de Louis XVI jusqu’au ministre
des finances de Napoléon jusqu’à Gaudin, il y aura assez peu de ministre de finance
qui aller définir les perspectives si ce n’est Ramel sous le directoire.
De nos jours on a un régime des accises harmonisé au plan européen avec les
directives no 92/83/ CEE et no 92/84/CEE du 19 octobre 1992 - Harmonisation au plan
européen. Il y a un régime concernant les alcools dans (CGI, art. 401 à 406 quinquies),
sur les vins et cidres (CGI, art. 434 à 442) et sur les bières (CGI, art. 520 A)
Le droit de consommation sur les alcools (CGI, art. 403) : les alcools dont le titre
alcoométrique est supérieur à 22%, on voit que le taux est considérable car Taux = 1
758,45 €/hl d’alcool pur, Taux = 879,72 €/hl d’alcool pur pour le rhum.
Le droit sur les bières et les boissons non alcoolisées (CGI, art. 520 A) : taux = 3,75
€/hl d’alcool pour les bières
Contributions sur les boissons sucrées et édulcorées :CGI, art. 1613 ter et quater :
Montant = 4,5 Mds €
Ces produits alcooliques et non alcoolisés sont, par ailleurs, soumis à la TVA.
Depuis 2006, une part des recettes de la TVA, tabac et alcool mais aussi des produits
pharmaceutiques est affectée aux organismes de la SS, qu'on appelle la « TVA sociale
» dans le langage populaire.
Avant la généralisation de la TVA, une part importante de la fiscalité locale, assise sur
la dépense, reposait sur la taxe locale sur les ventes au détail des commerçants suite
à une loi du 13 août 1926.
Avec la généralisation de la TVA, les communes et les départements ont été les
victimes de la réforme fiscale qui profitait à l’Etat. Pour autant on peut croire que nous
sommes à un tournant car se pose finalement la problématique la libre administration
des CT (72C) car au fil des lois de finances depuis les années 80, de nombreuses
impositions indirectes locales ont été supprimé (vignette automobile, etc…). La fiscalité
locale a repris de l’importance car elle représente désormais 49,8Mds sur 140 soit plus
d’un tiers des recettes fiscales locales totales en 2019.
Depuis quelques années, la TVA devient une fiscalité partagée et on parle de plus en
plus de « tva locale ». De même que la TICPE qui devient une fiscalité partagée en
compensation des transferts de compétences décidés depuis 2003.
Il existe également des taxes d’urbanisme notamment la taxe d’aménagement qui est
institué dans les communes dotés par un plan local d’urbanisme ou d’un plan
d’occupation des sols ou dans les communautés urbaines. Représente 0,9Mds d’euro
(C. urb., art. L. 331-1 et s. ; R. 331-1 et s.).
Tous les impôts ne sont pas des prélèvements obligatoires. En effet, il y a souvent une
confusion s’installant sur le fait de confondre prélèvement fiscal et prélèvement
obligatoire. Tous les prélèvements obligatoires ne sont pas des impôts notamment les
cotisations sociales. A côté de cette catégorie, il existe des prélèvements non
obligatoires qui ne sont pas non plus des impositions de toutes natures
C’est une loi du 20 avril 2005 qui a créé le conseil des prélèvements obligatoires, qui
a remplacé l’ancien conseil des impôts et qui est chargé de rendre un rapport chaque
année et de formuler des recommandations en matière de prélèvement obligatoire (art.
L. 351-1 du code des juridictions financières). A ce titre, on a une définition juridique
de prélèvement obligatoire « Les prélèvements obligatoires sont constitués, d’une part,
des impôts et taxes perçus par l’État, les collectivités territoriales et les établissements
publics de coopération intercommunale et, d’autre part, de l’ensemble des cotisations
obligatoires collectées au profit des institutions de sécurité et de protection sociale ».
On a bien au titre des prélèvements obligatoires non fiscaux les cotisations sociales
perçus au profit des organismes de sécurité sociale. Chaque année, il y a un rapport
du CPO sur des questions touchant aux prélèvements obligatoires fiscaux et non
fiscaux remis au PDR, Parlement…
Lorsque l’on regarde les derniers rapports du CPO depuis 2018, on observe que cela
traité de la fiscalité des ménages, fiscalité affecté, fiscalité environnemental et fiscalité
des entreprises au titre du numérique sur les conséquences de la mondialisation,
numérisation de l’économie et ses conséquences sur la fiscalité des entreprises. Il y a
la problématique de la taxe GAFA à la française, la France depuis juillet 2019 mène
un combat à ce sujet mais aussi au niveau de l’OCDE, toute la bataille d’harmonisation
de cette taxe.
Selon le CPO, doivent être considérés comme des prélèvements non obligatoires tous
les prélèvements qui ne sont pas effectués au profit du secteur des administrations
publiques, définis par le droit la comptabilité publique (État, collectivités territoriales,
organismes de Sécurité sociale).
On va donc éliminer ici cotisations aux ordres professionnels par exemple ou encore
les cotisations complémentaires aux mutuelles.
Ensuite certains prélèvements sont effectués au profit du secteur des administrations
publiques, défini par le droit la comptabilité publique (État, collectivités territoriales,
organismes de Sécurité sociale) mais qui reposent sur une décision délibérée,
volontaire, contrepartie d’un service public rendu. C’est le cas des redevances pour
services rendus qui est un mode de financement plus souple dont le régime juridique
est différent de celui des impositions de toute nature.
Dans ses prélèvements non obligatoires ont va retrouver les recettes non fiscales
diverses comme les revenus du domaine, les produits des cessions des biens
immobiliers des personnes publiques mais aussi les produits financiers issus des
investissements réalisés par l’Etat.
Chapitre 2 : les définitions fiscales
Le législateur utilise une terminologie qui peut être perturbante et il faut donc aller au-
delà. Parfois la taxe relève de la catégorie des impositions de toute nature (taxe fiscal)
parfois relève de la taxe administrative. Cela perturbe d’où la nécessité d’une définition
claire.
Selon cette formule de Colbert : « l’art de lever l’impôt consiste à plumer les oies sans
trop les faire crier ». En effet, l’impôt suscite une notion douloureuse pour le
contribuable car derrière le mot impôt il y a le verbe imposer donc l’idée de contrainte.
Parfois le législateur fiscal va privilégier un terme plus doux comme celui de
contribution qui signifie participer, idée qui participe à endormir le contribuable.
Alors dans l’ancien français on retrouve des traces dès le 14 e siècle de ce mot qui
apparait comme la part de la dépense publique imposée par l’Etat à chaque citoyen
par le mot « impost » qui signifiait assiette. En latin « imponere », qui signifie « imposer
».
Au-delà de la terminologie, il semble pertinent d’avancer et c’est ainsi qu’il faut s’aider
de la doctrine puis du droit positif.
Section 1 : au sens strict : la définition classique de l’impôt (doctrine)
Gaston Jèze est une grande figure dans la science et législation financières. Il est
connu pour son apport au droit administratif. Avant d’avoir été à la faculté de droit de
Paris, il est nommé à la faculté de droit de Lille et est ainsi reconnu comme l’un des
membres fondateurs de l’école des finances publiques de Lille.
Il est souvent apparu comme visionnaire dans sa définition de l’impôt. Selon lui, l’impôt
se présente comme « une prestation de valeur pécuniaire exigée des individus d’après
des règles fixes, en vue de couvrir des dépenses d’intérêt général, et uniquement à
raison du fait que les individus qui doivent les payer sont membres d’une communauté
politique organisée ». Il est vrai que cette définition est encore discutée et enseignée
aujourd’hui.
Certains auteurs se sont demandés si la définition de l’impôt de Jèze n’était pas une
légende fiscale, notamment Olivier Négrin. En effet, cette définition a été réécrite par
un autre personnage illustre qui est le Doyen Vedel. Le Doyen Vedel est relativement
connu pour son droit constitutionnel qui est une référence pour la doctrine. Le Doyen
Vedel s’est également illustré par un manuel de droit administratif (1959), il a été
membre du Conseil constitutionnel de 1980 à 1989. Il sera appelé par le Président
Mitterrand de présidé le comité consultatif pour la révision de la Constitution en 1993.
Le doyen Vedel a également écrit un cours de législation financière en 1954 où on y
retrouve une définition de l’impôt et notamment cette définition-là qui est « une
prestation pécuniaire prélevée régulièrement par voie d’autorité, à titre définitif, sans
contrepartie directe, en vue de la couverture des charges publiques ». Il s’agit d’une
réécriture de Gaston Jèze.
En réalité Jèze distingue l’impôt moderne qui est sous forme pécuniaire des anciens
impôts issus de l’ancien régime notamment les corvées, la Dîme.
3e élément : par voie d’autorité : montre l’affirmation du pouvoir d’Etat. Cela traduit
deux réalités, l’affirmation de la souveraineté de l’État (lever l’impôt) d’une part, et, en
cas de résistance Ce qui exclut tout type de consentement individuel de l’impôt. En
effet le contribuable ne peut ni refuser ni marchander. Mais aussi en cas de résistance
à l’impôt en cas de comportement récalcitrant, l’administration fiscal dispose de
prérogative de puissance publique exorbitante du droit commun pour forcer le
prélèvement de l’impôt lorsque le contribuable à ce type de comportement.
(Modalité)
A titre définitif : c’est l’idée selon laquelle l’impôt ne doit pas être remboursable. En
réalité, on a ici la différence fondamentale entre l’impôt et l’emprunt. Principe de non-
restitution de l’impôt. L’objectif premier de l’impôt est l’alimentation de la caisse
publique et non l’inverse.
Sans contrepartie directe : certains auteurs estiment que c’est la composante clé de
la définition. Aucun service n’est rendu au contribuable en échange de l’impôt qu’il
paie. L’impôt n’est donc pas le prix des services publics mais bien un prélèvement
effectué sans contrepartie directe. Ainsi, le contribuable ne peut refuser de payer
l’impôt au motif qu’il n’utilise pas tel ou tel service public. C’est l’élément de distinction
entre l’impôt et la redevance pour service rendu
Il faut souligner d’une part la possibilité d’un paiement en nature de l’impôt qui peut
remettre en cause le caractère pécuniaire de l’impôt. Toutefois, les DMTG pour cause
de mort ou entre vifs peuvent être acquittés par remise d’objets, c’est ce qu’on appelle
la dation (CGI, art. 1716 bis) en paiement qui constitue une forme de paiement de
l’impôt sous forme non pécuniaire.
Il est vrai que cela vient atténuer le caractère obligatoire du paiement de l’impôt. En
effet sous disposition expresse, le contribuable à le choix. Selon donne l’impression
d’un prélèvement à la carte. (Selon sa situation).
Il est vrai que l’on a évoqué le caractère définitif du prélèvement fiscal. Désormais, on
peut avoir un impôt perçu à titre temporaire qui peut remettre en cause se caractère.
On pense notamment à la TVA. En effet, on peut avoir des reversements de tva en
cas de crédit TVA, une TVA irrégulièrement perçu.
On peut également avoir un impôt affecté à une dépense particulière. Il est de plus en
plus fréquent d’observer qu’il peut y avoir un lien entre l’impôt et le service public.
Article 6 LOLF du 1er aout 2001 : principe de l’universalité budgétaire avec deux règles
dont la règle de non affectation avec des tempéraments à cette règle nombreux. (A.
BAUDU, Droit des finances publiques, Dalloz, coll. Hypercours, 2018)
3e critique rejoignant la 2e critique, on a désormais un impôt destiné au financement
de fonctions sociales et économiques. L’impôt ne sert plus exclusivement à couvrir les
charges publiques. Il y a des charges de personnes morales de droit privée qui peuvent
être couverte par les impôts. L’impôts remplie désormais une fonction dissuasive pour
inciter le contribuable à adopter un certain comportement (fiscalité environnemental,
fiscalité sanitaire et sociale)
C’est une catégorie large qui est identifié par la compétence du législateur mais aussi
par un faisceau d’indice.
On écarte les LFSS car elle repose sur des prévisions de recettes, ce qui signifie
qu’elles ne contiennent pas d’autorisation fiscale. Donc ce serait la loi de finance qui
déterminerait cela. On se demande s’il s’agit de la loi ordinaire ou loi de fiscale ? cela
peut être les deux. En effet, Les dispositions fiscales peuvent prendre leur place au
sein d’une loi de finances (LOLF, art. 34), Simple loi ordinaire (Const., art. 34, al. 5).
Cela signifie à contrario que les dispositions fiscales ne doivent pas figurer
obligatoirement dans une loi de finances, comme l’a considéré le Conseil
constitutionnel (Cons. const., 24 juillet 1991, n° 91-298 DC, §6). Le considérant de
principe est « réservé aux seules lois de finances la création ou la modification d’une
ressource fiscale en cours d’année limiterait, contrairement aux articles 39 et 40 de la
Constitution, l’initiative des membres du Parlement en matière fiscale à un droit
d’amendement, puisque les lois de finances ne peuvent être présentées que par le
Gouvernement ». Les dispositions fiscales peuvent se retrouver dans les lois de
finances mais aussi dans les lois ordinaires.
Le ministère des finances souhaite installer une sorte de monopole des dispositions
de fiscales en loi de finance. Pour se faire, il y a eu une circulaire du PM le 4 juin 2010
imposant au ministre de ne plus insérer de dispositions fiscales ou qui affectent les
recettes de la Sécurité sociale dans les projets de lois ordinaires. C’est pour cela qu’on
parle d’une forme de monopole des dispositions fiscales en loi de finance. Ce qui
signifie que la loi de finance serait le seul texte où les dispositions fiscales sont
retenues. La circulaire du 14 janvier 2013 est venue confirmer cela. La jurisprudence
du CC en 1991 n’a pas été remise en question mais les ministres ont l’obligation de
respecter les circulaires qui leur impose de ne plus intégrer des dispositives fiscaux
lors de loi ordinaire et devaient présenter leurs dispositifs de dépenses fiscales par
des projets de loi de finance. Cela a introduit une forme de droit de regard du ministère
des finances sur les textes fiscaux.
Il est important de déterminer une frontière entre la catégorie des impositions de toute
nature et les autres prélèvements. Cela signifie qu’il est important de délimiter la
distinction entre les impositions de toute nature, les cotisations sociales et les
redevances pour service rendu.
1- Les impôts
La terminologie n’est pas un critère à retenir, le bénéficiaire non plus. C’est-à-dire que
le critère organique comme le critère terminologique n’est pas pertinent. En effet, le
bénéficiaire peut être une personne morale de droit public mais aussi une personne
morale de droit privée.
La jurisprudence va retenir plusieurs critères. Ils furent posés par le Conseil d’Etat (Ass
21 nov. 1958, syndicat national des transporteurs aériens) et complété par le Conseil
constitutionnel (29 oct. 1969, no 69- 57 L ; Cons. const., 6 oct. 1976, no 76-92 L ;
Cons. const., 14 avril 2005, no 2005-513 DC, §14).
Elles ne sont pas des redevances pour service rendu mais elles présentent des
similitudes trompeuses. Le régime juridique est différent.
Il y a donc des nuances significatives entre la taxe fiscale et les impôts. Le régime
juridique est le même qui est l’imposition de toute nature. La terminologie est parfois
la bonne, le terme taxe est utilisé par le législateur alors qu’il s’agit d’un impôt comme
la TVA, taxe foncière sur les propriétés bâties mais aussi sur la taxe foncière sur les
propriétés non bâties. Parfois la terminologie est la bonne comme la TEOM.
Ce sont des prélèvements obligatoires. Son objet est d’acquérir des droits, des
prestations sociales. C’est ainsi que nous avons l’assurance maladie, vieillesse,
chômage…. La difficulté est que ce sont des prélèvements obligatoires comme les
impositions de toutes natures.
La jurisprudence qui apporte des éléments de définition est une décision Cons. const.,
13 août 1993, n°93-325 DC, §119 : son considérant : « (...) Considérant que les
cotisations versées aux régimes obligatoires de sécurité sociale qui résultent de
l’affiliation à ces régimes constituent des versements à caractère obligatoire de la part
des employeurs comme des assurés ; que ces cotisations ouvrent vocation à des droits
aux prestations et avantages servis par ces régimes (...) »
Le débat ici a concerné la CSG se demandant s’il s’agit d’une cotisation sociale ou une
imposition de toute nature. Le Conseil constitutionnel a considéré qu’il s’agissait d’une
imposition de toute nature à caractère social (Cons. const., 28 déc. 1990, no 90-285
DC, §9). Cela fut confirmer à plusieurs reprises dans diverses décisions (Cons. const.,
19 déc. 2000, no 2000-437 DC, §7 et 9 ; 18 juill. 2001, no 2000-447 DC, §17 ; 16 août
2007, no 2007-555 DC, §25). Rappelant également que la CRDS avait le même régime
juridique que la CSG.
Le Conseil d’Etat a rejoint l’avis du Conseil constitutionnel considérant que la CSG est
dépourvue de contrepartie directe et qu’il s’agit d’imposition de toute nature (CE, 7
janv. 2004, Req. n°237395, Mme Martin).
Il est vrai que ce débat n’est pas aisé car le risque de confusion est important.
Notamment autour du caractère obligatoire qui est un critère qui ne permet pas la
distinction avec l’imposition de toute nature. Toutefois, la cotisation sociale donne droit
à une contrepartie directe qui est la prestation sociale. A l’inverse, l’absence de
cotisation sociale ne permet pas de bénéficier de ses prestations. Le régime juridique
est donc différent.
Au regard des enjeux financiers de la CSG, CRDS, on comprend dès lors les enjeux
politiques autour de ses divergences jurisprudentielles. A cela se pose aussi la
complexité de certains travailleurs transfrontaliers qui seraient soumis à différent
régime. Admettre que la CSG est une cotisation sociale viendrait à priver le législateur
de sa compétence sur un prélèvement conséquent. La Cour de cassation n’a pas pu
maintenir cette controverse très longtemps. Dans un souci d’apaisement, elle a affirmé
la double qualification de la CSG dans un arrêt du 31 mai 2012, sociale. La CSG peut
être une imposition de toute nature (article 34 : législateur) mais également dans
certaines situations il est possible d’admettre qu’il s’agit d’une cotisation sociale au
sens du règlement de 1971, permettant à la chambre sociale de la Cour de cassation
de concilier la jurisprudence du Conseil constitutionnel et la Cour de justice de l’Union
européenne.
Sur ce débat de savoir si la CSG est une imposition de toute nature ou d’une cotisation
sociale, le CE a lui aussi fait évoluer sa jurisprudence suite à une jurisprudence de la
Cour de justice de l’union européenne en 2015, no C-623/13, De Ruyter. En effet, ce
dernier a admis la double qualification dans un arrêt du 17 avril 2015, Req. no 365511,
M. A qui sera confirmé par CE, 27 juill. 2015, Req. no 334551, De Ruyter.
Pour les qualifier, « taxe non fiscale » ou « taxe administrative » qui permet de
distinguer les deux.
Premier élément de distinction, les redevances pour services rendus ne sont pas des
prélèvements obligatoires ce qui distingue des impositions de toute nature, ce sont des
prélèvements non fiscaux.
Le critère fait à la TEOM, pas d'incitation à réduire les déchets puisque l'assiette et de
la TEOM, c'était la valeur locative cadastrale.
Il est interdit d’intégrer dans le calcul du montant de la redevance des coûts externes
au service. La redevance doit seulement couvrir les charges du service ou les frais
d’établissement et d’entretien de l’ouvrage.
Nous allons ici identifier, à la fois les influences internes et les influences externes.
Nous allons avoir une réflexion très kelsenienne sur les différentes sources.
Section 1 : les sources constitutionnelles du droit fiscal
La Constitution au sens stricte est assez pauvre au plan fiscal, ce qui nous démarque
de nos voisins européens. Une fois que l’on met de côté l’article 34,37 et 72-2 de la
Constitution, il y a assez peu de référence à l’impôt. Ainsi la constitutionnalisation de
cette branche de droit ne constitue pas à la Constitution au sens stricte mais bien au
préambule de la constitution de 1958. Pendant longtemps l’autorité juridique du
préambule de la constitution a été incertain. En effet, il y a eu une jurisprudence
constructive du CE sur la reconnaissance de la valeur juridique du préambule dont CE,
ass., 7 juill. 1950, Req. n°01645, Dehaene ; CE, ass., 11 juill. 1956, Req. n°26638,
Amicale des Annamites deParis. Sur la question de la valeur juridique du préambule
était résolu par le CE, subsistait la question de la valeur constitutionnelle du préambule
(Cons. Const. 16 juillet 1971 « Liberté d’association » - no 71-44 DC, §1). e rapporteur
défendait la constitutionnalité de la loi, et pour autant le président du CC de l’époque
(PALEWSKI) va défendre l’inconstitutionnalité de la loi et la reconnaissance de la
liberté d’association comme un PFRLR. Le visa fut percutant en effet, « Vu la
Constitution, et notamment son préambule » cela consacre la valeur constitutionnelle
du préambule et par ricochet les textes auxquels il renvoie comme la DDHC,
préambule de 46… Cette décision va donc élargir le champ des sources
constitutionnelle du droit fiscal.
En matière fiscale, on oublie souvent alors qu’elle est toute importante, la décision du
Conseil constitutionnelle du 27 décembre 1973 (Cons. Const décis. du 27 décembre
1973, dite « taxation d’office », n°73-51 DC, §2) qui va se référer expressément à la
DDHC. Ce qui constitue pour le droit fiscal une évolution considérable. En effet, les
dispositions importantes et qui sont au fondement de la constitutionalisation du droit
fiscal se trouve dans la DDHC.
Ce champ sera élargi avec la charte de l’environnement 2004 qui sera intégré dans
la Constitution en 2005 et désormais toutes les dispositions procédant de la charte et
du préambule ont pleine valeur Constitutionnelle depuis CE, ass., 3 oct. 2008, Req. no
297931, Commune d’Annecy.
Le Conseil constitutionnelle va donc au fil des lois de finances, loi ordinaire contenant
des dispositions fiscales puisait dans ses différents textes pour dégager les principes
constitutionnels du droit fiscal.
Ce principe est consacré sans discontinuité jusqu’à nos jours. Dès lors que ce principe
est remis en cause, ce sont les fondements de la démocratie et du régime
parlementaire qui est remis en cause. Il y a un double fondement de ce texte :
- Article 14 préambule
- 5e alinéa article 34 qualifié de principe de légalité de l’impôt. L’impôt trouve sa
source dans un texte législatif
Ce qui signifie que seul le législateur est habilité, dans le cadre d’une loi de finances,
ou d’une loi ordinaire, à créer, modifier, ou supprimer un impôt, et à en définir les règles
d’assiette, de calcul et de recouvrement. On retrouve également ce principe à l’article
1er de la LOLF du premier aout 2001 où chaque année, le parlement intervient pour
autoriser la levé l’impôt. Dès lors qu’elle devient permanente alors on est plus une
démocratie. C’est la raison pour laquelle chaque année il faut un débat et parfois le
débat n’est pas suffisant sur le niveau des prélèvements obligatoires, le taux qui est le
plus élevé d’Europe.
Il est vrai que le législateur semble disposé d’une compétence étendue en matière
fiscale mais persiste des limites externes mais aussi des limites internes.
L’idée était de se demander si cela pouvait faire l’objet d’une QPC (incompétence
négative du législateur fiscal). Ce qui a été l’objet de la QPC Kimberly Clark le 18 juin
2010. Le Conseil constitutionnel a fermé la voie considérant que les dispositions de
l’article XIV de la Déclaration de 1789 sont mises en œuvre par l’article 34 de la
Constitution et n’instituent pas un droit ou une liberté qui puisse être invoqué. Ce qui
a profondément choqué la doctrine que la QPC soit fermée. Le moyen n’est opérant
que si l’incompétence négative « affecte » un droit ou une liberté constitutionnellement
garantie.
2 fondements :
- Le principe d’égalité devant l’impôt :
o Conséquence du principe précédent 6DDHC
- Le principe d’égalité devant les charges publiques
o Art 13 DDHC « Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses
d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit
être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs
facultés. »
Les contours de ce principe sont flous. Il est le plus couramment invoqué par le
contribuable devant le juge de l’impôt pour contester le bien fondé de l’imposition de
toute nature. Il y a également des limites, signifiant que sous certaines conditions le
législateur contrôlé par le juge constitutionnel/réglementaire contrôlé par le juge
administratif peuvent déroger au principe d’égalité en matière fiscale. (O. FOUQUET,
« Le Conseil constitutionnel et le principe d’égalité devant l’impôt », NCCC, n° 33,
2011)
Le principe d’égalité devant l’impôt, devant la loi fiscale et devant la charge publique.
Ce principe a donc plusieurs facettes. Il appartient au juge de l’impôt d’apporter des
précisions dans sa jurisprudence.
CE, 30 nov. 1923, Req. n°48688, Couitéas, Lebon, p. 789 : principe d’égalité devant
les charges publiques. Jurisprudence ancienne qui consacre ce principe. L’article
13DDHC est au fondement de ce principe et la portée de ce principe semble plus
étendue que celle relative au principe d’égalité devant l’impôt. En effet, pour le principe
d’égalité devant l’impôt c’était pour chaque impôt pris séparément alors qu’ici c’est
élargi à l’ensemble des prélèvements obligatoires « bouclier fiscal » mécanisme de
plafonnement de l’impôt direct. La difficulté étant que la mobilisation de l’un ou de
l’autre impôt est fluctuant et pas toujours très clair (Cons. const., 29 déc. 2005, n°2005-
530 DC, §66 ; Cons. const., 16 août 2007, n°2007-555 DC, §24).
Ce n’est pas une conception absolutiste, il y a donc des limites admises donc sous
certaines conditions le législateur/administrateur fiscal peuvent déroger au principe
d’égalité en matière fiscal. Le juge administratif s’efforce de vérifier que des
contribuables placés dans la même position soit traité de façon identique en droit.
Toutefois, le juge admet des traitements de différence lorsque cela est justifié par des
raisons d’intérêt général. Toutefois, le juge ne peut pas admettre que toutes
différences de situation justifient toutes différence de traitement. Le considérant de
principe du Cons.constit : « Le principe d’égalité ne s’oppose ni à ce que le législateur
règle de façon différente des situations différentes ni à ce qu’il déroge à l’égalité pour
des raisons d’intérêt général pourvu que dans l’un et l’autre cas, la différence de
traitement qui en résulte soit en rapport direct avec l’objet de la loi qui l’établit. ».
L’essence du contrôle du juge dans chaque cas d’espèce est de déterminer si la
différence de situation est de nature à justifier la ≠ de traitement. une différence de
situation en rapport avec l’objet des dispositions législatives en cause (Cons. const., 9
janv. 1990, n°89-266 DC, §5). Le juge exige un motif de l’intérêt général en rapport
avec l’objet de la loi (Cons. const., 6 déc. 1990, n°90-280 DC, §17). Cette condition
n’est pas toujours très claire, On pense, par exemple, à la jurisprudence du Conseil
constitutionnel au sujet de l’abattement pour durée de détention et plus-values
mobilières en report (Cons. const., 3 avr. 2020, no 2020-832/ 833 QPC, M. Marc S. et
autres) alors qu’il contredit une jurisprudence antérieure (Cons. const., 3 févr. 2016,
no 2015-520 QPC, Metro Holding) = incohérence.
Exemple :
Fiscalité environnementale :
- législateur met en place un système dérogatoire. C’était le cas lors de la
contribution carbone où le Gouv avait introduit ce projet dont l’objectif était de
réduire les émissions de CO2. Le problème : la plupart des entreprises
polluantes étaient exonérées. Censuré Cons. const., 29 déc. 2009, n°2009-599
DC, §82.
- La taxe générale sur les activités polluantes : LF 2001 souhaitait l’élargir aux
consommations d’électricités des entreprises. Son objectif était de lutter contre
l’effet de serre et contre le réchauffement climatique. Forme d’incohérence vu
par le Cons.constit car l’électricité française est majoritairement due à l’énergie
nucléaire (ne contribue pas à l’effet de serre) Cons. const., 28 déc. 2000,
n°2000-441 DC, §34
2- Le contrôle de proportionnalité
Une disproportion entrainerait une rupture caractérisée de l’égalité devant les charges
publiques ‘ (Cons. const., 29 déc. 2012, n° 2012-662 DC, §19, §51, §73 et §81). Le
Cons.constit s’assure que le taux de la contribution ne revêt pas un caractère
confiscatoire, donc une charge excessive au regard de leur faculté contributive. La
question qui se pose est celle du spectre du « gouvernement des juges ». En effet, le
pouvoir fiscal du parlement ne risque pas d’être menacé par l’audace jurisprudentielle
du conseil ? Cons. const., 19 sept. 2014, n° 2014-417 QPC, Société Red Bull on
Premise et autre, §13 = illustration : Cons.constit s’assure que niveau d’imposition ne
revêt pas un caractère confiscatoire.
des limites à la rétroactivité de la loi fiscale par le Cons. Const : Cons. const., 7 févr.
2002, n°2002- 458 DC, §3. Il pose notamment 4 limites :
- l’exigence d’un motif d’intérêt général suffisant (Cons. const., 19 nov. 1997, no
97-390 DC, §3 et §13) motif suffisant voir impérieux d’intérêt général (Cons.
const., 14 févr. 2014, no 2013- 366 QPC, SELARL PJA/société Maflow France).
o Permet de faire un contrôle de proportionnalité des lois rétroactives
o Exclusion de la « petite rétroactivité » fiscale qui s’applique aux revenus
de l’année en cours des finances (Cons. const., 29 déc. 2012, no 2012-
662 DC, §108)
▪ LFR depuis 2018 : plus de disposition fiscale : volonté du
législateur de mettre fin à ses exceptions
Lorsque la loi fiscale est complexe alors cela nécessite de faire appel à des conseils
fiscaux ce qui est onéreux donc rupture d’égalité devant la loi fiscale. Donc la
méconnaissance de cette exigence (accessibilité + intelligibilité) doit être contrôlé par
le Conseil (Cons. const., 29 déc. 2013, no 2013-685 DC, §114). Toutefois, cela ne
peut pas faire l’objet d’une QPC (Cons. const., 22 juin. 2010, no 2010-4/17 QPC, M.
Alain C. et autre, §9).
Article 55C : « Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur
publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord
ou traité, de son application par l’autre partie. »
3 justifications :
– lutter contre la fraude et l’évasion fiscales internationales
– la protection du contribuable
– prévenir les effets néfastes des situations dites de « double imposition » : éviter
qu’assiette soit imposée deux fois. La convention contre les doubles impositions
lève les obstacle aux échanges éco internationaux afin de bénéficier d’une
assistance adm et de résoudre un très grand nombre de conventions fiscales
bilatérales internationales en ce sens.
Art 53 C.
« les traités (...) ceux qui engagent les finances de l’État (...) ne peuvent être ratifiés
ou approuvés qu’en vertu d’une loi. Ils ne prennent effet qu’après avoir été ratifiés ou
approuvés »
Il revient donc aux constitutions des États concernés de définir la portée de ces
conventions vis-à-vis du droit interne et les modalités de leur intégration au sein de la
hiérarchie des normes.
La place des normes internationales, elle est régie par l'art 55 de la C.
On distingue celles qui sont exclusivement fiscales et celles qui peuvent en avoir sans
être uniquement ça.
1- Les conventions multilatérales exclusivement fiscales
Depuis la crise financière de 2008, la fraude fiscale est devenue un problème mondial
sous l'effet de l'internationalisation des échanges, une société de plus en plus
mondialisé, il dépasse les frontières de la France, de l'UE.
Standards minimums qui ont été reconnu dans cette convention afin de régler les
différends, ratifié par la France de la loi du 12 Juillet 2018.
L. no 2018-604, 12 juill. 2018 - ratification par la France.
Une entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2019 et qui a des conséquences sur les
conventions fiscales bilatérales de la France.
[Il faut avoir conscience qu’elles sont plus rares. La fraude fiscale est devenue un
problème mondial sous l’effet de l’internationalisation des échanges, d’une société de
plus en plus mondialisée. En 2017, il y a eu la signature de la convention multilatérale
pour la mise en œuvre des mesures relatives aux conventions pour prévenir l’érosion
de la base d’imposition et les transferts de bénéfice. On parle souvent de la convention
BEPS signée à Paris 24 nov. 2016. Des standards minimums ont été reconnus. Cela
a été ratifié par la France par la loi du 12 juillet 2018 avec une entrée en vigueur depuis
le 1er janvier 2019]
Lutte contre l'utilisation abusive des conventions fiscales, la lutte contre les double
impositions, arbitrage international, etc.
Parmi les 121 conventions bilatérales de la France, elle a signalé que 81 conventions
bilatérales étaient désormais couvertes par BEPS 2019, ce qui permettrait de couvrir
une large part du réseau conventionnel français.
Conv. EDH
signée à Rome le 4 novembre 1950
ratifiée par la France - L. no 73- 1227, 31 déc. 1973
Cour européenne des droits de l’homme (CEDH)
Strasbourg
[La cour de Strasbourg a estimé que la matière fiscale relavait du noyau dur des
prérogatives des états et a considéré qu’art 6 p1 n’avait pas n’a s’appliquer en matière
fiscale arrêt CEDH, gde ch., 12 juill. 2001, Ferrazzini c. Italie. En France le CE et la
cour de cass ont retenu le principe d’inapplicabilité de l’article 6 de la convention en
matière fiscale :]
On retrouve les litiges fiscaux rattachables à des droits de caractère civil : les
perquisitions fiscales
CEDH, 8 janv. 2002, Keslassy c. France
CEDH, 24 juill. 2008, André et autres c. France
CEDH, 3 juill. 2018, Gohe c. France
Art 6 de la Convention.