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Faculté des lettres et des langues

Département de lettre et langue française

Module Technique du travail universitaire

Niveau première année Master M1


Option : Didactique

Année universitaire 2021-2022

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Syllabus

Ce module aborde les règles et les principes qui régissent la


méthodologie de recherche universitaire dans les domaines des
sciences du langage, de la didactique et de la littérature. La
maîtrise et l'assimilation de ces principes et techniques
méthodologiques est une condition préalable indispensable pour
la production et la structuration de vos écrits et articles
universitaires scientifiques, mémoires et thèses de doctorat
notamment vos avant-projets. Ce cours s'adresse aux étudiants
de 1ère année Master M1 de français appelés à concevoir les
différentes techniques de recherche.

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Plan du cours
1- Le projet de recherche
1.1 Présentation de l’objet ou du sujet d’étude
1.2 Motivation du choix du sujet de recherche et intérêt de
l’étude.
1.3 Recension critique des études et travaux antérieurs sur le sujet
traité
2- Les différents niveaux de recherche
3- Qu’est ce qu’une problématique de recherche
3.1 L’élaboration d’une problématique de recherche
4- L’hypothèse de recherche
5- L’objectif de recherche
6- La méthode préconisée pour répondre à la question de recherche

6.1. Le corpus de recherche

6.2. La démarche expérimentale ou la méthode hypothético-


déductive

6.3. La démarche expérimentale ou la méthode empirico-inductive

7- Les modes « approches » d’investigation


7.1. L’approche quantitative
L’approche qualitative

7.3. L’approche mixte

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1- Le projet de recherche :
Le travail de recherche est la construction d’un «objet scientifique». Il permet à l’auteur de:
- Explorer un phénomène
- Résoudre un problème
- Questionner ou réfuter des résultats fournis dans des travaux antérieurs ou une thèse
- Expérimenter un nouveau procédé, une nouvelle solution, une nouvelle théorie
- Appliquer une pratique à un phénomène
- De décrire un phénomène
- Expliquer un phénomène

1.1 PRÉSENTATION DU SUJET OU DE L’OBJET DE L’ÉTUDE « de recherche »


Le sujet ou l’objet est « ce sur quoi porte la recherche ». Il doit être clairement énoncé,
situé dans un contexte ou cadre de référence dans lequel il peut être appréhendé et développé
aisément. Le cadre de référence est varié et multiforme. Il peut être la discipline ou
l’approche dans laquelle s’inscrit le sujet, par exemple, la didactique, la lexicologie, la
grammaire … Il peut être également une thématique générale dont le sujet choisi n’est qu’un
aspect, par exemple : didactique du plurilinguisme, l’évaluation des savoirs et compétences,
les dispositifs et les nouvelles stratégies pédagogiques (classes inversée, système et gestion
des apprentissages…), les outils didactiques, les politiques linguistiques éducatives, etc.
Le sujet énoncé, situé dans un contexte propice, il est nécessaire par la suite de préciser
le sens des termes clés ou des concepts importants. Les termes étant polysémiques, les
définitions permettent d’expliciter le sens qu’on leur donne dans le contexte où ils sont
employés et d’éviter les malentendus. La question de la définition/description des concepts
clés dans un avant-projet ou dans une introduction est comme le souligne CHRISTIAN
PUREN :

«…une question complexe, c’est-à-dire qui ne peut être réglée qu’au cas par cas, et si
possible au cours d’échanges avec son directeur de recherche. Parfois, on donnera
d’emblée la définition/- description précise, si elle existe et que c’est celle que l’on a
retenu ; d’autres fois on se contentera d’une définition standard ou approximative, en
signalant qu’elle est provisoire et qu’on y reviendra (en note de bas de page, on
indique alors où : dans quel chapitre, voire à quelle page) ; d’autres fois, encore, on

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se contentera d’opposer des définitions différentes ou contradictoires, de manière à
problématiser les concepts clés eux-mêmes (ce qui implique qu’on y reviendra par la
suite) ; enfin, certains concepts peuvent faire partie des objectifs mêmes de la
recherche (recherche de « gains conceptuels »), et ne seront donc définis précisément
que dans le corps de la recherche (2013).
D’une manière simple et générale, un projet de recherche est une « entreprise
intellectuelle » qui vise, par exemple :
1. à répondre à une question, un problème, une incertitude ;
2. à apporter des preuves ou des « nouvelles évidences » sur une
hypothèse, une position, … controverse (à « démontrer » quelque chose) ;
3. à ouvrir/rouvrir un débat sur un « fait », une problématique, une
certitude théorique, …
4. à apporter des solutions de nature pratique, technique, professionnelle,

5. à explorer des nouveaux domaines de connaissance, de nouveaux
« horizons de sens ».

-L’objectif de votre projet de recherche

Votre proposition ou projet de recherche doit inclure :

1. La littérature existante sur le problème que vous voulez étudier.


2. Les questions de recherche auxquelles vous répondez.
3. Les méthodes à utiliser.
4. Le plan de recherche que vous avez préparé.
5. Les principales sources que vous allez utiliser pour votre mémoire.

Une fois votre projet de recherche approuvé, il sera votre guide personnel pour la suite du
mémoire. Avec l’aide de votre projet de recherche, vous ne perdrez pas de vue le but de votre
mémoire, et vous respecterez votre calendrier de travail.

1.2 MOTIVATIONS DU CHOIX DU SUJET DE RECHERCHE ET INTÉRÊT DE


L’ETUDE

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Il est nécessaire de justifier les raisons qui incitent à choisir un sujet plutôt qu’un autre.
Les motivations du choix du sujet d’un mémoire peuvent dépendre de facteurs personnels,
professionnels, académiques.
Il importe également de faire ressortir l'originalité, la pertinence et l'intérêt scientifique du
sujet choisi ; en rendant compte qu’il n’a pas encore été traité ou qu’il sera abordé sous un
angle nouveau avec de nouvelles approches, qu’il porte sur un thème d'actualité
scientifique, qu’il est lié aux préoccupations courantes des milieux spécialisés académiques
ou professionnels ou est objet d’études et de travaux de recherche(articles, mémoires,
thèses).

1.3 RECENSION CRITIQUE DES ÉTUDES ET TRAVAUX ANTERIEURS SUR LE


SUJET TRAITÉ

La recension critique des études et travaux antérieurs sur le sujet traité, appelée aussi revue
de la littérature ou état de l’art consiste à faire un inventaire et une analyse critique de tout ce
qui a été produit d’intéressant sur le thème d’étude. Cela se fait par un
travail bibliographique et une analyse des publications concernant le domaine étudié. Cette
démarche est préliminaire à tout travail de recherche ; elle permet de capitaliser le savoir et des
savoir-faire existants, et de ne pas refaire des expériences qui auraient déjà été faites et dont les
conclusions ont déjà été validées par des pairs. Elle permet aussi de découvrir les aspects de la
recherche qui ont été traités et ceux qui ont été négligés, d’élaborer les questions de recherche
et les hypothèses, de préciser l’originalité de la recherche envisagée en la situant par rapport
aux travaux existants. A propos de l’originalité de la recherche, soulignons avec D.
COURBET,

«…qu’ il ne s’agit pas d’être présomptueux en disant que « ce sera la première recherche
au monde » (ce qui peut pourtant bien être le cas), mais expliquer que l'on va travailler tel
aspect, bien délimité, du phénomène, encore non connu, pour étendre les savoirs déjà
existants. Pour être précis, cela suppose de bien connaître la littérature scientifique sur le
sujet »(2017 : 5).

La lecture des publications qui servent à dresser l’état de l’art, donne lieu à une prise de
notes dans des rubriques bien définies de fiches de lectures, par exemples : la problématique,
les hypothèses, les méthodes utilisées, les résultats obtenus et leurs interprétations, les liens
entre les travaux (convergences, divergences, complémentarités), les remarques personnelles.
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Sur le plan rédactionnel l’état de l’art fait appel à la synthèse et à l’argumentation. A partir
des informations recueillies il faut rédiger un texte bien conçu, bien structuré, en synthétisant
les informations recueillies, en adoptant une logique argumentative à partir des sources
consultées.

2. Les différents niveaux de recherche


Il y a trois niveaux essentiels dans la recherche en sciences sociales et science humaines:
- La description
La description consiste à déterminer la nature et les caractéristiques des phénomènes et parfois
à établir les associations entre eux. La description peut constituer l’objectif d’une recherche:
par exemple faire ressortir tous les aspects d’un niveau d’apprentissage chez des élèves de 2ème
année lycée, d’une méthode d’apprentissage d’une langue étrangère, d’une école de langues
étrangère.
La description peut aussi constituer le premier stade d’une recherche; dans ce cas elle peut
exposer les résultats d’une observation ou d’une enquête exploratoire.
Ce niveau doit être soutenu par une méthode rigoureuse et des hypothèses.

- La classification
La classification consiste à catégoriser, regrouper, mettre en ordre pour permettre des
comparaisons ou des rapprochements. Les faits observés, étudiés, sont ainsi organisés,
structurés, regroupés sous des rubriques, sous des catégories pour être mieux compris.
- L’explication / compréhension

Expliquer, c’est répondre à la question «POURQUOI?». C’est faire voir comment un


phénomène est né et comment il est ce qu’il est. L’explication consiste à clarifier les relations
entre des phénomènes et à déterminer pourquoi ou dans quelles conditions tels phénomènes ou
tels événements se produisent.

3-Qu’est ce qu’une problématique de recherche


La problématique de recherche présente l’ensemble des concepts, des théories, des questions,
des hypothèses, des méthodes et des références qui contribuent à clarifier et à développer un
problème de recherche. Ces informations sont groupées en deux grandes catégories. La
première est le cadre conceptuel et la seconde, le problème de recherche. Les éléments qui
composent l’une et l’autre sont présentés sur la figure ci-dessous.
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La problématique est donc un « problème » que le chercheur aura à résoudre /à élucider, une
question précise à laquelle il se propose de répondre. Cette proposition pourra prendre la forme
d’une proposition ou d’une hypothèse qu’il lui faudra soutenir et dont l’aboutissement ou
résultat, peut être positif ou négatif, c’est-à-dire conduire à confirmer ou infirmer l’hypothèse
de départ.

Problématique de recherche

Cadre conceptuel Problème de


Thème
Pertinence / importance + recherche
Question de
Revue de la littérature recherche
Questions connexes Hypothèse
Motivation
Méthodologie
Références
El

- L’élaboration d’une problématique de recherche


L’élaboration d’une problématique de recherche clairement formulée est au cœur de
toute démarche scientifique. Elle est le lieu où le chercheur rend compte de l’originalité de
l’étude qu’il réalise, en la mettant en rupture avec les travaux de ses prédécesseurs, dont la
lecture est comme nous l’avons souligné précédemment indispensable.

Parmi l’ensemble des définitions possibles, écrit D. COURBET, on peut mentionner celle-ci:

«C’est un ensemble cohérent (sous forme de texte) construit autour d'une (ou quelques) question(s)
principale(s) qui pose(nt) problème au regard de ce qui existe scientifiquement, des hypothèses (ou objectifs) de
recherche sur un objet et du cadre d'analyse (contexte théorique) qui permettront de traiter le sujet (par
exemple « le phénomène à étudier ») »choisi (2017 : 7).

Selon Michel BEAUD, « la problématique est l'ensemble construit autour d'une question
principale, des hypothèses de recherche et des lignes d'analyses qui permettent de traiter le
sujet choisi » (1999 : 32).

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Pour simplifier disons que la problématique un ensemble de réflexions, de préoccupations,
d’interrogations afférents à la recherche entreprise. Elle contient le problème, les questions
auxquelles l’étudiant va tâcher de trouver des réponses.

Problématiser un sujet c'est le questionner pour identifier l’ensemble des éléments qui
posent problème et déterminer la façon la plus appropriée de l'étudier.
Parmi les questions qu’on se pose une sera privilégiée pour son importance et l’intérêt
qu’elle présente. Comme le souligne, M. BEAUD : « La question principale doit être cruciale,
centrale, essentielle par rapport au sujet traité, elle ne doit pas être à côté du sujet, ou
décalée, désaxée par rapport à lui » (1999 : 35).
C’est à partir de la question principale que s’organise tout le travail : les questions
spécifiques ; les hypothèses à vérifier ; le type d’approche ou « la perspective théorique » ; la
méthodologie d’analyse à adopter ; les commentaires à faire les grandes lignes du plan de
rédaction, pour traiter le sujet convenablement.
La question principale est une question ouverte que l’on fait éclater en questions annexes
(entre une à quatre environ). On passe ainsi d’une question générale à « des questions plus
spécifiques, plus opérationnelles, plus proches des faits à observer » (D.COURDET, 2017 : 9).
Les questions se formulent sous forme d’énoncés interrogatifs écrits au présent.
Exemples extraits de Vers une didactique du français sur Objectifs Spécifiques médié par
Internet (H. QOTB, 2007 : 17).
Question principale
La problématique de notre recherche repose sur l’interrogation principale suivante :
Quelle didactique du FOS à adopter pour réaliser des formations adéquates et efficaces
respectant les spécificités des publics concernés ?
Questions annexes
Q1 : Quels sont les développements du FOS jusqu’à nos jours ?
Q2 : Quelles sont les caractéristiques des publics de FOS ?
Q3 : Quelle est la méthodologie à suivre pour élaborer des cours de FOS ?

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4-LES HYPOTHESES
Les méthodes dites « hypothético – déductives » consistent au début de la recherche, à
titre d’hypothèses, à donner des réponses anticipées aux questions posées et à vérifier la
validité de ces réponses en les confrontant par expérimentation, en situation contrôlée à des
données sélectionnées. Les données viennent de la sorte confirmer ou infirmer les hypothèses.
Exemples
Exemple 1 :
La problématique de notre recherche repose sur l’interrogation principale suivante : Quelle
didactique du FOS à adopter pour réaliser des formations adéquates et efficaces respectant les
spécificités des publics concernés ?
À partir de cette interrogation, nous formulons notre hypothèse principale : Une meilleure
connaissance des spécificités du FOS est nécessaire pour adopter une didactique visant à
proposer des formations efficaces répondant aux besoins des apprenants. (Id.).
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Exemple 2 Extrait d’un mémoire de master
Nous émettons les hypothèses suivantes :

1. La première hypothèse suppose qu’un texte d’élève soumis au correcteur


orthographique contiendrait moins d’erreurs que ce même texte écrit et corrigé de
manière traditionnelle.

2. La seconde hypothèse affirme que les correcticiels ne favoriseraient pas le processus


de réflexion chez l’enfant utilisateur et ne seraient donc pas une aide à la
mémorisation des règles et du lexique français.

3. La troisième hypothèse que nous formulons est : seul un usage réfléchi et réflexif du
correcteur orthographique permettrait l’acquisition de certains comportements et
connaissances orthographiques.

5-OBJECTIFS DE RECHERCHE
Les objectifs d’une recherche déterminent concrètement ce à quoi un projet doit aboutir. Ils se
divisent en deux parties : l’objectif général qui concerne la contribution que les chercheurs
espèrent apporter en étudiant un problème donné ; les objectifs opérationnels qui concernent
les activités que les chercheurs comptent mener en vue d’atteindre l’objectif général.

Exemples extraits de travaux de recherche en sciences de l’éducation


Exemple 1
L’objectif de cette étude est de mesurer le poids que peut avoir la compétence interculturelle
de l'enseignant sur le processus d'acquisition / appropriation de la langue par les apprenants.
Au regard de l'objectif général ci-dessus formulé, les objectifs spécifiques de l'étude consistent
à savoir s'il n'y a pas un lien d'une part entre la compétence interculturelle des enseignants de
langue française et leur compétence didactique mesurée en terme de maîtrise des démarches
méthodologiques théoriques, et d'autre part entre la même compétence interculturelle et la
compétence didactique mesurée cette fois en terme de résultats des élèves aux évaluations de
français.

Exemple 2
L’objectif de la recherche est de présenter un dispositif innovant en matière d’enseignement du
lexique, expérimenté dans quatre classes de grande section de maternelle (enfants de 5-6 ans).

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Exemple 3
Cette recherche a pour objectif d’étudier les fonctions et l’efficacité de l’annotation de
brouillons scolaires en classe de FLE.

6-La méthode préconisée pour répondre à la question de recherche

Maintenant que l'objet de recherche, la problématique, la question de recherche, l'état des lieux
et le cadre théorique ont été déterminés, vous devez établir la ‘stratégie de la preuve', c'est-à-
dire la façon dont on va s'y prendre pour vérifier nos hypothèses quand il y en a (d'où cette idée
de preuve) ou pour répondre à nos questions de recherche. Dans le cas d'une recherche
empirique, la stratégie de la preuve est centrée autour de la collecte de données et de leur
analyse. En effet, c'est bien en fonction de ce qu'on veut prouver que l'on détermine le type de
données recherchées, la façon de les trouver, et la façon de les analyser. Ces données peuvent
être des données sociodémographiques, des opinions, des comportements observés, des
données administratives, ou encore des statistiques agrégées, et on pourrait allonger la liste.
Tout ce qui est observable et qui est pertinent pour la recherche est susceptible de constituer
des données à analyser. Quand il s'agit d'une recherche théorique, la démarche est un peu
moins codifiée, mais il faut quand même la planifier : définir le corpus de textes ou de
documents qu'on va analyser, et l'angle sous lequel on va les analyser, ainsi que la méthode
concrète qui sera utilisée (analyse de discours ? analyse textuelle informatisée ? autre ?).

Dans cette section, vous allez donc spécifier la façon concrète dont vous allez vous y prendre
pour ramasser vos observations, en précisant la nature de ces observations, la façon de les
collecter, et la façon de les traiter. Ceci signifie, en particulier, que vous allez décrire votre
méthode spécifique, qui pourrait être qualitative ou quantitative, que vous devrez parler de
l'échantillon, de sa taille, en précisant comment il va être constitué, à partir de quelle
population, et par quelle méthode.

Quatre termes sont souvent utilisés pour spécifier les observations que l'on compte faire :
matériau, univers d'analyse, population et échantillon. Les définitions suivantes vous seront
utiles :

Matériau: C'est le type d'objets qui vont constituer la matière première de votre analyse. Le
matériau peut être constitué de certaines données quantitatives spécifiques que vous allez
chercher, de questionnaires remplis, de documents administratifs, de comportements, de

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situations à observer, de textes d'un auteur ou de plusieurs (si votre thèse est théorique), etc.
Bref, c'est la partie de la réalité observée que vous allez analyser.

Univers d'analyse : Il s'agit de l'ensemble des objets que l'on prend en considération dans la
recherche, et auxquels on se réfère. C'est en quelque sorte une population plus large que celle
que nous allons considérer. C'est réellement l'ensemble d'objets le plus large possible, auquel
on souhaiterait généraliser nos résultats : mais il s'agit alors d'une généralisation qualitative,
dans les grandes lignes, et qui aura plus un statut d'hypothèse à vérifier que
de conclusion ferme, et quantifiée. La population doit être bien déterminée et accessible, car
c'est dans cette population que nous allons choisir notre échantillon. Alors que l'univers
d'analyse est moins bien déterminé : on n'en a pas une liste exhaustive.

Population: C'est la liste complète des objets qui constituent vos unités d'analyse, et dans
laquelle vous allez choisir votre échantillon. Si vous étudiez les attitudes des personnes
immigrées à Montréal, votre population est l'ensemble de toutes ces personnes. Vous devez
spécifier les conditions précises qui font qu'une personne est dans la population. Si vous
étudiez la façon dont les diverses écoles gèrent la diversité culturelle, votre population est
constituée d'écoles (de quelle région ? de quel niveau ? privées, publiques ou les deux ? etc.),
et l'unité de base qui constitue la population, c'est l'école. Vous voyez qu'une population n'est
pas nécessairement faite d'êtres humains.

Échantillon: C'est une portion de la population. Si vous souhaitez généraliser vos résultats à la
population, il vaut mieux vous arranger pour que votre échantillon soit représentatif.

6.1. Le Corpus de Recherche


Qu’il s’agisse d’une collecte d’objets, de situations, de faits, d’un recueil de discours, de textes
existants, de réponses à un questionnaire ou de données statistiques, tous ces éléments
constituent un corpus d’informations qui, d’une façon ou d’une autre, fait l’objet d’une
opération de mesure.

6.2. La démarche expérimentale ou la méthode hypothético-déductive :

1. Hypothèses de départ, après observation d'un fait, d'un phénomène donné. Il s'agit d'une
explication anticipée, sous toute réserve, qui dirige et oriente les techniques destinées à
la vérifier.

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2. Expérimentation sur terrain, en laboratoire, analyse de données, en vue de vérifier et
d'interpréter les données.
3. Conclusion : confirmant l'hypothèse de départ (pour généraliser et tirer une loi) ou
infirmant l'hypothèse

6.3. La démarche expérimentale ou la méthode empirico-inductive :

1. Observation : choix du sujet, de la problématique (le choix du sujet répond à plusieurs


paramètres dont les plus important sont : l'originalité, l'actualité et l'utilité).
2. Hypothèse de départ : problématique posée : c'est l'explication anticipée qui dirige et
oriente les techniques destinées à la vérifier. Il s'agit de répondre à une attente. Cela
correspond à l'introduction.
3. Expérimentation, interprétation : plan de travail.
4. Méthodologie/ exposé des idées/ plan d'action correspondant au contenu, dans lequel on
trouve des références, des citations, des enquêtes, des questionnaires, des résultats
suivis de commentaires.
5. L'exposé de la méthode de recherche est une partie principale dans la présentation du
travail, il s'agit de préciser les voies et les moyens utilisés pour répondre à la question
posée, autrement dit expliciter les instruments théoriques et/ou empiriques qui vont être
utilisés. Cet ensemble constitue le corps du sujet.
6. Conclusion : hypothèse confirmée ou infirmée débouche sur une conclusion générale,
suivie d'une conclusion finale personnelle ouverte sur les perspectives de recherche.

L'approche et la méthode sont deux concepts importants dans l'exécution de toute tâche.
Ces deux facteurs peuvent réellement décider du succès de votre tâche. L'approche est la
façon dont vous allez aborder le projet. La méthode est la manière dont vous allez
compléter le projet. C'est la différence principale entre approche et méthode. Ces deux
significations peuvent être déroutantes car elles se chevauchent. Mais nous espérons que
vous obtiendrez une compréhension claire de ces termes après avoir lu cet article

7. Les modes « approche » d’investigation


Les modes d’investigations sont déterminés par les paradigmes de recherche et les objectifs du
chercheur. Ce dernier a le choix entre trois modes d’investigation: l’approche quantitative,
l’approche qualitative et l’approche mixte.

7.1 L’approche quantitative

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Cette approche vise à recueillir des données observables et quantifiables. Ce type de
recherche consiste à décrire, à expliquer, à contrôler et à prédire en se fondant sur
l’observation de faits et événements, c’est-à-dire existant indépendamment du chercheur,
des faits objectifs.
Cette méthode s’appuie sur des instruments ou techniques de recherche quantitatives de
collecte de données dont en principe la fidélité et la validité sont assurées. Elle aboutit à des
données chiffrées qui permettent de faire des analyses descriptives, des tableaux et
graphiques, des analyses statistiques de recherche de liens entre les variables ou facteurs,
des analyses de corrélation ou association, etc.

7.2 L’approche qualitative


Dans l’approche qualitative, le chercheur part d’une situation concrète comportant un
phénomène particulier qu’il ambitionne de comprendre et non de démontrer, de prouver ou
de contrôler. Il veut donner sens au phénomène à travers ou au-delà de l’observation, de la
description de l’interprétation et de l’appréciation du contexte et du phénomène tel qu’il se
présente.
Cette méthode recourt à des techniques de recherche qualitatives pour étudier des faits
particuliers (études de cas, observation, entretiens semi-structurés ou non- structurés, etc.).
Le mode qualitatif fournit des données de contenu, et non des données chiffrées.

7.3 L’approche mixte


Cette approche est une combinaison des deux précédentes. Elle permet au chercheur de
mobiliser aussi bien les avantages du mode quantitatif que ceux du mode qualitatif. Cette
conduite aide à maitriser le phénomène dans „toutes‟ ses dimensions.
Les deux approches ne s’opposent donc pas. Elles se complètent: L’approche qualitative,
par observation, par entretien, par protocoles (etc.…) permet de récolter énormément
d’informations. Certaines d’entre elles n’étaient pas attendues. Elles font progresser la
recherche. Cependant la durée d’une enquête qualitative limite son recours à des sujets de
recherche pour lesquelles on dispose de peu d’informations. L’enquête qualitative sera
choisie dans une phase exploratoire d’un nouveau sujet de recherche. Elle permet de
développer une théorie et relève donc d’un processus inductif.
L’approche quantitative repose sur un corpus théorique qui permet de poser des hypothèses.
La phase empirique d’une telle recherche se réalise souvent en conduisant une enquête par
questionnaires. Le questionnaire permet d’interroger un beaucoup plus grand nombre

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d’individus. Mais le format de l’enquête ne permet de recueillir que les informations
relatives aux questions.

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Références bibliographiques

1. BACHELARD Gaston (1992), Le nouvel esprit scientifique, PUF "Quadrige" n° 47,


(première édition 1934).
2- BACHELARD G., La formation de l’esprit scientifique, librairie scientifique Jean
Vrin, Paris, 1965.
3- BEAUD Stéphane, WEBER Florence (1997), Guide de l’enquête de terrain. Produire
et analyser des données ethnographiques, Paris, La Découverte (Repères)
4- BEAUD Michel (1988), L'art de la thèse - Comment préparer et rédiger une thèse de
doctorat, un mémoire de DEA ou de maîtrise ou tout autre travail universitaire, La
Découverte (première édition 1985).
5- BECKER Howard (2002), Les ficelles du métier : comment conduire sa recherche en
sciences sociales, Paris, La Découverte (Repères)
6- BOUDON R. et Lazarsfeld, Le vocabulaire des sciences sociales, concepts et indices,
Mouton, 1966.
7- DURKHEIM E, Les règles de la méthode sociologique, quadrige, PUF, 1983.
8- FRAGNIERE J. P. (1986), Comment réussir un mémoire, Paris, Dunod.
9- GOFFMAN E, (1968), Asiles, étude sur la condition sociale des malades mentaux,
Edition de Minuit, Paris
10- N‟DA Paul (2006), Méthodologie de la recherche, 3e édition, Abidjan, EDUCI.
11- PAILLE Pierre, MUCCHIELLI Alex (2003), L’analyse qualitative en sciences
humaines et sociale, Paris, Armand Colin (U).
12- PIAGET J, (1970), Epistémologie des sciences de l’homme, Edition Gallimard,
Collections Idées.
13-QUIVY Raymond et VAN CAMPENHOUDT Luc (1988), Manuel de recherche en
sciencessociales, Paris, Dunod,
14- https://cte.univ-setif2.dz/moodle/mod/book/view.php?id=1895&chapterid=203

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