Fonderie Et Moulage Des Alliages de Zinc: Yves Hémon
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Fonderie Et Moulage Des Alliages de Zinc: Yves Hémon
de zinc
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Les joints plans sont les plus faciles à réaliser et simplifient les opé-
Ensemble
plaque Repos
rations d’ébavurage. Il est cependant possible de prévoir des plans de
Tiroir Éjecteur d'éjection d'éjection joint décalés ou en forme si le tracé de la pièce le nécessite.
Coin À l’ouverture du moule, la pièce doit toujours être emmenée par
de verrouillage
la partie mobile du moule dans laquelle se trouve le dispositif
Bloc d’éjection.
mobile Entretoise
Bloc
fixe Cette condition est remplie lorsque la partie fixe offre le minimum
Broche
Doigt fixe de résistance à l’extraction de la pièce au moment de l’ouverture.
Sommier
de démoulage On y logera de préférence les parois de la pièce les moins hautes ou
celles qui comportent le maximum de dépouille. Les noyaux fixes et
Buse Pièce
du moule
mobiles seront au contraire placés dans la partie mobile.
refroidi
Diffuseur
Injection
refroidi Tige d'éjection 1.2.3.1 Empreintes
Le moule peut comporter une ou plusieurs empreintes, et trois dis-
positions peuvent être envisagées.
Tiroir
Rappel
1.2.3.1.1 Moule à empreinte unique
d'éjection
C’est la solution à retenir lorsque la série à produire est relative-
Tire- Empreintes
noyau Goujons ment faible car le prix de revient du moule est le moins élevé.
fixe de centrage
(vérins) Le moule à empreinte unique est obligatoire lorsque la forme de la
pièce est complexe et qu’elle comporte des démoulages de noyaux
dans plusieurs directions (cas des carburateurs de voiture par exem-
Figure 1 – Schéma de principe d’un moule pour machine à chambre ple).
chaude De même, lorsque les pièces comportent des tolérances très étroi-
tes, il est préférable de recourir à un moule à une seule empreinte.
L’équilibre thermique d’un moule à empreintes multiples est plus
Un diffuseur oriente le métal vers le ou les canaux d’alimentation difficile à réaliser, ce qui conduit à des variations dimensionnelles
situés dans le plan de joint. Ces canaux se terminent par une attaque des empreintes inévitables.
qui débouche dans l’empreinte.
Les pièces de grandes dimensions et celles qui nécessitent une ali-
Le moule comporte une ou plusieurs circulations d’eau dont le mentation centrale (cas des pièces en forme de cadre) sont obligatoi-
but est d’accélérer le refroidissement pour permettre une éjection rement coulées dans des moules à empreinte unique.
plus rapide des pièces et d’obtenir une température de moule plus
D’une façon générale, les moules à une seule empreinte sont
uniforme.
d’une mise au point plus facile et les réglages, qui permettent la pro-
L’éjection est réalisée par des poussoirs ou éjecteurs qui sont duction de pièces de bonne qualité, sont moins délicats.
actionnés soit par une butée pendant l’ouverture du moule, soit par Par ailleurs, ces moules peuvent être montés sur des machines de
l’intermédiaire d’un vérin hydraulique. plus faible puissance, donc plus rapides et plus facilement automati-
Les noyaux dont l’axe est dans la direction générale de démou- sables.
lage sont fixes (broche fixe). Ceux qui démoulent dans une direction Cette solution peut donc se révéler tout à fait économique, même
différente doivent être extraits par des dispositifs accessoires (tiroir) pour des productions de grande série.
qui sont actionnés avant, pendant ou après l’ouverture selon les
impératifs de démoulage. La commande des tiroirs ou glissières
s’effectue le plus généralement par l’intermédiaire de doigts de 1.2.3.1.2 Moule à plusieurs empreintes semblables
démoulage inclinés pendant l’ouverture du moule. On utilise égale- C’est la solution à retenir lorsque les pièces ne présentent pas de
ment des vérins hydrauliques, des rampes inclinées ou des cré- difficultés particulières, notamment peu de noyaux latéraux, et
maillères. qu’elles doivent être produites en très grande série. Le prix de
La lubrification des différents éléments mobiles du moule est l’outillage est alors un peu plus élevé mais l’amortissement par
d’autant plus nécessaire que celui-ci fonctionne à une température pièce et le coût de production sont naturellement plus faibles.
comprise entre 150 et 250 °C. C’est l’un des rôles du poteyage qui La mise au point d’un tel outillage est un peu plus compliquée que
consiste à pulvériser un lubrifiant dans les empreintes avant chaque dans le cas précédent car l’alimentation simultanée de toutes les
injection. empreintes est délicate à réaliser.
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Sur le plan fonctionnel, ce dispositif, qui donne des temps de Vanne d'aspiration Vanne d'aspiration
réponse de l’ordre de la milliseconde, peut se révéler parfaitement
efficace. Mais l’amélioration de la qualité des pièces que l’on peut
en attendre dépend de nombreux autres facteurs dont les plus Filtre Filtre
importants sont la qualité du moule et la position du ou des points
d’aspiration dans l’empreinte. Refroidissement Refroidissement
Dans le moulage en dépression, il est indispensable que le moule
présente une bonne étanchéité à l’air, ce qui demande une qualité
d’ajustement particulière, notamment des éléments mobiles (tiroirs
et éjecteurs) et du ou des plans de joint.
Exemple : les trous d’éjection qui sont habituellement alésés, doi-
vent être rectifiés. Cela augmente bien entendu le prix du moule,
notamment lorsque celui-ci comporte de nombreux éléments mobiles.
L’étanchéité du moule rendant alors impossible les départs d’air
naturels, le système de dépression doit assurer une très bonne venti- c d obturation automatique
par solidification du métal
lation des empreintes, d’où la nécessité de maintenir l’aspiration
pendant toute la durée du remplissage. Figure 4 – Exemple d’utilisation d’un dispositif de tirage d’air massif
L’efficacité du moulage en dépression dépend donc étroitement relié à une pompe à vide sur une machine à chambre froide
de la qualité de réalisation des outillages et de la précision de fonc-
tionnement de la vanne de vide. De plus, la position des points
d’aspiration dans l’empreinte exerce une influence non négligeable On atteint couramment des sections de passage de 40 à 50 mm2
sur l’écoulement du métal et, par conséquent, sur la qualité du qui permettent une très bonne ventilation de l’empreinte. L’efficacité
résultat final. Il est en effet impossible de supprimer totalement les dépend, là encore, de l’emplacement du canal d’évent dans
zones de contre-pression. Au contraire, aux points d’aspiration, une l’empreinte. Elle est maximale lorsque ce canal est le dernier à se
dépression sera maintenue pendant le remplissage, créant ainsi des remplir. L’expérience montre que cette condition est souvent difficile
écoulements préférentiels. à réaliser.
Cela doit être pris en compte lors de la conception du système
Ce dispositif peut être relié à une pompe à vide ce qui élimine les
d’alimentation et du circuit de dépression afin de maintenir un écou-
contraintes d’entretien des vannes d’obturation mécaniques
lement uniforme dans l’empreinte.
(figure 4).
Le moulage sous vide ou en dépression nécessite l’application de
techniques qui se révèlent parfois plus contraignantes pour le fondeur
que les techniques traditionnelles qu’il maîtrise souvent beaucoup
mieux. Le développement des méthodes de calcul des systèmes
1.3.3 Applications
d’alimentation apporte des améliorations décisives et évite, la plu-
part du temps, le recours à des techniques spéciales qui sont tou- Le domaine d’application de ces divers procédés spéciaux de
jours plus onéreuses. moulage découle des améliorations qui peuvent être obtenues,
notamment lorsque la forme de la pièce ou certaines caractéristi-
ques qui sont exigées laissent présager des difficultés de réalisation
1.3.2 Tirage d’air massif par les méthodes traditionnelles de moulage.
Les critères qui peuvent être pris en compte dans le choix de ces
Comme son nom l’indique, ce dispositif permet une évacuation procédés sont :
importante de l’air et des gaz emprisonnés dans l’empreinte grâce à
un évent de forte section. Pour que le métal ne puisse s’échapper du — l’amélioration de la qualité de surface dans le cas de pièces
moule, cet évent comporte des chicanes qui ont pour effet de ralentir complexes à parois très minces ;
la vitesse du métal. — la diminution des porosités qui permet soit de garantir une très
L’évent est généralement réalisé dans un bloc rapporté en cuivre bonne étanchéité, soit d’éviter la formation de cloques en surface de
ou en alliage très conducteur et, grâce à un refroidissement local la pièce lorsque celle-ci doit être portée à une température élevée, par
très important, la solidification du métal est pratiquement instanta- exemple pour la cuisson ou la polymérisation d’un revêtement spé-
née. cial.
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que lorsque le fondeur dispose d’une batterie de machines. Dans le Lorsque les pièces sont lourdes ou de grandes dimensions, ou
cas d’une alimentation en métal solide, on utilise des systèmes de que l’importance des séries justifie une automatisation plus pous-
descente automatique des lingots commandés par un détecteur de sée des différentes opérations de parachèvement (dégrappage,
niveau, ce qui permet de compenser la quantité de métal utilisée à détourage, usinage), on utilise des manipulateurs ou des robots
chaque injection sans provoquer de variations brutales de la tempéra- selon la complexité des mouvements et des opérations que ces
ture du métal liquide. appareils doivent effectuer.
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a mauvais b bon
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Le terme plan de joint désigne la surface délimitant les parties de Les couches sous-jacentes, au contraire, sont parfois poreuses et,
pièce moulées dans chaque demi-moule. si on les met à jour par un polissage trop poussé, des défauts peu-
vent apparaître après électrolyse.
Bien que les joints brisés ou gauches soient possibles, et parfois
nécessaires, ils ont l’inconvénient d’accroître le prix du moule et
celui de l’ébavurage (figure 11). Dans la mesure du possible on 2.3.2 Épaisseur des parois
recherchera donc un joint plan.
On s’efforcera également de faire passer le plan de joint par la Pour obtenir une résistance suffisante de la pièce, il faut prendre
plus grande dimension de la pièce afin de limiter les efforts de en considération les caractéristiques mécaniques de l’alliage choisi
démoulage, les courses d’éjection et les fortes épaisseurs de moule. et déterminer l’épaisseur des parois en conséquence.
Par ailleurs, il faudra faire en sorte que les efforts de démoulage Dans tous les cas, ces parois doivent être aussi minces que le
les plus importants soient situés dans le bloc mobile du moule moulage le permet ou que la résistance minimale de la pièce l’auto-
lequel comporte le système d’éjection. Cela pourra conduire dans rise. Cela non seulement dans le but de réduire la quantité de métal
certains cas à modifier le tracé initial de la pièce pour que les parties mis en œuvre, donc le prix de la pièce, mais aussi pour permettre un
d’empreinte profondes soient situées dans le bloc mobile refroidissement plus rapide et, ainsi, accélérer la cadence de pro-
(figure 12). duction.
Le plan de joint, de même que toutes les surfaces des éléments En outre, il est beaucoup plus facile en fonderie sous pression
mobiles (noyaux) sont susceptibles de générer des bavures sur la d’obtenir des pièces saines en faible épaisseur qu’en forte épais-
pièce et laissent toujours une trace visible. Ce point devra donc être seur. Les phénomènes d’emprisonnement d’air et de retrait ainsi
pris en compte dans le tracé de la pièce et dans le choix de son sens que les défauts qui leur sont liés (soufflures et retassures) sont pro-
de moulage. portionnellement beaucoup moins importants dans une paroi mince
En particulier, les bavures formées sur une surface plane sont dif- que dans une paroi épaisse.
ficiles à éliminer proprement et sans laisser de traces. Il est cepen- Un autre facteur important de la résistance des pièces est consti-
dant possible de tourner cette difficulté en ajoutant à la pièce un filet tué par la peau de fonderie. Au cours du remplissage de l’empreinte,
qui se trouve au plan de joint et sur lequel se formera la bavure le métal en contact direct avec les parois du moule bénéficie d’une
(figure 13). solidification et d’un refroidissement très rapides et l’effet de
L’enlèvement de la bavure qui se forme au plan de joint, ou détou- trempe qui en résulte provoque l’apparition d’une structure très fine
rage, ainsi que la séparation de la pièce moulée et du jet représen- qui améliore sensiblement les caractéristiques mécaniques des
tent souvent une part importante du prix de la pièce finie. II y a donc alliages de zinc (Zamak). Cet effet de trempe est limité à une mince
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Peau
de fonderie
a b
À éviter Souhaitable
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Nervure
a b c
à éviter souhaitable souhaitable
Les caractéristiques sont conservées par l'adjonction de nervures (figure c)
Figure 20 – Exemple de pièce nervurée
Figure 17 – Élimination de masses et réduction des épaisseurs
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e1 < e2
1) Si R2 = R1 + e1 e1 e1
R1 = e1 e2 ≈ 0,8
e1 R1 = e1 à 1,25 e1
2) Si R2 = 0 R1
R1 = e1 à 1,25 e1
R1
e2
e2
R2 σ
R1
a e1 = e 2
si σ = 90 °, R1 = R2 = e1
R2 R = 0,75 e
si σ = 45 ° R1 = 1,5 e 1
2 1
e1 R1 = 2 (e1 + e2) e1
3
R2 = 0 à (e1 + e2)
R1
e2 e1
R1 = 0,5 e1
R2 σ si σ = 30 °
R2 = 2,5 e1
R2 R1
b e1 < e 2
c nervure
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Section Section
de rupture de rupture
Pièce
moulée
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A B
Mauvais Bon
C D
Bon Bon
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à la présence de ces impuretés à des taux trop élevés dans les allia- 2.4.7 Inscriptions
ges de zinc.
Bien entendu, la réutilisation des rebuts comportant des inser- Il est possible de reproduire sur la surface des moulages sous pres-
tions ainsi traitées est prohibée, car ces dernières constituent une sion en alliages de zinc de menus détails de légendes et dessins. Au
source contamination très dangereuse pour l’alliage. point de vue du coût du moule, les lettres en relief sur la pièce sont
préférables aux lettres en creux ; toutefois, elles rendent le polissage
Il est également à signaler que les éléments insérés en laiton de
difficile. Lorsque l’inscription doit obligatoirement être à fleur de
décolletage, qui contient généralement 2 % de plomb, peuvent
surface du moulage, il est recommandé de prévoir des lettres en
entraîner, lors de la refusion des rebuts un enrichissement sensible
relief sur un panneau en retrait.
de la teneur en plomb.
■ Conséquences sur la cadence de moulage
2.4.8 Tolérances
La mise en place d’éléments insérés dans un moule chaud et dans
des zones d’empreintes qui ne sont pas toujours facilement accessi-
Les tolérances générales définies par la norme NF A 66-002 sont
ble ralentit la cadence de moulage.
indépendantes de l’architecture du moule, c’est-à-dire de la position
L’augmentation du prix qui en résulte est à ajouter au prix, déjà de la cote par rapport aux différents éléments de ce dernier. Par
élevé de l’insertion elle-même, ce qui fait que l’emploi des pièces ailleurs, elles ne concernent que les cotes ne faisant pas l’objet de
noyées de fonderie est souvent une méthode onéreuse qu’il con- tolérances particulières.
vient de n’employer qu’après avoir examiné toutes les autres solu- Les cotes situées entre deux points fixes de la même partie du
tions. moule ne sont pas affectées par les surfaces de joint. Au contraire,
Sur le plan de la sécurité, l’emploi des insertions devient de plus les cotes qui s’étendent sur deux ou plusieurs parties du moule con-
en plus difficilement compatible avec les réglementations en duisent à des écarts plus importants.
vigueur ou en cours d’élaboration. En conséquence, il est possible que les tolérances des cotes affec-
La nécessité pour l’ouvrier de mettre ses mains dans le plan de tées par cette architecture ne puissent être réalisées dans la tolé-
joint d’un moule, dont le mouvement de fermeture est très rapide et rance générale souhaitée.
s’effectue avec des forces très élevées, constitue un risque dont Le tableau 4 indique les tolérances complémentaires à ajouter
l’expérience montre qu’il n’est malheureusement pas négligeable aux tolérances de base. Ces tolérances correspondent à une fabrica-
malgré la présence de nombreuses sécurités. tion de série au niveau le plus économique.
À l’exception des cas où la forme de l’insertion et sa position dans Lorsque des tolérances plus serrées que la normale sont néces-
l’empreinte permettent l’utilisation de dispositifs automatiques de saires, le fondeur doit être consulté pour déterminer si elles peuvent
chargement, il est de plus en plus rare d’avoir recours à cette techni- être tenues de fonderie ou si, au contraire, elles seraient obtenues
que de production. plus économiquement par une reprise d’usinage.
Cotes
(diagonale Tolérance
Pièce
de la pièce d, diamètre Ø, complémentaire
hauteur L )
d ou Ø < 75 mm T = ± 0,28 mm
d ou Ø =75 à 100 mm maxi T = ± 0,36 mm
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Cotes
(diagonale Tolérance
Pièce
de la pièce d, diamètre Ø, complémentaire
hauteur L )
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Cotes
(diagonale Tolérance
Pièce Cotes
de la pièce d, diamètre Ø, complémentaire
hauteur L )
2,5 10 ± 0,10
3 10 ± 0,13
4 15 ± 0,13
5 20 ± 0,26
L
6 25 ± 0,32
>6 à 12 40 ± 0,37
>12 à 15 50 ± 0,37
>15 à 20 80 ± 0,42
T >20 à 25 115 ± 0,59
Les défauts de planéité peuvent provenir de la libération des pour lesquelles il faut en outre éviter d’usiner les deux faces d’une
contraintes internes, des efforts lors de l’extraction de la pièce du même paroi.
moule, des manutentions...
Les indications du tableau 4c correspondent à une fabrication de Lorsqu’une reprise d’usinage est nécessaire, il est souvent possi-
grande série au niveau le plus économique. ble le réaliser des opérations secondaires en temps masqué, ce qui
permettra par exemple d’éviter la venue de fonderie des trous de
Il est souvent possible de produire des pièces moulées sous pres- petit diamètre, simplifiant ainsi le moulage.
sion en Zamak avec des tolérances plus serrées que celles données
dans le tableau 4. Le prix de la pièce est alors plus élevé, mais il peut
être intéressant de recourir à cette méthode lorsque la précision
obtenue sur la pièce brute de fonderie permet de supprimer une ou 2.4.10 Cas des pièces de décoration
plusieurs reprises d’usinage.
Dans ce cas, il est nécessaire d’examiner plus en détail la cote
considérée de façon à l’affecter avec précision de tolérances qui De nombreux facteurs, dans le dessin de la pièce moulée sous
pourront effectivement être tenues. La détermination de ces toléran- pression, ont une influence sur la facilité d’application et le maintien
ces ne pourra se faire qu’en accord avec le fondeur, car elle doit faire d’un état le surface satisfaisant de ladite pièce.
intervenir un certain nombre de facteurs de fabrication,
notamment : Il est avant tout indispensable, lorsqu’une pièce a besoin d’un
revêtement ou simplement d’un beau poli, que toutes les surfaces
— les pressions d’injection et de fermeture (dont le type de
intéressées par ces opérations puissent être atteintes par le disque
machine employé et son état d’entretien) ;
de feutre de polissage ou, tout au moins, par le tampon employé à
— la conception du moule et les moyens de fermeture et de ver-
la préparation des surfaces destinées à être traitées.
rouillage dont il peut être équipé ;
— la cadence de production (influence de la vitesse de
Lorsqu’une pièce doit être tonnelée, il est nécessaire d’étudier le
démoulage) ;
tracé en conséquence. Il convient notamment d’éviter les grandes
— les températures du moule et du métal ;
surfaces planes et les projections aiguës ou fragiles. Les angles ren-
— la surface projectée de la pièce sur le plan de joint.
trants doivent être adoucis par des rayons suffisants pour éviter les
angles morts où aucun frottement ne pourrait se produire. Les trous
borgnes de faible diamètre sont à éviter. Enfin, il importe de prévoir
2.4.9 Surépaisseurs d’usinage le tracé de manière à rendre impossible l’assemblage des pièces
entre elles ; le tonnelage les présente en effet les unes par rapport
Lorsque les tolérances ne peuvent être tenues en fonderie, les aux autres selon tous les angles possibles et avec une fréquence
surépaisseurs d’usinage à prévoir sont très faibles, généralement de relativement élevée. Si une pièce peut s’engager dans une autre,
l’ordre de 0,2 à 0,5 mm. même très difficilement, la probabilité pour que le cas se produise
Des surépaisseurs plus importantes conduisent à éliminer la tota- équivaut à une certitude.
lité de la peau de fonderie, qui est la partie la plus saine de la pièce,
et à ouvrir des microporosités qui, pour certaines utilisations, peu- Dans le tracé des pièces de décoration moulées sous pression, les
vent être gênantes. C’est le cas en particulier des pièces étanches points cités dans l’encadré 1 ne doivent jamais être perdus de vue.
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Encadré 1 – Points à ne jamais perdre de vue dans le tracé des pièces de décoration moulées sous pression
● Les gorges profondes ou étroites, ou les angles vifs internes ont ● Il va de soi que les grands rayons de courbure contribuent à
tendance à retenir la pâte à polir et sont ensuite difficiles, voire faciliter l’opération de polissage et de recouvrement galvanoplasti-
impossibles, à nettoyer convenablement. que.
Il faut éviter les gorges et les creux où peuvent se rassembler les ● Toutes les précautions doivent être prises pour que le fini de la
gaz dégagés dans le bain électrolique. surface à décorer soit parfait et il est à ce sujet conseillé d’éviter les
● Les faces en saillie absorbent la majeure partie du courant, ren- surfaces planes de superficie trop importante lorsque de telles sur-
dant difficile, sinon impossible, le revêtement des parties en creux. faces doivent être polies pour être nickelées ou chromées. Elles sont
Ce point est particulièrement important pour les alliages de zinc. Le toujours une cause de pourcentage élevé de rebuts et, par consé-
pouvoir pénétrant d’un bain de nickel n’est jamais très grand, et les quent, augmentent le prix de revient.
parties creuses risquent de conduire non seulement à la formation Pour éliminer les problèmes soulevés par la coulée de surfaces
dans les creux de taches noires sur la pièce, mais aussi à la contami- réellement planes, sans introduire d’imperfections amplifiées par
nation rapide du bain de nickelage par le zinc. des finitions brillantes, il est conseillé d’incurver ou de cintrer ces
● Les larges rayons dans les angles rentrants suppriment la surfaces, ou bien de les briser par des baguettes, gradins ou faibles
nécessité d’une épaisseur excessive de dépôt sur les parties saillan- reliefs. Ces simples expédients ont tendance à masquer les légères
tes, pour être assuré d’un minimum de revêtement dans les creux, imperfections ; souvent ils améliorent grandement l’aspect des piè-
minimum fixé par les normes (notamment la norme A 91-103) ou les ces.
cahiers des charges pour l’ensemble de la pièce. ● II est de plus très difficile d’obtenir de très grandes surfaces pla-
● Les angles vifs extérieurs, les coins et les pointes doivent être nes sans fleurs dans les parties éloignées de l’attaque. Pour amélio-
évités en raison de la tendance qu’ont les dépôts, sur de telles par- rer l’aspect de grandes surfaces planes, on peut avoir recours à des
ties saillantes, à être rugueux, mats et fragiles. artifices divers : surface granitée, striée, guillochée, en forme
● Dans le cas de pièces devant être peintes, la peinture s’accu- d’écailles et de faible profondeur, toutes encadrées par une bande
mule dans les angles rentrants, tandis que la couche déposée lisse.
s’amincit exagérément sur les angles vifs saillants. ● En tout état de cause et lorsque la pièce ne peut admettre aucun
● Lorsqu’on fait usage de nervures pour améliorer l’aspect déco- relief, une surface légèrement bombée est préférable à une surface
ratif d’une pièce, le polissage au tampon sera facilité en disposant rigoureusement plane sur laquelle la moindre irrégularité apparaît
ces nervures parallèlement à la longueur de la pièce. Dans la nettement à cause de la présence des lignes de lumière.
mesure du possible, il faut éviter les intersections de nervures. Le ● Les éjecteurs doivent être placés de façon à ne pas laisser de
ravivage des pièces avec des nervures croisées est très difficile et traces visibles ou gênantes sur la pièce terminée. Bien que le dessi-
toujours coûteux, car les tampons de polissage d’un certain diamè- nateur de la pièce soit rarement chargé de l’étude du moule, il doit
tre ne peuvent atteindre les creux situés entre les nervures. spécifier les surfaces sur lesquelles aucune trace d’éjecteur n’est
● Les surfaces concaves sont plus difficiles à revêtir électrolyti- admise et celles au contraire où l’on peut s’appuyer pour éjecter la
quement que les surfaces convexes car la densité de courant qui les pièce. Au besoin, il ménagera des surfaces d’appui, par exemple au
atteint est plus faible. croisement de deux nervures (figure 20).
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3.3 Fusion
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Les sables argileux, type Fontenay, qui sont utilisés pour la coulée
du bronze, conviennent très bien. On obtient également de bons
résultats avec des sables siliceux agglomérés avec 5 % de bentonite Tableau 6 – Température de coulée de pièces en Ilzro 12,
et 2 à 3 % d’eau. en fonction de leur épaisseur
Dans tous les cas, la finesse du sable sera adaptée au type de Épaisseur minimale de la pièce Température de coulée
pièce à réaliser et il n’y a aucun inconvénient à employer, pour des (mm) (°C)
pièces de décoration par exemple, des sables très fins d’indice
AFS 200, car, la réaction moule-métal étant faible, la perméabilité du 6 475 à 500
moule n’a que peu d’incidence. 4 500 à 550
2 550 à 600
4.2.2 Moulage en coquille 1 600 à 650
<1 650 à 700
Le moulage en coquille par gravité est particulièrement intéres-
sant du fait du prix de revient relativement bas de l’outillage mis en
œuvre et des délais sensiblement plus réduits qu’en fonderie sous Les coquilles sont généralement en fonte ou en acier, mais il est
pression. également possible, lorsque les séries ne sont pas très importantes,
d’utiliser des coquilles en alliage d’aluminium qui peuvent d’ailleurs
Ce procédé peut être utilisé pour des petites et moyennes séries être obtenues directement par moulage si une grande précision
ou pour des préséries qui sont parfois nécessaires soit pour des n’est pas nécessaire.
questions de délais, soit pour le lancement d’un nouveau produit
dont les débouchés sont incertains. La température de maintien des moules est approximativement
de 300 °C pour des pièces minces. Elle dépend cependant de la tem-
Il n’est pas nécessaire de modifier le tracé initial de la pièce, les pérature de coulée de l’Ilzro 12 et peut être sensiblement plus faible
épaisseurs prévues pour la coulée sous pression étant parfaitement pour des pièces épaisses. Il est même possible, lorsque la tempéra-
réalisables grâce à un ajustement convenable de la température de ture de la coquille n’est pas prépondérante, de ménager des circuits
coulée, sans risque de modification des caractéristiques mécani- de refroidissement ou de monter les moules sur des plateaux refroi-
ques (tableau 6). disseurs. Cela est réalisé, en particulier, dans des installations méca-
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nisées afin d’augmenter la cadence de moulage de petites pièces isolant de bonne qualité, soigneusement entretenu. Le même lot de
dont les séries sont relativement importantes. métal peut être refondu de façon répétée sans qu’il y ait de risque de
détérioration des caractéristiques mécaniques. Le recyclage des
retours de fonderie ne pose par conséquent aucun problème si les
charges sont préparées avec un pourcentage de retours n’excédant
4.3 Fusion. Coulée pas 50 %. Il est préférable, malgré tout, d’éviter de constituer une
charge avec une quantité importante de grosses masselottes qui
peuvent s’être enrichies en aluminium.
Il est recommandé d’effectuer la fusion dans des fours à creusets
en graphite ou en Carborundum, car les creusets en acier ou en Lorsque l’Ilzro 12 est utilisé pour le moulage au sable, la meilleure
fonte sont susceptibles d’être assez rapidement attaqués par technique consiste à atteindre le plus rapidement possible la tempé-
l’Ilzro 12, surtout si celui-ci est maintenu à une température élevée, rature souhaitée, à décrasser et à couler.
ce qui peut se justifier dans le cas de fabrications particulièrement
délicates. Pour le moulage en coquille, il n’y a pas d’inconvénient à mainte-
nir le même lot de métal en fusion pendant 2 h à 500 °C, les caracté-
De plus, l’enrichissement de l’alliage en fer provoque une détério- ristiques mécaniques n’étant pas influencées. Au-delà de cette
ration des caractéristiques mécaniques au-delà d’une teneur massi- période ou de cette température, il est néanmoins souhaitable de
que de 0,10 %. régénérer l’alliage à intervalles réguliers par de petites additions de
Cependant, les creusets en fonte ou en acier peuvent éventuelle- métal neuf et d’effectuer en même temps un brassage afin d’éviter
ment être utilisés s’ils sont efficacement protégés par un poteyage les risques de ségrégation.
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