Maths
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Mathématiques
Didier MAQUIN
Maître de Conférences
Mai 1996
Révision 1 : Décembre 1997
Révision 2 : Octobre 2000
Table des matières
Chapitre 1 : Fonctions d'une variable complexe
Généralités, intégration, dérivation
1. Définition 1
2. Fonctions multivalentes 2
3. Intégration 4
3.1. Définition 4
3.2. Théorème de l'inégalité fondamentale 4
3.3. Intégration indépendante du chemin 6
4. Dérivation (Différentiation) 8
1. Théorème préliminaire 11
2. Lemme 12
3. Intégrale de Cauchy 14
1. Séries de Laurent 19
2. Théorème des résidus 21
3. Recherche des résidus 22
3.1. A partir de la définition 22
3.2. Cas d'un pôle simple en z = a 22
3.3. Cas d'un pôle d'ordre multiple (p). 23
4. Exemples d'application de la théorie des résidus 24
4.1. 1er type d'exemples d'application 24
4.2. 2ème type d'exemples d'application 24
4.3. 3ème type d'exemples d'application 25
4.4. 4ème type d'application : le calcul des séries 26
1. Introduction 29
2. Fonctions périodiques - Définitions 29
3. Forme et produit hermitique 30
3.1. Définition 30
3.2. Produit hermitique 31
3.3. Inégalité de Schwarz 32
4. Etude des fonctions un (t) = e int / 2π 32
5. Séries de Fourier généralisées 33
6. Conditions d’existence 35
6.1. Fonctions régulières par morceaux 35
6.2. Conditions de Dirichlet 36
7. Théorème de Parseval 36
8. Développement en série de Fourier d’une fonction à valeurs réelles 37
9. Séries de Fourier en cosinus ou en sinus 40
10. Formules pour une période quelconque 40
Chapitre 5 : Transformée de Fourier
1. Introduction 41
2. La transformée de Fourier - Définitions 41
3. Exemple 42
4. Transformation en sinus et en cosinus 42
5. Propriétés de la transformée de Fourier 43
5.1. Linéarité 43
5.2. Transposition, conjugaison 43
5.3. Changement d’échelle 44
5.4. Translation 44
5.5. Modulation 44
5.6. Dérivation par rapport à la variable t 45
5.7. Dérivation par rapport à la fréquence ν 45
6. L’opérateur de convolution 46
6.1. Produit de convolution de deux fonctions 46
6.2. Les opérateurs de convolution en physique 47
6.3. Transformée de Fourier du produit de convolution de deux fonctions 48
6.4. Formule de Parseval-Plancherel 49
7. Transformée de Fourier des signaux périodiques - T.F. généralisée 50
8. Transformée de Fourier numérique d’un signal 51
8.1. Estimation de la transformée de Fourier 51
8.2. Calcul des coefficients cn 52
8.3. Algorithme de la Transformée de Fourier Rapide 53
Références 68
Chapitre 1
1. Définitions
L'ensemble des nombres complexes C peut être considéré comme un espace vectoriel normé,
la norme étant le module. On identifie C à R2 , muni des règles d'addition et de multiplication des
nombres complexes.
z = x2 + y2 = ρ
1ère remarque : A une fonction d'une variable complexe correspond une application plan sur
plan : elle n'a pas de graphe.
2ème remarque : Il existe deux classes de fonctions : celles qui s'expriment en fonction de z :
f (z) = x + iy = z
f (z) = x 2 − y2 + 2ixy = z2
f (z) = x
f (z) = x + 2iy
z+z z −z
x= et y=
2 2i
−1−
Chemin : un chemin est formé d'arcs simples continûment différentiables
B
dx
t dt continues
dy
A x = x(t) dt
y = y(t)
2. Fonctions multivalentes
Les fonctions multivalentes sont des fonctions qui, à une valeur de la variable, font
correspondre plusieurs ou une infinité de valeurs de la fonction.
−2−
B C'
M
D' B'
M'
C θ A" θ/2
ρ 0 A ρ 0 A'
M"
B" D"
D C"
Le point courant M, d'affixe z a deux images M' et M''. Si l'on choisit pour M' l'affixe
ρeiθ 2 , θ modulo 2π, l'affixe de M'' est − ρe iθ 2 . Le choix opposé est possible. La fonction
racine est bivalente (modulo 2π). L'origine 0, qui n'a qu'une seule image, est un point de
ramification (ou point de branchement) de cette fonction.
La fonction exponentielle est définie sans ambiguïté par z → e z = e x (cos( y) + isin( y)).
La fonction logarithme a une infinité de déterminations (autant que de valeurs de k). k=0
correspond à sa détermination principale.
A'''
4π B''
A''
2π B'
R A A'
0
0 Ln(R) B(-1)
B
A(-1)
−2π
−4π
−3−
Coupure : si l'on définit dans le plan complexe relatif à la variable z une frontière infranchissable
(coupure de Riemann), par exemple la demi-droite réelle positive, on empêche la fonction de
passer continûment d'une de ses déterminations à une autre. On réalise ainsi une application
univalente, bijective de la fonction et de la variable.
Exercice 2 : On considère la détermination de Z(z) = Log(Log(z )), telle que Z(e) = 0 . L'affixe
de z fait un tour dans le sens direct sur le cercle de centre 0 et de rayon e. Que vaut Z(e) ?
1
Z(e) = Ln(1 + 2πi ) + iArg(1+ 2πi) = Ln(1 + 4π 2 ) + iArctg(2 π)
2
3. Intégration
3.1. Définition
Par définition (de Riemann), l'intégrale de la fonction f(z) sur le chemin Γ est :
Hypothèse : Γ est un arc simple d'origine a et d'extrémité b (le théorème se généralise très
simplement à une union d'arcs simples).
−4−
Si z ∈Γ , alors f (z) ≤ M , soit : u2 + v 2 ≤ M 2
t =b
On a donc :
n−1
σ≤ ∑ u(τ k ) + iv(τ k ) x' (τ k ) + iy' (τ k ) (t k +1 − t k )
k=0
n−1
σ ≤ M ∑ x' 2 (τ k ) + y' 2 (τ k )( tk +1 − t k )
k =0
d'où :
Théorème :
z ∈Γ , f (z ) ≤ M ⇒ ∫ f (z)dz ≤ M × longueur( Γ)
Exercice - exemple 1 :
a
∫ e− z dz = ?
2
lim
Γ R→∞
Γ
0 R
−5−
∫ e− z dz ≤ aSup e −( R+ iy )
2
= aSup e − R e y e −2iRy ≤ ae − R e a
2 2 2 2 2
→ 0
R→∞
z∈Γ z∈Γ
Γ
Exercice - exemple 2 :
∫
dz
lim =? C(0,R) = circonférence de centre 0 et de rayon R
R→∞ 1+ z2
C(0, R)
∫ 1+ z
dz 1 2πR 2πR
≤ Sup × 2πR = = 2 → 0
2
z∈C 1+ z2 Inf 1+ z 2 R − 1 R→∞
C(0, R)
z∈C
Exercice - exemple 3 :
γ e zt
z
lim
R→∞ ∫ zn+1
dz = ?
R γ
t ∈R+ , n∈ ,
γ demi-cercle ouvert de centre c et de rayon R.
0 c
Sup e zt
e zt
∫
z∈γ
n+1 dz ≤ × πR
z Inf z n+1
γ z∈γ
π 3π
z = c + Reiθ , <θ < , cosθ < 0
2 2
b2 B
a = a1 + ia2 b = b1 + ib2
∂U ∂U
U'x = U'y =
∂x ∂y
∂V ∂V
a2 A Vx' = Vy' =
∂x ∂y
a1 b1
−6−
Si udx − vdy = dU = U'x dx + U'ydy
∀dx,dy
et vdx + udy = dV = Vx' dx + Vy' dy
et l'intégration est donc indépendante du chemin. Pour cela, il faut qu'il existe U et V telles que :
U'x = Vy' = u
−U'y = Vx' = v
Exercice - exemple 1 :
Γ quelconque
Γ Γ
( )
= ∫ x 2 − y 2 dx − 2xydy + i ∫ 2xydx + x 2 − y 2 dy
144424443 Γ 144424443
( )
Γ dU ? dV ?
x3
U'x = x 2 − y 2 ⇒ U = − xy2 + f (y)
3
x3
U= − xy2 + c
3
y3
Vy' 2 2 2
= x − y ⇒V = x y− j(x) , donc :
3
y3
V = x 2y − +d
3
b
x3
[ ]a = 13 (b3 − a 3)
b
y3
∫ 1 1
− xy + ix y − i + c + id = ( x + iy ) + C = z3 + C
2 2 2 3 b
z dz =
3 3
a 3 a 3
Γ
−7−
Exercice - exemple 2 :
∫ d(Ln( x )) ∫
y
∫z + y 2 + i d Arctg = ∫ d( Ln( z )) + i∫ d( Arg(z))
dz 1 2
=
2 x
Γ Γ Γ Γ Γ
∫
dz
Conséquence : Γ circuit entourant une fois l'origine = 2iπ
z
Γ
Autre calcul : G circonférence de centre 0 et de rayon R :
dz
z = Re iθ dz = iRe iθ dθ = izdθ = idθ
z
2π
∫ ∫
dz
= i dθ = 2iπ , indépendant de R.
z
Γ 0
∫z ∫z
dz dz
Autre conséquence : lim = 2iπ lim = 2iπ
R→ 0 R→∞
Γ Γ
∫z
dz
Enfin : Γ circuit de nouveau quelconque entourant n fois l'origine : = 2inπ
Γ
4. Dérivation (Différentiation)
Définition : f(z) est dérivable ou différentiable en z si elle est définie, continue, univalente en z et
si :
−8−
Théorème : CNS de dérivabilité. On a :
∂u ∂u ∂v ∂v
df = dx + dy + i dx + i dy
∂x ∂y ∂x ∂y
∂u ∂v
α= =
∂x ∂y
∂v ∂u
β= =−
∂x ∂y
Ces relations sont connues sous le nom de relation de Cauchy-Riemann. Elles forment une
condition nécessaire de dérivabilité. On peut montrer qu'elle est aussi suffisante.
∂2 u ∂ 2 v ∂2 u
De ces relations, on tire : = = − ⇒ ∆u = 0 et ∆v = 0
∂x 2 ∂x∂y ∂y 2
u et v sont des fonctions harmoniques (vérifiant l'équation de Laplace).
Une fonction qui est différentiable en tout point d'un domaine ouvert est dite continûment
différentiable.
Définition : Les fonctions qui sont définies, continues, univalentes et dérivables sont dites :
HOLOMORPHES.
Exemple : Il est facile de montrer que les constantes, les polynômes, les fractions rationnelles, en
dehors des pôles, les exponentielles, ..., sont des fonctions dérivables.
Remarque : Les fonctions qui ne peuvent pas s'exprimer explicitement en fonction de z ne sont
pas dérivables, car l'accroissement de x est formellement lié à celui de y selon :
dz = dx + idy
où u et v seraient quelconques.
−9−
Chapitre 2
Intégrale de Cauchy
1. Théorème préliminaire
Soit f une fonction holomorphe dans un domaine D. Soit Γ un circuit tout entier situé dans D
et homotope à zéro dans D. On a :
∫ f (z)dz = 0
Γ
Démonstration : Ce théorème est tout à fait général. Nous ne le démontrerons ici que dans le cas
où f ' est continue dans D et Γ sans point double. On a :
Le théorème de Stokes indique que la circulation d'un vecteur le long d'une courbe fermée est
égale au flux de son rotationnel à travers n'importe quelle surface fermée s'appuyant sur la
courbe. Soit S une telle surface :
Or, d'après les relations de Cauchy-Riemann relatives à une fonction holomorphe sur D, ces
intégrales sont nulles et le théorème est démontré.
− 11 −
Applications : Γ homotope à zéro dans D, ouvert quelconque, alors on a :
Γ Γ Γ
∫
dz
Γ homotope à zéro dans D ne contenant pas l'origine : = 0.
z
Γ
+∞
a Γ
γ γ2
1
-R 0 R x
∫ e − z dz = 0.
2
e − z est holomorphe pour z ∈C . Γ est homotope à zéro dans C :
2
R −R
∫ ∫ ∫ ∫ ∫
e −( x + ia ) dx + e − z dz
− z2 −x2 − z2 2 2
Or e dz = e dx + e dz +
Γ −R γ 2
R γ1
Les intégrales prises sur γ1 et sur γ2 tendent vers zéro quand R tend vers l'infini (Exercice -
exemple 1. p. 5). En faisant tendre R vers l'infini, il vient :
+∞ −∞
∫ ∫ e− ( x +ia ) dx
−x2 2
0= e dx + d'où la propriété demandée.
−∞ +∞
2. Lemme
Sens de parcours : on dit qu'un circuit est parcouru positivement relativement à son intérieur si
un observateur qui le parcourt dans ce sens garde l'intérieur à sa gauche.
− 12 −
Lemme : f(z) holomorphe dans D contenant Γ sauf éventuellement dans : ∆ 1 ,∆ 2 ,..., ∆ n . Soit C+
le circuit : C + = A1 B1γ 1− B1 A1 A2 B2 γ −2 B2 A2 A3 ... An Bn γ −n Bn An A1
Γ+
Il est homotope à zéro dans D. Donc :
A1
B1 ∫ f (z )dz = 0
C+
D
Bn An Par ailleurs, f étant holomorphe est uniforme,
∆1 γ 1+
donc :
γ n+ Bk Ak
∆n ∫ f (z)dz + ∫ f (z)dz = 0
γ 2+ Ak Bk
∆2 Par suite :
∆
B2 n
n
Donc : ∫ f (z)dz = ∑ ∫ f (z)dz
k =1 γ +
Γ+ k
Exemple d'application :
Γ
i γi
∫z ∫z ∫z
dz dz dz
= +
2
+1 2
+1 2
+1
0 Γ γi γ−i
-i γ-i
− 13 −
3. Intégrale de Cauchy
alors :
f (z)
1°) est holomorphe dans D, sauf pour z = a.
z−a
∫ ∫
f (z)dz f (z)dz
Lemme ⇒ =
z−a z− a
Γ+ γ+
ε(z)dz
∫ ∫ z−a + ∫
f (z)dz dz
f (z) = f (a) + ε(z) et = f (a)
z−a z−a
γ+ γ+ γ +
On a ε(z) < ε . Si z − a < η, on prend donc ρ assez petit tel que pour z ∈γ , z − a = ρ < η ,
alors d’après le théorème de l’inégalité fondamentale (p. 5) :
ε(z)dz ε
∫
γ
z−a
≤
ρ
× 2πρ= 2πε → 0, quand ε → 0.
∫ ∫
f (z)dz dz
4°) = f (a) = 2iπf (a)
+
z − a +
z − a
Γ γ
∫ ∫
dz dZ
car l'intégrale est de la forme : = 2iπ (exemple 2, p. 8)
+
z − a Z
γ C
En conclusion :
∫
f (z)dz
= 2iπf (a) : c'est l'intégrale de Cauchy.
+
z − a
Γ
− 14 −
Comme a est choisi quelconque dans l'ouvert D, on peut aussi écrire :
∫
1 f (t )dt
f (z) =
2iπ +
t −z
t∈Γ
donc toute fonction holomorphe peut s'exprimer sous la forme d'une telle intégrale de Cauchy.
∫ f ( z + Re )dθ.
1 iθ
f (z) =
2π
0
La valeur d'une fonction holomorphe au centre d'une circonférence est égale à la moyenne de
ses valeurs prises sur la circonférence.
∫
1 f (t)dt
f '( z) =
2iπ +
(t − z )2
t∈Γ
f (z + h) − f (z)
Justification : on forme − f '( z)
h
f (z + h) − f (z) 1 1
∫
1 1 1
− f '( z) = f (t) − − dt
h 2iπ h t − z − h t − z (t − z)2
Γ
f (z + h) − f (z)
∫ (t − z) (t − z − h)
h f (t)dt
− f '( z) = 2
h 2iπ
Γ
1 1 1 1 1 1
t ∈Γ , z ∈∆ ouvert, h → 0: < , 2 < 2, <
t−z l t−z l t−z −h m
f (z + h) − f (z) h M × longueur(Γ)
⇒ − f '( z) ≤ → 0 quand h → 0
h 2π l2 m
∫
n! f (t)dt
A l'ordre n : f (n) (z) =
2iπ +
(t − z)n+1
Γ
− 15 −
Théorème (Liouville) : si f(z) holomorphe est bornée, ∀z ∈C , c'est une constante. Soit Γ une
circonférence de rayon R et de centre z :
1 1 1 M M
∀R > 0 , f (z) ≤ M , = f '(z ) ≤ × 2πR = → 0
t−z R 2π R 2 R R→∞
y
ez
I= ∫ z(z − 1)
dz
C
∫ z2 +1
dz = ∫ z −i
=
z + i z =i e
i γ C C
eiz e− Rsinθ πR
∫ z +1
2 dz ≤ πRSup < 2 → 0
R − 1 R − 1 R→∞
2
-R 0 R x γ
+∞ +∞ +∞
e ix π
∫ ∫ ∫
cos x sin x
R →∞ dx = dx = , et : dx = 0.
x2 + 1 x +1
2
e x2 + 1
−∞ −∞ −∞
Exercice - exemple 3 :
⇒
C
iLn3
0 1/3
0 2π
− 16 −
∫ 2 − cosz = ?
dz
I=
C
1
z = x + iLn3. On pose : u = eiz ⇒ u = e ix e − Ln3 = e ix
3
1
cos z = u +
1 1 du
dz =
2 u i u
du
∫ ∫ ∫
1 du 2 du 2 u−2 − 3
I= =− =−
1 2
( ) u − 4u + 1 u−2 + 3
2
i i i 1
1 2u − u +1
C (0, ) C ( 0, ) C ( 0, )
1
3 2 3 3
1 2π
I = 2iπ =
u − 2 − 3 u= 2− 3 3
Exercice - exemple 4 :
∫
e zt
( )t= 0
2iπ zt tn
(n)
n+1 dz = e = 2iπ
z n! n!
0 Γ
c
Exercice - exemple 5 :
ez ez
ez (z − 1)3 dz +
I= ∫ z(z − 1)3
dz = ∫ z ∫ z dz
( z − 1)3
Γ
{ γ0 γ1
entourant 0 et 1
"
ez 2iπ ez
I = 2iπ +
( z − 1)3 z =0 2 z z=1
I = πi(e − 2).
− 17 −
Chapitre 3
1. Séries de Laurent
Soit f une fonction holomorphe dans D. Cette fonction peut ne pas être holomorphe en 0, par
contre elle doit être uniforme dans D. Donc, si on suit par continuité la valeur de f le long d'un
circuit entourant 0, on doit revenir au point de départ avec la même valeur pour f.
A
D
B
+0 γ
Γ
+z
B A
∫ ∫ ∫ ∫
1 f (t)dt 1 f (t)dt 1 f (t)dt 1 f (t)dt
f (z) = + − +
2iπ t−z 2iπ t−z 2iπ t−z 2iπ t−z
Γ A γ B
B A
f(z) est uniforme donc : ∫ + ∫ = 0. Par ailleurs :
A B
− 19 −
1 1 1 1 z z2 zn
t ∈Γ : = = + + +...+ +...
t − z t 1− z t t 2 t 3 t n+1
t
z z
et la série converge uniformément sur Γ car = < 1. De plus :
t R
1 1 1 1 t t2 t n−1
t ∈γ : − = = + + +... + n +...
t − z z 1− t z z 2 z 3 z
z
t r
et la série converge uniformément sur γ car = < 1.
z z
bm b2 b1
f (z) =... + m +... + 2 + + a0 + a1 z+...+ an zn +...
z z z
∫ ∫
1 1 f (t)dt
avec : bm = t m−1 f (t)dt et : an =
2iπ 2iπ t n+1
γ Γ
On voit qu'il s'agit d'intégrales de fonctions holomorphes sauf éventuellement à l'origine. Soit
donc un circuit C quelconque entourant l'origine. On peut poser :
∫
1
bn = a− n = t n−1 f (t )dt
2iπ
C
et donc écrire :
+∞
∫
1 f (t)dt
f (z) = ∑ anz n , avec : an =
2iπ t n+1
n ∈Z
n=−∞
C
∫ f (t)dt , ou :
1
Remarque 1 : Faisons : n = −1, alors : a−1 =
2iπ
C
− 20 −
Théorème : L'intégrale d'une fonction sur un circuit entourant l'origine est égale à 2iπ fois son
résidu à l'origine (on suppose qu'il n'y a pas d'autres singularités que l'origine à l'intérieur du
circuit : sinon voir plus loin : théorème des résidus).
∫ e dz = 0
zn
Exemple : e z = ∑ a−1 = 0 z
n=0 n!
C
∫
1 1 dz
Exemple : = − − 1 − z − z 2 −... , a−1 = −1 = − 2iπ.
z(z − 1) z z(z − 1)
(
C 0, R<1 )
0
zn
∫e
1 1
Exemple : e1/ z = 1+ + 2 +... = ∑ 1/ z
, a−1 = 1, dz = 2iπ.
z 2z n=−∞ (−n)!
C
Soit f holomorphe en D sauf pour les valeurs z1 , z2 ,..., zn ,... (singularités de f). Soit Γ un
circuit de D entourant certaines de ces singularités. On a :
∫+
f (z)dz = 2iπ ∑ R (z j )
Γ j∈J
Démonstration :
∫ f (z)dz = ∑ ∫ f (z)dz
j ∈J
où γ j est un circuit entourant la seule singularité z.
Γ γj
− 21 −
2°) Effectuons le changement d'axes (qui amène l'origine au point zj ), dans lequel :
g j (z) = f ( zj + z)
∞
g j (z) = ∑ a(nj) zn ,
n=−∞
En sommant sur tous les points intérieurs à Γ, on a le théorème des résidus annoncé.
g(z)
f (z) = , avec : h(a) = 0, et : h'(a) ≠ 0.
h(z)
g(z + a) z
R(a) = lim (z − a) f (z) = lim zf (z + a) = lim z = lim g(z + a)
z→a z→ 0 z→0 h(z + a) z→ 0 h(z + a) − h(a)
g(a)
donc : R(a) = .
h'( a)
Ce résultat est connu sous le nom : “règle du numérateur sur la dérivée du dénominateur”.
1 1 1
Exemple : R(i) = R(−i) = −
1 + z2 2i 2i
− 22 −
sin πz 1
Exemple : tgπz = pôles (simples) : zn = k +
cosπz 2
π
sin(2k + 1)
R( zk ) = 2 = −1
π π
−π sin(2k + 1)
2
a− p a− p+1 a−1
f (z) = p + p−1 +... + + a0 + a1 z+...
z z z
[ z p f (z)]
( p−1)
= (p − 1)!a−1 + p!a0 z + (p + 1)!a1z 2 +...
1
[ ]
( p−1)
R(0) = a−1 = lim z p f (z)
( p − 1)! z→0
On généralise alors pour un pôle d'ordre p en z=a en faisant un changement d'origine et l'on
obtient :
1
[ ]
( p−1)
R(a) = lim (z − a) p f (z)
( p − 1)! z→ a
Exemple :
ez e
f (z) = R(0) = 1 R(1) = −
z(1− z )3 2
− 23 −
4. Exemples d'application de la théorie des résidus
4.1. 1er type d'exemples d'application
2π
∫ f (cost,sin t)dt
0
2π
∫→ ∫
it
On pose : z = e ⇒
0 C (0,1)
2π
dt 2 dz 2
Exemple : ∫ a + bcost = ∫ = 2iπR(z")
i C(0,1) bz + 2az + b i
2
0
2π
−a + a 2 − b2
∫ a + b cost =
1 dt 2π
z"= R(z") = 2 2
a − b2
2
b 2 a −b 0
+∞ 2π
y e iz π
Th. des résidus ⇒ ∫ z +1
2 dz = 2iπR(i) =
e
C
γ e iz
R
eit e iz
∫ ∫ ∫
i
dz = dt + dz
z2 +1 t2 + 1 z2 +1
C −R γ
-R 0 R x
On a :
eiz πR e iz
∫ z +1
2 dz ≤ 2
R −1
d’où lim
R→∞ ∫ z2 +1
dz = 0
γ γ
+∞ +∞ ∞ +∞
e it π π π
∫ ∫ ∫ ∫
cost cost sint
⇒ dt = dt = dt = dt = 0.
t +1
2
e t +1
2
e t +1
2
2e t2 +1
−∞ −∞ 0 −∞
− 24 −
4.3. 3ème type d'exemples d'application
∞
xα
Exemple : ∫ 1+ x
dx définie pour : −1 < α < 0.
0
R
γ
A B
-1 ε E D
B E
xα zα x αe 2i πα zα
∫= ∫ 1+x
dx + ∫
1+ z
dz + ∫
1+ x
dx −
1+z
dz ∫
Γ A C D γ
zα Rα
∫ α α<0
dz ≤ × 2πR ~ 2πR →0
1+ z R −1 R→∞
C
− 25 −
∞ α
Donc : (1 − e ) ∫ 1+x x dx = 2iπe iαπ
2 iπα
∞
xα π π
∫ 1+ x
dx =
sin(1+ α )π
=−
sinαπ
.
0
∞
∑ un
n=−∞
∞
1 a
Exemple : ∑ un non entier b ≠ 0
n=−∞ (a + bn)
2
b
Méthode
1
1°) On considère la fonction :
(a + bz)2
1
2°) On considère ensuite la fonction : f (z) = πcotgπz
(a + bz)2
π cosπz
f (z) = 2
a 2
sin πz z +
b
b
1 1
3°) On considère le carré : Γn : xn = n ± ; yn = n ± .
2 2
n
∫ f (z)dz = k∑ R(k) + R −
1 a
2iπ =− n
b
Γn
π cosπk 1
R(k) = 2 =
2
b a a
2 + k sin πk + π cos πk + k
( a + bk )2
b b
− 26 −
'
a a 2 π2
R − = z + f (z)
1
=−
b b a b sin 2 π a
2
z=−
b b
4°) Montrons que l'intégrale est nulle quand n tend vers l'infini :
cos2 πx = cos2 π n + = −1
1
2
2
cosπz ch2πy − 1
= <1
sin πz ch2πy + 1
ch2 πy = ch2 π n + = ch(2π + 1)π
1
2
D'où :
∑ π2
∫
1 1 1
lim f (z)dz = 0 et : = .
n→∞ 2iπ (a + bn) 2
b sin 2 πa
2
Γn n=−∞
b
− 27 −
Chapitre 4
Séries de Fourier
1. Introduction
C’est au début du XIXième siècle que le mathématicien français Jean-Baptiste Fourier (1768-
1830) fut conduit en 1812, au cours de ses recherches sur la propagation de la chaleur, à la
remarquable découverte de certaines fonctions trigonométriques qui portent aujourd’hui son
nom. Depuis lors, les séries de Fourier, leur généralisation aux intégrales de Fourier et les
fonctions orthogonales sont devenues des outils indispensables tant du point de vue théorique
que des applications.
On dit qu’une fonction f, réelle ou complexe, de la variable réelle t est périodique s’il existe
un ou plusieurs nombre θ, réels positifs, tels que :
Par exemple la fonction f (t) = sin(nt), avec n ∈N+ , est une fonction périodique avec
θ = 2π / n ou avec tout autre multiple de 2π / n, en particulier avec 2π :
2π
∀t, ft + = sin(nt + 2π) = sin(nt)
n
On appelle période T d’une fonction périodique f le plus petit réel positif θ vérifiant (1).
− 29 −
avec T1 ≠ T2 et, par exemple T1 < T2 . On a :
∀t, f (t + T1 ) = f (t + T1 − T2 + T2 ) = f (t + T1 − T2 ) = f (t)
Toute fonction périodique f, de période T peut être rendue égale, quelque soit t, à une fonction
g de période 2π .
T
Posons en effet : t = u
2π
T
On a alors : f (t + T ) = f (u + 2π)
2π
T
Posons alors : f (t) = f u = g(u)
2π
Une forme hermitique (à droite) associe à tout couple de fonctions f et g à valeurs dans C, un
nombre complexe noté :
< f ,g >
Cette opération doit être linéaire relativement à f, pour tout g fixée et linéaire par rapport à g,
pour tout f fixée, ainsi on a :
− 30 −
alors < f , f > est réel puisque < f , f > = < f , f >
et ne s’annule que si f = 0.
Une forme hermitique définie positive définit un produit hermitique, l’équivalent en complexe
d’un produit scalaire, avec les propriétés suivantes :
Par exemple, pour a ∈R et b ∈R , on vérifiera que, si l’intégrale définie suivante existe, elle
définit un produit hermitique :
b b
∫f ∫f
2 2 2
< f, f > = f = (t)dt d'où f = (t)dt
a a
b b b
∫ f (t )g(t)dt ∫f ∫ g (t)dt
2 2
< f,g > = < f g = (t)dt
a a a
b b b
< f + λg, f + λ g > = < f , f > +λ < f ,g > +λ< f ,g > + λ λ < g, g >
< f + λg, f + λ g > = < f , f > +2 p < f , g > + p2 < g,g >
L’expression précédente est un trinôme du second degré en p dont tous les coefficients sont
positifs. Elle n’a donc pas de racine ou une racine au plus. On en déduit que le discriminant
associé est négatif ou nul. Celui-ci s’écrit :
2
< f,g > < < f , f >< g,g >
Définissons les fonctions un (t) = e int / 2π pour n entier positif, négatif ou nul et pour t
réel. Rappelons que, d’après la formule de Moivre, on a :
Les fonctions un (t) sont définies, continues, infiniment dérivables, infiniment intégrables.
Elles sont périodiques de période 2π / n, sauf u0 (t) qui est la constante 1/ 2π .
∫ ∫e
1 i( m− n)t
< um (t),un (t) > = um (t)un (t)dt = dt
2π
0 0
si m ≠ n, on a :
2π
1 e i(m −n)t
< um (t),un (t) > = =0
2π i(m − n) 0
− 32 −
si m = n, on a :
2π
∫ dt = 1
1
< un (t),un (t) > =
2π
0
On conclue que l’ensemble des un (t) forme une base orthonormale vis-à-vis du produit
hermitique défini :
e imt eint
⊥ si n ≠ m
2π 2π
int
e
=1 ∀n
2π
Soit f(t) une fonction périodique de période 2π. On développe, par définition, cette fonction
sur la base des um (t) selon :
+∞
f (t) = ∑ cmum(t) (2)
m=−∞
Ce développement est plausible si l’on peut calculer les cm de manière univoque. Formons :
+∞
< f (t),un (t) > = < ∑ c mum (t),un(t ) >
m=−∞
+∞
< f (t),un (t) > = ∑ c m < um (t),un(t ) >
m=−∞
On obtient donc :
2π
∫ f (t)e
1 −int
cn = < f (t),un (t ) > = dt
2π
0
− 33 −
Exemple : Soit f (t) = 1 si t ∈]0, π] et f (t) = 0 si t ∈]π,2π]. Cette fonction est périodique et
de période 2π. On a :
π
π
∫
1
cn = e −int dt et c0 =
2π 2π
0
Pour n ≠ 0, on a :
π
1 e − int 1 (−1)n − 1
cn = =
2π −in 0 2π −in
1 2
d’où, pour p ≠ 0, c2p = 0 et c2 p+1 =
2π i(2 p + 1)
+∞
f (t) = c0 u0 (t) + ∑ c2 p+1u2 p+1(t)
p=−∞
+∞
π 1 1 2 e i(2 p+1)t
f (t) = + ∑
2π 2π p=−∞ 2π i(2p + 1) 2π
1 i +∞ e i(2 p+1)t
f (t) = − ∑
2 π p=−∞ (2 p + 1)
2π π
∫ ∫
1 1 1
m= f (t)dt = dt =
2π 2π 2
0 0
2 π
e i(2 p+1)t
+∞
∫ ∑
1 1 i
m= − dt
2 π
2π (2 p + 1)
0 p=−∞
En remarquant que :
− 34 −
2π 2π
1 ei(2 p+1)t
∫e
1 i(2 p+1)t
dt = =0
2π 2π i(2 p + 1) 0
0
on obtient directement :
1
m = c0 u0 (t) =
2
6. Conditions d’existence
6.1. Fonctions régulières par morceaux
sans nous préoccuper de la convergence effective d’une telle série vers la fonction f(t). Le
mathématicien Dirichlet a établi les conditions de convergence des séries de Fourier.
Commençons par définir certaines propriétés de fonctions.
Une fonction f(t) est dite régulière par morceaux dans un intervalle donné si :
a) l’intervalle peut être divisé en un nombre fini d’intervalles élémentaires tels que f(t) est
continue dans chacun d’eux, et
b) les limites de f(t) sont finies, lorsque t tend vers les bornes de chaque intervalle élémentaire
Une fonction régulière par morceaux est donc une fonction qui a au plus un nombre fini de
discontinuités finies. Un exemple d’une telle fonction est représentée ci-dessous :
f(t)
f(t1−)
t
f(t1+)
La limite de f(t) à droite ou limite atteinte par valeurs croissantes est notée :
− 35 −
lim f (t +ε ) = f (t + ) avec ε > 0
ε→0
De même, la limite de f(t) à gauche ou limite atteinte par valeurs décroissantes est notée :
Les conditions de convergence des séries de Fourier s’énoncent sous la forme du théorème
suivant :
1) définie et continue dans l’intervalle [0, 2π], à l’exception d’un nombre fini de points,
2) périodique, de période 2π,
3) telle que f(t) et f’(t) sont régulières par morceaux dans [0, 2π].
Les conditions 1), 2) et 3) imposées à f(t) sont suffisantes, elles ne sont pas nécessaires,
c’est-à-dire que si elles sont satisfaites, la convergence est assurée. Si elles ne le sont pas, la
série peut cependant converger. Les conditions précédentes sont en général satisfaites dans le
cas de signaux physiques.
7. Théorème de Parseval
+∞ +∞
< f (t), f (t) > = < ∑ cmum(t ), ∑ cnun (t) >
m =−∞ n =−∞
+∞ +∞
< f (t), f (t) > = ∑ ∑ cm cn < um (t),un (t) >
m=−∞ n=−∞
+∞
∑ 2
< f (t), f (t) > = cn
n =−∞
− 36 −
On obtient donc :
2π +∞
∫ f 2 (t)dt = ∑ cn 2
0 n=−∞
C’est le théorème de Parseval. Il a une interprétation physique : si l’on considère que cn est
l’amplitude généralisée (complexe) de un (t), le théorème exprime que la somme des carrés des
amplitudes, donc la somme des intensités, est égale à la somme des carrés de la fonction sur une
période, c’est-à-dire son énergie.
2π π +∞ +∞
∑ cn ∑ c2 p+1
2
∫f (t)dt = ∫ dt = π =
2 2
= c02 +
0 0 n=−∞ p=−∞
d’où
2 +∞ 2
π 1 2
π=
2π
+ ∑ 2π i(2 p + 1)
p=−∞
π 2 +∞ 1
π=
2
+ ∑
π p=−∞ (2p + 1)2
On en déduit :
+∞ +∞
1 π2 1 π2
∑ 2 = et ∑ 2 =
p=−∞ (2 p + 1) 4 p= 0 (2 p + 1) 8
On constate donc que le théorème de Parseval est également un moyen simple de calculer
certaines sommes de séries (séries non géométriques par exemple).
Si f(t) est à valeurs réelles (cas des signaux physiques élémentaires), on a , pour n ≥ 1 :
2π
∫ f (t)e
1 −int
cn = < f (t),un (t ) > = dt
2π
0
2π
∫ f (t)e
1 int
c− n = < f (t),u− n (t) > = dt = c n
2π
0
− 37 −
Deux termes symétriques par rapport n = 0 sont donc conjugués, d’où l’idée de les associer.
Posons, pour n > 0 :
2π
cn = (an − ibn )
2
1
2π
( 1
) (
cn eint + c− n e− int = ( an − ibn )e int + ( an + ibn )e −int
2
)
1
2π
( 1
) (
cn eint + c− n e− int = an (eint + e −int ) − ibn (e int − e −int )
2
)
1
( )
c eint + c− n e− int = an cos(nt) + bn sin(nt)
2π n
a0 ∞
f (t) = + ∑ a cos(nt) + bn sin(nt)
2 n=1 n
∫ f (t)cos(nt)dt ∫ f (t )sin(nt)dt
2 1 2 1
an = ℜ(cn ) = et bn = − ℑ(cn ) =
2π π 2π π
0 0
On a également :
2 π 2 2 π 2
c0 = a et cn = c n c n = (an + bn2 ) , pour n > 0
2 0 2
+∞ +∞ +∞
∑ cn ∑ cn cn ∑ cnc −n
2
= =
n=−∞ n=−∞ n=−∞
+∞ +∞
∑ cn = c0 + 2 ∑ cn
2 2 2
n=−∞ n=1
− 38 −
2π +∞
π 2 π
∫ f (t)dt = a0 + 2 ∑ (an2 + bn2 )
2
2 n=1 2
0
d’où :
a02 +∞ 2
2π
1
∫ f 2 (t)dt = + ∑ (an + bn2 )
π 2 n=1
0
π π
an =
1
π ∫ f (t)dt =
2
π ∫
2
(
(π − t)cos(nt)dt = 2 1 − (−1)n
πn
)
−π 0
0 si n est pair
an = 4 si n est impair
πn 2
En posant n = 2p + 1, on a :
π 4 cos(2p + 1)t
f (t) = + cos(t) + cos(3t)+K+ 2 +K
2 π (2 p + 1)
π 4 ∞ 1
f (0) = π = + ∑
2 π p= 0 (2 p + 1)2
d’où :
∞
1 π2
∑ (2 p + 1)2 = 8
p= 0
− 39 −
∞ π
∑
π 2 16 2π 2
∫
1 1 2
+ 4 = f (t)dt =
2 π2 (2 p + 1) π 3
p= 0 −π
∞
1 π4
∑ 4 =
p= 0 (2 p + 1) 96
π
∫ f (t)sin(nt)dt
2
an = 0, bn = pour les développement en sinus
π
0
π
b = 0,
∫ f (t)cos(nt)dt
2
n an = pour les développement en cosinus
π
0
Nous avons vu au paragraphe 2 qu’une fonction périodique, de période T peut être rendue
égale à une fonction de période 2π, à l’aide d’un changement de variable adéquat. Les
différentes formules de calcul énoncées précédemment pour des fonctions de période 2π
s’écrivent pour une période T quelconque de la manière suivante :
+∞ T
∫ f (t)e
1
f (t) = ∑ cne 2iπnt /T
cn =
T
−2iπnt / T
dt
n =−∞
0
T T T
2πnt 2πnt
∫ ∫ f (t)sin
2 2 2
a0 =
T ∫ f (t)dt an =
T
f (t)cos
T
dt bn =
T T
dt
0 0 0
− 40 −
Chapitre 5
Transformée de Fourier
1. Introduction
Nous avons étudié précédemment la théorie du développement d’une fonction f(t) de période
T en série de Fourier. La question se pose tout naturellement, maintenant, de savoir ce qui se
passe lorsque T → ∞ . Nous allons trouver que dans ce cas la série de Fourier devient une
intégrale de Fourier.
1) f(t) et f’(t) sont continues par morceaux dans tout intervalle fini.
+∞
2) ∫ f (t)dt converge, c’est-à-dire que f(t) est intégrable absolument dans ] − ∞ ,+∞[
−∞
On peut alors montrer que l’on peut écrire les relations suivantes :
∞ ∞
∫ F(ν)e ∫ f (t)e
2iπνt −1 −2iπνt
f (t) = dν = F (F(ν)) et F(ν) = dt = F ( f (t))
−∞ −∞
F(ν) est appelé Transformée de Fourier de f(t) et f(t) est la transformée de Fourier inverse de
F(ν) .
− 41 −
3. Exemple
f(t) T/2
∫
1
[ ]−T /2
T /2
1 F(ν) = e −2iπνt dt = − e −2iπνt
2iπν
−T/2
F(ν) =
1
2iπν
(
e iπνT − e −iπνT )
t
−T/2 T/2
sin(πνT )
Soit : F(ν) = T
πνT
∫ δ(t − t )e −2iπνt
F(ν) = 0 dt = e −2iπνt 0
−∞
Toute fonction f(t) peut être décomposée en une somme d’une fonction paire p(t) et d’une
fonction impaire q(t) :
1 1
où : p(t) = ( f (t) + f (−t)) et q(t) = ( f (t) − f (−t))
2 2
La transformée de Fourier étant une opération linéaire, on obtient, en remplaçant f(t) par cette
expression :
∞ ∞
∫ ∫
F(ν) = 2 p(t)cos(2πνt)dt − 2i q(t)sin(2πνt)dt
0 0
∫
Fcos ( f (t)) = 2 f (t)cos(2πνt)dt et ∫
Fsin ( f (t)) = 2 f (t)sin(2πνt)dt
0 0
Ces transformations sont surtout utiles pour le calcul numérique. Lorsque f(t) est réel, on peut
ainsi calculer séparément la partie réelle et la partie imaginaire de la transformée de Fourier.
Remarquons que, pour que la transformée de Fourier d’une fonction f(t) réelle soit également
réelle, il faut et il suffit que f(t) soit paire.
Lorsque la fonction f(t) est elle même complexe, il faut décomposer p(t) et q(t) en parties
réelles et imaginaires. On obtient alors la correspondance indiquée par les flèches :
f(t) = partie réelle paire + imaginaire paire + réelle impaire + imaginaire impaire
F(ν) = partie réelle paire + imaginaire paire + réelle impaire + imaginaire impaire
Dans tout ce qui suit, nous supposerons que les transformations de Fourier et
transformations de Fourier inverses existent et sont inverses l’une de l’autre. Examinons
maintenant comment une opération effectuée sur une fonction f(t) se traduit par une autre
opération sur la fonction F(ν).
5.1. Linéarité
∞ ∞
− 43 −
F ( f (−t)) = F(−ν)
D’autre part, on a :
∞ ∞
F ( f (t)) = F(−ν)
∫ f (at)e ∫ f (t)e
1
F ( f (at)) = −2iπνt
dt = −2iπ( ν /a)t
dt
a
−∞ −∞
1 ν
F ( f (at)) = F
a a
Une compression de l’échelle des t entraîne une dilatation de l’échelle des fréquences.
5.4. Translation
∞ ∞ ∞
F ( f (t − a)) = e −2iπνa F ( ν)
5.5. Modulation
F (e 2iπν 0 t
) ∫ f (t )e 2iπν te −2iπνt dt
f (t ) = 0
−∞
− 44 −
F (e 2iπν0 t f (t )) = F(ν −ν 0 )
Moduler une fonction f(t) par une exponentielle imaginaire revient à translater sa transformée
de Fourier.
F ( f ' (t )) = [ ] ∫ f (t )e
+∞
f (t)e −2iπνt −2iπνt
+ 2iπν dt
−∞
−∞
Le premier terme est nul car f est sommable, f (+∞) = f (−∞) = 0 . Il reste :
A la dérivation correspond une multiplication par 2iπν. Plus généralement, pour la dérivée
d’ordre m :
∫f (t )e −2iπνt dt
m (m)
(2iπν) F(ν) =
−∞
on tire :
∞
∫f (t ) dt
m (m)
2iπν F(ν) ≤
−∞
On conclue donc que plus f est dérivable, à dérivées sommables, plus F décroît rapidement à
l’infini.
d
Calculons F(ν) :
dν
− 45 −
∞
∫ f (t)e
d d −2iπνt
F(ν) = dt
dν dν
−∞
Soit, en dérivant sous le signe somme :
∞
∫ −2iπtf (t)e
d
dt = F (−2iπtf (t))
−2iπνt
F(ν) =
dν
−∞
∫ 2πt
( m) m
F (ν) ≤ f (t)dt
−∞
Plus f(t) décroît à l’infini, plus F(ν) est dérivable (avec des dérivées bornées).
6. L’opérateur de convolution
6.1. Produit de convolution de deux fonctions
En général, l’une des deux fonctions est à support borné, ou très rapidement décroissante (ici
g(t)) de sorte que le produit a un sens. La fonction h(t) représente alors une moyenne de f(t)
− 46 −
pondérée au voisinage de chaque valeur t par g(t−τ). Il s’ensuit que, si g(t) est suffisamment
régulière, h(t) présente des fluctuations moins rapides que f(t).
La figure ci-après montre la convolution d’un signal f(t) avec une “impulsion” de largeur
finie g(t).
f(t) g(t)
f(t)*g(t)
Très souvent, un système physique peut être décrit par un opérateur faisant correspondre à
tout signal x d’excitation, une réponse y unique du système :
opérateur
x → y
y et x peuvent être des fonctions du temps, par exemple les tensions à l’entrée et à la sortie
d’un circuit électrique ou des fonctions dans l’espace, par exemple la répartition des brillances
d’un objet et dans l’image qu’en fournit un système optique. Ces grandeurs x et y ne sont pas
forcément des grandeurs de même nature, par exemple x peut être la force imposée à un système
mécanique et y le mouvement du système sous l’action de cette force. L’étude du système
physique se ramène alors à l’étude des propriétés de l’opérateur qui le décrit. Pour qu’un
système physique soit décrit par un opérateur de convolution, il faut et il suffit qu’il soit linéaire,
continu et invariant par translation. Dans ce cas, la réponse y à un signal x quelconque est
donnée par :
y=x* g
− 47 −
Pour déterminer g, on applique au système une excitation de Dirac δ. La réponse
correspondante est :
y=δ* g=g
g est appelée réponse impulsionnelle du système. Sans donner de démonstration précise,
justifions l’usage de l’opérateur de convolution. Soit g(t) la réponse impulsionnelle d’un
système physique quelconque :
opérateur
δ(t ) → g(t)
Considérons alors une excitation x(t) combinaison linéaire finie d’excitations de Dirac :
x(t) = ∑ x n δ(t − t n )
n
y(t ) = ∑ xn g(t − tn )
n
Enfin, si le système est continu, on imagine aisément que l’on puisse, par un passage à la
limite, obtenir la réponse à une excitation x(t) quelconque en la décomposant en une
combinaison linéaire continue d’excitations de Dirac :
t
c’est-à-dire :
Supposons f(t) et g(t) deux fonctions sommables telles que f(t)*g(t) existe :
− 48 −
∞ ∞
−∞ −∞
∞ ∞
soit en posant θ = t −τ
∞ ∞
∞ ∞ ∞
∫ ∫
f (t)g(t)dt = F(x)G(x − ν)dx
−∞
= F(x)G(x)dx
ν=0 −∞
∫
−∞
∞ ∞
∫ f (t) dt = ∫ F(ν)
2 2
dν
−∞ −∞
− 49 −
Si f(t) est un signal physique, ces deux intégrales expriment respectivement dans le domaine
temporel et dans le domaine fréquentiel l’énergie de ce signal.
Considérons un signal périodique de période T sur ] − ∞ ,+∞[ . Dans le cas général, un tel
signal n’admet pas de transformée de Fourier car il n’est pas à énergie finie. On peut en
revanche décomposer un tel signal en série de Fourier et écrire :
+∞ T
∫ f (t)e
1 1
f (t) = ∑ cne 2iπnν 0 t
cn =
T
−2iπnν 0 t
dt avec ν0 =
T
n =−∞
0
(δ(ν − nν 0) ) = ∫ δ(ν− nν )e
−1 2iπνt
F 0 dν = e2iπnν0 t
−∞
On a donc :
F (e 2iπnν0 t ) = δ (ν − nν0 )
Autrement dit, la transformée de Fourier d’un signal périodique de période T est une suite de
fonctions impulsions de Dirac (raies) de poids cn aux fréquences nν0 , les cn étant les
coefficients du développement en série de Fourier de f(t).
cos(2πν0 t) =
2
(
1 2 πν 0 t
e + e −2πν 0 t )
On a alors :
− 50 −
1
F (cos(2πν0 t)) = (δ(ν +ν 0 ) + δ (ν −ν 0 ))
2
f (t) = cos(2πν t) − T ≤ t ≤ T
0
2 2
f (t) = 0 ailleurs
On peut écrire :
f (t) =Π T (t)cos(2πν0 t)
On en déduit donc :
T sin(πνT )
F(ν) = * (δ(ν +ν 0 ) + δ (ν −ν 0 ) )
2 πνT
On retrouve donc la transformée de Fourier de la fenêtre de largeur T centrée sur les deux
fréquences +ν0 et −ν0 .
Si l’on veut calculer numériquement la transformée de Fourier d’un signal f(t), on ne peut le
faire sur l’intervalle ]−∞,+∞[ (sauf dans le cas où f(t) est nulle en dehors de l’intervalle [a, b], a
et b étant finis). On est donc obligé de considérer ce signal sur un intervalle de temps fini T.
Pour calculer une estimation de la transformée de Fourier d’un tel signal sur T, on considère
que ce signal est périodique de période T. Soit xˆ (t) le signal périodique obtenu :
Ce signal xˆ (t) possède alors une transformée de Fourier que l’on peut écrire :
+∞
1
F(ν) = ∑ cnδ(ν − nν0 ) avec ν0 =
T
n=−∞
− 51 −
T
∫ f (t)e
1 −2iπnν 0 t
cn = dt
T
0
L’estimation de la transformée de Fourier d’un signal f(t) sur un intervalle de temps T est
donc une suite de raies (Dirac) de poids cn distantes de ν0 = 1/T. La résolution minimale de cette
transformée de Fourier est donc égale à 1/T.
∫ f (t)e
1 −2iπnν 0 t 1
cn = dt avec ν0 =
T T
0
N −1 (k +1)T N
∑ ∫ f (t)e
1 −2iπnν 0 t
cn = dt
T
k=0 kT N
N −1 N −1
∑ ∑ f kTN e
1 T kT −2iπnk / N 1 −2iπnk / N
cn = f e =
T N N N
k=0 k =0
e −2iπnk / N = cos 2πn − i sin 2πn
k k
N N
Il y aurait donc nN sinus et nN cosinus à calculer. Mais quel est le nombre de cn qu’il faut
calculer ? Calculons cn+N :
− 52 −
N −1 N −1
∑ kT
f e−2iπ( n+ N )k / N = ∑ f kTN e
1 1 −2iπnk/ N −2iπk
cn+ N = e
N N N
k =0 k =0
Comme e −2iπk = 1, on a cn+N = cn . Les cn sont donc périodiques de période N. Il y aura donc
à calculer N coefficients cn , n variant de 0 à N−1.
Plaçons nous maintenant dans le cas d’un signal réel (cas le plus fréquent) et calculons c n .
N −1
∑ f kTN e
1 2iπnk / N
c− n = = cn
N
k=0
Calculons également cN n :
N −1
∑ f kTN e
1 2iπnk / N −2iπk
cN − n = e = cn = c−n
N
k =0
Autrement dit, dans le cas d’un signal réel, on est ramené à calculer les cn pour n variant de 0
à N/2 ; les coefficients suivants se déduisant de ceux-ci. Cette constatation permet en outre de
montrer que si l’on veut obtenir la transformée de Fourier de f(t) sans erreur, il faut que les cn
soient nuls pour n > N/2 (spectre total) sinon on n’aura pas tout le spectre du signal. Cela
implique que la fréquence maximale contenue dans le signal doit être inférieure à N/2T puisque
cN/2 correspond à cette fréquence.
νe ≥ 2 νmax
La fréquence d’échantillonnage doit être au moins deux fois la fréquence maximum du signal
échantillonné.
Cet algorithme de Transformée de Fourier Rapide (en anglais FFT pour Fast Fourier
Transform) est dû à Cooley et Tuckey (1965). La méthode exploite le fait qu’en posant
w = e −2iπ / N , racine Nième de l’unité, on a w kn = e −2iπkn/ N avec kn entier. Ainsi w kn ne peut
prendre que N valeurs différentes (les racines de l’unité) et lorsque kn évolue, on “repasse” par
les mêmes valeurs.
− 53 −
N −1
∑ kT
f e −2iπnk / N
1
cn =
N N
k=0
On a alors :
N / 2 −1 N −1
Nc n = ∑ fk e 2iπnk / N + ∑ fk e 2iπnk / N
k=0 k = N /2
N / 2 −1
Nc n = ∑ ( fk + f k + N / 2 eiπn )e 2iπnk / N avec e iπn = (−1)n
k=0
Posons :
f k0 = f k
f k1 = fk0 + fk0+ N /2 e iπn
Supposons alors que N/2 soit divisible par 2, c’est-à-dire N divisible par 4
N / 4 −1 N / 4 −1
Nc n = ∑ fk1e 2iπnk / N + ∑ fk1+ N / 4e 2iπn( k + N /4)/ N
k=0 k=0
− 54 −
N / 4 −1
Nc n = ∑ ( fk1 + fk1+ N /4 e iπn/ 2 )e2iπnk/ N avec e iπn/ 2 = 1, i, − 1, − i
k=0
Posons :
f k2 = f k1 + fk1+ N /4 e iπn /2
N / 2 I −1
Nc n = ∑ fkI e2iπnk/ N
k =0
0
Nc n = ∑ fkm = f0m
k =0
kT
f k0 = f k = f N termes
n
f k1 = fk0 + fk0+ N /2 e iπn N/2 termes
On a alors :
Nc n = f 0m
− 55 −
I −1
Il n’y a donc à calculer que les termes e iπn/ 2 , pour I allant de 1 à m, tel que N = 2m . Cela
nécessite au total N log2 (N)/2 calculs de sinus et cosinus au lieu de N2 calculs. Cette réduction
est considérable. Par exemple, pour la transformée de Fourier d’un signal connu en 1024 = 210
points, il y a théoriquement environ 106 calculs de sinus et cosinus alors qu’avec la transformée
de Fourier Rapide, il n’en faut plus que 5120.
− 56 −
Chapitre 6
Transformation de Laplace
∫ f (t )e −σt
G(ν) = H(t)e −2iπνt dt
−∞
telle que :
∞
∫ G(ν)e
−σt 2iπνt
f (t)e H(t) = dν
−∞
∫ f (t)e −σt
G(ν) = F(p) = H(t)e −iωt dt
−∞
∫ f (t)e − pt
F( p) = dt
0
− 57 −
et
∞
∫ G(ν)e
−σt iωt
f (t)e H(t) = dν
−∞
p −σ
avec p = σ + iω =σ + 2iπν, on a ν = . Quand ν→ −∞ , p → σ− i∞ et quand ν→ +∞ ,
2iπ
dp
p → σ+ i∞ . On a également dν = . On déduit alors :
2iπ
σ+ i∞
∫ F(p)e
1 pt
f (t)H(t) = dp σ = Re( p) > α
2iπ
σ− i∞
Par définition F(p) est la transformée de Laplace1 de f(t). F(p) est l’image de l’original f(t) :
F( p) = L ( f (t)). Le paramètre σ est une abscisse au delà de laquelle on a convergence de
l’intégrale, celui-ci est donc appelé abscisse de convergence. La fonction F(p) est holomorphe
dans le demi-plan droit des p à partie réelle σ > α. Remarquons que l’intégrale précédente
inversant la transformée de Laplace est toujours nulle lorsque t est négatif. En effet, si l’on ferme
le contour σ = cte > α par le demi-cercle CR de rayon R dans le demi-plan droit, il vient :
σ+ i∞
∫ F(p)e ∫ F( p)e
pt pt
dp + lim dp = 0
R→∞
σ− i∞ CR
car F(p) est holomorphe à l’intérieur du domaine d’intégration. Lorsque t est négatif, la première
intégrale est nulle car la seconde tend vers zéro lorsque R → +∞ . Il est donc possible de
supprimer H(t) dans la formule initiale et d’écrire :
σ+i∞
∫ F( p)e
1
f (t) = L ( F(p)) =
−1 pt
dp σ = Re( p) > α
2iπ
σ−i∞
Cette transformation, dite de Mellin-Fourier, n’est pratiquement utilisée que par les
mathématiciens pour dresser les tables de transformées de Laplace. Son usage est mal aisé et
lorsqu’on cherche l’original d’une image, on procède plutôt par analogie avec des cas déjà
calculés et consignés dans les tables.
Lorsque t est positif, un moyen puissant de calcul de f(t) est l’emploi de la méthode des
résidus sur le contour σ = cte > α, fermé par le demi-cercle C’R de rayon R du coté gauche, à
l’intérieur duquel F(p) n’est pas holomorphe. D’après le théorème des résidus, on a :
σ+ i∞
∫ F(p)e pt
dp + lim
R→∞ ∫ F(p)e pt
dp = 2iπ ∑ Résidus( F(p)e ) pt
σ− i∞ C' R
1Pierre Simon de Laplace (1749-1827) fils d’un cultivateur normand, cofondateur avec Monge de l’Ecole Polytechnique
sous Bonaparte fut un homme politique discret et un scientifique de renom. Contemporain de Fourier qu’il connut à
Polytechnique, il rédigea, entre autres publications, la théorie exposée dans ce chapitre.
− 58 −
ω ω
C'R
CR
σ σ
0 α 0 α
t<0 t<0
Comme la deuxième intégrale tend vers zéro lorsque t > 0, f(t) est donné par :
Dans tout ce qui suit nous supposerons que les transformées de Laplace sont définies c’est-
à-dire que l’on s’est placé, pour les calculs, à la droite de la plus grande abscisse de
convergence. Certaines propriétés dont la démonstration est évidente seront justes énoncées.
2.1. Linéarité
L( f (at)) = F
1 p
avec a > 0
a a
L( f (t −τ )) = e −aτ F ( p)
L( e− at f (t )) = F( p + a)
− 59 −
2.5. Dérivation de l’image
∞ ∞
∫ f (t)e ∫ f (t)(−t)e
− pt dF(p) − pt
Si F( p) = dt alors = dt
dp
0 0
et plus généralement :
∞
L((−t) f (t )) = F (p) =
n ( n)
∫ f (t)(−t) e n − pt
dt
0
∫
L( f' (t )) = f ' (t )e − pt dt
0
L( f' (t )) = [ ] ∫ f (t )e
+∞
f (t )e− pt − pt
+p dt
0
0
L( f' (t )) = pF( p) − f (0 + )
− 60 −
2.7. Intégration de l’original
t ∞ t
0
∫ 0 0
∫∫
L f (u)du = f (u)du e − pt dt
L
dg(t)
= pG( p) − g(0 + ) d’où L( f (t)) = pG(p) = F( p)
dt
F( p)
G( p) =
p
t F( p)
0
∫
L f (u)du =
p
∞ ∞
∫ ∫
L( f (t ) * g(t)) = f (τ)g(t − τ)dτ e − pt dt
0 −∞
Rappelons que, par souci de simplicité, nous avons omis l’écriture de la fonction de
Heaviside pour chacune des fonctions intervenant dans le produit de convolution. La fonction
f(t) est telle que f(t) = 0 pour t < 0, on peut donc écrire :
∞ ∞
∫ ∫
L( f (t ) * g(t)) = f (τ)g(t −τ )dτe − ptdt
0 0
0 0
∞ ∞
L( f (t ) * g(t)) = ∫ ∫ − pt
f (τ) e g(t −τ )dt dτ
0 0
− 61 −
On reconnaît dans l’intégrale intérieure la transformée de Laplace d’une fonction (nulle pour
t < τ) retardée ; d’après le théorème du retard, on a :
L( f (t ) * g(t)) = ∫ f (τ)e − pτ
G( p)dτ
0
∫
L( f (t ) * g(t)) = G(p) f (τ)e − pτdτ
0
L( f (t ) * g(t)) = F(p)G(p)
∫ f' (t)e − pt
L( f '(t)) = dt = pF( p) − f (0 + )
0
∞
[ f (t) ]0 = lim pF( p) − f (0 + )
p→ 0
d’où :
− 62 −
3. Exemples de calculs
3.1. Echelon unitaire - Fonction de Heaviside
0 t < 0
H(t) = , on a :
1 t > 0
∞ ∞
1 − pt 1
L(H(t)) = e ∫ dt = − e = 0 − −
− pt
p 0 p
0
L(H(t)) = 1
p
3.2. Impulsion
f (t) = 0 t ≤ 0
f (t) = K 0 < t ≤ 1/ K
f (t) = 0 t > 1/ K
1/ K 1K
K
∫ Ke − pt
L( f (t )) = dt = − e − pt
p 0
0
L( f (t )) = − K e − p K + K = K (1 − e − p K
)
p p p
Si l’on fait tendre K vers l’infini, la fonction f(t) tend vers une impulsion, dans ce cas, le terme
p/K est un infiniment petit que l’on peut approximer par les premiers termes de son
développement :
K
1 − 1− = 1
p
L( f (t )) ≈
p K
La fonction f(t) est appelée fonction de Dirac, elle est notée δ(t). La transformée de Laplace de
la fonction de Dirac est donc une constante. Inversement, la seule fonction temporelle dont la
transformée de Laplace est une constante est une fonction de Dirac.
La fonction de Dirac est donc l’élément unitaire de la convolution. En effet dans le domaine
temporel, f(t) * δ(t) = f(t) et en transformée de Laplace, F(p).1 = F(p). Cela signifie, en physique,
que la fonction de transfert d’un système est sa réponse impulsionnelle.
− 63 −
3.3. Fonction exponentielle
L( e ) = ∫e ∫ [ ]0
at − pt 1 ∞
dt = e −( p−a) t dt = − e − ( p− a)t
at
e
p− a
0 0
L( eat )
1
=
p−a
p + iω
L( cos(ωt)) = Re L( eiωt ) = Re( ) 1
p − iω
= Re 2
p +ω 2
p
L( cos(ωt)) =
p +ω 2
2
On déduit également :
L(sin(ωt)) = Im L (eiωt ) = ( ) ω
p +ω 2
2
σ+ i∞
∫
p pt
Cherchons maintenant, en calculant l’intégrale 2 e dp à l’aide des résidus, à
p +ω
2
inverser cette transformée de Laplace : σ− i∞
p pe pt pe pt
L−1
p +ω
2 2 = ∑ Résidus
p +ω
2 2
= ∑ Résidus
(p − iω)(p + iω)
p
L−1 = cos(ωt)
p +ω 2
2
∑ u 2n+1
sin(u) = (−1)n
(2n + 1)!
n= 0
− 64 −
On peut donc écrire :
∞
( t )2n+1 = ∞
∑ (−1) ∑ t n+1/2
sin( t ) = n n
(−1)
(2n + 1)! (2n + 1)!
n= 0 n= 0
d’où :
∞ n+1/2 ∞
L(sin ( t )) ∑ ∑ ( )
n t (−1)n
= L (−1) = L t n+1/2
n =0 (2n + 1)! (2n + 1)!
n= 0
( )
Pour calculer L t n+1/2 , rappelons la définition de la fonction gamma :
∫x u −1 − x
Γ(u) = e dx
0
L( t n+1/2
) = ∫ t n+1/2e − pt dt
0
dv
avec le changement de variable v = pt , on a = dt
p
n+1/2+1 ∞
1 Γ(n + 1/ 2 + 1)
L( t n+1/2
) = ∫ vn +1/2 e − vdv =
p pn+1/2+1
0
(2n + 1)!
L( t n+1/2 ) = n+1/2+1 nπ
2p 4 n!
d’où :
∞ ∞
L(sin ( t )) = ∑ ) ∑ (2n + 1)!
(−1)n
(2n + 1)!
(
L t n+1/2 =
(−1)n
(2n + 1)! 2p n+1/2+1 4 n n!
π
n= 0 n =0
∞ ∞ n
−1 1
L(sin ( t )) = ∑ ∑
(−1)n π
π=
2p n+1/2+1 4 n n! 2 p3/2 4 p n!
n= 0 n= 0
L(sin ( t )) =
π
3/2 e −1/4 p
2p
− 65 −
Annexe
Calculs complémentaires pour l’évaluation de L sin ( t ) ( )
Evaluation de Γ(n + 1/ 2 + 1):
Γ(n + 1/ 2 + 1) = (n + 1/ 2)Γ(n + 1/ 2)
En poursuivant le processus :
Calculons Γ(1/ 2) :
∫x −1/2 − x
Γ(1/ 2) = e dx
0
∫
Γ(1/ 2) = 2 e − u du
2
∞ 2 ∞ 2 ∞∞
∫ ∫
(Γ(1/ 2) ) = 2 e du 2 e dv = 4 e− (u + v )dudv ∫∫
2 −u −v 2 2
0 0 0 0
π/ 2 ∞ π /2 ∞ π/ 2
∫ ∫e ∫ ∫ dφ = π
−ρ 2 − 1 e −ρ2 dφ = 2
(Γ(1/ 2) ) = 4
2
ρdρdφ = 4
2 0
φ= 0 ρ=0 φ= 0 φ= 0
d’où le résultat :
Γ(1/ 2) = π
Calculons :
− 66 −
On a :
(2n + 1)!
X=
2 n! 4 n
d’où :
(2n + 1)!
Γ(n + 1/ 2 + 1) = π
2 n! 4 n
− 67 −
Références
Ce document s’inspire, pour partie, des cours polycopiés “Analyse de Fourier” et
“Fonctions de variables complexes” créés par le Professeur Jean-Louis Greffe
Les références suivantes ont également été utilisées pour la conception de ce cours :
− 68 −