2020GREA7003 Abed Aniss (1) (D) Version Diffusion
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Aniss Abed
LIENS
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Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4
Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10
http://www.cfcopies.com/juridique/droit-auteur
UNIVERSITÉ GRENOBLE ALPES
Année : 2019-2020
THÈSE
PRÉSENTÉE POUR L’OBTENTION DU TITRE DE DOCTEUR EN PHARMACIE
DIPLÔME D’ÉTAT
Aniss ABED
Le : 17/01/2020
Président du jury :
Membres :
L’UFR de Pharmacie de Grenoble n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises
dans les thèses ; ces opinions sont considérées comme propres à leurs auteurs.
1
2
3
4
Remerciements :
A Mr Jérôme COMBE directeur de thèse : c’est un grand honneur pour moi d’avoir pu mener
cette thèse avec vous. Merci pour toute l’aide que vous m’avez apporté et tout ce que vous
m’avez appris. Je vous en suis reconnaissant.
Au professeur Benoit ALLENET : je vous remercie d’avoir accepté de présider le jury, j’en suis
honoré et vous remercie de votre disponibilité.
Au Dr. Raphaël JANKOSWKI : je vous remercie infiniment pour tous l’enseignement apporté,
l’aide ainsi que les conseils.
Au Dr. Caroline THEVENET : merci d’avoir accepté de faire partie du jury, j’en suis honoré.
5
La famille :
A ma mère : qui s’est battue seule toute sa vie afin d’apporter la meilleure éducation à ses
enfants.
A ma grand-mère : qui nous a quitté lors de la rédaction de cette thèse ( )ﷲ ﯾرﺣﻣﮫ: une femme
forte et unique.
A Yakout-Safoua : garde confiance en toi, ce sont ceux qui sont le plus éprouvés qui ont les
plus belles récompenses.
Les amis :
Amira ( Amy, Amirus, Boulla…) autant de surnom que d’années d’amitié passées de plus de
28 ans, et ça, ca ne s’invente pas. Merci pour ton aide précieuse merci pour ta présence dans
les bons comme dans les mauvais moments. Ton jeté de jambonno légendaire restera à vie
dans les mémoires. Une fois de plus merci pour tous ces fous rires pâtissiers-boulangers,
merci pour être ce que tu es ne change jamais !! chanel on pense à toi !!
Adam (Kess Kess) et Monia (Moon’s), merci l’équipe pour ces moments passés tout au long
de cette aventure. Adam garde ta niaque et ta passion merci pour ton aide tu sais être la
quand il le faut, Monia aujourd’hui mère de famille et working girl accomplie, de grandes
choses t’attendent merci pour ton aide et ton soutien.
La CACAteam (Caroline, Alicia, Cindy, Arianne), comment ne pas vous citer, un énorme
merci à vous quartes sans qui ces années n’auraient pas eu la même saveur. Caroline (la
princesse à paillette) aujourd’hui présente dans mon jury, même si l’oxygène me manque tkt
je n’en suis toujours pas allergique. Alicia, (Guig’z) vraiment garde ton authenticité tu es
unique ne l’oublie pas !! Cindy (Cindy Cindy… ) la fille la plus électrique et la plus pratique
qu’il soit, comment pourrais-je disposer de stylos à volonté sans toi. Ariane (Ariannou) ta
fraicheur du matin nous a égailler durant toutes ces années, continue comme ca ;)
Nawel (Fuzzy A), aussi vive et rapide, ta perspicacité et tes connaissances en pharmacologie
te permettent de lutter contre tous les mots et les actes de ce monde, tkt l’AMM de la
Jalouxine arrive bientôt 2M2Lprod s’en occupe.
6
les diffuser à l’international, les peuples du monde n’attendent que toi, Sara dit l’italienne le
pesto, la sauce tomate et le tajine coulent dans tes veines à toi d’en faire profiter le monde
garde ta joie et ta gaité , Soufiane (Souflack) le plus pimpant des médecins n’écoute
personne et reste qui tu es, Yassmine (Chacurly) la pharmacienne aux boucles d’ors, merci
pour ta gentillesse ta joie et ton humour !
Clara (Clarinette), mon amie ma collègue ma camarade, merci pour ces années passées pour
ce soutien infaillible, t’es la best ma belle !! Merci à toi Lucile(Lulu) pour tous ces moments
de joies et de rires.
Léa (la mouche codeuse), rencontré en fin de parcours mais comme on le dit, on laisse les
meilleurs pour la fin. Merci pour cette année de master 2, sans toi ca n’aurait pas été la
même chose, garde ta folie ta spontanéité et ta foi en l’humanité tu es une belle personne !
Malika et Rachide (Mali et RAch ), quel couple !! merci pour ces moments passés en votre
compagnie, vous êtes d’une générosité incomparable !!
Linh, quelle rencontre !! merci pour ton soutien infaillible, merci pour ta loyauté et ton
amitié je n’oublierais jamais ce que tu as fait pour moi.
Pharmacie de la plaine : à la meilleure équipe du monde !!! Christelle merci pour ces délires
et ces danses, Marion la meilleure des beautiful mother, Sabrina merci pour la joie et
l’optimisme que tu m’as toujours transmis, Sylvain merci pour ton honnêteté et ta vision des
choses, Valérie merci pour ton accueil ta joie ton humour et ton optimisme
Pharmacie du Souimanga : A vous mes amis d’outres mers Anridati, Anzilati et Vina, vous
avez été plus que des collègues ou des amies vous avez été des sœurs !! même si plus de
8000 km nous sépare nous, nous retrouverons j’en suis sûr !!
Un grand merci à Julie et Aurélien les parents au grand cœur, à Ramzy le business man
hospitalier accompli, à Virginie la meilleure et la plus street des préparatrice hospitalière, à
TIBO, Alexis-Karim, Guillaume, Oussama… A tous ceux qui que j’ai surement oublié, tous
ceux qui ont croisés mon chemin de quelque manière que ce soit, vous avez construit ce que
je suis aujourd’hui et pour ca Merci ! thès
7
A ma grand-mère, mon oncle et mon cousin : ABED Hadja, ABED Rabah et ABED Lakhdar
8
SOMMAIRE
INTRODUCTION ............................................................................................................................. 14
PARTIE 1 : - LA PHARMACIE D’OFFICINE, UN COMMERCE PAS COMME LES AUTRES ...................... 15
CHAPITRE 1 – L’ENVIRONNEMENT JURIDIQUE DE LA PHARMACIE D’OFFICINE ...................................................................... 16
I. Qu’est-ce qu’une officine ? ......................................................................................................... 16
II. Qu’est-ce qu’un pharmacien d’officine ....................................................................................... 17
III. La pharmacie d’officine sous forme de société ........................................................................... 19
CHAPITRE 2 – LES MICROENTREPRISES (MIC)............................................................................................................. 23
I. Définition, Généralités ................................................................................................................ 23
II. Les secteurs d’activités des MIC en France ................................................................................. 23
III. La situation économique des MIC en France .............................................................................. 24
CHAPITRE 3 – L’ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DE LA PHARMACIE D’OFFICINE ................................................................. 27
I. Le marché de l’officine ................................................................................................................ 28
II. Les évolutions du marché officinal et la concurrence ................................................................. 32
III. Les politiques économiques publiques ....................................................................................... 35
PARTIE 2 - LA PLACE DES ACHATS DANS UNE STRUCTURE ECONOMIQUE....................................... 42
CHAPITRE 4 – LA FONCTION ACHAT........................................................................................................................... 43
I. Qu’est-ce que la fonction achat ? ............................................................................................... 43
II. Quelle place pour les achats dans une entreprise ?.................................................................... 46
III. Quels sont les apports de la fonction achat ? ............................................................................. 50
CHAPITRE 5 – LA STRUCTURATION D’UNE STRATEGIE ACHAT ......................................................................................... 54
I. Qu’est-ce qu’une stratégie achat ? ............................................................................................. 54
II. Une démarche générique ......................................................................................................................... 56
III. Les outils de pilotages de la fonction achat ............................................................................................. 63
PARTIE 3 - LES LEVIERS ACHATS EN OFFICINE ................................................................................. 66
CHAPITRE 6 – QU’EST-IL ACHETE POUR UNE OFFICINE ? ................................................................................................. 67
I. Les produits relevant du monopole pharmaceutique ................................................................. 67
II. Les activités règlementées .......................................................................................................... 68
CHAPITRE 7 – COMMENT ACHETER POUR UNE OFFICINE ? .............................................................................................. 69
I. Les canaux de distribution .......................................................................................................... 69
II. La négociation des prix................................................................................................................ 72
CHAPITRE 8 – LES OUTILS D’AIDE A L’ACHAT EN OFFICINE ............................................................................................... 73
I. Les outils informatiques .............................................................................................................. 73
II. Les solutions humaines ............................................................................................................... 77
PARTIE 4 - ÉTUDE DE TERRAIN ....................................................................................................... 78
CHAPITRE 9 – PRISE DE CONNAISSANCE D’UNE PHARMACIE GRENOBLOISE ......................................................................... 80
I. Analyse de marche ...................................................................................................................... 80
II. Analyse financière ....................................................................................................................... 82
D. Synthèse générale ..................................................................................................................... 101
CHAPITRE 10 – DIAGNOSTIC ACHAT ......................................................................................................................... 102
IV. Constats et objectif ................................................................................................................... 102
V. Travaux effectues et résultats ................................................................................................... 104
VI. Conclusion ................................................................................................................................. 114
CONCLUSION ............................................................................................................................... 116
9
TABLES DES FIGURES
FIGURE 4 REPARTITION DES OFFICINES SELON LA FORME JURIDIQUE ...................................................................................... 22
FIGURE 1 PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES PAR CATEGORIE ......................................................................... 23
FIGURE 2 CARACTERISTIQUES SELON LA CATEGORIE D'ENTREPRISE ........................................................................................ 24
FIGURE 3 NB DEFAILLANCE PAR CATEGORIE D'ENTREPRISE .................................................................................................. 25
FIGURE 5 CARACTERISTIQUE D'UN MARCHE ..................................................................................................................... 28
FIGURE 6 LOCALISATION DU MARCHE DE L'OFFICINE .......................................................................................................... 28
FIGURE 7 ÉVOLUTION DE LA CSBM SOURCE : WWW.DREES.SOLIDARITE-SANTE.GOUV.FR ....................................................... 29
FIGURE 8 STRUCTURE DE LA CSBM SOURCE : WWW.DREES.SOLIDARITE-SANTE.GOUV.FR ........................................................ 30
FIGURE 9 MODELE DES 5 FORCES DE PORTER ................................................................................................................... 34
FIGURE 10 SCHEMATISATION DE LA BRANCHE MALADIE DE LA SECURITE SOCIALE ................................................................... 36
FIGURE 11 DEPENSES ET RECETTES DU REGIME GENERAL 2019 .......................................................................................... 37
FIGURE 12 OBJECTIF D’ECONOMIE GLOBAL...................................................................................................................... 38
FIGURE 13 PART DE MARGE ACCORDEE AU MEDICAMENT ................................................................................................... 39
FIGURE 14 GRILLE TARIFICATION HONORAIRES................................................................................................................. 39
FIGURE 15 EVOLUTION DES TAUX DE TVA ....................................................................................................................... 40
FIGURE 16 LOCALISATION DE LA FONCTION ACHAT (SOURCE : « TOUTE LA FONCTION ACHAT » PHILIPPE PETIT ») ........................ 45
FIGURE 17 LE PROCESSUS ACHAT (SOURCE : « TOUTE LA FONCTION ACHAT » PHILIPPE PETIT) .................................................. 46
FIGURE 18 LA FONCTION ACHAT AU SERVICE DES DIFFERENTS METIERS (SOURCE : ACTIONNOVATION.COM) .................................. 47
FIGURE 19 FACTEURS CLES IMPACTANT LA CREATION D'UNE FONCTION ACHAT ....................................................................... 51
FIGURE 20 LES ACHATS : LEVIER DE CROISSANCE DE LA MARGE ............................................................................................ 52
FIGURE 21 IMPACT DES ACHATS PAR SECTEUR D'ACTIVITE ................................................................................................... 52
FIGURE 22 LA STRATEGIE ACHAT ................................................................................................................................... 55
FIGURE 23 LOI DE PARETO (SOURCE : « TOUTE LA FONCTION ACHATS » PHILIPPE PETIT) .......................................................... 56
FIGURE 24 MATRICE DE L'ANALYSE INTERNE (SOURCE : « MODULE KLAXOON » MME GAËLLE BATOUX)...................................... 57
FIGURE 25 MATRICE DE MARCEL ET NASSOY .............................................................................................................. 58
FIGURE 26 MATRICE DE L'ANALYSE EXTERNE (SOURCE : « MODULE KLAXOON » MME GAËLLE BATOUX) .................................. 59
FIGURE 27 L'AUGMENTATION DU POUVOIR D'INFLUENCE ................................................................................................... 59
FIGURE 28 APPLICATION DU MODELE DE PORTER A LA STRATEGIE ACHAT............................................................................... 60
FIGURE 29 ANALYSE SWOT......................................................................................................................................... 60
FIGURE 30 MATRICE DE KRALJIC ................................................................................................................................... 61
FIGURE 31 MODELE DE VROOM.................................................................................................................................... 62
FIGURE 32 MATRICE TREHAN ....................................................................................................................................... 62
FIGURE 33 ROUE DE DEMING SOURCE : « TOUTE LA FONCTION ACHAT » PHILIPPE PETIT........................................................ 64
FIGURE 34 LES CANAUX DE DISTRIBUTION D'UNE OFFICINE.................................................................................................. 70
FIGURE 35 LGPI : EXEMPLE PROPOSITION VOLUME A COMMANDER ..................................................................................... 74
10
FIGURE 36 LGPI : EXEMPLE RAPPROCHEMENT FOURNISSEUR-CATALOGUE ............................................................................. 75
FIGURE 37 LGPI : EXEMPLE RAPPORT ANALYSE ET ALERTE .................................................................................................. 76
FIGURE 38 NOMBRE DE CLIENTS DE LA PHARMACIE PAR TRANCHE D’AGE ............................................................................... 80
FIGURE 39 STRUCTURE ECONOMIQUE DE LA PHARMACIE ................................................................................................... 81
FIGURE 40 CHIFFRES CLES RELATIFS A LA VENTE DE MEDICAMENTS ....................................................................................... 81
FIGURE 41 CHIFFRES CLES 2019 ET 2018 ....................................................................................................................... 83
FIGURE 42 SITUATION FINANCIERE SYNTHETIQUE .............................................................................................................. 83
FIGURE 43 LE COMPTE DE RESULTAT DETAILLE.................................................................................................................. 84
FIGURE 44 LE CA ET LA MARGE .................................................................................................................................... 85
FIGURE 45 LES AUTRES PRODUITS D'EXPLOITATION ........................................................................................................... 86
FIGURE 46 LES ACHATS ET CHARGES EXTERNES ................................................................................................................. 87
FIGURE 47 LES IMPOTS ET TAXES ................................................................................................................................... 89
FIGURE 48 LES CHARGES DE PERSONNEL ......................................................................................................................... 90
FIGURE 49 LES AMORTISSEMENTS ET DEPRECIATIONS ........................................................................................................ 91
FIGURE 50 LES AUTRES CHARGES DE GESTION .................................................................................................................. 92
FIGURE 51 LE RESULTAT FINANCIER ................................................................................................................................ 92
FIGURE 52 LE RESULTAT EXCEPTIONNEL .......................................................................................................................... 93
FIGURE 53 L'EXCEDENT BRUT D'EXPLOITATION ................................................................................................................ 94
FIGURE 54 LE BILAN ................................................................................................................................................... 95
FIGURE 55 LE FOND DE ROULEMENT ............................................................................................................................. 96
FIGURE 56 LE BESOIN EN FOND DE ROULEMENT .............................................................................................................. 97
FIGURE 57 L'EQUILIBRE FINANCIER ................................................................................................................................ 98
FIGURE 58 LE TABLEAU DE FINANCEMENT ....................................................................................................................... 99
FIGURE 59 FORCES ET FAIBLESSES DE L'OFFICINE ............................................................................................................ 101
FIGURE 60 SOLUTIONS ACHAT FACE AUX FAIBLESSES........................................................................................................ 103
FIGURE 61 SCHEMATISATION DE NOTRE PROPOSITION DE SEGMENTATION ........................................................................... 106
FIGURE 62 LES FOURNISSEURS DE CLASSE A SELON PARETO .............................................................................................. 107
FIGURE 63 ANALYSE COMPLEMENTS ALIMENTAIRES ........................................................................................................ 111
FIGURE 64 ANALYSE ÉLIXIRS ....................................................................................................................................... 112
FIGURE 65 ANALYSE DERMO COSMETIQUE ................................................................................................................... 112
FIGURE 66 ANALYSE DES GENERIQUES ......................................................................................................................... 113
FIGURE 67 ANALYSE HOMEOPATHIE ............................................................................................................................ 114
11
SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES
12
SELAS et SELASU : Société d’Exercice Libéral par Action Simplifiée-Unipersonnelle
SELURL : Société́ d’Exercice Libéral Unipersonnelle à Responsabilité́ Limitée
SNC : Société en Nom Collectif
SPF-PL : Holding Société de Participation Financière de Profession libérale (
SRA : Structure de Regroupement à l’Achat
SWOT : Strenghts, Wicknesses, Opportunities, Threats
TPE : Très Petites Entreprises
13
Introduction
Dans un environnement marqué par une globalisation croissante et une succession de
crises économiques, les microentreprises rencontrent des difficultés. La principale cause de
leurs difficultés est liée à leur taille. Leurs faibles moyens humains et financiers couplé à un
relatif isolement, fragilisent ces structures qui sont pourtant les plus nombreuses en France.
Ce modèle de microentreprise constitue également la grande majorité du paysage officinale
français. La particularité de la pharmacie d’officine réside dans son double statut. L’officine de
pharmacie est la structure d’exercice d’une profession médicale ordinale sous monopole qui
répond également à la norme juridique des activités commerciales. Ces dernières années le
modèle économique officinal a connu une mutation sans précédent. Face à de nouveaux
acteurs externes, un besoin populationnel de plus en plus grandissant et spécifique, une
législation mouvante associée aux difficultés que connaissaient toutes les microentreprises,
des leviers économiques permettant une existence pérenne doivent être trouvés. Dans un tel
contexte coercitif une structuration des achats (jusqu’ici inexistante en officine), peut se
présenter comme un levier d’amélioration. En effet, les achats connus comme une fonction
support créatrice de valeur au sein des entreprises, prend aujourd’hui le nom de « fonction
stratégique ». Son important champ d’action au sein d’une entreprise (action économique,
législative et gestion du risque) fait de la fonction achat un élément nécessaire dans l’évolution
pérenne d’une société.
Se pose alors la question de savoir en quoi le management des achats est-il créateur de
valeur pour une microentreprise telle qu’une officine ?
L’exemple d’un tel modèle nous permettra d’étudier l’officine sous la forme d’une
microentreprise. Un focus sur les achats comme levier stratégique sera étudié dans un
deuxième temps. Puis nous analyserons les leviers achats applicables au modèle officinal.
Nous terminerons par l’analyse d’un cas pratique de l’implémentation d’une stratégie achat
depuis une analyse financière jusqu’à la prise de décision.
14
Partie 1 :
-
La pharmacie d’officine, un commerce pas comme les autres
15
Chapitre 1 – L’environnement juridique de la pharmacie d’officine
16
Le monopole, défini aux articles L. 4211-1 à L. 4212-8 et R. 4211-1 à R. 4212-2 du CSP,
réserve au pharmacien la préparation, la vente (en gros et en détail y compris sur internet
depuis 2012) ainsi que toute dispensation au public de médicaments, produits et autres objets
définis quant à eux à l’article L. 4211-1 du CSP.
Les conditions d’accès sont définies à l’article L4221-1 du CSP précisant que “Nul ne peut
exercer la profession de pharmacien s’il n’offre toutes les garanties de moralité professionnelle
et s’il ne réunit les conditions suivantes :
1° Être titulaire d'un diplôme, certificat ou autre titre mentionnés aux articles L. 4221-2
à L. 4221-5 ;
2° Être de nationalité française, citoyen andorran, ressortissant d'un État membre de
l'Union européenne ou partie à l'accord sur l'Espace économique européen, ou ressortissant
d'un pays dans lequel les Français peuvent exercer la pharmacie lorsqu'ils sont titulaires du
diplôme qui en ouvre l'exercice aux nationaux de ce pays ;
3° Être inscrit à l'ordre des pharmaciens. Les pharmaciens titulaires d'un diplôme,
certificat ou autre titre mentionnés à l'article L. 4221-2 sont dispensés de la condition de
nationalité prévue au 2°. ”.
La loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 dite « Loi Santé » a ajouté l’article L. 4221-1-1 qui
prévoyant une dérogation à la condition de diplôme sur autorisation individuelle du ministre
de la santé, après avis du Conseil national de l'ordre des pharmaciens. L'inscription à l'ordre
des pharmaciens suppose le respect d'un code de déontologie codifié (CSP, article L. 4235-1
et article R. 4235-1 à R. 4235-77).
17
Nous comprenons ainsi que le pharmacien est un professionnel hybride : à la fois un
professionnel de santé libéral et commerçant.
La profession libérale est définie par la loi n°2012-387 du 22 mars 2012 à l’article 29
relative à la simplification du droit et à l’allègement des démarches administratives, elle
dispose que : “les professions libérales groupent les personnes exerçant à titre habituel, de
manière indépendante et sous leur responsabilité, une activité de nature généralement civile
ayant pour objet d’assurer, dans l'intérêt du client ou du public, des prestations principalement
intellectuelles, techniques ou des soins, mises en œuvre au moyen de qualifications
professionnelles appropriées et dans le respect de principes éthiques ou d’une déontologie
professionnelles, sans préjudice des dispositions législatives applicables aux autres formes de
travail indépendant”. Nous observons alors que la définition n’exclut pas les professionnels
ayant une activité commerciale.
Concernant la jurisprudence elle définit la profession libérale notamment par des
services personnels à caractères intellectuels rémunérés par des honoraires.
Le commerçant est quant à lui défini à l’article L121-1 du Code du Commerce comme
étant celui qui exerce des actes de commerces et en fait sa profession habituelle. Pour être
commerçant il faut être majeur et capable, ce sont deux critères nécessaires et indivisibles.
En définitive, le pharmacien doit pouvoir être en parfait équilibre entre son statut de
commerçant et son statut de professionnel de santé.
18
III. La pharmacie d’officine sous forme de société
L’officine est légalement définie par l’article L.5125-1 du CSP : « On entend par officine
l’établissement affecté à la dispensation au détail des médicaments produits et objets
mentionné à l’article L.4211-1 ainsi qu’à l’exécution des préparations magistrales et
officinales. ».
L’officine étant un fonds de commerce, elle dispose également d’un statut juridique
particulier régit par les articles L .5125-17 et L .5125-18 du CSP : « Le pharmacien doit être
propriétaire de l’officine dont il est titulaire ». « Est nulle et de nul effet toute stipulation
destinée à établir que la propriété́ ou la copropriété́ d’une officine appartient à une personne
non diplômée ». De plus tout pharmacien associé dans une société́ exploitant une officine et
qui y exerce son activité́ doit détenir au moins 5 % du capital social et des droits de vote qui y
sont attachés.
Il convient de noter que le pharmacien est quant à lui une personne physique titulaire
du diplôme d’État de pharmacien et inscrite à l’Ordre des Pharmaciens. Il a la double qualité
de commerçant et de professionnel libéral. Cela implique alors le respect des obligations
spécifiques déontologiques relatives à sa profession et sa qualité d’acteur de la santé
publique.
19
L’exploitation de l’officine en Entreprise Individuelle
20
• Société d’Exercice Libéral par Action Simplifiée-Unipersonnelle (SELAS et
SELASU) selon la Loi du 15 mai 2001
• Holding Société de Participation Financière de Profession libérale (SPF-PL) selon
décret du 4 juin 2013
Face à cette multitude de possibilités, se pose alors la question du choix : quelle forme
de société est idéale pour l’officine ?
Il n’existe pas de forme dite « idéale » pour une officine, il convient plutôt de rechercher
la forme la mieux adaptée à son officine. Ainsi, nous proposons ci-dessous les principales
caractéristiques clés de chaque forme de société auxquelles chaque pharmacien doit prêter
attention préalablement à son choix.
L’intérêt du choix de la SNC est essentiellement motivé par des raisons fiscales. En effet
cette forme de société permet notamment la déduction des intérêts d’emprunt lors de
l’acquisition du fonds. Néanmoins nous observons que le recours à la SNC est de moins en
moins fréquent probablement grâce, ou à cause, du développement des Holding SPFPL qui
offrent ce même avantage fiscal.
Bien que présentant certains avantages, la SELAFA implique une gestion complexe que
seules les officines de taille très importante sont à même d’assumer.
21
ferait défaut, dans la perspective d’une cession, de préparation de la retraite ou de
transmission familiale.
La Holding SPFPL est une forme de société récente prévue dans le cadre de mesures
urgentes de réformes à caractère économique et financier par la loi n° 2001-1168 du 11
décembre 2001, mise en application possible pour les pharmaciens par décret du 4 juin 2013.
Ces sociétés permettent la constitution de groupes de sociétés libérales fondés sur des liens
en capital. Elles peuvent indifféremment prendre la forme d’une SARL ou SA ou SCA ou SAS.
Leur objet social est exclusivement de gérer les participations dans d’autres sociétés afin d’y
exercer un contrôle prépondérant, constituant ainsi un instrument de concentration des
entreprises.
Nous nous sommes interrogés sur la répartition des officines selon leur forme juridique.
Le tableau ci-dessous présente la répartition des officines selon leur forme juridique entre
2014 et 2015.
Répartition des officines selon la forme juridique entre 2014 et 2015 (INSEE, 2016)
Type d'exercice En 2014 En 2015
Individuel 29,7% 25,5%
SNC 15,7% 14,0%
SARL & EURL 21,3% 21,6%
SEL 35,2% 38,9%
Figure 1 Répartition des officines selon la forme juridique
Ainsi nous pouvons constater que l’essentiel des officines en France sont exploitées en
SEL. Notons néanmoins, la part, certes en déclin mais non négligeable, d’exercice en
entreprise individuelle. Viennent ensuite les SARL et EURL (relativement stable) et enfin les
SNC.
Ces chiffres et notre analyse ci-dessus soutiennent la forme juridique SEL/SELAS comme
les « mieux adaptées ». En effet par leur caractère « hybride », leur orientation vers l’avenir
via la possibilité d’ouverture du capital au travers de Holding SPFPL, et leur représentativité
en nombre, les SEL et SELAS séduisent les pharmaciens.
22
Chapitre 2 – Les MICroentreprises (MIC)
I. Définition, Généralités
Selon les derniers chiffres de l’Insee parus en 2019 : en France, en 2016, il a été recensé
4 millions d’entreprises dans les secteurs marchands non agricoles. Sur ces 4 millions
d’entreprises, 3,9 millions sont des MIC soit 96,5%. Elles emploient 2,5 millions de salariés (en
équivalent temps plein) soit 19,6% du total.
Principales caractéristiques des entreprises par catégorie en 2016
Catégories d'entreprises
Entreprises
Grandes Petites et moyennes
de taille Microentreprises Total
entreprises entreprises (PME) hors
intermédiaire (MIC)
(GE) microentreprises
(ETI)
Entreprises, y c. activités financières
et assurances
Nombre d'entreprises 292 5 776 135 056 3 865 510 4 006 634
Effectif salarié en EQTP 1 (en milliers) 3 890 3 323 3 687 2 504 13 404
Nombre d'unités légales situées en France 29 946 58 451 267 086 3 919 419 4 274 902
1. Équivalent temps plein.
Champ : secteurs marchands non agricoles.
Lecture : dans ce tableau, l'entreprise désigne « le groupe y c. ses filiales financières » ou « l'unité légale indépendante ». Ce concept nouveau se rapproche de celui d'« acteur économique ».
Note : les effectifs des grandes entreprises sont révisés par rapport aux données figurant dans l'Insee Références « Les entreprises en France » édition 2018.
Source : Insee, Ésane, Clap et Lifi.
23
Les principaux secteurs d’activités dans lesquels évoluent les MIC sont, par ordre de
représentativité salariale :
• Le Commerce, transports, hébergement et restauration,
• La Construction,
• Les activités spécialisées, scientifiques et technologiques et activités de services
administratifs et de soutien.
Bien que les MIC soient dominantes en nombre, elles représentent néanmoins peu en
termes de chiffre d’affaires et de valeur ajoutée, comparativement aux petites et moyennes
entreprises et aux grandes entreprises. En effet, elles contribuent au chiffre d’affaires export
seulement à hauteur de 2,7% et 20,3% pour ce qui est de la valeur ajoutée.
en %
GE ETI PME hors MIC MIC
Nombre d'entreprises 0,0 0,1 3,4 96,5
Nombre d'unités légales 0,5 1,4 6,3 91,9
1
Effectif salarié en EQTP 26,2 25,6 28,7 19,6
Immobilisations corporelles 45,6 27,3 15,9 11,1
Chiffre d'affaires export 53,6 31,9 11,8 2,7
VA HT 31,4 25,8 22,5 20,3
1. Équivalent temps plein.
Champ : secteurs marchands non agricoles, hors activités financières et assurances.
Note : les effectifs des grandes entreprises sont révisés par rapport aux données figurant dans l'Insee Références « Les entreprises en France » édition 2018.
Source : Insee, Ésane, Clap et Lifi.
24
En parallèle selon la Banque de France, le nombre de défaillances d’entreprise a baissé
en 2018.
Ainsi, les très petites entreprises (TPE), appelées les microentreprises (MIC) depuis 2008
sont la catégorie d’entreprise la plus nombreuse en France et représentent 45% des créations
d’entreprises en 2018. Les MIC évoluent essentiellement dans les secteurs d’activité suivants :
commerce, transport, construction, et activités spécialisées.
Néanmoins leur contribution au chiffre d’affaires d’exportation ainsi qu’à la valeur
ajoutée du pays reste faible.
Il est à noter que les principales difficultés rencontrées par les MIC sont :
• La croissance ou le maintien de la clientèle : la population elle aussi étant
impactée par un situation économique instable, son pouvoir d’achat n’est pas en
reste, ainsi trouver ou garder sa clientèle est de plus en plus difficile pour les
MIC ;
• Un environnement de plus en plus concurrentiel avec une tendance à la baisse
des prix de ventes ;
• L’accès aux financements externe : les lourdeurs administratives liées à l’accès
aux crédits bancaires constituent une des difficultés les plus importantes pour
les gérants de MIC. Également l’obtention de financement auprès des
institutions bancaires n’est pas évidente. Face à une MIC, les banquiers ont
tendance à exiger des garanties ou cautions personnelles plus importantes
principalement liés aux caractéristiques structurelles des MIC. Ce point est
crucial car sans leviers de financement les MIC ne peuvent pas investir dans le
25
cadre d’une stratégie de croissance et peuvent donc s’enliser dans une
situation structurelle en déclin ;
• Le recrutement de personnel qualifié : face aux grands groupes internationaux,
une MIC est souvent moins attractive, entrainant ainsi des conséquences
néfastes pour le développement de ces structures ;
• Un coût du travail de plus en plus important avec la multiplication et hausse
des charges sociales et taxes sur les salaires notamment.
Donc bien que très représentées et essentielles au paysage économique français, les
MIC connaissent de nombreuses difficultés notamment causées par une taille insuffisante.
26
Chapitre 3 – L’environnement économique de la pharmacie d’officine
Il n’est pas aisé de trouver une définition exacte du « marché » tant la littérature est
riche. Nous pouvons définir un « marché » par un lieu physique ou virtuel où se déterminent
les prix et les quantités de biens et de services échangés. Les échanges se font de manière
organisée où l’offre rencontre la demande dans les conditions les plus équitables possibles.
Dans cette espace l’offre se matérialise par un produit de bien ou de service proposé par un
fournisseur (producteur ou distributeur), et la demande se matérialise par des acheteurs
(client). L’existence d’un marché repose donc sur la solvabilité de la demande. En effet un
manque de pouvoir d’achat (clients) ou un prix trop élevé (fournisseurs) rendra les
transactions impossibles. Le marché est donc conduit par la loi de l’offre et de la demande
dans un système qui se veut le plus libérale possible.
Les acteurs du marché sont au nombre de cinq :
• Les clients : qui achètent le bien ou service
• Les producteurs : qui produisent le bien ou service
• Les distributeurs : qui distribuent le bien ou service
• Les influenceurs : ils orientent la décision de l’acheteur, ils peuvent être des
préconisateurs (ami, famille etc.) influant la décision ou des prescripteurs (médecin qui
prescrit un médicament) déterminant le comportement du client.
• Et les institutions : elles ont le rôle de régulateur (législateur, autorité de la
concurrence etc.).
Il existe une grande diversité de marché, prenant à la fois des caractéristiques spatio-
temporelles différentes pouvant être internationales, nationales, régionales ou saisonnières.
Nous pouvons également caractériser un marché en fonction du poids de l’offre et de la
demande. Si l’offre équivaut à la demande alors nous parlons de marché équilibré, si l’un est
plus fort que l’autre nous parlons de marché déséquilibré tantôt en faveur de l’offre (les prix
décroissent), tantôt en faveur de la demande (les prix augmentent).
27
Figure 4 Caractéristique d'un marché
I. Le marché de l’officine
Le marché de l’officine est inclus dans une suite de marchés plus globaux et de taille plus
importante qui sont, le marché de la santé et le marché de la pharmacie comme l’illustre le
tableau ci-dessous.
Marché de
l'officine
Marché de la
pharmacie
Marché de de
la santé
28
En France le régime de santé sociale confère au pays un paysage particulier, ainsi les
acteurs du marché de la santé sont :
• Les clients : ils représentent toute la population avec une pression de la
demande pouvant être plus ou moins forte en fonction des caractéristiques populationnelles,
• Les producteurs/distributeurs : ils sont nombreux, représentés par les
professions médicales et paramédicales ainsi que par les groupes pharmaceutiques.
• Les influenceurs : toutes personnes dans l’entourage du client/patient ainsi que
les producteurs quand ces derniers sont des prescripteurs.
• Les régulateurs : en France, les institutions régulatrices du marché se font par
voie législative spécifique, conduite par le CSP. A la tête de la régulation se retrouve le
ministère de la santé et le ministère de l’économie, eux même articulant un ensemble
d’institution et de dispositifs regroupés sous l’égide de la sécurité sociale.
29
La structure de la CSBM se coupe comme suite :
• Soins hospitaliers : 46,6 %
• Soins de ville : 26.8 %
• Médicaments : 16.3 %
• Autres bien médicale : 7,8 %
• Transport sanitaire : 2,5 %
Nous observons ainsi que les médicaments arrivent à la troisième place du classement,
avec une consommation de près de 37,8 milliards d’euros en France en 2017.
Le marché de la pharmacie correspond au chiffre d’affaires des laboratoires produisant
des médicaments valorisés en Prix Fabriquant Hors Taxe (PFHT).
Le marché mondial de la pharmacie est en croissance (+6,7% par an) et se chiffre à 1.135
milliards de dollars (source : site égora.fr dans leur article « le marché pharmaceutique
mondiale »). Les États-Unis représentent 41,2% de ce marché.
Le marché pharmaceutique est dominé par cinq segments thérapeutiques concentrant
un tiers du marché mondial et représentant 55% de la croissance :
• Oncologie : 105 milliards de dollars
• Diabète : 80 milliards de dollars
• Maladie auto-immune : 65 milliards de dollars
• Traitement de la douleur : 46 milliards de dollars
• Maladie respiratoire : 43 milliards de dollars
30
La valeur monétaire élevée des produits issus de la biotechnologie (interféron, anticorps
monoclonaux … etc.) fait des segments oncologie et maladies auto-immunes les plus
important, représentant un quart du marché pharmaceutique mondiale.
Sur ce marché mondial de la pharmacie, la France fait preuve d’exception. En effet avec
un montant de 29 milliards d’euros en 2017, la France n’a connu une croissance que de + 0,6%
contrairement à ses voisins européens (Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni) où la
croissance est en moyenne de 3%. Sur ce marché global près des trois-quarts des ventes de
médicaments sont à destination de l’officine (les 25 % restants sont à destination des
hôpitaux).
Au sein du marché pharmaceutique français le marché de l’officine représente 20,8
milliards d’euros (PFHT). Il est constitué de 90 % de médicaments remboursés et de 10 % de
médicaments non remboursés. Selon l’ordre des pharmaciens, sont recensées en France,
(février 2019) près de 21.548 officines en métropole et en outre-mer. La particularité du
marché de l’officine provient de sa situation de monopole comme le remarque Isabelle
Adenot ; présidente du conseil national de l’Ordre des pharmaciens « en raison des trois
valeurs de la santé : compétences, proximité, indépendance ». Ce monopole que l’on peut
nommer monopole officinale, concerne en majorité le médicament.
Mais le marché de l’officine ne concerne pas uniquement les médicaments remboursés
à proprement dit. Les autres segments du marché de l’officine sont :
• L’automédication qui comporte : les médicaments OTC (Over The Counter :
devant le comptoir), les dispositifs médicaux et les compléments alimentaires,
• La Dermocosmétique,
• Et certains autres marchés spécifiques à savoir : optique, audioprothèse,
maintien à domicile / hospitalisation à domicile, vétérinaire, e-commerce, téléconsultation et
e-santé.
31
II. Les évolutions du marché officinal et la concurrence
Afin de pouvoir se maintenir, le marché de l’officine évolue. Ces dernière années deux
pôles sont apparus permettant un sursaut de croissance. Il s’agit de la vente en ligne et de
l’ouverture de nouvelles missions pour le pharmacien.
A. La vente en ligne
Depuis le 2 janvier 2013, tout pharmacien établi en France, titulaire d’une pharmacie
d’officine, ou gérant d’une pharmacie mutualiste ou d’une pharmacie de secours minière,
peut vendre des médicaments sur internet. La pratique est encadrée par le CSP aux articles L.
5125-3 et suivants, R. 5125-70 et suivants ; ainsi que par les arrêtés du 28 novembre 2016
relatifs aux bonnes pratiques de dispensation des médicaments et aux règles techniques
applicables aux sites internet de commerce électronique de médicaments.
A noter : seuls les médicaments non soumis à prescription (ne nécessitant pas
d’ordonnance) peuvent être mis à la vente sur internet.
Bien que la vente en ligne ait connue des débuts mitigés en France (ne représentant
que 1 % du marché du médicament contrairement à l’Allemagne à 9%), ce nouveau canal de
distribution, permettant une extension de l’activité, peut-être une réelle opportunité de
développement du marché officinale.
32
B. Les nouvelles missions du pharmacien
La loi Hôpital, Patient, Santé, Territoire (HPST) de 2009, ainsi que la signature de la
nouvelle convention pharmaceutique en 2012, ont profondément élargi le champ du possible
concernant les activités du pharmacien d’officine.
C. La pression concurrentielle
33
A ces cinq forces peuvent s’ajouter deux autres à savoir :
• Le rôle de l’état
• Le rôle d’internet
État Menace
Internet
nouveaux
entrants
Pouvoir de Pouvoir de
Intensité
négociation négociation
concurentielle
fournisseur client
Produit de
substitiution
34
La menace de nouveaux entrants : jusqu’à présent, la menace est très faible grâce à une
législation forte, limitant les conditions d’accès à la vente de médicaments. Cependant
l’ouverture à la vente de certains produits en grande distribution et les débats sur l’ouverture
du monopole accentuent cette menace de jour en jour. La menace est donc très faible mais
existante avec un potentielle de croissance non négligeable.
L’intensité concurrentielle : le patient/client, étant libre de son choix, la concurrence est par
conséquent permanente. Hormis une menace provenant des modifications législatives à
l’égard du monopole, la plus grande des concurrences pour une officine, reste les autres
officines de la zone de chalandise. Il est à noter que le nombre de pharmacies est régi par
l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui fixe des quotas par nombre d’habitant.
Le rôle d’internet : depuis le début des années 2 000, internet a pris une place considérable
dans le mode de vie et de consommation de la population. Ainsi en constituant un nouveau
canal de communication en pleine expansion, internet peut représenter une menace
considérable.
Le rôle de l’État : de manière globale, la santé est une activité dépendante des pouvoirs
publiques. Les décisions étatiques influent significativement sur la pression concurrentielle
d’une officine.
35
A. Les politiques de réduction des dépenses de santé
La sécurité sociale a un rôle important dans la vie économique d’une officine. La sécurité
sociale désigne l’ensemble des dispositifs dont la fonction est de protéger les individus des
conséquences d’évènement ou de situation diverses généralement qualifiés de « risques
sociaux ». Elle dispose de quatre branches :
• La maladie
• Le travail
• La vieillesse
• La famille
La sécurité sociale se finance principalement par les cotisations sociales des entreprises
et des salariés ainsi que d’autres impôts et taxes.
Producteur bien et
Patient/Client
services
Elle est la première cause de déficit de la sécurité sociale. En 2019, elle représente 52 %
des dépenses et des recettes du régime général de l’État.
36
Figure 10 Dépenses et Recettes du Régime Général 2019
Source : sécurité-sociale.fr
Chaque année lors du de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale (LFSS), est décidé
le budget de dépense de la frange maladie (pour chaque poste de dépense). Cet objectif de
dépense est nommé « Objectif National des Dépenses d’Assurances Maladie » (ONDAM). En
2018, l’ONDAM a été fixée à 195 milliards d’euros, soit un taux de progression de 2,3% par
rapport à l’année précédente. L’objectif d’économie globale a, quant à lui, été fixé à 4 165
millions d’euros. Concernant le médicament l’objectif d’économie s’élève à 1 490 millions
d’euros, soit 35% de l’objectif global.
37
Figure 11 Objectif d’économie global
Source : financespubliques.fr
38
B. La réforme des marges/honoraires
Nous pouvons constater une réelle tendance en faveur de la baisse des marges
accordées aux pharmaciens.
Afin de compenser cette baisse de revenu, l’état a décidé d’accorder une nouvelle
source de revenu : les honoraires de dispensation. Jusqu’à présent les pharmaciens étaient
une des seules professions de santé, et à plus grande échelle des professions libérales, à ne
pas bénéficier d’honoraires. En 2015 par application de l’avenant n°5 à la convention nationale
pharmaceutique, le mode de rémunération d’une officine (concernant le médicament
remboursé) est devenu double. Ainsi les sources de revenu peuvent provenir à la fois des
marges accordées par l’état et à la fois de la dispensation d’honoraire à la boite délivrée. La
tarification de ces honoraires reste néanmoins encadrée. Le tableau ci-dessous donne les
principaux tarifs :
Honoraire Montant €
Par boite de 1 mois 1,02 €
Par boite de 3 mois 1,74 €
Ordonnance de plus de 5 médicaments 0,51 €
Figure 13 Grille tarification Honoraires
39
L’objectif premier de la mise en place de cette réforme était de déconnecter la
rémunération du pharmacien du prix du médicament, en faveur du volume réalisé. Cette
réforme ne fait pas l’unanimité au sein de la profession. Les revendications premières
concernant cette réforme proviennent de la non reconnaissance de l’acte pharmaceutique lui-
même (conseil, suivi, analyse…) au détriment d’une incitation à la consommation d’un plus
grand volume de médicament allant à l’encontre de l’éthique et de la déontologie.
C. Évolution de la TVA
Dans le cadre de son activité commerciale la pharmacie est aussi impactée par les taux
de TVA en vigueur. En effet une des particularités de l’officine réside dans les différents taux
de TVA applicables. En fonction du type de produit de santé le taux de TVA à appliquer sera
différent. Le tableau ci-dessous récapitule les taux de TVA applicables par produit.
Produit de santé Taux de TVA
Spécialité pharmaceutique remboursable 2,1%
(Médicament et préparation magistrale)
Homéopathie 2,1%
Complément alimentaire, Phytothérapie (hors AMM), 5,5%
Huile Essentielle, Diététique, lait, préservatifs
Spécialité pharmaceutique non remboursable 10%
Dispositifs médicaux sur liste LPPR 5,5 % 10% et 20%
Parapharmacie 20 %
Figure 14 Evolution des taux de TVA
En 2014 une réforme des taux de TVA est venue impacter le prix du médicament. En
effet l’impact le plus significatif a touché le taux de TVA des spécialités pharmaceutiques non
remboursables. Ce taux est passé de 7 à 10 %, impactant le prix final pour le patient/client.
Pour les autres produits de santé les changements furent minimes mais existants, à l’instar su
taux de TVA des produits de parapharmacie passant de 19,6% à 20%.
40
s’adapter et innover afin de trouver des solutions aux contraintes et difficultés rencontrées.
Les difficultés relatives au maintien de son activité poussent le pharmacien à trouver de
nouvelles solutions. Parmi les solutions exploitables, les achats se présentent comme un levier
d’amélioration et d’avantage concurrentiel, essentiel, à la pérennité de l’entreprise. Ils
représentent un moyen d’amélioration financier, et de minimisation de risque dans de
nombreux domaines (juridique, qualité, économie).
41
Partie 2
-
La place des achats dans une structure économique
42
Chapitre 4 – La fonction achat
43
B. Les notions d’achat et d’acheteur
Il existe différentes définitions du terme « achat ». Du point de vue juridique les achats
sont : « l’opération juridique, civile et commerciale qui aboutit à l’acquisition par l’acheteur,
de la propriété d’un bien ou d’un droit par la remise par ce dernier, au vendeur d’un prix
consistant en valeur générale exprimées en unité monétaire, mais éventuellement en titres ou
en services. L’échange peut être considéré comme une double vente ». (Dictionnaire juridique
Serge Braudo)
La fonction achat recherche et acquiert des produits services et prestations pour les
besoins du client tout en anticipant et maîtrisant les risques encourus à moyen et long terme.
Il existe différents types d’achats :
Nous pouvons les synthétiser comme tous les achats non directement incorporés
dans les produits ou services vendus.
Il est à noter que le métier d’acheteur est différent de l’approvisionneur qui lui établit
les commandes à l’aide d’un outil informatique et s’assure de la bonne réception. Il permet
d’établir le bon à payer permettant de régler le fournisseur (rôle de suivi de la qualité de
service fournisseur).
44
C. Structure et processus achat
Afin de mieux comprendre comment sont structurés les achats il est intéressant de le
confronter à la fonction commerciale.
Dans le domaine d’activité marketing pour les achats, le terme de reverse marketing est
souvent utilisé. Les achats constituent un processus placé en amont du processus global de
l’entreprise orienté vers le marché fournisseur, contrairement au marketing qui est un
processus tourné en aval, en direction de l’offre commerciale comme le synthétise le tableau
suivant :
Figure 15 Localisation de la fonction Achat (source : « Toute la fonction achat » Philippe Petit »)
45
• Traiter les demandes achats,
• Passer les commandes / Appels à la livraison,
• Réceptionner et déclencher le paiement,
• Mesurer la performance.
Nous pouvons observer que les approvisionnements se situent en aval des achats,
cependant les deux processus se chevauchent.
Comme l’a démontré Porter dans son modèle, les achats constituent une fonction
support aux autres fonctions, notamment afin de les aider à atteindre la marge souhaitée. Elle
fait partie des fonctions support, au même titre que les ressources humaines ou la fonction
finance. Il est souvent dit que la fonction achat est au service des différents métiers tels que
les acheteurs de production avec la direction industrielle, les acheteurs de produits et services
informatiques avec la direction informatique…
46
Figure 17 La fonction achat au service des différents métiers (source : actionnovation.com)
Les achats sont concernés par tout ce que l’entreprise acquiert sur le marché extérieur
afin de satisfaire ses besoins. Dans les entreprises industrielles, le périmètre d’action des
achats a longtemps été limité au domaine de la production que l’on nomme opex (terme
anglo-saxon pour operating expenses) ou achats directs. Ils ont un impact direct sur les prix
de revient de fabrication, et donc sur la marge de l’entreprise.
Avant de mettre en place une organisation des achats, il est impératif de porter une
attention particulière à certains points clés, à savoir :
• Une distinction entre les achats et les approvisionnements,
• Une segmentation achat spécifique : orientation vers chaque marché en amont
afin de profiter des opportunités par une centralisation des puissances achats,
• Capter l’innovation à l’aide d’une organisation agile et collaborative,
• Une orientation opérationnelle vers les clients internes afin d’améliorer
l’anticipation des risques.
Tous ces impératifs peuvent être résumé par le concept « Think global, act local » c’est-
à-dire « penser au global et agir en local ». (Patrick GEDDES)
Une fois ces points pris en considération, il est important de pouvoir délimiter le
périmètre opérationnel. Bien que les achats n’aient pas vocation à couvrir de manière directe
47
toutes les acquisitions de l’entreprise, il reste néanmoins tout de même garant de la sécurité,
de la mise sous contrôle de cet environnement. Il existe ainsi deux zones d’intervention :
• Opérationnelle : les acheteurs « font » eux même les taches,
• Fonctionnelle : les acheteurs « font faire » toute en veillant au bon
déroulement du procédé et au pilotage.
L’organisation centralisée : les achats sont gérés par une seule direction, pouvant être la
direction générale de l’entreprise ou une autre direction (financière ou administrative). Le
rattachement à la direction générale montre une certaine maturité, quant à un rattachement
à la direction financière, il exprime un besoin de diminution des coûts, moins orientée vers la
recherche de l’innovation. Une organisation centralisée a pour avantage de favoriser la
transversalité et d’homogénéiser les pratiques et les outils. Cependant, elle peut avoir pour
inconvénient de conduire à une certaine lourdeur administrative et à éloigner les acheteurs
de la réalité du terrain. En outre, le service aura tendance à se déresponsabiliser et à réduire
son implication dans le processus achat.
L’organisation décentralisée : selon la structure de l’entreprise les achats sont soit rattachés
à chaque direction métier, dans le cas d’un établissement mono-site, ou rattachés auprès de
chaque site/entité dans le cas d’un établissement multi-site ou décentré. L’avantage principal
d’une telle organisation est la proximité et l’implication des achats dans la compréhension des
enjeux métiers. De plus, une telle organisation permet une meilleure diffusion de la politique
et de la stratégie achat dans l’entreprise. En parallèle, un des inconvénients de ce mode
d’organisation réside dans la complexification de l’application de la politique achat, et de la
conception de la stratégie au global.
L’organisation mixte : à la lumière des avantages et inconvénients d’une organisation
centralisée ou décentralisée, une entreprise peut adapter son organisation globale en
fonction de son portefeuille et des familles homogènes (la notion de famille homogène est
expliquée plus loin dans cette étude). A titre d’exemple : une entreprise pourra centraliser ses
48
achats pour lesquelles la massification et la standardisation sont possibles et décentraliser
ceux qui revêtent un caractère spécifique et transversal.
Une entreprise se doit par conséquent de choisir son organisation en fonction de son
besoin propre, de son portefeuille et de la politique stratégique envisagée.
Les missions principales de la fonction achat sont des missions cœurs de métier qui
tendent vers :
• Une approche de la satisfaction du besoin du client interne,
• L’obtention des meilleures conditions de la part des fournisseurs (coût, qualité,
délais),
• Une maîtrise des achats en termes de coût complet,
• Une atteinte des exigences qualités fixées par l’entreprise.
Les achats atteignent une posture stratégique au moment où ils apportent de la valeur
à l’entreprise. Le gain de valeur peut se matérialiser sous forme de gain financier,
d’amélioration de la relation fournisseur et prestataire, et d’une maîtrise des risques dans un
objectif de protection ou de sécurisation de l’entreprise.
Au travers de leur pluralité d’action, les achats couvrent sept domaines au sein de
l’entreprise :
• Stratégique,
• Commercial,
• Économique,
• Technique,
• Logistique,
• Juridique,
• Qualité.
Les missions achats ne se bordent pas à la simple sélection d’un fournisseur pouvant
apporter la marchandise voulue au meilleur prix. Le travail de « sourcing » est bien plus large
49
en s’étendant à la maitrise du risque fournisseur aussi bien logistique, qualitatif, législatif (ex :
devoir de vigilance) qu’écologique (Responsabilité Sociale et Environnementale).
Toutes les entreprises n’expriment pas le même besoin de développer leur fonction
achat. Les facteurs à considérer dans le cadre de la création d’une fonction achat à
proprement dit sont :
• La taille de l’entreprise : en moyenne en pratique, l’effectif minimal à partir
duquel un service achat apparait se situe à partir de 100, en deçà le poste d’acheteur ne
constitue pas un temps plein.
• Le secteur d’activité : historiquement l’industrie automobile accorde une
importance plus prononcée à la fonction achat que dans le domaine tertiaire.
• La visibilité par le client.
• Les achats de production : ce sont des achats directs visibles par le client final.
• Les achats indirects : ce sont les produits ou prestations dit de « non
fonctionnement », ils ne sont pas visibles par le client final.
• La matérialité : lorsque les achats concernent du matériel exposé, l’entreprise
peut plus facilement les mettre en avant, contrairement aux prestations de service qui ne sont
pas prioritaires au sein d’un service achat.
50
Le tableau ci-dessous propose une synthèse de facteurs à considérer dans le cadre de la
création d’une fonction achat par type de société à travers le temps.
NB :
Sur la figure nous pouvons distinguer assez facilement que les PME sont à l’aube de la
création de la fonction achat. Il est donc tout naturel de se poser la question de l’intérêt d’une
telle fonction dans ce type de structures. Si l’unique objectif est de faire un gain financier,
prenons par exemple 3% (moyenne sectorielle de gain réalisé par les achats), et si par
hypothèse le salaire d’un acheteur est de 40 000 € brut par an, la création d’un tel service ne
se justifie que lorsque le budget achat atteint une valeur de 1 350 000 € (soit 3% du budget).
En dessous de ce chiffre, la meilleure des solutions sera donc la professionnalisation des
acteurs déjà en place.
51
B. Les achats comme levier économique
Nous observons qu’avec un simple gain de 5% sur les achats, c’est 25% de gagné sur la
marge. Pour atteindre ce même objectif sans passer par les achats, mais par l’augmentation
de l’activité (CA), il faudrait une augmentation de 12%. Ainsi les achats se révèlent donc être
un levier clés dans l’amélioration de sa marge.
Il est à noter que l’impact économique que peut avoir les achats peut être
substantiellement considérable selon le secteur d’activité.
Industrie Service
Grande distribution
Achat / CA 60 % 30 %
(Salaire + Achat / CA 30 % 60 %
Figure 20 Impact des achats par secteur d'activité
52
C. Quid de la fonction achat au sein des MIC
L’importance de la fonction achat au sein d’une société n’est plus à démontrer. Or dans
les microentreprises il existe peu de fonction achat en tant que telle. En effet du fait de la taille
réduite de cette catégorie d’entreprise, cette fonction est souvent exercée par le gérant lui-
même ou une assistante ou un autre employé polyvalent.
La fonction achat est souvent disséminée dans l’entreprise pour des raisons structurelles
(taille) mais aussi parfois du fait de l’absence d’identification du besoin. Au regard des volumes
d’achats certaines sociétés peuvent penser pouvoir se passer d’une professionnalisation de
leur fonction achat. Cependant comme démontré ci avant la fonction achat peut agir comme
un levier de marge considérable.
L’importance ne réside pas en l’existante formelle d’une fonction achat mais surtout à
son exercice, son bon exercice. Cela sous-entend à minima une connaissance des enjeux et
une maîtrise des principes de base des achats. Ainsi, les microentreprises pourront bénéficier
pleinement des avantages liés à une bonne gestion des achats notamment : générer des
économies, développer des partenariats avec les fournisseurs et le triangle
coût/délais/qualité.
Bien que souvent perçue comme non nécessaires par les MIC elles-mêmes, il est crucial
pour ces dernières d’être conscientes des tenants et aboutissants d’une fonction achat.
53
Chapitre 5 – La structuration d’une stratégie achat
Une stratégie achat est une définition et priorisation d’action à mener dans le cadre des
achats afin d’atteindre des objectifs fixés. La définition des objectifs passe par la recherche du
parfait équilibre entre la vision globale, les ressources disponibles, les possibilités de
croissance et les obstacles auxquels l’entreprisse peut-être confrontés. Les différents objectifs
pertinents pour une entreprise peuvent être :
• La diminution des coûts,
• La gestion du risque de la chaîne d’approvisionnement (supply chain),
• L’optimisation des relations fournisseurs,
• La RSE,
• L’amélioration des activités de sourcing,
• La gestion de la qualité totale.
Une bonne stratégie achat suppose une adaptation en fonction des forces et des
faiblesses, et de la réponse potentielle des marchés et des stratégies fournisseurs. Une
stratégie achat ne se construit pas par hasard, elle est unique et faite sur mesure. Afin
d’élaborer une stratégie, l’analyse et la connaissance de son écosystème est indispensable.
54
• Gestion la relation fournisseur,
• Définition du plan d'action.
En résumé, une stratégie est l’expression des décisions qui engagent son avenir et vise
à une adéquation dynamique entre trois variables :
• Environnement,
• Aspiration de la coalition au pouvoir,
• Ressource et compétence de l’entreprise.
Environement
Stratégie
Aspiration de Ressourece et
la coalition au compétence
poucvoir de l'entrprise
55
II. Une démarche générique
Il convient de noter que cette loi permet une classification statistique et non stratégique.
En effet, elle est simplement monocritère et ne gère que les allocations de ressources.
56
Étape 2 : L’analyse interne
L’analyse interne permet de prendre connaissance de son propre écosystème, ses
propres enjeux achats en interne. Pour se faire, il faut identifier dans un premier temps le
« buying center » (centre d’achat). Il correspond à toutes personnes pouvant impacter de
manière plus ou moins rapproché, directe ou indirecte, les décisions achats. Il est judicieux
ensuite de les classer dans une matrice comme ci-dessous :
Figure 23 Matrice de l'analyse interne (source : « module klaxoon » Mme Gaëlle Batoux)
Une fois l’ensemble des acteurs identifiés, il convient de définir le rôle de chacun, à
savoir :
• Utilisateurs,
• Prescripteurs,
• Acheteurs,
• Décideurs,
• Conseillers,
• Filtres.
La définition du « buying center » est importante, car elle permettra par la suite de
connaître ses partenaires dans l’aide à la formalisation et au déploiement d’une stratégie
achats efficace.
57
Lors de l’analyse interne, il est aussi intéressant de positionner les familles d’achats en
fonction des contraintes internes. Pour se faire, la matrice de MARCEL ET NASSOY permet de
comprendre les principaux enjeux et risques de nos produits :
Cette matrice permet de classer ses achats en fonction de son risque interne par rapport
à l’engagement financier, et permet de mettre en application la stratégie.
58
Figure 25 Matrice de l'analyse externe (Source : « module Klaxoon » Mme Gaëlle BATOUX)
59
Chaque force est notée de 1 à 5 et est reportée dans un diagramme comme ci-dessous :
Pouvoir de Intensité de la
négiociation client concurrence
Une fois le positionnement réalisé, il est judicieux de se demander si l’on est un client
cible et comment augmenter son pouvoir d’attractivité.
La matrice SWOT (Strenghts, Wicknesses, Opportunities, Threats) permet de synthétiser
sa situation. Elle permet de récapituler les forces et les faiblesses de l’entreprise au regard des
opportunités et des menaces générées par son environnement.
Source : manager-go.com
L’axe interne, résume les caractéristiques propres à l’entreprise, vues comme des forces
ou des faiblesses. Les domaines concernés sont généralement les ressources humaines, les
capacités de production, les capacités financières, le savoir-faire … etc.
L’axe externe, recense les éléments ayant un impact sur l’entreprise.
60
Étape 5 : Définition de la stratégie par famille
Un des outils principaux afin de pouvoir élaborer une stratégie achat par famille
homogène est la matrice de Kraljic qui est présentée ci-dessous.
Source : formation-achats.fr
61
• Expectation = « suis-je capable ? »
• Instrumentalité = « que vais-je en retirer ? »
• Valence = « cela en vaut-il la peine ? »
Valence
Motivation :
M=VxIxE
Expectation Instrumentalité
Une fois la motivation évaluée elle constituera l’axe des ordonnées de la matrice
Trehan :
Fort
Fournisseur Fournisseur
Prometteur Cœur
M = V. I. E
Motivation
Fournisseur Fournisseur
Déserteur Leurre
Faible Fort
Compétences / Ressource
62
La matrice nous permettra donc de pouvoir classer la motivation fournisseur et de
déterminer les contours de la stratégie relationnelle à adopter :
• Prometteur : former et soutenir
• Déserteur : changer de fournisseur
• Cœur : collaborer
• Leurre : incentiver / ressourcer
La matrice Trehan peut s’associer avec la matrice de Kraljic afin de pouvoir déterminer
une stratégie achat associant une « stratégie produit » et une « stratégie de relation avec le
fournisseur ». Ceci afin d’être le plus étroitement liée à une stratégie en cohérence et en
adéquation avec ses objectifs fixés.
63
Pour manager les risques inhérents aux délais de commande, de nombreux outils
peuvent être utilisés tels que :
• La mise en place d’un temps de sécurité,
• La mise en place d’un stock de sécurité,
• La réduction du temps de cycle.
Suivi de la Qualité :
L’essentiel d’un bon suivi de la qualité est de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Pour
se faire la roue de Deming est un des outils les plus utilisés. Elle permet de mettre en place le
processus d’amélioration continue et témoigne de l’implication des achats dans une
démarche qualité et de progrès continu.
• P pour Plan : il permet d’expliciter ce que l’on veut faire en termes d’objectif et de
moyen à mettre en œuvre.
• D pour Do : il permet de faire ce que qui a été prévu.
• C pour Check : il permet de vérifier que le résultat obtenu correspond à ce que l’on
attend.
• A pour Act : il permet de réagir ou de faire réagir aux conséquences.
64
Suivi des coûts :
Le suivi des coûts et des dépenses peut se faire à l’aide de plusieurs outils et indicateurs
comptables :
• Bilan
• Compte de résultat et notamment l’analyse des soldes intermédiaires de
gestion :
§ Marge commerciale
§ Valeur Ajoutée : exprime la richesse créée par l’entreprise lors de ses activités
d’exploitation
§ EBE : correspond à l’appréciation de la rentabilité de l’exploitation de
l’entreprise avant les décisions relatives aux amortissements, aux provisions, l'influence des
résultats financiers et exceptionnels, l'incidence de l'impôt sur les bénéfices
§ Résultat d’exploitation (REX) : il permet d’apprécier la performance de
l’entreprise indépendamment de sa politique financière et de distribution
§ Résultat Courant avant Impôt (RCAI) : en comparaison avec le REX il permet de
mettre en évidence l’importance de la gestion financière dans la formation du résultat de
l’entreprise.
§ Résultat net : il ne reflète pas vraiment la capacité de l’entreprise à dégager du
profit, car il est souvent influencé par des facteurs à caractère exceptionnel ou extérieur à
l’exploitation. Cependant, il permet de connaître le revenu des associés.
Il est toujours important de les comparer à ce que l’on appelle des Benchmarks. Ces
Benchmarks sont des points de référence permettant de pouvoir se comparer aux données
sectorielles.
Le suivi des coûts peut aussi être réalisé à l’aide du service financier et du contrôle de
gestion dans le calcul des coûts complets. Cela permet de connaître la valeur ainsi que les
impacts exacts de nos achats.
65
Partie 3
-
Les leviers achats en officine
66
Chapitre 6 – qu’est-il acheté pour une officine ?
67
II. Les activités règlementées
Les autres activités de ventes sont quant à elles règlementées au travers d’une liste
d’arrêtés éditée par le ministère chargé de la santé sur proposition du conseil national de
l’ordre des pharmaciens (article L5125-24 du CSP). En application de ce texte l’arrêté
ministériel du 15 février 2002 (modifié par l’arrêté du 18 janvier 2006) fixe la liste des
marchandises dont le pharmacien peut faire commerce dans son officine (cf. annexe1)
En synthèse afin de mieux comprendre la structure commerciale d’une officine il faut
distinguer les produits relatifs au monopole de ceux non relatifs au monopole.
Les produits relatifs au monopole sont pour la majorité des médicaments. Parmi ces
médicaments nous retrouvons ceux soumis à une obligation de prescription de ceux non
soumis à une obligation de prescription pouvant faire l’objet ou non d’un remboursement.
Afin de pouvoir être remboursé les médicaments doivent répondre à certain critère cumulatif
et nécessaire tels que : la prescription par un professionnel autorisé et leur présence sur la
liste des médicaments remboursés (code de la sécurité sociale art L162-16 et L 162-19-1).
NB : Les chiffres clé de la rémunération d’une officine (source : éditoriale « l’officine française,
le contrat d’une rente »)
68
Chapitre 7 – Comment acheter pour une officine ?
• Elle est à la fois détaillante (vente aux particuliers de marchandises dans l’état
d’achat ou après transformation minime),
• Et productrice (dans le cadre de ses activités de vente de préparation magistrale
et officinale).
Avant de détailler le rôle ainsi que les avantages et inconvénients de chacun de ces
acteurs, il convient de définir la notion de société d’établissement pharmaceutique afin d’en
comprendre tous les aspects. Le CSP dispose à l’article L-5124 que « la fabrication,
69
l’exportation et la distribution en gros (…) ne peuvent être effectuées que dans des
établissements pharmaceutiques ».
Au sein des acteurs, ceux disposant du statut d’établissement pharmaceutiques sont :
• Les laboratoires,
• Les dépositaires,
• Les grossistes,
• Et les CAP.
Il est aussi important de préciser que, selon le produit, certains canaux pourront ou pas
être empruntés. En effet, en ce qui concerne les médicaments remboursables, leur
approvisionnement ne peut se faire que par l’intermédiaire des dépositaires et des grossistes
répartiteurs.
(Source : autoritedelaconcurrence.fr)
70
B. Le circuit direct
Les avantages de ces achats (en passant par un laboratoire) sont notamment : la
possibilité de pouvoir bénéficier de certaines remises, de négocier des délais de paiement
long, et de pouvoir massifier ses achats.
Il existe cependant des inconvénients liés à ces avantages comme : le fait de devoir
passer des commandes importantes engendrant ainsi des immobilisations de stocks
importants, les remises négociées doivent être réalisées en amont au cours d’un long
processus.
C. Le circuit indirect
Les grossistes répartiteurs : le CSP à l’article L.5124-2 les définit comme « l’entreprise se
livrant à l’achat et au stockage de médicaments autres que des médicaments expérimentaux,
en vue de leur distribution en gros et en l’état ». Ils achètent aux fabricants pour les revendre
aux officines. Ils détiennent la quasi-totalité des références disponibles et représentent près
de 70% des achats de médicaments passés en officine.
L’avantage de passer par un grossiste répartiteur réside notamment dans le fait qu’ils
disposent d’une large gamme de produit disponibles rapidement : trois livraisons par jour, les
commandes peuvent se faire de boites en boites avec en amont des remises négociées stables
dans le temps.
L’inconvénient principal porte sur les remises, en effet la législation les plafonnent à un
montant plus bas que pour les laboratoires.
71
Les groupement et CAP : les groupements sont constitués de pharmaciens et
permettent des achats en masse. Le CSP ne reconnait pas les groupements, ils sont donc
informels et existent sous la forme de Structure de Regroupement à l’Achat (SRA), créée par
le décret 2009-741 du 19 Juin 2009, leur conférant ainsi la fonction principale de négociation
de l’achat de médicament non remboursés (CSP article L-5125-24). Ces structures sont
souvent adossées à une CAP.
Une pharmacie d’officine peut se voir accorder des remises. Les remises sont
réglementées par voie législative lors du vote de la LFSS (Loi de Financement de la Sécurité
Sociale).
En ce qui concerne les médicaments remboursés, les remises ne peuvent dépasser les
2,5% du PFHT sauf exception pour les génériques qui eux peuvent aller jusqu’à 40 % de remise
(selon arrêté du 22 août 2014).
Il convient de noter que l’ordonnance du 8 juin 2017 précise que n’est pas prise en
compte, dans l’application du plafond des remises, la marge distributeur en gros captée par le
pharmacien dans le cadre de la vente directe.
NB : le montant de la marge maximale brute hors taxes du distributeur en gros (CAP, grossiste
répartiteur et laboratoire) est fixé à 6,68 % du PFHT, avec un planché à 0,30 € et un plafond à
30,06 € (aucune marge n’étant perçue sur la partie du PFHT excédant les 450 €).
72
Chapitre 8 – Les outils d’aide à l’achat en officine
Afin d’assister les pharmaciens d’officine dans la gestion de leurs achats, des
fournisseurs de logiciels de gestion intégrés se spécialisent dans le domaine pharmaceutique.
A l’instar des progiciels de gestion intégrés (PGI ou ERP) pour les sociétés industrielles, des
développeurs proposent ce que nous pouvons appeler des PGI dédiés et spécialisés à
destination des officines. Ces logiciels offrent une assistance globale à la gestion officinale
incluant notamment des solutions d’aide aux achats pour passer des commandes justes et au
bon prix. A titre d’exemple, nous pouvons citer le logiciel LGPI. Les solutions se traduisent
notamment par :
73
NB : dans un souci de confidentialité, ci-dessous, nous avons préféré utiliser les illustrations de la démonstration
officielle de LGPI disponible https://pharmagest.com/solutions/lgpi-solution-gestion-pharmacie/
74
• Le rapprochement du fournisseur et des catalogues partenaires afin
d’optimiser le prix d’achat et relancer des négociations le cas échéant.
75
• Des rapports d’analyse et alertes par produit permettant une optimisation des
achats. Ci-dessous une illustration des données clés délivrées par ces analyses.
76
II. Les solutions humaines
Les pharmaciens ont également à disposition des sessions de formation destinées à les
aider à comprendre la fonction achat en officine. Certains groupements de pharmaciens
souhaitent former les titulaires d’officines à la gestion des achats en s’inspirant des méthodes
des acheteurs industriels. Ces séminaires visent essentiellement à :
• Permettre aux pharmaciens de maîtriser leur chiffres clés afin d’identifier les
leviers d’achats,
• Mettre à disposition des outils de gestion achats simples et adaptés,
• Être proactifs et performants dans leurs négociations avec les laboratoires.
77
Partie 4
-
Étude de terrain
78
L’objectif de cette partie est de démontrer au travers d’une illustration pratique :
comment la fonction achat peut être un levier d’action stratégique pour une officine ?
Préalablement à la mise en place de chaque stratégie il convient de faire un constat de
la situation (une rétrospective sur soi-même). La prise de connaissance d’une société passe
par une compréhension de son environnement externe (une analyse de marché), et de son
environnement interne (qui est la société ?). L’analyse financière est le meilleur moyen de
comprendre l’environnement interne d’une société.
Ces étapes préalables de prise connaissance vont nous permettre de mettre en évidence
les forces et les faiblesses de l’officine.
Nous identifierons une proposition de solution pour chacune des faiblesses identifiées.
Parmi ces solutions certaines nécessitent une intervention de la fonction achat en
complément de l’intervention d’autres départements ; d’autres sont exclusivement du ressort
de la fonction achat. Nous évoquerons rapidement les premières, et développerons de
manière approfondie une proposition de démarche de stratégie d’achat pour les secondes.
79
Chapitre 9 – Prise de connaissance d’une pharmacie grenobloise
I. Analyse de marche
A. Situation géographique
B. Population
80
Sur ce graphique extrait du logiciel VISIO-PHARM, nous remarquons que la population
se scinde globalement en deux catégories :
• Personnes âgées de 20 -35 ans
• Personnes âgées de 55-75 ans
C. Structure économique
La structure présentée est assez atypique des autres structures officinales. En effet
cette dernière ne présente pas un schéma de rémunération « standard ». La pharmacie tire la
majorité de ses revenus par la vente des produits conseils, voir plus précisément de produits
conseils émanant de sa propre fabrication (cosmétique au nom de la pharmacie, et fabrication
de tisane et huile essentiels).
Nous avons analysé la structure économique entre le 15/06/2018 et le 15/06/2019, il en
ressort les principaux chiffres suivants :
Ordonnance/orthopédie Conseil
Nombre de référence 2 216 2 053
Chiffre d’affaires (CA) 157 170 273 144
Taux CA 37% 63%
Marge 44 097 122 423
Taux de marge 28% 45%
Figure 38 Structure économique de la Pharmacie
Au sein des activités de conseil, nous avons fait un zoom sur les chiffres clés relatifs à ce
qui est le cœur de métier à savoir le médicament :
Complément Médicaments conseils
Alimentaires
CA 132 148 21 982
Taux CA conseil 48% 8%
Marge 58 980 8 126
Taux de marge 48% 7%
Figure 39 Chiffres clés relatifs à la vente de médicaments
81
II. Analyse financière
82
Il est crucial d’avoir les chiffres clés en tête tout au long de l’analyse financière. Nous les
avons synthétisés dans le développement ci-dessous. L’analyse et l’explication détaillée de
ces chiffres est disponible dans les paragraphes suivants.
Note : les charges sont présentées négativement, les produits sont présentés positivement.
Chiffres clés
(En €) 31.08.2019 P 31.08.2018 30.04.2019
Chiffre d'affaires 416 376 502 037 312 282
Résultat d'exploitation 42 876 18 780 32 157
Résultat financier -1975 -2 420 -1 481
Résultat exceptionnel -193 -5 208 -145
Résultat net 33 660 9 897 25 245
Figure 40 Chiffres clés 2019 et 2018
83
B. L’activité et la rentabilité
84
Le CA et la Marge
Chiffre d'affaires et Marges
(En €) 31.08.2019 P 31.08.2018 Var° Var° % 30.04.2019
Chiffre d'affaires 416 376 502 038 -85 662 -17% 312 282
Ventes de marchandises 410 137 496 459 -86 322 -17% 307 603
Achats de marchandises -267 596 -314 990 47 394 -15% -200 697
Variation de stock de
15 448 -9 646 25 094 -260% 11 586
marchandises
Marge commerciale 157 989 171 822 -13 833 -8% 118 493
Taux de marge commerciale 39% 35% 39%
Production de biens et
6 239 5 579 660 12% 4 679
services
Achats de matières premières -628 -456 -172 38% -471
Variation de stock de
-11 265 5 126 -16 391 -320% -8 449
matières premières
Marge production -5 655 10 248 -15 903 -155% -4 241
Taux de marge production -91% 184% -91%
Marge brute 152 335 182 070 -29 735 -16% 114 251
Taux de marge totale 37% 36% 37%
Figure 43 Le CA et la Marge
Le chiffre d'affaires (CA) s'élève à 416 376€ au 31.08.2019 P contre 502 037€ au
31.08.2018, soit une variation de -85 662€ (-17%).
Il est constitué de 410 137€ de ventes de marchandises et 6 239€ de ventes de biens et
services, soit une répartition de 99%/1% (vs une répartition de 99%/1% au 31.08.2018).
La baisse globale du CA s’explique par la baisse des ventes de marchandises pour -86 332
€ légèrement compensée par la hausse de la production de bien et de services pour + 660€.
Avec -267 596€ d'achats de marchandises et 15 448€ de variation de stocks, la marge
commerciale s'élève à 157 989€, soit un taux de 39%, contre 35% au 31.08.2018. Cette
85
amélioration du taux de marge reste néanmoins à nuancer, en effet elle s’explique
essentiellement par une variation de stock de marchandise positive. Une variation de stock
positive peut traduire un recul des ventes ce qui semble être le cas dans la situation présente.
Avec -628€ d'achats de matières premières et -11 265€ de variation de stocks de
matières premières, la marge de production s'élève à -5 655€, soit un taux de -91%, contre
184% au 31.08.2018. L’activité de production de biens et de services génère une rentabilité
négative notamment du fait de la gestion des stocks. Cette activité représentant seulement
1% du CA global cela n’impacte pas significativement la marge brute globale.
Le taux de marge brute totale s’établit ainsi à 37% et est relativement stable entre les
deux périodes (vs 36% au 31.08.2018). il est à noter que ce taux diffère de la moyenne
sectorielle de 32% (Chiffres CGP expertise comptable), provenant du caractère atypique du
modèle économique de cette officine.
Le Résultat d’exploitation
Les autres produits sont nuls au 31.08.2019 P contre 1 510€ au 31.08.2018, soit une
variation de -1 510€ (-100%).
En 2018 ils comprenaient essentiellement la revente de périmés. A date, la gestion des
périmés est en cours d’analyse, un suivi régulier de ces derniers pourrait permettre à la
société d’augmenter ces ventes mais surtout d’encaisser les liquidités relatives à ce CA.
86
• Les charges d’exploitation
o Achats et charges externes
Achats et charges
externes
(En €) 31.08.2019 P % CA 31.08.2018 % CA Var° Var° % 30.04.2019 % CA
87
Les autres achats et charges externes diminuent de 6 010€ pour atteindre 47 716€ au
31.08.2019 P, soit une variation de -11%.
Cette baisse d’explique essentiellement par :
• Les charges de location : - 2 593€ (-12%)
• Les rémunérations d'intermédiaires et honoraires : - 2 069€ (-25%)
• Les entretiens et réparations : - 1 334€ (-35%)
En bleu est identifié le TOP 5 des postes les plus importants tant en valeur totale des
autres achats et charges externes et pourcentage du CA, qu’en impact de variation.
Nous observons la mise en place d’une stratégie de réduction des coûts entre les deux
périodes. En effet des efforts ont étaient réalisés sur les charges locatives ainsi que sur la
rémunération d’intermédiaires (% de CA en baisse).
En revanche les services bancaires et primes d’assurances sont quant à eux en hausse.
Il s’agit là de catégorie de charges pour lesquelles des négociations sont possibles avec les
institutions. Une revue des contrats respectifs et entretien de négociation pourraient
permettre à la société une meilleur maîtrise de cette nature de dépenses. L’importance du
poids des services bancaires provient essentiellement des intérêts sur les découverts
bancaires. Il paraît alors judicieux de poser la question de la négociation de la contraction d’un
nouvel emprunt qui permettrait de réduire considérablement ces coûts bancaires.
88
o Impôts et taxes
Impôts et taxes
(En €) 31.08.2019 P 31.08.2018 Var° Var° (%) 30.04.2019
Contribution Economique
1 261 1 695 (434) -26% 946
Territoriale (CET)
Les impôts et taxes s'élèvent à 5 989€ au 31.08.2019 P contre 6 499€ au 31.08.2018, soit
une variation de -510€ (-8%).
Cette diminution s’explique essentiellement par la baisse des taxes assises sur les
salaires de -380€ et notamment la formation continue. Cette taxe étant directement liée au
montant des salaires versés, sa diminution est le reflet direct de la réduction de personnel
entre les deux périodes (cf. infra).
Nous pouvons nous poser la question de la hausse de la taxe d’apprentissage pouvant
s’expliquer par l’absence d’apprentis en 2019 qui, par le passé, donné lieu à une exonération.
89
L’apparition en 2019 d’autres droits peut mériter des investigations supplémentaires.
o Charges de Personnel
Personnel
(En €) 31.08.2019 P 31.08.2018 Var° Var° (%) 30.04.2019
Salaires bruts 31 643 62 332 -30 689 -49% 23 732
Salaires, appointements 976 44 436 -43 460 -98% 732
Congés payés - -2 308 2 308 -100% -
Indemnités et avantages divers - 2 704 -2 704 -100% -
Rémunération de l'exploitant 30 667 17 500 13 167 75% 23 000
Charges sociales 396 13 990 -13 594 -97% 297
URSSAF 220 11 202 -10 982 -98% 165
Mutuelles 71 1 260 -1 189 -94% 53
Caisses de retraites 64 3 307 -3 243 -98% 48
Assedic 41 1 864 -1 823 -98% 31
Autres organismes sociaux - -807 807 -100% -
CICE - -2 836 2 836 -100% -
Autres éléments de rémunération 20 547 23 409 -2 862 -12% 15 410
Médecine du travail 121 301 -180 -60% 91
Cotisations personnelles de 15
20 425 23 108 -2 683 -12%
l'exploitant 319
Total charges de personnel 52 585 99 731 (47 146) -47% 39 439
Taux de charges sociales 66% 60% 66%
Figure 47 Les charges de personnel
90
Les salaires bruts ont considérablement diminué entre les deux périodes, ceci s’explique
par une réduction drastique du personnel. En effet, face aux difficultés rencontrées, en 2019
le gérant de la société a dû se séparer de l’ensemble du personnel ne conservant qu’un contrat
étudiant, et assumer seul la gestion de l’activité de la société.
Les charges sociales sont quant à elles également en baisse, en revanche le taux de
charge sociales, lui, augmente. Cela s’explique par l’absence du CICE en 2019 qui était
précédemment un produit et qui par conséquent réduisait le volume des charges sociales. Le
CICE étant calculé sur la masse salariale versée (hors rémunération de gérant), l’absence de
ce produit est justifiée par l’absence de personnel en 2019. A noter : la variation des
cotisations personnelles de l’exploitant ramenée au montant de rémunération versé entre les
deux périodes mériterait une analyse sociale approfondie.
o Amortissements et dépréciations
Dotations et & Reprises amortissements, dépréciations et provisions
(En €) 31.08.2019 P 31.08.2018 Var° Var° (%) 30.04.2019
Dot. aux amortissements et dépréciations -3 168 -3 780 -612 16% -2 376
Dot. provisions pour risques (Exploitation) 0 0 0 0% 0
Total dotations aux amortissements,
-3 168 -3 780 -612 16% -2 376
dépréciations et provisions
91
o Autres charges de gestion
Autres charges de gestion
(En €) 31.08.2019 P 31.08.2018 Var° Var° (%) 30.04.2019
Périmés 0 1 040 -1 040 -100% 0
Charges diverses de gestion courante 0 26 -26 -100% 0
TOTAL AUTRES CHARGES 0 1 066 -1 066 -100% 0
Figure 49 Les autres charges de gestion
Les autres charges sont nulles au 31.08.2019 P contre 1 066€ au 31.08.2018, soit une
variation de -1 066€ (-100%). Elles étaient essentiellement composées des périmés en 2018
et sont nulles en 2019 du fait de l’absence de suivi régulier de ces derniers (cf. supra)
Résultat financier
Résultat Financier
(En €) 31.08.2019 P 31.08.2018 Var° Var° (%) 30.04.2019
Charges financières -2 147 -2 737 591 -22% -1 610
Intérêts emprunts et dettes (1 403) -1 997 594 -30% -1 053
Intérêts bancaires et escomptes (743) -740 (3) 0% -557
Produit financier 172 317 (145) -46%
Autres produits financiers 172 317 (145) -46% 129
Total Résultat financier (1 975) -2 420 445 -18% -1 481
Figure 50 Le résultat financier
92
Résultat exceptionnel
Résultat Exceptionnel
(En €) 31.08.2019 P 31.08.2018 Var° Var° (%) 30.04.2019
Charges exceptionnelles (193) (5 061) 4 868 -96% (145)
Pénalités (193) (52) (141) 272% (145)
Charges exceptionnelles de gestion (5 009) 5 009 -100% -
Produits exceptionnels
Produits exceptionnels de gestion - - - 0% -
Total Résultat exceptionnel (193) (5 208) 5 015 -96% (145)
Figure 51 Le résultat exceptionnel
93
Excedent Brut d’Exploitation (En €) 31.08.2019 P 31.08.2018 Var° Var° (%) 30.04.2019
Ici l’EBE est sensiblement égal au résultat d’exploitation du fait du montant relativement
faible des charges et produits « calculés ». Ainsi l’analyse du résultat d’exploitation proposée
ci-dessus est en ligne avec l’analyse de la richesse créée.
Malgré une activité en baisse, la rentabilité est en nette augmentation (+128%). Cela a
été possible grâce une stratégie de réduction des coûts drastique notamment des charges de
personnel (-47%) et une maîtrise des autres achats et charges externes (-11%). Il est à noter
qu’un suivi plus régulier des stocks de marchandises, de matières premières et de périmés
ainsi que des négociations avec les institutions bancaires pourraient améliorer davantage la
rentabilité de la société à l’avenir.
94
C. La structure financière et la trésorerie
95
Le haut de bilan – le fond de roulement
Dans cette logique, la capacité d'endettement de l'entreprise est mesurée par un ratio
fondamental dans le pilotage financier qui est le ratio d’endettement et qui se calcul comme
suit :
RATIO ENDETTEMENT = CAPITAUX PROPRES / EMPRUNTS BANCAIRES.
96
Idéalement ce ratio doit être supérieur à 1.
Dans le cas présent le ratio d’endettement est excellent, il s’établit à 1,82 en 2019 contre
1,25 en 2018. Cette amélioration est le reflet du remboursement d’une partie de l’emprunt
en 2019. A noter un ratio d’endettement trop fort peut aussi être le reflet d’une faiblesse dans
la gestion de trésorerie courante : ne mobilisant pas de ressources stables supplémentaires,
l’entreprise consomme potentiellement inutilement sa trésorerie courante.
C’est ce qu’il semble être le cas ici, ramenant cela au FR négatif, il convient de se poser
la question de la souscription d’un nouvel emprunt.
97
Dans le cas présent le FR est négatif ce qui accentue le manque d’argent. Comme évoqué
précédemment, la souscription d’un nouvel emprunt pourrait s’avérer pertinente dans un
objectif d’assainissement de cette situation de besoin.
30.04.2019 31.08.2018
98
Le tableau de financement
L’analyse de la variation de trésorerie au cours de la période permet de comprendre
comment et pourquoi celle-ci a évolué. Cette analyse vient en complément du développement
précédant au cours duquel nous avons examiné la trésorerie résiduelle, à la clôture de
l'exercice.
Cette analyse supplémentaire permet notamment de répondre aux questions
suivantes : la société a-t-elle dégagé de l'argent, au cours de la dernière période, si oui
combien ? Sera-t-elle en mesure de faire face à ses engagements financiers à court terme ?
Sera-t-elle en mesure de faire face aux remboursements d'emprunt ? …
Dans le cas présent au cours de la dernière période, la trésorerie a évolué comme suit :
(En €) Flux de trésorerie sur la periode clos le 30.04.2019
99
Sur les 9 derniers mois écoulés, nous observons que la société :
• Grâce à son activité a généré un flux de trésorerie positif de 40 333€, ce qui est
relativement convenable,
• N’a effectué aucune opération d’investissement,
• A eu recours à des opérations de financements, notamment le remboursement
de l’emprunt existant pour -21 647€
Ainsi la société a généré un flux de trésorerie net positif de 18 687€ sur les 9 derniers
mois.
La société dispose d’un FR négatif et d’un BFR positif résultant ainsi à une situation
structurelle de besoin. Nous notons que le ratio d’endettement est quant à lui excellent ce qui
pourrait permettre la souscription d’un emprunt complémentaire afin de ne pas consommer
inutilement de la trésorerie à court terme. Cela est envisageable dans l’hypothèse où la
trésorerie à court terme permettrait de faire face à une nouvelle échéance récurrente
d’emprunt.
La solvabilité à court terme est quant à elle négative traduisant ainsi une incapacité à
faire face à ses engagements financiers à court terme. Sur les derniers mois la société a généré
une trésorerie nette positive néanmoins nous pouvons supposer que cela puisse être le
résultat du non-paiement de certaines dettes fournisseurs.
Afin de remédier à cette situation, comme mentionné précédemment la société pourrait
se poser la question de la souscription d’un nouvel emprunt. En revanche il convient de
mentionner que cela doit être mesuré en fonction de sa réelle capacité de remboursement à
court terme, soit en fonction de sa trésorerie nette positive dégagée sur les derniers mois.
Dans l’hypothèse d’une activité constante et afin d’assainir une situation financière
passée dégradée, un emprunt d’un montant très limité (n’excédant pas la trésorerie nette
positive dégagée) pourrait être la solution. Il permettrait d’ailleurs de réduire le montant des
découverts bancaires et donc les coûts de frais bancaires associés.
100
Dans l’hypothèse d’une activité en croissance et en maintenant les efforts déjà réalisés
en termes de réduction des délais de règlement client et allongements des délais fournisseurs,
la société pourrait sur le long terme assainir sa situation sans recours à un nouvel emprunt.
Afin d’éviter un emprunt, ou pallier un potentiel refus d’attribution d’emprunt, la société
peut aussi se retourner vers ses achats, vers sa fonction achat. La rationalisation de ses achats
grâce à la définition précise son besoin pourrait lui procurer des économies, et aussi lui
permettre de mieux gérer ses stocks et les besoins clients. Afin de gagner de la trésorerie à
court terme elle peut revoir ses délais de paiement fournisseurs pour certains laboratoires à
délais de paiement court (30 jours après réception de facture).
D. Synthèse générale
Forces Faiblesses
Maintien du taux de marge global malgré une Baisse de l’activité
baisse de l’activité et de ressources humaines
Réactivité, mesures d’assainissements : Gestion des frais bancaires
o Réduction des charges de personnel Gestion des coûts des services d’assurance
o Maîtrise des autres achats et charges Gestions des stocks de marchandises et de
externes matières premières
o Flux de trésorerie net positif sur les derniers Gestion des périmés
mois
Activité de production de bien et de services
déficitaires
Gestion globale de la trésorerie
Solvabilité à court terme négative, nécessité de
rechercher des solutions de financement à court
terme
Figure 58 Forces et Faiblesses de l'officine
101
Chapitre 10 – Diagnostic achat
L’analyse de marché ainsi que l’analyse financière précédemment menées, ont permis
de mettre en évidence les faiblesses de la pharmacie. Nous nous sommes intéressés à chacune
des faiblesses identifiées et nous sommes demandé comment la fonction achat pouvait être
une source de solution ? En quoi la fonction achat peut constituer un levier d’action ?
Faiblesses constatées Solution achat proposée
Baisse de l’activité Rationalisation des achats en fonction de la baisse
d’activité
Gestion des frais bancaires Négociation avec les établissements bancaires
Suppression d’une banque
Gestion des coûts des services Négociation et Revue des offres existantes et sélection :
d’assurance MACSF ? Médicale ?
Gestion des stocks de Réalisation d’une segmentation du portefeuille achat
marchandises et de matières visant à son analyse ainsi que celle du panel fournisseur
premières Négociations contractuelles portant sur les délais de
paiement fournisseurs Négociations contractuelles
relatives aux stocks de consignation
Gestion des périmés Réaliser régulièrement des inventaires tournants
Activité de production de bien S’agissant d’une activité de production dont le coût
et de services déficitaires principal est la main d’œuvre, la fonction achat n’a qu’un
impact très marginal
Gestion globale de la trésorerie Réalisation et analyse d’une segmentation du
portefeuille achat
Rationalisation du panel fournisseur grâce à la
segmentation du portefeuille achat et son analyse
Négociations contractuelles portant sur les délais de
paiement fournisseurs
102
Négociations contractuelles s’agissant des stocks de
consignation (en officine, un stock prend 5% de sa valeur
par mois)
Solvabilité à court terme S’agissant d’une faiblesse financière, le département
négative, nécessité de financier sera plus à même d’apporter une solution
rechercher des solutions de appropriée à cette faiblesse. La fonction achat pourra
financement à court terme venir en support des éventuelles analyses, benchmarks
et négociations à engager.
Figure 59 Solutions achat face aux faiblesses
La fonction achat contribue à chacune des faiblesses identifiées, mais de manière plus
ou moins importante.
Nous observons que les solutions apportées par la fonction achat sont clés dans la
résolution de certaines faiblesses et notamment pour l’amélioration de la Gestion globale de
trésorerie. D’ailleurs, les solutions à mettre en place dans ce cadre constituent également une
réponse à la faiblesse relative à la gestion des stocks de marchandises et de matières
premières.
Nous avons ainsi choisi de cibler notre analyse sur : les leviers d’achats possibles dans le
cadre de l’amélioration du niveau de trésorerie. Globalement, il s’agit ici de démontrer en
quoi l’implémentation d’une stratégie achat peut être clé dans la résolution des problèmes
de trésorerie de l’officine.
Nos premières réflexions ont abouti au premier constat suivant : l’absence d’une
structuration des achats, d’une professionnalisation des achats (qu’est-il vraiment acheté,
auprès de qui ? dans quelles conditions ? avec quelles marges de manœuvre ? …)
En effet, hormis l’existence d’un simple découpage juridictionnel faisant état de deux
listes :
• Une liste de produits exclusivement réservés à la vente en pharmacie,
constituant la racine même du monopole officinal,
• Une liste exhaustive de produit pouvant être vendus en officine.
Aucune réelle segmentation permettant une analyse stratégique des achats existe en
officine.
103
Ainsi une segmentation opérationnelle relative à l’offre produit apparaît comme
primordiale. Plus précisément, il s’agit ici de créer et implémenter une segmentation
opérationnelle de l’offre proposée par une officine visant à mettre en évidence les produits
pour lesquels la mise en place d’une stratégie achats constitue un levier d’action significatif
à l’amélioration de la Gestion de trésorerie.
Pour ce faire, nous avons procédé selon les étapes chronologiques suivantes :
• Identification du périmètre d’action ouvert au pharmacien,
• Description et détail du scope identifié,
• Identification des segments stratégiques clés,
• Analyse approfondie des segments stratégiques clés,
• Restitution des rapports et résultats.
Il convient tout d’abord de noter que le champ d’action des pharmaciens sur les produits
vendus n’est pas absolu. En effet, s’agissant d’un domaine règlementé et sensible (santé), la
vente, et par conséquent aussi l’achat, de certains produits sont soumis à une règlementation
stricte.
Les volumes de certaines catégories de produit sont sous le contrôle des prescripteurs,
et les prix sous le contrôle de l’État. Il convient alors d’exclure de notre travail ces catégories
qui ne laissent pas de porte ouverte à la mise en place d’une stratégie achat ; et mettre en
évidence le périmètre d’action du pharmacien.
Les produits indépendants de toute stratégie d’achats sont : les médicaments princeps
remboursés, sous ordonnance dans le cadre d’une stratégie orientée vers une part plus
importante de vente parapharmaceutique que de médicament.
Les produits dépendants donc pouvant être impactés par une stratégie d’achat et qui
entrent donc dans le périmètre d’action sont :
104
• Le selfcare (ou automédication),
• La parapharmacie,
• Les marchés spécifiques,
• Les médicaments génériques dont la délivrance est, certes règlementée, mais
pour lesquels les négociations avec les laboratoires sont possibles dans une
certaine mesure.
Nous nous sommes ensuite attachés à détailler le scope identifié, afin de mettre en
évidence ses caractéristiques précises, et donc implémenter une stratégie la plus pertinente
possible.
Le segment de la parapharmacie
De manière générale le segment de la parapharmacie est dominé par l’activité englobée
par la dermo-cosmétique et par les produits à usage familiaux (produit de la femme, produit
enfants/nourrissons et produit du quotidien).
Ayant créé sa propre marque de dermo-cosmétique, la particularité de cette pharmacie
provient du fait que son activité dermo-cosmétique émane du pharmacien lui seul.
105
Le segment du marché spécifique
Le segment du marché spécifique n’a pas de grande place au sein des modèles
économiques. On peut cependant en citer certaines activités telles que :
• Optique
• Audioprothèse
• Maintien à domicile / Hospitalisation à domicile
• Vétérinaire
• …
Le segment générique
Contrairement au médicament princeps, le médicament générique jouit d’une
coercition législative de politique tarifaire moins importante qui laisse certaines marges de
manœuvre à une négociation.
Totalité des
références
Dépendance Indépendance
Marché Médicaments
Selfcare Parapharmacie
spécifique princeps
Produits
Homéopathie audioprothèse
familliaux
Allopathie MAD/HAS
Vétérinaire
* la délivrance est certes règlementée en revanche les négociations avec les laboratoires sont
possibles jusqu’à 40% de remise
Figure 60 Schématisation de notre proposition de segmentation
106
F. Identification des segments stratégiques clés
Une fois une première segmentation réalisée, la seconde étape a été d’identifier les
segments stratégiques pour l’officine.
La réflexion a été double : portée à la fois sur la base d’une analyse telle que la création
d’un Pareto fournisseur en CA cumulé, ainsi que par une analyse de la marge brute combinée
par une analyse empirique.
En effet il ne faut pas oublier qu’un pharmacien est un professionnel libéral et qu’une
partie de la stratégie entreprise lui est propre et basée sur des connaissances et un savoir
terrain. Cette réflexion traduit parfaitement le caractère mixte d’une officine.
Le panel fournisseur est constitué de 320 laboratoires.
A l’aide de la loi de Pareto nous avons pu mettre en évidence les fournisseurs de « classe
A » c’est-à-dire les 20 % des acteurs qui représentent 80 % de la valeur en CA cumulé.
Nous remarquons que seulement 13% des laboratoires (sur un total de 45 laboratoires
correspondant à 20 % de 320), représentent 80 % du CA cumulé.
Parmi ces laboratoires, les segments considérés comme stratégiques par le pharmacien
et nous-même sont :
• Le self care au sein duquel nous retrouvons :
o Les compléments alimentaires,
o L’homéopathie,
o L’aromathérapie,
107
o Et les élixirs.
• La parapharmacie au sein de laquelle nous avons sélectionné :
o La dermo-cosmétique
• Le générique
Rappelons ici que ces segments ont été mis en évidence sur la base de nos discussions
avec le pharmacien, son jugement professionnel et son expérience terrain riche d’une
douzaine d’année.
Les compléments alimentaires ont été sélectionnés sur la base des chiffres de la
pharmacie. Ils représentent une part de 48% du CADependant et 48% de la marge brute générée.
L’homéopathie et les élixirs représentent respectivement une part de 7,5% et 4%. Le
choix de les retenir en segment stratégique est en lien avec la vision propre de la pharmacie
qui souhaite baser sa médication sur des produits non chimiques.
Pour chacun des 6 segments identifiés nous avons décidé de raisonner selon le marché
de laboratoire. Cette méthode a pour intérêt de faciliter la négociation commerciale, d’éviter
les surstocks, et enfin de clarifier son conseil en adéquation avec la demande. La méthodologie
reste sensiblement la même d’un laboratoire à un autre, avec cependant certaines nuances
et spécificités.
108
qui permet de donner une idée du nombre d’unité à acheter sur une année afin d’avoir un
poids conséquent face au fournisseur. En effet, certaines politiques de prix fournisseurs ne
sont pas basées sur un produit cible, mais sur une quantité totale de produits achetés parmi
ses références (on parle d’unité achat) permettant de bénéficier de remises. Cet indicateur a
été calculé en retranchant la valeur du stock à ce qui s’est vendu l’année précédente.
Exemple :
• Si pour un laboratoire L, un produit P1 a été vendu à hauteur de 100 unités sur
l’année et qu’à la fin de cette année il reste en stock de 10 unités, alors le potentiel achat sera
égal à 90 unités :
Potachat = 100 – 10 = 90 unités.
Ainsi en cumulant tous les produits P, P1, P2, P3 …, nous aurons la totalité des unités
achetées pour ce laboratoire et cela nous permettra de renforcer notre négociation.
L’homéopathie :
Le marché de l’homéopathie connait un tournant sans précédent en France. Une
décision gouvernementale en faveur du déremboursement a été décidée le 09 Juillet 2019.
Ainsi, la partie remboursée de l’homéopathie qui jusque-là jouissait d’une TVA réduite à 2,5%
verra son prix augmenter et par conséquent sa demande diminuer. Dans un tel contexte, il a
été décidé d’analyser les ventes passées afin de pouvoir sélectionner les produits les plus
vendus et ainsi limiter l’impact de la loi.
109
Les Élixirs :
Les élixirs représentent seulement 2% du CAdépendance, cependant ils s’inscrivent dans le
désir de substitution de médicaments chimique au profit de produit plus naturels.
L’aromathérapie :
L’étude du marché de l’aromathérapie est particulière dans la mesure où cette activité
à pendant longtemps trouvé son public au sein de la pharmacie. Cependant, à cause de la
baisse d’activité cette branche a été délaissée. Ainsi, la décision du pharmacien de relancer ce
segment d’activité au sein de son officine, nous a amené à redéfinir les besoins de la
population en le couplant à ceux de la pharmacie.
La parapharmacie :
La totalité de la dermo-cosmétique de la pharmacie est issue de la gamme créée par le
pharmacien lui-même en lien avec un laboratoire. Ces produits sont l’empreinte même de la
pharmacie. Leur analyse permettra de repérer les produits les plus vendus de la gamme et
ainsi pouvoir orienter ses choix avec le laboratoire fabriquant.
Les génériques :
La part des génériques représente le seul levier possible afin d’améliorer sa trésorerie
dans le segment des médicaments remboursés. Notre analyse ne s’est pas basée sur les
remises laboratoires, mais plus sur la gestion règlementaire des taux de substitution
obligatoires fixées par l’état. En effet, la sécurité sociale fixe des taux de substitution
obligatoires à atteindre pour certaines familles de produits Princeps – Générique et rétribue
en contrepartie les pharmaciens.
110
H. Rapports et résultats
Les différentes analyses ont conduit à la production d’un dossier visant à l’adoption d’un
plan d’action : prise de décision.
Compléments alimentaires : tableaux bilan achats
Nombre
Taux Taux Nombre
Total de Potentiel
Laboratoire CA HT Marge (€) de de d’unité Stock
achats référence achat
marge remise vendue
(unité)
L.C.A1 17 868 € 91 20 148,37 € 8072,37 € 36% 28% 1070 211 859
111
Les Élixirs : Bilan Achats Élixirs 15/06/2018-15/06/2019
Nombre de Nombre
Taux de Taux de Potentiel
Total achats référence CA HT Marge (€) d’unité Stock
marge remise achat
(unité) vendue
3451,25 € 150 5565,21 € 2537,284 € 45% 14% 545 162 383
Dermo-cosmétique :
Nombre de Taux Nombre
Taux de Potentiel
Total achats référence CA HT Marge (€) de d’unité Stock
remise achat
(unité) marge vendue
32625,97 € 134 60461,75 € 32278,50 € 50% 15% 1351 4447 -3096
112
Les génériques :
Ce tableau présente les génériques à objectif dont les seuils de taux de substitution n’ont
pas été atteints par la pharmacie. Il est à noter que le L.G1 est le laboratoire référence que la
pharmacie a décidé de choisir afin de s’approvisionner en médicament générique de manière
directe.
113
Homéopathie :
Nombre de Nombre
Total Taux de Taux de Potentiel
référence CA HT Marge (€) d’unité Stock
achats marge remise achat
(unité) vendue
6673,19 € 595 9952,27 € 4715,67 € 47% 4% 514 792 186
Aromathérapie :
En ce qui concerne les huiles essentielles, nous avons réalisé une étude globale du marché en
recoupant avec les données sectorielles et celles de la pharmacie.
Il a été mis en évidence que sur le marché français il existait une moyenne de 150 références,
la pharmacie en compte 62.
En annexe est présenté un tableau regroupant le portefeuille des huiles essentielles de la
pharmacie en les confrontant aux données sectorielles.
VI. Conclusion
Sur la base des éléments factuels obtenus grâce à notre segmentation opérationnelle et
de l’analyse de marché ainsi qu’à nos discussions avec un pharmacien (riche de son expérience
professionnelle et relationnelle avec ses partenaires), nous recommandons le plan d’action
suivant par segment stratégique :
• De manière générale pour chaque segment : il conviendra de classer les
produits par montant de marge brute dégagée, du montant le plus important au moins
important, et retravailler les remises sur les produits les plus vendus.
En effet l’expérience a montré que pour certains segments les remises laboratoire pouvaient
atteindre jusqu’à 40 %, or pour les compléments alimentaires ou les élixirs cela n’est pas le
cas.
114
• Concernant l’homéopathie : aucune décision ne peut être prise à la lumière des
changement législatifs actuels, il sera alors du devoir du pharmacien de se rapprocher des
médecins homéopathes et des laboratoires afin de mieux cibler son portefeuille achat grâce
à la mise en évidence des indicateurs clés présentés.
J. Limite de l’étude
Une des limites de cette étude peut résider dans le fait qu’elle porte sur une année
glissante et non sur une année comptable. Ainsi au moment où l’extraction des données ont
été réalisées, l’inventaire de l’année en cours n’avait pas pu être encore réalisé et donc des
erreurs des stocks ont pu se glisser dans les données, altérant ainsi la solidité de l’étude. Nous
estimons, néanmoins, ce potentiel impact comme relativement faible.
115
Conclusion
116
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http://www.ordre.pharmacien.fr/Les-patients/Vente-de-medicaments-sur-Internet-en-France.
VibeThemes. « Gestion des achats : Comment réaliser une cartographie des achats généraux ». Buymadeeasy
(blog), 17 mai 2017.
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121
TABLES DES FIGURES
FIGURE 4 REPARTITION DES OFFICINES SELON LA FORME JURIDIQUE ...................................................................................... 22
FIGURE 1 PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES PAR CATEGORIE ......................................................................... 23
FIGURE 2 CARACTERISTIQUES SELON LA CATEGORIE D'ENTREPRISE ........................................................................................ 24
FIGURE 3 NB DEFAILLANCE PAR CATEGORIE D'ENTREPRISE .................................................................................................. 25
FIGURE 5 CARACTERISTIQUE D'UN MARCHE ..................................................................................................................... 28
FIGURE 6 LOCALISATION DU MARCHE DE L'OFFICINE .......................................................................................................... 28
FIGURE 7 ÉVOLUTION DE LA CSBM SOURCE : WWW.DREES.SOLIDARITE-SANTE.GOUV.FR ....................................................... 29
FIGURE 8 STRUCTURE DE LA CSBM SOURCE : WWW.DREES.SOLIDARITE-SANTE.GOUV.FR ........................................................ 30
FIGURE 9 MODELE DES 5 FORCES DE PORTER ................................................................................................................... 34
FIGURE 10 SCHEMATISATION DE LA BRANCHE MALADIE DE LA SECURITE SOCIALE ................................................................... 36
FIGURE 11 DEPENSES ET RECETTES DU REGIME GENERAL 2019 .......................................................................................... 37
FIGURE 12 OBJECTIF D’ECONOMIE GLOBAL...................................................................................................................... 38
FIGURE 13 PART DE MARGE ACCORDEE AU MEDICAMENT ................................................................................................... 39
FIGURE 14 GRILLE TARIFICATION HONORAIRES................................................................................................................. 39
FIGURE 15 EVOLUTION DES TAUX DE TVA ....................................................................................................................... 40
FIGURE 16 LOCALISATION DE LA FONCTION ACHAT (SOURCE : « TOUTE LA FONCTION ACHAT » PHILIPPE PETIT ») ........................ 45
FIGURE 17 LE PROCESSUS ACHAT (SOURCE : « TOUTE LA FONCTION ACHAT » PHILIPPE PETIT) .................................................. 46
FIGURE 18 LA FONCTION ACHAT AU SERVICE DES DIFFERENTS METIERS (SOURCE : ACTIONNOVATION.COM) .................................. 47
FIGURE 19 FACTEURS CLES IMPACTANT LA CREATION D'UNE FONCTION ACHAT ....................................................................... 51
FIGURE 20 LES ACHATS : LEVIER DE CROISSANCE DE LA MARGE ............................................................................................ 52
FIGURE 21 IMPACT DES ACHATS PAR SECTEUR D'ACTIVITE ................................................................................................... 52
FIGURE 22 LA STRATEGIE ACHAT ................................................................................................................................... 55
FIGURE 23 LOI DE PARETO (SOURCE : « TOUTE LA FONCTION ACHATS » PHILIPPE PETIT) .......................................................... 56
FIGURE 24 MATRICE DE L'ANALYSE INTERNE (SOURCE : « MODULE KLAXOON » MME GAËLLE BATOUX)...................................... 57
FIGURE 25 MATRICE DE MARCEL ET NASSOY .............................................................................................................. 58
FIGURE 26 MATRICE DE L'ANALYSE EXTERNE (SOURCE : « MODULE KLAXOON » MME GAËLLE BATOUX) .................................. 59
FIGURE 27 L'AUGMENTATION DU POUVOIR D'INFLUENCE ................................................................................................... 59
FIGURE 28 APPLICATION DU MODELE DE PORTER A LA STRATEGIE ACHAT............................................................................... 60
FIGURE 29 ANALYSE SWOT......................................................................................................................................... 60
FIGURE 30 MATRICE DE KRALJIC ................................................................................................................................... 61
FIGURE 31 MODELE DE VROOM.................................................................................................................................... 62
FIGURE 32 MATRICE TREHAN ....................................................................................................................................... 62
FIGURE 33 ROUE DE DEMING SOURCE : « TOUTE LA FONCTION ACHAT » PHILIPPE PETIT........................................................ 64
FIGURE 34 LES CANAUX DE DISTRIBUTION D'UNE OFFICINE.................................................................................................. 70
FIGURE 35 LGPI : EXEMPLE PROPOSITION VOLUME A COMMANDER ..................................................................................... 74
FIGURE 36 LGPI : EXEMPLE RAPPROCHEMENT FOURNISSEUR-CATALOGUE ............................................................................. 75
122
FIGURE 37 LGPI : EXEMPLE RAPPORT ANALYSE ET ALERTE .................................................................................................. 76
FIGURE 38 NOMBRE DE CLIENTS DE LA PHARMACIE PAR TRANCHE D’AGE ............................................................................... 80
FIGURE 39 STRUCTURE ECONOMIQUE DE LA PHARMACIE ................................................................................................... 81
FIGURE 40 CHIFFRES CLES RELATIFS A LA VENTE DE MEDICAMENTS ....................................................................................... 81
FIGURE 41 CHIFFRES CLES 2019 ET 2018 ....................................................................................................................... 83
FIGURE 42 SITUATION FINANCIERE SYNTHETIQUE .............................................................................................................. 83
FIGURE 43 LE COMPTE DE RESULTAT DETAILLE.................................................................................................................. 84
FIGURE 44 LE CA ET LA MARGE .................................................................................................................................... 85
FIGURE 45 LES AUTRES PRODUITS D'EXPLOITATION ........................................................................................................... 86
FIGURE 46 LES ACHATS ET CHARGES EXTERNES ................................................................................................................. 87
FIGURE 47 LES IMPOTS ET TAXES ................................................................................................................................... 89
FIGURE 48 LES CHARGES DE PERSONNEL ......................................................................................................................... 90
FIGURE 49 LES AMORTISSEMENTS ET DEPRECIATIONS ........................................................................................................ 91
FIGURE 50 LES AUTRES CHARGES DE GESTION .................................................................................................................. 92
FIGURE 51 LE RESULTAT FINANCIER ................................................................................................................................ 92
FIGURE 52 LE RESULTAT EXCEPTIONNEL .......................................................................................................................... 93
FIGURE 53 L'EXCEDENT BRUT D'EXPLOITATION ................................................................................................................ 94
FIGURE 54 LE BILAN ................................................................................................................................................... 95
FIGURE 55 LE FOND DE ROULEMENT ............................................................................................................................. 96
FIGURE 56 LE BESOIN EN FOND DE ROULEMENT .............................................................................................................. 97
FIGURE 57 L'EQUILIBRE FINANCIER ................................................................................................................................ 98
FIGURE 58 LE TABLEAU DE FINANCEMENT ....................................................................................................................... 99
FIGURE 59 FORCES ET FAIBLESSES DE L'OFFICINE ............................................................................................................ 101
FIGURE 60 SOLUTIONS ACHAT FACE AUX FAIBLESSES........................................................................................................ 103
FIGURE 61 SCHEMATISATION DE NOTRE PROPOSITION DE SEGMENTATION ........................................................................... 106
FIGURE 62 LES FOURNISSEURS DE CLASSE A SELON PARETO .............................................................................................. 107
FIGURE 63 ANALYSE COMPLEMENTS ALIMENTAIRES ........................................................................................................ 111
FIGURE 64 ANALYSE ÉLIXIRS ....................................................................................................................................... 112
FIGURE 65 ANALYSE DERMO COSMETIQUE ................................................................................................................... 112
FIGURE 66 ANALYSE DES GENERIQUES ......................................................................................................................... 113
FIGURE 67 ANALYSE HOMEOPATHIE ............................................................................................................................ 114
123
SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES
ARS : Agence Régionale de Santé
BFR : Besoin en Fond de Roulement
CA : Chiffre d’Affaires
CAP : Centrales d’Achat Pharmaceutique
CICE : crédit Impôt Compétitivité Emploi
CSBM : Consommation de Soin et Bien Médicaux
CSP : Code de la Santé Publique
EBE : Excédent Brut d’Exploitation
ETI : Entreprises de Taille Intermédiaire
FR : Fond de Roulement
GE : Grandes Entreprises
HPST : loi Hôpital, Patient, Santé, Territoire
INSEE : Institut National de la Statistique et des Études Économiques
LFSS : Loi de Financement de la Sécurité Sociale
LME : Loi de Modernisation de l’Economie
MDL : Marge Dégressive Lissée
MIC : MICroentreprises
ONDAM : Objectif National des Dépenses d’Assurances Maladie
OTC : « Over The Counter » : devant le comptoir
PFHT : Prix Fabriquant Hors Taxe
PGI : Progiciels de Gestion Intégrés
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petites et Moyennes Entreprises
RCAI : Résultat Courant Avant Impôt
REX : Résultat d’EXploitation
RFA : Remise de Fin d’Année
RFI : Request For Information
SARL : Société A Responsabilité Limitée
SARLU : SARL Unipersonnelle
SEL : Société d’Exercice Libérale
SELAS et SELASU : Société d’Exercice Libéral par Action Simplifiée-Unipersonnelle
SELURL : Société́ d’Exercice Libéral Unipersonnelle à Responsabilité́ Limitée
SNC : Société en Nom Collectif
SPF-PL : Holding Société de Participation Financière de Profession libérale (
SRA : Structure de Regroupement à l’Achat
SWOT : Strenghts, Wicknesses, Opportunities, Threats
TPE : Très Petites Entreprises
124
125
TABLES DES ANNEXES
ANNEXES 1 : LISTE DES MARCHANDISES POUVANT ETRE VENDUES EN OFFICINE CONFORMEMENT A L’ART
L5125-24 DU CSP
126
ANNEXE 1 : LISTE DES MARCHANDISES POUVANT ETRE VENDUES EN
OFFICINE CONFORMEMENT A L’ART L5125-24 DU CSP
Catégorie de produits
4° Les médicaments vétérinaires, les produits à usage vétérinaire, les objets de pansement, les articles et les
appareils de soins utilisés en médecine vétérinaire, ainsi que les produits, réactifs et appareils destinés au
diagnostic médical ou à la mesure de toute caractéristique physique ou physiologique chez l'animal
5° Les dispositifs médicaux à usage individuel, à l'exception des dispositifs médicaux implantables y compris
les assistants d'écoute préréglés d'une puissance maximale de 20 décibels
9° Les produits diététiques, de régime et les articles ou accessoires spéciaux nécessaires à leur utilisation
12° Les matériels, articles et accessoires nécessaires à l'hospitalisation à domicile des malades ou au maintien
à domicile des personnes âgées
13° Les articles et accessoires utilisés dans l'application d'un traitement médical ou dans l'administration des
médicaments
15° Les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro destinés à être utilisés par le public
17° Les produits chimiques définis ou les drogues destinées à des usages non thérapeutiques à condition que
ceux-ci soient nettement séparés des médicaments
18° Les produits et appareils de désinfection, de désinsectisation et de dératisation, ainsi que les produits
phytosanitaires
19° Les supports d'information relatifs à la prévention, à l'éducation pour la santé et au bon usage du
médicament
127
22° Les compléments alimentaires
128
ANNEXE 2 : CLASSEMENT DES 62 REFERENCES D’HUILE ESSENTIELLE PAR
VENTE
- En bleu les plus grosses références du marché français
- En jaune les produits dont la marge est négative
- En rouge les produits ne trouvant pas d’élément dans le logiciel
129
33 Orange douce 42,36 13,47 4 28,89
34 Genevrier Rameaux 41,28 51,15 2 -9,87
35 Petit Grain Bigaradier 40,44 40,44
36 Sapin de Siberie 34,2 4,9 2 29,3
37 Origan 32,51 21,9 3 10,61
38 Bois de Ho 31,22 7,68 1 23,54
39 Pruche 30,88 49,03 3 -18,15
40 Pin Sylvestre 28,28 19,84 2 8,44
41 Cypres Toujours 26,72 31,91 4 -5,19
42 Bergamote 26,08 27,03 3 -0,95
43 Baume de Copahu 23,04 31,31 3 -8,27
44 Gimgembre 21,94 36,96 4 -15,02
45 Verveine odorante 21,47 73,86 1 -52,39
46 Céleri 21,29 15,4 4 5,89
47 Sauge Sclarée 21,26 53,12 5 -31,86
48 Saro 20,31 32,74 4 -12,43
49 Estragon 19,4 30,16 4 -10,76
50 Romarin à Cinéol 18,15 34,2 5 -16,05
51 Cedrelopsis 17,91 13,39 1 4,52
52 Ciste Ladanifere à Pinem 17,27 33,66 2 -16,39
53 Cedre de l'atlas 16,25 9,87 4 6,38
54 Basilic tropival 15,89 10,85 2 5,04
55 Lemongrass 14,87 5,3 2 9,57
56 Ylang Ylang 14,3 14,3
57 Patchouli 12,2 24,38 2 -12,18
58 Serpolet 11,64 11,64
58 Menthe Bergamote 9,46 15,89 3 -6,43
60 Muscade 9,17 21,15 1 -11,98
61 Sapin Baumier 7,13 11,66 2 -4,53
62 Cajeput 4,57 4,57
130
131
TABLES DES MATIERES
SOMMAIRE ..................................................................................................................................... 9
TABLES DES FIGURES ..................................................................................................................... 10
SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES ................................................................................................ 12
INTRODUCTION ............................................................................................................................. 14
PARTIE 1 : - LA PHARMACIE D’OFFICINE, UN COMMERCE PAS COMME LES AUTRES ...................... 15
CHAPITRE 1 – L’ENVIRONNEMENT JURIDIQUE DE LA PHARMACIE D’OFFICINE ...................................................................... 16
I. Qu’est-ce qu’une officine ? ......................................................................................................... 16
II. Qu’est-ce qu’un pharmacien d’officine ....................................................................................... 17
III. La pharmacie d’officine sous forme de société ........................................................................... 19
A. Définition et statut juridique de l’officine ............................................................................................... 19
B. La structure d’exploitation « idéale » de l’officine.................................................................................. 19
C. Les modes d’exploitation de l’officine en quelques chiffres .................................................................... 22
CHAPITRE 2 – LES MICROENTREPRISES (MIC)............................................................................................................. 23
I. Définition, Généralités ................................................................................................................ 23
II. Les secteurs d’activités des MIC en France ................................................................................. 23
III. La situation économique des MIC en France .............................................................................. 24
CHAPITRE 3 – L’ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DE LA PHARMACIE D’OFFICINE ................................................................. 27
I. Le marché de l’officine ................................................................................................................ 28
II. Les évolutions du marché officinal et la concurrence ................................................................. 32
A. La vente en ligne ..................................................................................................................................... 32
B. Les nouvelles missions du pharmacien ................................................................................................... 33
C. La pression concurrentielle ..................................................................................................................... 33
III. Les politiques économiques publiques ....................................................................................... 35
A. Les politiques de réduction des dépenses de santé................................................................................ 36
B. La réforme des marges/honoraires......................................................................................................... 39
C. Évolution de la TVA ................................................................................................................................. 40
PARTIE 2 - LA PLACE DES ACHATS DANS UNE STRUCTURE ECONOMIQUE....................................... 42
CHAPITRE 4 – LA FONCTION ACHAT........................................................................................................................... 43
I. Qu’est-ce que la fonction achat ? ............................................................................................... 43
A. Historique de la fonction achat ............................................................................................................... 43
B. Les notions d’achat et d’acheteur ........................................................................................................... 44
C. Structure et processus achat................................................................................................................... 45
II. Quelle place pour les achats dans une entreprise ?.................................................................... 46
A. Les achats comme fonction support ....................................................................................................... 46
B. L’organisation des achats ........................................................................................................................ 47
C. Les missions achat ................................................................................................................................... 49
III. Quels sont les apports de la fonction achat ? ............................................................................. 50
A. Quand convient-il de distinguer une fonction propre (intérêt) ? ........................................................... 50
B. Les achats comme levier économique .................................................................................................... 52
C. Quid de la fonction achat au sein des MIC .............................................................................................. 53
CHAPITRE 5 – LA STRUCTURATION D’UNE STRATEGIE ACHAT ......................................................................................... 54
I. Qu’est-ce qu’une stratégie achat ? ............................................................................................. 54
II. Une démarche générique ......................................................................................................................... 56
III. Les outils de pilotages de la fonction achat ............................................................................................. 63
PARTIE 3 - LES LEVIERS ACHATS EN OFFICINE ................................................................................. 66
CHAPITRE 6 – QU’EST-IL ACHETE POUR UNE OFFICINE ? ................................................................................................. 67
132
I. Les produits relevant du monopole pharmaceutique ................................................................. 67
II. Les activités règlementées .......................................................................................................... 68
CHAPITRE 7 – COMMENT ACHETER POUR UNE OFFICINE ? .............................................................................................. 69
I. Les canaux de distribution .......................................................................................................... 69
A. Les différents canaux de distribution ...................................................................................................... 69
B. Le circuit direct........................................................................................................................................ 71
C. Le circuit indirect ..................................................................................................................................... 71
II. La négociation des prix................................................................................................................ 72
CHAPITRE 8 – LES OUTILS D’AIDE A L’ACHAT EN OFFICINE ............................................................................................... 73
I. Les outils informatiques .............................................................................................................. 73
II. Les solutions humaines ............................................................................................................... 77
PARTIE 4 - ÉTUDE DE TERRAIN ....................................................................................................... 78
CHAPITRE 9 – PRISE DE CONNAISSANCE D’UNE PHARMACIE GRENOBLOISE ......................................................................... 80
I. Analyse de marche ...................................................................................................................... 80
A. Situation géographique ........................................................................................................................... 80
B. Population ............................................................................................................................................... 80
C. Structure économique ............................................................................................................................ 81
II. Analyse financière ....................................................................................................................... 82
A. La démarche d’analyse financière retenue ............................................................................................. 82
B. L’activité et la rentabilité ........................................................................................................................ 84
C. La structure financière et la trésorerie ................................................................................................... 95
D. Synthèse générale ..................................................................................................................... 101
CHAPITRE 10 – DIAGNOSTIC ACHAT ......................................................................................................................... 102
IV. Constats et objectif ................................................................................................................... 102
V. Travaux effectues et résultats ................................................................................................... 104
D. Identification du périmètre d’action ouvert au pharmacien ................................................................ 104
E. Description et détail du scope identifié ................................................................................................ 105
F. Identification des segments stratégiques clés ...................................................................................... 107
G. Analyse approfondie des 6 segments stratégiques clés identifiés ........................................................ 108
H. Rapports et résultats ............................................................................................................................. 111
VI. Conclusion ................................................................................................................................. 114
I. Prise de décision-Recommandation achat ............................................................................................ 114
J. Limite de l’étude ................................................................................................................................... 115
CONCLUSION ............................................................................................................................... 116
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................... 117
SITOGRAPHIE .............................................................................................................................. 119
TABLES DES FIGURES ................................................................................................................... 122
SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES .............................................................................................. 124
TABLES DES ANNEXES .................................................................................................................. 126
133
134
Aniss ABED
RÉSUMÉ :
La thèse présentée, s’intéresse à la fonction achat au sein des pharmacies d’officines. En
effet face à l’une des principales difficultés que peut rencontrer une microentreprise telle
qu’une officine, dans la gestion de sa trésorerie, cette thèse explique comment la mise en
place d’une stratégie achat peut agir comme levier d’action. A l’aide d’une bibliographie
retraçant les caractéristiques d’une société de pharmacie d’officine dans sa structure
financière et administrative, cette étude cherche à connaitre en quoi le management des
achats peut-il être créateur de valeur ? L’étude s’appuie sur analyse de terrain permettant
de mettre en exergues, notamment une segmentation opérationnelle dédiée à la pharmacie
afin d’identifier les mesures d’achats à prendre.
FILIÈRE : OFFICINE
135