EL Bazzim - Les Sources Du Droit Budgétaire - Séance 2
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L’article 40 rappelle d’ailleurs le principe de la solidarité des citoyens dans les
charges résultant des calamités nationales : « tous supportent solidairement et
proportionnellement à leurs moyens, les charges que requiert le développement du
pays, et celles résultant des calamités et des catastrophes naturelles ».
B. Le principe de légalité
Par ailleurs, l’article 75 de la constitution énonce que : » le Parlement vote la loi de
finances ». Toutefois, la limitation des pouvoirs du Parlement, en matière budgétaire,
constitue une réalité remarquable. Cette limitation est prévue par le deuxième
paragraphe de l’article 77 de la constitution : » le gouvernement peut opposer, de
manière motivée, l’irrecevabilité à toute proposition ou amendement formulés par les
membres du Parlement lorsque leur adoption aurait pour conséquence, par rapport à
la loi de finances, soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou
l’aggravation des charges publiques ».
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E. la primauté de la chambre des représentants sur la chambre des conseillers
(bicaméralisme inégalitaire)
Quels que soient les motifs qui ont inspiré ces mesures, le fait qu’elles aient été
imposées par les Constituants, marque l’importance que ceux-ci attachaient à la loi de
finances.
S’agissant du projet de loi des finances, ils ne peuvent être soumis à délibération en
Conseil de gouvernement, qu’après que ses orientations générales aient été acceptées
en Conseil des ministres (art. 49 Cst), ce qui réduit la marge de manœuvre du
gouvernement.
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présentation du projet de loi de Finances, au lieu que le présenter deux fois, devant
chaque chambre comme c’était le cas avec la constitution de 1996.
La LOF contient 70 articles répartis sur 7 titres. Le titre premier porte sur la définition
et le contenu des lois de finances, des principes budgétaires, de la détermination des
ressources et des charges de l’État, du budget général, des services de l’État gérés de
manière autonome, des comptes spéciaux du Trésor et des comptes de l’État.
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La LOF s’inscrit dans un processus de réformes structurelles visant notamment la
consolidation de la bonne gouvernance, le développement du capital humain et le
renforcement des mécanismes de solidarité et de cohésion sociale et spatiale, et un
apport à la réforme budgétaire entamée depuis 2001.
La LOF a substitué la gestion axée sur les moyens par la gestion axée sur les résultats.
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principe, la reconduction du budget, et ce, par opposition à la précédente logique de
moyens.
Cette logique recourt à la loi de finances pour la réalisation des objectifs, déclinées en
objectifs qualitatifs et quantitatifs précis, dont la réalisation doit pouvoir être
appréciée au regard de critères de performance préalablement définis.
Le Parlement est impliqué aussi dans la phase d’exécution, en assurant, tout au long
de l’exécution de la loi de finances, un suivi des crédits qu’il a ainsi accordés, afin de
contrôler leur bonne utilisation et s’assurer de l’efficacité des politiques publiques.
En aval, avec le projet de loi de règlement, doivent être présentés symétriquement des
rapports annuels d’audit de performance, mettant en parallèle les résultats obtenus et
les indicateurs initiaux, pour attester du bon usage des deniers publics et donc de la
performance des gestionnaires
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2. Le renforcement de la transparence des finances publiques
La mise en œuvre de la LOF était progressive sur cinq ans, à partir du 1er janvier
2016, afin de tenir compte de la capacité de gestion de l’administration publique et
d’assurer les conditions nécessaires à la réussite de la réforme.
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Ces réformes successives répondaient à l’exigence de fonder des soubassements
financiers solides sur la base de critères de la transparence, de la simplification, du
contrôle, de la rationalisation et de la moralisation financière, etc. Ce processus est
influencé aussi par l’évolution de la gouvernance financière sur le plan international.
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– Le Décret n° 2-07-1235 du 5 kaada 1429 relatif au contrôle des dépenses de l’État.
(B. O. n° 5684 du 20 novembre 2008).
– Le Décret n° 2-07-995 du 23 chaoual 1429 (23 octobre 2008) relatif aux attributions
et à l’organisation du ministère de l’économie et des finances modifié et complété par
le décret n 2.18.905.
Les applications judiciaires des règles générales des finances publiques constituent
une source importante du droit budgétaire. La jurisprudence financière contribue à
expliquer et à interpréter les règles de la législation financière, comptable, fiscale et
douanière, à pallier le manque de clarté et de confusion qui peuvent les contenir, et à
élucider leurs significations et leurs implications à partir de situations concrètes. Elle
vise, aussi, à combler les lacunes de la législation financière.
Les décisions de la jurisprudence constituent une référence de base pour les juges, un
guide pour le chercheur et un support au législateur, pour apporter les modifications
nécessaires aux textes juridiques. Ces décisions concernent les intérêts publics et
communs de tous les citoyens, car elles tentent de révéler la manière dont les fonds
publics sont gérés, les irrégularités financières et les sanctions prévues contre les
violations des fonds publics.
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Chambre des Conseillers, ou par le cinquième des membres de la Chambre des
Représentants ou par quarante membres de la Chambre des conseillers.
Les juridictions financières (la Cour des comptes et les cours régionales des comptes)
constituent, d’un point de vue théorique, la principale entité juridictionnelle en
matière de finances publiques. Ainsi, l’article 147 de la constitution de 2011 prévoit
que : » la Cour des comptes est chargée d’assurer le contrôle supérieur de l’exécution
des lois de finances ».
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