M Lakhssassi
M Lakhssassi
M Lakhssassi
THESE
présentée par
Morad LAKHSSASSI
Membres du jury
J’aimerais remercier tout d’abord Bernard Guy pour ce sujet qu’il m’a proposé, qui m’a ap-
porté beaucoup de nouvelles connaissances en pétrologie et en géochimie. Je le remercie de m’avoir
accordé sa confiance et de m’avoir soutenu dans mes idées et mes initiatives ainsi que pour tous ses
conseils et encouragements.
Je remercie également mes deux co-encadrants, Jean-Yves Cottin pour son encadrement et pour
les discussions en matière de géologie et géochimie, et Eric Touboul pour les discussions d’ordre
mathématique et numérique. Ce qui m’a permis de progresser dans ce travail.
Je tiens à remercier Jacques Moutte pour sa disponibilité et les nombreuses discussions pré-
cieuses en thermodynamique, en géochimie et en informatique, ce qui a contribué à l’avancement
de mes recherches.
Un grand merci à toutes les autres personnes de l’ENSM-SE qui ont contribué de près ou de
loin à l’avancement de mon travail.
Mes remerciements vont également vers Michel Rabinowicz, Jean de Bremond d’Ars, Ariel Pro-
vost, Marguerite Godard et Emmanuel Leriche qui ont bien voulu examiner ce travail et faire partie
du jury.
Je pense bien sûr à mes parents et mes frères, à mon oncle Khalid, à Samia et à mes amis
qui m’ont encouragé et soutenu pour réussir ce travail de thèse, je pense notamment à Hedi, Adil,
Jérôme et tous mes amis de St-Etienne et d’ailleurs.
3
4
Sommaire
Sommaire 5
Introduction 25
3 Modèle de cristallisation/sédimentation 51
5
SOMMAIRE
Annexes 274
A Dérivation de la fonction flux numérique 𝑔(𝑝, 𝑞) pour les schémas à trois points 275
Glossaire 287
Bibliographie 291
6
7
Table des matières
Sommaire 5
Introduction 25
8
TABLE DES MATIÈRES
3 Modèle de cristallisation/sédimentation 51
3.1 Etablissement d’une équation de conservation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3.2 Etablissement des équations d’évolution des proportions de solide et de liquide 𝑝𝑠 et 𝑝𝑙 54
3.3 Expression de la vitesse du solide 𝑣𝑠 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
3.3.1 Loi de Stokes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
3.3.2 Loi de Richardson et Zaki . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.3.3 Ordres de grandeur de la vitesse de Stokes 𝑈𝑠 : . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.4 Expression de la vitesse du liquide magmatique 𝑣𝑙 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.5 La fonction vitesse de solidification 𝑞𝑠 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.5.1 Quelques exemples de la littérature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.5.2 Profils 𝑞𝑠 (𝑥) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
3.5.3 Ordres de grandeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
9
TABLE DES MATIÈRES
10
TABLE DES MATIÈRES
11
TABLE DES MATIÈRES
Annexes 274
A Dérivation de la fonction flux numérique 𝑔(𝑝, 𝑞) pour les schémas à trois points 275
A.1 Dérivée de 𝑔(𝑝, 𝑞) pour le schéma VFDAm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
A.2 Dérivée de 𝑔(𝑝, 𝑞) pour le schéma LxF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
Glossaire 287
Bibliographie 291
12
13
Liste des figures
1.1 Lac de lave du volcan Erta Ale, Ethiopie. — [Jacques-Marie Bardintzeff - http ://www.lave-
volcans.com]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1.2 Les trois principaux sites géotectoniques favorisant le magmatisme — Des courants de
convection font remonter le manteau plus chaud et partiellement fondu vers la surface de la Terre.
Image à partir de [http ://www.journaldunet.com/science], modifiée. . . . . . . . . . . . . . . . 33
1.4 Suite réactionnelle de Bowen. — Au milieu, les minéraux cristallisant au fur et à mesure de la
baisse de température, 4 principaux assemblages minéralogiques en découlent. A droite, les tempéra-
tures correspondantes, à gauche, les noms des roches ignées correspondant à l’assemblage minéralo-
gique et au mode de mise en place. [http ://svt.ac-dijon.fr/schemassvt/article.php3 ?id article=1368]. 37
1.5 Composition des roches ignées et des assemblages minéralogiques. — De droite à gauche,
assemblages ultramafique, mafique, intermédiaire et felsique et la composition minéralogique cor-
respondante. Par exemple, l’assemblage ultramafique qui correspond à la péridotite est composé
presqu’uniquement d’olivine. [http ://www.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s2/r.ign.html]. . . . . 39
2.1 Représentation d’une chambre magmatique. — Le magma est composé d’un mélange de
liquide et de solide. En bas, la roche ignée formée par solidification et/ou par sédimentation des
cristaux. Sur ce schéma, la chambre magmatique ne respecte pas les échelles de taille par rapport à
celle du volcan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.2 Colonne magmatique modélisant une chambre magmatique fermée. — Trois phéno-
mènes sont pris en compte : solidification, sédimentation et échanges chimiques. Tout au long de
sa descente vers le fond, le cristal en déséquilibre chimique avec le liquide qui l’entoure, réagit avec
celui-ci en s’appauvrissant ou en s’enrichissant en constituants chimiques (Fe et Mg par exemple). . 45
3.2 Représentation du VER dans le cas de notre colonne verticale. — Le VER est une maille
de longueur Δ𝑥 assez petite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
14
LISTE DES FIGURES
3.4 Prédiction des vitesses de Stokes dans les chambres magmatiques, variations avec
l’acidité du magma (caractérisée par sa viscosité cinématique). La partie hachurée
correspond à la gamme des vitesses de Stokes pour des cristaux sphériques, limitée
du côté inférieur par les vitesses prédites pour des cristaux de 1 mm de diamètre et
dont la densité est supérieure à celle du magma de 0.05 g/cm3 (approprié aux petits
cristaux de plagioclase) et limitée du côté supérieur par les vitesses prédites pour des
cristaux de 5 mm de diamètre et dont la densité est supérieure à celle du magma de
0.6 g/cm3 (approprié aux grands cristaux d’olivine)— figure d’après Martin and Nokes
[1989], modifiée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.5 Quelques profils types pour la vitesse de solidification adimensionnée 𝑞𝑠∗ (𝑥∗ ) (𝑥∗ =
𝑥/𝐿). — (a) Production de solide décroissante avec la profondeur de la chambre magmatique. (b)
Croissante avec la profondeur. (c) Production de solide sur toute la profondeur, moyenne au fond,
faible au milieu, importante au sommet. (d) Importante au sommet et au fond, faible au milieu. (e)
Moyenne au sommet, faible au milieu, importante au fond. (f) Importante au sommet, moyenne au
. . . . . . . 63
milieu, faible au fond. (g) Importante au fond, moyenne au milieu, faible au sommet.
3.6 Schéma pour bilan thermique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
4.1 Quelques profils pour la surface réactive adimensionnée 𝑆𝑟∗ et le rapport 𝑆𝑟 /𝑆𝑔 pour
différentes valeurs de 𝛼. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
4.2 Représentation de l’échange d’un élément Mg par diffusion dans un cristal sphérique
de rayon 𝑎. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
5.1 Diagramme binaire (X,T) à pression P donnée. — Pour 𝑇 > 𝑇𝐹𝑓 𝑢𝑠 𝑜 , seule la phase liquide
𝑓 𝑢𝑠
peut exister et pour 𝑇 < 𝑇𝐹 𝑎 , seule la phase solide existera. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
5.2 Tracé des différentes fractions molaires dans le liquide en fonction de la fraction
molaire 𝑋𝐹𝑠 𝑜 sur l’intervalle [0.42, 1] pour T=1500 ∘ C et P=1 kbar. — [0.42, 1] représente
l’intervalle de 𝑋𝐹𝑠 𝑜 qui permet de vérifier la condition (5.10) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
5.3 Tracé de la courbe isotherme 𝑐𝑙𝐹 𝑜 = 𝑔(𝑐𝑠𝐹 𝑜 ) pour 𝑋𝐹𝑠 𝑜 variant sur l’intervalle de
validité [0.42, 1] pour T=1500 ∘ C et P=1 kbar. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
5.4 Tracé de la courbe isotherme 𝑍 = ℎ(𝑌 ) pour 𝑋𝐹𝑠 𝑜 variant sur l’intervalle [0.42, 1]
pour T=1500 ∘ C et P=1 kbar. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
5.5 Profils tirés de la littérature pour la fonction isotherme 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 ). — (a) Korzhinskii
[1970], (b) Fonteilles [1978]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
5.6 Quelques profils types pour la fonction isotherme 𝑐𝑙 −𝑔(𝑐𝑠 ) (après adimensionnement).
— (a) Isotherme convexe, (b) Linéaire, (c) Concave ; (d),(e) et (f) : Isothermes avec changement de
concavité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
6.1 Organigramme simplifié des étapes de calcul pour la résolution des systèmes (6.16)
et (6.17). — Remarque : le calcul de 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡 + Δ𝑡) ne nécessite pas la connaissance de 𝑐𝑠 (𝑥, 𝑡) ou
de 𝑐𝑙 (𝑥, 𝑡) alors que le calcul de 𝑐𝑠 (𝑥, 𝑡 + Δ𝑡) et 𝑐𝑙 (𝑥, 𝑡 + Δ𝑡) nécessite la connaissance de 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡) et
𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡 + Δ𝑡). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
7.1 Représentation du maillage par volumes finis. — (a) Colonne magmatique discrétisée, (b)
Représentation horizontale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
7.2 Représentation du volume de contrôle 𝑉𝑐 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
7.3 Méthode du point fixe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
7.4 La méthode de Newton. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
15
LISTE DES FIGURES
8.1 Evolution au cours du temps de la proportion de solide dans le cas d’un flux nul,
et d’une vitesse de solidification linéaire décroissante. — 𝑝𝑠 (𝑥, 0) = 0, 𝐴 = 0.1, 𝑞𝑠 (𝑥) =
1 − 0.9𝑥, Δ𝑡 = 0.1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
8.2 Evolution au cours du temps de la proportion de solide dans le cas d’un flux nul, et
d’une vitesse de solidification convexe. — 𝑝𝑠 (𝑥, 0) = 0, 𝐴 = 0.1, 𝑞𝑠 (𝑥) = 𝑎(𝑥 − 0.5)4 + 𝑏,
Δ𝑡 = 0.1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
′
8.3 Courbes du flux 𝑓 (𝑝𝑠 ) et de la dérivée du flux 𝑓 (𝑝𝑠 ). — Inversement du sens de variation
à 𝑝𝑠 = 0.17 et changement de concavité à 𝑝𝑠 = 0.33. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
8.4 (a) Simulation de l’évolution de 𝑝𝑠 au cours du temps avec le schéma VFDAm pour
𝑝𝑠 0 < 0.17. — 𝑡𝑚𝑎𝑥 = 1.6, 𝑝𝑠 0 = 0.1, 𝐴 = 0, Δ𝑡 = 0.001. (b) Simulation de l’évolution de 𝑝𝑠
au cours du temps avec le schéma VFDAm pour 𝑝𝑠 0 > 0.17. — Apparition d’oscillations
- 𝑝𝑠 0 = 0.25, 𝐴 = 0, Δ𝑡 = 0.001. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
′
8.5 Condition initiale discontinue, 𝑝𝑠 0 < 0.17. — La fonction 𝑓 (𝑝𝑠 ) représente la vitesse du
flux du solide. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
8.6 (a) Représentation des droites caractéristiques avant correction des pentes. (b) Com-
paraison entre l’évolution de 𝑝𝑠 prévue par les droites caractéristiques et le résultat
de simulation par le schéma LxF1. — 𝑝𝑠 est constante le long des droites caractéristiques. . 131
8.7 Principe de correction des pentes des caractéristiques lorsqu’elles se croisent (choc).
— la vitesse de Rankine-Hugoniot, 𝑣𝑅𝐻 , est donnée par la relation (8.13). . . . . . . . . . . . . 132
8.8 (a) Représentation des courbes caractéristiques après correction des pentes. (b) Com-
paraison entre l’évolution de 𝑝𝑠 prévue par les droites caractéristiques et le résultat
de simulation par le schéma LxF1. — Propagation du choc. . . . . . . . . . . . . . . . . 133
8.9 (a) Courbes caractéristiques après correction des pentes représentées jusqu’au temps
𝑡 = 1.4. (b) Comparaison entre l’évolution de 𝑝𝑠 prévue par les droites caractéris-
tiques et le résultat de simulation par le schéma LxF1 dans le cas de la sédimentation
seule (pas de solidification : 𝐴 = 0). — Deux fronts se créent : l’un se déplaçant vers le fond
de la colonne magmatique fermée, l’autre vers le sommet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
′
8.10 Condition initiale croissante, 𝑝𝑠 0 dépassant 0.17. — Représentation des valeurs 𝑓 (𝑝𝑠 0 ) le
long de la courbe 𝑝𝑠 0 (𝑥). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
8.11 (a) Droites caractéristiques avant correction des pentes. (b) Comparaison entre l’évo-
lution de 𝑝𝑠 prévue par les droites caractéristiques et le résultat de simulation par le
schéma LxF1. — Apparition de chocs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
8.12 (a) Courbes caractéristiques après correction des pentes. (b) Comparaison entre l’évo-
lution de 𝑝𝑠 prévue par les droites caractéristiques et le résultat de simulation par le
schéma LxF1. — Propagation d’un choc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
8.13 Condition initiale décroissante, 𝑝𝑠 0 < 0.33. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
8.14 (a) Courbes caractéristiques. (b) Comparaison entre l’évolution de 𝑝𝑠 prévue par les
droites caractéristiques et le résultat de simulation par le schéma LxF1. — Phénomène
de détente. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
8.15 Condition initiale croissante, 𝑝𝑠 0 dépassant 0.33. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
8.16 (a) Courbes caractéristiques après correction des pentes. (b) Comparaison entre l’évo-
lution de 𝑝𝑠 prévue par les droites caractéristiques et le résultat de simulation par le
schéma LxF1. — Formation d’un choc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
8.17 Condition initiale décroissante, 𝑝𝑠 0 dépassant 0.33. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
8.18 (a) Courbes caractéristiques. (b) Comparaison entre l’évolution de 𝑝𝑠 prévue par les
droites caractéristiques et le résultat de simulation par le schéma LxF1. — Présence
d’une zone de compression et d’une zone de détente. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
16
LISTE DES FIGURES
8.19 (a) Courbes caractéristiques après correction des pentes. — Changement de la direction
du choc à 𝑡 = 1.25 et à 𝑥 = 0.33. (b) Résultat obtenu par la simulation numérique utilisant
le schéma LxF1. — Changement de la direction du choc à 𝑡 ≈ 2 et à 𝑥 ≈ 0.45. . . . . . . . . . 146
8.20 Résultats de simulation avant modification des termes de flux au niveau du front de
sédimentation pour deux exemples de condition initiale 𝑝𝑠 0 . — La dernière maille où se
trouve le front de sédimentation ne se remplit pas de solide (𝑝𝑠 (1) n’atteint pas la valeur 1). . . . . 148
8.21 Représentation du front de sédimentation. — Le front de sédimentation d’abscisse 𝑥𝑓 ,
sépare la maille en deux parties : une partie inférieure sédimentée pour laquelle 𝑝𝑠 = 1 et une partie
supérieure ”mobile” pour laquelle 𝑝𝑠 < 1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
8.22 Résultats de simulation après modification des termes de flux. — Les mailles du fond
se remplissent normalement par le solide et le front de sédimentation remonte. . . . . . . . . . . 150
8.23 Exemple de présence de mailles remplies de solide (𝑝𝑠 = 1) au milieu de mailles où
existe encore du liquide (𝑝𝑠 < 1). — La courbe en tirets pointillés représente un cas, au
voisinage de 𝑥 = 0.2, où les flux entrant et sortant des mailles où 𝑝𝑠 = 1 doivent être annulés. . . . 151
8.24 Illustration des différents cas où les flux entrant ou sortant sont annulés. . . . . . . . 152
10.1 Conditions initiales et fonctions sources 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) et 𝑞𝑠 (𝑥). — Flux nuls, 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 ∕= 0. 167
10.2 Représentation des résultats de simulation comparés aux résultats théoriques pour
les concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 (a) à 𝑡 = 0.54 et (b) à 𝑡 = 1.2. — Flux nuls, 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 1. . 169
10.3 (a) Concentrations à l’état final 𝑡 = 10.84, (b) évolution de 𝑐𝑠 au cours du temps. —
Flux nuls, 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
10.4 Concentrations à l’état final 𝑡 = 1.09. — Flux nuls, 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 10, Δ𝑡 = 10−4 . . . . . . . 170
10.5 Conditions initiales et fonction 𝑞𝑠 (𝑥). — Flux nuls, 𝐴 ∕= 0, 𝐷𝑎 = 0. . . . . . . . . . . . . 171
10.6 Représentation des résultats de simulation comparés aux résultats théoriques pour
les concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 (a) à 𝑡 = 0.5 et (b) à 𝑡 = 1.5. — Flux nuls, 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 0. . . 171
10.7 Conditions initiales et fonction 𝑞𝑠 (𝑥). — Flux nuls, 𝐴 ∕= 0, 𝐷𝑎 = 0. . . . . . . . . . . . . 172
10.8 Représentation des résultats de simulation comparés aux résultats théoriques pour
les concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 (a) à 𝑡 = 0.4 et (b) à 𝑡 = 1. — Flux nuls, 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 0. . . . 173
10.9 (a) Concentrations à l’état final 𝑡 = 7.02, (b) évolution de 𝑐𝑠 au cours du temps. —
Flux nuls, 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 0. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
10.10Concentrations à l’état final 𝑡 = 0.701. — Flux nuls, 𝐴 = 10, 𝐷𝑎 = 0, Δ𝑡 = 10−5 . . . . . . 174
10.11Conditions initiales et fonctions sources 𝑔 et 𝑞𝑠 . — Flux nuls, 𝐴 ∕= 0, 𝐷𝑎 ∕= 0. . . . . . . 175
10.12Représentation des résultats de simulation comparés aux résultats théoriques pour
les concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 à 𝑡 = 0.5 et 𝑡 = 1.5. — Flux nuls, 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 0. . . . . . . . 176
10.13Représentation des résultats de simulation avec les résultats théoriques pour les
concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 à 𝑡 = 0.5 et 𝑡 = 1.5. — Flux nuls, 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 0. . . . . . . . . . 176
10.14Conditions initiales. — Flux non nuls, 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 0. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
10.15Résultats de simulation pour 𝑝𝑠 , 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 (a) à 𝑡 = 2 et (b) à l’état final 𝑡 = 4.32. —
Flux non nuls, 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 0. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
10.16Conditions initiales et fonctions 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) — Flux non nuls, 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 ∕= 0. . . . . . . . 179
10.17Résultats de simulation pour 𝑝𝑠 , 𝑐𝑠 , et 𝑐𝑙 (a) à 𝑡 = 2 et (b) à 𝑡 = 3.5. — 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 0.1. 180
10.18Résultats de simulation à l’état final 𝑡 = 4.54. — 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 0.1. . . . . . . . . . . . . 180
10.19Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 0.2 et (b) à 𝑡 = 3. — 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 1. . . . . . . . . . 181
10.20Résultats de simulation à l’état final 𝑡 = 4.58. — 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 1. . . . . . . . . . . . . . 182
10.21Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 0.02 et (b) à 𝑡 = 0.3. — 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 10. . . . . . . . 182
10.22Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 2.5 et (b) à l’état final 𝑡 = 4.58. — 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 10. . 183
10.23Conditions initiales et fonction 𝑞𝑠 (𝑥). — Flux nuls, 𝐴 ∕= 0, 𝐷𝑎 = 0. . . . . . . . . . . . . 184
10.24Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 1.5 et (b) à 𝑡 = 3. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 0. . . . . . . . . 185
17
LISTE DES FIGURES
11.1 Conditions initiales considérées tout le long du chapitre 11. — La chambre magma-
tique est initialement entièrement liquide. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
11.2 Conditions initiales et fonctions sources 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) et 𝑞𝑠 (𝑥). — 𝐴 ∕= 0, 𝐷𝑎 ∕= 0. . . . . . 197
11.3 Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 0.02 et (b) à 𝑡 = 20. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 0.01. . . . . . 198
11.4 Résultats de simulation à l’état final 𝑡 = 518.24. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 0.01. . . . . . . . . 198
11.5 Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 2 et (b) à 𝑡 = 50. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 1. . . . . . . . . 200
11.6 Résultats (a) à 𝑡 = 100 et (b) à l’état final 𝑡 = 518.24. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 1. . . . . . . 200
11.7 Résultats (a) à 𝑡 = 20 et (b) à 𝑡 = 20. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 100. . . . . . . . . . . . . . . . 201
11.8 Résultats (a) 𝑡 = 100 et (b) à 𝑡 = 250. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 100. . . . . . . . . . . . . . . 201
11.9 Résultats de simulation à l’état final 𝑡 = 518.24. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 100. . . . . . . . . . 202
11.10Résultats de simulation à l’état final 𝑡 = 518.234. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 1000, Δ𝑡 = 10−4 . . . 202
11.11Effet de la forme de l’isotherme. (a) Représentation de la courbe isotherme, (b)
résultat sur 𝑐𝑠 à l’état final 𝑡 = 518.24. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 100. . . . . . . . . . . . . . . 203
11.12Résultats de la simulation (a) à 𝑡 = 3.7 et (b) à 𝑡 = 13. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 0.01. . . . . . 204
11.13Résultats à l’état final 𝑡 = 16.76. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 0.01. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
11.14Résultats (a) à 𝑡 = 6.5 et (b) à 𝑡 = 13.8. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 100. . . . . . . . . . . . . . . 205
11.15Résultats à l’état final 𝑡 = 16.76. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 100. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206
11.16Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 0.02 et (b) à 𝑡 = 0.9. — 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 0.01. . . . . . . 207
11.17Résultats à l’état final 𝑡 = 1.24. — 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 0.01. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207
11.18Résultats (a) à 𝑡 = 0.5 et (b) à 𝑡 = 0.94. — 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 100. . . . . . . . . . . . . . . . 208
11.19Résultats à l’état final 𝑡 = 1.24. — 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 100. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208
11.20Résultats (a) à 𝑡 = 0.09 et (b) à l’état final 𝑡 = 0.108. — 𝐴 = 10, 𝐷𝑎 = 0.01, Δ𝑡 = 10−4 . . 209
11.21Résultats (a) à 𝑡 = 0.09 et (b) à l’état final 𝑡 = 0.108. — 𝐴 = 10, 𝐷𝑎 = 100, Δ𝑡 = 10−4 . . 209
11.22Isotherme choisie pour toute la section 11.2. — 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 . . . . . . . . . . . . . . 211
11.23Représentation de la vitesse de solidification linéaire décroissante. . . . . . . . . . . . 212
11.24Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 150 et (b) à l’état final 𝑡 = 577. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 0.01. 213
11.25Résultats à l’état final 𝑡 = 577 pour (a) 𝐷𝑎 = 1 et (b) 𝐷𝑎 = 100. — 𝐴 = 0.01. . . . . . 213
11.26Histogrammes (a) à 𝐷𝑎 = 0.01, (b) à 𝐷𝑎 = 1 et (c) à 𝐷𝑎 = 100. — 𝐴 = 0.01. . . . . . 213
11.27Résultats (a) à 𝑡 = 15 et (b) à l’état final 𝑡 = 57.24. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 0.01. . . . . . . . 214
11.28Résultats à l’état final 𝑡 = 57.24 pour (a) 𝐷𝑎 = 1 et (b) 𝐷𝑎 = 100. — 𝐴 = 0.1. . . . . 214
11.29Histogrammes (a) à 𝐷𝑎 = 0.01, (b) à 𝐷𝑎 = 1 et (c) à 𝐷𝑎 = 100. — 𝐴 = 0.1. . . . . . . 215
11.30Résultats (a) à 𝑡 = 1 et (b) à 𝑡 = 2. — 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 0.01. . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
11.31Résultats à l’état final 𝑡 = 3.88. — 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 0.01. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
11.32Résultats à l’état final 𝑡 = 57.24 pour (a) 𝐷𝑎 = 1 et (b) 𝐷𝑎 = 100. — 𝐴 = 1. . . . . . 216
11.33Histogrammes (a) à 𝐷𝑎 = 0.01, (b) à 𝐷𝑎 = 1 et (c) à 𝐷𝑎 = 100. — 𝐴 = 1. . . . . . . 216
11.34Résultats (a) à 𝑡 = 0.2 et (b) à l’état final 𝑡 = 0.68. — 𝐴 = 10, 𝐷𝑎 = 0.01. . . . . . . . . 217
11.35Résultats à l’état final 𝑡 = 0.68 pour (a) 𝐷𝑎 = 1 et (b) 𝐷𝑎 = 100. — 𝐴 = 10. . . . . . 217
11.36Histogrammes (a) à 𝐷𝑎 = 0.01, (b) à 𝐷𝑎 = 1 et (c) à 𝐷𝑎 = 100. — 𝐴 = 10. . . . . . . 218
18
LISTE DES FIGURES
19
LISTE DES FIGURES
B.1 (a) Concentrations finales pour l’isotherme avec inflexion décalée vers le bas et 𝑐0𝑙 =
0.8, (b) Concentrations finales pour l’isotherme avec inflexion centrée. — 𝐴 = 0.1 et
𝐷𝑎 prenant les valeurs 100, 10 et 1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278
B.2 (a) Concentrations finales pour l’isotherme avec inflexion décalée vers le bas et 𝑐0𝑙 =
0.8, (b) Concentrations finales pour l’isotherme avec inflexion centrée. — 𝐴 = 0.1 et
𝐷𝑎 prenant les valeurs 100, 10 et 1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278
B.3 (a) Evolution de la proportion de solide 𝑝𝑠 , (b) Courbes de concentrations à un
instant donné. — Résultats pour le schéma de Lax-Friedrichs avec 𝑐 = 1 ; 𝐴 = 0 et 𝐷𝑎 = 0. . . . 279
20
LISTE DES FIGURES
21
22
Liste des tableaux
6.1 Ordres de grandeurs des paramètres physiques utiles pour la résolution du problème.
— Les valeurs typiques de 𝜌𝑠 et 𝜌𝑙 ont été prises pour la forstérite (Mg2 SiO4 ) à T=1300 ∘ C et
P=1 kbar. La valeur typique du rayon d’un cristal sphérique est la valeur moyenne donnée par
Schwindinger [1999] pour un cristal d’olivine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
6.2 Tableau récapitulatif des modèles mathématiques à résoudre, les méthodes choisies
pour la résolution numérique, les méthodes de validation des résultats obtenus et les
conclusions retenues. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
23
LISTE DES TABLEAUX
24
Introduction
La connaissance de l’évolution chimique des magmas représente une des préoccupations ma-
jeures en géochimie et en pétrologie. Les développements de la pétrologie expérimentale et de la
modélisation numérique ont permis de faire avancer la compréhension des divers phénomènes qui
interviennent dans l’histoire des magmas et dans la mise en place des roches qui en dérivent. Ces
travaux ont aussi permis de faire avancer certaines questions en dehors de la géologie, en particulier
dans les domaines de l’industrie du verre et de la métallurgie.
Plusieurs modèles ont été présentés par les géochimistes pour expliquer l’origine et la composi-
tion des laves émises par les volcans, en se basant sur les observations de terrain, sur les associations
minéralogiques et sur les résultats d’analyses chimiques faites sur les éléments majeurs, les éléments
en traces ainsi que sur les isotopes. Les modèles les plus rencontrés dans la littérature sont les mo-
dèles de fusion partielle et de cristallisation fractionnée, cette dernière pouvant être combinée parfois
à des phénomènes de contamination. Le modèle le plus retenu est celui de la différentiation mag-
matique par cristallisation fractionnée.
– la non prise en compte de partages chimiques non linéaires entre le solide et le liquide (les
coefficients de partage constants étant adaptés aux éléments en trace et non aux éléments
majeurs).
– la non prise en compte du déplacement relatif à tout instant entre les solides et les liquides et
des échanges chimiques possibles au cours de ce déplacement : il n’y a pas de variable d’espace.
Les sauts (ou discontinuités) de composition chimique observés dans les roches volcaniques is-
sues d’une même province font aussi l’objet de beaucoup d’études. En particulier le phénomène de
”Daly gap” (Daly [1910] ; Daly [1925]), nom donné au saut de composition chimique entre les roches
mafiques (basalte) et roches felsiques (trachyte, rhyolite, phonolite), correspondant à l’absence ou
la rareté des roches de composition intermédiaire (andésites), aussi bien dans les séries océaniques
que dans les séries continentales.
25
Introduction
Certains auteurs expliquent ces sauts compositionnels par l’intervention de phénomènes géologiques
différents qui se succèdent dans le temps. Par exemple, lorsqu’une chambre magmatique passe d’un
système fermé à un système ouvert, des laves d’une composition bien déterminée sont éjectées en
surface. La composition de ces laves, originaires d’une chambre magmatique différenciée par cris-
tallisation fractionnée, est elle expliquée par les différentes étapes de recharge et vidange de cette
chambre, en privilégiant la remontée des magmas les plus légers, les plus riches en volatils et les
moins visqueux vers la surface de la terre (voir par exemple Geist et al. [1995] ; Thompson et al.
[2001]). Il existe aussi d’autres explications pour ces sauts de composition (par exemple Peccerillo
et al. [2003] ; Bonnefoi et al. [1995] ; Baker [1968] ; Chayes [1977] ; Marsh [2002]).
Les diverses explications ainsi proposées, bien qu’elles s’accordent de façon satisfaisante aux don-
nées naturelles, nous éloignent le plus souvent des phénomènes élémentaires de fusion/solidification,
déplacement relatif et équilibrage chimique entre solide et liquide et font intervenir divers phéno-
mènes additionnels.
Dans mon étude, je distingue trois grandes classes de processus intervenant de façon simultanée :
– les processus de migration relative entre le solide et le liquide notamment en relation avec les
différences de densité entre solide et liquide.
Chacune de ces classes mérite à elle seule des développements poussés compte tenu des différents
domaines pouvant être abordés tels que la géochimie, la thermodynamique, les théories de la cris-
tallisation et la mécanique des fluides (voir par exemple Brandeis and Jaupart [1986] ; Brandeis and
Jaupart [1987] ; Simakin et al. [1997] ; Schwindinger [1999] ; Spiegelman [2000] ; Hoı̈nk et al. [2005]).
Vu la multitude et la complexité des phénomènes qui interviennent, le couplage entre les différents
problèmes et leur dépendance par rapport aux échelles de temps et d’espace, le recours à la modé-
lisation s’impose.
Des modèles mathématiques couplés existent, surtout en ce qui concerne les phénomènes de percolation-
réaction appliqués aux éléments en traces (Baker and Spiegelman [1995] ; Hauri [1997] ; Korenaga
and Kelemen [1998] ; Godard et al. [1995]), il en existe cependant beaucoup moins qui concernent
les éléments majeurs (Boudreau [2003] ; Kuritani [2004]). Toutefois, ces modèles ne traitent que des
aspects partiels des trois classes de processus citées plus haut, et ne peuvent en général pas prendre
en compte tous les phénomènes, tant la variété de ces derniers est grande.
Dans le présent travail, je propose un modèle mathématique couplant ensemble les trois pro-
cessus cités plus haut. Je m’intéresse à l’évolution d’une chambre magmatique fermée modélisée
sous la forme d’une colonne verticale contenant initialement un magma (avec ou sans solides), en
particulier, je veux suivre les variations des concentrations des éléments majeurs, toujours dosés
sous forme d’oxydes (SiO2 , Al2 O3 , Fe2 O3 , MnO, MgO, CaO, Na2 O, K2 O...).
La présence du magma chaud à l’intérieur de la chambre produit un gradient de température entre
son centre et ses parois rocheuses plus froides, ce qui provoque la solidification du magma sous
forme de cristaux qui, par contraste de densité avec les liquides, sédimentent vers le fond de la
chambre. Au cours de ce mouvement, les solides rencontrent des liquides généralement en déséqui-
libre chimique avec eux, des échanges chimiques se produisent alors entre les deux phases solide et
liquide. Trois phénomènes doivent donc être pris en compte et modélisés :
26
Introduction
– la solidification : le long de la colonne verticale, je considérerai que l’on peut définir une loi
de solidification 𝑞𝑠 comme une fonction de la profondeur au sein de la chambre modèle et
éventuellement du temps.
– l’équilibrage chimique : je considérerai une loi cinétique régie par l’écart à l’équilibre entre le
solide et le liquide. Cette loi sera considérée connue sous forme analytique sans forcément être
linéaire, contrairement à la loi de partage pour les éléments en traces, ce qui présente nous le
verrons, un point important.
Dans sa première version, mon modèle prend en compte une seule variable d’espace (la verti-
cale), de plus les phénomènes de convection sont totalement négligés, seuls les mouvements verticaux
de sédimentation des solides et de remontée des liquides sont ici considérés. Du point de vue des
constituants chimiques, je m’intéresse à un système binaire, c’est-à-dire contenant deux constituants
chimiques (un seul constituant indépendant). Outre les différentes simplifications, le modèle que je
propose permet d’avoir une vue d’ensemble féconde, en particulier, les trois phénomènes considé-
rés donneront lieu, après adimensionnement, à deux paramètres indépendants qui me permettront
de distinguer les grands types d’évolution des concentrations. Nous verrons que les concentrations
dépendront également fortement de l’expression de la loi cinétique d’échange entre le solide et le
liquide.
L’objectif de cette thèse est d’écrire les équations mathématiques qui modélisent les phé-
nomènes couplés de solidification/transport/réaction dans les réservoirs ou chambres magmatiques
fermées, puis d’implémenter ce modèle afin de simuler numériquement les variations des concen-
trations. Les spécificités de mon modèle sont : de considérer le système comme fermé où les deux
phases liquide et solide peuvent être en mouvement et leurs proportions peuvent varier au cours
du temps par solidification du magma, de s’intéresser à l’évolution des éléments majeurs, et de
prendre en compte un équilibrage chimique exprimé par un écart à l’équilibre ; la concentration
du liquide à l’équilibre avec le solide est une fonction non linéaire de la concentration de celui-ci :
𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ).
Je tenterai grâce à ce modèle, et sous des hypothèses physiques simples, d’expliquer les distribu-
tions de compositions chimiques dans une chambre magmatique, et montrer que les produits de la
cristallisation peuvent présenter une distribution des concentrations non homogène, à partir d’une
situation initiale d’un liquide homogène.
N’étant pas issu d’une formation de géologue, j’ai effectué un grand travail de découverte et
de familiarisation avec les domaines géochimique et pétrologique. Dans la première partie de ce
manuscrit, un résumé de l’étude bibliographique sera présentée, en particulier une description des
processus naturels liés à la formation des roches magmatiques se déroulant dans les différentes
27
Introduction
couches de la terre, notamment dans le manteau et la croûte terrestre. Je définis ensuite le cadre
géologique retenu pour mon étude et les différentes hypothèses et simplifications prises pour le
modèle choisi.
Dans la deuxième partie, le modèle physique ainsi que les équations mathématiques seront
présentés et discutés, en l’occurrence les équations aux dérivées partielles (EDPs) qui modélisent
les phénomènes de solidification/transport/réaction dans une chambre magmatique fermée. Pour
ce faire, je distinguerai deux sous-modèles, celui de solidification/sédimentation et celui de trans-
port/réaction. Pour compléter ce dernier, je rechercherai une fonction de partage à l’équilibre entre
solide et liquide à l’équilibre thermodynamique, me basant sur des raisonnements thermochimiques
et sur des modèles de solutions idéales dans le solide et dans le liquide pour l’exemple de l’olivine. La
fonction de partage 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) est appelée ”isotherme magmatique” par analogie avec les solutions
aqueuses pour des problème d’hydrogéochimie.
Ceci étant fait, je couple les deux sous-modèles et j’adimensionne les équations obtenues.
Ensuite, dans la partie III, j’expose les méthodes numériques de discrétisation des EDPs éta-
blies dans la partie II, en particulier les différents schémas de type volumes finis que j’ai testés
et comparés. J’expose également les travaux effectués pour la validation des modèles établis, soit
par des méthodes analytiques tels que la méthode des caractéristiques, souvent utilisée pour les
problèmes d’EDPs hyperboliques, soit par des calculs simples de conservation, par comparaison à
d’autres programmes simplifiés pour certains cas particuliers, ou par comparaison à des considéra-
tions purement qualitatives.
En dernière partie (IV), j’expose les différents résultats de simulation sous la forme d’expériences
numériques (chapitre 11), en faisant varier les différents paramètres de mon problème, à savoir les
conditions initiales (proportion de solide et concentrations dans le liquide et dans le solide : 𝑐𝑙 et
𝑐𝑠 ), les deux constantes d’adimensionnement exprimant le rapport de force entre les vitesses des
trois phénomènes de solidification, de sédimentation et de réaction chimique, les fonctions sources
qui sont la vitesse de solidification 𝑞𝑠 (𝑥) et la fonction isotherme 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ). Je montrerai que les
résultats dépendent de façon importante des conditions initiales, des deux nombres adimensionnels
et de la forme de la courbe isotherme.
En conclusion, je dégage les grands apports de ce nouveau modèle avant de présenter quelques
pistes d’application à des systèmes géologiques, en particulier pour tenter de comprendre les bimo-
dalités observées à grande échelle, dans les séries continentales ou océaniques, ou les discontinuités
de compositions diverses observées dans les chambres plus petites. Je discuterai enfin des limitations
de mon modèle et suggérerai des perspectives de son amélioration afin de fournir un outil numérique
supplémentaire susceptible de servir de germe à des développements plus complets, permettant de
s’approcher le plus possible de la réalité complexe des processus naturels en milieu magmatique.
28
Première partie
29
30
Chapitre 1
Ce travail est orienté vers une modélisation des circulations de magmas de la croûte terrestre
ou du manteau dans les chambres ou conduits magmatiques, conduisant à la formation des roches
dites magmatiques.
Ce premier chapitre présente les différents phénomènes à l’origine de la formation de ces roches, en
partant du magma primaire se formant par fusion partielle du manteau, son ascension et accumu-
lation sous forme de réservoirs appelés chambres magmatiques, jusqu’à la formation, à partir de ce
magma accumulé et sous l’effet des gradients de pression et de température, de roches magmatiques
par cristallisation fractionnée. Nous allons voir que ces roches, issues d’un magma de composition
uniforme, ont des natures et compositions variées selon les conditions spatio-temporelles dans les-
quelles elles se sont formées.
Figure 1.1 – Lac de lave du volcan Erta Ale, Ethiopie. — [Jacques-Marie Bardintzeff - http ://www.lave-
volcans.com].
31
CHAPITRE 1. DE LA CHAMBRE MAGMATIQUE AUX ROCHES
MAGMATIQUES
Sur la figure1.1, nous pouvons observer un lac de lave formé sur le volcan Erta (Ethiopie). Les
magmas issus des chambres magmatiques arrivent en surface et donnent lieu, après leur refroidisse-
ment, à des roches magmatiques dites volcaniques. Nous voyons plus en détail la classification des
roches magmatiques dans la suite de ce chapitre.
1.1.1 Origine
Les roches magmatiques (ou ignées) résultent de la cristallisation plus ou moins rapide de mag-
mas. On appelle magma un bain silicaté de haute température constitué d’un mélange de roche en
fusion contenant des cristaux, des liquides et des gaz. Ces magmas proviennent de réservoirs plus ou
moins profonds (de 2 à 70 km de profondeur) et leur température varie entre 650 et 1200 ∘ C (Dars
[1992]). Au cours de leur refroidissement et de leur décompression, ces magmas peuvent subir une
différenciation. Une présentation des réservoirs magmatiques et des phénomènes de différenciation
sera abordée dans les sections 1.2 et 1.3.
Formant l’essentiel des croûtes continentales et océaniques, les roches magmatiques sont endo-
gènes, c’est-à-dire qu’elles sont formées au moins en partie à l’intérieur du globe, à des températures
et pressions supérieures à celles régnant en surface. Trois principaux sites géotectoniques favorisent
le magmatisme (fusion d’une roche mère, cristallisation du liquide et déplacement des magmas
dans la lithosphère) : les dorsales océaniques, les zones de subduction, qui sont des marges actives
entre continents et océans, et les points chauds caractérisant aussi bien le contexte océanique que
continental (cf. figure 1.2).
Les roches magmatiques représentent l’une des trois grandes catégories de roches. Les deux
autres catégories sont les roches sédimentaires et les roches métamorphiques : contrairement aux
roches magmatiques, celles-ci résultent de la dégradation, de l’altération ou de la précipitation de
solutions aqueuses saturées pour les roches sédimentaires et de transformations à l’état solide de
roches préexistantes sous l’action de la modification des paramètres physico-chimiques pour les
roches métamorphiques (Dars [1992]).
1.1.2 Classification
Les roches magmatiques sont représentées fondamentalement par les granites d’une part (roches
intrusives issues de magmas différenciés riches en silice et caractéristiques d’un environnement
lithosphérique préférentiellement continental), les basaltes de l’autre (roches extrusives issues de
magmas primaires et caractéristiques du manteau), auxquelles s’ajoutent des roches très variées
mais moins fréquentes.
32
1.1. LES ROCHES MAGMATIQUES
Figure 1.2 – Les trois principaux sites géotectoniques favorisant le magmatisme — Des courants de
convection font remonter le manteau plus chaud et partiellement fondu vers la surface de la Terre. Image à partir de
[http ://www.journaldunet.com/science], modifiée.
La classification des roches magmatiques peut se faire suivant trois critères (Dars [1992] ; Jo-
berton [1996]) :
– Roches plutoniques (ou intrusives) : elles se forment à partir de magmas refroidissant len-
tement et cristallisant en profondeur (2 à 50 km), elles ont de ce fait une structure grenue
ou microgrenue. Les plus abondantes des roches plutoniques appartiennent à la famille des
granites.
– Roches subvolcaniques : la cristallisation a lieu à faible profondeur dans des dykes ou des
sills, véritables conduits de magmas reliant les chambres magmatiques à la surface.
– Roches volcaniques (ou extrusives) : proviennent d’éruptions en surface, les magmas arri-
vés en surface refroidissent très rapidement et donnent des roches de structure microlitique
voire vitreuse telles que les basaltes.
33
CHAPITRE 1. DE LA CHAMBRE MAGMATIQUE AUX ROCHES
MAGMATIQUES
Une roche est considérée comme acide ou basique en fonction de la quantité de silice qu’elle
contient :
– Roches acides riches en silice : plus de 65% de SiO2 (ex. : granite ou rhyolite).
– Roches intermédiaires moins riches en silice : 52 à 65% de SiO2 (ex. : diorite ou andésite).
– Roches basiques : de 45 à 52% de SiO2 (ex. : gabbros ou basalte).
– Roches ultrabasiques avec moins de 45% de SiO2 (ex. : péridotite ou picrite).
Remarque :
L’oxygène et le silicium sont les éléments les plus abondants de la croûte et du manteau. Ils
s’associent pour former des silicates structurés sous forme de tétraèdres SiO4 , puis à partir de l’asso-
ciation de plusieurs tétraèdres, se forment des assemblages plus ou moins complexes constituant les
charpentes des différents minéraux silicatés (contenant de la silice). L’écorce terrestre, qui constitue
notre principale source d’information directe des roches terrestres, est formée à plus de 90% de
minéraux silicatés.
Une présentation plus détaillée des assemblages minéralogiques et des types de roches magma-
tiques est apportée dans la section 1.3.1. Dans la section qui suit, nous décrivons ces réservoirs
appelés chambres magmatiques, ainsi que l’origine des magmas qui les emplissent.
1.2.1 Description
Lors des éruptions volcaniques, des magmas sont émis à la surface de la Terre en grandes quan-
tités et parfois en un temps très court. Les géologues expliquent ce phénomène par l’existence d’une
zone d’accumulation de magma appelée chambre magmatique et se situant sous la surface du volcan
(cf. figure 1.3).
D’après des études sismiques, les chambres magmatiques se situent entre 10 et 70 kilomètres de
profondeur. Les deux lieux privilégiés pour la formation de ces chambres magmatiques sont la base
de la lithosphère (-70 km) et la base de la croûte terrestre qui sépare la croûte du manteau, sous
le Moho (-30 à -40 km). Il s’agit en fait des interfaces où la percolation vers le haut est freinée et
où le liquide s’accumule (à cause de l’absence de fractures qui le remonteraient à la surface, à une
baisse de production de magma ou à une différence de densité trop faible entre le magma et les
roches qui le surmontent).
34
1.2. LES CHAMBRES MAGMATIQUES
Figure 1.3 – Coupe schématique d’un édifice volcanique montrant la chambre magmatique —
[Claude Jaupart, IPGP - http ://www.ipgp.jussieu.fr/pictures lib/166.jpg], image modifiée.
Les conditions de température dans les chambres magmatiques sont d’environ 800∘ C à 1300∘ C
(Bardintzeff [1986]), et les pressions peuvent varier selon la profondeur de la chambre, environ 2.7
kbar pour une profondeur de 10 km et 22 kbar pour une profondeur de 70 km (Caron et al. [1989]).
La hauteur moyenne des chambres formées dans la croûte n’excèdent pas 1 à 3 km Wager and
Brown [1968]. Dans la nature l’une des plus grandes chambres magmatiques basaltiques connues
correspond à l’intrusion stratifiée de Bushveld en Afrique du Sud, dont la hauteur totale dépasse
9000 m Gruenewaldt et al. [1985]. Mais cette hauteur finale de la chambre correspond à des injec-
tions magmatiques successives et ne peut donc pas correspondre à un réservoir terrestre d’une telle
dimension.
Une chambre magmatique peut être représentée sous forme d’une énorme éponge rocheuse dont
les pores sont remplies de magma, elle est reliée à la surface par un conduit volcanique (ou cheminée)
en général très étroit. Mais ce magma présent dans la chambre magmatique peut aussi monter pour
remplir un réservoir secondaire plus petit et peu profond (≈ 2 km, cf. figure 1.3) avant son éruption.
35
CHAPITRE 1. DE LA CHAMBRE MAGMATIQUE AUX ROCHES
MAGMATIQUES
Le taux de fusion de la roche constituant le manteau supérieur, appelée pyrolite, peut atteindre
localement 30% au niveau de la LVZ, il varie donc pour prendre des valeurs intermédiaires entre 0
et 30% (Bardintzeff [1986]).
Cette fusion est partielle. Au cours de celle-ci, les premiers constituants du magma sont les
constituants les plus fusibles comme les alcalins (sodium Na et potassium K), puis le magma s’en-
richit, lorsque la température s’élève, en constituants plus réfractaires (constituants qui fondent à
haute température) comme le fer et le magnésium (Fe et Mg).
Les magmas primaires chauds, donc peu denses, quittent leur zone de genèse et migrent en
direction de la surface où ils rencontrent des roches moins denses, ils se concentrant donc pour
former les chambres ou réservoirs magmatiques.
Le magma présent dans une chambre magmatique peut y séjourner pendant une très longue
durée (plusieurs centaines de milliers d’années selon les géologues) et y subir d’importantes transfor-
mations physico-chimiques. Ces transformations sont dues aux gradients de pression et de tempéra-
ture qui peuvent induire des courants de convection et des interactions magma - roches compliquant
ainsi les lois physiques de la cristallisation régies par les diagrammes de phases simples.
En effet, au fur et à mesure que le magma se solidifie, le liquide résiduel s’enrichit en éléments
n’entrant pas dans la structure des cristaux, les éléments incompatibles (ou magmatophiles), comme
le sodium, le potassium et silicium (Na, K et Si) et s’appauvrit en éléments inclus préférentielle-
36
1.3. EVOLUTION D’UNE CHAMBRE MAGMATIQUE : DIFFÉRENCIATION
DES MAGMAS
ment dans le solide, les éléments compatibles, par exemple le magnésium, le chrome ou le cobalt
(Bonin [1995]), on dit alors que le magma est différencié, la différenciation se définissant comme
tout processus permettant à un magma de tendre vers un autre liquide plus évolué (plus riche en
éléments magmatophiles).
Lorsque les cristaux se séparent du liquide avant cristallisation complète, on dit que le magma
subit une cristallisation fractionnée ; on appelle fractionnement le phénomène de séparation des
phases solides et liquides entraı̂nant des séparations d’ordre chimique.
Remarque :
La cristallisation fractionnée peut être parfaite, si le liquide résiduel est complètement séparé
des cristaux qui fractionnent. Elle peut être partielle, si le liquide résiduel reste en partie piégé
entre les cristaux (Bonin [1995]). La cristallisation à l’équilibre suppose au contraire qu’il n’y aura
aucune séparation et que le solide obtenu aura exactement la même composition chimique que le
magma primaire.
La cristallisation des silicates dans un magma ne se fait pas en un seul temps, l’ordre de cristal-
lisation est déterminé par les conditions de pression et de température qui règnent dans la chambre.
Figure 1.4 – Suite réactionnelle de Bowen. — Au milieu, les minéraux cristallisant au fur et à mesure de
la baisse de température, 4 principaux assemblages minéralogiques en découlent. A droite, les températures corres-
pondantes, à gauche, les noms des roches ignées correspondant à l’assemblage minéralogique et au mode de mise en
place. [http ://svt.ac-dijon.fr/schemassvt/article.php3 ?id article=1368].
37
CHAPITRE 1. DE LA CHAMBRE MAGMATIQUE AUX ROCHES
MAGMATIQUES
Les premiers minéraux à cristalliser seront évidemment les minéraux de haute température,
olivine d’abord pour les magmas riches en magnésium, et feldspath plagioclase calcique pour des
magmas plus alumineux, pyroxènes et amphiboles ensuite. Si ce magma est introduit dans une
chambre secondaire et qu’il poursuit son refroidissement, les premiers minéraux à cristalliser seront
les amphiboles, les biotites, le quartz et certains feldspaths plagioclases sodiques (Jaeger [1957] ; Cox
et al. [1979] ; Bardintzeff [1986] ; Caron et al. [1989] ; Bonin [1995]).
Cet ordre de cristallisation produit ainsi des assemblages minéralogiques différents : ultrama-
fiques, mafiques, intermédiaires et felsiques. Ces quatre assemblages définissent quatre grands types
de roches ignées qu’il est possible de rencontrer de bas en haut dans les très grands réservoirs mag-
matiques que constituent les intrusions stratifiées telles Bushveld en Afrique du sud ou Skaergaard
au Groenland.
L’assemblage mafique donne des basaltes ou des gabbros, des roches qui sont riches en pyroxènes
et en feldspaths plagioclases calciques, avec parfois une petite quantité d’olivine ou d’amphiboles.
L’assemblage intermédiaire constitue les andésites et les diorites. Ce sont des roches composées
d’amphiboles et de feldspaths plagioclases dont le contenu en calcium et sodium est intermédiaire
entre les deux pôles, avec possiblement un peu de quartz et de biotite.
Enfin, l’assemblage felsique fournit des rhyolites et des granites dont la composition principale
est le quartz, le feldspath potassique et le feldspath sodique, avec un peu de micas comme la biotite
et la muscovite.
La figure 1.5 présente de façon un peu plus précise que la figure 1.4 la composition des roches
magmatiques.
La différence entre basalte et gabbro, andésite et diorite, rhyolite et granite, ne se situe pas au
niveau de la composition qui est la même pour chacune des paires, mais au niveau de la taille des
cristaux : un même magma peut donner des cristaux de tailles différentes selon la profondeur à
laquelle il s’est solidifié (cf. section 1.1.2) et il peut être holocristallin (100% cristallin) ou hémicris-
tallin (partie cristalline associée à une partie vitreuse).
38
1.3. EVOLUTION D’UNE CHAMBRE MAGMATIQUE : DIFFÉRENCIATION
DES MAGMAS
Figure 1.5 – Composition des roches ignées et des assemblages minéralogiques. — De droite à
gauche, assemblages ultramafique, mafique, intermédiaire et felsique et la composition minéralogique correspondante.
Par exemple, l’assemblage ultramafique qui correspond à la péridotite est composé presqu’uniquement d’olivine.
[http ://www.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s2/r.ign.html].
Il en résulte que le processus de fusion partielle nécessite un taux minimal pour que le liquide
produit puisse se déplacer, et que le processus de cristallisation fractionnée ne peut s’effectuer que
dans des magmas encore relativement pauvres en cristaux.
Selon Bonin [1995], la séparation des cristaux peut se produire de différentes façons (séparation
solide/liquide) :
39
CHAPITRE 1. DE LA CHAMBRE MAGMATIQUE AUX ROCHES
MAGMATIQUES
– Filtre-presse : processus analogue à une éponge gorgée d’eau que l’on presse. La compaction
des cristaux chasse le liquide interstitiel qui se propage par des fractures ouvertes vers des
zones de pression inférieure.
– Cristallisation aux parois : dans une chambre magmatique, il existe un fort gradient de tem-
pérature entre le cœur constamment réhomogénéisé par convection et les bords où s’effectue
l’essentiel de la dissipation de la chaleur (couche limite thermique), ce qui produit une forte
nucléation cristalline sur les parois et au toit de la chambre.
– Sédimentation gravitaire : il s’agit d’un processus qui aboutit à une zonation de la chambre
magmatique. Une chambre magmatique est d’abord remplie d’un magma originel, puis opère
le phénomène de cristallisation fractionnée. La densité des minéraux qui cristallisent est en
général différente de celle du magma qui est d’environ 2,7.
Les minéraux les plus lourds ont une densité de 2,8 à 3 et tombent au fond de la chambre
magmatique. Ainsi les minéraux ferromagnésiens, tels les olivines, les pyroxènes et les am-
phiboles ou les feldspaths plagioclases calciques (premiers minéraux à cristalliser (cf 1.3.1))
s’accumulent dans la partie inférieure de la chambre (Wager and Brown [1968]). Ces minéraux,
pourront être parfois ultérieurement retrouvés agglomérés en masses cristallines appelées cu-
mulats dans les laves et éjecta volcaniques.
Les minéraux blancs, tels les feldspaths et plagioclases, moins denses, se rassemblent plus
tardivement par flottation dans la partie supérieure de la chambre.
La zonation des chambres magmatiques se fait également par séparation liquide/liquide, dans
le cas où il existe des liquides immiscibles. En effet, les minéraux qui cristallisent le font aux dépens
d’un magma qui change sans cesse de composition, les liquides emplissant la chambre magmatique
en cours de cristallisation ont, par conséquent, eux aussi des densités différentes. Les liquides pour-
ront donc se ségréger en plusieurs fractions sous l’effet de la gravité et aussi des différences de
température. Les liquides les plus lourds migrent vers le fond, les plus légers vers le sommet. Il
peut en résulter une stratification magmatique : des couches de magma se superposent par densités
décroissantes de la base vers le sommet (Bardintzeff [1986] ; Bonin [1995]).
Remarque :
Le zonage peut se présenter aussi à l’intérieur d’un même cristal. Par exemple, le cœur des olivines
contient proportionnellement plus de magnésium que leur périphérie, cette dernière incorporant du
fer à la place. De même le calcium se retrouvera préférentiellement au cœur d’un plagioclase, le
sodium au bord et il peut exister également des zonages inverses témoignant d’une cristallisation
en déséquilibre dans un système ouvert.
40
1.4. REMARQUES SUR QUELQUES MODÈLES ET CODES DE CALCUL
EXISTANTS
existant entre le magma plus chaud et son encaissant cristallisé plus froid et tend à l’homogénéisation
des compositions (Cox et al. [1979] ; Bonin [1995]). Le magma peut ainsi incorporer une partie de la
roche encaissante ou des fluides provenant de l’encaissant (H2 O, CO2 , F, Cl). Cette incorporation
se fait par fusion, lorsque par exemple une partie du toit du réservoir s’effondre. Si la quantité de
roche ainsi assimilée est importante par rapport à la quantité de magma présent, la composition
chimique de ce dernier peut être modifiée.
41
CHAPITRE 1. DE LA CHAMBRE MAGMATIQUE AUX ROCHES
MAGMATIQUES
Remarque :
Parmi les modèles que nous venons de décrire, MELTS est celui qui est le plus utilisé en géo-
chimie pour calculer les états d’équilibre dans les systèmes magmatiques naturels. Cependant, tous
ces modèles n’intègrent pas de variable d’espace.
Pour étudier les phénomènes de transport avec réaction dans les roches poreuses, en incluant
une variable d’espace, Boudreau [2003] a développé le programme IRIDIUM qui utilise le logiciel
MELTS pour le calcul des équilibres liquide-minéral :
A notre tour, dans le présent travail, nous proposons un modèle mathématique faisant intervenir
une variable d’espace et modélisant les phénomènes de transport-réaction entre solides et liquides
dans les chambres magmatiques, couplés aux phénomènes de solidification/sédimentation. Nous
considérons que ces différents processus ne se passent pas forcément à l’état d’équilibre chimique,
mais un écart à l’équilibre peut intervenir tout au long de l’évolution de la chambre magmatique.
Nous présentons dans le chapitre qui suit, le cadre géologique et les hypothèses simplificatrices
considérés et définissons le modèle physico-chimique choisi pour notre étude.
42
Chapitre 2
Le solide ainsi produit a une densité supérieure à celle du liquide, des mouvements relatifs se
produisent et séparent le solide du liquide par sédimentation des solides.
Au cours de la sédimentation des solides, le liquide magmatique remonte (pour compenser la des-
cente du solide dans la chambre fermée) et rencontre un solide en général en déséquilibre chimique
avec lui, les deux phases réagissent alors suivant une loi cinétique que l’on considère régie par l’écart
à l’équilibre thermodynamique.
La température dans la chambre magmatique pourra être prise entre 800 et 1300 ∘ C, et on consi-
43
CHAPITRE 2. CADRE ET SIMPLIFICATIONS RETENUES POUR LE MODÈLE
Volcan
Cristallisation
de minéraux
Chambre magmatique
Sédimentation
des cristaux
Roche
ignée
Figure 2.1 – Représentation d’une chambre magmatique. — Le magma est composé d’un mélange de
liquide et de solide. En bas, la roche ignée formée par solidification et/ou par sédimentation des cristaux. Sur ce
schéma, la chambre magmatique ne respecte pas les échelles de taille par rapport à celle du volcan.
dérera une pression comprise entre 1 et 5 kbar correspondant au domaine de stabilité des chambres
magmatiques se développant dans une croûte tectoniquement peu active.
44
2.3. MODÈLE PHYSICO-CHIMIQUE
Colonne
magmatique
Solidification 0 Echanges
du magma chimiques
Fe
Mg
vl S
Sédimentation
du solide et vs Mg
L Fe
remontée du
liquide
Figure 2.2 – Colonne magmatique modélisant une chambre magmatique fermée. — Trois phénomènes
sont pris en compte : solidification, sédimentation et échanges chimiques. Tout au long de sa descente vers le fond, le
cristal en déséquilibre chimique avec le liquide qui l’entoure, réagit avec celui-ci en s’appauvrissant ou en s’enrichissant
en constituants chimiques (Fe et Mg par exemple).
Ainsi, les compositions chimiques du liquide et du solide ne cessent d’évoluer à cause des va-
riations de quantité de solide qui ont lieu sur toute la hauteur de la colonne magmatique -soit
par production de solide (solidification) ou par déplacements relatifs liquide/solide- et à cause des
échanges chimiques entre les deux phases solide et liquide, entraı̂nant en fin de processus, lorsque
toute la colonne sera solidifiée, à une zonation de la chambre magmatique.
Avec le modèle que nous proposons, nous voulons faire apparaı̂tre cette zonation (discontinuités
spatiales des compositions chimiques), en partant d’un magma initial homogène.
Nous nous intéressons dans notre étude aux éléments majeurs et nous cherchons à suivre l’évo-
lution, au cours du temps (du magma initial jusqu’à solidification totale) et sur toute la profondeur
45
CHAPITRE 2. CADRE ET SIMPLIFICATIONS RETENUES POUR LE MODÈLE
Nous considérons dans notre modèle un magma binaire, c’est-à-dire constitué de deux éléments
chimiques seulement, et donc d’un seul élément indépendant.
Nous pouvons illustrer notre approche sur un système particulier, par exemple celui d’un magma
basaltique issu de la fusion de péridotite, constitué de deux phases, le solide qui est l’olivine, de
composition variable entre le pôle forstérite Mg2 SiO4 (𝑠) et le pôle fayalite Fe2 SiO4 (𝑠), et le liquide,
supposé composé de leurs équivalents dans la phase liquide Mg2 SiO4 (𝑙) et Fe2 SiO4 (𝑙).
Notre étude menée sur un magma à un seul constituant indépendant, constitue un premier
pas dans la simulation des distributions des concentrations dans une chambre magmatique où les
trois phénomènes de base (solidification, sédimentation et réactions chimiques) sont considérés.
Ce modèle pourra ensuite être enrichi en considérant des éléments chimiques supplémentaires. Les
résultats que nous obtenons pour notre modèle simplifié et l’interprétation que nous en faisons
pourront alors être généralisés à un magma à plusieurs constituants indépendants.
46
Deuxième partie
Modélisation physique et
mathématique de la cristallisation
avec sédimentation et transport
réactif en chambre magmatique
47
48
Pour étudier la zonation d’une chambre magmatique fermée, nous avons identifié trois phé-
nomènes moteurs, (1) la solidification du magma sous l’action des gradients thermiques, (2) la
sédimentation du solide produit et la remontée du liquide moins dense, et (3) les échanges chi-
miques entre le solide et le liquide.
Afin de décrire mathématiquement ce qui se passe dans cette chambre, nous allons considérer
deux systèmes d’équations aux dérivées partielles. Le premier système correspond à un bilan de
masse sur un volume donné, il prend en compte le transport de matière par sédimentation du solide
et montée du liquide, dans ce système nous inclurons un terme de production de solide pour tenir
compte de la solidification du magma.
Pour le deuxième système d’équations, nous faisons un bilan des constituants chimiques, les élé-
ments chimiques se déplaçant grâce aux mouvements relatifs liquide/solide et s’échangeant entre le
liquide et le solide à cause des déséquilibres chimiques. Nous prendrons en compte également dans
ce sytème l’effet de la solidification du liquide magmatique.
L’écriture de ces deux systèmes se base sur le principe de conservation : conservation de la masse
et de la quantité d’éléments chimiques.
49
50
Chapitre 3
Modèle de
cristallisation/sédimentation
Pour simplifier le problème, la chambre magmatique est modélisée par une colonne verticale
remplie de magma (cf. figure 2.2), ce magma peut être initialement totalement liquide ou partiel-
lement cristallisé, c’est-à-dire contenant des cristaux.
Pour un volume élémentaire donné appartenant à cette colonne, nous nous intéressons à l’évolu-
tion de la proportion de solide présente dans ce volume 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡) et à la porosité 𝑝𝑙 (𝑥, 𝑡) = 1−𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡).
L’équation que nous voulons écrire ici pour décrire cette évolution est une équation de conservation
de la masse (ou équation de continuité).
De nombreux travaux de modélisation des mouvements de solide dans une chambre magmatique
se basent sur l’équation de continuité (Simakin et al. [1997] ; Boudreau [2003] ; Kuritani [2004]),
sans y introduire le terme source de solidification, celui-ci étant souvent exprimé dans les équations
de bilans énergétiques.
Pour notre part, nous introduirons le terme de production de solide dans l’équation de conti-
nuité, comme l’ont fait (Bonnefoi et al. [1995]) et comme présenté dans (Lasaga [1998]), ce terme
s’exprimant sous forme d’une vitesse de solidification dépendant de la profondeur, que l’on note
𝑞𝑠 (𝑥). Ce qui est nouveau dans notre étude c’est que cette équation sera ensuite couplée aux équa-
tions de bilan des constituants chimiques (présentées en chapitre 4).
Nous allons tout d’abord présenter les démarches mathématiques qui permettent d’écrire une
équation générale de conservation d’une quantité quelconque (section 3.1), puis nous l’adapterons
à notre cas, à savoir la conservation de la masse (section 3.2). Ensuite nous exprimerons les lois de
vitesse de sédimentation des solides et de remontée des liquides (sections 3.3 et 3.4) et les choix
que nous faisons pour la vitesse de solidification. Seront présentées également les démarches suivies
pour obtenir des ordres de grandeur pour les vitesses de sédimentation et de solidification.
51
CHAPITRE 3. MODÈLE DE CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
r
n
r
n V
∂V
r
n
⃗𝑛 est le vecteur unitaire normal à la surface ∂𝒱 à un point donné de cette surface, ⃗𝑛 est dirigé
vers l’extérieur du VER 𝒱.
Un VER 𝒱 est défini à une échelle déterminée par les propriétés suivantes (Spiegelman et al.
[2001]) :
1. la quantité 𝜌 étudiée est relativement constante à une échelle comparable au VER, c’est-à-dire
la valeur moyenne de 𝜌 définie pour le VER est une bonne approximation de 𝜌 sur tout le
VER,
2. la moyenne de 𝜌 varie de façon continue du VER 𝒱 à tout autre VER qui lui est adjacent,
c’est-à-dire que 𝜌 est différentiable (i.e. ∇𝜌 a un sens à l’échelle du VER).
Nous voulons écrire l’équation de conservation d’une quantité quelconque 𝜌 sur le volume 𝒱. Pour
faire le calcul, on prend par exemple 𝜌 la densité de masse d’un fluide présent dans le volume 𝒱,
alors la masse totale de fluide présent dans 𝒱 est :
∫
𝑚= 𝜌 d𝒱
𝒱
52
3.1. ETABLISSEMENT D’UNE ÉQUATION DE CONSERVATION
En présence d’un terme source de production de matière à l’intérieur de 𝒱 qu’on note 𝐻(𝜌) (terme
homogène à 𝜌 et intervenant sur tout le volume 𝒱), nous écrivons la quantité de solide produite :
∫
𝐻(𝜌) d𝒮
𝒱
La loi de conservation de la masse repose sur le fait que la variation de la masse contenue à l’inté-
rieur du volume 𝒱 est égale à (-) la masse sortant du volume 𝒱 (+) ce qu’apporte le terme source
(Spiegelman [2000]) :
∫ ∮ ∫
∂
𝜌 d𝒱 = − 𝜌⃗𝑣 .⃗𝑛 d𝒮 + 𝐻(𝜌) d𝒮 (3.1)
∂𝑡 𝒱 ∂𝒱 𝒱
⃗ d𝒮, avec 𝐾 le
∮
Remarque : En présence de diffusion, on ajouterait le terme de diffusion ∂𝒱 𝐾.∇𝜌
tenseur de diffusion.
Le volume 𝒱 étant indépendant du temps, on obtient ainsi à partir de la relation (3.1) la loi de
conservation de la masse sous forme intégrale :
∫ ∫ ∫
∂𝜌
d𝒱 + 𝑑𝑖𝑣(𝜌.⃗𝑣 ) d𝒱 = 𝐻(𝜌) d𝒮 (3.2)
𝒱 ∂𝑡 𝒱 𝒱
Cette relation étant vraie pour tout 𝒱, on en déduit la loi de conservation de la quantité 𝜌 sous
forme différentielle :
∂𝜌
+ 𝑑𝑖𝑣(𝜌.⃗𝑣 ) = 𝐻(𝜌) (3.3)
∂𝑡
Cette équation aux dérivées partielles (EDP) constitue une équation hyperbolique, EDP qui inter-
viennent largement dans les problèmes de transfert, nottament en mécanique des fluides et plus
généralement en mécanique des milieux continus (LeVeque [2004] ; Spiegelman et al. [2001] ; Herbin
[2006] ; Goncalvès [2005]).
53
CHAPITRE 3. MODÈLE DE CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
Pour notre problème, le domaine spatial Ω est la colonne magmatique verticale de hauteur 𝐿
et de section 𝒮. Nous considérons un maillage de cette colonne magmatique en plusieurs mailles de
tailles Δ𝑥 assez petites pour pouvoir considérer chaque maille comme un VER. Ce même maillage
sera utilisé par la suite (dans la partie III) pour la discrétisation spatiale de la colonne en vue de
la résolution numérique des EDPs obtenues.
Maillage de la
colonne
magmatique
0
r
n S
Maille V.E.R ∆x
r S
n
L
S
Figure 3.2 – Représentation du VER dans le cas de notre colonne verticale. — Le VER est une maille
de longueur Δ𝑥 assez petite.
La masse 𝑚𝑠 est une grandeur qui se conserve. On suppose la densité 𝜌𝑠 constante, le volume
𝒱 étant constant, 𝑝𝑠 est ainsi une grandeur qui se conserve.
54
3.2. ETABLISSEMENT DES ÉQUATIONS D’ÉVOLUTION DES PROPORTIONS
DE SOLIDE ET DE LIQUIDE 𝑃𝑆 ET 𝑃𝐿
Bilan de masse
La variation totale de la quantité du solide est due au flux du solide à travers la section 𝒮
(transport du solide) et à la production de solide par cristallisation du magma.
On note ⃗𝑣𝑠 la vitesse de chute du solide (en 𝑚.𝑠−1 ) et 𝑞𝑠 la vitesse de solidification du liquide
(en 𝑠−1 ), la relation (3.3) donne alors :
∂𝑝𝑠
+ 𝑑𝑖𝑣(𝑝𝑠 .⃗𝑣𝑠 ) = 𝑞𝑠 (3.4)
∂𝑡
∂𝑝𝑙
+ 𝑑𝑖𝑣(𝑝𝑙 .⃗𝑣𝑙 ) = −𝑞𝑠 (3.5)
∂𝑡
avec ⃗𝑣𝑙 la vitesse de remontée du liquide.
Nous considérons un modèle unidimensionnel (une seule variable d’espace), les équations (3.4) et
(3.5) se résument au système suivant :
⎧
∂𝑝𝑠 ∂(𝑣𝑠 .𝑝𝑠 )
⎨ ∂𝑡 + ∂𝑥 = +𝑞𝑠
(3.6)
⎩ ∂𝑝𝑙 + ∂(𝑣𝑙 .𝑝𝑙 )
= −𝑞𝑠
∂𝑡 ∂𝑥
Remarque :
Les bilans sur la proportion de solide dans le système sont écrits en négligeant les effets de
volume. Cela revient à prendre 𝜌𝑙 = 𝜌𝑠 dans la suite des équations (ce qui est une hypothèse
raisonnable pour nos systèmes). Cela revient aussi à faire une hypothèse ”à la Boussinesq” en
négligeant la différence entre 𝜌𝑙 et 𝜌𝑠 partout sauf dans la vitesse de Stokes.
En réalité, les équations de bilan auraient du être écrites de façon standard, c’est-à-dire appliquées
aux densités 𝜌𝑠 𝑝𝑠 et 𝜌𝑙 𝑝𝑙 , égales aux masses 𝑚𝑠 et 𝑚𝑙 (grandeurs extensives) par unité de volume
𝜌𝑠
total. On aurait donc le second membre de l’équation (3.5) égal à − 𝑞𝑠 au lieu de −𝑞𝑠 , ce qui
𝜌𝑙
donne 𝜌𝑙 𝑞𝑙 = −𝜌𝑠 𝑞𝑠 . En effet, le volume de solide formé n’est pas exactement égal au volume de
liquide solidifié.
Cependant, les effets quantitatifs de cette différence d’écriture des équations sont négligeables,
𝜌𝑠
compte tenu du fait que pour nos systèmes, le rapport n’est pas très différent de 1.
𝜌𝑙
55
CHAPITRE 3. MODÈLE DE CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
Ses travaux ont été basés sur des expériences effectuées sur des prismes argileux, en prenant les
mêmes ordres de grandeur pour le nombre de Reynolds (rapport entre les forces d’inertie et les
forces visqueuses), le volume et la viscosité que les olivines de Kilauea Iki, ces prismes ont été
introduits dans un bain froid.
Les résultats de ces expériences montrent, que lors de la sédimentation, les cristaux qui se rap-
prochent les uns des autres descendront à une vitesse supérieure à leurs vitesses de Stokes respec-
tives à cause des interactions qui interviennent entre elles. Ainsi, la vitesse d’une paire de sphères
proches l’une de l’autre de moins de 100 fois leur diamètre, sera de 1.55𝑈𝑠 si 𝑈𝑠 est la vitesse de
Stokes pour une sphère isolée. Les prismes argileux s’agrègent dans 30 à 80% des cas et leurs vitesses
augmentent lorsqu’ils sont incorporés à un agrégat.
Les lois qui gouvernent la sédimentation sont assez simples lorsque les cristaux sont supposés
sphériques, et augmentent en complexité lorsque les tailles, formes et densités des cristaux sont
considérés. Plusieurs formulations empiriques ou théoriques ont été proposées. La plus simple for-
mulation semi-empirique est celle de Richardson and Zaki [1954] que nous présenterons dans la
section 3.3.2.
𝐹 = 6𝜋.𝜇.𝑎.𝑈
avec 𝑎 le rayon de la sphère, 𝜇 le coefficient de viscosité dynamique et 𝑈 la vitesse de descente.
56
3.3. EXPRESSION DE LA VITESSE DU SOLIDE 𝑉𝑆
En régime permanent, l’accélération est nulle, les deux forces s’équilibrent donc, et nous obte-
nons ainsi la vitesse de Stokes pour une sphère isolée :
2 𝑎2 .(𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 ).𝑔
𝑈𝑠 = ⋅ (3.7)
9 𝜇
Remarques :
– On considère 𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 comme étant une constante, ce qui n’est pas vrai en réalité puisque plus
les cristaux apparaissent, plus le magma résiduel est léger et moins chaud (comportement non
newtonien).
– Dans le cas de la prise en compte des interactions entre les sphères, des modèles ont été
proposés par (Stimson and Jeffery [1926]) et par Oseen [1927]) et d’autres auteurs, en multi-
pliant la force de frottement visqueux par une variable corrective qui dépend de la prise en
compte ou non de l’inertie du cristal. Ces modèles proposent toujours que pour deux cristaux
en contact, la vitesse de sédimentation est supérieure à leur vitesse de Stokes.
𝑣𝑠 = 𝑈𝑠 .(1 − 𝑝𝑠 )𝑒 (3.8)
avec 𝑈𝑠 la vitesse de Stokes exprimée par la relation (3.7) et 𝑒 une constante déterminée expéri-
mentalement, 𝑒 varie entre 4.8 (Mirza and Richardson [1979]) et 6.55 (Al-Naafa and Selim [1992]).
Cette relation a été aussi reprise pour la modélisation numérique de mécanismes de sédimenta-
tion en convection vigoureuse dans les chambres magmatiques (Hoı̈nk et al. [2005]), en prenant
pour 𝑒 une valeur de 5.1, suggérée par (Garside and Al-Dibouni [1977]).
𝑣𝑠
La figure (3.3) représente cette loi de vitesse après adimensionnement (𝑣𝑠∗ = ) pour les trois
𝑈𝑠
valeurs de 𝑒 : 4.8, 5.1 et 6.55. La vitesse adimensionnée s’écrit alors :
57
CHAPITRE 3. MODÈLE DE CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
𝑣𝑠∗ = (1 − 𝑝𝑠 )𝑒 (3.9)
0.9 e=4.8
e=5.1
0.8 e=6.55
0.7
0.6
v*s
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Proportion de solide ps
Figure 3.3 – Vitesse de sédimentation selon la loi de Richardson et Zaki adimensionnée, pour
différentes valeurs de 𝑒.
Cette loi de vitesse (décroissante avec 𝑝𝑠 ), traduit le fait que moins on a de solide dans un
volume donné de magma, plus la vitesse de sédimentation s’approche de la vitesse de Stokes qui est
la vitesse de chute d’un cristal en suspension dans un magma, et plus il y a de solide, plus la vitesse
diminue pour devenir quasiment nulle à des proportions de solide supérieures à 0.6 pour 𝑒 = 6.55 et
supérieures à 0.7 pour 𝑒 = 4.8, dans ce cas le solide et le liquide ne se séparent pas (comportement
magmato-rigide, cf. section 1.3.2).
Nous remarquons que pour les deux valeurs de 𝑒=4.8 et 5.1, les courbes de 𝑣𝑠 sont très proches.
Nous choisirons dans notre modèle la valeur 𝑒 = 5.
58
3.3. EXPRESSION DE LA VITESSE DU SOLIDE 𝑉𝑆
Pour la sédimentation des cristaux dans les laves du lac Kilauea Iki (magma de type basaltique)
les expériences menées par Schwindinger [1999] ont permis de mesurer des vitesses de Stokes, pour
des cristaux en suspension de tailles différentes (cristaux d’olivine de rayons 𝑎 = 0.05 mm à 1.16
mm), variant de :
Jellinek and Kerr [2001] prennent eux, pour les cristaux d’olivine dans le lac Kilauea Iki, une
vitesse d’environ :
𝑈𝑠 = 10−6 m.s−1 .
Wager and Brown [1968] donnent des ordres de grandeur pour la vitesse de Stokes pour des
cristaux dans un magma basique (𝜌𝑙 = 2, 58 g.cm−3 et 𝜇 = 3000 Po) : pour des cristaux de rayons
allant de 𝑎=0.5 à 4 mm pour le plagioclase et de 0.5 à 2 mm pour l’olivine et l’augite, les valeurs
de 𝑈𝑠 varient alors de :
Martin and Nokes [1989], proposent eux un intervalle plus large pour 𝑈𝑠 (cf. figure 3.4), allant
de :
Nous considérerons comme exemple de valeur typique la valeur centrale entre 10−12 et 10−2 m.s−1 :
59
CHAPITRE 3. MODÈLE DE CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
Figure 3.4 – Prédiction des vitesses de Stokes dans les chambres magmatiques, variations avec
l’acidité du magma (caractérisée par sa viscosité cinématique). La partie hachurée correspond à la
gamme des vitesses de Stokes pour des cristaux sphériques, limitée du côté inférieur par les vitesses
prédites pour des cristaux de 1 mm de diamètre et dont la densité est supérieure à celle du magma
de 0.05 g/cm3 (approprié aux petits cristaux de plagioclase) et limitée du côté supérieur par les
vitesses prédites pour des cristaux de 5 mm de diamètre et dont la densité est supérieure à celle du
magma de 0.6 g/cm3 (approprié aux grands cristaux d’olivine)— figure d’après Martin and Nokes [1989],
modifiée.
or :
𝑝𝑠 + 𝑝𝑙 = 1 (3.11)
on a donc :
∂(𝑣𝑠 .𝑝𝑠 + 𝑣𝑙 .𝑝𝑙 )
=0
∂𝑥
60
3.5. LA FONCTION VITESSE DE SOLIDIFICATION 𝑄𝑆
La solidification est considérée comme étant due uniquement aux échanges thermiques dus eux-
mêmes aux gradients thermiques existant entre le coeur de la chambre magmatique et ses parois.
Pour bien tenir compte des effets thermiques, il faudrait écrire en plus de l’équation de bilan de
masse, l’équation de conservation de l’énergie (bilan énergétique), ces deux équations devraient
ensuite être couplées aux équations de bilan des constituants chimiques (cf. chapitre 4), ce qui
compliquerait la résolution du système final.
Plusieurs auteurs ont incorporé à leurs modèles des équations de bilan thermique, tels que (Bon-
nefoi et al. [1995]), (Boudreau [2003]), (Kuritani [2004]) et (Hoı̈nk et al. [2005]).
Par ailleurs, nous avons constaté que dans la littérature, les courbes de distribution de la tem-
pérature sur la profondeur d’une chambre magmatique sont différents d’une étude à l’autre :
61
CHAPITRE 3. MODÈLE DE CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
– Les travaux de Jellinek and Kerr [2001] sur l’étude dynamique de la convection en chambre
magmatique, appuyée sur des observations géologiques et géochimiques du lac de Kilauea
Iki (Hawaii) montrent une forte solidification au toit et au fond du lac avec une plus forte
nucléation cristalline au fond.
– Dans les travaux de Hoı̈nk et al. [2005], où la différentiation d’une chambre magmatique est
considérée due à la compétition entre sédimentation et convection, les profils de température
sont différents, avec des températures plus basses au toit de la chambre, hautes au fond et
moyennes sur le reste de la chambre.
– Enfin, Kaneko and Koyaguchi [2004] considèrent que les processus d’assimilation avec cris-
tallisation fractionnée sont particulièrement importants au niveau du fond de la chambre
magmatique, la température est décroissante avec la profondeur, le solide est présent dans le
bas de la chambre et le liquide en haut.
Dans le présent travail, nous n’allons pas modéliser les échanges de chaleur. Nous considérons
dans notre approche simplifiée que l’on peut résumer les effets des gradients thermiques par une
loi 𝑞𝑠 (𝑥) qui dépend uniquement de la profondeur 𝑥 et qui exprime la vitesse à laquelle le solide se
produit (par cristallisation du magma) sur toute la colonne magmatique. Cette fonction est consi-
dérée comme un paramètre que l’on peut faire varier lors des tests numériques.
Nous considérerons alors pour nos tests numériques, des profils de 𝑞𝑠 (𝑥) en s’inspirant des
courbes de température trouvées dans la littérature dont nous avons présenté quelques exemples
dans la section précédente, en supposant qu’une basse température 𝑇 cause une forte solidification.
Nous pouvons aussi imaginer d’autres profils comme une fonction linéaire ou pas, décroissante
avec la profondeur si on suppose par exemple un gradient de température progressif du fond au
sommet de la chambre, le sommet étant plus proche de la surface de la terre.
Quelques profils types de la fonction vitesse de solidification sont représentés en figure 3.5 ; pour
cela nous considérons la profondeur adimensionnée 𝑥∗ = 𝑥/𝐿 (L étant la hauteur de la chambre
magmatique) et la vitesse de solidification adimensionnée 𝑞𝑠∗ telle que 𝑞𝑠∗ ∈ [0, 1].
62
3.5. LA FONCTION VITESSE DE SOLIDIFICATION 𝑄𝑆
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
q*s
q*s
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
(c) Vitesse de solidification q*s(x) (d) Vitesse de solidification q*s(x) (e) Vitesse de solidification q*s(x)
1 1 1
q*s q*s q*s
0.9 0.9 0.9
q*s
q*s
0.5 0.5 0.5
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x Profondeur x
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
q*s
q*s
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 3.5 – Quelques profils types pour la vitesse de solidification adimensionnée 𝑞𝑠∗ (𝑥∗ ) (𝑥∗ =
𝑥/𝐿). — (a) Production de solide décroissante avec la profondeur de la chambre magmatique. (b) Croissante avec
la profondeur. (c) Production de solide sur toute la profondeur, moyenne au fond, faible au milieu, importante au
sommet. (d) Importante au sommet et au fond, faible au milieu. (e) Moyenne au sommet, faible au milieu, importante
au fond. (f) Importante au sommet, moyenne au milieu, faible au fond. (g) Importante au fond, moyenne au milieu,
faible au sommet.
Pour évaluer une valeur moyenne de 𝑞𝑠 , nous allons effectuer un simple bilan thermique sur une
colonne représentant la chambre magmatique que l’on suppose cylindrique, de rayon 𝑅 de hauteur
𝐿, de surface de contact avec l’extérieur 𝑆 et de volume 𝑉 . La température moyenne de cette
colonne et située au centre du cylindre est de 1300 ∘ C et l’extérieur au contact avec le cylindre a
une température moyenne située à 500 m du cylindre de 200 ∘ C (cf. figure 3.6).
63
CHAPITRE 3. MODÈLE DE CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
500 m
S
V
L=3000 m y=0 y=500 m
1000°C 200°C
Le flux thermique par unité de temps (en J.s−1 .m−2 ) entre le cylindre et le milieu extérieur est
donné par la loi de Fourier : ( )
∂𝑇
𝐽𝑡ℎ = 𝜆.
∂𝑦 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛
avec 𝜆 la conductivité thermique (J.K−1 .s−1 .m−1 ).
Soit 𝑙 la chaleur latente de cristallisation (J.mol−1 ), 𝐸 l’énergie totale évacuée par unité de
temps et 𝑛 le nombre de moles de solide produit par unité de temps alors :
𝐸
=𝑛
𝑙
avec :
𝐸 = 𝐽𝑡ℎ .𝑆
De plus, le volume de solide produit par unité de temps s’écrit :
𝑀𝑙
𝑉𝑠 = 𝑛 ×
𝜌𝑙
avec 𝑀𝑙 la masse molaire du liquide qui solidifie (en kg/mol) et 𝜌𝑙 la masse volumique de ce liquide.
64
3.5. LA FONCTION VITESSE DE SOLIDIFICATION 𝑄𝑆
𝐿
et 𝑉 = 𝜋.𝑅2 .𝐿, 𝑆 = 2𝜋𝑅.𝐿 + 2𝜋𝑅2 et 𝑅 = (𝑅 = 250 m et 𝐿 = 3000 m), alors :
12
𝜋 3
𝑉 = 𝐿
144
et
13 2
𝑆= 𝜋𝐿
72
d’où, après calcul :
( )
𝑀𝑙 𝜆 ∂𝑇 1
𝑞𝑠 = 26. . . . (3.14)
𝜌𝑙 𝑙 ∂𝑦 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 𝐿
Pour l’exemple que nous avons choisi, représenté par la figure 3.6, nous avons :
( )
∂𝑇 800
= K.m−1 et L=3000 m
∂𝑦 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 500
A T=1490 K (∼
=1217 ∘ C), nous avons : 𝑙𝐹 𝑎 = 89, 3 kJ.mol−1 , 𝜌𝐹 𝑎 = 3917 kg.m−3 et 𝑀𝑙𝐹 𝑎 = 0, 204
−1
kg.mol (calculs faits grâce au module de Moutte [2007]).
Pour la conductivité thermique 𝜆, les valeurs se situent entre 1 et 10 J.K−1 .s−1 .m−1 (cf. Clark JR.
[1966] ; Grolier et al. [1989] ; Grolier et al. [1990]), nous prenons par exemple : 𝜆 = 10 J.K−1 .s−1 .m−1 ,
ce qui donne un ordre de grandeur pour la vitesse moyenne de solidification de
il faudrait donc environ 400 ans pour que 𝑝𝑠 = 1 (solidification totale de la colonne magmatique).
Nous trouvons aussi un bilan de conservation de la chaleur proposé par Jellinek and Kerr [2001],
il permet d’obtenir une valeur en m.s−1 d’environ 2.10−8 (environ 0,6 m.a−1 ) pour le lac de Kilauea
Iki. Le lac ayant une profondeur moyenne de 100 m, la vitesse de solidification par unité d’espace
est donc d’environ :
𝑞𝑠 = 2.10−10 s−1 ,
avec cette valeur, il faudrait 158 ans pour solidifier entièrement le lac.
Certains auteurs prédisent même que le refroidissement de certaines chambres magmatiques de-
mande une durée d’environ 500.000 années, ce qui donnerait une vitesse de solidification d’environ :
65
Chapitre 4
Après avoir mis en équation les phénomènes de solidification et de sédimentation, nous allons
dans ce chapitre modéliser les variations des quantités d’éléments chimiques dans le solide et dans
le liquide, dues aux mouvements relatifs liquide/solide, aux déséquilibres chimiques entre les deux
phases et à la solidification du magma dans la chambre magmatique fermée.
De nombreux travaux ont été menés pour simuler numériquement les évolutions chimiques en
milieu poreux (magma qui infiltre des roches encaissantes) en utilisant des modèles de percolation-
réaction (Korzhinskii [1970] ; Guy [1984], [1989], [1993] ; Sedqui [1998] ; Sedqui and Guy [2001] ;
Godard [1993] ; Godard et al. [1995] ; Baker and Spiegelman [1995] ; Hauri [1997] ; Korenaga and
Kelemen [1998] ; Spiegelman et al. [2001] ; Boudreau [2003]...), cependant, il existe beaucoup moins
de travaux de simulation de la différenciation en milieu magmatique (chambre magmatique ou dia-
pirs) (Hoı̈nk et al. [2005] ; Kuritani [2004]).
Dans notre étude, nous proposons deux nouvelles considérations qui nous différencient par
rapport aux travaux précédents : la prise en compte, dans les équations de bilan chimique, des
changements de proportions de solide et de liquide (par solidification du magma) et l’introduction
d’une loi de partage à l’équilibre chimique, à température donnée, entre les deux phases solide
et liquide, appelée ”fonction isotherme”, fonction non nécessairement linéaire et valable pour les
éléments majeurs. Nous verrons dans le chapitre 11 l’importance de la forme de cette fonction sur
les distributions finales des éléments chimiques dans la chambre magmatique. Notons que nous nous
intéressons uniquement aux aspects chimiques, l’impact des évolutions thermiques étant exprimé
intrinsèquement par un terme lié à la solidification du magma selon une vitesse 𝑞𝑠 (𝑥) que nous
avons déjà définie dans le chapitre 3 et qui intervient dans les équations de bilan chimique.
66
4.1. ETABLISSEMENT DES ÉQUATIONS D’ÉVOLUTION DES
CONCENTRATIONS DANS LE SOLIDE ET DANS LE LIQUIDE 𝐶𝑆 ET 𝐶𝐿
la section 3.2 (cf. figure (3.2)). Dans ce VER coexistent un volume 𝒱𝑠 de solide et un volume 𝒱𝑙 de
liquide.
Pour un constituant chimique 𝑋 donné, nous définissons les concentrations en masse par volume
dans le solide 𝑐𝑠 et dans le liquide 𝑐𝑙 :
⎧ m𝑠
𝑐 =
⎨ 𝑠
𝒱𝑠
(4.1)
⎩ 𝑐𝑙 =
m𝑙
𝒱𝑙
où m𝑠 et m𝑙 sont les masses du constituant chimique 𝑋, respectivement dans le solide et dans le
liquide.
𝒱𝑠 m𝑠 𝒱𝑙 m𝑙
Nous avons alors 𝑝𝑠 .𝑐𝑠 = ⋅ et 𝑝𝑙 .𝑐𝑙 = ⋅ , d’où :
𝒱 𝒱𝑠 𝒱 𝒱𝑙
m𝑠
𝑝𝑠 .𝑐𝑠 = (4.2)
𝒱
et :
m𝑙
𝑝𝑙 .𝑐𝑙 = (4.3)
𝒱
Le volume 𝒱 du VER étant constant et les masses m𝑠 et m𝑙 des grandeurs qui se conservent, les
quantités (𝑝𝑠 .𝑐𝑠 ) et (𝑝𝑙 .𝑐𝑙 ) sont alors des grandeurs qui se conservent. Elles correspondent en
fait aux quantités du constituant chimique 𝑋 dans le solide et dans le liquide, en masse par volume
total du magma.
Lors de l’évolution des quantités de solide dans la colonne magmatique -par solidification du
liquide ou par mouvement relatif liquide/solide (équations correspondantes à ces deux phénomènes
écrites dans le chapitre 3)- les solides rencontrent des liquides en déséquilibre avec eux, des réactions
chimique se produisent alors entre les deux phases sous forme d’échange de constituants chimiques.
67
CHAPITRE 4. MODÈLE DU TRANSPORT RÉACTIF MAGMAS/ROCHES
avec 𝑐𝑒𝑞 𝑠 la concentration dans le solide à l’équilibre avec le liquide et 𝑛 un nombre entier, pris en
général égal à 1 (Baker and Spiegelman [1995] ; Hauri [1997]). Nous pouvons aussi écrire cet écart
à l’équilibre en fonction des concentrations dans le liquide :
′
𝑅𝑐ℎ𝑒𝑚 = 𝑘𝑐 .𝑆𝑟 .(𝑐𝑙 − 𝑐𝑒𝑞
𝑙 ) (4.5)
avec 𝑐𝑒𝑞
𝑙 la concentration dans le liquide à l’équilibre avec le solide.
Pour les éléments en trace, les concentrations à l’équilibre sont décrites par la loi de distribution
de Nernst (Godard [1993]) :
1
𝑐𝑒𝑞
𝑙 = ⋅ 𝑐𝑒𝑞
𝑠 (4.6)
𝐾𝑖𝑗
avec 𝐾𝑖𝑗 le coefficient de partage pour l’élément 𝑗 entre la phase liquide et le minéral 𝑖, il dépend
de la pression et de la température mais est indépendant des valeurs de 𝑐𝑠 et de 𝑐𝑙 , la loi (4.6) est
donc linéaire.
Pour notre part, nous définissons l’état d’équilibre chimique entre le solide et le liquide pour les
éléments majeurs par l’égalité entre 𝑐𝑙 et une fonction de 𝑐𝑠 que nous appelons ”isotherme” par
extension des lois de partage à l’équilibre proposées pour le cas d’échanges chimiques entre roches
et solutions aqueuses (Korzhinskii [1970] ; Guy [1979] ; [1984] ; [1989] ; [1993]) :
𝑐𝑒𝑞
𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) (4.7)
Un point important est que cette isotherme n’est pas nécessairement linéaire.
Dans le chapitre 5, nous développons un exemple de calcul d’une isotherme magmatique dans un
contexte magmatique bien précis. Nous proposerons aussi quelques profils types pour l’isotherme,
déduits de la littérature.
68
4.1. ETABLISSEMENT DES ÉQUATIONS D’ÉVOLUTION DES
CONCENTRATIONS DANS LE SOLIDE ET DANS LE LIQUIDE 𝐶𝑆 ET 𝐶𝐿
Nous déduisons alors à partir des relations (4.5) et (4.7) la variation de la quantité d’un constituant
chimique donné dans le liquide :
∂(𝑝𝑙 .𝑐𝑙 ) ( )
= −𝑘𝑐 .𝑆𝑟 . 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 ) (4.9)
∂𝑡
′
nous avons repris la notation 𝑘𝑐 au lieu de 𝑘𝑐 dans (4.5).
( )
Si 𝑐𝑙 > 𝑔(𝑐𝑠 ), pour arriver à l’équilibre 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) , il faut diminuer la concentration dans le
liquide 𝑐𝑙 . Or 𝑘𝑐 .𝑆𝑟 > 0, pour diminuer 𝑐𝑙 , et donc diminuer la quantité (𝑝𝑙 .𝑐𝑙 ) (𝑝𝑙 étant considéré
constant), il faut prendre une quantité négative
( dans) la partie droite de l’équation (4.9), ce qui
explique le signe (-) devant le terme 𝑘𝑐 .𝑆𝑟 . 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 ) .
∂(𝑝𝑠 .𝑐𝑠 ) ( )
= +𝑘𝑐 .𝑆𝑟 . 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 ) (4.10)
∂𝑡
c) Unités de 𝑆𝑟 et 𝑘𝑐
D’après les relations (4.2) et (4.3), les quantités (𝑝𝑠 .𝑐𝑠 ) et (𝑝𝑙 .𝑐𝑙 ) représentent une masse par
volume (volume du VER), leur unité est en kg.m−3 , on considère alors 𝑆𝑟 comme la surface de
réaction par volume du VER, d’où l’unité de 𝑆𝑟 est en m2 .m−3 :
[𝑆𝑟 ] = m−1
Ainsi, d’après les relations (4.9) et (4.10), on peut exprimer l’unité de 𝑘𝑐 : kg.m−3 .𝑠−1 = [𝑘𝑐 ].m−1 .kg.m−3 ,
d’où :
[𝑘𝑐 ] = m.s−1
Prenons une quantité de liquide contenant le constituant 𝑋 en quantité 𝑝𝑙 .𝑐𝑙 . Par une unité de
temps, la quantité de liquide solidifiée est 𝑞𝑠 , quantité de solide produit ; la quantité du constituant
chimique 𝑋 gagnée par le solide par unité de temps est (+𝑞𝑠 .𝑐𝑙 ) et la variation de la quantité du
consituant 𝑋 dans le liquide est (−𝑞𝑠 .𝑐𝑙 ).
Ainsi, si l’on considère que la variation des concentrations n’est la conséquence que de la soli-
dification du liquide (pas d’échange chimique ni de transport de matière), alors on peut écrire :
69
CHAPITRE 4. MODÈLE DU TRANSPORT RÉACTIF MAGMAS/ROCHES
∂(𝑝𝑠 .𝑐𝑠 )
= +𝑞𝑠 .𝑐𝑙 (4.11)
∂𝑡
et :
∂(𝑝𝑙 .𝑐𝑙 )
= −𝑞𝑠 .𝑐𝑙 (4.12)
∂𝑡
∂(𝑝𝑠 .𝑐𝑠 )
+ 𝑑𝑖𝑣(𝑝𝑠 .𝑐𝑠 .𝑣⃗𝑠 ) = +𝑘𝑐 .𝑆𝑟 .(𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 )) + 𝑞𝑠 .𝑐𝑙 (4.13)
∂𝑡
∂(𝑝𝑙 .𝑐𝑙 )
𝑣𝑙 ) = −𝑘𝑐 .𝑆𝑟 .(𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 )) − 𝑞𝑠 .𝑐𝑙
+ 𝑑𝑖𝑣(𝑝𝑙 .𝑐𝑙 .⃗ (4.14)
∂𝑡
Pour notre modèle unidimensionnel, ces équations donnent alors l’écriture finale du bilan des
constituants chimiques dans le solide et dans le liquide :
⎧
∂(𝑝𝑠 .𝑐𝑠 ) ∂(𝑣𝑠 .𝑝𝑠 .𝑐𝑠 )
+ = +𝑘𝑐 .𝑆𝑟 .(𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 )) + 𝑞𝑠 .𝑐𝑙
∂𝑡 ∂𝑥
⎨
(4.15)
∂(𝑝𝑙 .𝑐𝑙 ) ∂(𝑣𝑙 .𝑝𝑙 .𝑐𝑙 )
+ = −𝑘𝑐 .𝑆𝑟 .(𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 )) − 𝑞𝑠 .𝑐𝑙
⎩
∂𝑡 ∂𝑥
Nous obtenons ainsi un système d’équations hyperboliques. Les inconnues de ce système sont les
concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 , ce sont des fonctions de 𝑥 ∈ [0, 𝐿] et de 𝑡 ∈ ℝ+ .
Les fonctions 𝑝𝑠 et 𝑝𝑙 sont définies par le système d’équations (3.6), 𝑣𝑠 définie par la relation
(3.8), 𝑣𝑙 par la relation (3.12) et 𝑞𝑠 une fonction à choisir (cf. section 3.5).
Remarque :
70
4.2. EXPRESSION DE LA SURFACE RÉACTIVE 𝑆𝑅
1. Nous avons considéré que le solide qui cristallise a la composition du liquide, nous avons
ainsi séparé le processus de solidification de celui de l’équilibrage chimique, le solide produit
s’équilibre ensuite avec le liquide qui l’entoure et le liquide qu’il rencontre tout au long de la
sédimentation.
Cependant, cette hypothèse mérite discussion. En effet pour les silicates (au contraire des
alliages métalliques), il y a pour une composition donnée une très grande différence entre
la température du liquidus et la température de solidus, et il faudrait donc un gradient de
température énorme pour que l’on fige ainsi dans le solide la composition du liquide (sinon
cela pourrait correspondre à une augmentation de l’enthalpie libre, ce qui serait évidemment
gênant).
Dans la nature, on peut penser que, suivant les gradients thermiques, la composition du solide
qui se forme sera intermédiaire entre la composition du liquide et la composition du solide
en équilibre avec le liquide initial (composition du solidus à la température initiale). Dans
le présent modèle, nous avons considéré le cas extrême où le solide cristallisé a la composi-
tion du liquide, et réagit ensuite avec le liquide qu’il rencontre lors des mouvements relatifs
liquide-solide.
2. Nous avons considéré que l’on pouvait écrire une loi 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) en gardant un seul degré
de liberté possible du point de vue composition alors que dans un système binaire strict, la
composition du solide et du liquide est fixée par la température. Cette écriture cache le fait
que, dans le liquide, il y a un autre constituant chimique que nous pourrons appeler solvant
(par comparaison à l’écriture des isothermes pour des solutions aqueuses) tel SiO2 . Le fait
que nous ne rajoutions pas dans les équations un deuxième constituant indépendant constitue
une limite du modèle.
Nous considérons dans notre étude, que le magma cristallise sous forme de grains sphériques
de même rayon. C’est aussi le modèle très simplifié appelé modèle de sphères flottantes (Bildstein
[1998]), considéré en hydrogéologie et selon lequel une phase minérale est un ensemble de grains de
forme sphérique ”flottant” les uns à côté des autres (sans se toucher).
71
CHAPITRE 4. MODÈLE DU TRANSPORT RÉACTIF MAGMAS/ROCHES
Il existe d’autres modèles de nucléation, croissance et mûrissement plus complets qui ont été dé-
veloppés pour le cas des solutions aqueuses, où la taille des grains peut varier et l’agrégation des
grains est considérée (Kieffer et al. [1999] ; Corvisier [2006]), mais aussi des théories plus avancées
pour la cristallisation en milieu magmatique, voir par exemple (Hargraves [1980]), (Brandeis and
Jaupart [1986]) et (Brandeis and Jaupart [1987]).
Soit 𝑎 le rayon des grains produits, la surface géométrique d’un grain est donc :
𝑆𝑔𝑟𝑎𝑖𝑛 = 4𝜋𝑎2
et son volume est :
4
𝑉𝑔𝑟𝑎𝑖𝑛 = 𝜋𝑎3
3
Et pour 𝑛 grains présents dans le volume 𝒱 du VER, la surface géométrique (par volume du VER)
est :
𝑛 ⋅ 4𝜋𝑎2
𝑆𝑔 = (4.16)
𝒱
𝒮 est la surface limite séparant deux mailles de notre colonne magmatique (deux VER), et Δ𝑥 sa
longueur (cf. figure 3.2), le volume 𝒱 s’écrit alors :
𝒱 = Δ𝑥.𝒮
Et le volume de ces 𝑛 grains présents dans le VER (qui est aussi le volume de solide présent dans
le VER) est :
4
𝒱𝑠 = 𝑛 ⋅ 𝜋𝑎3
3
𝒱𝑠
𝑝𝑠 =
𝒱
d’où :
𝑎
𝑝𝑠 = .𝑆𝑔
3
Ainsi la surface géométrique des grains présents dans un volume donné s’écrit en fonction de la
compacité suivant la relation :
3
𝑆𝑔 = .𝑝𝑠 (4.17)
𝑎
72
4.2. EXPRESSION DE LA SURFACE RÉACTIVE 𝑆𝑅
Mais cette surface géométrique des cristaux ne constitue pas exactement la surface réactive
𝑆𝑟 . En effet, plus la proportion de solide 𝑝𝑠 est élevée, plus les cristaux sont nombreux par volume
donné et proches les uns des autres et moins le liquide pourra atteindre l’ensemble de leurs surfaces.
Dans les deux cas extrêmes où il n’y a que du solide ou bien que du liquide (𝑝𝑠 = 1 ou 𝑝𝑠 = 0), la
surface de contact entre le solide et le liquide est en réalité nulle.
Il existe des modèles adaptés pour les solutions aqueuses où la compacité est faible (𝑝𝑠 ≤ 0.2)
(Kieffer et al. [1999]). En particulier, Cassou [2000] et Corvisier [2006] suggèrent que la surface
réactive est égale à la surface géométrique pondérée par un coefficient de réactivité 𝑐𝑟 : 𝑆𝑟 = 𝑐𝑟 .𝑆𝑔
. 𝑐𝑟 est le plus souvent un coefficient modérateur (<1) et parfois amplificateur (>1).
Pour notre étude, les compacités peuvent varier entre les deux valeurs extrêmes 0 et 1, nous
proposons alors une fonction de pondération entre la surface réactive 𝑆𝑟 et la surface géométrique
𝑆𝑔 , dépendante de la compacité 𝑝𝑠 de sorte que 𝑆𝑟 est quasiment égale à 𝑆𝑔 lorsque la porosité est
élevée (𝑝𝑠 faible) et que 𝑆𝑟 = 0 lorsque qu’il n’y a plus de liquide (𝑝𝑠 = 1) :
f(𝑝𝑠 ) = (1 − 𝑝𝑠 )𝛼
D’où :
𝑆𝑟 = 𝑆𝑔 .(1 − 𝑝𝑠 )𝛼 (4.19)
ou encore :
3
𝑆𝑟 = .𝑝𝑠 .(1 − 𝑝𝑠 )𝛼 (4.20)
𝑎
Nous en déduisons la surface réactive adimensionnée 𝑆𝑟∗ de sorte que 𝑆𝑟∗ ∈ [0, 1] :
𝑆𝑟
𝑆𝑟∗ = 3 = 𝑝𝑠 .(1 − 𝑝𝑠 )𝛼 (4.21)
𝑎
La figure (4.1) représente quelques profils de la surface réactive adimensionnée 𝑆𝑟∗ et du rapport
𝑆𝑟 /𝑆𝑔 en fonction de 𝑝𝑠 pour différentes valeurs de 𝛼.
73
CHAPITRE 4. MODÈLE DU TRANSPORT RÉACTIF MAGMAS/ROCHES
0.7 0.7
0.6 0.6
Sr/Sg
S*
r
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Proportion de solide p Proportion de solide ps
s
Figure 4.1 – Quelques profils pour la surface réactive adimensionnée 𝑆𝑟∗ et le rapport 𝑆𝑟 /𝑆𝑔 pour
différentes valeurs de 𝛼.
Nous vérifions sur les courbes 𝑆𝑟 /𝑆𝑔 que les contraintes (4.18) sont bien vérifiées. Nous remar-
quons aussi sur les courbes de 𝑆𝑟∗ que pour 𝛼 = 0.2 la surface réactive est croissante jusqu’à environ
la valeur 𝑝𝑠 = 0.8 à partir de laquelle elle commence à diminuer, elle croit pour 𝛼 = 0.4 jusqu’à
environ 𝑝𝑠 = 0.7 et pour 𝛼 = 0.6 jusqu’à environ 𝑝𝑠 = 0.55.
Rappelons que la vitesse de sédimentation du solide est quasiment nulle à partir de 𝑝𝑠 = 0.7 (cf.
figure (3.3)). Le mouvement des cristaux est freiné par les frottements entre les cristaux eux-mêmes
et entre les cristaux et les parois de la chambre magmatique vu l’augmentation de leur nombre, les
cristaux sont ainsi très proches les uns des autres et laissent moins de place au liquide en contact
avec eux. Nous supposons alors que la surface de contact liquide/solide commence à diminuer à
partir de la valeur 𝑝𝑠 = 0.7. La valeur de 𝛼 qui satisfait le mieux cette hypothèse est 𝛼 = 0.4,
valeur qu’on adoptera par la suite dans notre modèle.
Nous modélisons l’échange chimique en un élément 𝑋 par la diffusion de cet élément dans le
solide au niveau de la surface réactive. En effet, la diffusion dans le solide est le processus limitant
la cinétique d’échange avec le liquide (la diffusion dans le liquide étant très rapide relativement à
la diffusion dans le solide).
La surface réactive est égale pour un grain isolé à sa surface géométrique 𝑆𝑔𝑟𝑎𝑖𝑛 .
On considère par exemple le cas d’échange entre un cristal d’olivine, supposé sphérique de
rayon 𝑎, et un liquide magmatique. On suppose que l’échange se fait en magnésium (Mg) et que
cet élément se trouve à une distance de 2𝑎 du centre du cristal (cf. figure (4.2)).
74
4.3. ORDRES DE GRANDEUR DE LA CONSTANTE CINÉTIQUE 𝐾𝐶
Fe
Mg
Mg a S
L
Fe 2a
Figure 4.2 – Représentation de l’échange d’un élément Mg par diffusion dans un cristal sphérique
de rayon 𝑎.
Supposons que la diffusion des éléments chimiques soit le seul phénomène à l’origine des varia-
tions des concentrations chimiques. Soit 𝐽𝐷 le flux des éléments Mg à travers la surface 𝑆𝑔𝑟𝑎𝑖𝑛 du
cristal, nous avons alors :
∂𝑐𝑠
= 𝐽𝐷 ⋅ 𝑆𝑔𝑟𝑎𝑖𝑛 (4.22)
∂𝑡
Par ailleurs, soit 𝐷𝑠 le coefficient de diffusion de Mg dans le cristal, alors la première loi de Fick
s’écrit :
∂𝑐𝑠
𝐽𝐷 = −𝐷𝑠 ⋅ (4.23)
∂𝑥
Seuls les échanges chimiques sont considérés, la relation (4.10) donne pour un seul cristal :
∂𝑐𝑠
= 𝑘𝑐 .𝑆𝑔𝑟𝑎𝑖𝑛 .(𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 )) (4.24)
∂𝑡
∂𝑐𝑠
𝑘𝑐 .(𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 )) = −𝐷𝑠 . (4.25)
∂𝑥
d’où :
75
CHAPITRE 4. MODÈLE DU TRANSPORT RÉACTIF MAGMAS/ROCHES
𝛿2 𝑐𝑠
𝑘𝑐 .(𝛿1 𝑐𝑠 ) ∼
= 𝐷𝑠 .
𝛿𝑥
𝐷𝑠
d’où 𝑘𝑐 est homogène à :
𝛿𝑥
𝐷𝑠
𝑘𝑐 ∼
= (4.26)
𝛿𝑥
Kelemen et al. [1997] donnent un coefficient de diffusion de Fe-Mg dans l’olivine à environ 1250
∘C de 𝐷𝑠 = 10−14 m2 .s−1 pour des cristaux d’olivine de 𝑎 = 0.2 cm. Si on prend une distance
entre le solide et le liquide de 𝛿𝑥 = 2𝑎 (cf. figure (4.2)), on aura alors une valeur de la constante
cinétique :
𝑘𝑐 = 2, 5.10−12 m.s−1 ,
pour 𝐷𝑠 = 10−15 m2 .s−1 , valeur donnée par Korenaga and Kelemen [1998] pour la diffusion de
Fe-Mg dans l’olivine à 1200 ∘ C et pour une longueur caractéristique 𝛿𝑥 = 0.2 cm, on obtient :
𝑘𝑐 = 5.10−13 m.s−1 ,
et pour 𝐷𝑠 = 10−16 m2 .s−1 , pour la diffusion de Ni entre une olivine où la concentration en Ni
est de 2000 ppm et un magma où la concentration en Ni est de 500 ppm à 1250 ∘ C (Morioka and
Nagasawa [1991] ;White [2007]), on a :
𝑘𝑐 = 2, 5.10−14 m.s−1 .
76
Chapitre 5
La notion d’isotherme (cf. section 4.1.1) a été proposée dans le cadre de la modélisation des
échanges chimiques, en particulier des échanges d’ions, entre solutions aqueuses et substrats solides,
afin de décrire les processus de métasomatisme, c’est-à-dire de l’évolution chimique d’une roche per-
colée. L’isotherme relie, à l’équilibre thermodynamique et à température donnée, les concentrations
d’un élément chimique donné dans la solution aqueuse 𝑐𝑙 et dans le substrat solide 𝑐𝑠 par une loi ana-
lytique du type 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ). Dans ce chapitre, nous cherchons à étendre cette notion dans le cas des
échanges entre solides et liquides magmatiques, dans des conditions de validité que nous préciserons.
Pour les calculs thermodynamiques nécessaires à l’écriture de la loi isotherme (potentiels chi-
miques standards, masses molaires, volumes molaires, à température et pression données), nous
avons adopté le modèle de solution de Ghiorso (Ghiorso and Sack [1995] ; Ghiorso et al. [2002]).
Les calculs thermodynamiques sont basés sur les formules et données thermodynamiques fournies
dans Ghiorso et al. [2002]. Ces calculs ont été implémentés sous forme d’un module en Fortran 90
par Moutte [2007] dans le cadre du projet ARXIM qui fournit une librairie pour le calcul des équi-
libres multiphasiques appliqué aux interactions fluide-roche. Nous avons alors couplé une partie de
ce module à notre programme pour en extraire les données nécessaires à l’écriture de la loi isotherme.
Nous nous intéressons ici à l’échange chimique entre le minéral contenu dans une roche et pré-
sentant une solution solide et un magma qui circule dans les pores de la roche. L’exemple choisi
est une olivine de composition variable entre le pôle forstérite (Mg2 SiO4 noté Fo) et le pôle fayalite
(Fe2 SiO4 noté Fa) et nous cherchons à exprimer l’équilibre chimique sous la forme d’une isotherme
𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) où 𝑙 désigne le liquide magmatique et 𝑠 le solide.
Pour ce faire, nous écrivons d’abord l’équation d’échange d’un constituant chimique, par exemple
Mg2 SiO4 , entre le liquide magmatique et l’olivine :
A l’équilibre chimique entre le solide et le liquide, l’énergie libre de Gibbs est minimale et on a la
relation de Gibbs-Duhem (Smith and Missen [1982]), qui s’écrit pour la forstérite par exemple :
77
CHAPITRE 5. RECHERCHE D’UNE ISOTHERME MAGMATIQUE
𝐶𝐿 = 𝐺(𝐶𝑆 , 𝑇, 𝑃 )
or ce qui est gagné par la phase solide est perdu par la phase liquide :
nous pouvons de même écrire les relations (5.1) et (5.2) pour Fa, d’où, à T et P maintenues
constantes, nous obtenons l’égalité des potentiels chimiques dans le liquide et le solide (White
[2007]) :
{
𝜇𝐹 𝑜,𝑠 = 𝜇𝐹 𝑜,𝑙
(5.3)
𝜇𝐹 𝑎,𝑠 = 𝜇𝐹 𝑎,𝑙
Ce sont ces égalités qui nous permettront, dans ce chapitre, d’écrire la loi 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) ; cette loi
dépendra des expressions des potentiels chimiques et donc des modèles de solutions choisis pour les
phases liquide et solide.
avec 𝑅 la constante des gaz parfaits, a l’activité du constituant et 𝜇0 le potentiel chimique à l’état
de référence (lorsque 𝑎 = 1).
Par convention, nous considérons pour un minéral l’état de référence lorsqu’il est présent à l’état
pur, c’est-à-dire pour une fraction molaire 𝑋 = 1.
𝑎 = 𝑋2 (5.5)
ainsi, la relation (5.4) nous donne bien 𝜇 = 𝜇0 lorsque 𝑋 = 1. Et nous écrivons finalement les
expressions des potentiels chimiques pour la phase solide pour Fo et Fa :
78
5.2. EXISTENCE DE SOLUTIONS
En solution aqueuse, le solvant qui est l’eau (H2 O) est l’espèce dominante : on ne pourrait pas
dissoudre un élément chimique dans de l’eau jusqu’à arriver à 100% de cet élément, on arrive à sa-
turation de l’eau bien avant. L’activité n’est donc pas prise égale à la fraction molaire de l’élément,
par convention, l’état de référence pour un élément chimique donné dans une solution aqueuse est
considéré lorsque sa concentration est égale à 1 mol/kg𝑠𝑜𝑙𝑣𝑎𝑛𝑡 , l’activité est donc égale à la concen-
tration en mol/kg𝐻2 𝑂 .
𝜇𝐹 𝑜,𝑙 = 𝜇0𝐹 𝑜,𝑙 + 𝑅𝑇. ln(𝑋𝐹 𝑜,𝑙 ) +𝑊𝐹 𝑜,𝐹 𝑎 .𝑋𝐹 𝑎,𝑙 +𝑊𝐹 𝑜,𝑆𝑖𝑂2 .𝑋𝑆𝑖𝑂2 ,𝑙
−𝑊𝐹 𝑜,𝐹 𝑎 .𝑋𝐹 𝑜,𝑙 .𝑋𝐹 𝑎,𝑙 −𝑊𝐹 𝑜,𝑆𝑖𝑂2 .𝑋𝐹 𝑜,𝑙 .𝑋𝑆𝑖𝑂2 ,𝑙
−𝑊𝐹 𝑎,𝑆𝑖𝑂2 .𝑋𝐹 𝑎,𝑙 .𝑋𝑆𝑖𝑂2 ,𝑙
𝜇𝐹 𝑎,𝑙 = 𝜇0𝐹 𝑎,𝑙 + 𝑅𝑇. ln(𝑋𝐹 𝑎,𝑙 ) +𝑊𝐹 𝑎,𝐹 𝑜 .𝑋𝐹 𝑜,𝑙 +𝑊𝐹 𝑎,𝑆𝑖𝑂2 .𝑋𝑆𝑖𝑂2 ,𝑙
−𝑊𝐹 𝑎,𝐹 𝑜 .𝑋𝐹 𝑎,𝑙 .𝑋𝐹 𝑜,𝑙 −𝑊𝐹 𝑎,𝑆𝑖𝑂2 .𝑋𝐹 𝑎,𝑙 .𝑋𝑆𝑖𝑂2 ,𝑙
−𝑊𝐹 𝑜,𝑆𝑖𝑂2 .𝑋𝐹 𝑜,𝑙 .𝑋𝑆𝑖𝑂2 ,𝑙
avec 𝑊𝑖,𝑗 constantes d’interaction en excès entre le constituant 𝑖 et le constituant 𝑗.
Pour une solution non idéale dans le solide, nous aurons des relations similaires avec des termes
d’interaction en excès.
La résolution des équations (5.3) devient plus compliquée, on ne connaı̂t pas de solution analy-
tique et on a besoin donc de recourir à une résolution numérique, par exemple par la méthode
de Newton-Raphson.
79
CHAPITRE 5. RECHERCHE D’UNE ISOTHERME MAGMATIQUE
𝐶𝐿 = 𝐺(𝐶𝑆 , 𝑇, 𝑃 )
⎧
𝜇𝐹 𝑜,𝑠 = 𝜇𝐹 𝑜,𝑙
𝜇𝐹 𝑎,𝑠 = 𝜇𝐹 𝑎,𝑙
⎨
(5.9)
𝑋 + 𝑋𝐹 𝑎,𝑠 = 1
⎩ 𝐹 𝑜,𝑠
𝑋𝐹 𝑜,𝑙 + 𝑋𝐹 𝑎,𝑙 = 1 − 𝑋𝑆𝑖𝑂2 ,𝑙
ce qui nous fournit 4 équations à 5 inconnues qui sont les fractions molaires, d’où un degré de liberté
en plus par rapport au magma binaire où il n’y aurait pas de solvant (SiO2 ici). Plusieurs solutions
deviennent possibles à T donnée (chaque valeur de SiO2 nous donne une solution particulière pour
𝑋𝐹 𝑜,𝑠 , 𝑋𝐹 𝑎,𝑠 , 𝑋𝐹 𝑜,𝑙 et 𝑋𝐹 𝑎,𝑙 ), on obtient donc une courbe de solutions : 𝑋𝐹 𝑎,𝑙 en fonction de 𝑋𝐹 𝑎,𝑠
et 𝑋𝐹 𝑜,𝑙 en fonction de 𝑋𝐹 𝑜,𝑠 .
Ainsi par analogie avec les solutions aqueuses, nous appellerons cette solution ”isotherme”.
Remarques :
– Nous devons garder 𝑋𝑆𝑖𝑂2 ,𝑙 comme degré de liberté. En effet, si l’on se fixe l’inconnue 𝑋𝑆𝑖𝑂2 ,𝑙 ,
on obtient un seul point d’équilibre, solution du système (5.9). En pratique, la variation
de 𝑋𝑆𝑖𝑂2 ,𝑙 se fait lors des échanges chimiques entre l’olivine et le magma silicaté.
𝑇𝐹𝑓 𝑢𝑠 𝑓 𝑢𝑠
𝑎 < 𝑇 < 𝑇𝐹 𝑜 (5.11)
80
5.3. RELATION ENTRE LES FRACTIONS MOLAIRES 𝑋𝐹𝐿𝑂 ET 𝑋𝐹𝑆 𝑂
P=1 kbar
T
L TFofus = 1900 °C
Liquidus
L+S
Solidus
fus
1225 °C = TFa S
Solution solide
X.Fa+(1-X).Fo
X
Fa Fo
pure pure
Figure 5.1 – Diagramme binaire (X,T) à pression P donnée. — Pour 𝑇 > 𝑇𝐹𝑓 𝑢𝑠
𝑜 , seule la phase liquide
peut exister et pour 𝑇 < 𝑇𝐹𝑓 𝑢𝑠
𝑎 , seule la phase solide existera.
Nous cherchons dans les sections qui suivent une solution du système (5.9).
Pour la suite de ce chapitre, nous noterons les indices différemment, par exemple 𝑋𝐹𝑙 𝑜 au lieu de
𝑋𝐹 𝑜,𝑙 .
les potentiels chimiques à l’état de référence dépendent des conditions de pression et de température,
posons : ( )
𝜇0𝐹 𝑜,𝑠 − 𝜇0𝐹 𝑜,𝑙
𝐾𝐹 𝑜 = 𝐾(𝐹 𝑜, 𝑃, 𝑇 ) = exp (5.12)
2𝑅𝑇
et en faisant de même pour Fa, on écrit alors :
𝑋𝐹𝑙 𝑜 = 𝐾𝐹 𝑜 .𝑋𝐹𝑠 𝑜
{
(5.13)
𝑋𝐹𝑙 𝑎 = 𝐾𝐹 𝑎 .𝑋𝐹𝑠 𝑎
81
CHAPITRE 5. RECHERCHE D’UNE ISOTHERME MAGMATIQUE
𝐶𝐿 = 𝐺(𝐶𝑆 , 𝑇, 𝑃 )
Nous obtenons ainsi des relations simples liant les fractions molaires dans le liquide et dans le solide.
Nous allons à présent chercher la fonction isotherme. Nous prenons l’exemple de la forstérite, le
calcul étant le même pour la fayalite.
Nous supposons que ce liquide est une solution contenant de la forstérite, de la fayalite et de la
silice, d’où :
𝑉𝑙 = 𝑉𝐹𝑙 𝑜 + 𝑉𝐹𝑙 𝑎 + 𝑉𝑆𝑖𝑂
𝑙
2
(5.14)
𝑙
où 𝑉𝐹𝑙 𝑜 , 𝑉𝐹𝑙 𝑎 et 𝑉𝑆𝑖𝑂 2
sont respectivement les volumes de Fo, Fa et SiO2 présents dans le liquide.
𝑚𝑙𝐹 𝑜
𝑐𝑙𝐹 𝑜 = (5.15)
𝑉𝑙
82
5.4. PASSAGE AUX CONCENTRATIONS VOLUMIQUES
En considérant les relations (5.16), (5.17) et (5.18), l’expression (5.15) peut s’écrire :
𝑋𝐹𝑙 𝑜 .𝑀𝐹 𝑜
𝑐𝑙𝐹 𝑜 = (5.19)
𝑋𝐹𝑙 𝑜 .V𝐹𝑙 𝑜 + 𝑋𝐹𝑙 𝑎 .V𝐹𝑙 𝑎 + 𝑋𝑆𝑖𝑂
𝑙
2
𝑙
.V𝑆𝑖𝑂2
⎨ 𝑋𝐹𝑙 𝑜 = 𝐾𝐹 𝑜 .𝑋𝐹𝑠 𝑜
⎧
𝛼1 .𝑋𝐹𝑠 𝑜
𝑐𝑙𝐹 𝑜 = (5.21)
𝛼2 .𝑋𝐹𝑠 𝑜 + 𝛼3
⎧
⎨ 𝛼1 = 𝐾𝐹 𝑜 .𝑀𝐹 𝑜
𝑙
𝛼2 = 𝐾𝐹 𝑎 .(V𝑆𝑖𝑂 − V𝐹𝑙 𝑎 ) − 𝐾𝐹 𝑜 .(V𝑆𝑖𝑂
𝑙 + V𝐹𝑙 𝑜 )
avec : 2 2
(5.22)
⎩ 𝑙 𝑙 𝑙
𝛼3 = 𝐾𝐹 𝑜 .V𝐹 𝑜 + 𝐾𝐹 𝑎 .V𝐹 𝑎 + (1 − 𝐾𝐹 𝑎 ).V𝑆𝑖𝑂 2
où 𝑉𝐹𝑠𝑜 et 𝑉𝐹𝑠𝑎 sont respectivement les volumes de Fo et Fa présents dans le solide.
Comme dans le liquide, la masse de Fo dans le solide s’écrit :
avec 𝑛𝑠𝐹 𝑜 nombre de moles de Fo présente dans l’olivine et 𝑀𝐹 𝑜 la masse molaire de Fo.
En refaisant les mêmes calculs que pour la phase liquide, pour les volumes de Fo et Fa et leur
fractions molaires dans le solide (cf. (5.16) et (5.18)), la relation (5.23) devient :
𝑋𝐹𝑠 𝑜 .𝑀𝐹 𝑜
𝑐𝑠𝐹 𝑜 = (5.26)
𝑋𝐹𝑠 𝑜 .V𝐹𝑠 𝑜 + (1 − 𝑋𝐹𝑠 𝑜 ).V𝐹𝑠 𝑎
83
CHAPITRE 5. RECHERCHE D’UNE ISOTHERME MAGMATIQUE
𝐶𝐿 = 𝐺(𝐶𝑆 , 𝑇, 𝑃 )
𝑐𝑠𝐹 𝑜 .V𝐹𝑠 𝑎
𝑋𝐹𝑠 𝑜 = (5.27)
𝑀𝐹 𝑜 − 𝑐𝑠𝐹 𝑜 .(V𝐹𝑠 𝑜 − V𝐹𝑠 𝑎 )
𝛽1 .𝑐𝑠𝐹 𝑜
𝑐𝑙𝐹 𝑜 = = 𝑔1 (𝑐𝑠𝐹 𝑜 ) (5.28)
𝛽2 .𝑐𝑠𝐹 𝑜 + 𝛽3
⎨ 𝛽1 = 𝛼1 .V𝐹𝑠 𝑎
⎧
Les coefficients 𝛾𝑖 ayant des expressions pour Fa analogues à celles des 𝛽𝑖 pour Fo.
Remarque :
𝑛𝑠𝐹 𝑜
Si on raisonne en 𝑚𝑜𝑙/𝑚3 : 𝑐𝑠𝐹 𝑜 = , alors le terme 𝑀𝐹 𝑜 est supprimé des relations (5.19) et
𝑉𝑂𝐿
(5.26), et donc du reste des relations sans aucune difficulté supplémentaire.
84
5.5. FONCTION ISOTHERME
Nous devons aussi vérifier la condition (5.10) : 𝑋𝐹𝑙 𝑜 + 𝑋𝐹𝑙 𝑎 ≤ 1. Ceci correspond à vérifier (cf.
relations 5.20) :
𝐾𝐹 𝑎 − 1
𝑋𝐹𝑠 𝑜 > (5.31)
𝐾𝐹 𝑎 − 𝐾𝐹 𝑜
Pour les conditions de température et de pression choisies, nous obtenons la condition : 𝑋𝐹𝑠 𝑜 >
0.32. Nous traçons les courbes de 𝑋𝐹𝑙 𝑜 , de la somme 𝑋𝐹𝑙 𝑜 + 𝑋𝐹𝑙 𝑎 et de 𝑋𝑆𝑖𝑂 𝑙
2
en fonction de 𝑋𝐹𝑠 𝑜
en utilisant les relations (5.20) et nous faisons varier 𝑋𝐹𝑠 𝑜 sur l’intervalle [0.42, 1] (figure 5.2).
X lFo
Fractions molaires dans le liquide
1
X lFo+X lFa
0.8 X lSiO
2
0.6
0.4
0.2
−0.2
0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
s
Fraction molaire de Fo dans le solide XFo
Figure 5.2 – Tracé des différentes fractions molaires dans le liquide en fonction de la fraction
molaire 𝑋𝐹𝑠 𝑜 sur l’intervalle [0.42, 1] pour T=1500 ∘ C et P=1 kbar. — [0.42, 1] représente l’intervalle de
𝑋𝐹𝑠 𝑜 qui permet de vérifier la condition (5.10)
Pour tracer la courbe isotherme, nous utilisons la relation (5.26) liant la concentration 𝑐𝑠𝐹 𝑜 à
𝑋𝐹𝑠 𝑜
puis celle liant 𝑐𝑙𝐹 𝑜 à 𝑐𝑠𝐹 𝑜 (l’isotherme (5.28)) en nous restreignant alors à l’intervalle [0.42, 1]
pour 𝑋𝐹𝑠 𝑜 .
𝑐𝑠
Nous prenons aussi pour ce tracé, les valeurs adimensionnées des concentrations : 𝑐𝑠∗ = et
𝜌𝑠
85
CHAPITRE 5. RECHERCHE D’UNE ISOTHERME MAGMATIQUE
𝐶𝐿 = 𝐺(𝐶𝑆 , 𝑇, 𝑃 )
∗ 𝑐𝑙
𝑐𝑙 = (figure 5.3).
𝜌𝑙
0.064
c lFo*
0.062
0.06
0.058
0.056
0.054
0.052
0.05
0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
s *
Concentration de Fo dans le solide cFo
Figure 5.3 – Tracé de la courbe isotherme 𝑐𝑙𝐹 𝑜 = 𝑔(𝑐𝑠𝐹 𝑜 ) pour 𝑋𝐹𝑠 𝑜 variant sur l’intervalle de validité
[0.42, 1] pour T=1500 ∘ C et P=1 kbar.
Pour le système que nous avons choisi (Fo, Fa et SiO2 (𝑙)), et avec les conditions de pression
et de température choisis, nous obtenons donc une courbe isotherme légèrement concave avec des
pentes de la tangente à cette courbe allant de 0.05 à 0.01.
𝑋𝐹𝑠 𝑜 𝑋𝐹𝑙 𝑜
𝑌 = (= 𝑋𝐹𝑠 𝑜 ) et 𝑍= (5.32)
𝑋𝐹𝑠 𝑜 + 𝑋𝐹𝑠 𝑎 𝑋𝐹𝑙 𝑜 + 𝑋𝐹𝑙 𝑎
𝑌 𝑍
= 𝐾(𝑃, 𝑇 ) ⋅ (5.33)
1−𝑌 1−𝑍
𝐾𝐹 𝑎
avec 𝐾(𝑃, 𝑇 ) = , d’où après calcul :
𝐾𝐹 𝑜
86
5.7. APPLICATION AUX SYSTÈMES OUVERT ET FERMÉ
𝑌
𝑍= = ℎ(𝑌 ) (5.34)
𝑌 + 𝐾.(1 − 𝑌 )
0.9
0.8 Y
0.7
0.6
Rapport Z
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Rapport Y
Figure 5.4 – Tracé de la courbe isotherme 𝑍 = ℎ(𝑌 ) pour 𝑋𝐹𝑠 𝑜 variant sur l’intervalle [0.42, 1]
pour T=1500 ∘ C et P=1 kbar.
La courbe isotherme liant 𝑍 à 𝑌 est différente de la courbe liant 𝑐𝑙 à 𝑐𝑠 , elle est convexe, avec
des pentes variant de 0.23 à 12.
87
CHAPITRE 5. RECHERCHE D’UNE ISOTHERME MAGMATIQUE
𝐶𝐿 = 𝐺(𝐶𝑆 , 𝑇, 𝑃 )
faudrait en effet ajouter une autre équation à notre système d’EDPs (6.15) pour intégrer ce nouveau
constituant qui occuperait une concentration non nulle dans le magma et dans le solide.
De plus, l’isotherme dépendra de plusieurs constituants chimiques, l’expression 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 ) dans les
équations de bilan pourra être remplacée par une expression qui exprime le déséquilibre chimique,
par exemple un Δ𝜇 (qui sera nul à l’équilibre).
De nombreux travaux ont été effectués sur les lois de partage entre composition des solides
et composition des fluides aqueux en équilibre dans différents systèmes faisant appel à diverses
équations d’état, nous citons par exemple les travaux de Rabinowicz et al. [1995].
Sans rentrer dans le détail des écritures, nous ne retenons ici que le caractère très général de non
linéarité de la fonction de partage à l’équilibre 𝑔. Nous pourrons ainsi prendre une isotherme de
forme convexe ou concave, ou proposer d’autres profils déduits de la littérature. Nous citons par
exemple les diagrammes de composition gaz/solide (en métallurgie) (Rist and Bonnivard [1963]) ou
les diagrammes de composition liquide/solide proposés par Korzhinskii [1970] ou Fonteilles [1978]
pour décrire les mécanismes de métasomatisme. Ces diagrammes montrent des profils en escalier,
dont nous présentons deux exemples en figure 5.5, où les paliers horizontaux représentent des
domaines où deux phases solides sont en équilibre (pour la composition du plateau) et les variations
de 𝑐𝑙 à 𝑐𝑠 constant représentent les phases à composition définie (paliers verticaux), cette dernière
situation peut être rapprochée aux lacunes de miscibilité. Nous simplifierons ces profils en choisissant
des profils linéaires, convexes, concaves ou avec un changement de concavité comme proposé dans
Guy [1979] ; [1984] ; [1989] ; [1993] (cf. figure 5.6).
(a) (b) C2 f
δ2
Cf
C2f C2 f(A) A
γ2 δ1 δ’
2
1
γ1
β 2
β’
2 α2
1 β 1
B
2
C2 f(B)
1 α1
C1f
f/a C2s
C2S (B) C2S (A)
Figure 5.5 – Profils tirés de la littérature pour la fonction isotherme 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 ). — (a) Korzhinskii
[1970], (b) Fonteilles [1978].
88
5.8. CONCLUSION
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration dans le solide cs Concentration dans le solide cs Concentration dans le solide cs
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration dans le solide cs Concentration dans le solide cs Concentration dans le solide cs
Figure 5.6 – Quelques profils types pour la fonction isotherme 𝑐𝑙 −𝑔(𝑐𝑠 ) (après adimensionnement).
— (a) Isotherme convexe, (b) Linéaire, (c) Concave ; (d),(e) et (f) : Isothermes avec changement de concavité.
Remarque :
Nous nous permettons dans notre modèle de ne pas prendre la température 𝑇 comme paramètre
alors même que nous parlons de gradients thermiques responsables de la cristallisation. Dans notre
effort de capturer l’essentiel du comportement qualitatif des systèmes physiques envisagés en un
minimum d’équations, nous avons en effet décidé de ne pas écrire de bilan thermique et de ne pas
rajouter la température comme variable. Cela a un certain nombre de conséquences sur le rôle de
la température. En effet, au cours de l’évolution du système et de la cristallisation progressive du
liquide marquée par l’augmentation du paramètre 𝑝𝑠 , et la baisse de la température.
Ainsi la loi de partage à l’équilibre que nous avons écrite 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) est ”oblique” sur la température,
et ne mérite certainement pas la dénomination d’”isotherme” emprunté aux échanges entre solides
et solutions aqueuses.
5.8 Conclusion
Nous nous intéressons au cas d’un seul constituant chimique indépendant.
89
CHAPITRE 5. RECHERCHE D’UNE ISOTHERME MAGMATIQUE
𝐶𝐿 = 𝐺(𝐶𝑆 , 𝑇, 𝑃 )
Le domaine d’étude que nous avons défini dans les chapitres précédents et qui constitue notre
centre d’intérêt est un domaine fermé. Pour ce domaine, comme nous l’avons dit dans la section
5.7.2, nous ne pourrons pas utiliser directement le raisonnement établi dans le présent
chapitre pour trouver la fonction isotherme. Nous choisirons alors des profils d’isothermes parmi
celles déduites de la littérature et représentées sur la figure 5.6. On pourrait en perspectives envi-
sager d’adapter notre modèle au cas d’un système ouvert en modifiant les conditions aux bords de
la colonne magmatique et en reconsidérant les lois de vitesse relative liquide/solide.
Les profils d’isothermes représentés sur la figure 5.6 sont établis pour un constituant chimique
donné, elles partent du point (0,0) pour arriver au point (1,1). Ces isothermes représentent les
concentrations dans le liquide et dans le solide à l’état d’équilibre entre les deux phases ; si la
courbe se trouve au-dessus de la première bissectrice du repère (0, 𝑐𝑠 , 𝑐𝑙 ), alors on a 𝑐𝑙 > 𝑐𝑠 , ce qui
signifie que le constituant chimique correspondant se retrouvera, à l’équilibre, préférentiellement
dans le liquide plutôt que dans le solide, de même si la courbe est au-dessus de la première bissec-
trice, le constituant chimique se retrouvera, à l’équilibre, préférentiellement dans le solide.
Nous pouvons comparer ce raisonnement au cas des éléments en trace où à l’équilibre nous avons
la loi de distribution de Nernst (relation (4.6)) : 𝑐𝑙 = 1𝑗 ⋅ 𝑐𝑠 , on dit que l’élément chimique 𝑗 est
𝐾𝑖
compatible (avec le minéral 𝑖) lorsque le coefficient de partage 𝐾𝑖𝑗 est supérieur à 1 (on a alors
𝑐𝑙 < 𝑐𝑠 ) et cet élément est incompatible lorsque 𝐾𝑖𝑗 < 1 (on a alors 𝑐𝑙 > 𝑐𝑠 ).
Nous montrerons dans le chapitre 11 qu’une analyse graphique sur la courbe icotherme permet
de prévoir, sous certaines conditions, les concentrations existant dans une chambre magmatique
après sa solidification totale.
90
Chapitre 6
Adimensionnement et formulation du
système d’équations aux dérivées
partielles complet à résoudre
Après avoir établit les systèmes d’équations (3.6) et (4.15), dépendent d’un nombre important
de paramètres, l’adimensionnement est une technique de changement de variables qui permet de
réduire le nombre de paramètres des EDPs à un nombre limité de constantes sans dimension. Ces
constantes indiquent les rapports de force entre les différents phénomènes de base et rendent ainsi
plus simple l’analyse des EDPs.
Nous verrons aussi pour notre cas qu’après discrétisation des EDPs, l’adimensionnement permet
d’obtenir des pas de temps et d’espace indépendants des grandeurs physiques mais dépendant uni-
quement des schémas numériques choisis.
Nous allons dans ce chapitre adimensionner les deux systèmes d’équations, puis nous en dé-
duirons le système final d’EDPs à résoudre. Nous ferons apparaı̂tre deux nombres adimensionnels
indépendants qui mesurent le rapport entre les vitesses des trois phénomènes moteurs considérés :
l’advection, la solidification et les réactions chimiques.
𝑈𝑠 𝑥 𝑞𝑠
𝑡∗ = 𝑡, 𝑥∗ = , 𝑣𝑠∗ = (1 − 𝑝𝑠 )𝑒 , 𝑣𝑙∗ = 𝑝𝑠 (1 − 𝑝𝑠 )𝑒−1 , 𝑞𝑠∗ = (6.1)
𝐿 𝐿 𝑞𝑠 0
avec :
𝑞𝑠0 : la valeur maximale de la vitesse de solidification, de sorte que 𝑞𝑠∗ ∈ [0, 1],
91
CHAPITRE 6. ADIMENSIONNEMENT ET FORMULATION DU SYSTÈME
D’ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES COMPLET À RÉSOUDRE
𝐿
Nous avons alors : 𝑥∗ , 𝑣𝑠∗ , 𝑣𝑙∗ et 𝑞𝑠∗ ∈ [0, 1] et lorsque 𝑡∗ = 1, 𝑡 = .
𝑈𝑠
Si nous prenons une valeur de 𝐿 = 1000 m et la vitesse de Stokes typique 𝑈𝑠 = 10−7 m.s−1
(cf. 3.10), alors nous obtenons :
𝑡∗ = 1 correspond à 𝑡 = 1010 s ∼
= 317 ans (6.2)
Ce qui signifie que pour une chambre magmatique de hauteur 𝐿 = 1000 m, il faudrait environ
317 ans à un cristal chutant à partir du sommet, à la vitesse 𝑈𝑠 = 10−7 m.s−1 , pour atteindre le
fond de la chambre.
Le changement de variables ainsi opéré permet alors d’obtenir les équations normalisées :
∂𝑝𝑠 ∂(𝑣𝑠∗ ⋅ 𝑝𝑠 )
⎧
⎨ ∂𝑡∗ +
= 𝐴 ⋅ 𝑞𝑠∗
∂𝑥∗
(6.3)
∗
⎩ ∂𝑝𝑙 + ∂(𝑣𝑙 ⋅ 𝑝𝑙 )
= −𝐴 ⋅ 𝑞𝑠∗
∂𝑡∗ ∂𝑥∗
𝐿.𝑞𝑠0
𝐴= (6.4)
𝑈𝑠
En notant :
𝐿 1
𝑡𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = et 𝑡𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑖𝑓 𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = (6.5)
𝑈𝑠 𝑞𝑠 0
avec 𝑡𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 le temps de parcours de la distance 𝐿 et 𝑡𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑖𝑓 𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 le temps caractéristique pour
la solidification de la chambre magmatique, le nombre 𝐴 s’écrit :
𝑡𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
𝐴= (6.6)
𝑡𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑖𝑓 𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛
𝑣𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑖𝑓 𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛
𝐴= (6.7)
𝑣𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
92
6.2. ADIMENSIONNEMENT DES ÉQUATIONS DU TRANSPORT RÉACTIF
avec 𝑣𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑖𝑓 𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝐿.𝑞𝑠0 la vitesse de sédimentation des solides et 𝑣𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝑈𝑠 la vitesse de
solidification de la chambre magmatique de hauteur 𝐿.
𝐴 symbolise donc la rapidité relative des phénomènes advectif et de solidification dans la chambre
magmatique de hauteur 𝐿. Par exemple si 𝐴 < 1, alors l’advection se fait plus vite que la solidifi-
cation et à une hauteur 𝑥 donnée dans la chambre magmatique, les cristaux formés ont le temps
de descendre avant solidification complète du magma présent à cette hauteur 𝑥.
avec :
𝛼 : exposant dans l’expression de la surface réactive, choisi égal à 0.4 (cf. section 4.2).
Notons aussi :
1
𝑔 ∗ (𝑐∗𝑠 ) = ⋅ 𝑔(𝜌𝑠 .𝑐∗𝑠 ) (6.9)
𝜌𝑙
93
CHAPITRE 6. ADIMENSIONNEMENT ET FORMULATION DU SYSTÈME
D’ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES COMPLET À RÉSOUDRE
𝐿 𝑘𝑐
𝐷𝑎 = 3 ⋅ ⋅ (6.11)
𝑎 𝑈𝑠
En notant :
𝑎
𝑡𝑟𝑒𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = (6.12)
3.𝑘𝑐
𝑡𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
𝐷𝑎 = (6.13)
𝑡𝑟𝑒𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
𝐷𝑎 peut aussi être vu comme le rapport de la vitesse de réaction sur la vitesse d’advection :
𝑣𝑟𝑒𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
𝐷𝑎 = (6.14)
𝑣𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
𝐿
avec 𝑣𝑟𝑒𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = 3 ⋅ ⋅ 𝑘𝑐 la vitesse caractéristique de réaction et 𝑣𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝑈𝑠 .
𝑎
𝐷𝑎 symbolise donc la rapidité relative des phénomènes advectif et réactif dans la chambre
magmatique de hauteur 𝐿. Par exemple si 𝐷𝑎 < 1, alors l’advection se fait plus vite que la réaction,
les cristaux sédimentent sans avoir le temps de s’équilibrer avec les liquides qu’ils rencontrent lors
de leur descente.
⎧
∂𝑝𝑠 ∂(𝑣𝑠 .𝑝𝑠 )
+ = 𝐴 ⋅ 𝑞𝑠
∂𝑡 ∂𝑥
⎨ ∂(𝑝 .𝑐 ) ∂(𝑣 .𝑝 .𝑐 )
𝑠 𝑠 𝑠 𝑠 𝑠 𝜌𝑙 ( ( ) )
+ = ⋅ + 𝐷𝑎 ⋅ 𝑆𝑟 . 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 ) + 𝐴 ⋅ 𝑞𝑠 .𝑐𝑙 (6.15)
∂𝑡 ∂𝑥 𝜌𝑠
⎩ ∂(𝑝𝑙 .𝑐𝑙 ) + ∂(𝑣𝑙 .𝑝𝑙 .𝑐𝑙 )
( )
= −𝐷𝑎 ⋅ 𝑆𝑟 . 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 ) − 𝐴 ⋅ 𝑞𝑠 .𝑐𝑙
∂𝑡 ∂𝑥
Nous obtenons ainsi un système de 3 équations à 3 inconnues : 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡), 𝑐𝑠 (𝑥, 𝑡) et 𝑐𝑙 (𝑥, 𝑡).
94
6.4. ORDRES DE GRANDEUR POUR LES NOMBRES ADIMENSIONNELS 𝐴
ET 𝐷𝐴
Les fonctions 𝑞𝑠 et 𝑔 et les paramètres 𝐴 et 𝐷𝑎 sont des données du problème que l’utilisateur
pourra modifier selon :
Pour calculer 𝐴 et 𝐷𝑎 , nous faisons un récapitulatif des ordres de grandeur des différents pa-
ramètres de notre modèle (Tableau 6.4). Les valeurs de 𝜌𝑠 et 𝜌𝑙 sont calculées pour des valeurs de
température variant de 1000 à 1600 ∘ C et de pression de 1 à 5 kbar. Pour les autres paramètres,
les ordres de grandeur sont donnés dans les sections 1.2.1 (𝐿), 3.3.2 (𝑈𝑠 et 𝑒), 4.2 (𝛼), 3.5.3 (𝑞𝑠 0 )
et 4.3 (𝑘𝑐 ).
D’après le tableau 6.4, les paramètres 𝐴 et 𝐷𝑎 peuvent être choisis dans une large gamme de
valeurs : d’environ 10−7 à 106 pour 𝐴 et 10−5 à 105 pour 𝐷𝑎. Nous verrons dans le chapitre 11 que
les intervalles de 𝐴 et 𝐷𝑎 peuvent être réduits à [0.01, 10] pour 𝐴 et [0.01, 100] pour 𝐷𝑎 comme
nous l’avons mis dans le tableau en valeurs typiques, car en dehors de ces intervalles les résultats
sur les concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 ne changent pas énormément.
95
CHAPITRE 6. ADIMENSIONNEMENT ET FORMULATION DU SYSTÈME
D’ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES COMPLET À RÉSOUDRE
Table 6.1 – Ordres de grandeurs des paramètres physiques utiles pour la résolution du problème.
— Les valeurs typiques de 𝜌𝑠 et 𝜌𝑙 ont été prises pour la forstérite (Mg2 SiO4 ) à T=1300 ∘ C et P=1 kbar. La valeur
typique du rayon d’un cristal sphérique est la valeur moyenne donnée par Schwindinger [1999] pour un cristal d’olivine.
96
Troisième partie
Résolutions mathématique et
numérique : Schémas numériques -
Méthodes de résolution - Validation
97
98
Le but de cette partie est de décrire les méthodes mathématiques et numériques de résolution du
système d’EDPs (6.15) dans le domaine fermé que nous avons défini précédemment. Nous vérifions
aussi la consistance des résultats obtenus par la simulation numérique en confrontant ceux-ci à des
résultats obtenus par des méthodes théoriques et analytiques telles que la méthode des caractéris-
tiques (très utilisée pour la résolution des systèmes d’EDPs hyperboliques), ou à des raisonnements
qualitatifs.
Avant de détailler le contenu de cette partie, nous commençons par reconsidérer le système
d’EDPs (6.15) :
Nous faisons l’hypothèse que la vitesse de solidification 𝑞𝑠 ne dépend pas des concentrations des
éléments chimiques 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 mais uniquement des gradients thermiques présents dans la chambre
magmatique. Nous en déduisons que l’équation de cristallisation/sédimentation (première équation
du système (6.15)), dont l’inconnue est uniquement la proportion de solide 𝑝𝑠 , peut être résolue
séparément des deux équations de bilan des éléments chimiques (deuxième et troisième équations
du système (6.15)).
Ces deux dernières équations dont les principales inconnues( sont respectivement
) 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 , sont elles,
couplées à cause du terme de déséquilibre chimique 𝐷𝑎 .𝑆𝑟 . 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 ) présent dans chacune d’elles
et qui fait intervenir les deux inconnues 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 . Elles ne peuvent, par conséquent, être résolues
séparément.
2. ensuite, la proportion de solide 𝑝𝑠 ainsi connue au temps 𝑡 et pour tout point 𝑥 du domaine
d’étude, est injectée dans les équations de transport réactif, d’inconnues 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 , qui sont à
leur tour résolues (cf. chapitre 9) :
Théoriquement, la résolution du système (6.17) peut se faire une fois 𝑝𝑠 calculée sur l’ensemble
du domaine spatial et pour tout 𝑡 appartenant au domaine temporel choisi. La résolution numé-
rique fournit des valeurs de 𝑝𝑠 à des points d’espace discrets et à des temps discrets, ces temps sont
séparés par le pas de temps choisi pour la discrétisation temporelle (Δ𝑡).
Garder en mémoire les valeurs de 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡) pour tout point 𝑥 et pour 𝑡 avant la résolution du système
(6.17), nécessiterait le stockage d’une matrice 𝑝𝑠 (𝑥𝑖 , 𝑡𝑛 ) de taille trop grande (𝑖 allant de 1 jusqu’au
99
nombre de mailles de la discrétisation spatiale et 𝑛 entier naturel, 𝑡𝑛 = 𝑛.Δ𝑡). C’est pour cela qu’en
pratique, nous choisissons d’injecter les valeurs calculées de 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡) dans les équations du système
(6.17) à chaque pas de temps Δ𝑡. La résolution des deux systèmes (6.16) et (6.17) se fait ainsi si-
multanément et nous obtenons à chaque pas de temps les valeurs de 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡𝑛 ), de 𝑐𝑠 (𝑥, 𝑡𝑛 ) et 𝑐𝑙 (𝑥, 𝑡𝑛 ).
Sur la figure 6.1, nous présentons de façon simplifiée les étapes envisagées pour la résolution
des systèmes d’EDPs (6.16) et (6.17). Au temps 𝑡0 , les inconnues sont initialisées et les paramètres
et fonctions sources fixés (deux cases en haut). La résolution numérique des EDPs (deux cases en
bas) permettent l’obtention des valeurs des inconnues 𝑝𝑠 puis 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 à l’instant 𝑡 + Δ𝑡 à l’aide de
leurs valeurs à l’instant 𝑡 (cases du milieu sur fond clair).
Pour l’itération suivante (𝑡 + 2.Δ𝑡), 𝑡 est identifié à l’ancien 𝑡 + Δ𝑡 et ainsi de suite.
t=t0
t=t+∆t
Figure 6.1 – Organigramme simplifié des étapes de calcul pour la résolution des systèmes (6.16)
et (6.17). — Remarque : le calcul de 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡 + Δ𝑡) ne nécessite pas la connaissance de 𝑐𝑠 (𝑥, 𝑡) ou de 𝑐𝑙 (𝑥, 𝑡) alors
que le calcul de 𝑐𝑠 (𝑥, 𝑡 + Δ𝑡) et 𝑐𝑙 (𝑥, 𝑡 + Δ𝑡) nécessite la connaissance de 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡) et 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡 + Δ𝑡).
Cette partie est partagée en 4 chapitres. Dans le chapitre 7, nous détaillons les schémas numé-
riques pour la résolution de l’équation de cristallisation/sédimentation (6.16) ainsi que les méthodes
de résolution des systèmes discrétisés non linéaires qui en découlent, puis nous présentons la valida-
tion des résultats obtenus par cette résolution numérique dans le chapitre 8. Ensuite, nous suivons
la même démarche pour la résolution des équations de transport réactif (6.17) et la validation des
résultats de simulation respectivement dans les chapitres 9 et 10.
100
Dans ces chapitres, nous montrons aussi l’importance du choix des schémas numériques selon la
nature des EDPs et nous exposons quelques cas limites pour lesquels il est nécessaire de modifier
localement les schémas choisis, par exemple au voisinage du front de sédimentation.
Le tableau 6.2 récapitule les démarches de modélisation, c’est-à-dire les schémas numériques
choisis pour la résolution des EDPs de notre modèle, les méthodes utilisées pour valider ces sché-
mas et la conclusion concernant ces choix numériques.
Le langage de programmation que nous avons choisi est le Fortran 90, les résultats sont enregis-
trés dans des fichiers ”.txt”. Ces fichiers sont ensuite récupérés sous Matlab pour la représentation
et le traitement graphiques des résultats.
101
Méthode de
Modèle mathématique Tests de validation Technique utilisée Conclusions
résolution
Le schéma LxF1 est
stable. Très bonne
1- Solution constante :
conservation (0% d’er-
1- 𝑓 (𝑝𝑠 ) = 0, 𝐴 = 0, (§ 8.1) 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡) = 𝑐𝑡𝑒
Cristallisation/Sédimentation Schéma volumes reur). Schéma diffusif
2- Comparaison à la solution
finis de mais résultats cohérents
2- 𝑓 (𝑝𝑠 ) = 0, 𝐴 ∕= 0 (§ 8.1) analytique
Lax-Friedrichs, avec les résultats ob-
3- Méthode des courbes
∂𝑝𝑠 ∂𝑓 (𝑝𝑠 ) avec viscosité tenus par la méthode
+ = 𝐴.𝑞𝑠 3- 𝑓 (𝑝𝑠 ) ∕= 0, 𝐴 = 0 (§ 8.3) caractéristiques
∂𝑡 ∂𝑥 numérique 𝑐 = 1 des caractéristiques. La
4- Méthode des courbes
(LxF1) diffusion est plus mar-
4- 𝑓 (𝑝𝑠 ) ∕= 0, 𝐴 ∕= 0 (§ 8.3.6) caractéristiques + raisonnement
quée lorsque 𝐴 ∕= 0 :
qualitatif
proposition de schémas
alternatifs.
I- Comparaison de l’évolution de
I- 𝑓𝑠 (𝑝𝑠 .𝑐𝑠 ) = 0, 𝑓𝑙 (𝑝𝑙 .𝑐𝑙 ) = 0 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 avec un algorithme
simplifié sur Matlab + calcul de
1- 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 0 (§ 10.1) l’état final par :
1- Solution constante :
2- 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 ∕= 0 (§ 10.1.1) 𝑐𝑠 (𝑥, 𝑡) = 𝑐𝑙 (𝑥, 𝑡) = 𝑐𝑡𝑒
Transport réactif
2- Calcul analytique se basant
Schémas volumes sur la conservation et la loi Schéma stable et
3- 𝐴 ∕= 0, 𝐷𝑎 = 0 (§ 10.1.2)
⎧ finis décentrés : d’équilibre chimique conservatif (0.15%
∂(𝑝𝑠 .𝑐𝑠 ) ∂𝑓𝑠 (𝑝𝑠 .𝑐𝑠 ) 𝜌𝑙
+ = ⋅𝐻 3- et 4- Calcul analytique se d’erreur maximum).
⎨ ∂𝑡 ∂𝑥 𝜌𝑠 4- 𝐴 ∕= 0, 𝐷𝑎 ∕= 0 (§ 10.1.3)
- amont pour basant sur la conservation Les solutions obtenues
l’équation II- Vérification de la sont cohérentes avec
∂(𝑝𝑙 .𝑐𝑙 ) ∂𝑓𝑙 (𝑝𝑙 .𝑐𝑙 )
⎩ + = −𝐻 II- 𝑓𝑠 (𝑝𝑠 .𝑐𝑠 ) ∕= 0, 𝑓𝑙 (𝑝𝑙 .𝑐𝑙 ) ∕= 0
∂𝑡 ∂𝑥 régissant 𝑐𝑠 , conservation de la quantité les calculs analytiques
totale de l’élément chimique + : et les raisonnements
5- 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 0 (§ 10.2.1)
( où : ) - aval pour 𝑐𝑙 5- Contrôle de la vitesse de qualitatifs.
𝐻 = 𝐷𝑎 ⋅ 𝑆𝑟 . 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 ) + 𝐴 ⋅ 𝑞𝑠 .𝑐𝑙 propagation des fronts
6- 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 ∕= 0 (§ 10.2.2) 6- Raisonnements qualitatifs se
basant sur les valeurs de 𝐷𝑎
7- 𝐴 ∕= 0, 𝐷𝑎 = 0 (§ 10.2.3) 7- Raisonnements qualitatifs se
basant sur les valeurs de 𝐴
8- 𝐴 ∕= 0, 𝐷𝑎 ∕= 0 (§ 11.1) 8- Raisonnements qualitatifs se
basant sur les valeurs de 𝐴 et 𝐷𝑎
Table 6.2 – Tableau récapitulatif des modèles mathématiques à résoudre, les méthodes choisies pour la résolution numérique, les méthodes
de validation des résultats obtenus et les conclusions retenues.
Chapitre 7
∂𝑝𝑠 ∂𝑓 (𝑝𝑠 )
+ = 𝐴.𝑞𝑠 (𝑥) (7.2)
∂𝑡 ∂𝑥
Avant de chercher une solution de cette EDP, il faut définir le domaine spatial d’étude, le terme
source 𝐴.𝑞𝑠 (𝑥) et les conditions initiales et aux limites :
La condition initiale 𝑝𝑠 (𝑥, 0) est également donnée par l’utilisateur, son domaine de validité est
l’intervalle [0, 1] :
103
CHAPITRE 7. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE DU PROBLÈME DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
Les conditions aux limites elles, sont fixées une fois pour toute dans le schéma numérique im-
plémenté, elles s’expriment en terme de flux. En effet, la colonne magmatique étant fermée, les flux
de matière au sommet et au fond de la colonne sont nuls :
L’EDP étudiée (3.6) est une équation de conservation. Pour ce genre de problème, la méthode
des volumes finis (VF) est particulièrement bien adaptée (Goncalvès [2005]), c’est généralement la
méthode la plus utilisée pour résoudre les problèmes de la dynamique des fluides. Nous utiliserons
alors une discrétisation de l’espace par des volumes finis.
Le principe consiste à diviser le domaine spatial, en l’occurrence le segment [0, 1], en 𝑀 mailles de
centres 𝑥𝑖 pour 𝑖 variant de 1 à 𝑀 (LeVeque [2004] ; Herbin [2006]) (cf. figure 7.1). Ces points sont
espacés d’un pas régulier :
1
Δ𝑥 = 𝑥𝑖+1/2 − 𝑥𝑖−1/2 = (7.3)
𝑀
On a donc :
𝑥𝑖+1/2 = 𝑖.Δ𝑥, 𝑖 = 0, 1, ..., 𝑀,
en particulier :
𝑥1/2 = 0 et 𝑥𝑀 +1/2 = 1. (7.4)
Δ𝑡 = 𝑡𝑛+1 − 𝑡𝑛 (7.5)
avec 𝑛 entier naturel, 𝑛 est d’autant plus grand que le temps pendant lequel on souhaiterait
suivre l’évolution du système est grand.
et on a :
𝑡𝑛 = 𝑛.Δ𝑡, 𝑛 ∈ ℕ (7.6)
104
7.2. DISCRÉTISATION PAR VOLUMES FINIS
(a) 0 x1/ 2 = 0
x1 Maille 1
x3 / 2
x2
xi −1/ 2
xi Maille i
xi +1/ 2
xM −1
xM −1/ 2
xM Maille M
1 xM +1/ 2 = 1
(b)
x1 x2 xi −1 xi xi +1 xM −1 xM
Figure 7.1 – Représentation du maillage par volumes finis. — (a) Colonne magmatique discrétisée, (b)
Représentation horizontale.
L’équation de conservation (3.6) n’a pas de solution analytique explicite. Le problème continu
est donc rendu discret, la solution est recherchée aux points discrets du domaine spatio-temporel
ainsi défini.
105
CHAPITRE 7. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE DU PROBLÈME DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
On considère le volume de contrôle 𝑉𝑐 = [𝑡𝑛 , 𝑡𝑛+1 ] × [𝑥𝑖−1/2 , 𝑥𝑖+1/2 ] (figure (7.2)), la méthode
des VF s’écrit pour notre problème (7.2) sous forme intégrale (LeVeque [2004] ; Herbin [2006]) :
⎧ x( ) x
∂𝑝𝑠 ∂𝑓 (𝑝𝑠 )
+ d𝑥 d𝑡 = 𝐴 ⋅ 𝑞𝑠 d𝑥 d𝑡
∂𝑡 ∂𝑥
⎨
Méthode VF : 𝑉𝑐 𝑉𝑐 (7.7)
𝑉𝑐 = [𝑡𝑛 , 𝑡𝑛+1 ] × [𝑥𝑖−1/2 , 𝑥𝑖+1/2 ]
⎩
ce qui donne :
∫ 𝑥𝑖+1/2 ( )
∫ 𝑡𝑛+1 ( ( ) ( ))
𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡𝑛+1 ) − 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡𝑛 ) d𝑥 + 𝑓 𝑝𝑠 (𝑥𝑖+1/2 , 𝑡) − 𝑓 𝑝𝑠 (𝑥𝑖−1/2 , 𝑡) d𝑡
𝑥𝑖−1/2 𝑡𝑛
∫ 𝑡𝑛+1 ∫ 𝑥𝑖+1/2
= 𝐴 ⋅ 𝑞𝑠 (𝑥, 𝑡) d𝑥 d𝑡
𝑡𝑛 𝑥𝑖−1/2
Les fonctions 𝑝𝑠 et 𝑞𝑠 sont supposées constantes sur chaque maille [𝑥𝑖−1/2 , 𝑥𝑖+1/2 ] et égales
à leur valeur moyenne sur cette maille (LeVeque [2004] ; Goncalvès [2005]) qu’on note respecti-
vement 𝑝𝑠 𝑖 et 𝑞𝑠 𝑖 :
∫ 𝑥𝑖+1/2
⎧
∼ 1
𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡) = 𝑝𝑠 𝑖 = ⋅ 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡) d𝑥
⎨ Δ𝑥 𝑥𝑖−1/2
∀𝑥 ∈ [𝑥𝑖−1/2 , 𝑥𝑖+1/2 ] : ∫ 𝑥𝑖+1/2 (7.8)
∼ 1
⎩ 𝑞𝑠 (𝑥, 𝑡) = 𝑞𝑠 𝑖 = ⋅ 𝑞𝑠 (𝑥, 𝑡) d𝑥
Δ𝑥 𝑥𝑖−1/2
106
7.3. SCHÉMA NUMÉRIQUE VOLUMES FINIS DÉCENTRÉ AMONT
Pour des raisons de stabilité numérique, nous choisissons un schéma implicite en temps (on
assure ainsi la convergence sans qu’il y ait de condition de type CFL (condition Courant, Friedrichs
et Lewy (Courant et al. [1928]) sur le pas de temps Δ𝑡, cependant, plus le pas de temps est grand
plus l’on converge vers un résultat qui s’éloigne de la solution exacte. Le schéma implicite consiste à
supposer que les fonctions 𝑝𝑠 et 𝑞𝑠 sont constantes sur l’intervalle [𝑡𝑛 , 𝑡𝑛+1 ] et égales à leurs valeurs
en 𝑡𝑛+1 , d’où :
⎧ ∫ 𝑡𝑛+1 (
( ) ( )) ( )
𝑓 𝑝 𝑠 (𝑥 𝑖+1/2 , 𝑡) − 𝑓 𝑝 𝑠 (𝑥 𝑖−1/2 , 𝑡) d𝑡 = Δ𝑡 ⋅ 𝑓 (𝑝 𝑠 (𝑥 𝑖+1/2 , 𝑡𝑛+1 ) − 𝑓 (𝑝 𝑠 (𝑥𝑖−1/2 , 𝑡𝑛+1 )
⎨ 𝑡𝑛
∫ 𝑡𝑛+1
𝑞𝑠 (𝑥, 𝑡) d𝑡 = 𝑞𝑠 (𝑥, 𝑡𝑛+1 ) noté 𝑞𝑠𝑛+1
⎩
𝑡𝑛
𝑛+1 𝑛+1
Notons 𝑓𝑖−1/2 le flux 𝑓 (𝑝𝑠 ) à l’interface 𝑥𝑖−1/2 et au temps 𝑡𝑛+1 et 𝑓𝑖+1/2 le flux 𝑓 (𝑝𝑠 ) à l’interface
𝑥𝑖+1/2 et au temps 𝑡𝑛+1 :
⎧
𝑛+1
( )
⎨ 𝑓𝑖−1/2 = 𝑓 𝑝𝑠 (𝑥𝑖−1/2 , 𝑡𝑛+1 )
(7.9)
⎩ 𝑓 𝑛+1 = 𝑓 (𝑝𝑠 (𝑥
, 𝑡𝑛+1 )
)
𝑖+1/2 𝑖+1/2
𝑛+1 𝑛+1
𝑓𝑖−1/2 et 𝑓𝑖+1/2 sont appelés les flux numériques à travers les surfaces 𝑥𝑖−1/2 et 𝑥𝑖+1/2 respective-
ment, et au temps 𝑡𝑛+1 (cf. figure 7.2).
Δ𝑡 ( 𝑛+1
Schéma VF : 𝑝𝑠 𝑛+1 − 𝑝𝑠 𝑛𝑖 + 𝑛+1
= Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛+1
)
𝑖 𝑓𝑖+1/2 − 𝑓𝑖−1/2 𝑖 (7.10)
Δ𝑥
L’écriture (7.10) sera à la base des schémas numériques qui seront présentés dans les sections qui
𝑛+1 𝑛+1
suivent. La manière dont on approche les flux numériques 𝑓𝑖−1/2 et 𝑓𝑖+1/2 en fonction de l’inconnue
discrète déterminera la nature du schéma numérique.
Remarque : on peut obtenir le résultat (7.10) également en intégrant seulement sur l’espace :
∫ 𝑥𝑖+1/2 ( ) ∫ 𝑥𝑖+1/2
∂𝑝𝑠 ∂𝑓 (𝑝𝑠 )
+ d𝑥 = 𝐴 ⋅ 𝑞𝑠 d𝑥
𝑥𝑖−1/2 ∂𝑡 ∂𝑥 𝑥𝑖−1/2
puis en remplaçant la dérivée temporelle de 𝑝𝑠 par un schéma d’Euler implicite (Goncalvès [2005] ;
Herbin [2006]).
107
CHAPITRE 7. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE DU PROBLÈME DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
𝜌𝑠 > 𝜌𝑙 (cf. section 3.3.1). Nous supposons donc que numériquement l’information va du haut vers
le bas et nous testons un schéma décentré amont en espace pour prendre en compte l’information
provenant de l’amont, et implicite en temps.
Pour discrétiser l’équation de conservation de la masse du solide, nous utilisons alors le schéma
Volumes Finis Décentré Amont en espace (VFDAm) (Herbin [2006]), Implicite en temps avec la
discrétisation spatio-temporelle décrite dans la section précédente.
Nous nous basons sur le schéma numérique (7.10) et, pour simplifier, nous remplaçons les temps
𝑛 et 𝑛 + 1 respectivement par 𝑛 − 1 et 𝑛.
⎧
𝑛 𝑛 𝑛
⎨ 𝑓𝑖−1/2 = 𝑣𝑠 𝑖−1 .𝑝𝑠 𝑖−1
(7.11)
⎩ 𝑓𝑛 𝑛 𝑛
𝑖+1/2 = 𝑣𝑠 𝑖 .𝑝𝑠 𝑖
Les flux numériques sont alors toujours positifs, le solide se déplace toujours en direction du
fond de la colonne magmatique (𝑥 = 1). 𝑓𝑖−1/2𝑛 représente alors le flux de matière entrant dans la
𝑛
maille 𝑖 et provenant de la maille 𝑖 − 1 et 𝑓𝑖+1/2 représente le flux de matière sortant de la maille 𝑖
et entrant dans la maille 𝑖 + 1.
Δ𝑡 ( 𝑛 𝑛
𝑝𝑠 𝑛𝑖 − 𝑝𝑠 𝑛−1 𝑣𝑠 𝑖 .𝑝𝑠 𝑖 − 𝑣𝑠 𝑛𝑖−1 .𝑝𝑠 𝑛𝑖−1 = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑖 ,
)
𝑖 + 2 ≤ 𝑖 ≤ 𝑀 − 1, (7.12)
Δ𝑥
Le système étant fermé, les flux de quantité de matière 𝑓 (𝑝𝑠 ) au sommet et au fond de la colonne
magmatique sont nuls (cf. section 7.1). Le sommet étant représenté par le noeud 𝑥1/2 = 0 et le fond
par le noeud 𝑥𝑀 +1/2 = 1, les conditions aux limites s’écrivent :
𝑛 = (𝑣 𝑛 .𝑝 𝑛 )
– en 𝑥 = 0, pas de flux entrant : ∀𝑛, 𝑓1/2 𝑠 𝑠 ∣𝑖=0 = 0, d’où :
Δ𝑡 ( 𝑛 𝑛
𝑝𝑠 𝑛1 − 𝑝𝑠 1𝑛−1 + 𝑣𝑠 1 .𝑝𝑠 1 − 0 = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛1
)
Δ𝑥
𝑛
– en 𝑥 = 1, pas de flux sortant : ∀𝑛, 𝑓𝑀 𝑛 𝑛
+1/2 = (𝑣𝑠 .𝑝𝑠 )∣𝑖=𝑀 = 0, doù :
Δ𝑡 (
𝑝𝑠 𝑛𝑀 − 𝑝𝑠 𝑛−1 0 − 𝑣𝑠 𝑛𝑀 −1 .𝑝𝑠 𝑛𝑀 −1 = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑀
)
𝑀 +
Δ𝑥
108
7.4. SCHÉMAS À TROIS POINTS
𝑝𝑠 𝑛1 − 𝑝𝑠 𝑛−1 Δ𝑡
𝑣𝑠 𝑛1 .𝑝𝑠 𝑛1 − 0 = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛1
⎧ ( )
𝑖=1: 1 + Δ𝑥
⎨
𝑝𝑠 𝑛𝑖 − 𝑝𝑠 𝑖𝑛−1 + Δ𝑡
𝑣𝑠 𝑛𝑖 .𝑝𝑠 𝑛𝑖 − 𝑣𝑠 𝑛𝑖−1 .𝑝𝑠 𝑛𝑖−1 = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑖
( )
𝑉 𝐹 𝐷𝐴𝑚 : 2≤𝑖≤𝑀 −1: Δ𝑥
𝑛−1
𝑖 = 𝑀 : 𝑝𝑠 𝑛𝑀 − 𝑝𝑠 𝑀 Δ𝑡
0 − 𝑣𝑠 𝑛𝑀 −1 .𝑝𝑠 𝑛𝑀 −1 = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑀
⎩ ( )
+ Δ𝑥
(7.13)
Nous allons écrire ici la forme générale des schémas à trois points (Schem3p), c’est-à-dire que
le schéma numérique associé à une inconnue 𝑢𝑛𝑖 fait intervenir les trois inconnues discrètes 𝑢𝑛𝑖 , 𝑢𝑛𝑖−1
et 𝑢𝑛𝑖+1 .
∂𝑝 ∂(𝑣.𝑝)
+ =0
∂𝑡 ∂𝑥
On écrit le schéma :
Δ𝑡 ( + 𝑛
𝑝𝑛𝑖 − 𝑝𝑛−1 𝑣 .(𝑝𝑖 − 𝑝𝑛𝑖−1 ) + 𝑣 − .(𝑝𝑛𝑖+1 − 𝑝𝑛𝑖 ) = 0
)
𝑖 + (7.14)
Δ𝑥
avec :
⎧
+ 𝑣 + ∣𝑣∣
⎨ 𝑣 = 𝑚𝑎𝑥(𝑣, 0) =
2
(7.15)
⎩ 𝑣 − = 𝑚𝑖𝑛(𝑣, 0) = 𝑣 − ∣𝑣∣
2
Δ𝑡 ( 𝑛
𝑝𝑛𝑖 − 𝑝𝑛−1 𝑛
)
𝑖 + 𝑓𝑖+1/2 − 𝑓𝑖−1/2 =0 (7.16)
Δ𝑥
109
CHAPITRE 7. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE DU PROBLÈME DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
⎧ 1( 𝑛 )
𝑛 + 𝑛 − 𝑛
⎨ 𝑓𝑖+1/2 = 𝑣 .𝑝𝑖 + 𝑣 .𝑝𝑖+1 =
𝑣.𝑝𝑖 + 𝑣.𝑝𝑛𝑖+1 + ∣𝑣∣.(𝑝𝑛𝑖 − 𝑝𝑛𝑖+1 )
2
(7.17)
1( 𝑛 )
⎩ 𝑓𝑛 + 𝑛 − 𝑛 = 𝑣.𝑝𝑖−1 + 𝑣.𝑝𝑛𝑖 + ∣𝑣∣.(𝑝𝑛𝑖−1 − 𝑝𝑛𝑖 )
𝑖−1/2 = 𝑣 .𝑝𝑖−1 + 𝑣 .𝑝𝑖 2
Nous généralisons maintenant les relations (7.16) à (7.19) au cas de notre équation de conser-
vation (7.2), qui est non linéaire (vitesse 𝑣 non constante), pour aboutir à l’écriture générale des
schémas à trois points (Schem3p), implicites en temps :
⎧
𝑛 𝑛−1 Δ𝑡 ( 𝑛 𝑛 𝑛 𝑛
)
𝑝𝑖 − 𝑝 𝑖 + 𝑔(𝑝 𝑖 , 𝑝𝑖+1 ) − 𝑔(𝑝 𝑖−1 , 𝑝𝑖 ) = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑖
Δ𝑥
⎨
𝑆𝑐ℎ𝑒𝑚3𝑝 : 1( )
(7.20)
avec : 𝑔(𝑝, 𝑞) = 𝑓 (𝑝) + 𝑓 (𝑞) + 𝑐 ⋅ (𝑝 − 𝑞)
2
𝑓 (𝑝𝑛𝑖 ) = 𝑣𝑖𝑛 .𝑝𝑛𝑖 , et 𝑐 un coefficient à choisir homogène à une vitesse.
⎩
Remarques :
– Le raisonnement que l’on vient de suivre pour aboutir à l’écriture générale des schémas à
3 points (7.20) n’est pas celui suivi par tous les auteurs, il permet néanmoins de classifier
facilement ces schémas dont nous présentons quelques exemples dans la suite de cette section.
– Le schéma VFDAm peut aussi s’écrire sous la forme (7.20), en ne considérant que les infor-
mations amont :
110
7.4. SCHÉMAS À TROIS POINTS
Revenons à l’EDP (6.16) pour laquelle 𝑣𝑠 = (1 − 𝑝𝑠 )𝑒 (cf. relations (6.1)). Le schéma de Lax-
Friedrichs (LxF) (Lax [1957] ; Lax [1972] ; LeVeque [2004] ; Abgrall [2004]) est un schéma à trois
points du type (7.20). Pour ce schéma, la viscosité numérique 𝑐 a pour valeur la quantité :
Δ𝑥
𝑐= (7.22)
Δ𝑡
d’où :
1( Δ𝑥
⎧ )
⎨ 𝑔(𝑝, 𝑞) =
𝑓 (𝑝) + 𝑓 (𝑞) + ⋅ (𝑝 − 𝑞)
2 Δ𝑡 (7.23)
𝑓 (𝑝) = 𝑝(1 − 𝑝)𝑒
⎩
Pour les conditions aux limites, comme dans la section 7.3, on annule les flux numériques aux
𝑛 = 0 et 𝑓 𝑛
bords de la colonne fermée : 𝑓1/2 𝑀 +1/2 = 0. Nous obtenons ainsi le schéma de LxF :
𝑝𝑠 𝑛1 − 𝑝𝑠 1𝑛−1 + Δ𝑡
𝑔(𝑝𝑠 𝑛1 , 𝑝𝑠 𝑛2 ) − 0 = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛1
⎧ ( )
𝑖=1: Δ𝑥
⎨
𝑝𝑠 𝑛𝑖 − 𝑝𝑠 𝑛−1 Δ𝑡
𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑖 , 𝑝𝑠 𝑛𝑖+1 ) − 𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑖−1 , 𝑝𝑠 𝑛𝑖 ) = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑖
( )
𝐿𝑥𝐹 : 2≤𝑖≤𝑀 −1: 𝑖 + Δ𝑥
𝑖 = 𝑀 : 𝑝𝑠 𝑛𝑀 − 𝑝𝑠 𝑛−1 Δ𝑡
0 − 𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑀 −1 , 𝑝𝑠 𝑛𝑀 ) = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑀
⎩ ( )
𝑀 + Δ𝑥
(7.24)
avec les flux numériques 𝑔(𝑝, 𝑞) définis par les relations (7.23).
On pourrait aussi prendre un schéma type LxF pour lequel le coefficient de viscosité est constant :
𝑐 = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 (7.25)
Ainsi 𝑐 ne dépend pas des pas de temps et d’espace choisis pour la discrétisation.
Le schéma que nous avons utilisé pour la résolution numérique du problème de cristallisa-
tion/sédimentation est le Schéma de Lax-Friedrichs avec 𝑐 = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 = 1, que nous no-
tons schéma LxF1 . Les raisons de ce choix du coefficient 𝑐 sont présentées dans l’annexe B. Ce
111
CHAPITRE 7. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE DU PROBLÈME DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
Ensuite, d’autres schémas numériques à trois points ont été testés pour les comparer au schéma
LxF1, dont les schémas de Lax-Friedrichs modifié, schéma de Lax-Wendroff et le schéma de Murman-
Roe décrits ci-dessous.
Nous présentons ici d’autres schémas numériques pouvant être utilisés pour notre problème.
L’analyse des résultats obtenus par les différents schémas à trois points et la comparaison entre
ceux-ci sont présentées dans l’annexe B. Nous verrons que le schéma de Murman-Roe est encore
plus satisfaisant que le schéma LxF1.
∣𝑣𝑠 𝑛𝑖 + 𝑣𝑠 𝑛𝑖+1 ∣
𝑐𝑖+1/2 = (7.26)
2
d’où :
1( ∣𝑣𝑠 𝑛 + 𝑣𝑠 𝑛𝑖+1 ∣ )
𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑖 , 𝑝𝑠 𝑛𝑖+1 ) = 𝑓 (𝑝𝑠 𝑛𝑖 ) + 𝑓 (𝑝𝑠 𝑛𝑖+1 ) + 𝑖 ⋅ (𝑝𝑠 𝑛𝑖 − 𝑝𝑠 𝑛𝑖+1 )
2 2
Le schéma LxFmodif s’écrit exactement de la même façon que celui de LxF (schéma (7.24)).
Schéma de Lax-Wendroff
Ce schéma, que nous notons schéma LxW, a été construit par son auteur de telle façon qu’il
soit d’ordre 2 1 contrairement aux schémas précédents (cf. Godlewski and Raviart [1991] ; LeVeque
[2004]), le flux numérique 𝑔 s’écrit pour ce schéma :
1( Δ𝑡 ′(𝑝 + 𝑞 ) ( ))
𝑔(𝑝, 𝑞) = 𝑓 (𝑝) + 𝑓 (𝑞) + ⋅𝑓 ⋅ 𝑓 (𝑝) − 𝑓 (𝑞) (7.27)
2 Δ𝑥 2
1. on dit qu’un schéma numérique est d’ordre 2 si le développement de Taylor correspondant ne comporte que des
termes d’ordre 2 et plus.
112
7.5. MÉTHODES ITÉRATIVES POUR LE TRAITEMENT DE LA NON
LINÉARITÉ DES ÉQUATIONS DISCRÈTES
Schéma de Murman-Roe
Une autre méthode liée à la méthode de LxF est la méthode de Murman-Roe (cf. Godlewski and
Raviart [1991] ; LeVeque [2004] ; Abgrall [2004]), pour laquelle 𝑐 est égal à la pente de la fonction
𝑓 entre les deux points 𝑝 et 𝑞 :
𝑓 (𝑝) − 𝑓 (𝑞)
⎧
si 𝑝 ∕= 𝑞
⎨ 𝑝−𝑞
𝑐= (7.28)
′
∣𝑓 (𝑝)∣ si 𝑝 = 𝑞
⎩
D’autres schémas et méthodes existent mais que nous n’avons pas abordés dans le présent tra-
vail, comme le schéma de Rusanov (Rusanov [1961]), le schéma d’Engquist-Osher (Engquist and
Osher [1980]), schéma semi-Lagrangien, méthodes spectrales (Spiegelman [2000]) ou encore les sché-
mas de type Godunov Godunov [1959] ; Godunov [1962].
Nous avons vu que les schémas LxFmodif, Rusanov, Murman-Roe et LxW pour la discrétisation
de l’EDP (6.16) s’écrivent tous de la même façon que le schéma (7.24) de LxF, seule la valeur du
coefficient 𝑐 varie. Le schéma VFDAm peut également s’écrire sous la forme (7.24) en considérant
les écritures (7.21) pour la fonction 𝑔.
Nous nous intéressons alors dans cette section aux méthodes de résolution appliquées
au système (7.24).
Le système (7.24) est composé de 𝑀 équations à 𝑀 inconnues. Ces équations ne sont pas
linéaires en les inconnues 𝑝𝑠 𝑛𝑖 . En effet, dans l’expression du flux 𝑔(𝑝, 𝑞) (cf. (7.23)), le terme
𝑓 (𝑝) = 𝑣.𝑝 = 𝑝(1 − 𝑝)𝑒 n’est pas linéaire en 𝑝.
Pour résoudre ce système d’équations non linéaires, il n’y a pas de méthode explicite, nous
avons donc besoin d’une méthode itérative qui recherche une solution approchée par approxima-
tions successives, connaissant la condition initiale 𝑝𝑠 0𝑖 , ∀𝑖 ∈ [1, 𝑀 ].
Les méthodes itératives consistent à chercher les valeurs de l’inconnue à l’instant 𝑡𝑛 (𝑝𝑠 𝑛𝑖 ,
∀𝑖 ∈ [1, 𝑀 ]) connaissant les valeurs au temps 𝑡𝑛−1 (𝑝𝑠 𝑖𝑛−1 , ∀𝑖 ∈ [1, 𝑀 ]). Plusieurs méthodes existent,
nous en avons implémenté deux, elles sont détaillées dans les sections qui suivent.
113
CHAPITRE 7. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE DU PROBLÈME DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
𝐹 : ℝ𝑀 −→ ℝ𝑀
⎧
⎡ ⎤
𝐹1 (𝑋)
⎨
⎢ 𝐹2 (𝑋) ⎥ (7.29)
𝑋 −→ 𝐹 (𝑋) = ⎢
⎢ ⎥
.. ⎥
.
⎣ ⎦
𝐹𝑀 (𝑋)
⎩
a) Principe et algorithme
˜ qui vérifie l’équation :
La méthode du point fixe est utilisée pour approcher la solution 𝑋
𝐹 (𝑋) = 𝑋 (7.30)
F (X )
~ X
0 X0 X1 X 2 X
114
7.5. MÉTHODES ITÉRATIVES POUR LE TRAITEMENT DE LA NON
LINÉARITÉ DES ÉQUATIONS DISCRÈTES
⎧
𝐹1 (𝑥1 , 𝑥2 , . . . , 𝑥𝑀 ) = 𝑥1
⎨ 𝐹2 (𝑥1 , 𝑥2 , . . . , 𝑥𝑀 ) = 𝑥2
.. (7.31)
.
𝐹𝑀 (𝑥1 , 𝑥2 , . . . , 𝑥𝑀 ) = 𝑥𝑀
⎩
Cette méthode consiste à approcher 𝑋 en construisant une suite (𝑋 𝑘 )𝑘≥0 qui converge vers 𝑋
selon l’algorithme suivant :
Début
1. on choisit un nombre 𝜖 assez petit (10−8 par exemple) pour minimiser de façon satisfaisante
˜
l’écart entre la solution approchée et la solution réelle 𝑋,
3. on calcule 𝑋 1 = 𝐹 (𝑋 0 ),
a- on calcule la quantité :
𝑘
𝑋 − 𝑋 𝑘−1
b- si
𝑋 𝑘 − 𝑋 𝑘−1
≤ 𝜖,
alors la convergence est acquise et 𝑋 𝑘 est la solution approchée du système non linéaire
(7.31) ;
c- si
𝑋 𝑘 − 𝑋 𝑘−1
> 𝜖,
la convergence n’est pas encore acquise ; on calcule la valeur du nouveau 𝑋 pour l’ité-
ration suivante :
𝑋 𝑘+1 = 𝐹 (𝑋 𝑘 ),
on incrémente 𝑘 et on recommence à 4a.
Fin
𝑝𝑠 𝑛1
⎡ ⎤
⎢ 𝑝𝑠 𝑛2 ⎥
𝑋 = 𝑃𝑛 = ⎢ (7.32)
⎢ ⎥
.. ⎥
⎣ . ⎦
𝑝𝑠 𝑛𝑀
115
CHAPITRE 7. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE DU PROBLÈME DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
𝐹𝑃 1 (𝑃 𝑛 )
⎡ ⎤
( ) ⎢ 𝐹𝑃 2 (𝑃 𝑛 ) ⎥
𝐹𝑃 𝑃 𝑛 = ⎢ (7.33)
⎢ ⎥
.. ⎥
⎣ . ⎦
𝐹𝑃 𝑀 (𝑃 𝑛 )
𝑘
⎢
𝑛 𝑘
𝑝𝑠 𝑛2 ⎥
𝑋 = (𝑃 ) = ⎢ (7.36)
⎢ ⎥
.. ⎥
⎣ . ⎦
𝑝𝑠 𝑛𝑀
et pour chaque temps 𝑡𝑛 , nous prenons pour point de départ 𝑋 0 la valeur de 𝑃 à l’instant 𝑡𝑛−1 :
𝑝𝑠 1𝑛−1
⎡ ⎤
⎢ 𝑝𝑠 2𝑛−1 ⎥
𝑋 0 = 𝑃 𝑛−1 = ⎢ ⎥. (7.37)
⎢ ⎥
..
⎣ . ⎦
𝑛−1
𝑝𝑠 𝑀
La résolution par la méthode du point fixe est simple et ne demande pas d’effectuer des calculs
matriciels compliqués. Cependant cette méthode est d’ordre 1 2 , elle converge donc relativement
lentement. Les solutions obtenues sont grossières mais cette méthode a le mérite d’être simple et
permet de donner rapidement une idée sur les solutions.
Une autre méthode qui est la plus couramment utilisée dans les modèles géochimiques (Crerar
[1975] ; Steefel and Lasaga [1994] ; Bildstein [1998] ; Van der Lee [1998]), est la méthode de Newton-
Raphson exposée dans la section qui suit.
∣𝑋 𝑘+1 −𝑋∣
˜
2. On dit qu’une méthode est d’ordre 1 s’il existe une constante 𝐶 telle que : le rapport ˜ 1
∣𝑋 𝑘 −𝑋∣
tend vers 𝐶
˜ étant la solution exacte de 𝐹 (𝑋) = 𝑋.
lorsque 𝑘 est indéfiniment grand, 𝑋
116
7.5. MÉTHODES ITÉRATIVES POUR LE TRAITEMENT DE LA NON
LINÉARITÉ DES ÉQUATIONS DISCRÈTES
𝐹 (𝑋) = 0 (7.38)
F (X )
~
X
X
0 X3 X2 X1 X0
⎧
𝐹1 (𝑥1 , 𝑥2 , . . . , 𝑥𝑀 ) = 0
⎨ 𝐹2 (𝑥1 , 𝑥2 , . . . , 𝑥𝑀 ) = 0
.. (7.39)
.
𝐹𝑀 (𝑥1 , 𝑥2 , . . . , 𝑥𝑀 ) = 0
⎩
Pour appliquer la méthode N-R, nous avons besoin de calculer la matrice jacobienne de la
fonction 𝐹 . C’est une matrice carrée de dimension 𝑀 , composée des dérivées premières des 𝑀
fonctions 𝐹𝑖 par rapport aux 𝑀 variables 𝑥𝑗 :
117
CHAPITRE 7. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE DU PROBLÈME DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
∂𝐹1 ∂𝐹1
⎛ ⎞
...
⎜ ∂𝑥1 ∂𝑥𝑀 ⎟
¯ ⎜
𝐽 𝐹 (𝑋) = ⎜ .. .. .. ⎟
⎜ . . .
⎟
⎟
⎝ ∂𝐹𝑀 ∂𝐹𝑀 ⎠
...
∂𝑥1 ∂𝑥𝑀
Début
1. on choisit un nombre 𝜖 assez petit pour minimiser l’écart entre la solution approchée et la
˜
solution réelle 𝑋,
3. on calcule 𝑋 1 :
a- on calcule la matrice jacobienne 𝐽¯𝐹 (𝑋 0 ),
b- on cherche la solution 𝛿𝑋 0 du système linéaire :
𝐽¯𝐹 (𝑋 0 ) ⋅ 𝛿𝑋 0 = −𝐹 (𝑋 0 ) (7.40)
c- puis :
𝑋 1 = 𝑋 0 + 𝛿𝑋 0
4. pour chaque itération 𝑘 ≥ 1 :
a- on calcule la quantité :
𝑘
𝑋 − 𝑋 𝑘−1
b- si
𝑋 𝑘 − 𝑋 𝑘−1
≤ 𝜖,
alors la convergence est acquise et 𝑋 𝑘 est la solution approchée du système non linéaire
(7.39) ;
c- si
𝑋 𝑘 − 𝑋 𝑘−1
> 𝜖,
la convergence n’est pas encore acquise ; on calcule la valeur du nouveau 𝑋 pour l’ité-
ration suivante :
𝐽¯𝐹 (𝑋 𝑘 ) ⋅ 𝛿𝑋 𝑘 = −𝐹 (𝑋 𝑘 ) (7.41)
iii) puis :
𝑋 𝑘+1 = 𝑋 𝑘 + 𝛿𝑋 𝑘
118
7.5. MÉTHODES ITÉRATIVES POUR LE TRAITEMENT DE LA NON
LINÉARITÉ DES ÉQUATIONS DISCRÈTES
Contrairement à la méthode du point fixe, la méthode N-R requiert le calcul de la jacobienne 𝐽¯𝐹
et la résolution d’un système linéaire (cf. 7.41), ce qui peut demander des dérivations parfois non
aisées et présenter des problèmes d’inversion de matrice. Cette méthode est néanmoins d’ordre 2 3
(quadratique), la convergence est donc plus rapide que pour la méthode du point fixe. La convergence
est en outre certaine si la matrice 𝐽¯𝐹 est partout définie positive.
Comme pour la méthode du point fixe, la méthode N-R est appliquée à chaque pas de temps 𝑡𝑛
et les vectreurs 𝑃 𝑛 et 𝐹𝑝 sont (définis
) de la même façon (cf. (7.32) et (7.33)). Pour la méthode N-R,
𝑛
nous cherchons à résoudre 𝐹𝑝 𝑃 = 0, ce qui s’écrit :
Les itérations de la méthode N-R se font sur les 𝑋 𝑘 définis par l’expression (7.36) et l’initiali-
sation 𝑋 0 est donnée par la relation (7.37).
′ ∣𝑋 𝑘+1 −𝑋∣
˜
˜
3. il existe une constante 𝐶 telle que : le rapport ˜ 2
∣𝑋 𝑘 −𝑋∣
tend vers 𝐶 ′ lorsque 𝑘 est indéfiniment grand, 𝑋
étant la solution exacte de 𝐹 (𝑋) = 0.
119
CHAPITRE 7. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE DU PROBLÈME DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
∂𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑖−1 , 𝑝𝑠 𝑛𝑖 )
⎧
∂𝐹𝑃 𝑛𝑖
𝐽¯𝐹𝑃 (𝑖, 𝑖 − 1) = = −𝜎 ⋅
∂𝑝𝑠 𝑛𝑖−1 ∂𝑝𝑠 𝑛𝑖−1
∂𝐹𝑃 𝑛𝑖 ∂𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑖 , 𝑝𝑠 𝑛𝑖+1 ) ∂𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑖−1 , 𝑝𝑠 𝑛𝑖 )
⎨
𝐽¯𝐹𝑃 (𝑖, 𝑖) = = 1+𝜎⋅ − 𝜎 ⋅ (7.44)
∂𝑝𝑠 𝑛𝑖 ∂𝑝𝑠 𝑛𝑖 ∂𝑝𝑠 𝑛𝑖
∂𝐹𝑃 𝑛𝑖 ∂𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑖 , 𝑝𝑠 𝑛𝑖+1 )
¯
= −𝜎 ⋅
⎩ 𝐽 𝐹𝑃 (𝑖, 𝑖 + 1) =
∂𝑝𝑠 𝑛𝑖+1 ∂𝑝𝑠 𝑛𝑖+1
pour 𝑖 = 1, 𝐹𝑃 𝑛1 = 𝐹𝑃 𝑛1 (𝑝𝑠 𝑛1 , 𝑝𝑠 𝑛2 ) et :
∂𝐹𝑃 𝑛1 ∂𝑔(𝑝𝑠 𝑛1 , 𝑝𝑠 𝑛2 )
⎧
𝐽¯𝐹𝑃 (1, 1) = = 1+𝜎⋅
∂𝑝𝑠 𝑛1 ∂𝑝𝑠 𝑛1
⎨
(7.45)
∂𝐹𝑃 𝑛𝑖 ∂𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑖 , 𝑝𝑠 𝑛2 )
⎩ 𝐽¯𝐹𝑃 (1, 2) =
= −𝜎 ⋅
∂𝑝𝑠 𝑛2 ∂𝑝𝑠 𝑛2
pour 𝑖 = 𝑀 , 𝐹𝑃 𝑛𝑀 = 𝐹𝑃 𝑛𝑖 (𝑝𝑠 𝑛𝑀 −1 , 𝑝𝑠 𝑛𝑀 ) et :
∂𝐹𝑃 𝑛𝑀 ∂𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑀 −1 , 𝑝𝑠 𝑛𝑀 )
⎧
𝐽¯𝐹𝑃 (𝑀, 𝑀 − 1) = = −𝜎 ⋅
∂𝑝𝑠 𝑛𝑀 −1 ∂𝑝𝑠 𝑛𝑀 −1
⎨
(7.46)
∂𝐹𝑃 𝑛𝑀 ∂𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑀 −1 , 𝑝𝑠 𝑛𝑀 )
⎩ 𝐽¯𝐹𝑃 (𝑀, 𝑀 ) = 1−𝜎⋅
=
∂𝑝𝑠 𝑛𝑀 ∂𝑝𝑠 𝑛𝑀
ce qui nous donne finalement une matrice jacobienne sous la forme suivante :
∗ ∗
⎛ ⎞
⎜ ∗ ∗ ∗
⎜ 0 ⎟
⎟
⎜ ∗ ∗ ∗ ⎟
𝐽¯𝐹𝑃 (𝑃 𝑛 ) = ⎜
⎜ ⎟
⎜ ∗ ∗ ∗ ⎟
⎟ (7.47)
⎜
⎜ ∗ ∗ ∗ ⎟
⎟
⎝ 0 ∗ ∗ ∗ ⎠
∗ ∗
La forme de cette matrice reste la même pour toutes les méthodes à 3 points, seules les valeurs
𝐽¯𝐹𝑃 (𝑖, 𝑗) qui la composent varient d’une méthode à l’autre puisque la fonction flux 𝑔 change d’une
méthode à l’autre.
Les expressions explicites des dérivées partielles de la fonction flux numérique 𝑔(𝑝, 𝑞) présentes
dans les termes de la jacobienne (relations (7.44), (7.45) et (7.46)) sont calculées dans l’annexe A.
120
7.5. MÉTHODES ITÉRATIVES POUR LE TRAITEMENT DE LA NON
LINÉARITÉ DES ÉQUATIONS DISCRÈTES
Afin de ne considérer que la partie utile de cette matrice lors de la résolution du système linéaire
(7.41), nous stockons uniquement les trois diagonales non nulles de 𝐽¯𝐹𝑃 dans une nouvelle matrice
𝐽¯′ 𝐹𝑃 de taille (𝑀 × 3) qui remplace ainsi l’écriture (7.47) :
∗ ∗
⎛ ⎞
0
⎜
⎜ ∗ ∗ ∗ ⎟
⎟
⎜ ∗ ∗ ∗ ⎟
¯′ 𝑛
⎜ ⎟
𝐽 𝐹𝑃 (𝑃 ) = ⎜
⎜ ∗ ∗ ∗ ⎟
⎟ (7.48)
⎜
⎜ ∗ ∗ ∗ ⎟
⎟
⎝ ∗ ∗ ∗ ⎠
∗ ∗ 0
Nous adaptons ensuite les algorithmes de résolution du système linéaire à cette dernière écriture
de la jacobienne.
La résolution du système linéaire (7.41) à chaque pas de Newton, 𝑘, peut se faire soit par des
méthodes directes comme la méthode de Gauss ou la méthode de décomposition LU, soit par des
méthodes itératives comme la méthode de Jacobi, la méthode du gradient conjugué. Nous avons
utilisé la méthode itérative de Gauss-Seidel, cette méthode assure une bonne convergence lorsque
la matrice 𝐽¯𝐹 (𝑋 𝑘 ) est à diagonale strictement dominante, c’est-à-dire que : ∀𝑖 ∈ [1, 𝑀 ],
𝑀
∣𝐽¯𝐹 (𝑖, 𝑗)∣ < ∣𝐽¯𝐹 (𝑖, 𝑖)∣.
∑
𝑗=1
𝑗∕=𝑖
121
Chapitre 8
Afin de valider le code de résolution numérique de l’EDP (7.2), nous mettons à l’épreuve les
schémas numériques que nous avons établis dans le chapitre précédent (sections 7.3 et 7.4) ainsi
que les méthodes de résolution (méthode du point fixe et méthode de Newton-Raphson).
Dans un premier temps, nous considérons des cas tests allant du plus simple au plus complet :
nous commençons par le cas où nous annulons le terme de flux 𝑓 (𝑝𝑠 ) ainsi que le terme de soli-
dification 𝐴.𝑞𝑠 , pour arriver au cas le plus général où 𝑓 (𝑝𝑠 ) ∕= 0 et 𝐴.𝑞𝑠 ∕= 0. Un récapitulatif des
démarches de validation est inclus dans le tableau 6.2 en introduction cette partie.
Dans un deuxième temps, nous traitons des difficultés plus particulières liées à la modification
et l’adaptation des schémas numériques au voisinage des mailles présentant 100% de solide présent
(𝑝𝑠 = 1), en particulier la maille où se trouve le front mobile de sédimentation.
Nous testons le cas théorique de flux de matière nul, c’est-à-dire que le mouvement du solide et
du liquide sont annulés comme si leur poids était négligé ou qu’on prenait une colonne magmatique
horizontale où seule la solidification serait à l’origine des variations de la proportion en solide 𝑝𝑠 .
Dans ce cas, l’EDP (7.2) devient :
∂𝑝𝑠
= 𝐴.𝑞𝑠 (8.1)
∂𝑡
et le schéma numérique associé s’écrit (pour tous les schémas VFDAm ou Schem3p) :
𝑝𝑠 𝑛𝑖 − 𝑝𝑠 𝑛−1
𝑖 = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑖 (8.2)
Deux cas s’en déclinent :
– dans le cas où 𝐴 ∕= 0, le second membre de l’équation (8.2) est non nul. Vu que nous consi-
dérons dans le présent travail des vitesses de solidification comme une fonction dépendant
122
8.1. CAS D’UN FLUX IMPOSÉ NUL : 𝐹 (𝑃𝑆 ) = 0
Prenons pour valeur initiale : ∀𝑥 ∈ [0, 1], 𝑝𝑠 (𝑥, 0) = 0 et pour la valeur du nombre adimensionnel
𝐴 = 0.1. Pour la vitesse de solidification nous prenons deux exemples, une vitesse de solidifi-
cation linéaire avec la profondeur plus forte au sommet qu’au fond de la chambre magmatique,
𝑞𝑠 (𝑥) = 1 − 0.9𝑥 et un deuxième profil convexe avec solidification plus forte au sommet et au fond,
et faible au milieu de la chambre, son équation est du type 𝑞𝑠 (𝑥) = 𝑎(𝑥 − 0.5)4 + 𝑏 (𝑎 et 𝑏 deux
paramètres tels qu’on obtient le profil de 𝑞𝑠 représenté sur la figure 8.2). Nous présentons dans les
figures 8.1 et 8.2 la comparaison entre la solution théorique et le résultat donné par la simulation
pour ces deux exemples. Le pas de temps pris pour les simulations est Δ𝑡 = 0.1.
Il y a parfaite adéquation entre les résultats théoriques et les résultats de simulation. Remar-
quons que vu que le flux de matière est fixé nul, l’évolution de 𝑝𝑠 est uniquement verticale.
Tous les schémas numériques précédemment établis donnent les mêmes résultats. Pour que 𝑝𝑠 ne
dépasse pas la valeur 1, nous avons fixé dans le programme la valeur le seuil 1 pour l’augmentation
de 𝑝𝑠 , et ceci sur chaque maille du domaine spatial.
0.6
0.4 Sens de l’évolution
qs
0.5 0.3
0.4
0.2 t=2
0.3
0.2 0.1
0.1 t=0
0
0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Profondeur x
Figure 8.1 – Evolution au cours du temps de la proportion de solide dans le cas d’un flux nul, et
d’une vitesse de solidification linéaire décroissante. — 𝑝𝑠 (𝑥, 0) = 0, 𝐴 = 0.1, 𝑞𝑠 (𝑥) = 1 − 0.9𝑥, Δ𝑡 = 0.1.
123
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
Proportion de solide ps
Vitesse de solidification qs convexe t=120
1
0.7
qs
0.9 0.6
0.8 t=100
0.5
0.7
Sens de l’évolution
0.6
0.4
t=60
qs
0.5 0.3
t=20
0.4
0.2
0.3
t=6
0.1 t=2
0.2
0.1 t=0
0
0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Profondeur x
Figure 8.2 – Evolution au cours du temps de la proportion de solide dans le cas d’un flux nul, et
d’une vitesse de solidification convexe. — 𝑝𝑠 (𝑥, 0) = 0, 𝐴 = 0.1, 𝑞𝑠 (𝑥) = 𝑎(𝑥 − 0.5)4 + 𝑏, Δ𝑡 = 0.1.
8.2 Prise en compte d’un flux non nul : 𝑓 (𝑝𝑠 ) ∕= 0 - Méthode des caracté-
ristiques
Pour l’étude analytique de l’équation hyperbolique (7.2), nous commençons par l’écrire sous
forme dite caractéristique :
∂𝑝𝑠 ′ ∂𝑝𝑠
EDP hyperbolique : + 𝑓 (𝑝𝑠 ) ⋅ = 𝐴.𝑞𝑠 (8.4)
∂𝑡 ∂𝑥
124
8.2. PRISE EN COMPTE D’UN FLUX NON NUL : 𝐹 (𝑃𝑆 ) ∕= 0 - MÉTHODE DES
CARACTÉRISTIQUES
𝑑𝑋(𝑡) ′
( ( ))
Courbes caractéristiques : = 𝑓 𝑝𝑠 𝑋(𝑡), 𝑡 (8.5)
𝑑𝑡
′
( ( ))
ainsi la pente des courbes caractéristiques 𝑋(𝑡) est égale à 𝑓 𝑝𝑠 𝑋(𝑡), 𝑡 1 .
en utilisant la relation (8.5), nous obtenons l’équation régissant l’évolution de 𝑝𝑠 le long des courbes
caractéristiques :
𝑑 ( )
Le long des caractéristiques : (𝑝𝑠 𝑋(𝑡), 𝑡 = 𝐴.𝑞𝑠 (8.7)
𝑑𝑡
( ) ( )
𝑝𝑠 𝑋(𝑡), 𝑡 = 𝑝𝑠 𝑋(0), 0 = 𝑝𝑠 0 (8.8)
′
( ( )) ′
par conséquent la pente des caractéristiques 𝑓 𝑝𝑠 𝑋(𝑡), 𝑡 est constante et égale à 𝑓 (𝑝𝑠 0 ).
Les courbes caractéristiques sont donc des droites dont la pente est determinée par la
condition initiale 𝑝𝑠 0 et par la forme de la fonction 𝑓 , et on a pour tout choix d’un point de
départ 𝑋(0) = 𝜉 :
′( )
𝐴 = 0 ⇒ Droites : 𝑋(𝑡) = 𝑓 𝑝𝑠 0 (𝜉) .𝑡 + 𝜉 (8.9)
′
( ( ))
1. 𝑓 𝑝𝑠 𝑋(𝑡), 𝑡 est la valeur de la pente des caractéristiques dans le repère (t,x).
125
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
on doit résoudre l’équation différentielle (8.7). Dans le cas que nous considérons où 𝑞𝑠 ne
dépend que de la profondeur 𝑥, nous pouvons écrire le long des caractéristiques :
( ) ( ) ( )
𝑝𝑠 𝑋(𝑡), 𝑡 = 𝐴.𝑞𝑠 𝑋(𝑡) ⋅ 𝑡 + 𝑝𝑠 𝑋(0), 0 (8.10)
Par conséquent les courbes caractéristiques 𝑋(𝑡) ne sont plus des droites mais elles
sont solution de l’EDO (8.5), où 𝑝𝑠 est décrit par (8.10).
Remarque : Un point crucial qui déterminera le comportement de la solution 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡) est la forme
de la fonction flux 𝑓 (𝑝𝑠 ). En effet la direction de l’information est donnée par les pentes des carac-
′
téristiques qui sont données par la dérivée 𝑓 (𝑝𝑠 ).
Nous commencerons alors par une étude de la fonction 𝑓 . La résolution de l’EDO (8.5) a été
faite par la méthode d’Euler explicite pour donner les solutions analytiques de l’EDP (7.2) le long
des courbes caractéristiques. Ces solutions sont ensuite comparées, dans les sections à venir, aux
simulations basées sur la discrétisation par volumes finis (schémas VFDAm et Schem3p).
⎧
𝑓 concave sur [0, 0.33]
⎨
′′
𝑓 (0.33) = 0 (8.11)
⎩
𝑓 convexe sur [0.33, 1].
′
ainsi la fonction 𝑓 , qui représente la pente des caractéristiques et la vitesse du flux du solide,
est décroissante sur [0, 0.33] et croissante sur [0.33, 1]. Nous observerons alors, selon la forme
de la condition initiale 𝑝𝑠 0 , des phénomènes de choc ou de détente.
126
8.2. PRISE EN COMPTE D’UN FLUX NON NUL : 𝐹 (𝑃𝑆 ) ∕= 0 - MÉTHODE DES
CARACTÉRISTIQUES
0.04
0.02
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Proportion de solide ps
0.5
f (ps)
ps~0.17
’
0
ps~0.33
−0.5
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Proportion de solide ps
′
Figure 8.3 – Courbes du flux 𝑓 (𝑝𝑠 ) et de la dérivée du flux 𝑓 (𝑝𝑠 ). — Inversement du sens de variation
à 𝑝𝑠 = 0.17 et changement de concavité à 𝑝𝑠 = 0.33.
′
– Signe de 𝑓 :
⎧ ′
𝑓 > 0 sur [0, 0.17]
⎨
′
𝑓 (0.17) = 0 (8.12)
⎩ ′
𝑓 < 0 sur [0.17, 1].
127
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
Δ𝑡 ( 𝑛 𝑛
𝑝𝑠 𝑛𝑖 − 𝑝𝑠 𝑛−1 𝑣𝑠 𝑖 .𝑝𝑠 𝑖 − 𝑣𝑠 𝑛𝑖−1 .𝑝𝑠 𝑛𝑖−1 = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑖
)
𝑖 +
Δ𝑥
ce schéma prend en compte l’information contenue dans la maille 𝑖 elle même et la maille amont
𝑖 − 1, mais ne prend pas en compte l’information venant de l’aval 𝑖 + 1.
′
– lorsque 𝑝𝑠 < 0.17, 𝑓 (𝑝𝑠 ) > 0, l’information arrive de l’amont vers l’aval et le schéma VFDAm
ne pose pas de problème numérique :
Considérons la colonne magmatique fermée, remplie d’un magma qui à l’état initial est com-
posé de 10% de solide sur toute la profondeur (𝑝𝑠 (𝑥) = 0.1 pour 𝑥 ∈ [0, 1]). Sur la figure 8.4a,
nous avons tracé l’évolution de l’inconnue 𝑝𝑠 au cours du temps donnée par la simulation par
le schéma VFDAm en ne considérant que la sédimentation sans production de solide (𝐴 = 0).
Le résultat est qualitativement satisfaisant : nous observons les mailles du haut de la co-
lonne magmatique se vider au fur et à mesure des itérations pour remplir les mailles du fond,
de plus la quantité de solide totale est conservée. En effet, à l’état initial, nous avons une
quantité égale à 0.1 × 1 = 0.1 (0.1 étant le 𝑝𝑠 initial et 1 la hauteur de la colonne), et à l’état
final, la quantité totale est égale à 1 × 0.1 = 0.1 (1 étant le 𝑝𝑠 final sur une longeur de 0.1 au
fond de la colonne).
′
– lorsque 𝑝𝑠 > 0.17, 𝑓 (𝑝𝑠 ) < 0 et l’information provient de l’aval, le schéma VFDAm ne
converge pas :
Nous considérons cette fois que la colonne est remplie d’un magma composé à 25% de solide
sur toute sa profondeur (𝑝𝑠 (𝑥) = 0.25 pour 𝑥 ∈ [0, 1]). La figure 8.4b montre que le schéma
VFDAm est instable pour cette condition initiale : des oscillations apparaissent dès le début
du calcul.
128
8.2. PRISE EN COMPTE D’UN FLUX NON NUL : 𝐹 (𝑃𝑆 ) ∕= 0 - MÉTHODE DES
CARACTÉRISTIQUES
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Figure 8.4 – (a) Simulation de l’évolution de 𝑝𝑠 au cours du temps avec le schéma VFDAm pour
𝑝𝑠 0 < 0.17. — 𝑡𝑚𝑎𝑥 = 1.6, 𝑝𝑠 0 = 0.1, 𝐴 = 0, Δ𝑡 = 0.001. (b) Simulation de l’évolution de 𝑝𝑠 au cours du
temps avec le schéma VFDAm pour 𝑝𝑠 0 > 0.17. — Apparition d’oscillations - 𝑝𝑠 0 = 0.25, 𝐴 = 0, Δ𝑡 = 0.001.
129
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
Pour la suite des tests de validation, nous considérons les schémas à 3 points, ceux-ci prenant
en compte les informations provenant de l’amont et de l’aval.
Le but de cette section est de présenter une validation du schéma numérique à trois points de
Lax-Friedrichs avec comme coefficient de viscosité numérique 𝑐 = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 = 1 appelé schéma
LxF1 (cf. section 7.4.1). Le choix de cette constante est justifié dans l’annexe B.1. Ce schéma nous
a semblé assez satisfaisant du point de vue de sa stabilité et sa consistance, nous avons alors tenté
de le valider.
D’autres schémas offrant de bons résultats auraient pu être testés parmi ceux présentés dans la
section 7.4, notamment le schéma de Murman-Roe. La comparaison entre ces schémas à trois
points est présentée en annexe B.
Nous prenons dans un premier temps des conditions initiales pour 𝑝𝑠 inférieures à 0.17 (point
′
où la fonction 𝑓 (𝑝𝑠 ) change de signe).
Nous prenons une condition initiale discontinue où 𝑝𝑠 0 ([0, 0.1[) = 0 = 𝑝𝑔 et 𝑝𝑠 0 ([0.1, 1]) = 0.1 =
′
𝑝𝑑 , nous la représentons ainsi que les vecteurs vitesse de flux, 𝑓 (𝑝𝑠 0 ), sur la figure 8.5. Nous consi-
dérons uniquement la sédimentation (pas de solidification 𝐴 = 0).
′ ′ ′ ′
La concavité de la fonction 𝑓 (cf. figure 8.3) donne 𝑓 (0) > 𝑓 (0.1) (𝑓 (0) = 1, 𝑓 (0.1) ∼
= 0.26),
les valeurs 𝑝𝑠 = 0 se propagent alors plus vite que les valeurs 𝑝𝑠 = 0.1.
Le nombre 𝐴 étant nul, les courbes caractéristiques sont des droites (cf. relation (8.9)). Leurs
pentes sont égales à 1 pour 𝑥 < 0.1 et 0.26 pour 𝑥 ≥ 0.1 2 , nous traçons ces caractéristiques sur la
figure 8.6a.
Nous remarquons que les droites qui transportent l’information 𝑝𝑠 = 0 (𝑥 ∈ [0, 0.1]) se che-
vauchent avec celles pour lesquelles 𝑝𝑠 = 0.1 (𝑥 ∈ [0.1, 0.3]).
𝑝𝑠 étant constante le long des caractéristiques, car 𝐴 = 0 (cf. relation (8.8)), nous arrivons à
prévoir son évolution dans le temps que nous représentons sur la figure 8.6b. Le croisement des
droites caractéristiques se traduit par des zones où deux valeurs de 𝑝𝑠 coexistent pour un même 𝑥,
ce qui est physiquement impossible.
1 ∼
2. ces pentes sont égales à 1 et = 3.81 dans le repère (x,t).
0.26
130
8.3. VALIDATION D’UN SCHÉMA À 3 POINTS, LE SCHÉMA LXF1
0.4
Proportion de solide ps
0.35
0.3
0.25
0.2
0.15
f ’(0.1)=0.26
0.1
0.05
f ’(0)=1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
′
Figure 8.5 – Condition initiale discontinue, 𝑝𝑠 0 < 0.17. — La fonction 𝑓 (𝑝𝑠 ) représente la vitesse du flux
du solide.
(a)0.4 A=0, Droites caractéristiques (b)0.5 A=0, Evolution selon les caractéristiques
ps(t=0)
0.45
0.35 ps(t>0)
0.4
0.3
Proportion de solide ps
0.35
0.25
0.3
temps t
0.2 0.25
0.2
0.15 2 valeurs
différentes pour p
0.15 s
droites de
0.1 pente = 1 droites de
pente = 3.81 0.1
0.05
ps=0 ps=0.1 0.05 t0 t1 t2 t3
0 0
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
Profondeur x Profondeur x
Figure 8.6 – (a) Représentation des droites caractéristiques avant correction des pentes. (b) Com-
paraison entre l’évolution de 𝑝𝑠 prévue par les droites caractéristiques et le résultat de simulation
par le schéma LxF1. — 𝑝𝑠 est constante le long des droites caractéristiques.
Dans la réalité, une seule valeur existe pour chaque 𝑥 et un front de discontinuité net de la
131
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
valeur de la variable 𝑝𝑠 , appelé aussi ”choc”, se propage à une vitesse bien déterminée. La vitesse de
propagation de ce choc est donnée par la relation de Rankine-Hugoniot (R-H) (Whitham [1974] ;
Charrier [2000] ; LeVeque [2004]) :
𝑓 (𝑝𝑑 ) − 𝑓 (𝑝𝑔 )
𝑣𝑐ℎ𝑜𝑐 = 𝑣𝑅𝐻 = (8.13)
𝑝𝑑 − 𝑝𝑔
avec 𝑝𝑑 et 𝑝𝑔 les valeurs de la fonction 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡) à droite et à gauche du choc. Ici 𝑝𝑑 = 0.1 et 𝑝𝑔 = 0,
ce qui nous donne une pente égale à 𝑣𝑐ℎ𝑜𝑐 = 0.59 (1.69 dans le repère (x,t)).
Lorsque les droites caractéristiques de pente 1 rencontrent à un temps donné celles de pente
0.26, leurs pentes prennent la valeur donnée par la vitesse de R-H qui est égale à 0.59.
Nous avons implémenté un algorithme qui permet de tracer les courbes caractéristiques et de
corriger leurs pentes lorsqu’un choc se produit. Le principe de correction des pentes est représenté
sur la figure 8.7.
Pente = f ' ( ps ( xd ))
Pente = f ' ( ps ( x g )) Pente = v RH
t t
xg xd x xg xd x
Figure 8.7 – Principe de correction des pentes des caractéristiques lorsqu’elles se croisent (choc).
— la vitesse de Rankine-Hugoniot, 𝑣𝑅𝐻 , est donnée par la relation (8.13).
L’algorithme applique ce principe à chaque fois que deux courbes caractéristiques se croisent.
Nous représentons l’évolution de ces caractéristiques dans le temps, après correction des pentes, sur
la figure 8.8a
En utilisant le fait que la variable 𝑝𝑠 est constante le long des caractéristiques, nous déduisons
automatiquement l’évolution de 𝑝𝑠 que nous traçons sur la figure 8.8b.
132
8.3. VALIDATION D’UN SCHÉMA À 3 POINTS, LE SCHÉMA LXF1
(a)0.4 A=0, Droites caractéristiques après correction (b)0.5 A=0, Evolution après correction des caractéristiques
ps(t=0)
0.45
0.35 ps(t>0)
Ligne de choc
0.4
de pente =1.69
0.3
Proportion de solide ps
0.35
0.25
0.3
temps t
0.2 0.25
0.2
0.15
pentes =1 pentes =3.81 0.15 Sens de l’évolution
0.1
0.1
ps=0 ps=0.1
0.05 t t t t
0.05 0 1 2 3
0 0
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
Profondeur x Profondeur x
Figure 8.8 – (a) Représentation des courbes caractéristiques après correction des pentes. (b) Com-
paraison entre l’évolution de 𝑝𝑠 prévue par les droites caractéristiques et le résultat de simulation
par le schéma LxF1. — Propagation du choc.
Nous représentons dans la figure 8.9b la solution théorique de l’évolution de 𝑝𝑠 , donnée par
l’étude des caractéristiques, notée 𝑝𝑠 𝑡ℎ , comparée à la solution donnée par la résolution numérique
basée sur le schéma LxF1, notée 𝑝𝑠 𝑠𝑖𝑚𝑢𝑙 .
La comparaison entre les deux évolutions montre que la simulation fournit un résultat globa-
lement satisfaisant avec déplacement des deux fronts à la vitesse prévue par la relation de R-H.
Nous appelons le front se déplaçant vers le fond séparant la partie supérieure de la colonne qui s’est
vidée de la partie où 𝑝𝑠 = 0.1, front de ”vidange”. La partie centrale entre les deux fronts traduit le
déplacement en direction du bas de la proportion de solide à l’état initial 𝑝𝑠 0 = 0.1. Cependant la
discontinuité n’est pas parfaitement marquée avec le schéma LxF1 à cause de la diffusion numérique.
133
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
1.2
Ligne de choc
de pente =1.69
1
0.8
temps t
0.6
0.4
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
Profondeur x
0.7
0.6
0.5
0.4
Déplacement du front
0.3
de vidange
0.2
t=0 t=0.3 t=0.6 t=0.9 t=1.2
0.1
t=1.4
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Figure 8.9 – (a) Courbes caractéristiques après correction des pentes représentées jusqu’au temps
𝑡 = 1.4. (b) Comparaison entre l’évolution de 𝑝𝑠 prévue par les droites caractéristiques et le résultat
de simulation par le schéma LxF1 dans le cas de la sédimentation seule (pas de solidification : 𝐴 = 0).
— Deux fronts se créent : l’un se déplaçant vers le fond de la colonne magmatique fermée, l’autre vers le sommet.
134
8.3. VALIDATION D’UN SCHÉMA À 3 POINTS, LE SCHÉMA LXF1
Conservation :
𝑀
∑ 𝑀
∑
∀𝑛, 𝑝𝑠 𝑛𝑖 = 𝑝𝑠 0𝑖 (8.14)
𝑖=1 𝑖=1
la quantité totale de solide initial étant de 0.9×0.1 = 0.09, nous vérifions cette égalité en particulier
en fin de parcours : le solide remplit une épaisseur au fond de 0.09 à 𝑝𝑠 = 1, et l’intervalle [0, 0.91]
est occupé par le liquide (𝑝𝑠 = 0). Le front de sédimentation doit arriver donc au point 𝑥 = 0.91
où il rencontre le front de vidage. Cette rencontre se fait au temps 𝑡 = 1.4, ce qui est bien la valeur
prévue par les caractéristiques (cf figure 8.9a).
Pour 𝑡 < 1.4, nous vérifions l’égalité (8.14) en affichant sur la∑fenêtre de calcul de Fortran 90,
à chaque itération, la quantité 𝑀 𝑛 et en la comparant à 𝑀 0
∑
𝑖=1 𝑝 𝑠 𝑖 𝑖=1 𝑝𝑠 𝑖 et nous observons à tout
moment une parfaite conservation (0% de pertes).
Remarque :
Les schémas à 3 points prennent en compte les valeurs de l’inconnue à l’amont (𝑖 − 1) et à l’aval
(𝑖 + 1) pour la discrétisation du terme de flux de matière (cf. (7.20)).
Or les valeurs 𝑝𝑠 𝑖 sont des moyennes sur les mailles 𝑖 (cf. (7.8)), au niveau du front de sédimentation,
ceci pose un problème numérique car une partie de cette maille est solidifiée 𝑝𝑠 = 1 et ne doit donc
pas entrer dans le calcul des flux de matière. Ce problème ainsi que la façon de le résoudre sont
détaillés dans la section 8.4.1.
′
Nous prenons à présent un exemple où 𝑝𝑠 0 dépasse la valeur 0.17 après laquelle la fonction 𝑓 (𝑝𝑠 )
change de signe. Le profil de 𝑝𝑠 0 est représenté sur la figure ci-dessous avec une partie où 𝑝𝑠 0 (𝑥) est
linéaire croissante.
′
Nous représentons sur cette figure également les valeurs de la vitesse du flux 𝑓 (𝑝𝑠 ) en fonc-
′ ′
tion de différentes valeurs prises par 𝑝𝑠 0 , avec 𝑓 (𝑝𝑠 ) > 0 pour 𝑝𝑠 < 0.17 et 𝑓 (𝑝𝑠 ) < 0 pour 𝑝𝑠 > 0.17.
′
L’observation de la forme de 𝑝𝑠 0 et de la distribution de 𝑓 (𝑝𝑠 ) le long de 𝑝𝑠 0 nous indique que
la partie en dessous de 𝑝𝑠 = 0.17 aura tendance à avancer en direction du fond (𝑥 = 1) et la partie
au dessus de 𝑝𝑠 = 0.17 reculera en direction du sommet (𝑥 = 0).
135
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
0.4
Proportion de solide ps
0.35
f ’(0.3) = −0.19
0.3
0.25
0.2
f ’(0.17) = 0
0.15
0.1
0.05
f ’(0) = 1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
′
Figure 8.10 – Condition initiale croissante, 𝑝𝑠 0 dépassant 0.17. — Représentation des valeurs 𝑓 (𝑝𝑠 0 ) le
long de la courbe 𝑝𝑠 0 (𝑥).
(a) 2 A=0, Droites caractéristiques (b)0.5 A=0, Evolution selon les caractéristiques
ps(t=0)
1.8 0.45
ps(t>0)
1.6 0.4
Proportion de solide ps
1.4 0.35
1.2 0.3
temps t
1 0.25 ’
f (ps) < 0
0.8 0.2
ps = 0.17
0.6 0.15
0<ps<0.3
0.4 0.1
’
ps=0 ps=0.3 f (ps) > 0
0.2 0.05
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
Profondeur x Profondeur x
Figure 8.11 – (a) Droites caractéristiques avant correction des pentes. (b) Comparaison entre
l’évolution de 𝑝𝑠 prévue par les droites caractéristiques et le résultat de simulation par le schéma
LxF1. — Apparition de chocs.
136
8.3. VALIDATION D’UN SCHÉMA À 3 POINTS, LE SCHÉMA LXF1
Cette observation est décrite par les courbes caractéristiques que nous représentons sur la figure
8.11a. Nous pouvons y distinguer trois parties :
′
– 𝑥 ∈ [0, 0.1] : 𝑝𝑠 0 = 0, 𝑓 (0) = 1, les pentes des droites caractéristiques sont parallèles sur cet
intervalle avec une pente=1,
′
– 𝑥 ∈]0.1, 0.5[ : 0 < 𝑝𝑠 0 < 0.3, −0.19 < 𝑓 (𝑝𝑠 0 ) < 1, les pentes sont variables de 1 à -1/0.19=-
5.26 dans le repère (x,t). Elles sont positives lorsque 𝑥 ∈ [0.1, 0.32], négatives sur [0.32, 0.5]
′
et à 𝑥 = 0.32, 𝑝𝑠 0 = 0.17 et 𝑓 (0.17) = 0, la pente y est donc verticale,
′
– 𝑥 ∈ [0.5, 1] : 𝑝𝑠 0 = 0.3, 𝑓 (0.3) = −0.19, les droites caractéristiques sont parallèles de pente=-
5.26‘
Comme pour l’exemple précédent, les droites caractéristiques se croisant entre elles traduisent
l’existence de plus d’une valeur de 𝑝𝑠 pour un même 𝑥 (figure 8.11b), ce qui indique la formation
de chocs. Les pentes des caractéristiques sont alors corrigées à partir de leur point d’intersection
(figure 8.12a).
Nous en déduisons alors l’évolution de 𝑝𝑠 dans le temps. Cette solution analytique (𝑝𝑠 𝑡ℎ ) est
comparée à la solution donnée par la simulation par le schéma LxF1 (𝑝𝑠 𝑠𝑖𝑚𝑢𝑙 ), sur la figure 8.12b.
Nous observons bien sur la figure 8.12b, pour les deux solutions 𝑝𝑠 𝑡ℎ et 𝑝𝑠 𝑠𝑖𝑚𝑢𝑙 , le déplacement
de la partie supérieure à 𝑝𝑠 = 0.17 vers le sommet 𝑥 = 0 et l’avancement de la partie inférieure vers
le fond 𝑥 = 1, ce qui conduit à la formation d’un choc puis sa propagation au cours du temps vers
le fond comme prévu par la pente de la ligne de choc sur la figure 8.12a. Et à l’instant 𝑡 = 1.84, le
front se trouve à peu près à l’abscisse 𝑥 = 0.61, ce qui s’observe aussi sur la figure 8.12a.
Quant à la netteté des discontinuités, elle est moins marquée pour 𝑝𝑠 𝑠𝑖𝑚𝑢𝑙 à cause encore de la
diffusion numérique. La conservation elle, est bien vérifiée à 100% tout au long des itérations.
Remarque : Nous avons représenté les résultats sur l’intervalle spatial [0, 0.7], ce qui est suffi-
sant pour vérifier la bonne adéquation entre 𝑝𝑠 𝑡ℎ et 𝑝𝑠 𝑠𝑖𝑚𝑢𝑙 . Au delà de la valeur 0.7, on pourrait
suivre l’évolution du front de sédimentation qui remonte.
137
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
1.8
1.6
Ligne de choc
1.4
1.2
temps t
0.8
0.6
0<ps<0.3 ps=0.3
0.4
0.2 ps=0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
0.35
0.3
0.25 ’
f (ps) < 0
0.2
ps=0.17
0.15
0.1 ’
f (ps) > 0
0.05
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
Profondeur x
Figure 8.12 – (a) Courbes caractéristiques après correction des pentes. (b) Comparaison entre
l’évolution de 𝑝𝑠 prévue par les droites caractéristiques et le résultat de simulation par le schéma
LxF1. — Propagation d’un choc.
138
8.3. VALIDATION D’UN SCHÉMA À 3 POINTS, LE SCHÉMA LXF1
Nous testons ici un cas de détente, c’est le phénomène contraire au phénomène de choc, c’est-
à-dire que le graphe de 𝑝𝑠 s’étale sur l’espace au cours du temps, contrairement au phénomène de
choc où le graphe de 𝑝𝑠 est compressé avant de former un front de discontinuité. Nous prenons
pour cela une condition initiale 𝑝𝑠 0 décroissante avec la profondeur 𝑥. La figure 8.13 indique que
les vitesses des flux tendent à étaler la courbe de 𝑝𝑠 .
0.4
Proportion de solide ps
0.35
f ’(0.3) = −0.19
0.3
0.25
0.2
f ’(0.17) = 0
0.15
0.1
0.05
f ’(0) = 1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Nous traçons les courbes caractéristiques correspondant à cette condition initiale, sur la figure
8.14a. Là encore 3 zones sont distinguées avec pour 𝑥 ≤ 0.3 des droites parallèles, de même pour
𝑥 ≥ 0.6, et des droites qui s’écartent les unes des autres pour 0.3 < 𝑥 < 0.6, formant ainsi une sorte
′
d’éventail. A 𝑥 = 0.43, 𝑝𝑠 0 = 0.17 et 𝑓 (0.17) = 0, la pente y est verticale.
139
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
Détente
0.25
0.2
temps t
0.15
0<ps<0.3
0.1
ps=0.3 ps=0
0.05
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
0.35
0.3
’
0.25 f (ps) < 0
0.2
ps = 0.17
0.15
0.1
f ’(ps) > 0
0.05
0
0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Figure 8.14 – (a) Courbes caractéristiques. (b) Comparaison entre l’évolution de 𝑝𝑠 prévue par les
droites caractéristiques et le résultat de simulation par le schéma LxF1. — Phénomène de détente.
140
8.3. VALIDATION D’UN SCHÉMA À 3 POINTS, LE SCHÉMA LXF1
La partie supérieure à 𝑝𝑠 = 0.17 se déplace vers le sommet et la partie inférieure vers le fond,
faisant ainsi se détendre le profil de 𝑝𝑠 . Et on observe comme précédemment, une bone adéquation
entre 𝑝𝑠 𝑡ℎ et 𝑝𝑠 𝑠𝑖𝑚𝑢𝑙 et l’effet de la diffusion sur la solution 𝑝𝑠 𝑠𝑖𝑚𝑢𝑙 qui arrondit les angles au niveau
de 𝑝𝑠 = 0 et 𝑝𝑠 = 0.3. La conservation est toujours vérifiée à 100%.
Pour cet exemple, nous prenons une condition initiale 𝑝𝑠 0 croissante, qui dépasse la valeur 0.33
′
après laquelle le flux 𝑓 change de concavité. Les valeurs de 𝑓 (𝑝𝑠 ) sont reportées sur la figure
ci-dessous le long de la courbe de 𝑝𝑠 0 .
0.7
0.6
0.5
0.4
f ’(0.3)= − 0.19
0.3
0.2
f ’(0.17)=0
0.1
’
f (0)=1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Sur la figure 8.16a, nous représentons les courbes caractéristiques après correction de leurs
pentes. Les pentes sont positives pour 𝑥 ∈ [0, 0.17], verticale à 𝑥 = 0.17, valeur pour laquelle
𝑝𝑠 0 = 0.17, puis négatives sur [0.17, 1], elles sont presque verticales pour les valeurs 𝑥 ≥ 0.4 pour
′
lesquelles 𝑝𝑠 0 = 0.8 (, 𝑓 (0.8) = −0.006).
Nous observons une ligne de choc qui avance légèrement vers les 𝑥 croissants au cours du temps pour
atteindre un seuil à environ 𝑥 = 0.24, ce qu’on observe ensuite sur le graphe 𝑝𝑠 𝑡ℎ correspondant
(figure 8.16b). La remontée de l’information pour 𝑝𝑠 > 0.17 vers le sommet est rattrappée par le
choc qui avance dans le sens contraire.
141
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
2.5
Ligne de
choc
2
temps t
1.5
1
0<ps<0.8 ps=0.8
0.5
ps=0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
0.6
f ’(ps)<0
0.5
0.4
t=3
0.3
0.2 p =0.17
s
0.1 f ’(ps)>0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Figure 8.16 – (a) Courbes caractéristiques après correction des pentes. (b) Comparaison entre
l’évolution de 𝑝𝑠 prévue par les droites caractéristiques et le résultat de simulation par le schéma
LxF1. — Formation d’un choc.
142
8.3. VALIDATION D’UN SCHÉMA À 3 POINTS, LE SCHÉMA LXF1
Pour le résultat donné par le schéma LxF1, 𝑝𝑠 𝑠𝑖𝑚𝑢𝑙 suit bien l’allure de 𝑝𝑠 𝑡ℎ pendant les pre-
mières itérations, avec présence d’une diffusion numérique qui s’accentue lorsque l’on s’approche
du temps 𝑡 = 3 : la courbe 𝑝𝑠 𝑠𝑖𝑚𝑢𝑙 s’étale au niveau de 𝑝𝑠 = 0.8 et le choc est légèrement décalé
par rapport à la solution analytique. La diffusion numérique est plus visible sur cet exemple où
l’avancée du choc atteint un maximum.
Remarque : Si on suit dans le temps la simulation par le schéma numérique LxF1, un front
de sédimentation se forme au fond de la colonne (𝑥 = 1) dont nous pouvons remarquer un début
d’apparition sur la figure 8.16b, se front remonte en direction du sommet, et rencontre le front de
”vidage” qui descend, cette rencontre a lieu à l’abscisse 𝑥 = 0.4. Nous aurons ainsi que du liquide
(𝑝𝑠 = 0) pour 𝑥 < 0.4 et que du solide (𝑝𝑠 = 1) pour 𝑥 ≥ 0.4.
Pour ce dernier exemple de validation à solidification nulle (𝐴 = 0), nous testons un cas de
détente avec une condition initiale décroissante avec 𝑝𝑠 0 dépassant 0.33.
0.8
Proportion de solide ps
0.7
0.6
0.5
0.4
0.2
f ’(0.17)=0
0.1
f ’(0)=1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Sur la figure 8.18a, les caractéristiques sont des droites de pentes quasiment verticales pour
𝑥 ≤ 0.3 (𝑝𝑠 0 = 0.8), négatives pour 𝑥 ∈ [0.3, 0.53] et positives pour 𝑥 ≥ 0.53, avec une pente
verticale à 𝑥 = 0.53 où 𝑝𝑠 0 = 0.17.
143
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
0.45
Compression
0.4
0.35
Détente
0.3
temps t
0.25
0.2
ps=0.8 0<ps<0.8 ps=0
0.15
0.1
0.05
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
0.7
0.6
0.5
Compression
0.4
f ’(ps)<0
0.3
0.2 ps=0.17
’
f (ps)>0
0.1
0
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
Profondeur x
Figure 8.18 – (a) Courbes caractéristiques. (b) Comparaison entre l’évolution de 𝑝𝑠 prévue par
les droites caractéristiques et le résultat de simulation par le schéma LxF1. — Présence d’une zone de
compression et d’une zone de détente.
144
8.3. VALIDATION D’UN SCHÉMA À 3 POINTS, LE SCHÉMA LXF1
Nous observons une zone de détente entre 𝑥 = 0.5 et 𝑥 = 0.6 et une zone de ”compression”
pour 𝑥 ∈ [0.3, 0.5] où les caractéristiques se rapprochent les unes des autres pour former plus tard,
′
à 𝑡 > 0.5, un choc à 𝑥 = 0.35, ce choc qui est dû à la distribution de 𝑓 (𝑝𝑠 ) sur la courbe de 𝑝𝑠 0 : la
′
valeur absolue de 𝑓 (𝑝𝑠 ) décroı̂t pour 𝑝𝑠 allant de 0.17 à 0.8, la courbe de 𝑝𝑠 recule alors plus vite
vers le sommet pour 𝑝𝑠 = 0.3 que pour 𝑝𝑠 = 0.8 créant ainsi un choc).
( ) ( ) ( )
𝑝𝑠 𝑋(𝑡), 𝑡 = 𝐴.𝑞𝑠 𝑋(𝑡) ⋅ 𝑡 + 𝑝𝑠 𝑋(0), 0
𝑑𝑋(𝑡) ′
( ( ))
= 𝑓 𝑝𝑠 𝑋(𝑡), 𝑡
𝑑𝑡
ces courbes caractéristiques ne sont plus des droites. La résolution de cette EDO a été faite par la
méthode d’Euler explicite.
Nous prenons comme condition initiale 𝑝𝑠 0 = 0.1 partout sauf en 𝑥 = 0 (pour des raisons de
calcul des courbes caractéristiques), et nous considérons 𝐴 = 0.1 et une vitesse de solidification
constante sur la profondeur 𝑞𝑠 (𝑥) = 1.
En gardant le même algorithme utilisé pour la correction des courbes caractéristiques en cas de
croisement de celles-ci, nous obtenons les courbes caractéristiques tracées sur la figure 8.19a.
Pour la partie centrale, située entre les deux chocs (par exemple 𝑥 ∈ [0.6, 0.7]), la solidification
fait augmenter les valeurs de 𝑝𝑠 . On vérifie qu’à 𝑡 = 0.34, la production de solide est de 𝑡×𝐴×𝑞𝑠 (𝑥) =
3.4 × 0.1 × 1 = 0.34, la valeur initiale 𝑝𝑠 étant égale à 0.1, on doit retrouver à 𝑡 = 3.4, 𝑝𝑠 (𝑥) = 0.44
pour 𝑥 ∈ [0.6, 0.7], c’est bien ce qu’on observe sur la figure 8.19b.
145
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
2.5
2
temps t
Ligne de choc
1.5
Changement de
direction du choc
1
0.5
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
0.7
0.6
0.5 p =0.44
s
0.4
Changement de la
0.3
direction du choc
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Figure 8.19 – (a) Courbes caractéristiques après correction des pentes. — Changement de la direction
du choc à 𝑡 = 1.25 et à 𝑥 = 0.33. (b) Résultat obtenu par la simulation numérique utilisant le schéma
LxF1. — Changement de la direction du choc à 𝑡 ≈ 2 et à 𝑥 ≈ 0.45.
146
8.4. MODIFICATION DES SCHÉMAS NUMÉRIQUES DANS DES CAS LIMITES
Remarque :
Le décalage entre les résultats obtenus par la simulation utilisant le schéma LxF1 et ceux pré-
vus par les courbes caractéristiques pourrait être dû à la diffusion du schéma numérique, cette
diffusion qui se fait ressentir encore plus dans le cas où l’on considère la solidification. Il faudrait
peut-être aussi revoir l’algorithme de calcul des pentes des courbes caractéristiques qui ne sont plus
des droites dans le cas 𝐴 ∕= 0.
Conservation :
𝑀
∑ 𝑀
∑ 𝑀
∑
∀𝑛, 𝑝𝑠 𝑛𝑖 = 𝑝𝑠 0𝑖 + 𝑡𝑛 ⋅ 𝑞𝑠 𝑖 (8.15)
𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1
Nous vérifions cette égalité sur la fenêtre de calcul de Fortran 90, nous observons à tout moment
une parfaite conservation.
Sur ces résultats, nous remarquons que la dernière maille n’arrive pas à se remplir en solide, le
schéma numérique est la cause de cette divergence. En effet, les schémas à 3 points s’écrivent de la
sorte (cf. (7.20)) :
Δ𝑡 (
𝑝𝑠 𝑛𝑖 − 𝑝𝑠 𝑛−1 𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑖 , 𝑝𝑠 𝑛𝑖+1 ) − 𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑖−1 , 𝑝𝑠 𝑛𝑖 ) = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑖
)
𝑖 +
Δ𝑥
Pour une maille 𝑖, ces schémas prennent en compte les valeurs de l’inconnue à l’amont (𝑖 − 1) et
∂𝑓 (𝑝𝑠 )
à l’aval (𝑖 + 1) pour la discrétisation du terme de flux de matière . Le terme 𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑖 , 𝑝𝑠 𝑛𝑖+1 )
∂𝑥 𝑛
exprime le flux sortant de la maille 𝑖 (vers la maille 𝑖 + 1) et le terme 𝑔(𝑝𝑠 𝑖−1 , 𝑝𝑠 𝑛𝑖 ) exprime le flux
entrant dans la maille 𝑖 (arrivant de la maille 𝑖 − 1).
147
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
Proportion de solide ps
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 8.20 – Résultats de simulation avant modification des termes de flux au niveau du front de
sédimentation pour deux exemples de condition initiale 𝑝𝑠 0 . — La dernière maille où se trouve le front de
sédimentation ne se remplit pas de solide (𝑝𝑠 (1) n’atteint pas la valeur 1).
Maille i - 1
Maille i
ps < 1
contenant le
front de
x f Position du front
sédimentation ps = 1 de sédimentation
Maille i + 1 Bloqué : ps = 1
148
8.4. MODIFICATION DES SCHÉMAS NUMÉRIQUES DANS DES CAS LIMITES
Supposons que la maille 𝑖 contient le front de sédimentation. Alors nous annulons le flux sortant
de la maille 𝑖 (𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑖 , 𝑝𝑠 𝑛𝑖+1 ) = 0), puisque toutes les mailles 𝑗 > 𝑖 sont remplies à 𝑝𝑠 = 1. Et nous
ne gardons non nul que le flux entrant dans la maille 𝑖.
Or le terme de flux entrant 𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑖−1 , 𝑝𝑠 𝑛𝑖 ) fait intervenir la valeur 𝑝𝑠 𝑖 qui est une moyenne sur la
maille 𝑖 (cf. relations (7.8)) alors que la maille contenant le front de sédimentation n’est pas
homogène, ce qui pose un problème numérique. En effet, cette maille est divisée en deux parties,
la partie en-dessous du front où 𝑝𝑠 = 1 et une la partie au-dessus de celui-ci où 𝑝𝑠 < 1 (figure 8.21).
Or lorsque 𝑝𝑠 = 1, le solide est figé et ne bouge plus, il ne doit donc plus être pris en compte pour
le calcul du terme de flux de matière.
De plus, ce front est mobile : au fur et à mesure que le solide sédimente, ce front remonte
en direction du sommet de la colonne magmatique, il faut donc à chaque itération Δ𝑡, identifier la
maille contenant le front de sédimentation.
Nous avons résolu ce problème en utilisant une méthode simple : A chaque itération, nous
localisons la maille 𝑖 contenant le front mobile de sédimentation puis nous approximons
𝑛
le flux numérique entrant dans la maille 𝑖, 𝑓𝑖−1/2 , comme dans le schéma VFDAm (cf. relations
𝑛
(7.11)), par la valeur en amont 𝑓 (𝑝𝑠 𝑖−1 ), et nous le considérons égal au flux numérique sortant
de la maille 𝑖 − 1 :
Δ𝑡 (
𝑝𝑠 𝑛𝑖−1 − 𝑝𝑠 𝑛−1 ⋅ 𝑓 (𝑝𝑠 𝑖−1 ) − 𝑔(𝑝𝑠 𝑛𝑖−2 , 𝑝𝑠 𝑛𝑖−1 ) = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑖−1
)
𝑖−1 +
Δ𝑥
(8.17)
Δ𝑡 (
𝑝𝑠 𝑛𝑖 𝑝𝑠 𝑛−1 Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑖
)
− 𝑖 + ⋅ 0 − 𝑓 (𝑝𝑠 𝑖−1 ) =
Δ𝑥
Ainsi le terme 𝑝𝑠 𝑖 n’intervient plus et nous obtenons les résultats d’avancée du front mobile
pour les deux exemples précédents, avec une conservation qui reste parfaite :
149
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
Proportion de solide ps
0.7 0.7
mobile
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 8.22 – Résultats de simulation après modification des termes de flux. — Les mailles du fond
se remplissent normalement par le solide et le front de sédimentation remonte.
D’autres méthodes peuvent être utilisées pour résoudre ce genre de problème de frontière mobile,
par exemple une méthode de changement d’échelle qui consiste à reprendre les EDPs en reconsi-
dérant à chaque itération le domaine spatial réduit où seulement la partie au-dessus du front de
sédimentation (𝑝𝑠 < 1) est considérée. Cette solution semble beaucoup plus laborieuse que la simple
modification sur le schéma numérique à 3 points que nous effectuons au voisinage du front de sédi-
mentation.
Lorsqu’une maille 𝑖 est remplie entièrement de solide (𝑝𝑠 (𝑖) = 1), alors le solide est bloqué dans
cette maille, les flux sortant de cette maille ou entrant dans cette maille doivent donc être annulés.
Pour le front de sédimentation en-dessous duquel 𝑝𝑠 = 1, ce problème est traité comme présenté dans
la section précédente. Dans le cas où des mailles remplies de solide se retrouvent au milieu de mailles
où existe encore du liquide, il faut annuler les flux entrant et sortant des mailles entièrement solides.
Nous représentons un exemple de cette situation lorsqu’une chambre magmatique est soumise à une
vitesse de solidification linéaire décroissante avec la profondeur (figure 8.23) :
150
8.4. MODIFICATION DES SCHÉMAS NUMÉRIQUES DANS DES CAS LIMITES
1.2 ps(t=0)
ps(t>0)
ps=1 ps=1
1
Proportion de solide ps
p <1 p <1
s s
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Figure 8.23 – Exemple de présence de mailles remplies de solide (𝑝𝑠 = 1) au milieu de mailles où
existe encore du liquide (𝑝𝑠 < 1). — La courbe en tirets pointillés représente un cas, au voisinage de 𝑥 = 0.2,
où les flux entrant et sortant des mailles où 𝑝𝑠 = 1 doivent être annulés.
De façon générale, pour une maille 𝑖, le flux entrant doit être annulé si la maille elle-même est
entièrement remplie de solide (𝑝𝑠 𝑖 = 1) et/ou si la maille précédente 𝑖 − 1 l’est (𝑝𝑠 𝑖−1 = 1). De
même le flux sortant de la maille 𝑖 doit être annulé si 𝑝𝑠 𝑖 = 1 et/ou 𝑝𝑠 𝑖+1 = 1. Ces différents cas
sont illustrés sur la figure 8.24.
𝑔(𝑝𝑠 𝑖−1 , 𝑝𝑠 𝑖 ) = 0
𝑔(𝑝𝑠 𝑖 , 𝑝𝑠 𝑖+1 ) = 0
151
CHAPITRE 8. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE
CRISTALLISATION/SÉDIMENTATION
ps = 1
ps < 1
i −1 i i i +1
ps = 1
ps < 1
i −1 i i i +1
Figure 8.24 – Illustration des différents cas où les flux entrant ou sortant sont annulés.
8.5 Conclusion
Le schéma numérique que nous avons choisi est le schéma à 3 points de type Lax-Friedrichs
avec une viscosité numérique constante = 1. Les tests de validation ont montré que ce schéma a
l’avantage d’être stable numériquement et offre une très bonne conservation si on y apporte les
modifications nécessaires dans certains cas limites. Ces tests ont aussi montré que malgré la diffu-
sion numérique, les solutions données par ce schéma sont cohérentes avec les solutions analytiques
obtenues par la méthode des courbes caractéristiques dans le cas où on ne considère pas de solidi-
fication. Pour le cas où on considère la solidification (𝐴 ∕= 0), les résultats nous laissent penser que
la diffusion numérique est plus marquée que lorsque 𝐴 = 0.
Une façon d’améliorer la résolution numérique serait d’utiliser des schémas numériques moins
diffusifs comme le schéma de Murman-Roe (cf. annexe B) ou des schémas plus adaptés aux traques
des chocs comme les schémas de type Godunov et leurs extensions (cf. par exemple Godunov [1959] ;
Godunov [1962] ; van Leer [1974] ; van Leer [1979] ; LeVeque [1982] ; van Leer [1984] ; LeVeque [1985] ;
Goodman and LeVeque [1988] ; Roe [2001]), une description détaillée de ces méthodes peut être
consultée sur les ouvrages (Godlewski and Raviart [1991]) et (LeVeque [2004]).
152
8.5. CONCLUSION
Tout au long de ce chapitre, nous avons testé les deux méthodes de résolution des équations
discrètes : la méthode du point fixe et la méthode de Newton-Raphson. Pour la résolution de
l’équation de bilan de masse, les deux méthodes convergent sans problème et fournissent toujours
des résultats identiques.
153
Chapitre 9
En introduisant les fonctions 𝑓𝑠 et 𝑓𝑙 qui évaluent respectivement les flux des quantités d’élé-
ments chimiques dans le solide et le liquide :
⎧
⎨ 𝑓𝑠 (𝑝𝑠 .𝑐𝑠 ) = 𝑣𝑠 .𝑝𝑠 .𝑐𝑠
(9.1)
et : 𝑓𝑙 (𝑝𝑙 .𝑐𝑙 ) = 𝑣𝑙 .𝑝𝑙 .𝑐𝑙 ,
⎩
Reste alors à définir les termes sources et les conditions initiales et aux limites avant de résoudre
ce système :
154
9.1. CONDITIONS INITIALES ET AUX LIMITES
Les conditions initiales 𝑐𝑠 (𝑥, 0) et 𝑐𝑙 (𝑥, 0) sont données par l’utilisateur, leur domaine de validité
est l’intervalle [0, 1] :
Les conditions aux limites sont exprimées dans le schéma numérique en terme de flux. Les flux
des quantités d’éléments chimiques sont nuls au sommet et au fond de la colonne magmatique fer-
mée :
Nous considérons alors la même discrétisation de l’espace que celle représentée dans le chapitre
7 par la figure 7.1 : la colonne magmatique est divisée en 𝑀 mailles de centres 𝑥𝑖 espacés d’un
pas régulier Δ𝑥 et les deux extrémités du domaine sont définis par 𝑥1/2 = 0 et 𝑥𝑀 +1/2 = 1. Nous
gardons aussi la même discrétisation du temps 𝑡𝑛 = 𝑛.Δ𝑡, 𝑛 ∈ ℕ et nous cherchons une solution
discrète pour les deux EDPs (9.2) d’inconnues 𝑐𝑠 (𝑥, 𝑡) et 𝑐𝑙 (𝑥, 𝑡).
155
CHAPITRE 9. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE DU PROBLÈME DU TRANSPORT
RÉACTIF
Les grandeurs conservées ici sont 𝑝𝑠 .𝑐𝑠 et 𝑝𝑙 .𝑐𝑙 (cf. section 4.1), nous reprenons alors l’écriture
des schémas VF implicites (7.10) pour ces deux quantités. Nous obtenons ainsi les schémas VF
pour les deux EDPs :
Δ𝑡 𝜌𝑙 (
⎧ )
𝑛 𝑛 𝑛−1 𝑛−1 𝑛 𝑛 𝑛
( 𝑛 𝑛
) 𝑛 𝑛
𝑝 𝑐 − 𝑝 𝑐 + .(𝑓 − 𝑓 ) = Δ𝑡. 𝐷 .𝑆 𝑐 − 𝑔(𝑐 ) + 𝐴.𝑞 𝑐
⎨ 𝑠𝑖 𝑠𝑖 𝑠𝑖 𝑠𝑖 𝑠 𝑖+1/2 𝑠 𝑖−1/2 𝑎 𝑟𝑖 𝑙𝑖 𝑠𝑖 𝑠𝑖 𝑙𝑖
Δ𝑥 𝜌𝑠
avec 𝑓𝑠 𝑛𝑖−1/2 et 𝑓𝑙 𝑛𝑖−1/2 respectivement les flux numériques des quantités d’éléments chimiques dans
le solide et dans le liquide à l’interface 𝑥𝑖−1/2 , au temps 𝑡𝑛 , et 𝑓𝑠 𝑛𝑖+1/2 et 𝑓𝑙 𝑛𝑖+1/2 respectivement les
flux numériques des quantités d’éléments chimiques dans le solide et dans le liquide à l’interface
𝑥𝑖+1/2 , au temps 𝑡𝑛 .
Remarques :
– Nous rappelons que les termes 𝑝𝑠 𝑛𝑖 ou 𝑝𝑙 𝑛𝑖 sont des données d’entrée de ces équations de trans-
port réactif, leurs valeurs sont données par la résolution de l’EDP de cristallisation/sédimentation
(chapitre 7).
– Notons Δ𝑡𝑃 le pas de temps pris pour le modèle de cristallisation sédimentation et Δ𝑡𝐶
le pas de temps pour le modèle de transport réactif. Pour avoir toujours les valeurs de 𝑝𝑠
et 𝑝𝑙 correspondant aux 𝑐𝑠 𝑛 et 𝑐𝑙 𝑛 , il faut prendre un pas de temps Δ𝑡𝐶 multiple de Δ𝑡𝑃 .
Cependant, la résolution des équations du transport réactif demandent un pas de temps
au minimum de Δ𝑡𝐶 = 0.001 alors que Δ𝑡𝑃 = 0.01 suffit largement pour la résolution
de l’équation de cristallisation/sédimentation. Nous avons donc pris le même pas de temps
Δ𝑡𝐶 = Δ𝑡𝑃 , et qui vaut pour la plupart du temps 0.001.
∂𝑐𝑠 ∂𝑐𝑠 1 𝜌𝑙 ( 𝜌𝑠
⎧ ( ) )
+ 𝑣𝑠 . = ⋅ ⋅ 𝐷𝑎 ⋅ 𝑆𝑟 . 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 ) + 𝐴 ⋅ 𝑞𝑠 .(𝑐𝑙 − .𝑐𝑠 )
⎨ ∂𝑡
∂𝑥 𝑝𝑠 𝜌𝑠 𝜌𝑙
(9.4)
⎩ ∂𝑐𝑙 + 𝑣𝑙 . ∂𝑐𝑙 1 (
( ))
= ⋅ − 𝐷𝑎 ⋅ 𝑆𝑟 . 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 )
∂𝑡 ∂𝑥 𝑝𝑙
156
9.3. SCHÉMA NUMÉRIQUE DÉCENTRÉ
Ces deux EDPs forment un système de deux équations hyperboliques linéaires puisque 𝑣𝑠 , en
∂𝑐𝑠
facteur de , ne dépend pas de 𝑐𝑠 mais uniquement de 𝑝𝑠 selon la relation de Richardson & Zaki
∂𝑥
∂𝑐𝑙
(3.9), de même pour 𝑣𝑙 en facteur de qui ne dépend que de 𝑝𝑠 .
∂𝑥
Cette linéarité rend ces EDPs plus simples à résoudre que l’EDP de cristallisation/sédimentation
(6.16), en particulier, nous n’aurons pas d’apparitions de discontinuités des concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙
dues à la nature de ces deux équations. Il se peut que des discontinuités apparaissent à cause de l’in-
connue 𝑝𝑠 pour laquelle nous avons mis en évidence l’apparition de chocs dans le chapitre précédent.
Vue la linéarité des EDPs (9.4), nous choisissons alors d’utiliser des schémas numériques simples,
en l’occurence des schémas décentrés, contrairement aux EDPs de cristallisation/sédimentation
(6.16) où nous avons dû recourir aux schémas à 3 points.
Le solide ayant une vitesse positive 𝑣𝑠 ≥ 0 et le fluide ayant une vitesse négative 𝑣𝑙 ≤ 0, nous choi-
sissons pour la variable spatiale 𝑥 un schéma décentré amont pour la première EDP d’inconnue
𝑐𝑠 et décentré aval pour la deuxième EDP d’inconnue 𝑐𝑙 , afin de tenir compte des flux descendants
des constituants chimiques présents dans le solide et des flux ascendants des constituants chimiques
présents dans le fluide,
ce qui donne, pour une maille 𝑖, respectivement les flux amont entrant et aval sortant, pour le
solide :
Le système étant fermé, les flux d’éléments chimiques au sommet et au fond de la colonne mag-
matique sont nuls (cf. section 9.1). Le sommet étant représenté par le noeud 𝑥1/2 = 0 et le fond par
le noeud 𝑥𝑀 +1/2 = 1, les conditions aux limites s’écrivent pour le solide :
– en 𝑥 = 0, pas de flux entrant : ∀𝑛, 𝑓𝑠 𝑛1/2 = (𝑣𝑠 𝑛 .𝑝𝑠 𝑛 .𝑐𝑠 𝑛 )∣𝑖=0 = 0, d’où :
Δ𝑡 𝜌𝑙 ( )
𝑝𝑠 𝑛1 𝑐𝑠 𝑛1 − 𝑝𝑠 𝑛−1 𝑐𝑠 𝑛−1 .(𝑣𝑠 𝑛1 .𝑝𝑠 𝑛1 .𝑐𝑠 𝑛1 − 0) = Δ𝑡. 𝐷𝑎 .𝑆𝑟 𝑛1 𝑐𝑙 𝑛1 − 𝑔(𝑐𝑠 𝑛1 ) + 𝐴.𝑞𝑠 𝑛1 𝑐𝑙 𝑛1
( )
1 1 +
Δ𝑥 𝜌𝑠
157
CHAPITRE 9. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE DU PROBLÈME DU TRANSPORT
RÉACTIF
– en 𝑥 = 1, pas de flux sortant : ∀𝑛, 𝑓𝑠 𝑛𝑀 +1/2 = (𝑣𝑠 𝑛 .𝑝𝑠 𝑛 .𝑐𝑠 𝑛 )∣𝑖=𝑀 = 0, doù :
𝑛−1 Δ𝑡 𝜌𝑙 ( )
𝑝𝑠 𝑛𝑀 𝑐𝑠 𝑛𝑀 −𝑝𝑠 𝑛−1 𝑛 𝑛 𝑛 𝑛
( 𝑛 𝑛
) 𝑛 𝑛
𝑀 𝑐𝑠𝑀 + .(0−𝑣 .𝑝 .𝑐
𝑠 𝑀 −1 𝑠 𝑀 −1 𝑠 𝑀 −1 ) = Δ𝑡. 𝐷 .𝑆
𝑎 𝑟𝑀 𝑙𝑀𝑐 −𝑔(𝑐𝑠𝑀 ) +𝐴.𝑞 𝑐
𝑠𝑀 𝑙𝑀
Δ𝑥 𝜌𝑠
et pour le liquide :
– en 𝑥 = 0, pas de flux sortant : ∀𝑛, 𝑓𝑙 𝑛1/2 = (𝑣𝑙 𝑛 .𝑝𝑙 𝑛 .𝑐𝑙 𝑛 )∣𝑖=0 = 0, d’où :
Δ𝑡 ( )
𝑝𝑙 𝑛1 𝑐𝑙 𝑛1 − 𝑝𝑙 𝑛−1 𝑛−1 𝑛 𝑛 𝑛 𝑛
( 𝑛 𝑛
) 𝑛 𝑛
1 𝑐𝑙 1 + .(𝑣 𝑙 2 .𝑝 𝑙 2 .𝑐𝑙 2 − 0) = −Δ𝑡. 𝐷 𝑎 .𝑆𝑟 1 𝑐𝑙 1 − 𝑔(𝑐𝑠 1 ) + 𝐴.𝑞𝑠 𝑐𝑙
1 1
Δ𝑥
– en 𝑥 = 1, pas de flux entrant : ∀𝑛, 𝑓𝑙 𝑛𝑀 +1/2 = (𝑣𝑙 𝑛 .𝑝𝑙 𝑛 .𝑐𝑙 𝑛 )∣𝑖=𝑀 = 0, doù :
Δ𝑡 ( )
𝑝𝑙 𝑛𝑀 𝑐𝑙 𝑛𝑀 − 𝑝𝑙 𝑛−1 𝑛−1 𝑛 𝑛 𝑛 𝑛
( 𝑛 𝑛
) 𝑛 𝑛
𝑀 𝑐𝑙𝑀 + .(0 − 𝑣 .𝑝
𝑙𝑀 𝑙𝑀 𝑙𝑀.𝑐 ) = −Δ𝑡. 𝐷 .𝑆
𝑎 𝑟𝑀 𝑙𝑀 𝑐 − 𝑔(𝑐 𝑠𝑀 ) + 𝐴.𝑞 𝑐
𝑠𝑀 𝑙𝑀
Δ𝑥
𝑖 = 1 : 𝑝𝑠 𝑛1 𝑐𝑠 𝑛1 − 𝑝𝑠 𝑛−1
1 𝑐𝑠 𝑛−1
1 + Δ𝑡 𝑛 𝑛 𝑛
Δ𝑥 .(𝑣𝑠 1 .𝑝𝑠 1 .𝑐𝑠 1 − 0) = Δ𝑡 𝜌𝜌𝑠𝑙 .𝐻1𝑛
𝑝𝑙 𝑛1 𝑐𝑙 𝑛1 − 𝑝𝑙 𝑛−1
1 𝑐𝑙 𝑛−1
1 + Δ𝑡 𝑛 𝑛 𝑛
Δ𝑥 .(𝑣𝑙 2 .𝑝𝑙 2 .𝑐𝑙 2 − 0) = −Δ𝑡.𝐻1𝑛
2 ≤ 𝑖 ≤ 𝑀 − 1 : 𝑝𝑠 𝑛𝑖 𝑐𝑠 𝑛𝑖 − 𝑝𝑠 𝑛−1
𝑖 𝑐𝑠 𝑛−1
𝑖 + Δ𝑡 𝑛
Δ𝑥 .(𝑓𝑠 𝑖+1/2 − 𝑓𝑠 𝑛𝑖−1/2 ) = Δ𝑡 𝜌𝜌𝑠𝑙 .𝐻𝑖𝑛
𝑝𝑙 𝑛𝑖 𝑐𝑙 𝑛𝑖 − 𝑝𝑙 𝑛−1
𝑖 𝑐𝑙 𝑛−1
𝑖 + Δ𝑡 𝑛
Δ𝑥 .(𝑓𝑙 𝑖+1/2 − 𝑓𝑙 𝑛𝑖−1/2 ) = −Δ𝑡.𝐻𝑖𝑛
𝑖 = 𝑀 : 𝑝𝑠 𝑛𝑀 𝑐𝑠 𝑛𝑀 − 𝑝𝑠 𝑛−1 𝑛−1
𝑀 𝑐𝑠 𝑀 + Δ𝑡
Δ𝑥 .(0 − 𝑣𝑠 𝑛𝑀 −1 .𝑝𝑠 𝑛𝑀 −1 .𝑐𝑠 𝑛𝑀 −1 ) = Δ𝑡 𝜌𝜌𝑠𝑙 .𝐻𝑀
𝑛
𝑝𝑙 𝑛𝑀 𝑐𝑙 𝑛𝑀 − 𝑝𝑙 𝑛−1 𝑛−1
𝑀 𝑐𝑙 𝑀 + Δ𝑡
Δ𝑥 .(0 − 𝑣𝑙 𝑛𝑀 .𝑝𝑙 𝑛𝑀 .𝑐𝑙 𝑛𝑀 ) 𝑛
= −Δ𝑡.𝐻𝑀
(9.7)
⎧
1 ( 𝑛−1 𝑛−1 Δ𝑡 𝜌𝑙 𝑛 )
𝑐𝑠 𝑛 = ⋅ 𝑝𝑠𝑖 𝑐𝑠𝑖 − .(𝑓 𝑛
𝑠 𝑖+1/2 − 𝑓 𝑛
𝑠 𝑖−1/2 ) + Δ𝑡 .𝐻
⎨ 𝑖 𝜌𝑠 𝑖
𝑝𝑠 𝑛𝑖 Δ𝑥
(9.9)
𝑛 1 ( 𝑛−1 𝑛−1 Δ𝑡 𝑛 𝑛 𝑛
)
⎩ 𝑐𝑙 𝑖 =
⋅ 𝑝𝑙 𝑖 𝑐𝑙 𝑖 − .(𝑓𝑙 𝑖+1/2 − 𝑓𝑙 𝑖−1/2 ) − Δ𝑡.𝐻𝑖
𝑝𝑙 𝑛𝑖 Δ𝑥
158
9.4. MÉTHODES ITÉRATIVES POUR LA RÉSOLUTION DES ÉQUATIONS
DISCRÈTES
A chaque pas de temps 𝑡𝑛 , nous cherchons à résoudre le système 𝐹𝐶 (𝐶 𝑛 ) = 𝐶 𝑛 , qui s’écrit pour
𝑖 ∈ [1, 𝑀 ] :
𝐹𝐶 𝑖 (𝐶 𝑛 ) = 𝑐𝑠 𝑛𝑖
159
CHAPITRE 9. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE DU PROBLÈME DU TRANSPORT
RÉACTIF
1 ( 𝑛−1 𝑛−1 𝜌𝑙
⎧ )
𝑖 = 1 : 𝐹𝐶 1 (𝐶 𝑛 ) = ⋅ 𝑝𝑠 1 𝑐𝑠 1 − 𝜎 ⋅ (𝑣 𝑠
𝑛
1 .𝑝 𝑠
𝑛
1 .𝑐𝑠
𝑛
1 − 0) + Δ𝑡 ⋅ ⋅ 𝐻1
𝑛
𝑝𝑠 𝑛1
𝜌𝑠
1 ( 𝑛−1 𝑛−1 𝜌𝑙
)
2 ≤ 𝑖 ≤ 𝑀 − 1 : 𝐹𝐶 𝑖 (𝐶 𝑛 ) = ⋅ 𝑝 𝑐 − 𝜎 ⋅ (𝑓 𝑛
− 𝑓 𝑛
) + Δ𝑡 ⋅ ⋅ 𝐻 𝑛
𝑠𝑖 𝑠𝑖 𝑠 𝑖+1/2 𝑠 𝑖−1/2 𝑖
𝑝𝑠 𝑛𝑖
⎨ 𝜌𝑠
1 (
𝑛−1 𝑛−1
𝑖 = 𝑀 : 𝐹𝐶 𝑀 (𝐶 𝑛 ) = 𝑐𝑠 𝑀 − 𝜎 ⋅ (0 − 𝑣𝑠 𝑛𝑀 −1 .𝑝𝑠 𝑛𝑀 −1 .𝑐𝑠 𝑛𝑀 −1 )
⋅ 𝑝𝑠 𝑀
𝑝𝑠 𝑛𝑀
𝜌𝑙
)
𝑛
+Δ𝑡 ⋅ ⋅ 𝐻𝑀
⎩
𝜌𝑠
(9.13)
et pour 𝑖 ∈ [𝑀 + 1, 2𝑀 ], on écrit :
𝐹𝐶 𝑖 (𝐶 𝑛 ) = 𝑐𝑙 𝑛𝑖−𝑀
1 ( 𝑛−1 𝑛−1
⎧ )
𝑛 𝑛 𝑛 𝑛 𝑛
𝑖 = 𝑀 + 1 : 𝐹𝐶 𝑀 +1 (𝐶 ) = ⋅ 𝑝𝑙 1 𝑐𝑙 1 − 𝜎 ⋅ (𝑣 𝑙 2 .𝑝 𝑙 2 .𝑐𝑙 2 − 0) − Δ𝑡 ⋅ 𝐻 1
𝑝𝑙 𝑛1
𝑀 + 2 ≤ 𝑖 ≤ 2𝑀 − 1 : on définit 𝑗 = 𝑖 − 𝑀 :
⎨
𝑛 1 ( 𝑛−1 𝑛−1 𝑛 𝑛 𝑛
)
𝐹 𝐶𝑖 (𝐶 ) = ⋅ 𝑝𝑙𝑗 𝑐𝑙𝑗 − 𝜎 ⋅ (𝑓 𝑙 𝑗+1/2 − 𝑓𝑙 𝑗−1/2 ) − Δ𝑡 ⋅ 𝐻 𝑗
𝑝𝑙 𝑛𝑗
𝑛 1 ( 𝑛−1 𝑛−1 𝑛 𝑛 𝑛 𝑛
)
𝑖 = 2𝑀 : 𝐹 (𝐶 ) = ⋅ 𝑝 𝑐 − 𝜎 ⋅ (0 − 𝑣 .𝑝 .𝑐 ) − Δ𝑡 ⋅ 𝐻
𝐶 2𝑀 𝑙𝑀 𝑙𝑀 𝑙𝑀 𝑙𝑀 𝑙𝑀 𝑀
𝑝𝑙 𝑛𝑀
⎩
(9.14)
Δ𝑡
avec : 𝜎 = (9.15)
Δ𝑥
160
9.4. MÉTHODES ITÉRATIVES POUR LA RÉSOLUTION DES ÉQUATIONS
DISCRÈTES
⎤𝑘
𝑐𝑠 𝑛1
⎡
⎢ 𝑐𝑠 𝑛2 ⎥
..
⎢ ⎥
⎢ ⎥
⎢
⎢ 𝑛 . ⎥
⎥
𝑘 𝑛 𝑘
⎢ 𝑐𝑠 ⎥
𝑋 = (𝐶 ) = ⎢ 𝑀 ⎥ (9.16)
⎢ 𝑐𝑙 𝑛 ⎥
⎢ 1 ⎥
⎢ 𝑐𝑙 𝑛 ⎥
⎢ 2 ⎥
⎢ .
⎣ ..
⎥
⎦
𝑐𝑙 𝑛𝑀
et pour chaque temps 𝑡𝑛 , nous prenons pour point de départ 𝑋 0 la valeur de 𝐶 à l’instant 𝑡𝑛−1 :
𝑐𝑠 𝑛−1
⎡ ⎤
1
⎢ 𝑐𝑠 𝑛−1
2
⎥
..
⎢ ⎥
⎢ ⎥
⎢
⎢ 𝑛−1 . ⎥
⎥
⎢ 𝑐𝑠
𝑋 0 = 𝐶 𝑛−1
⎥
=⎢ 𝑀 ⎥. (9.17)
⎢ 𝑐𝑙 𝑛−1 ⎥
⎢ 1 ⎥
⎢ 𝑐 𝑛−1 ⎥
⎢ 𝑙2 ⎥
⎢ .
⎣ ..
⎥
⎦
𝑐𝑙 𝑛−1
𝑀
𝐹 (𝑋) = 0 (9.18)
Comme pour la méthode du point fixe, la méthode de Newton-Raphson est appliquée à chaque
pas de temps 𝑡𝑛 et les vecteurs 𝑋 = 𝐶 𝑛 et 𝐹𝐶 (𝐶 𝑛 ) sont définis également par les relations (9.11)
et (9.12).
Nous cherchons à résoudre le système 𝐹𝐶 (𝐶 𝑛 ) = 0, avec 𝐹𝐶 défini pour 𝑖 ∈ [1, 𝑀 ] par les rela-
tions suivantes :
161
CHAPITRE 9. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE DU PROBLÈME DU TRANSPORT
RÉACTIF
1 ( 𝑛−1 𝑛−1 𝜌𝑙 𝑛 )
⎧
𝑖 = 1 : 𝐹𝐶 1 (𝐶 𝑛 ) = 𝑐𝑠 𝑛1 − 𝑝 𝑠 𝑐𝑠 − 𝜎.(𝑣 𝑠
𝑛
1 .𝑝 𝑠
𝑛
1 .𝑐𝑠
𝑛
1 − 0) + Δ𝑡. .𝐻
𝑝𝑠 𝑛1 1 1
𝜌𝑠 1
1 ( 𝑛−1 𝑛−1 𝜌𝑙 𝑛 )
2 ≤ 𝑖 ≤ 𝑀 − 1 : 𝐹𝐶 𝑖 (𝐶 𝑛 ) = 𝑐𝑠 𝑛𝑖 − 𝑝 𝑐 − 𝜎.(𝑓 𝑛
− 𝑓 𝑛
) + Δ𝑡. .𝐻
𝑠𝑖 𝑠𝑖 𝑠 𝑖+1/2 𝑠 𝑖−1/2
𝑝𝑠 𝑛𝑖 𝜌𝑠 𝑖
⎨
1 ( 𝑛−1 𝑛−1
𝑖 = 𝑀 : 𝐹𝐶 𝑀 (𝐶 𝑛 ) = 𝑐𝑠 𝑛𝑀 − 𝑐𝑠 𝑀 − 𝜎.(0 − 𝑣𝑠 𝑛𝑀 −1 .𝑝𝑠 𝑛𝑀 −1 .𝑐𝑠 𝑛𝑀 −1 )
𝑝𝑠 𝑀
𝑝𝑠 𝑛𝑀
𝜌𝑙 𝑛 )
+Δ𝑡. .𝐻
𝜌𝑠 𝑀
⎩
(9.19)
1 ( 𝑛−1 𝑛−1
⎧ )
𝑛 𝑛 𝑛 𝑛 𝑛 𝑛
𝑖 = 𝑀 + 1 : 𝐹 𝐶 𝑀 +1 (𝐶 ) = 𝑐𝑙 1 − 𝑝 𝑙 1 𝑐𝑙 1 − 𝜎.(𝑣 𝑙 2 .𝑝 𝑙 2 .𝑐𝑙 2 − 0) − Δ𝑡.𝐻 1
𝑝𝑙 𝑛1
𝑀 + 2 ≤ 𝑖 ≤ 2𝑀 − 1 : on définit 𝑗 = 𝑖 − 𝑀 :
⎨
𝑛 𝑛 1 ( 𝑛−1 𝑛−1 𝑛 𝑛 𝑛
)
𝐹 𝐶𝑖 (𝐶 ) = 𝑐𝑙𝑗 − 𝑝 𝑙𝑗 𝑐𝑙𝑗 − 𝜎.(𝑓 𝑙 𝑗+1/2 − 𝑓 𝑙 𝑗−1/2 ) − Δ𝑡.𝐻 𝑗
𝑝𝑙 𝑛𝑗
𝑛 𝑛 1 ( 𝑛−1 𝑛−1 𝑛 𝑛 𝑛 𝑛
)
𝑖 = 2𝑀 : 𝐹 (𝐶 ) = 𝑐 − 𝑝 𝑐 − 𝜎.(0 − 𝑣 .𝑝 .𝑐 ) − Δ𝑡.𝐻
𝐶 2𝑀 𝑙𝑀 𝑙𝑀 𝑙𝑀 𝑙𝑀 𝑙𝑀 𝑙𝑀 𝑗
𝑝𝑙 𝑛𝑀
⎩
(9.20)
Les itérations de la méthode de Newton-Raphson se font sur les 𝑋 𝑘 définis par l’expression
(9.16) et l’initialisation 𝑋 0 est donnée par la relation (9.17).
A partir des relations (9.19), nous remarquons que pour 𝑖 ∈ [2, 𝑀 ], 𝐹𝐶 𝑖 (𝐶 𝑛 ) ne dépend pas de
toutes les inconnues qui composent le vecteur 𝐶 𝑛 mais dépend seulement des trois inconnues 𝑐𝑠 𝑛𝑖 ,
𝑐𝑠 𝑛𝑖−1 et 𝑐𝑙 𝑛𝑖 :
162
9.4. MÉTHODES ITÉRATIVES POUR LA RÉSOLUTION DES ÉQUATIONS
DISCRÈTES
∂𝐹𝑖𝑛
⎧
1 ( )
𝐽¯𝐹𝐶 (𝑖, 𝑖 − 1) = = − ⋅ + 𝜎.𝑝 𝑛
𝑣 𝑛
𝑠 𝑖−1 𝑠 𝑖−1
∂𝑐𝑠 𝑛𝑖−1 𝑝𝑠 𝑛𝑖
∂𝐹𝑖𝑛
⎨ 1 ( )
𝐽¯𝐹𝐶 (𝑖, 𝑖) = = 1− ⋅ − 𝜎.𝑝 𝑛 𝑛
𝑣
𝑠𝑖 𝑠𝑖 + Δ𝑡.𝐷 .𝑆
𝑎 𝑟𝑖
𝑛 ′
.𝑔 (𝜌 𝑐 𝑛
𝑠 𝑠𝑖 ) (9.22)
∂𝑐𝑠 𝑛𝑖 𝑝𝑠 𝑛𝑖
∂𝐹𝑖𝑛
𝐽¯𝐹 (𝑖, 𝑖 + 𝑀 ) =
1 (𝜌
𝑙 𝑛 𝑛
)
= − ⋅ Δ𝑡 𝐷 .𝑆 + 𝐴.𝑞
𝑎 𝑟𝑖 𝑠𝑖
𝐶
∂𝑐𝑙 𝑛𝑖 𝑝𝑠 𝑛𝑖 𝜌𝑠
⎩
et pour 𝑖 = 1, 𝐹𝐶 𝑛1 = 𝐹𝐶 𝑛1 (𝑐𝑠 𝑛1 , 𝑐𝑙 𝑛1 ) et :
∂𝐹1𝑛
⎧
1 ( )
𝐽¯𝐹𝐶 (1, 1) = = 1− ⋅ − 𝜎.𝑝 𝑛 𝑛
𝑣 + Δ𝑡.𝐷 .𝑆 𝑛 ′
.𝑔 (𝜌 𝑐 𝑛
)
𝑠 𝑠
1 1 𝑎 𝑟 1 𝑠 𝑠 1
∂𝑐𝑠 𝑛1 𝑝𝑠 𝑛1
⎨
(9.23)
∂𝐹1𝑛 1 (𝜌 )
⎩ 𝐽¯𝐹𝐶 (1, 1 + 𝑀 ) =
𝑙
𝐷𝑎 .𝑆𝑟 𝑛1 + 𝐴.𝑞𝑠 𝑛1
= − 𝑛 ⋅ Δ𝑡
∂𝑐𝑙 𝑛1 𝑝𝑠 1 𝜌𝑠
Maintenant, pour 𝑖 ∈ [𝑀 + 1, 2𝑀 − 1], nous remarquons, à partir des relations (9.20), que
𝐹𝐶 𝑖 (𝐶 𝑛 ) dépend seulement des trois inconnues 𝑐𝑙 𝑛𝑖 , 𝑐𝑙 𝑛𝑖+1 et 𝑐𝑠 𝑛𝑖 :
∂𝐹𝑖𝑛
⎧
1 ( 𝑛 𝜌𝑠 ′
)
𝐽¯𝐹𝐶 (𝑖, 𝑖 − 𝑀 ) = = − ⋅ Δ𝑡.𝐷𝑎 .𝑆𝑟 𝑖 . .𝑔 (𝜌𝑠 𝑐𝑠
𝑛
𝑖 )
∂𝑐𝑠 𝑛𝑖 𝑝𝑙 𝑛𝑖 𝜌𝑙
∂𝐹𝑖𝑛
⎨ 1 ( ))
𝐽¯𝐹𝐶 (𝑖, 𝑖) 𝑛 𝑛 𝑛 𝑛
(
= = 1− ⋅ + 𝜎.𝑝 𝑙 𝑖 𝑣 𝑙 𝑖 − Δ𝑡. 𝐷 𝑎 .𝑆𝑟 𝑖 + 𝐴.𝑞𝑠 𝑖 (9.25)
∂𝑐𝑙 𝑛𝑖 𝑝𝑙 𝑛𝑖
∂𝐹𝑖𝑛
¯ 1 ( )
− 𝜎.𝑝𝑙 𝑛𝑖+1 𝑣𝑙 𝑛𝑖+1
⎩ 𝐽 𝐹𝐶 (𝑖, 𝑖 + 1) =
= − ⋅
∂𝑐𝑙 𝑛𝑖+1 𝑝𝑚 𝑛𝑖
⎧ 𝑛
∂𝐹2𝑀 1 ( 𝜌𝑠 ′ )
𝐽¯𝐹𝐶 (2𝑀, 𝑀 ) = = − ⋅ Δ𝑡.𝐷𝑎 .𝑆𝑟 𝑛𝑀 . .𝑔 (𝜌𝑠 𝑐𝑠 𝑛𝑀 )
∂𝑐𝑠 𝑛𝑀 𝑝𝑙 𝑛𝑀 𝜌𝑙
⎨
(9.26)
𝑛
∂𝐹2𝑀
1 ( ))
⎩ 𝐽¯𝐹𝐶 (2𝑀, 2𝑀 ) = 𝜎.𝑝𝑙 𝑛𝑀 𝑣𝑙 𝑛𝑀 𝐷𝑎 .𝑆𝑟 𝑛𝑀 𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑀
(
= 1− ⋅ + − Δ𝑡. +
∂𝑐𝑙 𝑛𝑀 𝑝𝑙 𝑛𝑀
163
CHAPITRE 9. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE DU PROBLÈME DU TRANSPORT
RÉACTIF
Finalement, toutes ces expressions, nous amènent à une matrice jacobienne qui s’écrit sous la
forme suivante :
⎛ ⎞
∗ 0 ∗
⎜ ∗ ∗ 0 ∗ ⎟
⎜ ⎟
⎜
⎜ ∗ ∗ 0 ∗ ⎟
⎟
⎜
⎜ ∗ ∗ 0 ∗ ⎟
⎟
⎜
⎜ ∗ ∗ 0 ∗ ⎟
⎟
⎜
⎜ ∗ ∗ 0 ∗ ⎟
⎟
∗ ∗ ∗ ⎟
⎜ ⎟
¯ 𝑛
𝐽 𝐹𝐶 (𝐶 ) = ⎜
⎜
(9.27)
⎜ ∗ ∗ ∗
⎟
⎟
∗ 0 ∗ ∗
⎜ ⎟
⎜ ⎟
∗ 0 ∗ ∗
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜
⎜ ∗ 0 ∗ ∗ ⎟
⎟
⎜
⎜ ∗ 0 ∗ ∗ ⎟
⎟
⎝ ∗ 0 ∗ ∗ ⎠
∗ 0 ∗
Comme nous l’avons fait pour le problème de cristallisation/sédimentation, nous stockons uni-
quement les 5 diagonales non nulles dans une nouvelle matrice 𝐽¯′ 𝐹𝐶 de taille (𝑀 × 3) qui remplace
l’écriture (9.27) :
⎛ ⎞
0 0 ∗ 0 ∗
⎜
⎜ 0 ∗ ∗ 0 ∗ ⎟
⎟
⎜
⎜ 0 ∗ ∗ 0 ∗ ⎟
⎟
⎜
⎜ 0 ∗ ∗ 0 ∗ ⎟
⎟
⎜
⎜ 0 ∗ ∗ 0 ∗ ⎟
⎟
⎜
⎜ 0 ∗ ∗ 0 ∗ ⎟
⎟
¯ 0 ∗ ∗ 0 ∗
⎜ ⎟
𝐽 ′ 𝐹𝐶 (𝐶 𝑛 ) = ⎜ (9.28)
⎜ ⎟
∗ 0 ∗ ∗ 0
⎟
⎜ ⎟
∗ 0 ∗ ∗ 0
⎜ ⎟
⎜ ⎟
∗ ∗ ∗
⎜ ⎟
⎜ 0 0 ⎟
⎜ ⎟
⎜
⎜ ∗ 0 ∗ ∗ 0 ⎟
⎟
⎜
⎜ ∗ 0 ∗ ∗ 0 ⎟
⎟
⎝ ∗ 0 ∗ ∗ 0 ⎠
∗ 0 ∗ 0 0
et nous résolvons ensuite le système linéaire (7.41) : 𝐽¯𝐹𝐶 (𝑋 𝑘 ) ⋅ 𝛿𝑋 𝑘 = −𝐹𝐶 (𝑋 𝑘 ), à chaque pas
de Newton, k, par la méthode de Gauss-Seidel.
164
Chapitre 10
Dans ce chapitre, nous exposons les tests qui ont permis de valider le programme informatique
de résolution du système d’EDPs (9.2) dont les inconnues sont 𝑐𝑠 (𝑥, 𝑡) et 𝑐𝑙 (𝑥, 𝑡). La fonction 𝑝𝑠 (𝑥, 𝑡)
elle, intervient comme donnée d’entrée.
L’analyse détaillée des résultats de simulation des tests présentés dans ce chapitre nous a per-
mis d’anticiper sur le chapitre suivant dans lequel nous présentons et interprétons les résultats
fournis par notre modèle.
165
CHAPITRE 10. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE TRANSPORT
RÉACTIF
∂(𝑝𝑠 .𝑐𝑠 ) 𝜌𝑙 (
⎧ ( ) )
= ⋅ + 𝐷𝑎 ⋅ 𝑆𝑟 . 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 ) + 𝐴 ⋅ 𝑞𝑠 .𝑐𝑙
⎨ ∂𝑡 𝜌𝑠
(10.1)
⎩ ∂(𝑝𝑙 .𝑐𝑙 )
( )
= −𝐷𝑎 ⋅ 𝑆𝑟 . 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 ) − 𝐴 ⋅ 𝑞𝑠 .𝑐𝑙
∂𝑡
Pour les cas où les termes sources sont non nuls (𝐴 ∕= 0 ou 𝐷𝑎 ∕= 0), les seconds membres des
équations (10.1) sont non nuls. Nous considérons la réécriture de ces équations sous la forme (9.4),
le système (10.1) peut donc être approché par les équations suivantes :
Nous implémentons ce dernier algorithme explicite et relativement simple que nous assimilons
à une solution théorique et nous comparons les résultats avec ceux de la simulation par le schéma
numérique (9.7) présenté dans le chapitre précédent. Nous notons les résultats de la simulation
𝑐𝑠 𝑠𝑖𝑚𝑢𝑙 et 𝑐𝑙 𝑠𝑖𝑚𝑢𝑙 et ceux de l’algorithme (10.2) 𝑐𝑠 𝑡ℎ et 𝑐𝑙 𝑡ℎ .
Nous effectuons également des calculs analytiques pour valider les résultat à l’état final dans le
cas des flux 𝑓𝑠 et 𝑓𝑙 nuls.
166
10.1. CAS DE FLUX IMPOSÉS NULS : 𝐹𝑆 (𝑃𝑆 .𝐶𝑆 ) = 0 ET 𝐹𝐿 (𝑃𝐿 .𝐶𝐿 ) = 0
Nous prenons des conditions initiales homogènes sur toute la colonne magmatique pour
les concentrations chimiques ainsi que pour la proportion de solide.
Remarque :
Tout au long de ce chapitre, nous représentons sur des fenêtres récapitulatives, tout ce qui per-
met de définir et de caractériser chaque expérience numérique, c’est-à-dire les conditions initiales
pour 𝑝𝑠 , 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 , les fonctions sources (la vitesse de solidification 𝑞𝑠 (𝑥) et la fonction isotherme
magmatique 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 )), les paramètres physiques 𝐴 et 𝐷𝑎 , ainsi que les paramètres numériques
considérés : nombre de mailles initial 𝑀𝑖𝑛𝑖 et pas de temps pour la résolution numérique des deux
systèmes d’EDPs (6.16) et (6.17) : Δ𝑡𝑃 et Δ𝑡𝐶 . Le nombre ”freqstock” représente la fréquence à
laquelle nous enregistrons les résultats, freqstock=20 signifie que les enregistrements sont faits tous
les 20 pas de temps.
Pour le présent exemple, nous présentons les paramètres physiques et numériques ainsi que les
conditions initiales et fonctions sources sur la figure récapitulative 10.1.
Da=1
0.4
∆tC=0.001
0.2
freqstock=20 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
Proportion solide et concentrations
1 1
ps_ini g
0.8 0.8
cs_ini
0.6 cl_ini 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x Concentration dans le solide cs
Figure 10.1 – Conditions initiales et fonctions sources 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) et 𝑞𝑠 (𝑥). — Flux nuls, 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 ∕= 0.
Les conditions initiales représentées dans la figure 10.1 correspondent à un mélange de solide
initialement en déséquilibre chimique avec le liquide adjacent, c’est-à-dire que l’égalité 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 )
n’est pas vérifiée (car 𝑐𝑙 0 = 0.8 ∕= (𝑐0𝑠 )2 = 0.04). Le rééquilibrage chimique tend donc à vérifier cette
égalité. Par ailleurs, puisqu’on ne considère pas de flux de matière le long de la colonne magmatique,
167
CHAPITRE 10. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE TRANSPORT
RÉACTIF
alors la quantité d’élément chimique se conserve à tout moment 𝑛 et dans chaque maille 𝑖 de cette
colonne :
Remarque : cette égalité est vérifiée pour les concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 avant adimensionnement ;
pour les grandeurs normalisées 𝑐∗𝑠 = 𝜌𝑐𝑠𝑠 et 𝑐∗𝑙 = 𝜌𝑐𝑙𝑙 (cf. relations (6.8)), cette égalité s’écrit alors :
∀𝑛, ∀𝑖, 𝜌𝑠 .𝑝𝑠 𝑛𝑖 .𝑐∗𝑠 𝑛𝑖 + 𝜌𝑙 .𝑝𝑙 𝑛𝑖 .𝑐∗𝑙 𝑛𝑖 = 𝑐𝑡𝑒 = 𝜌𝑠 .𝑝𝑠 0𝑖 .𝑐∗𝑠 0𝑖 + 𝜌𝑙 .𝑝𝑙 0𝑖 .𝑐∗𝑙 0𝑖
Pour nos calculs nous avons pris 𝜌𝜌𝑠𝑙 = 1, ce rapport varie en réalité entre 1 et 1.1, ce qui ne
change que légèrement les résultats, les allures générales des courbes restent identiques en supposant
ce rapport égal à 1. Nous rappelons que les valeurs de 𝜌𝑠 et 𝜌𝑙 n’interviennent pas dans l’expression
de la vitesse relative solide/liquide 𝑣𝑠 , la vitesse de Stokes 𝑈𝑠 étant intrinsèquement incluse dans le
paramètre 𝐴 (cf. relation (6.4)), sur lequel l’utilisateur intervient directement.
Nous prenons donc en considération l’égalité (10.4), en particulier, au temps final nous avons :
or 𝑐0𝑠 = 0.2, 𝑐0𝑙 = 0.8, 𝑝𝑠 = 𝑐𝑡𝑒 = 0.3, 𝑝𝑙 = 𝑐𝑡𝑒 = 0.7 et 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 , il vient :
2
0.3 ⋅ 0.2 + 0.7 ⋅ 0.8 = 0.62 = 0.3 ⋅ 𝑐𝑓𝑠 + 0.7 ⋅ 𝑐𝑓𝑠
𝑐𝑓𝑠 ∼
= 0.751 d’où 𝑐𝑙 ∼
𝑓
= 0.564 (10.6)
Sur la figure 10.2, nous représentons les profils des concentrations à deux temps différents,
les résultats de la simulation par le schéma numérique complet (9.7) ainsi que ceux donnés par
l’algorithme (10.2) sont affichés. L’état final à 𝑡 = 10.84 est représenté sur la figure 10.3a, et
l’évolution au cours du temps de 𝑐𝑠 uniquement sur la figure 10.3b.
168
10.1. CAS DE FLUX IMPOSÉS NULS : 𝐹𝑆 (𝑃𝑆 .𝐶𝑆 ) = 0 ET 𝐹𝐿 (𝑃𝐿 .𝐶𝐿 ) = 0
(a) A=0, Da=1, t=0.54 ps_simul (b) A=0, Da=1, t=1.2 ps_simul
1 cs_th 1 cs_th
Proportion de solide et Concentrations
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 10.2 – Représentation des résultats de simulation comparés aux résultats théoriques pour
les concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 (a) à 𝑡 = 0.54 et (b) à 𝑡 = 1.2. — Flux nuls, 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 1.
cs_simul 0.8
0.8
cl_th
0.7 0.7
cl_simul
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 10.3 – (a) Concentrations à l’état final 𝑡 = 10.84, (b) évolution de 𝑐𝑠 au cours du temps.
— Flux nuls, 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 1.
D’une part nous observons une parfaite coı̈ncidence entre les résultats donnés par la simula-
tion par le schéma (9.7) et ceux donnés par l’algorithme (10.2). D’autre part, les concentrations
évoluent bien dans le sens de l’équilibrage chimique pour atteindre les valeurs finales données par
les calculs analytiques effectués plus haut (cf. relations (10.5)) : la concentration 𝑐𝑠 augmente au
cours du temps pour atteindre la valeur 𝑐𝑓𝑠 ∼= 0.751 et 𝑐𝑙 diminue pour atteindre la valeur 𝑐𝑙 ∼
𝑓
= 0.564.
Le rééquilibrage chimique se fait à une vitesse qui dépend du paramètre 𝐷𝑎 , ainsi pour 𝐷𝑎 = 10
(dix fois plus grand), l’équilibre est atteint après un temps 𝑡 = 1.09 seulement (figure 10.4) alors
169
CHAPITRE 10. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE TRANSPORT
RÉACTIF
que pour 𝐷𝑎 = 1 le temps final est à peu près dix fois plus important : 𝑡 = 10.84 (figure 10.3).
Cependant, l’état d’équilibre final est le même pour les deux valeurs du paramètre 𝐷𝑎 .
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4 ps_simul
cs_th
0.3
cs_simul
0.2 cl_th
0.1 cl_simul
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Figure 10.4 – Concentrations à l’état final 𝑡 = 1.09. — Flux nuls, 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 10, Δ𝑡 = 10−4 .
Remarque : Pour avoir une bonne précision lorsque 𝐷𝑎 = 10, le pas de temps a été divisé par
10 : Δ𝑡 = 10−4 .
Et nous considérons toujours des conditions initiales 𝑝0𝑠 , 𝑐0𝑠 et 𝑐0𝑙 homogènes.
Comme le liquide se solidifie sans réagir et qu’initialement il n’y a pas de solide, alors on
s’attend à ce que dans chaque partie solidifiée de la colonne magmatique, la concentration dans
le solide, en l’élément chimique considéré, soit la même que dans le liquide initial, c’est-à-dire
𝑐𝑠 = 𝑐0𝑙 = 0.8, et ceci dès les premiers cristaux formés, les courbes de 𝑐𝑠 et de 𝑐𝑙 sont superposées
(figure 10.6a). Lorsque la solidification d’une partie ou de toute la colonne magmatique est complète
170
10.1. CAS DE FLUX IMPOSÉS NULS : 𝐹𝑆 (𝑃𝑆 .𝐶𝑆 ) = 0 ET 𝐹𝐿 (𝑃𝐿 .𝐶𝐿 ) = 0
𝑝𝑠 = 1, on doit avoir aussi 𝑐𝑠 = 𝑐0𝑙 = 0.8 (figures 10.6b). Par convention, 𝑐𝑙 est prise égale à 0 lorsqu’il
n’y a plus de liquide.
qs
Da=0
0.4
∆tC=0.001
0.2
freqstock=50 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
Proportion solide et concentrations
Conditions initiales pour ps, cs, cl Concentration dans le liquide cl Fonction isotherme cl=g(cs)
1 1
g
0.8 0.8
ps_ini
0.6 0.6
cs_ini Da=0
0.4 0.4
cl_ini
0.2 0.2
0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x Concentration dans le solide cs
0.9 0.9
0.8 0.8
0.7 0.7
ps_simul
0.6 cs_th 0.6
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 10.6 – Représentation des résultats de simulation comparés aux résultats théoriques pour
les concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 (a) à 𝑡 = 0.5 et (b) à 𝑡 = 1.5. — Flux nuls, 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 0.
171
CHAPITRE 10. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE TRANSPORT
RÉACTIF
a) 2ème exemple : 𝑝𝑠 0 ∕= 0 :
Dans cet exemple, l’évolution est calculée par le schéma numérique (9.7) et l’algorithme (10.2)
et l’état final est calculé analytiquement en se basant sur la relation de conservation (10.4) et en
tenant compte du fait que l’arrêt de l’évolution se fait lorsque la colonne magmatique sera entière-
ment solidifiée. L’état final est donc donné par les relations :
d’où :
𝑐𝑓𝑠 = 0.62 et 𝑐𝑓𝑙 = 0. (10.9)
Da=0
0.4
∆tC=0.001
0.2
freqstock=20 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
Proportion solide et concentrations
1 1
ps_ini g
0.8 0.8
cs_ini
0.6 0.6
cl_ini
Da=0
0.4 0.4
0.2 0.2
0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x Concentration dans le solide cs
172
10.1. CAS DE FLUX IMPOSÉS NULS : 𝐹𝑆 (𝑃𝑆 .𝐶𝑆 ) = 0 ET 𝐹𝐿 (𝑃𝐿 .𝐶𝐿 ) = 0
Sur la figure 10.8, nous représentons les profils des concentrations à deux temps différents. L’état
final à 𝑡 = 7.02 est représenté sur la figure 10.9a et l’évolution au cours du temps de 𝑐𝑠 sur la figure
10.9b.
Les résultats de l’évolution des concentrations donnés par la simulation numérique sont bien
validés par ceux donnés par l’algorithme (10.2).
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
Figure 10.8 – Représentation des résultats de simulation comparés aux résultats théoriques pour
les concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 (a) à 𝑡 = 0.4 et (b) à 𝑡 = 1. — Flux nuls, 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 0.
0.9 0.9
cs(t>0)
Concentration dans le solide c s
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 10.9 – (a) Concentrations à l’état final 𝑡 = 7.02, (b) évolution de 𝑐𝑠 au cours du temps. —
Flux nuls, 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 0.
Au fur et à mesure que la solidification se fait et que le solide s’enrichit en l’élément chimique
considéré, la concentration en cet élément initialement de 0.3 augmente donc avec le
173
CHAPITRE 10. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE TRANSPORT
RÉACTIF
temps. Par ailleurs, l’état final obtenu correspond bien au résultat du calcul analytique prévoyant
𝑐𝑓𝑠 = 0.62 et 𝑐𝑓𝑙 = 0.
La solidification se fait à une vitesse donnée par le paramètre 𝐴. Pour une valeur dix fois
supérieure, 𝐴 = 10, la solidification complète de la colonne magmatique se fait en un temps dix fois
plus petit (𝑡 = 0.701 au lieu de 𝑡 = 7.02 pour 𝐴 = 1). L’état final, quant à lui, est indépendant de
la valeur de 𝐴, on observe toujours 𝑐𝑓𝑠 = 0.62 et 𝑐𝑓𝑙 = 0 (figure 10.10).
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5 ps_simul
0.4 cs_th
cs_simul
0.3
cl_th
0.2 cl_simul
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Figure 10.10 – Concentrations à l’état final 𝑡 = 0.701. — Flux nuls, 𝐴 = 10, 𝐷𝑎 = 0, Δ𝑡 = 10−5 .
Remarque : Pour avoir une bonne précision lorsque 𝐴 = 10, le pas de temps a été divisé par
100 : Δ𝑡 = 10−5 .
Nous considérons les conditions initiales et les fonctions sources 𝑞𝑠 et isotherme 𝑔 donnés dans
la figure 10.11 et nous effectuons des calculs pour différentes valeurs de 𝐴 et 𝐷𝑎 .
174
10.1. CAS DE FLUX IMPOSÉS NULS : 𝐹𝑆 (𝑃𝑆 .𝐶𝑆 ) = 0 ET 𝐹𝐿 (𝑃𝐿 .𝐶𝐿 ) = 0
qs
Da=0.1
0.4
∆tC=0.001
0.2
freqstock=20 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
Proportion solide et concentrations
0.4 0.4
0.2 0.2
0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x Concentration dans le solide cs
Nous observons sur les figures 10.12a et b que pour la même valeur de 𝐴 = 0.1, et deux valeurs
différentes de 𝐷𝑎 (0.1 et 10), au même instant 𝑡 = 0.2, les profils de 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 ne sont pas identiques,
ce qui est normal puisque l’équilibre chimique se fait plus rapidement pour 𝐷𝑎 = 10.
Pour 𝐴 = 1 et 𝐷𝑎 = 1, la solidification ainsi que les réactions chimiques se font 10 fois plus
rapidement que lorsque 𝐴 = 0.1 et 𝐷𝑎 = 0.1, nous remarquons ainsi sur la figure 10.13a que le
premier cas à 𝑡 = 0.02 nous obtenons le même profil des concentrations que pour le deuxième cas
à 𝑡 = 0.2 (figure 10.12a).
Pour l’état final (figure 10.13b), il est le même pour tout choix de 𝐴 et 𝐷𝑎 , puisque cet état
final est défini par les relations (10.8) qui ne font intervenir aucun de ces deux paramètres, mais
uniquement la condition de conservation et le fait que 𝑝𝑠 = 1 et 𝑝𝑙 = 0 à la fin des calculs.
175
CHAPITRE 10. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE TRANSPORT
RÉACTIF
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 10.12 – Représentation des résultats de simulation comparés aux résultats théoriques pour
les concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 à 𝑡 = 0.5 et 𝑡 = 1.5. — Flux nuls, 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 0.
0.9 0.9
0.8 0.8
ps_simul
0.7 0.7
cs_th
0.6 0.6
cs_simul
ps_simul
0.5 cl_th 0.5
cs_th
0.4 cl_simul 0.4
cs_simul
0.3 0.3 cl_th
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 10.13 – Représentation des résultats de simulation avec les résultats théoriques pour les
concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 à 𝑡 = 0.5 et 𝑡 = 1.5. — Flux nuls, 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 0.
10.2 Prise en compte des termes de flux : 𝑓𝑠 (𝑝𝑠 .𝑐𝑠 ) ∕= 0 et 𝑓𝑙 (𝑝𝑙 .𝑐𝑙 ) ∕= 0
Dans cette section, nous reconsidérons les termes de transport et nous reprenons des cas tests
selon les valeurs nulles ou pas des deux paramètres 𝐴 et 𝐷𝑎 .
La validation se fait ici par rapport à des calculs analytiques simples et à des considérations
qualitatives.
176
10.2. PRISE EN COMPTE DES TERMES DE FLUX : 𝐹𝑆 (𝑃𝑆 .𝐶𝑆 ) ∕= 0 ET 𝐹𝐿 (𝑃𝐿 .𝐶𝐿 ) ∕= 0
Nous considérons alors les conditions initiales représentées dans la figure 10.14, et nous traçons
les profils des trois grandeurs 𝑝𝑠 , 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 , obtenus par la simulation numérique (schéma numérique
9.7) à un temps intermédiaire et au temps final (cf. figure 10.15).
0.9
Proportion solide et concentrations
0.8
0.7
ps_ini
0.6
cs_ini
0.5
cl_ini
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
c =0.8 cl=0.8
l
0.8 0.8
0.7 0.7
ps
Front de ps
0.6 0.6
sédimentation
cs cs
0.5 0.5
cl cl
0.4 0.4
0.3 0.3
2 cs=0.2
0.2 0.2
3 cs=0.2
0.1 0.1
ps=0, cs=0 Déplacement
du choc 1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 10.15 – Résultats de simulation pour 𝑝𝑠 , 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 (a) à 𝑡 = 2 et (b) à l’état final 𝑡 = 4.32.
— Flux non nuls, 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 0.
177
CHAPITRE 10. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE TRANSPORT
RÉACTIF
Sur la figure 10.15a, nous observons la propagation d’un choc pour la grandeur 𝑝𝑠 qui corres-
pond au front de ”vidange” de la colonne magmatique en matière solide. Nous observons de même,
un choc qui se produit pour la concentration dans le solide 𝑐𝑠 , ce choc se déplace à la même vitesse
que le front de ”vidange” et se situe à la même profondeur que celui-ci.
Ce résultat est important et correspond bien à ce que nous pouvons prévoir. En effet, si on découpe
la colonne magmatique en 3 zones comme représenté sur la figure que nous étudions, nous observons
la propagation de la condition initiale 𝑐0𝑠 = 0.2 dans les zones 1 et 2, cette valeur est justifiée par
le fait que les réactions chimiques sont annulés (𝐷𝑎 = 0), il y a juste déplacement des solides et
des liquides par sédimentation du solide et remontée du liquide, les concentrations dans le solide et
dans le liquide doivent donc être constantes et égales à leur valeurs initiales.
Nous avons alors dans la zone 1 du solide de concentration 0.2 et pas de liquide (on considère
alors sur la zone 1 une concentration 𝑐𝑙 égale à 0).
Dans la zone 2, il y a coexistence de solide et de liquide qui ont, chacun, gardé leurs concentrations
initiales.
Enfin, dans la zone 3, il n’y a plus de solide, celui-ci ayant sédimenté, le liquide garde sa concen-
tration initiale de 0.8 et on considère alors une concentration dans le solide 𝑐𝑠 égale à 0.
Au niveau du choc, le schéma utilisé permet de visualiser une discontinuité assez satisfaisante
pour 𝑐𝑠 , même s’il y a un léger pic vers le haut pour 𝑐𝑠 et un autre vers le bas pour 𝑐𝑙 dûs aux
approximations numériques, mais l’allure générale des courbes est satisfaisante.
Au niveau de la zone 4, la concentration dans le liquide 𝑐𝑙 tend vers une valeur supérieure à 1
(environ 1.4), ceci est dû à une erreur numérique liée à la difficulté d’adapter le schéma numérique
au voisinage du front de sédimentation (cf. section 10.4.1) et n’affecte ici que la valeur de 𝑐𝑙 au
sommet de la colonne magmatique (en 𝑥 = 0).
A l’état final (cf. figure 10.15b), nous observons une zone au fond de la colonne, où le solide a
sédimenté pour former une couche solide de concentration 𝑐𝑠 = 0.2, séparée de la partie supérieure
entièrement liquide, de concentration 𝑐𝑙 = 0.8, sauf légères erreurs numériques au niveau du front
de sédimentation et au sommet de la colonne.
Conservation :
Pour ce premier exemple où on a 𝐴 = 0 et 𝐷𝑎 = 0, les seconds membres des EDPs (9.2) régissant
l’évolution des concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 sont annulés, la conservation concerne donc séparément la
quantité de l’élément chimique considéré, dans le solide et la conservation de la quantité de cet
élément dans le liquide, et ceci à tout moment 𝑡𝑛 , ce qui s’écrit :
⎧ ∑𝑀 𝑛 𝑛 =
∑𝑀 0 0
⎨ 𝑖=1 𝑝𝑠 𝑖 .𝑐𝑠 𝑖 𝑖=1 𝑝𝑠 𝑖 .𝑐𝑠 𝑖
∀𝑛, (10.10)
⎩ ∑𝑀 𝑛 𝑛
∑𝑀 0 0
𝑖=1 𝑝𝑙 𝑖 .𝑐𝑙 𝑖 = 𝑖=1 𝑝𝑙 𝑖 .𝑐𝑙 𝑖
Dans notre cas nous avons une très bonne conservation : l’erreur de conservation est de 0 %
dans le solide et de 0.14 % seulement dans le liquide.
178
10.2. PRISE EN COMPTE DES TERMES DE FLUX : 𝐹𝑆 (𝑃𝑆 .𝐶𝑆 ) ∕= 0 ET 𝐹𝐿 (𝑃𝐿 .𝐶𝐿 ) ∕= 0
qs
Da=0.1
0.4
∆tC=0.001
0.2
freqstock=20 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
Proportion solide et concentrations
1 1
g
0.8 ps_ini 0.8
cs_ini 0.6
0.6
cl_ini
0.4 0.4
0.2 0.2
0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x Concentration dans le solide cs
Comme vu dans la section 10.1.1, le rééquilibrage chimique (en absence de transport) conduirait
à un résultat pour les concentrations de 𝑐𝑠 = 0.751 et 𝑐𝑙 = 0.564 (cf. relations (10.5) et résultats
(10.6)). Regardons ce que cela donne pour le cas où il y a transport :
a) 𝐷𝑎 = 0.1
Nous traçons les résultats de la simulation à deux temps différents et à l’état final (cf. figures
10.17 et 10.18). A 𝑡 = 2 nous décomposons la colonne magmatique en 3 zones (cf. figure 10.17a) :
La zone 1, occupée à 100 % de solide : on y voit que la courbe des concentrations dans le
solide initialement à 𝑐𝑠 = 0.2 croı̂tre au fur et à mesure que le front de sédimentation avance en
direction du haut de la colonne magmatique (𝑐𝑠 tend vers la valeur à l’équilibre 0.751), alors que
la concentration en liquide est nulle. Dans chaque maille solidifiée (𝑝𝑠 = 1), la concentration 𝑐𝑠 est
figée et 𝑐𝑙 est rendue nulle.
179
CHAPITRE 10. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE TRANSPORT
RÉACTIF
Dans la zone 2, on peut observer la propagation d’un plateau horizontal pour 𝑐𝑠 dont la valeur
augmente par rapport à la valeur initiale (0.2). Pour 𝑐𝑙 le palier horizontal diminue par rapport à
sa valeur initiale 0.8.
Dans la zone 3, séparée de la zone 2 par le front de ”vidange”, il n’y a plus de solide, celui-ci ayant
précipité vers le fond, et on observe la décroissance de 𝑐𝑙 pour tendre vers la valeur à l’équilibre
avec le solide.
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.7 0.7
0.6 0.6
front de 2
0.5 ps sédimentation 0.5 ps
2
cs cs
0.4 0.4
1
cl 1 cl
0.3 0.3
0.2 0.2
0.9
Proportion solide et concentrations
0.8
0.7
0.6
0.5 ps
0.4 cs
cl
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
180
10.2. PRISE EN COMPTE DES TERMES DE FLUX : 𝐹𝑆 (𝑃𝑆 .𝐶𝑆 ) ∕= 0 ET 𝐹𝐿 (𝑃𝐿 .𝐶𝐿 ) ∕= 0
A l’état final 𝑡 = 4.54, tout le solide a sédimenté en bas de la colonne magmatique et le liquide
surmonte alors le solide. On observe une courbe finale de 𝑐𝑠 traduisant une croissance vers les
valeurs à l’équilibre dans la zone où il y a du solide et une courbe décroissante pour 𝑐𝑙 pour tendre
vers l’équilibre. Cependant, la valeur 𝐷𝑎 = 0.1 n’est pas assez élevée pour permettre d’atteindre
l’équilibre prévu par la courbe isotherme (𝑐𝑠 = 0.75 et 𝑐𝑙 = 0.56) sur aucune partie de la colonne
magmatique. Nous augmentons alors la valeur de 𝐷𝑎 :
b) 𝐷𝑎 = 1
La rééquilibration se fait dix fois plus vite que pour 𝐷𝑎 = 0.1 : à 𝑡 = 0.2 (figure 10.19a), nous
obtenons les mêmes valeurs obtenues avec 𝐷𝑎 = 0.1 à 𝑡 = 2 (𝑐𝑠 ≈ 0.33 et 𝑐𝑙 ≈ 0.75) au niveau des
paliers horizontaux.
A 𝑡 = 3 (figure 10.19b), on observe une courbe de 𝑐𝑠 croissante dans la zone 1, signe de la tendance
à l’équilibre, et la décroissance de 𝑐𝑙 dans la zone 2 pour également tendre vers l’équilibre. Dans la
zone 2, les paliers horizontaux de 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 ont atteint l’équilibre prévu par l’isotherme (𝑐𝑠 = 0.75 et
𝑐𝑙 = 0.56).
cl
0.8 0.8 c =0.75
Tendance à s
0.7 0.7
l’équilibre
3 2
0.6 0.6 Tendance à
l’équilibre
cl=0.56
0.5 0.5 ps
1
0.4 0.4 cs
cl
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
181
CHAPITRE 10. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE TRANSPORT
RÉACTIF
0.9
0.7
0.6 cl=0.56
0.5 ps
0.4 cs
cl
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
c) 𝐷𝑎 = 10
Les valeurs 𝑐𝑠 = 0.33 et 𝑐𝑠 = 0.75 sont obtenus à seulement 𝑡 = 0.02 (10 fois plus vite que pour
𝐷𝑎 = 1, cf. figure 10.21a).
Sur la figure 10.21b, on obtient l’équilibre (paliers à 𝑐𝑠 = 0.75 et 𝑐𝑙 = 0.56) à 𝑡 = 0.3 (𝑡 = 3 pour
𝐷𝑎 = 1).
cl
0.8 cl 0.8 c =0.75
s
0.7 0.7
0.6 0.6
cl=0.56
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
A l’état final 𝑡 = 4.58 (figure 10.22b), nous observons dans la partie solide une courbe de 𝑐𝑠
horizontale avec une croissance rapide vers la valeur à l’équilibre au voisinage de 𝑥 = 1, et dans la
182
10.2. PRISE EN COMPTE DES TERMES DE FLUX : 𝐹𝑆 (𝑃𝑆 .𝐶𝑆 ) ∕= 0 ET 𝐹𝐿 (𝑃𝐿 .𝐶𝐿 ) ∕= 0
partie solide une courbe horizontale pour 𝑐𝑙 dont la valeur est celle à l’équilibre avec le solide, ce
qui témoigne de la rapidité de la réaction chimique.
0.7 0.7
cl=0.56 Equilibrage
0.6 0.6 rapide
cl=0.56 cl=0.56
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 10.22 – Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 2.5 et (b) à l’état final 𝑡 = 4.58. — 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 10.
Conservation :
Pour les cas 𝐷𝑎 ∕= 0 et/ou 𝐴 ∕= 0, les seconds membres du système d’EDPs (9.2) ne sont plus
nuls c’est la somme de la première équation (multipliée par 𝜌𝜌𝑠𝑙 à cause de l’adimensionnement) et
de la deuxième équation qui est nul. Ce que nous devons vérifier est alors la conservation de la
quantité totale de l’élément chimique sur toute la profondeur et à tout moment 𝑡𝑛 :
𝑀
∑ 𝑀
) ∑
𝑝𝑠 𝑛𝑖 .𝑐𝑠 𝑛𝑖 + 𝑝𝑙 𝑛𝑖 .𝑐𝑙 𝑛𝑖 =
( 0 0
𝑝𝑠 𝑖 .𝑐𝑠 𝑖 + 𝑝𝑙 0𝑖 .𝑐𝑙 0𝑖
( )
∀𝑛, (10.11)
𝑖=1 𝑖=1
𝑀 𝑀
∑ ( 𝜌𝑠 ) ∑ ( 𝜌𝑠 0 0
.𝑝𝑠 𝑛𝑖 .𝑐𝑠 𝑛𝑖 + 𝑝𝑙 𝑛𝑖 .𝑐𝑙 𝑛𝑖 = .𝑝𝑠 𝑖 .𝑐𝑠 𝑖 + 𝑝𝑙 0𝑖 .𝑐𝑙 0𝑖
)
𝜌𝑙 𝜌𝑙
𝑖=1 𝑖=1
Pour les mêmes raisons citées dans la section 10.1.1, nous continuerons à considérer l’égalité (10.11).
Nous constatons une très bonne conservation (avec le pas de temps pris de 0.001), avec une
erreur de conservation de 0.09 % pour le calcul à 𝐷𝑎 = 0.1, 0.15 % d’erreur pour 𝐷𝑎 = 1 et 0.05 %
d’erreur pour 𝐷𝑎 = 10.
183
CHAPITRE 10. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE TRANSPORT
RÉACTIF
qs
Da=0
0.4
∆tC=0.001
0.2
freqstock=20 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
Proportion solide et concentrations
1 1
ps_ini g
0.8 0.8
cs_ini
0.6 0.6
cl_ini
Da=0
0.4 0.4
0.2 0.2
0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x Concentration dans le solide cs
a) 𝐴 = 0.01
Nous traçons les allures des courbes des concentrations aux deux temps 𝑡 = 1.5 et 𝑡 = 3 (figure
10.24), nous divisons la colonne magmatique en 3 zones :
La zone 2 où on a propagation d’un palier horizontal pour 𝑐𝑠 , ce palier est croissant au cours
du temps puisque le liquide se solidifie au cours du temps et apporte plus d’éléments chimiques au
solide déjà existant, 𝑐𝑙 quand à lui reste toujours égal à 0.8 puisqu’il n’y a pas d’équilibrage chimique
(𝐷𝑎 = 0). Au fur et à mesure que le front de sédimentation se dirige vers le haut, la concentration
est figée sous ce front, et donne dans la zone 1 une courbe de 𝑐𝑠 qui est alors croissante.
184
10.2. PRISE EN COMPTE DES TERMES DE FLUX : 𝐹𝑆 (𝑃𝑆 .𝐶𝑆 ) ∕= 0 ET 𝐹𝐿 (𝑃𝐿 .𝐶𝐿 ) ∕= 0
Dans la zone 3, il y a toujours du solide qui se forme en petite quantité (𝐴 = 0.01), la concen-
tration dans le solide juste formé doit être la même que dans liquide existant dans cette zone, avant
de sédimenter.
Pour cette valeur de 𝐴 = 0.01, la vitesse de solidification est faible par rapport à la vitesse
d’advection, ce qui fait que la valeur 𝑐𝑠 = 0.62 n’est pas atteinte au niveau de la zone 2 avant que
le front de vidange ne rencontre le front de sédimentation.
cl
0.8 0.8
c =0.8 cl=0.8 cl=0.8
l ps
0.7 0.7
cs
0.6 0.6
cl
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 1 0.3
0.2 0.2
3 2
0.1 0.1
p >0 ps>0
s
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
b) 𝐴 = 0.1
Les figures 10.25a et b montrent une solidification plus rapide, la pente de croissance de 𝑐𝑠 dans
la zone 1 est supérieure au cas 𝐴 = 0.01, la montée du palier horizontal est aussi plus rapide (zone
2), le front de vidange quand à lui n’atteint jamais le front de sédimentation, en effet, le front de
vidange change de direction de propagation et retourne en direction du sommet (voir l’explication
de ce phénomène dans le chapitre 8, section 8.3.6). Le palier horizontal continue à augmenter et
atteint alors la valeur 𝑐𝑠 = 0.62 (cf. résultats (10.9) en absence de transport).
185
CHAPITRE 10. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE TRANSPORT
RÉACTIF
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
c) 𝐴 = 10
On passe à 𝐴 = 10 (figures 10.26a et b), la solidification est très rapide et le transport n’a pas
le temps de se faire, ce qui donne en un temps très court (𝑡 = 0.08) une concentration finale 𝑐𝑠
presque partout égale à 0.62 (donnée par les relations (10.8) lorsque les flux 𝑓𝑠 et 𝑓𝑙 sont annulés).
La concentration dans le liquide reste constante et égale à 0.8 jusqu’à épuisement du liquide où 𝑐𝑙
passe à 0.
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
c =0.8
0.8 l 0.8
0.7 0.7
c =0.62
s
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
ps ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 10.26 – Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 0.02 et (b) à l’état final 𝑡 = 0.08. — 𝐴 = 10,
𝐷𝑎 = 0.
186
10.3. COMBINAISON DES TROIS PHÉNOMÈNES : SOLIDIFICATION,
TRANSPORT ET RÉACTION
Conservation :
La relation de conservation à vérifier est la relation (10.11). Les erreurs de conservation sont de
0.71 % pour le cas 𝐴 = 0.01, de 0.02 %pour 𝐴 = 0.1 et de 1 % pour 𝐴 = 10. Ces erreurs peuvent
être atténuées en diminuant le pas de temps Δ𝑡.
Pour des conditions initiales telles que la chambre est initialement entièrement liquide, nous ob-
tenons pour une solidification rapide, une concentration finale dans le solide égale à la concentration
initiale dans le liquide : 𝑐𝑓𝑠 = 𝑐0𝑙 = 0.8 (figures 10.27).
(a) Conditions initiales pour ps, cs, cl (b) A=10, Da=0, t=0.108
1 1
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.2 0.2
0.1 0.1
p0=0
s
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 10.27 – (a) Conditions initiales, (b) Résultats de simulation à l’état final 𝑡 = 0.2. — 𝐴 = 10,
𝐷𝑎 = 0, Δ𝑡 = 10−4 .
187
CHAPITRE 10. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE TRANSPORT
RÉACTIF
⎧
𝑛 𝑛 𝑛−1 𝑛−1
⎨ 𝑝𝑠 𝑖 𝑐𝑠 𝑖 − 𝑝𝑠 𝑖 𝑐𝑠 𝑖
+ Δ𝑡 𝑛
Δ𝑥 .(𝑓𝑠 𝑖+1/2 − 𝑓𝑠 𝑛𝑖−1/2 ) = Δ𝑡. 𝜌𝜌𝑠𝑙 .𝐻𝑖𝑛
⎩ 𝑝𝑙 𝑛 𝑐𝑙 𝑛 − 𝑝𝑙 𝑛−1 𝑐𝑙 𝑛−1 + Δ𝑡 𝑛
− 𝑓𝑙 𝑛𝑖−1/2 ) = −Δ𝑡.𝐻𝑖𝑛
Δ𝑥 .(𝑓𝑙 𝑖+1/2
𝑖 𝑖 𝑖 𝑖
avec respectivement les flux amont entrant et aval sortant, pour le solide :
Supposons que la maille 𝑖 contient le front de sédimentation (figure 10.28). Le solide précipitant
vers le bas, le flux sortant de la maille 𝑖 est annulé : 𝑓𝑠 𝑛𝑖+1/2 = 0 et le liquide remontant en direction
du haut, le flux entrant dans la maille 𝑖 est nul : 𝑓𝑙 𝑛𝑖+1/2 = 0.
Ainsi, d’après les relations (10.12), pour une maille 𝑖, le schéma concernant les concentrations
dans le solide prend en compte les valeurs de l’inconnue 𝑐𝑠 dans la maille 𝑖 − 1 seulement, celui-ci
ne considère donc pas les valeurs de l’inconnue dans la maille 𝑖 contenant le front mobile, il n’y a
donc pas de problème numérique qui se pose.
En revanche, dans les relations (10.13), seul 𝑓𝑙 𝑛𝑖+1/2 = 0 étant nul, le schéma concernant les
concentrations dans le liquide prend en compte les valeurs de 𝑐𝑙 dans la maille 𝑖, ce qui pose un
problème numérique. En effet, la valeur 𝑐𝑙𝑖 est une moyenne sur la maille 𝑖 (cf. (7.8)) alors que la
maille contenant le front de sédimentation n’est pas homogène.
Comme dans la section 8.4.1, nous approximons le flux numérique sortant de la maille 𝑖, 𝑓𝑙 𝑛𝑖−1/2 ,
par la valeur en amont 𝑣𝑙 𝑛𝑖−1 .𝑝𝑙 𝑛𝑖−1 .𝑐𝑙 𝑛𝑖−1 , et nous le considérons égal au flux numérique entrant
dan la maille 𝑖 − 1 :
flux sortant de la maille 𝑖 = 𝑣𝑙 𝑛𝑖−1 .𝑝𝑙 𝑛𝑖−1 .𝑐𝑙 𝑛𝑖−1 au lieu de 𝑓𝑙 𝑛𝑖−1/2
(10.14)
flux entrant dans la maille 𝑖 − 1 = 𝑣𝑙 𝑛𝑖−1 .𝑝𝑙 𝑛𝑖−1 .𝑐𝑙 𝑛𝑖−1 au lieu de 𝑓𝑙 𝑛𝑖−1/2
188
10.4. MODIFICATION DES SCHÉMAS NUMÉRIQUES DANS LES CAS
LIMITES
Maille i - 1
L
Maille i
ps < 1
contenant le
front de
x f Position du front
sédimentation ps = 1 de sédimentation
Maille i + 1 Bloqué : ps = 1
Le terme 𝑐𝑙𝑖 n’intervient plus dans le schéma numérique. L’approximation que nous venons de
faire ne permet cependant pas de résoudre parfaitement le problème numérique, il subsiste une er-
reur, qui se propage vu la diffusion du schéma numérique, pour se faire remarquer au sommet de la
colonne magmatique comme nous avons pu le voir tout au long du présent chapitre. La conservation
elle, reste très satisfaisante : 0% d’erreur pour le solide et de 0.01% à un maximum de 1% d’erreur
pour le liquide.
Comme nous l’avons dit dans la section 8.4.1, ce genre de problème de frontière mobile peut
être résolu par d’autres méthodes telle la méthode de changement d’échelle.
189
CHAPITRE 10. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE TRANSPORT
RÉACTIF
Ce point a déjà été abordé pour l’équation de cristallisation/sédimentation dans la section 8.4.2.
Pour une maille 𝑖 remplie entièrement de solide (𝑝𝑠 (𝑖) = 1), le solide est bloqué dans cette maille,
les flux de matière et des éléments chimiques sortant de cette maille ou entrant dans cette maille
doivent donc être annulés. Nous avons représenté un exemple où des mailles entièrement solides se
retrouvent en bas, en haut ou au milieu de la chambre magmatique dans la figure 8.23.
– Pour le cas des éléments chimiques existant dans le solide, le raisonnement général est le
même que pour le transport de matière solide (cf. section 8.4.2) : pour une maille 𝑖, le flux
entrant doit être annulé si la maille elle-même est entièrement remplie de solide (𝑝𝑠 𝑖 = 1)
et/ou si la maille précédente 𝑖 − 1 l’est (𝑝𝑠 𝑖−1 = 1). De même le flux sortant de la maille 𝑖
doit être annulé si 𝑝𝑠 𝑖 = 1 et/ou 𝑝𝑠 𝑖+1 = 1. Ces différents cas ont été illustrés sur la figure 8.24.
𝑓𝑠 𝑛𝑖−1/2 = 0
et l’annulation du flux sortant des éléments chimiques se trouvant dans le solide qui se
situe dans la maille 𝑖 s’écrit :
𝑓𝑠 𝑛𝑖+1/2 = 0
– Pour le cas des éléments chimiques existant dans le liquide, vu que le liquide se déplace en
direction du sommet, le raisonnement est alors différent : pour une maille 𝑖, le flux entrant
doit être annulé si la maille elle-même est entièrement remplie de solide (𝑝𝑠 𝑖 = 1) et/ou si la
maille suivante 𝑖 + 1 l’est (𝑝𝑠 𝑖+1 = 1). De même le flux sortant de la maille 𝑖 doit être annulé
si 𝑝𝑠 𝑖 = 1 et/ou 𝑝𝑠 𝑖−1 = 1.
Numériquement, l’annulation du flux entrant des éléments chimiques se trouvant dans le
liquide qui se situe dans la maille 𝑖 s’écrit :
𝑓𝑙 𝑛𝑖+1/2 = 0
et l’annulation du flux sortant des éléments chimiques se trouvant dans le liquide qui se
situe dans la maille 𝑖 s’écrit :
𝑓𝑙 𝑛𝑖−1/2 = 0
190
10.5. CONCLUSION
ps = 1
ps < 1
i i +1 i −1 i
ps = 1
ps < 1
i i +1 i −1 i
Figure 10.29 – Illustration des différents cas où les flux des éléments chimiques se trouvant
dans le liquide sont annulés.
10.5 Conclusion
La validation, tantôt basée sur les comparaisons à des résultats théoriques (ou semi-théoriques)
ou à des résultats analytiques et tantôt basée sur des considérations qualitatives, a montré que
le simple schéma numérique décentré (9.7) est suffisant pour le traitement des EDPs de bilan des
constituants chimiques (9.2). En effet, ce schéma est conservatif (erreur maximale de 0.15%), stable
et converge vers des solutions cohérentes avec les calculs analytiques ainsi que les interprétations
qualitatives.
191
CHAPITRE 10. TESTS DE VALIDATION DU MODÈLE DE TRANSPORT
RÉACTIF
Nous pouvons remarquer aussi qu’une amélioration du schéma résolvant l’équation de cristallisa-
tion/sédimentation peut avoir une bonne influence sur les résultats obtenus pour les concentrations
chimiques. Ceci a été vérifié lorsqu’on remplace le schéma LxF1 par le schéma de Murman-Roe, des
améliorations sont apportées aux courbes de concentrations essentiellement dans le cas où 𝐴 = 1
(cf. annexe B).
L’analyse détaillée des résultats menée tout au long de ce chapitre pour les différents tests de
validation, a permis de comprendre l’influence des deux paramètres 𝐴 et 𝐷𝑎 sur les résultats, ce qui
nous prépare dans le travail d’interprétation des résultats des expériences de simulation que nous
exposons dans le chapitre suivant.
192
Quatrième partie
193
194
Chapitre 11
Dans le présent chapitre, nous voulons explorer les résultats du code de calcul élaboré sur la
base du modèle de cristallisation, transport et réaction. Les données( principales pour lancer un
calcul sont les conditions initiales (𝑝0𝑠 , 𝑐0𝑙 et 𝑐0𝑠 ), les fonctions sources 𝑞𝑠 (𝑥) et 𝑔(𝑐𝑠 ) ainsi que les
)
deux nombres adimensionnels 𝐴 et 𝐷𝑎 . Les résultats qui nous intéressnt concernent les concentra-
tions dans la chambre magmatique en cours de solidification de celle-ci et jusqu’à sa solidification
complète.
Pour quasiment toutes les simulations dont nous présentons les résultats dans ce chapitre, nous
considérons une chambre magmatique initialement entièrement liquide avec une concen-
tration initiale dans le liquide, en l’élément chimique considéré, de 0.8. Ces conditions initiales sont
représentées dans la figure suivante :
0.9
Proportion solide et concentrations
0.8
0.7
0.6
0.5 ps_ini
0.4 cs_ini
cl_ini
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Figure 11.1 – Conditions initiales considérées tout le long du chapitre 11. — La chambre magma-
tique est initialement entièrement liquide.
195
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
Dans la section 11.1, nous testons l’influence des paramètres 𝐴 et 𝐷𝑎 . Nous considérons alors
un exemple de fonctions 𝑞𝑠 (𝑥) et 𝑔, puis pour chaque combinaison des valeurs des deux paramètres
𝐴 et 𝐷𝑎 (valeurs discrètes entre 0.01 et 100), le résultat obtenu est analysé est interprété. Cette
analyse nous a servi de base pour la compréhension des différents scénarios susceptibles de se pro-
duire dans une chambre magmatique et pour l’interprétation de la suite des expériences numériques.
Ensuite, dans les sections 11.2 et 11.3 nous testons l’influence sur les résultats respectivement
des profils de vitesse de solidification 𝑞𝑠 (𝑥) et de la fonction isotherme 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ), les profils sont
choisis parmi ceux que nous avons déduit de la littérature (cf. section 3.5.2, figure 3.5 pour 𝑞𝑠 et
section 5.7.2, figure 5.6 pour 𝑔).
Pour chaque choix des paramètres et fonctions sources, nous traçons la fonction répartition de la
concentration dans le solide en fin de processus (lorsque toute la chambre magmatique aura été
solidifiée), cette fonction est obtenue par lissage par noyaux des histogrammes. On pourra observer
ainsi en particulier une répartition des concentrations uniforme, uni-modale ou bi-modale suivant
les valeurs de 𝐴 et 𝐷𝑎 .
Dans la section 11.4, nous nous intéressons aux cas de bimodalité des concentrations. Pour cela,
nous définissons un critère qui attribue à chaque courbe finale des concentrations dans le solide 𝑐𝑓𝑠
un degré de bimodalité. Ces courbes dépendant des fonctions sources 𝑞𝑠 et 𝑔 et des paramètres 𝐴
et 𝐷𝑎 , nous traçons alors, pour chaque choix de 𝑞𝑠 et 𝑔, une carte de bi-modalité en fonction des
paramètres 𝐴 et 𝐷𝑎 .
Dans la section 11.5, nous nous intéressons à l’influence de certaines situations géologiques
(composition des magmas de la chambre magmatique et profondeur de la chambre dans la croûte)
sur les paramètres 𝐴 et 𝐷𝑎 , afin d’essayer de faire correspondre les différents résultats obtenus à
différents environnements géologiques.
Nous faisons à la fin de chacune des sections une synthèse des résultats obtenus, et dressons
finalement une conclusion générale pour ce chapitre dans la section 11.6.
𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 .
⎩
La fonction isotherme 𝑔 que nous avons choisie dans la présente section (11.1) et tout au long
du chapitre 10 est une fonction convexe partant du point (0,0) et arrivant au point (1,1), sa courbe
se situe donc sous la première bissectrice du repère (0, 𝑐𝑠 , 𝑐𝑙 ). Cette courbe nous indique, comme
196
11.1. ETUDE DÉTAILLÉE D’UN PREMIER EXEMPLE PRENANT EN
COMPTE LES 3 PHÉNOMÈNES MOTEURS EN MÊME TEMPS - EFFETS DES
NOMBRES SANS DIMENSION 𝐴 ET 𝐷𝐴
cité dans le chapitre 5, section 5.8, que lorsqu’il y a équilibre chimique entre le solide et le liquide
(les concentrations se situent alors sur la courbe 𝑔), l’élément chimique correspondant est plus
compatible avec le solide, la tendance serait alors à l’enrichissement du solide et l’appauvrissement
du liquide en cet élément.
qs
Da=0.01
0.4
∆tC=0.001
0.2
freqstock=20 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1 1
g
0.8 0.8
0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x Concentration dans le solide cs
Nous testons dans ce qui suit différentes valeurs de 𝐴 allant de 0.01 à 10, et pour chaque valeur
de 𝐴, nous balayons différentes valeurs de 𝐷𝑎 allant de 0.01 à 100 ou 1000. En dehors de ces inter-
valles, les résultats sur les concentrations finales ne changent pas énormément.
11.1.1 A=0.01
𝑣
Pour cette valeur de 𝐴, le rapport 𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑖𝑓 𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛
𝑣𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 est très faible, la solidification se fait très len-
tement par rapport au transport, les cristaux formés sédimentent très vite vers le fond et vu la
condition initiale 𝑝0𝑠 = 0, on n’observera qu’un seul front de discontinuité pour la variable 𝑝𝑠 , le
front de sédimentation, celui-ci se forme à partir du fond de la colonne magmatique et remonte en
direction du sommet (exemple sur la figure 11.3b). Nous testons les différentes valeurs de 𝐷𝑎 :
a) 𝐷𝑎 = 0.01
Le rapport 𝑣𝑣𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
𝑟𝑒𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
est très faible, les cristaux formés par solidification n’ont pas le temps de
réagir avec le liquide, ils sédimentent aussitôt en bas de la colonne sans changement des concentra-
197
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
tions dans les deux phases liquide et solide. Et puisqu’à l’état initial, il n’y a pas de solide (𝑝0𝑠 = 0),
alors le solide formé a initialement la même concentration que le liquide initial (𝑐𝑠 = 𝑐0𝑙 = 0.8),
ce qu’on observe dès le début des calculs à 𝑡 = 0.02 (cf. figure 11.3a), cette valeur n’évoluera pas
par la suite puisque 𝐷𝑎 est très faible (figure 11.3b), elle reste constante jusqu’à la fin des calculs,
lorsque le front de sédimentation aura atteint le sommet de la chambre magmatique et que toute
la chambre aura été solidifiée à 𝑡 = 518.24 (cf. figure 11.4).
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.7 0.7
0.6 ps 0.6 ps
0.5 cs 0.5 cs
cl cl Front de
0.4 0.4
sédimentation
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 −4 0.1
ps=10 >0
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.3 – Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 0.02 et (b) à 𝑡 = 20. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 0.01.
0.9
Proportion solide et concentrations
cs=0.8
0.8
0.7
0.6 ps
0.5 cs
cl
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Pour 𝐴 = 0.01 et 𝑞𝑠 (𝑥) = 1, d’après les simulations, le temps nécessaire à la solidification com-
plète de la chambre magmatique est toujours égal à 518.24. Rappelons que nous prenons des temps
198
11.1. ETUDE DÉTAILLÉE D’UN PREMIER EXEMPLE PRENANT EN
COMPTE LES 3 PHÉNOMÈNES MOTEURS EN MÊME TEMPS - EFFETS DES
NOMBRES SANS DIMENSION 𝐴 ET 𝐷𝐴
𝑈𝑠 𝐿
adimensionnés : 𝑡∗ = 𝑡 (cf. relations (6.1)), et lorsque lorsque 𝑡∗ = 1, 𝑡 = . Nous avons alors
𝐿 𝑈𝑠
établit dans la section 6.1 que pour les valeurs typiques 𝐿 = 1000 m et 𝑈𝑠 = 10−7 m.s−1 , nous ob-
tenons que 𝑡∗ = 1 correspond à 𝑡 = 1010 s ≈ 317 ans. D’où 𝑡∗ = 518.24 correspond à 𝑡 ≈ 164282 ans.
Lorsque la chambre magmatique est entièrement solidifiée, la proportion de solide est égale à
1 : 𝑝𝑠 = 1, il n’y a plus de liquide et la concentration dans le liquide est prise égale à 0 : 𝑐𝑙 = 0.
Le résultat à l’état final, que nous venons d’obtenir, ne varie que très peu lorsque l’on refait le
calcul à 𝐷𝑎 = 0.1. Nous passons alors directement à 𝐷𝑎 = 1 :
b) 𝐷𝑎 = 1
Le paramètre 𝐷𝑎 est assez grand pour pouvoir observer une tendance à l’équilibre, les concentra-
tions 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 ne restent pas figées à la valeur 0.8. Cependant, il n’est pas assez élevé pour atteindre
l’équilibre à tout instant. Par exemple à 𝑡 = 2 (cf. figure 11.5a), juste au moment de la solidification
de la maille du fond (en 𝑥 = 1), 𝑐𝑙 et 𝑐𝑠 ne vérifient pas l’égalité 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ), par exemple au voisinage
de 𝑥 = 1, 𝑐𝑠 a augmenté et atteint la valeur 0.85 d’où 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 = 0.72 alors que 𝑐𝑙 atteint est de
0.79.
Nous remarquons aussi sur les figures 11.5a et b, que la valeur de 𝑐𝑠 diminue lorsque l’on se
dirige du bas vers le haut de la colonne magmatique. Ceci s’explique par un processus semblable au
processus de cristallisation fractionnée : l’appauvrissement du liquide et l’enrichissement du solide
en l’élément chimique, puisque la fonction isotherme est convexe et se situe en-dessous de la pre-
mière bissectrice (𝑐𝑙 = 𝑐𝑠 ). Or le solide qui se forme en haut de la colonne sédimente, il fait donc
augmenter la valeur de 𝑐𝑠 en bas de la colonne.
Le calcul continue et à tout instant, le liquide continue à s’appauvrir, sans pour autant at-
teindre la valeur à l’équilibre, en effet 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 n’est jamais vérifiée (cf. figure 11.6a). On
obtient finalement, lorsque la solidification de la chambre magmatique est complète, une courbe de
concentrations 𝑐𝑠 variant linéairement avec la profondeur et qui balaie une gamme très réduite de
concentrations, on parle de distribution monomodale autour de 𝑐𝑠 = 0.8.
199
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
0.7 0.7
Appauvrissement
cl≠g(cs) du liquide
0.6 0.6
cl=0.79
0.5 0.5
0.4 ps 0.4 ps
0.3 cs 0.3 cs
cl cl
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8
0.7
c 0.7
s
cs=0.85
0.6
c ≠g(c ) 0.6
l s
0.5 0.5
0.4 ps 0.4 ps
0.3 cs 0.3 cs
cl cl
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.6 – Résultats (a) à 𝑡 = 100 et (b) à l’état final 𝑡 = 518.24. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 1.
c) 𝐷𝑎 = 100
A cette valeur, les cristaux qui se forment toujours à la même concentration que le liquide d’ori-
gine, s’équilibrent très rapidement avec ce liquide et on observe sur la figure 11.7a que 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠
dès le temps 𝑡 = 2 ! (𝑐𝑠 ≈ 0.89 et 𝑐𝑙 ≈ 0.8). L’équilibre est maintenu pendant toute la durée de la
solidification de la chambre magmatique (figures 11.7b et 11.8).
200
11.1. ETUDE DÉTAILLÉE D’UN PREMIER EXEMPLE PRENANT EN
COMPTE LES 3 PHÉNOMÈNES MOTEURS EN MÊME TEMPS - EFFETS DES
NOMBRES SANS DIMENSION 𝐴 ET 𝐷𝐴
De plus l’appauvrissement du liquide, en l’élément chimique considéré, est plus rapide pour 𝐷𝑎 =
100 en comparaison avec le cas 𝐷𝑎 = 1. Nous obtenons en effet, sur la figure 11.8b une diminution
plus rapide de 𝑐𝑠 lorsque l’on remonte dans la colonne magmatique. Ceci s’explique par le fait que
pour 𝐷𝑎 = 100, les concentrations 𝑐𝑙 et 𝑐𝑠 s’approchent plus de la fonction isotherme qui prévoit
une répartition de l’élément chimique plus favorablement dans le solide surtout lorsque 𝑐𝑙 et 𝑐𝑠 s’ap-
prochent de 0 : plus le liquide s’appauvrit, plus la vitesse de l’appauvrissement augmente (pente
horizontale sur la courbe de l’isotherme 𝑔 lorsqu’on s’approche de 𝑐𝑠 = 𝑐𝑙 = 0), d’où une pente de
plus en plus raide de la courbe de 𝑐𝑠 lorsque l’on s’approche du sommet (cf. figure 11.8b).
0.8 0.8
0.7 0.7
cl=g(cs) cl=0.8 c =g(c ) cs=0.89
l s
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 ps 0.4 ps
0.3 cs 0.3 cs
cl cl
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8 c
Enrichissement s
0.7 du solide 0.7
cs
0.6 Appauvrissement 0.6
du liquide
0.5 0.5
cl=g(cs)
0.4 ps 0.4 ps
0.3 cs 0.3 cs
cl cl
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
201
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
Nous aboutissons finalement, après solidification complète (cf. figure 11.9), à une courbe de 𝑐𝑠
de pente linéaire pour 𝑥 ∈ [0.4, 1] puis la pente augmente lorsque l’on se dirige vers le sommet.
Cette courbe balaie un plus large intervalle de concentrations (en comparaison avec le cas 𝐷𝑎 = 1)
qui est [0.51, 0.89].
0.9
Proportion solide et concentrations
0.8
0.7
c =0.89
s
0.6
c =0.51
0.5 s
0.4 ps
0.3 cs
cl
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
d) 𝐷𝑎 = 1000
Nous avons refait le calcul avec 𝐷𝑎 encore plus élevé et égal à 1000 et nous avons tracé l’état
final sur la figure 11.10. Nous y observons une allure de la courbe de 𝑐𝑠 semblable au cas 𝐷𝑎 = 100,
sauf que 𝑐𝑠 atteint des valeurs plus basses au voisinage du sommet de la chambre magmatique,
balayant ainsi un intervalle de concentrations encore plus large : [0.44, 0.89].
0.9
Proportion solide et concentrations
0.8
0.7
cs=0.89
0.6
0.5
c =0.44
s
0.4 ps
0.3 cs
cl
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Figure 11.10 – Résultats de simulation à l’état final 𝑡 = 518.234. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 1000, Δ𝑡 = 10−4 .
202
11.1. ETUDE DÉTAILLÉE D’UN PREMIER EXEMPLE PRENANT EN
COMPTE LES 3 PHÉNOMÈNES MOTEURS EN MÊME TEMPS - EFFETS DES
NOMBRES SANS DIMENSION 𝐴 ET 𝐷𝐴
Remarque : Selon la forme de l’isotherme, nous obtenons des courbes de concentrations à l’état
final 𝑐𝑓𝑠 qui varient différemment avec la profondeur, aboutissant ainsi éventuellement à une dis-
tribution bimodale des concentrations. Par exemple pour des isothermes fortement convexes avec
tangente quasi-horizontale sur un large intervalle de 𝑐𝑠 en partant de l’origine, comme nous pou-
vons le voir sur la figure ci-dessous (figure 11.11). Nous verrons plus en détail l’effet de la forme de
l’isotherme sur les concentrations dans la section 11.3.
0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
ps
0.3 0.3 cs
0.2 cl
0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration dans le solide cs Profondeur x
Figure 11.11 – Effet de la forme de l’isotherme. (a) Représentation de la courbe isotherme, (b)
résultat sur 𝑐𝑠 à l’état final 𝑡 = 518.24. — 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 = 100.
11.1.2 A=0.1
Pour cette valeur de 𝐴, la solidification est plus rapide, elle permet l’apparition d’un deuxième
front pour la variable 𝑝𝑠 qui est le front que nous avons appelé ”front de vidange”, ce front qui avance
initialement vers le fond de la colonne magmatique change ensuite de direction pour se diriger vers
le sommet comme nous l’avons précédemment remarqué dans le chapitre 8, section 8.3.6 (cf. figure
8.19b).
Pour 𝐴 = 0.1 et 𝑞𝑠 (𝑥) = 1, d’après les simulations, le temps adimensionné nécessaire à la soli-
dification complète de la chambre magmatique sera de 16.76. Pour les valeurs typiques 𝐿 = 1000
m et 𝑈𝑠 = 10−7 m.s−1 , 𝑡∗ = 16.76 correspond à 𝑡 ≈ 5313 ans.
Nous testons ici les deux valeurs extrêmes pour 𝐷𝑎 , 0.01 et 100 :
a) 𝐷𝑎 = 0.01
Comme nous l’avons vu pour 𝐴 = 0.01, cette valeur de 𝐷𝑎 ne permet pas au solide et au liquide
d’interagir assez rapidement. C’est pour cela que dans les premiers temps, par exemple à 𝑡 = 3.7
(cf. figure 11.12a), dans les zones 1 et 2, nous avons 𝑐𝑠 = 0.8.
203
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
Dans la zone 3 (figure 11.12), la présence de la discontinuité de 𝑝𝑠 cause des oscillations pour 𝑐𝑠
et 𝑐𝑙 , ceci est dû visiblement au schéma numérique lui-même et/ou à l’erreur venant du traitement
numérique au voisinage du front de sédimentation.
L’écart à l’équilibre s’observe par la suite à chaque instant comme à 𝑡 = 13 (cf. figure 11.12b)
où l’égalité 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) n’est pas vérifiée. Sur les deux figures 11.12a et b, nous observons le choc
qui retourne en direction du sommet de la colonne magmatique (explication de ce phénomène vue
dans le chapitre 8, section 8.3.6).
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.5 0.5
3
0.4 0.4 ps
ps
cl≠c2s
0.3 cs Retour 0.3 cs
du choc
cl cl
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.12 – Résultats de la simulation (a) à 𝑡 = 3.7 et (b) à 𝑡 = 13. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 0.01.
0.9
Proportion solide et concentrations
0.8
0.7
cs=0.8
0.6
Point d’arrêt de la
0.5 remontée du front
de sédimentation
0.4
0.3 ps
0.2 cs
cl
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
204
11.1. ETUDE DÉTAILLÉE D’UN PREMIER EXEMPLE PRENANT EN
COMPTE LES 3 PHÉNOMÈNES MOTEURS EN MÊME TEMPS - EFFETS DES
NOMBRES SANS DIMENSION 𝐴 ET 𝐷𝐴
Nous obtenons ainsi un palier à 𝑐𝑠 = 0.8 puis un autre à 𝑐𝑠 = 0.6 et une courbe globalement
croissante avec la profondeur et qui parcourt l’intervalle [0.4, 0.8]. La valeur 0.8 au fond, témoigne
d’une quasi-absence de réaction chimique.
Notons qu’au voisinage du sommet (𝑥 = 0), il subsiste une erreur numérique qui fait décrocher
𝑐𝑠 vers une valeur supérieure à 1, cette partie de la courbe n’est pas à prendre en considération tant
que le problème numérique subsiste.
b) 𝐷𝑎 = 100
Pour cette autre valeur extrême, nous avons équilibrage très rapide entre solide et liquide.
A 𝑡 = 6.5 et 𝑡 = 13.8 par exemple (cf. figures 11.14a et b, 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 vérifient, partout où il y a
encore du liquide, la relation 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ). La valeur 0.89 au fond témoigne d’un équilibrage rapide
aux premiers instants du calcul (comme nous l’avons montré pour le cas 𝐴 = 0.01, 𝐷𝑎 ≥ 100).
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8
0.4 ps 0.4 ps
0.3 cs 0.3 cs
cl cl
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Nous obtenons à l’état final (figure 11.15) une courbe de 𝑐𝑠 avec un palier à 𝑐𝑠 = 0.89 allant du
fond jusqu’à 𝑥 ≈ 0.66, point où le front de sédimentation s’arrête de remonter, puis 𝑐𝑠 diminue en
se dirigeant vers le sommet.
Encore une fois les valeurs au voisinage du sommet qui décrochent, cette fois vers le bas, ne doivent
pas être prises en considération.
205
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
0.9
Proportion solide et concentrations
0.8
0.7
cs=0.89
0.6
Point d’arrêt de
0.5 remontée du front
de sédimentation
0.4
0.3 ps
0.2 cs
cl
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
11.1.3 A=1
Pour cette valeur de 𝐴, la solidification se fait rapidement, ne laissant pas le temps au trans-
port de matières solide et liquide de jouer son rôle comme cela a été le cas pour 𝐴 = 0.01 et 𝐴 = 0.1.
a) 𝐷𝑎 = 0.01
A cette valeur de 𝐷𝑎 , il n’y a pratiquement pas de réaction chimique, ainsi, 𝑐𝑠 = 0.8 = 𝑐𝑙 sur la
majeure partie de la chambre magmatique (cf. figures 11.16a et b). Les fronts de sédimentation et
de vidange sont très vite rattrapés par la solidification de l’ensemble de la chambre (figure 11.17).
206
11.1. ETUDE DÉTAILLÉE D’UN PREMIER EXEMPLE PRENANT EN
COMPTE LES 3 PHÉNOMÈNES MOTEURS EN MÊME TEMPS - EFFETS DES
NOMBRES SANS DIMENSION 𝐴 ET 𝐷𝐴
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
0.9
Proportion solide et concentrations
cs=0.8
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3 ps
0.2 cs
cl
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
b) 𝐷𝑎 = 100
Les réactions chimiques sont rapides, l’équilibre est atteint à tout moment (figures 11.18a et b),
mais la solidification rapide empêche les transports de matière et l’état final est fixé par les relations
de conservation (10.8) qui imposent sur la majeure partie de la chambre une concentration finale
𝑐𝑠 = 𝑐0𝑙 = 0.8 (cf. figure 11.19).
207
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.7 0.7
cl=g(cs)
0.6 0.6
cl=g(cs)
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
0.9
Proportion solide et concentrations
cs=0.8
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3 ps
0.2 cs
cl
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
11.1.4 A=10
Pour 𝐴 = 10 et 𝑞𝑠 (𝑥) = 1, le temps adimensionné nécessaire à la solidification complète de la
chambre magmatique est de 0.108. Pour les valeurs typiques 𝐿 = 1000 m et 𝑈𝑠 = 10−7 m.s−1 ,
𝑡∗ = 1.24 correspond à 𝑡 ≈ 34 ans.
Sans trop détailler ce cas, nous dirons que les effets d’un paramètre 𝐴 élevé que nous avons
observés pour 𝐴 = 1 sont accentués pour 𝐴 = 10 : pour toute valeur de 𝐷𝑎 (avec nos conditions
initiales 𝑝0𝑠 = 0 et 𝑐0𝑙 = 0.8), nous obtenons quasiment sur toute la colonne magmatique un état
208
11.1. ETUDE DÉTAILLÉE D’UN PREMIER EXEMPLE PRENANT EN
COMPTE LES 3 PHÉNOMÈNES MOTEURS EN MÊME TEMPS - EFFETS DES
NOMBRES SANS DIMENSION 𝐴 ET 𝐷𝐴
final d’une concentration 𝑐𝑠 = 𝑐0𝑙 = 0.8. Nous représentons les résultats pour 𝐷𝑎 = 0.01 et 𝐷𝑎 = 100
dans les figures 11.20 et 11.21.
a) 𝐷𝑎 = 0.01
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.20 – Résultats (a) à 𝑡 = 0.09 et (b) à l’état final 𝑡 = 0.108. — 𝐴 = 10, 𝐷𝑎 = 0.01, Δ𝑡 = 10−4 .
b) 𝐷𝑎 = 100
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
cs=0.8
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
cl=g(cs)
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3
ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.21 – Résultats (a) à 𝑡 = 0.09 et (b) à l’état final 𝑡 = 0.108. — 𝐴 = 10, 𝐷𝑎 = 100, Δ𝑡 = 10−4 .
209
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
11.1.5 Conservation
La relation de conservation à vérifier pour toute cette section 11.1, où les paramètres 𝐴 et 𝐷𝑎
sont non nuls, est la relation (10.11).
Les erreurs de conservation calculées pour toutes les simulations effectuées dans cette section
sont inférieurs à 0.08 % à l’exception des calculs effectués pour 𝐴 = 0.01 avec 𝐷𝑎 ≤ 1 où cette
erreur varie entre 0.1 et 0.65 %.
Dans le cas où nous aimerions avoir une meilleure conservation lorsque 𝐴 = 0.01, il faudrait dimi-
nuer le pas de temps Δ𝑡. Or pour cette valeur de 𝐴, les calculs durent environ 2h30 avec un pas
de temps Δ𝑡 = 0.001, passer à Δ𝑡 = 10−4 pourrait faire durer les calculs environ 20h. Nous nous
suffisons alors à Δ𝑡 = 0.001, l’erreur de 0.65 % restant tout de même très correcte.
11.1.6 Récapitulation
Dans cette section 11.1, nous avons pour un exemple de profils de 𝑞𝑠 et 𝑔 (𝑞𝑠 (𝑥) = 1 et
𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 )), testé différentes combinaisons de 𝐴 (de 0.01 à 10) et 𝐷𝑎 (de 0.01 à 100).
Il apparaı̂t après analyse de chaque combinaison de ces deux paramètres que pour 𝐴 = 0.01 et
𝐴 = 0.1, chaque valeur de 𝐷𝑎 donne une courbe de concentrations finales 𝑐𝑓𝑠 différente, la vitesse
de réaction chimique joue donc pleinement son rôle et on obtient ainsi des distributions uniformes,
monomodales ou bimodales des concentrations sur la profondeur de la colonne magmatique.
Nous ajoutons que le calcul numérique conserve très bien les quantités d’éléments chimiques
quelles que soient les valeurs des nombres 𝐴 et 𝐷𝑎 .
Remarque :
Le temps de calcul pour les simulations dépend du pas de temps choisi Δ𝑡, il dépend aussi des pa-
ramètres 𝐴 et 𝐷𝑎 ainsi que des fonctions sources qui sont la vitesse de solidification 𝑞𝑠 et la fonction
isotherme 𝑔. Les différents calculs effectués montrent que le paramètre 𝐴 est le plus déterminant.
Pour un PC de 1Go de mémoire vive, pour un pas de temps Δ𝑡 = 0.001, ce temps est de quelques
heures lorsque 𝐴 = 0.01, d’une trentaine de minutes lorsque 𝐴 = 0.1 et de quelques minutes pour
𝐴 = 1.
210
11.2. EFFET DE LA FONCTION VITESSE DE SOLIDIFICATION 𝑄𝑆 (𝑋)
Dans la section 11.1, nous avons étudié le cas d’une vitesse de solidification uniforme, 𝑞𝑠 (𝑥) = 1,
et d’une fonction isotherme convexe, 𝑔 = 𝑐2𝑠 . Dans toute la présente section, nous gardons la même
fonction isotherme (cf. figure 11.22) et nous faisons varier la fonction vitesse de solidification afin
d’observer l’influence de celle-ci sur la distribution des concentrations.
Nous avons choisi trois profils de la fonctions 𝑞𝑠 (𝑥) parmi les profils déduits de la littérature et
proposés dans le chapitre 3.
0.8
Concentration dans le liquide cl
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration dans le solide cs
Figure 11.22 – Isotherme choisie pour toute la section 11.2. — 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 .
Nous considérons une fonction 𝑞𝑠 (𝑥) linéaire décroissante avec la profondeur 𝑥 (𝑞𝑠 (𝑥) = 1−0.9𝑥).
Ce profil traduit une situation où la chambre magmatique serait en contact avec un milieu extérieur
froid au sommet et dont la température augmente avec la profondeur. Cette fonction est représentée
sur la figure suivante :
211
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
0.8
0.7
0.6
qs
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Nous traçons les résultats pour 𝐴 variant entre 0.01 et 10 et 𝐷𝑎 prenant les trois valeurs 0.01,
1 et 100.
a) 𝐴 = 0.01
Pour cette valeur de 𝐴, nous observons, comme dans le cas de 𝑞𝑠 (𝑥) = 1 (cf. section 11.1.1),
un front de sédimentation qui se propage en direction du sommet de la chambre magmatique (fi-
gure 11.24a). Nous représentons les concentrations en fin de processus (solidification complète de
la chambre magmatique) pour les différentes valeurs de 𝐷𝑎 dans les figures 11.24b et 11.25.
Pour 𝐷𝑎 = 0.01 (vitesse de réaction très faible), seule la valeur de 𝑐𝑠 = 0.8 est représentée (cf.
figure 11.24b, le problème numérique au voisinage de 𝑥 = 0 n’est pas à prendre en compte). Sur
la figure 11.26a, nous représentons la répartition des concentrations dans le solide à l’état final, les
concentrations varient entre 0 et 1 et on observe alors un pic à 𝑐𝑠 = 0.8, on parle de répartition
uni-modale des concentrations.
Pour 𝐷𝑎 = 1 (vitesse de réaction moyenne), l’intervalle [0.75, 0.85] est représenté de façon
homogène (cf. figure 11.25a, aucune valeur de concentration n’est privilégiée sur d’autres dans cet
intervalle), on commence à observer un léger enrichissement en l’élément chimique considéré dans la
partie inférieure de la chambre magmatique et un léger appauvrissement dans la partie supérieure
de la chambre. Sur la figure 11.26b, nous représentons la répartition les concentrations dans le cas
𝐷𝑎 = 1.
212
11.2. EFFET DE LA FONCTION VITESSE DE SOLIDIFICATION 𝑄𝑆 (𝑋)
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 ps 0.4 ps
0.3 cs 0.3 cs
cl cl
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.24 – Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 150 et (b) à l’état final 𝑡 = 577. — 𝐴 = 0.01,
𝐷𝑎 = 0.01.
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 ps 0.4 ps
0.3 cs 0.3 cs
cl cl
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.25 – Résultats à l’état final 𝑡 = 577 pour (a) 𝐷𝑎 = 1 et (b) 𝐷𝑎 = 100. — 𝐴 = 0.01.
(a) Fréquence des concentrations, A=0.01, Da=0.01 (b) Fréquence des concentrations, A=0.01, Da=1 (c) Fréquence des concentrations, A=0.01, Da=100
30
8
7
7
25
6
6
20 5
5
Fréquence
Fréquence
Fréquence
4
15 4
3
3
10
2
2
5
1 1
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration Concentration
213
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
b) 𝐴 = 0.1
Pour 𝐴 = 0.1 nous traçons les mêmes courbes que pour 𝐴 = 0.01 :
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 ps 0.4 ps
0.3 cs 0.3 cs
cl cl
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.27 – Résultats (a) à 𝑡 = 15 et (b) à l’état final 𝑡 = 57.24. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 0.01.
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 ps 0.4 ps
0.3 cs 0.3 cs
cl cl
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.28 – Résultats à l’état final 𝑡 = 57.24 pour (a) 𝐷𝑎 = 1 et (b) 𝐷𝑎 = 100. — 𝐴 = 0.1.
214
11.2. EFFET DE LA FONCTION VITESSE DE SOLIDIFICATION 𝑄𝑆 (𝑋)
(a) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=0.01 (b) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=1 (c) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=100
8
140
6
7
120
5 6
100
4 5
Fréquence
Fréquence
Fréquence
80
4
3
60
3
2
40
2
20 1
1
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration Concentration
Ces courbes nous montrent une similitude avec le cas 𝐴 = 0.01, un seul front est formé, celui
de la sédimentation et on obtient les mêmes profils de concentration en fin de processus.
c) 𝐴 = 1
Pour 𝐴 = 1, on observe une solidification différente, contrairement au cas 𝐴 = 0.1 il n’y a pas
seulement un front de sédimentation qui remonte mais la forme de la fonction 𝑞𝑠 (𝑥) est reflétée sur
la courbe de 𝑝𝑠 (figures 11.30a et b) et puisque 𝐴 = 1, la solidification est rapide, les fronts de
”vidange” et de sédimentation n’ont pas le temps de se propager sur toute la colonne qu’ils sont
rattrapés par la solidification complète de la chambre magmatique à t=3.88 (cf. figures 11.31 et
11.32).
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Concernant les concentrations, nous obtenons pour les valeurs 𝐷𝑎 = 0.01, 1 ou 100, des profils
de 𝑐𝑠 en fin de processus, semblables à ceux obtenus pour 𝑞𝑠 (𝑥) = 1 (cf. section 11.1.3) et nous
avons une répartition uni-modale des concentrations en fin de processus (pic à 𝑐𝑠 = 0.8 sur les
histogrammes des concentrations, figure 11.33).
215
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
0.9
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3 ps
cs
0.2
cl
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.32 – Résultats à l’état final 𝑡 = 57.24 pour (a) 𝐷𝑎 = 1 et (b) 𝐷𝑎 = 100. — 𝐴 = 1.
(a) Fréquence des concentrations, A=1, Da=0.01 (b) Fréquence des concentrations, A=1, Da=1 (c) Fréquence des concentrations, A=1, Da=100
35
30
45
30
40
25
35 25
20
30
Fréquence
Fréquence
Fréquence
20
25
15
20 15
15 10
10
10
5 5
5
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration Concentration
216
11.2. EFFET DE LA FONCTION VITESSE DE SOLIDIFICATION 𝑄𝑆 (𝑋)
d) 𝐴 = 10
Pour 𝐴 = 10, la forme de 𝑞𝑠 (𝑥) est reflétée aussi sur la courbe de 𝑝𝑠 (cf. figure 11.34a), les fronts
de vidange et de sédimentation se propagent de façon très limitée vu la valeur élevée de 𝐴. Nous
obtenons pour toutes les valeurs de 𝐷𝑎 une courbe de 𝑐𝑠 , en fin de processus, quasiment constante
et égale à 𝑐0𝑙 = 0.8 (figures 11.34b et 11.35). Ce qu’on peut observer aussi sur les histogrammes des
répartitions des concentrations (figure 11.36).
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.34 – Résultats (a) à 𝑡 = 0.2 et (b) à l’état final 𝑡 = 0.68. — 𝐴 = 10, 𝐷𝑎 = 0.01.
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.35 – Résultats à l’état final 𝑡 = 0.68 pour (a) 𝐷𝑎 = 1 et (b) 𝐷𝑎 = 100. — 𝐴 = 10.
217
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
(a) Fréquence des concentrations, A=10, Da=0.01 (b) Fréquence des concentrations, A=10, Da=1 (c) Fréquence des concentrations, A=10, Da=100
300
160
120
250
140
100
120
200
Fréquence
Fréquence
Fréquence
80 100
150
80
60
60 100
40
40
50
20
20
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration Concentration
Pour la suite, pour aller à l’essentiel, nous représenterons les concentrations finales uni-
quement dans le cas 𝐷𝑎 = 100 pour lequel les effets des réactions chimiques sont plus accentués
et donc mieux représentés et les discontinuités dans la courbe des concentrations plus marquées.
Nous continuerons cependant à représenter les histogrammes des répartitions des concentrations
pour les trois valeurs de 𝐷𝑎 : 0.01, 1 et 100.
0.8
0.7
0.6
qs
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Pour 𝐴 variant entre 0.01 et 10 et 𝐷𝑎 = 100, nous traçons les courbes de concentration dans un
temps intermédiaire ainsi qu’en fin de processus (solidification complète de la chambre magmatique
à 𝑡 = 813.2). Puis nous représentons les histogrammes des répartitions des concentrations pour
chaque valeur de 𝐴.
218
11.2. EFFET DE LA FONCTION VITESSE DE SOLIDIFICATION 𝑄𝑆 (𝑋)
a) 𝐴 = 0.01
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.38 – Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 300 et (b) à l’état final 𝑡 = 813.2. — 𝐴 = 0.01,
𝐷𝑎 = 100.
Nous observons sur la figure 11.38a le déplacement d’un seul front, le front de sédimentation
qui remonte en direction du sommet de la chambre magmatique. Sur la figure 11.38b, la valeur
𝑐𝑠 = 0.89 est bien représentée sur une grande partie de la chambre magmatique, les autres valeurs
comprises entre 0.19 et 0.8 sont représentées de façon équitable, c’est ce que nous confirme la courbe
des répartitions des concentrations en figure 11.39c. En effet, nous y observons un pic en 𝑐𝑠 = 0.89
et une valeur des fréquences quasi-constante entre 𝑐𝑠 = 0.19 et 0.8.
Remarquons au passage que la valeur minimale de 𝑐𝑠 est de 0.19, ce qui est inférieur au cas
𝑞𝑠 (𝑥) = 1 − 0.9𝑥 pour les mêmes valeurs de 𝐴 et 𝐷𝑎 (𝐴 = 0.01 et 𝐷𝑎 = 100, cf. section 11.2.1,
figure 11.25).
Nous traçons également les histogrammes des concentrations pour 𝐷𝑎 = 0.01 et 𝐷𝑎 = 1 sur la
figure suivante :
219
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
(a) Fréquence des concentrations, A=0.01, Da=0.01 (b) Fréquence des concentrations, A=0.01, Da=1 (c) Fréquence des concentrations, A=0.01, Da=100
25
7
30
6
20
25
5
Fréquence
Fréquence
Fréquence
20 15
4
15
3
10
10
2
5
5 1
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration Concentration
Pour 𝐷𝑎 = 0.01, nous avons une répartition uni-modale des concentrations à 𝑐𝑠 = 0.8 et une
représentation d’une plus large gamme de valeurs pour 𝐷𝑎 = 1 avec toujours une dominance d’une
valeur particulière, 𝑐𝑠 = 0.83 ici.
b) 𝐴 = 0.1
Pour cette valeur de 𝐴, les résultats sont identiques au cas 𝐴 = 0.01 pour les courbes des
concentrations,
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.40 – Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 30 et (b) à l’état final 81.12. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 100.
220
11.2. EFFET DE LA FONCTION VITESSE DE SOLIDIFICATION 𝑄𝑆 (𝑋)
(a) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=0.01 (b) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=1 (c) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=100
7
80
6 20
70
5
60
15
Fréquence
Fréquence
Fréquence
50 4
40
3 10
30
2
20
5
1
10
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration Concentration
Seules les valeurs des fréquences varient (par exemple pour 𝐷𝑎 = 0.01), sans modifier la nature
des répartitions : uni-modale ou plus homogène.
c) 𝐴 = 1
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Nous représentons les histogrammes de répartition des concentrations également pour 𝐷𝑎 = 0.01
et 𝐷𝑎 = 1 sur la figure suivante :
221
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
(a) Fréquence des concentrations, A=1, Da=0.01 (b) Fréquence des concentrations, A=1, Da=1 (c) Fréquence des concentrations, A=1, Da=100
3
12 6
2.5
10 5
2 4
8
Fréquence
Fréquence
Fréquence
1.5 3
6
1 4 2
0.5 2 1
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration Concentration
Pour 𝐷𝑎 = 0.01, nous observons une représentation d’une large gamme de concentrations variant
entre 𝑐𝑠 = 0.3 et 1, avec tout de même un pic pour la valeur 𝑐𝑠 = 0.75.
Pour 𝐷𝑎 = 1, nous observons deux pics distingués en 𝑐𝑠 = 0.63 et 𝑐𝑠 = 0.85 avec une préférence
pour la valeur 0.85.
d) 𝐴 = 10
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.44 – Résultats (a) à 𝑡 = 1 et (b) à l’état final 𝑡 = 2.02. — 𝐴 = 10, 𝐷𝑎 = 100.
222
11.2. EFFET DE LA FONCTION VITESSE DE SOLIDIFICATION 𝑄𝑆 (𝑋)
(a) Fréquence des concentrations, A=10, Da=0.01 (b) Fréquence des concentrations, A=10, Da=1 (c) Fréquence des concentrations, A=10, Da=100
90
60
70
80
50 60
70
50 60
Fréquence
Fréquence
Fréquence
40
50
40
30
40
30
20 30
20
20
10
10
10
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration Concentration
0.8
0.7
0.6
qs
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Pour tester ce type de profil de 𝑞𝑠 , nous traçons les mêmes genres de courbes que dans la section
précédente avec les mêmes valeurs prises pour 𝐴 et 𝐷𝑎 :
a) 𝐴 = 0.01 et 𝐴 = 0.1
Nous représentons les résultats pour ces deux valeurs de 𝐴 dans les figures 11.47, 11.48, 11.49
et 11.50. Pour ces deux valeurs de 𝐴, nous obtenons les mêmes résultats pour les concentrations 𝑐𝑠 .
223
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.47 – Résultats de simulation (a) à 𝑡 = 500 et (b) à l’état final 𝑡 = 1000. — 𝐴 = 0.01,
𝐷𝑎 = 100.
Par ailleurs, on remarque que ces résultats sont très semblables au cas de 𝑞𝑠 non linéaire décrois-
sante (cf. section 11.2.2). Seule la valeur minimale de 𝑐𝑠 sur la chambre magmatique est inférieure,
elle est de 0.09 pour 𝑞𝑠 convexe au lieu de 0.19 pour 𝑞𝑠 non linéaire décroissante. Nous ne commen-
terons alors pas plus les cas 𝐴 = 0.01 et 𝐴 = 0.1.
(a) Fréquence des concentrations, A=0.01, Da=0.01 (b) Fréquence des concentrations, A=0.01, Da=1 (c) Fréquence des concentrations, A=0.01, Da=100
30
60
10
25
50
8
20
Fréquence
Fréquence
Fréquence
40
6 15
30
4 10
20
10 2 5
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration Concentration
224
11.2. EFFET DE LA FONCTION VITESSE DE SOLIDIFICATION 𝑄𝑆 (𝑋)
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.49 – résultats (a) à 𝑡 = 50 et (b) à l’état final 𝑡 = 100. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 100.
(a) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=0.01 (b) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=1 (c) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=100
70
12
25
60
10
50 20
8
Fréquence
Fréquence
Fréquence
40
15
6
30
10
4
20
2 5
10
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration Concentration
b) 𝐴 = 1
Pour 𝐴 = 1, comme vu précédemment, la forme de 𝑞𝑠 (𝑥) est reflétée sur la courbe de 𝑝𝑠 (cf.
ficgure 11.51a).
225
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
A l’état final, une valeur de 𝑐𝑠 est largement représentée : 𝑐𝑠 = 0.8, ce que nous confirme la
courbe des répartitions des concentrations 11.52c.
(a) Fréquence des concentrations, A=1, Da=0.01 (b) Fréquence des concentrations, A=1, Da=1 (c) Fréquence des concentrations, A=1, Da=100
9 18
9
8 16
8
7 14
7
6 12
6
Fréquence
Fréquence
Fréquence
5 10
5
4 8
4
3 6
3
2 2 4
1 1 2
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration Concentration
Pour 𝐷𝑎 = 0.01, nous avons une relative bimodalité sans la répartition des concentrations, deux
valeurs se distinguent : 𝑐𝑠 = 0.71 et 𝑐𝑠 ≈ 0.79. Pour 𝐷𝑎 = 1, deux valeurs se distinguent : 𝑐𝑠 = 0.68
et 𝑐𝑠 = 82.
c) 𝐴 = 10
Nous représentons finalement les résultats pour le cas 𝐴 = 10 sur les figures ci-dessous. Nous
avons pour toute valeur de 𝐷𝑎 , 𝑐𝑓𝑠 = 𝑐0𝑖 = 0.8 sur la quasi-totalité de la chambre magmatique.
226
11.2. EFFET DE LA FONCTION VITESSE DE SOLIDIFICATION 𝑄𝑆 (𝑋)
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.53 – Résultats (a) à 𝑡 = 1 et (b) à l’état final 𝑡 = 1.82. — 𝐴 = 10, 𝐷𝑎 = 100.
(a) Fréquence des concentrations, A=10, Da=0.01 (b) Fréquence des concentrations, A=10, Da=1 (c) Fréquence des concentrations, A=10, Da=100
50
40
45 30
35
40
25
30
35
Fréquence
Fréquence
Fréquence
25 30 20
20 25
15
20
15
15 10
10
10
5
5
5
0 0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration Concentration
11.2.4 Récapitulation
A partir de tous les résultats obtenus dans la présente section 11.2, nous déduisons que pour
𝐴 ∕= 1, la forme de 𝑞𝑠 (𝑥) n’a pas un effet très considérable sur les résultats du point de
vue des discontinuités et des bimodalités. En effet, Pour la fonction isotherme considérée dans
toute la section 11.2 (𝑔 = 𝑐2𝑠 ), les profils de concentration finale dans le solide 𝑐𝑓𝑠 dépendent
beaucoup plus des valeurs de 𝐴 et 𝐷𝑎 que de la forme de 𝑞𝑠 (𝑥). Le seul cas où la forme de 𝑞𝑠
joue un rôle sur les résultats c’est lorsque 𝐴 = 1.
Il nous reste dorénavant à tester l’effet de la fonction isotherme sur les courbes de concentrations
𝑐𝑠 . Pour être le plus efficace possible au niveau de la représentation des résultats, nous nous sommes
déjà restreints pour le paramètre 𝐷𝑎 à la valeur 100 (les effets de l’équilibrage chimique sont alors
plus accentués), choisissons maintenant les valeurs de 𝐴 qui sont les plus intéressantes :
227
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
Pour les profils de 𝑞𝑠 (𝑥) considérés dans la présente section 11.2, nous avons vu que les résul-
tats sont quasi-identiques pour les deux valeurs de 𝐴, 0.1 et 0.01, ceci est vrai sauf pour le cas où
𝑞𝑠 (𝑥) est constante (cf. section 11.1). De plus, le cas 𝐴 = 10 donne pour toute valeur de 𝐷𝑎 une
concentration finale 𝑐𝑠 égale à la concentration initiale dans le liquide 𝑐0𝑙 = 0.8 sur quasiment toute
la profondeur de la chambre magmatique.
C’est pour cela que pour la suite de ce chapitre, nous nous restreindrons à présenter les résultats
correspondant aux seules valeurs de 𝐴 égales à 0.1 et 1.
228
11.3. EFFET DE LA FONCTION ISOTHERME 𝐺
Comme la forme de 𝑞𝑠 n’est pas très influente sur les courbes des concentrations (surtout lorsque
𝐴 ∕= 1), nous allons prendre pour toute cette section 11.3 un seul exemple de vitesse de solidification,
celui de 𝑞𝑠 non linéaire décroissante (étudiée dans la section 11.2.2) que nous représentons sur la
figure 11.55, et nous testons différentes fonctions isothermes à la lumière de ce que nous avons
proposé dans le chapitre 5, section 5.7.2, figures 5.6. Comme nous avons commencé à faire dans la
section 11.2, nous représentons les résultats uniquement pour la valeur forte de 𝐷𝑎 , 𝐷𝑎 = 100 et
pour 𝐴 = 0.1 et 𝐴 = 1.
0.8
0.7
0.6
qs
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Nous testons plusieurs fonctions 𝑔 convexes en commençant par rappeler les résultats obtenus
dans la section 11.2 pour 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 :
a) 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠
La courbe de cette fonction a déjà été représentée sur la figure 11.22. Nous traçons les résultats
obtenus pour 𝐴 = 0.1 et 𝐴 = 1 respectivement sur les figures 11.56a et b.
229
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.56 – Concentrations finales pour l’isotherme convexe 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 . — 𝐴 = 0.1 et 𝐴 = 1,
𝐷𝑎 = 100.
Nous rappelons les histogrammes des concentrations finales obtenues pour ces valeurs de 𝐴 et
𝐷𝑎 sur la figure suivante :
(a) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=100 (b) Fréquence des concentrations, A=1, Da=100
20
5
4
15
Fréquence
Fréquence
3
10
5
1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration
Figure 11.57 – Histogrammes de répartition des concentrations pour l’isotherme convexe 𝑔(𝑐𝑠 ) =
𝑐2𝑠 . — 𝐴 = 0.1 et 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 100.
Pour 𝐴 = 0.1, nous avons un pic à 𝑐𝑠 = 0.88, les autres concentrations entre 0.18 et 0.8 sont
représentées de façon homogène.
Pour 𝐴 = 1, nous avons un pic à 𝑐𝑠 = 0.87 puis une répartition relativement homogène autour de
𝑐𝑠 = 0.7, même si deux marches se distinguent légèrement à environ 0.68 et 0.77. Nous pouvons voir
ceci comme une répartition bimodale des concentrations : un mode à 0.87 et un autre autour de 0.7.
230
11.3. EFFET DE LA FONCTION ISOTHERME 𝐺
b) 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐3𝑠
La courbe de cette fonction est représentée sur la figure 11.58, sa courbe est plus convexe que
dans l’exemple précédent (isotherme 𝑔(𝑐𝑑 ) = 𝑐2𝑠 ) et s’approche de l’axe des concentrations sur un
plus large intervalle au voisinage de 𝑐𝑠 = 0.
0.8
Concentration dans le liquide cl
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration dans le solide cs
Les résultats sur les concentrations en fin de processus, pour 𝐴 = 0.1 et 𝐴 = 1, sont représentés
sur la figure ci-dessous (figure 11.59), par rapport à la figure 11.56, nous remarquons que pour
𝐴 = 0.1, la pente de la discontinuité en haut de la colonne magmatique est plus raide et se situe à
la profondeur 𝑥 = 0.12, nous avons ainsi une bimodalité des concentrations, un mode à 𝑐𝑠 = 0.92
et un autre autour de 𝑐𝑠 = 0.1, même si cette dernière concentration est moins représentée ; cette
bimodalité est bien visible sur la courbe de répartition des concentrations (cf. figure 11.60a).
De même pour 𝐴 = 1, les écarts se creusent plus, dans la zone 2 représentée sur la figure
11.59b, la pente de la courbe de 𝑐𝑠 est plus grande, et la valeur minimale à 𝑥 ≈ 0.33 a diminué,
elle est à 0.55 au lieu de 0.62 pour l’exemple précédent, nous avons toujours une concentration bien
représentée (pic à 0.91 sur la figure 11.60b) et deux autres valeurs qui se distinguent par rapport
au cas précédent (𝑔(𝑐𝑑 ) = 𝑐2𝑠 ) à 𝑐𝑠 = 0.6 et 𝑐𝑠 = 0.73.
231
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
pente plus
pente plus grande
0.4
raide 0.4
0.3 ps 0.3 ps
1 2
0.2 cs 0.2 cs
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
0.12 Profondeur x Profondeur x
Figure 11.59 – Concentrations finales pour l’isotherme convexe 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐3𝑠 . — 𝐴 = 0.1 et 𝐴 = 1,
𝐷𝑎 = 100.
(a) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=100 (b) Fréquence des concentrations, A=1, Da=100
5
4.5
25
4
20 3.5
Fréquence
Fréquence
15 2.5
2
10
1.5
1
5
0.5
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration
Figure 11.60 – Histogrammes de répartition des concentrations pour l’isotherme convexe 𝑔(𝑐𝑠 ) =
𝑐3𝑠 . — 𝐴 = 0.1 et 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 100.
c) 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐5𝑠
Nous continuons avec une fonction encore plus convexe et dont la courbe se rapproche encore
plus de l’axe des concentrations lorsque 𝑐𝑙 diminue :
232
11.3. EFFET DE LA FONCTION ISOTHERME 𝐺
0.8
Concentration dans le liquide cl
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration dans le solide cs
Pour 𝐴 = 0.1 nous remarquons sur la figure 11.62a que la discontinuité est encore plus marquée
et la bimodalité encore plus visible sur l’histogramme figure 11.63a. La discontinuité se situe à une
profondeur 𝑥 = 0.16 qui est supérieure au cas 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐3𝑠 où elle était à 0.12.
Pour 𝐴 = 1, dans la zone 2, la pente a augmenté plus et la valeur minimale a baissé (0.48 au
lieu de 0.55 pour l’exemple précédent où 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐3𝑠 ), les écarts entre les 3 valeurs de concentrations
les plus représentées se creusent encore plus, et on distingue bien 3 valeurs sur la figure 11.63b.
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
discontinuité
0.5 0.5
encore plus pente a
marquée augmenté
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2 cs 0.2 cs
1 2
cl cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
0.16 Profondeur x Profondeur x
Figure 11.62 – Concentrations finales pour l’isotherme convexe 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐5𝑠 . — 𝐴 = 0.1 et 𝐴 = 1,
𝐷𝑎 = 100.
233
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
(a) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=100 (b) Fréquence des concentrations, A=1, Da=100
30 4.5
4
25
3.5
20 3
Fréquence
Fréquence
2.5
15
2
10 1.5
1
5
0.5
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration Concentration
Figure 11.63 – Histogrammes de répartition des concentrations pour l’isotherme convexe 𝑔(𝑐𝑠 ) =
𝑐5𝑠 . — 𝐴 = 0.1 et 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 100.
d) Comparaison et interprétation
Avant de continuer à tester d’autres exemples d’isothermes, nous nous arrêtons pour donner
une explication de l’influence de la forme de l’isotherme sur les concentrations dans la chambre
magmatique et nous prenons pour cela les deux exemples d’isothermes présentées dans les sections
11.3.1.a et 11.3.1.c (𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 et 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐5𝑠 ).
Nous rappelons que nous nous plaçons dans le cas où l’équilibrage chimique entre les deux phases
solide et liquide est très rapide (𝐷𝑎 = 100). Nous commençons par interpréter et comparer les
résultats pour 𝐴 = 0.1.
234
11.3. EFFET DE LA FONCTION ISOTHERME 𝐺
(point 2 sur la même courbe). Nous obtenons en réalité une concentration dans le solide entre 0.8
et 0.9 et une concentration dans le liquide entre 0.8 et 0.64. 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 se trouvent en réalité entre
les deux points 1 et 2 de la figure 11.64a.
0.8
Concentration dans le liquide cl
1 0.8
1
0.7 0.7
0.6 2 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
3
0.3 0.3 ps
0.2 0.2 cs
4 0.1
cl
0.1
0
5 0
0 6 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
7 Concentration dans le solide cs Profondeur x
Figure 11.64 – (a) Isotherme 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 et schéma d’évolution des concentrations dans les
cristaux produits dans la partie supérieure de la chambre magmatique à partir d’un liquide initial
dans lequel 𝑐𝑙 = 0.8. (b) Concentrations à 𝑡 = 40. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 100.
Nous pouvons résumer ce qu’on vient de dire par les étapes suivantes :
– le solide qui se forme dans la partie supérieure de la chambre prend la concentration du liquide
à son origine qu’on note 𝑐0𝑙 (= 𝑐𝑙1 ) (on se place sur la première bissectrice du repère (0, 𝑐𝑠 , 𝑐𝑙 ),
figure 11.64a),
– les réactions entre le solide et le liquide tendent à faire baisser la concentration dans le liquide
𝑐𝑙 , supposons qu’elle passe à la valeur 𝑐𝑙2 (flèches verticales qui nous ramènent à l’isotherme),
235
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
Les étapes indiquées par des numéros sur la figure 11.64a ont une visée pédagogique ; en réa-
lité, les concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 sont encadrées par les deux courbes, première bissectrice
et isotherme, et baissent au cours du temps jusqu’à atteindre la valeur 0. Les deux concen-
trations qui sont représentées sont les concentrations en équilibre avec le liquide de
départ (point 1) et la concentration en fin de processus (point 7), mais les étapes
intermédiaires ne sont pas représentées.
Pour cet exemple de 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 , l’arrivée au point (0,0) n’est pas assez rapide. En effet le fait
que l’isotherme soit proche de la première bissectrice fait que le nombre d’étapes indiquées
sur la figure 11.56a est élevé. C’est pour cela que 𝑐𝑙 et 𝑐𝑠 tendent lentement vers la valeur 0, au
point qu’elles ne l’atteignent pas, contrairement à l’exemple suivant :
0.8
Concentration dans le liquide cl
0.8 1
1
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 2 0.3 ps
0.2 0.2 cs
cl
0.1 0.1
3 0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
4 Concentration dans le solide cs 0.96 Profondeur x
Figure 11.65 – (a) Isotherme 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐5𝑠 et schéma d’évolution des concentrations dans les
cristaux produits dans la partie supérieure de la chambre magmatique à partir d’un liquide initial
dans lequel 𝑐𝑙 = 0.8. (b) Concentrations à 𝑡 = 40. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 100.
Pour l’exemple de l’isotherme 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐5𝑠 , en partant d’un liquide initial à 𝑐0𝑙 = 0.8, le solide
initialement cristallisé et s’équilibrant très rapidement avec ce liquide est à concentration 𝑐𝑠 = 0.95
(point 1 sur la courbe isotherme, cf. figure 11.65a) sur toute la profondeur de la chambre magma-
tique. Nous pouvons ensuite faire la même analyse que pour l’exemple de l’isotherme 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 , 𝑐𝑙
et 𝑐𝑠 diminuent au cours du temps et atteignent la valeur 0.
La différence entre les deux isothermes c’est que l’équilibrage fait diminuer 𝑐𝑙 (et donc de
𝑐𝑠 ) plus rapidement pour cet isotherme. En effet, l’isotherme est moins proche de la première
bissectrice que dans l’exemple précédent (on voit ainsi 4 points au lieu de 7). Nous vérifions ceci
sur la comparaison des courbes des concentrations à tout moment, nous en traçons un exemple au
temps 𝑡 = 40 sur les figures 11.64b et 11.65b. Nous y observons une diminution des grandeurs 𝑐𝑠
et 𝑐𝑙 dans la partie supérieure de la chambre magmatique avec des valeurs nettement plus basses
dans le cas de l’isotherme 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐5𝑠 .
236
11.3. EFFET DE LA FONCTION ISOTHERME 𝐺
Nous pouvons ainsi déduire que pour 𝐴 = 0.1, plus la convexité de l’isotherme est forte (plus
elle s’éloigne de la bissectrice), plus la diminution des concentrations dans la partie supérieure de
la chambre magmatique se fait rapidement. Nous pouvons remarquer que ceci induit aussi que la
discontinuité dans la courbe de 𝑐𝑓𝑠 , s’éloigne plus du sommet de la chambre magmatique (cf. figure
11.59a -front à 𝑥 = 0.12- et figure 11.62a -front à 𝑥 = 0.16-).
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.8 0.8
pentes plus
raides
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 ps 0.3 ps
0.2
1 2 cs 0.2 cs
cl 1 2 cl
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.66 – Comparaison des concentrations à 𝑡 = 6 pour les deux isothermes convexes : (a)
𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 et (b) 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐5𝑠 . — 𝐴 = 1, 𝐷𝑎 = 100.
L’analyse et interprétation graphique que nous venons de faire sur les courbes isothermes (fi-
gures 11.64a et 11.65a) permet de donner une première idée sur le rôle que joue la forme de 𝑔 et sa
position par rapport à la première bissectrice, sur les concentrations finales 𝑐𝑓𝑠 .
a) 1er exemple
Le tracé de la courbe de l’isotherme est représenté sur la figure 11.67. L’isotherme étant au-
dessus de la première bissectrice, le sens de l’évolution des concentrations pour une
isotherme concave change : le passage du point 1, qui est sur l’isotherme, au point 2 se fait de
gauche à droite et de bas en haut (cf. flèches sur la figure 11.67, ainsi de suite jusqu’à atteindre le
point 4 pour lequel 𝑐𝑠 = 𝑐𝑙 = 1.
237
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.41
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration dans le solide cs
Nous représentons la courbe des concentrations finales avec la profondeur de la chambre mag-
matique sur la figure 11.68a. Les deux concentrations les plus représentées sont la concen-
tration en équilibre avec le liquide de départ (point 1), et la concentration en fin de
processus (point 4), les autres points ne sont pas représentés. L’histogramme de répartition de 𝑐𝑠
sur la profondeur est représenté sur la figure 11.68b, on y observe une bimodalité des concentrations
correspondant aux points 1 et 4 de la figure 11.68a.
(a) A=0.1, Da=100, t=81.2 (b) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=100
20
1
Proportion solide et concentrations
18 4
16
0.8 4
14
Fréquence
0.6
12 1
10
0.4 8
ps
6
cs
1
0.2 cl 4
2
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x 0.64 Concentration
Figure 11.68 – (a) Concentrations finales pour la première isotherme concave, (b) Répartition des
concentrations correspondante. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 100.
238
11.3. EFFET DE LA FONCTION ISOTHERME 𝐺
b) 2ème exemple
Dans ce deuxième exemple, nous considérons une isothemre plus concave et dont la courbe
s’approche plus rapidement de l’axe 𝑐𝑙 = 1 lorsque 𝑐𝑠 diminue. La comparaison entre cette isotherme
(figure 11.69) et celle du premier exemple (cf. figure 11.67) montre que l’arrivée à la concentration
𝑐𝑙 = 1 est plus rapide ici (schématiquement 3 étapes) relativement au cas précédent (4 étapes).
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration dans le solide cs
(a) A=0.1, Da=100, t=81.2 (b) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=100
50
1
Proportion solide et concentrations
45 3
3 40
0.8
35
Fréquence
pente plus 30
0.6
raide
25
0.4 20
ps
15 1
cs
0.2 10
cl
1 5
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x 0.74 Concentration
Figure 11.70 – (a) Concentrations finales pour la troisième isotherme concave, (b) Répartition des
concentrations correspondante. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 100.
Pour la courbe représentant la concentration finale 𝑐𝑓𝑠 (figure 11.70a), nous avons une première
concentration correspondant au point 1 sur la courbe isotherme (où 𝑐𝑠 ≈ 0.22), puis une disconti-
nuité plus prononcée que dans le cas précédent et qui arrive plutôt dans la chambre magmatique
(à 𝑥 ≈ 0.75 au lieu de 𝑥 ≈ 0.64), puis une deuxième concentration (𝑐𝑠 ≈ 1) pour toute la partie
𝑥 ∈ [0, 0.75]. Cette bimodalité des concentrations est bien visible sur l’histogramme 11.70b.
239
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
a) Inflexion centrée
Pour ce premier exemple, l’inflexion se fait à 𝑐𝑙 = 0.5.
Fonction isotherme cl=g(cs)
1
g
0.9
0.8 i
Concentration dans le liquide cl
0.7
0.6
f
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration dans le solide cs 0.95
(a) A=0.1, Da=100, t=81.12 (b) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=100
1
0.9 30
Proportion solide et concentrations
0.8
i
i 25
0.7
Fréquence
0.6 20
0.5 f
15
0.4
0.3 f ps 10
0.2 cs
cl 5
0.1
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
0.34 Profondeur x Concentration
Figure 11.72 – (a) Concentrations finales pour l’isotherme avec inflexion centrée, (b) Répartition
des concentrations correspondante. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 100.
240
11.3. EFFET DE LA FONCTION ISOTHERME 𝐺
Le tracé du parcours suivi par 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 sur la figure 11.71, prévoit une première concentration
à 𝑐𝑠 = 0.95 puis une deuxième concentration dans la partie supérieure de la chambre magmatique,
𝑐𝑠 = 0.5.
Nous retrouvons cette prévision sur le résultat de la simulation (figure 11.72a) : les deux concen-
trations 0.95 et 0.5 sont bien représentées et séparées d’une discontinuité à 𝑥 = 0.34, et nous pouvons
observer les 2 pics correspondant aux deux valeurs de 𝑐𝑠 sur l’histogramme des concentrations en
figure 11.72b.
0.8 i
Concentration dans le liquide cl
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3 f
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
0.27 Concentration dans le solide cs 0.97
Figure 11.73 – Représentation d’une isotherme avec inflexion décalée vers le bas.
(a) A=0.1, Da=100, t=81.2 (b) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=100
1
45
0.9
Proportion solide et concentrations
40
0.8
i
i 35
0.7
30
Fréquence
0.6
25
0.5
0.4 20
f
0.3 ps 15
0.2 cs 10
cl
0.1 f 5
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
0.24 Profondeur x Concentration
Figure 11.74 – (a) Concentrations finales pour l’isotherme avec inflexion décalée vers le bas, (b)
Répartition des concentrations correspondante. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 100.
241
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
L’analyse de la courbe de cette isotherme (figure 11.73) permet de prévoir deux concentrations
qui dominent dans la chambre magmatique : 𝑐𝑠 ≈ 0.97 et 𝑐𝑠 ≈ 0.27, ce qui correspond bien au
résultat donné par la simulation pour 𝑐𝑓𝑠 et pour l’histogramme de répartition des concentrations
(figures 11.74a et b).
Pour ce dernier exemple l’inflexion se fait à 𝑐𝑙 ≈ 0.73 et nous pouvons constater, comme pré-
cédemment, l’adéquation entre l’analyse graphique de la fonction isotherme et le résultat de la
simulation sur les figures 11.76.
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.73
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concentration dans le solide cs
Figure 11.75 – Représentation d’une isotherme avec inflexion décalée vers le haut.
(a) A=0.1, Da=100, t=71.1 (b) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=100
1 18
0.9 16
Proportion solide et concentrations
i f
0.8 14 i
0.7
f 12
Fréquence
0.6
10
0.5
8
0.4
0.3 6
ps
0.2 cs 4
cl
0.1 2
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Concentration
Figure 11.76 – (a) Concentrations finales pour l’isotherme avec inflexion décalée vers le haut, (b)
Répartition des concentrations correspondante. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 100.
242
11.3. EFFET DE LA FONCTION ISOTHERME 𝐺
0.8
Concentration dans le liquide cl
0.7
0.6
f
0.5
0.4
0.3
0.2
i
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
0.05 Concentration dans le solide cs
Nous prévoyons alors l’apparition de deux modes le premier à 𝑐𝑠 = 0.05 et le second à 𝑐𝑠 = 0.5.
Nous traçons ci-dessous les résultats de la simulation :
(a) A=0.1, Da=100, t=81.2 (b) Fréquence des concentrations, A=0.1, Da=100
1
0.9
Proportion solide et concentrations
50
0.8
i
0.7 40
f
Fréquence
0.6 ps
cs 30
0.5
0.4
cl f
20
0.3
0.2 i 10
0.1
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Concentration
Figure 11.78 – (a) Concentrations finales pour l’isotherme avec inflexion décalée vers le haut, (b)
Répartition des concentrations correspondante. — 𝐴 = 0.1, 𝐷𝑎 = 100.
243
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
Nous obtenons bien les résultats prévus par le raisonnement graphique sur la courbe de l’iso-
therme, à savoir une bimodalité des concentrations et deux pics sur l’histogramme de répartition
des concentrations. Ce raisonnement reste donc valable quelque soit la condition initiale 𝑐0𝑙 .
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
ps
0.8 0.8 cl
cs (Da=100)
0.7 0.7
cs (Da=10)
0.6 0.6 cs (Da=1)
0.5 0.5
ps
0.4 0.4
cl
0.3 cs (Da=100) 0.3
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure 11.79 – (a) Concentrations finales pour l’isotherme avec inflexion décalée vers le bas et
𝑐0𝑙 = 0.8, (b) Concentrations finales pour l’isotherme avec inflexion centrée. — 𝐴 = 0.1 et 𝐷𝑎 prenant
les valeurs 100, 10 et 1.
Pour 𝐷𝑎 = 100, nous avons une répartition bimodales des concentrations avec une discontinuité
entre les deux concentrations, les valeurs de ces deux concentrations sont données par la raisoen-
nement graphique appliqué à l’isotherme correspondante (figures 11.73 et 11.77).
Pour 𝐷𝑎 = 10, nous avons toujours une bimodalité des concentrations, les deux valeurs les plus
représentées sont les mêmes que pour 𝐷𝑎 = 100 mais avec une discontinuité moins prononcée entre
les deux valeurs des concentrations.
Enfin, pour 𝐷𝑎 = 1, nous avons plutôt une répartition uniforme des concentrations, partant d’une
valeur au fond de la chambre quasiment égale à celle trouvée pour 𝐷𝑎 = 100 et en finissant au
sommet de la chambre sur une valeur intermédiaire entre les valeurs trouvées au fond et au sommet
de la chambre pour 𝐷𝑎 = 100.
Pour 𝐷𝑎 ≤ 0.1 (réactions chimiques très lentes), nous savons que la courbe finale de 𝑐𝑠 est égale à
244
11.3. EFFET DE LA FONCTION ISOTHERME 𝐺
𝑐0𝑙 sur quasiment toute la profondeur de la chambre (cf. sections 11.2.1.a) et 11.2.1.b)).
Ainsi, nous pouvons prévoir grâce au raisonnement graphique développé, une évolution quali-
tative des concentrations dans la chambre entièrement solidifiée, pour les valeurs de 𝐷𝑎 inférieures
à 100.
11.3.6 Récapitulation
Nous avons testé trois types d’isothermes : convexes, concaves et avec point d’inflexion. Pour les
isothermes convexes nous avons testé les deux valeurs de 𝐴 = 0.1 et 1, pour les autres isothermes,
nous nous sommes restreints à la valeur 𝐴 = 0.1 pour laquelle nous observons une bimodalité des
concentrations finales dans le solide 𝑐𝑓𝑠 . Pour le paramètre 𝐷𝑎 , nous n’avons testé que la valeur
100 (comme nous avons fait à partir de la section 11.2.2) pour laquelle les effets de l’équilibrage
chimique sont accélérés.
Les résultats obtenus dans cette section 11.3 montrent leur grande dépendance vis-à-vis de la
forme de l’isotherme magmatique choisie :
Pour les isothermes convexes, les courbes de concentrations finales présentent pour le cas 𝐴 = 0.1
une bimodalité des concentrations, c’est-à-dire que deux concentrations sont représentées, cepen-
dant une des deux concentrations est largement plus représentée. Nous observons également une
grande discontinuité entre les deux concentrations. Sur l’histogramme de répartition la bimodalité
se traduit par la présence de deux pics, et la grande discontinuité entre les deux concentrations
se traduit par une grande séparation entre ces deux pics. De plus, la bimodalité est d’autant plus
prononcée que la convexité de l’isotherme est plus marquée et que sa courbe s’approche plus vite
de l’axe des 𝑐𝑠 lorsque 𝑐𝑙 diminue.
Pour le cas 𝐴 = 1, nous n’avons pas de bimodalité mais plus de concentrations sont représentées, et
sur les histogrammes des concentrations nous observons le démarquage des pics les uns des autres
lorsque la convexité est plus marquée.
Pour les isothermes concaves, nous avons commenté les résultats seulement pour le cas 𝐴 = 0.1. Les
courbes de concentrations dans le solide, présentent également une bimodalité mais différente du
cas précédent : les deux concentrations sont représentées de façon plus équitable sur la profondeur
de la chambre et leurs valeurs sont moins éloignées l’une de l’autre.
Pour les isothermes avec changement de concavité, les courbes de 𝑐𝑓𝑠 présentent aussi une bimodalité
et plus le point d’inflexion descend dans l’axe des 𝑐𝑙 plus les valeurs des deux concentrations les
plus représentées s’éloignent l’une de l’autre et moins elles sont représentées de façon équitable.
Le raisonnement graphique que nous avons mis au point dans cette section et que l’on pra-
tique directement sur les courbes des isothermes permet de prévoir les valeurs exactes des concen-
trations que l’on trouve dans une chambre magmatique uniquement lorsque la solidification
est lente (𝐴 ≤ 0.1) et lorsque l’équilibrage chimique est quasi-instantané (𝐷𝑎 ≥ 10). Ce
qui est déterminant sur les résultats des concentrations finales 𝑐𝑓𝑠 c’est la position de la courbe
de l’isotherme relativement à la première bissectrice du repère (0, 𝑐𝑠 , 𝑐𝑙 ). En effet, le rai-
sonnement se base sur la compétition entre le phénomène de solidification et celui de l’équilibrage
chimique : solidification du liquide qui nous ramène à la bissectrice (tendance à vérifier 𝑐𝑠 = 𝑐𝑙 ), et
245
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
L’exemple que nous avons exposé dans la section 11.3.4.d montre que ce raisonnement graphique
reste valable pour n’importe quelle condition initiale 𝑐0𝑙 et que les concentrations finales dans le so-
lide dépendent de celle-ci.
Pour des valeurs de 𝐷𝑎 inférieures à 10 (𝐴 toujours égal à 0.1), une tendance qualitative des
courbes des concentrations en fin de processus peut être donnée en se basant sur les courbes trouvées
grâce au raisonnement graphique pour 𝐷𝑎 = 100.
246
11.4. CARTES DE BIMODALITÉ
Nous nous sommes souvent restreints dans le présent chapitre, pour la représentation des résul-
tats, à des valeurs particulières de 𝐴 et 𝐷𝑎 , ces restrictions ont été effectuées afin de faire apparaı̂tre
les cas les plus intéressants : les cas où la solidification n’est pas trop rapide (pour 𝐴) et pour les-
quels les effets de l’équilibrage chimique sont plus perceptibles (pour 𝐷𝑎 ). Nous avons toutefois
toujours effectué les calculs pour toutes les valeurs de 𝐴 (discrètes entre 0.01 ou 0.1 et 10) et 𝐷𝑎
(entre 0.01 et 100). Une façon de récapituler les résultats pour les tout l’intervalle de valeurs de ces
deux paramètres est de tracer une carte qui fait la synthèse de ces résultats du point de vue de la
bimodalité de répartition des concentrations.
Dans la section 11.4.1, nous définissons un critère de bimodalité, ce qui nous permet d’obtenir
un degré de bimodalité pour chacune des combinaisons (𝐴,𝐷𝑎 ) et de représenter ainsi une carte de
bimodalité dans un repère ayant pour axes ces deux paramètres. Ce degré de bimodalité ne dépend
pas seulement des paramètres 𝐴 et 𝐷𝑎 mais aussi du choix que l’on fait des deux fonctions sources ;
on obtient alors une carte de bimodalité pour chaque choix des fonctions 𝑞𝑠 (𝑥) et 𝑔(𝑐𝑠 ). Ces cartes
permettent de récapituler, du point de vue de la distribution des concentrations, les résultats de
simulation pour 𝐴 et 𝐷𝑎 variant respectivement dans les intervalles [0.01, 10] et [0.01, 100].
Ensuite, dans la section 11.4.2, nous affichons les cartes de bimodalité pour tous les choix de
combinaisons (𝑞𝑠 (𝑥),𝑔(𝑐𝑠 )) sur lesquelles nous nous sommes penché dans le présent chapitre (sections
11.1, 11.2 et 11.3) et pour lesquels les conditions initiales sont 𝑝0𝑠 = 0 et 𝑐0𝑙 = 0.8.
( )
Degré de bimodalité = ∣𝐶1 − 𝐶2 ∣ ⋅ 𝑒𝑥𝑝(−𝑉1 ) + 𝑒𝑥𝑝(−𝑉2 ) (11.1)
247
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
Nous commençons d’abord par représenter ces cartes pour la fonction isotherme 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠
et pour différents profils de vitesse de réaction (𝑞𝑠 (𝑥) constante, linéaire décroissante, convexe et non
linéaire décroissante) sur les figures 11.92 à 11.82. Puis pour l’exemple de 𝑞𝑠 (𝑥) non linéaire décrois-
sante, nous représentons les cartes correspondant à différents profils d’isothermes 𝑔(𝑐𝑠 ) (convexes,
concaves, ou avec changement de concavité) sur les figures 11.83 à 11.91.
Pour les premières cartes, nous avons pris 𝐴 variant entre 0.01 et 10 (𝑙𝑜𝑔(𝐴) variant entre -2 et 1),
puis pour les cartes suivantes, vu que le comportement pour 𝐴 = 0.01 est le même que pour 𝐴 = 0.1
(sauf pour le cas 𝑞𝑠 (𝑥) = 1), nous avons pris alors 𝐴 variant entre 0.1 et 10 (𝑙𝑜𝑔(𝐴) variant entre -1 et 1).
0.6
qs
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1
g
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Concentration dans le solide cs
248
11.4. CARTES DE BIMODALITÉ
0.6
qs
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1
g
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Concentration dans le solide cs
0.6
qs
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1
g
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Concentration dans le solide cs
Figure 11.82 – Carte de bimodalité. — 𝑞𝑠 (𝑥) non linéaire décroissante, 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 .
249
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
0.6
qs
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1
g
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Concentration dans le solide cs
Figure 11.83 – Carte de bimodalité. — 𝑞𝑠 (𝑥) non linéaire décroissante, 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐3𝑠 .
0.6
qs
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1
g
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Concentration dans le solide cs
Figure 11.84 – Carte de bimodalité. — 𝑞𝑠 (𝑥) non linéaire décroissante, 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐5𝑠 .
250
11.4. CARTES DE BIMODALITÉ
0.6
qs
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1
g
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Concentration dans le solide cs
Figure 11.85 – Carte de bimodalité. — 𝑞𝑠 (𝑥) non linéaire décroissante, 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐7𝑠 .
0.6
qs
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1
g
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Concentration dans le solide cs
Figure 11.86 – Carte de bimodalité. — 𝑞𝑠 (𝑥) non linéaire décroissante, première 𝑔(𝑐𝑠 ) concave.
251
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
0.6
qs
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1
g
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Concentration dans le solide cs
Figure 11.87 – Carte de bimodalité. — 𝑞𝑠 (𝑥) non linéaire décroissante, deuxième 𝑔(𝑐𝑠 ) concave.
0.6
qs
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1
g
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Concentration dans le solide cs
Figure 11.88 – Carte de bimodalité. — 𝑞𝑠 (𝑥) non linéaire décroissante, troisième 𝑔(𝑐𝑠 ) concave.
252
11.4. CARTES DE BIMODALITÉ
0.6
qs
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1
g
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Concentration dans le solide cs
Figure 11.89 – Carte de bimodalité. — 𝑞𝑠 (𝑥) non linéaire décroissante, 𝑔(𝑐𝑠 ) : inflexion centrée.
0.6
qs
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1
g
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Concentration dans le solide cs
Figure 11.90 – Carte de bimodalité. — 𝑞𝑠 (𝑥) non linéaire décroissante, 𝑔(𝑐𝑠 ) : inflexion en bas.
253
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
0.6
qs
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1
g
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Concentration dans le solide cs
Figure 11.91 – Carte de bimodalité. — 𝑞𝑠 (𝑥) non linéaire décroissante, 𝑔(𝑐𝑠 ) : inflexion en haut.
0.6
qs
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1
g
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Concentration dans le solide cs
254
11.4. CARTES DE BIMODALITÉ
Sur la figure suivante, nous traçons la carte de bimodalité avec comme condition initiale toujours
une chambre magmatique entièrement liquide mais dans laquelle 𝑐0𝑙 = 0.2 comme dans l’exemple
de la section 11.3.4.d :
0.6
qs
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
1
g
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Concentration dans le solide cs
Figure 11.93 – Carte de bimodalité. — 𝑞𝑠 (𝑥) non linéaire décroissante, 𝑔(𝑐𝑠 ) : inflexion en haut, 𝑐0𝑙 = 0.2.
Nous avons d’abord représenté les cartes de bimodalité pour la fonction isotherme 𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠
et pour différents profils de vitesse de solidification 𝑞𝑠 (𝑥).
Pour ces figures, nous observons que pour 𝑞𝑠 (𝑥) non constante, la bimodalité s’observe pour
les valeurs faibles de 𝐴 (𝐴 ≤ 0.1) et les valeurs fortes de 𝐷𝑎 (𝐷𝑎 ≥ 10), autrement dit, pour les
faibles vitesses de solidification (rapportées à la vitesse de transport) et les fortes vitesses
de réaction (rapportées à la vitesse de transport). Le degré de bimodalité maximum est atteint
pour 𝐴 = 0.01 et 𝐷𝑎 = 100, il varie cependant d’un profil de 𝑞𝑠 à au autre, il est d’environ 0.14
pour 𝑞( 𝑥)𝑠 linéaire décroissante, de 0.25 pour 𝑞𝑠 non linéaire décroissante et de 0.3 pour 𝑞𝑠 convexe.
Pour l’exemple où 𝑞𝑠 (𝑥) = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 = 1 (figure 11.92), la carte présente un cas particulier où la
bimodalité est la plus forte lorsque 𝐴 = 0.1 et 𝐷𝑎 ∈ [0.01, 10].
Ensuite, nous avons représenté les cartes de bimodalité pour 𝑞𝑠 (𝑥) non linéaire décroissante
et pour différents profils d’isothermes 𝑔(𝑐𝑠 ), en se passant pour le paramètre 𝐴 de la valeur 0.01
puisque les résultats sont les mêmes que pour 𝐴 = 0.1.
Pour les fonctions isothermes convexes, les cartes de bimodalité conservent les mêmes zones de
forte bimodalité que pour le cas de 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 (tous profils de 𝑞𝑠 confondus sauf 𝑞𝑠 constante). Les
255
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
valeurs des degrés de bimodalité augmentent néanmoins, elles passent de 0.25 pour 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐2𝑠 à 0.6
pour 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐3𝑠 , 1.1 pour 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐5𝑠 ou 1 pour 𝑔(𝑐𝑠 ) = 𝑐7𝑠 .
Pour les isothermes concaves, la forte bimodalité s’observe cette fois pour 𝐴 ≤ 1 et 𝐷𝑎 ≥ 10,
avec des degrés maximums atteints pour 𝐴 = 0.1 et 𝐷𝑎 = 100 variant entre 1 et 1.2.
Pour les isothermes présentant un point d’inflexion, les zones de bimodalité sont les mêmes que
pour les isothermes convexes, ce qui est normal puisque pour 𝑐0𝑙 = 0.8, c’est uniquement la partie
convexe de l’isotherme qui intervient lorsque l’on fait le raisonnement graphique que nous avons
développé pour prévoir les concentrations finales dans le solide 𝑐𝑓𝑠 (cf. figures 11.71, 11.73 et 11.75).
Pour 𝑐0𝑙 = 0.8, le degré de bimodalité est le plus fort et atteint 1.1 lorsque le point d’inflexion est
décalé vers le bas (on se rapproche plus de l’axe des 𝑐𝑠 lorsque 𝑐𝑙 diminue) et diminue lorsque le
point d’inflexion remonte, il atteint 0.7 maximum lorsque l’inflexion est centrée à 𝑐𝑙 = 0.5 et 0.25
maximum lorsqu’elle est décalée vers le haut.
Dans le dernier exemple pour lequel nous avons pris une concentration initiale différente,
𝑐0𝑙 = 0.2, c’est la partie concave de l’isotherme qui intervient dans la prévision graphique des
concentrations finales (cf. figure 11.77), les zones de forte bimodalité sont donc les mêmes que pour
les isothermes convexes, c’est-à-dire pour 𝐴 ≤ 1 et 𝐷𝑎 ≥ 10.
256
11.5. INFLUENCE DES SITUATIONS GÉOLOGIQUES (PROFONDEUR DE LA
CHAMBRE DANS LA CROÛTE ET NATURE BASIQUE, ACIDE OU
INTERMÉDIAIRE DES MAGMAS) SUR LES PARAMÈTRES 𝐴 ET 𝐷𝐴
Les simulations faites dans le présent chapitre s’appliquent à différentes situations géologiques
possibles : profondeur de la chambre magmatique dans la croûte terrestre et nature des magmas
(acides, basiques ou intermédiaires). Ces situations peuvent se caractériser dans le cadre de notre
étude par une combinaison des données d’entrée de la simulation, en particulier les paramètres 𝐴
𝑣 𝑣𝑟𝑒𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
(rapport 𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑖𝑓 𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛
𝑣𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 ) et 𝐷𝑎 (rapport 𝑣𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 ).
Ces conditions une fois fixées peuvent renseigner les différents paramètres de notre modèle, par
exemple :
– on peut supposer que la nature du magma, acide ou basique, va jouer sur la vitesse de réac-
tions chimiques dans le paramètre 𝑘𝑐 , ainsi que sur la valeur de la vitesse de Stokes 𝑈𝑠 .
En effet, plus un magma est basique, moins il est visqueux (cf. figure 3.4), d’où la sédimenta-
tion des cristaux est facilitée, d’où la vitesse 𝑈𝑠 augmente ; de même, la diffusion des éléments
chimiques est plus facilitée, d’où une constante cinétique 𝑘𝑐 qui croı̂t. La nature du magma
joue aussi sur la fonction isotherme 𝑔 selon le constituant chimique considéré, sachant que les
minéraux qui peuvent précipiter sont fonction de la composition du magma.
Cependant la grandeur 𝑘𝑐 n’est pas bien corrélée avec la profondeur, ni avec la composition du
magma, nous prendrons une valeur typique de 𝑘𝑐 = 10−13 m.s−1 (cf. tableau 6.4).
De même pour 𝐿, les variations de ce paramètre ne sont pas bien corrélées avec la profondeur, nous
prenons la valeur typique 𝐿 = 1000 m (cf. tableau 6.4).
Plusieurs constantes peuvent donc varier. En se basant sur le tableau récapitulatif 6.4, nous
schématisons les variations de ces constantes par la figure 11.94. Ces constantes se retrouvent dans
les deux paramètres clés 𝐴 et 𝐷𝑎 qui sont deux paramètres d’entrée très importants de notre
modèle (en plus des fonctions 𝑞𝑠 et 𝑔 et des conditions initiales), ils varient alors avec la variation
des différentes constantes. Ces deux paramètres, nous le rappelons, s’écrivent :
257
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
Basique Acide
Faible
A=108 − 12 profondeur
10
Da=107
10 −7 10 − 5
15 km
qs0 a
Us −1
(s ) (m )
( m .s − 1 )
10 −13 10 − 2
A=10-8
10 − 2 Da=10-6
Forte
profondeur
Figure 11.94 – Variations des paramètres 𝑎, 𝑞𝑠 0 et 𝑈𝑠 avec les conditions géologiques : nature
du magma et profondeur de la chambre dans la croûte terrestre. Les valeurs de 𝐴 et 𝐷𝑎 en sont
déduites pour deux cas extrêmes. — Les valeurs de 𝐿 et 𝑘𝑐 sont fixées ici et prises égales à : 𝐿 = 1000 m et
𝑘𝑐 = 10−13 m.s−1 .
Nous obtenons deux valeurs extrêmes pour 𝐴 et 𝐷𝑎 pour deux situations différentes : à faible
profondeur pour un magma acide et à forte profondeur pour un magma basique.
Pour avoir les valeurs de 𝐴 et 𝐷𝑎 pour les combinaisons (composition acide, forte profondeur)
et (composition basique, faible profondeur), nous raisonnons sur les variations de 𝑈𝑠 avec la
profondeur : nous considérons que cette variation est due à la variation de la taille des
cristaux, 𝑈𝑠 étant facteur de 𝑎2 (loi de Stokes). Par exemple, une variation d’un facteur pour 𝑎
entraı̂ne une variation d’un facteur 100 pour 𝑈𝑠 , ceci est vérifié sur les ordres de grandeur fournies
par Wager and Brown [1968] (cf. section 3.3.3). D’où :
– pour la composition acide, en passant d’une faible profondeur à une forte profondeur, 𝑎 varie
d’un facteur 103 (en passant de 10−5 à 10−2 m), d’où 𝑈𝑠 varie d’un facteur 106 et passe de
10−12 à 10−6 m.s−1 . En prenant bien sûr 𝑞𝑠 0 = 10−13 s−1 , nous obtenons : 𝐴 = 10−4 et
𝐷𝑎 = 10−2 .
– pour la composition basique, en passant d’une forte à une faible profondeur, 𝑎 varie d’un
facteur 10−3 , 𝑈𝑠 varie donc d’un facteur 10−6 , d’où 𝑈𝑠 = 10−8 m.s−1 . En prenant 𝑞𝑠 0 = 10−7
s−1 , nous obtenons : 𝐴 = 104 et 𝐷𝑎 = 103 .
Nous essayons maintenant de donner les valeurs de 𝐴 et 𝐷𝑎 pour les compositions chimiques
intermédiaires. Nous raisonnons alors sur la variation de 𝑈𝑠 avec la nature du magma : la
variation de 𝑈𝑠 est très significative entre les magmas acides et basiques (facteur 10−10 ), en échelle
258
11.5. INFLUENCE DES SITUATIONS GÉOLOGIQUES (PROFONDEUR DE LA
CHAMBRE DANS LA CROÛTE ET NATURE BASIQUE, ACIDE OU
INTERMÉDIAIRE DES MAGMAS) SUR LES PARAMÈTRES 𝐴 ET 𝐷𝐴
logarithmique ces variations sont linéaires avec la composition chimique (cf. figure 3.4).
𝐴 et 𝐷𝑎 étant directement ou indirectement proportionnels à 𝑈𝑠 , nous pouvons déduire leurs va-
riations linéaires à l’échelle logarithmique en fonction de la variation de 𝑈𝑠 avec l’acidité du magma.
Commentaire
Le tableau 11.5 que nous avons dressé donne des indications générales pour les valeurs de 𝐴
et 𝐷𝑎 , du fait des nombreuses approximations que nous avons faites, et des fourchettes de valeurs
pour les différents paramètres. Il conviendrait pour appliquer notre modèle à un exemple précis
de fournir les valeurs exactes des différents paramètres entrant dans l’écriture des nombres sans
dimension 𝐴 et 𝐷𝑎 .
Dans la section 11.4, nous avons mis en évidence les grandes classes de situations où on peut
avoir une bimodalité des concentrations, il s’agit des cas où on a à la fois 𝐴 faible (𝐴 ≤ 0.1) et
𝐷𝑎 fort (𝐷𝑎 ≥ 10). Dans le tableau 11.5, ces valeurs ne sont pas représentées de façon exacte,
cependant elles sont approchées pour des compositions chimiques plutôt intermédiaires et à
moyenne profondeur. Ce résultat est à discuter et comparer avec des études de terrain.
Lors de nos simulations, les compositions chimiques ne restent pas les mêmes, on peut en effet
passer d’un magma basaltique à un magma acide (par cristallisation fractionnée). Si les variations de
l’acidité restent faible, alors on peut garder des valeurs constantes de 𝐴 et 𝐷𝑎 . Si par contre l’acidité
varie beaucoup au cours de la différentiation des magmas (par exemple les concentrations sont
telles qu’on balaie les compositions acides et basiques), alors pour que notre modèle reste valable,
il faudrait en toute rigueur prendre des paramètres 𝐴 et 𝐷𝑎 variables avec la composition du
magma.
259
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
11.6 Conclusion
Nous avons dans ce chapitre effectué des expériences de simulation en partant dans la plupart
des cas d’une chambre magmatique initialement remplie exclusivement de liquide. Nous avons testé
chacune des données d’entrée du problème à savoir les fonctions sources 𝑞𝑠 (𝑥) et 𝑔(𝑐𝑠 ) et les deux
paramètres 𝐴 et 𝐷𝑎 .
Les nombreux résultats que nous avons obtenus permettent de dresser les conclusions suivantes :
– Les cartes de bimodalité que nous avons tracées dans la section 11.4 confirment que la bi-
modalité s’observe bien pour les faibles valeurs de la vitesse de solidification rapportée à la
vitesse de déplacement (𝐴 ≤ 0.1 ou 𝐴 ≤ 1 selon l’isotherme 𝑔) et pour les fortes valeurs
de la vitesse de réaction chimique rapportée à la vitesse de déplacement (𝐷𝑎 ≥ 10). Le de-
gré de bimodalité lui, peut varier très significativement lorsque les profils de 𝑞𝑠 et de 𝑔 varient.
Nous n’avons bien sûr pas exploré toutes les possibilités de résultats que peuvent fournir les si-
mulations, ces possibilités sont très nombreuses et dépendent des combinaisons que l’on prend pour
les différentes données d’entrée du problème (conditions initiales, fonctions sources et paramètres 𝐴
et 𝐷𝑎 ). Les expériences effectuées permettent néanmoins d’avoir une vision globale des différentes
situations pouvant être rencontrées. Les techniques d’interprétation et d’analyse des résultats que
nous avons présentées ici constituent une bonne base pour toute autre expérience numérique.
Enfin, dans la section 11.5, nous avons dressé un tableau des valeurs de 𝐴 et 𝐷𝑎 en fonction
des différentes situations géologiques. D’après ce tableau, une chambre magmatique se trouvant
à moyenne profondeur et dont le magma est plutôt intermédiaire semble présenter un exemple
favorable à la production de roches magmatiques dans lesquelles on observerait une bimodalité de
la répartition des concentrations.
260
Conclusion générale
261
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
262
Conclusion générale
Les termes sources de nos équations, qui sont aussi les moteurs des variations des trois inconnues
sont la vitesse de solidification, la vitesse de transport des solides et liquides et l’expression du
déséquilibre chimique entre le solide et le liquide :
– la vitesse de solidification 𝑞𝑠 (𝑥), est une fonction que nous avons prise indépendante du temps
et dont les différents profils ont été choisis en se basant sur des données de la littérature.
– la vitesse de transport des cristaux 𝑣𝑠 (𝑥, 𝑡) est une loi qui dépend directement de la proportion
en solide à chaque point 𝑥 de la colonne magmatique et à tout instant, elle suit la loi de
Richardson and Zaki [1954].
– le déséquilibre chimique est exprimé par un écart à l’équilibre défini par la différence 𝑐𝑙 − 𝑔(𝑐𝑠 )
où 𝑔 appelée ”isotherme magmatique”, l’équilibre est atteint lorsque cette différence est nulle.
Nous avons établit dans le chapitre 5 une loi thermodynamique pour la fonction 𝑔 pour
l’exemple de l’olivine, cependant le raisonnement effectué ne peut être utilisé pour le système
fermé considéré dans notre modèle. Nous avons alors choisi des profils de cette fonction en
se basant sur des exemples de la littérature où 𝑔 est une fonction non linéaire mais plutôt
convexe, concave ou présente un changement de concavité.
L’adimensionnement des équations aux dérivées partielles (EDPs) décrivant notre modèle, a
permis d’en tirer deux paramètres sans dimension 𝐴 et 𝐷𝑎 , qui expriment le rapport de force entre
263
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
Pour résoudre numériquement les EDPs obtenues, nous avons découplé le problème en deux
sous-systèmes : un modèle de cristallisation/sédimentation et un modèle de transport réactif :
– pour les équations du transport réactif, des schémas décentrés ont suffit pour la résolution
numérique. Vu que les mouvements du solide se font en direction du fond, nous avons consi-
déré un schéma décentré amont pour l’équation décrivant l’évolution des concentrations dans
le solide 𝑐𝑠 . Le liquide se déplaçant dans le sens contraire, nous avons considéré un schéma
décentré aval pour l’équation décrivant l’évolution de 𝑐𝑙 .
Les équations discrètes ont ensuite été résolues par la méthode de Newton-Raphson (la méthode
du point fixe a aussi été programmée mais les résultats qu’elle fournit ont été moins satisfaisants).
– Pour le modèle de transport réactif, nous avons dans certains cas simples écrit un algorithme
parallèle sur Matlab, ne se basant pas sur les mêmes schémas numériques, auquel nous avons
comparé les résultats de simulation. Pour des cas plus complets, la validation a été effectuée
uniquement par comparaison à des calculs analytiques simples ou à des considérations pure-
ment qualitatives. Des modifications ont été apportées sur les schémas numériques pour les
mêmes cas limites rencontrés pour le modèle de cristallisation/sédimentation.
Cette étape de validation a demandé une analyse détaillé pour chaque valeur choisie pour
𝐴 et 𝐷𝑎 . Ceci a permis une bonne compréhension de l’influence de ces deux paramètres sur
l’évolution des concentrations chimiques.
A partir de là, nous avons effectué une série d’expériences numériques et commenté les différents
résultats obtenus. Nous avons montré que même si le modèle avancé reste élémentaire sur le plan
des trois phénomènes (solidification, transport et réaction), le simple couplage permet d’obtenir,
à partir de conditions initiales très uniformes, des roches solidifiées de compositions variables ou
d’éventuelles discontinuités dans les chambres magmatiques. Ceci dépend des paramètres d’entrée
du problème.
Nous avons aussi testé l’influence des différents paramètres d’entrée du problèmes à savoir les
constants 𝐴 et 𝐷𝑎 , et les fonctions sources 𝑔 et 𝑞𝑠 (𝑥), nous pouvons dresser les conclusions suivantes :
264
11.6. CONCLUSION
– La forme de l’isotherme 𝑔 influence également fortement les résultats sur les concentrations.
La bimodalité s’observe aussi bien pour des isothermes convexes, concaves ou sous forme de
𝑆 (changement de concavité).
En ce qui concerne les cas où on observe une bimodalité des concentrations, c’est-à-dire deux
valeurs des concentrations privilégiées dans le solide en fin de solidification de la chambre magma-
tique, avec une discontinuité entre les deux concentrations, nous l’observons lorsque la solidification
est lente, relativement au transport, en même temps que les réactions chimiques sont rapides, rela-
tivement au transport ; ceci s’exprime par des valeurs faibles de 𝐴 (≤ 0.1) et des valeurs fortes de
𝐷𝑎 (≥ 10). Pour ces valeurs, l’analyse que nous avons effectuée sur les évolutions des concentrations
nous a permis de construire un raisonnement graphique, se basant sur la forme de l’isotherme 𝑔
et sa position par rapport à la première bissectrice du repère (0, 𝑐𝑠 , 𝑐𝑙 ), pour déterminer les valeurs
des deux concentrations caractérisant la bimodalité.
Dans le cas d’une solidification lente et de réactions rapides, l’apparition de la bimodalité peut
se comprendre qualitativement dans les cas les plus simples d’isotherme convexe ou concave. La
solidification étant lente pour 𝐴 ≤ 0.1, un front de sédimentation apparaı̂t au fond de la chambre
et remonte en direction du sommet. Par exemple une isotherme convexe qui se trouve en-dessous
de la première bissectrice du repère (0, 𝑐𝑠 , 𝑐𝑙 ) indique que le constituant chimique est enrichi dans
le solide par rapport au liquide, les solides produits étant enrichis en constituant chimique sédi-
mentent vers le fond et font augmenter la valeur des concentrations au fond, tandis qu’au sommet
les concentrations diminuent. Ce qui provoque une discontinuité entre les deux concentrations.
Enfin, nous avons dressé un tableau des valeurs de 𝐴 et 𝐷𝑎 en fonction des différentes situations
géologiques. D’après ce tableau, une chambre magmatique se trouvant à moyenne profondeur et
dont le magma est plutôt intermédiaire semble présenter des conditions pouvant produire des roches
magmatiques dans lesquelles on observerait une bimodalité de la répartition des concentrations.
Cette conclusion reste à discuter et comparer avec des études de terrain.
265
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
Pour l’instant, le modèle très simple à deux constituants chimiques ne peut être appliqué tel
quel pour des cas précis. Nous pouvons cependant présenter notre modèle comme une piste d’ex-
plication des phénomènes de discontinuités ou de sauts des compositions chimiques observées dans
la nature. Notamment le phénomène de ”Daly gap”.
a- Le Daly gap (Daly [1910]) est le nom donné à la rareté voire à l’absence de compositions chi-
miques intermédiaires entre laves mafiques et laves felsiques ou différenciées (trachytes, rhyolites
ou phonolites) aussi bien dans les ı̂les océaniques que dans le volcanisme intra-plaque continen-
tal (Chayes [1963] ; [1963b] ; [1977] ; Baker [1968] ; Mourtada-Bonnefoi et al. [1999]). Les roches
intermédiaires sont caractérisées par une tenue en silice d’environ 52 à 65%.
Nous pouvons illustrer cette bimodalité par le diagramme SiO2 vs. Alcalins (cf. figure 11.95).
Nous remarquons sur ce diagramme un saut de composition entre des compositions mafiques (ou
basiques) en bas du diagramme et les compositions felsiques (ou acides : phonolites) en haut.
Roches volcaniques
acides
Daly gap
Roches volcaniques
basiques
Figure 11.95 – Diagramme de corrélation entre silice et somme des alcalins (TAS) (classifica-
tion de Le Maitre [1989]). Cercles : série sous-saturée en SiO2 ; cercles vides : roches mafiques et
cercles pleins : phonolites feldspathoı̈diques. Carrés : série sur-saturée en SiO2 ; carrés vides : roches
mafiques et carrés pleins : phonolite. — Figure d’après Thompson et al. [2001], modifiée.
266
11.6. CONCLUSION
L’origine des roches felsiques (phonolites, trachytes) est attribuée au phénomène de cristalli-
sation fractionnée des magmas mafiques dans les chambres en profondeur. Le phénomène de
cristallisation fractionnée est d’ailleurs le phénomène le plus largement retenu pour expliquer
l’origine des laves émises par les volcans.
Pour expliquer l’origine du Daly gap, Thompson et al. [2001] présentent 3 propositions :
1- Les magmas de composition intermédiaire ne seraient tout simplement pas produits. Cette
possibilité est écartée pour Rarotonga, car elle suppose une production des phonolites par
fusion partielle du manteau ou bien elle suppose une immiscibilité entre liquides felsiques et
liquides mafiques durant la cristallisation fractionnée (Clément et al. [2003] ; Legendre et al.
[2005]). La première supposition a été écartée puisque le modèle de fusion partielle n’a pas
été retenu, et la deuxième a été écartée car il n’y a pas d’évidence pétrographique de cette
immiscibilité.
2- Les roches intermédiaires auraient atteint la surface de la terre par éruption puis ces roches
se seraient érodées. Cette supposition n’est pas retenue, car l’ı̂le est relativement jeune et un
volume significatif de roches intermédiaires n’aurait pas pu être effacées par des processus
d’érosion.
3- Les roches de compositions intermédiaires n’ont pas atteint la surface par éruption mais
peuvent être trouvées seulement en profondeur.
Cette troisième explication est celle qui a été retenue pour l’ı̂le de Rarotonga : la cristallisation
fractionnée fait augmenter la viscosité des magmas (on s’approche de magmas plus acides), les
magmas mafiques, moins visqueux arrivent en surface par éruption et la chambre se recharge, la
chambre magmatique se referme ensuite et la cristallisation fractionnée continue à opérer, mais
cette fois on observe une augmentation dans la solubilité des volatils dans les magmas phono-
lithiques, ce qui leur donne une viscosité inférieure à la viscosité des magmas de composition
intermédiaire, les magmas phonolitiques migrent alors en direction de la surface alors que les
liquides intermédiaires se solidifient en profondeur et n’atteignent pas la surface de la terre. C’est
d’ailleurs ce qui a été observé dans la péninsule Rallier du Baty de Kerguelen où des plutons
syénitiques sont recouverts par des laves trachytiques, les syénites comblant en partie le vaste
Daly gap observé dans les trachytes (Giret et al. [1997] ; Gagnevin et al. [2003]).
Dans l’étude faite sur les associations Basalte-Rhyolite au volcan Alcedo (situé à l’ouest des ı̂les
Galapagos), Geist et al. [1995] affirment qu’une possible explication du ”Daly gap” serait que
celui-ci résulterait de systèmes magmatiques où les magmas de composition intermédiaire sont
plus visqueux que les basaltes arrivés en surface lors de l’éruption et moins riches en volatils que
les rhyolites sorties par éruption. Ce qui fait que les roches intermédiaires restent en profondeur
et n’atteignent pas la surface de la terre.
Pour Peccerillo et al. [2003], le Daly gap entre les roches mafiques et les roches siliciques du
volcan Gedemsa (rift Ethiopien), est dû à deux facteurs concurrents. D’une part, le contraste
de densités des magmas et d’autre part, la diminution régulière de la température fait que la
cristallisation fractionnée passe très rapidement dans l’intervalle de température favorable à la
267
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
formation des magmas intermédiaires, produisant ainsi des faibles quantités de ces magmas.
Ainsi, les différents auteurs, supposent que le Daly gap est dû aux propriétés physiques des
différents magmas (viscosité et contraste de densités), aux différentes phases par lesquelles passe
une chambre magmatique (système fermé ou ouvert, recharge en magma et éruption de laves...)
ou aux conditions de température et de pression dans lesquelles s’effectuent les processus de
cristallisation fractionnée.
Le modèle théorique de Bonnefoi et al. [1995], apporte une analyse mathématique du phénomène
de Daly gap. Des petites variations sur les temps de résidence des magmas (temps de résidence
des minéraux dans le liquide avant de passer dans le solide) et de la vitesse de solidification in-
duisent selon eux des grands changements thermiques et chimiques qui conduisent à l’apparition
des bimodalités des concentrations.
b- Les phénomènes de discontinuités ou de sauts des compositions chimiques peuvent être observés
également à l’échelle des minéraux, au niveau de petites chambres ou réservoirs d’une
longueur de quelques dizaines de mètres. Nous citons l’exemple des chromites dans les intrusions
stratifiées ou dans les complexes d’accumulation des associations ophiolitiques (Cottin and Lo-
rand [1990] ; Henderson and Wood [1981] ; Leblanc and Ceuleneer [1992]).
Sur la figure 11.96a, on remarque deux zones de forte concentration (une zone plutôt riche en Al
au départ s’enrichissant progressivement en Cr et une autre plutôt riche en Fe3+ ) et une zone de
relative discontinuité entre ces deux zones. Celle-ci constitue une lacune de cristallisation entre
les différentes zones d’une petite chambre.
La figure 11.96b montre un petit réservoir de quelques dizaines de mètres de large et de hauteur,
qui évolue de l’image à gauche à l’image à droite, on observe sur cette dernière presque une
bimodalité de composition.
(a) (b)
268
11.6. CONCLUSION
Par le modèle que j’ai développé, je propose une piste d’explication supplémentaire des pro-
blèmes de discontinuités et bimodalité des concentrations chimiques dans les roches magmatiques.
Je ne discute pas ni compare en détail les différents modèles d’explication existant, je pense sim-
plement que mon modèle et le code de calcul développés seront un outil qui nourrira les réflexions
et discussions des géologues, sur l’origine de ces problèmes de zonation des chambres magmatiques
et des discontinuités des compositions chimiques dans les roches magmatiques.
Un article résumant ma démarche et certains des résultats décrits dans ce manuscrit a été sou-
mis au Comptes Rendus de l’Académie des Sciences (Lakhssassi et al., soumis).
– nous n’avons pas pris en compte la texture des roches (forme et taille des cristaux) . Cependant,
l’absence de la variation de la taille ne pose pas de problème puisque la croissance des cristaux
durant la cristallisation est compensée par une vitesse de descente plus élevée prévue par la loi
de vitesse 𝑣𝑠 (𝑝𝑠 ) que nous avons considérée. Les effets de changement de la taille des cristaux
sur les échanges chimiques sont aussi inclus dans la loi d’échange considérée via la surface
de réaction 𝑆𝑟 (𝑝𝑠 ). Des modèles plus poussés existent, notamment les théories de nucléation,
croissance et mûrissement pour le cas des solutions aqueuses (Kieffer et al. [1999] ; Corvisier
[2006]), mais aussi des théories plus avancées pour la cristallisation en milieu magmatique,
par exemple (Hargraves [1980] ; Brandeis and Jaupart [1986] ; Brandeis and Jaupart [1987]).
– choix du modèle d’équilibrage chimique pour définir les ordres de grandeur de la constante
cinétique 𝑘𝑐 : il faut souligner que, en réalité, on voit peu d’évidence de rééquilibrage par
diffusion dans le solide : le déséquilibre chimique entre le solide et le liquide induit (du fait
des variations du liquidus et du solidus avec la composition) des phénomènes couplés de
fusion-recristallisation permettant à la composition stable d’apparaı̂tre. Cela est analogue à
ce qui se passe lors du transfert réactif de solution aqueuse en milieu poreux (dissolution
recristallisation plutôt que véritable échange de constituants chimiques par diffusion dans le
solide). L’expérience montre que, quel que soit le phénomène physique qui a lieu, la modéli-
sation de l’échange par une loi macroscopique fonction de la surface d’échange et de l’écart
à l’équilibre donne un bon accord avec la réalité. Les valeurs obtenues pour le paramètre 𝑘𝑐
sont analogues à celles dans les interactions fluides minéraux et peuvent varier sur plusieurs
ordres de grandeur suivant les systèmes. Elles intègrent les aspects de texture et de taille des
grains solides.
– les limites de la notion d’isotherme : il n’existe pas toujours de lois analytiques simples
permettant d’écrire l’équilibre chimique de cette façon. Nous retiendrons pour l’instant que
cette simplification permet de saisir rapidement la structure qualitative de la solution cherchée
provenant des effets de non-linéarité. Nous avons pu trouver une expression analytique de
cette fonction isotherme pour l’exemple de l’olivine se trouvant dans un bain silicaté, les trois
constituants chimiques étant la forstérite, la fayalite et la silice. Pour plus de constituants
chimiques, il faudrait exprimer l’équilibre thermodynamique par d’autres moyens, par exemple
par la minimisation de l’énergie libre de Gibbs.
269
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
– la prise en compte d’un seul constituant chimique est une limitation : nous envisageons ici
que nous pourrions prendre en considération les échanges chimiques et la solidification d’un
magma ”partiel” indépendamment des autres constituants de ce magma. En réalité, d’autres
éléments chimiques, comme SiO2 , jouent le rôle de solvant, qui le moment venu dans l’évolu-
tion chimique, va donner lieu à des cristallisations de minéraux nouveaux qui vont interférer
avec tous les autres phénomènes. La présence de plusieurs minéraux simultanés peut en-
traı̂ner plusieurs mouvements simultanés à des vitesses éventuellement différentes (densités
différentes des minéraux) et leurs interférences complexes. Là encore, soit nous pouvons si-
muler des évolutions partielles toutes choses égales par ailleurs, ou des évolutions qualitatives
très générales.
– simplification des effets thermiques : ils sont cachés derrière la loi de solidification 𝑞𝑠 (𝑥) comme
indépendante du reste, mais il est sûr que les effets thermiques interfèrent avec les autres, en
particulier les effets chimiques. De même les lois de vitesse vont dépendre de la température,
en particulier, les viscosités des liquides et des solides varieront avec la température. Une
amélioration de notre modèle pourrait se faire en le couplant aux équations de bilan thermique.
– les variations de volume induite par la solidification n’est pas prise en compte, elle pourrait
avoir une influence sur les lois de solidification et sur les lois de vitesse comme nous l’avons
remarqué dans la section 3.2.
– la prise en compte d’une seule dimension d’espace limite les possibilités de mouvement : ainsi
nous ne pouvons pas simuler des phénomènes comme la convection dans les chambres, les
migrations latérales de magma etc. comme c’est le cas des grandes chambres magmatiques.
Notre modèle serait ainsi adapté plutôt pour les chambres magmatiques de petite taille où
les mouvements sont uniquement verticaux. La considération des autres possibilités de mou-
vement demande au minimum un modèle 2D.
– systèmes volcaniques/plutoniques : le passage entre les deux mériterait d’être mieux expliqué
montrant comment une ”quantification” dans la chambre peut conduire à une ”quantification”
des produits émis à un moment donné à la surface.
– notre modèle pourrait être généralisé aux systèmes partiellement fermés et partiellement
ouverts, où les comportements peuvent varier suivant les endroits de la chambre magmatique
et suivant le temps. Ceci pourrait se faire en gardant les mêmes systèmes d’équations mais
en modifiant les conditions aux limites du problème suivant le temps.
– pour plus de précision dans la résolution des équations mathématiques qui sont de type hy-
perbolique, le schéma que nous avons utilisé qui est celui de Lax-Friedrichs avec viscosité
numérique constante égale à 1, peut être remplacé par le schéma de Murman-Roe (comme
décrit dans l’annexe B) ou encore par des schémas numériques plus adaptés pour traquer les
chocs et qui présentent moins de diffusion numérique, comme les schémas de type Godunov
et leurs extensions (voir les références dans le chapitre 8).
270
11.6. CONCLUSION
Malgré les restrictions que l’on peut formuler, ce modèle fournit un cadre intellectuel pour ordon-
ner la discussion sur les cas naturels et la base de futurs modèles plus compliqués et plus directement
applicables à des exemples géologiques précis, à la lumière des perspectives de développement que
nous avons décrites ci-dessus.
271
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
272
Annexes
273
CHAPITRE 11. EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES (ÉTUDE DE QUELQUES
SITUATIONS GÉOLOGIQUES MODÈLES)
274
Annexe A
Nous considérons la fonction 𝑔(𝑝, 𝑞). Nous écrivons ici les expressions de sa dérivée par rapport
à ses deux variables, ces dérivées sont utilisées dans l’écriture de la jacobienne 𝐽¯𝐹𝑃 (cf. relations
(7.44), (7.45) et (7.46)). Nous choisisson de l”’écrire ici seulement pour les deux exemples du schéma
volumes finis décentré amont (VFDAm) et du shcéma de Lax-Friedrichs (LxF).
Rappelons que pour tous les schémas à trois points, le schéma numérique s’écrit :
Δ𝑡 ( 𝑛 𝑛 )
𝑝𝑛𝑖 − 𝑝𝑛−1
𝑖 + 𝑔(𝑝𝑖 , 𝑝𝑖+1 ) − 𝑔(𝑝𝑛𝑖−1 , 𝑝𝑛𝑖 ) = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑖
Δ𝑥
d’où :
∂𝑔(𝑝, 𝑞)
⎧
′
= 𝑓 (𝑝) = (1 − 𝑝)𝑒 − 𝑒.𝑝(1 − 𝑝)𝑒−1
⎨ ∂𝑝
⎩ ∂𝑔(𝑝, 𝑞)
= 0
∂𝑞
275
ANNEXE A. DÉRIVATION DE LA FONCTION FLUX NUMÉRIQUE 𝐺(𝑃, 𝑄)
POUR LES SCHÉMAS À TROIS POINTS
d’où :
∂𝑔(𝑝, 𝑞) 1( ′ Δ𝑥 )
⎧
= 𝑓 (𝑝) +
⎨ ∂𝑝 2 Δ𝑡
⎩ ∂𝑔(𝑝, 𝑞) 1( ′ Δ𝑥 )
= 𝑓 (𝑞) −
∂𝑞 2 Δ𝑡
Pour un coefficient de viscosité 𝑐 constant, il suffit de remplacer dans ces dernières expressions
Δ𝑥
la grandeur par le coefficient 𝑐.
Δ𝑡
276
Annexe B
Dans cette annexe, nous testons d’autres schémas numériques à trois points afin de les compa-
rer au schéma de Lax-Friedrichs.
⎧
𝑛 𝑛−1 Δ𝑡 ( 𝑛 𝑛 𝑛 𝑛
)
𝑝 𝑖 − 𝑝 𝑖 + 𝑔(𝑝 𝑖 , 𝑝𝑖+1 ) − 𝑔(𝑝 𝑖−1 𝑖, 𝑝 ) = Δ𝑡.𝐴.𝑞𝑠 𝑛𝑖
Δ𝑥
⎨
𝑆𝑐ℎ𝑒𝑚3𝑝 : 1( )
avec : 𝑔(𝑝, 𝑞) = 𝑓 (𝑝) + 𝑓 (𝑞) + 𝑐 ⋅ (𝑝 − 𝑞)
2
𝑓 (𝑝𝑛𝑖 ) = 𝑣𝑖𝑛 .𝑝𝑛𝑖 , et 𝑐 un coefficient à choisir homogène à une vitesse.
⎩
𝑐 dépend donc du pas de temps choisi ainsi que du pas d’espace, d’où du nombre de mailles
1
(Δ𝑥 = , cf. relation(7.3)). Pour nos simulations nous considérons toujours le nombre de mailles
𝑀
277
ANNEXE B. COMPARAISON DES SCHÉMAS À TROIS POINTS
Nous prenons un pas de temps Δ𝑡=0.001, Nous supposons que 𝐴=0 (pas de solidification mais
uniquement sédimentation du solide existant) et nous prenons deux exemples pour 𝑝𝑠 0 : 𝑝𝑠 0 =0.15
et 𝑝𝑠 0 =0.4. Nous traçons les évolutions de 𝑝𝑠 correspondantes respectivement sur les figures B.1a
1
et B.1b. Pour cet exemple 𝑐 = 0.001
100
= 10.
Nous observons une grande diffusion numérique et que les fronts de vidange de la colonne magma-
tique ne sont pas du tout raides.
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure B.1 – (a) Concentrations finales pour l’isotherme avec inflexion décalée vers le bas et
𝑐0𝑙 = 0.8, (b) Concentrations finales pour l’isotherme avec inflexion centrée. — 𝐴 = 0.1 et 𝐷𝑎 prenant
les valeurs 100, 10 et 1.
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure B.2 – (a) Concentrations finales pour l’isotherme avec inflexion décalée vers le bas et
𝑐0𝑙 = 0.8, (b) Concentrations finales pour l’isotherme avec inflexion centrée. — 𝐴 = 0.1 et 𝐷𝑎 prenant
les valeurs 100, 10 et 1.
278
B.1. POURQUOI LE SCHÉMA DE LAX-FRIEDRICHS AVEC VISCOSITÉ
NUMÉRIQUE 𝐶 = 1
Nous modifions le pas de temps, nous prenons Δ𝑡=0.005, les évolutions de 𝑝𝑠 sont tracées sur
0.01
les figures B.2a et B.2b . Pour cet exemple 𝑐 = 0.005 = 2.
Nous remarquons alors que les fronts de vidange sont plus marqués, il y a moins de diffusion
numérique dans le cas de Δ𝑡=0.005. Selon le pas de temps Δ𝑡, nous obtenons donc des qualités de
résolution différentes.
Pour choisir la constante 𝑐, nous nous basons sur la comparaison des deux exemples précédents :
en effet, pour le schéma de Lax-Friedrichs, lorsque Δ = 0.001, on avait 𝑐 = 10, et pour Δ = 0.005,
on avait 𝑐 = 2, les résultats ont été meilleurs pour 𝑐 = 2.
Nous traçons l’évolution de 𝑝𝑠 ainsi que les courbes des concentrations 𝑐𝑠 et 𝑐𝑙 à un temps donné
et dans le cas simple où il n’y a ni solidification ni de réaction chimique (𝐴 = 0 et 𝐷𝑎 = 0) :
(a)1 Schéma LxF avec viscosité numérique c=1 (b) Schéma LxF avec viscosité numérique c=1
1
ps(t=0)
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
ps(t>0)
Concentration dans le solide c s
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6 ps
0.5 0.5 cs
cl
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Les fronts de vidange sont encore plus nets que dans le cas où 𝑐 = 2, et il n’y a pas d’instabilité
numérique.
Essayons maintenant de réduire 𝑐 pour réduire encore plus la viscosité numérique, nous
prenons 𝑐 = 0.1 et nous traçons les mêmes courbes que précédemment :
279
ANNEXE B. COMPARAISON DES SCHÉMAS À TROIS POINTS
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6 ps
0.5 0.5 cs
cl
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
les fronts sont plus nets mais ceci se fait au coût d’une instabilité des résultats. En effet
nous observons sur les figures ci-dessus, des oscillations des courbes de proportion de solide (figure
B.4a), ces oscillations sont transmises par la suite aux courbes des concentrations (figure B.5b).
La valeur 𝑐 = 0.1 est donc trop petite, prenons 𝑐 = 0.5 :
ps(t>0)
Concentration dans le solide c s
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6 ps
0.5 0.5 cs
cl
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Les oscillations ont nettement baissé mais restent présentes. Ces oscillations disparaissent
si on prend 𝑐 = 1. C’est la constante que nous avons adoptée pour les simulations effectuées pour
le reste des expériences numériques tout au long du présent travail. Nous avons appelé le schéma
ainsi choisi schéma LxF1 (cf. section 7.4.1).
Dans la suite de cette annexe, nous comparons le schéma LxF1 à d’autres schémas à trois points
280
B.2. SCHÉMA DE LAX-FRIEDRICHS MODIFIÉ
afin d’expérimenter ceux-ci et de proposer peut-être un schéma plus performant et qui pourrait être
utilisé pour de prochains travaux.
∣𝑣𝑠 𝑛𝑖 + 𝑣𝑠 𝑛𝑖+1 ∣
𝑐𝑖+1/2 =
2
ps(t>0)
Concentration dans le solide c s
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6 ps
0.5 0.5 cs
cl
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
ps(t>0)
Concentration dans le solide c s
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6 ps
0.5 0.5 cs
cl
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
281
ANNEXE B. COMPARAISON DES SCHÉMAS À TROIS POINTS
Nous avons tracé le schéma LxFmodif toujours dans le cas simple où 𝐴 = 0 et 𝐷𝑎 = 0, avec
𝑝𝑠 0 = 0.4 (figure B.6).
Les fronts de discontinuité sont bien raides avec des petites instabilités (figure B.6a) qui sont
ensuite transmises aux courbes des concentrations (figure B.6b).
On observe dans ce cas encore plus d’instabilités sur les courbes de 𝑝𝑠 , celles-ci sont non négli-
geables sur les courbes des concentrations. Le schéma LxFmodif ne pourrait donc être retenu pour
notre étude. Nous essayons maintenant le schéma de Lax-Wendroff.
1( Δ𝑡 ′(𝑝 + 𝑞 ) ( ))
𝑔(𝑝, 𝑞) = 𝑓 (𝑝) + 𝑓 (𝑞) + ⋅𝑓 ⋅ 𝑓 (𝑝) − 𝑓 (𝑞)
2 Δ𝑥 2
Nous avons testé également le schéma de Lax-Wendroff, les résultats n’ont pas été satisfaisants,
ce schéma est très instable, nous en montrons un exemple lorsque 𝐴 = 0, 𝐷𝑎 = 0 et 𝑝𝑠 0 = 0.4.
ps(t>0) ps
Concentration dans le solide c s
0.8 0.8 cs
0.7 0.7 cl
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
282
B.4. SCHÉMA DE MURMAN ROE
Pour ce schéma, 𝑐 est égal à la pente de la fonction flux 𝑓 (𝑝𝑠 ) = 𝑣𝑠 .𝑝𝑠 entre les deux points 𝑝 et
𝑞 (cf. relation 7.28) :
⎧
𝑓 (𝑝) − 𝑓 (𝑞)
⎨
si 𝑝 ∕= 𝑞
𝑝−𝑞
𝑐=
′
∣𝑓 (𝑝)∣ si 𝑝 = 𝑞
⎩
Comme pour les schémas précédents, nous testons le cas simple où 𝐴 = 0 et 𝐷𝑎 = 0, avec
𝑝𝑠 0 = 0.4 :
ps(t>0)
Concentration dans le solide c s
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
ps
0.5 0.5 cs
0.4 0.4 cl
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Les discontinuités de 𝑝𝑠 sont bien marquées, les pentes sont bien raides, et il n’y a pas d’os-
cillations (figure B.9a). Sur la figure B.9b, les courbes des concentrations ne présentent pas non
plus d’oscillations, seulement un léger rebond de la courbe de cs est observé au niveau du front de
vidange, qui est bien plus léger que ce qu’on obtient avec le schéma de Lax-Friedrichs.
Nous testons ce schéma pour d’autres situations, par exemple lorsque 𝐴 = 1 et 𝐷𝑎 = 10 (figure
B.10). Contrairement au schéma LxFmodif, le schéma de Murman-Roe est stable pour ces valeurs
de 𝐴 et 𝐷𝑎 .
283
ANNEXE B. COMPARAISON DES SCHÉMAS À TROIS POINTS
0.8 ps(t>0)
0.8
0.7 0.7
0.6 0.6 ps
0.5 0.5 cs
cl
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Comparons ce schéma avec le schéma qui a été choisi pour notre étude qui est le schéma de Lax-
Friedrichs avec viscosité numérique 𝑐 = 1 (schéma LxF1). Pour cela, nous prenons les conditions
initiales et les fonctions sources définies dans la figure B.11 et nous testons les trois valeurs : 𝐴 = 0.1,
𝐴 = 1 et 𝐴 = 10.
Da=100
0.4
∆tC=0.001
0.2
freqstock=10 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x
Proportion solide et concentrations
1 1
g
0.8 0.8
cs_ini 0.4
0.4
cl_ini
0.2 0.2
0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Profondeur x Concentration dans le solide cs
Figure B.11 – Conditions initiales et fonctions sources pour les tests de comparaison entre les
schémas LxF1 et Murman-Roe.
284
B.4. SCHÉMA DE MURMAN ROE
Pour ces trois valeurs de 𝐴, nous traçons les courbes finales de 𝑐𝑠 une fois la chambre magmatique
entièrement solidifiée et pour différentes valeurs du paramètre 𝐷𝑎 :
A=0.1, comparaison schémas LxF1 et Murman−Roe A=1, comparaison schémas LxF1 et Murman−Roe
1 1
0.9 0.9
Proportion solide et concentrations
0.7 0.7
ps
0.6 cl 0.6
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x Profondeur x
Figure B.12 – Comparaison entre les résultats des schémas LxF1 (traits pleins) et Murman-Roe
(tirets) pour 𝐴 = 0.1 et 𝐴 = 1 et pour différentes valeurs de 𝐷𝑎 .
0.9
Proportion solide et concentrations
0.8
0.7
0.6
ps
0.5 cl
0.4 cs (Da=100)
cs (Da=100)
0.3
cs (Da=0.01)
0.2
cs (Da=0.01)
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Profondeur x
Figure B.13 – Comparaison entre les résultats des schémas LxF1 (traits pleins) et Murman-Roe
(tirets) pour 𝐴 = 10 et différentes valeurs de 𝐷𝑎 .
– Pour 𝐴 = 0.1, nous observons que les schémas LxF1 et Murman-Roe fournissent le même
résultat, les courbes des deux schémas se confondent.
– Pour 𝐴 = 1, nous observons une différence dans les résultats entre les deux sché-
mas numériques pour 𝐷𝑎 = 100 et pour 𝐷𝑎 = 0.01. Lorsque 𝐷𝑎 = 0.01, le schéma LxF1
285
ANNEXE B. COMPARAISON DES SCHÉMAS À TROIS POINTS
fournit une courbe 𝑐𝑠 qui dépasse la valeur 1 certaines profondeurs, contrairement au schéma
de Murman-Roe qui fournit une courbe beaucoup plus raisonnable et régulière.
– Pour 𝐴 = 10, les résultats des deux schémas sont quasiment identiques.
B.5 Discussion
Les différents schémas numériques testés ici donnent des résultats différents :
– le schéma de Lax-Friedrichs modifié présente des oscillations non négligeables qui se trans-
mettent ensuite aux courbes des concentrations cs et cl.
– le schéma de Lax-Wendroff présente de fortes oscillations est n’est pas adapté à notre pro-
blème.
– enfin, le schéma de Murman-Roe est très satisfaisant, la diffusion numérique est ré-
duite et les chocs sont bien visibles. Ce qui permet d’obtenir des courbes des concentrations
plus précises qu’avec les schémas précédents, en particulier lorsque 𝐴 = 1.
Dans notre travail de thèse, nous avons adopté le schéma de Lax-Friedrichs avec 𝑐 = 1 (que nous
avons appelé schéma LxF1). Nous avons ensuite cherché à tester les schémas cités ici, le schéma
de Murman-Roe présente un bon schéma alternatif au schéma Lxf1, les discontinuités
sont mieux représentées et la précision améliorée.
Lorsque 𝐴 = 1, des différences importantes existent entre les résultats donnés par les deux sché-
mas. Toutefois, lorsque 𝐴 ∕= 1, et notamment dans les cas de bimodalité des compositions chimiques
(𝐴 ≤ 0.1 et 𝐷𝑎 ≥ 10), les résultats sur les concentrations ne changent pas entre les schémas LxF1
et le schéma de Murman-Roe et ne présentent pas une grande différence de précision. Le schéma
LxF1 reste un schéma assez satisfaisant pour notre étude.
Pour améliorer la précision des résultats, il serait bien d’utiliser le schéma de Murman-Roe ou
encore des schémas de type Godunov.
286
Glossaire
Symboles latins
𝑎 rayon d’un cristal sphérique (utilisé aussi pour l’activité d’un consituant chi-
mique) (m)
𝐴 nombre sans dimension exprimant le ratio 𝑣𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑖𝑓 𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 /𝑣𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
𝑒𝑞
𝑐𝑙 la concentration dans le liquide à l’équilibre avec le solide (kg.m−3 )
𝑒𝑞
𝑐𝑠 la concentration dans le solide à l’équilibre avec le liquide (kg.m−3 )
𝑠
𝑐𝑠 (ou 𝑐 ) concentration d’un constituant chimique dans le solide (kg.m−3 ), ce symbole
désigne aussi la concentration adimensionnée 𝑐∗𝑠
𝑙
𝑐𝑙 (ou 𝑐 ) concentration d’un constituant chimique dans le liquide (kg.m−3 ), ce symbole
désigne aussi la concentration adimensionnée 𝑐∗𝑙
𝐷𝑎 nombre sans dimension exprimant le ratio 𝑣𝑟𝑒𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 /𝑣𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
𝐷𝑠 coefficient de diffusion d’un élément chimique dans le solide (m2 .s−1 )
𝑒 exposant dans la loi de vitesse de Richardson & Zaki 𝑣𝑠 (sans dimension)
Fo abréviation désignant la forstérite Mg2 SiO4
Fa abréviation désignant la fayalite Fe2 SiO4
𝑔 loi d’échange chimique entre le solide et le liquide appelée fonction isotherme :
𝑐𝑙 = 𝑔(𝑐𝑠 ).
𝐺 l’énergie libre de Gibbs (J)
ℎ fonction isotherme liant les fractions molaires normalisées 𝑍 et 𝑌 : 𝑍 = ℎ(𝑌 )
𝑘𝑐 constante cinétique de réaction (m.s−1 )
𝐾𝑖 =𝐾𝑖 (𝑃, 𝑇 ) constante propre à chaque constituant chimique 𝑖 et dépendant de la tempéra-
ture et de la pression (sans dimension)
𝐾=𝐾(𝑃, 𝑇 ) rapport 𝐾𝐹 𝑎 /𝐾𝐹 𝑜
𝐾𝑖𝑗 le coefficient de partage pour l’élément 𝑗 entre la phase liquide et le minéral 𝑖
(sans dimension)
𝐿 hauteur de la chambre ou de la colonne magmatique (m)
𝑀𝑖 masse molaire du constituant chimique 𝑖 dans la phase solide (kg.mol−1 )
m𝑙 masse d’un constituant chimique dans le liquide (kg)
𝑚𝑠 masse de solide présent dans le VER (kg)
m𝑠 masse d’un constituant chimique dans le solide (kg)
m𝑠𝑖 masse du constituant chimique 𝑖 dans le solide (kg)
⃗𝑛 vecteur unitaire normal à la surface extérieure du VER ∂𝒱
𝑛𝑖,𝑠 ou 𝑛𝑖 𝑠 nombre de moles d’un constituant chimique 𝑋 dans la phase solide (mol)
𝑛𝑖,𝑙 ou 𝑛𝑙𝑖 nombre de moles d’un constituant chimique 𝑋 dans la phase liquide (mol)
𝑃 pression (bar)
𝑝𝑠 proportion en volume de solide (ou compacité) (sans dimension)
𝑝𝑙 proportion en volume de liquide (ou porosité) (sans dimension)
A suivre. . .
287
ANNEXE B. COMPARAISON DES SCHÉMAS À TROIS POINTS
Symboles grecs
𝛼 paramètre de courbure de la fonction surface réactive 𝑆𝑟 (𝑝𝑠 ) (sans dimension)
𝛼𝑖 paramètres intermédiaires pour le calcul de la fonction isotherme magmatique
𝛽𝑖 paramètres intervenant dans l’expression de la fonction isotherme magmatique
pour 𝐹 𝑜
𝛾𝑖 paramètres intervenant dans l’expression de la fonction isotherme magmatique
pour 𝐹 𝑎
𝜇 coefficient de viscosité dynamique (Po)
A suivre. . .
288
B.5. DISCUSSION
Remarque : le temps est en seconde ou en années pour toutes las variables de temps avant
adimensionnement et l’espace est en mètres pour toutes las variables d’espace
avant adimensionnement
289
ANNEXE B. COMPARAISON DES SCHÉMAS À TROIS POINTS
290
Bibliographie
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291
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Ecole Nationale Supérieure des Mines
de Saint-Etienne
N∘ d’ordre : 524 ST
Morad LAKHSSASSI
Abstract :
In this work we study the modelling of the crystallization of a closed magma chamber. The
physical and mathematical model couples three elementary phenomena : solidification, sedimen-
tation and chemical reactions between the solid and the magmatic liquid. Adimensionalizing the
partial differential equations makes two parameters appear : they express the respective ratios of
the solidification velocity to the transport velocity, and of the chemical kinetics to the transport
velocity. The relative transport velocity between the solid and the liquid, the solidification velocity
and the chemical partition law between the solid and the liquid are supposed to be known ; this
last one may be non-linear and applied for major elements.
The model is written for one chemical component. It is splitted into two submodels, the crys-
tallization/sedimentation model and the reactive transport model. The first is expressed by an
hyperbolic partial differential equation and is solved by a three-point scheme, the second is solved
using non-centered schemes. The computing program is written in Fortran 90, it is then validated
by theoretical methods such as the method of characteristic curves, analytical computations or by
qualitative considerations.
Numerical simulations show that, for some values of the dimensionless parameters and for some
shapes of the chemical partition curves, the chemical composition of the magma chamber can be
non homogeneous, particularly bimodal, starting from homogeneous initial conditions. The degree
of this bimodality notably depends on the shape of the chemical partition law.
This model provides an intellectual framework to discuss the phenomena responsible for the
variety of composition of magmatic rocks, notably in the same province. It shows in particular that
the coupling between three elementary phenomena is enough to account for the bimodality, or more
generally the appearance of discontinuities of chemical compositions, without taking into account
any additional phenomenon.
Ecole Nationale Supérieure des Mines
de Saint-Etienne
N∘ d’ordre : 524 ST
Morad LAKHSSASSI
Résumé :
Le modèle est écrit pour un constituant chimique. Il est scindé en deux sous modèles, celui de la
cristallisation/sédimentation et celui du transport réactif. Le premier est exprimé par une équation
de nature hyperbolique et est résolu par un schéma à trois points, le second est résolu par des
schémas décentrés. Le code de calcul est écrit en langage Fortran 90, il est ensuite validé par des
méthodes théoriques telles que la méthode des courbes caractéristiques, par des calculs analytiques
ou par des considérations qualitatives.
Les simulations numériques montrent que, pour certaines valeurs des paramètres adimensionnés
et pour certaines formes de la loi d’équilibre chimique, la composition chimique de la chambre peut
présenter une répartition non uniforme des compositions, en particulier bimodale (deux valeurs
des concentrations sont privilégiées), à partir de conditions initiales homogènes. Le degré de cette
bimodalité dépend notamment de la forme de la loi de partage à l’équilibre.
Ce modèle fournit un cadre intellectuel pour discuter les phénomènes responsables de la va-
riété de compositions des roches magmatiques, notamment dans une même province. Il montre en
particulier que le couplage entre trois phénomènes élémentaires suffit à rendre compte de la bimo-
dalité ou plus généralement de l’apparition de discontinuités de composition, sans faire intervenir
de phénomène additionnel.