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I Généralités Sur Les Nombres de Stirling

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I Généralités sur les nombres de Stirling


I.A. Premières propriétés des nombres de Stirling
I.A.1.
a) La seule décomposition de 3 en somme de deux entiers non nuls est 3 = 1 + 2.
Ainsi, si E est de cardinal 3, toute partition de E en deux, comporte deux ensembles de cardinal respectif
1 et 2. Pour l’ensemble de cardinal 1, il existe 31 = 3 possibilités, l’ensemble de cardinal 2 est entièrement
déterminé comme le complémentaire du premier dans E. On en déduit

S3,2 = 3

b) La seule partition de E en une partie est {E}.

Sn,1 = 1 ∀ n ∈ N∗

Il n’y a qu’une façon de faire une partition d’un ensemble de cardinal n en n sous-ensembles non vides :
chaque sous-ensemble est un singleton (de cardinal 1) ; l’ordre de ces singletons n’ayant pas d’incidence, on
a
Sn,n = 1 ∀ n ∈ N∗
I.A.2.
a) i. La seule partition de E en deux parties, dont l’une est le singleton {4} est :

{{1, 2, 3} , {4}}
a) ii. Les partitions de E en deux, qui ne contiennent pas le singleton {4}, sont :

{{1, 4} , {2, 3}} {{2, 4} , {1, 3}} {{3, 4} , {1, 2}}

{{1} , {2, 3, 4}} {{2} , {1, 3, 4}} {{3} , {1, 2, 4}}


a) iii. Considérons une partition en deux parties de E. Soit elle contient le singleton {4}, soit elle ne le
contient pas. Dénombrons séparément celles qui contiennent le singleton {4} et les autres.
Si elle contient comme partie le singleton {4}, l’autre partie est nécessairement une partition en un seul
élément de E − {4}. Le nombre de partitions de E en deux parties dont l’une est le singleton {4} est donc
S3,1
Si elle ne contient pas le singleton {4}, on peut l’interpréter comme une partition en deux parties de
E − {4} à laquelle l’élément 4 a été ajouté dans l’une des deux parties. Réciproquement, chaque partition
de E − {4} en deux parties, fournit ainsi deux partitions de E en deux parties, qui sont des partitions
non composées du singleton {4}. Ainsi, le nombre de partitions de E en deux parties ne comportant pas le
singleton {4} est le double du nombre de partitions de E − {4} en deux parties, soit 2S3,2 .
En résumé, on a montré
S4,2 = S3,1 + 2S3,2
ce qui est bien un cas particulier de
Sn,k = Sn−1,k−1 + kSn−1,k

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b) i. Les partitions de E en k parties dont l’une est {xn } sont en bijection avec les partitions de E − {xn }
en k − 1 parties. Elles ont donc même cardinal

Le nombre de partitions de E en k parties dont l’une est {xn } est Sn−1,k−1

b) ii. De toute partition de E − {xn } en k parties, on peut construire k partitions distinctes de E en k


parties, il suffit d’ajouter xn à l’une des k parties. On construit ainsi toutes les partitions de E en k parties
qui ne comportent pas le singleton {xn }

Le nombre de partitions de E en k parties dont aucune n’est {xn } est kSn−1,k

b) iii. Soit une partition de E en k parties contient le singleton {xn }, soit elle ne le contient pas. Le
nombre de partitions de E en k parties est donc la somme du nombre de partitions de E en k parties qui
contiennent {xn } et du nombre de partitions de E en k parties qui ne contiennent pas {xn } :

Sn,k = Sn−1,k−1 + kSn−1,k ∀n ≥ 2 , ∀ k ∈ {1, . . . , n − 1}

I.A.3.
Soit Pn la propriété Sn,n−1 = n(n−1)
2 pour n ≥ 2.
Démontrons la par récurrence.
Pour n = 2, la propriété affirme S2,1 = 1, ce qui est cohérent avec le résultat de la question I.A.1.b.
Supposons Pn vraie à un certain rang n et démontrons-la à l’ordre n + 1.
On a

Sn+1,n = Sn,n−1 + nSn,n (d’après la question précédente)


n(n − 1)
= +n×1 (d’après la question I.A.1.b et l’hypothèse de récurrence)
2
n(n − 1) + 2n
=
2
n(n + 1)
=
2

Ce qui termine la démonstration.

n(n − 1)
Sn,n−1 = ∀n ≥ 2
2

I.A.4. En utilisant Sn,k = Sn−1,k−1 + kSn−1,k ∀n ≥ 2 , ∀ k ∈ {1, . . . , n − 1}, dans le cas n ≥ 3 et k = 2 (ce
qui est compatible avec les conditions), on en déduit successivement :

Sn,2 = Sn−1,1 + 2Sn−1,2

Sn,2 = 1 + 2Sn−1,2
Sn,2 + 1 = 2 + 2Sn−1,2

Sn,2 + 1 = 2(Sn−1,2 + 1)

Ainsi, la suite (Sn,2 + 1)n≥2 est une suite géométrique de raison 2. On en déduit (puisque S2,2 = 1)

Sn,2 + 1 = 2n−2 (S2,2 + 1) = 2n−1

Sn,2 = 2n−1 − 1 ∀n ≥ 2

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I.A.5.
a) On suppose n < k. Soit f une application de E dans F . Le cardinal de f (E) est inférieur ou égal à
Card(E) = n, et donc l’image de E par f est de cardinal strictement plus petit que k. L’application f ne
peut pas être surjective.
σn,k = 0 si k < n

b) On suppose n = k. Toute application surjective est alors nécessairement bijective. Compter le nombre
de surjections, c’est compter le nombre de bijections dont on sait qu’il est égal à n!

σn,k = n! si k = n

c) Soit f une surjection de E dans F . On a F = {y1 , y2 }. Notons A1 l’image réciproque de y1 et A2 celle


de y2 ; ce sont deux parties de E non vides puisque f est une surjection. De plus, {A1 , A2 } est une partition
de E. Toutefois, {A2 , A1 } est la même partition de E mais correspond à une autre surjection de E dans F .
Ainsi, à toute partition en deux parties de E correspond exactement deux surjections de E dans F . On en
déduit
σ3,2 = 2S3,2 = 6

d) i. Montrons que A = {A1 , . . . , Ak } est une partition de E :


• Soit i ∈ {1, . . . , k}. L’ensemble Ai est une partie de E puisque c’est l’image réciproque par f d’une
partie de F .
• Soit i ∈ {1, . . . , k}. L’ensemble Ai n’est pas vide puisque f est surjective.
• Soit i, j ∈ {1, . . . , k} distincts. L’ensemble Ai ∩ Aj est vide car sinon un élément de cette intersection
aurait à la fois pour image yi et yj ; ce qui est impossible car yi et yj sont supposés distincts.
• La réunion des Ai pour i ∈ {1, . . . , k} est par construction f −1 (F ) = E
A = {A1 , . . . , Ak } est bien une partition de E
d) ii. Soit A = {A1 , . . . , A′k } une partition de E. Le nombre de surjections associées à cette partition
′ ′

est égal au nombre de bijections entre {A′1 , . . . , A′k } et F ; or le nombre de bijections entre deux ensembles
de cardinal k est k! .
Le nombre de surjections associées à A ′ est k!
d) iii. On en déduit immédiatement
σn,k = k!Sn,k

I.A.6. Démontrons la propriété par récurrence sur n :


Pour n = 0, la seule valeur de k comprise entre 0 et n est 0. Comme S0,0 = 1 ≤ 00 , la propriété est
vérifiée.Pour n = 1, les valeurs de k comprises entre 0 et 1 sont 0 et 1 et on vérifie que S1,0 = 0 ≤ 01 et que
S1,1 = 1 ≤ 21 .
Soit n ≥ 2. Supposons la propriété vraie à l’ordre n − 1, avec k compris entre 0 et n − 1. On cherche à
démontrer la propriété à l’ordre n, avec k compris entre 1 et n. Nous allons traiter d’abord le cas où k est
compris entre 0 et n − 1, puis le cas où k = n.
Tout d’abord considérons k un entier compris entre 0 et n − 1. On a

Sn,k = Sn−1,k−1 + kSn−1,k


≤ (2(k − 1))n−1 + k(2k)n−1
≤ 2n−1 [(k − 1)n−1 + k n ]
≤ 2n−1 [k n + k n ]
≤ (2k)n

Traitons maintenant le cas k = n. On a Sn,n = 1 ≤ (2n)n .

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La propriété est donc vraie à l’ordre n pour toute valeur de k comprise entre 0 et k.

Sn,k ≤ (2k)n ∀n ∈ N, ∀k ∈ {0, . . . , n}

I.B. Utilisation des nombres de Stirling en algèbre linéaire


I.B.1. La famille {P0 , . . . , PN } est une famille de N + 1 polynômes à degré échelonné ;

{P0 , . . . , PN } est une base de RN [X]

I.B.2.
a)Soit k ∈ {0, . . . , N − 1},
k
Y k−1
Y
Pk+1 = (X − j) = (X − k) (X − j) = (X − k)Pk = XPk − kPk
j=0 j=0

On en déduit
XPk = Pk+1 + kPk ∀ k ∈ {0, . . . , N − 1}
b) Démontrons la propriété par récurrence.
Pour n = 0, elle se traduit par 1 = 1, donc elle est vérifiée.
n−1
Supposons-la vrai au rang n − 1 (pour n ≥ 1) : X n−1 =
P
Sn−1,k Pk
k=0
On a alors
n−1
X
Xn = XX n−1 = Sn−1,k XPk
k=0
n−1
X
= Sn−1,k (Pk+1 + kPk ) (d’après la question précédente)
k=0
n−1
X n−1
X
= Sn−1,k Pk+1 + Sn−1,k kPk
k=0 k=0
Xn n−1
X
= Sn−1,k−1 Pk + Sn−1,k kPk
k=1 k=0
n−1
!
X
= (Sn−1,k−1 + kSn−1,k )Pk + Sn−1,n−1 Pn + Sn−1,0 0P0
k=1
n−1
!
X
= Sn,k Pk + Sn−1,n−1 Pn (d’après la question I.A.2.b)iii)
k=1
n−1
!
X
= Sn,k Pk + Sn,n Pn (puisque Sn−1,n−1 = Sn,n = 1 )
k=1
n
X
= Sn,k Pk
k=0

n
Xn =
P
Sn,k Pk ∀ n ∈ {0, . . . , N }
k=0

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I.B.3. La matrice de passage de B0 à B est la matrice dont les colonnes sont les coordonnées des éléments
X n de B0 dans la base B. Or ces coordonnées sont précisés à la question précédente.
 
  1 0 ... ... 0
S0,0 S1,0 . . . SN,0  
    0 1 . . . . . . 1 

 0 S1,1 . . . SN,1  
 
.
.. . .. . .. S

M = ..  =  SN,k 
 
 .. .. ..

n,k
 . . . .   
   ... .. 
 . 1 1 
0 ... 0 SN,N  
0 ... ... 0 1

En particulier, M est une matrice triangulaire supérieure d’ordre N + 1, dont le coefficient sur la ligne k et
colonne n (pour k, n ∈ {0, . . . , N }) est égal à Sn,k si k ≤ n et 0 si k > n.
Les coefficients sur la diagonales sont tous égaux à 1.
I.B.4.
a) La matrice M étant triangulaire supérieure, ses valeurs propres se lisent sur la diagonales et on a

Le polynôme caractéristique de M est (X − 1)N +1

b) Soit N ≥ 2. M est une matrice d’ordre au moins 3 non diagonale (le coefficient sur la deuxième
ligne,dernière colonne n’est pas nul, il vaut 1). Si on suppose que M est diagonalisable alors, M serait
semblable à une matrice diagonale dont les coefficients sur la diagonale seraient les valeurs propres de M . La
seule valeur propre de M étant 1, la matrice M serait semblable à la matrice identité. Or la matrice identité
n’est semblable qu’à elle-même. Comme M n’est pas la matrice identité, elle ne peut pas être diagonalisable.

Si N ≥ 2, la matrice M n’est pas diagonalisable

Si N = 1, la matrice M est une matrice 2 × 2 diagonale, puisque c’est la matrice identité ; elle est donc
diagonalisable.
Si N = 1, la matrice M est diagonale

I.C. Un lien entre nombres de Stirling et loi de Poisson


n
I.C.1. Pour x non nul, posons ui = ii! |x|i . La suite (ui ) est à termes strictement positifs, on peut utiliser le
critère de d’Alembert.  n
ui+1 i+1 |x|
lim = lim =0
i→+∞ ui i→+∞ i i+1
La série de terme général ui est donc absolument convergente quelque soit la valeur de x 6= 0. Pour x = 0,
la série converge clairement.

+∞ n
X i
Le rayon de la série entière xi est +∞
i=0
i!

Le domaine de définition de fn est R


I.C.2.
+∞ 0
X i
• f0 (x) = xi = ex
i=0
i!
+∞ +∞ +∞ +∞ +∞ i
X i i X i i X 1 X 1 X x
• f1 (x) = x = x = xi = x xi−1 = x = x ex
i=0
i! i=1
i! i=1
(i − 1)! i=1
(i − 1)! i=0
i!

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+∞ 2 +∞ +∞ +∞ +∞ +∞
X i i X i2 i X i X i − 1 + 1 X i − 1 X 1
• f2 (x) = x = x = xi = xi = xi + xi
i=0
i! i=1
i! i=1
(i − 1)! i=1
(i − 1)! i=1
(i − 1)! i=1
(i − 1)!
+∞ +∞ +∞ +∞
X i−1 i X 1 X 1 X 1
= x +x xi−1 = x2 xi−2 + x xi−1
i=2
(i − 1)! i=1
(i − 1)! i=2
(i − 2)! i=1
(i − 1)!
= x2 ex + x ex = x(x + 1)ex

f0 (x) =
 ex
∀ x ∈ R, f1 (x) = x ex

f2 (x) = x(x + 1) ex

I.C.3. Il suffit de lire la définition de Pk

P0 (i) = 1 ∀ i ∈ N


0 ∀ i ∈ {0, . . . , k − 1}
∀ k ∈ N∗ , Pk (i) = i!
 ∀i ≥ k
(i − k)!
n
I.C.4. Comme X n =
P
Sn,k Pk , ∀ n ∈ {0, . . . , N }, il suffit de choisir N suffisamment grand (c’est-à dire
k=0
plus grand que n) et d’évaluer cette expression en X = i, on obtient

n
in =
P
Sn,k Pk (i) ∀ i, n ∈ N
k=0

I.C.5.
n
P
+∞ n +∞ Sn,k Pk (i)
X i i X k=0
fn (x) = x = xi
i=0
i! i=0
i!
n
P
+∞ Sn,k Pk (i) +∞ X
n
X k=0
X Pk (i) i
= xi = Sn,k x
i=0
i! i=0 k=0
i!
+∞
n X
X Pk (i) i
= Sn,k x
i!
k=0 i=0

On a pu intervertir les deux symboles de sommation car le second porte sur un nombre fixe d’éléments.
+∞
n X
X Pk (i) i
fn (x) = Sn,k x
i!
k=0 i=k

+∞ +∞
xi
Sn,0 P0i!(i) xi = Sn,0
P P
Pour k = 0, Sn,0 = 0 pour toute valeur de n. Ainsi (i−k)! est une égalité triviale.
i=0 i=0
Pour k 6= 0, on utilise les résultats de la question I.C.3 et on obtient bien :

n +∞
X X xi
fn (x) = Sn,k
(i − k)!
k=0 i=k

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On en déduit
n +∞ n +∞ n +∞
X X xi X X xi−k X X xi
fn (x) = Sn,k = Sn,k xk = Sn,k xk
(i − k)! (i − k)! i=0
(i)!
k=0 i=k k=0 i=k k=0

D’où
n
X
fn (x) = ex Sn,k xk
k=0

I.C.6. Comme Y suit une loi de Poisson de paramètre 1, on a P (Y = i) = ei! . L’espérance de Y n existe si
−1

+∞
X in
et seulement si la série e−1 converge. Or cette expression n’est autre que e−1 fn (1) dont on sait qu’elle
i=0
i!
n
converge. On a donc E(Y ) existe et vaut
n
X
E(Y n ) = e−1 fn (1) = Sn,k
k=0

D’après le cours, l’espérance et la variance d’une variable aléatoire suivant une loi de Poisson de paramètre
λ ont toutes les deux pour valeur λ. De plus, d’après Huygens, V (X) = E(X 2 ) − (E(X))2 . On en déduit
E(Y ) = 1 et E(Y 2 ) = V (Y ) + (E(Y ))2 = 2

Comparons ces valeurs avec celles obtenues en utilisant les nombres de Stirling
E(Y ) = S1,0 + S1,1 = 0 + 1 = 1 et E(Y 2 ) = S2,0 + S2,1 + S2,2 = 0 + 1 + 1 = 2
Les résultats sont compatibles.
E(Y ) = 1 E(Y 2 ) = 2

I.D. Comportement asymptotique des nombres de Stirling


I.D.1
1
a) Posons y(x) = (ex − 1)k+1 . Elle est de classe C 1 sur R et on a alors :
(k + 1)!
(k + 1) x 1
y ′ (x) = (e − 1)k ex = (ex − 1)k ex
(k + 1)! k!
1 x 1 1
= (e − 1)k ((ex − 1) + 1) = (k + 1) (ex − 1)k+1 + (ex − 1)k
k! (k + 1)! k!
1
= (k + 1)y(x) + (ex − 1)k
k!

1 1
x 7→ (ex − 1)k+1 est solution de y ′ = (k + 1)y(x) + (ex − 1)k
(k + 1)! k!
b) L’équation différentielle homogène associée est à coefficients constants, ses solutions sont de la forme
yh (x) = λe(k+1)x avec λ ∈ R. La question précédente nous fournit une solution particulière de l’équation
avec second membre.
On en déduit
1
Les solutions de (I.1) sont les fonctions de la forme x 7→ λe(k+1)x + (ex − 1)k+1 avec λ ∈ R
(k + 1)!

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I.D.2
Sn,k n
a) Posons un = n! x . Essayons de majorer |un | par le terme général d’une série convergente. Comme
(2k)n n n
Sn,k ≤ (2k)n , on a |un | ≤ |x| . Posons vn = (2k) n
n! |x| c’est le terme général d’une série convergente
n! P n
(2k) n 2k|x|
dont on reconnaît la somme : n! |x| = e . Ainsi, un est le terme général d’une série absolument
n≥0
convergente quelle que soit la valeur de x.
X Sn,k
Le rayon de convergence de la série entière xn est +∞
n!
n≥k

b) Pour k = 0, on a ∀ x ∈ R,
X Sn,0 X Sn,0 X Sn,0 S0,0 0 X 0 n
• xn = xn + xn = x + x =1
n! n=0
n! n>0
n! 0! n>0
n!
n≥0
1 x
• (e − 1)0 = 1
0!
Ces deux quantités étant égales,

L’égalité (I.2) est vérifiée pour k = 0

c) Soit k un entier tel que (I.2) soit vérifiée.


∞ ∞
X Sn,1 n X 1 n
Considérons d’abord le cas k = 0. Supposons k = 0 et posons y0 (x) = x = x = ex − 1.
n=1
n! n=1
n!
La fonction y0 est bien solution de l’équation différentielle (I.1) :
1 x
y0′ (x) − y0 (x) = ex − (ex − 1) = 1 = (e − 1)0
0!

X Sn,k+1 n
Dorénavant, on suppose k 6= 0. Posons yk (x) = x . D’après a), la série entière x 7→ yk (x)
n!
n=k+1
est bien définie sur R. D’après le théorème de dérivation terme à terme des séries entières, on a yk′ (x) =

X Sn,k+1 n−1
x . Comme k 6= 0, on a donc n ≥ 2. On peut donc la propriété démontrée en (I.A.2) de la
(n − 1)!
n=k+1
façon suivante :
Sn,k+1 = Sn−1,k + (k + 1)Sn−1,k+1 ∀n ≥ 2 , ∀ k ∈ {0, . . . , n − 2}
(qui n’est donc valable que pour n ≥ k + 2 ; il faudra y faire attention).
Montrons que yk est solution de l’équation différentielle (I.1) :
∞ ∞
X Sn,k+1 n−1 X Sn,k+1 n
yk′ (x) − (k + 1)yk (x) = x − (k + 1) x
(n − 1)! n!
n=k+1 n=k+1

On va séparer la première somme en deux.


∞ ∞
Sk+1,k+1 k X Sn,k+1 n−1 X Sn,k+1 n
yk′ (x) − (k + 1)yk (x) = x + x − (k + 1) x
k! (n − 1)! n!
n=k+2 n=k+1
k ∞ ∞
x X Sn−1,k + (k + 1)Sn−1,k+1 n−1 X Sn,k+1 n
= + x − (k + 1) x
k! (n − 1)! n!
n=k+2 n=k+1
k ∞ ∞ ∞
x X Sn−1,k n−1 X (k + 1)Sn−1,k+1 n−1 X Sn,k+1 n
= + x + x − (k + 1) x
k! (n − 1)! (n − 1)! n!
n=k+2 n=k+2 n=k+1

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On change l’indexation de façon à faire apparaître xn dans chaque somme
∞ ∞ ∞
xk X Sn,k n X Sn,k+1 n X Sn,k+1 n
yk′ (x) − (k + 1)yk (x) = + x + (k + 1) x − (k + 1) x
k! n! n! n!
n=k+1 n=k+1 n=k+1
k ∞
x X Sn,k n
= + x
k! n!
n=k+1

Sk,k k X Sn,k n
= x + x
k! n!
n=k+1

X Sn,k n
= x
n!
n=k
1 x
= (e − 1)k (par hypothèse sur k)
k!

Nous avons montré :


X Sn,k+1 n
Pour k ∈ N tel que la proposition (I.2) est vraie, x est une solution de l’équation différentielle (I.1)
n!
n=k+1

d) Démontrons la proposition (I.2) par récurrence sur k.


Elle est vraie à l’ordre k = 0 d’après b).

X Sn,k+1 n
Supposons qu’il existe k tel qu’elle soit vraie. Alors, d’après c) x est une solution de
n!
n=k+1
1
l’équation différentielle (I.1). Or toute solution de (I.1) s’écrit λe(k+1)x + (k+1)! (ex − 1)k+1 d’après I.D.1.b).

X Sn,k+1 n 1
Il existe donc λ ∈ R tel que x = λe(k+1)x + (ex − 1)k+1 . Calculons la valeur de λ en
n! (k + 1)!
n=k+1
évaluant les deux membres de l’égalité en x = 0. On en déduit λ = 0 et donc

X Sn,k+1 n 1
x = (ex − 1)k+1
n! (k + 1)!
n=k+1

Autrement dit, la proposition (I.2) est vérifiée à l’ordre k + 1. On l’a ainsi démontrée par récurrence.


X Sn,k n 1
∀ k ∈ N, ∀ x ∈ R x = (ex − 1)k
n! k!
n=k

I.D.3
Soit k un entier. Nous avons les égalités successives suivantes :

X Sn,k n 1
x = (ex − 1)k
n! k!
n=k

∞ k  
X xn 1 X k jx
Sn,k = e (−1)k−j
n! k! j=0 j
n=k

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Corrigé 2016 Centrale TSI Math I 10/13
∞ k   +∞
X xn 1 X k X (jx)n
Sn,k = (−1)k−j
n! k! j=0 j n=0
n!
n=k
 
∞ n +∞ k  
X x X
1
X k xn
Sn,k = (−1)k−j j n 
n! n=0
k! j=0 j n!
n=k

Deux séries entières sont égales si et seulement si elle ont même coefficients. On en déduit, en particulier
k  
1 X k
∀ n ≥ k, Sn,k = (−1)k−j j n
k! j=0 j

En conclusion,
k  
1 X k
∀ n ∈ N, ∀k ∈ {0, . . . , n}, Sn,k = (−1)k−j j n
k! j=0 j

I.D.4
k   n k  
Sn,k 1 X k k−j j 1 X k jn
lim n
= lim (−1) n
= (−1)k−j lim
n→+∞ k n→+∞ k! j k k! j=0 j n→+∞ k n
j=0
 n (
j 0 si j ∈ {0, . . . , k − 1}
Or lim = . D’où,
n→+∞ k 1 si j = k
 
Sn,k 1 k 1
lim = (−1)k−k =
n→+∞ k n k! k k!
Sn,k 1
lim n
=
n→+∞ k k!
Sn,k
On en déduit lim kn
= 1 et donc un équivalent de Sn,k lorsque n → +∞ :
n→+∞
k!

kn
Sn,k ∼
n→+∞ k!

II Nombres de Stirling et problème du collectionneur


II. A. Équivalent de E(k) lorsque k → +∞
II.A.1 Le nombre minimum d’achats nécessaires pour obtenir une vignette de la collection est évidemment 1.
On en déduit que la loi de la variable aléatoire X1 est :
(
1 si ℓ = 1
∀ℓ ∈ N P (X1 = ℓ) =
0 si ℓ =
6 1

L’espérance s’interprétant comme la valeur moyenne, on a alors

E(X1 ) = 1

II.A.2 Un collectionneur possédant déjà i vignettes, lorsqu’il achète une tablette supplémentaire, a une
probabilité ki de tomber sur une vignette qu’il possède déjà et une probabilité k−ik de tomber sur une
vignette qu’il ne possède pas. Pour qu’il obtienne une nouvelle vignette au bout du ℓ achats, c’est que sur

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les ℓ − 1 premiers achats, il a obtenu des vignettes qu’il possédait déjà et qu’au ℓ-ième achat, il en a eu une
nouvelle ; autrement dit, la loi de Zi est la suivante :
 ℓ−1  
i k−i
∀i ∈ {1, . . . , k}, ∀ ℓ ∈ N∗ , P (Zi = ℓ) =
k k

k−i
∀i ∈ {1, . . . , k}, Zi suit une loi géométrique de paramètre
k
On en déduit son espérance (puisque l’espérance d’une loi géométrique de paramètre p est 1/p) :

k
∀i ∈ {1, . . . , k}, E(Zi ) =
k−i

II.A.3 Soit i compris entre 1 et k − 1. Pour obtenir i + 1 vignettes différentes, il faut commencer par obtenir
i vignettes différentes, et une fois ces i vignettes obtenues, il faut en obtenir une que l’on ne possède pas
déjà. Ainsi,
Xi+1 = Xi + Zi
De cette égalité, on déduit
∀i ∈ {1, . . . , k − 1}, Xi+1 − Xi = Zi
II.A.4 Partons de l’expression de droite de l’égalité pour arriver à montrer qu’elle est égale à son expression
de gauche :
k−1
X k−1
X k−1
X
X1 + (Xi+1 − Xi ) = X1 + Xi+1 − Xi
i=1 i=1 i=1
k
X k−1
X
= X1 + Xi − Xi
i=2 i=1
= X1 + Xk − X1
= Xk

On a bien
k−1
X
Xk = X1 + (Xi+1 − Xi )
i=1

Passons à l’espérance ; l’espérance étant un opérateur linéaire, on en déduit

k−1
X k−1
X
E(Xk ) = E(X1 ) + (E(Xi+1 ) − E(Xi )) = E(X1 ) + E(Zi )
i=1 i=1

II.A.5

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a) Cherchons un équivalent de un − un−1 lorsque n tend vers +∞ :
n
! n−1
!
X 1 X1
un − un−1 = − ln n − + ln(n − 1)
i=1
i i=1
i
 
1 n−1
= + ln
n n
 
1 1
= + ln 1 −
n n
 
1 1 1 1
= − + 2 +o
n n 2n n2
 
1 1
= 2
+o
2n n2

1
Un équivalent de un −un−1 en +∞ est donc 2 . En particulier, au voisinage de +∞, le terme un −un−1 garde
2n
un signe strictement positif. On peut donc utiliser les théorèmes de comparaison pour les séries numériques.
1
La série de terme général est une série de Riemann convergente. Deux séries positives, ayant des
2n2
termes équivalents, sont de même nature. On en déduit

La série de terme un − un−1 est convergente.

La série étant convergente, sa somme partielle a une limite. Or par téléscopage, on a


N
X
(un − un−1 ) = uN − u1 = uN
n=2

La limite de la suite (un ), lorsque n tend vers +∞, existe et est égale à la somme de a série de terme
un − un−1 . Ainsi,
La suite (un )n≥1 est convergente
b) Reprenons le résultat de la question II.A.4 :
k−1
X
E(Xk ) = E(X1 ) + E(Zi )
i=1
k−1
X k
= 1+ (d’après II.A.2)
i=1
k−i
k−1
X 1
= 1+k
i=1
k−i
k−1
X 1
= 1+k (réindexation de la somme dans le sens inverse)
i=1
i
= 1 + k (uk−1 + ln(k − 1))
= 1 + k(uk−1 ) + k ln(k − 1)
 
1
= 1 + k(uk−1 ) + k ln (k)(1 − )
k
1
= 1 + k(uk−1 ) + k ln(k) + k ln(1 − )
k

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Comme la suite (un ) est convergente, uk−1 est négligeable devant ln(k − 1) lorsque k tend vers +∞. De plus,
un équivalent de k ln(1 − k1 ) est −1 qui est lui-même négligeable devant k ln k. On en déduit finalement,

E(Xk ) ∼ k ln(k)
k→+∞

Interprétation :

Pour k assez grand, le nombre d’achats en moyenne pour compléter la collection est de l’ordre de k ln k

II. B. Équivalent de P (Xk = n) lorsque n → +∞


II.B.1 Le collectionneur ne peut pas obtenir k vignettes différentes en moins de k achats. Ainsi,

∀ n ∈ {1, . . . , k − 1}, P (Xk = n) = 0

II.B.2 Calculons P (Xk = n) en dénombrant le nombre de cas favorables sur le nombre de cas total. Comme
il y a eu n tirages, et qu’il existe k vignettes possibles, le nombre de cas total est k n (on compte avec ordre).
Dénombrons le nombre de cas favorables : Numérotons les vignettes de 1 à k. Notons Ai la sous-partie de
{1, . . . , n} correspondant à tous les tirages où le collectionneur a obtenu la vignette numéro i. Supposons que
le collectionneur parvienne au n-ième achat à compléter sa collection. Alors, Les Ai forment une partition en
exactement k parties de {1, . . . , n}. Dans cette partition il existe un singleton particulier, celui lié au dernier
tirage. Notons ℓ le numéro de la vignette du dernier tirage. Il existe k choix possible pour ℓ. Par ailleurs, Les
{Ai }i6=ℓ forment une partition en k −1 parties d’un ensemble de n−1 éléments ; il existe exactement Sn−1,k−1
telles partitions possibles. Chacune de ces partitions est obtenu pour exactement (k − 1)! cas favorables : car
à chaque Ai de la partition peut correspondre n’importe quel numéro de vignette autre que ℓ : pour A1 on a
(k − 1) choix (tous sauf ℓ), pour A2 , on a (k − 2) choix (tous sauf ℓ et le premier choix), etc... On en déduit
que le nombre de cas favorables est k(k − 1)!Sn−1,k−1 . On a finalement,

k(k − 1)!Sn−1,k−1
P (Xk = n) =
kn

kn
II.B.3 En utilisant le résultat de la question I.D.4 : Sn,k ∼ , on en déduit
n→+∞ k!

k(k − 1)!Sn−1,k−1
P (Xk = n) =
kn
k(k − 1)!(k − 1)n−1

n→+∞ k n (k − 1)!
(k − 1)n−1

n→+∞ k n−1
 n−1
1
∼ 1−
n→+∞ k

 n−1
1
P (Xk = n) ∼ 1−
n→+∞ k

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