Les Legumineuses Alimentaires Du Cameroun Premiers Résultats

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3 17

LES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES DU


CAMEROUN
Premiers
résultats

Rémy PASQUET
ORSTOM - BP 1857 - Yaoundé,Cameroun
et
Martin FOTSO
Centrede Nutrition, IMPM-BP 6163 - Yaoundé,
Cameroun

Dans le
cadre du projet ORSTOM-MESRES
"Etude des Agrosystèmes etDiffusiondesPlantes
cultivées",l'inventaire
détaillé
des
différentes
légumineuses alimentaires du Cameroun a été
entrepris.
L'intérêt s'est assez rapidement focalisésurle
matériel d'origine
africaine
appartenant au genre
V i g na , qui fait
actuellement l'objet
d'études
morphophysiologiques et
électrophorétiques.
Les
principales légumineusescultivées
du
Cameroun sont :
- l'arachide Arachishypogaea L ,
- le niébé Vigna unguiculata (L.)Walp.,
- le poisdeterre ou voandzou V i g n a
subterranea (L.) Verdcl.

A lasuitedelaconception large du genre V i g na qui


prévaut
actuellement, V o a n d z e i a y a été transféré :
31

Voandzeia subterranea (L) Thouars est


devenu V i g na
subterranea (L.) Verdcourt (1988). Dans le
même ordre
d'idée, K e r s t i n g i e l l a a été inclusdans Macrofyloma :
Kerstingiella g e o c a r p a Harms est devenu M a c r o t y l o m a
geocarpum (Harms) Maréchal Baudet
(1977).
lsphenostylis stenocarpa ne se rencontre au
Cameroun
quedansl'ouest des
Grassfields et laplaineautourde
Mamfé. Parla suite,avec la descentedepopulations de ces
régions vers lesplantations de lacate,on le trouveautour
de
Limbe. En Afrique, on le rencontre dansles
zones
guinkennes, l'Afrique
de l'Ouest
de B l'Angola et h
l'Ethiopie, d'où il est dit originaire
(Busson1965). Au
niveau du
Cameroun, cette
absence pourrait n'Btre que
sécante, puisque nous avons encollection un
éehantillon
provenantdupays Bassa etqueLetouzey en a r6colt6sur
un sited'ancienneoccupationdans la zoneBéti.
2Lepois &Angole, n'est pratiquementcultivéque dansles
Grassfields. On y rencontreunedemi-douzainedevariétés
différentes maisculture
la decette
espèce, qui
est
originaire sous
ducontinentindien,
semble
ne pas
remonterau-del8 delapériodecoloniale.
3 ~ o u r etre complet, il fautaussimentionner M Uc u na
p r u r i e n s D e . var. u t i l i s qui Ctait au départ, avecses
graines riches en DOPA (qui est un tonicardiaque), une
plantemédicinale. Elle est maintenant passée
dansun
registre folklorique : plantée devantune
case, elle est
censée éloigner les
serpents,unegraine entière
avalée
entière
(alorsque
son
tégument très rCsistant n'en
permet pas la digestion)estcenséeprotégerdesserpents
pendantuneannée ... Cescroyances,répanduesdans tout
le sud du pays, Adamaoua inclus,ontmême été étendues
auxdifférents C a n a v a l i a que l'on dotedes memes pseudo-
propriétés. II fautsignalerenfin Mac rOty l Oma
319

L'arachideet lestroisdernièresespècessont
américaines ou asiatiques.Leurintroductiondans
la régionestplus ou moinsrécente etlesvoies
empruntées peuvent êtreenpartie retrouvées.
Les
autres
espècesappartenant aux
genres
VignaetSphenostylis, sont au contraire africaines.
Lestaxonsspontanésprochesdes taxons cultivés
sont
présents
Afrique,
en particulier
en au
Cameroun. Les
processus
de
domestication, de
diversificationet de diffusionsesont déroulés sur
le continent africain.

LE TRAVAIL EN COURS

Inventaire,
cartographie,
phyto-
nymie
Leterritoirecamerounais a étéprospectéet
deséchantillonsdesdifférentscultivars de toutes
lesespèces de légumineuses ont étécollectés,en
particulierparle
biais
d'enquêtesvariétales
par
les
sociétés
développement
de parapubliques
(sODEcoToN, NEBBP,SODECAO, UCCAO, MIDENO)l.

g e o c a r p u r n , cultivé
uniquementen
Afrique del'ouest
(Burkina, Ghana, Togo.. .), maisdontles types spontanés se
rencontrent auCameroun et
en
Centrafrique.
lRespectivement : SociétC de Développement du
Coton,
Nord-EstBénouéBassinProject,SociétédeDéveloppement
duCacao, Union des
Coopérativesde
Café
Arabicade
l'Ouest, MissiondeDéveloppement du Nord-Ouest.
326

Cette
prospection n'esttoutefois pas encore
temin& et la zone centrale(plaine de %aBenoué,
monts Polide et lantika,
aire
l'Adamaoua) est encore assez mal connue, même si
nous en poss6dons un certain nombre d'Cchan-
tillons.
Le maillage dela prospection a ktk modul6 en
fonction de crit&resethnolinguistiques,maisdans
l'ensemble une
maillede 10 minutes de latitude
par 16 minutes de longitude a kt6 rechercbk.
Chaque cultivar,identifieparles caractkres de ses
graines et de ses gousses, a ainsi pu 6tre
cartogsaphi6.
Dans la mesure du possible les noms verna-
culairesde ces espkces ont 6tk not&s pour chacune
des langues du pays.
Les
noms de v a r i M s , saufquand elles
portent un nom d'ethnie,de personne ou de lieu
(indicationde
provenance), ne prksentent en
gCnCral pas d'int6rEt : il s'agit le plus souvent de
qualificatifs de couleur, de forme ou de pr6cocit6.
Quelquefois ce nom rappelle un usage particulier
ou constitue une indication d'anciennetC.
Enfin
divers
renseignements ont et6 pris :
modes culturaux,prkparations culinaires,
ancien-
net6etprovenance évemtuelle, usagesparticuliers,
maisaussirituels,interdits, mythes.. . Parmi ces
informations, celles
sur
l'anciennet6 relativedes
difErents cultivars
et espkces se sont r6v616es
très instructives.
321

Caractérisations morphophysio-
logiques
Les échantillonsde niébé etde voandzou sont
tous
semés au
champ,et
tous
leurs
caractères
morphologiques sont notés (port, forme,coloration
dimensions
et des
différents
organes,photo-
périodisme)l.

IDansla zoneintropicale,ladurée du cycled'uneplante


est fonctiondelatempérature,etsouventdeladuréede la
longueur du jour.Il n'y abiensûr pas de phénomènesde
vernalisation. Danscas
le où durée
la ducycle
est
indépendante de
la
longueur du jour,la
plante
est
dite
"photoindépendante". Dans zone
la qui
nous
intéresse,
cela signifie que l'on
peut lacultiver à n'importe quelle
période de l'année,jourscourts ou jourslongs.Maisplus
souvent, la
floraison est
induite par
des jourscourtset
inhibéepar
des
jours
longs.
plante
La dite
est
"photosensible". Elle
fleurit uniquement quand la durée
de lalongueur du jourdécroît,etpasseendessous d'un
seuil(quivariesuivant les cultivars)auquel laplanteest
sensible. Laconséquence est
qu'il
sera
impossible de
la
faire
fleuriren
jourscroissants et
en
jourslongs(de
mars à août, période du
premier cycledans
le
sud
du
Cameroun). Un cycleculturalneserapossiblequ'enjours
courts(cycle de
contre saison avec floraisonenjanvier)
ou décroissants : secondcycle d'août à novembredans le
suddu
Cameroun, et
cycledemai à septembre dans le
nord (leseuilestalorsdifférent,cequiexpliqueque l'on
puissecultiver à Yaoundé des
cultivars
photosensibles
provenant de Maroua aussi bien en premier qu'en second
cycle, le seuildesensibilitésesituantau-dessusdesjours
les pluslongs à la latitude de Yaoundé).
322

Tousces6hmtillons sont ensuite 6tudiCs par


les
techniques 6lectrophorBtiques, afind'evaluer
leur variabilitebischimiquel.
En effet la variabilif6 morphologique des
esp6ces cultivkes est importante, maisce n'est que
la cons6quence d'un ph6nomGne 6volutif rapide,
sous la pressionconstante des agriculteurs. Ceux-
ci, & chaque r6colte,
choisissent pour le cycle
culturalsuivant,des semences avec des caract6res
bien particuliers : caraet6res des graines (morpho-
logie, goiit) ou dela plante dont sont issues les
graines (port, photopthiode, rendement).
En
l'absence de pression de selection humaine, les
populations,aucours des g6ndrations successives,
reviennent
progressivementaux phCnotypes

1 ~ principe
e enest le suivant : on faitmigrerdansun
gel, g r l c e 2 un champ Glectrique, lesmolécules d'un
extrait (de
graineimbibee, de
feuille ou de racine) de
plante.Celles-cicedifférenciant par latailla (les grosses
moltcules serontfreinées par 1'6troitesse desmailles du
gel)etlachargetlectrique(quilesferaattirer vers l'un
BU l'autre des
pbles
gel),
du se positionneront des
emplacements différents du gel. On peut ensuite rBvéler
l'ensemble des
protéines,
qui
ce
fait
apparaître les
mol6cules les plus repr6sentées dans l'extrait
(protéines
de
réserve des
graines),ou
des
protéines particulières
(en l'occurence des enzymes) par des systèmesde
coloration sptcifiques. Dans les deux cas, on obtientdes
bandes successives(appel6es "électromorphes")dont
la
position est
caractéristique plante
de
la 21 partir de
laquellel'extraitinitiala été prépart.
323

sauvages (les
phénotypes cultivés
étant
plus
facilementéliminés). On appellera"sauvageoïdes",
les plantes engagées dans (ou issues de)
ce
processus régressif.
La variabilité biochimique est plusneutre que
la
variabilitémorphologique. L'évolutionbiochi-
miqueestcertessensible à desmodificationsde
l'environnement mais elle échappe à l'emprise
humaine.Suivantles
composés auxquelson
s'intéresse,cetteévolutionestplusmoinsrapide.
Ainsil'étude delavariabilité biochimique permet
uneestimation du facteur temps.
L'étude
polymorphisme
du biochimique
permet aussid'apprécierles
échanges génétiques
susceptibles de seproduireentredespopulations
présentantdes
caractéristiquesbiochimiques
différentes (y compris et
surtoutquandcelles-ci
sont
morphologiquement identiques).

PREMlERS RESULTATS

Les
espèces
américaines

L'arachide
L'arachide
période
en précoloniale était
représentée pardes
cultivars
rampants de
type
Virginia, qui ontaujourd'hui pratiquement disparu
(toutparticulièrement en forêt).
Cescultivarsrampantsserencontraientdans
tout le nord du pays,leshauts plateaux de l'ouest
etles savanes guinéennes. Lalimite sud del'aire
était
très
nette
correspondait,
et zone
en
324

forestiSre, ?t celledes populationsvenues r6cem-


ment du nord, car ces cultivars étaient
mal
adaptCs à la zone foresti5re (ainsi,
en
pays
Bamil6k6 ces cultivars sont cultivCs uniquement
sur
les sommets de colline). Cette
limite
sud
passait aux
pieds des plateaux, les Bak
exemple ne la cultivaient pas, puis
incl
anen, lesBeti et Boulou en excluant leterritoire
assa, tout au moins l'ouest, et les Fang. Plus B l'est
cette limite suivait la lisi6re de la fo& (carte 1).
Ces cultivars sont
vraisemblablement venus au
nord, sans doute par plusieurs voies et assez
anciennement.
Il est à cepropos intkressant de constater que
dans groupe
le B6ti et Bassa, l'arachide est
d'autant plus cultivge que la migration du groupe
en f o d t est r6cente : elle est plus importante chez
les Boulouque chez les Ewondo, et on constate que
c'est chez les Bassa (si tant est que lesBassa
viennent de savane)quele voandzou a le mieux
r6sist6 face B l'arachide.
Au d6but de la p6riode coloniale, 1'mivCe des
cultivars 6rig6s (types Spanish et Valencia) a
entraZn6 l'éliminationdescultivars rampants dela
zone f o r e s t i h , et
leur forte r6gressism dans le
reste du pays.
Actuellement l'arachide est surtoutcultiv6e
en savane ou en bordure de la for& (nord dela
Sanagaet pays Eton), et chez les p o p 1
l'ont
d6couverte avec
la
colonisation
Fang), meme si ces dernières, sans doute à cause
desconditions d'humidit6, ont un choix varidta1
pluslimité.
325

Carte 1 : Répartition des arachides


rampantes
de type Virginia. Les carrés pleins représentent
deséchantillons ou des villages où leur présence
passée a étéattestée.
326

On rencontre dansl'ouest du Cameroun P .


v u Pgaris (uniquement sur les plateaux), et P .
l u n Q P U S avecdescultivars B petitesgraines
globuleuses sur les plateauxet des cultivars B
grossesgraines plates en plaine.
Sion excepte une extension rCcente du type à
petitesgraines rouges dans l'est de zone la
foresti&re, l'aire
des
cultivars à petites
graines
ovoides s'etendait sur l'ensemble du plateau et
dans la r6gion des savanes du b a n (carte 2). Sur I

lesplateaux, P . lun fus est considgr6 comme ]le


haricot
plus
le a cien.
Cestypes
seraient
precoloniaux dansles
savanes du
aussi dans le haut Oubangui (@HE$TAEI[ER 1907).
Uneorigine à partir du commercecaravanier du
nord parait possiblesansexcluretotalement une
provenmce B partir de l'me Niger-basse BCnou6.
cultivars
Les B graines
plates
aire
une l~.

limit6e aux r6gions Bassa, Banen et ossi (carte


2). Ces cultivars ont une provenance c6tière. Chez L ~ .

anen, leur introductionparaît post6rieure B


des t es B graines ovoïdes car leur nom,
emba , est dCriv6 du terne k 14 n et
provenance l'ethnie
situ6e à

L'introduction
de P . lunatus en pays Bassa
peut
d'ailleurs Gtre datée delafin du XI
si&cle ou du tout début du XX&rne. Elle se fait
avant les annees 1910 car P. Lunatus y est
assurCrnent antérieuraux
cultivars
de niCbC
photoindependants dont l'introductionestplus ou
moinscontemporaine(dans
l'est du pays Bassa
327

Carte 2 : Répartition
de Phaseolus lunatus.
Les carrés pleins représentent des échantillons de
types à grandesgraines plates,les carrés vides des
échantillons de types à petites graines ovoïdes.
32

tout au moins) dela construction du chemin


de fer. Elle est aussi post6rieure aux
derni6aes
avanckes BCti, car contrairement au voandzou,
aufre plante Bassa mais beaucoup plusancienne,
qui est encore cultiv6e d m s l'ouest de la zone Beti,
la limite de ]la culturede P . Lzerzatus correspond
exactement B la limite actuelle du p
P. vulgaris est plus r6cent, et son introduction
date sans doute du &but de ce siMe, indiscuta-
blement B partir dela vall6e de la BCnou6, car les
Grassfields ren€erment beaucoup plus de cultivars
que le pays BanarailCkC.

o n rencontredans le nord du Cameroun des


populations spontan6es aussi bien d e V .
u n g u i e u l n f a que V . subierranea. Toutefois ces
populations se rencontrent le
plus souvent dans
desbiotopesperturbes (jach8res en particulier)et
il est difficile de savoirs'ils'agit de populations
sauvages, ou sauvagoïdes.
Le voandzou (qui se rencontre spontan6 des
Mandara et du sud du Diamar6 B la partie
septentrionale de B damaoua) semble pr6sent B
l'Ctat sauvage. En e t, on n'a jusqu'h pr6sent pas
~encontr6cette esphce B S'Ctat spontané hors dela
igeria-Ca~eroun-Centr~~rique. De plus, on
observe chez les plantes spontanées des 6lectrs-
morphes comme des caractGres morpho-logiques
(Cpicotyle long,feuillespubescentes.. .) inconnus
chez les formes cultivees.
329

Il existedestypesintermédiaires(par le port
et la tailledesgraines)entresauvages et cultivés.
Cesontlesformeslocalementappelées"sauvage
femelle" (par
opposition auxvrais
sauvages à
petites
graines qui sont dénommées "sauvage
mâle").Ilpourraits'agird'hybridesentresauvages
etcultivés,témoignant du fluxgéniqueentreces
deuxgroupes.
V . u n g u i d a t a présente une situationtout à
fait
différente.Les
formes
spontanées sont
abondantes dans le nord du Cameroun (du
lac
Tchad à la latitude de Garoua,cequi en fait une
planteplus
sahélienne quesoudanienne), mais
ellessontmorphologiquement peu variables,avec
une tendancevers une taille de graineimportante
(pour un V i g n a spontané). Comme les types
cultivés
cette
dezone,elles
présentent
ne
pratiquement pas
de
variabilitéenzymatique. Il
est
alors
logique de
considérer cespopulations
comme des sauvagoïdes,issues de types cultivés, à
manière
la des Phaseolus Zunatus que l'on
rencontre dans lesud duCamerounetau Zaïre. On
peutaussilesconsidérer comme despopulations
commensales, véhiculées par
l'hommedepuis
l'Afrique orientale,
qui
ce
était
l'hypothèse
proposée par CHEVALIER (1944).
En forêt la situation est différente. On aalors
affaire à despopulationssauvages,quiprésentent
une
relative
variabilité
isoenzymatique. On
observelàaussidesintermédiairesentresauvages
cultiv6s
et (individusspontanés présentant
des
caractères différents
ceux
dedes
individus
sauvages), témoignant d'introgressiondes
cultivés
parmilessauvages,mais on n'ajusqu'àprésent
pas trouve de tracesd'intsogressiondessauvages
chez
les
cultivks(par
les
techniquesisoenzy-
matiques en particulier). Si ceci se confirmait, on
pourraitl'expliquersoit par le caractgre recent de
la pr6sence de ni6bC cultive en milieu guineen,
soif parl'existence d'une barri& g6nktique au
moinspartielle entre ces populationssauvages de
for64 et les types Qultives.

Pour le niCbC (et le Sphenostylis, mais cela est


aussi
vrai
pour
les
Phaseslusamdricains), la
domestication se traduit avant tout parla
suppression de
dehiscence
la des gousses et
l'augmentationde la taille des graines (et parla
&me occasion des autresorganes : gousses bien
sûr mais aussi
feuilles, et, dans
une
moindre
mesure, fleurs). On note aussi une modification de
la couleur des graines : abandon des types de
coloration des types sauvages ("gris",
marbre,
tachetk, qui permettent un meilleur camouflage de
lagraine)et apparition de types nouveaux, graines
blanches
differents
et types d'oeil (genotypes
6limin6s des populationssauvages car lesgraines
sont alors plus facilement repCr6es par les oiseaux,
petitsmammifh-es. ..). Le t6gnment de la graine
peut aussi 6tre modifie avec la creation des types
B t6gument fin et pide (CG melanophtaZrnus) plus
faciles B prCparer.
Par contre,onn'observepas de modification
du pod et du type de croissance. Les types 6rigés
B croissancedCtemin6e (comme lesharicots nains
331

d'Europe)observéssurcertains Vignaunguiculata
asiatiquesrencontrent
se
ne pas
parmi
les
cultigroupes africains.
Pourlevoandzou, la domestication se traduit
par le passage du port rampant à unportplus ou
moinsramassé(cequifacilite la récolte)etune
augmentationde la tailledesgraines(quiaffecte
làaussilesautresorganes,feuillesetfleurs). On
note
aussil'apparition
des
nouveaux types de
colorationdesgraines.

La variabilité observée
Les cultivars de rtiébé

Le
niébé, V i g nuan g u i c u l a t a , présente au
Cameroun une très grande variabilité morpho-
logique.
Plus
deux
decent
cultivars1
sont

ILa
classification infraspécifique des
plantesspontanées
utilise les
mots "sous-espèce", "variété "... Cesentités
présentent souvent entre
ellesdes
barrières génCtiques
p a r t iéeldloleeisgs ,n e mgeénot sg r a p h i q
oues
écologiques quimaintiennent un isolement génétique. Or
il n'y a en généralrien de telavec les plantesculitvées :
pas de barrières génétiques (tousles
cultivarsde
niébé
par exemplesecroisent parfaitement entre
eux)et sides
aires
de
répartition existent, elles
sontdues à une
influence humaine. Toutefois, les
siauteurss'accordent
pour
dire
que
subdivisions
les infraspécifiques ne
conviennent pasaux
plantes cultivées, aucunconsensus
ne s'est dégagé surles
termes à employer dans le cadre
des
plantes cultivées, si
ce n'est
sur le terme"cultivar"
considéré comme l'unité de
base(équivalent à "variété"
qu'il
faudrait proscrire du vocabulaire concernantles
plantescultivées). Comme WESTPHAL (1974) et MARECHAL
(1978), on retiendra terme
le "cultigroupe"
de pour
332

identifiables par des crithes de gousse et


de
graine. Chacun ces de
cultivars
peut Ctrc
caracteris6 par un usage, un typed'insertiondans
rosyst&me, et surtout une distribution gCogra-
phique p r k i s e , repartition qui
ob6it B des
contraintesd'ordre Ccologique, mais quiest le plus
souvent d6termin6e par des factuers humains.
Ainsi
chaque groupe ethniquepeut Stre
cuact6risG par un ensemblede cultivars.

Classification

Les niCb6s cultiv6s


divisent
se six
en
cultigroupesl :

- CG o l e r a c e u s correspondant ii la subsp.
oleraceus de CHEVALIER(1944). 11 s'agit de types
photsind6pendants9 B port souvent tr&s volubile, 2
graines à t6gument lisse, cr&rne (en g&n$ral mais
aussi
noir, marbre, tachet6, gris, mauveet
pourpre). On les rencontrehabituellement
dans
tontela zone guin6enne et dans la partiesud du
continent africain.
La definition de ce cultigroupe demanderait
toutefois B gtre pr6cisCe car telle quelle, elle inclut
descultivarsd'origineasiatique pourtemt ais6ment

désigner les
ensembles de
cultivars
(quiont,
du
faitde
l'historique des
processus domestication
de et de
diffusion, un
certain caractère
phylétique). Par
exemple,
on parlera d'un"cultivarTaupouri"pour
désigner les
niCbés B graines à tegurnentjaune, finet ridC présentant
un mil rouge rtduit
et un halo bleu
autourduhile,
cultivéspar
cetteethnie; on
parlera du "cultigroupe
m e l a n s p h t a l m u s " pour
designer l'ensembledes
cultivars
à graines à tégument fin et ridé.
333

reconnaissables(fleur en particulier)dontcertains
se rencontrent en Afrique y compris au Cameroun,
où ils ont
été
introduits
durant
période
la
précoloniale.
- CG c a m p e st r i s correspondant à lavar.
campestris de CHEVALIER(1944). Il s'agit de types
photosensibles, à portplutôtrampant, à graines à
tégument lisse,crème,marbré,tacheté,gris,mais
aussimarronetsurtout blanc à œil, mais jamais
mauve ou pourpre. On le rencontrait dans toute la
zonesoudano-sahélienne du nord de
l'Afrique
ainsi que dans les oasis (CHEVALIER1944), mais il
tend à disparaître au profit du CG m e 1 a n o p Iz -
ta l m us.
Il seraplusloinquestion de sa délimitation.
Car, à partirde notre collection du Cameroun, on
considérer
peut
le plusieurs
de manières
différentes.
- CG melanophtalmus correspondant à la var.
rnelanophtalmus de CHEVALIER(1944.). Il est en
tous pointssemblables au CG c a m pe s t r i s à
l'exception du tégument desgrainesquiestfripé
au lieu d'être lisse,cequi est très avantageux d'un
point de vueculinaire(tégumentfacile à retirer,
cuissonplusrapide).Parcontre, la grainemûrit
mal en climat humide, etl'airederépartition du
CG m e l a n o p h t a l mu s est plus restreinte que ne
l'était celle du CG campestris qui, sans la remontée
des CG oleraceus, se serait maintenu en limite de
zone guinéenne.
Il faut mentionner aussi :
- CG biflorus à portérigé,photoindépendant
et en général précoce,asiatique (sous continent
334

indien) et surtout cultiv6 au d6part pour ses


feuilles. Les graines, souvent petites, ressemblent
ii celles du CG campestris.
-CG s e s q u i p e d a I: i 3 , originaire du sud-est
asiatique,cultiv6surtout
pour ses gousses trks
longues consomm6es vertes (c'est "haricot le
ilomGtre", le "yard long bem" des Anglo-saxons).
Lagraine est %Ciniforne.
Ces deux cultigrsupesont kt6 introduitsdans
au cours de la periode coloniale,
texfilis enfin,caracteris6 par seslongs
pCdoncules floraux (atteignant un mktre) dont,
rouis,on tire des fibrestextilesutilisees pour la
confection de cordelettes (et donc de filets de
pikhe, de paniers.. .). Ce cultigroupe est un cas un
peu 8 part car, au contraire des pr6ki"nts, il
recouvre une entit6 morphologique, qui n'a rien de
phylritique.
On observe en effet au Cameroun trois
cultivarsdifferents,auxquels il faut ajouter ceux
reneontr6s sur les bords du Niger (et peut-etre sur
la basse B6noue). Si l'on fait abstraction du
caractkre des p6doncules floraux, le premier se
rattache aux typessauvagesides,le second au CG
~ ~ I : ~ ~ ~(le~t6gument ~ t a de Z ses
~ ~graines
l ~ n'est
s
pas B proprementparler fripe, mais il n'est pas
lisse et r6sistant comme celuides CG campestris),
le troisi5rne paraîtappartenir au CG o l e r a c e u s ,
ceux des berges du Niger sans doute au CG
campestris (et aux sauvageozdes pour certains).
Toutefois le concept de CG textilis est valid6
dans la mesure où il prend une g r a d e importance
sur le plan historique.
335

Répartition

Au Cameroun, le CG c a m p e s t r i s ne
se
rencontreplus que sur lesmontsMandaraetplus
particulièrement
dans
partie
sa nord
(Mafa,
Mofou, Kapsiki)(carte 3), oh l'on recense au moins
une douzainedecultivars,et où l'onobservedes
formesdetransitionentrele CG campestris et les
sauvageoïdes(cultivars
plusou
moins
déhiscents
en particulier).

Carte 3 : Répartition de Vignaunguiculata CG


c a m p e st r i s . Lescarréspleinsreprésententles
échantillons duCG campestris au sensstrict,les
carrés
videsles
échantillons de cultivars
plus
proches du CG melanophtalnzus.
334

Le sud du plateau Banchi constitue une zone


sans doute 6quivalente ( TEEEE 1972) et il pourrait
en Ctre de m$me pour le GuCra (qui n'a pas encore
et6 prospecte). cela
Si se confirmait, cela
constitueraituncouloir nord-est sud-ouest tout à
faitoriginal.
Mais hors de cette zone qu'il
fautbien
considCrer comme relictuelle, on rencontre deux
vai6tCs qui ont aussi des graines B tkgument lisse,
mais blanches, jl mil. L'une occupe une bande de 2
B 3 degr69 delatitude au sud du Dimar6, l'autre
sud-ouest
le de 1' damaoua (carte 3). cette
demi6re pouvaittoutefois,avantl'arriv6e du CG
O Zerac e u s occuperleshauts-plateauxet les
savanes du
Sur la foi du t6gurnent des graines, nous
p l a ~ o n s rovisoirement ces deux cultivars dans le
es tri dp , mais il faut reconnaître qu'ils
pr6se11to;nt des affinit6s certaines avec le CG
~ ~ ~ ~ T l en ~ est de
~ m2me
~ pour
~ les 2 ~
cultivars B graines blanches, B =il, à tegument
lisse quel'onrencontre dans le nord des Mandara
(à l'exclusion des massifs Mafa), et qui ont une
aire de %$partition lCg&rement plus Ctendue
(Gu6%ebda,Daba.. .).
Le CG c a m p e is semble absent du pays
Dourou, des monts nt&a et de Poli (mais ces
deuxderniers massifsn'ont pas Ct6 encore
prospect6s de manière approfondie).
Un point interessant est
celui
des
cycles
bisannuels (quelquefois triannuels) du nord des
andara (où le CG campestris domine), O$
une "annCe des femmes" (avec culture de petit mil
d'Cleusine)
et alterne
avec
une "annCe des
337

hommes" (où la céréale dominante est le sorgho).


Ce système maintes fois décrit est toujours plus ou
moins inexpliqué. En
effet
l'année des
femmes
entraîne,avec
des
récoltes
quantitativement
moinsimportantes, une année de semi-disette.
Or, vu sous l'angle des
légumineuses, cet
assolement à l'échelle du terroir (plussouvent
d'un
massifou
d'un
groupede
massifs), est
beaucoup plus
pertinent.L'année des
femmes, le
solest en effet couvert de niébé, au milieu duquel
poussentlespiedsd'éleusine et de petit mil,qui
ne gènent guère la
légumineuse. Le
niébéfixe
dans le sol une quantitéappréciabled'azote,mais
q u i serasurtout
disponible pour
culture
la
suivante (en faitle tout début du cycle suivant car
l'azoteest
assez
vite
lessivépar
lespremières
pluies). Le sorgho, céréaleplus exigeante, est plus
à même d'apprécier cetapportazoté en début de
croissance, d'où l'intérêtdefairesuivre un cycle
de niébé d'un cycle de sorgho.
Mais leniébé,culture dominante de
l'année
des
femmes, est
très
sensible à unefoule
d'insectesphytophages.Aussi il estjuducieuxde
faire
suivreune
annéede
niébéd'une année
quasiment sans niébé (d'autant plus que lesorgho
estplus génant pour le niébé que l'éleusineetle
petit mil), afin de briser le cycle de ces insectes et
d'éviterleur pullulation. Ceci n'est possible que si
assolement
cet répété
est
une
aire
sur
suffisamment vaste
et
qu'une fortedensité
de
population humaine laisse peu de terrain inoccupé
où les insectespourraient sereporterfacilement
surles légumineuses sauvages, cequi est lecas du
norddes monts Mandara.
338

suffisammentvaste et qu'une fortedensitede


populationhumainelaisse peu de terrain inoccup6
où les insectespourraient se reportesfacilement
sur les l$gumheuses sauvages, ce qui est Le cas du
nord des monts
Le CG melanophtalrnus couvre l'ensemble des
plaineset n'a prispied qu'assez r6cemment sur les
plus
hauts
massifs,
avant la
pkriode
coloniale
certes, mais lesinformateursinsistent toujours sus
son caractkre r6cent (par rapport aux CG
campestris et textilis). Sensible B l'exc$s d'hami-
dite, sa limite sud se situe bien au nord de celle du
CG c a m p e s t r i s (carte 4), surtout si l'on tient
compte du rewI r6centdu CG c mpestris en zone
guin6enne.
339

Cescultivars sont
photosensibles sont
et
synchronisés pour fleurir quinze joursavant lafin
de la saison des pluies. Une floraison troptardive
soumettrait la
plante à un déficit hydrique. Au
contraire,unefloraisonplusprécoceentraînerait,
à la floraison une sensibilité plus
grandeaux
insectes (thrips surtout), et à lamaturation un
mauvaisséchage des graines.Enconséquence, la
répartition desdifférents cultivars
s'organise
en
bandes plus ou moins parallèles de 1 à 1 degré 30
minutes de
latitude quise
recouvrent, et
qui
présentent un maximum de densité enleurmilieu.
Ainsi, on observe qu'en un point donné, on cultive
des
mélanges cultivars
de présentant des
différences photosensibilité,
de assurance du
cultivateur contre la
variabilité de lafindela
saison despluies, cultivar
le dominantétant
théoriquement le mieux adapté.
Les cultivarsde plaine que nous avons inclus
dans CG c a m p e s t r i s obéissent à ceschéma, mais
sont
moins sensibles à l'humidité,peuvent
fructifier saison
en des pluies,peuvent
et
s'étendre beaucoup plus
latitude.
en Cette
possibilitéderécolte en saison des pluiesfait que
cescultivars n'ont pas été abandonnés (comme le
textile Mousgoum enpaysToupouricultivépour
sa seuleprécocité).
Cette organisation en bandes parallèles n'est
toutefois le fait que
des
cultivars
les
plus
r é p a(ngdr baulisan ne cs h e s à œil,
indiscutablementlesplusprisés).On ne peut que
supposerla même chosepourlescultivars plus
anciens(grainesdecouleursdifférentes).quiont
maintenant desaires plus ou moins relictuelles. On
observeainsidesaireslimit6es au piCrnont nord
des Mandara, aux pays ousgoum, Toupouri,
Moussey, Massa.
Le cas des graines rouges est particulier en ce
sens
qu'il
caracterisezone
la d'influence du
ornou, au Nigeria ( S T A ~ T O N 1962) comme au
Cameroun, avec un domaine des
graines rouges
par opposition au domaine des grainesblanches.
Enfin toujours dans le nord du Cameroun, il
existe un dernier onpe
cultivars
de assez
particulier,se rattach au CG ~ l e r a ~ e mais ~ s ,
d'originecertainement asiatique,introduitsavant
la
p6riodecoloniale. Leuraspectradicalement
oppos6 & celui des cultivarslocaux, qui forment un
continuum plus ou moins perceptible, en a fait des
produits de valeur (usagerkserv6 aux chefs,
notables ou sorciers)auxquels on a attribue des
propriCt6s aphrodisiaques (ils ne constituentdans
la
pratique quel'excipient despreparations), et
que l'on a entour6 de tout un rituel (Mofou, Mina,
Moundang).
Le CG textilis ("ni6b6 textile") se rencontrait
(car il est main ant souvent difficile B trouver) du
lac Tchad aux outin et
aux boum (carte 5)9 ce
quicorrespond strictement aux aires camerou-
naises des langues tchadiques et adamaoua.
Toutefois son
usage paraPt inconnu chez
les
Toupouri.
On distingue deux zones, par les
cultivars
rencontrks (proches des sauvagesides sud-
ouest,plus CvoluCs dans leszonesinondables), et
par l'usage fait des cordelettes. Dans les zones
inondables, le CG t a x t i l i s etait indispensable B
touteactivitk de p&che au filet et, en dehors de
341

usage
son
vestimentaire, importance
son
économique était
certaine.En
montagne au
contraire,s'ilétaitutilisépourlaconfection de
divers
paniers, il étaitavant
toute
chose
le
vêtementféminin, le
corpsde la ceinture,
qui
pouvaitêtreplus ou moinsdécorée. A cetitre, il
intervient
toujours dans
de
nombreux rituels,
mariageset
surtout enterrements.

Carte 5 : Répartition de Vignaunguiculata CG


t e x tlii s . Les
carrés
pleins
représentent
des
échantillons proches
des
sauvageoïdes,
les
carrés
vides des échantillons de typesplusévolués.
343

Le CG oleraceus se répartit principalement au


sud
del'Adamaoua et
on
observe six
groupes,
difficiles à délimiter à lavuedesseulesgraines
(carte 6 ) :
- un, à grandes graines plus ou moins ovoïdes,
récent etlimité au pays Bamiléké,
- un, caractérisépardes gousses relativement
longues, dans la
plaineautour de
Mamfé, le
pourtour nord desGrassfields, et
la
plaine du
Mbam,
- un, à petites graines, sur
l'ensemble des
hauts plateaux, et la plaine du Mbam,
- un, à grosses graines plus ou moins carrées,
surla bordure nord desGrassfields et
dans
la
plaine du Mbam,
- un, à grainesplus ou moinstriangulaires,
chez les Gbaya et les Kaka,
- un dernier, avec des gousses longues etdes
grainesréiniformes(rappelantle CG s e s 4 u i -
p e d a l i s ) , dans la plaineautour de Kumba et de
Douala, ainsi que dans l'estdu pays Bassa. Pour ce
groupe, une introduction à partirdelacôte, peut-
être
récente (postérieure auxpremières implan-
tations coloniales?), est
probable. Cette zone
se
situedans le prolongementdel'airenigérianede
ces cultivars (EZUEHet NWOFFIAH 1984).
Trois decesgroupes de
cultivars montrent
indiscutablement une
introduction à partirdela
basse Bénoué, cequiest d'ailleurs aussilecas du
maïs (WARNIER1983).
Mais plus intéressant, il est
possible
d'en
apprécier la chronologie. En effet ces
cultivars
photoindépendants (donc
susceptibles d'être
cultivésdeuxfoispar an au moins) ont remplacé,
344

au fur de leurprogression, descultivars du CG


m p e s tris photosensiblesqui ne fleurissent
qu'avec
des jours decroissants qui et ne
permettaient qu'une skcolte annuelle. Or, dans
certaines rCgions,on se rappelle plus ou moins ces
variCt6s que l'on ne cultivait n premier cycle que
pour une r6colte de feuilles. si le souvenir en a
6tC perdu dans l'ensemble desGrassfields, et le
fait n'a et6 relev6 par aucun auteursayant
travail16 dans cette region ( E R R Y 1952,
A W N 1 E R 1983), mais,danslar6gion de
Bafoussam, on s'en rappelleencore. Dans le
lasubstitutions'est opCr6e fin
Grne (TARDILTS 1980), et, dms la
plaine Kondjja on a cultive desvari&% de ce type
jusque vers 1950.
On peut supposer qu'il s'agissait de la vwi6t6
nmintenant cultivee chez les Wawa, Vute et
ondja des plateaux, oa S'impossibilitC d'effectuer
deux cycles de culture souspluie ne justifie pas le
recours aux variCt$s photoind6pendantes.

On rencontre le voandzou partout, B


l'exception de la plaine de Mamf6 (Anyang,
Kenyang), au sud (Fang, Mvai', Ntumu) et du sud-
est du Cameroun (calte 7).
Le voandzou montre,toujours au Cameroun,
unerelativementfaiblevariabilite morphologique.
Contrairement au niCb6, on observe une trentaine
de colorations differentes des graines, qui n'ont
pasvraiment de r6paptition geographique
précise.
345

Carte 7 : Répartition de Vigna subterranea.

,
n ne peut donc dCceler (et cartographier) un
grand nombre de cultivars, comme pourle ni6b6.
L'intkrEt ne peut sesituer B ce niveau.
Par contre, d'autres caraeth-es morpho-
logiques (port, morphologie des
fleurs et des
gousses)permettent de scinder l'ensemble en trois
groupes bien distincts.

damaoua et serait Cquivalent an CG


campestris du ami$b$, avec des cultivas adapt6s B
la savane (sans doutephotosensibles, 2 pope tri%
ramass6, avec des gousses B parois fines, en
gCn6ral B une raine). La fronti5re est la
quepourle PP b6 et passe par les Vute-
puis au niveau des Gbaya.
Le second couvre la zone guineenne, for&
incluseavecdescultivars B port moins ramasse,
sans doutephotoindCpendmts, à gousses B parois
Cpaisses, en g6nCral B plusieurs graines. Hl est tout
B fait $quivalent au CG oleraceus du nei6bC.
Le troisihme est lirnit6 aux hautsplateaux de
l'ouest. H l se rattache au second groupemais s'en
diff6rencienettement par quelques caraethes
morphologiques tri% particuliers(carte 6).
Pour la zone de forGt, la similitudedes noms
Cti/lFang, l'importancerelative
s diff6rents groupes ethniques,
permet d'Ccarter une influencedes BCti. En effet
ti sont descendus de la savane avecla seule
accordant
de,
lui suite
par
la une
preerninence tr&s nette (LABURTHE-TOERA 19
Vraisemblablement, le voandzon serait le ternoin
d'une ancienne extension du groupe Bassa,des
Rumpi Hills au Ntem, relayé au nord par les
3 47

groupes des
plateaux au
et
nord-est par
les
groupes Sanaga (Mangisa inclus) qui s'étendaient
jusqu'au massif forestier
de
Deng-Deng. Ceci
confirme plus ou moins les
hypothèsessur
l'ancienne extension Bassa formulées par LETOUZEY
(1968).
Contrairementauniébé où elle est nulle, on
observe une remarquable variabilitébiochimique,
décelable par
les
techniques electrophorétiques,
légèrement plusimportante chezles
populations
sauvages.Toutefois,lestroisgroupesmentionnés
plus
haut
semblent
ne pas
différencier
se
nettementparcettetechnique.
Enfin le voandzou, plusque
le
niébé
(CG
t e x f i l i s exclus),faitl'objetd'interdits(hauts
plateauxdel'ouest,zoneBassa ...) etfiguredans
des
rituels
(certaines chefferies
des
hauts
plateaux ...) et des
mythes (Mboum, certains
groupes des Mandara.. .).

Phytonymie
Les
différentstermesrelevés sont
reportés
surles
cartes 8, pour le
niébé,et 9, pour le
voandzouetl'arachidel.Ces deux espècesfigurent
sur
la même carte car,
au
moment de
son
introduction,l'arachide,danslenord du Cameroun
Cjusqu'aux Gbaya inclus),
pris
ale nom de
voandzou,celui-cileconservantassorti d'un quali-
ficatiffaisantengénéralressortirsonancienneté

lLes donnéesdeCentrafriquesontdues à Y. MONINO. Des


termes
tchadiques et adamaoua nous ont été communiqués
respectivement par D. BARRETEAU et M.DIEU,
34

ou la durete de ses graines (par exemple w a n den ,


"ma@hide",et wanden dabkl, llvoaPldZou", chez les
Daba). Plus au sud, principe
le est un peu
different : l'arachide a alors pris un nom dCriv6
decelui du vom&ou ou de celui du voandzou chez
uneethnievoisine, par laquelle s'est vraisem-
blablement faite
l'introduction de l'arachide. En
effet, dans le sud-ouest du pays (hauts-plateaux,
plaineslittorales,pays Bassa), on peut rapprocher
buleq de fundeq, mezua, rzjise et njikesi de nju,
i de ngomok ...
E'inteqr6tation de ces donnees est toutefois
delicate. En premier lieu, s'il s'est aven$ facilede
collecterles
differentsmots,nous n'avons que
rarement pu avoir une6tymologiedes
termes
comportant plusieurssyllabes.
Ainsi m O k r a g, quientupuri d6signe le
vomdzou, signifie "qui est dur" et ne constitue pas
un terme designant specifiiquernent le voandzou.
De m&m, toujours pour le voandzou, s u w e y en
masana et tupuri, zema en gbaya signifient ou sont
plus moins d6rives de "racine", "ce qui est dans la
terre'I.

Ensuite on observe une a olution relati-


vement rapide des terminologies. insi JACQUES-
FEEHX(1940) avaitpourle voandzou, relev6 le
terme k O k O y - k Q k O y Chez les ousgoum,terme
que nous n'avons plus retrouve munjuk (il ne
semblait pas existerde mot) mais que nous avons
rencontr6 chez les
Chez les Hina, nous avons plus souvent
rencontr6, toujours gourle
voandzou, le terme
daba w a n.d idi (qui a une aire linguistiqueplus
349

étendue)que le termebesleri n g i l d a g (qui a une


airelinguistiquerelictuelleréduiteaubuwalet au
gavar).
Leséchanges et la circulation de ces denrées,
souvent anciens,
compliquent l'interprétation de
ces
donnéeslinguistiques. Ainsipar
exemple,
'tvoandzou" se dit andra dans toutes les langues
kotoko comme en
mafaet
en
mofu,mais il
faudraitplutôtvoirlà une habituded'importation
de cesgraines qui n'étaient pas (ou peu)cultivées
en pays Kotoko. Le terme kun qui désigneles
haricotsdanstoutesleslanguesdelapériphérie
sud deshautsplateaux de l'ouest est, à cetitre,
encore plusfrappant.
Sur la carte 8 est reporté le terme n g e n , qui
désigne CG textilis dans le paysKotoko. CG textilis
montre une opposition nette entre la zone nord est
(avecaussiles Mboum n k w i ) où l'on relèvele
terme ngen et une grande aire où il ne semble pas
exister de termespécifique, CG textilis y étant
désigné par l'usage dumot "corde" (serbe en daba,
b a y z e w e d en mofu, w u l d a en masa). Les
Mousgoum occupent une position intermédiaire
puisqu'on y relève le terme anaysawal ( s a wa l ,
commeles y a n a , z a w a du Nigeriasignifiant
''corde") maisaussi ale dont l'étymologiene nous
est pasencore connue.
Sur le Niger la dénomination de CG textilis est
similaire : nkin chez les Bos0et les Somono, benge
chez les Bambara (CHEVALIER1944).
Onretrouvece terme pourdésignerleniébé
non textileenkanuri, ngalo , enkanembu,mais
aussidansdeslangues plus éloignées, benge chez
les Mossi (CHEVALIER1944).
351

. Ces termes ont certainement une origine


nilo-
saharienne,qu'ilest tentant de mettreenrelation
avec la civilisation aquatique évoquée par SUTTON
(1974).
serait
Ilpeut-être
aussi
possible
de
rapprocherceterme n g e n , denombreux autres
d'Afrique de
l'ouest,
en
particulier
les
termes
bantous kwe, kun, nkwi,
ngin (rencontrés au
Cameroun) du haricot (non textile).
Leniébésemblemontreruneabsence de
terme propre dans la zone Kotoko.On y utilise kalo
proche du termekanouri n g a Z o ou leterme
m a g u r e bien proche du terme wandala ire. Ceci
laisse
supposer une ancienne habitude d'impor-
tation, du Wandala pour leszones sud, du Bornou
pour les zones nord.. .
A l'ouest, on observe une zone "Kapsiki-Daba"
avec tsa,cikili,enzi des Fali Bossoum, que l'on
pourraitrapprocher du azo des Gbari, du ezo des
Nupe du Nigériaetpeut être du z e u nz m a des
Doupa et du zaa du peere. On rencontreensuite
une zone "Bata'' (waate).
A l'est une grande zonetrèsdiversifiéemais
qui
présenteune
relative
continuité,corres-
pondant à laracine tchadique *(h-)ng/d-y-r, que
l'on
peut
prolonger parmi leslangues adamaoua
avec le samba koora, le moudang iye, le dii h o h e ,
ay chez les Mboum etles Toupouri, y 8 8 , yii chez
les différents Koma.. .
Pour la partie sud on observe d'ouest en est
deszonesejagham,boki,jukunoïde, béboïde puis
l'ensemble des
plateauxtrès
homogène ( k u n ),
ensuitelaplaine du Mbam, trèshétérogène,puis
zone Gbayaepere (wa r ) . Au nord une zone
awa-vute sud etune
bande le long de la
for& (omande, nderzde, ndandi) i laquelle il
pourrait 2tre ajout6 la zone Bassa avec n j a g k u n .
Le terne baka ( ~ O S Q ) s'inscrit dans ce contexte
relativement diversifi$, et est en tout cas différent
du war ou du ndandi des Gbaya.
Lasituationest quelque peu similaire avec le
voandzou. On peut supposer une absence de terne
otoko, mais qui s'&end beaucoup plus et
qui comprend tout l'est de la zone si on y assimile
les
termesderivés du mot "racine" ou "qui est
dans la terre" (le suwey des Masa, ise des % m g , et
mSme le zawa des Gbaya).
Au centre de l'aire tchadique, on observe une
zone oc les ternes "voandzou" sont proches des
termes "ni6b6" des groupes gbwata et wandala-
mafa et où l'on peutretrouver Pa racine Yy/w)nd-
r. A l'ouest et au sud, avec $ventaellement la zone
autour du besleri ( g i l d e g ) qui semble relietuelle,
c'est une grande
aire
diversifi& qui s'&end
jusqu'aux Mboum et aux Voute.
Dansle sud, la zone des plateauxest aussi
plus divessifi6e (que la zone $quivalente du nikbé)
et
se
situeplus dans lacontinuit6 de la zone
adamaoua, comme d'ailleurs %es savanes du Mbam.
La grande difference se situe au niveau d'une zone
Bassa (matoli, matop, m g t o b ) qui paraît en
compl6te discontinuit6 aussi bien vers le nord que
versle sud où l'on retrouve le
terme nj u
(RAPSNDA-WALKEWet SIELANS1962).
353

Carte 9 : Carte linguistiquede V. subterranea :


la - kolci,
gonzji,
ngombay,
ngomsang,
ngomok, tugwang, dzuguyoro,
guye, gou, ngom,
kongo, fzamkini (?)
l b - goling, ngildang, ajildin
2 - suway, kokoy (?), 2 i s e
3a - dïyna, ndara, urna, edel
3b - wu,wuni,inia,wanden, wena
4 - korojom
5 -fi, aafo, afu, f u
6- Jilleq, fundoq, fedes, ndeg
7 - kezoo
8 - sobo
9 - kosi
10- zole
11- ngup
Une deuxihne fagon d'apgr6hender ces
donnkes linguistiques, ap& leurs aires g6ogra-
ghiques,est de lessituer dans le contextedes
classificationslinguistiques (DIEU et -1dAUD 1983,
BARRETEAU1987).
Ainsipourles langues tchadiquesdela sous-
brancheCentre-ouest, on remarque une parfaite
adequation entre nos regroupements des
termes
"ni6b6" etla classi€ication. Leslangues adamaoua
ne pr6sentent rien de tel,les zones obsewdesse
situeraient
dans
prolongement
le des
zones
tckadiques, au Cameroun et sans doute aussi au
Nigeria. Les langues de la famille b6noud-eongo
prksentent une terminologie assez diversifi&,gui
suit dans une certaine mesure les classifications, et
qui est en discontinuite avec les ternes tchadiques
et adamaoua.
Pour les langues de lafamilletchadique,les
regroupements
termes
de "voandzoan" ne
paraissent pas suivrelaclassification, ce qui serait
plut6t le cas des zones adamaoua et B6nou6-Csngo.

La variabilitd morphologique des cultivars de


niCb6 est importante,maiscelledescultivars de
voandzou est faible (surtout si l'on inclut des
cultivarsdits r6cents).
La variabilit6biochimiqueest forte chez les
cultivarsde voandzou (un peu plusforteencore
chezles
populations
de V. s u b b e r r a n e a
355

spontanées)maisquasinullechezlescultivarsde
niébé,
commechez
les
populations de V.
unguiculata spontanées du nord Cameroun.
Onrencontre au Cameroun, dans lecas du
voandzou despopulations sauvages et
des
types
intermédiaires sans
doute
issus
de
croisement
entresauvagesetcultivés.Dans lecas du niébé
dansle nordCameroun, il s'agit de sauvageoïdes
issusdespopulationscultivées (ou éventuellement
desauvages quiont
étévéhiculés par
l'homme
avantd'être
domestiqués).
Ces
arguments montrent, qu'au niveau du
bassin du lacTchad,levoandzouest une plante
autochtone (il
restetoutefois à vérifier que la
variabilitéisoenzymatiqueestplusfaibledansle
reste
l'Afrique)
de niébé
le
etune
plante
étrangère à cettezone,venantobligatoirementde
l'est, où situent
se les populations sauvages
présentant une fortevariabilitéisoenzymatique.
Leslanguestchadiquesontuneterminologie
du niébé assez diversifiée,quicoïncide bien avec
leurclassification.Pourle voandzou c'estdans la
zone adamaouaetbénoué-congoquel'onretrou-
veraitunesituationsimilaire. En effet,leslangues
tchadiques, quand on
n'observe pasuneabsence
de
terme,
paraissent avoir,
soit
conservé des
termesadamaoua, soit
dénommé le voandzou à
partir
des
termes niébé,ce
qui
expliquerait ces
racines si proches.
Les
langues adamaoua semblent
ne pas
posséder de terme pourniébé et semblent avoir
emprunté des
termes tchadiques. Les
langues
bénoué-congo présentent pour
le
''haricot", un
ensembledetermesquiserapprocheraientplutôt
356

des termes nilo-sahariens


que des termes
tckadiques, ternes nilo-sahariens semble-t-ilissus
des d6nominations du "niCb6 textile".
Enfin la zone de diversir6 maximale du CG
camp es tris se situe sur une Bigne nord-est sud-
ouest passant par le nord des Mandam, le sud du
auchi et sans doute le GuCra. Or cette zone fait
partie de l'aire des langues tchadiques.
Si les lr6sultats sont encore tropminces pour
s'ins6re.r valablement dans les hypothkses d'EHRET
(1972, 1974a, %974bp 1979), sur les parallkles
entre 6volution linguistique et Bvolution des
modes de subsistances, certains faitspeuvent dkj,ja
Etre pris en compte.
Le nit%$ trouve son origine dans
la zone
p6riethiopienne etle voandzsu dans la region du
bassin du lac Tchad.
Le CG c a m p e s t r i s est assurCrnent li6 aux
"populations tch diques". De m2me l'6mergence du
CG t e x f i l i s est
due B des "populations nilo- / :

sahariennes".Le CG O l er a c e us est lui aussi


que de l'est. t-

ou est, lui, lié à des "populations


1 est aussi vraisemblable que le
voandzou a diffus6 vers le sud du continent griice
à "P'expmsion bantoue". Le CG oleraeeus aurait, lui,
occupe son aire actuelle en diffusant B travers
l'espace bantou, une fois celui-ci constitu6, et il n'a
sans doute pas atteint la c6te atlantique avant
I'mivee des Bhaseolus lunatus américains amenCs
par les Portugais.
Ahsi les rCsultats obtenus jusqw'8 prCsent se
situent à plusieurs niveaux. Le simpleinventaire
et les caracterisations morphologiques ont apport6
357

beaucoup de
renseignements (nondétaillés
dans
ce
texte)
sur
les
différentscultivars (et
leurs
relations) des différents groupes ethniques, ceque
l'onpourraitassimiler à un inventairedeculture
matérielle.
Les
résultats
sur
les
espèces américaines
s'inscriventdans
ce
contexte.Par
contre les
données
isoenzymatiques
linguistiques
et
apportent beaucoupplusde
profondeur histo-
rique.
Malheureusement encore trop
fragmen-
taires,
ces
résultatsdevraient nous permettre de
reconstituer bientôt
l'histoiredes
légumineuses
africainesl.
Enfin on constate que
zone
la Nigeria-
Cameroun-Centrafrique (correspondant en
latitude
8 l'extension du bassin du lac Tchad), par laquelle
cetteétudeadémarré,constituele point d'origine
du voandzou et le
pointde
convergence des
différentscourantsde diffusion du niébé.

lh4acrotylomageocarpum obéit sans doute au même


schémaque V i g n as u b t e r r a n e a , et il ne serait pas
impossible que celui de Sphenostylis stenocarpa soit
proche de celui du CG oleraceus.
35

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