Cours de Physique Optique Géométrique - Jimmy Roussel
Cours de Physique Optique Géométrique - Jimmy Roussel
Cours de Physique Optique Géométrique - Jimmy Roussel
OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE
J IMMY R OUSSEL
2021
femto-physique.fr/optique/
Cours d’optique géométrique – femto-physique.fr
J IMMY R OUSSEL, professeur agrégé à l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de
Rennes
2 LES MIROIRS 7
2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2 Le miroir sphérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
4 QUELQUES INSTRUMENTS 29
4.1 L’œil humain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.2 La loupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.3 La lunette astronomique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.4 L’appareil photo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.5 Le microscope . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
A NNEXES 39
A PRINCIPE DE FERMAT 41
A.1 Principe de moindre temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
A.2 Énoncé moderne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
A.3 Calcul de trajet lumineux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Références 55
Aspects historiques
𝑐
𝜆= ♥ (1.1)
𝜈
1021 1020 1019 1018 1017 1016 1015 1014 1013 1012 1011 1010 109 108 𝜈 (Hz)
Ondes Ra-
𝛾 Rayons X Ultra Violet Infra Rouge Micro ondes dio (UHF,
VHF, HF)
10−12 10−11 10−10 10−9 10−8 10−7 10−6 10−5 10−4 10−3 10−2 10−1 1 10 𝜆 (m)
Réflexion
normale
l’angle que forme le rayon incident avec la normale.
indice 𝑛1 𝑖10
𝑖1
Lois de la réflexion
1. Le rayon réfléchi est dans le plan d’incidence. On définit alors
l’angle de réflexion 𝑖10 .
indice 𝑛2
2. Le rayon réfléchi est symétrique du rayon incident par rap-
e
nc
port à la normale :
de
𝑖1 = 𝑖 10
ci
(1.3)
in
d’
an
pl
F IGURE 1.4 – Réflexion d’un rayon sur
Pouvoir Réflecteur – La lumière réfléchie n’emporte pas entièrement une interface.
l’énergie incidente. On définit le pouvoir réflecteur 𝑅 d’une interface
comme étant le rapport de l’énergie lumineuse réfléchie sur l’énergie
lumineuse incidente. En incidence normale (𝑖 1 = 𝑖10 = 0), on a
2
𝑛1 − 𝑛2
𝑅=
𝑛1 + 𝑛2
Pour une interface verre-air 𝑅 vaut 4%. En déposant une couche mince
métallique sur l’interface on ramène le pouvoir réflecteur très proche
de 100% : on parle alors de miroir. On peut aussi déposer une couche
mince de MgF2 pour réduire le pouvoir réflecteur ; on parle alors de
couche anti-reflet1 . 1. Voir cours optique ondulatoire.
Réfraction
normale
La réfraction est la déviation de la lumière lorsqu’elle traverse l’in-
terface entre deux milieux transparents d’indices optiques différents indice 𝑛1
𝑖1
(Figure 1.5).
Lois de la réfraction 𝑖2
l’angle de réfraction 𝑖2 .
de
indice 𝑛2
ci
in
𝑛2
sin 𝑖ℓ = ♥ (1.5)
𝑛1
6 1 LOIS DE L’OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE
𝑛2 < 𝑛1
𝑖 𝑖ℓ 𝑖
𝑛1
𝑖ℓ 𝑖ℓ
Dispersion
𝐵
𝑛(𝜆) = 𝐴 +
𝜆2
avec 𝐴 et 𝐵 des paramètres propres à chaque matériau. En général, ces
paramètres sont tous les deux positifs ; la lumière rouge est alors plus
rapide que la lumière bleue : on parle de dispersion normale.
Le phénomène d’arc-en-ciel
L’observation d’un arc-en-ciel est possible quand le soleil éclaire une zone
humide constituée par un ensemble de fines gouttelettes d’eau et que
l’observateur se situe entre le soleil et la zone humide. C’est Descartes
qui, le premier, a donné une explication satisfaisante du phénomène en
s’appuyant sur les lois de l’optique géométrique. Lorsqu’un rayon lumi-
neux arrive sur une gouttelette, une partie de l’énergie lumineuse (98%)
y pénètre puis en sort, soit directement (98%), soit après avoir subit une
F IGURE 1.7 – Dispersion de la lumière à
réflexion interne (2%). On montre alors que chaque goutte se comporte
la traversée d’une goutte d’eau (Simula- comme un réflecteur déviant la lumière d’un angle 𝐷 fonction de l’inci-
tion ©J.Roussel). dence et de l’indice de réfraction mais indépendant de la taille des gouttes.
Si l’on effectue un lancer de rayons sur une goutte d’eau, la lumière diffusée
se répartie essentiellement le long d’un arc. Le phénomène de dispersion
donne alors naissance à des arcs irisés.
I simulation : femto-physique.fr/simulations/opt_simu6.php
LES MIROIRS 2
Ce chapitre est consacré à l’étude des miroirs et plus particulièrement 2.1 Généralités . . . . . . . . . . . 7
les miroirs sphériques. On montre comment ces systèmes permettent Stigmatisme . . . . . . . . . . . 7
la formation des images. Aplanétisme . . . . . . . . . . 9
Exemples . . . . . . . . . . . . 9
2.2 Le miroir sphérique . . . . . 11
Version en ligne Description . . . . . . . . . . 11
https : //femto − physique.fr/optique/miroirs − spheriques.php Notion de foyers . . . . . . . 12
Construction des rayons . . 13
Formule de conjugaison . . 14
Stigmatisme
• •
A A’ A A’
• • • •
F IGURE 2.2 – Formation de l’image d’un objet ponctuel réel par un système optique stigmatique.
A A’ A’ A
• • • •
F IGURE 2.3 – Formation de l’image d’un objet ponctuel virtuel par un système optique stigmatique.
𝑓 ( 𝐴, 𝐴 0) = 0
2.1 Généralités 9
(SO)
A −−−→ A’
Aplanétisme
Aplanétisme
même taille que le segment objet. On définit alors le grandissement Système Optique
B’
transversal 𝛾t :
F IGURE 2.5 – Déformation transversale.
A’B’
𝛾t ,
AB
• Si 𝛾t > 1, l’image est droite et agrandie.
La définition des grandissements fait in-
• Si 0 < 𝛾t < 1, l’image est droite et rétrécie. tervenir des mesures algébriques ce qui
suppose d’orienter les axes. Les résultats
• Si −1 < 𝛾t < 0, l’image est renversée et rétrécie.
ne dépendent pas du choix de cette orien-
• Enfin, si 𝛾t < −1, l’image est renversée et agrandie. tation mais il est d’usage d’orienter l’axe
horizontal de gauche à droite (comme
le sens de la lumière) et l’axe vertical de
bas en haut.
Exemples
Le miroir plan est une surface plane dont le pouvoir de réflexion est
proche de 1. C’est le seul dispositif optique qui soit rigoureusement
stigmatique et aplanétique, comme nous allons le voir.
Considérons un point source A envoyant des rayons lumineux sur un
miroir plan. Une simple construction des rayons réfléchis montre que
10 2 LES MIROIRS
tous les rayons émergeants semblent provenir d’un point A’, image
virtuelle de A. De la même manière, si l’on inverse le sens de la lumière,
on constate que l’image d’un objet virtuel placé en A’ est une image
réelle placée en A.
miroir parabolique
F’ F F
Description
+ +
C F F C
F IGURE 2.9 – Miroirs sphériques : miroir concave (à gauche) et miroir convexe (à droite).
de miroirs sphériques :
le miroir concave est un miroir sphérique tel que SC < 0,
le miroir convexe est un miroir sphérique tel que SC > 0.
Une simulation (Figure 2.9) du trajet des rayons provenant d’un point
A situé à l’infini sur l’axe montre que les rayons réfléchis ne se coupent
pas en un seul point : il n’ y a pas stigmatisme rigoureux ! En revanche, si
l’on se limite aux rayons proches de l’axe optique et de faible inclinai-
son par rapport à celui-ci (ces rayons sont dit paraxiaux), les rayons se
coupent quasiment tous en un même point image : il y a stigmatisme
approché. Cela constitue l’approximation de Gauss.
De la même manière, on montre que si l’on se limite aux rayons pa-
raxiaux, l’image d’un segment droit est aussi un segment droit. Ainsi,
le miroir sphérique présente un aplanétisme approché.
C F C F
F IGURE 2.10 – Conditions de stigmatisme approché : L’image d’un point (ici un point à l’infini sur l’axe) est un point si les rayons font
des angles faibles et sont proches de l’axe optique (rayons paraxiaux).
12 2 LES MIROIRS
Approximation de Gauss
Le miroir sphérique n’est rigoureuse-
ment stigmatique que pour un point lu- Si les rayons sont peu inclinés de l’axe optique et peu écartés, on
mineux situé en C (objet réel dans le cas
se trouve alors dans le cadre des conditions de Gauss. Dans ces
du miroir concave et virtuel dans le cas
convexe). En effet, tout rayon issu de conditions, on admettra que le miroir sphérique est aplanétique et
C est réfléchi en rebroussant chemin de stigmatique : L’image d’un segment droit est un segment droit.
telle sorte que l’image de C est lui même.
Notion de foyers
Définitions
Foyer image : l’image d’un point à l’infini sur l’axe est le foyer
image F’. La distance focale image 𝑓 0 est la mesure algébrique
SF’.
Foyer objet : un point à l’infini sur l’axe est l’image du foyer objet
F. La distance focale objet 𝑓 est la mesure algébrique SF.
SC
SF’ = SF = = 𝑓 = 𝑓0 ♥ (2.2)
2
𝑅/2 p
F IGURE 2.11 – Rayon réfléchi par un mi- cos 𝛼 = = 1 − sin2 𝛼
CF’
roir sphérique.
de plus, si l’on note 𝑦 la distance entre le rayon incident et l’axe optique,
on a
𝑦
sin 𝛼 =
𝑅
Ainsi, on a
𝑅
CF’ = q
2
2 1 − 𝑅𝑦
Cette formule montre que la position du foyer dépend de la position
du rayon par rapport à l’axe optique : ainsi le miroir sphérique n’est
2.2 Le miroir sphérique 13
𝑅
1 + O(𝑦 2 /𝑅 2 )
CF’ =
2
F’ est donc le milieux de [CS].
Pour construire les images d’un objet étendu on obéira à ces quelques
principes :
miroir convexe S
C F
S miroirs concaves
F C
S
C F
S
F C
miroirs convexes S
C F
S miroir concave
F C
F IGURE 2.12 – Construction de l’image d’un objet donnée par un miroir sphérique. L’objet (en rouge) est réel quand il est à gauche du
miroir, et virtuel quand il est à droite. Idem pour l’image (en gris).
Formule de conjugaison
B B B
H
H”
•
A’ A’ A’
• • • • • •
A C F S A C F S A C F S
H’
B’ B’ B’
F IGURE 2.13 – Les différentes étapes de la construction d’image avec un miroir concave.
FA’
𝛾t = (triangles A’B’F et FHS)
FS
FS
𝛾t = (triangles SH’F et FBA)
FA
SA’
𝛾t = − (triangles SA’H” et SAB)
SA
F’A’ × FA = 𝑓 𝑓 0 ♥ (2.3)
1 1 2 1 1
+ = = = 0 ♥ (2.4)
SA SA’ SC 𝑓 𝑓
Exemple
1 −1
1 1 2 −2
+ =− soit SA’ = −
SA SA’ 𝑅 𝑅 SA
Avec SA = −20 cm cela donne SA’ = 25 cm. L’image est donc virtuelle. Le
grandissement vaut
SA’
𝛾t = − = 1,25
SA
L’image est donc agrandie de 25% et à l’endroit.
LES LENTILLES MINCES 3
Ce chapitre porte sur l’étude des lentilles minces. L’approche est es- 3.1 Propriétés des lentilles . . . 17
sentiellement descriptive et repose sur la maîtrise de la construction Description . . . . . . . . . . 17
des rayons lumineux. Notion de foyers . . . . . . . 19
Plans focaux . . . . . . . . . . 20
3.2 Formation des images . . . . 20
Version en ligne
Construction des rayons . . 20
https : //femto − physique.fr/optique/lentilles − minces.php Formules de conjugaison . 21
Projection d’une image . . . 24
Lentilles accolées . . . . . . 25
Description
Une lentille mince est formée par l’association de deux dioptres sphé-
riques de grand rayon de courbure par rapport à l’épaisseur de la
lentille.
Plus précisément, si l’on note 𝑅1 , 𝑅2 les rayons de courbure, C1 , C2 les 𝑅2 e
centres de courbure et 𝑒 l’épaisseur de la lentille, on a axe optique
C2 S1 𝑛 S2 C1
𝑒 𝑅1 𝑒 𝑅2 et 𝑒 𝐶1 𝐶2 𝑅1
𝑒
𝑅2 = 20%
𝑒
𝑅2 = 3%
Approximation de Gauss
Les défauts des lentilles s’observent surtout quand les rayons sont
très inclinés par rapport à l’axe optique ou très éloignés de l’axe op-
tique. L’approximation de Gauss ou l’approximation paraxiale consiste
à se limiter aux rayons peu inclinés et peu éloignés de l’axe optique.
Dans ce cadre, on admettra que
1. Les lentilles sont stigmatiques : l’image d’un point est un
point. C’est ce qui permet la formation des images.
2. Les lentilles sont aplanétiques : l’image d’un objet perpendi-
culaire à l’axe optique est perpendiculaire à l’axe optique.
Simulation :
I femto-physique.fr/simulations/aberrations-lentille.php
milieu dispersif
Notion de foyers
F’ F’
F F
On montre que dans le cas des lentilles minces dont les milieux ex-
trêmes sont identiques, on a
𝑓 = OF = −OF’ = − 𝑓 0 ♥ (3.1)
𝑛0 1
𝑉, = 0 si 𝑛0 = 1 ♥ (3.2)
𝑓0 𝑓
Plans focaux
L L
plan focal image
+ +
F O F’ F O F’
F IGURE 3.7 – Image d’un point à l’infini hors de l’axe et d’un point du plan focal objet (construction pour une lentille convergente).
Formules de conjugaison
Objet Image
A’ +
réel réelle
A F O F’ renversée
B’
B’ L
B
Objet Image
+ réel virtuelle
A’ F A O F’ agrandie
droite
L B
B’
Objet Image
+ virtuel réelle
F O A’ F’ A rétrécie
droite
B L
B’
Objet Image
+ réel virtuelle
A F’ A’ O F rétrécie
droite
L B’
B
Objet Image
+ virtuel réelle
F’ O A F A’ droite
agrandie
Objet Image
A’ +
virtuel virtuelle
F’ O F A renversée
B’
F IGURE 3.10 – Les deux triangles grisés À partir des deux triangles grisés de la Figure 3.11 on trouve une autre
sont équivalents.
expression du grandissement :
L
B A’B’ FO
𝛾= =
A’ +
AB FA
A F O F’
B’ Si l’on pose 𝑓 0 = OF’ et 𝑓 = OF, les deux relations précédentes per-
mettent d’obtenir la relation de conjugaison avec origine aux foyers
F IGURE 3.11 – Les deux triangles grisés (dite formule de Newton) :
sont équivalents.
F’A’ · FA = 𝑓 𝑓 0 ♥ (3.3)
On peut aussi préférer une relation qui exprime les positions de l’image
et de l’objet par rapport au centre. Partant de la relation précédente on
peut écrire
(F’O + OA’) (FO + OA) = 𝑓 𝑓 0
Si les milieux extrêmes sont identiques on a 𝑓 = − 𝑓 0 = OF = −OF’ de
sorte que la relation devient
(OA’ − 𝑓 0) (OA + 𝑓 0) = − 𝑓 02
1 1 1
− = Relation de Descartes ♥ (3.4)
OA’ OA 𝑓0
Relation avec origine au centre. Notez que cette relation est moins
générale que la relation de Newton puisqu’elle suppose 𝑓 0 = − 𝑓 .
Notez également que dans ce cas, le rayon passant par O n’est pas
dévié ce qui permet de relier le grandissement aux positions relatives
de A et A’ via la relation
A’B’ OA’
𝛾= = ♥ (3.5)
AB OA
L
objet réel −→ image réelle
𝑥 2 − 𝐷𝑥 + 𝑓 0 𝐷 = 0
𝛾− 𝛾+ = 1
À retenir
Quand on veut agrandir un objet en le projetant sur un écran à l’aide
d’une lentille convergente on aura intérêt à utiliser une lentille de
petite focale, à placer l’objet près de la lentille mais à une distance
supérieure à 𝑓 0 puis à placer un écran assez loin de telle sorte que
𝐷 > 4 𝑓 0. Il suffit ensuite de jouer sur la position de la lentille pour
voir apparaître une image nette sur l’écran.
Lentilles accolées
1 1 1 1
− = 𝑉1 et − = 𝑉2
OA1 OA OA’ OA1
𝑘2 𝑛 − 𝑛1𝑅
= − 1𝐵
𝑘1 𝑛2𝐵 − 𝑛2𝑅
Ainsi un rayon rouge convergera au même endroit que le rayon bleu. Pour
un rayon jaune, le foyer sera peu éloigné.
Cette correction modifie la vergence de l’ensemble. En effet, on obtient
𝑛 − 𝑛1𝑅
𝑉 = 𝑘 1 [(𝑛1 − 1) − 1𝐵 (𝑛 − 1)]
𝑛2𝐵 − 𝑛2𝑅 2
ℎ
𝜃' 𝑑m
𝑑m
F IGURE 4.2 – Angle maximum sous le-
quel on peut voir un objet.
Pouvoir de résolution – La rétine est pavée de nombreuses cellules8
qui jouent le même rôle que les pixels d’un capteur d’appareil photo. 8. Il existe deux types de cellules : les bâ-
La différence réside dans le fait que la répartition n’est pas homogène : tonnets sensibles aux faibles luminosités
et les cônes sensibles aux couleurs
la densité de cellules est plus importante au centre d’où un maximum
d’acuité visuelle au centre9 . Lorsque deux points lumineux donnent 9. Pour être plus précis, il existe une ré-
lieu à deux images ponctuelles reçues par la même cellule, ces deux gion appelée la fovea où l’on ne trouve
que des cônes extrêmement serrés. C’est
images ne sont pas distinguées mais au contraire perçues comme
là que l’acuité visuelle est maximum en
un point unique. On retiendra qu’un œil normal arrive à distinguer pleine lumière
30 4 QUELQUES INSTRUMENTS
4.2 La loupe
𝜃0
1. Elle permet de ne pas faire travailler l’œil ;
2. Chaque détail est vu sous un angle plus grand ; on dit qu’il y a
𝑓 0 grossissement (à ne pas confondre avec le grandissement).
La loupe se place de telle sorte que l’objet soit dans le plan focal objet
F IGURE 4.3 – Principe de la loupe.
de la lentille, ainsi la loupe en donne une image virtuelle à −∞. Cette
image virtuelle est donc vue par un œil normal sans accommoder.
4.3 La lunette astronomique 31
𝜃0
𝐺= ♥ (4.1)
𝜃
où 𝜃 0 est l’angle sous lequel on voit un détail dans l’image alors que 𝜃
est l’angle maximum sous lequel l’œil nu peut le voir. Ici l’image est
virtuelle et vu à l’infini sous l’angle
ℎ
𝜃0 =
𝑓0
ℎ
𝜃=
𝑑m
𝑑m
𝐺=
𝑓0
On aura donc intérêt à choisir une lentille de petite focale si l’on veut
un fort grossissement.
Image A’ renversée
L1 L2
A1
•
O1 O2
F0 2
•
B1
L1 L2
•
•
O1 O2
F0 2 •
•
Disque oculaire
Grossissement
ℎ
𝜃'
𝑓10
𝜃0 𝑓0
𝐺= = 10 ♥ (4.2)
𝜃 𝑓2
Principe du Réflex
1. Objectif
2. Diaphragme
3. Penta-prisme
4. Viseur
5. Capteur
6. Miroir pivotant
7. Trajet de la lumiére
Δ𝜃 ℓ
' 𝑓 0 tan =
2 2𝑓0
F IGURE 4.7 – Champ angulaire d’un ap-
pareil photo. On voit donc qu’adopter un objectif de grande focale diminue le champ
de vision (et agrandie l’image). On note aussi qu’adopter un petit cap-
teur impose des objectifs de petite focale à champ angulaire constant :
c’est la stratégie des compacts numériques.
Δ𝜃 ℎ = 54° et Δ𝜃 𝑣 = 38°
Δ𝜃 ℎ = 52° et Δ𝜃 𝑣 = 33°
Δ𝜃 ℎ = 15° et Δ𝜃 𝑣 = 10°
Profondeur de champ
donne une image que l’on peut considérer net. On considère générale-
ment qu’une tache sera perçue comme un point si son diamètre 𝜙 est
inférieur à 𝜙0 = 100 𝜇m.
Objectif capteur
𝑥
𝜙 +
• •
A O A’
𝜙 𝑥
=±
2𝑅 OA’
Si l’on fait l’approximation OA’ ' 𝑓 0, on en déduit que l’intervalle de
netteté dans le plan image vaut
𝑓 0 𝜙0
Δ0 = 2|𝑥| '
𝑅
Cet intervalle est associé à un intervalle de netteté Δ dans le plan objet
dont la dimension s’obtient à l’aide du grandissement longitudinal :
Δ0
= 𝛾ℓ
Δ
Rappelons que pour une lentille, le grandissement longitudinal est
relié au grandissement transversal
2
𝑓 02
OA’
𝛾ℓ = 𝛾t2 = '
OA OA2
OA2
Δ ' 𝜙0 (4.3)
𝑅𝑓0
2, 8 × 100.10− 6
Δ = 102 × = 1, 5 m
0, 1352
2, 8 × 100.10− 6
Δ = 102 × = 510 m
0, 00742
4.5 Le microscope
Principe du microscope
L1 L2
Δ
B F’1 𝜃0
A’ +
A F2
ℎ
𝜆= dualité onde-corpuscule)
𝑚𝑣
et permet d’obtenir des résolutions allant jusqu’à mille fois celle d’un
microscope optique.
Grossissement
AB
𝜃=
𝑑m
Alors que l’image virtuelle A’B’ située à l’infini est vue sous l’angle
A’B’
𝜃0 =
𝑓20
𝜃 0 A’B’ 𝑑m
𝐺c = = = |𝛾t | × 𝐺 oc (4.4)
𝜃 AB 𝑓20
F10 A0 Δ Δ 𝑑m
|𝛾t | = = ⇒ 𝐺c =
𝑓10 𝑓10 𝑓10 𝑓20
Version en ligne
Énoncé de Fermat
sin 𝑖 1
= Cte
sin 𝑖 2
Il étend le principe de Héron d’Alexandrie relatif à la réflexion11 . 11. Héron d’Alexandrie (1er siècle avant
Imaginez un rayon lumineux partant d’un point A et se dirigeant notre ère) avait déjà prouvé que la lu-
mière qui se réfléchit sur un miroir plan
jusqu’à un autre point B. Fermat propose que parmi tous les chemins
emprunte le chemin le plus court.
possibles entre A et B, la lumière emprunte seulement le chemin le
plus rapide.
42 A PRINCIPE DE FERMAT
Il publiera ses résultats en 1662 dans synthèses pour les réfractions. Son
principe est le premier principe variationnel de la physique ; il pré-
sente en outre l’intérêt d’être d’une très grande généralité, et nous
verrons que son énoncé moderne contient en elle toute l’optique géo-
métrique. De surcroît, ce point de vue variationnel sera très fécond
en physique puisqu’il mènera à la mécanique analytique jusqu’aux
[1]: B ASDEVANT (2010), Le principe de théories quantiques des champs[1] .
moindre action et les principes variationnels
en physique
AI + IB
𝑇AB =
𝑣1
𝜕𝑇 𝜕𝑇
La fonction 𝑇AB (𝑥, 𝑧) présente un minimum si = 0 et = 0,
𝜕𝑥 𝜕𝑧
c’est-à-dire si
(𝑥 − 𝑥1 ) (𝑥 − 𝑥2 )
+q = 0
q
(𝑥 − 𝑥1 ) 2 + 𝑦 21 + 𝑧2 (𝑥 − 𝑥 2 ) 2 + 𝑦 22 + 𝑧2
et
𝑧 𝑧
+q = 0
q
(𝑥 − 𝑥1 ) 2 + 𝑦 21 + 𝑧2 (𝑥 − 𝑥 2 ) 2 + 𝑦 22 + 𝑧2
(𝑥 − 𝑥 1 ) (𝑥2 − 𝑥)
=
AI IB
égalité qui n’est possible que si 𝑥 est compris entre 𝑥1 et 𝑥 2 : le rayon
réfléchi passe donc de l’autre côté de la normale. Si l’on appelle 𝑖1 et 𝑖 2
les angles de chaque côté, la relation précédente se réécrit sin 𝑖1 = sin 𝑖2 ,
soit
𝑖1 = 𝑖2
Et la deuxième loi de la réflexion est ainsi prouvée13 . 13. Un calcul de dérivée seconde per-
met de vérifier que la durée 𝑇AB ( 𝑥, 𝑧)
présente bien un minimum local lorsque
𝑖1 = 𝑖2 . Pour s’en convaincre, on
pourra consulter la simulation située
Réfraction à l’adresse https : //femto −
physique.fr/simulations/principe −
de − fermat.php
De la même manière, le principe de Fermat permet de retrouver les
lois de Snell-Descartes en y apportant un éclairage nouveau. En ef-
fet, imaginons deux milieux transparents homogènes séparés par un
dioptre plan. Appelons 𝑣 1 et 𝑣 2 les vitesses respectives de la lumière
dans chacun de ces milieux. Pour simplifier, supposons le problème
A(𝑥1 , 𝑦 1 ) 𝑢®𝑦
plan (on pourrait montrer comme précédemment que le rayon optimal
•
reste dans le plan d’incidence). 𝑢®𝑥
𝑖1
Considérons A un point fixe du milieu 1 de coordonnées (𝑥1 , 𝑦 1 ) et un
𝑣1
point B du milieu 2 de coordonnées (𝑥 2 , 𝑦 2 ) puis cherchons le trajet qui
minimise le temps de parcours entre A et B. On comprend aisément 𝑣2 I(𝑥, 0)
que si la lumière se déplace plus vite dans le milieu 1, elle « aura •
intérêt » à allonger son parcours dans ce milieu et à le raccourcir dans 𝑖2 B(𝑥2 , 𝑦 2 )
l’autre ce qui explique la réfraction. La durée 𝑇AB du trajet ne dépend
F IGURE A.3 – Réfraction à travers un
alors que de la position du point incident I de coordonnées (𝑥, 0) : dioptre plan.
p p
AI IB (𝑥 − 𝑥1 ) 2 + 𝑦 1 2 (𝑥 − 𝑥 2 ) 2 + 𝑦 2 2
𝑇AB = + = +
𝑣1 𝑣2 𝑣1 𝑣2
𝑐 𝑐
𝑛1 sin 𝑖 1 = 𝑛2 sin 𝑖2 avec 𝑛1 = et 𝑛2 =
𝑣1 𝑣2
où F et F’ sont deux points –que l’on appelle les foyers– placés sur
F O F’
l’axe de révolution de part et d’autre du centre O.
FI + IF’ = FM + MF’
de sorte que le trajet [FIF’] n’est pas de moindre durée mais de durée
stationnaire. Ici tous les rayons issus de F se réfléchiront en passant par
F’ avec la même durée constante.
CI + IB = CM + NB > CM + MB
car NB > MB par hypothèse. Ainsi, le trajet [CIB] présente une durée
localement maximum.
d𝑠
C B
• • d𝑇AB = 0 avec A et B fixes
A
∫ B
𝐿 AB , 𝑛(M) d𝑠 avec M ∈ C ♥ (A.1)
A
)
cette notion se confond avec la longueur d’arc AB.
Le temps de parcours est lié au chemin optique. En effet, en un point
M de C, la lumière se propage à la vitesse 𝑣 = 𝑐/𝑛 de sorte que la durée
du trajet s’écrit
∫ 𝑡B ∫ B ∫ B
d𝑠 1
𝑇AB = d𝑡 = = 𝑛(M) d𝑠
𝑡A A 𝑣(M) 𝑐 A
𝐿 AB = 𝑐 𝑇AB ♥ (A.2)
Principe de Fermat
Stigmatisme
Conditions de stigmatisme
Plaçons entre deux points A et A’ une lentille mince plan convexe, d’indice
𝑛. Appelons 𝑑1 et 𝑑2 les distances qui séparent ces points de la lentille.
On souhaite déterminer le profil de la lentille, c’est-à-dire la façon dont
l’épaisseur locale 𝑒(𝑧) varie avec la coordonnée 𝑧, qui garantisse que A et
A’ soient conjugués, ceci dans l’approximation paraxiale.
𝑒 (𝑧)
𝑧
𝑒0 +
A A’
𝑑1 𝑑2
on a
𝑧2
q q
𝐿 vide = 𝑑1 2 + 𝑧2 + [𝑑2 − 𝑒(𝑧)] 2 + 𝑧 2 ' 𝑑1 + 𝑑2 − 𝑒(𝑧) +
2𝐷
à condition de poser 𝐷 = 𝑑1 𝑑2 /(𝑑1 + 𝑑2 ) et de considérer 𝑧 et 𝑒(𝑧) petit
devant 𝑑1 et 𝑑2 .
Δ𝐿 ' 𝑛 𝑒(𝑧)
𝑧2
𝐿 AA’ ' 𝑑1 + 𝑑2 + + (𝑛 − 1) 𝑒(𝑧)
2𝐷
A et A’ seront conjugués (dans l’approximation paraxiale) si, et seulement
si 𝐿 AA’ est constant. Cette constante peut être obtenue en prenant 𝑧 = 0 :
𝑧2 𝑧2
𝑑1 + 𝑑2 + + (𝑛 − 1)𝑒(𝑧) = 𝑑1 + 𝑑2 + (𝑛 − 1) 𝑒 0 soit 𝑒(𝑧) = 𝑒 0 −
2𝐷 2(𝑛 − 1)𝐷
1 1 1
𝑎= c’est-à-dire + = 2𝑎(𝑛 − 1) = 𝑉
2(𝑛 − 1)𝐷 𝑑1 𝑑2
Calcul variationnel
Exemple
Cherchant la courbe qui rend la longueur d’arc minimale (et donc station-
𝜕𝑓 d 𝜕𝑓
naire), on peut écrire l’équation d’Euler-Lagrange : = . Or, 𝑓 ne
𝜕𝑦 d𝑥 𝜕𝑦 0
dépend pas de 𝑦, par conséquent on trouve
𝜕𝑓 𝑦0
0 = Cte = q
𝜕𝑦
1 + 𝑦 02
Équation d’Euler-Lagrange
La fonctionnelle
∫ 𝑥B
𝐼 [𝑦 1 , . . . , 𝑦 𝑛 ] = 𝑓 (𝑥, 𝑦 1 (𝑥), 𝑦 10 (𝑥), . . . , 𝑦 𝑛 (𝑥), 𝑦 𝑛0 (𝑥)) d𝑥
𝑥A
est stationnaire si
𝜕𝑓 d 𝜕𝑓
= pour 𝑖 = 1...𝑛
𝜕𝑦 𝑖 d𝑥 𝜕𝑦 𝑖0
𝜕𝑓 d 𝜕𝑓 𝜕𝑛 p d 𝑛𝑦 0
1 + 𝑦 02 + 𝑧 02 =
=
d𝑥 1 + 𝑦 02 + 𝑧 02
p
d𝑥 𝜕𝑦 0
𝜕𝑦
𝜕𝑦
soit d 𝑛𝑧 0
𝜕𝑓 d 𝜕𝑓 𝜕𝑛 p 02 02
𝜕𝑧 1 + 𝑦 + 𝑧 =
=
d𝑥 1 + 𝑦 02 + 𝑧 02
p
d𝑥 𝜕𝑧 0
𝜕𝑧
p
utilisant le fait que d𝑠 = 1 + 𝑦 02 + 𝑧 02 d𝑥, on trouve
𝜕𝑛 d d𝑦 𝜕𝑛 d d𝑧
= 𝑛 et = 𝑛
𝜕𝑦 d𝑠 d𝑠 𝜕𝑧 d𝑠 d𝑠
Or, le vecteur d𝑥 −
→ d𝑦 − → d𝑧 → −
d𝑠 𝑢 𝑥 + d𝑠 𝑢 𝑦 + d𝑠 𝑢 𝑧 représente le vecteur unitaire tangent
au rayon, que nous noterons −𝑢 . Finalement, l’équation du rayon se
→
met sous la forme
−−−→ d →
grad𝑛 = 𝑛−𝑢 ♥ (A.4)
d𝑠
A.3 Calcul de trajet lumineux 51
où →
−𝑢 représente le vecteur normal au rayon et dirigé vers le centre
⊥
de courbure. Or, d’après l’équation (A.4), on a
d(𝑛→
−𝑢 ) d→
−𝑢
−𝑢 d𝑛 = −−−→
=𝑛 +→ grad𝑛
d𝑠 d𝑠 d𝑠
En prenant le produit scalaire avec le vecteur normal on aboutit à la
relation
𝑛 → −𝑢 · −−−→
⊥ grad𝑛
=
𝑅 𝑛
Étant donné que le rayon de courbure est une quantité positive, l’angle
−𝑢 et −
formé par les vecteurs →
−−→
grad𝑛 est nécessairement aigu. Autrement
⊥
dit :
Que ce soit sur une route surchauffée en été ou –comme nous le rap-
porte Gaspard Monge dans ses mémoires– dans une zone désertique,
il peut nous arriver d’avoir l’impression que le sol réfléchit un coin de
ciel bleu nous faisant croire à l’existence d’une plus ou moins grande
étendue d’eau présente sur le sol. Ces mirages16 sont liés à la courbure 16. mirage : du latin miror, mirari : s’éton-
des rayons à proximité du sol surchauffé. En effet, l’air chaud étant ner, voir avec étonnement.
moins dense que l’air froid, l’indice optique augmente avec l’altitude
ce qui fait naitre un gradient d’indice vertical. Par conséquent, les
52 A PRINCIPE DE FERMAT
Air froid
B• →
−
A• ∇𝑛
−
𝑢→
𝑦
Air chaud
−
𝑢→
𝑥
A’ •
F IGURE A.7 – Courbure des rayons au
voisinage d’un sol surchauffé. B’ •
∫ 𝑦B q
𝐿 AB = 𝑛(𝑦) 1 + 𝑥 0 (𝑦) 2 d𝑦
𝑦A
Selon le principe
∫𝑦 de Fermat, le rayon lumineux est le trajet √ qui rend sta-
tionnaire 𝑦 B 𝑓 (𝑦, 𝑥(𝑦), 𝑥 0 (𝑦)) d𝑦 avec 𝑓 (𝑦, 𝑥, 𝑥 0) = 𝑛(𝑦) 1 + 𝑥 02 . L’équa-
A
tion d’Euler-Lagrange donne
𝑛 𝑥0
𝜕𝑓 d 𝜕𝑓 d
= c’est-à-dire 0= √
𝜕𝑥 d𝑦 𝜕𝑥 0 d𝑦 1 + 𝑥 02
on en déduit
𝑛 𝑥0
√ =𝑎 avec 𝑎 = Cte
1 + 𝑥 02
On notera que la constante d’intégration 𝑎 représente l’indice de ré-
fraction au sommet de la courbe C (lorsque 𝑥 0 → ±∞). Si l’on note
(𝑥 0 , 𝑦 0 ) les coordonnées du sommet, on a donc 𝑎 = 𝑛(𝑦 0 ). Séparons
maintenant les variables :
±𝑎
d𝑥 = √ d𝑦
𝑛2 − 𝑎 2
Prolongeons le calcul en choisissant un modèle d’atmosphère. Pour
simplifier notre propos, adoptons un modèle linéarisé de 𝑛2 :
A’
★ →
−
𝑢A
𝜃 Δ→
−
𝑢
𝜃 →
−
→
−
𝑢A →
−
∇𝑛
𝑢 B
−−−→
∫ B −−−→
d →
𝑛−𝑢
→
𝑛−𝑢 A =
B
grad𝑛 = =⇒ grad𝑛 d𝑠
d𝑠 A
−−−→ −−−→
Par ailleurs, grad𝑛 = − 𝑐22 grad𝜙 de sorte que l’on trouve, pour les
faibles déviations
2
B −−−→
∫
𝜃 ' 2
grad𝜙 d𝑠
𝑐 A
4 G𝑀
𝜃= (A.5)
𝑏 𝑐2
Cet angle vaut 1,75" pour un rayon rasant le Soleil ; résultat qui fut
confirmé en 1919 par Eddington. Une conséquence immédiate est
que si l’alignement A-B passe par le centre de l’étoile, on s’attend à
F IGURE A.10 – Anneau d’Einstein observer, par symétrie de révolution, un anneau lumineux dit anneau
presque complet suite à l’effet mirage d’Einstein. En 1936, Albert Einstein publia un article[2] dans lequel il
produit par une galaxie rouge sur une
galaxie lointaine bleu.© ESA-Hubble-
émettait des réserves sur notre capacité à observer ce type de mirages
NASA. gravitationnels18 .
En revanche, si le centre de l’astre déflecteur n’est pas dans l’aligne-
18. Dans son article sur l’effet de lentille
gravitationnelle, A. Einstein écrit « Of
ment, le phénomène de déflexion gravitationnelle fait apparaître deux
course, there is no hope of observing this images (dues aux rayons passant par dessus et par dessous), en plus de
phenomenon directly. First we shall scarcely l’image due au trajet direct (visible si l’astre déflecteur est transparent).
ever approach closely enough to such a cen- C’est d’abord ce type de mirage que l’on découvrit en premier. En effet,
tral line. Second, the angle will defy the resol-
ving power of our instruments ». Son pessi- en 1979, l’équipe qui étudiait le quasar double Q0957+561 s’aperçut
misme fut démenti à partir des années 80 qu’il s’agissait, en réalité, d’un seul et même quasar dédoublé à cause
où on a commencé à détecter quelques de la présence d’une grosse galaxie située sur la ligne de visée. Depuis,
mirages gravitationnels en forme d’an-
de nombreux mirages gravitationnels furent observés. De nos jours,
neau.
ces effets dit de lentille gravitationnelle sont couramment utilisés pour
sonder le cosmos et même pour détecter des exoplanètes.
[1] Jean-Louis B ASDEVANT. Le principe de moindre action et les principes variationnels en physique. Vuibert,
2010 (cf. p. 42).
[2] A. E INSTEIN. “Lens-like action of a star by the deviation of light in a gravitational field”. In : Science
84 (1936), p. 506-507 (cf. p. 54).
[3] M. J. N ANDOR et T. M. H ELLIWELL. “Fermat’s principle and multiple imaging by gravitational
lenses”. In : American Journal of Physics 64.1 (1996), p. 45-49. DOI : http : //dx.doi.org/10.1119/1.18291.
[4] Max B ORN et Emil W OLF. Principles of Optics: Electromagnetic Theory of Propagation, Interference and
Diffraction of Light. 7e éd. Cambridge University Press, 2000.
Grandeurs et constantes physiques
Grandeurs physiques
Nom Symbole Unité
Indice de réfraction 𝑛 sans unité
Longueur d’onde 𝜆 m
Pouvoir de réflexion 𝑅 sans unité
Angle limite 𝑖ℓ rad.
Distance focale objet 𝑓 m
Distance focale image 𝑓0 m
Vergence 𝑉 𝛿 (dioptrie)
Grandissement longitudinal 𝛾ℓ sans unité
Grandissement transversal 𝛾t sans unité
Grossissement 𝐺 sans unité
Masse 𝑚 kg
Vitesse 𝑣 m.s−1
Chemin optique 𝐿 m