Partie 2 Cours de TEC ENSAK

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Université : Sultane Moulay Slimane

Etablissement : ENSA – KHOURIBGA

Cours : Techniques d’expression et de communication

Niveau : Classe préparatoire (1ére année)

Plan

Partie 2 : la communication orale

Chapitre 1 : Généralités sur l’argumentation

Chapitre 2 : Techniques du débat

Partie 3 : la communication écrite

Chapitre 1 : le résumé

Chapitre 2 : la synthèse
Chapitre 1 : Généralités sur la communication
Définition de l’argumentation

Cerner la notion d’argumentation « Il s’agit d’abord de convaincre autrui,


c’est-à-dire de lui faire changer d’avis, ou, du moins essayer. L’on peut
même dire que ce changement d’opinion constitue le seul signe patent de
l’efficacité de l’argumentation. » (Bernard Meyer in Maîtriser
l’argumentation, Armand Colin).

L’argumentation ne peut s’imposer comme un enchaînement automatique


d’idées : il lui faudra multiplier les preuves et donc user de techniques
d’expression particulières pour convaincre. Pour cela, il faut apprendre à
:

- Gérer la présentation et l’organisation des idées, c’est-à-dire la


structure du raisonnement qui sera mû par une intention précise et
orienté vers un objectif clair (classer ses idées, pouvoir les étayer et
les ordonner)
- Maîtriser l’expression des preuves (exemples, faits, opinions
rapportées, anecdotes) ainsi que l’utilisation de procédés stylistiques

Une distinction importante : faits – idées – opinions – croyances.

Le fait : c’est un élément concret appartenant au domaine de la réalité. Il


peut avoir été directement vécu ou être connu de lui par le biais de ses
lectures, de ses études, du récit d’autrui ou des médias. Il peut prendre
plusieurs aspects : une situation précise mettant en scène des personnages,
une série d’évènements habituels, une anecdote donc un récit, des
données chiffrées. Il faut lui accorder de l’importance car il est le reflet
de la réalité et il permet d’ancrer la réflexion dans le concret.

L’idée : notion abstraite car elle revêt une portée très générale, au
contraire du fait (fait précis et particulier). Nommer une idée suppose des
qualités d’abstraction et de généralisation. Synthétiser plusieurs notions
existantes pour les regrouper sous une seule et même idée, c’est savoir
trouver le point commun entre des situations différentes.

L’opinion : proche de l’idée dans la mesure où il s’agit également d’un


concept abstrait. C’est souvent une opinion qui sera discutée, par
exemple, dans un sujet de dissertation ou qui constituera l’objet même
dont il faudra convaincre l’interlocuteur. Personnelle, elle est donc liée à
la liberté d’appréciation de chacun.
La croyance : voisine de l’opinion, elle s’en distingue dans la mesure où
elle appartient au domaine du non-démontrable, comme c’est le cas de la
foi religieuse.

Le contexte de l’argumentation
L’objectif du discours argumentatif consiste à propos d’un thème
(un sujet) de soutenir une thèse (un point de vue, une opinion) qui
réponde à une problématique1. Il faut convaincre un adversaire, soit
pour modifier son opinion ou son jugement, soit pour l’inciter à agir.
Quelques exemples pour mieux faire comprendre
ces notions : Un thème est un sujet de discussion plus ou moins
précis, délimité : le tabac, les usages du tabac, les usages sociaux du
tabac, les méfaits du tabac, tabac et drogue, tabac et addiction… Une
problématique est formulée sous forme d’une question à propos du
thème : le tabac est- il dangereux ? Pourquoi les jeunes gens fument-ils
? Quels sont les usages du tabac ?... Une thèse est une réponse à cette
problématique, une prise de position tranchée ou nuancée
: oui, fumer est dangereux… Fumer est dangereux, toutefois la quantité,
le type de pratique et l’attachement au produit nuancent le pronostic…
Argumenter, c’est donc définir la stratégie la plus efficace, la plus
habile pour
° faire connaître sa position, sa thèse
° la faire admettre à un auditoire
° ébranler les contradicteurs, faire douter un adversaire, faire
basculer les indécis
° contredire une thèse opposée, critiquer une position contraire ou
éloignée
° démontrer avec rigueur, ordre et progression
Toutes ces finalités isolées ou combinées donnent naissance à une
variété de formes et de tonalités qui rendent chaque tentative
d’argumentation très originale et parfois difficile à discerner.
Ainsi une argumentation peut paraître

• lâche ou serrée,
• courte ou longue,
• formelle ou informelle,
• lourde ou subtile,
• produite avec une économie de moyens ou au contraire donner
l’impression de pilonner,
• classique ou novatrice,
• un long siège ou un coup d'audace,
• simple ou à effets,
• sérieuse ou bouffonne,
• évidente ou ironique,
• directe ou indirecte,
• agressive ou complice…

L’approche par les trois verbes


Argumenter, c’est vouloir convaincre, persuader,
ou délibérer. Si argumenter consiste à soutenir ou à contester une
opinion, cette tentative vise aussi dans le même temps à agir sur le
destinataire en cherchant à le convaincre ou à le persuader. Argumenter,
c’est donc justifier une opinion que l'on veut faire adopter, partager en
tout ou partie. On cherche alors à convaincre par l'usage de la raison
et à persuader en faisant appel aux sentiments et à
l'affectivité. Argumenter, c’est aussi tenir compte de
thèses différentes des nôtres, avec lesquelles nous allons entrer en
discussion dans une délibération, solitaire (monologue délibératif) ou
collective (dialogue).

I.1 - Convaincre

Pour convaincre, celui qui argumente fait appel à la raison, aux facultés
d'analyse et de raisonnement, à l’esprit critique du destinataire pour
obtenir son accord après mûre réflexion. Il formule une
thèse2. Il s’aide d’arguments, c'est-à-dire des
éléments de preuve destinés à l’étayer ou à la réfuter. Ces arguments
sont eux-mêmes illustrés par des exemples variés : tirés de l’expérience
personnelle, des lectures, des divers domaines de la connaissance :
sciences, histoire, philosophie… Ce peut être des références à d’autres
penseurs ou écrivains (citation), à des anecdotes amusantes ou
frappantes (paraboles), à la sagesse des nations (proverbes) à des
valeurs symboliques ou culturelles partagées
(zoomorphisme, mythes)... Ces arguments sont présentés de manière
ordonnée dans le cadre d'un raisonnement3 (inductif, déductif, critique,
dialectique, concessif, par analogie, par l'absurde...) sous forme de plan
et d'une progression argumentative (le plus souvent selon la loi d’intérêt
: du moins important au plus important4) où ils sont souvent reliés entre
eux par des connecteurs logiques qui jouent le rôle de balises ou de
poteaux indicateurs. Les connecteurs les plus importants sont ceux qui
soulignent la causalité. On peut citer ensuite ceux qui ordonnent la
présentation. On conseille à l’orateur ou à celui qui présente son exposé
d’abuser de ces signaux pour capter l’attention de son auditoire ou du
moins pour éviter de la perdre. (Nous en sommes à cette étape, nous
venons de celle-là, nous allons aborder celle-
ci). Il s'inscrit dans une stratégie argumentative : développer ou réfuter
une thèse, concéder, débattre. Le schéma argumentatif peut varier : le
locuteur peut choisir de défendre sa propre thèse et de passer sous
silence celle de ses adversaires dans une « splendide indifférence » ; il
peut aussi commencer par réfuter la thèse adverse ou, à l’inverse, il peut
se montrer conciliant en acceptant quelques points (mineurs) de la thèse
adverse afin de mieux disposer le destinataire à accepter la sienne. Tout
dépend du rapport de forces réel ou supposé.

I.2 - Délibérer

Délibérer, c'est examiner les différents aspects d'une question, en


débattre, y réfléchir afin de prendre une décision, de choisir une solution.
C’est donc se confronter à ses propres objections ou à celles d'autrui,
avant de construire sa propre opinion. Cette nécessaire étape de la
réflexion personnelle permet de considérer l'avis d'autrui et de peser la
vérité (ou l’accord au réel) de différentes positions avant
de décider. La délibération est
également essentielle au débat public dans une démocratie. Au cours
d’un procès avant la sentence, les jurés sont amenés à délibérer.

L'essai, le dialogue ou l'apologue sont des genres littéraires


particulièrement adaptés à l'expression d'une délibération.

I.3 - Persuader

Quand le discours argumentatif fait appel aux sentiments ou aux


émotions du destinataire, il cherche à
persuader. Il s’agit pour l’émetteur de jouer
sur des valeurs et des repères culturels communs. En effet une
argumentation met en jeu, de manière explicite ou implicite, un système
de pensée. Le locuteur, s’il veut toucher son destinataire, doit s’efforcer
de comprendre le système de valeurs de ceux
auxquels il s’adresse. Ainsi la défense d’une
thèse s'appuiera sur des principes universels ou du moins en principe
partagés par la majorité : la Vérité, le droit au bonheur, l’équité, la
sincérité..., ou sur les valeurs admises par un groupe social déterminé
: l’honneur, le courage, la probité, le travail, le patriotisme…
Cette thèse s’appuie également sur des références culturelles
communes qui font naître une complicité propice à l’adhésion : jeux de
mots, traits d'esprit, intertextualité, connotations, détournements,
allusion
s…
Le discours va se faire à la fois expressif et impressif, il va essayer de
transmettre des émotions fortes, d’impressionner le
destinataire pour agir sur lui. Le locuteur doit
impliquer ses destinataires, leur faire considérer que sa thèse est aussi
la leur, qu’ils partagent les mêmes combats et
les mêmes intérêts. II est ainsi amené à utiliser souvent le « tu
» ou le « vous », parfois le « nous » qui crée une communauté d’intérêt.
Il les prend à témoin au moyen d'interrogations oratoires dont il n’attend
pas de vraies réponses. Ces questions rhétoriques ou fausses questions
sont simplement destinées à animer le discours et à varier le mode de
l’affirmation.
Il doit provoquer un phénomène d’identification à ses vues.
L’adhésion recherchée est plus viscérale que réfléchie. Nous assistons
alors à une modalisation forte. Le locuteur s’implique fortement dans
son énoncé, il amplifie ses jugements par le recours à des termes
mélioratifs ou péjoratifs, à des adverbes d’intensité, à des images qui
heurtent ou font rêver. Il spécule le plus souvent sur des réactions
primaires : joie, peur, tristesse ou colère… Pour persuader
son lecteur ou son auditoire, le locuteur va jouer sur les émotions fortes
de l’indignation ou de l’enthousiasme. Il peut exciter la pitié pour les
victimes, l'indignation devant l’inacceptable, la révolte contre
l’injustice. Ce type de discours recourt fréquemment au registre
pathétique.

Cette volonté de persuader à tout prix peut sombrer dans la


manipulation : le locuteur cherche à prendre le contrôle de son
auditoire en l’affolant (en jouant sur ses peurs ataviques, sur ses réflexes
d’exclusion, de mobilisation contre l’ennemi commun…) ou au
contraire en le flattant, en produisant des promesses inconsidérées, en
caricaturant…
Les composantes de l’argumentation
• La thèse ou le point de vue : une prise de position par rapport à un
problème. C’est ce que l’on souhaite prouver en exposant son point
de vue, son avis, son opinion sur une question ou un sujet.
• L’adhésion : degré de confiance accordée à une thèse
• La réfutation (ou antithèse) : démonstration qui combat une thèse
pour en montrer les faiblesses ou la fausseté (réfuter = contredire)
• La synthèse : opération intellectuelle par laquelle on rassemble les
éléments de connaissance concernant un objet de pensée en un
ensemble cohérent ; notion ou proposition qui réalise l’accord de la
thèse et de l’antithèse en les faisant passer à un niveau supérieur.
• L’argument : exemple de raisonnement destiné à prouver qu’une
thèse est vérifiée. Contrairement à l’exemple, l’argument est
abstrait, c’est une idée, une justification. L’argument exprime une
généralité.
• L’objection : argument qui sert à réfuter une thèse, à s’opposer à
elle.
• L’exemple : cas concret, fait particulier qui illustre un argument. Il
doit être précis. Il peut venir de lectures personnelles, de sa propre
expérience, de l’actualité. On justifie souvent l’idée par l’exemple.
• L’implicite : ce qui n’est pas dit ouvertement, n’est pas formulé
clairement. C’est un sous-entendu.

Les stratégies de raisonnement


• Raisonnement par induction : passer du particulier au général. Cela
signifie qu’à partir d’un fait (ou d’une série de faits) on aboutit à
une conclusion de portée générale.
• Raisonnement par assertion : affirmer un certain nombre de
propositions tenant lieu d'argumentation sans pour autant recourir,
à proprement parler, à une démonstration ;
• Raisonnement par déduction : passer du général au particulier, partir
d'une hypothèse ou d'une idée générale pour déduire une
proposition particulière ; c’est aussi passer d’une étape à l’étape
suivante (souvent passage d’une cause à une conséquence).
• Le syllogisme tire une conclusion logique de deux propositions (ou
prémisses) présentées comme vraies (la majeure et la mineure) (par
exemple : Tous les hommes sont mortels ; or Socrate est un homme
; donc Socrate est mortel)
• Le sophisme est une forme de syllogisme : il semble logique mais
il conduit à des absurdités (par exemple : tout ce qui est rare est cher
; or un cheval bon marché est rare ; donc un cheval bon marché….
est cher !?!?!)
• Raisonnement par analogie : mettre en relation deux objets, deux
phénomènes, deux situations qui appartiennent à des domaines
différents mais font penser l’un à l’autre parce que leur
déroulement, leur aspect … présentent des similitudes ; rapprocher
deux savoirs, comportements, jugements dont un est déjà donné
comme établi. La métaphore et la comparaison sont des figures de
style liées à l’analogie.
• Raisonnement concessif : admettre un fait ou un argument qui
s'oppose à sa thèse mais maintient finalement son point de vue.
• Raisonnement critique : critiquer ou réfuter la thèse opposée à la
sienne.
• Raisonnement par calcul : utiliser une opération d'apparente égalité,
de proportionnalité ou de réciprocité mathématique.
• Raisonnement par l’absurde : démontrer une proposition en
prouvant que la négation de cette proposition aboutit à une
contradiction ; imaginer les conséquences absurdes d'une
proposition pour la réfuter ; Des savoirs pour enseigner aux savoirs
scolaires : l'exemple d’une fable de LA FONTAINE et du discours
publicitaire.
• Raisonnement par opposition : juxtaposer deux propositions qui se
contredisent.
• Raisonnement par ellipse : laisser le lecteur, l’interlocuteur dégager
lui-même la thèse ou les conclusions, non sans l’avoir auparavant «
orienté » (raisonnement elliptique).

Les différents types d’arguments


✓ L’argument logique : il repose sur une cohérence interne (par
exemple : être libre, c’est refuser l’esclavage).
✓ L’argument de valeur : il se réfère à un système de valeur
communément admis. Sa validité, limitée à ce système, ne remporte
pas forcément l’adhésion générale.
✓ L’argument d’expérience : il est fondé sur l’observation et
l’expérience, il est souvent de l’ordre du constat (par exemple : les
gens qui ont peur des autres sont souvent agressifs).
✓ L’argument d’autorité : il a recours à la caution, la citation d’un
homme illustre pour légitimer ses propres affirmations (en fonction
des cultures, des époques, des idéologies). C’est une opinion
justifiée en se fondant sur la réputation de celui qui l'a énoncée (une
autorité impersonnelle et désignée sous une forme abstraite telle que
la Bible, l'église, les lois…; une catégorie d'hommes telle que les
savants, les philosophes, les Anciens ; une personne savante,
compétente, qui est désignée par son nom telle que Socrate,
Molière…).
✓ L'argument du témoin fictif : il consiste à faire appel à un témoin
imaginaire qui par son objectivité renforcerait la thèse défendue («
Que ne dirait-il pas, l'homme de bonne foi, devant de tels propos ?).
✓ L’argument « ad hominem » : il est utilisé pour discréditer
quelqu’un, en attaquant non pas les idées, mais la personne même
(confère les attaques de Voltaire contre Rousseau). Parce qu’il en
appelle au particulier au détriment de la vérité générale et de la
réflexion personnelle, ce type d’argument est souvent sans valeur
véritable.
✓ La formule qui réfère à l'opinion commune (« les valeurs
consensuelles ») : il a recours à une expression brève (proverbe,
adage, dicton, lieu commun, maxime, slogan) qui s'impose du fait
de sa forme mais aussi de son ancienneté ou de son anonymat,
lequel est comme une garantie de consensus, de chose jugée (la
formule remplace l'autorité du « il » de l'argument d'autorité par
celle du « on » de la sagesse populaire).
✓ L'argument qui touche à l'affectivité : il fait appel aux valeurs
morales (l'hypotypose, l'imagerie pathétique).
✓ L'argument a fortiori (à plus forte raison) : la preuve est faite par un
recours à une analogie avec un autre cas du même ordre, qui
renforce la proposition (si on admet le plus petit, on doit admettre
le plus grand / si l'on admet le plus grand, on doit admettre le plus
petit : « Je l'aimais inconstant, qu'aurais-je fait fidèle ? »).
✓ L’analogie : elle opère sur un fait fictif aussi bien que sur un fait
réel et elle fonctionne à partir d'une relation connue pour éclairer ou
prouver une autre relation qui lui est semblable (« comme le renard
de la fable… ; comme l'enfant prodigue… »).
✓ L'argument par l'absurde.
✓ L'argument a contrario (par le contraire) : la preuve est faite par
l'assertion de la proposition inverse (« Mieux vaut en rire qu'en
pleurer »).
✓ L’argument par l’exemple (le recours à un fait, c'est-à-dire non
général qui peut être réel ou fictif, l'essentiel étant qu'il soit
vraisemblable) : il peut être illustratif (il suit l'énoncé de l'argument
en l'éclairant, le précisant, le concrétisant) ou argumentatif (il
présente un cas concret, une situation particulière mais
représentative d’un ensemble, à ce titre il permet de tirer un
enseignement général, un argument).

Autres types d’arguments

• L'argument d'autorité : on fait référence à une autorité politique,


morale, scientifique reconnue et experte. Par exemple : Fumer est
dangereux pour la santé, c'est ce qu’il démontre le rapport sur la
santé des Français rédigé par les professeurs...
• L'analogie qui consiste à comparer deux faits, deux situations
pour en déduire une valeur explicative, pour donner en exemple.
"L'usage du tabac est voisin de celui des drogues ou de l'alcool : il
crée une dépendance physique et psychologique dont le patient
aura bien du mal à se débarrasser".
• Les rapports de cause à effet. Tel phénomène entraîne tel autre
phénomène selon le postulat du déterminisme. "Fumer entraîne
des troubles gastriques, donne mauvaise haleine et perturbe
l'odorat comme le goût".
• Les avantages ou les inconvénients. Recherche des effets sur
différents plans. "Arrêter de fumer augmente l'espérance de vie,
permet de réduire les dépenses de santé..."
• Utilisation de données scientifiques, historiques, numériques.
En principe elles sont irréfutables. "L'usage du tabac est la
première cause des cancers du poumon et de la gorge".
• Par analyse et élimination des autres solutions. Valable pour
une argumentation longue ou la réponse à de prévisibles
objections. "Recourir à des cigarettes sans tabac n'élimine pas les
risques représentés par les goudrons, la toxicité des produits
résultant de la combustion..."
• Par généralisation. À partir d'un ou deux exemples, on généralise.
"Les programmes de prévention menés en Allemagne et les
séances d'éducation scolaire au Luxembourg ont montré tout
l'intérêt..."
• Argument des « paliers ». Les efforts, les sacrifices font parvenir
à un palier, avec les premiers résultats positifs, et ainsi de suite
jusqu'au résultat final. "L'augmentation des taxes sur le tabac,
l'interdiction de fumer dans les lieux publics ont fait à nouveau
parler du tabagisme et ont permis à un nouveau public de prendre
conscience de ses méfaits. Ils ont ainsi conduit à une baisse de la
consommation"...
• L'accord paroles/actes : Pour rendre sympathique, marquer la
loyauté. "Le ministre de la santé a décidé de s'arrêter de fumer lors
du lancement de la campagne de prévention. À ce jour sa
détermination n'a pas faibli"...
• L'alternative : blanc ou noir, la bourse ou la vie, la valise ou le
cercueil. "Les femmes doivent choisir : soit l'arrêt du tabac, soit
des risques accrus de cancer, un vieillissement des tissus accéléré,
une peau terne, un affaiblissement marqué de leur pouvoir de
séduction"...
• Appel aux valeurs supérieures. Importance du point de vue
choisi. "L'usage du tabac n'est pas dangereux seulement pour le
consommateur, mais pour tous ceux qui sont intoxiqués
passivement dans son entourage. C'est donc non seulement une question de
bonnes manières, mais plus encore de civisme et de santé publique que de
s'abstenir de fumer dans un lieu public".
• Prise à témoin. Recherche de l'accord du destinataire. "Voyez-
vous d'autres moyens que l'interdiction de la publicité pour les
marques de cigarettes ?"
• Argument ad hominem : L'argument ad hominem ou
argumentum ad hominem est une stratégie qui consiste à opposer à
un adversaire ses propres paroles ou ses propres actes. Il s’agit de
discréditer la personne plutôt que la position qu’elle défend.
L’idéal est bien de montrer la contradiction entre les propos et les
agissements. C’est la mise en évidence du « Fais ce que je
dis et non pas ce que je fais ». Typiquement un
argument ad hominem est construit selon le schéma suivant :

Untel défend telle


position. Or Untel n'est pas crédible (pour des
raisons liées à ses paroles, à ses actes) quand il affirme cette
position. Donc cette position est
fausse.
Les hommes politiques abusent de ce type d’argument, et
contribuent ainsi à rabaisser le débat en confondant les idées et les
personnes. Il est en effet vicieux de créer l’amalgame entre la
véracité d’une position et l’intégrité d’une personne. Dans un
procès, en revanche, la révélation de contradictions derrière
lesquelles un accusé se réfugie pour refuser sa responsabilité ou
affirmer son bon droit, peut se révéler utile au discernement de la
vérité. L'argument ad hominem porte alors sur un éclaircissement
des mobiles et non sur la validité du fond de la chose alléguée. De
même tout argument ad hominem n'est pas toujours une attaque
personnelle, quand il se borne à se référer à la situation
particulière d’une personne (droits juridiques, autorité morale…).

Les écrits de l’argumentation


L’argumentation traverse tous les genres littéraires. Le roman, le théâtre, la poésie
développent souvent des situations d’argumentation. Les écrivains utilisent
cependant des genres proprement argumentatifs pot' présenter leurs idées, pour
défendre leurs opinions.

LE PAMPHLET
Le pamphlet est un court écrit satirique qui attaque avec force les institutions, une
personne connue. La brièveté, l’intensité et l’actualité du sujet abordé caractérisent
le pamphlet.
Frère Coutu, en disant ces mots, bâilla plus que jamais. Berthier répliqua par des
bâillements qui ne finissaient point. Voltaire, Relation de la maladie du jésuite
Berthier, 1759.
Le pamphlet est l’arme favorite de Voltaire pour se moquer de ses
adversaires : les jésuites, les partisans du despotisme ou du fanatisme.

L'ESSAI
L’essai permet à un écrivain, mais aussi à un critique littéraire, de traiter d’un
sujet, d’un auteur, avec une certaine liberté, sans prétendre épuiser complètement
la matière.
Rendre la vertu aimable, le vice odieux, le ridicule saillant, voilà le projet de tout
honnête homme qui prend la plume, le pinceau ou le ciseau. Denis Diderot, Essai
sur la peinture, 1765.
L’essai permet à Diderot d’analyser les œuvres des grands peintres, mais
aussi de développer ses idées sur l’importance de la peinture dans la société.

LE MANIFESTE ET LA PRÉFACE
Le manifeste est un texte théorique qui expose les principes d’un nouvel
engagement littéraire. La préface est un texte placé en tête d’un livre, qui sert à le
présenter au lecteur. L’écrivain profite de la préface pour défendre sa conception
de la littérature.
Ces critiques sont le partage de quatre ou cinq auteurs qui n'ont jamais pu par
eux-mêmes exciter la curiosité du lecteur. Jean Racine, Préface de Bérénice, 1600.
À travers la préface de ses pièces, Racine explique et défend son théâtre
attaqué par la critique.
LE RÉQUISITOIRE ET LE PLAIDOYER
Le réquisitoire est un genre judiciaire : c’est le développement de l’accusation, qui
énumère devant un tribunal les crimes, les fautes imputés à celui qu’on accuse. Le
plaidoyer est aussi un genre judiciaire : c’est le développement de la défense d’une
personne, accusée devant un tribunal. Mais la littérature a très souvent intégré ces
deux situations d’argumentation dans le roman, le théâtre.
Le fond de sa pensée, si j'ai bien compris, c'est que j'avais prémédité mon crime.
Du moins il a essayé de le démontrer. Comme il le disait lui-même : « J'en ferai la
preuve, messieurs, et je la ferai doublement. » Albert Camus, L'Étranger, 1942,
Éd. Gallimard.

Le réquisitoire du procureur conduira à la condamnation de Meursault.

Les procédés de l’argumentation

• L’explication

Elle amène toute une série de précisions qui permettent d’éclairer le


destinataire et de répondre à son questionnement. L’explication sert ainsi
à étayer son point de vue.

• La démonstration

On cherche avant tout à justifier un fait ou un point de vue, en démontrant


que ce qu’on avance est évident et doit être accepté par le bon sens
commun.

• La réfutation

On rejette la thèse adverse en utilisant le lexique de la concession, puis


de la négation et de l’opposition. Cela permet de mieux affirmer son
opinion et d’attirer avec plus de force l’adhésion du destinataire.

• La délibération

Ce procédé vise à analyser le pour et le contre avant de trancher.


L’opinion se construit à partir de la synthèse des arguments étudiés. On
discute ou on réfléchit en examinant les différents aspects du problème
ou du thème. On peut établir un dialogue avec des personnes dont les
opinions sont contradictoires, ou s’engager dans un monologue
délibératif.
Les limites de l’argumentation : la manipulation

La manipulation se considère comme convaincre à tout prix. Une


manipulation mentale ou manipulation psychologique est — en
psychologie — une méthode délibérément mise en œuvre dans le but de
contrôler ou influencer la pensée, les choix, les actions d'une personne,
via un rapport de pouvoir ou d'influence.

Quand les gens ne sont pas libres d’adhérer ou non aux arguments il y a
manipulation. Les techniques de manipulations sont :

✓ La pression sur les sentiments et les émotions (menace, séduction)


✓ La déstabilisation de l’autre par une attitude ou des propos non
appropriés à la situation
✓ La déformation des faits
✓ L’amalgame (mise ensemble de faits ou de choses différentes qui
n’ont pas réellement de rapport entre eux).
✓ La désinformation ou la propagande.

Le conflit dans l’argumentation

Définition : Un conflit, ou situation conflictuelle, est un état d'opposition


entre personnes ou entités. Le conflit est chargé d'émotions telles que la
colère, la frustration, la peur, la tristesse, la rancune, le dégoût. Parfois, il
peut être fait d'agressivité et de violence.

Il y a différents types de conflits :

➢ Les conflits d’intérêt ; un avantage auquel l’individu tient est


remis en question
➢ Les conflits de pouvoir ; quand il y a intrusion sur le territoire de
l’individu en conflit
➢ Les conflits d’identité ; quand il y a menace sur l’identité même de
l’individu
➢ Le conflit d’idéologie ; quand il y a choc de deux cultures, deux
systèmes de croyance.

Résolution des conflits :

Il existe également plusieurs modes de résolution des conflits

➢ La négociation (chacun abandonne un petit peu)


➢ Le recours hiérarchique (l’individu fait appel à son supérieur
hiérarchique et ainsi de suite)
➢ L’arbitrage : les deux parties se mettent d’accord pour accepter la
solution que rendra une personne neutre, l’arbitre.
➢ La médiation ; un médiateur extérieur est désigné pour mettre en
relation les groupes en conflit et pour proposer des solutions de
compromis.
Chapitre 2 : le débat
Origine du mot

Etymologie : du verbe débattre, composé du préfixe dé-, exprimant


l'intensité, et de battre, issu du latin battuere, battre, frapper, rosser. Le
verbe débattre signifie discuter à plusieurs, chacun exposant ses
arguments.

Le débat est l'action de débattre, de discuter. Un débat est une


discussion ou un ensemble de discussions, souvent organisées et
généralement animées, entre plusieurs personnes qui exposent des avis,
des idées ou des opinions différentes, voire contradictoires sur un thème
donné.

Exemples : un débat passionné, un débat public, un débat télévisé entre


deux candidats à l'élection présidentielle.

Définition

• Un temps d’échange et d’expression au cours duquel des personnes


aux avis divergents peuvent confronter leurs avis, leurs points de
vue.

On parle de débat quand on discute à plusieurs sur un sujet précis et que


chacun expose son point de vue. Dans un débat, il y a souvent des
désaccords, et chacun va essayer de convaincre* les autres grâce à des
arguments*. On doit donc exprimer clairement ses idées et utiliser son
esprit critique* pour réfléchir aux opinions des autres. Le débat n’est pas
un affrontement avec un gagnant et un perdant ; c’est une discussion où
chacun s’exprime librement et où tous se respectent.

But

Que permet le débat ?

• Chacun enrichit son point de vue en découvrant des idées


différentes.
• On peut aussi mieux mettre en cause les stéréotypes* et les idées
toutes faites.
• Enfin, le débat débouche parfois sur une décision collective qui
repose sur des compromis*.
• Apprendre à manipuler les techniques et procédés de
l’argumentation.

Les positions dans un débat

Les intervenants dans un débat et leurs rôles


Pour organiser la tenue du débat, il est nécessaire, au préalable, de préciser les
principes suivants :

- Le débat est argumenté. Il ne s’agit pas d’un débat d’opinions


personnelles, spontanées et versatiles. Qui dit débat dit échanges de
points de vue voire engagements personnels sur telle ou telle position.
- Le débat a pour finalité la construction d’un savoir sur la citoyenneté.
Avec le débat, chacun s’enrichit.
- Le débat est également un lieu d’apprentissage du débat !!
Dans le respect des principes ci-dessus, le tableau suivant précise le
jeu de rôles, les objectifs et la disposition pour conduire le débat
argumenté

L’animateur vise à distribue la parole, il doit rester neutre. Et en cas de silence, il


pose une question pour relancer le débat, ou synthétise ce qui vient d’être dit. Un
animateur doit respecter les notions suivantes :

Soyez …. …
• Agréable : mettez en valeur les participants, faites des transitions, utilisez
l’humour …
• Rassurant : montrez au groupe que vous savez où vous l’emmenez en
expliquant régulièrement les étapes que vous suivez. De même, si au cours
du débat vous promettez quelque chose, il faudra vous y tenir. …
• Ferme : référez-vous aux règles annoncées en début de débat en cas de «
débordement ». …
• À l’écoute : soyez attentif aux besoins du groupe (en cas
d’incompréhensions, il faut pouvoir les dissiper rapidement…) …
• Au service du débat : pour que les participants disposent d’un maximum de
temps pour échanger, mesurez vos interventions (le plus précis et le plus
rapide possible). Même si c’est tentant, n’exprimez pas votre avis.

Rédacteur(s) : en cas de publication des résultats du débat

Participants : entre partisans qui sont favorable au sujet et à la thèse


défendue et opposants qui sont défavorable ou contre la thèse
proposée.

Le public.

Critères du débat

Parole :

• Prise de parole
• Qualité de la voix
• Qualité de l’expression, de la langue

Attitude :

• Qualité d’écoute
• Capacité à s’intégrer au débat
• Maîtriser la gestuelle

Respect de l’autre :

• Eviter l’invective
• Avoir une attitude respectueuse
• Eviter aucun propos injurieux
Respect du temps

Implication :
• S’appuyer sur un vécu personnel (employer le je…)

Justesse des arguments :

• Répondre aux arguments avancés


• Appuyer ses arguments par des citations, des références…

Écouter et respecter la parole de l’autre

Défendre un point de vue

S’appuyer sur la parole de l’autre pour répondre

S’exprimer avec clarté et précision, dans un niveau de langue adapté à la


situation

Quand un débat peut-il être dit réussi ?


Il ne s’agit pas de critères objectifs et intangibles de la réussite d’un débat.
Celle-ci sera donc fonction d’appréciations subjectives. Toutefois, ces
appréciations sont aussi fonction de la place qu’occupent les intervenants
dans le débat et de leurs attentes. L’idéal serait de pouvoir mesurer
l’indice de satisfaction du public. Mais outre que nous sortirions des
limites de cette étude, une telle mesure poserait des problèmes
méthodologiques considérables. Sans compter que ce n’est là qu’un
paramètre parmi d’autres : il peut bien y avoir des débats où l’opinion du
public ne compte pas, ou peu. En revanche, la représentation de la
satisfaction du public joue un rôle important dans l’appréciation
qu’organisateurs et participants portent sur la réussite du débat.

Préparer sa stratégie d’argumentation


Pour bien préparer votre stratégie d’argumentation lors d’un débat, le
participant doit suivre les points suivants :
• Analyser de la situation
• Définir ses objectifs
• Tenir compte le public
• Doser l’argumentation raisonnement et argumentation relation
• Préparer un plan d’argumentation
• Prévoir les objections et préparer les réfutations
• Tester son argumentation
Eviter l’argumentation inefficace

Tactique dans le débat


Partie 3 : la communication écrite

Les mots jouent un rôle crucial dans le processus de communication, pour


transmettre le message de la manière dont il est destiné à être transmis.
Lorsque des mots sont utilisés dans le processus de communication, on
parle de communication verbale. Le transfert verbal d'informations peut
être effectué oralement ou par écrit. Communication orale est le moyen
de communication le plus ancien, le plus couramment utilisé comme
moyen d’échange d’informations. Cela implique la collecte ou la
diffusion d'informations par le biais de mots parlés.

Communication écrite, d'autre part, est un moyen de communication


formel, dans lequel le message est soigneusement rédigé et formulé sous
forme écrite. Il est conservé comme source de référence ou document
juridique. Dans cet article, nous avons présenté toutes les différences
importantes entre la communication orale et écrite sous forme de tableau.

La communication dans laquelle le message est transmis sous forme


écrite ou imprimée est appelée communication écrite. C'est le mode de
communication le plus fiable et il est hautement préféré dans le monde
académique et le monde des affaires en raison de son caractère formel et
sophistiqué. Les différents canaux de communication écrite sont les
rapports de projets de fin d’études, les rapports de stage, les lettres, les
courriers électroniques, les revues, les magazines, les journaux, les SMS,
les rapports, etc. La communication écrite présente de nombreux
avantages :

• Référer le message dans le futur sera facile.


• Avant de transmettre le message, on peut le réviser ou le réécrire de
manière organisée.
• Les risques de mauvaise interprétation du message sont très
moindres car les mots sont choisis avec soin.
• La communication est prévue.
• Des preuves juridiques sont disponibles grâce à la conservation des
archives.

Mais comme nous savons tous que tout a deux aspects, il en va de même
pour la communication écrite, car la communication prend du temps. De
plus, l'expéditeur ne saura jamais que le destinataire a lu ou non le
message. L'expéditeur doit attendre les réponses du destinataire. Il y a
beaucoup de paperasse, dans ce mode de communication.
Chapitre 1 : le résumé

Le résumé est un exercice qui consiste à réduire un texte en ne gardant


que les idées essentielles et en utilisant un style personnel. La réduction
se fait en général au 1/3 ou au ¼ de la longueur du texte initial. L’exercice
comporte une phase de préparation au brouillon et une phase de rédaction
au propre.

II est donc indispensable de respecter les règles suivantes pour réussir


l’exercice.

Étape 1 : La préparation du résumé : Suivre les étapes suivantes : Il faut


commencer à lire plusieurs fois le texte et l’analyser avant de passer à la
phase de rédaction proprement dite. Pour cela, on peut procéder de la
manière suivante :

1) Faire une première lecture intégrale du texte pour en découvrir le


thème et en dégager l’idée générale. Pour la découverte du thème
on peut s’appuyer sur le titre du texte (s‘il en a un) ou sur les mots-
clés (mots répétés plusieurs fois dans le texte). A ce stade il s’agit
de savoir de quoi parle le texte, quelle idées l’auteur y expose-t-il
ou quelle thèse ou défend-t-il.
2) Lire une deuxième fois le texte pour l’analyser, c’est-à-dire étudier
les liens logiques entre les idées et les paragraphes du texte. Pour
cela on doit s’appuyer sur les articulateurs logiques : les souligner
ou encadrer. On doit aussi expliciter les liens logiques perceptibles
à la lecture mais non formulés par l'auteur.

Exemple : Entre les deux premiers paragraphes, le rapport d'opposition


(rupture) est à signaler. On doit aussi prêter attention au changement
d’énonciation et le noter dans son brouillon : par exemple l’auteur passe-
t-il de la troisième à la première personne (du « il » à « je ») ou garde-t-il
le même système d’énonciation ?

3) Lire une troisième fois le texte pour dégager l’idée directrice de


chaque paragraphe en la reformulant par une courte phrase
personnelle. Pour cela souligner l’idée directrice de chaque
paragraphe après l’avoir repérée. Elle se trouve généralement au
début du paragraphe. On peut aussi indiquer sous forme de titre pour
chaque étape, l’idée essentiellement retrouvée à l'aide des termes
soulignés. Inscrire le lien logique qui la sépare de l'étape suivante.
Étape 2 : La rédaction du résumé : Suivre les étapes suivantes :

1) Une fois les idées directrices des différents paragraphes mentionnés


dans le brouillon, rédiger un résumé en les reformulant par de courtes
phrases personnelles (si ce travail n’a pas été fait précédemment), et en
les reliant logiquement par les articulateurs appropriés.

2) Relire le résumé pour vérifier la reformulation et s’assurer qu’on a


vraiment utilisé des phrases personnelles sans changer le sens du texte,
c’est-à-dire les idées essentielles qu’il renfermait.

3) Relire le résumé pour vérifier que la longueur demandée a été


respectée. Exemple :

Si le résumé à faire est de 115 mots. La tolérance est de plus ou moins 10


%, le résumé doit se situer, obligatoirement entre 104 et 126 mots.

Si le résumé est trop long, il faut gagner en concision.

Si le résumé est trop court, c'est qu'une idée essentielle a été oubliée.
Reprendre le plan et vérifier si chaque étape a été résumée.

Si aucun oubli n'est repérable ainsi, c'est que le plan est mauvais : revoir,
alors la préparation

4) Enfin, relire le résumé pour vérifier son style :

-Supprimer les répétitions maladroites.

-Corriger les fautes de syntaxe, l'orthographe, de ponctuation

-Compter de nouveau les mots une fois toutes les corrections apportées.

NB : Les erreurs à éviter.

Pour réussir le résumé de texte, il faut éviter un certain nombre


d’erreurs :

-Éviter des expressions du genre : « Dans ce texte l’auteur parle de … » ;


« Ce texte explique, raconte ou dénonce … ». Ce qui est demandé, c’est
précisément de se mettre à la place de l’auteur ou du narrateur pour
résumer se idées avec un style personnel sans les modifier.

-Éviter de mettre dans le résumé des commentaires personnels ou des


idées qui n’ont aucun rapport avec le texte.
-Éviter de changer le système d’énonciation du texte : dans un texte
d’opinion par exemple, reprendre le « je » du narrateur s’il s’exprime à la
première personne.

Chapitre2 : La synthèse
Définition :

La synthèse de documents est un exercice qui consiste à sélectionner les


informations principales dans plusieurs documents et de
les réorganiser dans votre texte de façon ordonnée et avec vos propres
mots. Il est généralement demandé de produire un texte d'environ 220
mots, avec une tolérance de plus ou moins 10% (disons que cela vous
donne une fourchette de 200 à 240 mots). La restitution des idées doit se
faire selon un plan et d'après une problématique.
Il ne faut jamais utiliser ses propres connaissances personnelles ou se
référer à d'autres sources.
Corpus de la synthèse

Le corpus est fréquemment composé de textes, mais vous pourrez aussi y


trouver une photographie, une carte, une peinture, etc.

Les auteurs de ces différents documents ont des opinions différentes,


voire contradictoires ! Votre travail va consister à lire ces documents,
repérer les enjeux du sujet, et rendre compte des idées saillantes dans un
nouveau texte organisé logiquement et dépourvu d’informations
superflues. Le but du jeu est de reformuler l’essentiel de tous les points
de vue en restant objectif, et de les restituer de façon cohérente. La
synthèse suppose une logique.

La nature des documents Le corpus est généralement compris entre 3 et


6 documents, qui tiennent sur moins d’une page ou courent sur plusieurs.
Parfois, vous aurez affaire à un seul dossier de 25 ou 30 pages. Si vous
vous attendiez à 3 petits documents et que vous avez 20 pages à lire, vous
pourriez être pris au dépourvu !
Le nombre de mots d’une synthèse est peut-être limité à 300 mots avec
une tolérance de 10%, à 3 ou 4 pages… La forme est importante : à vous
de prêter attention à ce critère pour mieux comprendre ce que l’on attend
de vous.
La neutralité : La forme la plus courante de la synthèse impose un style
objectif et neutre. Cependant, dans certaines épreuves, on peut vous
demander de rédiger en plus une conclusion personnelle dans laquelle vous
porterez d’autres sources à la connaissance du lecteur et défendrez votre
avis personnel. Si cet avis ne vous est pas expressément demandé, il est à
proscrire.
Faut-il apporter des connaissances personnelles ?
Il ne faut surtout pas apporter de connaissances personnelles dans votre
note de synthèse. Dans certains examens, c’est une faute grave qui peut
vous coûter beaucoup.
Etapes à suivre :

Les étapes vous aideront à réussir une bonne synthèse

1. Lire le sujet : Il faut prendre votre temps, éventuellement relire


plusieurs fois pour être bien sûr de ce qui vous est demandé.
2. Prendre connaissance des documents et les parcourir rapidement
3. Lire les documents en prenant note des idées clés en regard du
sujet :
4. Organiser vos idées à partir d’une problématique puis d’un plan
5. Rédiger un nouveau texte cohérent et objectif

Analyser le sujet

La toute première chose à faire est de lire le sujet. Bien lire le sujet va
vous éviter un hors-sujet malheureux :

• il vous servira à repérer les informations pertinentes au vu du


contexte
• il vous donnera des indications sur la forme du devoir (nombre de
mots, etc.) et le cas échéant sur le contexte imaginé du devoir (quel
est votre poste, d’où émane la demande).
Ne négligez pas cette étape. Le sujet va orienter toute votre lecture, toute
votre prise de note, et donner un angle à votre note de synthèse.

Analyser la nature des documents et du paratexte

Maintenant que vous avez compris le sujet, il est temps d’observer les
documents.

Je dois vraiment passer tant de temps à analyser les documents avant de


les lire ?

L’épreuve de synthèse est un exercice limité dans le temps ; vous n’aurez


pas le temps de lire en détail les documents plusieurs fois. Pour votre
intérêt, vous devez donc passer du temps à étudier le paratexte pour les
textes et les informations pour les cartes et images.

Le paratexte va vous donner un contexte sur les documents. Cela vous


permettra de les comprendre plus vite et d’anticiper les informations que
vous pourrez tirer du document.

Voici les éléments à repérer :

Nature du Est-ce un texte, une image, un autre type de


document document ?
Si c’est un texte, est-ce un article de journal, une
retranscription, un extrait d’un essai ?

Si c’est une image, est-ce une affiche, une carte, une


photographie, une peinture ?
Auteur du Qui est l’auteur du document ?
document
Date À quelle date le document a-t-il été créé ?
Présentation A-t-il un titre, un sous-titre, un chapô ? Est-il présenté
du texte en 1 ou plusieurs colonnes ?
Structure du Voit-on clairement les paragraphes ?
texte
Titre(s) Quel est le titre du document ?
Avant même de lire le texte, le titre vous a prédisposé à anticiper le
contenu.

Parfois, le titre peut vous mettre sur une mauvaise piste. Il vous faudra
vérifier vos hypothèses dans les prochaines étapes.

Première lecture : lecture distante

La première lecture est celle qui vous permet :

• de vérifier les hypothèses qui vous sont venues pendant l’analyse


du paratexte ;
• de comprendre le sens global des documents ;
• de découvrir de nouveaux éléments ;
• de faire le lien entre les idées ;

Deuxième lecture : repérage des mots clés

Pour la deuxième lecture, cherchez à déterminer ce qui vous semble


essentiel dans chaque texte. Ce n’est pas encore le moment de la prise de
notes : contentez-vous de surligner ou souligner quelques éléments
rapidement s’ils vous sautent aux yeux.

Repérez les idées importantes, les mots-clés, les propos majeurs des
différents auteurs. Commencez à organiser mentalement les textes : sont-
ils divergents ? convergents ?

C’est aussi à ce moment que vous pouvez mettre en lumière les termes
linguistiques importants : les connecteurs logiques, les termes qui
appartiennent à un même champ lexical.

Troisième lecture : lecture attentive

Cette lecture sera votre dernière lecture : vous devrez vous reposer
entièrement sur vos brouillons pendant la rédaction pour ne pas manquer
de temps.

Lisez chaque texte, laissez de côté tous les éléments superflus et notez
tous les éléments importants sous chaque idée en indiquant à chaque fois
de quel document ils sont issus. Si de nouvelles idées émergent, vous
pouvez bien évidemment les ajouter.
Entraînez-vous à reformuler en même temps que vous notez, cela vous
fera gagner du temps à la rédaction. Si vous n’êtes pas à l’aise, prenez des
notes normalement.

Elaboration de la problématique et du plan

Classer les idées

Votre prise de notes achevée, il vous faut classer les idées des documents
du corpus. Relevez :

• les idées similaires ;


• les idées contraires ou relevant de la concession ou de la restriction.

Le but de cette étape est de vous faire confronter des thèses et d’en
dégager des points de convergence et de divergence.

Envisager une problématique

Une fois que vous avez classé les éléments et que vous avez comparé les
textes, il faut procéder à la confection d’un plan. Pour construire un tout
cohérent, il convient de se poser une question qui sera la ligne conductrice
de votre rédaction, sans perdre de vue le sujet.

Opter pour un plan

À partir de votre problématique et des idées principales, identifiez


plusieurs thèmes logiques qui vont vous servir de plan. Attention :
chacune des parties que vous identifiez doit bien sûr être commune à
plusieurs documents. Si vous rangez toutes les idées d’un document dans
une partie et toutes les idées d’un autre document dans une autre, vous
êtes hors sujet.

Votre plan doit comprendre entre 2 et 4 parties. Les parties doivent être
équilibrées autant que possible.

Enfin, si vous laissez de côté une idée majeure du corpus, vous êtes en
train de passer à côté de l’exercice.

Pour une synthèse, vous allez certainement recourir à un plan explicatif


dans lequel vous présenterez les faits, leurs causes, leurs conséquences et
les solutions proposées, ou encore à un plan historique. Ces types de plan
assez classiques vous aideront à garder une neutralité.
Le plan thèse, antithèse, synthèse que vous devez connaître peut vous
compliquer la tâche selon le corpus, car il risque de vous inciter à
défendre un point de vue alors que vous devez rester objectif.

Bien entendu, d’autres types de plan sont possibles. Le plan le plus adapté
dépendra toujours du corpus.

Voici les quelques plans types pour une synthèse :

Partie 1 Partie 2 Partie 3


Problèmes Solutions
Constats Causes Solutions
Constats Perspectives
d’évolution
Constats Limites du
constat
Passé Présent Futur

Essayez de ménager deux ou trois idées pour chacune des parties.

Rédigez votre synthèse

Allez, c'est parti, la partie rédaction commence ! Voici quelques conseils


et étapes pour vous permettre d'être le plus efficace possible. Eh oui, il
faut que vous maîtrisiez toutes les spécificités de l'exercice si vous
souhaitez être pertinent et rapide lors de la rédaction en conditions
d'examens.

Respectez les contraintes formelles de l’exercice

Comment rédiger l’introduction, le développement et la conclusion ?

Vous connaissez bien le triptyque introduction, développement et


conclusion. Voyons quelles sont ses spécificités pour le devoir de
synthèse.
Introduction

Dans l’introduction, vous allez :

• commencer par une phrase d’accroche pour présenter le sujet.


• enchaîner sur la problématique choisie et éventuellement une brève
présentation des documents (pour cela, l’analyse du paratexte va
vous aider).
• annoncer le plan, comme pour une dissertation.

L’introduction dans un devoir de synthèse doit être courte : quelques


lignes suffisent.

Développement

Dans le développement, vous allez effectuer le travail de synthèse en lui-


même !

Voici notre top 5 conseils pour vous orienter dans cette tâche :

1. Reprenez les parties pour faire ressortir l’essence du corpus.


2. Soignez la forme et aérez votre devoir : prévoyez un paragraphe
par idée, commencez-les par un alinéa et sautez une ligne à chaque
partie.
3. Soignez votre écriture si vous écrivez à la main et veillez à ce que
votre devoir soit lisible le plus agréablement possible par votre
correcteur.
4. Débutez chaque paragraphe par une courte
introduction évoquant l’idée, et concluez chaque paragraphe
par un bref récapitulatif de cette même idée.
5. Utilisez des connecteurs logiques et des transitions tout au long
du développement pour que le lecteur suive la logique de votre
plan. Nous reviendrons sur les contraintes de la rédaction dans la
partie suivante.
Conclusion

Comme l’introduction, la conclusion d’une synthèse est brève : 3 à 5


lignes suffiront pour dresser le bilan et revenir sur votre problématique.
Travaillez la neutralité de votre ton

Veillez dans toute la rédaction à rester neutre : dans la synthèse, vous ne


donnez pas votre propre opinion sur le sujet.

Attention à ne pas laisser transparaître votre opinion en utilisant des


adjectifs, des expressions négatives ou positives, des tournures ironiques,
etc.

Règle d'or n°1 : Ne détournez pas les documents : veillez à respecter le


sens du document, même s’il ne sert pas votre opinion personnelle. Faites
preuve d’honnêteté intellectuelle.

Règle d'or n°2 : Restez objectif en tout point. Ce sont les idées des textes
qui sont en opposition. Une idée supplémentaire (la vôtre) n’a pas sa place
dans l’exercice. Rendez l’idée telle qu’elle est présentée, sans la juger.

Respectez les contraintes rédactionnelles


Bien utiliser les références

En rédigeant, donnez-vous un défi : ne dépassez pas une ou deux citations


dans toute votre note de synthèse. Petit à petit, entraînez-vous à ne faire
aucune citation, sauf exception.

Vous devez faire référence aux documents, mais pas les ne citer ni les
recopier. Le but du travail de synthèse est ailleurs : rappelez-vous, vous
devez transformer tout ce que vous avez lu et noté en un texte entièrement
nouveau.

Sans faire de citation, vous allez vite tomber sur un autre écueil : la
paraphrase. La paraphrase consiste à reformuler une phrase en utilisant
des synonymes. Prenez par exemple la phrase de Paul Éluard, « La terre
est bleue comme une orange ». Une paraphrase serait de dire « Le globe
terrestre est de la couleur du ciel, de même que les oranges ».

Le plus difficile lorsque l’on reformule est de ne pas trop simplifier les
mots et les structures, mais de trouver une autre façon de dire, la plus
proche de l’original.

Dernier point important : À chaque fois que vous donnez à voir une
idée, faites explicitement référence au document dont il provient.
Travailler son expression écrite

En rédigeant une synthèse, vous cherchez à être le plus clair


possible pour votre lecteur. Utilisez un vocabulaire précis, juste, mais
pas délibérément compliqué. Si les documents sont scientifiques,
vulgarisez sans déformer les propos.

Ne cherchez pas les effets de style : préférez des phrases bien tournées et
courtes, facilement compréhensibles.

Tout dans votre façon de vous exprimer dans une synthèse doit permettre
à votre lecteur d’assimiler sans accrocs et rapidement l’information que
vous voulez lui transmettre.

En vous lisant, on doit voir que votre synthèse est autant cohérente que
logique.

Pour cela, utilisez des connecteurs logiques pour relier toutes les idées
qui vont figurer dans votre note de synthèse.

Opposition et Conséquence Liaison Comparaison


concession
A contrario Afin de À cause du fait A fortiori
À l’inverse Ainsi que Ainsi que
À l’opposé Au point de Car Comme
À la différence Aussi En effet De la même
Au contraire C’est En premier lieu manière
Au lieu de pourquoi Étant donné que De manière
Bien que D’où (le fait Non seulement semblable
Cependant que) (…), mais encore De même
Contre De (telle) Parce que Là encore
Mais sorte que Puisque Pareillement
Malgré De façon que Quant à Semblablement
Néanmoins De là
Or De sorte que
Quoique Dès lors
Donc
En
conséquence
En vue de
Par
conséquent

N’oubliez pas que c’est vous qui créez un tout cohérent à partir du corpus
de documents que l’on vous a donné. La logique qui les relie n’existait
pas avant que vous la créiez.

Apprendre à être concis

C’est une évidence, mais elle est compliquée à mettre en œuvre : pour
réussir une synthèse, il faut être synthétique ! Vous devez aller à
l’essentiel y compris dans la forme. Allez droit au but, supprimez les
adjectifs, ne cherchez pas le style.

Votre but est d’être compris facilement et rapidement. Il ne doit garder


que l’essentiel du message.

Adoptez un style épuré. Bannissez toutes les informations inutiles :


normalement, vous ne les avez pas prises en note. Ne cherchez pas à
remplir : on ne cherche pas à savoir si vous avez retenu le plus
d’informations possibles des documents, mais si vous avez retenu les
bonnes, c’est-à-dire les plus pertinentes au vu du sujet.

Si vous avez déjà utilisé une idée, ne vous répétez pas. Chaque idée ne
doit figurer qu’une seule fois dans votre synthèse. Si c’est une idée
essentielle, elle devrait figurer en tant qu’idée phare dans l’une des parties
de votre plan. Rédigez de façon simple, en utilisant des phrases courtes
(sujet / verbe / complément).

Écrire correctement et se relire


Enfin, dans la synthèse comme dans tout autre travail écrit, vous devez
soigner votre grammaire, votre orthographe et votre syntaxe. Ménagez
toujours quelques minutes à la fin pour vous relire avec attention. Ne
parcourez pas votre texte des yeux en attendant qu’une faute vous saute
aux yeux : si vous avez du mal à vous concentrer, commencez à lire votre
texte par la fin, phrase à phrase, pour mieux repérer les fautes.

Faites particulièrement attention aux fautes d’accord (genre et nombre) !


Conclusion :

Les points communs entre résumé et synthèse


• La sélection des idées essentielles.
• Le regroupement de ces idées.
• L’absence de jugement personnel.
• La refonte des informations en un nouvel écrit.
• L’absence de paraphrase.
• L’absence de plan « préfabriqué ».

Les différences entre résumé et synthèse


• Le résumé ne répond à aucune thématique ou problématique
spécifique.
• La synthèse regroupe obligatoirement plusieurs documents
de sources diverses alors que le résumé ne se pratique que
sur un seul document.
• La synthèse présente une introduction et une conclusion
alors que le résumé en est dispensé.

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