CM5 M1 Mes
CM5 M1 Mes
CM5 M1 Mes
Le développement de 6 à 12 ans
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Garçon Fille
12
Croissance rapide
6 poids
Démarrage de la puberté chez la fille - poussée mammaire. 10,5 ans (entre 8 et
13 ans)
Période scolaire plutôt « calme » sur le plan des pulsions sexuelles et pas de
différences importantes sur le plan physique ou de la motricité
Presque toutes les habiletés motrices sont acquises, mais des progrès encore à
venir concernant l’augmentation de la force, et l’évaluation fine de la distance ou
de la vitesse.
Le corps est :
- d’abord vécu et ressenti (0 à 3 ans). Période sensori-motrice.
Apprendre à différencier l’autre de soi-même ;
Réversibilité : la réversibilité indique que l’action peut s’opérer dans les deux
sens (une action inverse annule la précédente, par ex. addition et soustraction).
Les notions de conservation ne sont pas toutes acquises en même temps ; Piaget
parle de « la répétition ou la reproduction du même processus formateur à des
âges différents »
Dit autrement : En pensée, l’E peut annuler une action effective perçue dans le monde physique, par une action
orientée en sens inverse. Ceci va permettre la conservation, non plus seulement de l’objet, mais de ses propriétés
telles que la longueur, le nombre, la quantité de matière, le poids…
L’apparence de l’objet peut être modifiée mais cet objet reste toujours le même.
Rappel : méthode clinique piagétienne, mode d’interrogation
des sujets
Physiques :
- Substance ;
- Poids ;
- Volume.
Spatiales :
- Longueurs
- Surfaces
- Volumes spatiaux.
Les conservations numériques
Ce n’est pas parce qu’il connaît la comptine des nombres, que l’enfant connaît les
nombres…
Une quantité (continue ou discrète) reste la même tant que rien n’a été ôté ou
ajouté.
Trois niveaux :
Au cours de la période intuitive, l’enfant n’est pas en mesure de concevoir une classe
générale qui englobe tous les chats. Quand il parle d’un « chat », cela renvoie à sa
propre expérience (le chat particulier qu’il connaît).
L’enfant ne possède pas encore de concept général, c’est pourquoi on parle alors de
pré-concepts.
Les conservations numériques
Les classifications
Une classe se définit en compréhension (ou intension) : caractère commun des
éléments de la classe (les propriétés, par exemple, tout objet qui peut servir en cuisine)
et
en extension : ensemble des objets auxquels s’appliquent ce caractère commun (le
nombre d’objets, liste des objets servant en cuisine)
Rmq : si je connais l’intension, je peux trouver l’extension (et inversement)
« C’est en reconnaissant que “ tous ” les chats sont des animaux mais que tous les
animaux ne sont pas des chats – seuls quelques animaux le sont – que le sujet peut,
en s’appuyant sur le langage, construire l’inclusion de la sous-classe des chats dans
celle des animaux et peut en s’appuyant sur cette seule quantification intensive –
c’est-à-dire sans comparer le nombre des chats à celui des animaux non-chats-
conclure avec nécessité qu’il existe plus d’animaux que de chats ». Piaget et Inhelder
(1969)
Les conservations numériques
- échec pour regrouper tous les objets en classes distinctes (utiliser correctement
des critères de classification);
- les critères utilisés ne sont pas objectifs mais s’appuient sur des relations de
convenance ou d’usage (marteau avec le clou, rond avec le carré) ;
- ils sont utilisés de façon successive et non simultanée, de proche en proche : les
rouges : cercle, triangle, carré ; puis les carrés, jaunes, rouges, verts ; puis les
verts…
Les conservations numériques
Les éléments à classer sont rassemblés en petites collections selon des critères plus
objectifs, mais non articulés, de ressemblance et de différence.
Ces critères ne permettent pas d’épuiser tous les éléments. Il n’y a pas de plan
d’ensemble, mais des corrections et des remaniements partiels sont observés en
cours de classement.
Par contre les enfants ignorent encore l’inclusion hiérarchique des parties dans le
tout.
Par exemple : 5 chiens et 3 moutons : plus d’animaux ou plus de chiens ? Plus de
chiens parce que juste 3 animaux (= moutons)
Donc, non conservation du tout B (animaux) = A (moutons) + A’ (chiens) car
défaut de réversibilité opératoire :
Si B (animaux) = A (chiens) + A’(chat) alors A (chiens) = B (animaux) - A’(chats)
et A’(chats) = B (animaux) - A (chiens)
Exemples de classification, niveau pré opératoire
En résumé
si A (les chiens) est une sous-classe de B (les animaux), alors « tous » les A sont
« quelques » B et donc que B>A.
Les conservations numériques
Vers 7-8 ans
Les classifications deviennent plus subtiles. L’enfant réalise des collections qui se
hiérarchisent, qui comportent emboîtement et inclusions.
Cependant, comment être sûr que l’enfant maîtrise la réversibilité, c’est-à-dire est
capable d’effectuer une inversion du type
si B = A + A’ alors A = B - A’.
C’est difficile car A, une fois séparé de B (en acte ou en pensée), B n’existe plus
de façon visible, mais seulement comme classe abstraite (elle reste invariante
malgré la dissociation).
Trois étapes :
1- Plus de marguerites parce qu’il n’y a que 2 roses (perte du tout quant
l’enfant soustrait A de B)
Consigne : faire un escalier avec les baguettes ou les ranger de la plus petite à
la plus grande.
De 3 à 5 ans :
Échec de la sériation ; regroupement sans ordre, puis formation de couples
ou de trios (grand/petit) ou petites séries de 3 ou 4…
Vers 5 ans :
Réussite par tâtonnements, pas de programme logique avant de commencer
mais corrige ses erreurs après coup
Vers 6 ans :
Réussite en utilisant une méthode systématique (recherche du plus grand, puis
du plus grand qui reste dans le paquet à classer… ou du plus petit).
Elle nécessite la mise en place des classifications, des inclusions (1 est inclus
dans 1+1=2) et des sériations (1 < 2 < 3).
Conservation de la substance
3 niveaux
Non conservation
Conservation du poids
Conservation de la longueur
Entre 5 et 7 ans, refus de construire sur une base plus petite. Vers 7 ans et
jusqu’à 8-9 ans, mise en relation des 3 dimensions (volume, forme, hauteur),
mais pas de conservation du volume occupé. Vers 8-9 ans, début de mesure,
mais pas encore de multiplication.
Cet espace est par la suite reconstruit au niveau représentatif (passage d’un espace
agi, vécu, à un espace perçu, représenté) vers 18 mois, en passant par les mêmes
étapes :
L’espace topologique
Etablir des relations entre soi et des points de repères ou entre des points de repères
Les premières intuitions spatiales consistent en des relations de voisinage, de
séparation (près, loin, à côté…), d’ordre et de successions spatiales (devant,
derrière ; dessus, dessous), d’enveloppement et d’entourage (intérieur, extérieur ;
dedans, dehors), de continuité et discontinuité (formes ouvertes ou fermées) entre
les objets. Il n’y a pas de prise en considération des distances spatiales permettant
de situer précisément les figures les unes par rapport aux autres.
Je suis devant la fenêtre, derrière mon bureau, sous le lit… (à côté, au dessus, au
dessous…)
La construction de l’espace
L’espace projectif ou se décentrer pour mieux percevoir l’espace
Etablir des relations entre des points de repères, tout en tenant compte de la
position de l’observateur (épreuve des trois montagnes) : faire la différence entre
son propre point de vue et celui des autres (analyse de l’espace par observation).
L’objet n’est plus considéré en lui-même mais relativement à un point de vue
(capacité de décentration).
Deux systèmes de références possibles :
- égocentré : le sujet est l’origine (à ma D, à ma G, devant moi…) ;
- exocentré (vers 8-9 ans) : localisation des objets par rapport à des repères
externes fixes (en face de la maison ; la bibliothèque se trouve avant la salle de
jeux…)
L’ordre dans lequel je rencontre les magasins est inversé lorsque je vais ou que je
reviens de l’école…
4-5 ans : hauteur évaluée « à vue de nez » ; centration sur la tour sans
appréhension globale de la situation (hauteur du support) ;
utilisation d’un baguette plus longue que la tour et marquage du sommet avec le
doigt ;
Vers 10 ans : utilisation d’un repère stable (par exemple un cube) qui permet de
décomposer la tour en unités de mesure.
- fin du stade opératoire : possibilité de prendre une durée comme unité pour
établir une métrique du temps.
L’enfant devient capable de raisonner sur des énoncés, des hypothèses dégagés du
concret.
Le réel peut être considéré comme une partie de l’ensemble des possibles.
Est-ce que tous les adultes atteignent cette dernière étape de construction des
opérations formelles ? Pas sûr ou du moins pas dans toutes les situations…
Table
planchette
( point de référence)
Les mécanismes intra-individuels sont davantage mis en avant que les mécanismes
inter-individuels.
Le franchissement d’obstacles
- apprendre ne consiste pas à accumuler des connaissances
- apprendre consiste à franchir des obstacles grâce à la mise en place de situations
didactiques appropriées (ni trop faciles, ni trop difficiles)
La logique de l’élève n’est pas celle du maître
- l’élève n’est pas un petit adulte
La place de l’erreur
- ne pas la considérer comme une faute mais comme un témoin du fonctionnement
cognitif du sujet ;
- à partir de leur analyse, des inférences sont possibles quant à la logique propre de
l’élève.
MAIS
Tout apprentissage nécessite des outils. Toute activité humaine nécessite d’être
médiatisée (au sens d’intermédiaire), c’est-à-dire qu’elle utilise des outils
socialement élaborés (système de signes ou outils techniques capables d’agir sur le
monde et de le décrire).
Ces systèmes de signes (liés à une culture particulière) ne sont pas donnés à
l’enfant à la naissance et il ne les acquiert pas tout seul : il doit se les approprier,
dans un contexte d’interaction sociale.
Dit autrement :
L’action de l’homme sur le milieu physique, extérieur, est médiatisée par des
outils. Ces outils modifient la façon dont le travail se déroule.
Pour apprendre à se servir des outils, s’approprier les systèmes de signes (les
instruments psychologiques), il est nécessaire de côtoyer des personnes plus
expérimentées (au cours d’échanges asymétriques).
D’où l’idée importante que les interactions avec des personnes expertes vont
permettre aux novices de progresser.
Cette grille peut être utilisée pour analyser les interactions didactiques
dans les situations d’enseignement (maître / élève).
On y retrouve l’idée de ZPD et l’illustration du passage d’une activité
co-gérée, interindividuelle vers une activité intradindividuelle.
Approche psychosociale du développement
Facteurs influents
réputé efficace car : degré d’asymétrie de la relation
décentration degré d’intensité de l’interaction
alternative climat socio-affectif
enjeu social pré-requis cognitif et sociaux
D’après N. Deschryver, 2006
types de tâches
Illustration situation conflit sociocognitif (Perret-Clermont,
1996)
Expérimentation
Sujets : 100 enfants, de 5;6 ans à 7;5 ans
Matériel : 3 verres identiques A, A’ et A’’, un verre C plus large et plus bas,
un verre D plus mince et plus haut, une bouteille opaque avec du sirop.
Les arguments employés par les élèves sont différents de ceux de leurs partenaires, ce
n’est pas une simple imitation, il y a eu restructuration cognitive.
Quelques limites
À ne pas oublier
Définition :
Toute situation socio-cognitive où une correspondance existe entre des
réponses découlant de régulations sociales et des réponses découlant de
l’organisation de schèmes cognitifs ou centrations dont le sujet dispose au
moment de son développement (Rondal, …).
À noter que les protagonistes, sources des interactions, peuvent être réellement
ou symboliquement présents.
Dit autrement, face à une tâche, le sujet peut disposer de deux types de
réponses :
- une provenant de son niveau de développement cognitif actuel ;
- une provenant de ses connaissances liées à ses expériences sociales.
Reconnaître que deux bracelets sont de longueurs différentes, quelles que soient
les configurations dans lesquelles ils sont présentés aux sujets (enfants de 5-6 ans,
testés comme non conservants).
Le sujet (petit) est face à un expérimentateur (plus grand). Dans cette situation de
conservation des longueurs, il y a une correspondance entre la norme sociale
(différence adulte/enfant) et la différence des longueurs.
Les groupes se différencient ensuite sur un autre facteur dit d’insertion sociale
comportant deux modalités de position sociale : anonymat ou visibilité. Si
anonymat, personne n’est interrogé pendant le cours, si visibilité, les élèves
seront interrogés.
Les statuts sont rendus plus ou moins visibles, mais personne ne sera en fait
interrogé !
Ces effets sont liés au prestige socioculturel des matières : les plus marqués en
mathématiques, les moins marqués en éducation manuelle et technique.
Représentation sociale des disciplines scolaires : un autre
exemple avec le dessin
Élèves de 11-12 ans. Présentation d’une tâche de reproduction de figure
complexe. Les élèves doivent mémoriser la figure puis la reproduire. À la
moitié des élèves, il est dit que l’épreuve sert à évaluer les compétences en
géométrie, à l’autre moitié les compétences en dessin. Par ailleurs, la moitié
des élèves de chaque condition expérimentale à des bonnes notes alors que
l’autre moitié en a des mauvaises.
Conclusion
À l’école, les élèves sont persuadés que tout problème posé par l’enseignant
doit avoir une solution. De plus, cette solution est supposée connue de ce
dernier.
Sachant cela, on propose à 180 CE2, un problème absurde à résoudre, alors
qu’ils sont dans une période où ils apprennent à résoudre des problèmes
multiplicatifs à une opération (Are, 1988).
Approche constructiviste
Approche socio-constructiviste
Deux approches différentes du développement cognitif
(d’après M. Grangeat, 1998).
PIAGET VYGOTSKY
Importance du dialogue avec les objets et de la Importance des interactions sociales et de la relation
découverte par l'expérience personnelle d'aide
Conception biologique de l'apprentissage ; de l'individuel Conception sociale de l'apprentissage ; du social à
au social l'individuel
Apprentissage par décentration progressive à partir de Apprentissage par intériorisation progressive de l'action,
l'égocentrisme enfantin grâce au langage intérieur
Pour qu'il y ait apprentissage, il faut qu'il y ait eu Apprentissage permet une anticipation du développement
développement. L'apprentissage doit respecter le stade de (Zone Proximale de Développement)
développement.
Le système cognitif évolue par la réorganisation de Chaque fonction psychique supérieure apparaît deux fois
schèmes au sein de nouvelles structures au cours du développement : de l'inter à l'intra psychique.
Scepticisme vis-à-vis de la pédagogie : c'est l'action qui Importance décisive de la médiation. Le pédagogue peut
prime ; rien ne sert de trop expliquer, c'est l'enfant qui aider l'enfant dans son développement grâce à
doit expérimenter. Primat de l'action. l'apprentissage.
Rôle de l'adulte : proposer à l'élève des situations riches, Rôle de l'adulte : travailler avec l'élève autour de la ZPD,
lui permettant de faire ses propres expériences et car ce qu'il est capable de faire avec l'adulte à ce moment-
favorables à l’émergence de conflits là, par la suite il sera capable de le faire seul
Conception utile pour analyser les erreurs des élèves et Conception utile pour construire des dispositifs
concevoir des remédiations didactiques originaux (Conflit Socio Cognitif)
Constructivisme Socioconstructivisme
L'enfant se construit par lui-même L'enfant se construit avec l'aide des autres
Brève conclusion
Pour étudier le développement cognitif, on peut partir d’une lecture binaire
S-O
et n’étudier que les processus strictement cognitifs
L’opposition de ces deux approches est stérile, puisqu’elle traite d’un même
objet, la cognition, mais avec un angle de vue différent.
Avantages : économie de temps et de moyens, si les apprenants sont motivés et attentifs (cours
universitaire par exemple).
Limites : 1) Si une conception initiale inadéquate existe, elle risque de ne pas être remise en cause,
et de gêner la mise en place de la nouvelle connaissance.
2) Ce qui est dit par l’enseignant n’est pas toujours entendu de la même façon par tous les élèves.
Les théories de l’apprentissage : trois grands courants
Modèles behavioristes
Le rôle de l’enseignant Le rôle de l’élève
(inculquer)
• entraîner à produire les • suivre les indications pour
réponses attendues acquérir des automatismes
• concevoir des exercices • apprendre par essai et
progressifs, guider les erreur en suivant un itinéraire
élèves, fournir de prédéterminé et balisé pour lui
nombreuses rétroactions,
renforcer les bonnes
réponses…
Méthodes privilégiées
Enseignement programmé, pédagogie de la maîtrise, par
objectifs, EAO…
Après apprentissage
Étapes intermédiaires
et graduées
Avant apprentissage
Les erreurs : quand elles se produisent, révélatrices d’un découpage du contenu en sous-objectifs
inadéquat.
Avantages : l’élève progresse à son rythme et il est placé en situation de réussite. L’individualisation
du travail est facilitée ainsi que l’évaluation.
Limites : le découpage du contenu nuit à une vision d’ensemble. Pas de prise en compte des
conceptions initiales, elles risquent donc de réapparaître plus tard.
Les théories de l’apprentissage : trois grands courants
Modèles constructiviste et socio-constructiviste
Le rôle de l’enseignant Le rôle de l’élève
(faire construire)
• repérer les obstacles • s’approprier le problème
• mettre en place des posé
situations permettant • accepter et reconnaître la
l’émergence de conflit cognitif nécessité d’une
ou socio-cognitif (mise en déstabilisation (seul ou avec
défaut des conceptions les autres)
initiales)
• guider l’élève dans le
parcours de construction du
savoir
Méthodes privilégiées
Résolution de problème, apprentissage par l’action,
l’expérimentation, pédagogie du projet…
Après apprentissage
Constructivisme Nouvelles conceptions
(nouvel équilibre)
Déséquilibre
Conflit cognitif
Avant apprentissage
Conception initiales
(ancien équilibre)
Déséquilibre
Conflit socio-cognitif
Avant apprentissage
Conception initiales
(ancien équilibre)
Avantages : aide des autres pour résoudre les problèmes, permet de donner du sens à
l’apprentissage. Confrontation de point de vue. Développement de compétences sociales…