FOUDA OWOUNDI Surliquidité Bancaire en CEMAC
FOUDA OWOUNDI Surliquidité Bancaire en CEMAC
FOUDA OWOUNDI Surliquidité Bancaire en CEMAC
africaine de l’Intégration Vol. 3. No. 2, Octobre 2009
La surliquidité des banques en zone franc : Comment expliquer le paradoxe de la CEMAC ? 43
Revue africaine de l’Intégration Vol. 3. No. 2, Octobre 2009
CEMAC zone have been carying excess liquidity for the last
fifteen years while funds available to finance growth are on
the decrease. This paper analyzes the factors that influence
excess liquidity using panel data, namely consolidated
balance sheets and income statements for the period 1993
thru 2006. The empirical results confirm that there is an
interaction between uncertainly due to bad economic
environment, the recollection of past banking crises, as well
as financial reforms generated by economic liberalization.
INTRODUCTION
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dette) et conduit d’après Stiglizt et Weiss (1981) à la sélection adverse ; tout comme elle
peut se situer après le contrat (le prêteur court le risque d’une exécution partielle du
contrat ou de sa non-exécution du fait de l’emprunteur), auquel cas elle peut conduire à
l’aléa moral (Gale et Hellwig, 1985).
3
En effet, par défaut d’information observable, aucun contrat d’assurance de liquidité ne
peut être écrit par le marché.
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notamment avec l’adoption par le Comité de Bâle d’une approche prudentielle fondée
sur les ratios de fonds propres et de liquidité, ou avec la réforme du ratio Cooke, qui visait
une plus grande maîtrise des risques, et plus récemment avec le ratio McDonough visant
un renforcement du contrôle quantitatif.
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5
En d’autres termes, si les banques ne prêtent pas, elles ne jouent pas leur rôle macro-
économique fondamental dans la croissance, souligné il y a longtemps par Schumpeter
(1912). Mais inversement, si elles sont confrontées à un choc de liquidité il peut y avoir
un effondrement brutal du système de crédit en l’absence d’une intervention du prêteur en
dernier ressort, pareillement elles peuvent ne pas être à mesure de jouer ce rôle (Figuet,
2000).
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Notons que plusieurs facteurs expliquent l’abondance de liquidités au niveau mondial, à
savoir : la plus grande mobilité de l’épargne liée à la globalisation financière, les
excédents de ressources des pays asiatiques et surtout du Japon, la politique monétaire
américaine, etc.
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La surévaluation du franc CFA a été très débattue, notamment en ce qui concerne le
niveau des taux de mésalignement par rapport au taux de change d’équilibre [Collange et
Plane (1994), Devarajan (1996), Fouda Owoundi (2001) etc.]. Les résultats disponibles
sont très contrastés. Des raisons d’ordre méthodologiques ont souvent été avancées
(Hugon [1999]).
9
Pour Guillaumont et Guillaumont-Jeanneney (1993), elle est née d’une croissance
excessive de la masse monétaire, mais aussi des chocs exogènes (prix des matières
premières) ; alors que pour Stasavage (1996), c’est le manque d’efficacité des
mécanismes de la zone dans le renforcement de l’équilibre budgétaire qui est en cause.
10
En raison de la balkanisation de l’Afrique (Cheik Anta Diop, 1960) et de ce que
Bekolo-Ebe et Ngango (1989) appellent : la désintégration économique du continent, les
différentes tentatives d’intégration en Afrique (CEAO, CEDEAO, MRU, UDEAC,
CEEAC, CEPLGL, ZEP, etc.) se sont soldées par un échec.
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11
Cette analyse des fondements de l’intégration a été développée lors de la conférence
organisée en avril 1992 par la Banque mondiale sur Les nouvelles dimensions de
l’intégration régionale, à travers l’étude de Jaime de Melo, Panagariya et Rodrik, (citée
par Guillaumont et Guillaumont-Jeanneney, 1993).
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Des études montrent que dans le cas de l’ UEMOA, les pays échangent également peu
entre eux.
13
Si la zone monétaire optimale peut se définir à partir de la manifestation de chocs
symétriques aux pays, ou par des similitudes de comportement dans la flexibilité des prix
et des coûts (Kenen, 1969), ainsi que par la mobilité des facteurs de Mundell (1961) ou
encore par le degré d’ouverture de McKinnon (1963), alors la zone franc ne l’est pas
effectivement. En effet, certaines études montrent que les chocs macroéconomiques qui
touchent les pays membres ne sont guère uniformes. Dans le cas par exemple de la
CEMAC, le Cameroun, le Congo et le Gabon reçoivent des chocs plus ou moins
symétriques, contrairement au Tchad, à la RCA et à la Guinée Equatoriale dont les chocs
sont très spécifiques ou asymétriques (Ekomié (1999), N’goma (2000, Ondo Ossa (2004).
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1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Total
Afrique 8,7 7,3 6,7 8,9 7,9 7,7 7,4 8,2 8,6 7,4 8,0
dont :- 3,2 3,1 3,2 4,2 3,5 3,0 2,4 3,0 3,5 2,3 2,3
CEMAC
- UEMOA 2,8 0,7 0,9 1,2 0,8 0,6 1,0 1,0 0,7 0,8 0,9
- autres 2,8 3,5 2,6 3,5 3,6 4,1 4,1 4,2 4,4 4,3 4,7
pays
d’A-
frique
Union 69,2 61,5 64,0 60,0 53,0 43,7 44,6 36,8 39,2 35,6 31,8
europée
nne
Améri- 3,9 9,1 11,2 15,9 14,1 24,0 30,5 35,8 31,7 34,5 42,2
que du
Nord
Amé- 0,3 0,6 0,4 0,4 0,4 0,5 0,5 0,4 0,7 0,5 0,7
rique du
Sud
Asie 6,7 8,9 7,1 6,6 10,2 14,2 11,8 14,0 13,6 16,8 12,3
Moyen 0,3 0,4 0,1 0,6 0,6 0,2 0,3 0,3 0,2 0,2 0,2
et
Proche
Orient
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14
L’Institut National de la Statistique du Cameroun vient de rendre publics les résultats de
la troisième enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM III). D’après cette
enquête, le taux de pauvreté est resté stable autour de 40 % entre 2001 et 2007, après
avoir reculé de 13 points entre 1996 et 2001, en raison des faibles performances
économiques, le taux de croissance du PIB en termes réels s’étant stabilisé autour de 3 %
contre un objectif de 7 %.
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Celle-ci nous renvoie à une analyse en termes de diviseur de crédit, en raison de
l’endettement important des entreprises à l’égard des banques commerciales et du fait que
cela engendre un besoin structurel de refinancement auprès de la banque centrale. Mais,
c’est toujours le mécanisme du multiplicateur qui joue. Il y a simplement inversion dans
le sens de la causalité entre la masse monétaire et la base monétaire.
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Les banques peuvent conserver des réserves libres, c’est-à-dire au-delà des réserves
obligatoires qui leur sont imposées. Cela arrive dans les pays où toutes les banques n’ont
pas un accès direct au marché monétaire, comme par exemple aux Etats-Unis.
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Tableau 3 : Ratio de liquidité des banques de la CEMAC (en moyenne par pays en %)
Pays 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Tchad 221,12 239,87 242,47 303,43 250,47 112,4 180,5 174,9 211,8 204,8 178,8 281,3 230,5
Guinée
Equat. 265,69 283,42 229,92 186,19 212,84 217,8 244,2 253,3 333,3 275,8 322,7 310,5 303,8
Gabon 154,78 200,57 135,95 134,34 135,63 144,1 128 139,6 185,3 219,5 232,1 210,4 198,8
Centrafrique 204,06 207,36 211,08 195,63 175,69 127 72 73,7 86,2 119,9 165,1 149,7 182,8
Cameroun 110,98 107,7 141,56 122,03 136,71 169,4 156,4 206,4 185,9 197,6 203,5 231,8 242,8
Source : Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (calculs en moyenne par pays faits à titre exceptionnel et
ayant l’avantage de préserver la confidentialité des informations individuelles)
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90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Années
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
-10%
-20%
ET REF ST CRED SOC
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La variable rl n’est pas rapportée au total du bilan
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20
De 1993 à 2003, le Cameroun fait 49,76 % en moyenne du total des bilans des banques
de la CEMAC ; en 2006, les banques du Cameroun représentent 44,8 % du bilan cumulé
de l’ensemble des banques de la zone. On remarque néanmoins que la part de marché de
ces banques est en diminution depuis quelques années.
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21
Selon la Convention de coopération monétaire du 23 novembre 1972 signé entre les
États de la zone d'émission de la BEAC et la France, l'État français garantit la
convertibilité de la monnaie émise par la BEAC en lui consentant un droit de tirage
illimité sur un compte d'opérations ouvert auprès du Trésor français. En contrepartie, la
BEAC doit y déposer une fraction de ses réserves de change. Dans ses statuts en vigueur
jusqu’en 1999 et amendés en juillet 2003 (voir Rapport Zone franc 2003), il est précisé un
objectif intermédiaire de la politique monétaire. L'article 11 indique que le taux de
couverture extérieure de la monnaie, défini par le rapport entre l’encours moyen des
avoirs extérieurs de la BEAC et l’encours moyen de ses engagements à vue, ne peut être
inférieur ou égal à 20 % au cours de trois mois consécutifs. Dans le cas contraire, ou si le
compte d’opérations est débiteur pendant plus de trois mois consécutifs, les plafonds de
refinancement des banques sont réduits : de 20 % dans les pays dont la situation fait
apparaître une position débitrice en compte d’opérations; de 10 % dans les pays dont la
situation fait apparaître une position créditrice mais d’un montant inférieur à 15 % de la
circulation fiduciaire rapportée à cette même situation.
22
Cité par Arouna Mopa (2008).
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C’est l’optique du diviseur du crédit.
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Tableau 4 : Répartition des crédits à l'économie dans la CEMAC (en millions de FCFA)
Part
Types de
crédit 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 moyenne
CT* 750893 841309 929666 1027031 1107865 1124112 1153781 1115358 1238984 1176091 69,37%
MT** 251945 309228 292243 321426 348506 425556 474131 491969 553561 681498 27,51%
LT*** 42976 41092 41242 46757 43838 43515 45980 42980 57155 64664 3,12%
Total 1045814 1191629 1263151 1395214 1500209 1593183 1673892 1650307 1849700 1922253 100,00%
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La libéralisation financière
25
Celui-ci représente l’essentiel des actifs financiers dans la CEMAC (cf. FMI, 2007).
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Résultat net (en millions FCFA) 48291 41232 38480 36082 49897 61944 73306
Coefficient de rentabilité (en %) 20,05 14,13 12,36 10,60 13,01 14,93 16,20
Coefficient de rendement (en %) 1,88 1,75 1,37 1,29 1,61 1,64 1,70
Crédits/bilan cumulé (en %) 48,81 61,02 57,70 59,88 55,31 49,47 47,53
Dépôts/bilan cumulé (en %) 63,75 72,18 74,22 74,87 76,11 77,37 78,87
Source : Construit à partir des données de la COBAC, Rapports annuels, 2004, 2005 et 2006
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Nous empruntons ici la définition que donne Guillaumont Jeanneney (1998).
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27
Ce ne sont pas des services qui visent à résoudre l’épineux problème de l’accès au
crédit ou de financement du développement.
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La spécification du modèle
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28
F*, la statistique de test calculée, est égale à 12,1224 et F5 : 66 = 2,37 ; ce qui amène à
rejeter l’hypothèse HO d’absence de spécificités individuelles (cas où F* est inférieure à
F5 : 66 ).
29
Celle-ci est calculée ici par la différence entre le total des produits des opérations avec
la clientèle figurant au compte de résultats et le total des charges de même nature ; cette
différence est ensuite rapportée au total du bilan.
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30
Il s’agit plus précisément du solde budgétaire de base sur le PIB. Celui-ci est aussi une
bonne proxy pour évaluer l’incidence des réserves extérieures des Etats à travers
notamment les recettes budgétaires provenant des exportations de pétrole.
31
La région critique n’est pas de la forme (R-m)/s ≥ μα, puisque (R-m)/s = 0,10319 et
la valeur de μ0,05 lue sur la table de la loi normale centrée réduite est de l’ordre de
0,5199.
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32
Car F (5, 54) = 7,72 ; Prob > F = 0,000.
33
Le test de Haussman ne permet pas de conclure en faveur d’un modèle à effets fixes.
34
Cette hypothèse est rejetée : chi 2 = 8,01 ; prob > chi 2 = 0,0047.
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CONCLUSION
Au terme de cette analyse, il apparaît que la surliquidité des
banques en zone Franc s’explique par leur bonne santé
financière, qui émane de leur rentabilité accrue liée à la
libéralisation financière et aux innovations financières
qu’elles introduisent dans le système financier. A cela
s’ajoutent deux autres facteurs : l’incertitude grandissante –
qui caractérise les économies de la zone – et l’effet de
mémoire qui les rend très frileuses en rappelant les faillites
bancaires des années 80 à 90. Ces facteurs favorisent leur
préférence pour la liquidité et les opérations à très court
terme, ce qui se traduit par une diminution des crédits à
l’économie.
Ces résultats – qui mettent aussi en évidence les
implications néfastes des crises bancaires – suggèrent au
moins quatre axes de réflexion. Le premier est relatif à
l’amélioration du système d’information concernant le degré
de solvabilité des emprunteurs potentiels, ainsi que de
l’environnement judiciaire des affaires nécessaire à la
conclusion et l’exécution des contrats financiers et de
garantie. En fait, la surliquidité et l’effet de mémoire
traduisent un manque de confiance dans les institutions. On
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sait que les pays qui ont effectué des réformes de ce type
ont enregistré une croissance des crédits au secteur privé
(Banque mondiale, 2006). Le second est relatif au problème
de la mobilisation des ressources locales, car l’abondance
de liquidités montre que les pays de la zone ont davantage
besoin d’une mobilisation de ces ressources que de
transferts de fonds venant des pays du Nord, pour qu’ils
soient placés dans un scénario moins défavorable à la
réduction de la pauvreté. Le troisième par contre concerne
les moyens à mettre en œuvre à cet effet. De ce point de
vue, des contributions extérieures et locales peuvent être
utiles, à travers notamment des fonds de garantie qui
encourageraient les banques à octroyer des crédits. Le
quatrième quant à lui est une fois de plus, et la crise
financière internationale actuelle le montre, celui de la place
que les pouvoirs publics doivent donner à la prévention
dans la gestion des systèmes bancaires et financiers.
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BIBLIOGRAPHIE
Arouna Mopa (2008), « La question du financement de
l’économie camerounaise »,
www.cacistes.com/photos/file/article-aruna-mopa.pdf
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Tableau 1 - Répartition des banques de l’échantillon
Cameroun 10 9 9 8 8 9 10 8 10 10 10 10 10 11
Centrafrique 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
Congo 5 5 5 5 4 4 5 4 4 4 4 4 4 4
Gabon 9 9 8 8 8 8 8 6 5 6 6 6 6 6
Guinée 1 1 2 2 2 2 2 2 3 3 3
Equa. 3 3 4
Tchad 4 5 5 5 5 5 6 6 6 6 6 7 7 7
Total 32 31 32 31 30 31 34 29 31 32 32 33 33 35
Source : construit à partir des données de la Commission Bancaire de l’Afrique centrale