Mémoire KARIDE - VD À Déposer
Mémoire KARIDE - VD À Déposer
Mémoire KARIDE - VD À Déposer
SUPERIEURE DE *******
Unité-Progrès-Justice
KOUDOUGOU
Et la codirection de:
Composition du jury
Président : …………………………………………………….……….
Membre 1 : ………………….………………………………………….
Membre 2 : ……………………………………………………………..
Date de soutenance : …………………………………
A
- notre feu père ISSINA Albert ;
- notre mère NARAIE Christine ;
- notre fils Toussaint KOUMNOKEI Karidé.
i
REMERCIEMENTS
- mes remerciements vont à la famille à mes parents qui ont consenti d’énormes sacrifices
pour nous permettre d’obtenir le fruit aujourd’hui ;
- permettez- moi de dire un mot de remerciement à notre enfant pour avoir accepté tout
supporté durant cette épreuve ;
- toutes les personnes animées de bonne volonté qui, d’une manière ou d’une autre, ont
contribué à la réalisation de ce document, qu’elles trouvent dans le présent document
l’expression de leur bonté inestimable.
ii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
iii
LISTE DES TABLEAUX
iv
LISTE DES GRAPHIQUES
v
SOMMAIRE
DÉDICACE ................................................................................................................................. i
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. ii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS ................................................................................................. iii
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................... iv
LISTE DES GRAPHIQUES ...................................................................................................... v
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE ................................................................. 3
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE .................................................... 4
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA LITTERATURE .................. 12
CHAPITRE III : THEORIES DE REFERENCE ET HYPOTHESES DE RECHERCHE ..... 28
DEUXIEME PARTIE : ASPECTS PRATIQUES ................................................................... 38
CHAPITREIV : DESCRIPTION DU DISPOSITIF METHODOLOGIQUE ......................... 39
CHAPITRE V : PRESENTATION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE .................... 44
CHAPITRE VI : ANALYSE, INTERPRETATION DES RESULTATS, VERIFICATION
DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS .............................................................................. 52
CONCLUSION ........................................................................................................................ 63
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 65
TABLE DES MATIÈRES ....................................................................................................... 67
ANNEXES ................................................................................................................................ vi
vi
INTRODUCTION
C'est pourquoi, il est créé au niveau central comme au niveau déconcentré, des structures
de formation continue des enseignants du primaire poursuivant le but d’améliorer le rendement
scolaire et de réduire le taux d’échecs.
C’est dans ce contexte que le Projet de Redynamisation de l’Education et de
l’Alphabétisation au Tchad (PREAT) opte pour l’amélioration de la formation continue des
différents acteurs de la chaine pédagogique et encadrement pédagogique au primaire.
Pour concrétiser cette volonté politique, le Ministère de l’Education Nationale et de la
Promotion Civique (MENPC), à travers l’appui technique de l’UNESCO, a organisé une série
d’ateliers allant de l’identification des besoins, de l’écriture des référentiels des activités
pédagogiques et des compétences à l’élaboration d’un plan de formation continue. Ainsi, le
volet formation continue permet aux enseignants de remettre constamment à jour leurs
connaissances pédagogiques, de s’adapter aux changements et aux innovations. Aussi,
l’adhésion aux objectifs de l’éducation pour Tous (EPT) a-t-elle permis au système éducatif
tchadien d’enregistrer un nombre important d’élèves et de recruter au niveau local un grand
nombre d’enseignants appelés « maîtres communautaires (MC) » qui n’ont aucune formation
professionnelle et pédagogique. Avec cette présence massive des maîtres communautaires, les
outils actuels d’encadrement pédagogique favoriseraient- ils le développement professionnel ?
Les outils actuels d’encadrement pédagogique ne présentent-ils pas des limites ? Si oui, que
faut- il faire pour renforcer les capacités professionnelles des maîtres communautaires (MC) ?
Toutes ces interrogations seront clarifiées au cours de la recherche sur le thème
1
intitulé : « De l’efficacité des outils d’encadrement pédagogique des enseignants du primaire :
cas des maîtres communautaires dans le Département de la Tandjilé-Ouest ». Nous allons donc
analyser les outils actuels d’encadrement pédagogiques des enseignants du primaire et faire des
suggestions pouvant aider ces maîtres communautaires dans le domaine professionnel ?
Ainsi, cette recherche porte-t-il sur deux grandes parties :
- la première partie consacrée à l’approche théorique porte sur la problématique, la revue de la
littérature, le cadre théorique et conceptuel, et enfin l’approche méthodologique ;
- la seconde et dernière partie dite « aspects pratiques » présente les résultats de notre
investigation, l’analyse et l’interprétation des données recueillies sur le terrain. Elle prend fin
par la proposition d’amélioration des outils actuels d’encadrement pédagogique.
2
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE
3
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE
Cette partie est composée des généralités, de constats, des questions, des objectifs et
des hypothèses de la recherche.
4
organisent d’une part , des visites de classe au cours desquelles ils contrôlent les activités
pédagogiques qui sont la préparation et la conduite des leçons, l’organisation de la classe,
l’administration et la correction des devoirs oraux ou écrits, les procédés et les principes
d’enseignement, le respect des méthodes des diverses disciplines etc. Ils organisent des
formations, tels que les journées pédagogiques (JP), les mini- stages, les suivis pédagogiques,
les conférences débats, les animations de la bibliothèque, la formation des maîtres
communautaires de niveau zéro (MC0) pendant les grandes vacances. D’autre part, ils
produisent des matériels didactiques et font aussi l’encadrement des élèves maîtres et les
stagiaires nouvellement intégrés et rendent compte à la division de la formation continue de la
Direction de Formation des Enseignants (DFE).
La Direction de la Formation des Enseignants, dans le cadre de leur formation continue
et du personnel d’encadrement pédagogique par l’entremise de la formation continue a pour
mission de/d’:
- déterminer les besoins en formation des formateurs et des enseignants du primaire ;
- définir et suivre la mise en œuvre des programmes, plans, modules et modalités des formations
continues des personnels d’enseignements et d’encadrement pédagogique ;
- organiser et superviser la formation des enseignants communautaires ;
- organiser, coordonner et assurer la supervision, le suivi et l’évaluation des actions des
formations continues des enseignants du primaire ;
- suivre et soutenir l’introduction des innovations pédagogiques dans le système éducatif.
Cependant, quels constats peut-on faire sur le terrain ?
I.2 Constats
Lors de notre observation dans les écoles primaires, nous avons constaté que les outils
d’encadrement des enseignants du primaire sont destinés exclusivement aux encadreurs pour
les suivis et les visites de classes ; ils se renseignent de manière détaillée sur les aspects
administratifs et pédagogiques.
Sur le plan administratif, ils recueillent les données relatives à la localisation de l’école,
l’effectif de la classe, l’identification de l’enseignant, l’état de la classe, la situation de matériel
didactique, les documents obligatoires affichés (emploi du temps, répartition mensuelle, le
tableau de chants et récitations…) et ceux tenus par l’enseignant (cahier de préparation, registre
d’appel, cahier de composition etc.)
5
Sur le plan pédagogique, ces outils sont utilisés pour collecter des données sur l’exécution
de programme, la préparation de la classe, l’administration des devoirs (évaluations), l’analyse
des leçon(s) observée(s), les appréciations générales et le visa de l’inspecteur.
Selon Mme Chantal RIPOCHE et AL (2015), il faut signaler que ce dispositif
d’encadrement des enseignants est constitué de 314 inspecteurs pédagogiques de
l’enseignement primaire. Or, seulement 12, 10% d’entre eux ont une qualification requise pour
assurer ladite fonction.
Sur 29911 Maîtres Communautaires 11482 MCO n’ont aucune formation professionnelle
pédagogique, soit un pourcentage de 38,38%. Ces enseignants chargés de cours sont
accompagnés par 70,69% des animateurs pédagogiques, qui ne possèdent pas de qualifications
requises pour assurer la formation continue et l’encadrement des enseignants du primaire
affirme le (RESEN-. TCHAD) 2eme Edition Juillet (2014, P. 97)
Comme conséquence, la performance des apprenants tchadiens reste mitigée. Selon
PASEC (2014), la majorité des élèves tchadiens sont en difficulté par rapport à ceux d’autres
pays membre de la sous-région. Cette situation met en cause la qualité de la compétence
professionnelle et pédagogique des enseignants du primaire en général surtout ceux appelés
« maîtres communautaires » en particulier.
Se pose alors la question suivante : est ce que les outils actuels d’encadrement
pédagogique favorisent-ils le développement professionnel et pédagogique des enseignants du
6
primaire et plus précisément ceux appelés « maîtres communautaires » en vue d’améliorer les
résultats et les performances scolaires ?
Parlant des innovations pédagogiques et des systèmes éducatifs actuels, le Tchad a mis
sur pied un dispositif d’encadrement des enseignants du primaire par un arrêté ministériel que
voici : l’arrêté n° 272/PR/PM/MENPC/SEENP/SG/DGEFS/DEP/2016 du 05 décembre 2016
portant règlementation de suivi et de l’encadrement pédagogique des enseignants de
l’enseignement primaire. L’encadrement s’effectue essentiellement sous la forme de suivi de
proximité et d’évaluation. (Cf. article 5)
Tel que conçu, le système actuel d’encadrement pédagogique permet à l’encadreur de se
rendre compte de la mise en œuvre des tâches, de toucher du doigt les difficultés réelles des
instituteurs, d’évaluer les activités pédagogiques de chacun, de connaître les insuffisances de
l’ensemble, d’éviter le laxisme dans les écoles et de favoriser l’éveil de la conscience des
enseignants communautaires, en vue d’améliorer les résultats scolaires. Ce système
d’encadrement aide, certes, les enseignants à acquérir des expériences professionnelles et
pédagogiques. Cependant, il comporte des limites notoires quand on y regarde de près.
En effet, le système actuel d’encadrement pédagogique ne considère pas l’enseignant
comme une pièce maîtresse dans le processus de l’encadrement. Ce dernier est considéré
comme un agent d’exécution. Il n’a presque pas d’initiative à prendre pour sa propre pratique.
C’est un système qui est dans la logique descendante, une démarche du haut vers le bas qui ne
se préoccupe pas des besoins réels professionnels et pédagogiques des maîtres communautaires.
Pour preuve, les journées pédagogiques et les mini- stages sont organisés par les chefs
hiérarchiques qui en définissent les thèmes, la période ainsi que les objectifs fixés.
Le système n’exploite pas suffisamment les résultats scolaires qui constituent des bases
de données et des informations riches, fiables pouvant servir de point de départ au soutien des
maîtres communautaires. A la lumière de RESEN (2014, P.85), qui dit que tous les acteurs se
sont accordés sur le fait qu’après les compositions, lorsque les notes des élèves sont transmises
à la hiérarchie, aucun retour n’est fait.
Les outils dont disposent les encadreurs, notamment le bulletin individuel de suivi, la
fiche de suivi pédagogique et la fiche d’observation de classe sont, à notre sens, inadéquats. Ils
ne servent principalement qu’au contrôle des activités de la classe, le soutien pédagogique étant
7
quasiment inexistant. Au regard de ce que nous avons présenté comme problème, cette situation
suscite en nous un certain nombre de questions.
Nous estimons qu’elle peut se formuler ainsi qu’il suit : comment peut-on améliorer les
capacités professionnelles et pédagogiques des maîtres communautaires en vue d’un meilleur
rendement scolaire à travers les outils d’encadrement pédagogique ?
Cette question principale fait appel à trois questions secondaires
A partir de cette recherche, nous souhaitons apporter des innovations au niveau des outils
d’encadrement pédagogique existants en vue de favoriser le développement professionnel et
pédagogique des maîtres communautaires.
Nous allons nous inspirer de l’expérience d’encadrement pédagogique du Burkina Faso,
où les outils sont conçus de façon à ce que l’enseignant ait lui aussi son outil spécifique qui lui
permet de collecter dans sa classe des données qui sont analysées pour en dégager les forces et
les faiblesses afin d’identifier un aspect à améliorer. Ce qui donne naissance à l’élaboration
d’un plan d’amélioration dit individuel ou plan d’amélioration de la classe. Cet outil sert de
source d’informations aux encadreurs et est mis à leur disposition pour exploitation en vue
d’apporter à chaque enseignant le soutien souhaité.
Dans cette vision, l’encadreur doit changer sa perception et l’enseignant est dans la
posture d’un artisan qui doit prendre des décisions en temps réel grâce à ces outils que nous
estimons meilleurs. Il est considéré comme une pièce maîtresse dans le système.
8
I.5 Intérêt de la recherche
Notre recherche revêt un intérêt politique en ce sens que l’ambition d’apporter le bonheur
à tous les citoyens que recommande le politique doit puiser sa source dans l’efficacité des outils
d’encadrement pédagogique des maîtres communautaires et à tous les acteurs. L’amélioration
de la qualité de l’enseignement au bénéfice des élèves ne peut qu’apporter plus d’assise et une
politique éducative en termes d’outils d’encadrement pédagogique efficaces. Ainsi, dans la
même perspective, une formation d’un pôle d’inspecteurs de l’enseignement primaire était
organisée en novembre 2015 par deux experts Mme Chantal RIPOCHE et M. Jean- Louis
RIPOCHE dont l’objectif principal est l’augmentation de l’efficacité du système.
Il s’agit donc de renforcer et développer les capacités de production d’outils de
suivi/évaluation, de gestion des ressources, de communication et de relations partenariales pour
être en phase avec les approches pédagogiques et des gestions administratives d’une école
ancrée dans son milieu social, économique et géographique.
Cette rencontre des IPEP sur le renforcement de capacités pédagogiques est une
préoccupation du ministère de tutelle de mieux outiller les inspecteurs pour que le processus
d’encadrement pédagogique qu’ils portent, arrive à aider les enseignants à réfléchir à leur action
pédagogique. Le choix de cette formation n’est pas fortuit, elle a permis aux encadreurs de
revoir leurs pratiques d’encadrement pour mieux les adapter au contexte du pays.
9
des actions posées par les encadreurs pédagogiques, qui ont pour but de conduire l’enseignant
en utilisant les meilleures méthodes d’enseignement et les contenus adaptés. De ce fait, les
outils d’encadrement pédagogique devraient évoluer pour en tenir compte car ils sont les
moyens collaboratifs permettant de valoriser le capital humain et de l’enrichir.
Pendant plusieurs années passées dans les différentes directions d’écoles et chargé de
cours dans les écoles catholiques associées et de l’Etat, nous n’avons pas constaté la présence
d’un outil spécifique disponible à l’enseignant pour la collecte et l’analyse des données
scolaires. Pourtant, un encadrement pédagogique de qualité pour un enseignement de qualité
doit être assorti d’outils impliquant les enseignants et les encadreurs pédagogiques. Il a fallu
que nous venions pour notre formation à l’inspectorat à l’Ecole Normale Supérieure de
Koudougou (ENSK), au Burkina Faso, pour découvrir le bien-fondé des outils d’encadrement
pédagogique spécifiques à l’enseignant en plus de ceux qu’utilisent les directeurs que l’on
appelle le Plan d’Amélioration Collectif (PAC). Comme futur encadreur, nous aurons besoin
de favoriser le développement professionnel et pédagogique. Dans ce sens, il serait nécessaire
d’avoir les aptitudes en construction des outils et instruments d’inspection et de suivi/évaluation
pour permettre aux enseignants de penser leurs pratiques quotidiennes afin de mener le plus
grand nombre d’élèves à la réussite scolaire. Telles sont les raisons du choix de notre thème :
« De l’efficacité des outils de l’encadrement pédagogique des enseignants du primaire au
Tchad : cas des maîtres communautaires dans le Département de la Tandjilé- Ouest »
10
I.6.2. Les objectifs secondaires
11
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA LITTERATURE
Dans le cadre de notre recherche, nous avons fait usage de certains concepts dont
l’élucidation conceptuelle s’avère nécessaire dans ce contexte : efficacité, outils, l’encadrement
pédagogique, développement professionnel.
II.1.1 Efficacité
Selon le petit Larousse illustrés (2009 P. 352), l’efficacité est la qualité d’une chose,
d’une personne efficace. Ce qui est efficace produit l’effet attendu. On peut dire de quelqu’un
dont l’action aboutit à des résultats utiles.
« Efficace » : l’adjectif efficace qualifie une chose, concrète ou abstraite, qui produit
l’effet attendu, qui a une action utile. Exemple : un processus efficace, un remède efficace.
Efficacité est le caractère de ce qui est efficace. C’est la capacité d’obtenir le résultat
souhaité ou attendu, d’atteindre l’objectif fixé. Les objectifs peuvent se décliner selon un ou
plusieurs critères : délais, quantité, coûts, qualité, rentabilité, etc.
L’efficacité est aussi la qualité d’une personne qui accomplit une tâche de manière
efficace, qui atteint les objectifs qui lui sont fixés. Dans l’entreprise, l’efficacité est l’un des
12
critères d’évaluation d’un collaborateur par son manager. Ainsi, l’école étant une entreprise
éducative, elle est en quête de cette efficacité par le biais des outils d’encadrement pédagogique.
L’efficacité ne doit pas être confondue avec l’efficience qui est la capacité de parvenir à
un maximum de résultats avec minimum de ressources. Une action peut être efficace, mais pas
efficiente si elle utilise des moyens disproportionnés. Exemple : écraser un moustique avec un
marteau.
II.1.2 Outils
Selon le dictionnaire Larousse illustré (2009, P. 725), un outil, c’est un objet fabriqué,
utilisé manuellement ou sur une machine pour réaliser une opération déterminée. Un élément
d’une activité utilisé comme moyen, comme instrument. Exemple : Les statistiques sont un
simple outils d’aide à la gestion. Cependant, l’adjectif outillé désigne celui qui a les outils
nécessaires pour un travail.
Selon le petit Larousse illustré (2013, p. 394), l’« encadrement » est l’action d’encadrer.
« Encadrer », à son tour, c’est assurer auprès de personnes un rôle de direction, de formation.
Quant à la pédagogie, Leif (1974 :200) la définit comme étant « la réflexion sur les
doctrines, les systèmes, les méthodes, les techniques d’éducation et d’enseignement pour en
apprécier la valeur, en rechercher l’efficacité ; pour améliorer les démarches, les moyens
élaborés en vue des fins proches ou lointaines, des buts que se proposent l’éducation et
l’enseignement »
13
Pour E. Durkheim, la pédagogie est une théorie pratique, comme la médecine et la
politique. La pédagogie est à la fois une théorie pratique : une théorie ayant pour objet de
réfléchir sur les procédés d’éducation en vue d’en apprécier la valeur et, par-là, d’éclairer et de
diriger l’action des éducateurs.
Ainsi, le concept de pédagogie recouvre trois champs : la pédagogie comme pratique :
l’intervention pédagogique en classe : le champ du traitement et de la transformation de
l’information en savoir par la pratique relationnelle et l’action de l’enseignant en classe, par
l’organisation et la mise en œuvre de situations pédagogiques à travers la médiation, c’est le
domaine de la pédagogie.
Dans la lettre circulaire n°126-2010/MEBA/SG/DGEB/DDEB du 25 mars 2010 du
Burkina Faso, l’encadrement pédagogique y est défini comme un processus continu qui met en
relation au moins deux acteurs qui sont l’encadreur pédagogique et l’enseignant. C’est un
soutien apporté aux praticiens dans le souci de les rendre plus opérationnels et plus performants
aussi bien dans leurs actions et activités d’enseignement.
C’est une activité pédagogique qui permet d’identifier les difficultés rencontrées par les
enseignants dans l’exécution des activités d’enseignement-apprentissage afin de leur apporter
le soutien informationnel, psychosocial et surtout l’appui technique et pédagogique nécessaire.
Il s’agit d’aider et d’accompagner l’encadré à accroître sa performance et son engagement en
vue d’offrir de meilleures prestations. (DGEPFIC, stratégie intégrée de renforcement de
l’encadrement pédagogique au Burkina Faso, mars 2018).
Dans le contexte tchadien, l’encadrement pédagogique, renvoie aux concepts de
supervision pédagogique, d’accompagnement, d’inspection pédagogiques, voire de contrôle et
de suivi-évaluation même si des nuances sont à établir.
D’une manière générale, l’encadrement est l’action par laquelle un ensemble de
personnes qui ont la responsabilité d’un groupe, lui assurant un rôle de formation, de direction,
de contrôle.
L’encadrement pédagogique pourrait alors être la contribution que les conseillers et les
IPEP apportent aux enseignants à travers les activistes de de suivi/évaluation en vue de leur
formation pédagogique.
L’encadrement pédagogique permet de :
- consolider de façon pratique les acquis de la formation initiale des enseignant ;
- soutenir les enseignants sans formation initiale ;
- soutenir l’introduction des innovations pédagogiques éventuelles ;
- vulgariser les résultats de recherche en sciences de l’éducation.
14
L’encadrement pédagogique peut s’adresser à un groupe d’enseignant journée
pédagogique (JP), à une équipe (maîtres d’une école), à un enseignant en particulier (classe).
Quel que soit le public auquel il est destiné, l’encadrement pédagogique est :
- une relation entre deux ou plusieurs personnes de niveaux hiérarchiques différents, ayant
chacune sa personnalité qu’il faut rester. La qualité de cette relation dépend en grande partie de
l’encadreur car c’est bien lui qui a la charge de contrôler et de soutenir les activités du maître
communautaire ;
- une collaboration étroite entre encadreurs en vue de l’efficacité de l’action éducative ;
- un soutien et un suivi qui visent le développement personnel des acteurs de l’éducation.
En conclusion partielle, l’encadrement pédagogique est un processus d’aide et de soutien
en vue de développer les capacités pédagogiques d’un maître communautaire dans l’exercice
de son travail. C’est donc le rôle dévolu, aux conseillers pédagogiques et inspecteurs
pédagogiques dans le processus d’amélioration des pratiques quotidiennes des maîtres
communautaires en vue d’obtenir un meilleur résultat scolaire.
Dans le processus d’amélioration des compétences pédagogiques des maîtres
communautaires et des résultats scolaires, l’encadrement des maîtres communautaires joue un
rôle décisif en ce sens qu’il permet à :
- l’encadreur d’apporter un soutien au maître communautaire. A travers les relations d’échanges
qui s’établiront entre eux, il entrainera le MC à l’évaluation de ses pratiques et de ses choix
pédagogiques. Ce qui lui donne une ouverture d’esprit plus large et un esprit d’analyse plus
fin ;
- le maître communautaire de s’autoévaluer, de s’améliorer, de s’améliorer et partant
d’influencer positivement les résultats les rendements des élèves ;
Bien mené l’encadrement pédagogique offre les chances de lutter contre la routine et de
développer les compétences pédagogiques de MC.
15
une activité quelconque. Ainsi, parle-t-on de professionnel de la santé, de la communication,
de l’éducation…etc.
Dans notre domaine éducatif, cela se traduit par une certification intervenant après un
ensemble d’épreuves soumises à l’enseignant sous forme d’examen ou concours professionnel.
Ainsi, on dira d’un enseignant qu’il est développé lorsqu’il améliore sa pratique
pédagogique et présente un résultat scolaire satisfaisant dans l’exercice de sa profession.
De ce fait, plusieurs chercheurs de nos jours ont proposé différentes définitions du
concept développement professionnel. Au moins deux perspectives peuvent être dégagées :
l’une développementale, associe le développement professionnel au cheminement dans la
carrière enseignante, par exemple Fessler (1999), suggère un développement selon les étapes
suivantes : formation initiale, entrée dans la profession, consolidation des compétences,
enthousiasme, frustration, stabilité, désengagement et départ de la profession. Une autre
perspective, professionnalisant, définit le développement professionnel sous l’angle de
l’apprentissage, considéré plus souvent comme le processus et produit, en formation initiale ou
continue.
Dans cette perspective, Day (1999. P. 4), stipule qu’il s’agit d’un : « processus par lequel,
individuellement, les enseignants révisent, renouvellent et augmentent, aux fins morales de
l’éducation. Grâce à ce processus, ils acquièrent et développent de façon critique le savoir, les
habiletés et l’intelligence émotionnelle qui sont essentiels à une pensée, à une planification et à
une pratique de qualité, tout au long de la vie professionnelle ».
Comme le déclare Day (1999), le développement professionnel est rendu possible par les
expériences d’apprentissage naturelles de même que par celles conscientes et planifiées Garret,
Porter, Desimone, Birman et Suk Yoon (2001), ont identifié trois caractéristiques des progrès
de développement professionnel ayant un effet positif sur l’accroissement auto rapporté des
connaissances et des habiletés des enseignants de même que des changements dans leurs
pratiques. Il s’agit de mettre l’accent sur les connaissances, liées au contenu, des occasions
d’apprentissages actif et de la cohérence avec les autres activités d’apprentissages. Autrement
dit, l’identification des besoins des formations et des programmations envisageables sont laissés
à l’appréciation de l’enseignant, qui doit généralement obtenir l’aval de son encadreur
16
(directeur d’école, animateur pédagogique, conseiller pédagogique … etc.). Les enseignants
doivent établir leur propre projet de perfectionnement professionnel.
Après clarification de ces concepts et l’importance de l’encadrement pédagogique et
administratif, il est indispensable de situer le cadre théorique auquel nous nous sommes référés
pour guider notre recherche. Dans quel cadre théorique alors se fonde notre recherche.
17
l’Enseignement Primaire sont structurés conformément aux critères ci-dessous en vue de leur
harmonisation sur l’ensemble du territoire.
En milieu rural :
- le secteur d’Animation Pédagogique (SAP) couvre au maximum 12 écoles avec un rayon
d’action d’environ 20 à 30 Km par rapport au chef-lieu du SAP ;
- le ratio animateur pédagogique/enseignants est de 40.
En milieu urbain :
- le secteur d’Animation Pédagogique couvre au minimum 6 et au maximum de 10 écoles ;
- le ratio animateur pédagogique/enseignants est 50.
La réalité du terrain montre le ratio va au-delà du normal, un encadreur se retrouve avec
90 à 95 encadrés. Aussi y a –t-il plusieurs catégories d’enseignants du primaire dont notamment
les maîtres communautaires.
Selon Josue (2015), le recours à des enseignants sans formation initiale est une des
conséquences de la crise sociopolitique qu’a connue le Tchad de 1979 à 1982. En effet, après
le retour relatif de la paix en 1982, le gouvernement de l’époque prit la décision de relancer les
activités socioéconomiques dans le pays, en particulier la réouverture des écoles.
Comme l’Etat manquait de ressources humaines et financières, les parents se sont
organisés au niveau communautaire pour créer des écoles appelées « spontanées » et recruter
le personnel pour y enseigner.
Les écoles et les enseignements créés ainsi étaient entièrement à la charge des parents
organisés en Association des Parents d’Elèves (APE). Au fur et à mesure que la situation du
pays se redressait, certaines de ces écoles, à la demande des parents d’élèves, furent
officialisées. Mais compte tenu de la forte demande d’éducation toujours croissante, l’Etat
n’avait pas d’autres choix que d’officialiser toutes ces écoles spontanées qui se comptaient par
milliers.
Pour la plupart, ces enseignants étaient recrutés localement et parmi les ressortissants
du village. Ces enseignants étaient au départ désignés sous le vocable de « maîtres suppléants ».
Ce n’est qu’à partir de 1988, quand l’Etat s’est intéressé à la question de la gestion de ces
enseignants, qu’on leur donna le nom de « maîtres communautaires ».
Dans la première phase, précisément les cinq premières années après leur apparition
(1982 à 1987), la gestion des écoles communautaires (EC) a été entièrement l’affaire des parents
d’élèves. Vu le nombre croissant de ces écoles et surtout l’engouement et la volonté des maîtres
18
communautaires (MC) à se donner pour l’éducation des enfants, l’Etat a décidé de s’intéresser
de près à leur condition en organisant la première formation en 1987. Dans la deuxième phase
(1988 à 1998), les initiatives communautaires en éducation ont bénéficié des soutiens de tous
ordres de la part de l’Etat et de ses partenaires techniques et financiers (PTF).
A cette question, la réponse nous semble difficile. Toutefois, selon les auteurs suivants :
Ali Adam et AL (2008), en général, le maître communautaire se portait lui-même volontaire
pour encadrer les enfants de son village, et, pour l’encourager, les parents lui donnaient des
céréales ou une certaine somme d’argent. D’après le plan National de formation continue des
maillons de la chaine pédagogique du primaire au Tchad (2019, P.9), les maîtres
communautaires sont recrutés par les communautés locales pour créer de nouvelles écoles ou
pour compléter les effectifs des maîtres formés là où existe une école publique. Mais depuis
que l’Etat, à travers le PARSET,vole au secours de la communauté en donnant un certain
montant selon le niveau I ou II, certains parents d’élèves et chefs de village s’imposent en
renvoyant les maîtres communautaires jugés indésirables et/ou incompétents pour recruter
d’autres issus de leurs familles. Très souvent, ces derniers n’ont pas le profil requis pour
encadrer les enfants. Toutefois, le recrutement qui se faisait au départ sans critère, commence
ces dernières années à s’améliorer. On exige du maître communautaire le niveau BEPC. Cela
ne se fait pas sans heurt déclarent Ali Adam AL (2OO8).
Durant ces quelques années, il est intéressant de signaler que le recrutement des maîtres
communautaires a eu, certes, un effet positif sur l’augmentation du taux brut de scolarisation
primaire. Cependant, le recours massif à cette catégorie n’est pas de nature à garantir une
éducation de qualité. Pour la plupart d’entre eux, le niveau varie entre le cours moyen deuxième
année et la troisième. Rares sont ceux qui détiennent le baccalauréat. En effet, les maîtres
communautaires représentent 64,8% selon l’annuaire statique scolaire 2019-2020 des
enseignants.
S’agissant du renforcement des capacités pédagogiques de MC, le Ministère de
l’Education Nationale en collaboration avec les partenaires techniques et financiers et les ONG
à travers différents projets de formation ont mis en place une stratégie de formation à trois
étapes.
19
Elle concerne les MC qui n’ont reçu aucune formation pédagogique les apprêtant au
métier d’enseignant. Ils sont recrutés par les Associations des parents d’élèves (APE) et qui
sont appelés maîtres communautaires de niveau zéro (MC 0). Cependant, pendant l’exercice,
ils reçoivent des formations continues en pratique de classes organisées par les animateurs
pédagogiques des IPEP et des CDFCEP pendant les suivis pédagogiques, des journées
pédagogiques (JP) et/ ou de mini- stages.
Cette formation concerne les maîtres communautaires de niveau 0 qui, après quelques
années d’exercice dans les écoles, sont soumis à un test de niveau en français et en calcul. Les
meilleurs au test, bénéficient d’une formation de 45 jours dans les Centres Départementaux de
Formation Continue des Enseignants du Primaire en pratique pédagogique en vue d’accéder au
niveau 1
Les formations continues organisées par les animateurs pédagogiques des CDFCEP et
IPEP concernent toutes les catégories d’enseignants (communautaires, titulaires et contractuels)
en cours d’emploi. Ainsi donc, celles des maîtres communautaires s’inscrivent dans un contexte
du développement des capacités pédagogiques. C’est à ce titre que les maîtres communautaires
de niveau 1 ayant exercé deux ans ou plus dans une école et remplissant les critères d’éligibilité
(avoir le BEPC ou BAC + présence effective dans un établissement). Ils sont recrutés par un
test d’entrée dans les Ecoles Normales d’Instituteurs (ENI) pour y suivre neuf (9) mois de
formation pédagogique sanctionnée par un certificat Elémentaire de Fin d’Etudes Normales
(CEFEN). Au terme de cette formation, ils acquièrent le titre des maîtres communautaires
niveau 2. Ces maîtres communautaires ont le grade d’instituteurs- adjoint stagiaires leur
donnant la probabilité d’être intégrés à la Fonction Publique sur présentation d’un dossier.
Au regard de cette réalité, les outils actuels d’encadrement pédagogique qu’utilisent les
encadreurs contribuent-ils à leur développement de capacités en pédagogie et d’amélioration
des résultats des élèves ?
Les outils d’encadrement pédagogique sont des instruments destinés aux encadreurs pour
collecter et analyser les données dans le souci de planifier des activités pédagogiques et
administratives afin de proposer une stratégie d’amélioration en vue de rendre efficace les
20
enseignements/apprentissages pour un meilleur rendement scolaire. Il existe plusieurs outils qui
ont les mêmes contenus voire les mêmes objectifs. Il s’agit de :
- le bulletin de suivi individuel ;
- la fiche de suivi pédagogique ;
- la fiche d’observation.
Cet outil sert à l’encadreur pour suivre l’enseignant dans sa classe pédagogique. Il
comprend deux parties : identification et généralités.
L’identification est relative à la présentation de l’école, de la classe, aux noms et prénoms de
l’enseignant, aux dates et lieux de naissance, à sa situation familiale, son diplôme, ses grades et
échelons, la date de la dernière promotion.
Quant aux généralités, elles portent sur :
- l’organisation de matériel qu’on peut citer entre autres, la disposition des mobiliers et la
décoration de la classe ;
- l’organisation pédagogique qui comprend :
- le cahier journal qui est un document dans lequel l’enseignant consigne tous les titres et
numéros des leçons préparées sur les fiches, en indiquant toutes les références nécessaires
(pages, matériel, exercices etc.) ;
- le registre d’appel qui comporte les noms et prénoms des élèves de la classe par ordre
alphabétique ;
- l’emploi du temps ;
- le cahier de préparation, contient toutes les leçons de la journée prévue par l’emploi du temps
et la répartition mensuelle.
- le déroulement de la leçon : c’est un moment où l’enseignant mène son enseignement en
présence de l’encadreur et celui-ci relève les aspects à améliorer afin d’apporter les conseils.
Nous signalons que cet outil a beaucoup plus le caractère de contrôle qu’un appui/conseil.
Elle est divisée en trois grandes parties : la partie administrative, la partie pédagogique et
la partie réservée pour le visa de l’inspecteur.
La partie administrative comprend l’identification de :
- l’école ;
21
- l’enseignant : nom et prénoms, date et lieu de naissance, date d’entrée en service, diplôme
obtenu, la situation familiale, la propreté vestimentaire ;
- la classe : le niveau, l’effectif (dont filles et garçons), l’espace, la propreté, aération, la
décoration, la disposition des élèves pour le travail et le matériel collectif (tableau, livre etc.) et
individuel (cahier…) ;
- documents obligatoires affichés : emploi du temps, répartition mensuelle, tableau des chants
et récitations, tableau de service, pyramide des âges qui présente la répartition par sexe et âge
de la population scolaire ;
- les documents obligatoires tenus : le registre d’appel, cahier du maître (cahier de préparation),
journal de classe, cahier des relevés des notes des compositions, cahier de commandes des
fournitures, cahier de conseils et cahiers des élèves.
- la préparation de la leçon (la régularité, les formulations des objectifs et leurs pertinences, les
stratégies) ;
- le déroulement (le contenu enseigné les procédés/techniques, stratégies) ;
- l’évaluation (vérifier la pertinence des objectifs) ;
- l’analyse des leçons (relever les aspects positifs et négatifs, faire les remarques et les
suggestions) ;
- l’appréciation générale suivi de la note chiffrée, la prise de connaissance de la note par
l’intéressé, l’examinateur porte la date et soumet à l’inspecteur pour le visa.
Cet outil sert à l’encadreur de faire le suivi pédagogique de l’enseignant dans sa classe
pour s’assurer de ses compétences professionnelles et pédagogiques. Il comporte les mêmes
rubriques que le bulletin individuel mais celui- ci porte la date en bas de la page, le nom, prénom
et signature de l’observateur et la signature de l’observé avec trois parties qui sont :
identification, généralités et déroulement de la leçon.
22
- l’organisation matérielle où on peut citer entre autre la disposition des mobiliers et la
décoration de la classe ;
Nous remarquons que la fiche n’accorde pas un espace à l’enseignant de réfléchir sur sa
propre pratique enseignante pour le développement de ses compétences professionnelles en vue
d’améliorer le rendement scolaire. La fiche soumet l’enseignant au contrôle mais ne favorise
pas le développement professionnel.
Par conséquent, le maître communautaire doit avoir une double formation : théorique et
pratique. Elle doit être conçue comme une occasion d’opérationnaliser des actions
pratiques fortement contextualisés (Malglaive, 1990). Mais au-delà de cela, la maîtrise
23
pédagogique se construit sur la longue durée. La résolution de problèmes pédagogiques dans
les classes et dans les écoles se font en coopération étroite avec les collègues
(Carbonneau,1993 ; Bourdoncle,1991 ; Lemosse, 1989). Comme le dit Perrenoud (1994), avoir
la maîtrise pédagogique, c’est développer également sa capacité à capitaliser l’expérience,
réfléchir sur sa pratique pédagogique. Pour Tardif (1993), un tel praticien se constitue un savoir
d’expérience pédagogique en évolution. Il a besoin, pour cela, d’un plan favorable, soutenant
la prise de responsabilité et d’innovation. Nous estimons que cela serait possible quand les
outils d’encadrement pédagogique prendront en compte cet aspect afin de permettre aux MC
d’améliorer leurs pratiques pédagogiques. L’importante question est de savoir comment
inculquer des connaissances pédagogiques de base à celui que l’on a engagé en classe sans
aucune formation. Serait-il capable de réfléchir, d’analyser et de mettre en pratique sa théoriser.
C’est pourquoi Bonkounkou (2011), dans son étude, affirme que les différents outils
utilisés par les encadreurs pour déterminer les besoins pédagogiques des enseignants étaient
peu fiables et très subjectifs. Comme conséquences, les objectifs non atteints, la démotivation
des enseignants dans les activités pédagogiques etc. L’exploitation des données sur les
rendements scolaires ne se font pas comme il se doit afin d’améliorer la pratique enseignante et
les résultats scolaires chez les élèves (P,67).
Il ressort dans sa conclusion que les faibles rendements scolaires malgré l’introduction
des outils PAI et PAC à l’école primaire sont dus aux insuffisances des plans classiques d’une
part et que d’autre part, à la conception d’un nouvel plan. Ce plan prendra en compte toutes ces
insuffisances, et produira de meilleurs résultats dans nos classes et écoles (P.107et 108).
La nouvelle loi d’orientation demande que l’enseignant saisisse le sens social, culturel et
historique de sa pratique, qu’il mesure les enjeux sociaux de l’éducation et de son action au sein
24
du système, et non pas seulement les contenus qu’il dispense (Maulini, 2011). Mais la présence
massive des maîtres communautaires dans le système scolaire met en doute cet idéal. Ainsi,
l’on peut se demander si les pouvoirs politiques ont pour vrai souci d’élaborer des modèles
réalistes des textes (conception, pilotage, évaluation, régulation, etc.) dans le but d’améliorer
les pratiques pédagogiques de la classe ou si les textes programmatiques ne sont là que pour
servir de cache-misère à un système éducatif pour le reste sans réel levier de renforcement des
capacités pédagogiques (Huberman & Perrenoud, 1987). Mais peut-être aussi par
méconnaissance de recrutement massif des maîtres communautaires n’ayant pas bénéficié
d’aucune formation pédagogique. De ce fait, on peut penser que les modifications pédagogiques
répétées, ont mis le plus souvent en place des solutions sans rapport direct avec la réalité des
difficultés pédagogiques des enseignants du primaire. Cependant, le développement des
capacités pédagogiques des maîtres communautaires pour les tâches quotidiennes (préparation
des cours, conduite de la classe, correction des évaluations etc.) sont restées en marge des
réformes, ou se sont trouvées disqualifiées par les malentendus des politiques. En sommes, nous
ne pourrons pas répondre avec précision à la question selon laquelle les types de tensions
troublent-elles ou influencent-elles les problèmes pédagogiques actuelles des maîtres
communautaires au Tchad ? (Nodjigoto, 2016)
Pour Nomaye (2001), il n’y aurait jamais eu de contestations, sous quelque forme que ce
soit, contre un projet de réforme ou de rénovation pédagogique tchadien. On peut voir cela
comme un atout ou au contraire comme un handicap majeur des politiques éducatives au Tchad.
Il reste que le pays semble manquer d’acteurs aguerris sur les questions éducatives, que la
société civile ne joue pas son rôle de contrôle et de mise en question, et qu’en tout état de cause
les acteurs du secteur éducatif tchadien sont peu enclins à la diffusion des résultats des
recherches-développements.
Selon Gather (2000), lui, souhaite un renversement total de perspectives, parce que
jusqu’à présent, les réformes décidées sont inefficaces à rendre moderne les systèmes
pédagogiques. Elles préconisent l’analyse de la culture et du fonctionnement des établissements
pour impulser le changement. La situation est non négligeable, compte tenu de la culture
« administrative » des systèmes scolaires francophones, fortement imprégnés par une vision
hiérarchisée, les « statuts » et le respect des positions acquises.
25
permet de faire émerger des solutions aux problèmes quotidiens à caractère pédagogiques. Pour
dépasser ces principes organisationnels, générateurs de fragmentations des tâches et
d’individualisme, le projet collectif original, explicite et négocie entre les partenaires dans le
cadre d’un ensemble de droits et d’obligations librement consentis, s’appuie sur des outils
d’encadrement pédagogique comme le fonctionnement en réseaux, l’autonomie décisionnelle
dans un cadre clair avec des principes de base ou encore l’évolution commençant par un
diagnostic interne. Ces outils d’encadrement pédagogique suscitent un processus de
construction individuel et ou collectif caractérisé par une gestion appropriative du changement.
L’école, en projet est celle qui parvient à inscrire l’innovation pédagogique dans une
démarche réaliste et à créer les conditions nécessaires pour atteindre ses objectifs. Il n’empêche
que le projet de l’école ait un outil d’encadrement pédagogique indispensable. La cohérence
entre les objectifs et les moyens, la souplesse de mise en œuvre, l’adhésion des acteurs, la
pérennité du changement, telles sont les vertus essentielles. Cependant, cette liste n’est pas
exhaustive pour des projets porteurs de changements.
Elle se pose la question sur la notion du leadership distinct de l’autorité formelle dont
les responsables statutaires sont investis. Les directeurs d’école sont souvent occupés et passent
leur temps dans des activités relationnelles fragmentées et répétitives et à résoudre des
situations de gestion. Ce ne sont pas obligatoirement des leaders. En effet, les sources du
leadership sont diverses et ses modalités d’exercices aussi. Jusqu’à preuve de contraire, les
maîtres communautaires ne sont pas préparés à être des leaders innovateurs. Pourtant il n’y a
pas de projet d’école fiable sans une formation préalable de leadership. La reconnaissance des
différences et d’acceptation des compétences pédagogiques sont à l’origine du leadership
coopératif orienté vers l’action coopératif. Celle-ci débouche en général sur un mode de gestion
appropriative du changement.
26
Au demeurant, l’école peut devenir une organisation apprenante lorsqu’elle acquiert la
capacité d’apprendre et d’accumuler le développement des compétences pédagogiques. C’est
dans ce sens que Gather ( 2000) place la formation continue qui doit être au service à la fois des
MC à titre individuel ou collectif. Ce ne sont plus les maîtres communautaires, mais l’école qui
doit apprendre à apprendre.
27
CHAPITRE III : THEORIES DE REFERENCE ET HYPOTHESES DE RECHERCHE
Nous présenterons trois théories qui : sont la théorie de la gestion axée sur les résultats,
la théorie de professionnaliste et celle du changement.
Comme pour toute recherche scientifique, la nôtre qui est une initiation n’est guère une
invention. Elle s’inscrit, dans un premier temps, dans la logique de la théorie de la gestion axée
sur les résultats et la théorie de professionnaliste parce qu’il s’agit bien de procédés, méthodes
résultant d’application de connaissances professionnelles pour résoudre des problèmes
scientifiques. Dans un second temps, notre recherche tire son fondement de la théorie du
changement car nous intéressons à des pratiques pédagogiques mettant en relation le maître
communautaire qui se trouve l’acteur de son propre développement professionnel.
La Gestion Axée sur les Résultats (GAR) est un mode de gestion de programmes ou projet
centré sur les résultats et qui se fonde sur un certain état initial avec les forces et faiblesses que
l’Agence Canadienne de Développement Internationale (ACDI) a prôné en 1994 en vue
d’optimiser ses activités dans le domaine du développement. Ce mode de gestion est basé et
valorise la participation de toutes les parties prenantes à toutes les étapes du processus de la
gestion. Il pourrait s’appliquer à des niveaux économiques et sociaux plus grand. L’on est en
droit de s’interroger : peut-on aussi parler de la GAR en éducation ? cette interrogation nous
conduit à une réponse positive parce que la GAR est un mode de gestion d’une institution en
vue d’obtenir les résultats escomptés, à atteindre les buts et les objectifs ; l’école étant une
institution scolaire qui a aussi ses buts, ses objectifs et ses finalités à atteindre. L’on se pose
encore la question : comment axer la gestion d’une école sur les résultats ? Cette théorie vise la
dynamisation du dispositif d’encadrement pédagogique avec pour plan directeur, la formation
initiale et continue des enseignants. Elle veut apporter un changement dans la qualité du travail
au sein de l’établissement scolaire et cela nécessite des outils d’encadrement spécifiques à
l’enseignant pour analyser sa pratique afin d’améliorer les enseignements/apprentissages et les
résultats scolaires.
Pour GLOBAL PARTNRSHIP of EDUCATION Juillet 2019 P.36- 37), bien que les pays
produisent chaque année des données sur les examens scolaires dans le primaire et dans le
28
secondaire, celles-ci sont uniquement utilisées à des fins de certification et de sélection. Les
données issues des examens ou d’autres évaluations systémiques sont rarement analysées pour
fournir des informations dont les écoles et les enseignants pourraient se servir pour améliorer
l’enseignement et l’apprentissage. Le même document souligne que trois participants à
l’enquête du KIX sur l’enseignement et l’apprentissage ont évoqué le besoin d’obtenir
davantage de données de meilleure qualité et, plus précisément, de meilleures données
d’évaluation afin d’identifier et de soutenir les élèves en difficulté. Les participants à l’enquête
ont également exprimé la nécessité d’avoir des directives et des données concernant le
renforcement des capacités que les inspecteurs scolaires et les acteurs de la chaine pédagogique
pourraient utiliser pour jouer un rôle de chef de file dans le domaine pédagogique, encadrer et
assurer un temps d’instruction suffisant.
Dans cette dynamique, nous estimons que de nouvelles stratégies seront élaborées quant
à l’encadrement pédagogique, les rôles et responsabilités clarifiés, les outils fiables et adéquats
élaborés. Tout d’abord les enseignants eux-mêmes, les Directeurs d’Ecoles, les
Conseillers Pédagogiques Principaux à l’Orientation Pratique (CPOPP), les Inspecteurs de
l’Enseignement Primaire (IPEP), les Inspecteurs Départementaux de l’Education Nationale et
de la Promotion Civique (IDENPC), les Délégués Provinciaux de l’Education Nationale et de
la Promotion Civique (DPENPC) sont tous les acteurs impliqués au niveau décentralisé.
Cependant, les grandes orientations consistent à :
- utiliser les données sur le rendement scolaire pour améliorer la qualité de l’enseignement-
apprentissage car le regard de l’encadreur doit lire les comportements et les réussites des élèves
comme des conséquences de l’enseignement du maître car une éducation de qualité efficace
passe d’abord par des enseignants qualifiés disposant des outils et du matériel pédagogique qui
leurs sont nécessaires, ainsi, les outils d’apprentissage et d’encadrement appropriés et adaptés
sont nécessaires si l’on souhaite offrir une éducation de qualité efficace (http : // WWW.
Facebook.com/United)
- valoriser les enseignants et les motiver davantage par un soutien plus approprié avec pour
objectif d’améliorer la qualité des apprentissages, c’est-à-dire les amener à faire une lecture en
recherchant les points d’appui les plus objectifs possibles pour analyser la pratique et les gestes
professionnels.
Elle est axée sur l’autoévaluation et fait de l’enseignant la colonne vertébrale d’un
dispositif d’encadrement spécifique. On estime que la formation continue soit organisée dans
29
le sens de favoriser une réflexion de l’enseignant sur sa propre pratique. L’encadreur devient
finalement un élément déclencheur du perfectionnement professionnel de l’enseignant et lui
permet de découvrir ses forces afin de les exploiter de manière optimale et de réduire ses
faiblesses. Autrement dit, aider l’enseignant à construire sa pratique en vue d’un soutien et d’un
accompagnement réfléchi de l’élève pour des apprentissages considérables et libérateurs. Le
fait d’échanger avec les enseignants par le biais des outils efficaces développe l’esprit de
collégialité et de sincère expression des besoins.
Dans cette manière de faire, chaque direction d’école identifiera les éléments de qualité
des apprentissages avec les enseignants et élaborera des stratégies pour les améliorer. Elle
identifiera les écarts entre la réalité et la qualité souhaitée, et recherchera les causes de cet écart
et mettra en place un plan d’action pour atteindre les objectifs. La qualité de
l’enseignement/apprentissage est l’affaire de tous les acteurs du système éducatif. En claire, un
système éducatif où le système d’encadrement unifié et intégré avec des outils standardisés, des
normes de couverture tenant compte de l’évolution des effectifs des personnels, une meilleure
dotation en ressources et une redevabilité des encadreurs pédagogiques vis-à-vis des
enseignants, de la façon, des objectifs opérationnels seront atteints. Pour NAGNON (2015),
cette théorie est fondée sur :
- une participation active des différents acteurs à toutes les étapes du processus : identifier
ensemble les difficultés, concevoir et exécuter en commun un plan stratégique de résolution de
ces difficultés, procéder ensemble à une évaluation des résultats obtenus et faire les ajustements
qui s’imposent ;
30
- le besoin de direction pour l’atteinte des objectifs du système éducatif à tous les
niveaux ;
- le besoin d’encadrement qui permet de situer les objectifs de tout un chacun et les
conditions de leur réalisation ;
- le besoin de contrôle pour que chaque enseignant ou l’équipe puise évaluer ses propres
performances pour bénéficier d’un suivi conséquent.
Selon cette théorie, l’enseignant professionnel est tout d’abord un praticien efficace qui
lie la théorie à la pratique dans le domaine de l’enseignement-apprentissage. En plus, il est à
mesure, seul et avec ses collègues, de définir et ajuster des projets dans le cadre des objectifs et
d’analyser ses propres pratiques professionnelles et à travers cette analyse de s’auto-former tout
au long de sa carrière professionnelle.
- l’enseignant Magister de l’antiquité qui était considéré comme un maître, un mage qui
sait tout par charisme et n’a besoin d’aucune formation ;
- l’enseignant technicien formé par les écoles normales. Il le devient en prenant modèle
sur la pratique d’un enseignant chevronné qui lui transmet ses savoir-faire, ses « trucs » et qui
31
est considéré comme un spécialiste du design pédagogique ou didactique. C’est ce type
d’enseignant qui est recherché à travers la formation dans les Ecoles Normales d’Instituteurs
(ENI) pour ce qui est de l’enseignement primaire et dans les Ecoles Normales Supérieures
(ENS) de N’Djamena, Bongor, Abéché et Sarh en ce qui concerne les différentes catégories de
professeurs du secondaire ;
- l’enseignant ingénieur, technologue qui s’appuie sur les apports scientifiques des sciences
humaines et qui rationnalise sa pratique en tenant d’y appliquer la théorie ;
- enfin l’enseignant professionnel, praticien réfléchi pour lequel la didactique théorie- pratique
se substitue à un va et vient entre pratique- théorie-pratique.
Dans cette logique, l’enseignant devient professionnel quand il est capable d’analyser ses
propres pratiques de résoudre des difficultés et en mesure d’inventer des stratégies.
Aujourd’hui, la formation continue doit viser à développer chez les enseignants une approche
des situations de type Action- Savoir-Problème en utilisant conjointement pratique et théorie.
Cette dernière vision de l’enseignant apparaît présentement comme la mieux indiquée. C’est
aussi cette philosophie qui doit sous- tendre toute approche de formation et encadrement
pédagogique des enseignants. La toute première perception de l’enseignant à savoir
l’enseignant magister a fait la preuve de ses limites avec l’évolution de la psychologie de
l’enfant et permis de se rendre à l’évidence qu’en matière d’enseignement-apprentissage aucun
savoir n’est figé et aucune méthode n’est définitive et applicable à tout temps. En plus de nos
jours, où les sources des connaissances sont diversifiées et où ces connaissances mêmes
évoluent à grande échelle est-il encore possible de tout maîtriser ? Ainsi, il ne sert à rien de
donner des recettes toutes faites à l’enseignant qu’il lui suffira d’appliquer aveuglement dans
sa classe pédagogique, au contraire, il faudrait lui apprendre à diagnostiquer et analyser sans
complexe ses pratiques.
Cette théorie détermine six (6) compétences principales dont l’enseignant professionnel doit
être capable de développer. Pour ce faire, il doit être en mesure de :
2. faire de façon à la fois rapide et réfléchie le choix de stratégies adaptées aux objectifs et
exigences éthiques ;
3. puiser dans un large éventail de savoirs, de techniques et d’outils, les moyens les plus
adéquats de les structurer en dispositifs ;
32
4. adapter rapidement ses projets en fonction de l’expérience ;
6. Enfin de par cette évaluation continue d’apprendre tout au long de sa carrière. Car il
semble que celui qui cesse d’apprendre doit aussi arrêter d’enseigner.
Ces six (6) compétences citées ci-haut ne sont pas vraiment pris en compte par le système
d’encadrement pédagogique des enseignants du département de la TO à travers les outils actuels
qu’utilisent les encadreurs pour la visite de classes. Et pourtant, les pratiques de visites de
classes devraient favoriser le développement des aptitudes professionnelles des enseignants à
condition qu’elles soient menées surtout par les outils efficaces. Ainsi, elles offrent une réelle
opportunité à l’enseignant de faire l’évaluation de sa pratique et avec le supérieur hiérarchique,
on procède à l’évaluation du travail de l’enseignant.
Une théorie du changement explique comment les activités sont censées produire un
ensemble de résultat qui contribuent à la réalisation des impacts finaux. Il existe différentes
façons d’élaborer et de présenter la théorie du changement.
Selon Anderson (2005, P.3), elle est : « une façon de décrire comment un groupe espère
atteindre un but donné à long terme ». Le même auteur (2005, P. 1), précise qu’il ne s’agit pas
d’une méthode conçue spécifiquement pour mesurer l’impact, puisqu’elle sert d’abord d’outil
33
d’aide au développement de solutions à des problèmes sociaux complexes. C’est ainsi que nous
nous intéressons pour favoriser le développement pédagogique des maîtres communautaires.
Dans son histoire, et selon Vogel (P.9- 19), la notion de théorie du changement est issue de la
théorie du programme en évaluation (dont fait partie de l’analyse du cadre logique) auquel on
ajoute une préoccupation pour la participation et l’apprentissage. Elle a formellement été
proposée par Carol Weiss en 1995 (Weiss 1995). Elle permet d’identifier des solutions pour
s’attaquer efficacement aux causes des problèmes qui entravent les progrès et pour orienter les
décisions concernant l’approche à adopter compte tenu des avantages des différents acteurs.
Pour nous, l’introduction des outils spécifiques à l’enseignant (MC) contribueraient à son
développement sur le plan pédagogique. Celui-ci devrait être capable de se développer
pédagogiquement en vue de donner un rendement scolaire satisfaisant. Ainsi, nous estimons
que le renforcement des capacités pédagogique des maîtres communautaires(MC) est
aujourd’hui une situation préoccupante dans le Département de la Tandjilé-Ouest. La
conception participative des encadreurs et des MC d’un plan d’amélioration dans le système
d’encadrement pédagogique sera salutaire dans une vision holistique du système d’encadrement
pédagogique des enseignants communautaires (MC). Mais comment le concevoir et serait le
contenu ce plan d’amélioration ? Et quelles sont les principales étapes de la conception ?
- élaboré de manière consultative afin de prendre en compte les attentes de tous les acteurs
de la chaine pédagogique ;
- fondé sur les éléments de preuve solides (faible rendement scolaire ; difficultés d’analyse
de pratiques pédagogiques etc.) ;
- s’appuyer sur l’apprentissage et l’amélioration.
Les principales étapes de la conception de ce plan qui devrait aider au renforcement des
capacités pédagogiques des maîtres communautaires enseignants (MC) selon cette
théorie sont :
34
4- Densifier(identifier) les partenaires et les acteurs qui sont les plus importants pour
l’obtention de chaque résultat, tenant compte des risques et des hypothèses.
Lors de la conception, il convient de valider les différentes étapes au regard des éléments
de preuve disponibles et des points de vue des autres parties prenantes afin de s’assurer de la
solidité de l’analyse et de la plausibilité des principales hypothèses, y compris celles sur les
rôles que joueront les partenaires et autres acteurs clé qui sont les enseignants (MC).
Pour notre part, le développement des capacités pédagogiques des enseignants (MC) à
travers les plans d’amélioration outils d’encadrement pédagogique, selon les principes de la
théorie du changement, place le MC au centre des activités pédagogiques. Il identifie lui-même
et analyse ce qu’il souhaite développer et améliorer en vue d’un rendement meilleur de ses
apprenants. C’est un processus participatif dans la mesure du possible afin de favoriser une
compréhension commune et valider le choix entre les acteurs de la chaine pédagogique. Il
devrait aussi s’appuyer sur l’analyse faite.
35
Dans le contexte de l’enseignement/apprentissage au Tchad l’application de cette théorie
du changement peut être une alternative pour les maîtres communautaires et les encadreurs de
s’adapter aux innovations pédagogiques. Elle ne remet pas en cause l’autorité de l’encadreur et
ne demande pas une nouvelle compétence dans la pratique enseignante mais elle a juste besoin
de la relation partenariale.
Au regard donc de toutes les considérations qui précédent et au vu des exigences que requiert
l’élaboration des hypothèses, nous estimons que notre recherche va explorer les pistes
suivantes
1- les outils actuels d’encadrement pédagogique sont peu efficaces en termes de développement
professionnel des maîtres communautaires.
Nous avons prévu un certain nombre d’indicateurs pour vérifier chacune de nos
hypothèses.
III.2.3.1 Indicateurs de vérification n°1
- absence d’un plan spécifique aux enseignants communautaires.
- les outils d’encadrement pédagogique sont inadaptés aux besoins de MC.
- la difficulté des MC à la planification des activités pédagogiques.
- la difficulté des MC à l’analyse des pratiques pédagogiques.
36
III.2.3.2 Indicateurs de vérification n°2
- les outils actuels d’encadrement pédagogique sont spécifiques aux encadreurs pédagogiques.
- les encadreurs pédagogiques utilisent ces outils pour le contrôle des documents obligatoires
tenus et détenus par les enseignants.
- les enseignants ne sont pas initiés à l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’amélioration
individuel.
37
DEUXIEME PARTIE : ASPECTS PRATIQUES
38
CHAPITREIV : DESCRIPTION DU DISPOSITIF METHODOLOGIQUE
Ce chapitre est un pont entre les considérations théoriques et les résultats de notre
recherche. Il présente la conduite de la recherche en ses différentes parties : la présentation
du champ de notre recherche à partir duquel nous avons retenu notre population d’étude.
La méthode d’échantillonnage qui a servi à la grandeur du public cible, les instruments
de collecte des données et leur validation et la procédure adoptée pour les administrer.
39
communautaires (MC) dont deux cent quatre-vingt-dix-huit (298) niveau 1, cinq cent trois
(503) de niveau 2 et deux cent quarante-deux (242) de niveau 0. Cette dernière catégorie
des enseignants représente 72,43% du corps enseignants.
Mener une étude qui porte sur le développement professionnel des maîtres
communautaires et les outils d’encadrement pédagogique des enseignants du primaire
aurait été plus fructueuse si elle était effectuée à l’échelle provincial. En effet, nous
aurions bien voulu couvrir les trois Inspections Départementales de l’Education
Nationale et de la Promotion Civique (IDENPC) que compte cette province. Il s’agit de
l’IDENPC de la Tandjilé-Est, du Centre et de la Tandjilé-Ouest. Mais compte tenu des
contraintes sécuritaires notamment le terrorisme, le covid-19, les finances auxquelles
nous sommes confronté, nous avons préféré nous limiter à un cadre spatial beaucoup plus
restrictif et beaucoup plus accessible. En conséquence, notre étude va prendre en compte
l’Inspection Départementale de l’Education Nationale et de la Promotion Civique de la
Tandjilé-Ouest.
Tout d’abord, c’est une zone que nous connaissons parfaitement pour y avoir servi
pendant plusieurs années en tant que directeur d’école catholique et chargé de cours puis
comme fils aussi du Département. Etant fils du milieu en plus de notre séjour à la tête de
l’école nous a permis de comprendre certaines réalités pédagogiques avec les enseignants
communautaires. Aussi, nous avons choisi ce Département, car pour l’année scolaire
2019-2020, sur mille quatre cent quarante (1440) enseignants du primaire, on compte
mille quarante-trois (1043) maîtres communautaires. Cette recherche nous permettra de
tirer une conclusion en termes de la capacité pédagogique des maîtres communautaires et
les outils d’encadrement des enseignants du primaire. Toute chose qui constituera une
base de données pour confirmer ou infirmer nos hypothèses.
Tels sont, en réalités, les motifs qui justifient notre choix de cette IDENPC- TO
comme zone d’étude. Mais de quoi se compose notre population d’étude ?
40
IV.3 Population d’étude
41
IV.4 L’échantillonnage et sa représentativité
Pour ce qui est des directeurs d’école et enseignants communautaires nous avons
retenu cinquante (50), vingt (20) directeurs d’écoles et trente (30) enseignants.
Les types de questions utilisées sont des questions à choix multiples (QCM) et des
questions ouvertes avec toutefois une prédominance de ces dernières compte tenu des
attentes de notre enquête.
En effet, les questions ont pour objet, en ce qui concerne les enseignants et les
directeurs d’écoles de :
42
- recenser les types d’outils qui favoriseraient le renforcement des capacités
pédagogiques des maîtres communautaires ;
- sonder les acteurs sur la fiabilité des outils d’encadrement et sur la qualité de
l’enseignement-apprentissage et le rendement scolaire.
- amener les acteurs à faire des propositions pour une conception des outils
d’encadrement
Ces différents questionnaires seront ventilés dans les huit (8) Inspections que
couvrent le Département de la Tandjilé-Ouest par les bons soins des inspecteurs et le
responsable de CDFCEP, qui à leur tour les placeront auprès des enseignants et des
directeurs d’écoles de leurs IPEP. Le choix du public cible ne sera déterminé par aucun
critère spécial.
Les données collectées feront l’objet d’un dépouillement manuel et d’un traitement
sur l’ordinateur par un logiciel « SPSS ». Les résultats seront représentés sous forme de
graphique ou tableau.
43
CHAPITRE V : PRESENTATION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE
Dans ce chapitre, nous présenterons l’état de recouvrement des outils d’enquête, les
résultats des questionnaires adressés aux directeurs d’écoles, aux maîtres communautaires et
aux responsables chargés de l’encadrement pédagogique.
Pour permettre aux maîtres communautaires, aux directeurs d’écoles et aux responsables
chargés de l’encadrement pédagogique de se prononcer par rapport au développement
professionnel et pédagogique des maîtres communautaires (MC) à travers les outils
d’encadrement pédagogique, nous avons adressé à chacun, un questionnaire.
44
V.2.1.1 Identification des maitres communautaires.
Pour ce qui est de l’identification des directeurs, 5 sur 15 soit 33, 33% ont une ancienneté
comprise entre 5 et 10 ans, 7 sur 15 soit 46,67% ont une ancienneté allant de 10 à 15 ans et 20%
ont plus de 15 ans de service.
1%
33% 33%
33%
En rappel, notre première hypothèse secondaire est formulée ainsi qu’il suit : les outils
actuels d’encadrement pédagogique sont peu efficaces en termes de développement
professionnel et pédagogique des maîtres communautaires.
45
Pour la vérification de cette hypothèse, nous avons posé des questions aux MC, aux directeurs
et aux encadreurs dont les résultats sont présentés dans les lignes qui suivent.
Pour vérifier les réponses des enquêtés, nous leur avons demandé de citer ces outils. Les
différentes réponses à cette question sont contenues dans le tableau ci-dessous.
Enquêtés MC Directeurs
Documents cités Nombre % Nombre %
suivi et visite pédagogique 35 100 12 80
journée pédagogique 30 85,71 14 93,33
mini-stage 33 94 13 86,66
formation de niveau 1 à l’Ecole Normale 19 54,28 00 00
emploi du temps ; 35 100 15 100
répartition mensuelle 35 100 15 100
tableau de chants et récitations 35 100 15 100
cahier journal 21 60 12 80
le cahier de roulement 7 20 15 100
Source : enquête Avril 2021
Le tableau nous indique que les documents cités ne sont que des contenus des outils,
traduisant ainsi une méconnaissance.
A la suite de ces questions, nous avons voulu savoir si les outils actuels contribuent au
développement professionnel des MC. Il ressort des réponses que 25 MC soit 71% et 10
directeurs d’écoles soit 66,66% soutiennent que les outils actuels ne répondent pas aux besoins
du développement professionnel. Comme éléments justificatifs, ils affirment que ces outils ne
leur permettent pas de s’exprimer librement avec les encadreurs sur leurs difficultés.
Pour ce qui est de la question relative à la pertinence de ces outils, les résultats sont
présentés dans le graphique ci-après.
46
Graphique n°2 : Pertinence des outils d’encadrement
45,00% 41%
38,70%
40,00% 35,50%
35,00% 31,60%
27,50% 29,40% 29%
30,00% 27,30%
22% 23,70%
25,00% 21,10%
18,10%
20,00% 16,10% 15,70%
13,60%
15,00% 9,70%
10,00%
5,00%
0,00%
Oui Non Oui Non
Maîtres C Directeurs
Ce graphique nous indique que 38,70% MC qui ont la maîtrise des différentes procédures
d’enseignement/apprentissage. Et 41% des directeurs déclarent que les MC maîtrisent les
différentes procédures d’enseignement/apprentissage.
Mais, ils pensent que ces outils n’ont aucun apport ni pour la réussite des évaluations (80%) ni
pour améliorer l’autoformation (60%).
A la question des savoir si les suggestions ou points de vue des maîtres communautaires
sont pris en compte par les encadreurs pédagogiques, 26 maîtres communautaires, soit 74,28%
déclarent que leurs points de vue sont ignorés lors des visites et suivis de classe. Ceci est
confirmé par 10 directeurs d’écoles sur les 15 qui déclarent que les points de vue des maîtres
communautaires ne sont pas pris en compte.
Pour se justifier, ils affirment que les maîtres communautaires sont victimes
d’humiliations à cause de leurs niveaux académiques.
Aux responsables chargés d’encadrement pédagogique, nous avons adressé des questions
similaires. Qu’en est-il de leurs réponses ?
47
Pour ce qui concerne la question relative à la connaissance de ces outils par les maitres
communautaires 87,53% des encadreurs affirment que la majorité des maitres communautaire
connaissent ces outils de visites et de suivi de classe.
Dans le but de vérifier si les outils répondent aux besoins des MC, 7 sur 8 encadreurs disent
être satisfaits de la prestation des maîtres communautaires. Les réponses sont présentées dans
le tableau n°4.
pas du tout
Appréciation très satisfaisant Satisfaisant peu satisfaisant
satisfaisant
Effectif 01 07 00 00
Pourcentage 12,5% 87,5% 00% 00%
Source : enquête Avril 2021
A la question de savoir quels sont les éléments de compétences professionnelles qui
demandent à être développés chez les communautaires, les réponses obtenues se présentent
ainsi qu’il suit dans le graphique
46,70%
50,00%
40,00% 26,70%
20%
30,00%
20,00% 6,60%
10,00%
0,00%
Maîtrise des Planification Evaluation l'autoformation
différentes
procédures
d’enseignement pourcentage
48
V.2.3 Présentation des résultats des questions en lien avec la deuxième hypothèse
secondaire
En rappel, notre deuxième hypothèse secondaire est formulée comme suit : en vue de
développer les compétences professionnelles des maîtres communautaires et l’amélioration des
résultats scolaires chez les élèves, les outils d’encadrement pédagogique doivent être conçus en
tenant compte de leurs besoins et des réalités du terrain.
Pour la vérification de cette hypothèse, nous avons adressé des questions au MC, aux
directeurs d’école et aux encadreurs.
Réponses
Items oui % non %
maîtres communautaires 35 100 00 00
directeurs d’écoles 28 80 7 20
Source : enquête Avril 2021
Ce tableau révèle que 35 sur 35 maîtres communautaires, soit 100%, estiment que c’est une
nécessité pour les maîtres communautaires d’avoir un outil d’encadrement pédagogique. Aussi,
28 d’entre eux, soit 80% pensent qu’il est nécessaire que les directeurs aient des outils
d’encadrement qui concerneront toute l’école.
A la question de savoir, quel peut être le contenu de ces outils, nous avons obtenu les éléments
de réponses déclinés dans le tableau n°6.
49
Tableau n°6 : Eléments de contenu des outils
V.2.3.2 Présentation des résultats des questionnaires adressés aux responsables chargés
de l’encadrement
50
Tableau n°7 : De la nécessité d’outil d’encadrement aux maîtres communautaires
Items Réponses
oui % Non %
maîtres communautaires 7 87.5 1 1.25
directeurs d’écoles 6 75 2 25
Source : enquête Avril 2021
Pour la question relative à l’élaboration d’un outil, 08 encadreurs soit 100%, affirment
la nécessité implication des maîtres communautaires dans l’élaboration des outils
d’encadrement pédagogique. Comme avantage à cette implication, les maîtres communautaires
seront à la base de leur encadrement, capables de proposer la solution à leurs difficultés. Ils
produiront des résultats scolaires satisfaisant.
51
CHAPITRE VI : ANALYSE, INTERPRETATION DES RESULTATS,
VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS
Dans ce chapitre, nous analysons, interprétons des résultats, ensuite nous procéderons à la
vérification des hypothèses et faire des suggestions.
Les résultats auxquels nous avons abouti seront analysés et mis en lien avec nos
hypothèses de recherche. Pour notre première hypothèse secondaire : les outils actuels en usage
d’encadrement pédagogique sont peu efficaces en termes de développement professionnel des
MC.
52
Pour la planification, sur 35MC, 30 maîtres communautaires soit 85, 71% n’arrivent pas
à planifier les activités alors que la planification est nécessaire pour un enseignant qui veut
donner un meilleur résultat. Aussi, 11 directeurs d’écoles, soit 73,33%soutiennent à cette
réponse. Tandis que 87,5% des encadreurs apprécient de manière satisfaisante à la prestation
des maîtres communautaires. Malheureusement, les encadreurs se sont contredits à la question
suivante : quels sont selon vous les compétences professionnelles qui demandent à être
développées chez les maîtres communautaires ? Eu égard à leurs réponses, la quasi-totalité se
sont prononcé sur les éléments des compétences professionnelles suivants : la maîtrise des
techniques d’enseignement/apprentissage, la planification, l’évaluation et l’autoformation. En
rappel de notre théorie de Gestion Axée sur les résultats, c’est à l’encadreur de créer au maître
communautaire des conditions favorables à la collaboration professionnelle à travers des outils
d’encadrement pédagogique qui doit tenir compte de relation partenariale.
En évaluation 24 maîtres communautaires sur 35, soit 68,57% déclarent qu’ils ont des
difficultés à évaluer leurs pratiques. Cependant, si le maître communautaire ne peut pas évaluer
son propre travail, pensons qu’il va évaluer celui des écoliers ? Et pourtant, tout enseignant
aussi bien le maître communautaire est appelé à faire l’autoévaluation ensuite évaluer ses
apprenants. Selon la théorie de gestion Axée sur les résultats le maître communautaire est
amené à identifier les problèmes, concevoir une stratégie de solution. Dans ce contexte, elle
vise la satisfaction d’un certain nombre de besoin des maîtres communautaires qui sont entre
autres : le besoin de contrôle pour que chaque MC ou l’équipe puise évaluer ses propres
performances pour bénéficier d’un suivi efficace. Or, un outil de l’encadrement pédagogique
doit favoriser le suivi et accompagnement de maître communautaire à la :
En somme, cette situation nous laisse penser que la grande majorité des enquêtés ne
connaissent pas les outils d’encadrement pédagogique, sauf les responsables chargés de
l’encadrement pédagogique.
53
VI.1.2 Analyse et interprétation des données en lien avec deuxième hypothèse secondaire
Pour vérifier cette hypothèse, nous partons ainsi de l’analyse et de l’interprétation des
résultats des questionnaires adressés aux enquêtés.
A cette question, la majorité 100% des maîtres communautaires estiment que le MC ait
les outils. 28 autres MC, soient 80% se prononcent aussi pour les directeurs d’écoles.
54
administratifs et pédagogiques qui consistent à la signature des documents obligatoires des
maîtres communautaires mais ils doivent plutôt aider ceux-ci à analyser et de proposer des
solutions à leurs difficultés.
S’il est vrai que les outils d’encadrement pédagogique sont des instruments nécessaires
pour le maître communautaire, il reste à savoir si celui- ci parvient à les connaître et les mettre
à sa disponibilité pour exploitation. Malheureusement, les résultats de notre enquête laissent
croire que tous les maîtres communautaires enquêtés rencontrent des difficultés d’ordre
professionnelles dans leurs missions. Par exemple, la maîtrise des différentes méthodes
d’enseignement/apprentissage, l’auto-évaluation, la planification etc. l’ensemble de ces
difficultés évoquées par ceux-ci est clarifiées dans le tableau n°5. Ces difficultés ont d’ailleurs
été attestées par les encadreurs pédagogiques. Ils ont déclaré que les maîtres communautaires
rencontres effectivement des difficultés dans les différentes procédures d’enseignement
apprentissages.
En somme, tous les maîtres communautaires et les directeurs d’écoles ont exprimé qu’ils
éprouvent des difficultés dans leurs missions. Les encadreurs ont témoigné que la majorité des
maîtres communautaires ont des difficultés surtout sur le plan pédagogique. Au regard de toutes
ces informations recueillies, procédons maintenant à la vérification de nos hypothèses.
Notre première hypothèse stipulait que : les outils actuels d’encadrement pédagogique
sont peu efficaces en termes de développement professionnel des maîtres communautaires.
De l’analyse qui se dégage, la conception d’un outil qui prendrait en compte toutes les
insuffisances des nouveaux outils s’avère indispensable pour permettre aux maîtres
communautaires de développer leurs capacités professionnelles pour un meilleur rendement
scolaire. A ce propos, les réponses recueillies auprès des enquêtés indiquent que les maîtres
communautaires ont besoin d’un outil mieux adapté dans le cadre du renforcement de leurs
compétences professionnelles. En effet, 5 responsables en charges de l’encadrement
55
pédagogique , soit un taux de 62,5% jugent nécessaire que les MC et les directeurs aient chacun
un outil propre.
Eu regard à toutes ces informations, nous osons dire qu’en rappel des différentes
variables initialement prévues, les maîtres ont besoin d’un outil plus adapté.
Notre deuxième hypothèse ainsi formulait qu’en vue de renforcer les compétences
professionnelles des maîtres communautaires et l’amélioration des résultats scolaires chez les
élèves, les outils d’encadrement pédagogique doivent être conçus en tenant compte de leurs
besoins et des réalités du terrain.
L’enquête a montré que , les maîtres communautaires éprouvent des difficultés d’ordre
professionnel: 91,42% MC soulignent qu’ils ne sont pas capables de faire l’autoformation.
Aussi 87,5% des encadreurs soutiennent que les MC n’ont pas la maîtrise des différentes
procédures d’enseignement/apprentissage.
De notre analyse des différentes réponses reçues auprès des enquêtés , il s’est avéré que
les difficultés professionnelles des maîtres communautaires dans leurs classes et les faibles
niveaux scolaires des élèves sont dus aux insuffisances que comportent les outils actuels de
l’encadrement pédagogique en usage lors des visites de classe.
D’abord, les limites qui émaillent les outils actuels de l’encadrement pédagogique des
enseignants du primaire(MC) ont été décelées à travers les réponses reçues au cours de
l’enquête auprès des maîtres communautaires , des directeurs d’écoles et les responsables en
charge de l’encadrement pédagogique. De même que les données recueillies à la suite
d’appréciation des outils d’encadrement pédagogique.
Ensuite les enquêtés estiment que ces outils, non seulement leur permettraient de
développer leurs capacités professionnelles mais aussi que leur mise en œuvre prenne en
compte les difficultés des élèves.. Pour résoudre ces problèmes , il faut le plus souvent faire
entorse à la pédagogie et à la législation scolaire en sacrifiant certaines disciplines ou en ne
faisant rien pour surmonter ces problèmes.
56
En somme, toutes nos hypothèses secondaires sont réelles ; les résultats de l’enquête
expriment entièrement notre position. Par conséquent, notre hypothèse principale est confirmée.
Les données recoltées montrent clairement une insuffisance dans les outils actuels
d’encadrement.
VI.3 Suggestions
L’analyse et l’interpretation des résultats de notre enquête nous ont permis de confirmer
que l’efficacité des outils d’encadrement pédagogique des enseignants a un effet positif sur la
qualité de la pratique enseignement/appretissage de même que sur les résultats scolaires.
Ainsi, quelles suggestions pouvons nous faire pour que les outils d’encadrement des
enseignants du primaire puisse favoriser le développement des compétences professionnelles
et pédagogiques des maîtres communautaires en vue de produire un résultat satisfaisant ?
Pour une bonne réussite de la mission pédagogique à travers les outils d’encadrement
pédagogique, il est judicieux que le maître communautaire, pièce maîtresse dans la stratégie de
son accompagnement , soit informé, convaincu, conscient de la nécessité d’œuvrer à base d’un
outil adéquat.
57
VI.3.2 Suggestions des directeurs d’école
- l’efficacité de l’enseignement
- la posture de maître communautaire ( la façon dont il s’exprime oralement, l’observation des
attitudes des élèves face au maître communautaire etc)
- l’exécution des programmes (l’observation des traces des élèves, orales et écrites,
l’évaluation des acquis , le repérage d’élèves qui connaissent des difficultés etc)
- former les MC à identifier les difficultés à l’apprentissage et les lacunes des élèves
- favoriser la créativité des MC pour qu’il diversifient les activités proposées aux élèves ;
- disposer un guide pour un dialogue pédagogique et l’outil d’auto – diagnostic d’école et la
démarche d’accompagnement d’une équipe pédagogique d’école. C’est ici que notre théorie
de professinnaliste a son sens d’être.
Pour les encadreurs qui doivent accompagner les maîtres communautaires dans le renforcement
des capacités professionnelles et pédagogiques :
- il faut qu’ils effectuent des sorties sur le terrain pour soutenir effectivement les directeurs et les
adjoints dans le remplissage des outils et leur mise en œuvre.
- des rencontres entre les directeurs d’école doivent être organisées dans chaque inspection
pédagogique pour des échanges d’expériences ;
- indépendamment des autres évaluations, un contrôle de connaissance sera effectué en début
d’année scolaire et les résultats ainsi obtenus serviront de données de base pour l’élaboration
des plans ;
- chaque IPEP pourrait élaborer et mettre en œuvre un plan d’amélioration au niveau de son IPEP
- il faut par ailleurs que les encadreurs rassurent davantage les maîtres de leur contribution dans
la recherche de l’efficacité ;
- des rencontres d’échanges d’expériences, doivent être organisées à l’intention des enseignants
pour les informer, les conscientiser sur la nécessité de travailler à base d’un plan. Ces
expériences pourraient être partagées par l’équipe d’encadrement centrale de suivi ou par
d’autres écoles ayant obtenu de bons résultats en appliquant la méthode.
58
VI.3.4 suggestions personnelles
Au regard des résultats de notre recherche, il ressort que les outils de l’encadrement
pédagogique des enseignants du primaire sont peu efficaces. A ce titre, il est nécessaire de faire
quelques suggestions et propositions à la suite des enquêtés. Il faut tout d’abord se référer
chaque fois aux objectifs poursuivis en prenant appui sur les résultats obtenus par les actions
antérieures. Cela permettra d’analyser les insuffisances, de dégager leurs causes et de mettre en
place un plan d’amélioration. Cette façon de faire semble devoir s’imposer au Tchad dans le
Département de la Tandjilé- Ouest.
Nous souhaitons un système d’encadrement selon le modèle du Burkina Faso qui prend
en compte l’ensemble des partenaires et insiste en particulier sur l’importance du directeur
d’école et de l’enseignant dans sa classe. D’où, la nécessité de revoir le système d’encadrement
pédagogique du Tchad dans le Département de la Tandjilé-Ouest afin de le rendre plus
approprié, plus motivant.
Cette perspective va conduire à une forme d’encadrement pédagogique dont les éléments
de la réflexion permettraient de fixer deux orientations majeures :
Il convient de signaler que malgré les efforts des MC et des encadreurs, les résultats en
fin de cycle ne donnent pas toujours satisfactions. Les nombreux déchets produits provoquent
quelques pertes des confiances en entreprise-école.
- utiliser davantage les données sur le rendement scolaire comme source d’information pour la
qualité de l’enseignement ;
- fournir aux MC un soutien plus approprié pour les valoriser et les motiver davantage dans le
travail d’amélioration de la qualité de l’enseignement.
59
Le directeur d’école, l’animateur pédagogique, le conseiller pédagogique et les IPEP
soutiennent les efforts de MC dans l’amélioration de sa théorie et de sa pratique professionnelle.
L’encadreur dépassera donc son rôle habituel pour développer chez le MC des
compétences de conception, d’analyse et de mise en œuvre.
Afin d’atteindre les objectifs de cette forme d’encadrement, chaque encadreur a un rôle
déterminant à jouer.
Le directeur
- encourager et aider les MC surtout ceux du niveau zéro dans le but de les motiver au travail
pour l’intérêt des élèves ;
60
- insuffler un dynamisme professionnel aux écoles et au milieu dont il a la responsabilité ;
-réaliser les synthèses des fiches rapports de remplissage et de mise en œuvre des plans
d’amélioration ;
- encourager les MC à tenir des séances des quinzaines critiques (au moins une fois par mois).
Il va ainsi de soi que « la quinzaine-critique » est riche d’améliorations. Mais pour être
plus réaliste et plus pratique, elle doit être mieux réfléchie.
61
Dans toute entreprise humaine, des obstacles se sont toujours présentés. Même si nous avons
jugulé quelques-unes pour parvenir à ces résultats, nous jugeons opportun de les rappeler. En
effet, faire une recherche entre deux pays dans le contexte de terrorisme et de COVID-19 sont
entre autres les difficultés majeures. Aussi, la situation sociopolitique et financière que le Tchad
est en train de traverser n’est pas à écarter. Ces difficultés citées ne sont pas de natures à
favoriser notre recherche. Dans cette situation, nous sommes amenés à utiliser les moyens
technologiques tels que les appels téléphoniques, le mail et le WhatsApp pour recueillir nos
données, données auxquelles nous ne sommes pas véritablement satisfaits de leurs fiabilités et
leurs crédibilités. Néanmoins, ces situations n’ont pas entaché la qualité de notre recherche
cependant, tout est rentré en ordre.
62
CONCLUSION
Ainsi, au début, nous nous sommes posé la question suivante : comment peut-on favoriser
le développement pédagogique des Maîtres Communautaires à travers les outils d’encadrement
pédagogique ? pour trouver la réponse à cette interrogation, nous nous sommes fixé un objectif
général qui est de contribuer au développement professionnel des maîtres communautaires à
travers les outils d’encadrement.
A l’aide de cet objectif, nous avons émis l’hypothèse principale selon laquelle, l’efficacité
des outils d’encadrement pédagogique des enseignants, détermine la capacité professionnelle
des maîtres communautaires et le rendement scolaire escompté.
Pour la vérification de telles suppositions, nous avons bien voulu pour notre recherche
mettre en place un dispositif méthodologique privilégiant deux approches : quantitative et
qualitative mais l’avènement du corona virus, l’insécurité liée aux terrorismes, la situation
sociopolitique et financières que traverse le Tchad nous ont imposé une seule approche qui est
celle dite quantitative.
63
Dans cette vision, nous avons soumis un questionnaire aux MC, les directeurs d’écoles et
aux responsables chargés de l’encadrement pédagogique.
Les résultats obtenus à l’issue de l’enquête ont fait l’objet de présentation, d’analyse et
interprétation. Ce qui nous a permis de nous rendre compte que les hypothèses de départ sont
confirmées.
Comme tout novice, nous avons rencontré des difficultés au cours de la recherche et les
limites de la recherche ont été soulignées. Aussi, sans aucune une pensée complaisante, nous
avons de réels sentiments de satisfaction au regard des conclusions de nos travaux, malgré notre
statut de débutant dans la recherche scientifique.
Nous estimons que cette problématique de l’efficacité des outils d’encadrement pour
développement pédagogique des maîtres communautaires est impérieuse dans le département
de l’enseignement primaire. Nous promettons, si l’opportunité et les moyens nous le permettent,
l’expérimenter sur l’ensemble du Département afin d’approfondir notre recherche.
64
BIBLIOGRAPHIE
Ali Adam A. Abiad, R. A. (2008). Professionnaliser les enseignants sans Formation Initiale:
Des répères pour agir, Seminaire international.
Anderson, A. (2005). he communty Builder’s Approach to theory of change, A pratical Guide
to theory Developpement the Aspen Institute Roundtable on Community Change.
Benon, Y. J. (2008). la nouvelle approche pédagogique d’encadrement pédagogique : quelles
stratégies pour une meilleure opérationnalisation des plans d’amélioration.
Bourdoncle, R. (1991). La professionnalisation des enseignants : analyses sociologiques
anglaises et américaines. Revue Française de Pédagogie, 94, 73-92.
Carbonneau, M. (1993). Modèles de formation et professionnalisation de l’enseignement :
analyse critique de tendances nord-américaines. Revue des sciences de l’éducation Vol.
XIX, n°1, 33-57. .
Day, C. (1999). Developing teachers. The challenge of lifelong learning. ondres: Palmer Press.
Dictionnaire. (2009). Le petit Larousse illustrés.
Garreat, M. S., Porter, A., Dessimone, L., Birman, B., & Suk Yoon, K. (2001). What makes
Professional devepement effctive ? Results from a national sample of teachers.
Americain Educational Research Journal, 38 (4), 915-945.
Huberman, M. &. (1987). Reconstruction de la formation des enseignants primaires. Sept
principes de base. Genève: Faculté de Psychologie et des sciences de l’éducation.
Josue, D. (2015). Système éducatif tchadien et situation des maîtres communautaires.
Kwame, A. (2019). Améliorer l’enseignement et l’ apprentissage.
Lemosse, M. (1989). « Le professionnalisme » des enseignants : le point de vue anglais.
Recherche et formation.
M, A. ( 1994). la formation professionnelle des enseignants. Paris : PUF.
Malglaive, G. (1990). Enseigner à des adultes : travail et pédagogie. Paris : PUF., 287.
Maulini, O. (2011). Les formes du travail scolaire entre conflits de méthodes et développement
des pratiques.
MEBA. ( 1999). Guide pour l’encadrement pédagogique au BURKINA FASO, version révisée.
MEBA. (2010). la lettre circulaire n°126-2010/ MEBA/SG/DGEB.
MENAPLN. (2018). Stratégie intégrée de renforcement de l’encadrement pédagogique au
Burkina Faso .
MENPC. ((2019- 2020)). annuaire statique scolaire VF- signé .
65
MENPC. (2002). Plan d'Action Nationale de l'education pour Tous (PAN/EPT) A l'an 2015.
N'djamena.
MENPC. (2003). Projet d'Appui au Secteur ( EDUCATION VI).
MENPC. (2006). la Loi n°016/2006 Portant Orientation du Système Educatif tchadien.
N'djamena.
MENPC. (2014). Rapport d'Etat du Système Educatif Nationale Tchadien, 2ème Edition .
Elément de diagnostic du système Educatif Tchadien pour une Politique Educative
Nouvelle.
MENPC. (2016). Arrêté n° 272/PR/PM/MENPC/SEENP/SG/DGEFS/DEP/2016 du 05
Décembre 2016 portant règlementation de suivi et de l’encadrement pédagogique des
enseignants de l’enseignement primaire.
MENPC. (2016). L’arrêté n° 271/PR/PM/MENPC/SEENPC/SG/DEFS/DEP/2016 du 05
Décembre 2016 portant structuration des secteurs d’animation dans les inspections de
l’enseignement pédagogiques.
MENPC. (2017). Plan Intérimaire l'Education au Tchad 2018-2020.
MENPC. (2018). Projet de Renforcement de l'Education et de l'Alphabétisation au Tchad
version finale. N'djamena.
MENPC. (2019). le plan National des maillons de la chaine pédagogique du primaire .
Mme Chantal RIPOCHE, M. J.-L. (2015). La formation d'un Pool d'Inspecteurs de
l'Enseignement Primaire .
Nodjgoto, N. (2016). Améliorer l’enseignement : contre et/ou depuis les pratiques existantes ?
Le cas de l’école primaire et des instituteurs tchadiens. Thèse de Doctorat.
Nomaye, M. (2001). Les politiques éducatives au Tchad (1960-2000). L’Harmattan.
Tardif, M. (1993). Savoir et expérience chez les enseignants. Quelques pistes et jalons
concernant la nature des savoirs d’expériences .
Toupctionnaire. (s.d.). le dictionnaire politique. WWW.toupie.Org.
Wisse, C. H. (1995). Nothing as pratical as Good theory ; Exploring theory- Based Evaluation
for comprehensive Community Initiatives for Children and Famiies.
66
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACE ................................................................................................................................. i
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. ii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS ................................................................................................. iii
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................... iv
LISTE DES GRAPHIQUES ...................................................................................................... v
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE ................................................................. 3
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE .................................................... 4
I.1 Généralités sur l’encadrement pédagogique des enseignants du primaire au Tchad
............................................................................................................................................. 4
I.2 Constats .................................................................................................................... 5
I.3 Problème de recherche ............................................................................................. 7
I.4 Questions de recherche ............................................................................................ 8
I. 4. 2. Les questions secondaires .............................................................................. 8
I.5 Intérêt de la recherche .............................................................................................. 9
I.5.1 Au plan politique ............................................................................................... 9
I.5.2 Au plan scientifique .......................................................................................... 9
I.5.3 Au plan personnel ........................................................................................... 10
I.6 Objectifs de la recherche ........................................................................................ 10
I.6.1. Objectif général .............................................................................................. 10
I.6.2. Les objectifs secondaires................................................................................ 11
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA LITTERATURE .................. 12
II.1 Cadre conceptual............................................................................................... 12
II.1.1 Efficacité ................................................................................................... 12
II.1.2 Outils ......................................................................................................... 13
II.1.3 Encadrement pédagogique ........................................................................ 13
II. 2 Revue de la littérature .......................................................................................... 17
II.2.1 Situation actuelle de l’encadrement pédagogique au Tchad .......................... 17
II.2.2 Historique des maîtres communautaires au Tchad ............................................ 18
II.2.3 Recrutement et formation des maîtres communautaires ................................ 19
II.2.4 Description des outils d’encadrement pédagogique des enseignants du primaire
.............................................................................................................................................. 20
II.2.4.1. Le bulletin de suivi individuel ................................................................... 21
67
II.2.4.2. La fiche d’observation de classe ................................................................ 21
II.2.4.3. La fiche de suivi pédagogique ................................................................... 22
II.2.5 Du développement des compétences professionnelles des maîtres
communautaires et le rendement scolaire. ............................................................................ 23
II.2.6 La réforme ou changement de la pratique au Tchad ......................................... 24
II.2.7 La nécessité du développement professionnel des maîtres communautaires .... 27
CHAPITRE III : THEORIES DE REFERENCE ET HYPOTHESES DE RECHERCHE ..... 28
III.1 Théories de référence .......................................................................................... 28
III.1.1 Théorie de la gestion axée sur le résultats (GAR) ........................................ 28
III. 1.2. La théorie professionnaliste ........................................................................ 31
III.1. 3 Théorie du changement ........................................................................... 33
III.2 Les hypothèses de la recherche ........................................................................... 36
III.2.1 Hypothèse principale .................................................................................... 36
III.2.2. Les hypothèses secondaires ......................................................................... 36
III.2.3 Indicateurs de vérifications des hypothèses ..................................................... 36
III.2.3.1 Indicateurs de vérification n°1................................................................... 36
III.2.3.2 Indicateurs de vérification n°2................................................................... 37
DEUXIEME PARTIE : ASPECTS PRATIQUES ................................................................... 38
CHAPITREIV : DESCRIPTION DU DISPOSITIF METHODOLOGIQUE ......................... 39
IV.1 Présentation de l’univers de la recherche ............................................................ 39
IV.2 Délimitation du champ d’étude ....................................................................... 40
IV.3 Population d’étude........................................................................................... 41
IV.4 L’échantillonnage et sa représentativité .............................................................. 42
IV.5 Méthode de collecte des données ........................................................................ 42
IV.6 Les outils de collectes des données ..................................................................... 42
IV.7 Mode de traitement et d’analyse des données ..................................................... 43
CHAPITRE V : PRESENTATION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE .................... 44
V.1 État de recouvrement des outils de collecte des données ..................................... 44
V.2 Présentation des résultats issus des questionnaires .............................................. 44
V.2.1 De l’identification des enquêtés .................................................................... 44
V.2.1.1 Identification des maitres communautaires............................................ 45
V.2.1.2 Identification des directeurs ................................................................... 45
V.2.1.3 Identification des encadreurs ................................................................. 45
V.2.2 Présentation des résultats en rapport avec la première hypothèse secondaire45
68
V.2.2.1 Résultats des maîtres communautaires et des directeurs d’école ........... 46
V.2.2.2 Résultats des responsables chargés de l’encadrement pédagogique ...... 47
V.2.3 Présentation des résultats des questions en lien avec la deuxième hypothèse
secondaire ......................................................................................................................... 49
V.2.3.1 Résultats des maîtres communautaires et des directeurs d’école ........... 49
CHAPITRE VI : ANALYSE, INTERPRETATION DES RESULTATS, VERIFICATION
DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS .............................................................................. 52
VI.1 Analyse et interprétation des résultats ................................................................ 52
VI.1.1 Analyse et interprétation des données en lien avec la première hypothèse
secondaire ......................................................................................................................... 52
VI.1.2 Analyse et interprétation des données en lien avec deuxième hypothèse
secondaire ............................................................................................................................. 54
VI.2 Vérification des hypothèses et suggestions ......................................................... 55
VI.2.1 Vérification de la première hypothèse secondaire ....................................... 55
VI.2.2 Vérification de la deuxième hypothèse secondaire ...................................... 56
VI.3 Suggestions ........................................................................................................ 57
VI.3.1 Suggestions des maître communautaires ...................................................... 57
VI.3.2 Suggestions des directeurs d’école .............................................................. 58
VI. 3.3 Suggestions des responsables chargés de l’encadrement pédagogique .. 58
VI.3.4 suggestions personnelles .............................................................................. 59
a) Les grandes orientations de la forme d’encadrement pédagogique ............ 59
CONCLUSION ........................................................................................................................ 63
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 65
TABLE DES MATIÈRES ....................................................................................................... 67
ANNEXES ................................................................................................................................ vi
69
ANNEXES ANNEXES
vi
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX DIRECTEURS ET MAITRES
COMMUNAUTAIRES
A) IDENTIFICATION
vii
I.2. Ces outils d’encadrement pédagogique répondent-ils à vos besoins de développement
professionnel ? Oui Non
Justifiez :……………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
I.3. Ces outils permettent-ils votre développement professionnel sur le plan de :
Maîtrise des différentes procédures d’enseignement Oui Non
Planification Oui Non
Evaluation Oui Non
Auto-formation Oui Non
I.4. Dans l’encadrement dont vous bénéficiez, vos critiques et suggestions sont-elles prises
en compte ? Oui Non
Justifiez :……………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
II.TYPES D’OUTILS D’ENCADREMENTPEDAGOGIQUE QUI FAVORISERAIENT
LE DEVELOPPEMENT PROFESSIONNEL DES MAITRES COMMUNATAIRES
II.1. Trouvez-vous nécessaire qu’il y ait un outil pour :
a) Maîtres communautaires Oui Non
b) Directeurs d’écoles Oui Non
c) Animateurs pédagogiques Oui Non
d) Conseils pédagogiques Oui Non
e) Inspecteurs de l’enseignement primaire Oui Non
II.2. Que doivent comporter ces outils pour favoriser le développement professionnel des
maîtres communautaires ?
a) critiques : aspects positifs et aspects à améliorer Oui Non
b) documents obligatoires Oui Non
c) film de la leçon Oui Non
d) appui/ conseil Oui Non
e) préparation de la classe Oui Non
f) identification Oui Non
g) appréciation générale Oui Non
h) appréciation sur l’observé Oui Non
j) conduite de la / des leçon (s) Oui Non
k) nom et prénom de l’observateur Oui Non
viii
Autres, précisez………………………………………………………..................................
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
III.LA CONCEPTION DES OUTILS D’ENCADREMENT PEDAGOGIQUE DES
MAITRES COMMUNAUTAIRES
III.1. Pensez-vous qu’il est nécessaire que les maîtres communautaires soient impliqués
l’élaboration des outils ?
Si oui, comment ?....................................................................................................................
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
III.2. Quels peuvent en être les avantages ?.....................................................................
…………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
III.3. Au cas échéant, avez-vous des suggestions à faire sur les outils actuels qu’utilisent les
encadreurs lors des visites de classe et le suivi pédagogique ?.................................................
………………………………………………………………………………………………
ix
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX RESPONSABLES CHARGES DE
L’ENCADREMENT PEDAGOGIQUE
C) IDENTIFICATION
CDFCEP de………………………………IPEP
de…………………………………………SAP de…………………………………………..
Fonction :………………………………………………………………………………………
……………………………………………………..
Sexe : F M
Grade : CPPOP Instituteur
Autres,
précisez…………………………………………………………………………………………..
Ancienneté de service : 0 à 5ans 6 à 10 ans 11 à 15 ans
Plus de 15 ans
D) QUESTIONS
Consigne : cochez la case qui correspond à votre réponse et s’il y a lieu, complétez
l’information demandée ou donnez votre point de vue.
xii
PROPOSITIONS D’OUTILS D’ENCADREMENT PEDAGOGIQUE
I. Identification
II. Démarche
II. 1 Cueillette d’informations : recueillir les différentes données pour en dégager des
constats
Dans cette rubrique, le MC note ses propres difficultés. Celles-ci doivent être liées à la
pratique classe : non maîtrise de démarches pédagogiques, difficultés de communication, de
concrétisation ou d’organisation de la classe, etc.
Retenir trois (3) disciplines-problèmes tout au plus en tenant compte de leur faible taux, de
leur impact sur les autres disciplines et de leur facilité de résolution.
II. 2- 2 Identification d’une discipline-problème à améliorer.
Parmi les disciplines à faible taux ci-dessus énumérées, il s’agit d’identifier celle dont la
résolution vous semble capitale pour l’amélioration des résultats des élèves.
II. 2- 3 Analyse de la discipline-problème.
-le problème : il y a lieu de le formuler de manière précise : par exemple, « mes élèves sont
faibles en lecture ».
-les manifestations : à ce niveau, il faut dire comment le problème se vit. Recourir aux
productions des élèves pour bien décrire les manifestations du problème. Exemples : au CE1, les
2/3 des élèves ne peuvent pas lire les sons ; la moitié des élèves lisent en syllabant.
xiii
-les causes du problème : celles-ci doivent être liées à la pratique de le MC et/ou aux
conditions d’apprentissage. Par exemple, les mauvais résultats en calcul au CP1 sont dus à la non
maîtrise de la démarche approche par les compétences par le MC.
Il est capital de formuler un objectif général pour le plan ; on pourrait avoir par exemple
: « améliorer les résultats des élèves en opérations de 15% à 85 % ».
Des objectifs intermédiaires (OI). Ils doivent être en lien étroit avec les manifestations du
problème. Par exemple pour le cas d’élèves de la classe de CE2 ne maîtrisant pas les sons : lire
couramment l’alphabet écrit en ordre ou en désordre.
Des activités. C’est ce que le MC compte faire, ou fait faire par ses élèves pour réussir
l’objectif intermédiaire ; plusieurs activités peuvent être proposées. Par exemple : élaborer un
tableau de lecture de l’alphabet pour que les élèves puissent s’exercer à le lire ; lire les « étiquettes-
lettres » pendant les jeux de lecture.
Du calendrier d’exécution : chaque activité doit être circonscrite dans le temps. Si l’objectif
n’est cependant pas atteint à terme, il faut repousser le temps et repenser les activités.
Des indicateurs de progrès : c’est le nombre d’élèves qui réussissent l’activité. Ce nombre
pourrait décroître au fur et à mesure que l’on déroule les activités du plan. (De 100% à 80% au fur
et à mesure que les activités deviennent complexes.)
Des méthodes de collectes de données : ce sont les moyens que le maître utilise pour vérifier
les acquisitions des élèves comme les évaluations journalières, hebdomadaires, mensuelles.
IV -Appuis/conseils.
xiv
Pour l’aider à réussir, le MC peut faire appel à des personnes de ressources à même de le
conseiller, présenter des leçons modèles pour lui, ou lui donner des connaissances sur la discipline-
problème par exemple.
Le document ainsi présenté doit être dûment daté, signé par le MC et visé par son directeur
et l’encadreur pédagogique.
xv
Pour les directeurs d’école
OUTIL D’APPUI/CONSEIL A L’ENCADREMENT PÉDAGOGIQUE ET
ADMINISTRATIF à l’usage du directeur d’école.
I. Identification
II DEMARCHE
II.1 CUEILLETTE D’information
II.1.1Données sur aspects administratives
II.1.2 Données sur l’aspect pédagogique
II.1.2.1 Discipline- problème retenue par classe
II. 1.2.2 Identification d’une discipline à améliorer par l’école : retenir la discipline-problème à
améliorer en tenant compte de sa fréquence, de son impact sur les autres disciplines et de sa
facilité de résolution.
L’impact sur les autres disciplines, ce sont les effets induits par la discipline-problème
sur les autres disciplines d’enseignement.
La facilité de résolution, c’est l’aisance avec laquelle la solution peut être apportée sans
demander des moyens difficiles à rassembler.
Observer la même démarche que pour l’outil précédent ; pour les manifestations, se référer
aux manifestations /constats de chaque discipline- problème par classe.
xvi