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DIRECTION DE L’URBANISME
GUIDE D’AMENAGEMENT ET D’EXPLOITATION DE L’ESPACE PUBLIC
POUR UNE MEILLEURE GESTION DES DEPLACEMENTS URBAINS
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Résumé et conclusions Il veut mettre en évidence les liens qu’entretiennent la multiplicité des usages
et offre des références utiles à conduire la conception de l’espace public en
fonction de son exploitation.
L’énoncé des priorités recommandées laisse apparaître que nombre
d’améliorations n’impliquent pas forcément des investissements lourds, mais
Le guide d’aménagement et d’exploitation de l’espace public pour une une meilleure coordination de l’ensemble des intervenants, ceci concernant
meilleure gestion des déplacements urbains pose un diagnostic sur les autant le cadre législatif, la formation des conducteurs, le rôle des forces de
priorités à engager dans les villes marocaines en matière d’aménagement et l’ordre, la planification urbaine, que tout ce qui est directement traité au travers
d’exploitation de l’espace public. Il vise à proposer une démarche de projet, des aménagements urbains ou de leur exploitation.
ainsi que des références utiles à engager des actions efficaces et homogènes Les préconisations émises en cette dernière matière s’intègrent en outre à la
qui seront adaptées aux usages marocains, ainsi qu’aux ressources dont les Stratégie Nationale des Déplacements Urbains (SNDU), ainsi qu’à la campagne
collectivités disposent pour espérer une amélioration rapide des principaux de lutte en faveur de la sécurité routière qui a été identifiée et décrétée comme
dysfonctionnements observés. une priorité par le Gouvernement marocain.
Derrière les congestions du trafic et les difficultés de progression des transports De nombreux acteurs sont donc impliqués dans la mise en œuvre d’une
publics se profilent avec force les conséquences d’une ignorance des piétons politique transversale qui trouvera des relais locaux, notamment au travers des
et des usages annexes de la chaussée. Commissions de circulation et de roulage, mais aussi dans tous les processus
Principales victimes d’accidents de la circulation beaucoup trop nombreux, de planification et de réalisation conduits par les Wilayas et les Municipalités.
et généralement ignorés de l’exploitation en place, les piétons et deux-roues Les bénéfices attendus d’un assainissement progressif de la situation sont
rendent illusoire un contrôle des flux qu’exige la hiérarchisation indispensable considérables.
du réseau. Leur évolution facilitée et sécurisée est pourtant légitime et En termes de sécurité routière, le Maroc doit être à même de rejoindre, par
primordiale pour la vitalité des villes. exemple, les chiffres européens, voire mieux, compte tenu d’une agressivité
L’approche fait apparaître un ensemble beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît de conduite généralement moindre en milieu urbain et d’une présence plus
au premier abord. Les multiples fonctions à satisfaire se disputent un espace importante des forces de l’ordre.
qui n’est pas extensible. La satisfaction d’un besoin révèle le plus souvent une Les dispositifs proposés en matière de gestion des carrefours, un effort déployé
atteinte portée à une autre fonction urbaine. en faveur de leur respect, ainsi qu’une meilleure homogénéité du calibrage des
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Le guide analyse les conditions permettant d’atteindre les principaux objectifs axes sont susceptibles localement de multiplier par deux les débits enregistrés
poursuivis en matière de mobilité et fait le tour des améliorations prioritaires sur chaque voie de circulation.
que les pouvoirs publics peuvent mettre en œuvre en matière d’aménagement L’ensemble des préconisations émises sont toutes évidemment favorables
de l’espace public, mais cela en intégrant l’ensemble des fonctions qui y à l’amélioration de l’environnement sonore et de l’assainissement de l’air,
interagissent, le projet ne pouvant pas faire l’économie d’un équilibre des phénomènes essentiels à la santé des populations.
intérêts.
Les gains réalisables enfin par récupération des espaces en faveur des piétons
S’écartant d’un catalogue de recettes, le présent document invite à réfléchir et des transports collectifs contribueront de manière décisive à l’embellissement
le projet en fonction des particularités locales et des ressources disponibles. d’un paysage urbain que chaque région saura marquer de son identité propre.
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Sommaire
1. Introduction............................................................................................................................................................................. 9
1.1 Diagnostic et orientations majeures..................................................................................................................................................................10
1.2 Références et orientation de la démarche........................................................................................................................................................ 11
1.3 Contenu et structure du document....................................................................................................................................................................12
1.4 Méthode d’approche du projet et mode d‘emploi du guide...............................................................................................................................13
2. Données de base................................................................................................................................................................... 17
2.1 Vocabulaire et définitions..................................................................................................................................................................................18
2.2 Valeurs de dimensionnement............................................................................................................................................................................20
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6. Développements thématiques...............................................................................................................................................................63
6.1 Typologies bâties.................................................................................................................................................................................................................. 65
6.2 Calibrage de la voirie affectée aux flux de trafic privé.......................................................................................................................................................... 68
6.3 Principes de régulation par signaux lumineux...................................................................................................................................................................... 71
6.4 Progression des transports publics....................................................................................................................................................................................... 77
6.5 Usages annexes sur chaussée............................................................................................................................................................................................. 80
6.6 Conditions d’éclairage........................................................................................................................................................................................................... 83
6.7 Réseau de quartier et modération du trafic........................................................................................................................................................................... 84
6.8 Aménagement spécifique aux équipements sensibles......................................................................................................................................................... 88
6.9 Conditions législatives.......................................................................................................................................................................................................... 90
7. Priorités suggérées.................................................................................................................................................................................93
8. Bénéfices attendus.................................................................................................................................................................................97
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Annexes........................................................................................................................................................................................................101
A.1 Rappel des principaux dysfonctionnements relevés........................................................................................................................................................... 102
A.2 Documents de références................................................................................................................................................................................................... 104
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1 Introduction
Tant la sécurité routière que la gestion des flux reposent sur l’adoption de bons usages.
Ceux-ci impliquent pour une grande part l’acquisition d’habitudes en adéquation avec le milieu et les
comportements des usagers.
La signalisation et le marquage ne s’adressent par définition qu’aux initiés (a priori, les détenteurs d’un
permis de conduire). Ils doivent s’accompagner d’une gestion cohérente et d’un contrôle sans faille.
Mais la configuration de l’espace public reste le message le mieux perçu par tous les usagers. Elle
induit l’essentiel des pratiques de la voirie. Les aménagements de l’espace public portent donc une
responsabilité majeure en ce qu’ils doivent « induire naturellement les comportements à adopter ».
Plus qu’un livre de recettes, le guide établit des bases de réflexion permettant d’atteindre une
homogénéité nécessaire à l’acquisition de ces habitudes. Il laisse ainsi la place à des problématiques
d’accès très diverses et au respect des particularités locales.
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En identifiant les axes prioritaires qui justifient l’adoption de nouvelles pratiques, et s’inspirant des
grandes options déjà identifiées pour faire évoluer la situation dans le bon sens, le guide caractérise
l’ensemble des usages qui se disputent la voie publique.
Evitant le catalogue de solutions partielles, il passe par des mises en situation illustrées de tronçons
types, images qui sont ensuite déclinées selon quelques thèmes-clés dans le chapitre 6. Le mode
d’emploi précise enfin ce mode de lecture et doit garantir une bonne utilisation de ce guide.
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1 1.1 Diagnostic et orientations majeures Deux phénomènes vont par conséquent être le fil conducteur de l’approche:
• L’hécatombe connue par les routes marocaines interpelle de façon très
claire les Autorités du pays, qui ont décidé que la sécurité routière devait
Dans un premier temps, et après avoir bien défini les attentes de la Direction être élevée au rang de priorité du Royaume;
de l’Urbanisme et la destination du guide, la recherche s’est concentrée sur les • Ignorer les piétons, les deux-roues et les usages locaux de la voie
dysfonctionnements majeurs qui portent atteinte autant à la sécurité, qu’à la publique conduit en outre à l’impossibilité d’appliquer une quelconque
fluidité des trafics ou encore à la qualité de l’espace public. stratégie de maîtrise de l’accessibilité générale des villes, voire de la
Dix points principaux ont retenu l’attention (voir annexe A), à la fois parce qu’ils progression de transports publics qui sont de plus en plus nécessaires à
portent une lourde atteinte au système de la mobilité urbaine, mais aussi en la viabilité du développement urbain contemporain.
ce qu’on identifie des voies d’interventions correctives qui sont à la portée des
moyens des collectivités locales ou nationales.
De nombreux dysfonctionnements sont imputables au comportement des
automobilistes, à des défauts d’équipement et d’entretien, à des dessins
routiers hérités de périodes antérieures, à l’explosion de la motorisation ou à
des lacunes législatives.
Mais la problématique des piétons a très tôt émergé comme principal motif de
préoccupation:
1. Les piétons sont les principales victimes;
2. Ce mode de déplacement est essentiel. Il est indispensable de
le promouvoir, de même que le vélo, pour assurer les besoins en
déplacements des agglomérations;
3. Leur prise en compte est vitale si l’on veut maîtriser les flux de trafic.
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Dès lors, l’approche a donc mis le doigt sur la nécessité d’intervenir dans le cadre
d’une gestion beaucoup plus rigoureuse des flux et des usages qui parcourent
les voiries urbaines, rejoignant en cela les conclusions de nombreuses études
antérieures, notamment celles qui traitent de sécurité routière, mais aussi les
démarches de PDU qui sont initiées dans les principales villes du pays.
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C. Diagnostic
Le diagnostic doit synthétiser les observations recueillies, mais il est Mais les causes s’étendent bien au-delà, notamment imputables à des
tenu d’identifier les causes des dysfonctionnements. aménagements qui peuvent inciter à une incivilité nuisant gravement à un bon
écoulement du trafic.
La présence de plus en plus dense des piétons au centre-ville et le stationnement
sauvage sont les principales perturbations qui réduisent les capacités routières
et nuisent à la volonté de gestion des flux. • Quel niveau de sécurité ?
(accidents, conflits entre piétons et véhicules, entre véhicules,
impliquant des bus, etc.)
• Adéquation de l’offre ?
(capacités, fréquence et opportunité des passages piétons, praticabilité
des trottoirs, etc.)
• Quelle progression des Transports publics et adéquation des
arrêts à la demande ?
• Quelles parts de deux roues ?
(motorisés ou non)
• Quelle fluidité et quelles perturbations du trafic ?
• Confort, facilités et comportement des piétons ?
• Quelle sollicitation par de la livraison, du stationnement et de la
pose-dépose ?
(importance et effets des prises en charge « en maraude », etc.)
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E. Développements thématiques
Complétant les illustrations données dans les différents cas de figure retenus,
les développements thématiques donnent des références et des pistes utiles à
raisonner les variantes multiples qui répondront aux besoins de configurations
forcément très diverses et d’usages locaux qui se distinguent de région à
région.
Ces développements se concentrent clairement sur l’essentiel en visant avant tout
une grande économie de moyen et des solutions qui paraissent les plus adaptées
aux pratiques quotidiennes relevées sur le terrain.
En retour, le guide donne les moyens d’évaluer les projets soumis aux administrations
giratoire.
attendues sont satisfaites sur • Arrêts de transports publics
une seule voie en section, Rocade du Port et attentes taxis accroissent
l’effet modérateur nécessaire
pour autant que 2 voies soient La présence de l’école et du centre commercial nécessitent absolument à la sécurité des piétons.
et de suggérer des points de vue qui veulent élargir le cadre quelques fois étroit
restituées en entrée dans le de proposer des traversées piétonnes sécurisées.
giratoire.
• Arrêts de transports publics CENTRE COMMERCIAL
Rocade du Port
de suggestions qui n’auraient pas pris la pleine mesure des enjeux majeurs de la
et attentes taxis accroissent N
l’effet modérateur nécessaire
La présence de l’école et du centre commercial nécessitent absolument à la sécurité des piétons.
mobilité urbaine.
de proposer des traversées piétonnes sécurisées.
Avenue Habib Bourguiba • Installation de
feux
Tout concepteur doit enfin garder à l’esprit qu’un projet est aussi un programme
• Installation de • Transversée piétonne indispensable
feux possible, avec refuge de
mais pas sécurité • Interdiction de
CENTRE COMMERCIAL
indispensable l’entrée en
• Feu à la demande
Label’Vie Tanger
tourner-à-gauche
• Interdiction de la possible, mais
2 Données de base
Trop de termes imprécis ou utilisés à tort s’ajoutent à des conceptions de l’espace de la
rue qui ne répondent pas aux exigences légales ou de mise en œuvre.
Les diverses expériences prises le plus souvent comme modèles sont profondément liées
à des réglementations et usages locaux. Ils usent en outre de variantes lexicales propres
à chaque pays.
L’adoption d’un vocabulaire commun aux différentes disciplines qui traitent de l’espace
public s’avère donc indispensable, en se référant le plus étroitement possible à la
législation et aux projets d’ores et déjà en usage au Maroc.
Plutôt qu’une norme dont on ne retient trop souvent que les valeurs minimales, cette
approche rend attentif aux dimensions de base que l’on doit avoir à l’esprit lors de toute
conception d’aménagement.
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2 2.1 Vocabulaire et définitions • la piste cyclable, voie en site propre qui matérialise une chaussée
distincte affectée à l’usage exclusif des vélos et vélomoteurs, au
contraire de la bande cyclable qui est une voie de circulation destinée
Quelques données lexicales doivent être précisées pour garantir l’usage d’un à la circulation des vélos et vélomoteurs, mais sur laquelle les autres
langage commun. Outre celles qui sont l’objet de développement propre au sein véhicules peuvent rouler s’ils ne gênent pas les cyclistes;
même du guide, les notions suivantes nous paraissent importantes à préciser. • La bande centrale séparative, dite aussi berme centrale est un couloir
La notion d’espace public n’a généralement jamais de contenu légal constructif délimité par des bordures qui séparent les sens de circulation;
défini, mais rassemble tout ce qui est accessible au public et est affecté aux • Un refuge central est un espace de repos qui permet au piéton de
circulations, aux loisirs (parcs), à des activités mobiles (étals de marché, traverser une chaussée en deux temps, soit en ne traversant chaque
stands de communication, etc.) et aux différents usages et équipements qui fois qu’un seul sens de circulation;
accompagnent les différentes fonctions. Elle s’étend autant sur le domaine • les aires de stationnement, destinées au parcage prolongé (courte,
public que sur des parcelles privées ouvertes au public. moyenne ou longue durées);
• les cases interdites au parcage, mais affectée à un usage déterminé
La voie publique comprend toutes les superficies dédiées aux circulations de la chaussée (dépose-minute, case de livraison, pose-dépose taxis,
publiques de toute nature. Elle peut également comprendre des propriétés espace affecté aux conteneurs à ordures, etc.).
privées sur lesquelles s’appliquent les règles générales de la circulation (rues
de lotissement non versée au domaine public, passage sous arcade prise sur La signalisation routière qui traduit les usages obligatoires ou indicatifs qui
domaine privé, …). Elle comprend : complètent ou dérogent aux règles générales de la circulation routière. Elle
• la chaussée, partie de la route normalement affectée à la circulation des comprend :
véhicules; • la signalisation verticale, faite de l’ensemble des signaux fixes ou
• les voies de circulation, bandes de circulation matérialisées par du mobiles de prescription (limitation de vitesse, priorité, interdiction,
marquage routier pour indiquer l’écoulement d’une file de véhicule; obligation) ou indication (direction, danger, …);
• les voies de présélection, voies réservées aux véhicules dont l’itinéraire • la signalisation lumineuse, qui gère les flux de trafic en dérogation
correspond à la direction indiquée par un marquage au sol; aux règles générales de la circulation (priorité à droite notamment) par
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• les voies réservées aux transports publics; des feux vert, jaune et rouge, ou souligne une attention particulière ou
priorité à accorder à d’autres usagers (jaune clignotant);
• le trottoir, partie de la route réservée aux piétons, matérialisée par une
surélévation par rapport à la chaussée; • la signalisation horizontale ou marquages routiers qui matérialisent
par de la peinture les affectations particulières d’une chaussée (voie de
circulation, présélection de direction, stationnement, case de livraison,
etc.) ou règles à observer (ligne d’arrêt, passage piéton, arrêt interdit,
arrêt de transport public, etc.).
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La planification des déplacements des villes s’est trop concentrée jusqu’ici L’appréciation de la demande de déplacements peut passer par une prise de
sur la seule adaptation des voiries à l’augmentation du trafic automobile. Les connaissance des motifs et horaires de déplacement (travail, loisirs, achats,
approches contemporaines s’intéressent désormais à ce qui définit les actes administratifs, accompagnement de personnes, etc.), ainsi que de leur
besoins en déplacements de l’ensemble de la population, lesquels convergent répartition modale (part assumée par chaque mode).
pour l’essentiel avec les nécessités qu’implique la prospérité des villes. Cette appréciation peut s’opèrer au travers d’enquêtes ménages qui
Elle est encadrée aujourd’hui par l’élaboration de « Plans des Déplacements détailleront les usages quotidiens, hebdomadaires ou exceptionnels d’une
Urbains » (PDU) qui en définissent les principales orientations à court, population.
moyen et long termes. Cette planification des déplacements doit être Les charges de trafic mesurent les débits enregistrés par unité de temps sur un
mise en relation étroite avec la planification urbaine en général (SDAU, axe ou une voie donnée. Elles s’établissent sur la base de comptages de trafic
planification économique, planification des équipements, des investissements occasionnels ou permanents. Elles sont assemblées en plans de charges qui
d’infrastructures, de la croissance spatiale de la ville, etc.). montrent la répartition des volumes de trafic sur l’ensemble d’un quartier, d’une
Cette planification est fondatrice des projets d’aménagement localisés de ville ou d’une agglomération. On distingue les plans de charges d’heure de
voirie qui font l’objet du guide, mais elle doit réciproquement être nourrie pointe utiles à comprendre les situations critiques, des charges journalières
des limites qu’impliquent les potentialités concrètes d’aménagement et (jours ouvrables, lundi-vendredi, lundi-samedi, semaine complète,…), qui sont
de gestion sur les ambitions développées en matière de planification des utiles pour apprécier les atteintes à l’environnement (bruit et pollution).
déplacements.
Les modes de transport reflètent les différents moyens de déplacement L’ensemble des réseaux d’infrastructures voués aux déplacements et leur
utilisés sur la voie publique ou le chemin de fer. On distingue les mobilités exploitation constituent l’offre de transport. Cette offre s’apprécie selon
douces (marche, vélo et toutes les catégories dites des personnes à différents critères :
mobilité réduite (handicapés, enfants, personnes âgées, personnes chargées La capacité routière donne le nombre maximum de véhicules qui peuvent
ou accompagnées d’enfant, etc.), ainsi que les charrette à bras, et autres parcourir une infrastructure routière dans un temps donné (1/4 d’heure, 1 heure)
véhicules non motorisés), les véhicules motorisés qui incluent les voitures et indique la limite (taux de saturation) à laquelle se heurte le trafic d’heure de
de tourisme, les deux-roues motorisés (vélomoteurs et motos), les transports pointe. C’est une base centrale de l’organisation d’un réseau, celui-ci devant
publics (bus, tram, train), les taxis, les véhicules utilitaires (poids lourds, être pris comme un système dont les parties (voies et carrefours) doivent être
camionnettes et fourgons de moins de 3,5 tonnes) et les véhicules d’urgence gérés en préservant au maximum l’homogénéité nécessaire à la fluidité.
(ambulance, police, pompiers). Cette capacité s’enregistre aussi en tenant compte du taux d’occupation des
Le taux de motorisation reflète le taux de propriété d’un véhicule motorisé par véhicules qui réfère aux personnes transportées.
habitant (généralement par 1000 habitants). Ce taux et son évolution probable Le calibrage de la voirie vise à dimensionner l’espace de la rue de façon à
sont un paramètre très importante pour anticiper l’effet de pratiques que des répondre aux charges de trafic acceptées sur un axe, mais aussi à accepter
aménagements espérés durables doivent satisfaire. tous les autres usages que l’axe est amené à accueillir.
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2 Un axe routier peut être défini par une capacité potentielle, déterminée le plus
souvent en ville par les temps verts accordés sur un carrefour déterminant.
Celui-ci fonde en grande partie la capacité de l’axe que l’on tentera d’exploiter
L’espace urbain doit alors s’apprêter à accueillir la coexistence des différents
modes et satisfaire l’insertion de l’ensemble des chaînes de déplacements
qui optimiseront les performances du système, raison pour laquelle on parle
de façon homogène par les gabarits routiers et les dispositifs qui réglementent également d’espace multimodal. Une attention toute particulière doit à ce titre
les carrefours. se porter sur les interfaces de transport (gares, nœud de transports publics,
S’agissant des transports publics, leur réseau offre un certain nombre de qualité des arrêts et traversées piétonnes, etc.) qui assurent l’intermodalité
places/km par période de temps sur chacune de ses différentes lignes, (passage d’un mode de transport à un autre).
en tenant compte des horaires d’exploitation et des variations qui peuvent Les usagers recourent en effet pratiquement tous à l’usage successif de
intervenir durant celle-ci (heures creuses/ heures de pointe). plusieurs modes de déplacement. On parle alors de chaîne de déplacements
L’efficacité de l’offre des transports publics se mesure également par son pour se rendre d’une origine à une destination finale (marche – voiture –
taux de couverture du territoire (périmètres d’accessibilité à pied autour des stationnement – marche ; marche – voiture, parc relais – transport public –
arrêts), les vitesses commerciales (vitesse moyenne par ligne ou tronçon de marche ; etc.).
ligne) et l’éventuelle intégration tarifaire qui favorisera des transbordements
de ligne à ligne, facteur permettant d’apprécier les performances globales du
réseau.
Les taux d’occupation journaliers (fréquentation/ offre totale en places) 2.2 Valeurs de dimensionnement
indiquent la fréquentation des lignes. Ces taux sont déterminants pour juger
des différents paramètres qui, en dehors des coûts, caractérisent la pertinence Chaque mode de déplacement présente des caractéristiques qui
et la viabilité d’une ligne, à savoir sa fréquence, son horaire de service, son définissent l’espace nécessaire à leur libre évolution.
itinéraire et les tarifs pratiqués. Elles conduisent à émettre des profils géométriques types que tout projet
d’aménagement devrait prendre en compte.
La multimodalité est un maître mot de la mise en œuvre d’une politique des Ces profils considèrent à la fois les dimensions de base du mode considéré,
déplacements efficace. La densité des flux et la saturation vers laquelle tend l’espace nécessaire à ce mode en mouvement et la marge de sécurité qui lui
0640.80 inéluctablement l’accroissement constant de la circulation impose le recours permettra d’évoluer en minimisant le risque d’incident.
à une complémentarité des modes de transport qui admet les reports ou
transferts modaux qui solliciteront le meilleur mode possible sur chaque Dimension de base de chaque mode
parcours donné ou à certaines heures de la journée, tirant ainsi le meilleur parti Marge de mouvement
des infrastructures en place ou proposées. C’est une approche multimodale.
Marge de sécurité
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Pour les quatre modes principaux, les dimensions à prendre en compte sont les suivantes : NB : Au-delà d’une limite de vitesse à 50km/h, une marge
supplémentaire doit accompagner la circulation à double-sens:
50 à 70km/h : +0,30m ; dès 80km/h : +0,50m
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3 Mobilité urbaine
et gestion des déplacements
La ville est une réalité complexe, en mouvement et en mutation permanente, à
la recherche de nouveaux équilibres qui permettront de garantir sa « viabilité
générale ».
Chacune des affectations exprime ses besoins propres et tente d’en obtenir la
satisfaction. Les pouvoirs publics doivent tenter le difficile exercice de l’équilibre
des intérêts, comptables qu’ils sont à la fois de la prospérité économique et du
bien-être des citoyens.
0640.80 Ils doivent impérativement tirer le meilleur parti des capacités de leur système
des déplacements en exploitant rationnellement leur potentiel. A chaque type de
déplacement correspond un mode à favoriser en priorité.
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Boujarrah
Wilaya
Quartier Twilé
Quartier Twabel
Dersa
Quartier
dite
My Hassan
Taboula Marche
de Gros
Coelma
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4 Répartition modale et
perspectives des mobilités douces
L’attrait irrésistible de l’automobile, son rôle économique majeur et sa symbolique de progrès ont
relégué dans l’ombre le caractère irremplaçable des mobilités douces.
La marche à pied reste le moyen indispensable à tous et évolue dans un espace public que tous les
autres modes lui disputent avec toujours plus de voracité. Voies de circulation, parkings et trottoirs
sont envahis par ce besoin de motorisation si prégnant.
Qui plus est, l’automobile est productrice de territoires accessibles presque à l’infini, fait exploser
la « ville des courtes distances » qui avait prévalu jusqu’ici, oubliant trop facilement que la grande
majorité des habitants seront toujours privés de ce moyen de déplacement.
De fait, toutes les villes contemporaines constatent aujourd’hui les risques de cette tendance. Les
déplacements à pied et à vélo conservent une part de marché très considérable dans les centre-
0640.80 villes et dans les quartiers, part qui ne saurait être assumée ni par la motorisation individuelle, ni par
les transports publics.
L’enjeu est donc de taille et s’ajoute au bilan dramatique des accidentés de la route et aux difficultés
croissantes de cohabitation de tous les modes sur une voie publique dont on doit impérativement
rationaliser l’exploitation.
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1ère couronne (villas) Zone centre ville 4.2 Accidentologie et prise en compte des mobilités
douces
A Pied
Bicycle 42% 13%
1%
1% 13% 3% 9%
2%
Auto 8% 8%
Moto 14% 2%
14% 42%
42% 2%
68%
Taxi Trafic interne 11%
TC 3%
3%
11%
En milieu urbain, comme le révèle la statistique marocaine des accidents, 80%
21%
21% 0%
68%
Autre 1%
0%
1%
des victimes de la route sont les piétons et les deux-roues.
26%
26%
23%
23%
79%
Trafic d’échange
79%
77%
Trafic d’échange
31% Trafic interne quasi généralisée des piétons est source de dysfonctionnement graves
de la gestion du trafic, et que toute tentative d’application d’une nécessaire
31%
hiérarchie du réseau est impossible sans leur prise en compte dans les flux de
Parts modale 69%
69%
13% 13% spectaculaire, cette question occupe un rôle central et doit imposer de nouvelle
pratiques qui étendent l’attention concentrée jusqu’ici aux chaussées recevant
Répartition modale tous 55%
55%
déplacements sur trois 5% 5%
1%
1% du trafic (essentiellement privé) à l’ensemble de la gestion de la voie publique
Casablanca : Enquêtes réalisées auprès des usagers - Source : PDU du ainsi que tous les modes et usages qui se disputent cet espace.
Grand Casablanca Plusieurs villes marocaines ont fait l’objet d’analyses détaillées relatives à la
L’analyse est révélatrice de l’importance des déplacements piétons malgré une sécurité routière, notamment sous l’égide du Comité National de Prévention
répartition de l’espace qui est largement en leur défaveur. des Accidents de la Circulation (CNPAC).
Sur l’ensemble des déplacements d’échange et internes, 42 à 68% sont le fait de Le rapport de synthèse consacré en 2007 à la ville de Casablanca est à
déplacements à pied selon le type de quartier. Ce chiffre se monte à près de 90% si cet égard riche d’enseignements. Il ne fait aucun doute que ce qui pourra en
l’on ne prend que les déplacements internes au secteur du centre-ville. être tiré est ou sera progressivement valable pour toutes les agglomérations
Une connaissance approfondie des pratiques de déplacement en ville met en marocaines.
évidence : Quelques extraits des conclusions peuvent constituer une introduction
• l’effet déterminant de densités favorables aux déplacements piétons parfaite au présent document:
par un urbanisme de proximité, L’analyse met en évidence le rôle de l’infrastructure dans la survenance
• l’importance à accorder à la sécurité et au confort de déplacements des accidents. Ainsi les boulevards très larges ne permettent pas une bonne
piétons impossibles à reporter sur des modes motorisés sans procéder affectation des espaces et des usages mais surtout exposent de manière
à des investissements insupportables et dont la mise en œuvre n’est inconsidérée les cheminements et les traversées des usagers fragiles (piétons,
imaginable qu’à un terme éloigné. vélos, cyclomoteurs..).
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Toutes les villes modernes prennent tôt ou tard conscience du parti à tirer
de fortes concentrations piétonnes, autant sur les plans économique, de la
mobilité ou de la qualité de vie.
Elles revalorisent les espaces des centre-villes, y favorisent le maintien
de l’attractivité commerciale et offrent des alternatives intéressantes aux
implantations périphériques qui s’avèrent trop coûteuses pour les caisses
publiques et impossibles à desservir de manière efficaces par les transports
publics.
Casablanca, Grand carrefour urbain Autant en raison du rôle irremplaçable des déplacements piétons, que
Certains grands carrefours du réseau principal s’imposent en contexte urbain. La des impératifs relevant d’une bonne maîtrise des trafics ou du caractère
primauté qu’ils accordent aux seuls échanges de trafic leur interdit toute polarité inacceptable des accidents dont ils sont victimes, les aménagements qui
urbaine par des affectations riveraines qui supposent une grande densité de piétons. seront réalisés en faveur des piétons occupent une place déterminante
Le carrefour est étranger au tissu qui l’entoure. dans la réussite des réalisations à venir.
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L’absence de visibilité due au stationnement De nombreux autres usagers, âgés, mal voyants, etc., peuvent d’ailleurs être
associés aux enfants en cette matière pour la satisfaction de leurs activités
La présence de véhicules de plus ou moins grande taille stationnés le long des
quotidiennes.
trottoirs est un danger permanent pour les personnes désireuses de traverser
une chaussée. Ils masquent la visibilité du trafic pour le piéton et dissimulent le Des aménagements, feux piétons et consignes parfaitement claires sont
piéton aux yeux de l’automobiliste. indispensables sur ces parcours quotidiens, notamment scolaires.
Ceci est particulièrement préoccupant pour les piétons de petite taille. 4.5 Caractéristiques des personnes à mobilité réduite
Les caractéristiques des déplacements piétons ne peuvent se résumer au
piéton alerte qui se joue de tous les obstacles et se faufile en courant entre
des véhicules. Si l’on associe aux personnes affligées d’un handicap (motricité,
vue, etc.) les enfants de moins de 10 ans, les personnes âgées, les personnes
chargées (valises, marchandises, etc.), soit toute personne dont les facultés de
déplacement sont réduites, la part des personnes qui manifestent des difficultés
de déplacement se monte généralement entre 30 et 40% des usagers.
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Sans préconiser en ville des installations en site propre (pistes cyclables) qui Le chemin le plus court
sont très lourdes à concilier avec les moyens mis en œuvre aujourd’hui en La recherche du parcours le plus court est une constante incontournable de la
matière de gestion des trafics, certaines conditions de base efficaces peuvent pratique du vélo. Les cyclistes peinent notamment à se plier à des régimes à
être introduites à moindre coût. sens unique qui allongent les distances.
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Un stationnement sécurisé
Le vol et les déprédations sont des phénomènes très dissuasifs de l’usage du
vélo, et cela doit être examiné autant au domicile (garage fermé facilement
accessible) qu’aux différentes destinations.
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Contre-sens cyclables
Très recommandés lorsque la largeur libre est suffisante, les contre-sens doivent Stationnement vélo
perdre la priorité aux intersections. Un dispositif d’attache qui est attractif et évite l’invasion des trottoirs.
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Il est aujourd’hui admis que la préférence doit être accordée à un éclairage bas
des bords de voirie qui accueillent piétons et cycles plutôt que du centre des
chaussées où circulent des véhicules équipés de leur propre éclairage.
L’exception à cette option concerne l’éclairage particulier des lieux de conflit
(intersections, lieux de traversées piétonnes indiquées ou non par des
0640.80 passages pour piétons).
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La garantie d’une largeur utile aux piétons et libre de tout obstacle devrait
être systématiquement fixée en fonction de l’importance des flux. Cette
largeur libre ne devrait jamais être inférieure à 1.50m.
Des règles strictes doivent être observées par les intervenants privés et publics qui
opèrent sur le trottoir (travaux de services, niveaux d’entrée de rampe de parking,
etc.).
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Une bonne répartition des passages pour piétons Des distances de franchissement réduites
La présence inopportune et dangereuse de piétons sur toute la longueur des La distance est un facteur de risque majeur, compte tenu de la vitesse de
rues est largement dépendante de l’absence de toute considération visant à déplacement modeste des piétons et notamment de certaines catégories d’entre
canaliser les besoins en traversée de la chaussée. eux. Certaines voiries larges deviennent très vite des fossés infranchissables.
S’il est admis internationalement qu’un piéton est tenu d’emprunter un passage 15m de longueur impliquent une présence de 12 à 30 secondes du
pour piétons s’il veut traverser la chaussée à moins de 50m de celui-ci, un piéton sur la chaussée. Durant ces même temps, un véhicule parcourt en
franchissement est autorisé au-delà « en prenant toutes les précautions moyenne 150 à 350 mètres à 45 km/h.
nécessaires ». Le risque est accru en cas d’absence de marquage des voies et plus encore
Cette dernière règle n’est souvent pas observable par les piétons, compte tenu en cas de double sens et de stationnement sauvage, livraison et pose-dépose
des situations qu’ils doivent affronter (rue trop larges, vitesses excessives, en voie de circulation.
trajectoires sinueuse, circulation à gauche, stationnement et arrêts en double, Une action prioritaire doit être orientée sur la localisation et sur la réduction de
voire triple position, etc.). la longueur des franchissements des chaussées.
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Code Rousseau
Une législation ancienne peu adaptée
aux conditions des villes marocaines
actuelles, mais qui reflète l’état de Réduction de la longueur par avancée de trottoir
perception du Code de la route en La réduction peut aller jusqu’à une largeur de 5.5 m ou moins dans
vigueur. les rues de quartier pour avoir un effet de modération du trafic.
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Le refuge de séparation des sens de trafic Le bon entretien des marquages et la maintenance rigoureuse des
Le double-sens de circulation complique beaucoup l’appréciation du danger. Le éventuelles installations de signalisation lumineuse, de même qu’un
refuge de séparation des sens de trafic qui permet un franchissement en deux contrôle strict de leur observance restent des conditions impératives
temps est alors un aménagement très efficace d’amélioration de la sécurité. au succès des investissements
L’appréciation du danger par les piétons et conducteurs est largement facilitée.
Les observations ont démontré que ce dispositif réduit par 4 les accidents dont
les piétons sont victimes.
Par ailleurs, le franchissement de plusieurs voies parallèles engendre un
danger permanent pour les piétons (un véhicule en cache un autre). Ainsi, au-
delà d’une voie de circulation par sens, ceci conduit à recommander la pose
d’une installation de signaux lumineux dédiée aux piétons ou la réalisation de
ralentisseurs de trafic réduisant substantiellement la vitesse.
Par contre dans les cas où la voie à traverser n’excède pas 4,5 m, il est
même apparu que des feux sont inutiles, voire déconseillés (trop nombreuses
traversées de piétons au rouge).
La largeur du refuge central ne devrait pas être inférieure à 2 m. Il devrait être
accompagné du marquage de lignes de sécurité continues sur une distance de
min. 20 m dans les deux sens et d’une signalisation ad hoc. Un bon éclairage
est souvent indispensable pour assurer son bénéfice de nuit.
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5 Cas identifiés:
Illustrations de traitement
Les voiries sont l’ossature de la distribution des flux de déplacement dans
l’agglomération urbaine.
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Le guide évite d’évoquer deux cas d’infrastructures en sites propres qui font Les rocades bénéficient de cette attractivité sur les premiers mètres d’une
toujours l’objet d’études ad hoc (autoroutes, voies express, contournements intersection avec une grande pénétrante. Au-delà, et pour l’essentiel, les
extra-urbains pour les premières et insertions de sites propres de transport rocades modernes traversent des zones bâties plus introverties, dispersées et
public sur rail, TCSP ou BRT). Il se concentre sur les cas courants auxquels moins denses. Elles sont en outre dans des milieux urbains où l’on peut plus
sont confrontés presque quotidiennement les Autorités locales. facilement planifier une accessibilité indirecte répondant aux impératifs de la
Le choix s’est porté sur la présentation d’exemples de projets qui réunissent hiérarchie du réseau routier.
au mieux les objectifs jugés importants en matière d’aménagement de l’espace A ces deux types correspondent des modèles d’aménagement qui peuvent
public. Ces illustrations synthétiques ne sont pas à prendre comme des modèles différer de façon notable, même si contrôle des flux et fluidité sont des objectifs
reproductibles. Elles sont là en tant que supports de réflexion qui mettent en à viser dans les deux cas, et cela pour présenter une attractivité effective et
situation la confrontation des multiples usages qui se disputent la voirie remplir le rôle qui leur est dévolu.
urbaine, ainsi que les principales questions à résoudre.
Cette démarche doit simultanément conduire à faciliter la définition des emprises
routières et des modes d’implantation du bâti en fonction de la structuration
d’un réseau de voirie urbain dont on doit percevoir l’importance cruciale pour la
viabilité fonctionnelle de la ville.
Les voiries principales occupent une place particulière dans la hiérarchie
urbaine. Elles déterminent les grands quartiers de la ville, les relient et en
définissent les principes d’accès, mais peuvent à la fois constituer des
espaces difficilement franchissables. L’observation invite de plus à
distinguer les pénétrantes et ceintures urbaines historiques des rocades
contemporaines.
Les premières sont des lieux très attractifs qui concentrent potentiellement
l’ensemble des fonctions et flux urbains, tendanciellement selon des fronts
bâtis continus. Concentrée sur les carrefours en périphérie, ceci est de plus
en plus sensible à mesure que l’on s’approche du centre-ville, où la centralité
s’exprime de façon linéaire.
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DOCUMENT DE TRAVAIL Royaume du Maroc
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Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme
et de l’Aménagement de l’Espace Avril 2010
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Passage pour piétons largeur 5.00 mètres (visibilité à 50 Marquage de lignes d'arrêt reculée
km/h et capacité) Eclairage intensif. (visibilité des feux).
Guide d’aménagement et d’exploitation de l’espace public
Centre-ville
Quais surélevé (18 cm) avec avancée de trottoir
pour stockages de passagers et facilité Surlargeur de la voie de droite à 4.00 ou 4.20
d'alignement des bus. mètres (intégration des cyclistes)
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5 5.2 Rocade
Les rocades urbaines sont l’un des instruments du soulagement des artères
des hyper-centres urbains.
Dès lors qu’elles établissent des alternatives imposant des itinéraires moins
naturels et souvent allongés, il est majeur que leur vitesse commerciale et
temps de parcours leur accordent une grande attractivité.
Entre les carrefours avec les grandes pénétrantes, il est impératif que les
règles d’urbanisme y dissuadent toute constitution de polarités urbaines
intermédiaires en front continu de part et d’autre de la route (ralentissements).
Une vitesse de 50 km/h doit être visée avec le moins de ralentissements
possible.
On cherche à garantir la meilleure fluidité possible entre intersections avec les
grandes pénétrantes.
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Les rocades sont a priori des itinéraires qui ne sont pas naturels. DOCUMENT DE TRAVAIL Royaume du Maroc
On doit donc leur garantir un niveau de service élevé pour que leur Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme
usage s’impose dans les esprits comme étant efficace. Les règlements et de l’Aménagement de l’Espace
d’urbanisme jouent alors un rôle essentiel pour que des installations
riveraines commerciales ou artisanales ne compromettent pas cet Direction de l’Urbanisme
intensif
priorité piétonne
Rocade
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DOCUMENT DE TRAVAIL Direction deMaroc
Royaume du l’Urbanisme
Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme
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et de l’Aménagement de l’Espace
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Rocade
Cyclistes en
Tourner-à-gauche indirect
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Pénétrante
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Rocade
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Principes d’aménagement et d’exploitation Les activités riveraines sont souvent nombreuses le long des voies collectrices et
doivent être prises en compte.
• Une modération des flux est favorable à la compatibilité de la
circulation avec la densité des usages prévisibles. La vitesse
recherchée est comprise entre 20 et 40 km/h. La vitesse est limitée • Le double-sens de circulation est autant que possible la règle. Une
à 50 km/h (vitesse générale); position inverse doit être contrainte par des raisons objectives
• Une séparation des trafics n’est pas souhaitable. De façon générale, (gabarit routier insuffisant, notamment). Toute entorse à cette règle
la garantie d’une voie de circulation fluide suffit à l’écoulement des induit des difficultés à contenir une diffusion du trafic dans des
flux, étant entendu que le transit au travers du quartier doit être rues de desserte de quartier;
totalement dissuadé; • Des carrefours à feux ne sont le plus souvent utiles qu’entre deux
• Les arrêts volontaires dans la voie de circulation (pose-dépose, voies collectrices ou en débouché sur le réseau principal;
arrêt en double-file, livraisons, …), doivent a priori être prohibés; • En dehors des queues de lignes de transport public (mise à
0640.80
• Le stationnement, la livraison, la pose-dépose, l’entreposage et l’heure), les arrêts de transport public doivent être assurés en voie
la collecte des conteneurs à ordure, les accès privés et les arrêts de circulation pour bénéficier d’un engagement dans le trafic sans
de transport publics se disputent l’appropriation des bords de difficulté;
chaussée, voire des trottoirs. Les dispositifs qui leur sont affectés • Les traversées piétonnes doivent être fréquentes (max. 60 à 100m
doivent être lisibles de même que leur observation, pour conforter d’inter-distance), bien protégées et éclairées intensivement. Des
la hiérarchie voulue; traversées avec refuges de séparation des sens de trafic sont
• Une affectation claire des bords et un contrôle soutenu doivent être recommandées. Une régulation par feux peut être envisageable,
à même de contrer la tendance les comportements anarchiques; notamment sur des itinéraires scolaires.
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Les voies collectrices sont souvent le cœur vital des quartiers. Elles
cumulent de très nombreuses fonctions qui sont fréquentées par de
Surlargeur de quai Passages pour piétons fréquents et très nombreux piétons et accueillent fréquemment des lignes de
hors du trottoir protégés (refuge central ou feux)
transport public. Leur traitement contemporain vise à pacifier le trafic
Arrêt bus en voie de Stationnement Voie collectrice
en reconnaissant ce rôle.
circulation avec quai avancé deux-roues
Bords de chaussée
affectés au maximum
Stationnement courte durée Case de livraison dégagée
(clients et visiteurs) (largeur: 2,50 m)
Voie de quartier
Cheminement piéton continu Arrêt bus en voie de Ruelle de quartier et Plantation hors
garanti sans obstacle circulation avec quai avancé accès au travers du espace trottoir
trottoir continu
Pose dépose taxis (env. 3 Livraison centrale largeur Présélection sur mouvement
places tous les 100 à 150 m) 3,00 m (sens de circulation chargé (min 18 m)
indifférent)
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Royaume du Maroc
DOCUMENT DE TRAVAIL Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme Avril 2010
et de l’Aménagement de l’Espace
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des piétons
Stationnement
Stationnement deux-roues
5.00 x 2.00 m à localiser selon besoin
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6 Développements thématiques
Les illustrations reposent en effet sur des situations et gabarits qui ne donnent pas accès
au champ de toutes les interprétations et particularités locales possibles.
0640.80 Car l’essentiel est bien de disposer rapidement de pistes permettant d’intervenir à bon
escient, et cela sans attendre des réalisations lointaines.
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Thèmes:
6.1 Typologies bâties
6.2 Calibrage de la voirie affectée aux flux de trafic privé
6.3 Principes de régulation par signaux lumineux
6.4 Progression des transports publics
6.5 Autres usages sur chaussée
0640.80 6.6 Conditions d’éclairage
6.7 Réseau de quartier et modération du trafic
6.8 Aménagement spécifique aux équipements sensibles
6.9 Suggestions législatives
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6.1 Typologies bâties La distinction présentée au Maroc entre ces diverses formes d’urbanisation est
Beaucoup des éléments qui déterminent ce qu’il est possible d’organiser particulièrement marquée, celle-ci ne s’accompagnant pas d’une diversification
en matière de déplacements sont définis en amont de l’intervention de la des affectations urbaines. Les quartiers sont le plus souvent séparés de vastes
mobilité. L’ingénierie des transports ne fait alors qu’organiser le moins terrains « en jachère » qui contribuent à un étalement urbain et l’explosion des
mal possible les flux dans les espaces à disposition. distances à parcourir.
Obligeant à la réalisation de grandes infrastructures routières de raccordement,
cette urbanisation a retardé l’éveil aux problèmes de circulation par une grande
dilution du trafic. Seules les catégories les moins favorisées de la population
Il est vraisemblable qu’un dialogue amont aboutira à de meilleures solutions. ont connu des difficultés croissantes qui ont été en grande partie comblées par
les grands et petits taxis.
Très grossièrement, on distingue en milieu urbain les différentes
typologies bâties suivante : Cette logique se heurte à des perturbations croissantes que la technique
des transports ne pourra pas résoudre seule. Elle appelle à la création de
• Centre-ville :
modèles d’urbanisme propres à la réalité socio-économique marocaine et aux
-- Tissu traditionnel de la Médina; capacités des systèmes de déplacement qui seront à la portée du pays et de
-- Tissu de centre-ville hérité de la période coloniale (tissu dense et ses collectivités locales.
administrations).
• En première couronne :
-- Tissu de 1ère couronne, de type européen, où les villas serrées avec
jardinet font progressivement place à du tissu dense en conservant
la trame viaire;
-- Tissu de 1ère couronne accueillant de l’habitat collectif dense abritant
les classes moyennes;
-- Terrains industriels et de dépôts.
• En deuxième couronne :
-- Tissu de lotissement ou d’habitat spontané abritant les catégories
modestes de la population;
-- Tissu de villa contemporaine;
Casablanca, Grand giratoire de développement contemporain
-- Grands équipements contemporains (commerce, administration,
Une planification qui ignore l’échelle du piéton, engendre des distances excessives
santé, enseignement). et une dimension d’espace publique ingérable, tout en n’augmentant pas du tout la
-- Grands territoires dévolus au développement économique. capacité routière offerte.
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6 Le rôle n’étant pas ici d’aborder une matière aussi vaste et délicate, quelques
caractères paraissent devoir être rappelés, en relation directe avec la conception
des voiries. Ils s’adressent particulièrement aux grandes artères qui constituent
Exemple typologique
de réalisation bordant
une pénétrante au
bâti continu
l’ossature des agglomérations. Ces voies majeures de trafic ont un rôle vital de
Une forme bâtie qui tient
concentration des grands flux et entretiennent par la force des choses un lien compte du rôle de l’artère
étroit avec les besoins des affectations qu’elles attirent irrésistiblement par leur principale différera
effet de vitrine. fondamentalement
C’est notamment le cas des grandes pénétrantes et de l’amorce des rocades de celles qui sont
admissibles dans les
avec lesquelles elles ont des intersections. zones plus éloignées de
Se posent alors une série de questions qui touchent autant à la préservation la route. Cette différence
des capacités routières, à la progression des transports publics, à l’accueil est susceptible d’affecter
des flux importants de piétons (habitants, clients, employés,…), à l’afflux de le parcellaire lui-même,
notamment par son
véhicules privés, à la livraison, à la pose-dépose, etc., toutes fonction qui exigence d’une plus
peuvent lourdement mettre en cause le rôle dévolu à l’artère dans le système grande profondeur qui
des déplacements d’agglomération. permettra une desserte
par l’arrière.
De plus, dès lors qu’y sont canalisés de grands volumes de trafic, que ces
trafics sont constitués d’un grand nombre de poids-lourds et que le trafic de nuit
reste important, ces artères subissent des atteintes sonores et une dégradation
de la qualité de l’air importante.
Il paraît donc essentiel de réfléchir à une conception urbanistique et
architecturale propre à satisfaire les besoins en protégeant habitants et usagers
de ces agressions.
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La contre-route et son
débouché
En milieu urbain régulé (difficulté
aussi rencontrée sans feux par
Exemple typologique de réalisation bordant une rocade ou autre voie multiplication des branches du
principale bâtie en mode dispersé carrefour !), une contre-route doit
Le mode dispersé est moins contraignant, dès lors qu’il s’établit souvent sur de grandes déboucher en tourner-à droite
parcelles. La principale difficulté consiste à lutter contre la multiplication néfaste des obligatoire dans la première rue
accès privés. transversale ou être réinsérée dans
Le mode d’implantation préconisé évite la constitution de polarités en front de rue la route principale bien avant le
continu afin de sauvegarder le plus haut niveau de fluidité possible sur la rocade. carrefour, n’assumant alors plus sa
fonction.
Dans les territoires bordant les grandes artères du réseau principal, et a
fortiori les grandes pénétrantes, des typologies adaptées aux contraintes
Dans un système hiérarchisé, et bordant de grands axes du réseau
du réseau principal sont nécessaires. Elles peuvent entraîner l’adoption principal régulés par signalisation lumineuse, l’usage des contre-allées
d’un mode de lotissement particulier. n’est pas recommandé.
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Mandant et (ou) lieu et (ou) localisation – Nom du type d’étude
Guide d’aménagement et d’exploitation de l’espace public pour une meilleure gestion des déplacements urbains
Offre
ne peuvent assurer ni un bon aménagement, ni l’entretien régulier, ni même l’utilisation de la
un usage satisfaisant de la part des conducteurs. Ils encouragent au contraire capacité offerte à
chaque mouvement.
Capacité
des pratiques dysfonctionnelles (dépassement par la droite, parcage dans les
carrefours, etc.).
Sous-estimer les besoins en gabarit débouche à l’inverse sur la création
d’étranglements qui ne permettent pas d’assurer l’homogénéité nécessaire du
réseau.
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0640_80-fxx-oo- 19.03.10/bp
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Carrefour Congo/ Maghrib El Arabi, Rabat Av. Hassan II, la chaussée utile restreinte à 1 voie
Le carrefour à feux est très largement dimensionné, mais en pure perte. Une seule Malgré deux chaussées de 8,50 m, le trafic ne peut s’écouler que sur une voie effective
voie est effectivement utilisée dans l’anneau par les conducteurs qui coupent en raison du stationnement longitudinal, du stationnement en deuxième position,
systématiquement sur la pastille centrale et ne respectent pas de présélection. Les de livraison et de pose-dépose. Les traversées piétonnes ne bénéficiant d’aucun
piétons utilisent une trajectoire directe. Le surdimensionnement est contre-productif. aménagement, elles aggravent la situation en s’effectuant sur l’ensemble de la rue.
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Guide d’aménagement et d’exploitation de l’espace public pour une meilleure gestion des déplacements urbains
6 Objectifs
Les objectifs poursuivis par l’équipement des carrefours en signalisation
lumineuse peuvent être caractérisés en distinguant l’échelle globale, qui
A l’échelle locale (carrefour)
Maîtrise du transit
Axe
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E.3.9
Les éléments à prendre en compte pour concevoir une stratégie Aménagement de la voirie et régulation
F O R M AT I O N D E S C O N S E I L L E R S e n M O B I L I T E
MODULE 6 : EXPLOITATION DES CARREFOURS - SECURITE
de régulation
3. ELABORATION DE LA STRATEGIE DE REGULATION
Les études d’aménagement et d’exploitation doivent être conduites de façon
La détermination d’une itérative, dans le but d’obtenir une géométrie et une affectation optimales
LES ETAPES DE LAstratégie
STRATEGIEde régulation est une phase cruciale de toute
DE REGULATION
conception de régulation. Elle doit traduire en termes concrets d’aménagement de la voirie par rapport aux objectifs visés. Des dispositions d’aménagement
et de concept de régulation les objectifs et principes définis par la politique des données (comme par exemple la géométrie, le nombre de voies par branches,
transports ou par le plan des déplacements d’une agglomération ou ville. la présence ou l’absence d’un contrôle d’accès, l’emplacement des traversées
piétonnes et itinéraires cyclables) conditionnent le champ des variantes
d’exploitation. Inversement des dispositions d’exploitation appropriées
conditionnent la configuration de l’aménagement du carrefour concerné.
Optimisation du réseau
BUS
2R 2R
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3.0 Principes de régulation lumineuse
Guide d’aménagement et d’exploitation de l’espace public pour une meilleure gestion des déplacements urbains
2 exemples
A Phase ”To
La position de la traversée piétonne devra
tenir compte de différents paramètres
tels que la géométrie du carrefour, le
nombre de voies, les conditions
d’écoulement du trafic, la sécurité, la
position des arrêts de transports collectifs,
…
3) Sur un itinéraire direct 4) Perpendiculaire à la chaussée
2) Avec co
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Septembre 2009
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Quelques grandeurs...
La programmation d’une installation de signalisation lumineuse obéit à certaines
eux : Dans un carrefour à feux, une traversée piétonne peut intervenir :
règles strictes qu’il convient d’appliquer de façon homogène.
ntes liées
1) Sans conflit Un cycle de feux est le temps qui s’écoule pour assurer l’intégralité des
traversée non
érialisée pour Traversée piétonne en une fois mouvements. Il est compris entre 60 et 120 secondes au maximum et
ntir une capacité
sante du se décompose en un certain nombre de phases (temps vert) qui libèrent
efour
successivement chacun des mouvements distincts.
Aux différentes phases s’ajoutent des marges qui sont dépendantes des
vitesses autorisées et des dimensions du carrefour.
Le temps vert varie selon le nombre de véhicules que l’on veut satisfaire
(en principe sur la base d’un débit de 2 sec. par véhicule et d’une vitesse de
Phase ”Tous piétons” En même temps qu’un flux de
onne devra
circulation parallèle
1 m/sec pour les piétons). Ce temps ne sera jamais inférieur à 8 secondes.
ramètres
refour, le Le temps jaune doit être compris entre 3 et 4 secondes (resp. à 50 et
onditions Traversée piétonne en deux fois (baïllonnette) 80 km/h), mais jamais plus.
écurité, la
Le temps de dégagement est fonction de la distance à parcourir entre une
s collectifs, Dans le cas de voies
longues et fortement
ligne d’arrêt et la sortie du conflit le plus éloigné que permet le mouvement
ussée sollicitées, il n’est parfois libéré, et cela à une vitesse de 10 m/sec.
pas possible de donner Un temps de sécurité est ajouté pour tenir compte des véhicules lents ou
la traversée piétonne en
une fois. rapides et des franchissements litigieux (1 seconde).
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Casablanca
Pris dans les
files de trafic,
le bus est peu
attractif. Les
immobilisations
sont en outre
sources d’une
grande perte
économique.
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Contrôle d’accès VP et bipasse TC Lorsque la demande est supérieure à l’offre, ce contrôle stocke les véhicules
Comme en hydraulique, il existe une relation directe entre la demande et excédentaires aux endroits où ils gênent le moins. Il réduit l’engorgement
l’offre de circulation : des réseaux urbains et minimise leurs effets négatifs (pollutions, nuisances
sonores,…).
• la demande correspond au débit. Elle définit la quantité de véhicules
passant à cet endroit; La mise en application du contrôle d’accès
• l’offre correspond au diamètre du tuyau. Elle est définie soit par la La mise en application d’un contrôle d’accès se base sur l’utilisation des
capacité physique maximale offerte par la voirie à disposition (la capacité surcapacités existantes. Elle repose sur trois principes :
d’un axe est définie par son point le plus faible, qui est généralement un • la séparation physique du ou des mouvements à contrôler, pour ne
carrefour, et pas la section courante !), soit d’une manière volontariste pas pénaliser les autres mouvements du carrefour;
en fonction des objectifs visés. Elle répond à la question : combien peut- • l’affectation optimale de la voirie à disposition, en fonction du contrôle
on ou veut-on laisser passer de véhicules à un endroit donné ? d’accès et des autres contraintes à respecter sur le carrefour (volumes
La comparaison de la demande et l’offre définit deux cas de figure : de trafic, conflits tolérés,…);
• le trafic peut s’écouler naturellement lorsque l’offre est supérieure à la • le choix de l’emplacement du contrôle d’accès, en tenant compte :
demande; -- des disponibilités de voirie comme définies ci-dessus;
• le système est saturé lorsque la demande est supérieure à l’offre. -- des conditions environnantes, pour minimiser les zones de stockage
Le principe d’un contrôle d’accès de véhicules sous les fenêtres des riverains, et ainsi limiter les gênes
occasionnées (bruit, pollution de l’air et autres nuisances).
Le contrôle d’accès est une «vanne de réglage» du débit d’écoulement.
Il exerce un contrôle des conditions de circulation en amont pour assurer la
fluidité du réseau à l’aval.
Utiliser toutes
Ecoulement en
régime calme
UN PRINCIPE PHYSIQUE SIMPLE Trafic aux
heures creuses les surcapacités Réserve de capacité,
disponible par
disponibles ... exemple pour les TC
BUS
BUS
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Mais plusieurs cas de figure sont trop fréquents également et méritent toute Pose-dépose
l’attention du projeteur de l’espace public : Distinguer les taxis de la pose-dépose privée, mais avec des dispositifs de
Passages pour piétons même nature.
L’accès au passage pour piétons est un secteur sensible. Garantir la visibilité Concevoir régulièrement des cases interdites au stationnement en bord de
est impératif. Deux dispositifs simples paraissent importants à mettre en œuvre, chaussée (avec signalisation verticale et marquage de la destination (« dépose-
l’avancée de trottoir constituant celui qui offre le plus de sécurité à tous égards. minute » ou « taxis »). Seul l’arrêt y est autorisé. Le conducteur ne peut quitter
Celle-ci peut être réalisée de manière simplifiée, sans perturber le régime son véhicule.
d’écoulement des eaux pluviales ou de nettoiement et sans nécessiter de Avec une disposition d’emplacements tous les env. 100m, la prise en charge et
travaux d’encaissement et de correction des bordures coûteux. la pose de clients doit être interdite en voie de circulation.
Le passage pour piétons devrait toujours être marqué, y compris sur une Livraison
surélévation de couleur (contraste et salissures).
Faire appel également aux cases interdites au stationnement avec mention
Les arrêts de bus peuvent s’inspirer de cette manière de faire, en procédant de l’usage autorisé. Ces cases doivent être réservées au transport de
à une surélévation qui facilitera la montée dans les bus (hauteur de 18 cm marchandises pondéreuses et volumineuses par des véhicules utilitaires ou
souhaitée). chars à bras ou tractés. Aucun dépôt n’y est autorisé.
Un emplacement longitudinal de 10,00mx2,50m sera toujours préféré à une
case en épi de moindre dimension.
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6 Stationnement et taxis
Le stationnement est toujours au moins partiellement nécessaire et peut
occuper le solde des espaces disponibles en bord de chaussée. Abondant
Plantations
L’arborisation latérale est généralement une très bonne protection et mise en
valeur des espaces piétons.
en zone résidentielle (habitants, longue durée), et à réserver aux clients et Elle impose cependant des dimensions compatibles avec les services en sous-
visiteurs des activités dans les autres cas (courte durée, payante ou non), il doit sol qui occupent le trottoir et la proximité des façades d’immeubles.
dans tous les cas être délimité. L’usage de « hautes tiges » est indispensable (couronne à plus de 4,00m de
Il est un des aspects fondamentaux de la politique des déplacements. hauteur, ainsi qu’un entretien qui éliminera les branches basses, et tout ce qui
Toujours d’une largeur de 2,00 m, sa longueur varie en fonction de la gêne peut nuire à la visibilité des signaux de réglementation du trafic.
acceptable. Plus confortable sur le réseau principal (5,50 m) que sur les autres
voies (5’00 m).
Lausanne, Suisse
0640.80 Cases Taxis Une des nombreuses avenues plantées marocaine - Casablanca
Un usage qui doit être
strictement réglementé Trop souvent oubliés ou négligés, ces usages secondaires sont la clé
sur les voies principales
d’une utilisation des réseaux conformes aux attentes. Il n’échappe en
Sur voie principale, une zone neutre de 1,00 m est recommandée pour faciliter effet à personne que livraisons et pose-dépose sont des usages qui ont
les manœuvres et protéger les autres usagers des ouvertures de portière. leur plus grande fréquence dans les heures de pointe, notamment du
Le stationnement deux-roues de 2.00 m x 1.00 m s’inscrit naturellement dans soir, et qu’ils pénalisent très lourdement les capacités routières mises
la même bande. à disposition.
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6.6 Conditions d’éclairage Les passages piétons n’ont pas toujours un éclairage spécifique, mais le nombre élevé d’accidents de piétons
oblige dans certains cas à un renforcement des traversées piétonnes principales, notamment sur les voies
importantes. L’éclairage utilisé est puissant, de 250 à 400 w selon la surface à éclairer.
Les conditions d’éclairage portent clairement une lourde responsabilité
dans les accidents dénombrés au Maroc, et notamment sur le bilan
dramatique enregistré avec les piétons et les deux-roues.
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Carrefours modérateurs
Mons (Belgique)
Trottoir traversant et bornes de protection contre le stationnement.
Un mouvement
Un stationnement pas modéré
envahissant ! par la priorité
de droite
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6 Avec une largeur de la rue qui approche 15 mètres: Ce deuxième modèle est extrêmement sûr, même en l’absence de passage
piétons. L’effet de l’arrêt complet bénéficie largement aux piétons et à la
modération de la circulation. On peut encore souligner leur présence par une
disposition de passage protégés devant la ligne d’arrêt (A3).
A. Sans modification
des bords de chaussée
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B. Avec modification des bords de chaussée Ces deux modèles ont une faveur certaine en Europe, notamment parce
qu’ils réduisent la longueur des passages pour piétons de façon substantielle,
agrandissent la largeur sur le point faible des angles d’immeubles et accordent
une excellente visibilité.
Ils sont cependant de réalisation compliquée (importants travaux sur les
bordures, modifications des écoulements d’eaux de pluie, etc.) et sont par
conséquent coûteux.
Genève (Suisse)
Mini-giratoire de 28 m. avec lignes de bus.
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• L’attention des automobilistes doit être attirée sur les dangers localisés
et les comportements enfantins imprévisibles qu’ils peuvent rencontrer,
notamment aux heures de sortie scolaire particulièrement critiques. On
peut mettre en place des dispositifs types, homogènes à travers tout
le Maroc, qui permettraient aux automobilistes d’identifier la présence
du danger.
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B. Les établissements de l’enseignement secondaire ou Diverses pistes doivent dès lors être vivement recommandées :
supérieur, ainsi que les établissements privés • Toute décision de nouvelle localisation doit veiller à bénéficier du réseau
Ces établissements se caractérisent par des périmètres de recrutement de transport public existant. Les établissements devraient communiquer
souvent très larges et peu dépendants de la structure des réseaux. Des aux élèves et à leurs parents la couverture territoriale offerte par le
recommandations strictes devraient cependant accompagner toute décision réseau, les horaires et temps de parcours impliqués. Ils devraient inciter
d’implantation ou d’agrandissement d’un établissement, à plus forte raison s’il à leur utilisation et, le cas échéant, engager des discussions avec
s’agit du niveau primaire d’une institution privée. l’Autorités organisatrice ou/et l’exploitant des lignes de transport public.
• Une attention particulière sera accordée aux parcours qui conduisent
de l’établissement aux arrêts de transport public, lesquels devront être
dimensionnés de façon à recevoir l’intégralité des usagers sans déborder
sur les chaussées, ni monopoliser la totalité des trottoirs.
• La pose d’une chicane empêchant les élèves de se jeter sur la route est
souhaitable.
• Dans le cas de transports organisés par l’établissement scolaire (bus,
minibus), la pose-dépose des élèves doit en principe s’effectuer sur
domaine privé. A défaut, elle ne peut s’effectuer sur les voies principales
ou secondaires.
• Dans tous les cas, l’organisation de l’établissement évitera que l’accès
des élèves s’effectue directement sur le réseau principal.
• La pose-dépose par des conducteurs de véhicules privés accompagnant
Rabat, Route des Zaêrs les élèves doit s’organiser a priori sur le domaine privé de l’établissement,
et à défaut au moins hors des voies des réseaux principal ou secondaire.
L’expérience montre que la sortie scolaire peut notamment engendrer la • Chaque établissement devrait assumer une campagne de sensibilisation
présence simultanée d’un nombre très considérable de véhicules privés qui encouragera un covoiturage visant à diminuer la pression de
(jusqu’à 1 voiture pour 4 élèves dans l’enseignement privé). Répondre à ce comportements trop individualistes qui rendent la situation ingérables.
besoin par du stationnement classique reviendrait pour un établissement de • L’opportunité d’une diversification des horaires de sortie devra être
1000 élèves à consacrer une surface de l’ordre de 6000 m2 à cette fin, ce qui appréciée, celle-ci permettant de diminuer très notablement l’ampleur
est à la fois dispendieux et peu rationnel compte tenu de la pointe d’utilisation. de la problématique.
Il est en tous les cas peu admissible que cette charge incombe à la collectivité,
laquelle doit par contre garantir que de graves perturbations de la voie publique
ne résultent de l’insatisfaction des besoins engendrés par l’installation.
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Rabat, Qamra
Une signalisation qui induit en erreur. Les piétons ne peuvent être prioritaires durant la
phase verte donnée aux véhicules.
Rabat, Av. Misr En règle générale, l’Autorité usera avec discernement et parcimonie
Un plateau surélevé qui n’est pas sur un itinéraire piéton perceptible, sans abaissement d’interdictions et autres restrictions, en les réservant aux cas nécessaires et
de trottoir, non éclairé, invisible pour beaucoup de conducteurs (surtout de nuit), non compréhensibles par les usagers. Elle veillera à proscrire les signalisations
signalé. contradictoires.
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7 Priorités suggérées
Certains aspects portent une lourde part de responsabilité dans
le bilan des accidents de la route au Maroc ou les difficultés
d’écoulement du trafic.
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7 Les priorités proposées sont très dépendantes des objectifs centraux poursuivis
par la présente étude. Il n’est pas douteux qu’un autre regard concentre
l’attention sur des objets différents.
Ainsi, la fonction locale sécuritaire est directement associée aux notions plus
globales de :
• hiérarchisation du réseau routier urbain et de gestion des accès
Un effort a cependant été produit pour que les propositions soient des inflexions automobiles;
de politiques à l’œuvre aujourd’hui plutôt que des suppléments de charges. • gestion du système de transports en commun;
Elles se veulent par définition concrètes et immédiates. • ainsi que de gestion sélective du stationnement et de développement de
l’offre en mobilité douce.
En effet, parmi les multiples interventions incorporées dans toute politique
de gestion des déplacements, trois paramètres sont devenus primordiaux et
souvent indissociables :
• maîtrise des circulations automobiles;
• amélioration des performances des transports en commun;
En tentant de les classer par ordre d’urgence: • développement des mobilités douces (piétons, deux-roues).
1. Détermination des carrefours clés des milieux urbains 2. Campagne de réparation et d’entretien des chaussées et
La campagne d’élaboration des PDU est indissociable des améliorations trottoirs
susceptibles d’assainir les conditions de circulation et la mobilité dans les villes.
Beaucoup des détériorations sont dues à des tiers intervenant dans la chaussée
D’importantes mutations sont nécessaires, notamment en ce qui concerne la (raccordement d’immeubles riverains, interventions de services d’alimentation
gestion des carrefours. Ceci ne peut être réalisé que progressivement, mais ou de câblage, etc.). Des règles strictes et sommations de remise en état
implique la définition d’une stratégie de mise en œuvre visant notamment à doivent être édictées par le propriétaire de la chaussée et du trottoir.
disposer des instruments de maîtrise de flux nécessaires.
L’établissement de cette stratégie est à l’évidence une priorité.
0640.80
Dans la vision actuelle de la gestion multimodale intégrée des déplacements, 3. Mise à niveau des signaux et marquage
la signalisation lumineuse a une fonction primordiale de partage du temps, Des règles de base doivent être édictées pour mettre fin à une incohérence
donc une dissociation des flux de trafic entre itinéraires et selon les modes croissante, effort auquel s’ajoute l’impérative urgence de procéder à l’entretien
de transport considérés (piétons, deux-roues, transports en commun, des marquages et signaux en place. Il n’est pas douteux que la responsabilité
véhicules individuels). Ces «nouveaux partages des temps dans les nœuds de l’Autorité est engagée lors d’accidents favorisés par l’effacement d’un
et carrefours» implique une régulation volontariste comportant des priorités passage pour piétons, l’absence d’un signal stop ou sens interdit, voire le
modales spécifiques par nœud et par axe routier, qui répondent aux objectifs de dysfonctionnement de signaux lumineux (ampoules hors service, absence de
stratégie multimodale de régulation définis par la politique des déplacements. réglementation des priorités en cas de panne, etc.).
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La surabondance de prescriptions inadaptées (abus de la signalisation d’arrêt Pour les plus importants, nous mentionnerons la nécessité d’intervenir sur les
interdit, limites de vitesse trop basse en regard de la configuration de la route, champs suivants :
ou au contraire trop élevée en regard des activités qui s’y déroulent, etc.) • Chantiers Routes
pénalise l’ensemble du fonctionnement de la mobilité, notamment parce que
Imposition d’une signalisation conforme indiquant tout obstacle à la
l’on ne fait pas appel à leur sens des responsabilités. La peur du gendarme
circulation en général. La signalisation par balises lumineuses s’impose
l’emporte sur l’appréciation individuelle nécessaire.
dans de nombreux cas. La responsabilité de l’entreprise doit être
clairement notifiée en cas de manquement aux obligations légales.
4. Campagne de marquage de passages pour piétons Chaque intervention doit traiter de façon compréhensible et praticable la
Avec pour priorité le traitement des voies principales, cette campagne devrait protection des parcours piétons et les alternatives qui leur sont offertes.
procéder à la mise en place de franchissements de longueur restreinte et bien • Chantier Immeubles
mis en évidence (pourvus notamment d’îlots centraux). Les installations de chantier doivent être clairement contrôlées par
l’Autorité. Aucune autorisation de débuter les travaux ne devrait être
5. Campagne d’amélioration de l’éclairage public accordée sans la mise au point d’un plan de chantier qui démontrera
la subsistance de toutes les fonctionnalités urbaines, dont la fluidité du
L’examen montre de graves carences sur ce point, lesquelles sont à l’origine
trafic, le traitement réservé aux piétons, et cela en toute circonstance
des drames connus à la tombée du jour et de nuit.
(enlèvement ou livraison de matériaux, chemin de grue, entreposage,
A un éclairage faible et diffus, on préférera le contraste apporté par l’éclairage etc.).
intensif des passages pour piétons et carrefours, ainsi qu’à l’éclairage des
Dans tous les cas, la durée d’occupation du domaine public doit être
bords de chaussée où évoluent piétons et deux-roues.
fixée à l’avance et la restitution de l’état après travaux doit faire l’objet
d’une réception par l’Autorité.
6. Adoption d’une réglementation précise et d’organes de
contrôle de la gestion des chantiers.
Toute tentative de mise à niveau des pratiques en matière d’aménagement
et de réglementation du trafic est mise en péril par la multitude des chantiers
routes et chantier immeubles dont sont constellées les villes marocaines.
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7 7. Campagne de sensibilisation
Une campagne de sensibilisation et de rappel des règles de base de la circulation
routière paraît indispensable. Et cela autant sur le plan de l’amélioration de la
sécurité routière que des performances du réseau routier.
Elles toucheraient aussi bien au rappel du code de la route, qu’à la répression
des comportements incivils qui causent de graves perturbations au système des
déplacements. L’apport des forces de l’ordre est ici majeur, en tant qu’acteur
sur le terrain. Ces campagnes ciblées pourraient être convenues dans le cadre
des Commissions de Circulation locales.
0640.80
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8 Bénéfices attendus
Toute tentative d’évaluation ne vaut bien évidemment qu’en face des
objectifs que l’on se donne. En matière d’action publique, ceci suppose
que ces objectifs sont compris, reconnus et partagés par toutes les
composantes sociales et politiques.
0640.80 L’évaluation des gains potentiels est en outre une opération périlleuse,
dès lors qu’elle repose inévitablement sur un ensemble complexe
d’actions. Une action isolée risque en effet d’être inopérante si elle n’est
pas accompagnée parallèlement d’interventions qui lui sont intimement
liées pour prendre effet.
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Il est admis qu’une gestion efficace permet en centre urbain de faire progresser Energie
une vitesse commerciale de l’ordre de 10 km/h (ou moins en heure de pointe) Un bénéfice significatif, mais moins spectaculaire que les précédents, peut être
à 15 km/h ou plus. obtenu de la dissolution des bouchons qui entraînent le phénomène connu
Un tel gain a des effets très importants sur les coûts d’investissement et des « stop and go » et des vitesses moyennes peu efficaces en terme de
d’exploitation, puisqu’il permette d’opérer sur une ligne avec la même fréquence, consommation énergétique.
mais avec une diminution significative du nombre de convois et de chauffeurs. Cette affirmation est quelque peu démentie par les parcours allongés qu’impose
une hiérarchie du réseau qui favorise des parcours fluides, mais souvent plus
Les actions préconisées accorderont aux transports publics un attrait longs (sollicitation des rocades plutôt qu’une ligne directe passant par le centre).
qui n’est pas véritablement connu aujourd’hui, et cela sans que le Cet aspect aura un effet mesurable s’il est intégré à une batterie d’actions qui
développement de l’offre provoque une explosion des besoins en seront associées afin d’atteindre le but fixé.
matériel roulant et en personnels.
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8 Ainsi en va-t-il de la qualité de l’air des zones de centre-villes que l’on saura
soulager de grands volumes de trafic et de perturbations de circulation qui ont
des effets reconnus sur les maladies des voies respiratoires des populations
Espace public épargné du trafic et du stationnement au
profit de l’embellissement urbain
Cet aspect est encore plus difficile à quantifier et dépend de facteurs très
urbaines (notamment les COV – Composés organiques volatils – émis par les
divers qui ressortissent à des décisions lourdes de conséquence, telles que la
moteurs diesel).
réalisation de transports en commun en site propre ou l’accélération des lignes
S’agissant du bruit, il ne s’agit pas forcément d’une amélioration générale. En de bus actuelles qui mobilisent d’importantes surfaces de voirie.
effet, l’expérience montre que les assainissements peuvent être conduits par De manière générale, cependant, des gains importants sont à opérer sur les
secteur et tronçon routiers. espaces dévolus aujourd’hui au trafic général sans distinction du mode de
Le Maroc n’ayant encore décidé d’aucune norme contraignante protégeant les transport. Ils seront redistribués au bénéfice de transports publics ou semi-
conditions d’habitation de la pollution de l’air ou du bruit routier, il est difficile publics (taxis ?), mais aussi des vélos, de la livraison, de la pose-dépose,
d’établir un pronostic chiffré crédible, même à propos d’objectifs locaux que l’on comme de la requalification d’espaces publics affectés aux déplacements
sait théoriquement atteignables. piétons, mais aussi à la détente et à l’embellissement d’espaces publics
Sachant en outre qu’il faut plus de 10 ans pour récolter les fruits d’une (plantations, places piétonnes, places de jeux, parcs, etc.).
modernisation du parc automobile et qu’une partie du bénéfice est absorbée
par l’augmentation des véhicules en circulation, il est hasardeux d’articuler des L’expérience montre que toutes les opérations suggérées sont une
chiffres qui dépendent de prises de décision difficiles au plan national. opportunité majeure que les Autorités locales savent saisir pour
procéder à des requalifications de grande ampleur, et que des bénéfices
très substantiels se concrétisent, notamment en matière de santé
Tout au plus dira-t-on que : publique et de qualité de vie des populations.
• l’amélioration est plus que probable en général, mais certaines dans les
centre-villes que l’on épargnera de volumes de trafic indésirables, et que
• l’adoption immédiate de modes d’urbanisation intégrant ces dimensions
sera immédiatement bénéfique aux habitants des nouveaux quartiers
0640.80
périphériques.
Annexes
Annexe A :
Rappel du diagnostic adopté en accord avec la Direction de l’Urbanisme
Annexe B :
Documents de référence
0640.80
A Annexe A : Le diagnostic en
10 points
4 : Géométries impropres
Des géométries du domaine public souvent
impropres à une gestion efficace des
déplacements
Complexité des carrefours / trop grande générosité
de dimensionnement / perte de lisibilité/ négligence
des piétons/ comportements inadéquats
8 : Stationnement invasif
Une politique de stationnement très
favorable à l’usage automobile
Offre généreuse / facilités de stationnement /
absence de sanction
9 : Atteintes à l’environnement
Un environnement urbain extrêmement
péjoré par le trafic
Absence de hiérarchie routière / itinéraires inadaptés
aux volumes de trafic enregistrés
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B Annexe B : Documents de
référence
- AMÉNAGEMENTS CYCLABLES EN CARREFOURS A FEUX
(LES)
Pratiques des villes et éléments de réflexion, 2000
http://www.certu.fr/catalogue/Voirie_et_espace_public-Amenagement_de_la_
voirie_urbaine_et_de_l%27espace_public/c2_264/p528/AMENAGEMENTS_
- CODE DE LA ROUTE CYCLABLES_EN_CARREFOURS_A_FEUX_%28LES%29/product_info.html
Royaume du Maroc, Direction de la sécurité et des transports, mai 2005
- AMENAGEMENT DES AIRES DE LIVRAISON
- PROJET DE LOI No 52-05 PORTANT CODE DE LA ROUTE Guide pour leur quantification, leur localisation et leur dimensionnement,
2009
- LES SIGNAUX ROUTIERS
http://www.certu.fr/catalogue/Voirie_et_espace_public-Amenagement_de_la_
Ministère de l’Equipement et du transport, Direction des Routes et de la voirie_urbaine_et_de_l%27espace_public/c2_264/p2354/AMENAGEMENT_
Circulation Routière, Rabat, 2009 DES_AIRES_DE_LIVRAISON/product_info.html
- GUIDE SUR LA SIGNALISATION ROUTIÈRE EN MILIEU - COMPRENDRE L’ESPACE PUBLIC POUR MIEUX
URBAIN PROGRAMMER SON AMÉNAGEMENT
Ministère de l’Equipement et du transport, Direction des Routes et de la Approches sensibles, 2007
Circulation Routière, Rabat, 2009 http://www.certu.fr/catalogue/Voirie_et_espace_public-Amenagement_
de_la_voirie_urbaine_et_de_l%27espace_public/c2_264/p1784/
- CODE ROUSSEAU DE LA ROUTE COMPRENDRE_L%27ESPACE_PUBLIC_POUR_MIEUX_PROGRAMMER_
Permis B, Nouvelle édition, Editeur Codes Rousseau Maroc, Rabat SON_AMENAGEMENT/product_info.html
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Maître d’ouvrage : Royaume du Maroc, Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement de l’Espace, Direction de l’Urbanisme
Marché : N° 27/2008
Bureau d’études : Transitec Ingénieurs-Conseils
Mandat : Elaboration d’un Guide d’aménagement et d’exploitation de l’espace public pour une meilleure gestion des déplacements urbains
Edition : Avril 2010
TRANSITEC