Guide 20 - Ed6049 - Postes D'utilisation Manuelle de Solvants
Guide 20 - Ed6049 - Postes D'utilisation Manuelle de Solvants
Guide 20 - Ed6049 - Postes D'utilisation Manuelle de Solvants
de solvants
Postes d’utilisation
manuelle de solvants
Comité de rédaction :
• Christine BOUST, département
Expertise et conseil technique, INRS
• Marie-Thérèse LECLER,
département Ingénierie
des procédés, INRS
• Emmanuelle LEPAGE, Centre
de mesures et contrôles physiques,
CRAM d’Ile-de-France
• Thierry GROSSET, Prévention
des risques professionnels,
CRAM du Nord-Est
ED 6049
Sommaire
Dossiers techniques.................................................................................................................................................................................................................... 15
1. Poste de mélange des teintes ................................................................................................................................................................. 15
2. Poste de rénovation de films ................................................................................................................................................................... 16
3. Container à déchets ventilé en sérigraphie ................................................................................................................................... 17
4. Bacs de trempage d’outils encreurs................................................................................................................................................... 18
5. Aménagement d’un poste de préparation d’encres et de nettoyage .......................................................................... 19
Introduction
Domaine d’application
Les postes d’utilisation manuelle de solvants recensés sont principalement liés
à des activités de nettoyage de matériel, notamment : outils d’application de
peinture ou d’encre, rouleaux d’impression, traces de feutre ou de colle, pièces
automobiles, instruments médicaux, verrerie de laboratoire…
Mais on peut aussi noter de fortes expositions lors de la préparation de mé-
langes ou de la dilution de peintures, par exemple lors de phases préparatoires
pour les produits utilisés en coiffure, en esthétisme ou en développement
photos, lors de la prise d’échantillon sur un réacteur, ou encore lors de recon-
ditionnement ou de fractionnement de produits solvantés.
moins réactifs qui vont s’attaquer aux sionnelles lors de l’utilisation de sol- 2. Évaluation du risque
constituants essentiels des cellules
(protéines, lipides, acides nucléiques…)
vants particuliers. chimique
provoquant une intoxication.
1.3. L’inflammabilité Une évaluation du risque passe par
Cette intoxication peut aller d’une des solvants un inventaire de l’ensemble des produits
simple perturbation réversible du com- utilisés, la connaissance de leurs dan-
portement à une destruction des tissus Si l’on écarte la plupart des solvants gers et du mode d’exposition des utili-
cellulaires ou, plus grave, à un cancer. halogénés, la majorité des solvants sateurs.
organiques sont inflammables et font
De plus, l’action du solvant sur le courir des risques d’incendie et d’ex-
corps humain diffère selon les modes plosion en présence, par exemple, d’une
d’exposition et l’on distingue: flamme, d’une étincelle ou d’une source
les intoxications aiguës liées à une de chaleur. Leur degré d’inflammabilité
exposition forte en une seule fois, dépend notamment de certaines carac-
les intoxications chroniques dues à téristiques physico-chimiques.
une exposition répétée dans la durée.
Tous les solvants organiques ont une 1.4. L’instabilité des solvants
action sur le système nerveux central et
sont plus ou moins irritants pour la peau Des réactions dangereuses peuvent 2.1. Connaître le danger
et les muqueuses. Ces effets s’expli- survenir avec certains solvants dans les
quent par l’affinité de ces substances cas suivants: Tous les produits chimiques utilisés
pour les lipides. Les effets immédiats dégradation du solvant lors de son en Europe sont soumis à une réglemen-
consécutifs à une exposition par inha- stockage (problème de compatibilité du tation qui les classe en fonction de leur
lation seront caractérisés par des pico- matériau) ou de son transport ; en par- toxicité et de leurs caractéristiques phy-
tements aux yeux, des irritations du nez ticulier il peut se produire une formation sico-chimiques.
et de la gorge. À plus forte concentra- de peroxydes explosifs pour certains Ils peuvent être étiquetés:
tion, la personne exposée peut avoir une composés oxygénés en présence de
sensation de vertige, d’ébriété ou de lumière ;
fatigue. dégradation du solvant lors de son
utilisation sous l’action de la tempéra-
Certains solvants ont, en plus, une ture par exemple ;
toxicité spécifique portant sur un ou plu- mélange accidentel avec des pro-
sieurs organes cibles: foie, rein, moelle duits incompatibles.
osseuse, système nerveux périphérique.
cés dans le cadre de l’application du À ces pictogrammes sont associés documents doivent être disponibles
règlement CLP (pour en savoir plus, des phrases de risques et des conseils dans la langue du pays d’utilisation.
consulter le site www.inrs.fr). de prudence.
Il existe plusieurs moyens pour s’in-
Les sources complémentaires
former sur les dangers liés aux produits d’information
chimiques. On peut notamment citer:
Des interlocuteurs privilégiés : le
médecin du travail, les membres du
Les documents réglementaires
CHSCT, le responsable sécurité, le ser-
Les étiquettes : chaque emballage vice prévention de la CRAM, l’INRS…
contenant des produits dangereux doit Les autres supports : les fiches
posséder un étiquetage réglementaire toxicologiques de l’INRS, les fiches
comportant le ou les pictogrammes, une techniques des fournisseurs…
ou plusieurs phrases de risque ainsi que
des conseils de prudence (voir figure 1).
Les sites Internet
Les fiches de données de sécurité
(FDS) : elles sont obligatoires pour INRS (Institut national de recherche
toute substance ou préparation dange- et de sécurité): www.inrs.fr
reuse. Elles précisent les risques liés à ECB (European chemical bureau):
l’utilisation et viennent en complément http://ecb.jrc.it/
de l’étiquetage. Elles sont transmises CIRC (Centre de recherche contre le
par le fournisseur au chef d’établisse- cancer): www.iarc.fr
ment qui les transmet au médecin du
travail de l’entreprise utilisatrice. À par- En complément de l’étiquetage, les
tir des éléments contenus dans la FDS caractéristiques de danger des solvants
et de la connaissance du poste de tra- peuvent être évaluées à partir de
vail, l’employeur pourra rédiger la notice quelques propriétés physico-chimiques:
qu’il doit établir pour chaque poste de La volatilité d’un liquide est carac-
travail où un salarié est amené à utiliser térisée par sa tension de vapeur (ou
des produits chimiques dangereux. Ces pression de vapeur) qui est la pression à
laquelle s’échappe la vapeur d’un liquide
à une température donnée. Plus la ten-
sion de vapeur est importante, plus le
liquide s’évapore et se diffuse dans l’at-
mosphère facilement. Au sens de la
réglementation environnementale, les
solvants dont la tension de vapeur est
supérieure à 10 Pa à 20 °C sont consi-
dérés comme composés organiques
volatils (COV)4. Cette classification ne
tient pas compte de la température
d’utilisation du produit.
Le point d’éclair est la température
minimale à laquelle un liquide dégage
suffisamment de vapeurs pour que le
mélange vapeur/air s’enflamme en pré-
sence d’une flamme ou d’une étincelle.
Plus le point d’éclair est bas, plus le
risque d’inflammation est important.
ENCADRÉ 1 ENCADRÉ 2
Compte tenu de la volatilité de la plu-
Attention aux mélanges part des solvants, les postes où ils sont À ne pas confondre
utilisés manuellement sont souvent
Les solvants pétroliers proposés en source de fortes expositions par inhala- LaVLCT (valeur limite d’exposition à court
mélange avec des substances chlorées ou tion. L’évaluation des risques doit terme) est destinée à protéger des effets des
fluorées ne sont généralement pas étiquetés cependant également prendre en pics d’exposition. Elle se rapporte à une
inflammables. En effet, la présence de sol- compte l’exposition par voie cutanée et
durée de référence de 15 minutes (sauf indi-
vant halogéné dans un mélange permet par ingestion.
cation contraire).
d’augmenter fortement le point d'éclair ap- La VME ou VL 8 h (valeur limite de
Dans le cadre de cette évaluation,
parent. On parle alors de « point d’éclair mas- moyenne d’exposition) est destinée à proté-
procéder à des analyses de l’atmo-
qué ». Ils peuvent cependant donner lieu à la ger les travailleurs des effets à long terme.
sphère de l’atelier permet de quantifier
formation d'une atmosphère explosive Elle est estimée ou mesurée sur la durée d’un
le niveau d’exposition des travailleurs.
lorsque le mélange s'appauvrit en solvant ha- poste de travail de 8 heures.
logéné au cours de l'utilisation ou en cas de Les résultats pourront être comparés
surchauffe. Les produits ayant cette carac- aux valeurs limites d’exposition profes-
téristique doivent être identifiés par la phrase sionnelle (VLEP). Ces valeurs sont des restant en général supérieur aux
de risque R30 « Peut devenir facilement in- repères chiffrés qui doivent être consi- valeurs limites d'exposition profession-
flammable pendant l’utilisation » ou R18 dérés comme des objectifs minimaux nelles correspondantes, on veillera dans
« Lors de l’utilisation, formation possible de [1]. ce cas à limiter l'exposition des sala-
mélange vapeur-air inflammable/explosif ». riés présents à un niveau le plus faible
possible et en dessous de ces valeurs
2.3. Évaluer le risque limites.
La limite inférieure d’inflammabi- par inhalation
lité (LII) et la limite supérieure d'in- Toutes les installations électriques
flammabilité (LSI) sont les bornes du Les étapes de l’évaluation du risque (éclairage, appareils…) et le matériel
domaine de concentrations pour lequel par inhalation sont: non électrique des locaux où peuvent
le mélange d’un gaz (ou de vapeurs d’un l’inventaire de toutes les situations être présentes des vapeurs inflamma-
liquide inflammable) avec l'air est de travail où des solvants (ou des bles doivent être adaptés à la zone de
inflammable en présence d’une source mélanges contenant des solvants) sont risque, conformément aux directives
d’ignition. Ces valeurs s’expriment en utilisés manuellement, européennes ATEX (atmosphère explo-
pourcentage volumique dans l’air. l'inventaire des utilisations qui en sible) [3].
sont faites (voir § 2.2. « Connaître l’ex-
position »),
2.2. Connaître l’exposition le recueil des informations concer-
nant les produits utilisés (voir le § 2.1.
Connaître les produits ne suffit pas. Il
faut aussi connaître les conditions d’uti-
« Connaître le danger »). 3. Prévention du risque
lisation, de déchargement, de stockage Pour procéder à une cotation du par inhalation
et de manipulation. En particulier, il est risque, il existe de nombreux guides
important de connaître les quantités uti- dont une méthodologie simplifiée du Les moyens techniques à mettre en
lisées, la fréquence d’utilisation et le risque chimique [2]. œuvre pour assainir l’atmosphère des
mode opératoire. Il faut établir une ana- postes de travail sont:
lyse critique de l’ensemble de la chaîne la substitution des produits par
d’utilisation du solvant afin de détermi- 2.4. Évaluer le risque incendie/ des produits ou des procédés moins
ner les postes à risque d’exposition. explosion dangereux,
la réduction des risques par:
L’évaluation des risques, menée par le L’utilisation de produits solvantés - l’utilisation de procédés en vase
chef d’établissement en collaboration nécessite une évaluation du risque clos ;
avec les travailleurs concernés, le incendie/explosion. La ventilation en - l’utilisation de techniques moins
médecin du travail et, en fonction de la place devra permettre d’avoir une émissives ;
taille de l’entreprise, le responsable concentration en solvants la plus basse le captage, au plus près des sources
sécurité, le CHSCT ou les délégués possible et au moins inférieure à 10 % de d’émissions, de la totalité des polluants,
du personnel, permet d’identifier les la LIE (limite inférieure d’explosivité), si cela est techniquement possible et, en
activités et les phases de travail dange- lorsque du personnel est présent dans le complément, l’évacuation des polluants
reuses. local. Le dixième de la LIE des solvants résiduels par la ventilation générale.
8
ENCADRÉ 3
Pour réduire globalement l’émission de nature à diminuer les expositions des
de polluants dans l’ambiance de travail, Substitution opérateurs. Pour les mêmes raisons, les
il est possible d’intervenir à différents opérations de transfert ou de transva-
niveaux. La démarche de substitution doit faire sement se feront également par pom-
l’objet d’un projet. En effet, il ne s’agit pas de page.
remplacer simplement un produit par un
3.1. Choix des produits autre, solution souvent vouée à l’échec, mais
d’analyser le problème dans son ensemble.
3.3. Implantation
Le dépliant INRS « Substitution des agents
Il s’agit de privilégier au maximum les
chimiques dangereux » [4] propose une dé-
produits les moins dangereux. marche et les fiches FAS (fiche d’aide à la
Pour éviter le transfert de pollution
Il faut en particulier proscrire les pro- substitution), disponibles dans le dossier dans l’atelier, il faut prévoir, pour les
duits cancérogènes, mutagènes ou « Agir contre le cancer » [5] sur le site Inter- postes manuels les plus polluants, des
toxiques pour la reproduction de caté- net de l’INRS, décrivent des possibilités de locaux séparés du reste de l’atelier. Cela
gorie 1 et 2 (phrases de risque R45, R46, substitution d’agents cancérogènes. permet de limiter le nombre de per-
R49, R60 et R61). Il en est de même pour sonnes exposées.
les produits classés très toxiques ou Le stockage de solvants, qu’ils soient
toxiques. Ils devront être substitués par plus dangereux et les produits les plus neufs ou usés, doit être effectué dans
des produits ou des procédés moins inflammables doivent être utilisés dans un local spécifique, ventilé en perma-
dangereux (voir encadré 3). des machines spécifiques [6]. nence [7]. La quantité de solvant dispo-
nible au poste de travail doit être au
Pour les opérations de nettoyage ou Si l’utilisation manuelle de solvants plus celle consommée en une journée
de dégraissage, on privilégiera les solu- s’avère incontournable, une attention de travail. Les solvants doivent être
tions lessivielles (voir encadré 4) lors du particulière doit être apportée au mode stockés dans des récipients adaptés et
choix des produits. Après traitement il d’utilisation. Il est important d’utiliser fermés hermétiquement.
est souvent nécessaire de sécher les les techniques les moins émissives. Par
pièces. exemple, le trempage (en bac avec cou-
Vis-à-vis de l'environnement, ce mode vercle) est moins émissif que le net- 3.4. Système de ventilation
de dégraissage met en œuvre des toyage au chiffon ou au pinceau qui
volumes importants de bains qu'il est est lui-même moins émissif que la pul- L’objectif d’un système de ventilation
nécessaire de traiter avant rejet. vérisation ou l’aspersion au jet sous est de réduire les risques:
pression. d’atteinte à la santé des opérateurs,
À défaut de solutions lessivielles, le d’incendie ou d’explosion en cas
choix se portera sur les solvants les L'utilisation de pompes ou de flacons d’émissions de vapeurs de solvants
moins nocifs, les moins volatils (tension distributeurs de solvant est également inflammables.
de vapeur la plus faible) et les moins
inflammables.
ENCADRÉ 4
Note: Les solvants de points d’éclair
supérieurs à 55° C (appelés couramment
solvants A3) ne sont pas classés comme
Les solutions lessivielles
inflammables mais demeurent néanmoins
Il s'agit de mélanges complexes contenant des phosphates, silicates, hydroxydes, agents tensio-
des combustibles. Il faut s’assurer que le
actifs en solution dans l'eau. La formulation de ces produits est généralement adaptée à l'opération
point d’éclair du solvant choisi est supé-
spécifique à réaliser. Ces solutions aqueuses sont efficaces pour une majorité de salissures orga-
rieur de plus de 30° C à la température
niques.
maximale d’utilisation.
Les deux procédés principaux sont l'immersion ou traitement « au trempé » et l'aspersion.
Dans le cas de l'immersion, les pièces peuvent être accrochées sur un support, placées en vrac
3.2. Choix des techniques dans un panier si elles n'offrent pas de possibilité de rétention (présence de cavités) ou mises dans
opératoires un tonneau rotatif si elles supportent des chocs légers. Les bains sont fréquemment chauffés entre
50°C et l'ébullition. Cependant, il existe des produits de dégraissage qui travaillent à basse tempé-
rature. L'immersion a lieu en bain mort ou en bain agité. L'agitation est assurée par différents moyens
Pour de nombreuses opérations, il est
tels qu'un agitateur mécanique, une pompe de circulation, l'injection d'air comprimé ou l'action des
possible de faire appel à des procédés ultrasons.
sans solvant organique (cryogénie, Dans le cas de l'aspersion, la solution dégraissante est projetée sur les pièces dans des installa-
vapeur sèche…). En cas d’impossibilité tions fixes telles que des enceintes ou des tunnels sous une pression de 1 à 4 bars, à une tempéra-
technique, il est nécessaire d’utiliser les ture voisine de 60°C. L'aspersion peut se faire également à la lance avec de la lessive seule ou par
solvants en vase clos ou en circuit projection mixte de vapeur et de lessive sous 30 ou 40 bars.
fermé. En particulier, les solvants les
9
TABLEAU 1
Les techniques de ventilation à
Comparaison captage localisé, ventilation générale
mettre en œuvre sont en priorité la
ventilation par captage localisé Captage localisé Ventilation générale
et, en complément, la ventilation Efficacité du captage
générale5. Débit d’extraction réduit
La concentration en polluants Avantages Introduction d’air limité Facilité de mise en œuvre
dans l’atmosphère du poste de tra- Économie d’énergie en cas
vail doit être maintenue aussi fai- de chauffage de l’air
ble que possible et en deçà des
Dilution du polluant
valeurs limites d’exposition pro-
Exposition de l’ensemble des salariés
fessionnelles. Nécessité d’étudier de près le poste
Inconvénients Débit important limité par les courants
de travail avec les utilisateurs
d’air
La ventilation par captage localisé Coût de traitement des effluents
consiste à capter les polluants au plus
près de leur source d’émission, avant
qu’ils ne pénètrent dans la zone des La ventilation générale opère par correctement installée,
voies respiratoires des travailleurs et ne extraction, après dilution des polluants bien entretenue,
se diffusent dans l’atmosphère du local dans l'atelier à l’aide d’un apport d’air contrôlée régulièrement.
de travail. La salubrité de l’atelier ne neuf dans le local, de manière à diminuer
pourra être valablement assurée que si les concentrations des substances dan-
l’ensemble des sources de pollution est gereuses résiduelles pour les amener à 4.1. Introduction d’air neuf
traité. des valeurs aussi faibles que possible.
L’air extrait par les systèmes de ven-
La ventilation par aspiration localisée doit Souvent une ventilation générale est tilation doit être compensé par des
toujours être retenue en priorité et en utilisée comme complément à un cap- apports équivalents d’air neuf, notam-
particulier chaque fois que des produits tage localisé. Elle ne peut être envisa- ment pour:
dangereux sont émis.
gée en tant que technique unique d’as-
sainissement de l’air que si le recours à a) assurer l’efficacité des systèmes
une ventilation locale est technique- de ventilation ou de captage : un
ment impossible. manque d’air de compensation produit
ENCADRÉ 5 Un système d’alarme sera mis en une mise en dépression des locaux qui
place pour prévenir d'un éventuel dys- contribue à la diminution des débits
Règles élémentaires fonctionnement, et ce afin d’assurer la d’air extrait ;
de prévention en cas permanence d'une ventilation efficace. b) éliminer les courants d’air prove-
d’utilisation manuelle nant des ouvertures (portes, fenêtres…)
qui peuvent:
Encoffrer le poste de travail et capter
diminuer l’efficacité de captage,
les vapeurs au plus proche de leur point
disperser les polluants dans tout
d'émission.
Travailler en atmosphère ventilée. 4.Ventilation des postes l’atelier,
provoquer un inconfort thermique
Porter des gants adaptés6.
Refermer les emballages et les conte-
d’utilisation manuelle pour le personnel (pouvant le conduire à
nants après usage. de solvants arrêter les installations de ventilation) ;
Respecter les règles de stockage et c) éviter que l’air provenant des zones
d’étiquetage (reconditionnement). L’objectif de tout dispositif de cap- « polluées » ne soit entraîné vers des
Limiter les quantités stockées. tage et de ventilation est d’entraîner, au zones « propres » ;
Placer les déchets (chiffons et papier moyen d’un flux d’air, les vapeurs ou d) diminuer la résistance à l’ouver-
imbibés) dans des poubelles fermées auto- aérosols de solvants vers un conduit ture ou à la fermeture des portes.
matiquement et si possible ventilées. permettant leur traitement ou leur éva-
Évacuer régulièrement les déchets. cuation hors de la zone d’évolution du
Proscrire le lavage des mains avec des personnel.
solvants. Utiliser des détergents d’atelier
conformes aux normes en vigueur (NF T 73- Pour fonctionner correctement, une 5 Il convient de se reporter aux brochures « Principes
101, NF T 73-102). généraux de ventilation » [9] et « L’assainissement de
installation de captage ou de ventila- l’air des locaux de travail » [10].
Respecter les consignes d’hygiène: ne
tion doit être: 6 La brochure « Des gants contre les risques chi-
pas manger ni boire sur les lieux de travail, se
adaptée aux besoins, miques » apporte des informations relatives au choix
laver les mains après utilisation. des gants appropriés au produit manipulé ainsi qu’à la
bien dimensionnée, tâche effectuée [8].
10
ENCADRÉ 6
solvants (fûts des fontaines, surface Les matériels nécessitant un entre-
des bacs d’immersion, pots de Dossier d’installation tien régulier (ventilateurs, filtres, sys-
mélange…) mais aussi les pièces en de ventilation tèmes d’épuration…) seront idéalement
sortant ou utilisées pour le nettoyage Toute installation de ventilation doit installés au sol en aménageant un
ou l’activité manuelle. En effet, ces posséder un dossier technique spécifique, espace suffisant afin de facilement
pièces présentent une surface qui, appelé dossier d’installation de ventilation démonter tous les composants. En cas
avant séchage, constitue une source [11], élaboré lors de la mise en place de la d’installation en hauteur, une passerelle
importante d’émission de solvants. Leur ventilation, et dans lequel sont consignées de service, munie de garde-corps, doit
confinement doit être maintenu tout au toutes les données utiles : être prévue. Si l’implantation est réali-
long de leur trajet dans l’atelier. Le confi- les plans de l’installation avec les points sée en toiture, les voies d’accès doivent
nement des polluants permet aussi de de mesures, être matérialisées.
minimiser les débits de ventilation à les calculs théoriques fournis par l’ins- Les organes de réglage seront facile-
mettre en œuvre. tallateur, ment accessibles et manœuvrables par
Les dispositifs de captage sont détail- les valeurs de référence mesurées lors les utilisateurs.
lés dans le paragraphe 5. de la réception: débits d’air, vitesse d’air…
les valeurs mesurées lors de contrôles
en cours de fonctionnement, 4.5. Limitation du bruit
4.3. Transport des polluants le calendrier de maintenance,
les opérations de maintenance effec- Le bruit engendré par l’installation de
Les vapeurs ou aérosols de solvants tuées et leurs dates, ventilation doit être limité. Les princi-
transportés dans les conduits de venti- les modifications effectuées. paux éléments d’une installation géné-
lation peuvent présenter des dangers rant du bruit sont:
pour l’homme et l’environnement. la vitesse d’air dans les conduits,
d’extraction doit être le plus direct pos- les vibrations des matériels,
Des risques sont susceptibles d’ap- sible pour limiter les pertes de charges. le ventilateur.
paraître en cas:
de perte d'efficacité des dispositifs, Les matériaux constitutifs des Le bruit dépend du matériel et de son
d’accumulation de charges élec- conduits de ventilation (mais aussi des implantation. Il est nécessaire de cor-
trostatiques, accessoires et du ventilateur) doivent rectement dimensionner le réseau de
de fuites hors des conduites, être sélectionnés pour leur résistance transport (éviter les variations de
de réactions dangereuses entre pro- chimique, mécanique et thermique. vitesse d’air et les turbulences) et
duits incompatibles. d’adapter les vitesses. L’utilisation
Afin d’éviter l’accumulation d’élec- d’éléments souples (les plus courts pos-
Il est donc recommandé de transpor- tricité statique, il est souhaitable que la sible) ou de silencieux judicieusement
ter dans des conduits séparés des pro- continuité électrique des diverses par- positionnés permet aussi de réduire le
duits différents qui, mélangés, pour- ties des conduits de ventilation soit niveau global de bruit. De plus, le venti-
raient éventuellement former des gaz assurée par des éléments conducteurs lateur sera placé de préférence à l’exté-
ou des vapeurs dangereux. (gainage, revêtement, tresses métal- rieur du bâtiment.
liques…), avec mise à la terre de l'en-
Afin d’éviter les fuites, la partie du semble.
conduit d’extraction située dans le bâti- Le ventilateur doit être adapté aux 4.6. Rejets
ment doit être sous pression statique conditions opératoires. Le moteur d’en-
négative, ce qui nécessite le montage traînement doit être situé à l’extérieur La plupart des industries à forte
du ventilateur à l’extérieur du bâtiment. du conduit. Les ventilateurs de type cen- consommation de solvants doivent limi-
trifuge sont préférables car ils sont ter leurs émissions de COV dans l’at-
Dans un réseau d’extraction, il existe beaucoup moins sensibles aux varia- mosphère.
nécessairement des points de captage tions de pression et moins bruyants que Elles doivent veiller à être conformes
proches du ventilateur et d’autres, éloi- les ventilateurs hélicoïdaux. à la réglementation en vigueur notam-
gnés. Il faut donc veiller à l’équilibrage ment celle relative à la protection de
aéraulique. l’environnement (arrêté du 2 février 1998
Pour le transport des vapeurs de sol- 4.4. Implantation du matériel modifié et arrêté du 16 juillet 2003).
vants, la vitesse dans les conduits doit
idéalement être comprise entre 10 et Il est important de correctement posi- Il est nécessaire de traiter l'air pollué
13 m/s afin d’entraîner correctement les tionner le matériel afin de faciliter son avant rejet vers l’atmosphère. Diverses
polluants sans augmenter outre mesure accès pour les opérations périodiques techniques peuvent être envisagées [12
le bruit engendré. Le tracé du conduit de maintenance. à 17].
12
ENCADRÉ 7
5.Technique de captage tilation à elle seule doit présenter un
Les 9 principes de ventilation
niveau sonore inférieur à 75 dB(A).
localisé Limitation des vitesses d’air de com- par captage à la source
pensation et maintien, dans l’atelier,
1. Envelopper au maximum la zone de pro-
Le dispositif de captage doit être d’une température acceptable afin de
duction des polluants afin d’éviter leur dis-
choisi de manière à respecter les ne pas engendrer d’inconfort thermique
persion et éviter les perturbations liées aux
contraintes suivantes: pour les opérateurs.
courants d’air non maîtrisés.
Efficacité du captage par le respect Possibilité de maintenance aisée et
2. Capter au plus près de la zone d’émis-
des vitesses d’air au niveau de la ou des en sécurité.
sion: une distance doublée entre la source
bouches d'aspiration. Respect de la réglementation ATEX.
d’émission et le captage nécessite de qua-
Encombrement des capteurs, des
drupler le débit d’aspiration pour obtenir le
conduits, des épurateurs… compatibles Les dispositifs de captage doivent
même résultat.
avec le local et la tâche à accomplir. être caractérisés par des vitesses d’air
2. Placer le dispositif d’aspiration de ma-
Niveau sonore du système de cap- et non pas par les seuls débits d’air.
nière à ce que l’opérateur ne soit pas entre
tage/ventilation n’augmentant pas de
celui-ci et la source de pollution.
plus de 2 dB(A) l’ambiance sonore sauf Les vitesses d’air à mettre en œuvre
4. Utiliser les mouvements naturels des
si le niveau sonore des installations de dans la zone d’émission des polluants
polluants.
ventilation ne dépasse pas 50 dB(A). sont déterminées de façon à entraîner
5. Induire une vitesse d’air suffisante afin
Dans tous les cas, l’installation de ven- la totalité des polluants vers le dispositif
d’entraîner toute la pollution vers le système
de captage.
6. Répartir uniformément les vitesses
d’air au niveau de la zone de captage.
7. Compenser les sorties d’air par des en-
trées d’air correspondantes avec un débit
égal au débit extrait.
8. Éviter les courants d’air et les sensa-
tions d’inconfort thermique.
9. Rejeter l’air pollué en dehors des zones
d’entrées d’air neuf, après traitement si né-
cessaire.
La conception de ce type d’aspiration Ce dispositif peut éventuellement être aéraulique d'une hotte, on peut l'équiper
doit tenir compte: utilisé si les autres captages localisés de lamelles en plastique souple.
de la nécessité d’assurer une bonne ne sont pas techniquement applicables.
répartition du débit d’aspiration sur La hotte n’est pas utilisable en
toute la longueur de la fente, Dans ce cas, il est indispensable que cas d’émission de produits clas-
de l’intérêt de mettre en place des les voies respiratoires du salarié soient sés CMR (cancérogènes, muta-
écrans permettant de diminuer les situées en dehors du flux d’air pollué. gènes ou toxiques pour la repro-
débits d’aspiration et de rendre le sys- Pour réduire la sensibilité aux courants duction), très toxiques, toxiques,
tème moins sensible aux courants d’air d'air et améliorer ainsi la performance sensibilisants respiratoires…
perturbateurs.
Une hotte est un dispositif d’aspira- [4] La substitution des agents chimiques dangereux. [13] Oxydation thermique et catalytique. ED 4261,
ED 6004, INRS, 2007. INRS, 2005.
tion placé au-dessus de la zone de tra-
[5] Agir sur le risque chimique cancérogène en [14] Absorption. ED 4262, INRS, 2005.
vail. entreprise. Dossier web sur le site de l’INRS
De nombreux inconvénients viennent [15] Adsorption. ED 4263, INRS, 2005.
www.inrs.fr/dossiers/agirrisquecancerogene.html
limiter son utilisation, notamment: Rubrique « Suppression ou substitution ». [16] Condensation. ED4264, INRS, 2005.
les performances d’une hotte sont [6] Machines à dégraisser. ED 964, INRS, 2006. [17] Oxydation biologique. ED 4265, INRS, 2005.
sensibles aux courants d’air, [7] Stockage et transfert des produits chimiques [18] Cabines d'application par pulvérisation de
des débits d’air élevés sont néces- dangereux. ED 753, INRS, 2003. produits liquides. ED 839, INRS, 2008.
saires.
15
Dossier technique 1
Poste de mélange des teintes
Objectif Résultats
Dimensions (mm) Vitesse (m/s) Débit (m3/h)
Ventilation d’un poste de mélange
Fente haute droite 300 x 40 6,20 270
des teintes de peinture pour véhicules
Fente basse droite 300 x 40 6,15 265
utilitaires et poids lourds.
Fente haute gauche 300 x 40 6,80 295
Fente basse gauche 300 x 40 6,20 270
Poste de travail Total 1 100
© CRAM Ile-de-France
de l’atelier par un raccordement de dia-
mètre 150 mm. L’air vicié est rejeté hors Le récipient est placé légèrement
en contrebas par rapport aux fentes
des bâtiments après filtration sur char- d’aspiration afin d’attirer au mieux
bon actif. l’air vicié dégagé par l’agitation.
16
Dossier technique 2
Poste de rénovation de films
Objectif
Poste de travail
Dossier technique 3
Container à déchets ventilé
en sérigraphie
Description du système
de ventilation
Dossier technique 4
Bacs de trempage d’outils encreurs
Objectif de soufflage acceptable dans la zone canalisation des vapeurs lors du bros-
d’évolution du personnel (vitesse d’air sage de pièces par exemple. Ces parois
Ventilation de deux bacs de trempage inférieure à 0,3 m/s de manière à ne pas permettent également de protéger le
d’outils d’impression sur film plastique. entraîner d’inconfort thermique). dispositif de captage des courants d’air
L’extraction de la ventilation générale perturbateurs. Le captage localisé est
s’effectue par 4 bouches disposées en constitué de fentes d’aspiration dispo-
Poste de travail partie basse du local (à 0,1 m du sol) sur sées sur ces parois enveloppantes. Un
les parois opposées à la gaine. Les débit de 650 m3/h est extrait sur chaque
Le nettoyage des éléments d’impres- bouches ont une dimension de 0,4 m sur bac de trempage au moyen de fentes
sion est réalisé dans un local annexe, 0,07 m. Le débit extrait par ces bouches d’aspiration, d’une largeur de 8,5 mm
séparé de l’atelier principal par une est de 1 200 m3/h, ce qui correspond à et d’une surface d’ouverture avoisinant
porte automatique. une vitesse d’extraction voisine de 0,07 m2, soit une vitesse à l'ouverture
3 m/s. de la fente d'aspiration d'environ
Le nettoyage comporte une phase de 2,6 m/s.
trempage effectuée dans l’un des deux Les deux bacs ouverts de trempage
bacs ouverts contenant un mélange sont équipés de cloisons verticales, dis- Par ailleurs, un débit d’aspiration de
d’acétate d’éthyle et d’alcool isopropy- posées sur 3 des 4 cotés (1 sur la lon- 500 m3/h est établi au niveau du bac
lique. Le trempage, qui peut durer gueur et 2 sur la largeur), prolongées prévu spécifiquement pour le nettoyage
quelques dizaines de minutes est suivi par un arrondi permettant un envelop- des gros objets (pompes notamment). Il
d’une phase de brossage manuel. En pement de la zone d’émission et une reste fermé pendant les opérations.
complément est prévu un bac de trem-
page capoté pour les gros objets
(pompes).
Description du système
de ventilation
Dossier technique 5
Aménagement d’un poste
de préparation d’encres et de nettoyage
Objectif
Poste de travail
© CRAM Rhône-Alpes
de l’utilisation.
belle à chiffons sales a été réalisée par les plaintes des salariés (odeurs d’acé-
la mise en place d’un carénage, à droite tate de butyle persistantes) ont cessé.
de la table, sous lequel la poubelle est
positionnée ouverte en permanence
GUYANE MARTINIQUE
Espace Turenne Radamonthe, route de Raban, Quartier Place-d’Armes, 97210 Le Lamentin cedex 2
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COLLECTION DES GUIDES PRATIQUES DE VENTILATION