0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
150 vues10 pages

Bluetooth

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1/ 10

Lycée Gustave Eiffel STI2D – SIN

STI2D – Enseignement de spécialité SIN


SIN

BLUETOOTH

1 – LE BLUETOOTH

1.1 – Présentation de l’interface Bluetooth


Le Bluetooth est une technologie de réseau personnel sans fil (noté WPAN pour Wireless Personnel
Area Network), c’est-à-dire une technologie de réseaux sans fil à faible portée (quelques dizaines de
mètres). Elle permet de relier plusieurs appareils entre eux sans liaison filaire, en utilisant les ondes
radio comme support de transmission. La liaison radio fonctionne dans une bande de fréquence située
autour de 2,45 GHz. Cette bande de fréquence étant libre dans la plupart des pays, ce qui permet
d'utiliser les équipements Bluetooth partout dans le monde.

Une interface Bluetooth est constituée d’un émetteur/récepteur radio, d’un contrôleur et d’une
interface avec le système hôte.

Emetteur/Récepteur Contrôleur Interface


Système Hôte
Radio Bluetooth Bluetooth/Hôte

Cartes pour ordinateurs Adaptateur USB Module

Bluetooth Page n°1/10


Lycée Gustave Eiffel STI2D – SIN

1.2 – Bluetooth SIG


La technologie Bluetooth a été à l’origine mise au point par Ericsson en 1994. En
1998, un groupe d’intérêt baptisé Bluetooth SIG (Bluetooth Special Interest
Group) a été fondé par Ericsson, IBM, Intel, Toshiba et Nokia. Aujourd’hui, plus de
2500 entreprises ont rejoint le groupe.

L’origine de l’appellation Bluetooth fait référence à un roi danois Harald « Dent bleue » qui aurait unifié
les différents royaumes nordiques à la fin du Moyen Âge. Le but principal du Bluetooth SIG est de
développer des produits inter opérables. C’est ainsi qu’à été créée une spécification sans licence pour
ses membres afin développer des produits et logiciels utilisation Bluetooth (standard IEE 802.15).

1.3 – Description
Bluetooth a pour principal objectif de remplacer les câbles. Les principales caractéristiques de la
technologie Bluetooth sont les suivantes :
 faible coût ;
 faible puissance d’émission, d’où une courte distance d’émission (quelques dizaines de mètres)
et une faible consommation d’énergie (donc adapté aux produits portables) ;
 débits modestes (1Mbps) ;
 topologie de réseau ad hoc ;
 configurable dynamiquement ;
 support des transferts voix et données ;
 destiné à un usage personnel (PAN : Personal Area Network) ;
 certification Bluetooth pour assurer la compatibilité des produits entre eux.

1.4 – Portée
La portée d’une liaison RF à 2,45 GHz dépend : de la puissance d’émission ; de la qualité de l’antenne
(forcément limitée par les dimensions des systèmes hôtes) et de l’environnement (obstacles,
interférences…).

La puissance d’émission permise pour un équipement Bluetooth est réglementée. Trois classes de
puissance sont définies par la norme mais seules les classes 1 et 3 sont couramment utilisées.

Puissance d’émission
Classe Portée en champ libre
maximale
1 100 mW 100 m
2 2,5 mW 40 m
3 1 mW 10 m

Bluetooth Page n°2/10


Lycée Gustave Eiffel STI2D – SIN

1.5 – Utilisations
Bluetooth est aujourd’hui utilisé dans de nombreux secteurs dont voici quelques exemples :
 Périphériques informatiques sans fil : imprimante, clavier, souris, casque audio, enceinte …

 Téléphonie mobile : connexion internet pour un


ordinateur portable via un téléphone GSM avec
fonction de modem, kits main libre Bluetooth
(oreillette)…

 Synchronisation de périphérique : synchronisation des contacts, des fichiers multimédias pour


les différents appareils portables.

 Automobile : kits mains libres, récepteurs GPS bluetooth…

 Domotique : gestion du chauffage électrique, de l’éclairage, des


appareils électroménagers, de l’arrosage automatique ....

….

Bluetooth Page n°3/10


Lycée Gustave Eiffel STI2D – SIN

2 – PROTOCOLES BLUETOOTH
Comme tout réseau, la technologie Bluetooth peut être décrite avec une notion de couche mais son
modèle est différent du modèle OSI. On parle de piles de protocoles.

Applications

TCS WAP OBEX TCS


SDP Hôte
Audio RFCOMM

LLCAP

HCI Interface
Gestionnaire de liaison (Link Manager)

Contrôleur de liaison (Link Controller)


Module
Bande de base (Base band)

Radio

La couche interface ou HCI (Host Interface Controler) fait le lien entre les couches physiques (module)
et les couches applicatives (hôte).

2.1 – La couche « Radio »


La couche « radio » est gérée au niveau matériel. C'est elle qui s'occupe de l'émission et de la réception
des ondes radio. Elle définit les caractéristiques telles que la bande de fréquence et l'arrangement des
canaux, les caractéristiques du transmetteur, de la modulation, du receveur, etc.

2.2 – La couche « bande de base » (Base Band)


La Couche « bande de base » est également gérée au niveau matériel. Cette couche définit les adresses
matérielles des périphériques nommées BD_ADDR (Bluetooth Device ADDRess) et codées sur 48 bits.
Cette couche gère également les différents types de connexions entre les appareils : synchrones ou
asynchrones.

2.3 – Le « contrôleur de liaisons » (Link Controller)


Le « contrôleur de liaisons » gère la configuration et le contrôle de la liaison physique entre deux
appareils.

Bluetooth Page n°4/10


Lycée Gustave Eiffel STI2D – SIN

2.4 – Le « gestionnaire de liaisons » (Link Manager)


Le « gestionnaire de liaisons » gère les liens entre les périphériques maîtres et esclaves Elle permet la
mise en place des mécanismes de sécurité (l’authentification, le pairage, la création et la modification
des clés et le cryptage).

2.5 - L'interface de contrôle de l'hôte (Host Controller Interface ou HCI)


Cette couche fournit une méthode uniforme pour accéder aux couches matérielles. Son rôle de
séparation permet un développement indépendant du hardware et du software. Les protocoles de
transport suivants sont supportés : USB (Universal Serial Bus), PC Card, RS-232 ou UART.

2.6 - La couche L2CAP


La couche L2CAP (Logical Link Control & Adaptation Protocol) permet d'utiliser simultanément
différents protocoles de niveaux supérieurs. Un mécanisme permet d'identifier le protocole de chaque
paquet envoyé pour permettre à l'appareil distant de passer le paquet au bon protocole, une fois celui-
ci récupéré. Elle gère également la ségmentation (et le réassemblage) des paquets de protocoles de
niveaux supérieurs en paquets de liaison de 64 Ko.

2.7 – Les protocoles


Le protocole RFCOMM basé sur les spécifications RS-232 permet l’émulation des liaisons séries. Il peut
notamment servir à faire passer une connexion IP par Bluetooth.

Le protocole SDP (Service Discovery Protocol) permet à un appareil Bluetooth de rechercher d'autres
appareils et d'identifier les services disponibles.

Le protocole OBEX (OBject EXchange) permet le transfert des données grâce à grâce au protocole
d'échange de fichiers IrDA.

3 – TOPOLOGIE DES RESEAUX BLUETOOTH


Un réseau Bluetooth est un réseau de type «ad-hoc» c’est-à-dire sans station de base.

Ce réseau est auto-configurable : deux machines mobiles se retrouvant dans le même secteur peuvent
se reconnaître puis échanger des données.

Bluetooth Page n°5/10


Lycée Gustave Eiffel STI2D – SIN

3.1 – Les « piconets »


Un « piconet » est un réseau qui se crée de manière automatique Esclave
quand plusieurs périphériques Bluetooth sont dans un même rayon Esclave
(10 m). Ce réseau suit une topologie en étoile. Il est constitué d’un Esclave
maître et sept esclaves actifs au maximum. 10 m
Maître
La communication est établie entre le maître et un esclave. La Esclave
Esclave
communication entre deux esclaves transite obligatoirement par le
maître. Tous les esclaves du « piconet » sont synchronisés sur Esclave
l'horloge du maître.
Esclave

3.2 – Les Scatternets


Un réseau « scatternet » est une interconnexion de plusieurs « piconets » (10 au maximum). Ces
interconnexions sont possibles car les périphériques esclaves peuvent avoir plusieurs maîtres.
Le maître d’un « piconet » peut devenir l’esclave du maître d’un autre « piconet ». Un esclave peut se
détacher provisoirement d’un maître pour se raccrocher à un autre « piconet » puis revenir vers le
premier maître, une fois sa communication terminée avec le second.

10 m
Piconet 3

Esclave
Maître
10 m
10 m Piconet 1
Esclave Piconet 2
Esclave

Maître/
Esclave
Esclave Maître
Esclave
Esclave

Esclave
Esclave
Maître du piconet 2 et Esclave
esclave du piconet 2

Esclave du piconet 1
et du piconet 2

Bluetooth Page n°6/10


Lycée Gustave Eiffel STI2D – SIN

4 – FRÉQUENCES DE FONCTIONNEMENT
Les bandes de fréquences affectées aux réseaux locaux radio sont les bandes ISM (Industrial, Scientific
and Medical), destinées à l’origine aux réseaux hertziens, micro-ondes... Le Bluetooth utilise 79 canaux
de 1 MHz allant 2400 à 2483,5 MHz.

La bande ISM des 2,4 GHz est très perturbée. Il est nécessaire de protéger la transmission radio contre
les brouillages par une technique d’étalement de spectre. Dans le cas du Bluetooth cet étalement de
spectre est réalisé par sauts de fréquence. La fréquence de la porteuse saute d’un canal à l’autre, ce qui
conduit à l’utilisation de la totalité des canaux. Chaque transmission Bluetooth utilise les 79 canaux et
occupe la bande dans sa totalité (environ 80 MHz) pour un débit maximal de 1 Mbits/s.

Les sauts de fréquence dans le standard Bluetooth fonctionnent de la façon suivante :


 l'information est transmise sur une fréquence pendant un time-slot de 625 μs, puis l'émetteur
passe sur la fréquence suivante ;
 les sauts en fréquence (1/625μs  1600 sauts par seconde) ont une amplitude de 6 MHz au
minimum et sont déterminés par calcul à partir de l’adresse du maître et de l’horloge ;
 les sauts de fréquence sont aussi connus par le récepteur qui change de fréquence de manière
synchrone avec l'émetteur pour récupérer le signal transmis ;
 chaque réseau « piconet » utilise une succession de fréquences différentes, et la probabilité pour
que 2 piconets se retrouvent sur la même fréquence (collision) reste faible.
 les signaux perturbateurs occupant une bande spectrale limitée ne perturberont donc la liaison
que de temps en temps et pour une durée limitée à un time-slot soit 625 μs.

Fréquence

Mauvais saut de
fréquence
Bande de fréquences
perturbées
Sauts de fréquence
corrects

Temps

Time-slot  625 s

- Sauts de fréquences -

5 – TRANSMISSION PAR PAQUETS


Les données sont transmises par paquet. Chaque paquet est constitué des informations suivantes :
Code d’accès En-tête Donnée
72 bits 54 bits 240 bits max

Bluetooth Page n°7/10


Lycée Gustave Eiffel STI2D – SIN

Chaque paquet débute par un code d’accès composé du code de


canal ou CAC (Chanel Access Code) propre à un « piconet », du code
Code d’accès 72 bits de composant ou DAC (Device Access Code) et du code de recherche
ou IAC (Inquiry Access Code) si le maître recherche d’autres
équipements Bluetooth du « piconet »
Ce champ contient dans l’ordre l’adresse de l’esclave (codée sur 3
En-tête 54 bits bits), le type de paquet et des bits de contrôle (erreurs, buffer de
réception …)
Donnée 240 bits max La taille de la donnée est variable et peut aller jusqu’à 240 bits

Les échanges de données sont régis par les règles suivantes :


 le choix des fréquences se fait selon une séquence pseudo-aléatoire définie par le maître ;
 le maître émet dans les time-slots pairs et l’esclave dans les time-slots impair ;
 les time-slots sont numérotés par le maître de k  0 jusqu’à k  227  1.

k pair k k+1 k+2 k+3


fk fk+2

Maître
fk+1 fk+3

Esclave
Time-slot  625 s

- Echange de données -

Il est possible de transmettre des paquets de données courts (1 time-slot, 240 bits au maximum),
moyens (3 time-slot, 1480 bits max) ou longs (5 time-slot, 2745 bits max). Dans les 2 derniers cas le
saut de fréquence ne se fait pas à la fin du time-slot, mais après transmission du paquet complet.

k pair k k+1 k+2 k+3 k+4 k+5 k+6 k+7


fk fk+2 fk+4 fk+6

fk fk fk fk+4 fk+6
1480 bits max

fk fk fk fk fk fk+6
2745 bits max

Time-slot
625 s

- Echange de paquets de tailles différentes -

Bluetooth Page n°8/10


Lycée Gustave Eiffel STI2D – SIN

6 – CONNEXIONS MAITRE-ESCLAVE
Deux types de connexions peuvent être mises en place entre le maître et l’esclave :
 Connexion synchrone ou SCO (Synchronous Connection Oriented) : il s’agit d’une connexion
point à point entre le maître et un esclave du « piconet ». Ce type de connexion réserve des slots
par le paramètre TSCO (intervalle entre deux slots réservés). Ce type de connexion est utilisée
notamment pour transmettre la voix car le débit est garanti. L’esclave répond lors du time-slot
suivant le time-slot de réception. Il n’y a pas de renvoi en cas d’erreur de transmission.
 Connexion asynchrone ou ACL (Asynchronous Connection Less) : Cette connexion utilise les slots
non réservés par un lien synchrone. L’esclave répond dans le time-slot suivant le time-slot de
réception. Il y renvoi en cas d’erreur de transmission. Les paquets ACL «broadcast »seront lus par
tous les esclaves

Exemple : Le maître échange des données avec 2 esclaves du « piconet ». Avec l’esclave 1 : une
connexion synchrone SCO pour une communication vocale et une communication asynchrone ACL pour
les données. Avec l’esclave 2 un lien asynchrone ACL pour des données. Pour la connexion le maître
envoie les données tous les 6 time-slots (TSCO  6).

SCO ACL ACL SCO SCO ACL


Maître

Esclave 1

Esclave 2
TSCO  6

- Echange de données avec 2 esclaves du « piconet » -

7 – MISE EN PLACE D’UNE CONNEXION


Les modules Bluetooth entrent en liaison de la façon suivante :
 ils sont au départ en mode « Standby » (attente) et cherchent toutes les 1,28 s la présence de
transmissions à proximité en écoutant successivement 32 «porteuses d'éveil » parmi les 79
canaux disponibles ;
 le module Bluetooth qui souhaite communiquer envoie des requêtes, en mode Inquiry si les
adresses sont inconnues et en mode Page si elles sont connues. Il devient alors le maître du
piconet, et son adresse définit la suite des sauts en fréquence suivie par les esclaves ;

Bluetooth Page n°9/10


Lycée Gustave Eiffel STI2D – SIN

 les autres modules (esclaves) se synchronisent sur l’horloge du maître, et répondent avec leur
numéro d’identification. Le maître sait maintenant quels sont les modules présents, connaît leur
adresse respectives et peut sélectionner le dispositif qui l'intéresse ;
 s’il veut échanger des données, le maître passe en mode d'appel et définit avec le module esclave
visé le type et les caractéristiques de la liaison qu’il veut mettre en place ;
 la liaison sera établie (état : connected) au bout de 0,6 s, et la transmission de donnée (Transmit
Data) peut débuter.

Après l'échange de données, le module peut retourner en mode d'attente ou adopter l'un des trois états
suivants permettant de réduire la consommation :
 Mode de maintien (Hold) dans lequel l'appareil reste actif dans le « piconet ». Dans ce mode un
temporisateur interne est mis en place. Lorsque le délai de temporisation vient à expiration,
l'esclave s'annonce brièvement au maître avant de recommencer le compte à rebours.
 Mode «renifleur» (Sniff), l'esclave est programmé pour se mettre périodiquement à l'écoute sur
le « piconet » afin de déterminer si ce dernier un maître désire lui envoyer des données.
 Mode parcage d’esclaves (Park) : l'esclave se retire temporairement du « piconet » et se
resynchronise périodiquement sur le maître.

Bluetooth Page n°10/10

Vous aimerez peut-être aussi