(Sba-Medecine - Com) Fiches - Santé - Publique Les - Fiches - ECNi - Des - Collèges
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1E ÉDITION
Sous l'ègide du
Moustapha Dramé
Professeur des universités-praticien hospitalier, CHU de Martinique, Université des Antilles
Thierry Lavigne
Praticien hospitalier, CHRU de Strasbourg
Table des matières
Couverture
Page de titre
Page de copyright
1 Raisonnement médical
2 Approche bayésienne
6 Décision collégiale
1 Réglementation
2 Principes et méthode
1 Types d'étude
Fiche 5: Analyser et utiliser les résultats des études cliniques dans la perspective du bon
usage. Analyse critique, recherche clinique et niveaux de preuve: Item 320
2 Méta-analyse
3 Pharmacoépidémiologie
1 Épidémiologie
1 Définitions
1 Principales approches
Fiche 10: La sécurité sanitaire des produits destinés à l'homme. La veille sanitaire:
Item 177
Fiche 11: Identification et gestion des risques liés aux médicaments et aux biomatériaux.
Risque iatrogène. Erreur médicamenteuse: Item 322
1 Indicateurs de santé
4 Standardisation
2 Arrêt du tabac
3 Organisation de la prise en charge des fumeurs
1 Épidémiologie
2 Dépistage
3 Clinique
4 Prise en charge
5 Prévention
Fiche 19: Addiction au cannabis, à la cocaïne, aux amphétamines, aux opiacés, aux
drogues de synthèse: Item 76
1 Épidémiologie
4 Prise en charge
1 Définitions
2 Épidémiologie
Fiche 21: Prescription et surveillance des anti-infectieux chez l'adulte et l'enfant: Item 4
1 Fiche de synthèse
2 Règles de prescription
1 Introduction
4 Inégalités géographiques
7 Artériopathie périphérique
2 Prévention cardiovasculaire
1 Définition
2 Épidémiologie
1 Incidence
2 Survie
3 Facteurs de risque
Page de copyright
Fiches Santé publique 2020, Collège universitaire des enseignants de santé publique.
© 2020, Elsevier Masson SAS
ISBN : 978-2-294-75682-5
e-ISBN : 978-2-294-75830-0
Tous droits réservés.
Les praticiens et chercheurs doivent toujours se baser sur leur propre expérience et
connaissances pour évaluer et utiliser toute information, méthodes, composés ou
expériences décrits ici. Du fait de l'avancement rapide des sciences médicales, en
particulier, une vérification indépendante des diagnostics et dosages des médicaments
doit être effectuée. Dans toute la mesure permise par la loi, Elsevier, les auteurs,
collaborateurs ou autres contributeurs déclinent toute responsabilité pour ce qui
concerne la traduction ou pour tout préjudice et/ou dommages aux personnes ou aux
biens, que cela résulte de la responsabilité du fait des produits, d'une négligence ou
autre, ou de l'utilisation ou de l'application de toutes les méthodes, les produits, les
instructions ou les idées contenus dans la présente publication.
Auteurs
†
Décédé.
Liste des abréviations
AAH Allocation aux adultes handicapés
ABM Agence de la biomédecine
ACA Affordable Care Act (États-Unis)
AEM Agence européenne des médicaments
ALD Affections de longue durée
AME Aide médicale de l’État
AMM Autorisation de mise sur le marché
Anses Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et
du travail
ANSM Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé
API Alcoolisations ponctuelles importantes
ARS Agence régionale de santé
ASN Autorité de sûreté nucléaire
ATH Agence technique de l’information sur l’hospitalisation
AUDIT Alcohol use disorders identification test (test d’identification des troubles de
l’usage d’alcool)
AVC Accident vasculaire cérébral
BGC Vaccin bilié de Calmette et Guérin
BHR Bactéries hautement résistantes
BMR Bactérie multirésistante
CAARUD Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour
usagers de drogues
CDA Consommation déclarée d’alcool
CEIP Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance
CépiDc Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès
CIRE Cellule d’intervention en région de Santé publique France
CJC Consultations jeunes consommateurs
CLIN Comité de lutte contre les infections nosocomiales
CMU-C Couverture maladie universelle complémentaire
CNR Centres nationaux de référence
CNS Conférence nationale de santé
COFRAC Comité français d’accréditation
COMAI Commission des anti-infectieux
CORRSi Centre opérationnel de réception et de régulation des signaux
CPias Centre régional d’appui pour la prévention des infections associées aux soins
CPP Comité de protection des personnes
CRCI Commission régionale de conciliation et d’indemnisation
CREX Comité de retour d’expérience
CRPV Centre régional de pharmacovigilance
CSAPA Centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie
CSBM Consommation de soins et de biens médicaux
CSG Contribution sociale généralisée
CVAGS Cellule de veille, d’alerte et de gestion sanitaire
DCSi Dépense courante de santé au sens international
DDJ Dose définie journalière (angl. : defined daily dose [DDD])
DDPP Direction départementale de la protection des populations
DGS Direction générale de la santé
DM-DIV Dispositifs médicaux de diagnostic in vitro
DO Déclaration obligatoire
DPC Développement professionnel continu
DROM Départements et régions d’outre-mer
DSM-5 Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fifth Edition
DSP Direction de la santé publique
DT1 Diabète de type 1
DTPolio Vaccin diphtérique, tétanique et poliomyélitique
DUS Département des urgences sanitaires
EBLSE β-lactamases à spectre étendu
EBM Evidence based medicine (médecine fondée sur des preuves)
EBV Epstein-Barr virus
ECG Électrocardiogramme
EFS Établissement français du sang
EHPAD Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes
EI Effets indésirables
EIAS Événements indésirables associés aux soins
EIG Événement indésirable grave
EIGS Événements indésirables graves associés aux soins
EIM Effets indésirables médicamenteux
ELSA Équipes de liaison et de soins en addictologie
ENP Enquêtes nationales de prévalence
EOHH Équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière
EPP Évaluation des pratiques professionnelles
EPR Événement porteur de risque
EPRUS Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires
ESCAPAD Enquête sur la santé et les comportements lors de l’appel de préparation à la
défense
FHO Facteurs humains et organisationnels
FMC Formation médicale continue
HACCP Hazard analysis and critical control point
HAS Haute Autorité de santé
HCSP Haut Conseil de santé publique
HDL High density lipoprotein
HPST Hôpital, patient, santé et territoire (loi)
HPV Human papillomavirus (papillomavirus humain)
HR Hazard ratio
HSH Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes
HTA Hypertension artérielle
IAS Infection associée aux soins
IFAQ Incitation financière pour l’amélioration de la qualité
IM Voie intramusculaire
IN Infection nosocomiale
INCa Institut national du cancer
Inpes Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
Inserm Institut national de la santé et de la recherche médicale
IPAQSS Indicateurs pour l’amélioration de la qualité et la sécurité des soins
IQSS Indicateurs de qualité et sécurité des soins
ISO Infection du site opératoire
IV Voie intraveineuse
LDL Low density lipoprotein
LFSS Loi de financement de la Sécurité sociale
LSD Lysergsäurediethylamid (diéthyllysergamide)
MAPA Mesures ambulatoires de la pression artérielle
MDMA Méthylène-dioxymétamphétamine
MDO Maladie à déclaration obligatoire
MSA Mutualité sociale agricole
MV Matériovigilance
NHS National Health Service (Royaume-Uni)
NPS Nouveaux produits de synthèse
OFDT Observatoire français des drogues et des toxicomanies
OMS Organisation mondiale de la santé
Oniam Office national d’indemnisation des accidents médicaux
PA Pression artérielle
PAD Pression artérielle diastolique
PAS Pression artérielle systolique
PEP Pratique exigible prioritaire
PIB Produit intérieur brut
PICOT Patient, intervention, comparison, outcome, time
PS Professionnels de santé
PSA Prostate-specific antigen (antigène spécifique de la prostate)
PUMA Protection universelle maladie
RAR Réduction absolue du risque
RCP Réunion de concertation pluridisciplinaire
RCUH Rectocolite ulcérohémorragique
REAGIR Repérer, empathie, avis, gestion, influence positive, responsabiliser
RIPH Recherches impliquant la personne humaine
RMM Revues de mortalité et morbidité
RNHE Registre national des hémopathies malignes de l’enfant
RNTSE Registre national des tumeurs solides de l’enfant
ROR Rougeole-oreillons-rubéole (vaccin)
ROSP Rémunération sur objectifs de santé publique
RPIB Repérage précoce et intervention brève
RR Risque relatif
RREVA Réseau régional de vigilances et d’appui
RRR Réduction relative du risque
RSA Revenu de solidarité active
SAF Syndrome d’alcoolisation fœtale
SAMU Service d’aide médicale urgente
SARM Staphylococcus aureus résistant à la méticilline
SLD Soins de longue durée
SMR Standardized mortality ratio (ratio standardisé de mortalité)
SNC Système nerveux central
SNOut Sn (sensibilité) N (négatif) Out (rule out)
SPIn Sp (spécificité) P (positif) In (rule in)
SSA Syndrome de sevrage à l’alcool
SSR Soins de suite et de réadaptation
THC δ-9-tétrahydrocannabinol
THS Traitement hormonal substitutif
TIAC Toxi-infection alimentaire collective
TSM Taux standardisé de mortalité
TSN Traitement de substitution nicotinique
TUA Troubles de l’usage d’alcool
VHA Virus de l’hépatite A
VHB Virus de l’hépatite B
VIH Virus de l’immunodéficience humaine
FICHE 1
Le raisonnement et la décision en
médecine. La médecine fondée sur des
preuves (evidence based medicine [EBM]).
La décision médicale partagée
Item 3
J. Labarère; P. Durieux
Objectifs pédagogiques
p : prévalence ; RV- : rapport de vraisemblance d'un test négatif ; RV + : rapport de vraisemblance d'un test positif ;
Se : sensibilité ; Sp : spécificité ; VPN : valeur prédictive négative ; VPP : valeur prédictive positive.
1 Les caractéristiques informationnelles intrinsèques d'un test (sensibilité, spécificité, rapports de vraisemblance d'un
test positif et d'un test négatif) ne varient pas avec la prévalence de la maladie. Les caractéristiques informationnelles
extrinsèques du test variant avec la prévalence de la maladie : lorsque la prévalence de la maladie augmente, la
valeur prédictive positive augmente et la valeur prédictive négative diminue.
2 SNOut : Sn (sensibilité) N (négatif) Out (rule out) = un test très sensible (100 %) est utile pour exclure la maladie
lorsqu'il est négatif.
3 SPIn
: Sp (spécificité) P (positif) In (rule in) = un test très spécifique (100 %) est utile pour affirmer la maladie
lorsqu'il est positif.
4 Médecine fondée sur les preuves
Démarche qui combine :
L'essai contrôlé randomisé est le type d'étude de plus haut niveau de preuve
scientifique.
6 Décision collégiale
Processus décisionnel collectif devant être mis en œuvre dans des situations complexes
(limitation ou arrêt de traitements inutiles ou disproportionnés) dont les objectifs sont
de :
• tout patient atteint d'un cancer doit faire l'objet d'une présentation en RCP
(quorum exigé de trois médecins de spécialités différentes) ;
• les RCP peuvent être mises en œuvre dans d'autres spécialités que l'oncologie.
Item transversal
• 320. Analyser et utiliser les résultats des études cliniques dans la perspective du
bon usage – analyse critique, recherche clinique et niveau de preuve.
Questions isolées
QI 1
Dans le raisonnement bayésien, la probabilité prétest d'embolie pulmonaire chez un
sujet admis au service d'accueil des urgences peut être estimée :
QI 2
Un modèle de prédiction clinique :
QI 3
Le signe de Köplick est pathognomonique de la rougeole. Cela signifie :
QI 4
Dans un échantillon, la probabilité conditionnelle que le résultat d'un test diagnostique
soit anormal si le sujet est atteint de la maladie étudiée :
❐ A - désigne la sensibilité
❐ B - est égale à 1 pour un test pathognomonique
❐ C - est estimée par le rapport de l'effectif de sujets vrais positifs sur l'effectif
marginal de sujets malades
❐ D - varie avec la prévalence de la maladie
❐ E - peut prendre toutes les valeurs comprises entre -1 et + 1
QI 5
Un test diagnostique de sensibilité égale à 1 :
QI 6
La démarche de médecine fondée sur les preuves combine :
QI 7
Parmi les limites potentielles de la médecine fondée sur les preuves, on peut citer :
QI 8
Les études considérées a priori comme ayant le plus haut niveau de preuve scientifique
incluent :
QI 9
À propos des réunions de concertation pluridisciplinaires :
❐ A - tout patient atteint d'un cancer doit bénéficier d'une présentation de son
dossier en réunion de concertation pluridisciplinaire
❐ B - les réunions de concertation pluridisciplinaire sont réservées à l'oncologie
❐ C - au moins trois médecins de spécialités différentes sont requis pour une
réunion de concertation pluridisciplinaire en oncologie
❐ D - la réunion de concertation pluridisciplinaire est une méthode d'évaluation et
d'amélioration des pratiques professionnelles dans le cadre du développement
professionnel continu
❐ E - le respect du secret médical interdit de tracer le nom des patients dont les
dossiers sont présentés en réunion de concertation pluridisciplinaire
QI 10
Dans la procédure de décision collégiale en vue de la limitation ou de l'arrêt de
traitement, le médecin peut s'enquérir des volontés du patient en consultant :
QI 2
AD:
QI 3
E:
QI 4
AC:
QI 5
A:
A - Un test de sensibilité égale à 1 est utile pour exclure la maladie lorsqu'il est
négatif (SnOut).
B - Le rapport de vraisemblance d'un test négatif est le rapport de deux probabilités :
il est supérieur ou égal à 0 (et inférieur ou égal à 1).
C - C'est un test de spécificité égale à 1 qui n'est jamais faussement positif (un test de
sensibilité égale à 1 n'est jamais faussement négatif).
D - C'est un test de spécificité égale à 1 qui confirme la maladie lorsqu'il est anormal.
E - Un test parfaitement discriminant a une sensibilité égale à 1 et une spécificité
égale à 1 (c'est un examen de référence ou gold standard).
QI 6
ACDE:
QI 7
ABCD:
QI 8
AD:
A - Les systèmes d'évaluation placent tous l'essai contrôlé randomisé comme le type
d'étude de plus haut niveau de preuve scientifique.
B - Les études observationnelles ont a priori un niveau de preuve scientifique moins
élevé que les études expérimentales.
C - Les études cas-témoins ont a priori un niveau de preuve scientifique faible et leur
caractère rétrospectif les rend propices au risque de biais.
D - Les métaanalyses d'essais contrôlés randomisés sont considérées comme des
études de plus haut niveau de preuve scientifique a priori.
E - Les études transversales ont a priori un niveau de preuve scientifique faible et la
séquence temporelle est souvent incertaine.
QI 9
ACD:
A - Selon les objectifs du plan Cancer, tout nouveau cas de cancer doit bénéficier
d'une présentation de son dossier en réunion de concertation pluridisciplinaire.
B - Les réunions de concertation pluridisciplinaire peuvent être mises en œuvre dans
d'autres disciplines que l'oncologie.
C - Le quorum d'une réunion de concertation pluridisciplinaire en oncologie est de
trois médecins de spécialités différentes intervenant auprès des patients avec un
cancer.
D - La réunion de concertation pluridisciplinaire est une méthode d'évaluation et
d'amélioration des pratiques professionnelles validant le développement
professionnel continu.
E - L'avis donné en réunion de concertation pluridisciplinaire est intégré dans le
dossier du patient et le secrétariat de la réunion de concertation pluridisciplinaire
trace la liste nominative des patients dont les dossiers ont été présentés.
QI 10
ACD:
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FICHE 2
Formation tout au long de la vie. Analyse
critique d'une information scientifique et
médicale. Gestion des liens d'intérêts
Item 14
Ph. Michel; D. Jolly; Ph. Thibault; P. François
Objectifs pédagogiques
QCM
QCM 1
Le développement continu des professionnels a pour objectif :
QCM 3
Les actions conformes aux méthodes de développement professionnel continu (DPC)
élaborées par la Haute autorité de santé (HAS) sont :
❐ A - la revue de morbimortalité
❐ B - le chemin clinique
❐ C - le patient traceur
❐ D - la revue de pertinence des soins
❐ E - le suivi d'indicateurs de qualité et de sécurité des soins
QCM 4
Les situations dans lesquelles un médecin peut avoir un lien d'intérêts sont :
❐ A - l'activité principale
❐ B - les activités exercées à titre secondaire
❐ C - toutes les activités qui ont bénéficié d'un financement par un organisme à but
lucratif
❐ D - toute participation financière dans le capital d'une société
❐ E - l'existence de proches parents salariés ou possédant des intérêts
QCM 5
La gestion des liens d'intérêts par le commanditaire d'une expertise consiste à :
Réponses
QCM 1
A, B, C, D, E.
QCM 2
A, D.
QCM 3
A, B, C, D, E.
QCM 4
A, B, C, D, E.
QCM 5
A, B, D.
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FICHE 3
Méthodologie de la recherche
expérimentale et clinique
Item 18
J. Berbis; P. Auquier; F. Claudot; N. Agrinier
Objectifs pédagogiques
• les recherches non interventionnelles (catégorie 3), dans lesquelles tous les
actes sont pratiqués et les produits utilisés conformément à la pratique
courante, sans procédure supplémentaire ou inhabituelle de diagnostic,
traitement ou surveillance, et sans aucun risque ni contrainte ;
• les recherches interventionnelles à risques minimes (catégorie 2), qui
comportent l'ajout par rapport à la pratique courante d'une ou plusieurs
interventions dont la réalisation ne comporte que des risques et des contraintes
minimes pour la personne se prêtant à la recherche. La catégorie 2 exclut la
recherche sur le médicament qui entre dans le champ de la catégorie 1 ;
• les recherches interventionnelles (catégorie 1), qui comportent une
intervention sur la personne non justifiée par sa prise en charge habituelle et
non dénuée de risque.
• le promoteur, qui est une personne physique ou morale qui prend l'initiative de
conduire la recherche, assure sa gestion et vérifie que le financement est prévu.
Il est le responsable légal de la recherche ;
• l'investigateur, qui est une personne physique qui dirige et surveille la
réalisation de la recherche sur un lieu conformément au protocole. C'est lui qui
est tenu d'obtenir le consentement écrit (obligatoirement pour les RIPH de
catégorie 1) ou oral des sujets se prêtant à la recherche, après les avoir informés ;
• la personne se prêtant à la recherche, toute personne volontaire (patient ou
volontaire sain) pouvant participer à une recherche clinique sous réserve qu'elle
soit affiliée à un régime de sécurité sociale. Elle peut se retirer à tout moment
sans se justifier et a droit d'accès et de modification de ses données ;
• le comité de protection des personnes, composé de professionnels de santé et
de personnes issues de la société civile. Il vérifie que la recherche respecte les
conditions fixées par la loi, émet un avis sur la validité scientifique et les aspects
éthiques de la recherche. Son avis est décisionnel.
2 Principes et méthode
En matière de méthode, deux principaux types d'études existent en recherche clinique :
les études diagnostiques, établissant la valeur diagnostique d'un test (non détaillées
dans ce chapitre) et les études épidémiologiques, qui peuvent être descriptives ou
explicatives.
Les études descriptives ont pour objectif de décrire la distribution ou l'évolution de
la fréquence des événements de santé et de leurs déterminants dans la population.
Les études explicatives cherchent à identifier le lien qui peut exister entre l'exposition
à un facteur et la survenue d'un phénomène de santé. Si ce facteur est maîtrisable et
maîtrisé (attribué volontairement) par le chercheur, on parle d'études expérimentales
(ou essais cliniques). Il s'agit d'établir un lien de causalité entre un facteur (le plus
souvent un médicament, mais aussi une stratégie chirurgicale ou de dépistage, etc.) et
un événement de santé (maladie, guérison, rechute, détérioration de la qualité de vie,
décès, etc.). Elles sont comparatives (généralement deux groupes recevant un facteur
différent), le plus souvent randomisées (attribution aléatoire du facteur étudié). Si le
facteur étudié n'est pas maîtrisé, c'est-à-dire non attribué volontairement (on observe les
sujets tels qu'ils sont déjà), il s'agit d'études analytiques (ou étiologiques). Elles
peuvent alors être prospectives (méthode exposés-non exposés) ou rétrospectives
(méthode cas-témoins). Dans le cadre des études analytiques, aucun lien de causalité ne
peut être démontré.
En recherche clinique, quel que soit le type d'étude, les études ne sont jamais menées
(ou rarement) sur la totalité de la population concernée mais sur un échantillon. La
population source est celle sur laquelle l'étude va concrètement se dérouler et au sein
de laquelle on va constituer un échantillon (sous-ensemble de la population, lorsqu'il
n'est pas possible d'étudier la population de façon exhaustive). La population cible est
celle sur laquelle on souhaite extrapoler les résultats obtenus à partir de l'échantillon. La
difficulté réside dans le choix de la méthode d'obtention du ou des « échantillons » qui
doivent être représentatifs de la population source, qui doit elle-même être choisie pour
représenter au mieux la population cible. Ainsi, les vraies questions portent en réalité
non sur ce qui est mesuré dans l'échantillon, mais sur la population dont est issu cet
échantillon. Ce problème relève de l'inférence (ou extrapolation) et le risque de se
tromper à cause des fluctuations d'échantillonnage est quantifiable grâce aux tests
statistiques et à l'estimation des intervalles de confiance.
Les aspects fondamentaux et le déroulement d'une étude quelle qu'elle soit doivent
être décrits très précisément, en amont de sa réalisation, dans un document appelé
protocole de l'étude et suivant toujours le même plan :
Questions isolées
QI 1
Parmi les propositions suivantes, laquelle/lesquelles correspond(ent) au rôle de
l'investigateur ?
QI 2
Parmi les propositions suivantes concernant les recherches interventionnelles à risques
minimes, laquelle/lesquelles est/sont exacte(s) ?
❐ A - elles comportent une intervention sur la personne non justifiée par sa prise en
charge habituelle et non dénuée de risque
❐ B - elles comportent l'ajout par rapport à la pratique courante d'une ou plusieurs
interventions dont la réalisation ne comporte que des risques et des contraintes
minimes
❐ C - elles comportent des actes et des produits utilisés conformément à la pratique
courante, sans procédure supplémentaire ou inhabituelle de diagnostic, traitement
ou surveillance
❐ D - elles comportent des actes de la pratique courante, sans procédure
supplémentaire ou inhabituelle de diagnostic, traitement ou surveillance, et sans
aucun risque ni contrainte
❐ E - elles comportent par rapport à la pratique courante l'ajout d'un ou plusieurs
médicaments ne présentant que des risques minimes
QI 3
Parmi les grands types d'études cliniques :
QI 4
En matière de méthode :
❐ A - lorsqu'on ne peut pas maîtriser un facteur dans une étude explicative, c'est une
étude cas-témoins qui sera menée
❐ B - une randomisation est toujours envisageable, quel que soit le type d'étude
explicative
❐ C - la population cible doit être représentative de la population source
❐ D - les résultats d'une étude peuvent s'extrapoler à la population dont est issu
l'échantillon
❐ E - le risque d'erreur dû à une fluctuation d'échantillonnage (source d'erreur dans
l'inférence des résultats obtenus à partir d'un échantillon) est quantifiable grâce aux
tests statistiques
QI 5
Le protocole d'une étude :
QI 3
D:
QI 4
DE:
A - C'est une étude analytique qui sera menée (méthode exposés-non exposés ou
méthode cas-témoins).
B - Uniquement dans le cadre d'études expérimentales (facteur maîtrisable).
C - Pour limiter les biais, la source (population concrète au sein de laquelle on va
constituer l'échantillon) doit être choisie la plus représentative possible de la cible
(population d'intérêt à laquelle on souhaite extrapoler les résultats obtenus à partir
de l'échantillon).
QI 5
ABCD:
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FICHE 4
Interprétation d'une enquête
épidémiologique
Item 20
S. Bastuji-Garin; L. Dauchet; F. Richard
Objectifs pédagogiques
Tableau 4.1
Mesures d'association.
Tableau 4.2
1
L'estimation ponctuelle du risque relatif (RR) et de l'odds ratio (OR) mesure la force de l'association entre une
exposition et une maladie.
Questions isolées
QI 1
Des auteurs se sont intéressés à la relation entre consommation d'antibiotiques et risque
de cancer colorectal. À cette fin, ils ont inclus 4 000 cas. Pour chaque cas, un témoin de
même âge et de même sexe a été tiré au sort en population générale. Parmi les
propositions suivantes, laquelle/lesquelles est/sont exacte(s) ?
QI 2
Dans le cadre de votre travail de thèse de médecine, vous désirez estimer la prévalence
de l'obésité parmi le personnel de santé de votre centre hospitalier universitaire. Parmi
les propositions suivantes, laquelle/lesquelles est/sont exacte(s) ?
QI 3
Des auteurs se demandent si le diabète de type 1 (DT1) est associé à une augmentation
de risque d'infection sévère. Les résultats de leur étude de cohorte prospective sont les
suivants : durant le suivi, 15 % des sujets diabétiques ont présenté une infection sévère
versus 5 % des sujets non diabétiques ; après ajustement hazard ratio (HR) = 3,7 ;
intervalle de confiance à 95 % : 3,3–4,2. Parmi les propositions suivantes,
laquelle/lesquelles est/sont exacte(s) ?
❐ A - Les résultats ajustés retrouvent que le DT1 multiplie par 3,7 le risque d'avoir
une infection sévère
❐ B - Le risque d'infection sévère est augmenté de 370 % chez les sujets diabétiques
comparés aux sujets non diabétiques
❐ C - Le risque absolu d'infection sévère est de 15 % chez les sujets ayant un DT1
❐ D - Le risque en excès brut est égal à 3
❐ E - L'HR ajusté est significativement différent de 1
QI 4
Vous réalisez une étude devant inclure 10 000 cas et 100 témoins. Cinquante pour cent
des témoins que vous contactez refusent de participer à votre étude. Parmi les
propositions suivantes, laquelle/lesquelles est/sont exacte(s) ?
❐ A - Vous craignez que ces sujets constituent des facteurs de confusion dans votre
analyse
❐ B - Vous craignez que ces sujets soient à l'origine d'un biais de sélection
❐ C - Vous craignez que ces sujets soient à l'origine d'une attrition
❐ D - Le risque de biais vous paraît faible en regard du nombre important de
témoins inclus
❐ E - Vous craignez des erreurs de classement sur l'exposition en ce qui concerne ces
sujets
QI 5
Des collègues viennent vous demander conseil car ils veulent faire une étude sur la
relation entre augmentation de risque de malformation et consommation
d'antibiotiques pendant la grossesse. Ils envisagent de faire une étude cas-témoins
multicentrique et de recueillir la consommation d'antibiotiques par un
autoquestionnaire. Parmi les propositions suivantes, laquelle/lesquelles est/sont
exacte(s) ?
Réponses
QI 1
C D E – Dans cette étude, l'exposition aux antibiotiques n'est pas « contrôlée » par les
investigateurs. Le tirage au sort des témoins au sein de la population générale ne
constitue pas une randomisation. On parle plutôt de technique de sondage ou
d'échantillonnage ou tout simplement de tirage au sort. Une étude cas-témoins n'est
pas longitudinale (pas de suivi des sujets inclus).
QI 2
A B E – Ce type d'étude repose sur la représentativité de la population étudiée. Cette
représentativité sera obtenue soit via l'exhaustivité du recueil de données (on fait une
mesure d'indice de masse corporelle chez tout le monde), soit via la constitution d'un
échantillon représentatif. Il n'y a pas de notion de facteurs de confusion dans
l'estimation d'une prévalence. Les facteurs de confusion intéressent des études où sont
comparés des groupes. Des erreurs de classement sont toujours possibles dans ce type
d'étude mais ils n'auront pas pour conséquence une perte de la représentativité. Dans
les études descriptives, les biais de sélection amenant à une perte de la représentativité
de la population analysée sont particulièrement craints. Les non-répondants peuvent
être à l'origine d'un tel biais de sélection.
QI 3
A C E – L'augmentation de risque en % se calcule par la formule suivante : (HR -
1) × 100 soit, dans cette situation, 270 %. Le risque en excès se calcule par la différence
entre le risque absolu chez les exposés et le risque de base (chez les non-exposés), soit
15 – 5 = 10. L'intervalle de confiance à 95 % de l'HR exclut la valeur 1 : ce dernier est
donc bien significativement différent de 1.
QI 4
B – Ces sujets ne sont pas inclus, on ne peut donc pas se tromper sur la mesure de leur
exposition. N'étant pas inclus, ils ne pourront pas être analysés et ne peuvent pas être à
l'origine directe d'un biais de confusion dans l'analyse. Le risque ici est effectivement
celui d'un biais de sélection. Les biais, de façon générale, ne diminuent pas avec la taille
de la population (contrairement aux erreurs aléatoires). Le biais d'attrition intervient
dans le suivi d'une population ; or, il n'y a pas de suivi des sujets dans une étude cas-
témoins.
QI 5
A C D – Il ne serait pas éthique de faire un essai randomisé pour de multiples raisons
(pas éthique de ne pas soigner une mère qui aurait besoin d'une antibiothérapie, pas
éthique de donner un antibiotique à une femme qui n'en a pas besoin et pas éthique de
réaliser un essai si on soupçonne que le traitement concerné augmente un risque). Le
recueil de l'exposition par autoquestionnaire peut induire un biais de mémorisation qui
est un cas particulier de biais de classement. Dans le cadre de cette étude cas-témoins,
on craint particulièrement que ce biais soit différentiel. Il serait effectivement légitime
de réaliser un appariement sur l'âge et le centre.
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FICHE 5
Analyser et utiliser les résultats des études
cliniques dans la perspective du bon
usage. Analyse critique, recherche
clinique et niveaux de preuve
Item 320
A. Dechartres; N. Agrinier
Objectifs pédagogiques
Tableau 5.1
Éléments à considérer pour évaluer la validité interne d'un essai.
Conclusion de l'essai
Doit porter sur le critère de jugement principal et non sur des critères secondaires ou
sur des analyses en sous-groupe. Les analyses en sous-groupe doivent être en nombre
limité, prédéfinies, considérées comme exploratoires et ne devraient pas être
interprétées si le critère principal n'est pas significatif.
Tableau 5.2
Quel que soit le type d'étude, déclaration des liens d'intérêt par les auteurs et
évaluation de l'impact possible sur les résultats.
4 Niveau de preuve d'une étude selon la HAS
(tableau 5.3)
Tableau 5.3
Niveau de preuve d'une étude selon la HAS.
Questions isolées
QI 1
La randomisation permet (une ou plusieurs réponses exactes) :
QI 2
Un essai contrôlé randomisé évaluant un nouveau traitement dans l'hypertension
artérielle a utilisé comme critère de jugement principal la survenue d'un décès d'origine
cardiovasculaire ou d'un accident vasculaire cérébral ou d'un infarctus du myocarde
dans les 5 ans.
Que peut-on dire (une ou plusieurs réponses exactes) ?
QI 3
Dans un essai contrôlé randomisé, on retrouve le résultat suivant pour le critère de
jugement principal, la mortalité à 1 mois : groupe expérimental 20 % versus groupe
contrôle 40 %, p = 0,001.
Que peut-on dire (une ou plusieurs réponses exactes) ?
QI 4
La méta-analyse (une ou plusieurs propositions exactes) :
QI 5
Les études pharmacoépidémiologiques (une ou plusieurs propositions exactes) :
Réponses
QI 1
D – La randomisation tend à équilibrer les groupes pour les caractéristiques initiales
des patients. Il s'agit de la comparabilité initiale et non pendant le suivi, puisque le fait
d'affecter aléatoirement un patient à un groupe au début de l'étude ne permet pas de
limiter le nombre de perdus de vus ni d'agir sur les raisons de cette éventuelle attrition,
potentiellement responsable d'une altération de la comparabilité des groupes pendant
le suivi. La randomisation ne permet pas d'augmenter la puissance ni de limiter les
fluctuations d'échantillonnage. La randomisation permet de limiter le risque de biais de
sélection et non le biais de classement.
QI 2
B D – Il s'agit d'un critère de jugement composite (un seul critère de jugement et non
pas un critère multiple). Il s'agit d'un critère pertinent cliniquement et non pas d'un
critère de jugement intermédiaire (comme pourrait l'être la valeur de la tension
artérielle par exemple dans cet essai). Ce critère est potentiellement à risque de biais de
classement car ses composantes comportent une part d'interprétation subjective.
QI 3
A C D – Dans cette étude, p < 0,05 donc la différence était statistiquement significative
au risque α de 5 %. C'était la réduction absolue du risque qui était de 20 % (différence
entre les deux groupes) et non la réduction relative qui, elle, était de 50 % (différence
entre les groupes/risque dans le groupe contrôle). Le risque relatif était de 0,50 (20/40).
Le nombre de sujets à traiter pour éviter un événement est défini comme l'inverse de la
réduction absolue du risque soit 1/0,20 soit 5 sujets à traiter pour éviter un décès à
1 mois. Le risque α est prédéfini et ne change pas pendant l'étude. C'est le degré de
signification p qui était égal à 0,001.
QI 4
A B C D E – La méta-analyse est un type d'étude permettant de synthétiser la littérature
existante et d'explorer des discordances entre les études précédemment réalisées. Elle
doit être précédée d'une revue systématique de la littérature. Les résultats sont
présentés graphiquement sous la forme d'un forest plot. Le biais de publication des
études constitue une limite importante des méta-analyses.
QI 5
B C D – Les études pharmacoépidémiologiques sont réalisées après l'obtention de
l'autorisation de mise sur le marché et non avant (A : faux). Ce sont des études dites
« de phase IV » dans le développement du médicament (E : faux). Elles peuvent avoir
pour objet l'étude des événements indésirables et de l'efficacité en conditions réelles
d'utilisation (D : vrai). Elles sont de nature observationnelle (B : vrai) et donc sujettes
aux facteurs de confusion (C : vrai).
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FICHE 6
La sécurité du patient. La gestion des
risques. Les événements indésirables
associés aux soins (EIAS)
Item 4
P. François; B. Boussat
Objectifs pédagogiques
• le signalement des EIAS par les professionnels de santé est la principale source
d'information sur les risques associés aux soins ;
• les plaintes et réclamations des patients sont aussi une source d'information sur
les défauts du système. Il faut donc les recueillir et les investiguer comme des
EIAS ;
• on peut aussi mettre en place et suivre des indicateurs fondés sur le recensement
d'événements « sentinelles » ;
• des événements indésirables peuvent aussi être dépistés par des revues
systématiques de dossiers dans le cadre d'études ad hoc ou dans les revues de
mortalité et morbidité (RMM).
L'identification a priori consiste à repérer les risques et à agir avant que ne survienne
un événement indésirable :
• on utilise principalement les méthodes fondées sur l'analyse des processus telle
que la « visite de risque » ou des méthodes d'analyse de la conformité des
processus et des pratiques à des normes professionnelles ou réglementaires.
4 Analyse des événements et des risques
Les EIAS doivent être analysés avec des méthodes d'analyse systémique telles que
ALARM ou Orion qui cherchent les causes racines ou latentes de l'événement. Il s'agit
d'identifier, dans le contexte de survenue de l'événement les facteurs qui ont pu
contribuer à l'erreur. Cette recherche se fait dans les processus de communication et de
coopération, dans l'environnement physique, dans les matériels ou produits utilisés, etc.
5 Prévention des événements et des risques
Le but de la gestion des risques et de réduire la probabilité de survenue d'un même
événement. Pour ce faire, il convient d'abord de corriger les causes racines, les défauts
du système qui ont favorisé la survenue de l'événement et ont été reconnus par l'analyse
de l'événement. On peut aussi proposer des barrières de sécurité qui peuvent être
physiques, comme les détrompeurs, ou logiques, comme les listes de contrôle (check-
lists).
6 Dispositifs de gestion de la sécurité des soins
Les dispositifs de gestion de la sécurité des soins s'organisent selon une triple boucle au
niveau d'un service (d'une équipe), d'un établissement de santé ou d'une nation :
Questions isolées
QI 1
Une patiente de 77 ans, hospitalisée pour encéphalite à varicelle-zona virus, présente
un trouble de conscience accompagné d'une dépression respiratoire, d'un myosis et
d'une hypotension. Un diagnostic de surdosage en morphinique est posé devant la
découverte d'une erreur lors de la prescription du médicament. Cet événement :
QI 2
Le modèle de Reason :
QI 4
Un comité de retour d'expérience (CREX) :
QI 5
En France, l'institution chargée de la prévention des risques liés aux dispositifs
médicaux est :
Réponses
QI 1
C D E – Événement indésirable associé aux soins (= accident iatrogène), grave, évitable.
L'analyse systémique de cet événement pourrait révéler des causes latentes, dont des
défauts de l'organisation des soins.
QI 2
A D E – Dans l'esprit de la gestion des risques, on dissocie la notion d'erreur du concept
de faute. L'erreur est humaine et constitue une opportunité pour améliorer la sécurité :
le modèle de Reason permet d'identifier les causes racines des événements indésirables
associés aux soins, afin de pouvoir les corriger et améliorer la sécurité des patients.
QI 3
A – Les autres propositions sont utilisées pour la gestion des risques a posteriori.
QI 4
E – Un CREX est un groupe de différents professionnels d'une structure de soins
(médecins, paramédicaux, cadres, etc.) qui se réunit périodiquement pour analyser des
événements indésirables associés aux soins et/ou des événements porteurs de risque. Il
met en œuvre une méthode d'analyse systémique des événements indésirables
(méthode Orion).
QI 5
D
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FICHE 7
La gestion des erreurs et des plaintes.
L'aléa thérapeutique
Item 5
P. François; B. Boussat
Objectifs pédagogiques
– Préciser les différents temps successifs d'une démarche permettant une culture
positive de l'erreur : analyse des événements indésirables graves (EIG), revue de
mortalité et morbidité, information et plan d'action ; prévention des dommages de
« seconde victime » pour le professionnel de santé.
– Acquérir les bases de l'analyse approfondie des causes d'erreur (modèle de Reason,
barrières de prévention, récupération, atténuation, analyse des causes racines).
– La compensation de l'erreur : préciser les missions de l'Office national
d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam). Identifier les principaux facteurs
conduisant à l'ouverture d'un contentieux à la suite d'un accident médical. Définir
la notion de responsabilité sans faute.
« L'homme sage apprend de ses erreurs, l'homme plus sage encore apprend des
erreurs des autres. » (Confucius).
1 Concepts : la gestion des erreurs et des
plaintes est un élément essentiel de la prévention
des risques associés aux soins
Les erreurs peuvent concerner les actions de prévention, de diagnostic ou de traitement.
Elles peuvent ou non avoir entraîné un dommage pour le patient. Elles sont
involontaires et évitables.
Les réclamations et les plaintes proviennent d'un patient ou de sa famille qui
expriment une insatisfaction ou s'estiment victimes d'un préjudice à la suite de ce qu'ils
estiment être une erreur dans les soins.
L'aléa thérapeutique est un événement indésirable dont la cause est une action de
soins conforme et ne comportant pas d'erreur. Il est lié à la réalisation d'un risque
inhérent à l'action de soins et se distingue des erreurs par son inévitabilité.
2 Facteurs humains dans la survenue des erreurs
L'être humain est faillible et il est dans sa nature de faire des erreurs. Il peut s'agir
d'erreurs par omission, commission, exécution, violation (ou non-conformité).
Certains facteurs humains sont individuels. Ainsi, le manque de connaissances, de
compétences, d'expérience peut conduire à des erreurs. De même, la performance d'un
professionnel peut être influencée par le stress, le manque de temps, la fatigue, la
maladie ou par des obstacles linguistiques ou culturels. Chacun devrait se poser cette
question avant d'agir : est-ce que je suis apte à travailler ?
D'autres facteurs humains ont une dimension collective et relèvent du travail en
équipe. Une mauvaise organisation de l'équipe, un manque de communication, voire
des conflits, nuisent à la bonne coopération des acteurs et accroissent le risque d'erreurs.
Dans une équipe, il faut un leadership, une claire définition des rôles et une
communication effective et organisée.
3 Démarche de culture positive de l'erreur
L'apprentissage par l'erreur est un facteur de progrès tant au niveau personnel que
collectif.
Un des fondements de la culture de sécurité est la non-culpabilisation de la personne
qui a commis l'erreur. Ceci favorise le signalement des erreurs, leur analyse et la mise
en place d'actions d'amélioration prévenant la répétition de telles erreurs.
La culture de sécurité est aussi une forme de protection des professionnels qui sont
souvent la deuxième victime d'une erreur par le traumatisme et le sentiment de
culpabilité qui en découlent.
La culture positive de l'erreur amène aussi à informer honnêtement le patient (ou sa
famille) quand une erreur a été commise. On sait que cette information du patient
réduit le risque de contentieux entre celui-ci et les professionnels de santé.
4 Bases de l'analyse approfondie des causes
d'erreur
Quand une erreur est identifiée par un signalement ou une plainte, il convient de
l'analyser pour en chercher les causes et pour mettre en place des barrières de sécurité.
L'analyse des causes racines est réalisée par des méthodes systémiques (ALARM,
Orion) fondées sur le modèle de Reason (voir fiche 6).
Les barrières sont des protections contre le risque d'erreur selon trois niveaux :
prévention, récupération et atténuation. Elles peuvent être immatérielles
(recommandation, check-list) ou matérielles (détrompeurs).
Les barrières de prévention visent à empêcher la survenue de l'erreur comme, par
exemple, la check-list du bloc opératoire. Les barrières de récupération visent à bloquer
une erreur avant qu'elle n'atteigne le patient, par exemple une erreur de prescription
repérée par l'infirmier. Les barrières d'atténuation visent à limiter les conséquences
d'une erreur qui a atteint le patient.
5 Gestion des plaintes et compensation des
préjudices
Un patient qui s'estime victime d'un dommage associé aux soins peut demander
compensation de ce préjudice par une réclamation auprès du professionnel de santé (ou
l'établissement) et son assureur pour un règlement « à l'amiable ». Il peut aussi déposer
une plainte en justice dans le but d'obtenir une compensation du préjudice et/ou des
sanctions.
La prévention des contentieux entre les patients et les professionnels et
établissements de santé repose essentiellement sur la qualité des informations données
au patient. L'information doit être faite avant l'action de soins et après la survenue d'un
événement indésirable.
Avant l'action, le patient doit recevoir une information loyale, claire et appropriée sur
les risques et les bénéfices de l'action de soins. Une information complète et loyale rend
le risque plus acceptable.
Lorsqu'un dommage est survenu, l'événement indésirable doit faire l'objet d'une
annonce, que ce dommage soit consécutif à un aléa thérapeutique ou à une erreur. La
reconnaissance du dommage peut initier un processus de règlement « à l'amiable » ; la
compensation du préjudice sera demandée à l'assureur du professionnel ou de
l'établissement.
Le patient peut aussi demander une compensation du préjudice auprès de la
commission régionale de conciliation et d'indemnisation (CRCI). Cette commission
examine l'événement et le dommage et décide de l'éligibilité à une indemnisation. Si le
cas est éligible à une indemnisation, la CRCI en propose le montant et décide qui doit
verser cette indemnisation. En cas d'erreur avérée, le payeur sera l'assurance du
professionnel ou de l'établissement. Dans les autres cas, l'indemnité sera versée par
l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam). Cette indemnisation
est versée au titre de la solidarité nationale en cas d'aléa thérapeutique, d'affections
iatrogènes ou d'infections associées aux soins.
Questions isolées
QI 1
Un patient hospitalisé est opéré pour une hernie discale. Après constatation d'une
infection du site opératoire, une analyse du dossier révèle que ce patient n'a pas reçu
d'antibioprophylaxie, pourtant recommandée pour ce type de chirurgie (céfazoline
2 grammes avant l'induction). Il s'agissait d'une :
❐ A - erreur d'exécution
❐ B - erreur par omission
❐ C - violation
❐ D - faute professionnelle
❐ E - malveillance
QI 2
Les systèmes passifs permettant le repérage des événements indésirables graves
survenant dans les hôpitaux incluent :
QI 3
La check-list « sécurité du patient au bloc opératoire » :
QI 4
Les principales étapes de l'analyse des causes racines des événements indésirables
(méthode ALARM ou Orion) incluent :
QI 5
En France, l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) permet
l'indemnisation des patients ayant subi des dommages en cas :
❐ A - d'aléa thérapeutique
❐ B - d'accident iatrogène inévitable
❐ C - d'une infection associée aux soins
❐ D - d'une erreur de diagnostic
❐ E - d'une erreur de posologie médicamenteuse
Réponses
QI 1
B C – Erreur par omission car une action nécessaire n'a pas été faite. Il s'agit aussi d'une
violation ou non-conformité car il s'agit d'un cas de non-respect d'une
recommandation.
QI 2
A D E – On distingue les systèmes passifs basés sur le volontariat des professionnels de
santé (systèmes de signalement) ou sur la volonté des patients ou de leur famille, des
systèmes actifs fondés sur l'analyse de dossiers ou de traces électroniques.
QI 3
C D E – Cette check-list est définie depuis 2010 comme pratique exigible prioritaire
(PEP) dans le cadre de la certification des établissements de santé.
QI 4
ABCE
QI 5
A B C – L'Oniam permet l'indemnisation des patients ayant subi des dommages en cas
d'aléa thérapeutique (= ou d'affection iatrogène inévitable) ou d'infections associées aux
soins sans que le patient aille au contentieux. Toute erreur médicale, dont font partie les
erreurs de diagnostic et les erreurs d'indication ou de posologie pour une erreur
médicamenteuse, se règlent soit à l'amiable, soit auprès des tribunaux (ordre judiciaire
ou administratif).
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FICHE 8
L'organisation de l'exercice clinique et les
méthodes qui permettent de sécuriser le
parcours du patient
Item 6
V. Migeot; A. Duclos; G. Vidal-Trécan
Objectifs pédagogiques
Questions isolées
QI 1
Parmi les propositions relatives à la check-list au bloc opératoire, laquelle/lesquelles
est/sont exacte(s) ?
QI 2
Parmi les propositions relatives au parcours du patient, laquelle/lesquelles est/sont
exacte(s) ?
QI 3
Parmi les méthodes pour sécuriser le parcours du patient, laquelle/lesquelles est/sont
exacte(s) ?
Réponses
QI 1
A D – L'usage systématique de la check-list implique tout le personnel en salle
d'opération pour faciliter les échanges entre professionnels (anesthésiste, chirurgien,
infirmier) sur une trentaine de points clés à vérifier.
QI 2
A B C D – Le parcours du patient vise à mieux articuler soins de ville et hospitaliers
pour la prise en charge de pathologies spécifiques.
QI 3
C D E – L'utilisation de la check-list peut concerner d'autres activités interventionnelles.
La réunion de morbimortalité consiste en l'analyse rétrospective de facteurs non
nécessairement mesurée par le suivi d'indicateurs.
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FICHE 9
Principes d'une démarche d'assurance
qualité et évaluation des pratiques
professionnelles
Item 13
P. François; B. Boussat; P. Michel
Objectif pédagogique
« La gestion de la qualité est une démarche qui doit permettre de garantir à chaque
patient les soins qui lui assureront le meilleur résultat en terme de santé, au meilleur
coût, au moindre risque iatrogénique et pour sa plus grande satisfaction en termes de
procédure, de résultat et de contacts humains à l'intérieur du système de soins. »
(Organisation mondiale de la Santé).
1 Principales approches
Le monde de l'industrie et des entreprises de service a développé deux catégories de
méthodes de gestion de la qualité : l'assurance de la qualité et l'amélioration continue de
la qualité.
L'assurance de la qualité a pour objectif de garantir la qualité du service rendu à
l'usager. C'est une approche normative qui vise la conformité des structures, des
processus, des pratiques et des résultats à des normes spécifiées. La démarche repose
sur une culture de l'écrit et de l'évaluation : écrire ce qu'on doit faire, faire ce qu'on a
écrit, vérifier ce que l'on fait.
L'outil central de la démarche est la documentation qualité que l'on décrit comme une
pyramide qui comprend la traçabilité (le dossier du patient), les référentiels de
pratiques et d'organisation (procédures et protocoles) et le compte rendu des
évaluations.
L'amélioration continue de la qualité est une approche dynamique fondée sur des
cycles itératifs de résolution de problèmes. Il s'agit d'identifier les problèmes de
l'organisation, de les analyser pour en identifier les causes, d'imaginer et mettre en
œuvre des actions correctrices et de vérifier que le problème est résolu. La démarche est
symbolisée par la « roue de Deming » qui représente des cycles : plan (planifier) – do
(faire) – check (évaluer) – act (agir pour corriger), qui permettent d'améliorer en
permanence la qualité.
2 Certification des établissements de santé
Il s'agit d'un dispositif d'évaluation des établissements de santé par un organisme
extérieur à l'aide d'un référentiel (le manuel de certification), qui décrit tout ce que doit
mettre en œuvre un hôpital pour rendre aux patients un service optimal.
En France, la certification est gérée par la Haute Autorité de santé (HAS). Elle est
obligatoire pour tous les établissements de santé, publics et privés, et concerne toutes
les activités de l'établissement.
Le manuel de certification, structuré en chapitres, comprend vingt-huit références
déclinées en critères comportant chacun trois niveaux d'appréciation : la présence d'une
politique concernant le critère, la mise en œuvre de cette politique et son évaluation.
La procédure a lieu tous les quatre ans et commence par une autoévaluation de
l'établissement, puis une visite de celui-ci par des experts de l'HAS qui rédigent un
rapport de visite. Après une navette avec l'établissement, l'HAS établit un rapport
public qui peut comprendre des recommandations, des réserves ou l'absence de
certification.
3 Indicateurs de qualité et sécurité des soins
(IQSS)
Ces indicateurs sont des données quantitatives qui mesurent certains aspects de la
qualité et de la sécurité des soins. Un indicateur peut porter sur les moyens, les
processus, les risques ou les résultats.
Les indicateurs nationaux IQSS sont gérés par la HAS qui définit chaque année les
indicateurs qui seront obligatoires pour tous les établissements de santé.
Le premier groupe d'indicateurs inclus dans un programme national obligatoire a été
le tableau de bord des infections nosocomiales, comprenant en particulier un indicateur
de consommation des solutions hydroalcooliques et un indicateur composite du bon
usage des antibiotiques.
Le programme Indicateurs pour l'amélioration de la qualité et la sécurité des soins
(IPAQSS) comprend divers indicateurs fondés sur l'analyse de dossiers d'échantillons
de séjours tirés au sort dans la base de données médicoadministrative de
l'établissement. Ces indicateurs portent en particulier sur la qualité de la lettre de liaison
à la sortie, l'évaluation de la douleur et diverses pratiques cliniques.
Depuis 2016, est apparu un nouveau groupe d'indicateurs qui sont produits
directement par l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (ATIH) par
l'analyse de la base de données nationale des séjours hospitaliers qui permet de calculer,
par exemple, le taux standardisé d'incidence des événements thromboemboliques après
pose d'une prothèse de hanche.
Un indicateur peut être interprété en fonction d'un objectif, selon son évolution dans
le temps ou par comparaison avec d'autres établissements.
4 Évaluation des pratiques professionnelles
L'évaluation des pratiques consiste, pour un professionnel de santé, à poser un regard
critique sur ses décisions et ses actes en les comparant à un référentiel qui définit la
prise en charge optimale. C'est une activité obligatoire pour tout professionnel de santé
dans le cadre du développement professionnel continu (DPC), qui comprend aussi la
formation continue.
Pour évaluer leurs pratiques, les professionnels de santé peuvent recourir à
différentes méthodes qui relèvent d'approches différentes :
Questions isolées
QI 1
L'amélioration continue de la qualité :
QI 2
La procédure de certification des établissements de santé :
QI 3
Les programmes nationaux d'indicateurs de la qualité et de la sécurité des soins
incluent :
QI 4
L'accréditation des médecins dans les spécialités à risque est un dispositif :
QI 5
Les revues de pertinence des soins :
Réponses
QI 1
C D – La démarche d'amélioration continue de la qualité peut être symbolisée par la
roue de Deming ou cycle PDCA (plan, do, check, act). Les réponses B-E décrivent la
démarche d'assurance qualité.
QI 2
A E – La certification est obligatoire en France. Après une étape d'autoévaluation, des
experts-visiteurs sont chargés de visiter l'établissement et d'appliquer, entre autres, la
méthode du « patient traceur ».
QI 3
C D E – Certains indicateurs du programme national (qualité de la lettre de liaison à la
sortie, satisfaction des patients, etc.) sont inclus dans le calcul de l'enveloppe financière
du programme d'incitation financière pour l'amélioration de la qualité (IFAQ).
QI 4
C D E – Ce dispositif d'évaluation des pratiques professionnelles se base sur un
engagement volontaire des médecins exerçant dans des spécialités à risque (ayant une
activité en public et/ou en libéral).
QI 5
D E – Les audits cliniques reposent également sur une approche par comparaison
(comparaison entre une pratique observée et une pratique idéale). Les revues de
pertinences examinent, pour une série ou un échantillon de cas, la pertinence ou la
bonne indication d'une action de soins donnée (acte, traitement, exploration ou, plus
globalement, admission ou maintien en hospitalisation.
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FICHE 10
La sécurité sanitaire des produits destinés
à l'homme. La veille sanitaire
Item 177
L. Moret; B. Leclère; M. Gignon
Objectifs pédagogiques
La sécurité sanitaire est un concept apparu au milieu des années 1990, à la suite de la
crise sanitaire du sang contaminé. Depuis, plusieurs autres crises sanitaires ont émaillé
l'histoire de la sécurité sanitaire (Mediator®, etc.). La sécurité sanitaire s'est structurée
progressivement, avec la création de plusieurs dispositifs et agences nationales assurant
des missions de veille sanitaire, de surveillance et d'évaluation des risques.
1 Quels sont les grands principes de sécurité
sanitaire ?
• Le principe d'évaluation : la capacité à pouvoir détecter et analyser les risques
a priori et a posteriori doit être garantie.
• Le principe de précaution : l'absence de certitudes scientifiques ne doit pas
retarder l'adoption de mesures visant à prévenir a priori un risque de dommages
graves et irréversibles pour la société.
• Le principe d'impartialité : l'indépendance des autorités et des professionnels
de santé, l'absence de liens financiers entre les experts et les industriels doivent
être garanties pour éviter les conflits d'intérêts.
• Le principe de transparence : l'information de la population, les échanges et la
controverse entre scientifiques et autorités sanitaires pour prendre les décisions
adaptées à la situation.
2 Quelles sont les agences se partageant le
périmètre de la surveillance sanitaire ? Quelles
sont leurs principales missions ? Quelles
vigilances réglementées gèrent-elles ?
2.1 Agence nationale de sécurité du médicament et
des dispositifs médicaux (ANSM)
Les principales missions de l'ANSM sont de garantir la sécurité des produits de santé
destinés à l'être humain tout au long de leur cycle de vie, depuis les essais initiaux
jusqu'à la surveillance après leur autorisation de mise sur le marché. Elle gère sept
vigilances sanitaires :
Questions isolées
QI 1
Quelles sont les propositions exactes concernant le principe de précaution ?
QI 2
Le dispositif de vigilance des produits de santé concerne :
QI 3
Concernant les dispositifs de vigilances sanitaires :
QI 4
Au cours de son hospitalisation, un nouveau traitement antiasthmatique est débuté
chez M. B. Après 24 heures, celui-ci est victime d'une réaction cutanée à type
d'urticaire, mise sur le compte de ce nouveau traitement qui est immédiatement stoppé.
À quelle vigilance correspond cet effet indésirable médicamenteux ?
❐ A - Matériovigilance
❐ B - Pharmacovigilance
❐ C - Addictovigilance
❐ D - Réactovigilance
❐ E - Biovigilance
QI 5
À quelles personnes/structures cet effet indésirable médicamenteux va-t-il être
déclaré ?
Réponses
QI 1
AC
QI 2
ABCDE
QI 3
BCE
QI 4
B
QI 5
BD
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F I C H E 11
Identification et gestion des risques liés
aux médicaments et aux biomatériaux.
Risque iatrogène. Erreur médicamenteuse
Item 322
M. Gignon; M. Pierson-Marchandise; L. Moret
Objectifs pédagogiques
Le risque iatrogène est particulièrement important chez le sujet âgé et avec certaines
classes pharmaceutiques : anticoagulants, médicaments à visée neurologique et
antihypertenseurs.
Les conséquences sur la santé des patients en matière de morbimortalité et l'impact
médicoéconomique pour le système de santé font de la prévention de la iatrogénie
médicamenteuse évitable une priorité des politiques de santé.
La connaissance des effets indésirables, même rares et exceptionnels, est
particulièrement importante afin d'améliorer la sécurité sanitaire concernant les
produits de santé.
Les vigilances sanitaires sont des systèmes de recueil continu des signalements
d'effets indésirables, d'enregistrement, d'évaluation et d'investigation de ces
événements, pouvant générer la mise en place de mesures appropriées : retrait de
produits, informations aux professionnels de santé, etc.
Les vigilances relatives aux médicaments et aux biomatériaux sont gérées par
l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)
(Fig. 11.1).
FIG. 11.1 Champ et organisation des vigilances relatives aux médicaments et
biomatériaux.
AEM : Agence européenne des médicaments ; AMM : autorisation de mise sur le marché ;
ANSM : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé ; CEIP : centre
d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance ; CRPV : centre régional de
pharmacovigilance ; EI : effets indésirables ; MV : matériovigilance ; PS : professionnels de
santé.
2 Identifier et prévenir les erreurs
médicamenteuses et celles du circuit du
médicament
Chacune des étapes du circuit du médicament (prescription, dispensation,
administration, réévaluation) peut être à l'origine d'une erreur médicamenteuse :
omission ou réalisation non intentionnelle d'un acte au cours du processus de soins
impliquant un médicament, qui peut être à l'origine d'un risque ou d'un événement
indésirable pour le patient.
L'erreur médicamenteuse est un événement indésirable qui peut ou non être à
l'origine d'un effet indésirable.
L'erreur peut être la conséquence d'une mauvaise conception du médicament et de
l'information qui lui est relative (conditionnement inadapté, etc.) et/ou de l'organisation
de la prise en charge thérapeutique du patient (organisation du circuit du médicament,
facteurs humains, facteurs environnementaux, pratiques professionnelles, etc.).
Les causes profondes des erreurs médicamenteuses doivent être recherchées dans une
démarche de gestion des risques (comités de retour d'expérience [CREX], revues de
mortalité et de morbidité [RMM], etc.) dans le but d'éviter qu'elles ne se reproduisent.
Règle des 5 B
La règle des 5 B est un outil pédagogique visant à sécuriser l'administration du
médicament.
Administrer :
• au bon patient ;
• le bon médicament : respect des allergies, médicament inapproprié, interaction
médicamenteuse, etc. ;
• à la bonne dose ;
• sur la bonne voie ;
• au bon moment.
3 Risques liés à la contrefaçon de médicaments
La contrefaçon concerne les médicaments, les dispositifs médicaux et autres produits de
santé autorisés.
Les médicaments falsifiés, souvent vendus par Internet, n'ont pas été soumis à
l'évaluation des autorités sanitaires et échappent ainsi aux procédures visant à assurer
la qualité et la sécurité des patients. Ces médicaments peuvent présenter une absence,
un sous-dosage ou un surdosage en principe actif et la présence de produits.
Points clés
Questions isolées
QI 1
Les erreurs médicamenteuses :
QI 2
La matériovigilance concerne les événements indésirables liés à l'utilisation :
QI 4
Le signalement des effets indésirables susceptibles d'être dus à un médicament :
QI 5
Concernant le signalement des effets indésirables médicamenteux :
Réponses
QI 1
BCD
A - Seules les erreurs médicamenteuses liées à la dénomination ou à la présentation
doivent être déclarées sur le portail de signalement. Les autres types d'erreurs
médicamenteuses (liées à l'organisation du service, par exemple) peuvent être
signalés en interne afin d'en analyser les causes profondes.
E - Les anticoagulants font partie des classes médicamenteuses pour lesquelles les
effets indésirables sont fréquents mais ces EI ne sont pas obligatoirement liés à une
erreur médicamenteuse.
QI 2
ACDE
QI 3
ABDE
QI 4
CDE
QI 5
DE
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FICHE 12
Organisation du système de soins,
parcours de soins
Item 15
A.-L. Le Faou
Objectifs pédagogiques
Le système de santé se définit comme toutes les activités dont le but essentiel est de
promouvoir ou d'entretenir la santé. Dans ces limites sont contenus l'ensemble des
services de santé officiels, les services moins reconnus comme les guérisseurs, le
système de distribution des médicaments, l'ensemble des programmes de promotion de
la santé et de prévention pris dans leur sens large, qu'ils soient gérés ou non par un
ministère en charge de la santé (OMS 2000).
Le système de santé comprend l'ensemble des moyens destinés à réaliser les objectifs
d'une politique de santé. Il s'agit de moyens : organisationnels (ministère en charge de
la santé, administration de la Sécurité sociale) et humains (personnels médicaux,
paramédicaux, administratifs, associations de malades). Les objectifs d'un système de
santé à l'échelle de la population sont de : préserver ou améliorer la santé ; fournir des
services qui répondent aux attentes (médicales et autres) ; par exemple, accès aux soins
24 heures sur 24, accès aux spécialistes dans un délai acceptable ; équité dans l'accès aux
services publics de santé, notamment en supprimant la barrière financière ; par
exemple, accès à des services publics d'urgences.
Le système de soins regroupe l'ensemble des services de santé qui ont pour principale
fonction la prestation d'interventions préventives, curatives et palliatives, en réponse à
des besoins spécifiques de santé des individus ou des populations (OMS 2000).
Au cours de la période 2018–2022, la stratégie nationale de santé constitue le cadre de
la politique de santé en France. Elle s'appuie sur l'analyse qui a été menée par le Haut
Conseil de la santé publique sur l'état de santé de la population, ses principaux
déterminants, ainsi que sur les stratégies d'action envisageables1.
Elle vise à répondre aux grands défis que rencontre notre système de santé, identifiés
par le rapport du Haut Conseil de la santé publique : les risques sanitaires liés à
l'augmentation prévisible de l'exposition aux polluants et aux toxiques ; les risques
d'exposition de la population aux risques infectieux ; les maladies chroniques et leurs
conséquences ; l'adaptation du système de santé aux enjeux démographiques,
épidémiologies et sociétaux.
Le rôle principal dans l'administration du système de santé en France incombe à l'État
qui est le garant de l'intérêt public et de la protection de la santé de la population. L'État
intervient au niveau national par le biais du Parlement et du gouvernement. Depuis
1996, le Parlement vote chaque année une loi de financement de la Sécurité sociale
(LFSS) qui fixe notamment l'objectif national des dépenses d'assurance maladie
(Ondam). C'est le ministère chargé de la santé qui intervient à titre principal au nom de
l'État. L'État a suscité progressivement la création d'organismes ayant compétence dans
un domaine spécifique : les agences sanitaires (Agence de la biomédecine [ABM], Santé
publique France, Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé
[ANSM], Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et
du travail [Anses], Établissement français du sang [EFS], Haute Autorité de santé
[HAS], Institut national du cancer [INCa]. Les agences régionales de santé (N = 17) sont
chargées du pilotage régional du système de santé. Elles sont chargées de la veille et de
la sécurité sanitaires, ainsi que de l'observation de la santé ; de la définition, du
financement et l'évaluation des actions de prévention et de promotion de la santé ; de
l'anticipation, la préparation et la gestion des crises sanitaires et de la régulation de
l'offre de santé qui porte sur les secteurs ambulatoire (médecine de ville), médicosocial
(aide et accompagnement des personnes âgées et handicapées) et hospitalier.
En 2015, 1,9 million de professionnels de santé étaient en exercice en France. L'offre
de soins comprend les établissements de santé, les professionnels de santé et l'industrie
biomédicale. Les établissements de santé comprennent les établissements publics de
santé, les établissements de santé privés d'intérêt collectif (Espic) et les établissements
privés à but lucratif (cliniques privées). La tendance est à la réduction des places
d'hospitalisation en soins aigus, au développement de la chirurgie ambulatoire comme
dans les autres pays riches (États-Unis, Canada, Royaume-Uni notamment) et au
développement du secteur d'hébergement médicosocial. Au 1er janvier 2015, on
comptait 222 150 médecins en activité en France, avec 337 médecins pour
100 000 habitants, la situant dans la moyenne des pays de l'OCDE. Avec près de 50 % de
médecins généralistes en 2015 (versus 30 % en moyenne dans les pays de l'OCDE), la
France présente encore cependant une densité de médecins généralistes parmi les plus
élevées de ces pays. Les réformes des pays européens montrent une pression financière
accrue sur tous les systèmes.
Au Royaume-Uni, le gouvernement a lancé le Health and Social Care Act en 2012, qui
donne aux groupes de médecins de l'Angleterre (Clinical Commissioning Groups) des
budgets autonomes. Les responsabilités du Department of Health – qui organisait le
système de santé primaire – sont alors transférées à une autorité indépendante, le
National Health Service (NHS) England.
En Allemagne, la loi de « limitation de la dette » a été votée en 2009. De ce fait,
l'assurance maladie a accumulé des excédents importants. Depuis 2014, les
remboursements des soins hospitaliers (médecine, chirurgie, obstétrique) reposent sur
le niveau d'activité effectif. En 2015, un fonds de restructuration visant à réduire les
surcapacités hospitalières a été créé.
Aux États-Unis, l'entrée en vigueur de l'Affordable Care Act (ACA) en 2014 oblige
toutes les personnes payant des impôts aux États-Unis à se doter d'une assurance santé
avec 10 garanties essentielles : les services ambulatoires ; les services d'urgence,
l'hospitalisation ; l'accouchement et la prise en charge du nouveau-né ; la santé mentale ;
les prescriptions médicales ; les services de rééducation ; les analyses de laboratoire ; la
prévention et la prise en charge des maladies chroniques et les services pédiatriques
(soins ophtalmologiques et auditifs compris). Le taux de remboursement est fonction du
niveau de prime : bronze (remboursement des dépenses à hauteur de 60 %), silver (70 %),
gold (80 %) et platinum (90 % des dépenses). Une amélioration de la couverture santé a
résulté de la mise en œuvre de l'ACA.
1
http://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/strategie-nationale-
de-sante/article/la-strategie-nationale-de-sante-2018-2022.
FICHE 13
La Sécurité sociale. L'assurance maladie.
Les assurances complémentaires. La
couverture médicale universelle1. La
consommation médicale. Protection
sociale. Consommation médicale et
économie de la santé
Item 16
A.-L. Le Faou
Objectifs pédagogiques
Les maladies couvertes à 100 % par l'assurance maladie sont à connaître, ainsi que les
prestations en nature et en espèces.
■Consommation médicale et économie de la
santé
On peut définir la « fonction santé » par l'ensemble des actions qui concourent au
traitement ou à la prévention d'une perturbation de l'état de santé (définition de la
comptabilité nationale). Les montants de l'ensemble des postes de la consommation
médicale sont exprimés sous forme d'agrégats, dont : la consommation de soins et de
biens médicaux (CSBM) ; la dépense courante de santé (DCS) ; la dépense courante de
santé au sens international (DCSi). La CSBM correspond à la valeur des biens et services
médicaux consommés sur le territoire national (y compris les départements et régions
d'outre-mer [DROM]) par les résidents et non-résidents pour la satisfaction de leurs
besoins de santé individuels et qui concourent au traitement d'une perturbation
provisoire de l'état de santé. Cette dépense inclut les biens médicaux et soins courants
des personnes prises en charge au titre des affections de longue durée (ALD). À noter
que la CSBM exclut en revanche diverses composantes de la dépense relatives
notamment à la gestion et au fonctionnement du système ainsi qu'aux soins de longue
durée, comptabilisés dans la DCS. La CSBM regroupe : la consommation de soins
hospitaliers, y compris la totalité des honoraires perçus par les médecins libéraux en
établissement privé, pour 46,5 % du total (les soins de longue durée aux personnes
âgées sont exclus) ; la consommation de soins ambulatoires, soit les soins réalisés en
cabinets libéraux, en consultation externe à l'hôpital, ainsi que les dépenses d'hôpitaux
de jour médicaux ou chirurgicaux. Elle comprend également les soins réalisés en
dispensaires, la consommation d'analyses et de prélèvements en laboratoires et les soins
réalisés en cures thermales, pour 26,3 % du total ; la consommation de médicaments et
de biens médicaux (optique, prothèses, etc.), qui représente 17,1 % de la dépense ; la
consommation de transports sanitaires, soit 2,4 % du total. La CSBM en 2016 était
évaluée à 198,5 milliards d'euros, soit 2 975 euros par habitant. La DCS est la somme de
toutes les dépenses engagées par les financeurs publics et privés pour la santé (Sécurité
sociale, État, collectivités locales, organismes complémentaires et ménages) : elle
correspond à un ensemble plus large que la CSBM. Elle s'élevait à 266,6 milliards
d'euros en 2016 (soit 12 % du PIB). L'agrégat le plus pertinent pour les comparaisons
internationales est la DCSi. Celui-ci correspond à la dépense de consommation finale de
biens et de services de santé. Il comprend : les dépenses hospitalières, de soins de ville,
de transports et de biens médicaux, ainsi que les dépenses de soins de longue durée
(dans une acception plus large que celle des comptes de la santé), les autres dépenses en
faveur des malades, les subventions au système de soins nettes des remises
conventionnelles et une partie de la prévention institutionnelle et des coûts de gestion.
La part des dépenses de santé dans la richesse (12 % du PIB) croît du fait des facteurs de
demande et d'offre de soins.
QCM
QCM 1
Concernant les dépenses sociales en France, indiquez les affirmations vraies :
QCM 2
Concernant les établissements de santé, indiquez les affirmations vraies :
❐ A - les dépenses effectuées dans les cliniques privées ne sont pas couvertes par
l'assurance maladie
❐ B - le nombre de centres hospitaliers régionaux universitaires (CHRU) a été réduit
depuis les années 1990
❐ C - le développement de la chirurgie ambulatoire a été très rapide en France
❐ D - les agences régionales de santé sont chargées de la régulation de l'offre de
soins hospitalière
❐ E - les dépenses des établissements de santé remboursées par l'assurance maladie
sont fixées dans le cadre de l'Objectif national des dépenses de l'assurance maladie
QCM 3
Concernant les prises en charge financières de l'assurance maladie, indiquez les
affirmations vraies :
QCM 4
Quelles sont les affirmations vraies concernant le parcours de soins coordonné ?
Réponses
QCM 1
A, B.
QCM 2
D, E.
QCM 3
A, C, E.
QCM 4
A, B, D.
QCM 5
A, B.
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1
Devenu protection universelle maladie (PUMA).
FICHE 14
Le système conventionnel
Item 17
A.-L. Le Faou
Objectifs pédagogiques
Tableau 14.1
Exemples de remboursement par l'assurance maladie dans le cadre du parcours
de soins pour le généraliste et le spécialiste (tarifs prévus par la convention
médicale de 2016).
QCM
QCM 1
Concernant le parcours de soins coordonné, indiquez la ou les affirmations vraies :
QCM 2
Concernant le remboursement des consultations médicales par l'assurance maladie,
indiquez les affirmations vraies :
QCM 3
Concernant les principes de la Charte de la médecine libérale de 1927, indiquez la ou
les affirmations vraies :
QCM 4
Concernant la rémunération sur objectifs de santé publique, indiquez la ou les
affirmations vraies :
QCM 5
Concernant les nouvelles dispositions de la convention médicale de 2016, indiquez la
ou les affirmations vraies :
Réponses
QCM 1
A, B, C.
QCM 2
A, B.
QCM 3
A, B, C, D.
QCM 4
A, C.
QCM 5
A, B, C, D, E.
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FICHE 15
Mesure de l'état de santé de la population
Item 19
L. Josseran; S. Bahrami
Objectifs pédagogiques
– Indicateurs de santé :
- connaître les grands principes des indicateurs de santé ;
- savoir utiliser les principaux indicateurs de suivi de l'état de santé d'une
population ;
- comprendre le principe des méthodes de standardisation.
– Priorité de santé publique :
- comprendre comment se construit une priorité de santé publique.
1 Indicateurs de santé
Ils mesurent un état de santé pour adapter l'organisation sanitaire et sociale d'une zone
géographique et répondre aux besoins de la population.
Ces indicateurs doivent être : valides, sensibles aux changements, fiables ou
reproductibles.
Ils sont enregistrés ou calculés selon différentes méthodes (enquêtes exhaustives ou
transversales, permanentes ou ponctuelles, etc.) et produits par différents organismes.
Il n'existe pas d'indicateur universel décrivant l'ensemble de la santé d'une
population : il faut disposer d'indicateurs différents suivant les groupes d'âges, le sexe,
les pathologies, etc.
Deux types d'indicateurs existent :
• sociodémographiques :
– décrivent l'évolution de la population (espérance de vie, etc.),
– produits à partir du recensement de la population (Insee), des données
d'état-civil (naissances, mariages, décès, etc.) ;
• épidémiologiques (les causes de mortalité, par exemple) :
– disponibles globalement ou par groupes d'âge et de sexe,
– recueillis à partir du certificat de décès par l'Inserm (CépiDc).
2 Les indicateurs sociodémographiques
Indicateur Définition
Espérance de Durée de vie moyenne qu'une génération soumise aux conditions de mortalité de
vie à la l'année de naissance peut espérer vivre
naissance
Espérance de Durée de vie moyenne supplémentaire que les individus de cet âge, soumis aux
vie à un âge conditions de mortalité par âge de l'année considérée, peuvent espérer vivre
donné
Espérance de Nombre d'années qu'il reste normalement à vivre en bonne santé à une personne
vie sans d'un âge donné en l'absence de toute incapacité (espérance de vie retranchée des
incapacité années de vie en incapacité)
3 Indicateur épidémiologique : l'exemple de la
mortalité
2.1 Mortalité générale
Un taux de mortalité présente la vitesse de survenue des décès (mesure d'incidence) :
Indicateur Définition
Taux de (Effectif d'enfants décédés avant l'âge d'1 an pendant l'année/nombre total de
mortalité naissances vivantes de l'année) × 1 000
infantile
Taux de (Effectif d'enfants morts nés [à partir de 28 SA] et enfants décédés entre la
mortalité naissance et 7 jours de vie pendant l'année/nombre total de naissances vivantes
périnatale de l'année) × 1 000
Pour développer une priorité de santé publique, il faut le soutien d'une institution
(ministère de la Santé, etc.) qui assurera le financement, la gestion des moyens, la
mobilisation des professionnels de santé, etc.
La CNS favorise l'émergence politique des priorités de santé. Elle crée le dialogue
entre la société civile et les décideurs politiques.
Comme toute démarche de santé publique, l'évaluation des actions est nécessaire. Le
Haut Conseil de santé publique (HCSP) est le plus souvent en charge de ces
évaluations.
L'organisation sociale et politique française, qui permet la mise en place des priorités
de santé publique, en fait un des piliers de la notion de démocratie sanitaire.
Questions isolées
QI 1
Concernant les indicateurs de santé, il est vrai que :
QI 2
Une priorité de santé publique :
❐ A - est fixée par le décideur politique mais sur l'avis scientifique seulement
❐ B - le HCSP ne participe pas à l'évaluation
❐ C - doit toujours être évaluée
❐ D - la CNS permet l'émergence de priorités de santé
❐ E - participe à la démocratie sanitaire
QI 3
Concernant la standardisation, il est vrai que :
QI 4
Dans la définition d'une priorité de santé publique :
Réponses
QI 1
BD:
QI 2
CDE:
A - Faux, car une priorité de santé publique se fixe en concertation entre une logique
scientifique, une logique économique et une logique sociale. En revanche, il est vrai
que c'est le décideur politique qui arbitre sur la base de ces 3 avis.
B - Faux, car le HCSP participe pleinement à ces évaluations.
QI 3
QI 4
A B D - Faux, car le coût est un élément qui participe à la prise de décision. Il est en
effet possible de tenir compte du coût du programme de priorisation versus le coût
de la pathologie ciblée, par exemple.
QI 5
CD:
A - Faux car un indicateur doit être sensible aux changements pour mesurer
l'évolution d'un état de santé. S'il est résistant il ne changera pas et n'indiquera pas
d'évolution.
B - Faux, car un indicateur doit pouvoir mesurer deux fois la même chose avec le
même résultat. Dans le cas contraire il n'est pas fiable.
E - Faux car tous les indicateurs sont utiles suivant les besoins.
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FICHE 16
Précarité et santé
Item 57
V. Halley des Fontaines
Objectifs pédagogiques
Un patient en situation précaire cumule plusieurs fragilités parmi les suivantes dont
les conséquences sur la santé sont souvent irréversibles :
• les problèmes de santé sont généralement majorés par le retard des soins,
l'absence de mesures préventives, une hygiène de vie difficile, une alimentation
carencée, la souffrance face aux rigueurs climatiques ;
• certains signes cliniques sont des indicateurs : dentition abîmée, dermatoses,
brûlures, les risques de maladies transmissibles sont accrus et la couverture
vaccinale deux à quatre fois moindre ;
• les troubles psychiatriques avérés sont le plus souvent antérieurs et appellent
des réponses spécifiques (médiation culturelle, hébergement social spécialisé) ;
• les états de santé varient en fonction des histoires de vie sur plusieurs
générations, des antécédents en lien avec des guerres, des catastrophes ou des
migrations ;
• chez les patients étrangers, en plus de pathologies acquises dans les conditions
de précarité, il faut rechercher des pathologies prévalentes dans le pays
d'origine (virus de l'immunodéficience humaine [VIH], tuberculose, hépatites)
et les séquelles de traumatismes vécus lors d'un parcours migratoire (viols,
blessures, mutilations) ;En conclusion, il faut rappeler que les articles 7 et 50 du
Code de déontologie médicale (Conseil national de l'Ordre des médecins, 2006)
imposent aux médecins de soigner toute personne, quelle que soit sa situation
sociale.
Questions isolées
QI 1
La menace d'une situation de précarité est évoquée face à un patient qui :
QI 2
Face à un patient en mauvais état général, les signes de grande précarité seront
recherchés au moyen de :
❐ A - la nationalité du patient
❐ B - l'examen des phanères
❐ C - une pathologie avancée non décelée
❐ D - l'absence de mutuelle complémentaire
❐ E - le refus de payer les soins
QI 3
Chez les patients en situation de grande précarité, quelles sont les pathologies les plus
fréquemment observées ?
QI 4
En France, la protection sociale relève de la solidarité nationale. Les critères
d'attribution varient en fonction :
❐ A - de l'âge
❐ B - du genre
❐ C - du pays d'origine
❐ D - du lieu de vie
❐ E - du handicap
QI 5
Le renoncement aux soins tel que mesuré par les économistes de la santé peut être en
lien avec :
Réponses
QI 1
CD
QI 2
BCD
QI 3
BDE
QI 4
ABDE
QI 5
ADE
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FICHE 17
Addiction au tabac
Item 73
A.-L. Le Faou
Objectifs pédagogiques
Tableau 17.1
État des connaissances sur les modalités de prise en charge du sevrage tabagique.
Modalités
Efficacité à 6 mois en
de prise en Action
monothérapie
charge
TSN Réduit l'envie de fumer et les symptômes de 2–3 fois plus d'arrêt en
manque population générale versus sans
Apport ciblé de nicotine TSN
Bupropion Réduit l'envie de fumer et les symptômes de 2 fois plus d'arrêt lors d'essais
manque cliniques versus placebo
Varénicline Soulage les symptômes de manque. Bloque l'effet 3 fois plus d'arrêt lors d'essais
satisfaisant de la nicotine inhalée ce qui réduit le cliniques versus placebo
plaisir de fumer
TCC Développent ou maintiennent la motivation. Similaire aux médicaments mais
Gèrent les situations ou pensées favorisant la l'association à des médicaments
consommation conseillée
Préviennent la rechute
TCC : thérapies cognitivocomportementales ; TSN : traitement de substitution nicotinique.
Test de Fagerström
Le matin, combien de temps après être réveillé(e), fumez-vous votre première
cigarette ?
Trouvez-vous qu'il est difficile de vous abstenir de fumer dans les endroits où c'est
interdit (par exemple, cinémas, bibliothèques) ?
• Oui□1 point
• Non□0 point
• 10 ou moins□0 point
• 11 à 20□1 point
• 21 à 30□2 points
• 31 ou plus□3 points
• Oui□1 point
• Non□0 point
Fumez-vous lorsque vous êtes malade au point de devoir rester au lit presque toute
la journée ?
• Oui□1 point
• Non□0 point
QCM
QCM 1
Votre patient vous pose des questions sur la cigarette électronique. Quelles sont les
affirmations vraies concernant la cigarette électronique parmi les affirmations suivantes
?
❐ A - Elle contient une résistance qui permet de réchauffer le liquide présent dans
un réservoir ou une recharge
❐ B - Elle produit du monoxyde de carbone dans la vapeur produite
❐ C - Elle peut contenir de la nicotine dans les produits inhalés
❐ D - La vapeur produite par la cigarette électronique atteint généralement une
température supérieure à 50 °C
❐ E - L'utilisation de la cigarette électronique associée au tabagisme permet de
réduire le risque lié à la consommation de tabac
QCM 2
Quelles sont les affirmations vraies concernant les cigarettes ?
QCM 3
Quelles sont les affirmations vraies concernant l'association entre la consommation de
tabac et la survenue des maladies suivantes ?
❐ A - Diabète
❐ B - Cancer des voies aériennes
❐ C - Cancer de la vessie
❐ D - Bronchopneumopathie chronique
❐ E - Artérite oblitérante des membres inférieurs
QCM 4
Quelles sont les affirmations vraies concernant les traitements efficaces d'aide au
sevrage tabagique prouvés efficaces scientifiquement ?
QCM 5
Quelles sont les affirmations vraies concernant le tabagisme en France ?
QCM 6
Concernant les médicaments psychotropes, quelles sont les affirmations vraies parmi
les suivantes ?
Réponses
QCM 1
A, C, D.
QCM 2
A, B.
QCM 3
A, B, C, D, E.
QCM 4
B, C, E.
QCM 5
A, B, C.
QCM 6
B, C, D.
QCM 7
A, D, E.
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FICHE 18
Addiction à l'alcool
Item 74
A.-L. Le Faou
Objectifs pédagogiques
Pour une consommation à moindre risque, l'avis d'experts publié par Santé publique
France et l'Institut national du cancer recommande : de ne pas consommer plus de
10 verres standards par semaine et pas plus de 2 verres standards par jour (homme ou
femme), et d'avoir des jours dans la semaine sans consommation d'alcool.
2 Dépistage
Les troubles de l'usage d'alcool (TUA) peuvent être repérés par la consommation
déclarée d'alcool (CDA), évaluée en nombre de « verres standards » (Fig. 18.1). Le test
d'identification des TUA (alcohol use disorders identification test [AUDIT]) comporte une
version longue originale en 10 questions (consommation d'alcool, perte de contrôle,
trous noirs, conséquences de la consommation) et une version courte en 3 questions,
l'AUDIT-C utilisée en pratique. Les critères de la dépendance selon le DSM-5 sont les
suivants : (a) désir persistant de boire, (b) envie paroxystique de boire ou craving, (c)
perte de contrôle, (d) chronophagie, (e) tolérance, (f) syndrome de sevrage, (g) abandon
des activités, (h) poursuite malgré les conséquences physiques et psychologiques, (i)
incapacités à remplir des obligations majeures, (j) situations dangereuses, (k) poursuite
malgré les problèmes sociaux. Le TUA est qualifié de sévère ou grave si 7 à 11 troubles
sont réunis, modéré de 4 à 6, et faible de 2 à 3 critères.
3 Clinique
L'interrogatoire et l'examen clinique doivent rechercher les principales répercussions
somatiques, psychiatriques et sociales. Le syndrome de sevrage à l'alcool (SSA) est une
urgence médicale très fréquente. Il se manifeste par les signes cliniques suivants :
hyperactivité du système nerveux autonome (sueurs ou pouls supérieur à 100/minute) ;
tremblement des mains ; insomnie ; nausées ou vomissements ; hallucinations
temporaires visuelles, auditives ou tactiles ou illusions ; agitation psychomotrice ;
anxiété. Le SSA peut rapidement évoluer vers : des crises comitiales ; un delirium tremens
caractérisé par une mortalité de 50 %.
4 Prise en charge
L'intervention brève est une méthode standardisée d'entretien motivationnel qui repose
sur le modèle REAGIR (repérer, empathie, avis, gestion, influence positive,
responsabiliser). Elle dure environ 5 minutes et devrait être répétée au cours d'un cycle
de quatre consultations.
Le sevrage thérapeutique a lieu en ambulatoire (80 % des cas) ou en milieu résidentiel
(20 %). Les indications du sevrage résidentiel sont, selon la Société française
d'alcoologie : alcoologiques (dépendance physique sévère, antécédents de delirium
tremens ou de crise convulsive généralisée, échec de sevrages ambulatoires itératifs),
somatiques (affection somatique sévère justifiant une hospitalisation), psychiatriques
(syndrome dépressif ou autre pathologie psychiatrique sévère associée, dépendance
associée à certains produits psychoactifs) ou socio-environnementales. La seconde étape
s'attache à maintenir cette abstinence le plus longtemps possible et à prévenir les faux
pas et rechutes de consommations. Le suivi addictologique, le soutien psychosocial
(thérapies cognitivocomportementales, soutien psychocomportemental), en individuel
et/ou en groupe thérapeutique, les groupes d'entraide et les médicaments
addictolytiques aident à maintenir l'abstinence ou à garder une consommation
contrôlée. En cas d'objectif d'abstinence, les trois médicaments disponibles sont :
l'acamprosate, la naltrexone et le disulfirame, en autorisation de mise sur le marché
(AMM), ainsi que le baclofène. En cas d'objectif d'abstinence non accepté, les deux
médicaments disponibles sont alors le nalméfène et le baclofène, la posologie maximale
conseillée pour le baclofène étant de 80 mg/jour avec un remboursement à 30 % par
l'assurance maladie.
Il s'agit d'éviter le passage d'un usage simple vers un usage à risque/excessif dans un
premier temps, et, sinon, d'éviter le passage d'un mésusage d'alcool vers la dépendance
alcoolique (psychologique, puis physique) et les alcoolopathies. On retrouve ainsi les
notions de prévention primaire (prévention du mésusage d'alcool) et de prévention
secondaire (prévention de la dépendance alcoolique et des alcoolopathies).
5 Prévention
La prise en compte des facteurs de vulnérabilité permet de faire de la prévention
primaire, ciblée sur les plus jeunes, plus vulnérables. En ce qui concerne la prévention
secondaire, il s'agit de réduire les consommations d'alcool afin d'éviter la survenue
d'une dépendance à l'alcool et/ou d'alcoolopathies. C'est le principe du repérage précoce
et intervention brève (RPIB). La prise en charge systématique des épisodes d'API chez
les jeunes est encouragée par le Plan national de santé publique dans son volet
prévention.
QCM
QCM 1
En France et chaque année, l'alcool est responsable de :
❐ A - 1 000 décès
❐ B - 19 000 décès
❐ C - 29 000 décès
❐ D - 49 000 décès
❐ E - 69 000 décès
QCM 2
Les principales causes de décès attribuables à l'alcool sont :
QCM 3
Le risque d'être responsable d'un accident mortel de la circulation avec une alcoolémie
non nulle est multiplié par :
❐ A - deux et demi
❐ B - quatre et demi
❐ C - six et demi
❐ D - huit et demi
❐ E - dix et demi
QCM 4
La consommation d'alcool (exprimée en litres d'alcool pur et par an) en France, par
habitant de 15 ans et plus, est de :
❐ A - 18 litres
❐ B - 16 litres
❐ C - 14 litres
❐ D - 12 litres
❐ E - 10 litres
QCM 5
Indiquez les affirmations vraies concernant les seuils de consommation d'alcool à
moindre risque fixés par Santé publique France et l'Institut national du cancer.
QCM 6
Indiquez la réponse vraie concernant le nombre d'unités d'alcool dans une bouteille de
vin (12°).
❐ A - 4 unités d'alcool
❐ B - 6 unités d'alcool
❐ C - 7 unités d'alcool
❐ D - 9 unités d'alcool
❐ E - 11 unités d'alcool
QCM 7
Indiquez la réponse vraie concernant le nombre d'unités d'alcool dans une bouteille
d'alcool fort (40°).
❐ A - 8 unités d'alcool
❐ B - 12 unités d'alcool
❐ C - 16 unités d'alcool
❐ D - 18 unités d'alcool
❐ E - 22 unités d'alcool
QCM 8
Indiquez les affirmations vraies parmi les facteurs de vulnérabilité à l'alcool proposés.
QCM 9
Indiquez quelles sont les affirmations vraies concernant la prise en charge du malade
alcoolo-dépendant.
❐ A - Un traitement médicamenteux
❐ B - Une prise en charge psychologique
❐ C - Un accompagnement social
❐ D - La participation à des groupes d'entraide
❐ E - Une hospitalisation sous contrainte
QCM 10
Indiquez quelles sont les affirmations vraies concernant l'alcool pendant la grossesse.
Réponses
QCM 1
D.
QCM 2
A, B, C, E.
QCM 3
D.
QCM 4
D.
QCM 5
C, D, E.
QCM 6
C.
QCM 7
E.
QCM 8
A, B, C, D, E.
QCM 9
A, B, C, D.
QCM 10
B.
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FICHE 19
Addiction au cannabis, à la cocaïne, aux
amphétamines, aux opiacés, aux drogues
de synthèse
Item 76
A.-L. Le Faou
Objectifs pédagogiques
Encadré 19.1
Questionnaire CAST cannabis abuse screening test,
Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)
Deux réponses positives au test doivent amener à s’interroger sérieusement sur les
conséquences de la consommation. Trois réponses positives ou plus devraient amener à
demander de l’aide. Au cours des 12 derniers mois (une seule croix par ligne).
OFDT. Questionnaire CAST. Beck F, Legleye S. Drogues et adolescence. Usages de drogues
et contextes d’usage entre 17 et 19 ans, évolutions récentes : ESCAPAD 2002. Paris : Rapport
OFDT, 2003.
1.2 Cocaïne
C’est un psychostimulant issu d’une substance d’origine végétale. Elle résulte de la
transformation de feuilles de cocaïer, un arbre d’Amérique du Sud et d’Afrique de l’Est.
Selon l’OFDT, 2,2 millions de Français en ont déjà pris, et 450 000 en consomment au
moins une fois par an. La cocaïne est vendue plus pure avec 51 % de teneur moyenne en
cocaïne en 2016.
Proche de la cocaïne, le crack est obtenu grâce à la dilution et au chauffage de
chlorhydrate de cocaïne. Le crack est proposé le plus souvent sous forme de cailloux ou
cristaux de divers coloris : blanc, gris, noir mat ou rose pâle. Le crack a une odeur
proche de celle de l’eau de Javel.
Item 4
L. Grammatico-Guillon; P. Astagneau
Objectifs pédagogiques
Tableau 20.1
Caractéristiques des IAS/IN les plus fréquentes.
La prévalence un jour donné des IN en France était de 5 % en 2012, plus élevée dans
les hôpitaux universitaires, en service de réanimation (20 %) versus médecine ou
chirurgie (5 %).
La mortalité des IAS est estimée à 4 000 décès par an.
Les facteurs de risque des IAS sont : les dispositifs médicaux ou les procédures
invasives, le terrain immunodéprimé, l'âge élevé. Les trois micro-organismes le plus
fréquents sont Escherichia coli, Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa
(Tableau 20.1), dont le réservoir est le plus souvent la flore commensale de la peau ou
des muqueuses du patient lui-même.
2.1 BMR
Les IAS/IN posent le problème de la multirésistance aux antibiotiques. Les bactéries
multirésistantes aux antibiotiques (BMR, un patient/200 en France) ont acquis une
résistance à un grand nombre d'antibiotiques utilisables en thérapeutique voire
totalement résistantes à tous les antibiotiques (bactéries hautement résistantes [BHR]).
Les BMR cibles sont le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) et les
entérobactéries productrices de β-lactamases à spectre étendu (EBLSE), caractérisées par
leur résistance aux céphalosporines de troisième génération.
Les secteurs médicosociaux et les soins en médecine de ville font également l'objet de
plans spécifiques.
Questions isolées
QI 1
Concernant les infections associées aux soins (IAS), quelle(s) est/sont la/les
affirmation(s) exacte(s) ?
❐ A - Elles sont définies par le manque d'hygiène des mains des soignants
❐ B - Elles sont surveillées au niveau national par la Haute Autorité de santé
❐ C - Il s'agit d'infections survenant lors d'une prise en charge d'un patient, et qui
n'étaient ni présentes, ni en incubation au début de la prise en charge
❐ D - Les infections nosocomiales (IN) sont des IAS contractées en établissement de
santé
❐ E - La surveillance des IAS dans les établissements de santé est assurée par les
équipes en charge des maladies infectieuses
QI 2
Parmi les propositions suivantes, laquelle ou lesquelles se rapportent aux précautions
standards d'hygiène ?
QI 3
Concernant le dispositif régional de prévention des IAS, quelle(s) est/sont la/les
affirmation(s) exacte(s) ?
QI 4
Concernant l'épidémiologie des IAS :
QI 5
Quels sont parmi les dispositifs suivants ceux participant à la surveillance des IAS ?
QI 6
Concernant la définition de l'asepsie, quelle est la proposition juste ?
Réponses
QI 1
C D – Cf. définitions.
QI 2
B C D – Les précautions standards d'hygiène s'appliquent à tout patient, porteur/infecté
ou non. Elles ont pour objectif de limiter la transmission interpersonnelle, en particulier
grâce à l'hygiène des mains. Le port de masque n'est pas systématique pour tout type
de soin, seulement ceux exposant au risque respiratoire (gouttelette ou air).
QI 3
C E – Au niveau régional, les CPias sont les centres de référence pour l'appui à la
surveillance et la prévention des IAS dans les trois secteurs de soins : hôpital,
établissement médicosocial, ville, et sont récipiendaires des signalements IAS, en lien
avec l'ARS.
QI 4
A D – La prévalence des IAS est de 5 % (un patient sur vingt), plus élevée dans les
centres universitaires, le premier germe est S. aureus suivi par les entérobactéries
(E. coli). Les infections urinaires sont les premières en proportion, suivies des infections
du site opératoire et respiratoires.
QI 5
A C E – Surveillance des IAS : pour l'alerte, signalement des IAS rares, graves ou
émergentes y compris cas groupés. Certaines IAS peuvent être déclarées aussi par le
système des maladies à déclaration obligatoire (MDO ; ex : légionellose) ou des
événements indésirables graves (EIG ; IAS graves).
En dehors des alertes, la surveillance des IAS peut être effectuée par les réseaux de
surveillance prioritaires (site opératoire, cathéters, BMR, etc.) ou les enquêtes de
prévalence.
QI 6
C D – Asepsie : ensemble des mesures visant à empêcher tout apport de micro-
organismes ou de virus. Procédé utilisé par exemple au bloc opératoire pour protéger le
champ opératoire. Ne pas confondre avec une antisepsie (voir définitions dans le
cours).
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FICHE 21
Prescription et surveillance des anti-
infectieux chez l'adulte et l'enfant
Item 4
D. Guillemot
Objectif pédagogique
• réduire :
– la consommation d'antibiotiques pour rejoindre la moyenne de
consommation des pays européens,
– à moins de 10 % les proportions :
- des traitements antibiotiques curatifs de plus de sept jours non justifiés,
- d'antibioprophylaxies de plus de 24 heures ;
• mieux prescrire les antibiotiques « critiques ».
2 Règles de prescription
Au-delà des règles de prescription générales, les antibiotiques doivent :
• faire l'objet d'une réévaluation entre la 24e et la 72e heure, ceci afin d'apprécier
l'évolution clinique, d'obtenir les données microbiologiques, de s'assurer de la
preuve ou non d'une infection et de sa nature bactérienne ;
• concernant spécifiquement l'antibioprophylaxie chirurgicale, il est indispensable
de disposer de protocoles écrits, facilement accessibles au bloc opératoire,
rédigés en concertation avec les anesthésistes, les chirurgiens, les
microbiologistes et les pharmaciens, validés par le comité de lutte contre les
infections nosocomiales (CLIN) et la commission des anti–infectieux (COMAI)
de l'établissement.
Questions isolées
QI 1
Selon le modèle de Reason (ou « fromage suisse ») représentant les trajectoires des
événements indésirables associés aux soins (EIAS) :
QI 2
Pour la gestion des risques a priori, on peut utiliser :
QI 3
Un comité de retour d'expérience :
QI 4
Pour la gestion des risques a posteriori, on peut utiliser :
QI 5
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) est
chargée de l'identification et la prévention des risques liés :
QI 6
Pour la gestion de la qualité et de la sécurité des soins, la réglementation impose aux
établissements de santé d'avoir :
QI 7
Quel est l'organisme national responsable de la sécurité des dispositifs médicaux
(matériels) :
QI 8
Pour réaliser l'analyse des causes racine d'un événement indésirable associé aux soins
(EIAS), on peut utiliser la méthode :
❐ A - AMDEC
❐ B - de Kaplan-Meier
❐ C - ALARM
❐ D - d'analyse de processus
❐ E - Orion®
QI 9
Un événement indésirable associé aux soins (EIAS) est considéré comme grave :
QI 10
Un événement porteur de risque :
Réponses
QI 1
BCD:
Commentaires : le modèle de Reason montre que la trajectoire d'EIAS passe par de
multiples causes qui peuvent être favorisées par des défauts de l'organisation. La
prévention des EIAS passe par la mise en place de barrières de sécurité.
QI 2
AB:
Commentaires : l'approche a priori repose sur l'analyse de processus qui peut être faite
dans une « visite de risque » ou une méthode formelle telle que l'AMDEC. Les autres
propositions relèvent de l'approche a posteriori.
QI 3
E:
Commentaires : le CREX est un comité multiprofessionnel qui analyse a posteriori les
signalements d'EIAS en utilisant la méthode Orion®. Il n'a pas d'objectif de sanction.
Les dossiers de patients dont l'évolution a été défavorable sont analysés dans une revue
de mortalité et morbidité (RMM).
QI 4
CD:
Commentaires : l'approche a posteriori est fondée sur le signalement des EIAS et les
plaintes. Les autres propositions relèvent de l'approche a priori.
QI 5
BD:
Commentaires : les risques liés aux radiations sont gérés par l'Autorité de sûreté
nucléaire (ASN) et les infections nosocomiales graves par les agences régionales de
santé (ARS).
QI 6
AE:
Commentaires : chaque établissement doit avoir un coordonnateur de la gestion des
risques associés aux soins et un correspondant de l'hémovigilance. Les autres
propositions ne relèvent pas d'une obligation.
QI 7
C:
Commentaires : la matériovigilance relève de l'ANSM.
QI 8
CE:
Commentaires : les deux méthodes d'analyse des causes racine utilisées en France sont
ALARM et Orion®.
QI 9
BD:
Commentaires : les critères de gravité d'un EIAS sont le prolongement d'un jour de
l'hospitalisation, le handicap ou l'incapacité, la menace vitale ou le décès.
QI 10
ABDE:
Commentaires : on parle d'événement porteur de risque (ou presque-accident) quand
une erreur médicale a été « récupérée » sans causer de dommage au patient. Cet
événement doit être signalé. Il ne peut pas s'agir d'un aléa thérapeutique.
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FICHE 22
Surveillance des maladies infectieuses
transmissibles
Item 142
L. Grammatico-Guillon; P. Astagneau
Objectifs pédagogiques
• Les maladies transmissibles sont des maladies dues à des agents infectieux qui
ont la capacité de se transmettre, directement ou indirectement, d'un individu à
un autre ou via l'environnement.
• La transmission repose sur trois éléments : l'agent infectieux (virulence,
inoculum), l'hôte (réceptivité, vulnérabilité), le ou les modes de transmission.
• Selon le mode de transmission, la prévention repose sur l'isolement, la
prophylaxie individuelle et/ou collective et le dépistage en cas de transmission
interhumaine, ou la décontamination des réservoirs ou sources dans
l'environnement ou les aliments.
• La surveillance des maladies transmissibles repose sur trois systèmes
principaux :
– la déclaration obligatoire : les maladies à déclarer figurent sur une liste
régulièrement mise à jour ; elles sont pour la plupart sont de nature
infectieuse, à l'exception du saturnisme et du mésothéliome ;
– les centres nationaux de référence : les centres nationaux de référence
(CNR) sont des laboratoires de référence qui ont un rôle d'expertise
microbiologique des souches que leur envoient les laboratoires hospitaliers
ou de ville (identification et collection de souches). Les CNR contribuent à
la surveillance épidémiologique et à l'alerte si nécessaire. Chaque centre est
missionné pour un micro-organisme spécifique ;
– les réseaux de professionnels ou de laboratoires volontaires : le réseau de
médecins généralistes Sentinelles, surveillance active en temps réel
d'événements de santé non surveillés par le dispositif de déclaration
obligatoire. En 2018, le réseau Sentinelles collectait de façon continue des
informations sur dix indicateurs de santé (neuf maladies infectieuses et un
indicateur non-infectieux). Les réseaux de laboratoires de microbiologie
volontaires de ville ou hospitaliers, en dehors des CNR, constituent aussi
des réseaux de surveillance, en particulier des infections sexuellement
transmissibles, des infections à streptocoques A et B, de la rougeole ou de la
coqueluche. Cette surveillance suppose que les infections ont été
documentées sur le plan microbiologique, ce qui n'est pas forcément le cas
pour les diagnostics posés en ville ;
– l'Agence nationale de santé publique (Santé publique France) centralise
l'ensemble des données de surveillance et coordonne au niveau national les
structures du dispositif. Les agences régionales de santé (ARS), en lien avec
l'Agence nationale, sont en charge d'assurer la veille sanitaire en région
(figure 22.1)
Questions isolées
QI 1
QI 2
❐ A - c'est une procédure volontaire qui doit être effectuée par les médecins et/ou les
familles
❐ B - la rougeole n'est plus une maladie à déclaration obligatoire
❐ C - le circuit de déclaration obligatoire comporte deux étapes, dont une étape de
signalement nominatif à l'autorité sanitaire
❐ D - le signalement d'une maladie à déclaration obligatoire se fait en urgence, sans
délai, à la plateforme de veille et d'urgence sanitaire de l'ARS
❐ E - les maladies à déclaration obligatoires ne concernent que les maladies
transmissibles
QI 3
QI 4
QI 5
Concernant les centres nationaux de référence, choisir la ou les réponses exactes :
Réponses
QI 1
A B C E – La surveillance des maladies transmissibles a pour objectif de décrire la
répartition temporospatiale, d'analyser les tendances et de détecter des phénomènes
épidémiques ou cas groupés d'infection. Elle est coordonnée au niveau national par
Santé publique France et au niveau régional par les ARS qui doivent assurer une
mission de veille sanitaire avec les structures régionales d'appui (CPias, centres
régionaux de pharmacovigilance [CRPV], etc.).
QI 2
C D – La DO est une obligation réglementaire (Code de la santé publique) qui concerne
les médecins cliniciens libéraux et hospitaliers, et les biologistes de laboratoires
d'analyses de biologie médicale publics et privés qui diagnostiquent l'une des maladies
inscrites sur la liste des maladies à déclaration obligatoire (MDO).
Deux étapes :
QI 3
D – Santé publique France est au centre du dispositif de surveillance de l'état de santé
de la population française au niveau national. En interaction, si besoin, avec les autres
agences de sécurité sanitaire et le ministère de la Santé, l'observation épidémiologique
et la surveillance de l'état de santé des populations est sa mission épidémiologique
dans sa partie « veille sanitaire ».
La création d'une grande agence de santé publique a permis de réunir les missions de
surveillance épidémiologique avec les missions de prévention et d'éducation à la santé
(anciennement Institut national de prévention et d'éducation pour la santé [Inpes]),
ainsi que la gestion des alertes sanitaires (anciennement Établissement de préparation
et de réponse aux urgences sanitaires [EPRUS]).
QI 4
A B D – Le réseau Sentinelles est l'exemple de cette surveillance en réseau. Il est basé
sur la participation volontaire de médecins généralistes couvrant le territoire national
(environ 1 000). Les médecins sont chargés d'enregistrer les cas de certaines infections
ou pathologies non infectieuses vues en consultation (syndrome grippal, gastro-
entérite, etc.) et de transmettre les données via Internet (www.sentiweb.fr) à un centre
coordonnateur (Institut national de la santé et de la recherche médicale [Inserm]). Ce
réseau a pour objectif principal la détection précoce et le suivi des phénomènes
épidémiques, en particulier saisonniers (grippe par exemple).
QI 5
A C E – Les CNR sont des laboratoires de microbiologie conventionnés avec Santé
publique France. Ils sont spécialisés dans la détection et l'analyse des souches de
certains micro-organismes prioritaires bactériens, viraux, parasitaires ou fungiques. Ils
sont situés dans les centres hospitalo-universitaires ou à l'institut Pasteur.
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FICHE 23
Vaccinations
Item 143
C. Dananché; P. Vanhems
Objectifs pédagogiques
Tableau 23.1
Tableau 23.2
Tableau 23.3
Tableau 23.4
Questions isolées
QI 1
Concernant les différents types vaccinaux, leurs modalités d'administration et leurs
effets indésirables, quelle(s) proposition(s) est/sont correcte(s) ?
QI 2
Concernant la vaccination diphtérie, tétanos, poliomyélite, selon le calendrier vaccinal
2019, quelle(s) proposition(s) est/sont correcte(s) ?
QI 3
Vous recevez en consultation une jeune fille de 16 ans sans antécédents médicaux
significatifs, résidant en Bretagne et n'ayant pas de frères et sœurs, à jour uniquement
pour la vaccination diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche. Dans cette situation,
selon le calendrier vaccinal 2019, quel(s) rattrapage(s) vaccinal/vaccinaux est/sont
recommandés ?
❐ A - Rougeole-oreillons-rubéole (ROR)
❐ B - Méningocoque C
❐ C - Tuberculose
❐ D - Papillomavirus
❐ E - Grippe saisonnière
QI 4
Concernant le calendrier vaccinal 2019, quelle(s) proposition(s) est/sont correcte(s) ?
QI 5
Concernant les recommandations particulières des vaccinations, selon le calendrier
vaccinal 2019, quelle(s) proposition(s) est/sont correcte(s) ?
Réponses
QI 1
B D – Certains vaccins peuvent s'administrer par voie orale ou sous-cutanée. La
vaccination contre la tuberculose (BCG) est un vaccin vivant atténué. Vaccins vivants
atténués et vaccins inactivés peuvent entraîner épisodes fébriles et effets indésirables
locaux.
QI 2
B D – C'est un vaccin inactivé, la primovaccination se réalisant en 2 injections à 2 et
4 mois ainsi qu'un rappel à 11 mois. Des rappels à 6 ans et 11–13 ans sont
indispensables pour conférer une protection à long terme. Entre 25 et 65 ans, des
rappels sont recommandés tous les 20 ans, puis tous les 10 ans après 65 ans.
QI 3
ABD
QI 4
B C E – Le schéma vaccinal de la vaccination contre le pneumocoque chez le nourrisson
comporte 3 injections. La vaccination contre l'hépatite B est obligatoire chez les
nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018.
QI 5
A B D E – La vaccination contre l'hépatite B est obligatoire chez les professionnels de
santé.
FICHE 24
Risques sanitaires liés à l'eau et à
l'alimentation. Toxi-infections
alimentaires
Objectifs pédagogiques
Tableau 24.1
Limites et références de qualité des eaux destinées à la consommation humaine –
paramètres microbiologiques.
Le tableau digestif peut parfois être au second plan car associé à différentes
symptomatologies extradigestives, par exemple lors de l'ingestion de la toxine botulique
(Clostridium botulinum).
Les germes le plus souvent à l'origine des TIAC en France sont les salmonelles
(Salmonella enteritidis et Salmonella typhimurium), Clostridium perfringens et Staphylococcus
aureus.
Le tableau clinique oriente vers les agents pathogènes les plus fréquemment
responsables de TIAC (Tableau 24.2).
Tableau 24.2
Principaux micro-organismes à l'origine d'une TIAC et leurs critères.
2.1 Conduite à tenir devant une TIAC (Tableau 24.3)
Tableau 24.3
Conduite à tenir devant une TIAC.
ARS : agence régionale de santé ; DDPP : direction départementale de la protection des populations ; MDO : maladie
à déclaration obligatoire ; TIAC : toxi-infection alimentaire collective.
⁎À l'hôpital, toutes ces actions peuvent être assurées par l'équipe opérationnelle d'hygiène et le laboratoire
d'hygiène.
Questions isolées
QI 1
Concernant la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, quels sont les
paramètres microbiologiques recherchés en communautaire ?
❐ A - Bactéries coliformes
❐ B - Pseudomonas aeruginosa
❐ C - Escherichia coli
❐ D - Legionella pneumophila
❐ E - Entérocoques
QI 2
Dans le cadre d'une TIAC, quels micro-organismes peuvent être en cause en présence
du tableau clinique suivant : fortes douleurs abdominales, selles liquides profuses,
épisodes répétés de vomissements, température à 37,8 °C ?
❐ A - Clostridium perfringens
❐ B - Staphylococcus aureus
❐ C - Listeria monocytogenes
❐ D - Bacillus cereus
❐ E - Salmonella enteritidis
QI 3
Qu'est-il réglementaire de faire devant une suspicion de TIAC ?
QI 4
En quoi l'enquête clinique est-elle utile pour l'investigation d'une TIAC ?
QI 5
Quels éléments peuvent favoriser la contamination et le développement de
Staphylococcus aureus (SA) dans des desserts à la crème ?
Réponses
QI 1
ACE
QI 2
ABD
QI 3
AE
QI 4
BCE
QI 5
ABCE
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FICHE 25
Athérome : épidémiologie et
physiopathologie. Le malade
polyathéromateux
Items 218
L. Dauchet; D. Arveiler
Objectif pédagogique
Questions isolées
QI 1
Concernant l'épidémiologie des syndromes coronariens aigus en France, quelle(s)
est/sont la/les réponse(s) exacte(s) ?
QI 2
Concernant la mortalité par cardiopathie ischémique en France, quelle(s) est/sont la/les
réponse(s) exacte(s) ?
QI 3
Concernant l'épidémiologie des accidents vasculaires cérébraux (AVC) en France,
quelle(s) est/sont la/les réponse(s) exacte(s) ?
❐ A - Le taux de mortalité standardisé est supérieur chez les femmes
❐ B - L'incidence et la mortalité augmentent fortement avec l'âge
❐ C - Les AVC les plus fréquents sont ceux de type hémorragique
❐ D - L'incidence des AVC baisse surtout chez les femmes jeunes (< 55 ans)
❐ E - La mortalité par AVC est en baisse depuis les années 1980
QI 4
Concernant l'épidémiologie des maladies athéromateuses en France, quelle(s) est/sont
la/les réponse(s) exacte(s) ?
QI 5
Concernant l'épidémiologie des maladies athéromateuses en France, quelle(s) est/sont
la/les réponse(s) exacte(s) ?
Réponses
QI 1
A D E – L'incidence est en forte baisse depuis les années 1980. L'incidence est plus
élevée chez les hommes et augmente avec l'âge.
QI 2
A - Vrai. La diminution de la mortalité est pour une large part expliquée par une
diminution de l'incidence, donc par la prévention primaire.
B - Faux. La létalité à 28 jours des patients hospitalisés est d'environ 10 % mais elle
est beaucoup plus élevée si l'on inclut les patients qui sont morts avant d'avoir pu
être hospitalisés.
C - Faux. La diminution de l'incidence a aussi une part importante (voir réponse A).
D - Vrai. La mortalité est très faible chez les femmes jeunes mais c'est la tranche de la
population où elle diminue le moins voire augmente un peu (elle stagne à un taux
bas).
E - Faux. La standardisation gomme l'effet du vieillissement de la population sur les
indicateurs de santé.
QI 3
QI 4
QI 5
A - Vrai.
B - Vrai. L'artériopathie périphérique est rarement la cause directe d'un décès. Mais
ces patients sont à risque cardio-neurovasculaire par ailleurs.
C - Faux. Elles sont maintenant la deuxième cause de décès. La mortalité de ces
pathologies a diminué beaucoup plus vite que celle par cancer.
D - Faux. La létalité (nombre de décès parmi les cas) ne dépend pas de l'incidence.
E - Vrai. C'est de loin la population la moins à risque. Même si dans cette population
le risque ne diminue pas voire augmente légèrement (incidence des AVC).
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FICHE 26
Facteurs de risque cardiovasculaire et
prévention
Item 219
V. Bongard; J. Ferrières
Objectifs pédagogiques
Questions isolées
QI 1
Parmi les propositions suivantes concernant les facteurs de risque cardiovasculaire,
laquelle/lesquelles est/sont exacte(s) ?
QI 2
Parmi les situations suivantes laquelle/lesquelles correspond(ent) à des situations de
prévention cardiovasculaire secondaire ou à des situations de niveau de risque
équivalent ?
❐ A - Un antécédent d'artériopathie oblitérante des membres inférieurs
❐ B - Un antécédent de phlébite du membre inférieur
❐ C - Un antécédent d'accident ischémique transitoire
❐ D - Un antécédent de revascularisation coronaire
❐ E - Une sténose de la carotide estimée à 20 %
QI 3
Parmi les propositions suivantes concernant le niveau de risque cardiovasculaire,
laquelle/lesquelles est/sont exacte(s) ?
QI 4
Parmi les propositions suivantes, laquelle/lesquelles est/sont exacte(s) ?
❐ A - Interdire de fumer dans les lieux publics est une mesure collective de
prévention cardiovasculaire
❐ B - Le risque de maladie cardiovasculaire attribuable au tabagisme en population
générale correspond à la proportion de cas de maladies cardiovasculaires qui
pourraient être évités si le tabagisme était aboli dans la population
❐ C - Une réduction de la prévalence des facteurs de risque cardiovasculaire dans
une population devrait entraîner une réduction de l'incidence des maladies
cardiovasculaires dans cette population
❐ D - La prescription d'une statine n'est pas une mesure de prévention
cardiovasculaire primaire
❐ E - Diminuer la quantité de sel dans l'alimentation collective est une mesure de
prévention cardiovasculaire primaire
QI 5
Parmi les propositions suivantes concernant la prévention, laquelle/lesquelles est/sont
exacte(s) ?
Réponses
QI 1
ABCD
QI 2
ACD
QI 3
ABE
QI 4
ABCE
QI 5
BCDE
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FICHE 27
Hypertension artérielle de l'adulte
Item 221
F. Alla
Objectif pédagogique
Tableau 27.1
Questions isolées
QI 1
Parmi ces valeurs de pression artérielle, lesquelles peuvent être définies comme
« normales hautes ».
❐ A - 129/84
❐ B - 140/90
❐ C - 130/85
❐ D - 140/85
❐ E - 127/87
QI 2
Comment qualifieriez-vous une situation avec une pression artérielle (PA) de 140/85 ?
QI 3
Parmi ces modalités de mesure de la pression artérielle au cabinet médical, lesquelles
correspondent aux recommandations (une ou plusieurs réponses possibles) ?
QI 4
Vous avez mesuré chez un patient un niveau de pression artérielle > 140/90 lors de
plusieurs consultations médicales. Pouvez-vous affirmer que ce patient est hypertendu
(une seule réponse possible) ?
QI 5
Comment pouvez-vous confirmer une hypertension artérielle dépistée en cabinet
médical (une ou plusieurs réponses possibles) ?
Réponses
QI 1
CE
QI 2
D
QI 3
DE
QI 4
C – Non ; le niveau de PA doit être confirmé, car un effet « blouse blanche » est possible
(concerne 15 % de la population).
QI 5
A B – L'hypertension artérielle (HTA) se confirme par une mesure de la PA en dehors
du cabinet médical, par automesure ou mesure ambulatoire de la pression artérielle
(MAPA).
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FICHE 28
Épidémiologie, facteurs de risque,
prévention et dépistage des cancers
Item 287
M. Velten; C. Lasset; A. Seigneurin
Objectifs pédagogiques
– Décrire l’épidémiologie des cancers les plus fréquents (sein, côlon-rectum, poumon,
prostate). Incidence, prévalence, mortalité (tableau 28.1).
– Connaître et hiérarchiser les facteurs de risque de ces cancers.
– Expliquer les principes de prévention primaire et secondaire.
– Argumenter les principes du dépistage du cancer (sein, côlon-rectum, col utérin).
• Prostate :
– incidence fortement liée à la pratique du dosage de l’antigène spécifique de
la prostate (prostate-specific antigen [PSA]) qui conduit à un surdiagnostic ;
– mortalité en diminution régulière depuis 25 ans.
• Poumon :
– incidence stable chez les hommes, en forte augmentation chez les femmes ;
– mortalité en diminution chez les hommes, en forte augmentation chez les
femmes.
Tableau 28.1
Épidémiologie des cancers les plus fréquents (France, 2012).
Pour les comparaisons de fréquences entre populations, utiliser les méthodes de
standardisation sur l’âge (taux d’incidence et de mortalité standardisés sur la
population mondiale).
Tendance générale : augmentation du nombre global de nouveaux cas de cancer, en
partie en raison de l’accroissement en taille de la population française et de son
vieillissement.
Grandes disparités pour la survie à l’échelle de la population, selon la localisation du
cancer (survie nette : probabilité d’être en vie au délai indiqué en neutralisant l’effet des
causes de mortalité autres que le cancer (tableau 28.2)).
Tableau 28.2
Survie des cancers les plus fréquents diagnostiqués en 2001–2004 (France)
1 Facteurs de risque (majeurs)
• Sein :
– héréditaires : mutations constitutionnelles des gènes BRCA1 et BRCA2 ;
– antécédents familiaux de cancer du sein (deux apparentées, dont une
diagnostiquée avant 50 ans) ;
– antécédents personnels de lésions mammaires (cancer in situ, mastopathies
hyperplasiques avec atypies) ;
– antécédents d’irradiation thoracique médicale (traitements pour maladie de
Hodgkin).
• Côlon-rectum :
– héréditaires : polypose adénomateuse familiale (gène APC), syndrome de
Lynch ;
– antécédents familiaux de cancer colorectal (apparenté au 1er degré
diagnostiqué avant 60 ans) ;
– antécédents personnels de tumeurs rectocoliques (cancer colorectal et
polype de type adénomateux) ;
– antécédents personnels de maladies inflammatoires chroniques (Crohn,
rectocolite ulcéro-hémorragique [RCUH]).
• Poumon :
– tabac (quantité quotidienne consommée et, surtout, durée de
consommation) ;
– tabagisme passif ;
– expositions professionnelles (amiante, arsenic, éther, acide chromique, brai
et goudrons de houille, fer, nickel, rayonnements ionisants) ;
– radon (sous-sols granitiques).
• Prostate :
– antécédents familiaux de cancer de la prostate (risque très élevé si deux cas
apparentés au 1er ou 2nd degré dont l’un diagnostiqué avant 50 ans, ou si
trois cas apparentés sont diagnostiqués avant 70 ans).
2 Prévention
Prévention primaire : permet de réduire l’incidence des cancers (absence de tabagisme
ou arrêt total du tabac, réduction de l’exposition au tabagisme passif, diminution de la
consommation d’alcool, réduction de la sédentarité, recommandations pour éviter le
surpoids et l’obésité, limitation de l’apport alimentaire en lipides-graisses insaturées
d’origine animale, en viandes rouges et en charcuterie, limitation des durées des
traitements hormonaux (traitement hormonal substitutif [THS]), mesures de prévention
pour réduire l’exposition aux facteurs de risque professionnels et environnementaux,
vaccination contre l’hépatite B et contre le papillomavirus).
Prévention secondaire : permet de réduire la prévalence et la mortalité par cancer par
le dépistage à un stade précoce.
3 Dépistage des cancers
Des programmes de dépistage organisé ont été mis en place pour le cancer du sein, du
côlon-rectum, et du col utérin. Pour chacun de ces programmes, les bénéfices sont
considérés comme supérieurs aux risques.
– Bénéfices :
- diminution de la mortalité par cancer du sein démontrée par les méta-
analyses des essais randomisés ;
- amélioration des performances diagnostiques de la mammographie
grâce à la seconde lecture des clichés considérés par le premier
radiologue comme normaux.
– Risques principaux :
- faux négatifs de la mammographie (cancers de l’intervalle) ;
- faux positifs conduisant à une surveillance et/ou à des examens
complémentaires inutiles ;
- surdiagnostic pouvant conduire à des traitements inutiles.
– Bénéfices :
- diminution de la mortalité par cancer colorectal, par la détection et le
traitement de lésions précancéreuses, et de cancers à un stade précoce
démontrée, par les méta-analyses.
– Risques principaux :
- possibilité de résultats faux négatifs du test (cancers de l’intervalle) et de
résultats faux positifs conduisant à une coloscopie en l’absence de
cancer détecté.
– Bénéfices :
- diminution de la mortalité par cancer du col utérin grâce à la détection et
au traitement de lésions précancéreuses ou cancéreuses (montrée par
des études observationnelles).
– Risques principaux :
- possible surdiagnostic de lésions qui auraient régressé spontanément ;
- effets indésirables liés aux conisations réalisées à la suite d’un test positif.
Questions isolées
QI 1
Parmi les affirmations suivantes, lesquelles sont exactes ?
❐ A - Le nombre de nouveaux cas de cancer, en France, est d’environ 800 000 par an
❐ B - Le taux d’incidence des cancers du poumon est actuellement en augmentation
chez les femmes comme chez les hommes
❐ C - L’augmentation des taux d’incidence des cancers avec l’âge est plus précoce
chez les femmes que chez les hommes
❐ D - Le calcul des taux de mortalité standardisés sur l’âge permet de neutraliser les
effets du vieillissement de la population lorsqu’on souhaite analyser l’évolution de
la mortalité par cancer d’une population donnée au cours du temps
❐ E - Aucune des réponses précédentes
QI 2
Parmi les affirmations suivantes, lesquelles sont exactes ?
QI 3
Parmi les facteurs suivants, quels sont ceux qui sont reconnus comme des facteurs de
risque du cancer du poumon ?
❐ A - Tabagisme
❐ B - Exposition naturelle au radon 222
❐ C - Exposition à l’amiante
❐ D - Mutation du gène BRCA1
❐ E - Exposition à l’arsenic
QI 4
Le dépistage des cancers :
QI 5
À propos des programmes organisés de dépistage des cancers en France :
Réponses
QI 1
A - Faux. Ce nombre était de 355 000 en 2012 et atteint 410 000 en 2020.
B - Faux. Le taux d’incidence du cancer du poumon diminue chez les hommes et
augmente chez les femmes.
C - Vrai. Cette différence résulte du fait que les cancers les plus fréquents chez les
femmes (notamment le cancer du sein) surviennent à des âges plus jeunes que les
cancers les plus fréquents chez les hommes.
D - Vrai. C’est tout l’intérêt de l’analyse des taux standardisés par rapport aux taux
bruts qui sont influencés par la modification de la structure d’âge de la population
étudiée au cours du temps.
QI 2
A - Faux. Il est de 70 ans.
B - Faux. Il est de 63 ans.
C - Vrai. Ces cancers sont le plus souvent découverts à un moment où la maladie
s’est déjà diffusée dans l’organisme, ce qui rend leur traitement difficile.
D - Vrai. Le respect de ces recommandations par les registres, tant pour les modalités
de collecte des cas que pour le classement des cancers selon leur siège anatomique
et leur présentation histologique permet d’obtenir des comparaisons très fiables
des données d’incidence.
QI 3
A - Vrai.
B - Vrai.
C - Vrai.
D - Faux. La mutation du gène BRCA1 augmente le risque de cancer du sein, mais n’a
pas été reliée à une augmentation du risque de cancer du poumon.
E - Vrai.
QI 4
A - Faux. Le dépistage des cancers fait partie de la prévention secondaire qui vise à
détecter au plus tôt, et en l'absence de symptômes, des lésions susceptibles d'être
cancéreuses ou d'évoluer vers un cancer. La prévention primaire vise à diminuer la
fréquence des facteurs de risque pour prévenir l’apparition de cancers.
B - Faux. C’est une condition nécessaire mais non suffisante. Il faut démontrer que la
pratique du test de dépistage améliore le pronostic du cancer, donc qu’il est
observé une baisse significative de la mortalité liée au cancer dans la population à
laquelle il est proposé.
C - Faux. Les trois programmes de dépistage organisés sont basés sur la
mammographie, le test immunologique de recherche de saignement occulte dans
les selles et le frottis cervico-utérin. Ces trois tests présentent des résultats faux
négatifs avec une sensibilité inférieure à 100 %.
D - Faux. Le dépistage du cancer du sein par mammographie peut être réalisé dans le
cadre d’un programme organisé mais également dans le cadre d’un dépistage
individuel. Bien qu’il ne soit pas recommandé, le dépistage du cancer de la prostate
par le dosage du PSA est réalisé en France en dehors du cadre d’un programme
organisé.
E - Vrai. Cf. B.
QI 5
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FICHE 29
Cancer de l'enfant : particularités
épidémiologiques. Synthèse
Item 294
B. Lacour
Objectif pédagogique
Les données épidémiologiques sur les cancers de l'enfant proviennent de registres des
cancers en population. En France, il existe un enregistrement national des cancers
diagnostiqués chez les enfants de moins de 15 ans, assuré par deux registres spécialisés :
le Registre national des hémopathies malignes de l'enfant (RNHE), créé en 1990, et le
Registre national des tumeurs solides de l'enfant (RNTSE), créé en 2000.
1 Incidence
Le cancer de l'enfant est une maladie rare, qui touche chaque année environ
1 700 enfants de moins de 15 ans en France métropolitaine (un enfant sur 440 environ
sera atteint d'un cancer avant l'âge de 15 ans). Le taux d'incidence brut de l'ensemble
des cancers de l'enfant est de 153 nouveaux cas par million par an.
La figure ci-dessous (Fig. 29.1) représente le nombre moyen de cas annuels observés
sur la période 2010–2014. On rencontre peu de carcinomes, très fréquents chez l'adulte ;
en revanche, les tumeurs embryonnaires (néphroblastomes, neuroblastomes,
rétinoblastome…), très rares chez l'adulte, représentent 25% des cancers de l'enfant. Les
autres types principalement observés sont les leucémies (29% des cas), les tumeurs du
système nerveux central (SNC) (25%) et les lymphomes (10%).
L'incidence des cancers varie en fonction de l'âge, la moitié des cancers de l'enfant
survenant avant l'âge de 5 ans. La fréquence est globalement un peu plus élevée chez le
garçon que chez la fille (sex-ratio = 1,2).
L'incidence des cancers de l'enfant varie peu d'un pays à l'autre et se situe dans une
fourchette allant de 100 à 160 nouveaux cas par million par an.
2 Survie
Les progrès majeurs réalisés dans la prise en charge au cours des trente dernières
années ont permis d'obtenir une survie à 5 ans de 80 % pour l'ensemble des cancers
pédiatriques. Néanmoins, ils représentent encore la deuxième cause de mortalité de 1 à
14 ans, après les accidents, soit 20 % des décès. L'amélioration de la survie est la
conséquence :
Questions isolées
QI 1
Parmi les propositions suivantes, indiquer la ou les propositions exactes :
QI 2
Les facteurs de risque avérés des cancers de l'enfant incluent :
❐ A - l'alimentation
❐ B - les pesticides
❐ C - certains facteurs génétiques
❐ D - certaines chimiothérapies anticancéreuses
❐ E - les infections
QI 3
La diminution de la mortalité par cancers de l'enfant observée au cours des trente
dernières années est liée :
QI 4
La survie à 5 ans des cancers de l'enfant :
❐ A - est globalement de 50 %.
❐ B - varie peu en fonction du type de cancer
❐ C - varie selon la région de domicile de l'enfant
❐ D - varie en fonction de l'âge de survenue du cancer
❐ E - reflète de façon satisfaisante le devenir à long terme de l'enfant
QI 5
Les cancers de l'enfant :
Réponses
QI 1
AC
QI 2
CD
QI 3
CD
QI 4
D
QI 5
ABE
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