Suis Je Le Gardien de Mon Frère?

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Essai sur la responsabilité chrétienne
à partir de ses sources
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
et Bibliothèque et Archives Canada

Joly, Jean-Pierre

Suis-je le gardien de mon frère ?

ISBN 978-2-89646-464-7

1. Pauvreté – Aspect religieux – Christianisme. 2. Pauvreté dans la Bible.


3. Église et problèmes sociaux. I. Titre.

BV639.P6J64 2012 261.8’325 C2012-940107-2

Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2012


Bibliothèque et Archives Canada, 2012

Révision : Paul-André Giguère


Mise en pages : Danielle Dugal
Couverture : Quatre-Quarts
Photo de la couverture : © iStockphoto

Les textes bibliques sont empruntés à La Bible de Jérusalem pour l’Ancien Testament
(© Éditions du Cerf, Paris, 1998.) et à la Traduction œcuménique de la Bible (TOB) pour
le Nouveau Testament. (© Société biblique française et Éditions du Cerf, Paris, 1988.
Avec l’autorisation de la Société biblique canadienne.)

© Les Éditions Novalis inc. 2012

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du livre du Canada (FLC) pour des activités de développement de notre entreprise.

Cet ouvrage a été publié avec le soutien de la SODEC. Gouvernement du Québec –


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978-2-89646-842-3
Essai sur la responsabilité chrétienne
à partir de ses sources
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Introduction
E
n abordant ces pages, une certaine rage bouillonne à
l’intérieur de moi, je l’avoue. Je sais qu’un tel senti-
ment n’est pas tellement chrétien, mais j’ose le qua-
lifier de rage amoureuse car il se manifeste chez quiconque
aime véritablement son prochain. Face à un prochain blessé,
souffrant, victime d’injustice, naît en nous une lourde peine,
un désir profond de s’engager pour éliminer tout ce qui
l’opprime et atteint sa dignité. Pour moi, une telle situation
s’avère un scandale évident dans notre monde. Il me monte
à l’esprit ces paroles de Jésus choqué par le scandale : « Mais
quiconque scandalise un seul de ces petits… il est préférable
pour lui qu’on lui attache au cou une grosse meule et qu’on
le précipite dans l’abîme de la mer. Malheureux le monde
qui cause tant de scandales ! » (Mt 18,6-7) On sent chez Jésus
cette rage amoureuse lorsque les plus faibles de ce monde, les
petits, les pauvres, les exclus sont victimes d’abus et de toutes
formes d’oppression.

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8  n  Suis-je le gardien de mon frère ?

Dans un passage, hélas oublié ou demeuré peu connu, le


concile Vatican II dit :

Qu’on évite donc ce scandale : alors que certaines


nations, dont assez souvent, la majeure partie des
habitants se parent du nom de chrétiens, jouissent
d’une grande abondance de biens, d’autres sont pri-
vés du nécessaire et sont tourmentés par la faim, la
maladie et toutes sortes de misères. (L’Église dans le
monde de ce temps, 88,1)

Les pays riches de la planète sont majoritairement situés


en Occident, et la majorité des chrétiens sont des Occiden-
taux, d’où ce scandale évoqué par Vatican II quand il nous
alerte et nous demande avec insistance de prendre conscience
de nos responsabilités comme chrétiens à l’égard de nos
­frères et sœurs exclus de nos richesses.
Il est facile de constater que sans être de foi chrétienne, beau-
coup de gens manifestent une grande ouverture et affichent un
engagement remarquable envers les plus démunis de la planète.
Ces personnes croient à la dignité de l’être humain et aux droits
qui en découlent. Nous, chrétiens, appelés à partager la même
aventure et les mêmes engagements, avons une motivation sup-
plémentaire pour agir : la motivation évangélique. Le message
du Christ est centré sur l’amour du prochain, lequel amour ne
fait qu’un avec l’amour de Dieu. Ce double amour ne constitue
qu’un seul et unique commandement. L’apôtre Jean, dans sa
première ­lettre, l’exprime on ne peut plus clairement lorsqu’il

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Introduction  n  9

écrit : « Si quelqu’un possède les biens de ce monde et voit


son frère dans le besoin, et qu’il se ferme à toute compassion,
comment l’amour de Dieu demeurerait-il en lui ? » (1 Jn 3,17)
Et encore : « Quiconque ne pratique pas la justice n’est pas
de Dieu, ni celui qui n’aime pas son frère » (3,10b). Et plus
loin : « Si quelqu’un dit : “J’aime Dieu” et qu’il haïsse son frère,
c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère qu’il
voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas » (4,20).

Il en va de notre crédibilité chrétienne


Être sel de la terre, être lumière du monde, être levain dans la
pâte : cela ne signifie-t-il pas que tous les chrétiens devraient
témoigner vraiment de l’amour en acte envers les exclus ?
Quel rayonnement ce serait, susceptible de stimuler toute per-
sonne à tenir bon dans la lutte contre la misère et l’injustice
dans notre monde ! Comme chrétiens, ne sommes-nous pas
habités par cette claire, surprenante et forte parole du Christ ?
« Ce que vous faites à l’un de ces plus petits qui sont mes f­ rères,
c’est à moi que vous le faites ! Et chaque fois que vous ne le
­faites pas, à moi non plus, vous ne le faites pas » (Mt 25,31‑46),
De sa prison, Dietrich Bonhoeffer, écrivait : « Notre être-­
chrétien ne peut avoir aujourd’hui que deux aspects : la prière
et l’action pour les hommes, selon la justice. »
J’écris ces lignes dans un contexte de crise financière
mondiale, crise qui ébranle notre sécurité. Dès le déclen-
chement de cette crise, le monde occidental a été saisi d’une

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10  n  Suis-je le gardien de mon frère ?

folle nervosité. Les chefs d’État et les responsables d’institu-


tions financières internationales se sont très rapidement réu-
nis en urgence afin de réagir promptement et efficacement
pour sauver le système qui assure nos richesses. C’est dans ce
même contexte qu’à l’automne 2008 s’est déroulé à Québec
le Sommet des pays francophones où étaient présents des
chefs d’État de plusieurs pays en situation d’extrême pau-
vreté. Au lendemain de ce sommet, un journaliste ivoirien
faisait ce constat : « C’est le sommet de pays rassasiés, de ceux
qui mangent tous les jours. Comment voulez-vous intéres-
ser nos citoyens à une question comme l’environnement,
quand vous avez le ventre vide ? Chez nous, en Afrique, il
y a des dizaines de milliers de gens qui ne mangent pas à
leur faim chaque jour. Un grand nombre en meurt. » Bref,
les grands enjeux que sont la santé, l’alimentation, le respect
des droits humains ont été totalement éclipsés par une crise
financière qui secoue les fondements du capitalisme occi-
dental. Il est fascinant de voir avec quelle rapidité l’Occident
réagit lorsque ses propres intérêts sont menacés, alors que
la faim chez un milliard cent millions de personnes dans le
monde ne provoque aucune action d’urgence ! L’Occident
trouve les ressources nécessaires pour s’en sortir : en effet,
en ­quelques semaines, les leaders occidentaux ont injecté
près de 2 000 milliards de dollars pour sauver leur système
financier. Où était cet argent quand il s’agissait de régler la
crise alimentaire qui sévit dans les pays pauvres ? Quelques
miettes de cette somme faramineuse suffiraient pourtant
pour régler une grande partie des problèmes du Sud.

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Introduction  n  11

Nous, chrétiens, appartenons pour la plupart à ce monde


occidental. Comme Église, peuple de Dieu, un message évan-
gélique nous a été confié pour en vivre et en témoigner au
milieu de ce monde. Et comment réagit-on ? Comment une
Église qui défend la vie de la conception à la vieillesse ne
défend-t-elle pas plus vigoureusement la vie des affamés, des
assoiffés, des exploités ? Son témoignage ne risque-t-il pas de
sonner plus que faux ?

Pour nous, il en va
d’une profonde conversion
Faire nôtre l’Évangile, c’est nous laisser déstabiliser. Ce qui
nous déstabilise vraiment, c’est aller au-delà du simple partage
de notre superflu et oser secouer nos propres sécurités. Nous
avons à retrouver notre fibre chrétienne, sinon Jésus serait
très justifié de nous dire : « Que faites-vous d’extraordinaire ? »
En d’autres mots, comment en arrivez-vous à vous distinguer
si vous empruntez la même voie que ceux qui se contentent
d’une action minimale ? Le Christ nous demande de verser
dans l’extraordinaire ; c’est à cette seule condition que nous
serons considérés comme vraiment, mais vraiment fils et filles
du Très-Haut (Lc 6,32-35). C’est dans cet agir extraordinaire
que notre témoignage de disciples du Christ brillera.
Cette ouverture aux conditions pénibles des populations
pauvres de la planète peut alors devenir pour nous une grâce
singulière : celle d’être davantage chrétiens ! Les exploités du
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12  n  Suis-je le gardien de mon frère ?

monde actuel sont là pour provoquer une conversion per-


manente dans notre façon de vivre notre foi et notre amour
de l’autre, surtout du plus pauvre. Ils sont pour nous, j’ose le
dire et le croire, Parole de Dieu et grâce qui nous font revi-
siter le cœur de l’Évangile. Être à leur écoute, c’est se ­mettre
en situation de changer et de grandir comme chrétiens.
À l’inverse, si nous ne savons pas écouter leurs cris, nous ris-
quons, en tant que chrétiens de pays riches, de sombrer dans
la tiédeur et l’égoïsme. Dans son exhortation post-synodale
sur la rencontre avec le Christ vivant, chemin de conversion,
de communion et de solidarité en Amérique, Jean-Paul II
affirmait : « Les chrétiens devront se faire la voix de tous les
pauvres du monde. »

Il en va du sens de notre baptême


Par notre baptême, nous avons été investis du rôle de pro-
phète. Lors de l’onction avec le Saint Chrême, on nous a dit :
« Tu es prêtre, prophète et roi. » Un prophète, au sens bibli-
que, reçoit triple mission : dénoncer le mal, soutenir ce qui
se fait de bien et annoncer l’espérance du Royaume de Dieu
qui est Royaume de justice, d’amour et de paix. Un prophète
parle fort. Il crie. Il insiste, au risque d’être gênant, incompris
et même persécuté. Ce fut le cas de bien des prophètes bibli-
ques et c’est aussi le lot de bien des prophètes d’aujourd’hui :
Gandhi, Martin Luther King, pour ne nommer que ceux-là
et combien d’autres, connus et inconnus, qui souffrent et

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Introduction  n  13

donnent leur vie par amour de la justice. Un chrétien ne doit


jamais devenir complice du silence quand il s’agit d’aimer
ses frères ; le prophète Jésus a su en témoigner jusqu’au don
de sa vie.
Le faible, le dénigré, l’abusé, le persécuté, l’opprimé par
les plus puissants ne cessent de questionner la conscience
chrétienne et de l’inciter à la conversion.

* * *
Devant le nombre si élevé d’affamés de par le monde, le
concile Vatican II insiste auprès de tous pour qu’ils se sou-
viennent de ce mot des Pères de l’Église : « Donne à manger
à celui qui meurt de faim, car, si tu ne lui as pas donné à
manger, tu l’as tué. »
L’objectif premier de ces quelques pages est d’éveiller
la conscience et la responsabilité des chrétiens de l’Occi-
dent en regard de l’immense pauvreté de notre monde.
J’écris « éveiller » car ne risquons-nous pas de nous habi-
tuer à un monde où le fossé se creuse constamment de
manière dramatique et scandaleuse entre riches et pau-
vres ? Comme chrétiens faisant partie de cette partie du
monde où s’accumule la richesse, nous sommes exposés
à la subtile tentation de nous conforter par toutes sor-
tes d’excuses plus ou moins conscientes qui cherchent à
justifier notre résistance à nous « réveiller », et d’adopter
un comportement résigné en disant : « Que voulez-vous ?
Il n’y a pas grand-chose à faire ! C’est comme ça depuis
tellement longtemps ! »

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14  n  Suis-je le gardien de mon frère ?

Les pages qui suivent ont donc pour but de réveiller notre
sensibilité chrétienne en revisitant la Parole de Dieu, laquelle
prend le parti des pauvres et porte en elle la force et l’audace
pour nous permettre de la mettre en pratique. « Elle est
vivante la Parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une
épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l’âme,
jusqu’aux jointures et jusqu’aux moelles ; elle juge des inten-
tions et des pensées du cœur. Pas une créature n’échappe à
ses yeux, tout est nu devant elle, dominé par son regard ; nous
aurons à lui rendre des comptes » (He 4,12-13).
La Parole de Dieu peut nous redire et nous rappeler que
le souci de faire justice aux moins nantis et de s’engager en
leur faveur sont au cœur de l’Évangile et donc de notre foi.
Il s’agit d’agir en tant que disciples du Christ. La Parole de
Dieu nous ramène toujours au cœur des deux amours que
Jésus a voulu explicitement unir en un seul : « Tu aimeras
le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur… c’est là le grand,
le premier commandement. Un second est aussi important :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux
commandements dépendent toute la Loi et les Pro­phètes »
(Mt 22,37-40). Marc ajoute encore dans la bouche de Jésus :
« Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux‑là »
(Mc 12,30‑31). De même, l’apôtre Jean insiste dans sa pre-
mière lettre : « Celui qui prétend être dans la lumière, tout
en haïssant son frère, est toujours dans les ténèbres… Mais
qui hait son frère se trouve dans les ténèbres ; il ­marche dans
les ténèbres, et il ne sait pas où il va, parce que les ténèbres
ont aveuglé ses yeux (2,9.11). Quiconque hait son frère est

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Introduction  n  15

un meurtrier. Et, vous le savez, aucun meurtrier n’a la vie


éternelle demeurant en lui. C’est à ceci que désormais nous
connaissons l’amour : lui, Jésus, a donné sa vie pour nous ;
nous aussi nous devons donner notre vie pour nos f­rères.
Si quelqu’un possède les biens de ce monde et voit son frère
dans le besoin, et qu’il se ferme à toute compassion, com-
ment l’amour de Dieu demeurerait-il en lui ? (3,15‑18) Qui
n’aime pas n’a pas découvert Dieu, puisque Dieu est amour…
Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu » et qu’il haïsse son frère, c’est
un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit,
ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas. Et voici le comman-
dement que nous tenons de lui : « Celui qui aime Dieu, qu’il
aime aussi son frère » (4,8.20-21).
On trouve donc clairement au cœur du message chrétien
cette constante insistance sur l’amour du prochain. En par-
ticulier du « petit ». Parcourir la Bible, qui est pour nous
Parole de Dieu, c’est réaliser jusqu’à quel point ce message
est ­martelé et donc prioritaire pour les croyants.
Je crois que cette réflexion, à partir de la Parole de Dieu,
nous amène à prendre conscience que le pauvre, le petit,
l’exclu est pour nous Parole même de Dieu. En effet, c’est le
Christ qui nous interpelle dans toute situation de pauvreté,
et cette interpellation vient secouer notre foi et notre agir
en tant que chrétiens. Secouer peut s’interpréter comme
une grâce que Dieu nous donne pour aller toujours plus au
cœur du message. Une grâce secoue dans la mesure où nous
savons l’accueillir réellement et dans la mesure où nous la
laissons vraiment nous remuer. Sans une telle grâce, notre
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16  n  Suis-je le gardien de mon frère ?

foi risque fort de s’enliser dans une tiédeur, une indifférence


tranquille, pour ne pas dire l’illusion d’être chrétiens selon le
désir de Dieu. Dans la lettre à l’Église de Laodicée, l’auteur
de ­L’Apocalypse formule ce reproche : « Je sais tes œuvres :
tu n’es ni froid ni bouillant. Que n’es-tu froid ou bouillant !
Mais parce que tu es tiède, et non froid ou bouillant, je vais
te vomir de ma bouche » (Ap 3,15-16).
Nous rapprocher de nos frères et sœurs qui sont dans
la misère, et qui sont surtout et la plupart du temps vic-
times d’injustices, c’est nous enrichir de leur témoignage
et de valeurs que nous-mêmes avons souvent délaissées.
Entre autres, nos frères et sœurs d’Amérique latine susci-
tent notre admiration (et peut-être aussi notre honte) par
la profondeur et la solidité de leur foi, leur détermination
et leur engagement en faveur de la justice. Et à quel prix le
font-ils ! De même, nos frères et sœurs d’Afrique et d’Asie
nous parlent de dignité malgré leur extrême pauvreté ; leur
dépouillement questionne notre relation à ce qui doit être
essentiel dans la vie. À n’en pas douter, les moins nantis
nous enrichissent de valeurs qu’il nous faut accueillir et
retrouver dans nos propres vies : entre autres, la solidarité,
le partage, la prière commune, la foi à travers les épreuves
et les situation de misère.
Le philosophe Albert Camus dit un jour : « Si les chrétiens
s’y décidaient, des millions de voix, des millions, vous m’en-
tendez, s’ajouteraient dans le monde au cri d’une poignée de
solitaires, qui sans foi ni loi, plaident un peu partout et sans
relâche pour les enfants et pour les hommes (les souffrants). »
Introduction  n  17

Des propos qui rejoignent cette réflexion déjà ­ entendus :


« Enfin l’Église peut bien se pencher sur ses struc­tures, se pré-
occuper de ses opérations internes… cela intéresse peu de
gens. Au contraire, c’est en s’attaquant à la pauvreté sur toutes
ses formes qu’elle retrouvera la vraie vie qui l’anime comme
un feu ; un feu qui dort et que la Parole attise. »
Plus que jamais, il nous faut des prophètes chrétiens,
prophètes à la voix rude et droite, au cœur de notre Église.
Concluons cette introduction par une prière et laissons-
la résonner profondément en nous :

Frappe à ma porte, toi qui viens me déranger.


Frappe à ma porte, le cri de tous mes frères.
Frappe à ma porte, le cri des affamés.
Frappe à ma porte, la chaîne du prisonnier.
Frappe à ma porte, la misère du monde.

Dieu vaincu, tu n’as plus d’autres paroles


que ces corps décharnés où la soif a tari la prière ;
Tu dis seulement : Je suis l’innocent
à qui tous les bourreaux font violence.

Ouvre mes mains, Seigneur, qui se ferment pour tout garder.


Le pauvre a faim devant ma maison ; apprends-moi à partager.
Fais que j’entende, Seigneur, tous mes frères qui crient vers toi.
À leur souffrance et à leurs appels, que mon cœur ne soit pas sourd !

(Hymnes tirées de la Prière des Heures)


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Table des matières

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Il en va de notre crédibilité chrétienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Pour nous, il en va d’une profonde conversion . . . . . . . . . 11
Il en va du sens de notre baptême . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Un premier devoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Le chrétien a le devoir de s’informer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Ce qu’il nous faut toujours savoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Et pendant ce temps… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

Une Parole qui interpelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

Interpellation claire et insistante


de la Parole de Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 1
Importance du pauvre pour le Dieu d’Israël . . . . . . . . . . . . . . 33
1. Le récit de Caïn et Abel (Gn 4,1-10) . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2. Le récit de la Tour de Babel (Gn 11,1-9) . . . . . . . . . . . . 37
3. Le récit de la vigne de Nabot (1 R 21) . . . . . . . . . . . . . 38
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4. Les psaumes : des prières


porteuses de souffrances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 1
5. Les prophètes de l’Ancien Testament . . . . . . . . . . . . . 45

Relisons le Nouveau Testament . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49


1. La parabole des deux fils (Mt 21,28-31) . . . . . . . . . . . . 50
2. La parabole du riche et de Lazare (Lc 16,19-31) . . . . 53
3. La parabole du bon Samaritain (Lc 10,29-37) . . . . . . . 57
4. La parabole du jugement dernier (Mt 25,31-46) . . . . . 60
5. La parabole du riche insensé (Lc 12,16-21) . . . . . . . . . 64
6. La guérison de l’aveugle Bartimée (Mc 10,46-49) . . . . 67
7. Le riche notable (Lc 18,18-27) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
8. Jésus nourrit cinq mille hommes
et plus au désert (Mt 14,14-16) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 1
9. L’offrande de la pauvre veuve (Lc 21,1-4) . . . . . . . . . . 73
10. Ponce Pilate et nous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
11. La guérison d’un infirme au Temple (Ac 3,1-10) . . . . . 79
12. Les biens de ce monde (Lc 12,13-15) . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1
13. Inviter les pauvres (Lc 14,12-14) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

Le risque de la foi
sans les œuvres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
La mise en garde des Pères de l’Église . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Des témoins contemporains
font les mêmes réflexions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 1
Que pouvons-nous,
que devons-nous faire ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Prier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Jeûner . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
Exercer notre droit de vote . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
Être à l’écoute du monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Participer à des manifestations
et pétitions pour la justice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
Simplifier notre vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
Soutenir les ONG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Surmonter nos objections . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

Autres textes de la Parole de Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 6


La promesse de l’Esprit Saint à l’Église . . . . . . . . . . . . . 1 1 6
Savoir lire les signes des temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 6
L’écoute de la Parole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 7
Fécondité de l’exil
du peuple de Dieu à Babylone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 7
Le jeûne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 7

Quelques hymnes extraites


de La liturgie des Heures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 8

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Ouvrages consultés

Benoît XVI Caritas in veritate, Vatican,


Libreria Editrice Vaticana, 2009.

Bianchi, Enzo Chrétien, que dis-tu de toi-même ?


Paris, Bayard, 2006.

Émond, Bernard Il y a trop d’images. Textes épars,


1993‑2010, Montréal, Lux, 2011.

Martini, C.M. Ô mon peuple, sors de tes


servitudes, Saint-Maurice,
Éd. Saint-Augustin, 2005.

Tutu, Desmond Dieu fait un rêve, Paris-Montréal,


Bayard-Novalis, 2008.

Vatican II Constitutions, décrets, déclarations,


messages, Paris, Centurion, 1967.

Ziegler, Jean L’Empire de la honte, Paris,


Fayard, 2005.
La haine de l’Occident, Paris,
Albin Michel, 2008.

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Extrait distribué par Éditions Novalis
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L’objectif premier de ces quelques pages est d’éveiller


la conscience et la responsabilité des chrétiens de
l’Occident en regard de l’immense pauvreté de notre
monde. J’écris « éveiller », car ne risquons‑nous
pas de nous habituer à un monde où le fossé se
creuse constamment de manière dramatique et
scandaleuse entre riches et pauvres ?

Fruit d’une fréquentation assidue des Écritures, mais aussi de


la parole des Pères de l’Église et des prophètes d’aujourd’hui,
cet essai de Jean-Pierre JOLY invite à une prise de conscience
de la force qui devrait habiter les baptisés dans leur capacité de
transformer les structures injustes de notre monde. Il en va de la
crédibilité même du message évangélique.

Commentant avec justesse une dizaine de textes bibliques dans


lesquels Dieu lance une invitation pressante à un parti-pris pour
les pauvres, l’auteur nous rappelle comment ceux et celles qui sont
exploités sont le visage du Christ qui a faim, soif, qui est dépouillé
ou en prison. En ressortent un vibrant appel à la solidarité des
chrétiens envers les plus vulnérables de notre société et un guide
pratique pour devenir acteurs audacieux dans l’intérêt de la justice.

Jean-Pierre JOLY est prêtre du diocèse de Saint-Jérôme. Il a publié


pendant de nombreuses années La minute pastorale pour ses diocésains,
les invitant à une actualisation de la Parole de Dieu.
21,95 $

Extrait de la publication

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