TH4018
TH4018
TH4018
Faculté de Droit
Département de Sciences Politiques et Relations Internationales
Directeur de recherche :
Pr REMAOUN Hassan Présenté par :
Membres du jury :
Pr Bachir Chaouche-Yelles…………………..……………..Président.
Pr Mohamed Bouziane………………………….…………..Examinateur.
Pr Mohamed Mebtoul………………………………………Examinateur.
1
Avant Propos
Michael FOUCAULT
2
Dédicaces
Je dédie ce mémoire à :
Mes parents ……
3
Remerciements
que grâce aux efforts louables d’un très grand nombre de personnes et
4
Sommaire
5
Introduction…………………………………………………………….………6
Problématique…………………………………………………… .……..7
Hypothèses ………………………………………………..……………..8
Objectifs………………………………………………………………….8
Aperçu sur les chapitres…………………………………..……… .……9
Méthodologie………………………………..………………………….10
6
3.1 – Le système national de santé………………………...…………27
3.2 – Le système privé libéral………………………………………..28
3.3 – Le système assurance maladie. ………………………...………28
7
3.1.2 – La liste des indicateurs……………………..……….67
3.2– Le géosanitaire………………..……………...…………..….68
3.3–Le maping…………………………………………….…..……82
3.3.1- Le territoire de la wilaya est composé de six zones géo-
sanitaires……………………………………………………..………82
8
4.2.1 – L’accessibilité…………………………………………..87
4.2.2– La participation………………………..……….……88
4.2.3 – La cohérence…………………………………………89
1.2.1- Locaux…………….…………………………………106
1.2.2-Centraux………………………………………………110
1.4– L’intersectorialité……………………………...………………113
9
Section 2 : La politique de réformes lancées………………….……115
Conclusion……………………………………………………………………140
Bibliographie…………………………………………………………………145
Références …………………………………...………………………………150
Abréviations …………………………………..…………………………….152
Annexes……………………………………………………………….………155
10
Introduction
La santé n’est pas seulement la médecine, c’est la vie sociale, elle est régie
par la formule, offres de soins et demandes de soins, la maladie étant un critère
du désordre social (la déviance médicale est une déviance sociale).
Cette politique est menée par l’Etat grâce à la rente des hydrocarbures, et des
ressources financières importantes qui ont du être mises à la disposition du
secteur de la santé. Plusieurs stratégies, planifications sont conçues et exécutées
pendant des décennies ; cependant et malgré tous ces efforts investis par l’Etat,
le citoyen demeure toujours non satisfait de sa situation sanitaire en matière de
l'offre de soins, de la qualité des prestations et de sa prise en charge.
11
A-Problématique :Quelle est la politique de santé élaborée pour le
redressement et l’exécution des différents programmes et la mise en œuvre des
reformes ? Pourquoi cette insatisfaction incessante de la part du citoyen ?
Quelles sont les efforts investis par l’Etat et les collectivités locales en
matière de planification et d’infrastructures pour l’amélioration de la prise en
charge du malade ?
Le droit à la santé, l’équité des soins, l’égalité sociale, les besoins spécifiques
de la population sont des critères qui orientent toute politique de santé. La
rationalisation des dépenses et la bonne gestion des ressources humaines et des
structures sanitaires sont des paramètres déterminants dans la politique de santé.
12
inégalités et les disparités ? Comment répondre aux besoins en matière de santé
de la population ? Afin de garantir une couverture médicale totale, faciliter
l’accès aux soins et améliorer la qualité des prestations. Quel est le rôle des
NTIC et leurs impacts directs sur le choix des politiques de santé (une banque de
données fiables et actualisée) ? Pourquoi les dépenses sont élevées ?
2 – Les moyens financiers existent, mais les dépenses ne sont pas maitrisées et
la rationalisation de la gestion est insuffisante.
C- L’un des objectifs assignés à cette étude est de faire une analyse sur la
situation du secteur au niveau de la wilaya d'Oran.
13
D-Aperçu sur les chapitres :
14
Les politiques de formation et de financement, seront examinées dans ce
chapitre.
E-Méthodologie :
Recherche sur le terrain : Cette étude sera menée en parallèle avec une
enquête de terrain qui touchera les différents acteurs, que ce soit les
professionnels, les gestionnaires, les financeurs ou les décideurs. Elle touchera
aussi, les différentes institutions étatiques et privées.
15
Au cours de cette enquête commencée début Février de l’année 2011et qui
s’était étalée jusqu'à la fin Juin, nous avons rencontré des obstacles parmi
lesquels le nombre très réduit des ouvrages portant sur la wilaya d’Oran, à part
les études sociologiques et anthropologiques sur la santé, et nous avons pu
constater au cours des entretiens des hésitations, méfiances, une liberté
d’expression atténuée et parfois même un refus, alors que d’autres jugeaient le
questionnaire d’un niveau plutôt élevé.
Les entretiens, au nombre d'une vingtaine et d'une durée (01 H et 01H30 mn)
se sont caractérisés par une domination de la subjectivité sur l’interviewé, voir
même étaient parfois orientés par l’interviewé qui exprimait en quelque sorte sa
vision et son idéologie personnelle. Les questionnaires étaient de deux types,
l’un destiné aux professionnels de la santé (40 questions) et l’autre destiné aux
étudiants en graduation et post graduation (14 questions).
Elaboration du questionnaire :
16
Premier chapitre
17
CHAPITRE I - Historique et évolution des systèmes de santé
Mais le concept de la santé a fait l’objet d’une définition célèbre, celle de l’OMS
en 1946 « « L’état de bien être physique, mental et social sans maladies ni
infirmités .La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre,
constitue l’un des droits de tout être humain »(3).
(1)HONORE Bernard. L’hôpital et son projet d’entreprise, vers l’œuvre de santé. Toulouse :
Harmattan. 1990. p.71.
(2)Ibid.
(3) www.who.org.
18
Donc pour être en possession d’une santé de qualité meilleure, il faut disposer de
moyens d’accomplissement. La dimension politique entre doncdans cette
définition car elle est exigible par les collectivités par conformité à une règle
morale, c’est un droit qui ouvre une question de devoir, de responsabilité et de
liberté. La santé en tant que droit pose un problème politique et par conséquent
la conception de la santé sera liée à une conception sociale.
L’étymologie latine indique que la santé est une valeur fondamentale (Valère,
valetudo), et il existe dans le vocabulaire grec et latin un enracinement
étymologique commun de la salutation et de la santé. A cette époque la religion
valorisait la salut au détriment de la santé mais au cours de l’histoire la santé est
devenue une valeur personnelle est une valeur la, plus éminente de l’individu.
(4)HONORE Bernard. L’hôpital et son projet d’entreprise, vers l’œuvre de santé. Toulouse :
Harmattan. 1990. p.75.
(5) Ibid.
(7)HONORE Bernard. L’hôpital et son projet d’entreprise, vers l’œuvre de santé. Toulouse :
Harmattan. 1990.p.75.
19
La revue Prévenir(8) fait part des travaux et recherches de vingt acteurs de
différentes spécialités pour donner une définition de la santé.Donc c’est qu’au-
delà du geste spécifique médical, la santé n’équivaut pas simplement à la
médecine. Ce sont les besoins multiples, à savoir le confort, la disponibilité et le
comportement, car la frontière qui existe entre la demande sociale et la demande
médicale est floue(9).
Le slogan de la santé pour tous à l’horizon 2000 était lancé comme défi
depuis la rencontre d’Alma Ata en 1978(SSP), (10). Elle souligne la nécessité
d'une action urgente de tous les gouvernements, de tous les personnels des
secteurs de la santé et du développement ainsi que de la communauté
internationale pour protéger et promouvoir la santé de tous les peuples du
monde.
On assiste dans les Etats du sud qui ne sont plus des acteurs, mais des clients
auprès des entreprises de santé, ces dernières participant et contribuant au
financement de ces activités et surtout dans le domaine de l’éducation infantile
et de la santé reproductive, cependant que le nord de la planète s’investit de
plus en plus dans la gestion des risques, et par conséquent c’est un acteur
politique.
(10) La déclaration d'Alma-Ata a été établie à l'issue de la Conférence internationale sur les
soins de santé primaires, (Alma-Ata, du 6 au 12 septembre 1978).
20
La santé peut être définie selon plusieurs abords :
- Un abord perceptuel: l'OMS définit la santé comme étant un état complet de
bien être physique, mental et social.
- Un abord fonctionnel: la santé est considérée comme étant un état de capacité
optimale d'accomplir efficacement les rôles et les tâches pour lesquels le sujet a
été socialisé.
21
pratiques de distinction, qu’il s’agisse de la façon dont les gens se soignent et
sont soignés, ou de celle dont ils se représentent la maladie et les thérapeutes,
elle est le lieu privilégié où sont mis en jeu, dans la société civile, des formes
d’entraide qui traduisent la nécessité de gérer collectivement les inégalités dans
la maladie et le malheur. Autrement dit, la santé, objet de politiques pour les
uns, est un objet politique pour les autres; tel est le double point de vue adopté et
consacré aux politiques de santé »(12).
Dans le passé, associer les mots « Politique » et « santé » semblait incongru car
pour le politique, la santé ne faisant pas partie de sa culture au 18éme siècle, elle
concerne surtout le comptage des cas (malades et morts), Début 19 ème siècle,
l’école VILLERME constitue la 1ère école de santé publique mais elle
s’effondre à la moitié de ce siècle car la santé publique suppose la mise en
œuvre de règles contraignantes, elle s’oppose alors à la liberté individuelle et à
la propriété privée(13). Envisager un ministère pour s’occuper de la santé
raisonne comme une hérésie jusqu’en 1920, année de la grippe espagnole. A
partir de 1940 les différents systèmes de santé apparaissaient à savoir le système
de santé national, l’assurance maladie et le système libéral, et à compter des
années 1960, l’Etat s’intéresse à l’hôpital puis à la maîtrise des dépenses de
santé(1980).
22
la construction de la Sécurité Sociale qui permet d’avoir une population en
bonne santé et donc capable de produire davantage , mise en œuvre de la
sécurité sanitaire notamment suite à des crises, la nécessité de la régulation des
dépenses.
Dans L’Etat providence, les problèmes de la santé publique sont gérés par les
pouvoirs publics. La sécurité de la santé de la population est multiple (eau,
alimentation, environnement, OGM, nucléaire, mobile….).
23
- Naming : il faut définir et caractériser la situation comme une
problé4atique.
- Blaming : il faut rechercher les principales causes de la problématique.
- Claming : il faut dénoncer les coupables dans l’espace public.
Ces deux méthodes apportent une vision sur le processus de construction des
problèmes de la santé publique et mettent en garde sur leurs gravités.Cependant
l’émergence des problèmes ne s’arrête pas à leurs gestions, mais se prolongent à
d’autres facteurs ; les trois biais suivants expliquent ceci :
Premier biais :
(16)Ibid.
24
Deuxième biais :
Troisième biais :
Qui donne l’alerte ? L’espace est-il confiné ou au contraire deconfiné ? L’un est
professionnel, alors que l’autre s’avère profane.La médiatisation et la
publicisation sont présentes dans le déconfinement et sont absentes ou
amoindries dans le confiné qui est sans effet.
(18)Ibid.
25
Donc les deux alertes issues des deux milieux différents, l’un confiné (les
professionnels) l’autre deconfiné (associations…) etqui sortent d’un espace
privé vers un espace public sont toujours en confrontation permanente.
Les médecins étaient formés dans les temples, et on croyait que les esprits et
les démons sont responsables de la maladie et des malheurs.Le système de santé
était basé sur les charmes (sorte de prières pour se défendre contre ces démons),
et c’est dans cette sphère religieuse que le savoir s’est développé, car dans l’Etat
théocratique le politique et le religieux étaient ensemble et unifiés(19).
(19) FASSIN Didier. L’espace politique de la santé, essai de généalogie. Paris : UPF,
1996.pp.217-230.
26
* Mésopotamie : 2000 ans avant Jésus
Pendant la période des Romains, les soins étaient destinés surtout aux soldats et
aux riches, l’hôpital militaire existait à cette époque et à partir du premier siècle
la santé publique s’instituait.Le système de santé ne s’est pas développé en
Grèce, mais paradoxalement il a prospéré à Rome suite à l’immigration des
savants grecs trois siècles avant Jésus et qui ont contribué au développement et
l’amélioration de la santé publique.(Collecte Hippocrate et cahiers de médecine,
VITRIVUVIUS (architecte) et FRONTINUS (administrateur) ont élaboré les
textes de la santé publique , DE ARCHETECTURA et DE AQUIS
URBISROMEA)(21).
C'est avec le Christianisme d'État qu'apparaît l'idée d'une assistance fondée sur
la nouvelle spiritualité et qui ne serait plus réservées aux parents et aux membres
affiliés au groupe, mais au public, c'est-à-dire offerte à tous, amis ou ennemis,
familiers ou étrangers. Le Code de Justinien établit en 529 que l’hôpital devient
(20) FASSIN Didier. L’espace politique de la santé, essai de généalogie. Paris : UPF,
1996.pp.217-230.
(21)Ibid.
27
une institution : on y prévoit une administration ainsi que deslois qui
règlementent son fonctionnement. La conception médiévale de la fonction
hospitalière était cléricale, l’hospicium était une fonction de l’Eglise, sous
l’autorité de l’évêque avec lequel le pouvoir civil est dans l’obligation de
coopérer, c’était le temps de prêtres-thérapeutes(22).
L’hôpital médiéval assurait surtout une fonction religieuse. L’hôtel de Dieu (ou
maison de Dieu) est abandonné au profit des hôpitaux généraux au cours du
XVII ème siècle à l’époque de Louis XIV(25).L’hôtel de Dieu est devenu un
exemple à Paris a cours du XV siècle, mais il fut abandonné et il s’est dégrad2
au fil du temps, suite aux abus en matière de gestion des dons.
(23)Ibid.
(24)Ibid.
(25)Ibid.
28
En Angleterre, et au cours du XVI ème siècle les pauvres étaient traités hors des
hôpitaux, alors qu’en Suède les hôpitaux ne commencèrent à être construits
qu’a partir de 1700 et les médecins étaient mal honorés(26).
A- Le Bîmâristân :
(26) DURIEZ Marc, DIANE LEQUET Salma. Système de santé en Europe, Collection que
sais-je ? Paris : Vendôme, 1998.pp.15-18.
(27)Ibid.
29
B- Organisation :
Les Bîmâristâns étaient organisés en deux sections, une pour les hommes et une
pour les femmes. Chacune d’elles sections disposait de plusieurs salles,
destinées aux différentes maladies et dirigées par un ou plusieurs médecins.
Voici quelques exemples des salles spécialisées dont on disposait, une salle pour
les patients atteints de maladies courantes, une pour les blessés, victimes de
fractures et plâtrés, une pour les femmes accouchées et une pour les maladies
contagieuses. L'administration de l'hôpital était fondée sur l'emploi de
professionnels de santé qui prenaient en charge les patients et assuraient
l’hygiène(médecins et un médecin chef, Al Saoor). Les employés travaillaient
par équipes de jour et de nuit, pour s'assurer qu'ils bénéficient tous d’un repos
suffisant. Une aile supplémentaire, appelé Al Sharabkhana, également connue
sous le nom de pharmacie, a été ajoutée pour permettre aux médecins de
distribuer facilement des médicaments. Les Bîmâristâns avaient principalement
deux objectifs: le bien-être des patients et la formation des nouveaux médecins.
Un extrait du livre d'Ibn Al-Ukhwah, Al-Hisbah révèle comment le système du
Bîmâristân organisait la prise en charge des patients(29).Une autre
caractéristique unique des hôpitaux de l’époque médiévale musulmane était le
rôle du personnel féminin qui avait rarement été employé dans les temples de
guérison durant l'Antiquité ou le Moyen Âge, ailleurs dans le monde. Les
hôpitaux musulmans médiévaux employaient couramment du personnel
infirmier de sexe féminin. Les hôpitaux musulmans ont également été les
premiers à employer des femmes médecins, les plus célèbres étant deux femmes
médecins de la famille d’Avenzoar qui ont servi Abu YusufYa'qub al-Mansur
sous la dynastie des Almohades au XIIe siècle(30).
30
2.3– La période contemporaine :
(31) PALIER Bruno. La reforme des systèmes de santé Que sais-je ?Paris :PUF, 2004.pp.7-14
(32) DURIEZ Marc, DIANE LEQUET Salma. Système de santé en France, Collection que
sais-je ? Paris : Vendôme, 1996.pp.15-18.
(33) PALIER Bruno. La reforme des systèmes de santé Que sais-je ?Paris : PUF,2004.pp7-14.
31
Cette politique sociale était destinée pour les soins des pauvres et la médecine
dominait le secteur de la santé.
L’impôt est calculé selon le revenu et non pas le profil du risque, les dépenses
sont contrôlées a priori, le budget est arrêté chaque année.La médecine de ville
est assurée par les généralistes. Les dépenses sont réduites, donc c’est un bon
résultat du point de vue économique, mais d’un autre côté la liste d’attente est
longue ce qui provoque une insatisfaction de la part du consommateur des soins
et par conséquent une iniquité(35). On reproche à ce système de ne pas favoriser
progrès médical. Ce système est moins couteux par rapport au système
d’assurance maladie mais l’efficacité est réduite. Parmi les différentes reformes
lancées a cette époque, nous avons les reformes Beveridge (C M U : la
couverture médicale universelle)(36).
(34) PALIER Bruno. La reforme des systèmes de santé Que sais-je ?Paris :PUF,2004.pp29-31
(35) DURIEZ Marc, DIANE LEQUET Salma. Système de santé en Europe, Collection que
sais-je ? Paris : Vendôme, 1998.pp15-26.
(36) OUFRIHA Fatima Zohra. Un système de santé à la croisé des chemins. Alger : CREAD ;
2006.pp.103-114.
32
3.2 – Le système privé libéral :
C’est un système libéral régulé par le marché et qui obéit à l’offre et la demande
selon les règles économiques, il est structuré comme suit :
Ce système est basé sur le choix de son médecin ; il est structuré en deux parties,
l’ une privé et l’autre publique. Il est financé par les cotisations et les
contributions des assurances maladies. L’organisation est caractérisée par la
centralisation comme en France et la régionalisation en Allemagne et en
Autriche(38).L’impôt est calculé selon le type de risque et module le montant en
fonction de l’âge, le sexe, l’état de santé, ce qui provoque une inégalité de soins.
(37) PALIER Bruno. La reforme des systèmes de santé Que sais-je ? Paris : PUF, 2004.pp 29-
31.
(38)DURIEZ Marc, DIANE LEQUET Salma. Système de santé en Europe, Collection que
sais-je ? Paris : Vendôme, 1998.pp.15-26.
33
Le contrôle des dépenses est a posteriori, c’est un guichet ouvert, car les
dépenses sont très consistantes, ce système bismarckienest lié au travail et il est
financé par les cotisations (1883 première assurance maladie et le code impérial
adopté en 1911)(39). La médecine de ville est assurée à 60 % par les spécialistes
et 40 % par les généralistes.Le mécanisme qui contrôle ce système est d’allure
marchande, les négociations entre offreurs de soins et par les représentants des
consommateurs de soins sont au fondement du fonctionnement de ce système.
(39) PALIER Bruno. La reforme des systèmes de santé Que sais-je ? Paris : PUF, 2004.pp.7-
14.
(40)ABID Larbi. La pratique médicale en Algérie, de la période coloniale à nos jours. Alger :
ANEP.2008. p.7.
34
Et chaque système était destiné à une catégorie(43):Tableau 1
(44)ABID Larbi. La pratique médicale en Algérie, de la période coloniale à nos jours. Alger :
ANEP.2008. p.6.
(45)Ibid.
35
Bech Jarrah
Médecins
militaires des
contingents
Infirmiers et apprentis
Hiérarchisation dans
le rang des médecins- Figure1-
(46)ABID Larbi. La pratique médicale en Algérie, de la période coloniale à nos jours. Alger :
ANEP.2008. p.6.
(47)Ibid. p.7.
36
* Système de santé destiné aux Européens:
En 1665, il existait cinq hôpitaux dans les bagnes d'Alger qui comprenaient un
prêtre, un médecin et un chirurgien ainsi que des infirmiers, des cuisiniers et des
domestiques choisis parmi les captifs(48).
En fait le nombre d'hôpitaux variait selon les périodes (le nombre s'élevait
pendant les épidémies). Ces hôpitaux recevaient principalement les captifs et
accessoirement les marins chrétiens de passage à Alger(49).
37
* Système de santé destiné à la population:
(53) Ibid.
38
4.2 – La période coloniale : 1830-1962
(54) ABID Larbi. La pratique médicale en Algérie, de la période coloniale à nos jours.
Alger : ANEP.2008. p.p.17-31.
39
Dès le début de la colonisation, les Français ont développé un système
hospitalier militaire suivant la présence de leurs troupes et/ou colons. (Tableau2).
Sous l’impulsion de Bugeaud en 1844 une série des hôpitaux sont crées auprès
des malades européens que la population arabe.Le 30 Juin 1847 les services
desanté étaient crées auprès des bureaux arabes.En 1847 un médecin est affecté
dans chaque département (Oranais, Algérois, Constantinois)(58).Devant cette
situation sanitaire, la population autochtone continuait donc à faire appel à la
médecine populaire traditionnelle telle qu’elle se pratiquait avant
40
l’occupation française.Les hôpitaux militaires et civils étaient destinés aux
Européens, mais aussi ils étaient ouverts aux arabes(59).
Sœurs Lieu
Doctrine Chrétienne Constantine
Trinitaires Oran
Saint Joseph Alger
-Tableau 3-
(60) ABID Larbi. La pratique médicale en Algérie, de la période coloniale à nos jours.
Alger : ANEP.2008.p.p.17-31.
41
En 1833, on comptait 11 centres de santé, et en 1843, un rapport des officiers de
l’Armée d’Afrique du nord dresse une liste de 27 centres hospitaliers en Algérie,
dont 15 en Algérois, 05 en Oranais et 07 en Constantinois, pour atteindre le
nombre de 33en 1848(62),et 50 centres en 1850 dans les zones urbaines, mais le
premier hôpital militaire urbain n’a vu le jour qu’en 1875(63).
42
Année 1849 1850 1851 1852 1853 1854 1855 1856
Nombre 1617 25 243 - 2248 - - 07
Vaccination des musulmans à Oran (RapportAgnely, 1853, AN, F80, 671)
Nombre de vaccinations officiellement enregistrées(68)
-Tableau 5-
Le docteur Duponchelle avait un local had hoc au niveau du village neigre (ville
nouvelle ou Medina El Jadida) (69).
43
Ces services étaient supervisés par le chef politico-militaire (CPM : poste de
commandement crée suite au Congrès de la Soummam en 1956), mais sous la
responsabilité du commissaire politique(73).
(74)ABID Larbi. La pratique médicale en Algérie, de la période coloniale à nos jours. Alger :
ANEP.2008. pp.186-188.
(75)Ibid.p81.
(76) REMAOUN Hassan, « L’université comme produit de l’histoire et enjeux
institutionnelles : le cas de l’Algérie et du monde arabe(en langue arabe) », In : Insaniyat,
N°6, 1998, « 1859 »في سنةيعود نظام التعليم العالي في العهد الكولونيالي حيث انشات بالجزائرمدرسة عالية في الطب و الصيدلية
44
crées à Oran et à Constantine(77).On note que l e docteur Bertrand a crée la
société médicale d’Alger et une rubrique « Mobacher» en langue arabe et en
français et qui s’intéressait surtout aux problèmes de santé de la population
indigènes(78).
(77) ABID Larbi. La pratique médicale en Algérie, de la période coloniale à nos jours.
Alger : ANEP.2008. p.p.17-31.
45
4.3 – Après l’indépendance :
(82) SALHI Mahmoud. Population et besoins sociaux essentiels en Algérie à l’horizon 2038.
Thèse Doctorat en démographie. Oran .2005.pp.250-251.
(83) Ibid.
46
prévoyait, et en 1980 le comité central du FLN créa le service national de
lasanté.A partir de 1974,la médecine gratuite était considérée comme un
leadership du système de la santé, alors que tout le secteur privé n’était pas
reconnu, et l’accroissement de l’offre de soins s’implantait davantage afin
d’enraciner l’esprit de l’Etat volontariste et amener toute la population a adhérée
à une politique de santé bien définit.
Cependant le virage dans l’investissement qui était basé sur l’industrie dans les
années soixante-dix à basculé vers le social à partir de 1980, ce qui explique la
baisse de la fraction financière allouée à l’industrie en faveur de l’intersectoriel
et la planification centrale. La politique de santé était caractérisée par le
monopole total (application des programmes nationaux et la généralisation de la
vaccination gratuite) (84).
(84) OUFRIHA Fatima Zohra. Système de santé et population en Algérie. Alger : ANEP ;
2002.pp.54-56.
(85) MEBTOUL Mohamed. Les médecins et les patients en Algérie. pp. 97-121 ;
47
L’émergence des cliniques privées avec un passage du monopole de
médicament du secteur public au secteur privé, tous cela sous la pression des
organismes internationaux (FMI & Banque Mondiale).
Une dichotomie est constatée dans le secteur de la santé avec une croissance à
double vitesse et en même temps bipolaire. Les réformes dans le secteur de la
santé commencèrent à partir de la fin des années 90, en suivant une politique de
densification des infrastructures sanitaires et des équipements par application
des programmes quinquennaux (1999-2004, 2005 -2009, 2010 -2014).
(86)MEBTOUL Mohamed. Les acteurs sociaux face à la santé publique : Médecins, État et
Usagers. Chapitre V, pp. 108-110.
48
Deuxième chapitre
Organisation et le fonctionnement du
secteur de la santé au niveau de la
wilaya d’Oran.
49
Dualité public / privé
50
une dynamique bipolaire ou l’Etat par le biais du ministère de la santé de la
population et la reforme hospitalière, d’une part les soins de santé primaire basé
sur la prévention et la proximité et d’une autre part la médecine de pointe
représentée par les structures lourdes. Donc l’Etat ne se désengage pas du
système de santé et se maintient en tant qu’acteur principal et organisateur du
système de santé mais aussi a promouvoir la rationalité de gestion surtout
économique.
Ces contraintes retrouvées au sein du secteur public lui même, aussi bien a
l’intérieur de secteur privé ou l’intérêt économique prime sur tout autre vision ,
ou aucune coordination n’est constaté entre les différents acteurs impliqués
directement dans la politique de santé , tout ceci conduit à une segmentation de
la profession médicale .
51
généraliste, qui assure l'orientation du patient dans le système de soins. Les soins
de second recours sont dispensés par les médecins spécialistes et les hôpitaux
locaux tandis que les soins de troisième recours, hyperspécialisés, concernent les
centres hospitalo- universitaires (CHU).
(87)La Déclaration d'Alma-Ata a été établie à l'issue de la Conférence internationale sur les
soins de santé primaires, (Alma-Ata, du 6 au 12 septembre 1978).
52
conséquent, elle contribue à la satisfaction de la demande sociale accrue. L’Etat
a instauré un paiement de l’acte médical pour toute prestation de consultation
générale ou spécialisé.
Donc cette stratégie de soins de premier niveau est élaborée afin d’appliquer les
programmes nationaux de prévention et les directives de la centrale, celà
explique la verticalité, et la centralisation des décisions.
Les soins de santé de base doivent être supportés par un ensemble de réseaux de
structures légères, pour l’essentiel disponibles, dont l’activité et le
fonctionnement doivent être revus dans le sens d’une définition scientifique de
leur champ d’action et de programme de travail découlant de la programmation
sanitaire nationale et des problèmes locaux identifiés. Cela exige le
renforcement de ces structures en moyens humains, matériels et financiers.
53
La polyclinique a pour mission de prendre en charge d'une manière complète,
intégrée, et hiérarchisée les problèmes de santé de la population par l'exécution
en ce qui concerne des programmes nationaux et régionaux de la santé;
l'identification des besoins de la population; l'évaluation des actions de santé;
l'élaboration et l'exécution d'un programme d'action spécifiques en privilégiant
les tâches de prévention et les soins de santé de base.
54
En application de nouvelles recommandations de l’OMS, pour atteindre les
objectifs du millénaire de développement OMD à l’horizon 2015, et notamment
le 4 ème et le 5èmè objectif portant sur la santé materno-infantille .Six
programmes sont en cours d’exécution(88).
(88)Les objectifs du Millénaire pour le développement fixés par les Nations Unies sont au
nombre de huit et l’ensemble des 191 États Membres des Nations Unies ont convenu de
s'efforcer de les atteindre d’ici 2015. La Déclaration du Millénaire des Nations Unies, signée
en septembre 2000, engage les dirigeants du monde entier à combattre la pauvreté, la faim, la
maladie, l’analphabétisme, la dégradation de l’environnement et la discrimination à l’encontre
des femmes. Les OMD découlent de cette Déclaration et chacun des objectifs s’accompagne
de cibles et d'indicateurs spécifiques. Les huit objectifs du Millénaire pour le développement
sont les suivants: 1-éradiquer l’extrême pauvreté et la faim; 2-assurer l’éducation primaire
pour tous; 3-promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes; 4-réduire la
mortalité de l'enfant de moins de cinq ans; 5-améliorer la santé maternelle; 6-combattre le
VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies; 7-assurer un environnement durable; 8-mettre en
place un partenariat mondial pour le développement.
55
Deux problèmes majeurs handicapent le bon déroulement de l’opération de
vaccination à savoir, la captation des naissances et le mouvement de la
population.
La wilaya d’Oran dispose de130 unités de vaccination qui sont reparties sur le
territoire (SEMEP service de médecine préventive). Il faudrait décentraliser la
gestion de l’IPA, et la régionalisation s’impose comme solution urgente, la
formation du personnel responsable des PMI qui est chargé de la vaccination
devient une priorité absolue.
(90)www.sante.dz/Dossiers/direction-prevention/CHRTE.HTM
56
§ La lutte contre les insuffisances respiratoires aigueset les maladies
diarrhéiques :la mortalité infantile est parfois élevée d’où la nécessité de
programmer des cycles de formation au profil des professionnels de la santé sur
les IRA et la généralisation des les campagnes de sensibilisation pour la lutte
contre les maladies diarrhéiques durant toute l’année (on constate une absence
de campagne durant la période s’étalant du mois d’octobre au mois de juin)
Cette opération est régulée par 08 PMI (les grossesses à risque sont détectées
et orientées vers le centre de référence ou se trouve les médecins et les sages
femmes qui sont formées dans ce domaine),Exemple : EPSP Hai Goualem.
Donc, un centre de référence et des maternités de références, avec un circuit
bien déterminé vont contribués à la réussite de ce projet, et par conséquent cette
stratégie conduira à la réduction de la mortalité materno-infantille MMI.
57
L’enquête de terrain a révélée que 83 % pensent que la coordination en
matière de prévention entre les différents secteurs n’est pas performante et- que
le système d’information, de communication et d’éducation qui est entrain d’être
mis en place sera en mesure de changer d’une part le comportement des
différents secteurs et d’autre part de la population en matière de prévention de
soins et cela conduira automatiquement à la réduction nette d’un comportement
à risque de la population.
Cependant 96 % sont quasiment d’accord sur le fait que la prévention est une
priorité de l’Etat et relève des charges et des missions des établissements de
soins primaires et d’autres secteurs .Ceci imposera davantage l’intégration la
communauté dans l’élaboration et l’application de cette politique de prévention.
La wilaya d’Oran est dotée de 40 UDS qui couvrent 587 établissements (trois
cycles de formation), soit 238 715 élèves, avec une densité en matière de
professionnels de santé d’hygiène scolaires constitué au nombre de 65 médecins,
70 chirurgiens dentistes, 90 infirmières. En 2007 cette structure avait assuré la
couverture de 55 578 élèves(91).
(91) Rapport de l’assemblée populaire de la wilaya d’Oran 2011 sur le secteur de la santé -
Session ordinaire mois 2012 -
58
1.1.2- Niveau 2 de soins: Les établissements hospitaliers -EH – et les
établissements hospitaliers publics –EHP-
(93) Ibid.
59
Plus de 80 % des questionnées pensent que la décentralisation est essentielle
pour l’efficacité de tout système de santé, et que la centralisation est considérée
comme un handicap majeur pour l’amélioration du système, ce qui rend très
urgent et nécessiteux la mise en ouvre d’une politique de santé basée sur la
décentralisation et surtout la, déconcentration des décisions au niveau régional et
local.La majorité, plus de 95 % ont répondus que la hiérarchisation des soins
n’est pas du tout respectée et par conséquent l’anarchie dans la prise en charge
des malades est de règle. Alors que 73 % pensent qu’il est temps de réviser la
carte sanitaire, d’adopter une stratégie de régionalisation et d’accélérer la
modernisation du système d’information sanitaire afin de pouvoir assoir un
schéma national d’aménagement de territoire géosanitaire.
Les deux centres hospitaliers régionaux dispensent les soins les plus
spécialisés au niveau régional. Ainsi, ils assurent une double fonction de soins
60
courants vis-à-vis de la population de proximité et une fonction de soins de
recours vis-à-vis des autres établissements de la région. En tant que Centres
Hospitaliers Régionaux Universitaires (CHU et EHU) ils sont chargés de la
triple mission de soins, d’enseignement et de recherche
§ Les soins :
La continuité des soins et leur égal accès aux soins pour tous sont partie
intégrante des droits fondamentaux de l'usager. La loi -85 / 05 -portant sur la
santé publique fait obligation au service public hospitalier d'être en mesure
d'assurer et de concourir à la prise en charge de l'urgence et la permanence des
soins aux patients. Le CHU doit ainsi se conformer aux grands principes de
l'accès aux soins, ce qui implique l'accueil du patient de jour comme de nuit,
éventuellement en urgence, ou d'assurer son admission dans un autre
établissement assurant le service public hospitalier, en refusant toute forme de
discrimination, cette loi est en cours de révision.
§ L'enseignement et la formation :
61
initiale des médecins, pour une durée variant entre 7 ans (médecine générale) et
11 ou même 14 ans (différentes spécialités).
§ La recherche :
62
En plus le secteur public voit ses compétences professionnelles drainées par le
secteur privé et servir comme agents de recrutement de clients auprès de ces
établissements privés.
Dans cette situation les frais de prise en charge de la santédu patient relèvent de
lui même, et ces frais ne sont pas remboursables ou ne le sont qu’à titre
symbolique. Ceci rend le secteur privé redondant plutôt que d’être
complémentaire du secteur public. Les établissements hospitaliers privés,
poursuivent un but lucratif à travers généralement les cliniques privées et
s’investissent plus dans la technicité. Les usagers ont recours au secteur privé,
et ce comportement marque un retour de confiance des années 60, car le système
de santé devint de mauvaise qualité et d’attente longue.
Cependant, 57 % ont répondus que le secteur privé ne s’est pas impliqué dans
l’élaboration de la politique de prévention tandis que 72 % insistent sur la
nécessité de son implication et pensent que l’adhésion du secteur privé est une
priorité à l’exécution de cette politique.
63
monopole du secteur de la santé risque de basculer vers le privé surtout en
matière de médicaments et d’industrie pharmaceutique.
Ces cabinets privés sont repartis sur tout le territoire de la wilaya et contribuent
à la médecine de ville, mais la majorité sont implantés au chef lieu de la wilaya
et peuvent être classés comme lieux de soins de premier niveau, car ils n’ont pas
les moyens de prise en charge des urgences, mais plutôt le dépistage, le suivit et
l’orientation des malades. Ces cabinets privés sont regroupés en associations à
caractère spécifique (selon les différentes spécialités surtout, Exp : association
des cardiologues, des pédiatres, ect….). A noter que dans la plupart des cas la
coordination entre médecins généralistes et médecins spécialistes est
insuffisante, voir parfois absente ou inexistante, et cela affecte directement le
système de santé et aboutit à une anarchie totale dans la prise en charge du
prestataire de soins, qui devient inefficace avec une hausse de la facture des
soins.
Les cliniques privées sont des sociétés commerciales, et les praticiens y exercent
comme profession libérale (Décret exécutif n07-321 du 22 octobre2007 portant
organisation et fonctionnement des établissements hospitaliers privés).Les
cliniques privées passent contrat avec des médecins, associés ou non, pour
pouvoir fonctionner. Ces médecins ont un statut d’exercice libéral et perçoivent
donc directement la rémunération correspondant aux actes médicaux qu’ils
réalisent. Pour le patient, le remboursement des soins s’effectue de deux façons,
selon que l’établissement est conventionné ou pas.
64
1.3 – Le secteur parapublic :
Ce secteur a connu une régression rapide à partir des années 1980, due à la
compression des effectifs dans les entreprises publiques, dictée par des mesures
de réajustement structurel. On y dénombre aujourd’hui quelques dizaine de
centres médico-sociaux(CMS), créés et financés par des entreprises ou des
institutions publiques et réservés à leur personnel. Leur impact sur la santé
publique est négligeable.
Niveau 1 POLY
SS / CP/CMS
Niveau 3 : CHU : Centre Hospitalo Universitaire / EHU : Etablissement Hospitalo
Universitaire/EHS : Etablissement Hospitalier spécialisé
65
Afin d'éviter le recours systématique aux urgences, la loi prévoit l'organisation
d'une permanence des soins de ville assurée par les médecins généralistes en
concertation avec les établissements de santé.Un renforcement des liens entre
hôpital et la médecine de ville, cette articulation est clarifiée dans le but de
fluidifier le parcours de soins et notamment désengorger les services d'urgence.
Celle-ci est définie par la loi comme « une forme de pratique médicale à
distance utilisant les technologies de l'information et de la communication » qui
permet « d'établir un diagnostic, d'assurer, pour un patient à risque, un suivi à
visée préventive ou un suivi post-thérapeutique, de requérir un avis spécialisé,
de préparer une décision thérapeutique, de prescrire des produits, de prescrire ou
de réaliser des prestations ou des actes ou d'effectuer une surveillance de l'état
des patients ».
66
quantité, collectées de manière mécaniste, sans analyse et sans en préciser
l’usage.Une synthèse aléatoire de l’information sans effort analytique.
Les données recueillies portent le plus souvent sur les moyens et les activités,
mais peu sur l’état de santé et les résultats attendus. Cette situation appelle à des
réformes qui devront se conformer aux exigences de rationalité, d’efficacité et
de transparence. Toutes les structures du secteur public reçoivent du MSPRH
une dotation sous forme d’un budget de fonctionnement avec une faible
augmentation d’une année à l’autre.La dotation est répartie en10 titres de
dépenses. Les dépenses de rémunération du personnel (titre III) (95)absorbent
plus de la moitié du budget. Les dépenses du personnel et de médicaments et de
consommables englobent en moyenne, plus de 70% du budget
(titreIII+IV)(96).
2.2 – Enjeu entre organisation et régulation(Les besoins de la santé) :
Les pouvoirs publics adoptent une politique de santé suite aux besoins en
matière de santé de la population, mais la question d’identification et la
quantification de ces besoins de santé et les moyens pour sa mise en œuvre est
très difficile à faire.On aborde surtout la régulation de la démographie médicale
« Numerus Clausus »(97).Une telle politique de santé rationnelle et cohérente
est fonction des besoins de santé de la population.
* Quels sont les besoins de la santé publique en rapport avec les besoins en
professionnels ?
(96) Ibid.
(97)Numerus clausus signifie en latin « nombre fermé ». Ce terme désigne le nombre fixe
d'étudiants admis dans certains cursus chaque année, principalement dans les professions de
santé (médecin, pharmacien, dentiste), qui sont réglementées.
67
L’identification est facile, mais la quantification ne relève pas du seul domaine
technique et scientifique, mais s’élargit à d’autres domaines (politique,
économique, social et culturel).Cependant les quantifications des besoins de
santé publique et qui sont objectivées par les professionnels sont critiquées et
parfois contestées par les administrateurs et les décideurs au niveau central.
La durée des rendez vous qui est très longue, ce qui influencera directement sur
la détection et le diagnostic précoce des pathologies et par conséquence sa prise
en charge anticipée.
68
L’esprit statistique qui est basé sur trois facteurs, le technique, le professionnel
et l’institutionnel, est considéré comme un savoir scientifique qui pourra donner
des solutions aux problèmes de la santé publique.
C’est un ensemble de données aux yeux des pouvoirs et des administrateurs afin
de résoudre les problèmes de besoins de santé publique, alors qu’aux yeux des
acteurs de la santé c’est une fiction qui est décrite comme une opération faible
pour exprimer les besoins en matière de santé de la population. C’est une fiction
ordinaire et notoire des institutions qui se comporte comme un rituel et qui
motive le politique.
L’équité et l’égalité d’accès aux soins, détectent les zones déficitaires ou qui
seront déficitaire et par conséquent alarmer les décideurs qui prendront des
mesurespréventives afin de contrecarrer les problèmes à venir, maisla
bureaucratie qui règne au niveau de l’administration et qui fait obstacle à une
bonne gestion engendre le mauvais fonctionnement du système de santé. Le
facteur humain est influent sur l’organisation et la prise en charge des patients,
alors que la carte sanitaire ne répond plus aux besoins et aux exigences de la
(98) Magali Coldefy, Véronique Lucas-Gabrielli. Les territoires de santé : des approches
régionales variées de ce nouvel espace de planification - Institut de recherche et
documentation en économie de la santé IRDES - Document de travail –Paris. Mai 2008
69
population et par conséquent elle doit être revue et adaptée a nouveau par
rapport aux demandes réelles de la population.
70
Nous allons appréhender cette problématique santé/urbanisation par une étude
de terrain au niveau local « La ville d’Oran-Algérie » qui se caractérise par une
densité urbaine importante et une forte mobilité de population.
(99) Magali Coldefy, Véronique Lucas-Gabrielli. Les territoires de santé : des approches
régionales variées de ce nouvel espace de planification - Institut de recherche et
documentation en économie de la santé IRDES - Document de travail –Paris. Mai 2008
71
- L’« approche sanitaire » ; les territoires de proximité sont dessinés à partir
de l’analyse des recours aux soins.
- L’« approche populationnelle » ;les territoires de proximité sont dessinés
à partir de l’analyse de la population.
- L’« approche politique » ;les territoires de proximité sont dessinés à partir
de l’analyse politique.
-La prise en compte des distances d’accès : la distance acceptable par rapport à
l’offre de services (temps d’accès, niveau d’information…)
72
3.1.3 - La densité des effectifs et des infrastructures sanitaires :
La wilaya peut cacher les disparités qui peuvent exister entre zones
géosanitaires. Les soins de bases de proximité ne posent pas beaucoup de
problèmes, la population pouvant accéder aux soins plus rapidement, même si
la qualité demeure encore insuffisante.
Donc l’accès aux soins existe en théorie mais la qualité est insuffisante en
réalité.Ceci entraine une fuite des malades du système public vers le système
privé car une iniquité des soins est constatée.
Les malades s’orientent d’avantage vers les structures lourdes, puisqu’ils ont
perdu confiance dans le système de santé de niveau de base ,d’ou l’engorgement
des centres hospitalo-universitaires c'est-à-dire de troisième niveau, qui eux
même sont dépassées et déficients en matière d’équipements et de personnels ce
qui engendrera en plus un dysfonctionnement et une désorganisation.
3.2- Le géosanitaire :
A – Niveau 01 de soins :
73
en matière de spécialités (44 privé / 05 public) , avec une concentration des
spécialistes privés dans la ville ( 41 à Oran ville ).(Tableau6)
niveau de la ville d’Oran (22 EHP) et la réalisation de 19 autres EHP qui est en
cours. Nous n’avons pas le nombre d’effectifs réels en activité permanente
dans ces EHP, car beaucoup d’entre eux travaillent dans le secteur public surtout
les médecins spécialistes.
C – Niveau 03 de soins :
75
3.2.2 – Les infrastructures :
(Tableau7).
Tableau10:
76
Par ailleurs le nombre des salles de soins est de 106 soit une salle de soins pour
14620
Zones géosanitaires Nombre de Population
salles de soins couverte Habitants.(Tableau 8)
Zone géosanitaire 1 27 832 627
Zone géosanitaire 2 23 302 291
Zone géosanitaire 3 14 228 343
Zone géosanitaire 4 11 81 066
Zone géosanitaire 5 10 48 390 Tableau 11 :
Zone géosanitaire 6 14 54 464
Total 106 1 548 950 Répartition des structures
de la santé –Niveau 1 de la
pyramide des soins-– salles de soins –(Source DSP Oran 2010)
3.2.3- Etude analytique : La population d’Oran est estimée à 1 549 850 Suite
aux résultats du recensement général de la population et de l’habitat RGPH
2008. Le secteur de la santé compte 2870 médecins spécialistes dont 349 qui
activent dans de le secteur privé soit 12.3 % et 825 soit 28.7 % dans le secteur
public et les médecins résidents qui avoisinent 1696 soit 59 %, 1044 médecins
généralistes dont 354 dans le secteur privé soit 33.9 %.
77
Le nombre de pharmaciens reparti à travers le territoire de la wilaya est de 589
dont 31pharmaciens du secteur public soit 5.2 % et 558 du secteur privé soit
94.8 %.
Même si, cette répartition est équilibrée, et proche de la moyenne nationale, elle
ne doit pas cacher les disparités et le dysfonctionnement dans le secteur de la
sante en matière de ressources humaines entre le chef lieu de la wilaya – la zone
géo-sanitaires 01 – et les autres zones géo-sanitaires.
78
Zone géosanitaire Sages Personnel
Femmes Paramédical
Zone géosanitaire 1 232 3302
Zone géosanitaire 2 52 461
Zone géosanitaire 3 29 143 Tableau14 : Sages femmes et Corps
Zone géosanitaire 4 40 384 Paramédicales du secteur public par zone
Zone géosanitaire 5 16 64
Zone géosanitaire 6 17 76 (Source DSP Oran 2010)
En ce qui concerne les médecins généralistes, on constate que sur les 354
du secteur privé qui exercent au niveau de la wilaya, 162 sont concentrés à Oran
ville soit un taux de 45 %.
79
Spécialité Nombre Nombre Pourcentage
wilaya ville Oran par rapport à %
la wilaya
Gynécologie- 52 44 84.61 %
Obstétrique 31 %
Cardiologie 31 27 87 %
Ophtalmologie 29 26 89.6 %
Total des 349 303 86.8% 100 %
spécialistes
Tableau 16 : Spécialités dominantes dans le secteur privé (Source DSP Oran 2010)
80
La création des EHP est en croissance, et les prévisions sont de 19 EHP pour la
wilaya d’Oran dont, 12 cliniques privées pour Oran ville. Cependant les
laboratoires d’analyses sont au nombre de 28, dont 26 sont implantés au niveau
de la ville d’Oran.La wilaya dispose aussi de 42 établissements de distribution
de produits pharmaceutiques.
Les indicateurs démographiques font état d’un taux brut de natalité estimé à
21.32 naissances pour 1000 Habitants (le taux national est de 22.2 naissances
pour 1000 Habitants).Le taux de mortalité est de 4.41 pour 1000 Habitants, la
mortalité infantile est de 28.62 pour 1000 naissances (le taux national est de
24.07 pour 1000 naissances), le taux de mortalité maternelle est de 47.5 pour
100 000 naissances(le taux national est de 88.9 pour 100 000 naissances).
81
satisfaire les besoins de la population ; mais aussi à un déficit en équipements,
surtout liée à une organisation incohérente et inadaptée à l’offre de soins car la
répartition des ressources humains et des infrastructures est inégale , en plus le
problème de financement est un facteur qui aggrave cette situation .
82
Les indicateurs démographiques Taux de la wilaya Taux national
83
La situation démographique se caractérise aujourd’hui par des changements
importants dans la wilaya d’Oran. Le processus de la forte croissance
démographique est achevé. La natalité baisse et l’accroissement de la population
se ralentit (2,5 % en 2008).La population de la wilaya d’Oran a connu une
croissance constante passant de 451 258 habitants en 1966 à691500 d’habitants
en 1977 à 932473 en 1987 et 1213839 en 1998 pour atteindre 1548935 en
2008. Le taux d’accroissement naturel qui était plus de 3% au lendemain de
l’indépendance n’est plus que 1.9 % actuellement.
L’évolution de la structure par âge montre que le groupe d’âge (0-19 ans) qui
représentait 50% de la population en 1987 n’est plus que de 35 % en 2008. Le
groupe d’âge (0-4 ans) est passé de 19% en 1987 à 10% en 2008. La tranche
d’âge (20-60 ans) estimée à 40 % en 1987 est passé à 56 % en 2008 avec
l’arrivé des générations de plus en plus nombreuses à l’âge adulte.
84
Une interprétation de l’ouvrage deJacqueline Des Forts(100)dans la revue
ARB « les violences démographiques : à partir des années soixante,
commencel’ère de la contraception médicale avec la pilule et le stérilet suite à
des politiques démographiquescoercitives de certains pays qui vont avoir des
effets presque contraires sur la limitation des naissances, alors que lespays qui se
sont contenté d’informer et surtout de scolariser les filles, comme l’a fait
l’Algérie, ont eu des résultatsbien plus significatifs. La grande question qui se
pose à la fin de cette partie concerne le vieillissement des populations et
lesdangers de voir (mourir certains pays !).L ‘auteur pose les grandsproblèmes
d’abord d’éthique et de bioéthique »(101).
Figure 3: pyramide des âges de la wilaya d’Oran (Figure : 2) Source ONS
85
Le tableau suivant représente l’effectif de la population oranaise aux différents
recensements depuis 1966(102).
Zones géosanitaires
Zone géosanitaire 1 510 700 630 916 707 142 832 627
Zone géosanitaire 2 75 500 105 725 230 193 302 291
Zone géosanitaire 3 36 700 60 718 137 291 228 343
Zone géosanitaire 4 28 900 43 003 59 483 81 066
Zone géosanitaire 5 20 800 22 745 40 793 48 390
Zone géosanitaire 6 149 100 22 468 42 668 54 464
Total 691 700 932 473 1 213 839 1 548 950
(102) A noter que la répartition de la population par zone géosanitaire en 1966, n’est pas disponible malgré nos
recherches intensives, mais notre recherche a aboutie que la population Oranaise était estimée à 451 258
habitants (source ONS).
(103)Taux moyen d’accroissement annuel mesure le rythme moyen d’évolution annelle d’une population entre
valeurN
deux dates.TCAM = ( n 1 ) *100
valeurN 1
(104)Taux de variation d’une population, mesure l’évolution globale d’une population entre deux dates. Le taux
de variation peut être négatif si l’effectif de la population diminue, positif si le taux de la population augmente
valeurN valeurN 1
ou nul si l’effectif de la population est constant Taux de variation : * 100
valeurN 1
(105)L’indice de croissance permet de mesurer l’évolution d’une population une année de référence ramenée à
une base de 100.Une population supérieure à 100 implique que la population s’est accrue sur la période
étudiée tandis qu’une valeur inferieure à 100 indique que la population a diminué sur la période
considérée.(Population à une date donnée / Population à une date de référence) x100
*La différence entre le Taux de variation et Taux de croissance annuel moyen : Lorsqu’on observe une
évolution sur une période de plus ou moins longue, il est bien sur possible de calculer un Taux de variation sur
l’ensemble de la période. Mais si l’on doit comparer plusieurs périodes de durées différentes, la comparaison
est bien sur faussée, il est alors nécessaire de calculer des Taux des croissances annuels moyens.
(106) Statistique collection ONS. Evolution des populations et des limites communales1977- 1987. Alger : OPU,
N° 22, 1991.
86
Il est à noter que la répartition des ressources humains et des infrastructures
est inégale, en plus le problème de financement est un facteur qui aggrave cette
situation c’est pourquoi il faut savoir quelles sont les principales conséquences
sociales de système de sante des tendances d’évolution démographique
observées pour un meilleur équilibre entre population, développement et santé.
3.3 – Le maping :
87
Chaque zone géosanitaire couvre une population déterminée. La zone
géosanitaire1 couvre 53.7 % de la population, cependant les zones2 et 5assurent
une offre de soins pour 19.5 % et 14.7 % de la population, alors que les trois
autres zones couvrent respectivement 5.2 % ,3.5 % et 3.1 % des habitants de la
wilaya d’Oran (population 1548 950).
ZG S 6
ZG S 5
ZG S 4 POLYCLINIQUE H 24
POLICLINIQUES JOUR
ZG S 3 SALLES DE SOINS
POPULATION
ZG S 2
ZG S 1
0 50 100 150
Elle est assurée par un EH et un EPH couvrant la zone géo-sanitaire Ain Türk et
un autre pour la zone d’Arzew. Donc 25% de la population bénéficient des
offres de soins du deuxième niveau dans la hiérarchisation de la pyramide des
soins. COUVERTURE SANITAIRE PAR LES
STRUCTURES DE NIVEAU 2
POPULATION
88
Z GS Z GS
Critères de classification-Tableau 21-
EPH EPSP
Variances Cotation pts Variances Cotation pts
Nombre de population 2–7 Nombre de population 1–8
Siege de la wilaya 10
89
établissements publics hospitaliers et des établissements publics de santé de proximité
ainsi que leur classement).
Ils sont assurés par neuf établissements spécialisés dans différentes spécialités
(gynéco-obstétrique, cancérologie, pédiatrie et psychiatrie), avec en amont les
spécialités de pointe qui sont prise en charge par les deux structures lourdes à
savoir le CHU et le EHU, ce dernier est considéré comme un pole d’excellence.
1
ZG S ZG S
4 5
91
deshumanisation au niveau des structures, une saturation des centres hospitalo-
universitaire et aggravation du cout des soins surtout l’accueil aux services des
urgences , l’absence de l’efficacité et d’efficience au niveau hiérarchique des
soins du premier niveau ( soins de proximités et de bases) qui sont dépourvus de
plateaux techniques , de moyens pour faire face à des situations d’urgences d’un
personnels qualifiés pour affronter de telles situations .la surconsommation des
soins est devenue quasi constante de la part des malades suite à une prise en
charge défaillante au niveau des structures de soins à l’échelle vertical ou
horizontale. La pression socioéconomique est très couteuse qui pèse sur le
malade et son entourage, ce qui pousse le malade a attendre jusqu’un stade
finale afin qu’il puisse bénéficier des prestations gratuites et qui entrainera par
conséquent une facture excessive et des dépensés lourdes pour sa prise en
charge.
4.2.1– L’accessibilité :
Cette réalité constatée dans la santé est expliquée par l’amélioration de l’état de
santé notamment dans la lutte contre les maladies transmissibles grâces aux
92
programmes nationaux de lutte contre ces fléaux ce qui s’est traduit par labaisse
nette de ces pathologies et le relèvement l’espérance de vie. Ceci est un acquis
qu’il faut protéger et il ne saurait être question de revenir dessus. Or cette
accessibilité s’accompagne toujours d’insatisfaction de la part du patient et de
son entourage(107).
4.2.2– La participation :
Ces solutions et ces débats ouverts au grand public et sans restriction doivent
être menés par la société civile et surtout les associations des malades.
93
L’information et la formation du public dans ce domaine contribuera à faire
progresser et encourager la participation positive de la population dans
l’élaboration d’une politique de santé au sein des communautés(108).
4.2.3 – La cohérence :
(109) Ibid.
94
B– Plan curatif :Palier au manque de médicaments, et améliorer leur usage en
motivant les prescripteurs pour changer de comportement et ne pas se limiter
simplement a la forme de prescription qui ne sera pas suivie par le patient et
sans aucun effet bénéfique sur les ménages(111).
(112) Ibid.
(113) Ibid.
95
Le désengagement de l’Etat sur les secteurs dont il avait le monopole et
l’émergence de nouveaux acteurs sur la scène économique exige une
recomposition de la politique publique afin de résoudre les problèmes de la
population(114).
Les ADS ont été crée en 1996, c’est une sorte d’assistanat basée sur l’approche
« Faire à faire ».Son programme vise à amélioré les conditions de vie des
démunis à travers le développement communautaire et l’action sociale de
proximité, cette dernière est assurée grâce à des cellules sociales constituées
d’équipes multidisciplinaires (Médecin, psychologue, sociologue…) (116).La
santé communautaire devient emblématique des enjeux socio-politiques qui
attend la wilaya. L’enquête de terrain a révéler que pour 50 % des questionnés
pensent que le comportement de la société est lié directement aux problèmes de
la santé publique et que pour 88% l’adhésion de la population auxprogrammes
de prévention est incohérente.
Par ailleurs94 % ont répondues que toute déviance biologique conduit à une
déviance sociale suite aux problèmes engendrés soit directement par la maladie
96
ou les influences des maladies et la qualité de la prise en charge des malades par
les tiers selon le niveau socio-économique.
Suite aux interviews, nous avons été informé que l’accès aux soins est loin
d’être satisfait, pourquoi ? par manque d’informations, Exp : la traçabilité du
malade (parcours non défini), Qui consulte ? Qui fait la radio, qui fait les
analyses ? Ou et comment ?Un grand problème d’informations globales pour
l’orientation du malade et par conséquent une mauvaise prise en charge.
La même chose est constatée quand il existe un déficit ou une rupture de stock
en médicaments. Alors si on analyse la situation des UMC- urgences médico-
chirurgicales, on a 80 % de chance pour mourir (Accueil, Traitement,
Organisation, Electricité, Eau……)
Donc le management d’un hôpital est très difficile. L’Hôpital considéré comme
une structure et en même temps un pole hyper équipé, ultra moderne et
multifonctionnel(gestion par la formule de contractualisation), est l’objet
principal d’un enjeu triptyque (Hôpital-Médecin-Malade), donc l’hôpital
devient la référence et ce n’est pas le médecin, mais ce qui est arrivé c’est le
contraire.
Suite à une étude sur la pauvreté réalisée en 1995 qui indique l’existence de
6millions d’individus qui sont concernés par la pauvreté (23 %de la
population). Cette étude a touché aussi le quartier « Les planteurs » à Oran. Les
experts ont élaboré une stratégie nationale et un plan d’action sur une période de
6 ans (2000-2005) (117).
97
On enregistre un sous équipement dans les localités, tels que le quartier Nedjma,
Ain El Beida, et Sidi el Bachir. La localité Nedjma est dépourvu de toutes
commodités de vie, et que sa population n’est pas satisfaite des conditions de
vie(118).
Les habitants concernés ne sont pas satisfais des équipements culturels, sportifs,
cultuels ou même sanitaires(53.2% de la population périurbaine de la ville
d’Oran se déclarent insatisfaite des équipements sanitaires contre 46.8%). Ce
niveau de satisfaction est moyen quand il s’agit des équipements administratifs
et assez bon pour les équipements scolaires. Les besoins en matière de soins au
niveau de ces sites nouvellement urbanisés sont insuffisante (enquête de terrain
2000 et 2001) (119).
Cette stratégie est basée sur la construction d’une ville comme projet urbain qui
devra répondre aux exigences et besoins de la population et les futures
générations. La cohérence entre les différents secteurs doit s’intégrée dans la
sphère d’un projet global afin de corriger les déséquilibres qui existent. La
concertation et les négociations contribueront à cette démarche(120).
(118) BENDJLID Ali, « Différenciations socio-spatiales dans les nouveaux espaces urbanisés
d’Oran, Oran une ville d’Algérie », In Insaniyat, N° 23-34, 2004, pp.31.
98
Troisième Chapitre
99
LA PRODUCTION DE LA SANTE PUBLIQUE LOCALE
Deux couples sont à prendre en ligne de compte, d’un coté le social et le médical
et d’un autre côté les deux sphères publique et privée, et c’est à travers leur
appréhension que s’élabore la politique de santé publique locale(121).
(121) LOUCLE Patricia. « La mise des politiques de santé au niveau local »In :Séries sociales et
santé, 2009. Vol 27.N° 1.pp 3,30.
(122)Ibid.
100
Une tension permanente dans le champ de la santé publiqueexiste entre
légitimité politique « élus et exécutifs »et légitimité professionnelle « savoir
académique et technicité »(123).Les élus sont fort par leurs responsabilités
démocratiques suite à un pouvoir délégué par la population, les administrateurs
sont au contraire épaulés par leur représentativité étatique, cependant les
professionnels sont renvoyé à leurs technicité.De même il existe une tension
entre la base et la centrale, entre les logiques propres du secteur sanitaire et
ceux du secteur social et encore une rivalité est constaté entre l’autonomie
propre du champ médical et l’intervention del‘administration.
(123)FASSIN Didier. Les figures d la santé urbaine. Paris :La Découverte, 1998.
(124)BAGHRICHE Mourad. » Aperçu sur l’organisation du système de santé en Algérie, état
des lieux 2009 ». In : Publication du conseil de la nation, Alger : 2010.p.19-30.
101
la santé pour tous, quelque soit le statut socioéconomique de l’individu. Donc
l’Etat supervise et finance directement les soins et il assure une totale gratuité
dans certains cas à travers la subvention des campagnes depréventions
(vaccinations), ou bien le recours parfois à une obligation de consommation de
soins (certaines maladies) ; c’est une vraie socialisation de l’information
sanitaire au profit de la population .Dans le cadre de la politique générale du
Gouvernement et de son programme d’action, le ministre de la santé, de la
population et de la réforme hospitalière propose les éléments de la politique
nationale en matière de santé, de population et de réforme hospitalière et assure
le suivi et le contrôle de sa mise en œuvre. Le ministre de la santé, de la
population et de la réforme hospitalière a le pouvoir d’initier les études
prospectives et les réflexions de nature à déterminer les choix du Gouvernement
en matière de santé et d’œuvrer à la consolidation du système national de
santé.(Décret exécutif n°11-379 du 21 novembre 2011 fixant les attributions du ministre
de la santé, de la population et de la réforme hospitalière).
Cette conception fonde la politique de la santé construite par l’Etat, qui implique
une gratuité pour tous ou une partie des soins
Dans son organigramme modifié en 1996, le MSPRH est doté 05 Directions, et
chacune d’elles est organisée en sous directions. Mais le dernier décret a
restructurer l’organisation de l’administration centrale en trois directions
générales et dix directions centrales, ce qui donne plus de déconcentration dans
la prise des décisions, mais cela consolide beaucoup la centralisation du pouvoir
et limite les prérogatives et l’initiative de manœuvres au niveau local(Décret
exécutif n°11-380 du 21 novembre 2011 portant organisation de l’administration
centrale du ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière publié
dans le JORADP N°63 du 3 novembre 2011).
La direction générale de la prévention et de la promotion de la santé est chargée
de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique nationale de promotion,
d’amélioration et de préservation de la santé de la population, en collaboration
102
avec les structures concernées ; d’assurer dans le cadre de la veille et de l’alerte
sanitaires, la surveillance épidémiologique de la population, la préparation aux
menaces liées aux maladies émergentes et réémergentes et le contrôle sanitaire
aux frontières ; d’impulser et d’assurer la mise en œuvre et la supervision des
politiques, plans stratégiques et programmes de lutte dans les domaines des
maladies transmissibles prévalentes , émergentes et réémergentes, des maladies
non transmissibles, de la santé environnementale et de la santé en milieux
spécifiques ,notamment en matière de prévention ; de participer au contrôle de
l’application de la législation et de la réglementation en matière d’hygiène des
eaux, des aliments et des déchets hospitaliers ; d’impulser et d’organiser
l’éducation sanitaire et la sensibilisation dans les domaines de ses attributions,
notamment par le développement d’actions visant la réduction des facteurs de
risques, la promotion de modes de vie sains et de comportements favorables à la
santé ; d’évaluer les actions entreprises et d’en établir les bilans.
La direction générale des services de santé et de la réforme hospitalière, est
chargée d’élaborer, de proposer et de mettre en œuvre un plan général
d’organisation sanitaire intégrant l’ensemble des structures de santé, y compris
le secteur privé ; d’élaborer et de proposer les programmes spécifiques de soins
pour une couverture sanitaire équilibrée et complète de la population à travers
toutes les étapes de la vie ; d’élaborer les plans spécifiques pour la mise en
œuvre de toutes les actions visant à promouvoir la gestion en matière de soins
des personnes âgées, de santé de proximité, d’urgences médico-chirurgicales et
le développement des soins de haut niveau ; d’élaborer des schémas de
normalisation des méthodes d’organisation, de gestion et d’affectation des
moyens des structures de santé et des profils des postes des personnels de santé
qui exercent au niveau des structures de soins ; de contribuer à l’élaboration et à
la mise à jour de la carte sanitaire nationale et de prendre en charge le suivi du
programme d’implantation des structures publiques et privées de santé ; de
veiller au contrôle de l’exercice des professions de santé et des structures
103
publiques et privées de santé ; de mettre en .œuvre des schémas et dispositifs
d’organisation des secours et des urgences en cas de catastrophe ; de mettre en
place des critères pour l’accréditation des structures de soins et l’habilitation des
services de santé ; d’évaluer les actions entreprises et d’en établir les bilans.
La direction générale de la pharmacie et des équipements de santé est chargée de
développer la politique du secteur en matière de produits pharmaceutiques,
dispositifs médicaux et équipements de santé, de suivre et de contrôler sa mise
en œuvre ; de développer la politique d’enregistrement et d’homologation des
produits pharmaceutiques, dispositifs médicaux et équipements de santé et d’en
évaluer la mise en œuvre ; de définir les besoins en produits pharmaceutiques,
dispositifs médicaux et équipements de santé et d’élaborer les mesures
appropriées destinées à assurer leur régulation et leur disponibilité ; de
contribuer à la promotion et au suivi des investissements en matière de produits
pharmaceutiques, dispositifs médicaux et équipements de santé ; d’évaluer les
coûts et budgets relatifs aux produits pharmaceutiques, aux dispositifs médicaux
et équipements de santé ; d’étudier et de proposer toutes mesures destinées à
assurer l’organisation de la pharmacie, notamment la pharmacie hospitalière ;
d’élaborer et de suivre, avec les structures et départements ministériels
concernés, la politique de détermination des prix des produits pharmaceutiques,
dispositifs médicaux et équipements de santé ; d’assurer un équilibre en matière
de couverture en officines de pharmacie ; d’initier et d’impulser les études visant
à apprécier la satisfaction des besoins de la population en matière de produits
pharmaceutiques, dispositifs médicaux et équipements de santé ; de développer
un système d’information statistique visant à connaître l’évolution de la
demande et de l’offre en matière de produits pharmaceutiques, dispositifs
médicaux et équipements de santé ; de contrôler et de formaliser les dossiers
d’autorisation des essais cliniques et de bioéquivalence et de prendre toutes
mesures visant leur promotion ; de procéder à l’évaluation des actions
104
entreprises en matière de produits pharmaceutiques, dispositifs médicaux et
équipements de santé et d’en établir les bilans.
L’organisation en bureaux de l’administration centrale du ministère de la santé,
de lapopulation et de la réforme hospitalière est fixée par arrêté conjoint du
ministre des finances, du ministre de la santé, de la population et de la réforme
hospitalière et de l’autorité chargée de la fonction publique, dans la limite de
deux (2) à quatre (4) bureaux par sous-direction.
Si on se confie au calcul, on comptera 03 directions générales, 15 directions qui
sont structurées en 39 sous direction, et si on se réfère à l’article qui stipule que
chaque sous direction sera organisée de 2 à 4 bureaux, donc le total est de 78 à
156 bureaux, et enfin le nombre final est de 213 fonctions qui exerceront un
pouvoir de décision directe sur les structures locales à la plus basse échelle.
Actuellement, le pays est découpé en cinq (5) régions sanitaires chacune d'entre
elle regroupent un certain nombre de wilayas, il s'agit des régions: Centre - Est -
Ouest - Sud Est et Sud Ouest avec pour Chef Lieu, respectivement, Alger -
Constantine - Oran - Ouargla et Béchar.Dans le cadre de sa mission générale, le
Conseil Régional de la Santé est chargé, notamment, en relation avec les
organismes et structures concernés, de veiller à la collecte, au traitement et à la
diffusion de l'information sanitaire, d'orienter l'action sanitaire en fonction de la
situation épidémiologique, des ressources disponibles et des priorités arrêtées,
105
MSPRH
Sous
Sous
Direction de Sous
Direction de
l’Action Direction de
la Santé
Sanitaire en Sous la
Direction de Reproductive
Milieux Normalisatio
la Prévention et de la
Spécifique en Milieu n des Moyens
Planification
éducatif et de
Familiale
l'Evaluation
des Activités
et des Coûts
Figure 8 : Organisation de l’administration centrale 1996
106
107
de proposer des programmes régionaux de santé et de procéder à leur suivi et
leur évaluation périodique, d'encourager les initiatives locales avec l'ensemble
des partenaires y compris les mouvements associatifs.
Les ORS sont des annexes de l'INSP (arrêté n°43 du 22 juin 1995). Ils sont au
nombre de cinq (un par région sanitaire, avec pour siège la wilaya chef lieu de la
région sanitaire). Leurs missions découlent de celles de l'INSP, mais adaptées à
la situation de la région. Ils constituent la structure pivot de la région sanitaire en
matière d'information sanitaire, de protection et de promotion de la santé, de
lutte contre la maladie, de formation et de recherche en santé publique.
Donc, l’installation des ORS est avant tout une démarche qui repose sur une
vision prospective pragmatique de la stratégie sanitaire. Elle se veut une
approche globale et cohérente s’appuyant sur un processus d’implication des
108
professionnels en tant qu’acteurs de santé publique.Elle vise à situer le demande
et les besoins prioritaires à satisfaire, et réorienter l’offre pour un équilibre au
niveau de la région (Pour 52 % des interviewés il faudrait renforcer les capacités
de l’ORS observatoire régional de la santé).
109
DSP Oran
Service de la prévention
Service de la population
110
quelle que soit sa nature et étudier et suivre, dans le cadre des règlements et
procédures établis, les programmes d'investissements.
- Suivre et évaluer l'exécution des programmes arrêtés en matière de formation
et de perfectionnement des personnels de santé et superviser et veiller au bon
déroulement des concours et examens professionnels
(127)Ibid.
111
La conférence internationale de la santé de New-York en 1946, a vu l’inclusion
du droit à la santé dans la Charte des Nations Unies au titre de droit fondamental
nécessaire à la stabilité mondiale.
L’examen du statut des collectivités locales montre que l’Etat exerce une
emprise socio-économique et que le pouvoir local n’existe pas en soi. On
constate une intégration absolue des pouvoirs locaux dans l’Etat suite à une
double emprise qu’exerce ce dernier sur les collectivités locales (128)
112
A – L’Assemblée Populaire Communale –APC-
113
B – L’Assemblée Populaire de Wilaya –APW-
(132) APW Oran, « Réunion de la commission des affaires sociales », In : Idahaate Oran :
NC Event, 2008, N°01.pp.22-23.
(133) APW Oran, « Réunion de la commission des affaires sociales », In : IdahaateOran : NC
Event, 2008, N°02.pp.8-9.
(134) Loi n°12-07 au 21 février 2012 relative à la wilaya. Art. 33 :L’Assemblée populaire de
wilaya forme, en son sein, des commissions permanentes, pour les questions relevant de son
domaine de compétence, notamment celles relatives à : la santé, l’hygiène et la protection
del’environnement, et Art. 77. L’Assemblée populaire de wilaya exerce des compétences
dans le cadre des attributions dévolues à la wilaya par les lois et règlements et délibère en
matière de : santé publique, protection de l’enfance et des personnes ayant des besoins
spécifiques, la protection de l’environnement ;
114
n’est pas conforme aux normes internationales (135). En outre la centralisation
des décisions au niveau de la direction de l’hôpital entraine une perte en matière
de temps très importante.
Professionnels de santé
Usagers Tutelle
Associations
Administration locale
Le mouvement associatif qui s’en charge de l’offre de services de soins n’est pas
beaucoup impliqué dans l’élaboration de la politique de santé , mais on observe
des tendances de la part des associations locales à mettre en place des activités
dans cette branche, qui se rapportent à des soutiens individuels suite à des
difficultés de financement pour des personnes incapable de payer leur
(135) APW Oran, « Réunion de la commission des affaires sociales », In : Idahaate Oran :
NC Event, 2008, N°01.pp.22-23.
115
facture de soins ou manque d’informations grâce à une trajectoire bien définie
du patient depuis son accueil à l’association jusqu’ à sa prise en charge dans une
structure sanitaire. Leur programme est établi suite à des enquêtes sociales, une
détermination d’un seuil éligible et un suivi rigoureux. Ils constituent aussi bien
un fond de recours aux pauvres en matière d’approvisionnement de
médicaments.
116
• Une plate-forme de relais des revendications auprès des médecins, des
pouvoirs publics pour obtenir des droits et des aides techniques ou financières.
• Une organisation capable de collecter des fonds pour aider les malades
nécessiteux
• Une contribution à l'enseignement et à la formation des patients et parfois des
médecins et autres soignants.
• Des actions étroites et concrètes menées avec les établissements de santé,
notamment une aide à la prise en charge des patients pour faciliter leur vie
sociale et professionnelle et un accompagnement pour les patients en soins
palliatifs.
Un cadre d'expression et de participations des usagers du système de santé
devrait se traduire par l'instauration de la démocratie sanitaire Ainsi, cela va
contribuée à reconnaitre un rôle aux associations de patients en intégrant leur
participation au fonctionnement du système de santé. Ainsi, les associations sont
agréées par le ministère de la Santé et ont vu parfois leurs prérogatives élargies.
L’analyse de la participation des associations dans la politique à Oran, suite à
une étude quantitative touchant 265 associations, montre que 77% de
l’encadrement de ces associations est du secteur public, surtout ceux à caractère
social et sanitaire. La constatation faite que la majorité d’associations sont
dirigées par les jeunes (21- 40 ans). Le niveau universitaire des membres des
bureaux représente 40%, mais un déficit managérial est constaté. La composante
du genre est de 81% masculin et 19% féminin. Cependant des problèmes au sein
de ces associations (conflits internes, mésententes et déséquilibres de répartition
de charges entres les membres) influents négativement sur le rendement de ces
dernières. On constate un éclatement au sein des associations à caractère
sportives, sociales et sanitaires qui fonctionnent dans une opacité totale et un
esprit autoritaire. Les associations revendicatrices représentent un taux de 60%
au niveau de la wilaya d’Oran. Parmi les contraintes et difficultés enregistrées,
on note premièrement l’insensibilité des collectivités locales aux attentes et
117
préoccupations des associations, et deuxièment l’implication des entreprises
publiques et privés dans le mouvement associatif qui n’est pas encourageante.
(Loi 90/31 du 04 Décembre 1990 relative aux conditions de la création des
associations, Art 11, Chap. 2, JORADP N° 1438)(136). Le programme d’appui
aux associations algériennes portant sur « L’identification des problèmes,
besoins et attentes » à Oran, Alger et Constantine à dévoilé plusieurs contraintes
liées à (137) :
1.4 – l’intersectorialité :
Depuis longtemps, l'accent a été mis sur la mission de coopération entre les
différents secteurs pour prévenir un certain nombre de maladies et de fléaux
sociaux. Cette approche qui s'observe du reste dans un grand nombre de pays,
s'est peu à peu cristallisée dans notre pays autour de deux concepts antagonistes
(138) www.cnas.dz.
118
Le concept de coalition s'appuie sur le fait que différentes entités peuvent
trouver un certain nombre de bénéfices en poursuivant un ou plusieurs objectifs
communs.Le concept "fauteur payeur", lui s'est développé dans un grand
nombre de pays, autour des problèmes de pollution et de protection de
l'environnement.
Ces dernières années, ces deux concepts ont progressivement émergé dans le
domaine de la prévention, dans le domaine de la santé scolaire et universitaire,
dans le domaine des zoonoses, dans le domaine de la nutrition. Un certain
nombre de programmes d'action ont été élaborés par des groupes intersectoriels
qui ont défini des objectifs et un échéancier commun, et ont cherché à mettre en
commun un certain nombre de moyens.
Il faut du reste souligner que cette approche intersectorielle reste entravée par le
manque d'évaluation des coûts dans un très grand nombre de secteurs.
119
* La création de comités intersectoriels activant à différents niveaux nationaux
ou de wilaya (comité des MST, comité des zoonoses, comité de santé scolaire,
comité MST/SIDA, comité de nutrition...).
120
La reforme en cours s’inscrit dans le prolongement d’un courant qui touche tous
les aspects sociaux. Cependant à ce jour rien ne semble, mettre vraiment les
reformes sur les bons rails, mais il vient à l’esprit que cette reforme contribue
d’avantage à accentuer la crise et la rendre plus aigue.La réforme du système de
santé en Algérie est l’une des priorités de l’Etat, dont le but est de moderniser et
d’optimiser la gestion des soins hospitaliers.
Il est plus facile de monter un projet que de garder intacte sa viabilité. C’est
toute la problématique du système de santé en Algérie, dont le talon d’Achille
reste désespérément la gestion hospitalière.
A titre d’exemple, un CHU où la prétention d’un citoyen à un acte chirurgical
doit au bas mot s’inscrire au-delà d’une attente de deux mois, n’accuse
finalement qu’un taux de 40% d’occupation.
Principalement à cause d’une gestion anarchique des médicaments ou encore
d’une maintenance défaillante d’équipements et de matériels parfois de dernière
génération, ou simplement d’une gestion des ressources humaines à l’emporte-
pièce et une programmation des actes médicaux approximative et tributaire
121
del’humeur du moment des praticiens.
Une légèreté qui aura fait que l’Algérie a peut-être raté l’occasion d’un véritable
amarrage à la bonne gouvernance sans grands frais. Et on pense précisément à
l’EHU d’Oran qui a bénéficié de toutes les attentions des décideurs, pour
constituer le projet-pilote de la réforme hospitalière. Une réforme qui devait
s’articuler sur une triple mission: de soins, d’enseignement et de recherche.
La transformation de son statut juridique a fait l’objet d’un décret
gouvernemental qui devait adapter sa gestion à un mode de fonctionnement et
des modalités de gestion en phase avec les nouvelles règles de la gestion
hospitalière occidentale.
L’hôpital est-il une entreprise, comme toute autre structure qui doit être géré
avec rigueur et esprit économique avec une organisation qui répond aux normes
du marché ?ou au contraire doit-il jouer un rôle social pour résoudre les
différents problèmes et maux de la société sans tenir compte de l’impact
financier sur l’Etat.
Comment, pouvant nous maximiser la qualité, la quantité des soins ou bien les
deux ? Comment sont régulés les rapports de forces au sein de l’hôpital entre les
acteurs de la santé, à savoir le personnel administratif et le personnel médical ?
La reforme hospitalière en Algérie s’avère constituer un accouchement difficile.
Un hôpital possède sa propre organisation, ses caractères spécifiques, qui
peuvent être résumés à deux principales fonctions, et qui sont l’offre et la
demande de soins.La reforme du financement de l’hôpital est basée sur :
122
Le groupe de maladies homogènes GMH qui est généralisé en Algérie.
(non pas la quantité mais le produit).
Le régime standard de séjour RSS pour les malades ayant le même
parcours.
La section homogène SH qui est plutôt administrative. (principal comme
la cardiologie et auxiliaire : laboratoire, bloc opératoire, radiologie,……)
le coût par activité qui est à l’état embryonnaire.( la distribution des
ressources selon l’analyse des activités et non pas les structures)
123
l’employeur et de 02 % pour l’assuré ; ainsi le salarié prélevé prenait en charge
en quelque sorte le financement de la santé.La ventilation globale de ce budget
est de, 16.75 % pour la CNAS, 16 %, pour la CNR, et 4 % pour la CNAC(141).
Les économistes disent, que pour faire augmenter les dépenses de la santé, il
faudrait une croissance économique forte. L’Etat veut prévoir un système de
financement diversifié. Cette reforme est basée sur la modernisation et
l’amélioration de la qualité des soins et des services de l’assurance sociale, grâce
à des textes juridiques (mécanismes de recouvrement de cotisation) est par les
lois de finances à la recherche d’autres ressources financières.
(141) LAMRI Larbi. Le système de sécurité social en Algérie, une approche économique.
Alger : OPU, 2004.p55.
(142) Ibid.p81.
(143) Ibid.p140.
124
A partir de 2006 une nouvelle politique de remboursement est instaurée grâce
à une politique nationale du médicament par la promotion de la production
nationale locale et le recours aux produits génériques, dans le but de
minimiserles dépenses excessives dans le domaine de remboursement de
médicaments(en première place les dépenses des assurances maladies).
Le système des assurances sociales est fondé sur deux principaux axes , à savoir
le fond national des retraités qui est alimenté par le prélèvement de 2 % de la
fiscalité pétrolière afin de sécuriser le système de retraite pour les futures
générations, et il aussi sur le fond national de sécurité sociale alimenté par la
taxe sur le tabac, les bateaux de complaisances et 5 % du bénéfice net du revenu
sur les produits pharmaceutiques importés(144) .
Actuellement le système de soins est basé sur le droit de tiers payant qui sera
généralisé à l’horizon de 2013 (2.3 millions de bénéficiaires)(145).La
contractualisation de la sécurité sociale avec les établissements publics et privés
est en cours de réalisation.L’action sanitaire par la création des centres
régionaux d’imageries médicales, surtout la prise en charge des maladies lourdes
en diminuant le cout et éviter les fuites. Et enfin un programme spécial destiné
aux EHS afin d’éviter le transfert des malades et les soins à l’étranger très
coûteux. La cotisation est calculée sur la base de 34.5 % pour les salariés, 15 %
pour les non salariés et de 0.5 % pour les chômeurs qui sont à la charge de
l’État. La caisse de retraite bénéficiera d’une majoration annuelle de 5%, la
suppression de l’IRG pour les salaires inferieurs à 20,000 DA et amoindrir pour
ceux compris entre 20,000 et 40,000 DA(146).
125
Le système national de sécurité sociale est en pleine mutation grâce à de
nouveaux mécanismes, celà est concrétisé par :
A– La modernisation :
126
Au niveau de la wilaya d’Oran, les procédures de la généralisation de la
carte chifa au profit de tous les assurés, est en cours de réalisation afin de
permettre à l’assuré et aux ayants droits d’en bénéficier de ces droits. On compte
à travers la wilaya 410 475 assurés, dont 305 663 sont en activités et 104812
des retraités ; l’opération de généralisation de la carte chifa a atteint les 83
%(148).
Cette opération est en voie de développement, elle n’a pas encore touché
tous les professionnels de la santé, mais elle donne l’impression d’être une
bonne solution à moyen terme pour résoudre les problèmes de la santé aux yeux
des prestataires de soins surtout les démunis et les pauvres et ceux qui présentent
des maladies chroniques. Cette constatation est faite suite aux entretiens avec
des malades et même de la part des représentants de la sécurité sociale qui
espèrent que cette opération aboutisse à de très bon résultats et réussisse dans
l’avenir prochain afin de mieux contrôler la trajectoire thérapeutique du patient ,
et de mieux rationaliser les dépenses de la santé publique.
(149)Ibid.
(150) www.cnas.dz.
127
sechargera dorénavant des dossiers de plusieurs familles, et par conséquent du
suivi permanent et actualisé de l’état de santé de la population lequel répertorié à
travers tous le réseau informatique, ce qui permettra à chaque assuré d’être pris
en charge à n’importe quel moment et à travers tout le territoire national. Grâce
à sa carte chifa ce dernier pourra bénéficier de tous les atouts de prestations de
soins, d’achat de médicaments ou autres actes médicaux(radiologie, examens
biologiques, interventions chirurgicales…).
A noter que la carte chifa à un cout qui est de l’ordre de 400 DA (3 à 4 Euro)
, donc toute perte de cette carte de la part de l’assuré, l’obligerait à verser 400
DA à la sécurité sociale afin d’avoir une nouvelle carte ; il faut savoir que la
première carte est à la charge de la sécurité sociale.
Cette politique de santé , qui bascule du système de santé nationale basé sur
la budgétisation de l’Etat et qui s’alimente des impôts vers un système
d’assurance maladie qui s’autofinance des cotisation , est en cours de réalisation
par la promulgation de lois et la concrétisation sur le terrain par la création de la
carte chifa et des centres d’imageries et des établissements hospitaliers de
chirurgie traumatologique et de rééducation fonctionnelle affilée à la CNAS -
Caisse Nationale des Assurances Sociales - .
La wilaya d’Oran a bénéficié de cet avantage pour la prise en charge des assurés
et par conséquent la rationalisation des dépenses de la santé et la réduction de la
facture de remboursement de la sécurité sociale.
128
Figure 12 : Système de santé (Etat, Sécurité sociale, Fournisseurs de soins, Usagers)(151)
2.2 -Les rencontres et assises pour promulguer une nouvelle loi sanitaire
organisé la wilaya d’Oran. (152)
129
Parmi les recommandations issues de ces rencontres :
• les priorités doivent être dégagées selon les besoins de santé exprimés.
Cette politique de santé doit viser l’équité dans l’accès aux soins, appropriés
de qualité avec le maximum de sécurité et au moindre coût. L’information en
santé du citoyen et le consentement éclairé du patient devront être garantis(153).
(153)Il est a noter que la loi actuelle 85/05 du 16 Février 1985modifiée et complétée par la loi
n° 08-13 du 20 juillet 2008 relative à la protection et à la promotion et à la protection de la
santé est dépassée et n’aspire guerre aux préoccupations des usagers des soins, puisqu’elle
date du temps de l’ère du parti unique et avant l’ouverture et la libéralisation du secteur de la
santé. Des assises sur la santé ont été organisées en 1999 dans le but de s’adapter aux
nouvelles dispositions et qui ont abouties à la rédactiond’unavant projet de loi sanitaire
« version provisoire soumise à concertation - Février 2003 », mais elle n’a pas vu le jour suite
aux contradictions et rivalités qui existaient entre les différents partenaires activant dans le
champ de la santé et, aussi suite aux conflits d’intérêts entre ceux qui contrôlent le secteur de
la santé, professionnels ou autres.
130
Le système de santé doit être organisé autour d’un système de protection, de
prévention et de promotion de la santé articulé sur des plans et programmes
nationaux; régionaux et locaux. Ce système de soins hiérarchisé, flexible sera
adapté selon les territoires avec intégration de l’ensemble des services de santé
desservant un bassin de population et assurant la continuité du soin à travers
trois niveaux de soins et des réseaux intégrés généraux et spécialisés.
L’évaluation et l’accréditation demeurent une nécessité absolue, une structure de
coordination, de planification, et de contrôle à chacun des niveaux de la
pyramide des soins de santé est indispensable. La carte sanitaire devra être
révisée. Un système de recherche en santé dans tous les domaines concernés y
compris les domaines d’économie de santé et de sociologie de santé, qui doit
contribuer à l’élaboration de la politique de santé. Elle exige au préalable une
formation aux méthodologies de recherche ainsi que la création d’un
environnement favorable au développement des initiatives (normalisation des
services et des activités, le dossier médical, exploitation des données
disponibles…..).L’Etat assurera principalement le financement et prendra en
charge la protection générale de la santé.
131
l’application sur le terrain est défaillante, et on constate en effet une insuffisance
remarquable. Le système de santé est basé sur l’infrastructure et non pas sur le
facteur humain. Un schéma d’organisation doit être élaboré, car des pressions
pèsent sur les urgences médico-chirurgicales des centres hospitalo-universitaires
suites aux nombreux dysfonctionnements, et par conséquent il faudrait penser à
créer une cellule propre au système d’organisation des urgences.La
centralisation reste l’obstacle majeur à l’amélioration du système de santé.
(156) Ibid.
133
1142,2 en 1988 à 824,1 en 1995 soit une chute de 28%.(61 % sont conscient
que la principale source de financement du système de la santé est l’Etat et que
la part des assurances et des usagers n’est pas aussi importante ce qui explique
que le système de santé est basé sur un système national de santé et non pas un
système d’assurance maladie et que 84 % aient répondue que les dépense de la
santé ne sont pas maitrisés) » (157).L’Etat et en poursuivant la politique de
libéralisation doit renforcer son rôle comme arbitre, contrôleur et régulateur, et
ne peut pas se désengagée en matière d’investissement d’infrastructures socio-
économique, car il est le seul détenteur des moyens financiers. Ces derniers sont
repartis comme suit, le budget d’Etat représente 65%, et la recette fiscale
pétrolière 35%(158).
2.3.2 - La politique de formation :
134
Un projet d’une école préparatoire de médecine et de pharmacie au niveau du
centre hospitalier d’Oran qui sera transformé en un centre d’application en
suivant la même formule qu’existe à Marseille(hôpital de l’étang de Berr
rattaché à l’école de médecine de Marseille).Le Pr VENTEJOUL(160) comme
intermédiaire entre le centre hospitalier d’Oran et Le président du conseil de
l’ordre des médecins de France, dans le but de concrétiser ce projet en rattachant
ce centre à l’université d’Alger. Ce centre hospitalier d’Oran aura la compétence
de recevoir les étudiants en leurs permettant une formation (théorique et
pratique) performante en même temps l’extension aux formations en matière de
spécialités en médecine et en chirurgie générale(161).
Cette formule été aussi approuvée par le Recteur de l’université d’Alger qui a
pris contact avec le Ministre de l’éducation nationale. Un enseignement en
sciences médicales et pharmaceutiques devrait commencer en Octobre
1961(162).
(162) Ibid.
135
Ainsi la faculté de médecine est transformée en institut national d’enseignement
supérieur en sciences médicales INESSM, dissout à nouveau en 1990 et rattaché
à l’université(163). Après l’indépendance, la faculté de médecine formé en
moyenne 46 médecins par an durant les années soixante, 350 en 1976, 1200 à
2000 en 1986, et 3500 à 4500 de nos jours(164).
La formation est cependant à revoir car la post graduation est devenue une
vocation pour les mieux classés parmi les lauréats, le but est lucratif et
l’aspiration pour un poste de travail stable, ensuite le spécialiste s’installe en
privé ou se déplace à l’étranger, et aucune relève n’est assurer. La formation en
CES de médecine d’urgence et en obstétrique, nécessite d’être ouverte en
urgence à travers toutes les facultés de médecine.
De la 3 ème année à la 7 ème année, la formation est validée par des stages
(théorie, TD et stage validant). Plusieurs insuffisances sont constatées à savoir
des services qui assurent les stages mais ne les valident pas (infectieux /
cardiologie /hématologie /gastrologie / psychiatrie /médecine sociale
(163) ABID Larbi. La pratique médicale en Algérie, de la période coloniale à nos jours.
Alger : ANEP.2008.p.p.201-203.
(164) Ibid.
136
Un déficit dans l’encadrement est appréciable surtout avec 300 étudiants en 6
ème année, enfin avec 04 stages en 7 ème année (internat) obligatoire et
rotatoire d’une durée de 03 mois chacun demeure insuffisant pour la formation.
On enregistre la sortie à Oran de prés de 600 médecins par an (section mois
Septembre / Janvier / Mars / Juin).
137
améliorer l’efficacité en permettant de mieux gérer le temps, d’offrir des
services de meilleure qualité, de favoriser l’innovation et de réduire les coûts.
Les inégalités grandissantes en matière d’accès aux connaissances et à
l’information, mais aussi de transformation des connaissances en politiques et en
mesures concrètes (décalage entre les connaissances et l’action), de même que la
fracture numérique(ou la cyber diversité) entre les pays et à l’intérieur de ceux-
ci, sont autant d’obstacles sérieux à la réalisation des Objectifs du Millénaire
pour le Développement relatifs à la santé, ainsi que d’autres objectifs de
développement sanitaire fixés au niveau international(165).
Le Sommet mondial sur la Société de l’Information (SMSI), tenu à Genève en
2003 et à Tunis en 2005, a adopté un plan d’action qui souligne l’importance de
la gestion des connaissances et de l’utilisation efficace des technologies de
l’information et de la communication(TIC) pour le développement international,
et notamment pour l’action sanitaire. L’Union africaine et le Nouveau
Partenariat pour le développement de l’Afrique ont également désigné la
fracture numérique et la cybersantécomme des questions ultra-prioritaires, du
point de vue du développement du continent africain. L’OMS a défini la gestion
des connaissances comme «un ensemble de principes, d’instruments et de
pratiques qui permettent aux individus de créer des connaissances, et de mettre
en commun, traduire et appliquer ce qu’ils savent pour créer de la valeur et
gagner en efficacité»(166).
La Stratégie de gestion des connaissances et les Orientations de l’action de
l’OMS dans la Région africaine 2005–2009laissent entendre implicitement que
la gestion desconnaissances pour la santé constitue une priorité essentielle. En
outre, la résolutionWHA58.28 de la Cinquante-huitième Assemblée mondiale de
la Santé a invité instamment les Etats membres à promouvoir activement et à
(165) www.who.org.
(166) Ibid.
138
soutenir des initiatives dans le domaine de la cybersanté, tout en priant
également le directeur général de le faire(167).
Une bonne gouvernance n’est possible que si l’on dispose d’informations de
qualité sur les problèmes de santé, sur le contexte dans lequel le système de
santé fonctionne et sur l’efficacité de ce dernier. Il faut notamment disposer, en
temps voulu, d’informations (168).
a - sur les progrès accomplis dans la résolution des problèmes de santé et
l’atteinte des objectifs sociaux (en particulier l’équité), que l’on obtiendra
notamment, mais pas seulement, par le biais d’enquêtes auprès des ménages, de
l’état civil et de la surveillance épidémiologique.
b - sur le financement de la santé, que l’on obtiendra notamment par le biais des
comptes nationaux de la santé et d’une analyse des dépenses catastrophiques et
des obstacles financiers et autres à l’accès des pauvres et des personnes
vulnérables aux services de santé.
c - sur les besoins en ressources humaines pour la santé et leur évolution ; sur la
consommation de produits pharmaceutiques et l’accès à ces produits ; sur
l’intérêt et le coût des technologies ; sur la répartition et la pertinence des
infrastructures.
d - sur l’accès aux soins et la qualité des services fournis.
e -Un plan national de suivi et d’évaluation comportant des indicateurs de base
ainsi que des dispositions concernant le recueil, la gestion, l’analyse, la
communication et l’utilisation des données.
f- Un système rendant les informations accessibles à toutes les parties prenantes,
y compris les communautés, la société civile, les professionnels de la santé et les
décideurs en matière de politique de santé.
(167)www.who.org.
(168) Ibid.
139
Sur la question de l’efficacité du système d’information sanitaire, 50 % croient
qu’il est insuffisant et que le cloisonnement et l’asymétrie des informations
entrainent une mauvaise régulation du flux des malades et aussi bien une
défaillance dans la gestion des crédits.Le renforcement et le développement des
systèmes de gestion de l’information sanitaire pour la prévention et la lutte
contre les maladies dans l’espace public de santén’est possible que grâce à une
base de données intégrée.
(170) Ibid.
140
Plus de 68 % estiment que la médicalisation excessive de la prévention demeure
néfaste et que cette dernière sera plutôt efficace si on travaillait surtout en amont
sur l’éducation sanitaire et l’information afin de minimiser les problèmes de la
santé publique liés à la prévention et en améliorant les conditions de vie de la
population afin de réduire les comportements à risque par compulsion chez la
population. Car on note une défaillance dans le système de coordination, en
matière de prévention entre les différents secteurs selon 83 % des questionnés.
Exemple : une Angine évolue vers un RAA (Rhumatisme articulaire aigu) pour
aboutir à un RM (Rétrécissement mitral). Donc le programme doit cibler le
RAA ? Ceci fait intervenir l’intersectorialité, la budgétisation du programme
suffisante et non interrompue, ainsi que l’amélioration des compétences des
UDS. Mais des contraintes sont enregistrées à savoir :
141
« L’éducation de la santé »dont l’objectif est de promouvoir et de changer le
sens de la santé, car le médical est inondé dans le social.
Les nouvelles orientations des politiques de santé des Etats imposent des
reformes à ces derniers, suite aux recommandations des conférences d’Alma
Ata en 1978, celle de Harari sur l’organisation du système de santé en
1987(décentralisation du système de santé) et aussi la conférence Bamako sur le
financement des soins de santé (recouvrement des coûts).
Cependant dés le début des années 90, de nouvelles mutations surgissent sur la
scène internationale, l’effondrement du bloc soviétique l’émergence d’une
puissance mondiale appelant à un nouvel ordre mondial, en exportant les notions
de la démocratie, le libéralisme, les droits de l’homme. La soumission à
cespressions est conditionnée par l’aide que procurent ces puissances
occidentales via les instances internationales comme l’OMC, OMS ou les
ONG.D’autres orientations émanant aussi des institutions internationales
financières comme la Banque mondiale et le Fond monétaire international et qui
sontcomme la
142
(173) BREKSI Kamel, Préparer l’avenir de nos enfants : avec eux, c’est possible !, Les
acteurs du développement local durable en Algérie : comparaison méditerranéenne, colloque,
Oran Mai 2003, Ed : CRASC, 2004.pp.227-230.
Suite aux plans d’ajustement structurel imposés par les instances financières
internationales, l’Etat est devenu incapable d’assurer le financement de toute la
pyramide sanitaire, de leur coté la population a été menée à changer son
comportement vis-à-vis de ce système de santé en s’orientant plus vers les
structures lourdes ou la prise en charge est meilleure, les équipements suffisants
et sophistiqués, et des professionnels compétents.
143
niveaux.L’expansion rapide des structures privées quantitativement et
qualitativement orientent vers une recomposition des rapports entre les pouvoirs
publics, le secteur public et le secteur privé. On observe une montée de ces
rapports marchands de soins, non pas adaptés aux normes, mais au contraire au
clientélisme et aux relations personnelles(174).
(174) MEBTOUL Mohamed, « L’introuvable, césure public privé », In : Autre part. N° .29,
2004.pp.
144
Conclusion :
Dans ce mémoire nous avons essayé d’exposer et de mener une réflexion sur la
politique de la santé en Algérie et surtout son impact sur la wilaya d’Oran. Cette
réflexion est une contribution basée sur une enquête qualitative et une
expérience dans le champ de la santé.
145
Les stratégies mises en œuvre restent largement contingentes des besoins révélés
au jour le jour et des capacités d’adaptation à court terme des structures de soins
concrétisées par des microdécisions quotidiennes.
146
Les ressources humaines sont au cœur du système et la politique de santé, une
gamme inappropriée de compétences et des lacunes sont constatées en matière
de professionnels spécialistes, et de paramédicales dans la couverture
géographique des prestations de soins. La corrélation est fortement positive
entre densités médicales, compétences de praticiens et la qualité de couverture
sanitaire.
Les acteurs locaux qui interviennent dans le champ de la santé n’exercent pas
un pouvoir décisionnel, ceci explique l’absence d’une politique de santé locale
qui se limite à des consultations et exécution des programmes nationaux, mais
au contraire un exécutoire émanant d’une autorité centrale qui monopolise ce
pouvoir. Le secteur de la santé est en face d’un problème de santé majeur, qui se
caractérise par l’émergence des maladies non transmissibles, la santé mentale et
le vieillissement de la population, cela qui demanderait beaucoup d’efforts afin
de contraindre les conséquences sociales, s’ajoute à cela la réémergence des
maladies transmissibles qui viennent interpeller les pouvoirs publics afin de les
contrecarrer et les prendre en charge.
147
On doit réfléchir à de nouvelles méthodes et des mécanismes de gestion pour
la mise en place d’une vraie politique de santé et la mise en œuvre d’une
stratégie grâce à la promulgation d’une loi de santé non pas liée aux intérêts des
différentes parties, mais qui réponde aux préoccupations et les aspirations du
citoyen.
La mise en place d’un réseau de soins de bases dans le but de renforcer les soins
de proximités et la prévention, est entièrement désarticuler de la pyramide des
soins, puisque aucune coordination n’existe tout au long de la chaîne de soins
ou même pour le suivit de la trajectoire du malade.
148
Le système de santé publique en Algérie connait un dysfonctionnement
important, et doit être revue en profondeur afin de garantir l’efficacité,
l’efficience et la promotion de la santé. Ces réformes profondes et successives
dans le secteur de la santé cherchent à transformer l’organisation des soins en
Algérie.
149
BIBLIOGRAPHIES
I - Ouvrages :
– Ouvrages portant sur la question de la santé :
1 - AOUIJ MRA Amel, DOUCHEZ Marie Helene, FEUILLET Brigitte. Santé, argent et
éthique, une indispensable conciliation, étude française et tunisienne. Paris : Harmattan,
2005.
5 - CHAYATA Karim. Les critères de répartition des moyens financiers par établissement de
soins.
6 - DURIEZ Marc, DIANE LEQUET Salma. Système de santé en Europe, Collection que
sais-je ? Paris : Vendôme, 1998.
7 - DURIEZ Marc, DIANE LEQUET Salma. Système de santé en France, Collection que
sais-je ? Paris : Vendôme, 1996.11 - FASSIN Didier. L’espace politique de la santé, essai de
généalogie. Paris : 1999.
8- FASSIN Didier. Les figures urbaines de la santé publique. Paris : La Découverte, 1998.
150
16 - LAMRI Larbi. Le système de sécurité social en Algérie, une approche économique.
Alger : OPU, 2004.
21 - OUFRIHA Fatima Zohra. Un système de santé à la croisé des chemins. Alger : CREAD ;
2006
23 - PALIER Bruno. La reforme des systèmes de santé Que sais-je ? Paris : PUF, 2004.
24 - VIDAL Laurent. Les objets de la santé. Paris: IRD, Armand Colin, 2004.
3 - ABID Larbi. La pratique médicale en Algérie, de la période coloniale à nos jours. Alger :
ANEP.2008.
151
– Ouvrages portant sur la méthodologie :
2 – GRAWITZ Madeleine, Méthodes des sciences sociales, 10 ème édition, Paris : Dalloz,
1996.
II - Editions du CRASC :
1 - L’Algérie 50 ans après. Etat des savoirs en sciences sociales et humains 1954-
2004.Symposium Septembre 2004, Oran : CRASC, 2008.
2 - Villes d’Algérie. Oran: CRASC, 2010.
4- Les cahiers du CRASC. « SENS (Société, Environnement, Santé ». Oran : CRASC, N° 19,
2009.
5 – A R B, AfricaReview of Books /Revue Africaine des Livres, Vol2 N°2‐ Septembre 2006.
III–Thèses et mémoires :
1- SALHI Mahmoud. Population et besoins sociaux essentiels en Algérie à l’horizon 2038.
Thèse Doctorat en démographie. Oran, 2005.
IV – Revues scientifiques :
A – Scientifiques :
152
4 - Le mouvement social. 2009. N° 229.
B – Autres :
2 - El Djazair. N° 34 ; 2011.
V - Rapports:
1- Réunions restreintes de son excellence Monsieur le Président de la République avec le
Ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière 2008 – 2009 – 2010.
2 - Rapport assemblée populaire de la wilaya d’Oran 2011 sur le secteur de la santé - Session
ordinaire mois 2012 -
153
VI - JORADP :
1 - Loi 85/05 du 16 Février 1985 modifié par la loi n° 08-13 du 20 juillet 2008 modifiant et
complétant la loi N° 85-05 relative à la protection et à la promotion et à la protection de la
santé
2 - Loi n°12-07 du 21 février 2012 relative à la wilaya.
3 - Loi n° 11/ 10 du 22 Juin 2011 relative à la commune
4 - Décret exécutif n°11-379 du 21 novembre 2011 fixant les attributions du ministre de la
santé, de la population et de la réforme hospitalière.
5 - Décret exécutif n°11-380 du 21 novembre 2011 portant organisation de l’administration
centrale du ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière publié dans le
JORADP N°63 du 3 novembre 2011.
2- www.msprh.gov.dz.
3- www.cnas.dz.
4 – www.who.org.
VIII–Journaux quotidiens :
IX–Déclarations et conférences :
1 - La déclaration d'Alma-Ata a été établie à l'issue de la Conférence internationale sur les
soins de santé primaires, (Alma-Ata, du 6 au 12 septembre 1978).
4 - Avant projet de la loi sanitaire, version provisoire soumise à concertation Février 2003.
154
Références
1 – Liste des tableaux :
Tableau 1 :Système de santé Turc…………………….…………………………………30
Tableau 13 : Sages femmes et Corps Paramédicales du secteur public par niveau ..…73
155
2 – Liste des figures :
Figure 1 : Hiérarchisation dans le rang des médecins………………………………………..31
Figure 11 : Interactions entre les différents acteurs locales de la santé au niveau de la wilaya
d’Oran……………………………………………………………………………….………110
156
Abréviations :
AAM : Accroissement annuel moyen
CACOBATH :Caisse nationale des Congés payés et du chômage intempéries des secteurs du
bâtiment, travaux publics et de l'Hydraulique
EH : Établissement hospitaliers
157
EHP : Établissement hospitaliers publics
158
OMC : Organisation mondiale du commerce
OMD : Objectifs du millénaire de développement
OMS : Organisation mondiale de santé
ONG : Organisation non gouvernementale
ONS : Office National des Statistiques
ORS : Observatoire Régional de la Santé
PIB : Produit intérieur brut
PAPC : Président de l’Assemblée Populaire Communale
PAS : Plan d’ajustement structurel
PEV : Programme élargie de vaccination
PMI: Protection materno-infantille
RAA : Rhumatisme articulaire aigue
RM : Rétrécissement mitral
RSS : Régime standard de séjour
SEMEP : Service médicale d’épidémiologie et de prévention
SH : Section homogène
SIDA : Syndrome immunitaire déficient aigue
SMSI : Sommet mondial sur la Société de l’Information
SSP : Soins de santé primaires
TD: Travaux dirigés
TM : Ticket modérateur
TMI : Taux de mortalité infantile
TMM : Taux de mortalité maternelle
TOL : Taux d’occupation de logement
TV: Télévision
159
ANNEXES
160
Premiers résultats de l’étude empirique
161
162
163
164
165
166
167
168
169
170
171
172
173
174
Source DSP Oran 2010
175
Source DSP Oran 2010
176
Résumé
La question de la santé est aujourd’hui parmi les préoccupations les plus difficiles à
définir. La cartographie de l’urgence médico-chirurgicale publique et privée, le schéma
directeur de la santé au niveau de la Wilaya d’Oran. Le territoire géo-sanitaire de la
wilaya d’Oran demeure un facteur déterminant dans cette dualité santé/Urbain.
Mots clés :