Amdec 1638287290
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L'Analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur criticité (AMDEC) est un outil de
sûreté de fonctionnement (SdF) et de gestion de la qualité. AMDEC est la traduction de l'anglais
FMECA (Failure Modes, Effects and Criticality Analysis), litt. « analyse des modes, des effets et
de la criticité des défaillances »), désignation d'une méthode élaborée par l'armée américaine
dans les années 1940. […]
Pour exemple, imaginons une machine équipée de pneumatiques, pour diminuer la criticité
d'une crevaison jugée inacceptable, on pourrait décider de reprendre la conception et minimiser :
• l'indice de fréquence : en améliorant la structure du pneu, voire en utilisant un pneu
increvable,
• l'indice de gravité : en utilisant des roues jumelées,
• l'indice de détection : en équipant le poste de conduite de témoins de pression
pneumatique.
De telles analyses peuvent être adaptées à toute interrogation dans tout domaine. Elles peuvent
servir de base, entre autres, aux analyses de fiabilité, maintenabilité, disponibilité, qualité et
testabilité.
Le but est de hiérarchiser les actions d'amélioration à conduire sur un processus, un produit, un
système en travaillant par ordre de criticité décroissante.
1. Démarche
Qu'elle porte sur un produit, un service, un système, un processus, la réalisation d'une AMDEC
doit être collective, exhaustive et systématique. L'AMDEC est une démarche normalement
collective. Idéalement, les différents participants représentent des points de vue ou expertises
divers (conception, fabrication, exploitant,...) et ont un pouvoir décisionnel pour engager le cas
échéant des mesures correctives.
Systématisme et exhaustivité sont assurés par l'examen de chaque mode de défaillance pour
tous les composants du système.
Remarque : Dans certaines applications, on utilise les probabilités au lieu des indices.
2. Évaluation de la criticité
On utilise en général des grilles d'évaluations adaptées au problème à étudier. Les différents
éléments sont notés la plupart du temps de 1 à 10 (il ne faut jamais coter zéro). Cependant,
l'expérience peut amener certaines entreprises à utiliser une notation de 1 à 5.
À titre d'exemple, voici une grille de cotation graduée de 1 à 10 ; seuls trois niveaux sont
présentés ici (1, 5 et 10).
On évalue la criticité, parfois appelée IPR (Indice de Priorité du Risque), par le produit :
C (criticité) = F × G × D.
Plus C est grand, plus le mode de défaillance est critique. Lorsque les indices sont notés sur 10,
les entreprises fixent généralement une criticité maximale (sans action corrective) autour de 100.
Gravité
Matrice de criticité Catastrophique :
Insignifiant : 1 Marginal : 2 Critique : 3
4
Très fréquent : 4 4 8 12 16
Occasionnel : 3 3 6 9 12
Fréquence
Rare : 2 2 4 6 8
Improbable : 1 1 2 3 4
En fonction des utilisateurs de cet outil, les critères peuvent varier. En automobile, par exemple,
le critère « contrôlabilité » est utilisé pour prendre en compte le fait que le conducteur puisse ou
non maitriser son véhicule en cas de défaillance.
3. Types d'AMDEC
Chacun de ces types d'AMDEC donne en sortie un document de travail incontournable pour la
suite du développement, par exemple :
• pour l'AMDEC produit, un plan de fiabilisation ;
• pour l'AMDEC processus, un plan de surveillance, contrôle qualité ;
• pour l'AMDEC moyen, une gamme de maintenance préventive ;
• pour l'AMDEC flux, le plan de sécurisation ainsi que les stocks et délais de sécurité.
Une méthode dérivée de l'AMDEC est aussi utilisée dans les industries agro-alimentaire,
chimique et pharmaceutique : le HACCP. Cette méthode s'intéresse plus particulièrement à la
fabrication et s'apparente à l'AMDEC processus.
Depuis la mise en place de la nouvelle directive ATEX, les fabricants de machines utilisées en
atmosphère explosible doivent obligatoirement réaliser une AMDEC ATEX, qui permettra
d'identifier les risques d'échauffement ou d'étincelles, quelle que soit leur origine.
Dans les nouvelles méthodes d’étude de la fiabilité, l'AMDEC est aussi employée pour
déterminer les contributions intrinsèques et extrinsèques des divers mécanismes de
défaillances. À partir de cette analyse, les paramètres importants pour la compréhension des
dégradations survenues lors de la qualification ou du retour opérationnel du système
électronique ou optoélectronique permettent d'effectuer le suivi du système amélioré lors d'un
nouveau test d'endurance.
5. Limites de l'AMDEC
Si l'AMDEC est un outil très intéressant pour la sûreté de fonctionnement, elle ne permet pas
cependant d'avoir une vision croisée des pannes possibles et de leurs conséquences : deux
pannes surviennent en même temps sur deux sous-systèmes, quelle est la conséquence sur le
système tout entier ? Dans ce cas, des études complémentaires sont nécessaires, par arbres de
défaillances ou blocs diagrammes de fiabilité notamment.
Par exemple, dans l'aéronautique, les accidents d'avions sont très rarement liés à une seule
défaillance ; ils résultent généralement de plusieurs défaillances techniques ou
organisationnelles qui se manifestent simultanément.
L'AMDEC ne permet pas de tenir compte des phénomènes dynamiques. La qualité d'une
AMDEC est liée à l'exhaustivité des modes de défaillance identifiés. Celle-ci est fortement
dépendante de l'expérience des auteurs de l'étude.
De plus, l'outil AMDEC ne doit pas devenir une fin en soi. Les actions préconisées doivent être
mises en œuvre et un suivi de leur efficacité doit être assuré.
• Méthode QMU
• Inspection fondée sur la criticité
• Analyse préliminaire des risques
• Fiches Méthodologiques IMDR(Institut pour la Maîtrise Des Risques) [archive].
• FMEA Info Centre [archive]
• Partage de connaissances sur l'AMDEC [archive]