Cinétique Chimique: Chapitre 4: Mécanismes Réactionnels, Aspect Microscopique de La Cinétique
Cinétique Chimique: Chapitre 4: Mécanismes Réactionnels, Aspect Microscopique de La Cinétique
Cinétique Chimique: Chapitre 4: Mécanismes Réactionnels, Aspect Microscopique de La Cinétique
chimique
Chapitre 4 : Mécanismes réactionnels, aspect microscopique
de la cinétique
Cours de chimie de première période de PCSI
1 DL - PCSI
Cinétique :
Approche microscopique
Le Plan du cours
Mécanismes
Chapitre 4
réactionnels
I – ACTE OU REACTION ELEMENTAIRE – MOLECULARITE 3
1°) DEFINITION D’UN ACTE ELEMENTAIRE 3
2°) MOLECULARITE D’UN ACTE ELEMENTAIRE 4
3°) NOMBRE STOECHIOMETRIQUE ET ORDRE D’UN ACTE ELEMENTAIRE 4
A – RELATION 4
B – ACTE ELEMENTAIRE ET LOI DE VAN’T HOFF 4
4°) MECANISME REACTIONNEL 5
2
γ – Approximation des états quasi-stationnaires, ou A.E.Q.S 20
δ – Approximation du prééquilibre rapide 20
2°) APPLICATIONS : ETUDE DE QUELQUES MECANISMES 21
A – EXEMPLE D’UNE REACTION DE SUBSTITUTION NUCLEOPHILE D’ORDRE 1, LA REACTION SN1 21
B– EXEMPLE D’UNE REACTION DITE EN CHAINE OU A SEQUENCE FERMEE 23
IV – IMPORTANCE DE LA CATALYSE 25
1°) DEFINITION DU CATALYSEUR 25
2°) DIFFERENTS TYPES DE CATALYSE 27
A- LA CATALYSE HETEROGENE 27
B- LA CATALYSE HOMOGENE 28
C- LA CATALYSE ENZYMATIQUE 30
B – EXEMPLES 31
Objets et objectifs de cette étude des mécanismes réactionnels
Dans ce chapitre, c’est par une approche microscopique que l’on s’intéresse à la
façon dont les réactifs d’une réaction sont transformés en les produits.
Au niveau moléculaire, cette transformation s’effectue au cours d’une succession
d’actes dits élémentaires qui impliquent chacun peu de particules de réactifs.
Etablir un mécanisme réactionnel, c’est détailler chronologiquement ces actes
élémentaires. Un mécanisme réactionnel est validé lorsque les lois de vitesse
expérimentales sont en accord avec celles établies à partir de la proposition du
mécanisme.
Comprendre un mécanisme réactionnel est fondamental pour progresser dans la
connaissance des réactions du monde du vivant, ou pour optimiser certains processus
industriels.
a – relation
Un acte élémentaire traduit une réalité moléculaire, il met en jeu des entités chimiques :
comme cela n’a évidemment pas de sens de parler de « demi entités », cela signifie que :
v Les nombres stoechiométriques des réactifs et produits un acte élémentaires
sont forcément entiers.
v La molécularité d’un acte élémentaire est égale à la somme des nombres
stoechiométriques des réactifs.
4
Cela implique que l’ordre partiel de l’acte élémentaire par rapport au réactif A est égal à
son nombre stoechiométrique ν A .
Attention : la réciproque n’est pas vraie car une réaction qui suit la loi de Van’t Hoff
n’est pas forcément un acte élémentaire.
Conséquence : l’ordre global d’un acte élémentaire est égal à sa molécularité.
Application 2
Les équations de réactions ci-dessous peuvent-elles représenter des réactions élémentaires ?
• 2 NO(g) + 2 H2(g) = 2 H2O(g) + N2(g) __________
• CH3CH2I + HS- = CH3CH2SH + I- __________
• H2(g) + I2(g) = 2 HI(g) expérience : loi de vitesse : v = k.[H2].[I2] __________
• HO- + (CH3)3C-Br = (CH3)3C-OH + Br- expérience : loi de vitesse : v = k.[ (CH3)3C-Br]
_____________________________________________
4°) Mécanisme réactionnel
Un mécanisme réactionnel rassemble la succession de tous les actes élémentaires qui
rendent compte, au niveau microscopique, de la transformation des réactifs en produits
de la réaction étudiée au niveau macroscopique. On y respecte la chronologie des actes,
et l’on précise les constantes de vitesse de chaque acte.
5 DL - PCSI
Pour représenter l’énergie potentielle du
système formé des 3 atomes, il faut un H1
espace à 4 dimensions : 3 dimensions pour d13
les distances d12, d13 et d23 et la 4ème d12
dimension pour celle de l’énergie
potentielle Ep. La représentation Ep =
f(d12, d13, d23) est une hypersurface. H2 d23 H3
Ramenons la représentation à une surface en fixant l’un des paramètres. Les calculs
montrent que le mode le plus efficace pour effectuer la transformation est l’approche de
l’atome d’hydrogène selon l’axe
internucléaire de la liaison H-H. Alors
n’envisageons que cette attaque.
La surface d’énergie potentielle est alors la
suivante :
On peut obtenir une vision améliorée de ces
surfaces au moyen d’une projection des
courbes d’iso-énergie sur un plan (l’écart
entre chaque niveau d’énergie doit être le
même !). On obtient « l’équivalent des cartes
IGN » : des courbes proches indiquent des
grandes variations d’énergie potentielle (ou
une ascension difficile en montagne !).
On obtient alors les coupes suivantes :
2°) Chemin réactionnel et profil énergétique et état de transition : exemple de la
réaction SN2.
Lors d’un choc entre l’atome H et la molécule de dihydrogène, la « trajectoire »
(autrement dit ici, les configurations géométriques successives) la plus favorable est
6
celle pour laquelle, à chaque instant, la variation d’énergie soit la plus faible possible.
Cette trajectoire, décrite par une abscisse curviligne, est le chemin d’énergie minimale,
qui fait passer le système initial de la vallée des réactifs à la vallée des produits, en
passant par un col. L’abscisse curviligne s’appelle « coordonnée réactionnelle ». Si l’on
représente ce chemin réactionnel « en relief » de nouveau, on obtient le diagramme
d’énergie ou diagramme énergétique de la réaction.
Un point col (ou point selle) est un point qui
est un minimum de la surface suivant une
direction et un maximum suivant une autre.
Pour visualiser, pensez à une selle de
cheval ou à un col de montagne.
Chemin d’énergie minimale
Col
Col
coordonnée
réactionnelle
Situé au col, le point singulier de la courbe s’appelle l’état de transition. Sur le chemin
réactionnel, ce point correspond donc au maximum de l’énergie potentielle.
La configuration géométrique des atomes en cet état de transition est appelé « complexe
activé ».
La différence d’énergie entre le col et l’état initial représente l’énergie d’activation : cette
énergie molaire introduite dans la relation d’Arrhénius trouve ici son sens physique.
Attention cependant : sur le diagramme précédent, nous avons reporté l’énergie, qui
s’exprime en J : on en déduit l’énergie d’activation, exprimée en J.mol-1.
7 DL - PCSI
Quand des réactions (ou actes) élémentaires plus complexes (parce qu’il y a beaucoup
plus de trois atomes, et le solvant) doivent être étudiées, cela rend les calculs insolubles
car trop de paramètres sont à prendre en compte. On dresse alors uniquement l’allure
du diagramme énergétique de la réaction, qui demeure, quoiqu’il en soit, toujours la
même.
Prenons l’exemple de cette réaction de :
r Substitution
Rayer les deux mentions inutiles r Elimination
r Addition
HO- + CH3-I → CH3-OH + I-
H
HO d2
H θ°
C I
d1
H3C
Le profil énergétique est le suivant, en fixant θ = 180° :
Complexe activé
ETAT DE TRANSITION
Energie H
potentielle δ− δ− liaison
liaison COpresque
C-O presque formée
formÈe
Ep HO C I
liaison C-I presque rompue
liaison CI presque formÈe
H
H
Col
HO Me-I
REACTIFS
vallée des réactifs
I Me-OH
PRODUITS
vallée des produits
coordonnÈes rÈactionnelles
coordonnée réactionnelle
8
Cette réaction précédente est un acte élémentaire. Elle suit la loi de Van’t Hoff.
Donc :
L’expression de la vitesse v de la réaction est v = k.[CH3I][HO-].
Elle est d’ordre 2.
On dira que c’est une réaction de substitution nucléophile d’ordre 2 : elle sera notée SN2.
Application 4 : réaction d’oxydoréduction
Sous l’action des ions cérium Ce4+, le dioxalatodiaquachromate(III) se transforme selon
la réaction –bilan, où Ox désigne désigne l’ion oxalate C2O42- :
[Cr(Ox)2(H2O)2]- + 2 Ce4+ + 2 H2O → [Cr(Ox)(H2O)4]+ + 2 Ce3+ + 2 CO2
En milieu peu acide, la vitesse de la réaction doit se mettre sous la forme :
⎡ −⎤ ⎡ 2
k'. ⎢ ⎡⎣Cr(Ox)2 (H 2O)2 ⎤⎦ 4+ ⎤
⎥ ⎢Ce ⎥⎦
⎢⎣ ⎥⎦ ⎣
v=
k''. ⎡⎢Ce3+ ⎤⎥ + k''' ⎡⎢Ce4+ ⎤⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
1°) La réaction admet-elle un ordre initial ?
2°) La réaction admet-elle un ordre courant ?
La loi de vitesse ci-dessus peut être interprétée par le mécanisme suivant :
- k
⎡Cr(Ox) (H O) ⎤
⎣ 2 2 2⎦ + Ce4+ ⎯⎯⎯
←⎯⎯
1 → ⎡
⎯ ⎣Cr(Ox)2 (H 2O)2 ⎤⎦ + Ce3+
k -1
k2 +
⎡Cr(Ox) (H O) ⎤
⎣ 2 2 2⎦ + Ce4+ → ⎡Cr(Ox)(H 2O)2 ⎤
⎯⎯⎯
⎣ ⎦
+ Ce3+ + 2 CO2
+ k3 +
⎡Cr(Ox)(H O) ⎤ + 2 H 2O ⎯⎯⎯ → ⎡Cr(Ox)(H 2O)4 ⎤ rapide
⎣ 2 2⎦ ⎣ ⎦
Identifier les intermédiaires réactionnels
10
Application 65 : mécanisme en chimie organique
On étudie la bromation du méthane (tous les composés sont gazeux) dont le bilan est :
CH4 + Br2 ⎯→ CH3Br + HBr
Le mécanisme proposé est le suivant :
acte 1 : Br2 ⎯→ 2 Br constante k1 , Br est un atome de brome.
acte 2 : Br + CH4 ⎯⎯→ CH3 + HBr renversable, constantes k2 et k-2 , CH3
←⎯⎯
est un radical méthyle
acte 3 : CH3 + Br2 ⎯→ CH3Br + Br constante k3
acte 4 : 2Br ⎯→ Br2 constante k4
Identifier les intermédiaires réactionnels.
11 DL - PCSI
2°) Etablissement et validation d’un mécanisme avec l’aide de trois
approximations : AEQS, AECL et APR
12
HORS PROGRAMME : compléments mathématiques : résolution du système
d’équations différentielles précédent associé au schéma Aà B à C
La première intégration ne pose pas de difficultés : on y étudie en effet la réaction au
cours de laquelle A disparaît pour donner B au cours d’une réaction d’ordre 1. Ce que
devient B n’est absolument pas à prendre en compte. De même, la vitesse de formation
de C ne dépend que de B.
Donc, nous connaissons déjà [A] en fonction du temps t : [A] = a. exp(- k1t)
13 DL - PCSI
qu’à tout instant, on peut écrire :
[A] + [B] + [C] = a.
Finalement, on aboutit aux solutions suivantes :
)"k t
[A]"="[A] "."e 1
0
k1 ⎛ )k t )k t ⎞
[B]"=" "."[A]0 "." ⎜⎜ e 1 ")"e 2 ⎟⎟
k 2 ")"k1 ⎝ ⎠
⎛ )k t ⎞
k2 )k t k1
[C]"="[A] "." ⎜⎜1")" "e 1 "+ "e 2 "⎟⎟
0 ⎜⎝ k 2 ")"k1 k 2 ")"k1 ⎟⎠
k1>> k2
)$k t )$k t
[A]$=$[A] $.$e 1 [A]$=$[A] $.$e 1
0 0
⎛ )k t ⎞ ⎛ )k t ⎞
k1 [C]$=$[A] $.$ ⎜1$)$e 2 $⎟
[C]$=$[A] $.$ ⎜⎜1$)$ k k$)$k 2
$e
)k t
1
$+ $e 2 $⎟⎟ 0 ⎜⎝ ⎟⎠
k $)$k
0 ⎜
2 1
⎝ 2
1 ⎟⎠
k2>> k1
)$k t )$k t
[A]$=$[A] $.$e 1 [A]$=$[A] $.$e 1
0 0
⎛ ⎞ ⎛ )k t ⎞
k )k t
[C]$=$[A] $.$ ⎜1$)$e 1 $⎟
[C]$=$[A] $.$ ⎜⎜1$)$ 2 $e 1 $ k 1
+ k $)$k $e
)k t
2
$⎟⎟ 0 ⎜ ⎟⎠
0 ⎜
⎝
k 2 $)$k 1
2 1
⎟⎠ ⎝
Deux remarques s’imposent déjà :
k2 << k1 : C se forme avec une vitesse qui ne fait ⎛ *k t ⎞
apparaître que la constante k2, c’est à dire la constante de [C]$=$[A] $.$ ⎜1$*$e 2 $⎟
vitesse de l’étape pour laquelle la constante k est la plus 0 ⎜⎝ ⎟⎠
petite.
k2 >> k1 : C se forme avec une vitesse qui ne fait ⎛ *k t ⎞
apparaître que la constante k1, c’est à dire la constante de [C]$=$[A] $.$ ⎜1$*$e 1 $⎟
vitesse de l’étape pour laquelle la constante k est la plus 0 ⎜ ⎟⎠
⎝
petite.
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β - représentations graphiques
Observons désormais l’évolution des concentrations au cours du temps : voici les
résultats obtenus à partir d’un programme PYTHON décrit en fin de polycopié.
k1 = 0,1 et k2 = 0,02
[ 0.13515483 0.66873296 0.19611221]
k1 = 0,04 et k2 = 0,02
[ 0.24834692 0.49999453 0.25165855]
15 DL - PCSI
k1 = 0,02 et k2 = 0,02
k1 = 0,02 et k2 = 0,04
16
k1 = 0,02 et k2 = 0,1
[ 0.6701412 0.13374659 0.19611221]
k1 = 0,02 et k2 = 1
[ 0.92306708 0.01846531 0.05846761]
Nous remarquons que lorsque que k2 >> k1 : B se forme difficilement et est consommé
facilement : il ne s’accumule pas dans le milieu.
17 DL - PCSI
0,8
0,7
0,6
[B]max
0,5
0,4
0,3 [B]max
0,2
0,1
0
0 20 40 60
k2/k1
Tout se passe comme si C se
formait à partir de A avec une
constante de vitesse k2 au cours
d’une réaction A à C de constante
de vitesse k2.
C’est l’étape 2 qui limite la vitesse de formation du produit 2 : on dit que 2 est l’étape
cinétiquement déterminante.
18
2nd cas limite : k1 négligeable devant k2 :
Nous remarquons cette que la
concentration maximale en B est
atteinte très vite et est extrêmement
faible :
tout se passe comme si, dès
qu’apparaît B formée par l’étape 1,
celle-ci disparaît immédiatement
par l’étape 2.
Tout se passe comme si C se formait à
partir de A avec une constante de
vitesse k1 cette fois au cours d’une
réaction A à C de constante de vitesse
k1.
C’est l’étape 1 qui limite la vitesse de formation du produit 1 : on dit que 1 est l’étape
cinétiquement déterminante.
On dit aussi que l’étape 1 est l’étape difficile et l’étape 2 facile.
19 DL - PCSI
γ – Approximation des états quasi-stationnaires, ou A.E.Q.S
20
k4
BrO2- + 2 I- + 2 H3O+ ⎯⎯⎯ → I2 + BrO- + 3 H2O réaction facile
k5
BrO2- + 2 I- + 2 H3O+ ⎯⎯⎯ → I2 + Br- + 3 H2O réaction facile
⎯⎯⎯
I2 + I- ←⎯ → I3- équilibre rapide, constante d’équilibre K°6
Peut-on appliquer l’approximation de l’état quasistationnaire (ou de Bodenstein) aux
espèces intermédiaires H2BrO3+ et IBrO2 ? Expliquer.
2°) Applications : étude de quelques mécanismes
k-1
→ (CH ) C 3 3
+
+ Cl - Etape cinétiquement limitante
(CH ) C
3 3
+
+ OH -
⎯⎯→
k2
(CH ) C - OH
3
3
En appliquant l'AEQS à l'intermédiaire réactionnel, montrer que la loi cinétique est bien
celle d'une réaction d'ordre 1 si on suppose que l'étape (2) est très facile par rapport à
l'étape (-1).
Profil énergétique de la réaction SN1 :
22
Il y a passage par deux
états de transition et par
un intermédiaire
réactionnel.
k1
Br2 ⎯⎯⎯ → 2 Br •
k2
Br • + RH ⎯⎯⎯ → HBr + R •
k3
R • + Br2 ⎯⎯⎯ → RBr + Br •
k4
2 Br • ⎯⎯⎯ → Br2
1. Quelles sont les intermédiaires réactionnels ?
2. Montrer que les étapes n°2 et n°3 de constantes de vitesse k1 et k2 constituent
une « boucle » qui peut se répéter un très grand nombre de fois, une fois créé
l’intermédiaire réactionnel Br.
23 DL - PCSI
RH HBr
Br R
RBr Br2
3. Etablir la loi de vitesse de formation du dérivé bromé, définie par :
v = d[CH3CHBrCH2Br]/dt.
24
IV – Importance de la catalyse
premières images d’une émission téélvisée
expliquant la catalyse, le 26 avril 1957…
La catalyse à l’honneur en 2001
La catalyse est un terme inventé par Jöns Jacob Berzélius
(1779-1848), en 1836, qui provient du grec « katalusis »,
action de dissoudre : il désigne l’ensemble des effets
produits par les catalyseurs.
Un catalyseur est une substance qui augmente notablement la vitesse d’une
réaction chimique sans être elle
même transformée de façon définitive. Elle est bien sûre transformée de façon
transitoire au cours de la réaction puis, au moins en principe, est totalement
régénérée.
Attention : un catalyseur augmente la vitesse d’une réaction mais il ne peut pas rendre
possible une réaction dont on prévoit qu’elle n’est pas possible.
Enfin, si un catalyseur augmente la vitesse d’une réaction, il augmente aussi la vitesse de
la réaction inverse.
25 DL - PCSI
L’intervention du catalyseur a pour effet
de remplacer une étape difficile par une ou
plusieurs étapes faciles. Le catalyseur
réagit donc avec un réactif pour former un
intermédiaire réactionnel qui évolue vers
le produit. Cette voie est plus rapide que
celle sans catalyseur.
E.T. SANS catalyseur
Ep
Ea
E.T.1
Ea2
Ea1
I.R
Réactifs Produits
C.R
Enfin, il est remarquable que depuis 2001, la catalyse ait été récompensée quatre fois
par un Prix Nobel :
v en 2001 avec W. S. Knowles, K. B. Sharpless et R. Noyori,
v en 2005 avec Y. Chauvin, R. Grubbs et R. R. Schrock,
v en 2007 avec G. Ertl
v et en 2010 avec R. Heck, E. Negishi et A. Suzuki.
Mise en évidence d’un cycle catalytique :
soit : C
26
2°) Différents types de catalyse
Il existe trois grands types de catalyse principalement :
a- La catalyse hétérogène
Le catalyseur est sous forme solide. Les réactifs et les produits sont en phase
gazeuse ou liquide.
Citons, d’importance industrielle capitale :
v Le pentaoxyde de vanadium V2O5 qui intervient dans une des séquences de
fabrication de l’acide sulfurique H2SO4.
SO2(g) est oxydé en SO3(g) par le dioxygène sous l’action du catalyseur.
v Le catalyseur à base de fer et de rhodium qui intervient dans la synthèse de
l’ammoniac NH3.
N2(g) + 3 H2(g) = 2 NH3(g)
Le catalyseur a été mis au point par Haber (Prix Nobel en, mais extrêmement
discuté et remis en question) et la synthèse se fait selon le procédé Haber-Bosch.
Ertl a obtenu le Prix Nobel de Chimie en 2007 pour l’étude et la compréhension
des actes élémentaires intervenant à la surface du catalyseur.
27 DL - PCSI
v Le pot catalytique qui équipe les voitures, et qui permet d’éliminer une grande
partie des « NOx » :
v Le nickel de Raney, qui permet l’hydrogénation des huiles liquides pour les
transformer en graisses solides :
b- La catalyse homogène
Le catalyseur est dans la même phase que les réactifs et produits de la réaction.
Les exemples rencontrés au lycée, puis dans les mois qui viennent, sont très nombreux
et variés, que ce soit en chimie organique ou inorganique.
Citons la catalyse de la réaction d’estérification par les ions H+ :
28
C3H7-COOH + CH3OH = C3H7-COOCH3 + H2O en présence d’acide sulfurique
Le mécanisme est le suivant :
OH OH
Prototropie
H7C3 C O CH3 H7C3 C O CH3
H
O O H
H H
O H
Elimination O
H7C3 C O CH3 H7C3 C + H + H2O
O CH3
O H regenere
H
bon groupe partant
Et c’est inévitable, citons tout d’abord à La Rochelle, la décomposition du sel de
Seignette …ou sel de La Rochelle !
VOIR DETAIL A LA FIN DU POLYCOPIE
29 DL - PCSI
Les ions Cobalt Co2+ sont Les ions Cobalt catalysent A la fin de la réaction, les
introduits : ils sont roses la réaction en étant ions Co2+ sont reformés,
en solution. transformés en ions Co3+ l’intermédaire
qui forment un réactionnel, refroidi par
intermédaire réactionnel un mélange eau-glace
vers en solution peut être observé encore.
Enfin, jouons aux experts avec la décomposition du luminol et cette belle expérience de
chimiluminescence :
VOIR DESCRIPTION A LA FIN DU POLYCOPIE
c- La catalyse enzymatique
Les organismes vivants sont le siège d'un grand nombre de réactions biochimiques très
diverses. Ces réactions s'effectuent dans des conditions où, normalement, elles ne
pourraient se faire. Si elles ont lieu, c'est parce qu'elles sont catalysées par des
macromolécules biologiques : les enzymes.
Le pouvoir de catalyse des enzymes est lié, entre autre, à la très haute spécificité de
reconnaissance des molécules sur lesquelles elles agissent.
transformation du substrat en produits
substrat
produits catalysée par l’enzyme
site actif
30
Leonor Michaelis Maud menten
Allemand ; 1875-1949 Canadienne ; 1879-1960
b – exemples
Le marché actuel des catalyseurs « pèse » plus de 10 milliards d’euros.
La catalyse hétérogène représente plus des trois-quarts de ce marché :
Aujourd’hui, une des propriétés de la catalyse est de pouvoir préparer des
produits avec une sélectivité de 100 %, évitant ainsi toute réaction secondaire et
tout rejet polluant, conformément aux 12 principes de la Chimie Verte.
31 DL - PCSI
Intermédiaire réactionnel et catalyse
La réaction globale est la suivante :
Il y a en même temps un fort dégagement de dioxyde de carbone et de dioxygène, ce dernier
provenant de la dismutation de l'eau oxygénée :
[OOC-(CHOH)2-COO]2- + 2 H+ + 5 H2O2 4 CO2(g) + 8 H2O
2 H2O2 2 H2O + O2(g)
32
Couleur initiale de solution : ROSE
Couleur intermédiaire de solution : VERTE
Couleur finale de solution : ROSE
L'ion cobalt(II) catalyse la réaction. Il est oxydé en un complexe vert de cobalt(III). Ce complexe
apparaît comme un véritable intermédiaire réactionnel, suffisamment stable pour que l'on puisse
observer sa couleur pendant un temps relativement long. On peut même l'observer plus
longtemps en bloquant la réaction : c'est l'objectif de la trempe dans l'eau glacée.
Ce complexe favorise la rupture des liaisons carbone-carbone et favorise le dégagement de
dioxyde de carbone. En fin de réaction, il est réduit et l'on observe la couleur rose des ions
cobalt(II).
Rem : le sel de Seignette est aussi appelé Sel de Rochelle parce que la famille Seignette est
originaire de La Rochelle. Plusieurs générations de la famille Seignette donnèrent des scientifiques
de renom à la ville de La Rochelle.
33 DL - PCSI
Comment réagit le luminol ?
Les principaux composés pouvant catalyser cette réaction d'émission de lumière sont les
métaux de transition, l'hème et la peroxydase. L’hème est une structure également
présente dans l'hémoglobine.
Ainsi, la présence d'hémoglobine, donc de sang, peut être mise en évidence en exploitant
l'aptitude de l'hème à catalyser la chimiluminescence du luminol.
En d'autres termes, un mélange luminol + agent oxydant + agent alcalin mis au contact
de sang émettra de la lumière.
34
Proposition de programme Python pour le tracé
des courbes de l’étude des réactions successives
35 DL - PCSI