Cours de Petrographie

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GENERALITES
1- Définitions
La pétrographie (du grec petra, pierre, et graphein, écrire) est une des
Sciences de la Terre qui s’intéresse à la description et à la classification des roches.
La pétrogenèse cherche à comprendre les mécanismes de formation des
roches. Pétrographie + pétrogenèse = Pétrologie.
La pétrologie (du grec logos, discours, parole) est donc la science qui
s’intéresse à la description, la classification et l’interprétation de la genèse des roches.
Une roche est un agrégat naturel de minéraux, de verre et/ou de matière
organique qui compose l’écorce terrestre. Exemples : le granite est une roche
magmatique composée principalement des minéraux suivants : feldspaths, quartz et
micas. Le calcaire est une roche sédimentaire composée de fossiles et d’une matrice
carbonatée ; le charbon est une roche sédimentaire composée de matériel végétal
lithifié ; l’obsidienne est une roche magmatique composée surtout de verre volcanique.

Un minéral est un solide (ce n’est pas un liquide, ni un gaz), naturel (il se
forme sans l’intervention de l’homme), possédant une composition chimique définie
(exprimée par sa formule chimique) et une structure atomique ordonnée (cristal).
La glace d’eau se forme naturellement ; elle est solide ; elle possède une composition
chimique définie exprimée par sa formule chimique H2O et possède une structure
cristalline. La glace est donc un minéral. Par contre, l’eau liquide n’est pas un minéral,
car elle n’est pas solide et ne possède pas une structure cristalline.
La halite (le sel) se forme naturellement ; elle est solide ; elle possède une composition
chimique définie exprimée par sa formule chimique NaCl et possède une structure
cristalline. La halite est donc un minéral.
Le verre peut se former naturellement (les verres volcaniques par exemple) ; c’est un
solide ; par contre, sa composition chimique n’est pas définie et ne possède pas une
structure cristalline. Le verre n’est donc pas un minéral.
2-Intérêt de la pétrographie
La pétrographie a plusieurs intérêts tant sur le plan économique, scientifique que
technologique :
Scientifique : les roches sont aux géologues ce que les archives sont aux
historiens. Elles nous permettent de reconstituer l’histoire des derniers 4 milliards
d’années de la Terre.
Economique : les matières premières minérales sont toutes extraites des roches.
Les matériaux de construction sont pour la plupart à base de roches.
Technologique : la construction des ouvrages d’art ne peut se réaliser sans une
étude géologique des terrains qui se base sur les propriétés physiques et mécaniques
des roches. Ces propriétés sont intimement liées à la pétrographie des roches.

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3- Méthodes d’identification en Pétrographie


METHODOLOGIE ET PROCEDURES
La reconnaissance des roches magmatiques peut se faire à différentes étapes du travail
du pétrographe. Elle commence sur le terrain, se poursuit au laboratoire par les
analyses microscopiques et chimiques.
Sur le terrain : la classification des roches plutoniques peut aisément être faites par :
La reconnaissance des minéraux à l’œil nu ;
L’estimation du pourcentage des minéraux cardinaux ;
L’utilisation du système de classification IUGS (classification de Streckeisen,
voir plus loin).
Au laboratoire : l’examen des lames minces au microscope polarisant permet une
analyse plus approfondie aboutissant à une classification minéralogique, texturale et
structurale plus précises.
La classification de Streckeisen : classification minéralogique
Elle permet la nomenclature des roches grenues et microgrenues essentiellement. Elle
se base sur le mode de la roche qui est le pourcentage volumétrique des différentes
espèces minérales. On l’obtient par la technique de comptage de points sur une lame
mince.
a-Méthodes descriptives
La pétrographie est basée sur l’examen des lames minces des roches sous le
microscope polarisant pour déterminer avec précision :
- les minéraux dans les roches ;
- la proportion des minéraux dans les roches ;
- la structure et la texture des roches.
o Lame mince
La lame mince , désigne une section de roche de quelques dixièmes de millimètres d’
épaisseur montée entre une lame et une lamelle de verre destinée à être étudiée au
microscope polarisant. Sa préparation consiste à amincir un échantillon de roche,
préalablement collé sur une plaque de verre avec une résine ou baume de canada, à une
épaisseur de 30 micromètres. La réalisation de ces lames minces est élaborée par le
lithopréparateur qui suit un protocole précis dont les principales opérations sont :

1-Le sciage de la roche :

Il est réalisé à l'aide d'une scie circulaire diamantée. Deux coupes parallèles espacées
d'environ 1 cm permettent de détacher une plaque de roche dans laquelle on découpe
enfin un fragment ayant une taille d'un morceau de sucre.

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2- Le collage sur lame de verre :

L'une des faces du "morceau de sucre" est aplanie à l'aide d'un tour à plateau
horizontal par usure avec un abrasif. Cette face rectifiée est alors collée sur une plaque
de verre par du "baume du canada".

3- La réalisation d'une lame mince :

Le fragment de roche collé sur la lame est à nouveau découpé à la scie diamantée pour
réduire son épaisseur à 2 mm environ. Il faut ensuite amincir encore cette section par
usure sur le plateau du tour à l'aide d'abrasifs. En fin d'opération, le technicien contrôle
avec un microscope polarisant le parallélisme des faces et l'épaisseur de la préparation
qui doit être de 30 µm. A cette épaisseur, la plupart des minéraux sont transparents à la
lumière et ils peuvent être étudiés sous un microscope. On recouvre enfin la
préparation par collage d'une lamelle protectrice.

o Microscope polarisant
Le microscope polarisant (appelé aussi microscope pétrographique) est l’outil de
base de la pétrographie. C’est un microscope spécialisé conçu pour déterminer les
propriétés optiques des minéraux. Son grossissement peut atteindre 1000x et
permet d’identifier les grains des minéraux très petits.
o Le compteur de point
Le compteur de points est un appareil simple se montant sur la platine porte objet du
microscope par l’intermédiaire d’un chariot se déplaçant dans les deux dimensions du
plan horizontal sur des unités de distance prédéfinies. Le chariot est relié à un
compteur à plusieurs boutons (tabulateur) et un afficheur du nombre de points
correspondant à chaque bouton en plus d’un afficheur totalisant automatiquement tous

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les points comptés. Chacun des boutons correspond à une espèce minérale présente
dans la roche.
L’opérateur identifie l’espèce minérale à la croisée des réticules et appuie sur la touche
correspondante. Chaque pression sur un des boutons entraîne le déplacement du
chariot (dans une direction) d’une unité choisie préalablement en fonction de la taille
des minéraux. Le déplacement dans l’autre dimension se fait manuellement et ainsi de
suite. On peut ainsi balayer l’ensemble de la lame.

Méthodes géochimiques:
Elle est basée sur les analyses de roches ignées sensées représenter les compositions de
liquides à partir desquels elles ont cristallisée. Les roches volcaniques aphanitiques, ou
très finement cristallisées, ainsi que les bordures figées des intrusions profondes
constituent le matériel adéquats pour ces analyses.
Elles consistent à déterminer à l’aide de différents instruments analytiques la
composition chimique de la roche.
Cette composition chimique servira à classer les roches selon des critères
internationaux. Les méthodes géochimiques sont plus fiables que les méthodes
descriptives. Par contre, elles sont plus coûteuses et ne permettent pas une
identification instantanée des roches sur le terrain, les échantillons doivent être
ramenés au laboratoire.
Exemple d’appareillage de mesures utilisées par les méthodes géochimiques :
spectromètre de fluorescence X, spectromètre à émission plasma, microsonde
électronique.

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PARTIE I : LES ROCHES ENDOGENES


Les roches endogènes se sont formées dans les profondeurs de la Terre, donc à des
pressions et des températures supérieures à celles rencontrées à la surface de l'écorce
terrestre (où se forment des roches exogènes).
Les roches endogènes sont donc d’origine magmatique (plutonique ou volcanique)
ou métamorphique (recristallisation de roches existantes suite à des changements de
pression et de température).
LES ROCHES MAGMATIQUES
Les roches magmatiques proviennent de la cristallisation du magma. Le magma est
composé de roches en fusion, de cristaux et de gaz dissous. Sept groupes de minéraux
composent plus de 95 % en volume de toutes les roches magmatiques. Il s’agit de :
l’olivine, les pyroxènes, les amphiboles, les feldspaths (plagioclases et feldspaths
potassiques), les micas et le quartz.
De manière générale et fortement simplifiée, on distingue principalement deux types
de magmas suivant leur teneur en silice.
Le magma hypersiliceux : lorsque la teneur en silice est élevée (supérieur à
75%), le magma en fusion est très visqueux et s’écoule donc lentement à travers
l’écorce terrestre. Il cristallise alors quasi entièrement en profondeur lors de son
ascension vers la surface et seuls subsistent les minéraux stables en présence d’un
excès de SiO2. Ce type de magma engendre les roches granitiques qui représentent
près de 95 % des roches d’intrusion au sein des roches préexistantes.
Le magma hyposiliceux : lorsque la teneur en silice est faible (inférieur à
50%), le magma en fusion est fluide et traverse rapidement l’écorce terrestre pour
couler en surface. En raison de la rapidité de l’ascension, seuls quelques minéraux
cristallisent et ceux qui sont formés à haute température restent stables compte tenu de
la faible teneur en SiO2. Ce type de magma engendre les roches basaltiques qui
représentent près de 95 % des roches effusives à la surface
A partir d’un foyer magmatique, le magma en fusion migre alors vers le haut, à travers
la croûte terrestre, et selon la rapidité de cette migration et du refroidissement, deux
types principaux de roches magmatiques se forment : les roches plutoniques qui se
forment en profondeur et les roches volcaniques qui se forment à la surface. Entre ces
deux groupes principaux, existent des roches intermédiaires appelées roches
filoniennes (figure 1).
On désigne en géologie, sous le nom de roche, tout matériau de l’écorce terrestre
autre que l’eau et la glace, présentant les mêmes caractères sur des étendues variables.
Dans la plupart des cas une roche est un assemblage de minéraux appartenant à
différentes espèces. Ces minéraux sont souvent visibles à l’œil nu, comme dans un
granite ou alors ils ne peuvent être aperçu qu’en se servant d’un microscope : cas des
basaltes. Le cycle de formation des roches est schématisé à la figure 2

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Figure1 : Mise en place des roches magmatiques

Figure 2 : Cycle de formation des roches

I-1-1-Les roches de profondeur ou roches plutoniques


Lorsque la migration du magma est plus lente, celui-ci cristallise en profondeur
(souvent dans la partie inférieure de la croûte) pour former des masses rocheuses
appelées roches intrusives encore appelées roches plutoniques (exemple :le granite).
Les minéraux ont le temps de se former et de grandir.
I-1-2- Les roches de semi-profondeurs ou roches filoniennes
Du fait de sa relative vitesse moyenne le magma (de type intermédiaire), est monté un
peu plus haut et se trouve dans un encaissant plus froid. Il se refroidit alors un peu plus

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rapidement. La roche est entièrement cristallisée cependant on peut trouver


exceptionnellement du verre. C’est le domaine des roches filoniennes (exemple : le
microgranite) qui peuvent se présenter en gisements massifs (laccolites et lopolites),
lamellaires (filons, dykes, sills) ou coniques (necks).
I-1-3- Les roches de surfaces ou roches volcaniques
Lorsque la migration est rapide, le magma atteint la surface de la croûte et s’y répand,
le refroidissement est alors relativement rapide et mène à la formation de laves, terme
général désignant les roches volcaniques ou roches d’épanchement (également
appelées roches extrusives ou effusives) (exemple le basalte). Compte tenu du
refroidissement rapide soit à l’air libre, soit sous l’eau (au niveau des dorsales
océaniques par exemple), les roches extrusives ne présentent que quelques minéraux
de petite taille dans une masse homogène à l’œil nu. La cristallisation est donc faible,
voire inexistante (exemple des bombes volcaniques – voir ci-dessous).

Figure 3 : Formation des roches volcaniques

I-1-4- Structures et textures des roches magmatiques


La texture est le mode d’agencement des minéraux dans une roche. Elle est fonction
de la forme, de la disposition et de la répartition des minéraux dans la roche. La notion
de texture recouvre les caractères microscopiques. Par contre, la structure est
l’ensemble des caractères extérieurs des roches en masse tels que la stratification, la
structure en couches ou en bandes. C’est l’architecture de la roche dans son ensemble,
son aspect général sur le terrain. La notion de structure recouvre généralement les
caractères macroscopiques.

a- La structure
La structure des roches volcaniques peut être litée, ou en coussins (si le magma a
refroidi sous l’eau). Les roches plutoniques présentent une structure massive.

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b- La Texture
Il existe 4 types de textures (voire figure ci-dessous)

Figure 4 : Classification des roches magmatiques

O- Texture grenue ou phanéritique


La roche est complètement cristallisée. Elle est donc le produit d’un refroidissement
très lent qui se produit dans la croûte terrestre. En conséquence, seules les roches
plutoniques et certaines roches filoniennes présentent cette texture. Elle présente
plusieurs variantes :
- La texture grenue normale : Les minéraux sont suffisamment grands et ont
approximativement la même taille, semblable à celle d’un grain de blé (diamètre de 1
mm à 3 cm). Cette texture caractérise les roches à refroidissement lent. C’est le
domaine des roches plutoniques tels que les granites, les granodiorites, les syénites et
certaines diorites ;

Figure 5 : Texture grenue

- la texture grenue pegmatitique : Les minéraux sont de grande taille mais de


diamètres inégaux (quelques cm à plusieurs dm). Ces roches sont le produit d’un
refroidissement très lent. Même si leur composition minéralogique est semblable à
celle des roches grenues (granites principalement), on parle en général de pegmatites.
Ce sont des roches de semi-profondeur. La pegmatite est une roche filonienne formée
dans des conditions thermodynamiques particulières ;

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- la texture aplitique : Les minéraux ont également la même taille mais sont
plus petits, à peine visibles à l’œil nu (infra-millimétriques mais différentiables à la
loupe). La roche est appelée aplite parce qu’elle ne contient pas de ferromagnésiens ;
- la texture porphyroïde : Les minéraux ont des tailles différentes.
Certains minéraux sont centimétriques dans une masse cristalline formée de minéraux
millimétriques ou infra millimétriques. C’est le cas de certaines roches filoniennes.

0 -La texture microgrenue

La roche est entièrement cristallisée mais les minéraux ne peuvent pas être distingués à
l’œil nu et très difficilement au moyen d’une loupe. Ils sont visibles uniquement au
microscope. La cristallisation est rapide. C’est le domaine des roches filoniennes
(roches de semi-profondeur).
Ex : les microgranites, les microdiorites…
- La texture microgrenue porphyrique : On distingue quelques cristaux
visibles à l’œil nu, alors que les cristaux de la matrice ne sont pas observables.
Cette texture traduit aussi deux temps de cristallisation, les grands cristaux
apparaissent les premiers.
- La texture doléritique : texture particulièrement propre aux dolérites
(roches basiques filoniennes, hypovolcaniques). La taille des cristaux est variable,
mais toujours faible (les minéraux sont déterminables ou non au faible grossissement).
Cette texture est constituée par un enchevêtrement de baguettes de plagioclases. Les
espaces entre les plagioclases sont occupés par des ferromagnésiens (généralement du
pyroxène ou de l’olivine, plus rarement de l’amphibole ou de la biotite) et des
minéraux opaques.

Figure 6 : Texture doléritique

0-La texture microlitique ou aphanéritique

Dans ce cas, la roche n’est plus entièrement cristallisée. La cristallisation due à un


refroidissement assez brusque donne naissance à de très petits cristaux, le plus souvent
allongés et observables uniquement au microscope «microlites» qui nagent dans une
masse vitreuse amorphe. C’est le cas de la majorité des roches volcaniques ou
extrusives, autrement dit, des basaltes.

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Figure 7 : texture microlitique

- La texture microlitique porphyrique : les cristaux sont invisibles à l’œil nu, mais
on constate la présence de phénocristaux, visibles à l’œil nu.

Figure 8: Texture
o La texture vitreusemicrolitique
ou hyaline
Le refroidissement est extrêmement rapide, ce qui ne laisse pas le temps au magma de
cristalliser. Les cristaux n’ont donc pas le temps de se former. C’est un véritable verre.
C’est le cas des roches formées à la suite d’une éruption volcanique violente
(obsidiennes, bombes, ponces).
Il est à préciser ici que le qualificatif de «vitreuse » n’est pas exclusif à l’apparence
d’un verre (cas des obsidiennes) mais plutôt à l’absence de cristallisation

I-1-5- Classification des roches magmatiques

La classification des roches magmatiques a toujours posé des problèmes. Même si ces
roches ne renferment qu’une dizaine de minéraux essentiels, ces derniers peuvent
s’associer suivant des combinaisons diverses, et certains minéraux forment des
solutions solides, avec une variation progressive de la composition chimique de la
roche. Il faut aussi tenir compte de la mise en place des roches magmatiques et la
distinction entre roches cristallisées et roches vitreuses, d’où une prolifération de noms
de roches magmatiques.
Les roches magmatiques peuvent être classées de plusieurs manières. Les
classifications les plus utilisées sont celles basées sur :
le lieu de mise en place des roches magmatiques (granulométrie ou texture de la
roche) ;
la composition minéralogique ;
la composition chimique.
L’intérêt de classer les roches magmatiques permet :

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une simplification en regroupant les différentes roches magmatiques existantes


en grandes familles.
de reconnaître et déterminer facilement la nature des roches.
de regrouper les roches qui ont une origine voisine.
La nomenclature des roches magmatiques n'est pas régie par des règles. Quelques
noms sont d'origine ancienne; quelques-uns sont dérivés des noms des composantes
minérales de roches particulières mais la plupart sont basés sur les noms des localités
types et des régions où elles ont été définies, comme par exemple les andésites des
Andes. On connaît des centaines de noms de roches magmatiques, mais très peu sont
d’une utilisation courante.

a. La granulométrie (ou texture) de la roche

Nous avons vu plus haut que la texture (ou granulométrie) d’une roche est un
paramètre de classification qui dépend en grande partie du temps de refroidissement du
magma. Ainsi, des roches ayant la même composition chimique et minéralogique
peuvent avoir des textures différentes. En général, ce critère est utilisé pour subdiviser
les roches magmatiques en roches plutoniques (roches à grains grossiers à moyens) et
roches volcaniques (roches à grains fins, vitreuses ou porphyriques). On peut
également ajouter à cette subdivision les roches intermédiaires ou subvolcaniques
(hypabyssales). Ces trois divisions correspondent respectivement aux roches grenues,
microlithiques (ou vitreuses) et microgrenues.

b. Composition minéralogique ou modale

C’est le paramètre essentiel le plus accessible pour la classification des roches


magmatiques. Les roches magmatiques sont composées d’une dizaine de minéraux
essentiels. Ces minéraux peuvent être classés en fonction de leur couleur en deux
classes :
- Les minéraux blancs
Quartz
Feldspaths alcalins (orthose, sanidine, albite)
Feldspaths calco-sodiques ou plagioclases
Feldspathoïdes (leucite, néphéline, mélilite).

- Les minéraux colorés


Olivines
Pyroxènes
Amphiboles
Micas

La composition minéralogique réelle d’une roche magmatique (mode) peut être


déterminée par une observation au microscope polarisant (en utilisant le compteur de
points).
Cette détermination n’est possible que dans le cas d’une roche entièrement cristallisée
(roche plutonique). La détermination de tous les minéraux de la roche s’effectue par

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balayage systématique de la lame mince grâce à un compteur de points muni d’un


dispositif qui entraîne automatiquement la platine à chaque impulsion.
Selon la proportion et la nature des principaux minéraux, les roches sont réparties en
classes, ordres et groupes.

Classification basée sur l’indice de coloration


La couleur des roches éruptives est fonction de l’importance des minéraux clairs
(blancs) ou foncés (sombres ou colorés).
Les minéraux blancs : quartz et autres formes de la silice (calcédoine), feldspaths
(orthose, microcline et plagioclases), feldspathoïdes (leucite et néphéline), muscovite
(mica blanc).
Les minéraux colorés : pyroxènes (augite, hypersthène), amphiboles (hornblende),
biotite (mica noir), péridots (olivine)….
Ainsi on dira d’une roche claire qu’elle est leucocrate et d’une roche foncée qu’elle
est mélanocrate. Une roche à couleur intermédiaire sera dite mésocrate.
On distingue donc :
- Les roches leucocrates: constituées de 0à 35 % de minéraux colorés.
- Les roches mésocrates : 35 à 65 % de minéraux sombres (colorés).
- Les roches mélanocrates : 65 à 90 % de minéraux colorés (sombres).
- Les roches holomélanocrates : 90 à 100% de minéraux colorés.
Le diagramme de la figure 6 suivant nous permet de déterminer la couleur de la roche
et de trouver les différents minéraux sombres qu’on pourrait leur associer.
Classification de Streckeisen (Internationale, U.I.S.G.)
Dans le but d’unifier la terminologie des roches magmatiques, l’Union Internationale
des Sciences Géologiques (U.I.S.G.) recommande d’utiliser la classification de
Streckeisen (1974) appelée aussi : classification internationale. Cette classification,
basée sur les proportions de minéraux présents dans les roches et sur l’incompatibilité
existant entre le quartz et les feldspathoïdes, est représentée par deux triangles
équilatéraux ayant une base commune (figure 5A). Les sommets du triangle supérieur
sont occupés par le quartz (Q), les feldspaths alcalins (A) et les plagioclases (P). Les
sommets du triangle inférieur sont occupés par les feldspaths alcalins (A), les
plagioclases (P) et les feldspathoïdes (f). Les feldspaths alcalins sont représentés par
l’orthose et la microcline, les plagioclases par les feldspaths calco-sodiques (An05 à
An100). Cette classification s’applique aux roches contenant moins de 90 % de
minéraux ferromagnésiens.
Pour les roches volcaniques, on utilise la même procédure, à condition de pouvoir
déterminer la composition minéralogique (parfois difficile à cause de la finesse des
minéraux) (fig

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Cette nomenclature doit ajouter aux principaux groupes (noms) définis :


- l’indice de coloration, avec les préfixes leuco-, méso- et méla-, selon la
proportion des minéraux colorés. Exemple : leuco-granite (granite très clair) ;
- la mention des minéraux caractéristiques, selon l’ordre croissant d’abondance
(attention : ces minéraux sont rares). Exemple : un granite à amphibole-biotite contient
plus de biotite que d’amphibole ;
- la taille des grains (pegmatitique, grossier, moyen, fin, aplitique). Exemple :
granite pegmatitique (gros cristaux centimétriques) ; granite aplitique (granite à
cristaux fins, invisibles à l’œil nu).
Pour classer les roches holomélanocrates (contenant plus de 90 % de minéraux
colorés), on utilise un triangle dont les sommets sont occupés par l’olivine,
l’orthopyroxène et le clinopyroxène.
La partie supérieure du diagramme de Streckeisen a permis de déterminer trois
groupes (figure 4) :

Figure 10 : Classification des roches magmatiques (diagramme de Streckeisen)

Les granitoïdes
Les granitoïdes contiennent 20 à 60 % de quartz (fig 6).
Exemple : granite, pegmatite, granodiorites, microgranite, rhyolite …
Les granitoïdes grenus
- Les granites:
Ce sont les roches grenues les mieux représentées dans l’écorce terrestre. Un
granite contient généralement en plus de quartz, feldspaths alcalins et plagioclase, des

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micas qui peuvent être : la biotite (granite à biotite, cela signifie que le granite contient
en plus des minéraux cardinaux, une proportion importante de biotite) ; la muscovite
(granite à muscovite) ;la biotite et la muscovite (granite à 2micas).
Les amphiboles peuvent également être présentes seules ou avec la biotite (granite à
amphibole, à biotite et amphibole).
- Les pegmatites:
Les minéraux sont de très grandes tailles .Les minéraux les plus courants des
pegmatites sont le quartz, les feldspaths alcalins, la muscovite. Les minéraux
accessoires y sont très fréquents et souvent abondants et bien cristallisés. Les
pegmatites forment des filons ou des amas autour ou dans les granites.
- Les granodiorites:
Ces roches ont une constitution voisine de celle du granite. Leur teneur en silice peut
être aussi forte que celle de bien de granites vrais. Le quartz y est moins abondant que
dans les granites. Les feldspaths potassiques y sont peu abondants. Les plagioclases
sont largement dominants. On y trouve généralement les amphiboles et accessoirement
la biotite. Les granodiorites sont un peu plus sombre que les granites.
Les granitoïdes microgrenus
- Les microgranites:
Ce sont des granites refroidis trop vite pour pouvoir bien cristalliser. D’où la taille plus
faible des cristaux. Leur coèmposition est celle des granites.
Les granitoïdes microlitiques
- Les rhyolites:
Ce sont des roches partiellement cristallisées (texture microlitique) ou vitreuse.
Les rhyolites sont des laves qui, à leur arrivée à la surface, sont très visqueuses et, de
ce fait, ne forment pas decoulées mais des dômes ou des aiguilles (types montagne
Pelée à la Martinique).
Les syénitoïdes
Les syénitoïdes peuvent être définies comme des granites avec peu ou sans quartz,
riches en feldspaths alcalins. Ils contiennent généralement :
- 0 à 20 % de quartz
- 35 à 100 % de feldspaths alcalins
Exemples: syénites, monzonites et trachytes (fig 5).
Les syénitoïdes grenues
- Les syénites:
La syénite est une roche grenue dont les minéraux essentiels se réduisent à deux :

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Feldspaths alcalins (orthose) et amphiboles. L’orthose donne souvent une coloration


rose qui tranche avec l’amphibole.
- Les monzonites:
Ce sont des roches à proportions de feldspath potassique et plagioclase égales.
Les syénitoïdes microlitiques
- Les trachytes:
Ce sont des roches grises rarement jaunâtres ou roses dont les phénocristaux
sont constitués de la sanidine (forme de feldspath alcalin à haute température), de la
biotite et de l’amphibole. Mais jamais de quartz.
Dioritoïdes
Ils sont constituées de :
- 0 à 20 % de quartz
- 0 à 35 % de feldspaths alcalins
- 65 à 100 % de plagioclases (fig 6).
Exemple : diorite et andésite, gabbro et basalte.
Les dioritoïdes grenus
- Les diorites:
Ce sont des roches grenues riches en plagioclase acide à équilibre de silice (60%),
avec peu de feldspath potassique et contenant généralement de l’amphibole et parfois
un peu de pyroxène. Ce sont des roches massives nettement plus sombres que les
granites.
- Les gabbros:
Ce sont des roches grenues très sombres, massives composées de plagioclase calcique
(anorthite) que sodique avec généralement du pyroxène et parfois de l’olivine.
- Les dolérites
De forme intermédiaire à texture doléritique réalisée uniquement dans les dolérites. Ce
sont des roches à composition de basalte qui se sont refroidies dans des gîtes
souterrains de faible profondeur. Les plagioclases forment de grands cristaux
rectangulaires très allongés ou lattes, visibles à l’œil nu ou à la loupe.
Les dioritoïdes microlitiques
- Les basaltes:
Ce sont des laves les mieux représentées dans les produits volcaniques. Les
basaltes sont des roches gris foncé à noires, massives où l’on peut fréquemment
distinguer des phénocristaux de pyroxène et d’olivine.

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Classification basée sur la teneur en silice : notion d’acidité et de basicité


d’une roche
Les notions d’acidité et de basicité en géologie diffèrent de celles de la chimie qui
elles sont basées sur le pH.
En géologie le système utilisé pour classer les roches magmatiques est fonction de la
teneur en silice (SiO2).Ce système nous permet donc de distinguer les roches acides et
les roches basiques. Ainsi une roche sera acide lorsqu’elle est riche en silice être
relativement pauvre en ferromagnésiens.
Elle est basique si au contraire, elle est relativement pauvre en silice et riche en
ferromagnésiens.
On distingue ainsi en fonction de la teneur en silice :
- Les roches acides: % de SiO2 > 66 %
- Les roches intermédiaires:52 %< % de SiO2< 66 %.
- Les roches basiques (mafiques):52 %> % de SiO2> 45 %.
- Les roches ultrabasiques (ultramafiques):% de SiO2< 45 %.
c- La Composition chimique
La composition chimique des roches magmatiques est le plus important et le plus
précis des critères de classification des roches. L’inconvénient est qu’il nécessite des
travaux d’analyse au laboratoire, et ne permet pas une détermination rapide de la roche
sur le terrain. La composition chimique des roches magmatiques est exprimée sous la
forme de la teneur en % des oxydes principaux. On peut alors entamer une
classification des roches en fonction de leur teneur en certains oxydes. L’analyse
chimique permet aussi le calcul de la norme (composition minéralogique virtuelle) et
donc de classer les roches volcaniques et vitreuses qui sont dépourvues de minéraux.
Classification basée sur la saturation en silice SiO2 (voir précédent)
Classification basée sur la saturation en alumine Al2O3
On obtient en fonction de la teneur en Al2O3 : les roches hyperalumineuses, les
roches méta-alumineuses et les roches hypoalumineuses ou hyperalcalines.
I-1-6- Critères de reconnaissance macroscopiques des roches magmatiques
Au niveau de la reconnaissance et de description macroscopique des roches
magmatiques on compte huit (8) critères :
a- L’aspect
L’aspect de la roche étudiée peut être massif ou vacuolaire (présence de vacuoles).
b- La couleur
En fonction de la teneur de la roche en minéraux clairs ou colorés, elle peut être
leucocrate, mésocrate, mélanocrate ou holomélanocrate.

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17

c- La texture
La texture de la roche est soit grenue avec toute les variantes, soit microgrenue, soit
microlitique, soit vitreuse.
d- La composition minéralogique
Ici il s’agit de citer les différents minéraux qui composent la roche. En plus des
minéraux cardinaux dont on estime les pourcentages de façon quantitative on doit citer
tous autres minéraux visibles dans l’échantillon de la roche étudiée.
e- Le groupe
L’échantillon de roche étudié peut être un granitoïde, une syénitoïde ou un dioritoïde.
Il faut donc le préciser.
f- La famille
La famille est celle des roches magmatique.
g- L’origine
La roche magmatique en question peut être d’origine plutonique (roche de
profondeur), filonienne (roche de semi-profondeur) ou volcanique (roche de surface).

h- Le nom
On donne le nom de la roche.
Exemple : granite, granodiorite, gabbro etc.

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EXERCICES
1- Déterminer les pourcentages en minéraux cardinaux des roches représentées par
les points sur la figure ci- dessous.
Donner pour chaque point le groupe et l’éventuel nom de la roche

2- a- Placer sur le diagramme de Streckeisen les échantillons A, B et C dont la


composition est dans le tableau
b- Groupe ? et nom ?

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3- Déterminer en utilisant le diagramme de Streckeisen, les roches dont les


compositions minéralogiques sont représentées dans le tableau suivant.

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20

LES ROCHES METAMORPHIQUES


I-2-1- Définition
La roche métamorphique est une roche dont la composition minéralogique et
structurale d’origine s’est modifiée sous l’action de températures et/ou de pressions
élevées, généralement en profondeur dans la croûte terrestre.
Les roches métamorphiques sont donc formées à partir de roches préexistantes (roches
magmatiques, sédimentaires ou déjà métamorphiques) qui ont subies un
métamorphisme. Ce processus entraîne une restructuration minéralogique de ces
roches sous l’effet d’une forte augmentation de température et/ou de pression. Les
transformations minéralogiques et structurales subies par les roches se font toujours à
l’état solide. Selon la nature des roches initiales, on parle de para-métamorphisme
(associé aux roches sédimentaires),d’ortho-métamorphisme (associé aux roches
magmatiques) ou de polymétamorphisme (associé aux roches métamorphiques).
Ainsi, un granite ou une rhyolite (roches magmatiques) donne un ortho gneiss, tandis
qu’une série sédimentaire de nature arkosique (composition chimique identique au
granite) donne un para gneiss.
Elles peuvent également être nommées en utilisant le nom de la roche d’origine,
précédé du préfixe méta- : par exemple, un méta-grès, un méta-basalte ou un méta-
conglomérat.
Lorsqu’une roche est soumise à un second métamorphisme, on parle de
rétromorphose.
I-2-2- Les principaux facteurs
Les principaux facteurs de métamorphismes sont la température (T) et la pression (P).
a- La pression
Elle s’exprime sous deux formes qui sont la pression lithostatique et la pression
dirigée ou contrainte.
- La pression lithostatique en un point est due au poids des roches sus-
jacentes (profondeur multipliée par la densité des roches sus-jacentes moins la
pression des fluides interstitiels)
- La pression dirigée : lorsqu’on comprime un échantillon suivant une
direction, à des pressions croissantes, on obtient d’abord une déformation élastique
(proportionnalité entre l’effort et la déformation), puis une certaine valeur, variable
d’une roche à l’autre. On atteint ainsi le seuil de rupture. L’échantillon se brise. Si
cette compression à lieu à une température très élevée, l’échantillon se de forme de
façon plastique.

b- La température
Elle détermine les zones de stabilité des minéraux. Elle augmente avec la profondeur
suivant un gradient géothermique dont la valeur moyenne est de 30°C/km près de la

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21

surface. Dans les zones ou s’installe le métamorphisme régional (-12km à -27km).


Cette augmentation de la température entraîne les modifications suivantes :
-la disparition de la matière organique
-la décomposition des carbonates avec dégagement de CO2
-la déshydratation des minéraux.
I-2-3 Processus de formation
La formation des roches métamorphiques est due au processus du métamorphisme,
provoqué par une forte augmentation de température et/ou de pression.
L’augmentation de la pression est due au poids des couches supérieures (pression
lithostatique)qui entraîne une compaction et la diagenèse (transformation d’un
sédiment en roche), des fluides (pression hydrostatique) ou des contraintes liées aux
phénomènes tectoniques (voir tectonique des plaques).
L’augmentation de la température est naturelle, puisque le gradient géothermique
naturel moyen est de l’ordre de 30 °C par kilomètre de profondeur (voir géothermie).
Sous l’effet de ces variations physiques et thermiques, la roche initiale (appelée
protolithe) sort de son domaine de stabilité. Elle subit une modification de ses
propriétés physiques, chimiques et minéralogiques, entraînant l’apparition de certains
minéraux et la disparition d’autres. Les propriétés chimiques finales peuvent rester les
mêmes qu’initialement (métamorphisme isochimique) ou changer complètement
(métamorphisme allochimique).
I-2-4- Types de métamorphisme
Quatre grands types de métamorphisme produisent la majorité des roches
métamorphiques. Ce sont :
- le métamorphisme régional ou général;
- le métamorphisme de contact ou thermique;
- le métamorphisme cataclastique ou dynamique;
- le métamorphisme de choc.
a- Le métamorphisme régional
Ces roches se caractérisent par une forte diminution de la taille de leur grain.
Lorsque la température et la pression agissent ensemble, les roches forment une toute
nouvelle suite de minéraux et de structures ou textures (l'arrangement relatif des grains
et des cristaux dans la roche). Ces processus surviennent à grande échelle dans les
ceintures de montagnes qui se forment au lieu de rencontre de plaques tectoniques.

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Les roches métamorphiques qui en résultent se nomment parfois


métamorphiques régionales, en raison de leur présence sur des épaisseurs et des
surfaces importantes.
b- Le métamorphisme de contact.
Le métamorphisme de contact est celui qui se produit dans la roche encaissante au
contact d'intrusifs. Lorsque le magma encore très chaud est introduit dans une
séquence de roches froides, il y a transfert de chaleur (les flèches) et cuisson de la
roche encaissante aux bordures.
Les minéraux de cette roche sont transformés par la chaleur et on obtient une roche
métamorphique. Ainsi, les calcaires argileux dans lesquels s'est introduit le magma qui
forme aujourd'hui le Mont-Royal, ont été transformés, tout autour de la masse
intrusive, en une roche dure et cassante qu'on nomme une cornéenne. On appelle cette
bordure transformée, une auréole métamorphique.
Sa largeur sera fonction de la dimension de la masse intrusive, de quelques millimètres
à plusieurs centaines de mètres, allant même à quelques kilomètres dans le cas des très
grands intrusifs.

Figure 11 : Métamorphisme de contact


c- Le métamorphisme cataclastique.
Lorsque la pression ou les forces mécaniques comme le cisaillement et le broyage le
long d'une faille en sont la cause, il en résulte de la roche cataclastique (cassée en
petites particules) ou mylonitisée (broyée).
c- Le métamorphisme de choc.
Le métamorphisme de choc est celui produit par la chute des météorites à la surface de
la planète. Le choc engendre des températures et des pressions énormément élevées
qui transforment les minéraux de la roche choquées, des températures et des pressions
qui sont bien au-delà de celles atteintes dans le métamorphisme régional.
I-2-5- Types de faciès métamorphiques
a- Définition de faciès métamorphique

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23

C’est l’ensemble des minéraux qui caractérisent un domaine de pression et de


température (Domaine P-T). On distingue trois principaux faciès qui sont:
-Le faciès schistes verts (épizone)
- le facies amphibolites (mésozone) ;
- le faciès granulites (Catazone).
Une roche ignée qui se métamorphose à une température supérieure à 275°C,
cristallise dans le faciès des schistes verts, nommé ainsi d'après la couleur de ses
minéraux symptomatiques (la séricite, la chlorite, l'épidote).
Au-dessus de 450°C environ, l'amphibole domine la minéralogie des roches du faciès
des amphibolites (l’amphibole, biotite, muscovite, feldspath).
À une température dépassant 750°C, l'apparition de pyroxène indique l'origine du
faciès des granulites, nommé ainsi en raison de la texture granuleuse et grossière des
roches.

Tableau 1: Faciès et roches métamorphiques correspondants

Figure 12 : Faciès métamorphiques

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24

b- Paragenèse
C’est l’ensemble des minéraux en équilibre dans une même roche (composition
minéralogique).
c- Séquence
C’est l’ensemble des roches provenant d’une même roche originelle et dus à des
conditions de P et T différents (donc liés à des faciès métamorphiques différents).

Tableau 2 : montrant des séquences

Séquences
Pélitiques Granitiques
Argile Granite
Faciès Schistes Verts Schistes
Faciès Amphibolites Micaschistes Gneiss Ortho
Faciès Granulites Granulites Granulites

I-2-6- Structures des roches métamorphiques


Selon son intensité, le métamorphisme s’accompagne de la création de structures
particulières, notamment la schistosité (la roche se débite en feuillets de même
composition minéralogique, lorsque le métamorphisme est faible), la
foliation(recristallisation fine de certains minéraux, comme les micas, lorsque le
métamorphisme est plus fort).
a- La schistosité
La schistosité décrit une famille de plans subparallèles et régulièrement espacés selon
lesquels certaines roches se débitent (ou se clivent) facilement en feuillets plus ou
moins épais. Cette particularité est le propre de roches à granulométrie plus ou moins
fine ou argileuse, dont elle marque l'aplatissement. Elle est mise à profit dans la taille
des schistes et des ardoises, par exemple. On distingue deux g rands types de
schistosité :
- la schistosité non pénétrative ou espacée, lorsque les plans de schistosité
sont séparés de quelques millimètres ou plus ;
- la schistosité pénétrative lorsqu'elle concerne toute la masse de la roche.
C'est le cas du phyllade ou de l'ardoise.
Les plans de schistosité reflètent souvent le fait que des micas sont réorientés. Ils ont
cristallisé ou recristallisé à plat sur ces plans. À ce titre, la schistosité est souvent
caractéristique des roches métamorphiques par la venue deminéraux de néoformation.
b- La foliation

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25

La foliation (du latin folium, feuille) est une structuration en plans distincts des roches
métamorphiques. La structure est marquée par l'orientation préférentielle de minéraux
visibles à l'œil nu le plus souvent les ferromagnésiens.
Contrairement à la schistosité affectantces mêmes roches métamorphiques, le caractère
spécifique de la foliation est la différence potentielle de minéralogie des différents
feuillets. Il y a le plus souvent une différenciation pétrographique nette, aboutissant à
l'alternance de feuillets de composition minéralogique différente (feuillets clairs et
foncés) dans les roches métamorphiques de haut grade, par exemple les gneiss.

Figure 13 : Mécanisme de formation de la foliation

Remarque : Une roche peut recristalliser sans acquérir une schistosité ou une
foliation. Il n’ya pas d’orientation préférentielle des minéraux. Cette structure se
rencontre dans le métamorphisme de contact et le très faible degré du métamorphisme
régional. Dans ces domaines, la texture de la roche magmatique originelle ou la
stratification de la roche sédimentaire originelle reste visible. Une telle structure est
dite équante.
I-2-7- Classification des roches métamorphiques
La classification des roches métamorphiques est délicate car se mélangent les
caractéristiques des roches initiales (composition minéralogique, structure, etc.) et le
degré de métamorphisme (fonction du couple pression-température lors de leur
formation), qui est déterminé à l’aide deminéraux marqueurs ; en effet, comme les
divers minéraux qui constituent une roche sont stables dans des domaines de
température et de pression bien définis, ils constituent de précieux indicateurs de
l’intensité de métamorphisme subie par la roche.
Ainsi, il existe par exemple des roches de haute température (gneiss et granulites à
grenats) et des roches de haute pression et basse température (schistes bleus à
glaucophane). La présence d’andalousite dans la roche est significative de haut et
température et basse pression, tandis que les grenats dans une roche sont significatifs

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26

de haute température et haute pression. L’argile est métamorphisée en ardoise si la


température reste basse, mais elle se métamorphise en phyllite si la température est
suffisamment élevée (recristallisation des minéraux argileux en paillettes de mica),
voire en schiste(recristallisation complète de l’argile)sous l’action de températures
encore plus fortes.
Des « climats » métamorphiques sont associés à des zones de température pression
identiques : le climat basse pression-haute température (de type
Abukuma) correspond au métamorphisme de contact (principalement dû à une
augmentation de température à la suite d’une intrusion de magma) ou au
métamorphisme océanique hydrothermal, comme à Flamanville, en Normandie ; le
climat moyenne pression-moyenne température (de type Barrowien)correspond à un
métamorphisme régional(tectonique de collision), comme dans le Massif central ; le
climat haute pression basse température (de type Franciscain)correspond aussi à un
métamorphisme régional mais de subduction, comme dans les Alpes.
Toute sorte de roche peut être métamorphisée : un conglomérat devient un
conglomérat déformé ou un gneiss conglomératique, le shale de l’ardoise, les syénites
du gneiss syénite, le grès du quartzite, le calcaire du marbre, le granite du gneiss
granitique, le charbon de l’anthracite, la rhyolite du schiste porphyrique, le gabbro du
schiste vert, etc.
I-2-8- Nomenclature
Les roches métamorphiques les plus communes sont les gneiss et les schistes.
Le gneiss est une roche cristalline formée par un métamorphisme régional (ou
général). La foliation est souvent nette, symbolisée par des lits de teinte sombre et
riche en minéraux ferromagnésiens (micas, amphiboles) qui alternent avec des lits plus
clairs de quartz et de feldspaths.
Les schistes sont repérables lorsque les cristaux du minéral principal sont
disposés en couches parallèles, formant un grand nombre de feuillets (ou plan de
schistosité) selon lesquels les roches schisteuses se débitent facilement. Leur nom
provient du minéral dominant à l’origine de la schistosité (les micaschistes lorsque les
micas dominent).Une autre roche métamorphique, le marbre, provient de la
transformation des roches sédimentaires carbonatées (calcaire, dolomie). C’est une
roche, compacte, dure et lourde. Le marbre blanc, avec des structures cristallines
visibles, est la forme la plus pure du marbre.
Les marbres sont souvent utilisés comme matériaux de construction et en
statuaire.

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27

I-2-9- Critères de reconnaissance des roches métamorphiques


1- Aspect (Massif,…..)
2- couleur (Grise, verte,…..)
3- Structure (équante, schisteuse, foliée)
4- Paragenèse (minéraux présents)
5- Faciès Métamorphique (Schistes verts, Amphibolite, Granulite)
6 – Origine (ortho /para)
7-Famille (roches métamorphiques)
8- Nom (gneiss, schiste, micaschiste…)

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28

PARTIE II : LES ROCHES EXOGENES


Ce sont par définition les roches qui sont formées à la surface de la terre, c’est-à-dire
sur le sol ou au fond des eaux.
Elles ont pour origine :
-soit l’érosion et le transport de matériaux issus de roches préexistantes.
- soit l’activité des êtres vivants
- soit des phénomènes purement chimiques.
Leur formation est schématisée sur la figure ci-dessous. On divisera les roches
exogènes en deux catégories : les roches sédimentaires et les roches résiduelles.

Roche-mère

Altération Erosion
dominante dominante

Minéraux d’altération Solution Détritus


colloïdale
sans transport

Transpo Transport et intégration Transport


rt et par organismes et dépôt
précipit
ation

ROCHES D’ORIG. ROCHES


ROCHES
CHIM. ET
RESIDUELLES
BIOCHIMIQUES

ROCHES
Figure 14 : Les roches exogènes
SEDIMENTAIRES

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29

LES ROCHES SEDIMENTAIRES


Les roches sédimentaires sont des matériaux provenant de la destruction (ou
fragmentation) de roches préexistantes puis transportées et déposées. Elles
représentent seulement 5% de la lithosphère ; en surface, par contre elles forment 75%
des émergées. Suivant le mode de formation les roches sédimentaires se répartissent en
trois catégories.
- Les roches détritiques proviennent de la diagénèse (ensemble des
processus qui affectent un dépôt sédimentaire et le transforment
progressivement en roche sédimentaire solide) ou lithification
(transformation d’un sédiment meuble en roches sédimentaire consolidée
par compaction et cimentation) d’amas de particules solides arrachés à des
roches préexistantes par les agents atmosphériques. Ces particules ou débris
peuvent être liés par un ciment.
- Les roches organogènes dont le sédiment originel est dû à l’accumulation
de débris d’organisme (coquilles, tissus de soutien etc…)
- Les roches hydrochimiques ou évaporites proviennent de la précipitation
des sels dissous dans les eaux.
II-1-1- Processus de formation des roches sédimentaires
La formation des roches sédimentaires procède de la fragmentation suivie du transport
des roches préexistantes.
a- La fragmentation
Les roches détritiques sont formées de détritus, qui sont le résultat de différents types
de fragmentation issus d’actions physiques (bris par éboulement, choc, éclatement
thermique, gélifraction, dissolution de certains cristaux ou du ciment seulement) ;
d’actions biologiques (racines et lianes, micro-organismes, animaux fouisseurs,
hommes, lithophages) ; d’actions chimiques (dilatation ou réfraction dues aux
altérations chimiques, actions corrosives des sels) ; d’érosion (il faut qu’il ait eu
fragmentation préalable pour que le mouvement des fluides entraines le détachement
des débris.
b- Les différents types de transport
Les matériaux sédimentaires ont tous un volume et un poids suffisant pour subir l’effet
de la pesanteur ; ainsi les êtres vivants et les précipitations physico-chimiques ont pour
résultats essentiels de rassembler les molécules minérales dissoutes en ensembles plus
volumineux, qui se comportent ensuite comme des matériaux détritiques.
La pesanteur fait que la sédimentation s’effectue surtout dans les zones basses de
l’écorce, où se rassemblent les eaux après un transport plus ou moins important. On
distingue :
- Action de la pesanteur
- Action de l’eau (pluie, rivière, fleuve, océan etc…)

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30

- Action du vent
- Action de la glace
II-1-2- Les roches détritiques
a- Classification des roches détritiques
Elles sont formées par des fragments de roches ou de minéraux isolés, meubles ou
consolidés.
Leur classification est basée essentiellement sur la taille des éléments (tableau).
Des distinctions seront faite ensuite selon la nature des éléments et du ciment.
- Poudingue : éléments de taille variable, de forme dans l’ensemble arrondie
- Brèche : éléments anguleux
- Grès : éléments de la taille de grains de sable, ils peuvent être lités ou non.
Le minéral dominant est le quartz, ensuite viennent les feldspaths puis
nettement moins les micas (essentiellement muscovite). Si les grains de
feldspaths et en particulier de feldspath alcalins sont abondants, on parle
d’arkose (ne pas confondre avec un granite).
Les grains sont liés par un ciment qui peut être siliceux, calcaire, argileux,
ferrugineux.
Exemple : les grès ferrugineux de Bingerville.
- Sables
Sables marins : ils sont généralement caractérisés par des éléments de forme
émoussée d’aspect luisant. Ils sont assez souvent calibrés et très bien classés
Sables fluviatiles : Pratiquement comme le premier mais sont souvent mal
classés, d’aspect très fruste et deviennent progressivement plus émoussés.
Sables glaciaires : sont très anguleux ; ils ont l’aspect broyé et se présentent en
éclats et en poussière, sans aucun calibrage.
Sables éoliens : très caractéristiques ; les grains de taille moyenne sont très
arrondis et dépolis. Ce dépoli et cet arrondi se produisent par suite de nombreux
chocs des grains entre eux.
- Argiles et argilites
Elles sont constituées essentiellement de minéraux argileux. Les argiles sont très
tendre (rayable à l’ongle). Elles sont fragiles à l’état sec et se brisent avec une cassure
conchoïdale. Elles ont un grand pouvoir absorbant (collent à la langue).
Plusieurs composés peuvent entrer dans la composition des argiles. Ainsi on aura des
argiles à montmorillonite issues de l’altération des roches éruptives d’épanchement,
roches vitreuses et microlitiques (basalte), des argiles à kaolinite provenant de
l’altération des roches grenues acides, surtout de leurs feldspaths.

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31

Tableau 3 : Classification des roches détritiques

Taille des éléments Classification Roches meubles Roches consolidées


Blocs
Rudites Conglomérats :
>2 mm Galets
grains grossiers Poudingues et Brèches
Graviers
Arénites
2 à 0.2 mm Sables Grès
grains moyens
Lutites Boues
Argilites
<o.2mm grains fins Silts, vases,
Argiles
pélites Argiles

b-Utilisation des roches détritiques


- Le sable
Il entre dans la fabrication des pièces céramiques comme dégraissant.
Lorsqu’il est propre, il entre comme constituant principal dans la fabrication du verre.
Il est utilisé pour la fabrication des tuiles en mortier et aussi des parpaings ciment-
sable.
Il est utilisé dans la construction en général.
Il est fondu en tant que source principale du silicium et de la silice (oxyde de silicium
SiO2) pour la fabrication de cristaux de quartz artificiel et l’industrie des semi-
conducteurs (circuits intégrés et piles photovoltaïques).
Le cristal quartz est utilisé comme élément piézoélectrique (c’est-à-dire qu’il se
contracte au passage du courant alternatif, produisant ainsi une onde sinusoïdale) pour
la production des ultrasons.
Il est aussi utilisé pour la fabrication des montres.
- Conglomérat
Lorsque le ciment est dur, le conglomérat est utilisé dans la construction des
bâtiments.
- Brèches
Les brèches dures sont souvent utilisées comme pierre d’ornements.
- Argiles
Elles sont cuites à hautes températures (900 – 1350°c) pour la fabrication de pièces
céramiques (vaisselles, sanitaires, briques, tuiles et substrats pour les composants
électroniques).
II-1-3- Les roches d’origine chimique et biochimique

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32

La composition chimique des roches organogènes reflète, leur origine et permet de les
subdiviser en cinq catégories :
- Les roches carbonatées
- Les roches siliceuses
- Les roches organiques (solides ou charbons, liquides ou pétroles)
- Les roches phosphatées
- Les roches salines
a- Les roches carbonatées
Elles représentent 20% des roches sédimentaires. Le minéral dominant est un
carbonate caractérisé par le radical CO3. Ces roches ont un débit généralement massif
et une texture souvent micro ou macrogranulaire. Les principaux carbonate sont : la
calcite CaCO3 fait effervescence avec HCl à froid ; la dolomite CaMg(CO3)2.
Lorsque le minéral dominant est la calcite, la roche est un calcaire.
Lorsque le minéral dominant est la dolomite, la roche est une dolomie.
Calcaire à texture particulière
- Calcaire lithographique : calcaire microgranulaire utilisé anciennement pour
la lithographie, gravure sur roche.
- Calcaire oolitique composé de concrétion ayant la taille d’œuf de poissons.
- Calcaire pisolithique composé de concrétion de la taille de grains
d’arachides
Calcaire à organismes
- Calcaires à entroques : calcaires formés par l’accumulation de fragments de
test d’échinodermes ou d’aiguilles d’oursins.
- Calcaires coquillers, à débris de lamellibranches et ou de gastéropodes.
- Calcaires récifaux : ce sont des calcaires construits par des organismes
coloniaux tels que les coralliaires ou les bryozoaires.
- Les lumachelles qui sont formés de débris de coquilles de mollusques
déposés en lits.
- Craie : boue consolidée de coccolithes ; les coccolithes sont des
macrofossiles c’est-à-dire des fossiles visibles seulement au microscope électronique
et constitués de fragment de test de coccolithophoridés, algues unicellulaires.
Calcaires impurs
- Marne : contient 50% d’argile
- Calcaire marneux contient plus de 50% de CO3Ca. A propos de cette roche,
on devrait plutôt dire « calcaire argileux »
Travertins
Parfois appelé « tufs calcaires », ce sont des roches de précipitation chimique directe
due à une baisse locale de la pression partielle de CO2 : griffon des sources, ruptures
de pente dans un cours d’eau etc…
Les travertins emprisonnent souvent des tiges et feuilles de végétaux.

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33

b- Utilisation des roches carbonatées


Les fossiles emprisonnés dans les roches permettent de déterminer l’âge des dépôts
(stratigraphie).
Les calcaires purs sont utilisés en céramiques comme fondants, à cause de leur
température de fusion de basse.
Ils sont aussi utilisés dans la fabrication d’aliments pour volailles.
Le calcaire est l’élément essentiel pour la fabrication de la chaux et surtout du ciment
qui entre dans la composition du béton. Remarquons qu’actuellement, le béton est la
substance la plus utilisée par l’homme après l’eau.
Le marbre (calcaire pur métamorphisé) est utilisé dans la construction et l’ornement.
c- Les roches siliceuses
Les siliceuses organogènes sont constituées essentiellement de silice (quartz,
calcédoine, opale) provenant d’organisme à test siliceux.
La décomposition des silicates s’accompagne de la mise en solution de la silice sous
forme d’acide orthosilicique. Cette silice est transportée par les fleuves. Certains
organismes concentrent cette silice. Exemples de roches siliceuses :
Silex : C’est un mélange de minéraux plus ou moins cryptocristallins qui se
présente sous forme de concrétions de forme dans les calcaires ou les marnes.
C’est une roche de teinte brune à marron, très dure, massive, à cassure
esquilleuse présentant une fine enveloppe blanchâtre.
Silexite: roche formée essentiellement de quartz cryptocristallin, constituant
des couches continues à débit en plaquette ou en « brique ».
d- Les roches organiques
Les matières organiques végétales ou animales sont facilement détruites par
oxydation et subissent plusieurs processus de transformation pour aboutir à :
Des roches solides connues sous le nom de charbon dont nous notons
plusieurs variantes :
- La tourbe (55% de C) dont on observe de nos jours la formation dans
les tourbières
- Le lignite (70 à 75% de C) ou charbon brun
- La houille (85% de C) à trace noire ; elle a été la source de la
révolution industrielle au XIXème siècle. Son exploitation est devenue
compétitive depuis la crise pétrolière. Combustible et matière première
d’industrie chimique.
Des roches liquides et gazeuses :
- Pétrole
- Gaz naturel

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L’altération des pétroles donnent d’autres produits solides plus ou moins dispersés
dans les roches réservoirs : le bitume.
Remarque : Le pétrole et le gaz naturel sont les principales sources d’énergie de nos
jours.
e- Les roches phosphatées
Elles résultent de l’accumulation du phosphore (P) sous forme de phosphate. Le
phosphore est concentré par des organismes, certains microscopiques (Dinoflagellés),
d’autres de grandes taille (Requins). Le terme générique conseillé pour ces roches est
phosphatites.
Il existe des roches phosphatées particulières dont :
- Le guano, formé par la réaction de roches d’iles océaniques avec les
déjections d’oiseaux de mer ;
- Les phosphorites des grottes ayant une origine comparable mais
dérivées des déjections de chauves-souris ;
Les roches phosphatées sont la matière première de l’industrie des engrais, d’où leur
rôle économique considérable.
f- Les roches salines
Ce sont les résidus d’évaporation soit d’eau de mer, soit de lacs salés. On les appelle
aussi évaporites. Comme exemples on a :
- Sel gemme ou halite (NaCl)
- Gypse (CaSO4,2H2O)
- Sylvite (KCl)
II- 2- Les roches résiduelles
Dans l’altération des roches sur place par hydrolyse, la dégradation des minéraux
ferroma gnésiens aboutit au stade ultime à la formation d’hydroxydes de fer, de
magnésium ou de manganèse constituant des roches appelées « latérites ».
La latérisation consiste en un départ presque total de la silice exportée dans les eaux de
lessivage, et l’accumulation sur place, d’hydrates d’alumine et de fer qui donnent la
couleur rouge caractéristique des latérites.
Les latérites peuvent être exploitées comme minerais de fer ou d’alumine. La partie
supérieure peut durcir en cuirasse, ce qui est néfaste pour l’agriculture. Cette cuirasse
peut jouer un rôle hydrogéologique.
Le stade ultime de cette altération est la formation de la bauxite qui est un minerai
d’alumine.

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D’une façon générale, les sols en Côte d’Ivoire sont formés d’argiles latéritiques.
Mais on connait certains endroits où cette latéritisation atteint le stade de bauxite après
avoir réalisé les stades suivants :
- Latérite
- Cuirasse ferrugineuse
- Cuirasse manganésifère
- Bauxite
II-3- Critère d’identification des roches exogènes
- Aspect
- Couleur
- Texture
- Composition minéralogique
- Ciment
- Réaction à HCl
- Groupe
- Famille
- nom
Exercice
1) Quels noms donnez-vous aux roches ayant les compositions suivantes :
A- Roche à texture granulaire consolidée et composée de quartz, de
feldspath et de micas.
B- Roche exogène consolidée et constituée de galet de granite, de diorite et
de calcaire
C- Roche sédimentaire constituée de galet de granite, de basalte, de dacite
et de grès
2) Une roche sédimentaire dont les grains constitutifs ont une taille moyenne de
1,5 mm appartiendrait à quelle classe ?
3) Quelle différence faites-vous entre une bauxite et une argile ?

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ANNEXES
IMAGES DE QUELQUES ROCHES

Le Granite Le calcaire L’obsidienne

Le charbon

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