Introduction À L'économie FSJP 2021-2022
Introduction À L'économie FSJP 2021-2022
Introduction À L'économie FSJP 2021-2022
Objectif du Cours :
Fournir aux étudiants en sciences juridiques et politiques des connaissances générales sur
l’économie.
Plan du Cours
CHAPITRE 0 : QU’EST-CE QUE L’ECONOMIE ? .............................................................................. 2
1. Définition ......................................................................................................................................... 2
2. La rareté, le choix et le coût d’opportunité ........................................................................................ 3
3. La question de la scientificité de la science économique ..................................................................... 4
4. La méthode de la science économique .............................................................................................. 5
CHAPITRE 1 : L’ACTIVITE ECONOMIQUE ...................................................................................... 7
1. Les agents économiques .................................................................................................................... 7
2. Les opérations économiques ............................................................................................................. 9
3. Le circuit économique ..................................................................................................................... 12
4. Mesure de l’activité économique ..................................................................................................... 12
CHAPITRE 2 : LES MARCHES ET FORMATION DES PRIX .......................................................... 14
1. L’offre et la demande ...................................................................................................................... 14
2. L’équilibre du marché et la formation des prix ................................................................................ 15
3. Les différents types de marché ........................................................................................................ 15
CHAPITRE 3 : LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ........................... 18
1. La croissance économique .............................................................................................................. 18
2. Les irrégularités de la croissance : les cycles ..................................................................................... 19
3. Le développement économique ...................................................................................................... 19
CHAPITRE 4 : LA MONNAIE ............................................................................................................ 21
1. La monnaie et ses spécificités .......................................................................................................... 21
2. Les débats autour du rôle de la monnaie et la demande de monnaie ................................................ 22
3. L’offre de monnaie ......................................................................................................................... 23
4. Financement de l’économie ............................................................................................................ 23
CHAPITRE 5 : LES DESEQUILIBRES ECONOMIQUES ................................................................. 24
1. Le chômage .................................................................................................................................... 24
2. L’inflation ....................................................................................................................................... 25
CHAPITRE 6 : L’ETAT ........................................................................................................................ 28
1. L’évolution du rôle de l’Etat ............................................................................................................ 28
2. L’intervention de l’Etat par le jeu des politiques économiques ......................................................... 29
3. L’intervention de l’Etat dans la résolution des défaillances des marchés. .......................................... 30
CHAPITRE 7 : LES RELATIONS ECONOMIQUES INTERNATIONALES ................................... 32
1. La balance des paiements ................................................................................................................ 32
2. Les théories de l’échange international ............................................................................................ 32
3. Les taux de change .......................................................................................................................... 33
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CHAPITRE 0 : QU’EST-CE QUE L’ECONOMIE ?
Nous vivons dans un monde où l’économie est omniprésente : pas un jour sans que les prévisions
de croissance, les chiffres du chômage ou du déficit public et le pouvoir d’achat des citoyens ne
fassent l’objet d’un traitement dans les médias. Clef d’analyse de certains problèmes de société, la
compréhension des rouages de l’économie constitue un impératif majeur pour tous les citoyens.
L’économie comme l’histoire, la psychologie, appartient à la grande famille des sciences humaines
dont le point commun est d’avoir le même objet de l’étude : l’être humain. La finalité de la science
économique a beaucoup évolué dans le temps depuis que les philosophes grecs ont fait œuvre de
réflexion économique. L’économie est successivement apparue comme la science des richesses et
la science de la rareté.
La science économique cherche à répondre aux questions qui ont une certaine incidence sur notre
vie de tous les jours. Ces questions portent sur un certain nombre de sujets à savoir la production
des biens et services, leur consommation, les salaires et les revenus, le chômage, l’inflation, les
dépenses publiques, les impôts et la réglementation, le commerce international, la répartition de la
richesse et la pauvreté, l’environnement etc. De ces différentes thématiques, peuvent découler les
questions suivantes qui résument quelques préoccupations de la science économique ?
• Comment les individus choisissent-ils les biens et les services qu’ils consomment et les
moyens de production qu’ils utilisent ?
• Qu’est-ce qui détermine le revenu de chaque individu ?
• Quelles sont les causes du chômage ?
• Pourquoi les prix montent-ils ?
• Quelles sont, sur la vie économique d’un pays, les répercussions des impôts et des dépenses
publiques ?
• Pourquoi certains pays sont-ils pauvres et d’autres riches ?
• Comment la richesse créée dans une économie est-elle repartie ?
• Qu’est-ce qui expliquent la pauvreté et les inégalités entre les hommes ?
• Quelle est l’incidence de l’environnement sur le comportement des individus en termes de
consommation et de production ?
• Comment le numérique affecte la vie interne des organisations, les relations des marchés et
les pratiques des individus ainsi que la façon de penser et de conceptualiser les phénomènes
organisationnelles et économiques ?
Dans un premier temps, l’objectif du chapitre est de donner une définition de la science
économique. Dans un deuxième temps, le chapitre expose des notions de rareté, de choix et de
coût d’opportunité. Dans un troisième, la question de la scientificité de la science économique est
discutée. Dans un quatrième temps enfin, la méthode en science économique est abordée, méthode
qui débouche sur la distinction entre la microéconomie et la macroéconomie.
1. Définition
La première question qui se pose naturellement lorsque nous abordons un champ d’étude est sa
définition même. Avant de donner la définition de la science économique, il semble important de
rappeler que la science économique est une science jeune d’à peine trois siècles. En tant que science
moderne, elle est née avec Adam Smith et son ouvrage majeur An inquiry into the Nature of Causes of
the Wealth of the Nations paru en 1776. Adam Smith, auteur britannique est donc considéré comme
le père fondateur de la science économique. Mais dans la Grèce Antique, plusieurs pensées ont
tenu des réflexions sur l’économie. Ainsi, le mot « économie », inventé en 1615 par Antoine de
2
Montchrétien, vient des mots d’origine grecque « oïkos » (la maison) et « nomos » (l’ordre, la loi)
qui signifient gestion du foyer, de la cité. L’économie est la science de l’administration de la cité, la
science de la gestion de la rareté et, selon John Stuart Mill, la science pratique de la production et
de la distribution des richesses. Lionnel Robins (1932) définit l’économie comme la science de
l’étude des comportements humains en tant que relation entre les fins et les moyens limités ayant
des usages alternatifs. D’après E. Malinvaud (1982), la science économique est : « la science qui étudie
comment les ressources rares sont employées pour la satisfaction des hommes vivant en société. Elles s’intéressent d’une
part aux opérations essentielles que sont la production, la distribution et la consommation des biens ; d’autre part,
elle s’intéresse aux institutions (marché) et aux activités ayant pour objet de faciliter ces opérations ».
Le constat de départ de l’analyse économique est simple : les hommes éprouvent des besoins
illimités, mais les ressources sont rares c’est-à-dire les ressources dont ils disposent pour les
satisfaire n’existent qu’en nombre limité.
Un bien non économique ou bien dit « libre » est un bien qui est suffisamment disponible pour
satisfaire tous les désirs possibles (le soleil, le vent, l’air, l’eau). Un bien économique est un bien rare ;
c’est un bien pour lequel la quantité disponible est inférieure à la quantité demandée par les
individus même si ce bien est donné gratuitement. Ils se caractérisent par le fait que certains biens
nécessitent un sacrifice pour être produits. Parmi les biens économiques, on distingue les biens
matériels (objets) et les biens immatériels (services), ou encore les biens de production (biens qui
servent à produire d’autres biens) et les biens de consommation finale. Les biens de production se
divisent en deux catégories à savoir les biens de consommation intermédiaire (matières premières
par exemple) et les biens d’équipement (machines).
a. Les ressources naturelles sont constituées de ressources minérales, des possibilités agricoles de
la terre, mais aussi des ressources des mers, des océans etc.
b. Les ressources humaines peuvent être de deux types à savoir le travail et l’entreprise ou la
capacité d’entreprendre. Le travail constitue la contribution humaine aux processus de
production. Le capital humain traduit la capacité productive des ressources de travail. Il reflète
l’accumulation des connaissances et des aptitudes d’un individu : savoir, expérience, talent, santé
3
etc. L’entreprise ou la capacité à entreprendre consiste à la capacité à introduire de nouveaux
produits, de nouvelles techniques de production, de nouvelles activités etc.
c. Les ressources en capital comprennent l’ensemble des biens, qui combinés au travail, servent à
la production. Ces ressources comprennent les machines d’une unité de production, les locaux
d’une entreprise, les logiciels comptables (capital immatériel), les voies ferrées etc.
B°- Le choix
Le problème de la rareté force à faire des choix (on parle également d’arbitrage). Devant
l’impossibilité d’obtenir ce qu’on désire, il faut choisir entre les possibilités qui s’offrent. De ce fait,
certains désirs seront satisfaits et d’autres non. Les choix concernent par exemple le travailleur qui
arbitre entre travail et loisir, le consommateur qui achète un bien (un smartphone) plutôt qu’un
autre (un ordinateur portable), l’entreprise qui choisit de produire tel bien (un disque dur) ou tel
service (paiement électronique). La science économique est encore appelée la science des choix ou
la science de la décision.
Mais de manière récurrente, la question de la scientificité de l’analyse économique a été posée. Une
science se définit comme un exercice de pensée sur les objets. Cela signifie que pour prétendre un
à statut de science, l’économie doit posséder d’une part, un objet d’étude qui lui est propre et d’autre
part qu’elle utilise une démarche scientifique c’est-à-dire bâtir des modèles théoriques à partir
d’hypothèses véritablement scientifiques, lesquelles pourront être testées en confrontant les
modèles à la réalité.
En effet, l’analyse scientifique commence par des hypothèses. Karl Popper (1963) indique qu’une
proposition devient scientifique quand elle peut être réfutée, c’est-à-dire qu’il est possible de la
confronter aux faits. Une hypothèse scientifique est donc une proposition qui comporte en elle la
possibilité de sa propre réfutation (la parabole du cygne noir). Cette analyse scientifique se prolonge
dans l’expérimentation. Le problème de la science économique vient du fait que l’expérimentation
apparaît difficile. Mais cette expérimentation est souvent aussi difficile pour les sciences « dures »
pour lesquelles les expériences ne sont pas toujours envisageables (clonage humain, essais nucléaires).
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4. La méthode de la science économique
A°- Les hypothèses, les lois et modèles en sciences économiques
Les économistes font apparaître des lois qui semblent gouverner le comportement des agents
économiques. Une loi est fondée sur des hypothèses plus ou moins contraignantes qui représentent
des simplifications de la réalité. Hypothèses et lois permettent ainsi de construire des modèles qui
donnent une représentation théorique du fonctionnement de l’économie. Ces modèles sont
confrontés aux faits. Ainsi, la validité d’une théorie repose sur la capacité de ses conclusions à
expliquer les faits.
a°- La microéconomie
La microéconomie relève de l’individualisme méthodologique. Elle a pour objet l’étude des
comportements des agents économiques pris individuellement à savoir les consommateurs et les
producteurs. La microéconomie est une science explicative et normative. Elle est explicative car
elle rend compte des comportements des agents et de l’interaction entre ces agents. Elle est une
science normative puisqu’elle étudie les modalités les plus favorables pour organiser la production,
la distribution et la consommation des biens et services. La démarche de l’analyse
microéconomique repose sur deux hypothèses fondamentales que sont l’hypothèse de la rationalité
des agents économiques et la suprématie de l’échange marchand.
• Selon le principe de rationalité, les agents économiques sont toujours guidés par le souci de
maximisation de leur satisfaction.
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• L’hypothèse de la suprématie de l’échange marchand signifie que la microéconomie met en
avant l’échange marchand c’est-à-dire celui qui se réalise sur un marché.
b°- La macroéconomie
La macroéconomie relève du holisme. Elle étudie donc le fonctionnement global de l’économie et
s’intéresse aux relations entre les grandeurs globales appelés « agrégats » comme la consommation
globale, le volume total de l’emploi, la production globale, l’investissement global etc. Elle s’attaque
également aux indices globaux tels que le taux d’inflation, le taux de chômage etc.
Conclusion
La science économique appartient à la grande famille des sciences sociales ; elle se définit par son
objet. Au fil du temps, elle est apparue successivement comme la science de l’accumulation des
richesses et la science de la rareté. Du fait de la rareté, la science économique est une science des
choix et de la décision.
La science économique se définit également par sa méthode ; elle étudie les comportements
humains par l’observation, la formulation des hypothèses, l’établissement des lois et la construction
des modèles théoriques. Elle s’efforce de proposer une approche positive des phénomènes en
privilégiant l’individualisme méthodologique ou le holisme ; cette distinction fonde l’opposition
entre la microéconomie et la macroéconomie.
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CHAPITRE 1 : L’ACTIVITE ECONOMIQUE
L’activité économique est caractérisée soit du côté de l’offre des biens et services soit du côté de la
demande des biens et services. Du côté de l’offre des biens et services, l’activité économique est
caractérisée par la production des biens et services qui résulte de la combinaison des facteurs de
production (le capital, le travail et dans une moindre mesure la terre) d’une part et la vente des biens
et services d’autre part. Du côté de la demande, l’activité économique est caractérisée par l’achat
des biens et services.
L’activité économique est exercée par les êtres humains, agents organisés ou non qui jouissent d’une
autonomie de décision. Face au grand nombre d’agents économiques que l’on peut repérer au sein
de la nation, il apparaît souhaitable de les regrouper par catégories sensiblement homogènes
appelées secteur institutionnel. Un secteur institutionnel est défini comme un regroupement
d’agents économiques ayant un comportement analogue. L’on distingue six secteurs institutionnels
résidents que sont : les sociétés et quasi sociétés non financières, les ménages, les administrations
publiques, les instituts sans but lucratif aux services des ménages (ISBLSM) ou administrations
privées, les institutions financières, les compagnies d’assurances. A côté de ces six secteurs
institutionnels, on a le reste du monde.
Leur fonction principale est la consommation des biens et services. En tant qu’entrepreneurs
individuels, les ménages peuvent également produire des biens et services marchands. L’entreprise
individuelle est une unité économique qui ne possède pas de personnalité juridique distincte de
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celle de son exploitant (agriculteurs, petits commerçants, artisans, professions libérales etc.). Il y a
donc confusion du patrimoine de l’entreprise et de celui du ménage auquel le ménage appartient.
En outre, il est souvent difficile de distinguer certains flux économiques relatifs à l’entreprise de
ceux propres aux ménages. Le secteur des ménages comprend six sous-secteurs : les employeurs,
les salariés, les bénéficiaires de revenu de la propriété, les bénéficiaires de pension, les bénéficiaires
d’autres revenus de transferts et autres ménages (qui comprend toutes les personnes vivant en
permanence en collectivité). Leurs ressources proviennent de la rémunération des facteurs de
production (salaires, revenus de la propriété), transferts effectués par les autres secteurs
institutionnels et les revenus de la vente.
D°- Les administrations privées ou institutions sans but lucratif au service des ménages
(ISBLSM)
Le secteur des ISBLSM regroupe les unités dotées de la personnalité juridique qui servent les
ménages en leur procurant des services non marchands. Il s’agit des associations, des partis
politiques, des syndicats, des églises etc. Lorsque ces institutions sont de faible importance, leurs
opérations restent confondues avec celle des ménages. Leurs ressources proviennent des
contributions volontaires, des dons et des subventions. Toutefois, si plus de 50% de leurs
ressources proviennent des subventions, ces organismes privés doivent être reclassés dans le
secteur des administrations publiques. Aussi, si la vente de leurs produits procure plus de 50% de
leurs revenus, ils doivent être considérés comme des sociétés et quasi sociétés non financières.
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N.B : Dans l’ancien système, les entreprises d’assurance constituaient un secteur mais l’évolution des métiers respectifs
a obscurci la distinction entre institutions financières et assureurs.
Les opérations sur biens et services indiquent l’origine et l’utilisation des biens et services. Dans
une économie nationale, les biens et services proviennent de la production nationale et des
importations. Ces biens et services sont utilisés à la consommation, à l’investissement et à
l’exportation. Le solde de la production et des importations qui n’est pas utilisé peut-être stocké
(variation positive des stocks). On distingue cinq types d’opérations sur biens et services : la
production, la consommation intermédiaire, la consommation finale, la formation brute du capital,
les exportations et les importations.
a°- La production
La production est définie comme l’activité qui « combine des ressources en main d’œuvre, capital
et biens et services pour fabriquer des biens et fournir des services » », et comme le résultat de cette
activité. En général, on distingue deux types de production à savoir la production marchande et la
production non marchande. La production marchande est la production qui est vendue ou destinée
à être vendue à un prix économiquement significatif. Un prix économiquement significatif est le
prix qui permet de couvrir plus de la moitié des coûts de production. La production marchande est
évaluée au prix de base. Le prix de base est la recette effective par unité produite : montant que le
producteur reçoit de l’acheteur pour chaque unité du produit, moins les impôts sur les produits,
plus les subventions sur les produits. La production non marchande est celle qui fournit soit
gratuitement soit à un prix économiquement non significatif. Elle est exclusivement une production
de services. Par convention, ces services n’ayant pas de prix sur le marché (justice, armée,
enseignement, etc.) sont évalués aux coûts de production supportés.
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NB : La consommation de biens de capital fixe (machines et bâtiments) utilisés dans le processus de production et
qui ont une durée de plusieurs années ne fait pas partie de la consommation intermédiaire. Ils sont classés lors de leur
acquisition dans la formation brute du capital fixe et leur usure tout au long de la durée de vie constitue la
consommation du capital fixe.
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B°- Les opérations de répartition
Les opérations de répartition décrivent la manière dont la richesse créée au cours du processus de
production est répartie. L’on distingue deux opérations de répartition à savoir la répartition
primaire et la répartition secondaire ou redistribution.
§ les intérêts qui rémunèrent les détenteurs d’un actif financier (actions, obligations)
§ les loyers de terrains et de gisement.
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C°- Les opérations financières
Les opérations financières recouvrent l’ensemble des opérations entre agents à capacité de
financement et agents à besoin de financement. Elles montrent comment les agents à besoin de
financement trouvent les ressources financières auprès des agents à capacité de financement. Parmi
les opérations financières, on distingue :
• Celles qui portent sur les instruments de paiement (opérations qui portent sur les moyens
de paiement directement utilisables tels que les devises, l’or, la monnaie nationale)
• Celles qui concernent les instruments de placement (opérations qui portent sur une réserve
des moyens de paiement directement utilisables tels que les actions, les obligations, les bons
de trésor etc.)
• Celles qui ont trait aux instruments de financement (opérations sur les crédits à court terme,
moyen terme et long terme).
3. Le circuit économique
De façon simplifiée, l’activité économique peut être schématisée de la manière suivante. Ce schéma
est connu sous le nom de circuit économique. Dans ce circuit, on considère uniquement le marché
des biens et services.
Les ménages offrent une force de travail aux entreprises et reçoivent en contrepartie un salaire ; ce
revenu leur permet de payer les impôts et les cotisations sociales à l’Etat ; ce qui leur donne la
possibilité de bénéficier des biens et services non marchands (police, infrastructures publiques etc.)
et des transferts. Les revenus de ménages leur permettent également de pouvoir exprimer une
demande des biens et services ; la partie du revenu non-consommée des ménages est offerte aux
institutions financières sous forme d’épargne qui reçoivent en retour des crédits.
S’agissant des entreprises, elles trouvent financement des crédits offerts par les institutions
financières ; ces crédits leurs permettent d’exprimer une demande d’investissement sur le marché
des biens et services. Ainsi, grâce au travail des ménages, les entreprises produisent des biens et
services. Les revenus issus de la vente de la production leur permettent de payer les salaires, les
impôts et les cotisations sociales et de bénéficier des biens et services non marchands de l’Etat.
Par ailleurs, les institutions financières bénéficient également des biens et services non marchands
de la part des administrations publiques. Aussi, l’économie nationale entretient des relations avec
le reste du monde à travers les opérations d’exportations et d’importations.
L’agrégat le plus utilisé est le PIB (Produit Intérieur Brut). Le PIB est la principale mesure de la
production nationale. Le PIB est défini comme l’ensemble des biens et services produits dans un
pays par les résidents au cours d’une période donnée généralement un an. Si l’on s’intéresse à la
production des nationaux d’un pays, l’on calcule le PNB (Produit National Brut) qui mesure la
production des biens et services des nationaux qu’ils soient à l’intérieur du pays ou dans le reste du
monde.
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En termes de revenu, le RNB (Revenu National Brut) et le RNDB (Revenu National Disponible Brut)
sont les principaux agrégats économiques. En effet, la production des unités résidentes donne lieu
à une distribution des revenus primaires. Mais cette distribution n’est pas égale entre les résidents
et les agents économiques du reste du monde. On obtient donc le RNB à partir du PIB de la
manière suivante : RNB= PIB+revenus des facteurs en provenance du reste du monde – revenus de facteurs
versés au reste du monde. Si l’on considère la redistribution, on définit le RNDB obtenu de la manière
suivante : RNDB= RNB+transferts reçus du reste du monde – transferts versés au reste du monde.
Conclusion
L’activité économique met en relation différents types d’agents économiques (SQSNF, les
ménages, les APU, les administrations privées, les institutions financières et les compagnies
d’assurance) qui effectuent entre eux des flux d’opérations de production, opérations de répartition
et opérations financières. Ces flux d’opérations suivent un certain circuit économique. La mesure
de cette activité économique permet de définir des agrégats économiques tels que le PIB, le PNB,
le RNB et le RNDB.
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CHAPITRE 2 : LES MARCHES ET FORMATION DES PRIX
La rencontre entre la demande et l’offre s’effectue sur un marché. Un marché peut donc être défini
comme le lieu de rencontre, pas nécessairement physique, entre l’offre et la demande. Il se
caractérise par la manière dont s’opère cette rencontre entre l’offre et la demande, pour aboutir à
une quantité échangée et à un prix. Il existe différents types de marché. Il y a tout d’abord la
classification des marchés suivant l’espace géographique concerné ; on peut donc avoir le marché
local, le marché national, africain, européen et international. On peut également distinguer les
marchés suivant l’objet de l’échange : les marchés des biens et services, le marché du travail, le
marchés des capitaux, le marché du crédit etc.
1. L’offre et la demande
L’offre et la demande résultent respectivement les comportements des entreprises (vendeurs) et
des consommateurs (acheteurs sur un marché).
A°/- La demande
La quantité demandée d’un bien ou d’un service représente la quantité du bien ou du service
que les consommateurs envisagent acheter à un prix déterminé au cours d’une période
donnée. La demande ne correspond pas aux désirs des individus. La quantité demandée ne
correspond pas nécessairement pas à la quantité qu’on achète. Il existe une différence entre la
quantité demandée et la quantité achetée. La quantité demandée d’un bien ou d’un service dépend
de plusieurs facteurs dont voici les principaux : le prix du bien, le prix des autres biens, le revenu
des consommateurs, la population, les préférences des consommateurs.
S’agissant du prix du bien, la loi de la demande stipule que toute chose étant égale par ailleurs, la
quantité demandée d’un bien diminue au fur et à mesure que son prix augmente. La quantité
demandée d’un bien dépend du prix de ce bien mais également des prix des autres biens. L’influence
des prix des autres biens permet de faire la distinction entre bien substitut et bien
complémentaire. On appelle bien substitut un bien qui peut être utilisé à la place d’un autre.
Un bien complémentaire est un bien qui est consommé avec un autre. Le revenu du
consommateur agit également sur la quantité demandée des biens. En effet, lorsque leurs revenus
augmentent, les consommateurs augmentent en général la quantité demandée de la plupart des
biens. Les biens pour lesquels la demande s’accroit avec le revenu sont appelés les biens normaux.
Par contre les biens pour lesquels la demande baisse lorsque le revenu augmente sont appelés les
biens inférieurs. La population a aussi un effet positif sur la demande des biens. Plus la population
augmente, plus la demande de tous les biens croit. Enfin, les préférences influencent aussi la
demande des biens. Les préférences désignent l’attitude, en termes de goûts, des consommateurs
pour les biens et services. Les préférences ne peuvent pas être observées directement ; l’on ne peut
connaître avec exactitude les préférences des consommateurs. De manière schématique, la courbe
de demande se présente de la manière suivante :
Figure 2
B°/- L’offre
La quantité offerte d’un bien représente la quantité que les producteurs ont l’intention de
vendre au cours d’une certaine période compte tenu du prix qui prévaut sur le marché. La
quantité offerte n’équivaut pas nécessairement à la quantité qui sera vendue ou achetée. Les
consommateurs peuvent contrecarrer les plans de vente des entreprises en achetant moins que la
quantité planifiée par les entreprises. Plusieurs facteurs expliquent la quantité offerte d’un bien : le
prix du bien, les prix des autres biens, les prix des facteurs de production et la technologie
disponible.
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L’effet du prix du bien sur l’offre permet d’énoncer la loi de l’offre. La loi de l’offre stipule que :
toutes choses étant égales par ailleurs, quand le prix d’un bien s’élève, la quantité offerte de ce bien
s’élève également. Les prix des autres biens peuvent influer sur l’offre d’un bien. Une distinction
est également faite entre biens substituts et biens complémentaires. Une augmentation du prix
d’un bien substitut de production entraine une diminution de l’offre ; toute augmentation du prix
d’un bien complément provoque une augmentation de l’offre de l’autre bien complément. Les prix
des facteurs de production qui entrent dans la fabrication d’un bien auront un effet important sur
l’offre de ce bien. Ainsi, une hausse des prix de la main d’œuvre et du capital utilisés dans la
production d’un bien conduit à la diminution de l’offre de ce bien. Enfin, en réduisant la quantité
utilisée des facteurs de production ainsi que leurs prix, le progrès technique permet aux producteurs
d’abaisser leurs coûts de production et d’augmenter leurs offres. Graphiquement, la courbe d’offre
se présente comme suit :
Figure 3
a) Définition
Un marché de concurrence pure et parfaite est un marché devant satisfaire les cinq conditions
suivantes : l’atomicité de l’offre et de la demande, la libre entrée et sortie sur le marché, la
transparence sur le marché, l’homogénéité du produit et des facteurs de production, la
mobilité des facteurs de production.
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l’effet d’un ordre naturel (« la main invisible chez l’économiste classique Adam Smith ou plus tard le
commissaire-priseur de Léon Walras). Les offreurs et les demandeurs sont des « Price Taker » sur ce
marché. Le seul choix qui s’offre aux vendeurs et aux acheteurs réside dans celui de la quantité à
acheter ou à vendre. Dans un tel environnement, tout changement affectant l’offre et la demande
conduit nécessairement et rapidement à un nouvel équilibre caractérisé par un nouveau point
d’équilibre.
Supposons par exemple que la demande est supérieure à l’offre. Cela correspond à un prix faible.
Dans ce cas, les demandeurs qui ne pourraient pas acheter le bien sont prêts à le payer plus cher.
Symétriquement les offreurs veulent bien mettre plus de biens sur le marché si les prix augmentent.
Un nouveau prix plus élevé va donc émerger, les offreurs pouvant profiter d’un prix plus élevé
puisque de nombreux acheteurs sont prêts à payer ce prix. Et ainsi de suite jusqu’au prix d’équilibre
p* pour une quantité d’équilibre q*.
Atomicité des offreurs et des demandeurs Concentration des offreurs et des demandeurs
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Acheteurs Vendeurs Types de marché
Très nombreux Très nombreux Concurrence
Très nombreux Peu nombreux Oligopole
Très nombreux Deux Duopole
Très nombreux Un Monopole
Un seul Un Monopole bilatéral
Un seul Très nombreux Monopsone
Deux Très nombreux Duopsone
Peu nombreux Très nombreux Oligopsone
De manière générale, l’entreprise tient compte, dans la fixation des prix, de ses coûts de
production et du prix psychologique accepté par les consommateurs après étude du marché.
Elle doit aussi tenir compte de la sensibilité de la demande à la modification du prix du bien appelé
élasticité de la demande.
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CHAPITRE 3 : LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE
La croissance économique est un objet d’étude essentiel des sciences économiques. C’est un
objectif fondamental de l’ensemble des pouvoirs publics qui s’intéressent à l’augmentation
quantitative de la production. Lorsqu’on intègre les aspects qualitatifs, on définit le concept de
développement économique.
1. La croissance économique
A°- La définition
La croissance économique est une mesure purement quantitative qui reflète l’augmentation de la
production à long terme dans une économie. La croissance économique est donc l’augmentation
soutenue de la production d’un pays sur une longue période. La croissance économique se distingue
de l’expansion économique. L’expansion économique est une augmentation conjoncturelle de la
production d’un pays. En d’autres termes, elle correspond à une phase ascendante du cycle
économique et est de durée courte ou moyenne.
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§ L’accumulation du capital
Lorsqu’une entreprise accumule du capital, elle accumule également des connaissances grâce à la
pratique (effet de learning spillover ou effet d’apprentissage). Les autres entreprises en profitent grâce
à la circulation de l’information.
§ Le capital humain
Un individu qualifié sera d’autant plus efficace qu’il opère dans un environnement composé
d’individus qualifiés. En effet, il faut alors tenir compte de la circulation de l’information. Celle-ci
est mieux comprise et mieux transmise au fur et à mesure que le capital moyen s’élève.
3. Le développement économique
Le développement économique est un phénomène qualitatif, irréversible et observable sur une
longue période, caractérisée par une transformation des structures économiques et sociales liées à
la croissance économique. Ces changements de structure renvoient à des différentes manifestations
du développement : niveau de vie, industrialisation, indicateurs démographiques, urbanisation,
niveau d’éducation et de qualification. La notion de développement peut s’apparenter à une
augmentation du bien-être. Dans ce cas, on parle de développement humain. Le développement
humain est caractérisé par la capacité d’un pays à satisfaire les besoins d’une population non
seulement en termes monétaires mais également en termes non-monétaires notamment l’éducation,
la santé, l’hygiène etc. Dans cette perspective, les économistes de Nations-Unies calculent un
« indicateur de développement humain » (IDH) en combinant plusieurs facteurs élémentaires : le
PIB par habitant mais aussi l’espérance de vie, le taux d’alphabétisation des adultes, le taux de
scolarisation. De nos jours, les problèmes environnementaux occupent une place très importante
d’où le recours au concept de développement durable qui rend compte de l’impératif d’équilibre de
la croissance au plan écologique. Le développement durable est le développement qui répond aux
besoins présents sans compromettre les besoins des générations futures.
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Conclusion
La croissance économique revêt un enjeu pour les économies ; c’est une mesure quantitative de la
production d’un pays au cours d’une période. Plusieurs explications sont fournies à ce phénomène
qui peut connaître des fluctuations ou cycles. Si l’on s’intéresse à l’aspect qualitatif, on met en
exergue le concept de développement économique.
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CHAPITRE 4 : LA MONNAIE
Lorsqu’on parle de l’économie, on pense très rapidement à la monnaie. Cette dernière est souvent
assimilée à la richesse. Ce lien est-il justifié ? La monnaie n’est-elle pas plutôt la représentation de
la richesse sans être véritablement son fondement ?
§ La monnaie électronique
La monnaie électronique consiste en un encours stocké dans une carte prépayée multi prestataire.
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b°- Les moyens de paiement
Les moyens de paiement servent à la circulation des instruments monétaires sont :
§ La monnaie métallique ou monnaie divisionnaire
§ La monnaie fiduciaire
§ Chèque
§ Virement bancaire
§ Carte de paiement
La masse monétaire peut être divisée en différents agrégats monétaires. Un agrégat monétaire est
défini comme le regroupement d’un ensemble homogène d’actifs monétaires et non monétaires. Il
est alors possible de classer les agrégats de monnaie par ordre de liquidité décroissante. L’on peut
ainsi avoir la classification suivante notamment dans la BEAC :
§ L’agrégat monétaire M1 qui est composé de la monnaie fiduciaire (Billets et pièces) et des
dépôts à vue. M1= Pièces + Billets + dépôts à vue.
§ L’agrégat monétaire M2 est constitué des actifs monétaires compris dans M1 et de la quasi-
monnaie (dépôts d’épargne et dépôts à terme). M2 = M1 + dépôts d’épargne et dépôts à
terme.
Les contreparties de la masse monétaire renvoient aux sources de création monétaire par le système
financier. On distingue les créances sur l’étranger, les créances nettes sur l’Etat et les crédits à
l’économie qui sont la composante la plus importante.
Pour certains auteurs (les classiques et les néoclassiques), les phénomènes monétaires et les
phénomènes réels sont déconnectés : on parle de la neutralité de la monnaie. En effet, la neutralité
de la monnaie signifie que la monnaie n’a aucune influence sur les grandeurs réelles de l’économie
(croissance économique, investissement, consommation etc.) notamment à long terme. Par ailleurs,
la monnaie est uniquement demandée par les agents pour effectuer les transactions. Dans cet ordre
d’idées, la demande de monnaie est fonction positive du revenu.
A contrario, d’autres auteurs (les keynésiens) remettent en cause la séparation entre la sphère réelle
et la sphère monétaire. Pour ces auteurs, la monnaie est non neutre c’est-à-dire qu’elle influence les
grandeurs réelles de l’économie. Les Keynésiens distinguent trois motifs de détention de la
monnaie. Le premier est le motif de transaction : les agents désirent les encaisses afin de pouvoir
réaliser les transactions. Cette demande est fonction positive du revenu. Le second motif est celui
de précaution : les agents économiques désirent détenir la monnaie pour faire face aux dépenses
imprévues et cette demande est fonction positive du revenu. Le troisième motif est celui de
spéculation. Le motif de spéculation est déterminé par l’objectif de réalisation des plus-values en
capital sur le marché des titres. Ce motif est fonction négative du taux d’intérêt.
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3. L’offre de monnaie
3.1. Le mécanisme de la création monétaire
L’offre de monnaie ou la création monétaire signifie la mise en circulation d’une nouvelle quantité
de monnaie et non la substitution d’une forme de monnaie à une autre. En effet, elle consiste en la
mise en disposition des agents économiques de moyens de paiement totalement nouveaux. En
général, seuls les agents financiers, habilités à gérer les moyens de paiements scripturaux, peuvent
réaliser cette opération. Il leur suffit d’inscrire une somme sur le compte d’un agent non financier
pour créer une monnaie scripturale supplémentaire. Cette inscription se fait en contrepartie d’une
créance, c’est-à-dire en échange d’une promesse de remboursement ultérieur.
4. Financement de l’économie
Parmi les agents économiques (ménages, entreprises, administrations publiques), certains ont des
fonds excédentaires par rapport aux projets qu’ils souhaitent réaliser. On dit qu’ils ont une capacité
de financement. D’autres agents, au contraire, n’ont pas assez de fonds pour financer leurs projets.
On dit qu’ils ont un besoin de financement. En pratique, les agents à capacité de financement sont
les ménages et ceux à besoins de financement sont les entreprises.
Pour se financer, les agents à besoin de financement ont deux possibilités. Ils peuvent aller voir
directement les agents à capacité de financement et leur demander des fonds : c’est la finance
directe. La finance directe a lieu sur le marché. Ils peuvent également passer par un intermédiaire,
le plus souvent une banque : c’est la finance indirecte ou finance intermédiée. Lorsque le mode de
financement directe prédomine dans l’économie, on dit qu’on est dans une économie de marché.
Lorsque la finance intermédiée prend une place prépondérante dans le financement de l’économie,
on dit que l’économie est une économie d’endettement..
Conclusion
La monnaie est au centre de la vie économique de toute nation ; au-delà des fonctions qu’elle
remplit, le rôle de la monnaie dans l’activité économique fait l’objet d’incessants débats.
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CHAPITRE 5 : LES DESEQUILIBRES ECONOMIQUES
La croissance économique est soumise à des fluctuations et des cycles. Certains déséquilibres
économiques et monétaires peuvent être persistants. L’inflation et le chômage constituent les
principaux maux des pays.
1. Le chômage
Le chômage est une situation de déséquilibre sur le marché du travail. Le travail représente
l’ensemble des capacités physiques et intellectuelles que les hommes mettent en œuvre pour
produire les biens et services nécessaires à la satisfaction de leurs besoins.
Le chômage est donc la situation des personnes qui sont sans emploi, à la recherche d’un emploi,
et disponible pour occuper un emploi.
§ Le chômage conjoncturel
Le chômage conjoncturel est lié au ralentissement de l’activité économique.
§ Le chômage structurel
Le chômage structurel est lié aux modifications des structures de l’économie telles que le déclin des
activités traditionnelles, l’internationalisation des économies, la tertiarisation des activités etc.
§ Le chômage partiel
Le chômage partiel correspond à une réduction forcée du temps du travail décidé par l’entreprise
pour un temps limité notamment en cas de réduction passagère de l’activité.
§ Le chômage technique
Le chômage technique concerne un arrêt partiel ou total du travail qui résulte des causes externes
à l’entreprise.
2. L’inflation
A°- La définition
L’inflation peut être définie comme une hausse soutenue et durable du niveau général des prix. Elle
exclut les hausses localisées et passagères ; elle suppose que l’augmentation des prix se transmette
à toute l’économie et se reproduise à la période suivante. La désinflation est la baisse du taux
d’inflation. La déflation se définit comme une baisse du niveau général des prix. Elle est
généralement associée à une récession c’est-à-dire une diminution du PIB (croissance négative).
L’hyperinflation est définie par un taux d’inflation d’au moins 50% par mois. La stagflation désigne
une période au cours de laquelle on observe de manière concomitante une inflation élevée et un
chômage élevé.
§ L’inflation monétaire
L’inflation monétaire découle d’un excès de création monétaire c’est-à-dire la mise en circulation
d’une quantité importante de monnaie. C’est l’explication dominante de l’inflation qui repose sur
l’analyse des économistes monétaristes.
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§ L’inflation par la demande
Pour les keynésiens, la création monétaire n’est inflationniste que si elle alimente la demande et
que, par ailleurs l’appareil de production ne peut y répondre. L’inflation ne peut apparaître que
quand la demande augmente alors qu’on se trouve près du plein emploi. Ainsi, les entreprises ne
sont pas à mesure de répondre à la hausse de la demande.
§ L’inflation importée
La hausse des prix des produits importés a un effet direct sur l’indice des prix. Elle enregistre un
processus inflationniste car elle incite les salariés à réclamer des hausses de salaire les entreprises à
augmenter leurs prix.
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d°- L’inflation et les déséquilibres extérieurs
Lorsqu’un pays à un taux d’inflation supérieur à celui de ses principaux partenaires économiques,
la compétitivité-prix de ses produits recule. Cela conduit plus ou moins à une dégradation du solde
des échanges extérieurs. Cette évolution peut exercer un effet défavorable sur la croissance
économique et l’emploi dans une économie fortement ouverte sur l’extérieur.
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CHAPITRE 6 : L’ETAT
L’État désigne la personne morale de droit public qui, sur le plan juridique, représente une
collectivité, un peuple ou une nation, à l'intérieur ou à l'extérieur d'un territoire déterminé sur lequel
elle exerce le pouvoir suprême, la souveraineté.
Au regard de la Comptabilité nationale, l’Etat renvoie au secteur institutionnel des administrations
publiques (APU) dont la fonction principale consiste « à produire des biens et services non marchands ou
à effectuer des opérations de redistribution du revenu ou du patrimoine national »
De façon générale, l’Etat peut être analysé de deux façons. La première consiste à considérer que
c’est un organisme bienveillant qui cherche à maximiser le bien-être de tous, tout en permettant la
réduction des inégalités. Dans ce cas, on peut chercher à mesurer ses performances ou à expliquer
ce qu’il faudrait faire pour les améliorer. La deuxième façon d’analyser l’Etat est d’essayer de
comprendre son fonctionnement, et de comprendre comment les décisions sont prises en mettant
en évidence les rapports de pouvoir, les préoccupations économiques, et les conflits d’intérêts.
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B°- Les fonctions de l’Etat de Richard Musgrave (1959)
Musgrave considère que l’action des pouvoirs publics peut être appréhendée à travers trois
fonctions principales : une fonction d’allocation, de redistribution et de stabilisation (ou de
régulation).
Quatre finalités, connues sous le nom de carré magique de Kaldor (1957), constituent l’objectif de
toute politique économique à savoir :
• La croissance économique
• Le plein emploi
• La stabilité des prix
• L’équilibre extérieur
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Le tableau suivant compare les politiques conjoncturelles et structurelles
La politique budgétaire s’appuie sur l’élaboration du budget de l’Etat, qui n’est autre que la prévision
de l’ensemble des recettes et dépenses de l’Etat pour l’année. Le solde budgétaire constitue un
instrument de politique économique en ce sens qu’il agit sur l’activité économique. En effet, dans
une perspective keynésienne, un déficit budgétaire peut permettre de relancer l’activité économique
grâce au supplément de revenu distribué aux agents économiques. La croissance des revenus qui
en résulte va permettre en retour, d’augmenter les recettes fiscales et de diminuer le déficit
budgétaire.
La difficulté posée par le déficit budgétaire est celui de son financement. En général, on distingue
trois principales sources de financement à savoir :
• Le financement par l’endettement
• Le financement par les impôts
• Le financement par la création monétaire
Or, il existe « des marchés sans prix » ; dans ce cas, on parle de des défaillances des marchés. Il y a
défaillance de marché lorsque le marché s’avère incapable de fixer les prix et d’assurer une
affectation optimale des ressources. Deux cas sont particulièrement connus : les externalités et les
biens collectifs.
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Comme externalités positives, l’on peut citer l’amélioration du système routier, l’amélioration de la
formation des individus et ses retombés pour les entreprises qui n’ont pas pour autant financé ces
activités de façon spécifique. Les situations d’externalités négatives sont diverses et l’on peut citer
le phénomène de pollution que les mécanismes de marché sont impuissants à faire cesser.
Dans les différents cas de figure, l’Etat est amené à intervenir pour pallier à ces défaillances de
marché en favorisant une internalisation de ces externalités. Dans le cas des externalités négatives,
l’Etat peut imposer une taxe par exemple au pollueur pour inciter les agents à réduire les externalités
négatives. S’agissant des externalités positives, l’Etat intervient par le biais des subventions
accordés. Certains économistes néoclassiques sont hostiles à l’intervention de l’Etat et préconisent
plutôt la distribution des droits des propriétés.
Conclusion
L’intervention de l’Etat dans la sphère économique est-elle nécessaire ? Cette question oppose les
conceptions libérales et keynésiennes. Pour les premiers, l’Etat ne doit pas intervenir et se limiter à
jouer un rôle de gendarme. Pour les seconds, l’Etat a un rôle actif à jouer dans l’activité économique.
Dans cet ordre d’idées, l’allocation des ressources, la redistribution et la stabilisation sont les
fonctions reconnues à l’Etat. La dernière fonction renvoie au rôle de l’Etat en matière de politique
économique. L’Etat joue enfin un rôle dans la fourniture des biens collectifs et la résolution des
externalités.
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CHAPITRE 7 : LES RELATIONS ECONOMIQUES
INTERNATIONALES
Les échanges économiques internationaux recouvrent à la fois des échanges de marchandises, de
services, de capitaux et de monnaies entre les différents pays. Les échanges internationaux sont
traditionnellement considérés comme étant limités aux seuls échanges des biens et services ; les
échanges de capitaux et de monnaie constituant, pour leur part, des flux financiers.
Le compte des transactions courantes enregistre l’ensemble des échanges des biens et services avec
l’extérieur. Il est divisé en quatre catégories ou quatre balances partielles à savoir la balance des
marchandises ou balance commerciale, la balance des services ou balance des invisibles, la balance
des revenus de facteurs ou de rémunération, la balance des dons et des transferts unilatéraux.
Le compte financier enregistre les différents types de flux financiers. Dans le compte financier, on
distingue des flux d’investissements directs, des flux d’investissement de portefeuille, et des flux
d’emprunts entre agents économiques résidents et non-résidents. Un investissement direct étranger
correspond à la création ou à la reprise partielle ou totale d’entreprises à l’étranger. Les
augmentations de capital sont également considérées comme des investissements directs. Un
investissement de portefeuille correspond à un achat ou à une vente de titres (action et obligations)
entre les agents résidents et non-résidents dans le but de réaliser une plus-value ou de récupérer
des dividendes.
Le compte capital enregistre essentiellement les transferts en capital. Ce sont des transferts
unilatéraux dans le sens où ils n’ont aucune contrepartie. Il s’agit en général des remises de dettes
et de pertes sur créances accordées à ces pays.
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Plusieurs théories sont avancées pour expliquer l’échange international.
• La théorie des avantages absolus d’Adam Smith (1776) ; chaque pays a intérêt à se spécialiser
dans les productions pour lesquelles il possède un avantage absolu par rapport aux autres
nations. Un avantage absolu est donc un avantage obtenu, dans l’échange international, par une
nation lorsqu’elle vend à un prix inférieur à celui des nations concurrentes.
• La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo (1817) ; les nations sans avantage
doivent se spécialiser dans les productions pour lesquelles elles connaissent le moindre
désavantage. Un avantage comparatif est un avantage obtenu, dans l’échange international, par
une nation lorsque, comparativement aux autres biens, son désavantage sur un bien, en terme
de coût et de prix de vente est moindre.
• La théorie des dotations en facteur de Hecksher (1919), Ohlin (1933) et Samuelson (1954) ;
selon le théorème HOS ou loi des dotations en facteurs de production, les nations doivent se
spécialiser dans les fabrications qui incorporent le facteur de production le plus important. Ainsi,
les pays en développement exporteraient les produits incorporant beaucoup de main d’œuvre,
alors que les pays développés exporteraient des biens nécessitant un capital important pour leur
fabrication.
• Les théories de la « demande représentative » de Linder (1961) ; Linder considère qu’un pays
peut s’être constitué un avantage comparatif grâce à l’existence d’une demande intérieure
importante (vaste marché intérieur).
• Les théories de la « demande de différence » de Lassudrie-Duchêne (1971) ; si les échanges
croisés portent sur des produits semblables, ceux-ci ne sont pas rigoureusement identiques mais
bénéficient d’une « qualité de différence ». La participation à l’échange international permet ainsi
d’améliorer la satisfaction des consommateurs qui peuvent choisir entre de nombreuses variétés
d’un bien et permet également d’élargir le marché potentiel des entreprises.
• Les nouvelles théories de l’échange international qui mettent l’accent sur les rendements
croissants et la différentiation des produits.
• Les subventions à l’exportation ; une subvention à l’exportation est une aide publique versée
à une entreprise qui vend une part de sa production à l’étranger.
• Les quotas d’importation ; un quota d’importation est une limite légale des quantités importées.
• Les restrictions volontaires aux exportations ; il s’agit d’un quota sur le commerce imposé non
pas par le pays importateur mais par le pays exportateur.
• Les règles de contenu local ; selon la règle de contenu local, une fraction donnée d’un bien
final vendu dans un pays doit être produite sur le territoire national.
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relatif d’une monnaie par rapport à une autre. Autrement dit, le taux de change entre l’Euro et le
CFA est le nombre de CFA qu’il faut vendre pour acquérir un Euro. En général, on distingue deux
régimes de taux de change : le régime de change fixe et le régime de change flexible. Dans un régime
de change fixe (ou taux de change fixe), les gouvernements nationaux se mettent d’accord pour
maintenir la convertibilité de leur monnaie à un taux fixe. Dans un régime de taux de change
flottant, le taux de change fluctue librement par le jeu de l’offre et de la demande sans aucune
intervention des banques centrales.
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