Introduction À L'économie FSJP 2021-2022

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INTRODUCTION A L’ECONOMIE

Année Académique : 2021- 2022


Par
Prof. MONDJELI MWA NDJOKOU
Maître de Conférences Agrégé
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
Université de Yaoundé II- Soa

Objectif du Cours :
Fournir aux étudiants en sciences juridiques et politiques des connaissances générales sur
l’économie.

Plan du Cours
CHAPITRE 0 : QU’EST-CE QUE L’ECONOMIE ? .............................................................................. 2
1. Définition ......................................................................................................................................... 2
2. La rareté, le choix et le coût d’opportunité ........................................................................................ 3
3. La question de la scientificité de la science économique ..................................................................... 4
4. La méthode de la science économique .............................................................................................. 5
CHAPITRE 1 : L’ACTIVITE ECONOMIQUE ...................................................................................... 7
1. Les agents économiques .................................................................................................................... 7
2. Les opérations économiques ............................................................................................................. 9
3. Le circuit économique ..................................................................................................................... 12
4. Mesure de l’activité économique ..................................................................................................... 12
CHAPITRE 2 : LES MARCHES ET FORMATION DES PRIX .......................................................... 14
1. L’offre et la demande ...................................................................................................................... 14
2. L’équilibre du marché et la formation des prix ................................................................................ 15
3. Les différents types de marché ........................................................................................................ 15
CHAPITRE 3 : LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ........................... 18
1. La croissance économique .............................................................................................................. 18
2. Les irrégularités de la croissance : les cycles ..................................................................................... 19
3. Le développement économique ...................................................................................................... 19
CHAPITRE 4 : LA MONNAIE ............................................................................................................ 21
1. La monnaie et ses spécificités .......................................................................................................... 21
2. Les débats autour du rôle de la monnaie et la demande de monnaie ................................................ 22
3. L’offre de monnaie ......................................................................................................................... 23
4. Financement de l’économie ............................................................................................................ 23
CHAPITRE 5 : LES DESEQUILIBRES ECONOMIQUES ................................................................. 24
1. Le chômage .................................................................................................................................... 24
2. L’inflation ....................................................................................................................................... 25
CHAPITRE 6 : L’ETAT ........................................................................................................................ 28
1. L’évolution du rôle de l’Etat ............................................................................................................ 28
2. L’intervention de l’Etat par le jeu des politiques économiques ......................................................... 29
3. L’intervention de l’Etat dans la résolution des défaillances des marchés. .......................................... 30
CHAPITRE 7 : LES RELATIONS ECONOMIQUES INTERNATIONALES ................................... 32
1. La balance des paiements ................................................................................................................ 32
2. Les théories de l’échange international ............................................................................................ 32
3. Les taux de change .......................................................................................................................... 33

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CHAPITRE 0 : QU’EST-CE QUE L’ECONOMIE ?

Nous vivons dans un monde où l’économie est omniprésente : pas un jour sans que les prévisions
de croissance, les chiffres du chômage ou du déficit public et le pouvoir d’achat des citoyens ne
fassent l’objet d’un traitement dans les médias. Clef d’analyse de certains problèmes de société, la
compréhension des rouages de l’économie constitue un impératif majeur pour tous les citoyens.

L’économie comme l’histoire, la psychologie, appartient à la grande famille des sciences humaines
dont le point commun est d’avoir le même objet de l’étude : l’être humain. La finalité de la science
économique a beaucoup évolué dans le temps depuis que les philosophes grecs ont fait œuvre de
réflexion économique. L’économie est successivement apparue comme la science des richesses et
la science de la rareté.

La science économique cherche à répondre aux questions qui ont une certaine incidence sur notre
vie de tous les jours. Ces questions portent sur un certain nombre de sujets à savoir la production
des biens et services, leur consommation, les salaires et les revenus, le chômage, l’inflation, les
dépenses publiques, les impôts et la réglementation, le commerce international, la répartition de la
richesse et la pauvreté, l’environnement etc. De ces différentes thématiques, peuvent découler les
questions suivantes qui résument quelques préoccupations de la science économique ?

• Comment les individus choisissent-ils les biens et les services qu’ils consomment et les
moyens de production qu’ils utilisent ?
• Qu’est-ce qui détermine le revenu de chaque individu ?
• Quelles sont les causes du chômage ?
• Pourquoi les prix montent-ils ?
• Quelles sont, sur la vie économique d’un pays, les répercussions des impôts et des dépenses
publiques ?
• Pourquoi certains pays sont-ils pauvres et d’autres riches ?
• Comment la richesse créée dans une économie est-elle repartie ?
• Qu’est-ce qui expliquent la pauvreté et les inégalités entre les hommes ?
• Quelle est l’incidence de l’environnement sur le comportement des individus en termes de
consommation et de production ?
• Comment le numérique affecte la vie interne des organisations, les relations des marchés et
les pratiques des individus ainsi que la façon de penser et de conceptualiser les phénomènes
organisationnelles et économiques ?

Dans un premier temps, l’objectif du chapitre est de donner une définition de la science
économique. Dans un deuxième temps, le chapitre expose des notions de rareté, de choix et de
coût d’opportunité. Dans un troisième, la question de la scientificité de la science économique est
discutée. Dans un quatrième temps enfin, la méthode en science économique est abordée, méthode
qui débouche sur la distinction entre la microéconomie et la macroéconomie.

1. Définition
La première question qui se pose naturellement lorsque nous abordons un champ d’étude est sa
définition même. Avant de donner la définition de la science économique, il semble important de
rappeler que la science économique est une science jeune d’à peine trois siècles. En tant que science
moderne, elle est née avec Adam Smith et son ouvrage majeur An inquiry into the Nature of Causes of
the Wealth of the Nations paru en 1776. Adam Smith, auteur britannique est donc considéré comme
le père fondateur de la science économique. Mais dans la Grèce Antique, plusieurs pensées ont
tenu des réflexions sur l’économie. Ainsi, le mot « économie », inventé en 1615 par Antoine de

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Montchrétien, vient des mots d’origine grecque « oïkos » (la maison) et « nomos » (l’ordre, la loi)
qui signifient gestion du foyer, de la cité. L’économie est la science de l’administration de la cité, la
science de la gestion de la rareté et, selon John Stuart Mill, la science pratique de la production et
de la distribution des richesses. Lionnel Robins (1932) définit l’économie comme la science de
l’étude des comportements humains en tant que relation entre les fins et les moyens limités ayant
des usages alternatifs. D’après E. Malinvaud (1982), la science économique est : « la science qui étudie
comment les ressources rares sont employées pour la satisfaction des hommes vivant en société. Elles s’intéressent d’une
part aux opérations essentielles que sont la production, la distribution et la consommation des biens ; d’autre part,
elle s’intéresse aux institutions (marché) et aux activités ayant pour objet de faciliter ces opérations ».

Le constat de départ de l’analyse économique est simple : les hommes éprouvent des besoins
illimités, mais les ressources sont rares c’est-à-dire les ressources dont ils disposent pour les
satisfaire n’existent qu’en nombre limité.

• Les besoins humains sont illimités


Un besoin économique est définit comme un manque qui peut être satisfait par l’acquisition ou la
consommation des biens et services. Keynes (1930) distingue deux catégories des besoins :
o Ceux qui possèdent un caractère absolu, que l’on ressent quel que soit la situation des autres
individus.
o Ceux qui ont un caractère relatif c’est-à-dire ce que l’on éprouve au contact des autres.

• Les biens et les ressources sont limités


L’économiste ne s’intéresse qu’aux biens rares, que l’on appelle les biens économiques et écarte du
domaine d’étude les biens libres.

Un bien non économique ou bien dit « libre » est un bien qui est suffisamment disponible pour
satisfaire tous les désirs possibles (le soleil, le vent, l’air, l’eau). Un bien économique est un bien rare ;
c’est un bien pour lequel la quantité disponible est inférieure à la quantité demandée par les
individus même si ce bien est donné gratuitement. Ils se caractérisent par le fait que certains biens
nécessitent un sacrifice pour être produits. Parmi les biens économiques, on distingue les biens
matériels (objets) et les biens immatériels (services), ou encore les biens de production (biens qui
servent à produire d’autres biens) et les biens de consommation finale. Les biens de production se
divisent en deux catégories à savoir les biens de consommation intermédiaire (matières premières
par exemple) et les biens d’équipement (machines).

2. La rareté, le choix et le coût d’opportunité


A°- La rareté
Tout problème économique découle d’un fait simple et incontournable : l’impossibilité que les
individus ont à satisfaire leurs désirs. L’on définit la rareté comme une situation où les besoins et
les désirs dépassent les ressources dont on dispose pour les satisfaire. En fait les besoins sont
illimités face à des ressources limitées et finies. L’on distingue en général trois catégories de
ressources à savoir les ressources naturelles, les ressources humaines et les ressources en capital.

a. Les ressources naturelles sont constituées de ressources minérales, des possibilités agricoles de
la terre, mais aussi des ressources des mers, des océans etc.

b. Les ressources humaines peuvent être de deux types à savoir le travail et l’entreprise ou la
capacité d’entreprendre. Le travail constitue la contribution humaine aux processus de
production. Le capital humain traduit la capacité productive des ressources de travail. Il reflète
l’accumulation des connaissances et des aptitudes d’un individu : savoir, expérience, talent, santé

3
etc. L’entreprise ou la capacité à entreprendre consiste à la capacité à introduire de nouveaux
produits, de nouvelles techniques de production, de nouvelles activités etc.

c. Les ressources en capital comprennent l’ensemble des biens, qui combinés au travail, servent à
la production. Ces ressources comprennent les machines d’une unité de production, les locaux
d’une entreprise, les logiciels comptables (capital immatériel), les voies ferrées etc.

B°- Le choix
Le problème de la rareté force à faire des choix (on parle également d’arbitrage). Devant
l’impossibilité d’obtenir ce qu’on désire, il faut choisir entre les possibilités qui s’offrent. De ce fait,
certains désirs seront satisfaits et d’autres non. Les choix concernent par exemple le travailleur qui
arbitre entre travail et loisir, le consommateur qui achète un bien (un smartphone) plutôt qu’un
autre (un ordinateur portable), l’entreprise qui choisit de produire tel bien (un disque dur) ou tel
service (paiement électronique). La science économique est encore appelée la science des choix ou
la science de la décision.

C°- Le coût d’opportunité


Le choix implique les opportunités et les alternatives sacrifiées. A titre d’illustration, quand vous
choisissez de lire ce chapitre, vous sacrifiez la possibilité de faire autre chose comme voir la
télévision. La plus grande opportunité ou alternative sacrifiée est connue sous le nom de coût
d’opportunité. Les économistes appellent coût d’opportunité le prix payé à chaque fois que, face à
des ressources limitées on doit faire un choix. Le coût d’opportunité d’une décision représente la
valeur de la meilleure possibilité à laquelle on renonce par cette décision. Le coût d’opportunité se
mesure à cette « valeur de renonciation ». Mais les coûts d’opportunité que l’on supporte ne
résultent pas toujours de nos propres décisions. Ce sont parfois les décisions des autres qui
imposent des coûts d’opportunité.

3. La question de la scientificité de la science économique


La science économique, comme toutes les autres sciences de la société (sciences sociales), se
distingue de la physique ou de la biologie par l’appréhension de systèmes plus complexes et plus
instables (la maîtrise du comportement des hommes), conduisant à des lois empiriques plus fragiles
et plus éphémères. Tout comme les sciences de la nature, elle se distingue de la linguistique ou de
l’anthropologie par sa volonté de transformer les systèmes qu’elle étudie.

Mais de manière récurrente, la question de la scientificité de l’analyse économique a été posée. Une
science se définit comme un exercice de pensée sur les objets. Cela signifie que pour prétendre un
à statut de science, l’économie doit posséder d’une part, un objet d’étude qui lui est propre et d’autre
part qu’elle utilise une démarche scientifique c’est-à-dire bâtir des modèles théoriques à partir
d’hypothèses véritablement scientifiques, lesquelles pourront être testées en confrontant les
modèles à la réalité.

En effet, l’analyse scientifique commence par des hypothèses. Karl Popper (1963) indique qu’une
proposition devient scientifique quand elle peut être réfutée, c’est-à-dire qu’il est possible de la
confronter aux faits. Une hypothèse scientifique est donc une proposition qui comporte en elle la
possibilité de sa propre réfutation (la parabole du cygne noir). Cette analyse scientifique se prolonge
dans l’expérimentation. Le problème de la science économique vient du fait que l’expérimentation
apparaît difficile. Mais cette expérimentation est souvent aussi difficile pour les sciences « dures »
pour lesquelles les expériences ne sont pas toujours envisageables (clonage humain, essais nucléaires).

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4. La méthode de la science économique
A°- Les hypothèses, les lois et modèles en sciences économiques
Les économistes font apparaître des lois qui semblent gouverner le comportement des agents
économiques. Une loi est fondée sur des hypothèses plus ou moins contraignantes qui représentent
des simplifications de la réalité. Hypothèses et lois permettent ainsi de construire des modèles qui
donnent une représentation théorique du fonctionnement de l’économie. Ces modèles sont
confrontés aux faits. Ainsi, la validité d’une théorie repose sur la capacité de ses conclusions à
expliquer les faits.

B°- L’analyse théorique versus l’analyse empirique


La science économique utilise deux types d’analyse à savoir l’analyse théorique et l’analyse
empirique. Dans l’analyse théorique, le raisonnement est inductif. La méthode inductive propose
des généralisations à partir d’une masse des données découlant de l’expérience. Les données sont
collectées sans préalablement formulées des hypothèses et les explications sont dérivées de ces
données par généralisation des faits observés. Par contre, dans l’analyse empirique, on cherche à
vérifier les hypothèses et les conclusions de la théorie. Le raisonnement est déductif. En effet,
l’économiste, part des concepts et des théories acceptées, et cherche simplement à vérifier certaines
hypothèses.

C°- L’économie positive versus l’économie normative


L’économie positive cherche à déterminer ce qui est ; elle explique donc pourquoi les choses sont
ce qu’elles sont ; elle vise ainsi à montrer le monde tel qu’il est. L’analyse normative par contre
cherche à définir ce que doivent être les choses et les comportements, à expliquer comment doit
être le monde. Elle fait référence aux jugements et aux opinions. Seule la démarche positive relève
de la science ; l’économie normative est trop influencée par des valeurs que l’on cherche à respecter.

D°- La microéconomie et la macroéconomie


Les sciences sociales opposent presque toujours des conceptions holistes et des conceptions
individualistes. En tant que science sociale, l’économie n’y échappe pas. L’individualisme
méthodologique est une méthode d’analyse des faits économiques et sociaux qui part du principe
que les phénomènes étudiés peuvent être expliqués à partir des comportements individuels. Le
holisme est la méthode d’analyse qui considère que les comportements individuels s’inscrivent dans
un contexte global prédéterminé (les normes et les règles d’une société, la catégorie sociale
d’appartenance etc.). En conséquence, l’étude du contexte global est nécessaire pour comprendre
les actes individuels. L’individualisme méthodologique considère que les faits sociaux sont la
résultante non voulue des comportements individuels, alors que le holisme considère que c’est
l’existence préalable de l’organisation sociale qui détermine les décisions individuelles. En science
économique, ce débat renvoie à l’opposition entre microéconomie et macroéconomie.

a°- La microéconomie
La microéconomie relève de l’individualisme méthodologique. Elle a pour objet l’étude des
comportements des agents économiques pris individuellement à savoir les consommateurs et les
producteurs. La microéconomie est une science explicative et normative. Elle est explicative car
elle rend compte des comportements des agents et de l’interaction entre ces agents. Elle est une
science normative puisqu’elle étudie les modalités les plus favorables pour organiser la production,
la distribution et la consommation des biens et services. La démarche de l’analyse
microéconomique repose sur deux hypothèses fondamentales que sont l’hypothèse de la rationalité
des agents économiques et la suprématie de l’échange marchand.

• Selon le principe de rationalité, les agents économiques sont toujours guidés par le souci de
maximisation de leur satisfaction.

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• L’hypothèse de la suprématie de l’échange marchand signifie que la microéconomie met en
avant l’échange marchand c’est-à-dire celui qui se réalise sur un marché.

b°- La macroéconomie
La macroéconomie relève du holisme. Elle étudie donc le fonctionnement global de l’économie et
s’intéresse aux relations entre les grandeurs globales appelés « agrégats » comme la consommation
globale, le volume total de l’emploi, la production globale, l’investissement global etc. Elle s’attaque
également aux indices globaux tels que le taux d’inflation, le taux de chômage etc.

Conclusion
La science économique appartient à la grande famille des sciences sociales ; elle se définit par son
objet. Au fil du temps, elle est apparue successivement comme la science de l’accumulation des
richesses et la science de la rareté. Du fait de la rareté, la science économique est une science des
choix et de la décision.

La science économique se définit également par sa méthode ; elle étudie les comportements
humains par l’observation, la formulation des hypothèses, l’établissement des lois et la construction
des modèles théoriques. Elle s’efforce de proposer une approche positive des phénomènes en
privilégiant l’individualisme méthodologique ou le holisme ; cette distinction fonde l’opposition
entre la microéconomie et la macroéconomie.

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CHAPITRE 1 : L’ACTIVITE ECONOMIQUE

L’activité économique est caractérisée soit du côté de l’offre des biens et services soit du côté de la
demande des biens et services. Du côté de l’offre des biens et services, l’activité économique est
caractérisée par la production des biens et services qui résulte de la combinaison des facteurs de
production (le capital, le travail et dans une moindre mesure la terre) d’une part et la vente des biens
et services d’autre part. Du côté de la demande, l’activité économique est caractérisée par l’achat
des biens et services.

L’objet de ce chapitre est d’identifier les acteurs et opérations de l’activité économique, de


schématiser cette activité économique et d’en donner une mesure.

1. Les agents économiques

L’activité économique est exercée par les êtres humains, agents organisés ou non qui jouissent d’une
autonomie de décision. Face au grand nombre d’agents économiques que l’on peut repérer au sein
de la nation, il apparaît souhaitable de les regrouper par catégories sensiblement homogènes
appelées secteur institutionnel. Un secteur institutionnel est défini comme un regroupement
d’agents économiques ayant un comportement analogue. L’on distingue six secteurs institutionnels
résidents que sont : les sociétés et quasi sociétés non financières, les ménages, les administrations
publiques, les instituts sans but lucratif aux services des ménages (ISBLSM) ou administrations
privées, les institutions financières, les compagnies d’assurances. A côté de ces six secteurs
institutionnels, on a le reste du monde.

A°- Les sociétés non financières


Ce secteur comprend l’ensemble des unités institutionnelles dotées d’une personnalité juridique
dont la fonction principale est la production des biens ou des services marchands non financiers.
Sont concernées les sociétés et quasi-sociétés, qu’elles soient privées ou publiques. Une quasi-
société n’est pas dotée d’une personnalité juridique mais elle doit tenir comptabilité complète et
jouir de l’autonomie de décision. Elles utilisent des facteurs de production qu’elles rémunèrent
(salaires et profits, les revenus des facteurs de production). Elles achètent et vendent des biens à
d’autres entreprises, que l’on appelle consommation intermédiaire. Elles vendent également les
biens et services qu’elles produisent aux ménages pour leur consommation. Leurs ressources
proviennent de la vente des biens et services.

B°- Les ménages


Un ménage est constitué par tout individu ou groupe d’individus :
§ qui vivent sous le même toit
§ qui ont une consommation commune
§ qu’ils aient ou non un lien de sang ou de parenté.

On distingue ainsi entre :


§ un ménage ordinaire : une personne vivant seule, des personnes vivant en famille (couple
sans ou avec enfants) ;
§ un ménage collectif : il s’agit de la population de collectivités (internat, prison, caserne,
couvent, …)

Leur fonction principale est la consommation des biens et services. En tant qu’entrepreneurs
individuels, les ménages peuvent également produire des biens et services marchands. L’entreprise
individuelle est une unité économique qui ne possède pas de personnalité juridique distincte de

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celle de son exploitant (agriculteurs, petits commerçants, artisans, professions libérales etc.). Il y a
donc confusion du patrimoine de l’entreprise et de celui du ménage auquel le ménage appartient.
En outre, il est souvent difficile de distinguer certains flux économiques relatifs à l’entreprise de
ceux propres aux ménages. Le secteur des ménages comprend six sous-secteurs : les employeurs,
les salariés, les bénéficiaires de revenu de la propriété, les bénéficiaires de pension, les bénéficiaires
d’autres revenus de transferts et autres ménages (qui comprend toutes les personnes vivant en
permanence en collectivité). Leurs ressources proviennent de la rémunération des facteurs de
production (salaires, revenus de la propriété), transferts effectués par les autres secteurs
institutionnels et les revenus de la vente.

C°- Les administrations publiques


Les administrations publiques (APU) regroupent les unités institutionnelles dont la fonction
principale est de produire des services non marchands destinés aux autres secteurs institutionnels
ou d’effectuer des opérations de redistribution du revenu ou du patrimoine. Elles tirent leurs
ressources de contributions obligatoires (impôts, taxes, cotisations sociales) effectuées par les autres
secteurs et reçues directement ou indirectement. Ce secteur institutionnel est subdivisé en trois
sous- secteurs à savoir : l’administration centrale, l’administration locale et l’administration de
sécurité sociale. L’administration centrale (Etat et organismes divers d’administration centrale) a
une compétence qui s’étend sur tout le territoire économique. La compétence des administrations
publiques locales s’étend seulement sur une partie du territoire. Les administrations de sécurité
sociale regroupent les administrations (centrale ou locale) dont l’activité principale consiste à
fournir des prestations sociales ainsi que les hôpitaux.

D°- Les administrations privées ou institutions sans but lucratif au service des ménages
(ISBLSM)
Le secteur des ISBLSM regroupe les unités dotées de la personnalité juridique qui servent les
ménages en leur procurant des services non marchands. Il s’agit des associations, des partis
politiques, des syndicats, des églises etc. Lorsque ces institutions sont de faible importance, leurs
opérations restent confondues avec celle des ménages. Leurs ressources proviennent des
contributions volontaires, des dons et des subventions. Toutefois, si plus de 50% de leurs
ressources proviennent des subventions, ces organismes privés doivent être reclassés dans le
secteur des administrations publiques. Aussi, si la vente de leurs produits procure plus de 50% de
leurs revenus, ils doivent être considérés comme des sociétés et quasi sociétés non financières.

E°- Les institutions financières


Les sociétés financières regroupent les unités dont la fonction principale est de financer (c’est-à-dire
collecter, répartir et transformer les moyens de paiement) ou de gérer ces moyens de financement. En effet,
ce sont les unités qui fournissent principalement des services d’intermédiation financière. On y
trouve la Banque Centrale, les autres institutions financières monétaires (banques, caisse d’épargne,
sociétés financières etc.) et les autres intermédiaires financiers (sociétés de crédit-bail etc.). Les
fonds proviennent des engagements financiers contractés (les dépôts). Ce secteur comprend
également le sous-secteur des auxiliaires financiers qui comprend les courtiers, les sociétés de
gestion de portefeuille, les bourses de valeur mobilières, ainsi que les autorités de contrôle des
intermédiaires financiers et des marchés financiers.

F°- Les sociétés d’assurance


Ce secteur (sous-secteur des sociétés financières dans certains ouvrages) comprend les unités dont
la fonction principale est de garantir contre la survenance d’un risque. Leur activité principale est
donc la mutualisation des risques. Leurs ressources proviennent des cotisations sociales et des
primes contractuelles.

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N.B : Dans l’ancien système, les entreprises d’assurance constituaient un secteur mais l’évolution des métiers respectifs
a obscurci la distinction entre institutions financières et assureurs.

G°- Le reste du monde


Tous les échanges ne se font pas à l’intérieur du pays parce que la vie en autarcie est une utopie.
Un agent fictif est alors généralement introduit pour permettre de représenter l’ouverture
internationale, c’est-à-dire les échanges avec les agents d’autres pays, et cet agent est le reste du
monde. Il ne s’agit pas de faire les comptes complets du reste de la planète. Mais sous l’appellation
reste du monde, on regroupe dans un même ensemble de comptes les opérations entre unités
résidentes et unités non résidentes.

2. Les opérations économiques


La comptabilité nationale distingue trois catégories d’opérations entre les agents économiques à
savoir opérations sur les biens et les services, les opérations de répartition et les opérations
financières.

A°- Les opérations sur biens et services ou opérations de production

Les opérations sur biens et services indiquent l’origine et l’utilisation des biens et services. Dans
une économie nationale, les biens et services proviennent de la production nationale et des
importations. Ces biens et services sont utilisés à la consommation, à l’investissement et à
l’exportation. Le solde de la production et des importations qui n’est pas utilisé peut-être stocké
(variation positive des stocks). On distingue cinq types d’opérations sur biens et services : la
production, la consommation intermédiaire, la consommation finale, la formation brute du capital,
les exportations et les importations.

a°- La production
La production est définie comme l’activité qui « combine des ressources en main d’œuvre, capital
et biens et services pour fabriquer des biens et fournir des services » », et comme le résultat de cette
activité. En général, on distingue deux types de production à savoir la production marchande et la
production non marchande. La production marchande est la production qui est vendue ou destinée
à être vendue à un prix économiquement significatif. Un prix économiquement significatif est le
prix qui permet de couvrir plus de la moitié des coûts de production. La production marchande est
évaluée au prix de base. Le prix de base est la recette effective par unité produite : montant que le
producteur reçoit de l’acheteur pour chaque unité du produit, moins les impôts sur les produits,
plus les subventions sur les produits. La production non marchande est celle qui fournit soit
gratuitement soit à un prix économiquement non significatif. Elle est exclusivement une production
de services. Par convention, ces services n’ayant pas de prix sur le marché (justice, armée,
enseignement, etc.) sont évalués aux coûts de production supportés.

b°- La consommation intermédiaire


La consommation intermédiaire désigne la valeur du produit consommé dans différents processus
de production. Les produits utilisés comme consommation intermédiaire sont incorporés dans les
produits plus élaborés (par exemple les pneus utilisés pour la production d’automobiles) ou détruits
au cours du processus de production (par exemple le maïs dans la production de la bière). Les
services peuvent aussi être utilisés comme consommation intermédiaire ; par exemple, les services
d’un avocat ou les services informatiques achetées par une entreprise. Pour qu’il y ait
consommation intermédiaire, l’incorporation ou la destruction doivent être totales. Elle désigne
donc la valeur des biens et services utilisés dans le processus de production qui sont soit totalement
détruits, soit totalement incorporés dans les produits plus élaborés.

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NB : La consommation de biens de capital fixe (machines et bâtiments) utilisés dans le processus de production et
qui ont une durée de plusieurs années ne fait pas partie de la consommation intermédiaire. Ils sont classés lors de leur
acquisition dans la formation brute du capital fixe et leur usure tout au long de la durée de vie constitue la
consommation du capital fixe.

c°- La consommation finale


La consommation finale est définie comme la valeur des biens utilisés pour la satisfaction directe
des besoins individuels des ménages individuels ou collectifs. On suppose que ces produits ne sont
pas stockés mais consommés au moment de l’achat, même lorsqu’ils sont durables. Par convention,
seuls les ménages, les APU et les ISBLSM ont une consommation finale. La comptabilité nationale
dégage la notion de consommation finale effective (CFE) qui recouvre l’ensemble des biens et
services que les unités institutionnelles consomment effectivement quel que soit leur mode de
financement. La CFE des ménages (ou consommation finale individualisable) recouvre l’ensemble
des produits dont disposent individuellement les ménages, y compris ceux qui ont été fournis en
nature par les APU et les ISBLSM et n’ont pas fait l’objet de dépenses de consommation de leur
part. La CFE des APU (ou consommation finale collective) recouvre exclusivement des produits
fournis à collectivité. La CF des APU se décompose en effet en CF collective - qui bénéficie
simultanément à tous les membres d’une communauté ou à un sous-groupe spécifique de celle-ci
– (ses services publics généraux, défense, sécurité, recherche et développement, activités législatives
etc.) – et CF individuelle dont les bénéficiaires (les ménages) peuvent être clairement identifiés
(dépenses d’enseignement, de santé, de sécurité sociale, œuvres sociales, sport et loisirs, etc.). Par
convention, toute la CF des ISBLSM est individualisable.

d°- La formation brute du capital


La formation brute du capital est subdivisée en :
§ Formation brute du capital fixe (FBCF) ou investissement, qui est la différence entre les
acquisitions et les cessions d’actifs fixes. L’acquisition n’est pas nécessairement un achat ; elle
peut être le résultat d’une production pour emploi final propre (entreprise produisant un
bâtiment ou un logiciel pour elle-même. L’actif est fixe non pas parce qu’il est physiquement
durable mais parce qu’il peut « être utilisé de façon continue ou répétée » pendant plus d’un an.
Les actifs fixes peuvent être corporels (machines, logements et autres bâtiments ou ouvrage de
génie civil etc.) ou incorporels (acquisitions de logiciels, les acquisitions d’œuvres créatives,
littéraires ou artistiques etc.). L’on décompose la FBCF en deux grandeurs : la formation nette
du capital fixe ou investissement net (FNCF) et la consommation de capital fixe ou
amortissement (CCF). La FBCF des ménages est essentiellement représentée par l’achat des
logements neufs et les grosses réparations des logements anciens.
§ Variations des stocks, qui correspond à la différence pour une année, entre les entrées et les
sorties des marchandises en stock. Sont concernés, les biens autres que ceux de capital fixe à
savoir les matières premières et biens intermédiaires non utilisés, biens produits semi-finis,
biens produits non vendus. Elle n’est pas la variation de la valeur des stocks au cours de l’année.
La valeur des stocks d’un produit à une date donnée est une valeur potentielle c’est-à-dire la
somme que l’on récupérerait si on vendait tout le stock. Si les entrées sont supérieures aux
sorties, la variation des stocks est positive ; dans le cas inverse, elle est négative.

e°- Les exportations et les importations


Les exportations sont les biens et services fournis par les unités résidentes aux unités non
résidentes. Les importations sont des biens et services fournis par les unités non résidentes aux
unités résidentes. Il n’est pas nécessaire que les produits franchissent la frontière du territoire pour
qu’ils soient exportés (ou importés). L’achat d’une paire de chaussure ou d’un repas au restaurant
par un touriste étranger est par exemple une exportation.

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B°- Les opérations de répartition
Les opérations de répartition décrivent la manière dont la richesse créée au cours du processus de
production est répartie. L’on distingue deux opérations de répartition à savoir la répartition
primaire et la répartition secondaire ou redistribution.

a°- La répartition primaire


La répartition primaire s’intéresse à la formation des revenus issus directement du processus de
production et à leur répartition entre la rémunération des salariés, le revenu des actifs de production
(excédent d’exploitation et revenus mixtes), les revenus de la propriété et les revenus des
administrations publiques (impôts sur la production et des importations nets des subventions).

La rémunération des salariés


Le poste rémunération des salariés correspond aux versements effectués par les employeurs en
espèces et en nature au bénéfice des salariés. Il comporte :

§ les salaires et les traitements divers à l’instar des primes reçues ;


§ les avantages en natures (logement, voitures de service, etc.) ;
§ les cotisations sociales à la charge des employeurs et qui sont versés par ces derniers aux
organismes de sécurité sociale (CNPS) ;
§ les cotisations sociales imputées à la charge des employeurs et qui représentent la
contrepartie des prestations sociales fournies directement aux employés (versement de
salaire en cas de maternité).

Les revenus de la propriété


Ils sont reçus par les propriétaires de l’actif financier ou corporel en échange de leur mise à
disposition à d’autres agents. La rubrique est composée d’éléments suivants :

§ les intérêts qui rémunèrent les détenteurs d’un actif financier (actions, obligations)
§ les loyers de terrains et de gisement.

Les impôts et subventions liés à la production et à l’importation


Les impôts sur production et l’importation sont des versements obligatoires effectués sans
contrepartie à des administrations publiques. Les subventions sont des transferts effectués par des
administrations publiques au bénéfice des producteurs.

b°- Les opérations de redistribution


Les mécanismes de redistribution ont pour effet de modifier la répartition primaire des revenus.
Ce sont des flux de revenus non directement liés à la production. La redistribution est
essentiellement effectuée par les transferts. Les transferts sont des opérations dans lesquelles une
unité institutionnelle donne un bien, un service ou un actif sans contrepartie à une autre unité
institutionnelle. Il existe trois catégories de transferts :

§ les impôts sur le revenu et le patrimoine ;


§ les cotisations et prestations sociales (autres que les transferts sociaux en nature) ;
§ les autres transferts courants.

11
C°- Les opérations financières
Les opérations financières recouvrent l’ensemble des opérations entre agents à capacité de
financement et agents à besoin de financement. Elles montrent comment les agents à besoin de
financement trouvent les ressources financières auprès des agents à capacité de financement. Parmi
les opérations financières, on distingue :
• Celles qui portent sur les instruments de paiement (opérations qui portent sur les moyens
de paiement directement utilisables tels que les devises, l’or, la monnaie nationale)
• Celles qui concernent les instruments de placement (opérations qui portent sur une réserve
des moyens de paiement directement utilisables tels que les actions, les obligations, les bons
de trésor etc.)
• Celles qui ont trait aux instruments de financement (opérations sur les crédits à court terme,
moyen terme et long terme).

3. Le circuit économique
De façon simplifiée, l’activité économique peut être schématisée de la manière suivante. Ce schéma
est connu sous le nom de circuit économique. Dans ce circuit, on considère uniquement le marché
des biens et services.

Les ménages offrent une force de travail aux entreprises et reçoivent en contrepartie un salaire ; ce
revenu leur permet de payer les impôts et les cotisations sociales à l’Etat ; ce qui leur donne la
possibilité de bénéficier des biens et services non marchands (police, infrastructures publiques etc.)
et des transferts. Les revenus de ménages leur permettent également de pouvoir exprimer une
demande des biens et services ; la partie du revenu non-consommée des ménages est offerte aux
institutions financières sous forme d’épargne qui reçoivent en retour des crédits.

S’agissant des entreprises, elles trouvent financement des crédits offerts par les institutions
financières ; ces crédits leurs permettent d’exprimer une demande d’investissement sur le marché
des biens et services. Ainsi, grâce au travail des ménages, les entreprises produisent des biens et
services. Les revenus issus de la vente de la production leur permettent de payer les salaires, les
impôts et les cotisations sociales et de bénéficier des biens et services non marchands de l’Etat.

Par ailleurs, les institutions financières bénéficient également des biens et services non marchands
de la part des administrations publiques. Aussi, l’économie nationale entretient des relations avec
le reste du monde à travers les opérations d’exportations et d’importations.

4. Mesure de l’activité économique


A partir des opérations des agents économiques et de leur représentation synthétique, l’on peut
faire une analyse de l’activité économique nationale. Les instruments d’analyse sont fournis par la
comptabilité nationale. La comptabilité nationale est une représentation chiffrée et synthétique de
l’activité économique nationale. Les principaux instruments d’analyse sont appelés les agrégats. Les
agrégats sont des grandeurs synthétiques qui mesurent les résultats de l’activité économique en
termes de production et de revenu.

L’agrégat le plus utilisé est le PIB (Produit Intérieur Brut). Le PIB est la principale mesure de la
production nationale. Le PIB est défini comme l’ensemble des biens et services produits dans un
pays par les résidents au cours d’une période donnée généralement un an. Si l’on s’intéresse à la
production des nationaux d’un pays, l’on calcule le PNB (Produit National Brut) qui mesure la
production des biens et services des nationaux qu’ils soient à l’intérieur du pays ou dans le reste du
monde.

12
En termes de revenu, le RNB (Revenu National Brut) et le RNDB (Revenu National Disponible Brut)
sont les principaux agrégats économiques. En effet, la production des unités résidentes donne lieu
à une distribution des revenus primaires. Mais cette distribution n’est pas égale entre les résidents
et les agents économiques du reste du monde. On obtient donc le RNB à partir du PIB de la
manière suivante : RNB= PIB+revenus des facteurs en provenance du reste du monde – revenus de facteurs
versés au reste du monde. Si l’on considère la redistribution, on définit le RNDB obtenu de la manière
suivante : RNDB= RNB+transferts reçus du reste du monde – transferts versés au reste du monde.

Conclusion
L’activité économique met en relation différents types d’agents économiques (SQSNF, les
ménages, les APU, les administrations privées, les institutions financières et les compagnies
d’assurance) qui effectuent entre eux des flux d’opérations de production, opérations de répartition
et opérations financières. Ces flux d’opérations suivent un certain circuit économique. La mesure
de cette activité économique permet de définir des agrégats économiques tels que le PIB, le PNB,
le RNB et le RNDB.

13
CHAPITRE 2 : LES MARCHES ET FORMATION DES PRIX
La rencontre entre la demande et l’offre s’effectue sur un marché. Un marché peut donc être défini
comme le lieu de rencontre, pas nécessairement physique, entre l’offre et la demande. Il se
caractérise par la manière dont s’opère cette rencontre entre l’offre et la demande, pour aboutir à
une quantité échangée et à un prix. Il existe différents types de marché. Il y a tout d’abord la
classification des marchés suivant l’espace géographique concerné ; on peut donc avoir le marché
local, le marché national, africain, européen et international. On peut également distinguer les
marchés suivant l’objet de l’échange : les marchés des biens et services, le marché du travail, le
marchés des capitaux, le marché du crédit etc.

1. L’offre et la demande
L’offre et la demande résultent respectivement les comportements des entreprises (vendeurs) et
des consommateurs (acheteurs sur un marché).

A°/- La demande
La quantité demandée d’un bien ou d’un service représente la quantité du bien ou du service
que les consommateurs envisagent acheter à un prix déterminé au cours d’une période
donnée. La demande ne correspond pas aux désirs des individus. La quantité demandée ne
correspond pas nécessairement pas à la quantité qu’on achète. Il existe une différence entre la
quantité demandée et la quantité achetée. La quantité demandée d’un bien ou d’un service dépend
de plusieurs facteurs dont voici les principaux : le prix du bien, le prix des autres biens, le revenu
des consommateurs, la population, les préférences des consommateurs.

S’agissant du prix du bien, la loi de la demande stipule que toute chose étant égale par ailleurs, la
quantité demandée d’un bien diminue au fur et à mesure que son prix augmente. La quantité
demandée d’un bien dépend du prix de ce bien mais également des prix des autres biens. L’influence
des prix des autres biens permet de faire la distinction entre bien substitut et bien
complémentaire. On appelle bien substitut un bien qui peut être utilisé à la place d’un autre.
Un bien complémentaire est un bien qui est consommé avec un autre. Le revenu du
consommateur agit également sur la quantité demandée des biens. En effet, lorsque leurs revenus
augmentent, les consommateurs augmentent en général la quantité demandée de la plupart des
biens. Les biens pour lesquels la demande s’accroit avec le revenu sont appelés les biens normaux.
Par contre les biens pour lesquels la demande baisse lorsque le revenu augmente sont appelés les
biens inférieurs. La population a aussi un effet positif sur la demande des biens. Plus la population
augmente, plus la demande de tous les biens croit. Enfin, les préférences influencent aussi la
demande des biens. Les préférences désignent l’attitude, en termes de goûts, des consommateurs
pour les biens et services. Les préférences ne peuvent pas être observées directement ; l’on ne peut
connaître avec exactitude les préférences des consommateurs. De manière schématique, la courbe
de demande se présente de la manière suivante :

Figure 2
B°/- L’offre
La quantité offerte d’un bien représente la quantité que les producteurs ont l’intention de
vendre au cours d’une certaine période compte tenu du prix qui prévaut sur le marché. La
quantité offerte n’équivaut pas nécessairement à la quantité qui sera vendue ou achetée. Les
consommateurs peuvent contrecarrer les plans de vente des entreprises en achetant moins que la
quantité planifiée par les entreprises. Plusieurs facteurs expliquent la quantité offerte d’un bien : le
prix du bien, les prix des autres biens, les prix des facteurs de production et la technologie
disponible.

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L’effet du prix du bien sur l’offre permet d’énoncer la loi de l’offre. La loi de l’offre stipule que :
toutes choses étant égales par ailleurs, quand le prix d’un bien s’élève, la quantité offerte de ce bien
s’élève également. Les prix des autres biens peuvent influer sur l’offre d’un bien. Une distinction
est également faite entre biens substituts et biens complémentaires. Une augmentation du prix
d’un bien substitut de production entraine une diminution de l’offre ; toute augmentation du prix
d’un bien complément provoque une augmentation de l’offre de l’autre bien complément. Les prix
des facteurs de production qui entrent dans la fabrication d’un bien auront un effet important sur
l’offre de ce bien. Ainsi, une hausse des prix de la main d’œuvre et du capital utilisés dans la
production d’un bien conduit à la diminution de l’offre de ce bien. Enfin, en réduisant la quantité
utilisée des facteurs de production ainsi que leurs prix, le progrès technique permet aux producteurs
d’abaisser leurs coûts de production et d’augmenter leurs offres. Graphiquement, la courbe d’offre
se présente comme suit :

Figure 3

2. L’équilibre du marché et la formation des prix


Un équilibre est définit comme une situation où les forces opposées se compensent
réciproquement. Un prix d’équilibre est le prix auquel la quantité demandée est égale à la
quantité offerte. Si le prix est trop élevé, la quantité offerte dépasse la quantité demandée (offre
excédentaire ou surplus). Inversement, si le prix est trop bas, la quantité demandée excède la
quantité offerte (demande excédentaire ou pénurie). Il existe un seul prix pour lequel la quantité
offerte est égale à la quantité demandée. Graphiquement, l’équilibre sur le marché des biens et
services se présente comme suit :
Figure 4

3. Les différents types de marché


A°/- Le marché de concurrence pure et parfaite
Les économistes néoclassiques ont proposé une formalisation d’un marché idéal appelé marché de
concurrence pure et parfaite.

a) Définition
Un marché de concurrence pure et parfaite est un marché devant satisfaire les cinq conditions
suivantes : l’atomicité de l’offre et de la demande, la libre entrée et sortie sur le marché, la
transparence sur le marché, l’homogénéité du produit et des facteurs de production, la
mobilité des facteurs de production.

L’atomicité de l’offre et de la demande suppose l’existence d’une multitude d’offreurs et de


demandeurs de telle sorte que qu’aucun d’entre eux ne puisse influencer le marché i.e les prix. La
libre entrée sur le marché renvoie à l’inexistence de restrictions à l’entrée ; ainsi la concurrence n’est
pas figée. D’après le critère de la transparence du marché, tous les acteurs du marché bénéficient
d’une information parfaite sur les conditions de marché (en particulier les prix). L’homogénéité du
produit suppose que les produits échangés sur le marché sont identiques de telle sorte que la
concurrence ne peut porter que sur les prix. La mobilité des facteurs de production s’explique par
le fait que les facteurs de production peuvent se déplacer, de manière à ce que chaque entreprise
puisse profiter des mêmes conditions de production.

b) La formation du prix sur le marché de concurrence pure et parfaite


Le fonctionnement du marché de CPP résulte de la confrontation de l’offre (la somme des offres
individuelles) et de la demande (la somme des demandes individuelles) pour chaque produit qui
détermine un prix d’équilibre. Ce prix est unique et s’impose aux agents économiques comme sous

15
l’effet d’un ordre naturel (« la main invisible chez l’économiste classique Adam Smith ou plus tard le
commissaire-priseur de Léon Walras). Les offreurs et les demandeurs sont des « Price Taker » sur ce
marché. Le seul choix qui s’offre aux vendeurs et aux acheteurs réside dans celui de la quantité à
acheter ou à vendre. Dans un tel environnement, tout changement affectant l’offre et la demande
conduit nécessairement et rapidement à un nouvel équilibre caractérisé par un nouveau point
d’équilibre.

Supposons par exemple que la demande est supérieure à l’offre. Cela correspond à un prix faible.
Dans ce cas, les demandeurs qui ne pourraient pas acheter le bien sont prêts à le payer plus cher.
Symétriquement les offreurs veulent bien mettre plus de biens sur le marché si les prix augmentent.
Un nouveau prix plus élevé va donc émerger, les offreurs pouvant profiter d’un prix plus élevé
puisque de nombreux acheteurs sont prêts à payer ce prix. Et ainsi de suite jusqu’au prix d’équilibre
p* pour une quantité d’équilibre q*.

Les économistes classiques et néoclassiques, à travers le marché de concurrence pure et parfaite,


postulent donc la flexibilité des prix comme pivot central de leur analyse.

B°/- Le marché de concurrence imparfaite


De manière générale, les marchés ne respectent pas les conditions du marché de concurrence pure
et parfaite. Ainsi la concurrence imparfaite se rencontre à chaque fois qu’une condition de la
concurrence pure et parfaite n’est pas respectée.

a) Les entraves aux hypothèses de la concurrence pure et parfaite


Le tableau suivant résume les entraves possibles à la réalisation des hypothèses de la CPP

Hypothèses de la CPP Entraves aux hypothèses

(situation « non concurrentielles »)

Atomicité des offreurs et des demandeurs Concentration des offreurs et des demandeurs

Transparence du marché Information partielle, confidentielle, fallacieuse

Homogénéité des produits Différentiation des produits par les offreurs

Liberté d’entrée sur le marché Existence des barrières à l’entrée

Mobilité parfaite des facteurs de productions Barrières protectionnistes

b) Le critère d’atomicité du marché et la typologie de Stackelberg


Le critère d’atomicité postulé par le marché de CPP est remis en cause non seulement au niveau de
l’offre mais également au niveau de la demande. Le non-respect du critère d’atomicité est à la base
de l’existence des marchés dits de concurrence imparfaite. L’économiste allemand Stackelberg a
résumé dans un tableau les différentes configurations envisageables.

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Acheteurs Vendeurs Types de marché
Très nombreux Très nombreux Concurrence
Très nombreux Peu nombreux Oligopole
Très nombreux Deux Duopole
Très nombreux Un Monopole
Un seul Un Monopole bilatéral
Un seul Très nombreux Monopsone
Deux Très nombreux Duopsone
Peu nombreux Très nombreux Oligopsone

c) La formation des prix en concurrence imparfaite


La fixation de prix en concurrence imparfaite s’opère de façon sensiblement différente suivant la
configuration du marché envisagée. Il existe donc une possibilité d’action de la part des agents
économiques notamment les producteurs. Ceux-ci ne sont plus des « Price Taker » c’est-à-dire
soumis passivement au marché. Ils sont désormais des « Price Maker ».

En situation de monopole, l’entreprise fixe elle-même le prix du marché de manière à maximiser


son profit. Ce dernier est soumis à deux effets contraires : un effet prix (la hausse des prix permet
d’augmenter les recettes) et un effet quantité (la hausse des prix va diminuer la quantité demandée).
La concurrence monopolistique et les situations d’oligopole sont le plus souvent la règle dans la
réalité. Sur le marché d’oligopole, une lutte des prix des entreprises peut conduire à la disparition
de certaines entreprises. En effet, lorsque le produit est strictement homogène, les consommateurs
choisissent le prix le moins cher. Pour éviter un affrontement par les prix, les entreprises peuvent
adopter une stratégie de différenciation du produit qui leur permet de fidéliser une clientèle. Le
produit est alors unique pour les demandeurs ; l’entreprise se trouve en situation de concurrence
monopolistique ou d’oligopole différencié.

De manière générale, l’entreprise tient compte, dans la fixation des prix, de ses coûts de
production et du prix psychologique accepté par les consommateurs après étude du marché.
Elle doit aussi tenir compte de la sensibilité de la demande à la modification du prix du bien appelé
élasticité de la demande.

17
CHAPITRE 3 : LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE

La croissance économique est un objet d’étude essentiel des sciences économiques. C’est un
objectif fondamental de l’ensemble des pouvoirs publics qui s’intéressent à l’augmentation
quantitative de la production. Lorsqu’on intègre les aspects qualitatifs, on définit le concept de
développement économique.

1. La croissance économique
A°- La définition
La croissance économique est une mesure purement quantitative qui reflète l’augmentation de la
production à long terme dans une économie. La croissance économique est donc l’augmentation
soutenue de la production d’un pays sur une longue période. La croissance économique se distingue
de l’expansion économique. L’expansion économique est une augmentation conjoncturelle de la
production d’un pays. En d’autres termes, elle correspond à une phase ascendante du cycle
économique et est de durée courte ou moyenne.

La croissance économique suppose que soient réunies :


§ des conditions économiques : émergence de l’industrie, système de financement efficace, main
d’œuvre suffisante et de qualité ;
§ des conditions institutionnelles et culturelles : existence d’un droit des contrats, stabilité
politique, attitudes favorables au progrès technologiques.

B°- La mesure de la croissance économique


La mesure de la croissance économique repose essentiellement sur le calcul du PIB. Le calcul du
PIB se fait essentiellement à travers trois optiques : optique production, optique demande et
optique revenu. Pour établir le taux de croissance, on calcule le taux de variation du PIB sur une
période donnée.

C°- Les facteurs explicatifs de la croissance économique


Les économistes ont d’abord cherché à expliquer la croissance économique en prenant en compte
la contribution de deux grands facteurs de production que sont le travail et le capital. Une
distinction est faite entre la croissance intensive et la croissance extensive. On parle de croissance
extensive lorsque l’augmentation de la production résulte de l’accroissement des facteurs de
production utilisés. La croissance intensive quant à elle renvoie à la croissance qui provient d’une
meilleure utilisation des facteurs de production génératrice de gain de productivité.

La contribution des facteurs de production a fourni une explication insuffisante de la croissance ;


les économistes ont donc cherché l’origine de la grande partie inexpliquée. En premier lieu, le
progrès technique, considéré comme exogène, a été le facteur identifié notamment par Solow
(1957). Dans les années 1980, une théorie de la croissance dite endogène a été développée pour
identifier les facteurs explicatifs de la croissance. Selon la théorie de la croissance endogène, la
croissance économique résulte en grande partie du progrès technique qui dépend lui-même des
différents facteurs internes à la croissance économique notamment l’accumulation du capital
(Romer, 1986), les innovations technologiques (Romer, 1990), le capital humain (Lucas, 1988), les
infrastructures publiques (Barro, 1990).

18
§ L’accumulation du capital
Lorsqu’une entreprise accumule du capital, elle accumule également des connaissances grâce à la
pratique (effet de learning spillover ou effet d’apprentissage). Les autres entreprises en profitent grâce
à la circulation de l’information.

§ Les innovations technologiques


Les innovations technologiques profitent à la collectivité grâce aux brevets (l’acquisition d’un
brevet est moins onéreuse que la recherche). Elles trouvent aussi des applications dans d’autres
activités ; ce qui engendre de nouveaux marchés.

§ Le capital humain
Un individu qualifié sera d’autant plus efficace qu’il opère dans un environnement composé
d’individus qualifiés. En effet, il faut alors tenir compte de la circulation de l’information. Celle-ci
est mieux comprise et mieux transmise au fur et à mesure que le capital moyen s’élève.

§ Les infrastructures publiques


Les infrastructures publiques permettent d’accroître l’efficacité productive en procurant une main-
d’œuvre qualifiée (dépenses de formation), en améliorant les conditions de transport, de
communication, etc.

2. Les irrégularités de la croissance : les cycles


La croissance économique présente une tendance générale et durable d’accroissement des
grandeurs économiques (le trend) mais également des variations significatives au cours du temps
appelées fluctuations ou cycles. Le trend (de la croissance) désigne le mouvement séculaire
d’accroissement de la richesse produite par l’homme. Un cycle est un phénomène de fluctuation
économique ayant un caractère régulier et se traduisant par l’alternance de phases d’expansion et
de récession affectant des grandeurs économiques fondamentales (production, prix, emploi). On
distingue plusieurs types de cycles à l’amplitude plus ou moins importante. Il y a d’abord les cycles
longs dits « cycles de Kondratieff » qui présentent une forte amplitude (durée totale de 50 ans
environs) avec deux phases d’environ 25 ans, l’une d’expansion et l’autre de récession. Il y a ensuite
des cycles courts appelés respectivement « cycles de Juglar » (d’une périodicité comprise entre 5 et
10 ans) et « cycles de Kitchin » (d’une amplitude totale de 3 à 4 ans).

3. Le développement économique
Le développement économique est un phénomène qualitatif, irréversible et observable sur une
longue période, caractérisée par une transformation des structures économiques et sociales liées à
la croissance économique. Ces changements de structure renvoient à des différentes manifestations
du développement : niveau de vie, industrialisation, indicateurs démographiques, urbanisation,
niveau d’éducation et de qualification. La notion de développement peut s’apparenter à une
augmentation du bien-être. Dans ce cas, on parle de développement humain. Le développement
humain est caractérisé par la capacité d’un pays à satisfaire les besoins d’une population non
seulement en termes monétaires mais également en termes non-monétaires notamment l’éducation,
la santé, l’hygiène etc. Dans cette perspective, les économistes de Nations-Unies calculent un
« indicateur de développement humain » (IDH) en combinant plusieurs facteurs élémentaires : le
PIB par habitant mais aussi l’espérance de vie, le taux d’alphabétisation des adultes, le taux de
scolarisation. De nos jours, les problèmes environnementaux occupent une place très importante
d’où le recours au concept de développement durable qui rend compte de l’impératif d’équilibre de
la croissance au plan écologique. Le développement durable est le développement qui répond aux
besoins présents sans compromettre les besoins des générations futures.

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Conclusion
La croissance économique revêt un enjeu pour les économies ; c’est une mesure quantitative de la
production d’un pays au cours d’une période. Plusieurs explications sont fournies à ce phénomène
qui peut connaître des fluctuations ou cycles. Si l’on s’intéresse à l’aspect qualitatif, on met en
exergue le concept de développement économique.

20
CHAPITRE 4 : LA MONNAIE
Lorsqu’on parle de l’économie, on pense très rapidement à la monnaie. Cette dernière est souvent
assimilée à la richesse. Ce lien est-il justifié ? La monnaie n’est-elle pas plutôt la représentation de
la richesse sans être véritablement son fondement ?

1. La monnaie et ses spécificités


A°- Les fonctions de la monnaie
La monnaie remplit trois fonctions bien distinctes à savoir :
§ Une unité de compte (fonction d’évaluation) : cette fonction a pour but d’évaluer tous les biens
et est ainsi la fonction centrale de la monnaie car elle permet l’existence d’une économie
d’échange.
§ Une réserve de valeur (fonction de thésaurisation) : la monnaie permet d’étaler les achats dans
le temps ; elle représente un lien entre le présent et le futur : c’est un instrument d’épargne.
§ Un intermédiaire des échanges (fonction de circulation) : elle permet aux biens de s’échanger
facilement en établissant un lien entre les échangistes potentiels qui sans elle ne pourrait réaliser
leur transaction.

B°- Les formes de monnaie et les différents moyens de paiement


a°- Les formes de la monnaie
Il existe plusieurs formes de monnaie.
§ La monnaie marchandise
Au départ, la seule forme d’échange était le troc. Mais du fait des difficultés inhérentes à une
économie de troc, il a fallu choisir un bien qui devrait jouer le rôle de monnaie. Ainsi, la monnaie,
sous son aspect primitif, a pris la forme d’une marchandise.
§ La monnaie métallique
Succédant aux monnaies-marchandises, les premières pièces de monnaie font leur apparition
dans l’Antiquité et jouent un rôle dominant jusqu’au XIXe siècle. Ont ainsi cohabité pendant
des siècles des pièces de cuivre, de bronze, d’argent et d’or. Ces métaux ont été choisis en
fonction de leur rareté, mais aussi en raison d’une symbolique religieuse (or,soleil, argent,lune).
§ La monnaie fiduciaire
Il s’agit des billets en circulation qui sont initialement émis par des banquiers privés dès le XVIIe
siècle. Mais des faillites retentissantes, comme celle de la Banque générale de John Law en 1720,
ont justifié la nécessité de limiter la création de monnaie fiduciaire. Dès lors, celle-ci a été dans
un premier temps dépendante de la quantité d’or que possédait la Banque centrale (principe de
la currency school), puis s’en est affranchit (principe de la banking school). Les billets deviennent alors
une véritable monnaie émise en contrepartie de crédits à l’économie. De nos jours, la valeur des
billets de banque ne repose plus que sur la confiance qu’ont les agents économiques dans leur
monnaie (fidus signifie confiance en latin), confiance obligée, car non seulement les billets ont
un cours légal (nul ne peut les refuser en paiement d’une dette), mais ils ont également un cours
forcé, c’est-à-dire qu’ils sont inconvertibles en métal précieux.
§ La monnaie scripturale
C’est la monnaie qui consiste à un simple jeu d’écriture dans un compte. On parle de compte à
vue car l’avoir est remboursable en billets au guichet (à vue signifie au titulaire lui-même). Elle
ne circule pas de main à main mais par jeu d’écriture (scriptural) d’un compte à un autre au sein
du système bancaire.

§ La monnaie électronique
La monnaie électronique consiste en un encours stocké dans une carte prépayée multi prestataire.

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b°- Les moyens de paiement
Les moyens de paiement servent à la circulation des instruments monétaires sont :
§ La monnaie métallique ou monnaie divisionnaire
§ La monnaie fiduciaire
§ Chèque
§ Virement bancaire
§ Carte de paiement

C°- La masse monétaire et ses contreparties


La masse monétaire se définit comme l’ensemble des moyens de paiement en circulation dans une
économie et des placements facilement transformables en liquidité. En d’autres termes, la masse
monétaire peut être définie comme l’ensemble des actifs monétaires détenus par les agents
économiques non financiers et qui peuvent être immédiatement ou rapidement utilisés pour réaliser
les grandes fonctions macroéconomiques : consommation, investissement, épargne.

La masse monétaire peut être divisée en différents agrégats monétaires. Un agrégat monétaire est
défini comme le regroupement d’un ensemble homogène d’actifs monétaires et non monétaires. Il
est alors possible de classer les agrégats de monnaie par ordre de liquidité décroissante. L’on peut
ainsi avoir la classification suivante notamment dans la BEAC :

§ L’agrégat monétaire M1 qui est composé de la monnaie fiduciaire (Billets et pièces) et des
dépôts à vue. M1= Pièces + Billets + dépôts à vue.
§ L’agrégat monétaire M2 est constitué des actifs monétaires compris dans M1 et de la quasi-
monnaie (dépôts d’épargne et dépôts à terme). M2 = M1 + dépôts d’épargne et dépôts à
terme.

Les contreparties de la masse monétaire renvoient aux sources de création monétaire par le système
financier. On distingue les créances sur l’étranger, les créances nettes sur l’Etat et les crédits à
l’économie qui sont la composante la plus importante.

2. Les débats autour du rôle de la monnaie et la demande de monnaie


Quelles sont les conséquences de la variation de la masse monétaire sur les phénomènes
économiques réels ? Qu’est-ce qui motivent les agents économiques à détenir leur richesse sous
formes liquides ?

Pour certains auteurs (les classiques et les néoclassiques), les phénomènes monétaires et les
phénomènes réels sont déconnectés : on parle de la neutralité de la monnaie. En effet, la neutralité
de la monnaie signifie que la monnaie n’a aucune influence sur les grandeurs réelles de l’économie
(croissance économique, investissement, consommation etc.) notamment à long terme. Par ailleurs,
la monnaie est uniquement demandée par les agents pour effectuer les transactions. Dans cet ordre
d’idées, la demande de monnaie est fonction positive du revenu.

A contrario, d’autres auteurs (les keynésiens) remettent en cause la séparation entre la sphère réelle
et la sphère monétaire. Pour ces auteurs, la monnaie est non neutre c’est-à-dire qu’elle influence les
grandeurs réelles de l’économie. Les Keynésiens distinguent trois motifs de détention de la
monnaie. Le premier est le motif de transaction : les agents désirent les encaisses afin de pouvoir
réaliser les transactions. Cette demande est fonction positive du revenu. Le second motif est celui
de précaution : les agents économiques désirent détenir la monnaie pour faire face aux dépenses
imprévues et cette demande est fonction positive du revenu. Le troisième motif est celui de
spéculation. Le motif de spéculation est déterminé par l’objectif de réalisation des plus-values en
capital sur le marché des titres. Ce motif est fonction négative du taux d’intérêt.

22
3. L’offre de monnaie
3.1. Le mécanisme de la création monétaire
L’offre de monnaie ou la création monétaire signifie la mise en circulation d’une nouvelle quantité
de monnaie et non la substitution d’une forme de monnaie à une autre. En effet, elle consiste en la
mise en disposition des agents économiques de moyens de paiement totalement nouveaux. En
général, seuls les agents financiers, habilités à gérer les moyens de paiements scripturaux, peuvent
réaliser cette opération. Il leur suffit d’inscrire une somme sur le compte d’un agent non financier
pour créer une monnaie scripturale supplémentaire. Cette inscription se fait en contrepartie d’une
créance, c’est-à-dire en échange d’une promesse de remboursement ultérieur.

3.2. Les acteurs de la création monétaire


La création monétaire est l’œuvre des banques commerciales, la Banque Centrale et le Trésor
Public. Les banques commerciales créent de la monnaie scripturale : lorsqu’une banque accorde le
crédit à un client et verse la somme sur son compte, elle augmente à la fois l’actif (créance sur le
client) et le passif (compte du client) de son bilan. Elle crée de la monnaie ex-nihilo. En revanche,
on ne peut pas parler de création monétaire lorsque l’institution financière prête des ressources
qu’elle a collectées auparavant. La création monétaire des banques est la plus importante. La
Banque Centrale, ne crée paradoxalement qu’assez peu de monnaie. Disposant du monopole de
l’émission des billets, elle les met à la disposition des banques commerciales contre de la monnaie
centrale (compte courant des banques) en fonction des besoins de leurs clients. La création
monétaire par le Trésor Public est infime. En gérant le circuit des comptes chèques postaux, le
Trésor Public est amené à régler certaines dépenses de l’Etat par inscription sur ces comptes et à
créer ainsi de la monnaie scripturale.

4. Financement de l’économie
Parmi les agents économiques (ménages, entreprises, administrations publiques), certains ont des
fonds excédentaires par rapport aux projets qu’ils souhaitent réaliser. On dit qu’ils ont une capacité
de financement. D’autres agents, au contraire, n’ont pas assez de fonds pour financer leurs projets.
On dit qu’ils ont un besoin de financement. En pratique, les agents à capacité de financement sont
les ménages et ceux à besoins de financement sont les entreprises.

Pour se financer, les agents à besoin de financement ont deux possibilités. Ils peuvent aller voir
directement les agents à capacité de financement et leur demander des fonds : c’est la finance
directe. La finance directe a lieu sur le marché. Ils peuvent également passer par un intermédiaire,
le plus souvent une banque : c’est la finance indirecte ou finance intermédiée. Lorsque le mode de
financement directe prédomine dans l’économie, on dit qu’on est dans une économie de marché.
Lorsque la finance intermédiée prend une place prépondérante dans le financement de l’économie,
on dit que l’économie est une économie d’endettement..

Conclusion
La monnaie est au centre de la vie économique de toute nation ; au-delà des fonctions qu’elle
remplit, le rôle de la monnaie dans l’activité économique fait l’objet d’incessants débats.

23
CHAPITRE 5 : LES DESEQUILIBRES ECONOMIQUES

La croissance économique est soumise à des fluctuations et des cycles. Certains déséquilibres
économiques et monétaires peuvent être persistants. L’inflation et le chômage constituent les
principaux maux des pays.

1. Le chômage
Le chômage est une situation de déséquilibre sur le marché du travail. Le travail représente
l’ensemble des capacités physiques et intellectuelles que les hommes mettent en œuvre pour
produire les biens et services nécessaires à la satisfaction de leurs besoins.

A°- Le marché du travail


Le marché du travail est défini comme le lieu de rencontre entre l’offre de travail et la demande de
travail. L’offre de travail émane des ménages et dépend de la population active et de la durée du
travail. La population active est l’ensemble des personnes qui exercent un emploi ainsi que celles
n’ayant pas d’emploi, désireuses d’en occuper un et menant une recherche active pour cela. La
population active comprend donc les actifs occupés et les chômeurs. La durée de travail est le
temps qu’accomplit un salarié dans le cadre de la production des biens et services. On distingue la
durée légale du travail définie par les textes de la loi et la durée effective du travail qui tient compte
de l’absentéisme, du chômage technique et des heures complémentaires. L’offre de travail dépend
aussi de la qualité du facteur travail que les économistes mesurent par la productivité du travail. La
productivité du travail est le rapport entre un volume de production réalisé et le volume de travail
nécessaire à cette production. La demande de travail est exprimée par les entreprises.

B°- La définition du chômage


Selon le BIT (Bureau International du Travail), pour être considéré comme chômeur, trois
conditions sont nécessaires :
• Etre sans travail, c’est-à-dire n’avoir pas travaillé ne serait-ce qu’une heure au cours de la
semaine de référence ;
• Etre disponible pour travailler dans un emploi salarié ou non ;
• Etre à la recherche d’un travail.

Le chômage est donc la situation des personnes qui sont sans emploi, à la recherche d’un emploi,
et disponible pour occuper un emploi.

B°- Les conceptions théoriques du chômage


a°- Le chômage classique ou chômage volontaire
Pour l’analyse classique et néoclassique et du fait de la flexibilité des prix, le chômage est lié à la
volonté délibérée des agents économiques de ne pas travailler soit parce qu’il trouve la
rémunération insuffisante, soit parce qu’ils sont à la recherche d’un travail mieux rémunéré. La
conception classique du chômage conduit à des conséquences en matière d’emploi. En effet, la
flexibilité du salaire réel permet de réguler les déséquilibres sur le marché du travail. Les
interventions publiques sont, dans cette optique, sources de rigidités et donc de chômage. Le salaire
minimum, les allocations de chômage et le contrôle des licenciements conduisent à un salaire réel
supérieur au salaire d’équilibre. La lutte contre le chômage passe par la restauration des mécanismes
concurrentiels des marchés.

b°- Le chômage keynésien ou chômage involontaire


Dans l’analyse keynésienne, une économie peut être durablement en situation de sous-emploi si la
demande globale est inférieure à l’offre globale. Dans ce cas, les entreprises sont désireuses de
produire plus, mais ne le font pas à cause d’une insuffisance de la demande. L’équilibre ainsi réalisé
24
est régressif et contribue à créer du chômage (on parle de chômage involontaire). C’est donc un
chômage qui émane du ralentissement de l’activité économique.

C°- Les différents types de chômage


§ Le chômage frictionnel
Le chômage frictionnel est un chômage de courte durée qui correspond au temps nécessaire pour
passer d’un emploi à un autre.

§ Le chômage conjoncturel
Le chômage conjoncturel est lié au ralentissement de l’activité économique.

§ Le chômage structurel
Le chômage structurel est lié aux modifications des structures de l’économie telles que le déclin des
activités traditionnelles, l’internationalisation des économies, la tertiarisation des activités etc.

§ Le chômage partiel
Le chômage partiel correspond à une réduction forcée du temps du travail décidé par l’entreprise
pour un temps limité notamment en cas de réduction passagère de l’activité.

§ Le chômage technique
Le chômage technique concerne un arrêt partiel ou total du travail qui résulte des causes externes
à l’entreprise.

2. L’inflation
A°- La définition
L’inflation peut être définie comme une hausse soutenue et durable du niveau général des prix. Elle
exclut les hausses localisées et passagères ; elle suppose que l’augmentation des prix se transmette
à toute l’économie et se reproduise à la période suivante. La désinflation est la baisse du taux
d’inflation. La déflation se définit comme une baisse du niveau général des prix. Elle est
généralement associée à une récession c’est-à-dire une diminution du PIB (croissance négative).
L’hyperinflation est définie par un taux d’inflation d’au moins 50% par mois. La stagflation désigne
une période au cours de laquelle on observe de manière concomitante une inflation élevée et un
chômage élevé.

B°- Les sources de l’inflation


On distingue au moins quatre sources de l’inflation : l’inflation monétaire, l’inflation par la
demande, l’inflation par les coûts et l’inflation importée.

§ L’inflation monétaire
L’inflation monétaire découle d’un excès de création monétaire c’est-à-dire la mise en circulation
d’une quantité importante de monnaie. C’est l’explication dominante de l’inflation qui repose sur
l’analyse des économistes monétaristes.

§ L’inflation par les coûts


Les coûts de production augmentent si les prix des facteurs croissent plus vite que leur productivité.
Si les coûts s’élèvent, les entreprises sont incitées à augmenter leurs prix. Leurs clients accroîtront
à leur tour leurs prix s’il s’agit d’entreprises ou réclameront des hausses de salaires si ce sont des
ménages. De proche en proche, un processus inflationniste en boucle risque de s’installer.

25
§ L’inflation par la demande
Pour les keynésiens, la création monétaire n’est inflationniste que si elle alimente la demande et
que, par ailleurs l’appareil de production ne peut y répondre. L’inflation ne peut apparaître que
quand la demande augmente alors qu’on se trouve près du plein emploi. Ainsi, les entreprises ne
sont pas à mesure de répondre à la hausse de la demande.

§ L’inflation importée
La hausse des prix des produits importés a un effet direct sur l’indice des prix. Elle enregistre un
processus inflationniste car elle incite les salariés à réclamer des hausses de salaire les entreprises à
augmenter leurs prix.

C°- Les conséquences de l’inflation


Le débat sur les conséquences de l’inflation est complexe. Tous les économistes s’entendent pour
voir dans l’hyperinflation un mal absolu. Les débats sont plus vifs en revanche dès lors que les taux
d’inflation restent raisonnables. Pour certains, l’inflation est nécessaire car elle serait un « lubrifiant »
indispensable au bon fonctionnement de l’économie alors que, selon d’autres, combattre les
tensions inflationnistes est une priorité pour les politiques économiques.

a°- L’inflation favorise les agents endettés


La charge de remboursement d’un emprunt à taux fixe devient moins lourde dans un contexte de
hausse des prix et des revenus. L’inflation favorise donc les agents structurellement endettés
comme l’Etat et les entreprises. Pour ces dernières, l’inflation améliore « toutes choses étant égales
par ailleurs », la rentabilité de l’investissement productif. L’Etat peut aussi facilement réduire sa
dette et retrouver des marges de manœuvre budgétaires. L’inflation peut aussi favoriser le crédit à
la consommation et donc la consommation. Ces effets positifs pour la croissance économique
peuvent toutefois être contrebalancés par des évolutions favorables. Les épargnants et les
créanciers sont lésés. Ils risquent de réclamer une hausse des taux d’intérêt pour se couvrir contre
le risque d’inflation. Une inflation durable peut donc pénaliser les futurs emprunteurs. Les
conséquences sur le niveau d’épargne sont ambigües. Les agents peuvent considérer que l’inflation
réduit la valeur de leur patrimoine et désirer le reconstituer (ils diminuent leur consommation et
accroissent l’épargne). Ils peuvent estimer au contraire que l’effort d’épargne est mal rémunéré et
augmenter successivement leur consommation ; ce qui attise les tensions inflationnistes.
L’insuffisance d’épargne risque alors de pénaliser l’investissement futur.

b°- L’inflation entraîne des modifications dans la répartition des revenus


Tous les prix et revenus n’évoluent pas de même manière identique, de sorte que les prix relatifs
sont modifiés. Certains y gagnent et d’autres y perdent. Les agents pénalisés sont tout d’abord les
titulaires de revenus fixes ou imparfaitement indexés sur l’inflation (les retraités par exemple). C’est
aussi le cas des agents fortement exposés à la concurrence internationale, qui peuvent difficilement
obtenir des hausses de salaires leur garantissant le maintien du pouvoir d’achat. Les gagnants
opèrent le plus souvent dans les secteurs abrités de la concurrence internationale, où les contraintes
de coûts sont plus faibles et les hausses de salaires plus supportables. Les salariés les plus qualifiés
sont également plus préservés que les autres. L’inflation favorise donc, dans certains contextes,
l’accroissement des inégalités.

c°- L’inflation, source d’incertitude, fausse allocation des ressources


En économie de marché, les prix relatifs doivent refléter les raretés relatives afin d’orienter les
agents économiques dans l’allocation de leurs ressources. L’inflation bouleverse les prix de telle
sorte qu’ils ne reflètent plus les fondamentaux de l’économie. Les entreprises ne sont plus à même
d’anticiper correctement l’évolution de leurs coûts et de leurs recettes. De même les
consommateurs ne peuvent plus faire des prévisions sur leurs dépenses.

26
d°- L’inflation et les déséquilibres extérieurs
Lorsqu’un pays à un taux d’inflation supérieur à celui de ses principaux partenaires économiques,
la compétitivité-prix de ses produits recule. Cela conduit plus ou moins à une dégradation du solde
des échanges extérieurs. Cette évolution peut exercer un effet défavorable sur la croissance
économique et l’emploi dans une économie fortement ouverte sur l’extérieur.

D°- Les instruments de lutte contre l’inflation


Les pouvoirs publics disposent de plusieurs instruments de lutte contre l’inflation à savoir les
politiques monétaires restrictives, les politiques budgétaires et fiscales, le contrôle des prix, la
politique des revenus, la politique de la concurrence.

a°- Les politiques monétaires restrictives


La lutte contre l’inflation passe par un ralentissement de la croissance de la masse monétaire.
Initialement, la Banque Centrale fixait un taux de croissance de la masse monétaire et donc des
crédits. Cette politique s’est révélée inefficace du fait de sa rigidité car limitant la concurrence entre
les établissements de crédits. La politique monétaire s’est donc orientée sur la politique des taux
d’intérêt directeurs : la hausse des taux d’intérêt directeurs aboutit in fine à une diminution de crédits
et donc de la masse monétaire. Pour être efficace, la politique monétaire doit être crédible auprès
des agents. Ils doivent considérer que les autorités monétaires ne changeront pas d’objectif en cours
de route. C’est pourquoi les Etats ont rendu les Banques Centrales indépendantes du pouvoir
politique.

b°- Les politiques budgétaires et fiscales


La réduction du déficit budgétaire, qui peut se traduire par la baisse des dépenses publiques et la
hausse des impôts, permet d’agir directement sur le niveau de la demande globale. Le recours à
l’emprunt sur les marchés financiers plutôt que le financement monétaire pour couvrir le déficit
permet également de résorber les tensions inflationnistes.

c°- Le contrôle des prix


Cet instrument permet de stopper momentanément l’augmentation des prix. Cependant, il agit sur
les symptômes et pas sur les causes. La sortie du blocage des prix peut être l’occasion des
phénomènes de redémarrage de l’inflation.

d°- La politique des revenus


Cette politique vise à fixer les normes de progression des revenus compatibles avec la stabilité des
prix.

e°- La politique de la concurrence


La politique de la concurrence vise à lutter contre les entraves à la concurrence en vue de limiter
les marges de manœuvre en matière des prix. Elle repose sur le démantèlement des monopoles,
notamment dans les services publics en réseaux (téléphonie, électricité, gaz, transports.

27
CHAPITRE 6 : L’ETAT
L’État désigne la personne morale de droit public qui, sur le plan juridique, représente une
collectivité, un peuple ou une nation, à l'intérieur ou à l'extérieur d'un territoire déterminé sur lequel
elle exerce le pouvoir suprême, la souveraineté.

Au regard de la Comptabilité nationale, l’Etat renvoie au secteur institutionnel des administrations
publiques (APU) dont la fonction principale consiste « à produire des biens et services non marchands ou
à effectuer des opérations de redistribution du revenu ou du patrimoine national »

De façon générale, l’Etat peut être analysé de deux façons. La première consiste à considérer que
c’est un organisme bienveillant qui cherche à maximiser le bien-être de tous, tout en permettant la
réduction des inégalités. Dans ce cas, on peut chercher à mesurer ses performances ou à expliquer
ce qu’il faudrait faire pour les améliorer. La deuxième façon d’analyser l’Etat est d’essayer de
comprendre son fonctionnement, et de comprendre comment les décisions sont prises en mettant
en évidence les rapports de pouvoir, les préoccupations économiques, et les conflits d’intérêts.

1. L’évolution du rôle de l’Etat


Si l’opposition entre Etat gendarme et Etat providence reflète une partie des débats du 19ème et
du 20ème siècle, il convient de rappeler que l’autorité publique n’a jamais cessé d’intervenir dans la
sphère économique et sociale. Les guerres de 1914 et de 1940, la crise économique de1929 ainsi
que les récentes crises financières vont donner une nouvelle légitimité aux interventions de l’Etat.

A°- De l’Etat gendarme à l’Etat Providence


Les théoriciens libéraux affirment qu’en économie de marché, l’Etat doit se contenter d’assurer ses
missions régaliennes : c’est ce qu’on a appelé l’Etat gendarme. Mais dans la première moitié du
XXème siècle, l’intervention économique et sociale s’est développée : l’Etat gendarme fait place à
l’Etat providence.

a°- L’Etat gendarme


Pendant très longtemps, l’Etat a eu pour fonction principale d’assurer le maintien de l’ordre dans
la nation, et tout particulièrement de veiller au respect des droits de propriété privée. Cette fonction
revenait à doter la puissance publique de moyens lui permettant d’avoir une police, une justice et
une défense nationale. Il en résultait que le budget de l’Etat était composé de dépenses liées à ces
fonctions et des recettes, principalement procurées par l’impôt, destinées à les financer. Ce
phénomène procédait très largement de la conception libérale du rôle de l’Etat, qui en théorie,
n’avait pas de volonté propre. La satisfaction des besoins individuels passant normalement par les
mécanismes du marché. L’Etat devait contenter de garantir les règles du jeu du marché et, dans le
cas contraire, disposer des moyens de sanctionner ceux qui y contreviendraient. En d’autres termes,
il devait se limiter à un rôle d’Etat-Gendarme ou encore d’Etat minimal.

b°- L’Etat providence


L’expression Etat providence attribue à l’Etat le devoir de jouer un rôle actif en stimulant la
croissance économique, en fournissant une protection sociale et en corrigeant les injustices sociales.
Le terme Etat Providence renvoie à plusieurs interprétations. C’est tout d’abord un terme qui
traduit une opposition entre deux courants de pensée du 19ème siècle. D’un côté, les libéraux qui
affirment le primat de l’individu et le risque de voir l’Etat se substituer à la Providence. De l’autre,
des républicains du second empire qui critiquent la philosophie trop individualiste de certaines lois
et préconisaient un « Etat social » se préoccupant de l’intérêt général.

28
B°- Les fonctions de l’Etat de Richard Musgrave (1959)
Musgrave considère que l’action des pouvoirs publics peut être appréhendée à travers trois
fonctions principales : une fonction d’allocation, de redistribution et de stabilisation (ou de
régulation).

a°- La fonction d’allocation des ressources


L’Etat est amené à intervenir pour cinq raisons principales :
• La définition de règles et des droits permettant le fonctionnement des marchés ;
• L’existence de rendements croissants aboutissant à l’émergence de monopoles naturels ;
• La production des biens et services collectifs devant l’incapacité du marché à le faire de
manière optimale ;
• La multiplication des effets externes liés aux activités des particuliers (ménages, entreprises).
• La régulation du marché des biens tutélaires. Il s’agit de biens que le marché produit
spontanément en quantité suffisante pour satisfaire les besoins des agents, mais pour
lesquels l’autorité publique considère qu’il faut intervenir dans la consommation des agents,
pour qu’ils consomment plus (l’hygiène) ou moins (alcool).

b°- La fonction de redistribution


Elle relève de la justice sociale. Par nature, le libéralisme et l’économie de marché créent des
inégalités dans la société. L’Etat est amené à réduire ces inégalités en redistribuant une partie de la
richesse nationale créée.

c°- La fonction de stabilisation


Cette fonction vise les grands objectifs macroéconomiques tels qu’un niveau d’emploi élevé, une
inflation modérée, une croissance du PIB... Cette fonction relativement nouvelle de l’Etat nécessite
des moyens appropriés que sont la politique budgétaire et la politique monétaire.

2. L’intervention de l’Etat par le jeu des politiques économiques


Toute politique économique consiste à poursuivre un certain nombre d’objectifs à partir
d’instruments spécifiques.

A°- Le concept de politique économique


La politique économique est définie comme l’ensemble des décisions prises par les autorités
gouvernementales dans le but de réguler l’activité économique. Cette définition montre que la
politique économique se place dans un cadre interventionniste contraire au « laisser faire les hommes,
laisser passer les marchandises » de Vincent de Gournay.

Quatre finalités, connues sous le nom de carré magique de Kaldor (1957), constituent l’objectif de
toute politique économique à savoir :
• La croissance économique
• Le plein emploi
• La stabilité des prix
• L’équilibre extérieur

B°- Politique conjoncturelle- politique structurelle


Une distinction est faite entre politique conjoncturelle et politique structurelle. La politique
conjoncturelle vise à maintenir ou rétablir les grands équilibres économiques et financiers à court
terme. Une politique structurelle a pour but de modifier les structures de l’économie à long terme.

29
Le tableau suivant compare les politiques conjoncturelles et structurelles

Politique conjoncturelle Politique structurelle


Durée Court terme Long terme
Objectif Maintien des équilibres Adaptation des structures
Effets Quantitatifs Qualitatifs

C°- Les instruments traditionnels de la politique économique


Les deux instruments de la politique économique notamment conjoncturelle sont : la politique
monétaire et de la politique budgétaire. La politique monétaire est définie comme l’ensemble des
décisions prises par les autorités monétaires pour réguler la quantité de monnaie en circulation.
Elle vise la stabilité interne de la monnaie par une régulation de la masse monétaire. En la matière,
la politique monétaire oscille entre le « ni trop » et le « ni trop peu ». En effet, la quantité de monnaie
ne doit être ni trop importante pour éviter les phénomènes inflationnistes, et en quantité suffisante
pour que les transactions entre les agents économiques puissent s’opérer.

La politique budgétaire s’appuie sur l’élaboration du budget de l’Etat, qui n’est autre que la prévision
de l’ensemble des recettes et dépenses de l’Etat pour l’année. Le solde budgétaire constitue un
instrument de politique économique en ce sens qu’il agit sur l’activité économique. En effet, dans
une perspective keynésienne, un déficit budgétaire peut permettre de relancer l’activité économique
grâce au supplément de revenu distribué aux agents économiques. La croissance des revenus qui
en résulte va permettre en retour, d’augmenter les recettes fiscales et de diminuer le déficit
budgétaire.

La difficulté posée par le déficit budgétaire est celui de son financement. En général, on distingue
trois principales sources de financement à savoir :
• Le financement par l’endettement
• Le financement par les impôts
• Le financement par la création monétaire

3. L’intervention de l’Etat dans la résolution des défaillances des marchés.


En économie de marché, les prix jouent un rôle central comme moyen à la fois d’information,
d’incitation et d’allocation. D’abord, ils constituent un moyen d’information pour les agents qui
sont informés du caractère rare des différents biens. Ensuite, les prix jouent un rôle d’incitation
dans la mesure où toute variation de prix va en effet conduire les consommateurs et les producteurs
à modifier leur offre ou leur demande. Enfin, les prix assurent l’équilibrage des marchés et le bon
déroulement des transactions.

Or, il existe « des marchés sans prix » ; dans ce cas, on parle de des défaillances des marchés. Il y a
défaillance de marché lorsque le marché s’avère incapable de fixer les prix et d’assurer une
affectation optimale des ressources. Deux cas sont particulièrement connus : les externalités et les
biens collectifs.

A°- Les externalités


Les externalités existent dès lors qu’interviennent des interactions entre agents économiques
induisant des avantages ou des inconvénients non pris en compte par le marché et donc par le
système des prix. Il existe deux types d’externalités à savoir les externalités positives et les
externalités négatives qui traduisent respectivement une amélioration ou une dégradation de la
situation des agents économiques.

30
Comme externalités positives, l’on peut citer l’amélioration du système routier, l’amélioration de la
formation des individus et ses retombés pour les entreprises qui n’ont pas pour autant financé ces
activités de façon spécifique. Les situations d’externalités négatives sont diverses et l’on peut citer
le phénomène de pollution que les mécanismes de marché sont impuissants à faire cesser.

Dans les différents cas de figure, l’Etat est amené à intervenir pour pallier à ces défaillances de
marché en favorisant une internalisation de ces externalités. Dans le cas des externalités négatives,
l’Etat peut imposer une taxe par exemple au pollueur pour inciter les agents à réduire les externalités
négatives. S’agissant des externalités positives, l’Etat intervient par le biais des subventions
accordés. Certains économistes néoclassiques sont hostiles à l’intervention de l’Etat et préconisent
plutôt la distribution des droits des propriétés.

B°- Les biens collectifs


Un bien collectif est un bien qui respecte les conditions de non exclusion et de non rivalité. La
notion de non-exclusion est souvent définie comme le fait qu'il est impossible ou techniquement
très coûteux d'interdire l'accès de ce bien ou service à ceux qui souhaitent en profiter (routes ;
éclairage public etc.). La notion de non-rivalité est associée au fait que la consommation du bien
public par un agent n'empêche pas la consommation de ce même bien par d'autres agents. On dit
que le bien est "indivisible" ou qu'il n'est pas détruit par la consommation. Les biens ayant cette
double caractéristique sont plus souvent pris en charge par l’Etat car il est difficile sinon impossible
de demander un prix à un consommateur donné pour en bénéficier ; ce qui par voie de conséquence
dissuade les entreprises privées d’en assurer la production. L’Etat est ainsi amené à assurer le
financement de la production de ce type de biens. Les biens collectifs deviennent alors des biens
publics. Ils concernent entre autres l’éducation, la défense etc. Soulignons qu’il n’y a pas toujours
égalité entre biens collectifs et biens publics. Ainsi, l’éducation, classée comme bien collectif, est
parfaitement divisible d’où le fait que sa production puisse être assurée par le secteur privé.

Conclusion
L’intervention de l’Etat dans la sphère économique est-elle nécessaire ? Cette question oppose les
conceptions libérales et keynésiennes. Pour les premiers, l’Etat ne doit pas intervenir et se limiter à
jouer un rôle de gendarme. Pour les seconds, l’Etat a un rôle actif à jouer dans l’activité économique.
Dans cet ordre d’idées, l’allocation des ressources, la redistribution et la stabilisation sont les
fonctions reconnues à l’Etat. La dernière fonction renvoie au rôle de l’Etat en matière de politique
économique. L’Etat joue enfin un rôle dans la fourniture des biens collectifs et la résolution des
externalités.

31
CHAPITRE 7 : LES RELATIONS ECONOMIQUES
INTERNATIONALES
Les échanges économiques internationaux recouvrent à la fois des échanges de marchandises, de
services, de capitaux et de monnaies entre les différents pays. Les échanges internationaux sont
traditionnellement considérés comme étant limités aux seuls échanges des biens et services ; les
échanges de capitaux et de monnaie constituant, pour leur part, des flux financiers.

1. La balance des paiements


La balance des paiements est un compte qui enregistre les transactions et les règlements (à caractère
économique et financier) effectués au cours d’une période (généralement l’année ou le trimestre)
entre les résidents d’un pays et les résidents des autres pays. La balance des paiements retrace donc
l’ensemble des flux entre résidents et non-résidents durant une période donnée. Les flux
économiques et financiers entre résidents et non-résidents sont répartis dans la balance des
paiements en distinguant le compte courant ou compte des transactions courantes, le compte
capital et le compte financier.

Le compte des transactions courantes enregistre l’ensemble des échanges des biens et services avec
l’extérieur. Il est divisé en quatre catégories ou quatre balances partielles à savoir la balance des
marchandises ou balance commerciale, la balance des services ou balance des invisibles, la balance
des revenus de facteurs ou de rémunération, la balance des dons et des transferts unilatéraux.

Le compte financier enregistre les différents types de flux financiers. Dans le compte financier, on
distingue des flux d’investissements directs, des flux d’investissement de portefeuille, et des flux
d’emprunts entre agents économiques résidents et non-résidents. Un investissement direct étranger
correspond à la création ou à la reprise partielle ou totale d’entreprises à l’étranger. Les
augmentations de capital sont également considérées comme des investissements directs. Un
investissement de portefeuille correspond à un achat ou à une vente de titres (action et obligations)
entre les agents résidents et non-résidents dans le but de réaliser une plus-value ou de récupérer
des dividendes.

Le compte capital enregistre essentiellement les transferts en capital. Ce sont des transferts
unilatéraux dans le sens où ils n’ont aucune contrepartie. Il s’agit en général des remises de dettes
et de pertes sur créances accordées à ces pays.

2. Les théories de l’échange international


Les échanges internationaux sont-ils bénéfiques aux pays qui commercent entre eux ? Les
économistes libéraux, partisans du libre-échange, considèrent que l’échange international est
avantageux. Le libre échange est une doctrine économique qui vise à limiter les obstacles à la
circulation des biens, des services et des capitaux entre les économies nationales. D’autres au
contraire, avancent l’idée selon laquelle l’échange international n’est pas toujours sources
d’avantages pour ceux qui le pratiquent et sont défenseurs du protectionnisme. Le protectionnisme
est une doctrine économique qui a pour but de limiter l’accès au marché national pour les étrangers.

A°- Les explications libérales de l’échange international


Qu’est-ce qui justifie l’existence des échanges des biens et services entre les nations ? La première
explication résulte de l’inégale dotation des facteurs naturels entre les nations. Les auteurs classiques
(Adam Smith, David Ricardo) justifient les échanges internationaux au nom de l'allocation optimale
des ressources au niveau mondial.

32
Plusieurs théories sont avancées pour expliquer l’échange international.
• La théorie des avantages absolus d’Adam Smith (1776) ; chaque pays a intérêt à se spécialiser
dans les productions pour lesquelles il possède un avantage absolu par rapport aux autres
nations. Un avantage absolu est donc un avantage obtenu, dans l’échange international, par une
nation lorsqu’elle vend à un prix inférieur à celui des nations concurrentes.
• La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo (1817) ; les nations sans avantage
doivent se spécialiser dans les productions pour lesquelles elles connaissent le moindre
désavantage. Un avantage comparatif est un avantage obtenu, dans l’échange international, par
une nation lorsque, comparativement aux autres biens, son désavantage sur un bien, en terme
de coût et de prix de vente est moindre.
• La théorie des dotations en facteur de Hecksher (1919), Ohlin (1933) et Samuelson (1954) ;
selon le théorème HOS ou loi des dotations en facteurs de production, les nations doivent se
spécialiser dans les fabrications qui incorporent le facteur de production le plus important. Ainsi,
les pays en développement exporteraient les produits incorporant beaucoup de main d’œuvre,
alors que les pays développés exporteraient des biens nécessitant un capital important pour leur
fabrication.
• Les théories de la « demande représentative » de Linder (1961) ; Linder considère qu’un pays
peut s’être constitué un avantage comparatif grâce à l’existence d’une demande intérieure
importante (vaste marché intérieur).
• Les théories de la « demande de différence » de Lassudrie-Duchêne (1971) ; si les échanges
croisés portent sur des produits semblables, ceux-ci ne sont pas rigoureusement identiques mais
bénéficient d’une « qualité de différence ». La participation à l’échange international permet ainsi
d’améliorer la satisfaction des consommateurs qui peuvent choisir entre de nombreuses variétés
d’un bien et permet également d’élargir le marché potentiel des entreprises.
• Les nouvelles théories de l’échange international qui mettent l’accent sur les rendements
croissants et la différentiation des produits.

B°- Les politiques protectionnistes


Le protectionnisme repose sur l’idée que le libre-échange n’est pas toujours source de
d’accroissement des richesses. Il existe plusieurs pratiques protectionnistes. Celles-ci se divisent en
mesures tarifaires et mesures non tarifaires. Une barrière tarifaire est une barrière douanière dont
l’objectif est de limiter l’entrée des produits étrangers sur le territoire national en augmentant les
droits de douane. Parmi les barrières non tarifaires, on distingue :

• Les subventions à l’exportation ; une subvention à l’exportation est une aide publique versée
à une entreprise qui vend une part de sa production à l’étranger.
• Les quotas d’importation ; un quota d’importation est une limite légale des quantités importées.
• Les restrictions volontaires aux exportations ; il s’agit d’un quota sur le commerce imposé non
pas par le pays importateur mais par le pays exportateur.
• Les règles de contenu local ; selon la règle de contenu local, une fraction donnée d’un bien
final vendu dans un pays doit être produite sur le territoire national.

3. Les taux de change


Si des ménages veulent voyager en dehors de la zone CEMAC, vous aurez besoin d’échanger vos
CFA contre des euros, livres sterling, des dollars ou une autre monnaie en fonction de votre
destination. C’est la même chose pour les entreprises. Si un importateur veut acheter des machines-
outils en provenance du Japon par exemple, il devra obtenir des yens pour payer son fournisseur.
Il est donc important pour les différents agents économiques de connaître la valeur d’une monnaie
en termes d’une autre. Cette valeur est donnée par le taux de change. Le taux de change est le prix

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relatif d’une monnaie par rapport à une autre. Autrement dit, le taux de change entre l’Euro et le
CFA est le nombre de CFA qu’il faut vendre pour acquérir un Euro. En général, on distingue deux
régimes de taux de change : le régime de change fixe et le régime de change flexible. Dans un régime
de change fixe (ou taux de change fixe), les gouvernements nationaux se mettent d’accord pour
maintenir la convertibilité de leur monnaie à un taux fixe. Dans un régime de taux de change
flottant, le taux de change fluctue librement par le jeu de l’offre et de la demande sans aucune
intervention des banques centrales.

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