Figures de Styles

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LES FIGURES DE RHÉTORIQUE

L’ANALOGIE

La comparaison établit un rapprochement explicite (par un outil de


comparaison : comme, pareil à, tel, ainsi que, plus, moins…) entre un objet (le
comparé) et un autre (le comparant).

La métaphore consiste à employer un terme concret dans un contexte abstrait


par substitution analogique, sans le recours à un terme de comparaison (comme,
ainsi que…).
« Une faucille d’or dans le champ des étoiles » (Hugo)
« Un livre doit être la hache qui brise en nous la mer gelée »
(Kafka, Journal)
(Notez l’adjectif métaphorique)

La personnification attribue à une idée, un animal ou une chose des


caractéristiques humaines.
« Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches. » (Baudelaire,
« Au lecteur », Les Fleurs du mal)

L’allégorie propose, par la description imagée, une représentation concrète


d’une idée (concept, abstraction), donnant lieu à une réflexion. L’unité de base de
l’allégorie, c’est le symbole, l’emblème. On peut donc qualifier d’allégorique la
personnification d’une idée ou d’un sentiment.
« Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche. »
(Baudelaire, « Recueillement »)
« Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ.
Elle allait à grand pas moissonnant et fauchant,
Noir squelette laissant passer le crépuscule. » (Hugo, « Mors », Les
Contemplations)
(Notez l’adjectif allégorique)

La périphrase consiste à employer plusieurs mots, au lieu d’un seul, pour


désigner une réalité.
Le « prince des poètes » pour désigner Ronsard ;
La « ville lumière » pour Paris ;
une « commodité de la conversation » pour chaise.
L’OPPOSITION

L’antithèse oppose deux termes ou idées qui renvoient à des réalités opposées.


« Car enfin qu’est-ce que l’homme dans la nature ? Un néant à
l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant. » (Pascal, Pensées) ;
« Ceux qui s’appliquent trop aux petites choses deviennent
ordinairement incapables des grandes. » (La Rochefoucauld,
Maximes)
(Notez l’adjectif antithétique)

L’oxymore (ou oxymoron) consiste à allier deux mots de sens contradictoires


pour leur donner plus de force expressive.
« Hâte-toi lentement » (Boileau) ;
une « sévère douceur » (Montaigne) ;
une « obscure clarté » (Corneille)

L’AMPLIFICATION

L’hyperbole met une idée en valeur par l’exagération (opposé à litote).


« Le nez de Cléopâtre, s’il eut été plus court, toute la face de la terre
aurait été changé » (Pascal, Pensées) ;
« Le voici. Vers mon cœur tout mon sang se retire » (Racine,
Phèdre) ;
« La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette
impression quasi panoramique qu'elle donne : comme si l'on avait à
sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des
Andes » (Francis Ponge)
(Notez l’adjectif hyperbolique)

La répétition consiste en la reprise du même mot. L’anaphore consiste en la


répétition du même mot (ou d’un groupe de mots) en tête de plusieurs membres
de phrase, pour obtenir un effet de renforcement ou de symétrie.
« Rome, l’unique objet de mon ressentiment ! / Rome, à qui vient
ton bras d’immoler mon amant ! / Rome qui t’a vue naître, et que
ton cœur adore ! / Rome enfin que je hais parce qu’elle t’adore ! »
(Corneille, Horace)
(Notez l’adjectif anaphorique ; nous pourrions parler ici d’une
reprise anaphorique de Rome.)
L’accumulation consiste en une succession de mots appartenant à une même
catégorie. L’accumulation crée une impression d’abondance, de foisonnement.
« Pour expliquer combien ce mobilier est vieux, crevassé, pourri,
tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant, il faudrait
en faire une description qui retarderait trop l’intérêt de cette
histoire. » (Balzac, Le Père Goriot).

La gradation reprend le principe de l’accumulation en organisant les éléments de


manière ascendante ou descendante pour marquer une progression.
« Et qui résisterait à tes adorables lettres, Juliette ! Je viens de les
lire, de les relire, de les dévorer de baisers. » (Hugo, lettre adressée
à Juliette Drouet)

ATTÉNUATION

L’euphémisme chercher à adoucir une réalité choquante ou déplaisante.


« Cette petite grande âme venait de s’envoler » (Hugo, Les
Misérables)

LES PROCÉDÉS SYNTAXIQUES

L’énumération consiste à énoncer successivement les différentes parties d’un


tout. Elle crée un effet d’accumulation, de foisonnement.
Énumération de verbes : « Toujours se vautrait par les fanges, se
noircissait le nez, se barbouillait le visage, éculait ses souliers,
bâillait souvent aux mouches et courait volontiers après les
papillons, desquels son père tenait l’empire. » (Rabelais, Gargantua)

Le parallélisme présente des éléments selon une construction syntaxique


similaire (ABAB), les mettant en relation pour faire ressortir leur similitudes ou
leurs différences, selon l’effet recherché par l’auteur.
« Elle a pleuré en me voyant revenir. Toi tu as pleuré en me voyant
partir. » (Flaubert, lettre adressée à Louis Colet)

Le chiasme est formé d’un croisement des termes, selon la construction ABBA.
« Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. » (Boileau, Art poétique)
« … enfin toute sa personne explique la pension, comme la pension
implique sa personne (Balzac, Le Père Goriot)
LE TEXTE POÉTIQUE

LA SCANSION DU VERS

Un vers correspond à une ligne dans un poème. Chaque vers est composé de
syllabes sonores. La scansion du vers (pour déterminer le nombre de syllabes)
obéit à certaines règles :

1) Le e se prononce quand il est précédé d’une consonne et suivi d’une


autre consonne ou d’un h aspiré. Mais il s’élide et ne compte pas devant
une voyelle ou un h muet, sauf s’il est suivi d’un s, puisqu’il faut faire la
liaison. Le e ne compte jamais en fin de vers.

« Je /me / fe/rai/ sa/vant / en / la / phi/lo/so/phie,


En/ la/ ma/thé/ma/tique /et/ mé/de/ci/ne au/ssi »
(Du Bellay, « Je me ferai savant »)

2) Lorsque deux voyelles se suivent (nier, violon, louer…), le poète peut


les compter comme une syllabe (synérèse) ou deux (diérèse). Pour savoir
quel compte retenir, le plus simple est de se fier au décompte des vers
voisins.

LE NOM DU VERS

Le nombre de syllabes sonores détermine le nom du vers. Les vers les plus
fréquents sont :

12 syllabes : ______________________________

10 syllabes : ______________________________

8 syllabes : ______________________________
LA STROPHE

La strophe est un groupe organisé de vers qui renferme une unité de sens et dont
le nombre détermine le nom. Les plus courants sont :

3 vers : ______________________________

4 vers : ______________________________

6 vers : ______________________________

10 vers : ______________________________

LES SONORITÉS

Les rimes sont des échos qui se répondent à la fin de deux vers. Elles sont
féminines si elles se terminent par un e muet, et masculines dans les autres cas.

La disposition des rimes peut suivre trois schémas :


- le modèle AABB : rimes suivies (plates)
- le modèle ABBA : rimes embrassées
- le modèle ABAB : rimes croisées

L’assonance est la répétition d’une voyelle à l’intérieur d’un vers.


« Et d’un refus cruel l’insupportable injure. » (Racine)

L’allitération est la répétition d’une consonne à l’intérieur d’un vers.


« Ce beau flambeau qui lance une flamme fumeuse » (Jean de
Sponde)

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