2004 Rayonnements Ionisants Sante
2004 Rayonnements Ionisants Sante
2004 Rayonnements Ionisants Sante
ionisants et santé
Unités de mesure
Rolf Sievert
SOMMAIRE
EXPOSITION MÉDICALE
AUX RAYONNEMENTS IONISANTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8-11
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E X P O S I T I O N AU X R AYO N N E
MODES D ' EXPOSITION , SOURCES ET EFFETS
N
ous sommes en permanence soumis à une irradiation naturelle.
La dose individuelle correspondante est comprise entre 2 et 3 milli-
sieverts (mSv) par an en France pour la plupart des individus. Si l'on
ajoute l'exposition aux sources artificielles de rayonnements ionisants, la dose
individuelle atteint en moyenne 4 mSv par an en France.
Patrick Landmann
Patrick Landmann
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EXPOSITION MEDICALE AUX
L
a quasi-totalité de l’irradiation artificielle reçue par la population est
d’origine médicale. Le Conseil de l’Union européenne en a tenu compte
en publiant la directive Euratom 97/43 spécifique à la radioprotection
des patients, récemment transposée en droit français. L’utilisation médicale des
rayonnements ionisants en France s’opère maintenant dans le respect du déc-
ret relatif à la protection des personnes exposées à des fins médicales et médi-
co-légales (Décret 2003 – 270 du 24 Mars 2003). Les principes de justification
et d’optimisation des actes doivent être appliqués et des outils sont dévelop-
pés pour aider les professionnels de santé.
de l’ordre de plusieurs Gy
et provoquer l’apparition
de radiodermites.
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R AYO N N E M E N T S I O N I S A N T S
Niveau des doses efficaces reçues lors d’expositions médicales à des fins diagnostiques
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La radioprotection l’obtention des informations diagnos-
des patients tiques souhaitées. La radioprotection
des patients relève de la responsabilité
L’utilisation médicale des rayonnements du médecin prescripteur et du méde-
ionisants en France doit désormais se cin qui réalise l'acte.
faire dans le respect du décret relatif à la Le décret du 24 mars 2003 prévoit que
protection des personnes exposées à le Ministère de la Santé établisse et
des fins médicales et médico-légales diffuse un guide de prescription des
(Décret 2003-270 du 24 mars 2003). actes et examens courants exposant
aux rayonnements ionisants. De
Les deux principes de base de la radio- même, des guides de procédures aide-
protection des patients sont la justifi- ront les médecins qui réalisent des
cation de l’acte et l’optimisation de actes de radiologie ou de médecine
la protection. La justification est la nucléaire diagnostique à élaborer un
confirmation argumentée du choix de protocole écrit pour chaque type
la technique (par exemple : scanogra- d’acte. Des niveaux de référence
phie plutôt qu’échographie) ; l’optimi- diagnostiques de dose (NRD) sont en
sation consiste à réduire les doses cours d’établissement afin que chaque
“autant que possible” tout en assurant médecin puisse s’y référer pour opti-
la qualité d’image nécessaire à miser sa pratique.
■ Effets tératogènes
Pendant les 2 premières semaines après la fécondation, s'applique
une loi de tout ou rien (avortement précoce ou grossesse normale).
Ensuite, l'organe touché est celui qui est en cours de formation au moment
de l'irradiation, mais l'organe le plus sensible est le système nerveux central
tout particulièrement entre la 8ème et la 15ème semaine de grossesse
et à un degré moindre entre la 16ème et la 25ème semaine.
■ Cancérogenèse
■ Leucémies : risque < 1% pour 200 mGy
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Les niveaux de référence diagnostiques ou NRD
Distribution des doses pour un cliché pulmonaire de face. Campagne de mesures 2001-2003 (IRSN Vésinet)
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LES ACCIDENTS
P
rès de 600 accidents radiologiques ont été répertoriés dans le monde depuis
1945 conduisant à 180 décès consécutifs à un syndrome aigu d’irradiation.
Une trentaine de cas dits “sévères” ont été observés, depuis 1951, à l’Institut Curie.
L’accident demeure un événement rare qu’il convient de repérer et traiter au plus vite.
Non déterminé
14 %
Militaire
4% Exposition
externe et
interne 3 %
Exposition interne 10 %
Médecine 11 % Nucléaire civil 11%
Non déterminé 3 %
Répartition des accidents par secteur d’activité Répartition des accidents par mode d’exposition
depuis 1945 depuis 1945
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■ phase tardive pouvant apparaître chaussons, combinaison ou blouse)
plusieurs années, voire des dizaines pour le personnel soignant. En cas
d’années, après l’exposition et se de contamination interne, des pré-
manifestant par une asthénie, des cautions doivent être prises pour
risques de fibrose et/ou de cancers tenir compte de la contamination
des tissus ou organes radio-sensibles. des excrétas (urines et selles).
Le plus rapidement possible, un prélè-
vement sanguin pour une NFS doit
Cas d’une irradiation
être effectué (à suivre ensuite toutes
les 4 heures puis toutes les 8h), ainsi
externe localisée
qu’un prélèvement pour la recherche
d’aberrations chromosomiques et un Il s’agit d’une exposition accidentelle
typage HLA. Si la dose est inférieure à d’une partie du corps qui n’engage
1 Gy, la lymphopénie temporaire généralement pas le pronostic vital.
régresse spontanément. Il n’y a pas de Les mains, les pieds et les jambes sont
traitement mais une surveillance les plus souvent touchés après contact
hématologique. Chez la femme en- avec une source radioactive ou mani-
ceinte, un avis spécialisé est nécessaire pulation dans un accélérateur de parti-
à partir de 0,1 Gy. Si la dose est supé- cules. La peau est le premier tissu cible
rieure à 1 Gy, l’hospitalisation est néces- et les symptômes initiaux qui peuvent
saire et doit se faire en service spéciali- alerter sont la sensation de chaleur, les
sé si la dose est supérieure à 2 Gy. douleurs et l’érythème. En fonction de
la dose à la peau, après une période de
L’examen d’une personne irradiée latence d’autant plus courte que la
ne présente aucun danger pour le dose est élevée, peuvent s’installer :
médecin. Seule une contamination ■ une dépilation simple et transitoire
et jusqu'à 12 Gy,
■ une radiodermite exsudative entre
12 et 20 Gy,
■ une nécrose tissulaire au dessus
de 20 à 25 Gy.
Une radiodermite débutante peut être
confondue avec un coup de soleil.
L’interrogatoire permettant de mettre
La chute des lymphocytes circulants après exposition en évidence des éléments évocateurs
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Le consensus sur la prise en charge thérapeutique
des irradiations accidentelles (2003)
Ce consensus a été élaboré Trois axes thérapeutiques sont retenus :
par une cinquantaine d’experts ■ thérapie de support incluant
en hématologie, radio-pathologie un traitement transfusionnel
et dosimétrie. classique de l’aplasie médullaire,
Le consensus préconise tout une décontamination digestive
d’abord un tri des victimes chez les patients risquant
en 3 catégories d’après de développer une aplasie profonde
la gravité des signes cliniques et l’administration d’antiviraux
de la phase initiale et l’importance selon les indications habituelles
et la rapidité de la chute de la lymphopénie.
des lymphocytes :
■ thérapie par cytokines avec
■ grade 1 : absence de risque létal. un traitement par G-CSF plus EPO
Pas de nécessité d’un traitement le plus rapidement possible
hématologique. pour les patients de grade 2
■ grade 2 : risque létal avec et 3 sauf ceux présentant
une atteinte hématologique des signes neurologiques irréversibles.
(de légère à sévère) sans atteinte En cas de confirmation du grade 3 lors
gastro-intestinale irréversible. du second bilan à J4 ou J5,
Traitement à visée curative le traitement par cytokine
possible. est interrompu.
■ grade 3 : supra-létal avec ■ thérapie par greffe allogénique
symptômes d’atteintes gastro- de cellules souches hématopoïétiques
intestinales ou cérébro- dont l’indication ne doit pas être
vasculaires irréversibles. posée avant le 21ème jour après
Traitement à visée palliative. l’irradiation.
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Rayonnements ionisants et santé
L'homme est en permanence exposé
à des rayonnements ionisants, qu'ils soient
d'origine naturelle ou artificielle.
L'exposition peut induire des effets sur la santé
de l'homme, effets qui dépendent des conditions
d'exposition et des doses reçues.
Il est important d'une part, de limiter
les niveaux d'exposition et d'autre part,
de connaître les effets pour les diagnostiquer,
les pronostiquer et les traiter en cas
de nécessité.
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