Cameroun - Kribi Power Project 216MW Gas Plant & 225kV - EIES
Cameroun - Kribi Power Project 216MW Gas Plant & 225kV - EIES
Cameroun - Kribi Power Project 216MW Gas Plant & 225kV - EIES
Original : Anglais
PAYS : Cameroon
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1. INTRODUCTION .................................................................................................................. 1
2. DESCRIPTION ET JUSTIFICATION DU PROJET ........................................................ 2
2.1 DESCRIPTION DU PROJET ........................................................................................ 2
2.2 JUSTIFICATION DU PROJET .................................................................................... 4
3. CADRE JURIDIQUE ET ADMINISTRATIF .................................................................... 4
4. DESCRIPTION DE L’ENVIRONNEMENT DU PROJET............................................... 5
5. VARIANTES DU PROJET ................................................................................................. 10
6. IMPACTS POTENTIELS ET MESURES D’ATTÉNUATION ..................................... 11
6.1 QUALITÉ DE L’AIR .................................................................................................... 11
6.2 EAU DE SURFACE ...................................................................................................... 12
6.3 EAU SOUTERRAINE .................................................................................................. 12
6.4 BRUIT............................................................................................................................. 13
6.5 TRAFIC .......................................................................................................................... 14
6.6 SOLS ET UTILISATION DES TERRES ................................................................... 14
6.7 BIODIVERSITÉ ............................................................................................................ 15
6.8 PAYSAGE et ÉLÉMENTS VISUELS ......................................................................... 16
7. ÉVALUATION DE L’IMPACT SOCIAL ......................................................................... 16
7.1 POPULATION et DÉMOGRAPHIE .......................................................................... 16
7.2 ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE ....................................................................... 18
7.3 SERVICES SOCIAUX et INFRASTRUCTURE ....................................................... 18
7.4 CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES – SANTÉ COMMUNAUTAIRE ............. 19
8. GESTION DU RISQUE ENVIRONNEMENTAL............................................................ 20
9. PROGRAMME DE SUIVI .................................................................................................. 21
10. PLAN DE GESTION SOCIALE ........................................................................................ 21
11. CONSULTATIONS PUBLIQUES ..................................................................................... 22
12. CONCLUSIONS................................................................................................................... 24
13. RÉFÉRENCES ET CONTACTS ....................................................................................... 24
iii
ABRÉVIATIONS
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2. DESCRIPTION ET JUSTIFICATION DU PROJET
Le site
La centrale envisagée sera implantée à Mpolongwe. Cette zone est située à 9 km environ au nord
de Kribi et elle est adjacente à la route principale, à une distance d’à peu près 1 km de la côte. La
centrale à proprement parler s’étendra sur 4 ha environ, à l’intérieur d’une superficie totale de 16
ha, ce qui permettra d’aménager également un baraquement de chantier pour le projet. Un
bâtiment à usage de bureaux, des aménagements sociaux, des ateliers et des magasins seront
également construits sur le site de la centrale.
Le site de la centrale est situé principalement en zone de forêt secondaire. À ses abords, côté
ouest, dans l’emprise d’une ancienne ligne électrique de 90 km de long, on trouve également
quelques maisons de pêcheurs qui abritent trois familles. Il est arrosé par le fleuve Mpolongwe et
deux de ses affluents. Ceux-ci sont pérennes et alimentent les populations locales. Le
gouvernement a autorisé AES SONEL à utiliser ce terrain dépourvu de titre foncier, en vertu d’un
Décret sur le service public signé en août 2005.
Équipement de la centrale électrique
La centrale électrique telle que conçue, comprend 9 turbines à gaz à cycle simple installées, et
c’est sur cette donnée que repose la présente étude. Les turbines seront munies chacune d’une
cheminée d’environ 20 m de haut pour les émissions, et d’un système de refroidissement par
liquide ou par air à circuit fermé. Ces circuits ne nécessiteront donc que de l’eau d’appoint. La
demande totale en eau pour les opérations de traitement est estimée à seulement 2 à 3 m3 environ
par mois. L’eau de traitement du système peut provenir soit des ruisseaux proches du site, soit de
forages réalisés sur le site.
La centrale électrique sera alimentée au gaz traité, transporté de l’installation de traitement
centrale (CPF) à Eboudawé pour être transformé en électricité. Le transport s’effectuera par
gazoduc de la CPF à la centrale électrique de Mpolongwe. Étant donné qu’il n’est pas prévu de
stockage de gaz sur le site, les turbines seront à double combustion (gaz et diesel) afin d’éviter
une interruption d’alimentation électrique si le gaz venait à manquer. La capacité des réservoirs
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de diesel sur place sera d’environ 2000 m3. Ceci sera suffisant pour faire tourner la centrale à
plein régime 7 jours sur 8. La centrale ne devrait pas tourner de façon continue au diesel pendant
plus de 8 jours par an, avec un facteur de charge maximale de 30 %.
La longueur totale de la ligne de transport sera de 99,5 km. Elle sera construite dans un couloir
(emprise) de 30 m de large, c’est-à-dire 15 m de chaque côté de l’axe de la ligne. Des pylônes
seront implantés le long de la ligne, à une distance nominale de 350 m l’un de l’autre, ce qui
donnera près de 285 pylônes au total. Ils auront environ 40 m de haut et la ligne sera à double
circuit. Il existe déjà une ligne de transport de 90 kV, entre Edéa et Kribi. La nouvelle ligne
suivra le tracé de cette route générale sur près de 90 % de la distance mais elle lui sera
véritablement parallèle sur 40 % de cette distance. Étant donné que l’ancienne et la nouvelle
lignes suivent également le tracé de la route principale, l’accès au couloir de la ligne devrait se
gérer sans mal. Seules quelques nouvelles pistes d’accès de courte distance seront requises pour
permettre l’accès aux pylônes pendant les travaux de construction.
La route choisie traverse une forêt tropicale secondaire sur environ 30 à 40 % de sa longueur, des
friches sur 40-50 %, et des plantations de cultures vivrières sur près de 20 %. Dans la zone, les
habitations sont éparses et cette route a été choisie afin de contourner autant que possible les
villages et les zones forestières. Vingt-cinq villages ont été répertoriés le long de la route.
Il y a lieu de souligner que le projet se limite à l’installation d’une centrale électrique et d’une
ligne de 225 kV. Il ne comprend pas la distribution d’électricité aux communautés locales. Le
transport de l’électricité de cette ligne haute tension aux villages de la zone du projet n’est pas
pratique et n’entre pas dans le cadre de la présente évaluation, bien que la question de
l’alimentation en électricité soit cruciale pour ces communautés.
La majorité des villages affectés sont déjà alimentés en électricité et AES SONEL élabore
actuellement, dans le cadre de l’accord de concession, un programme distinct pour
l’augmentation du nombre d’abonnés (près 50 000 par an). La majorité de la population
bénéficiera de ce programme qui prévoit la construction par AES SONEL de nouvelles lignes de
30 kV à partir de l’ancienne ligne de 90 kV.
Dans la zone du projet, la disponibilité de l’électricité et son utilisation sont très variées. Un
grand nombre de villageois ont accès à l’électricité bien que toutes les habitations ne soient pas
raccordées au réseau électrique. Selon l’enquête et des observations effectuées sur le terrain, la
majorité des villages ont la capacité d’accéder à l’électricité. Autrement dit, soit que le dispositif
technique pour se connecter aux pylônes existe mais faute de moyens pour payer les factures, de
nombreux ménages ne peuvent s’abonner à l’électricité, soit que les pylônes disponibles sont
irréparables et par conséquent déconnectés du réseau national. Parfois, certains ménages nantis
ont leur propre groupe électrogène, ce qui les rend indépendants des sources locales
d’alimentation en électricité. Le village de Dehane lui n’a pas de capacité d’accès à l’électricité.
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2.2 JUSTIFICATION DU PROJET
L’EIES a identifié les exigences statutaires et les règlements, ainsi que les permis et licences
requis pour démarrer la mise en œuvre de ce type de projet au Cameroun. La principale loi
applicable en matière de gestion environnementale et sociale est le Décret N° 2005/0577 du 23
février 2005, qui définit la procédure à suivre pour réaliser une étude d’impact environnemental,
et l’Arrêté N° 0069/MINEP du 8 mars 2006, qui énonce les catégories d’opérations soumises à
une EIE.
Les consultations requises dans le cadre de l’EIES ont également été organisées conformément
aux dispositions du Décret N° 2005/0577 sur l’EIE du Cameroun, qui impose :
de déterminer la recevabilité de l’EIE, ce qui implique que des consultations et
audiences publiques, y compris des réunions, aient été organisées durant l’étude ;
que le promoteur prévienne, 30 jours à l’avance, de la tenue de la première réunion
consultative ;
que le rapport de l’EIE soit inclus dans les procès-verbaux des réunions ;
que des audiences publiques soient organisées après confirmation de la
recevabilité du rapport EIE et qu’un rapport sur les conclusions soit présenté au
ministre 30 jours après.
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Étant donné que le Cameroun ne dispose pas pour l’heure de normes nationales en matière de
qualité de l’eau, de qualité de l’air et de limite du bruit, on a adopté pour la présente EIES les
normes internationales, notamment les directives sur l’environnement, la santé et la sécurité de la
Banque mondiale et les directives de l’Organisation mondiale de la santé.
Les institutions camerounaises chargées de l’application des lois environnementales et de leur
suivi sont les suivantes :
le Comité interministériel sur l’environnement ;
la Commission nationale consultative de l’environnement et du développement
durable ;
le Ministère de l’Environnement ;
le Ministère de l’Énergie et de l’Hydraulique ; et
l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (ARSEL);
Les autres ministères concernés sont ceux de l’Agriculture, du Transport, de la Culture, ainsi que
le Ministère de l’Utilisation des terres, de la Planification et du Logement. Le rapport EIES a
également identifié les protocoles, accords et traités internationaux sur l’environnement et trois
accords régionaux.
4.1 TOPOGRAPHIE
La zone du projet à proprement parler est blottie dans des collines de basse terre, au milieu d’un
paysage rural caractérisé par une forêt pluvieuse secondaire et des parcelles irrégulières de
cultures. Côté topographie, c’est une zone de terrains très ondulés ou de monticules et de vallées
peu profondes. Le site de la centrale se trouve à 10-20 m environ au-dessus du niveau de la mer,
tandis que la totalité des 100 km de la ligne de transport sont dans l’ensemble à 100 m au-dessus
du niveau de la mer. Sur la trajectoire de la ligne de transport, il y a des villages et, partant, des
terrains défrichés. Ceci dit, le paysage de la zone est caractérisé essentiellement par une
végétation de forêt naturelle.
4.2 CLIMAT
Toute la zone du projet se trouve dans la région équatoriale du Cameroun, caractérisée par des
forêts primaires et secondaires, avec des températures moyennes d’environ 28°C et un taux
d’humidité compris entre 60 et 100 %. De façon générale, le climat comprend une saison sèche
qui va de novembre à peu près à mars, de fines pluies d’avril à mai, et une saison pluvieuse de
juin à octobre. La pluviométrie dans la région est généralement forte avec des précipitations
annuelles atteignant 3000 mm environ en moyenne.
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4.4 HYDROLOGIE et HYDROGÉOLOGIE
Comme souligné plus haut, la zone est composée essentiellement de terres basses légèrement
ondulées, coupées en deux par une multitude de petits ruisseaux et rivières. Sur la ceinture
côtière, les sols sont en partie sableux et très perméables. Le bas niveau des terres et la
perméabilité des sols, le réseau hydrographique et la forte pluviométrie dans la zone font conclure
à l’existence de nappes phréatiques peu profondes. Les données sur les forages existant sur le site
de la centrale révèlent la présence d’eaux souterraines à environ 8 m de profondeur, bien que
l’étendue de la nappe puisse varier d’une saison à une autre, en fonction des pluies.
4.5 UTILISATION DES TERRES
Le site de la centrale et les terrains le long de l’emprise de la ligne de transport sont
essentiellement couverts de forêt. Cette couverture forestière porte la marque de l’activité
humaine (défrichage ou défrichage par endroits) à des degrés divers et comprend une forêt
pluviale secondaire. La terre est également utilisée pour la culture vivrière, de petites étendues de
clairières étant consacrées aux plantations de bananiers, de palmiers, de manioc et autres cultures
essentielles. À l’intérieur du site de la centrale, on pouvait voir une petite étendue de terre
défrichée pour l’agriculture et, autour des villages situés le long de l’emprise de la ligne de
transport, les zones de clairière sont nombreuses. Selon les estimations initiales, près de 80 % de
l’étendue du site du projet se trouve dans une zone de forêt pluviale secondaire, le reste étant des
terres défrichées consacrées essentiellement à l’agriculture. La principale exception au milieu de
ce panorama de cultures vivrières est une vaste palmeraie commerciale qu’exploite Ferme Suisse
à 35 km environ au Sud d’Edéa. À la lisière d’Edéa, les terres servent essentiellement à
l’agriculture, les forêts étant défrichées de façon générale pour des cultures vivrières à petite
échelle et des plantations par intermittence.
4.6 BIODIVERSITÉ
Pour déterminer le statut de la zone du projet, des études écologiques de base ont été réalisées par
Scott Wilson.
Le site de la centrale couvre une superficie de 16 ha comprenant des terres broussailleuses
récemment mises en jachère, d’anciennes terres en jachère et des lopins de forêt perturbée. Une
infime partie du site est consacrée à des cultures, telles que la banane et le manioc. Les zones de
friche sont généralement couvertes d’une végétation pionnière sans grande valeur, en termes de
protection. Il existe des lopins de forêt naturelle fortement dérangés mais qui conservent
néanmoins une certaine valeur écologique. Ce sont des habitats de plantes rares et de petits
animaux, mais ils sont sans grand intérêt pour les espèces sauvages de plus grande taille. Dans la
zone d’échantillonnage, l’on a répertorié en tout 499 arbres de diamètre supérieur à 10 cm pour
un total de 94 espèces. Coelocaryon preusii est l’espèce la plus répandue avec un total de 53
pieds. Les autres espèces en abondance étaient le Tabernaemontana crassa, le Santiria trimera,
l’Anthonotha macrophylla et le Dichostemma glaucescens. Outre les espèces répertoriées à
l’intérieur des parcelles, il y en avait d’autres de moins de 10 cm de diamètre, à savoir : le
Rinorea verrucosa, le Rinnorea longisepala et le Rinorea mezilii.
La ligne de transport traversera plusieurs types d’habitats, surtout les suivants : une forêt
riveraine perturbée, une forêt marécageuse dérangée, une forêt de raphia perturbée, des friches de
différents âges et un peuplement mûr sur un sol rocheux. Il est ressorti des études écologiques de
base réalisées, qu’en dépit de l’intensité de la dégradation, certains grands arbres ont résisté,
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comme par exemple l’Antrocaryon micraster et le Hallea ciliata. Certaines étendues sont encore
suffisamment boisées et ont une flore abondante. Ces lopins de forêt abritent toujours quelques
espèces très protégées, telles que le Cola hypochrysea et le Cola filicifolia, et de nombreuses
espèces de la famille des rinorea. Ces deux parcelles de terre sont une démonstration de la
meilleure structure de forêt naturelle qui subsiste dans la zone d’étude. L’Antrocaryon micraster
avec ses 119 cm de diamètre, est le plus gros arbre qui ait été identifié.
L’Allexis caulliflora, le Rinorea kamerunensis, le Podococcus barteri, sont des plantes de taille
plus petite, ayant moins de 10 cm de diamètre, mais qui sont précieux du point de vue de la
conservation de la nature.
L’on a répertorié en tout 150 espèces de plus de 10 cm diamètre, 94 à l’intérieur du site de la
centrale et 114 le long de la ligne de transport, et certaines aux deux endroits.
Les principaux groupes bio-indicateurs rencontrés sont :
i) 2 espèces (le Rinorea mezili sp trouvé sur le site de la centrale et sur certaines
parcelles le long de la ligne de transport) considérées comme endémiques,
s’agissant du Cameroun et
ii) 5 espèces (le Drypetes preussii trouvé au Cameroun et au SE du Nigeria, le
Leonardoxa africana trouvé au SE du Nigeria, au Cameroun, au Nord du Gabon ;
ainsi que le Rinorea verrucosa, le Rinorea longisepala, le Rinorea kamerunensis)
consdiérées comme sous-endémiques.
L’évaluation de la nécessité éventuelle de protéger ces espèces a révélé que seule une quinzaine
sur les 150 identifiées (soit 10 %) sont vulnérables et ne devraient avoir qu’un impact moyen en
cas d’extinction, et qu’une seule est menacée de disparition. La grande majorité des 150
espèces répertoriées a très peu de valeur en termes de conservation. Une grande partie des
espèces végétales identifiées dans le cadre du projet sert comme aliment, médicament et matériau
de construction.
La région de Kribi est connue pour abriter une multitude d’espèces animales, notamment de
grands mammifères tels que : éléphants de forêt, chimpanzés, gorilles de côte et mandrins, et des
renseignements assez fournis sont disponibles sur les espèces qui existent dans le Parc national de
Campo Ma’an.
En ce qui concerne la faune aviaire, on signale la présence de perroquets gris à la queue rouge et
d’une grande variété d’oiseaux aquatiques (migrants). Parmi les 924 espèces aviaires observées
ou connues au Cameroun, l’on en dénombre 300 dans le sud-ouest du pays.
Du fait du degré de perturbation et de la présence de villages le long de la zone du projet, la
faune se compose uniquement de petits mammifères, de serpents et d’insectes. Il n’existe pas
d’espèces fauniques spécifiquement associées à cet habitat perturbé, la plupart des animaux qu’on
y rencontre ayant apparemment migré de la forêt voisine.
Aucun des animaux identifiés au cours de l’étude ne fait partie des espèces protégées. Ils sont par
conséquent sans grande valeur en termes de protection de la nature. Ainsi, s’agissant de
protection de la faune, le site de la centrale et la ligne de transport n’ont pas grand intérêt. En
outre, la majorité des espèces répertoriées viennent de la forêt voisine et n’ont donc pas leurs
habitats dans la zone du projet. Elles constituent néanmoins pour la population locale une source
d’alimentation et de revenu (vente de la viande). La plupart des grands mammifères, reptiles et
oiseaux en danger n’existent ni dans la zone du projet, ni dans la forêt voisine.
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4.7 ARCHÉOLOGIE, PATRIMOINE CULTUREL et ZONES PROTÉGÉES
Une étude de la carte topographique et touristique a été réalisée en plus d’une visite sur le terrain,
afin d’identifier tout site ou particularité archéologique et culturel éventuel de la zone. Cette
étude a conclu qu’il n’existe dans la zone du projet, aucun site, ni particularité d’une quelconque
importance régionale, nationale ou internationale. L’on peut cependant y déceler des marques
d’un patrimoine culturel d’importance locale, notamment des tombes aménagées généralement
près des maisons et des zones de forêt sacrée, entre Edéa et Kribi. Étant donné que les tombes se
trouvent généralement à côté des maisons, il y a de fortes chances qu’elles soient affectées
lorsque les propriétés concernées le sont. Sur le site de la centrale électrique se trouvent au moins
deux tombes qui seront naturellement affectées.
L’étude archéologique réalisée en surface sur le site des centrales électriques à gaz de
Mpolongwe a confirmé à nouveau l’existence de sites archéologiques, notamment un
établissement humain hétéroclite. La brève visite qui y a été effectuée ne permet pas de tirer des
conclusions ayant valeur d’étude d’impact détaillée. Ces conclusions ne peuvent non plus servir
de fondement à la mise en œuvre d’un plan d’action. Il y a lieu d’approfondir la prospection pour
permettre de confirmer les richesses archéologiques existantes avant le lancement de la
construction. Il est essentiel de superviser les travaux qui seront réalisés plus tard afin de protéger
tout patrimoine archéologique. Ceci concerne principalement les travaux de construction
comprenant le déblai d’importantes quantités de terres. La société devra prendre impérativement
en compte cette question dans son plan d’action sur la gestion du patrimoine culturel.
Dans la région de Kribi, il y a deux sites officiellement protégés, à savoir la réserve faunique
d’Edéa - Douala et le Parc national de Campo-Ma’an. La réserve faunique d’Edéa - Douala se
trouve dans la Province du Littoral, Département du Fleuve Sanaga. Elle couvre une superficie de
1 600 km² environ et comprend deux parties de taille inégale. La grande partie, qui se trouve côté
sud, est située entre l’embouchure du fleuve Sanaga au nord et celle du fleuve Nyong au sud ;
l’autre partie, plus petite, s’étend le long de la côte Nord du fleuve Sanaga jusqu’à Souelaba, et
est limitée à l’est par le ruisseau Kwa Kwa. Le Parc national Campo-Ma’an, situé dans la partie
sud-ouest de la Province de Kribi, s’étend sur 2 640 km2. Ce parc est une zone de compensation
de l’impact environnemental lié au pipeline Tchad-Cameroun. La Banque mondiale, le FEM,
l’Union européenne, SNV, GTZ, le WWF et l’UICN ont financé des projets dans la zone. Le
Fonds pour l’environnement et le développement du Cameroun (FEDEC) et le WWF financent
actuellement des projets de protection de la nature dans le Parc national.
Le Cameroun a une superficie totale de 475 650 km² et une population estimée, en 2003, à 16
millions d’habitants, soit une densité d’environ 33 habitants au km² (estimations de l’Institut
national des statistiques (INS)). Le taux moyen de croissance démographique est de 2,6 % par an.
Selon les estimations de l’INS, l’espérance de vie était de 52 ans en 1999. La population
camerounaise est jeune, plus de la moitié ayant moins de 25 ans. Le pays compte près de 276
groupes ethniques. Il existe une grande diversité géographique et trois principales zones
écologiques : la zone forestière, l’ouest montagneux et la zone saharienne.
En termes de répartition par sexe, la situation dans les deux Provinces de la zone du projet est
équilibrée. Autrement dit, la plupart des ménages comptent 50 % d’hommes et 50 % de femmes.
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Tableau 1
Répartition par sexe dans la zone du projet
Sexe Hommes (%) Femmes (%)
Subdivision d’Edéa 50 50
Subdivision de Kribi 49 51
Les deux subdivisions 49,4 50,6
Tableau 2
Sexe des chefs de ménage dans la zone du projet
Sexe du chef de ménage % dans la Subdivision d’Edéa % dans la Subdivision de Kribi
Homme 80,2 82,5
Femme 19,8 17,5
Total 100 100
La zone du projet s’étend sur deux Provinces, à savoir : la Province du Littoral (zone
nord) et la Province du Sud (zone sud). Quatre-vingt-deux pour cent (82 %) de la population de la
Province du Littoral vit en zone urbaine et la majorité des citadins vit à Douala. Dans la Province
du Sud, seuls 28 % vivent en zone urbaine, à Kribi par exemple. La population dans les deux
Provinces est jeune, comptant plus de 40 % de moins de 15 ans.
La Province du Littoral a une économie locale prospère, avec des marchés urbains et
ruraux dans toute la Province. Douala, principale ville du Cameroun, a la densité urbaine la plus
forte du pays et ce, en raison des opportunités potentielles de travail qu’on y trouve et de sa
concentration d’infrastructures importantes, telles que : port, aéroport international, routes et voie
ferrée. Elle est également une plaque tournante pour les produits d’exportation et d’importation à
destination et en provenance d’autres régions du Cameroun et des pays voisins (Tchad et
République centrafricaine). La Province a la capacité de produire d’importantes quantités
d’électricité grâce à deux centrales hydroélectriques implantées sur le fleuve Sanaga.
Kribi, dans la Province Sud, est la principale ville de la zone du projet. La ville de Kribi
à proprement parler est une zone côtière touristique qui compte de nombreux hôtels et maisons
d’hôtes. À l’extérieur de Kribi et de Douala, la terre est essentiellement couverte de forêt, tandis
que les terres contiguës aux villages sont consacrées à l’agriculture, qui est par conséquent le
poumon économique de la zone. Le secteur compte de grandes unités exploitées par
intermittence, utilisant des techniques modernes, et détenues pour la plupart par des sociétés
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étrangères qui produisent du caoutchouc, de l’huile de palme, des fruits et des légumes, ou
pratiquent l’agriculture vivrière avec comme principales cultures le manioc, la banane et le cacao.
Les villageois s’adonnent également à l’élevage et à certaines activités commerciales, à petite
échelle. Dans la zone du projet, la pauvreté passe de modérée à profonde. Ce qui a été relevé lors
de l’enquête auprès des ménages le confirme bien, à savoir que plus de 50 % des habitants vivent
en-dessous du seuil de pauvreté. Les principales sources de revenu de ces villages étaient, par
ordre décroissant : l’agriculture (40 %), le secteur informel (24 %), le secteur formel (23 %), la
chasse et la pêche (7 %), envoi de fonds par les parents (3 %) et autres (3 %).
5. VARIANTES DU PROJET
5.1 LA CENTRALE
En 2005, Power Planning Associates a réalisé une étude indépendante sur les choix possibles
concernant la centrale. Cette étude, qui comprenait une évaluation d’autres options
d’emplacement, de type de centrale et de combustible, a conclu que l’option d’une centrale à gaz
naturel avec turbines à gaz à cycle simple, qui serait implantée dans la région de Kribi, était la
meilleure de toutes.
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6. IMPACTS POTENTIELS ET MESURES D’ATTÉNUATION
Tableau 4
Banque mondiale -Valeurs indicatives de la qualité de l’air
Période de référence Valeurs maximales de concentration au sol (µg/m3)
NO2 Moyenne 24 heures 150
Moyenne annuelle 100
SO2 Moyenne 24 heures 150
Moyenne annuelle 80
Tableau 5
OMS – Valeurs indicatives de la qualité de l’air
Période de référence Valeurs maximales de concentration au sol (µg/m3)
NO2 Moyenne 1 heure 200
Moyenne annuelle 40
SO2 Moyenne 24 heures 125
Moyenne annuelle 50
Durant les travaux de construction concernant tant le site de la centrale que la ligne de transport,
la qualité de l’air pourrait se dégrader i) du fait de la poussière provenant des activités sur le
terrain, et ii) des émissions de gaz d’échappement des véhicules. La poussière cause des
désagréments et peut présenter un risque pour la santé. Cependant, les effets identifiés peuvent
être atténués sans trop de mal et même s’ils sont jugés néfastes, ils seront de faible intensité et de
courte durée.
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Durant la phase d’exploitation, les opérations d’alimentation de la centrale électrique en gaz
naturel ou en diesel peuvent générer des émissions. Les impacts ont été entièrement modélisés
avec un logiciel de dispersion atmosphérique, et ils ont été jugés néfastes mais peu importants. En
ce qui concerne le diesel, les émissions seront plus polluantes que celles du gaz mais l’impact ne
sera que de très courte durée, d’autant plus que la centrale ne tournera pas au diesel plus de 8
jours consécutifs par an. Il a été adopté un éventail de mesures d’atténuation visant à limiter le
plus possible la production de poussière. Celles-ci sont mentionnées dans le plan de gestion
environnementale (PGE), afin d’en assurer la mise en œuvre durant la phase d’exploitation.
6.4 BRUIT
Pour l’instant, il n’y pas beaucoup de bruit dans le voisinage du site de la centrale ou de la ligne
de transport. Le bruit pourrait provenir principalement de la route Kribi-Edéa. Cependant, le
trafic sur cette route n’étant pas dense, il ne génère qu’un léger bruit de fond. Le bruit qui
émanera éventuellement de la centrale électrique de Kribi sera généré par le trafic et les activités
sur le site durant la phase de construction, et aussi par un léger accroissement du volume du trafic
et par l’effet de couronne (bruit produit par les lignes haute tension). Pendant la phase
d’exploitation, les transformateurs et les turbines à gaz produiront du bruit. L’évaluation estime
que le bruit qui sera généré par la circulation pendant les deux phases sera peu important. Le bruit
provenant des lignes haute tension varie en fonction du voltage réel et des conditions climatiques.
En saison humide, le bruit est plus audible mais l’impact général sera moindre.
Les mesures envisagées pour atténuer ces impacts pendant la phase de construction sont les
suivantes :
entretenir régulièrement la centrale et les équipements ;
effectuer les opérations de découpage, de broyage, etc., dans un espace clos ;
éloigner le plus possible les opérations bruyantes des récepteurs sensibles ;
surveiller et limiter la circulation autour des sites.
À moins de prendre des mesures appropriées, le niveau du bruit sur le site de la centrale pendant
la phase opérationnelle sera supérieur aux niveaux actuels et à ceux recommandés par
l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est donc prévu des mesures d’atténuation afin de
protéger les habitants de la zone. Il s’agit notamment de construire un mur coupe-bruit (bloc de
béton ou dispositif similaire) à proximité des turbines afin de réduire le bruit au niveau des
récepteurs extérieurs. Des dispositifs de suppression du bruit seront également installés au
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sommet des fours pour atténuer le bruit produit à cette hauteur. Ces dispositions devraient
permettre de gérer le bruit provenant des turbines et de le conformer aux directives de l’OMS en
la matière. De façon générale, lorsque des mesures d’atténuation sont mises en œuvre pendant la
phase d’exploitation, l’impact du bruit généré est jugé néfaste, durable mais de moindre
importance.
6.5 TRAFIC
L’impact potentiel du projet de centrale électrique sur le trafic comprend l’augmentation de la
circulation routière, du bruit, des vibrations, la détérioration de la qualité de l’air, et
l’augmentation des risques d’ordre sécuritaire. Durant la phase de construction, diverses activités
généreront du trafic, notamment le défrichage du site, la construction de routes d’accès,
l’installation de la centrale et des équipements, et la construction de la ligne de transport. Il y
aura, selon les estimations, 300 mouvements de camions au plus par jour, pour le déplacement de
matériaux vers le site et vice-versa. Pour le transport du personnel pendant cette période, l’on
prévoit jusqu’à 100 mouvements par jour. Il n’est prévu pendant la phase d’exploitation que 15 à
20 mouvements du personnel par jour. La principale livraison de produits à la centrale concernera
les hydrocarbures. Il faudrait, selon les estimations, 200 chargements au plus par an. De façon
générale, la circulation pendant la phase opérationnelle sera très faible et n’aura pas d’impact
majeur sur l’environnement. Le projet n’aura pas d’impact significatif sur la route Douala-Edéa.
Cependant, la circulation sur la route Edéa-Kribi connaîtra une hausse pouvant atteindre 100 %
en période de pointe, et s’accompagner éventuellement d’impacts négatifs, comme par exemple
les accidents. Mais en dépit de cette forte hausse (qui s’explique par le fait que la circulation sur
cette route est actuellement peu dense), le trafic sur la route sera faible dans l’ensemble comparé
à la capacité prévue. Peu de mesures d’atténuation sont prévues pour faire face à l’augmentation
des encombrements d’autant plus qu’il n’existe qu’une seule route d’accès et qu’il n’est pas
possible de réduire la quantité de matériaux et le nombre de personnes à transporter. Pendant la
phase de construction en particulier, les véhicules seront exploités autant que possible à plein
rendement, afin de réduire le nombre de mouvements. On prévoira également des convois
spéciaux de véhicules pendant les périodes de pointe, ce qui circonscrira les embouteillages aux
heures de pointe. Pour ce qui concerne le bruit, les vibrations et la qualité de l’air, les principales
mesures envisagées sont la limitation de la vitesse dans les zones sensibles (les villages par
exemple) et l’entretien régulier des véhicules, afin qu’ils soient exploités dans des conditions
optimales. Le projet d’énergie de Kribi n’aura d’incidence sur le trafic que pendant la phase de
construction et, s’agissant de l’augmentation de la circulation routière pendant cette phase des
travaux, cette incidence a été jugée négative, de courte durée et de moindre importance.
6.6 SOLS ET UTILISATION DES TERRES
Le principal impact du projet sur le sol et l’utilisation de la terre est lié au besoin d’acquisition de
terrain et de défrichage de la végétation. La décision de limiter la hauteur de la végétation à 2 m
n’affectera pas les principales cultures de base, telles que le manioc. Cette restriction ne devrait
pas changer foncièrement l’utilisation des terres. Ainsi, les activités agricoles pourront se
poursuivre, en même temps que la plantation d’arbustes et ce, en dépit de la disposition
concernant la limitation de la hauteur des plantes. En termes d’utilisation des terres arables, le
projet n’affectera donc (là où l’agriculture est permise) que les cultures hautes, principalement les
arbres fruitiers, les palmiers et les bananiers. Sur les terres où ces types de cultures existent déjà,
il ne sera pas permis d’en replanter durant la phase d’exploitation. Les impacts apparaîtront aussi
14
bien pendant la phase de construction que pendant la phase d’exploitation et la plupart des
changements qui interviendront seront définitifs. Quelques impacts secondaires peuvent
apparaître aux endroits où les sols sont perturbés – ce qui peut causer l’érosion – et là où les sols
sont pollués par les déversements d’hydrocarbures, etc. Avec une bonne gestion de la phase de
construction sur le terrain, l’on parviendra à réduire au minimum les désagréments causés aux
utilisateurs locaux des terres. En ce qui concerne la phase d’exploitation, les indemnisations pour
perte d’utilisation de terre feront l’objet de négociations. Une autre façon d’atténuer les impacts
consiste à permettre la poursuite des activités agricoles dans l’emprise sous certaines conditions
et dans le respect de directives rigoureuses de végétalisation. Cette autorisation ne sera
néanmoins accordée qu’à condition qu’AES SONEL puisse avoir accès à la ligne et puisse en
assurer l’entretien pour des raisons de sécurité. Étant donné qu’à l’intérieur de la zone du projet,
les utilisations possibles des sols sont peu nombreuses, la densité démographique et la pression
foncière qu’elle engendre sont également faibles. De fait, l’impact du projet sur l’utilisation des
terres est jugé minimal et de courte durée. Une contamination du sol par le déversement
accidentel d’hydrocarbures est possible. Des mesures d’atténuation (identiques à celles
préconisées pour la protection des eaux souterraines) seront adoptées et leurs modalités de mise
en œuvre énoncées dans le PGE. En outre, la gestion des déchets sera contrôlée par les moyens
décrits dans le PGE. L’érosion du sol sera contenue par divers moyens, notamment la limitation
du défrichage autant que possible, la régularisation des eaux de ruissellement et le reboisement
des zones une fois la construction achevée. L’évaluation estime qu’en appliquant ces bonnes
méthodes de travail, l’impact du projet sur les sols sera certes négatif et de longue durée, mais de
faible ou de moindre importance.
6.7 BIODIVERSITÉ
Il y a lieu, dans le cadre du projet d’énergie de Kribi, d’acquérir des terrains pour les
constructions, le dégagement de l’espace et les aménagements en cours à l’intérieur du couloir de
la ligne de transport. Les impacts potentiels sur la faune et la flore sont les suivants :
perte d’habitats en raison du défrichage prévu dans le cadre de la construction de
la centrale et de la ligne de transport ;
suppression d’habitats afin de dégager l’emprise ;
risque d’intensification de la chasse, de la collecte du bois de chauffe et du bois de
charpente avec la création de nouvelles voies d’accès ; et
perturbation de la faune et accroissement éventuel du nombre d’animaux tués sur
la route, etc., par suite de la construction et de la mise en service du projet.
Pour atténuer ces impacts, il est donc proposé :
de limiter autant que possible les superficies à acquérir,
d’utiliser les zones déjà perturbées (par exemple la route et le couloir de l’emprise
existants),
d’aménager des espaces verts (limiter à 2 m la hauteur de la végétation dans
l’emprise, si possible),
de lutter contre le bruit durant les travaux de construction et sur le site de la
centrale pendant la phase d’exploitation, de même que la vitesse des véhicules.
Le projet entraînera manifestement la perte et la transformation de cet habitat et peut également
perturber la faune. Ceci dit, l’impact est faible dans l’ensemble parce qu’il n’est pas prévu de
grandes acquisitions de terrain et que la zone ne renferme quasiment pas d’espèces protégées. En
15
plus, la zone est actuellement déjà perturbée. L’évaluation estime donc que le projet ne devrait
pas avoir d’effets négatifs majeurs, tant pendant la phase de construction que d’exploitation.
16
Les superficies à acquérir au titre du projet comprendront des parcelles de terres arables, détenues
pour la plupart en vertu du droit coutumier et non pas des parcelles munies de titres fonciers
officiels. Étant donné que la population locale vit essentiellement de la terre, le projet est
susceptible d’affecter considérablement la communauté et ses moyens de subsistance. Ce dont la
population locale et la démographie de la zone devraient souffrir le plus est la réquisition de
terrain le long du couloir de la ligne de transport. Cette réquisition devrait s’accompagner d’un
certain nombre d’impacts potentiels, à savoir :
activités de réinstallation ;
conflits avec les populations d’accueil ; et
perte de propriétés culturelles.
Le projet risque également d’être affecté par l’arrivée de migrants. La principale mesure
d’atténuation susceptible de ramener au minimum l’impact du projet sur la population réside
dans la conception ainsi que dans le choix de l’emplacement de la centrale et de la ligne de
transport dans les zones inhabitées. Cinq options possibles ont été examinées et le choix du site
retenu a été dicté par le souci de réduire autant que possible les réinstallations. En outre, la ligne
proposée étant adjacente à la ligne de 90 kV existante, il est prévu de les disposer en parallèle, ce
qui permet d’utiliser la même emprise pour l’ancienne et la nouvelle et de réduire ainsi les
superficies à acquérir.
Lorsque les réinstallations sont inévitables, leur impact sera atténué par la mise en œuvre du plan
d’action de réinstallation (PAR) élaboré conformément aux dispositions de la Politique en
matière de déplacement involontaire de populations de la Banque. Le processus devra être achevé
avant le démarrage des travaux de construction de la centrale ou de la ligne de transport.
L’évaluation estime qu’avec la mise en œuvre du PAR, les opérations de réquisition de terrain et
de réinstallation auront un impact négatif, de longue durée et minimal. Cependant, si les
personnes déplacées sont réinstallées sur des terres plus productives, alors l’impact sera positif.
Pour minimiser les risques de conflit avec les populations d’accueil, les ménages seront autant
que possible réinstallés dans leurs villages d’origine. Conformément à la politique de la Banque,
les mesures d’atténuation comprenaient des consultations avec les communautés et les pouvoirs
publics, l’accélération du paiement des indemnisations et du processus de réinstallation,
l’adoption de mécanismes appropriés de gestion des conflits éventuels entre les ménages
réinstallés et la population d’accueil et l’accroissement des services (alimentation en eau et en
électricité, etc.), afin de garantir des conditions comparables dans les zones d’accueil. Avec ces
mesures d’atténuation, les hostilités se prolongeront peut-être dans le temps mais elles ne seront
pas intenses. Cinq-cent-cinquante (550) à 600 travailleurs seront requis durant la phase de
construction. La plupart seront des ouvriers et devraient donc, autant que possible, être recrutés
sur place. Ceci dit, le projet aura également besoin de spécialistes qui arriveront d’autres régions
du Cameroun et éventuellement de personnel expatrié. Ces experts, dont le nombre ne devrait pas
dépasser 75, viendront s’installer dans la zone du projet pendant les phases de construction et
d’exploitation. Les travailleurs engagés devront être sensibilisés et informés de la conduite à tenir
pendant la durée de leur contrat de travail dans le cadre du projet. Le personnel embauché devra
également être informé de la culture et des mœurs locales.
Une fois que le site de la centrale sera mis en service, il emploiera une soixantaine de personnes,
selon les estimations. Il est prévu, autant que possible, de former certains employés dont les
services ont été utilisés durant la phase de construction et de les retenir pour la phase
d’exploitation.
17
Les principes de viabilité seront appliqués aux niveaux décisionnel et opérationnel en évitant
toute discrimination (liée à des considérations de sexe, de race et de handicap) dans l’emploi et le
travail, et en garantissant la transparence des processus de recrutement, en vue de protéger
l’intérêt des populations locales. Des impacts sont attendus en termes de MST, VIH/sida, etc.
Des mesures spécifiques ont été proposées dans le PGES, notamment une campagne de
sensibilisation au VIH/sida à l’intention de la communauté affectée par le projet et des
travailleurs contractuels. Les centres de santé locaux devront également être associés à ce
processus afin d’assurer la prise en compte des problèmes qui se posent et de concevoir des
solutions adaptées aux réalités du terrain. L’arrivée en un laps de temps de plus de 500 personnes
devrait avoir un impact à la fois négatif et significatif, selon l’évaluation.
La zone du projet se trouve en partie dans la Province du Littoral et en partie dans la Province du
Sud, ainsi que décrit cit-après :
la centrale électrique et 65 % de la section sud de la ligne de transport se trouvent
dans la Subdivision de Kribi, relevant de la Division Océan dans la Province du
Sud ; et
35 % de la partie nord de la ligne et la connection avec SIG se trouvent dans la
sous-station de Mangombe à Edéa, Division de Sanaga-Maritime dans la Province
du Littoral.
Les principaux effets pervers du projet sur l’environnement économique sont la perte de terres et
les différences dans le montant des indemnisations, dues aux conflits sur les droits fonciers. Il
s’agit généralement d’effets à court terme qu’une gestion judicieuse peut permettre d’atténuer
comme il convient. Le projet a néanmoins d’importants avantages potentiels à long terme,
notamment l’augmentation de l’électricité disponible au niveau national, et des avantages
économiques connexes au niveau régional, ainsi que des effets économiques positifs qui
accompagneront la hausse à court et à long terme de l’emploi et des échanges commerciaux.
Pour atténuer les impacts négatifs, les indemnisations devront être effectuées dans le cadre du
plan d’action de réinstallation. Il faudrait, en la matière, s’assurer d’indemniser de façon
complète et équitable toutes les pertes économiques subies par les personnes affectées par le
projet. Les effets positifs à moyen et long terme du projet sur l’environnement économique sont
considérables, dans l’ensemble. Ils se traduiront par un accroissement des quantités d’électricité
disponibles au niveau national et par une hausse des emplois et dépenses générés par le projet.
Ces effets seront tangibles tant au niveau régional que local. Cependant, la perte de terres et donc
de revenu, est un impact majeur, mais il peut être atténué par une bonne gestion de la question, à
travers la mise en œuvre du plan d’action de réinstallation du projet.
La zone du projet compte un certain nombre d’écoles primaires bien qu’aucune ne soit
apparemment localisée sur l’espace requis pour le projet. Le niveau d’instruction dans la zone est
également élevé, ainsi que le confirment les conclusions de l’enquête auprès des ménages réalisée
par SW. Il existe deux centres de santé dans la Subdivision de Kribi, partie rurale du projet. L’on
trouve également un certain nombre d’hôpitaux et de cliniques publics et privés à Kribi et à Edéa.
Cependant, compte tenu du nombre limité de propriétaires ou d’utilisateurs de véhicules, les
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routes servent principalement aux piétons ou pour se rendre dans les grandes villes comme Kribi
et Edéa. Elles sont néanmoins utilisées régulièrement par les autobus locaux qui circulent entre
Kribi and Edéa. Pour tous leurs besoins domestiques, les habitants de la localité utilisent
principalement les eaux de surface. Un certain nombre de ménages ont indiqué avoir souffert de
maladies d’origine hydrique. Plusieurs décès d’enfants pour cause de diarrhées et autres maladies
hydriques ont été signalés. Ceci laisse supposer que la source actuelle d’approvisionnement en
eau n’est pas totalement saine pour les besoins humains. Toutes les maisons ayant fait l’objet de
l’enquête utilisent des latrines à ciel ouvert. Les téléphones portables sont le moyen de
communication le plus courant dans la zone. Aucun des ménages interrogés dans le cadre de
l’enquête ne possédait de ligne fixe mais le constat est qu’une bonne partie de ces ménages a
apparemment accès aux téléphones mobiles. La disponibilité et les utilisations de l’électricité sont
très variées dans la zone. Un grand nombre de villageois ont accès à l’électricité bien que les
maisons ne soient pas toutes branchées au réseau électrique. Il ressort de l’enquête et du constat
sur le terrain, que la majorité des villages ont la capacité d’accéder à l’électricité. Par avoir la
capacité, on veut dire que le dispositif technique pour se connecter aux pylônes existe mais faute
de moyens pour payer les factures, de nombreux ménages ne peuvent s’abonner à l’électricité, ou
que les pylônes sont disponibles mais irréparables, et par conséquent déconnectés du réseau
national. Parfois, certains ménages nantis ont leur propre groupe électrogène, ce qui les rend
indépendants des sources locales d’alimentation en électricité. Le village de Dehane lui n’a pas
de capacité d’accès à l’électricité. En termes d’infrastructure, le principal effet à redouter est une
pression sur les services de santé existants et une dégradation des sources d’approvisionnement
en eau. S’agissant de la santé, la demande de services médicaux sur place est au plus fort pendant
la phase de construction.
Pour atténuer ces impacts, l’entrepreneur devra prévoir des services médicaux de base
additionnels, comme par exemple un poste de santé sur le terrain. Pendant la durée de vie du
projet, l’effectif du site sera de 60 personnes environ, lesquelles résideront toutes dans des villes
où existent des établissements médicaux capables d’assurer leur prise en charge médicale. Pour
atténuer efficacement les impacts potentiels, une bonne sensibilisation aux maladies sexuellement
transmissibles et au VIH/sida s’impose. Quelques impacts secondaires sont également attendus
en matière de services d’éducation, de fourniture d’électricité et de communication. Il n’est pas à
craindre une arrivée massive dans la zone, d’enfants en âge scolaire, d’autant plus que la phase de
construction ne devrait pas durer longtemps et que, pendant la phase d’exploitation, l’effectif des
employés à plein temps ne sera que de 60 personnes. L’impact sur les services d’éducation
existants sera dès lors mineur. En ce qui concerne les communications, il sera soit neutre, soit
positif. Il peut y avoir un impact positif indirect si le projet génère des revenus et que davantage
de gens peuvent s’offrir des téléphones portables. Il en sera de même s’agissant de l’électricité.
En effet, si le projet accroît les revenus dans la zone, un plus grand nombre de personnes devrait
pouvoir s’offrir l’électricité. Cependant, une augmentation générale du nombre d’emplois à long
terme n’étant pas prévu, un accroissement substantiel de l’accès aux services locaux n’est pas
envisageable.
7.4 CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES – SANTÉ COMMUNAUTAIRE
L’EIES traite du problème éventuel des champs électromagnétiques (CEM) et de leur impact sur
la santé communautaire. Ces vingt dernières années, l’on a largement débattu des risques
éventuels de ces champs pour la santé humaine. Il existe une multitude de points de vue
divergents sur la question, mais en pondérant les preuves scientifiques produites à ce jour, on
19
peut supposer que les champs électromagnétiques n’engendrent pas de maladies. Cependant, les
organisations internationales – la Commission internationale sur la protection contre le
rayonnement non ionisant (ICNIRP), par exemple – et des États indépendants ont élaboré des
directives sur les limites d’exposition aux CEM afin de minimiser le potentiel de chocs et de
perturbation du système nerveux. Les champs électromagnétiques sont produits naturellement ou
consécutivement à des activités humaines. Là où est utilisée l’électricité, se créent également des
champs électriques et magnétiques. La mise en service de la ligne de transport prévue dans le
cadre du Projet d’énergie de Kribi créera des champs tant électriques que magnétiques dont
l’intensité sera à son niveau maximum, juste en-dessous de la ligne. Sur le terrain, il n’est pas
préconisé de mesures d’atténuation spécifiques pour prévenir les impacts potentiels liés aux effets
des CEM. Cependant, que ce soit en-dessous de la ligne ou à côté, l’exposition aux CEM restera
dans les limites des normes internationales. En outre, la ligne traversera de toute manière une
partie de l’emprise où les habitations et les constructions ne seront autorisées. En considérant la
conception actuelle, la propriété la plus proche est située à 15 m au moins de la ligne. Bien
qu’aucun impact significatif ne soit envisagé, cette distance de séparation tient lieu de mesure
d’atténuation d’autant plus qu’elle limite davantage l’exposition de tout bâtiment qui serait
occupé à long terme. En plus de cela, les risques d’exposition aux champs électromagnétiques
pouvant accompagner le projet seront examinés dans le cadre des mesures d’atténuation. Bien
qu’une campagne spécifique d’information sur les effets des CEM ne soit pas préconisée, le
personnel chargé de la planification, de l’étude et de la construction de la ligne sera instruit du
sujet afin de pouvoir répondre aux questions qui seront posées le cas échéant, et fournir des
informations.
Les risques auxquels seront exposés les usagers de la route résulteront de l’accroissement du
volume du trafic et de l’itinéraire qui sera emprunté. Comme souligné plus haut, il existe peu
d’alternatives concernant ces deux éléments. Dans ces conditions, et pour réduire les risques
d’accidents, les principales mesures préconisées sont les suivantes :
limiter la vitesse des véhicules lors de la traversée des villages ;
former les conducteurs et s’assurer ainsi qu’ils sont compétents et élaborer des
procédures opérationnelles concernant la route, la vitesse, etc. ;
adopter des mesures appropriées pour garantir une bonne sécurité routière :
limitation des heures de travail, interdiction de la consommation d’alcool ou autres
substances avant son tour de service ou pendant ;
entretenir les véhicles afin de garantir le bon état de fonctionnement des freins, des
feux et des signalisations ;
en concevant le croisement de la route d’accès, prévoir une bonne visibilité sur la
grande voie pour les véhicules quittant le site et un couloir approprié de sortie de
l’autoroute ;
prévoir des signalisations sur la voie principale menant à l’accès du site et
également avant chaque village pour guider les personnes se rendant sur le site et
les autres automobilistes ;
organiser des échanges avec les villageois afin de les informer de l’augmentation
du trafic et de la durée des travaux.
20
9. PROGRAMME DE SUIVI
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politique sociale ;
revue du projet ;
normes sociales et objectifs qualité ;
consignation des impacts sociaux ; et
mesures d’atténuation et mise en œuvre.
Le PGS détaillé est présenté et examiné dans le résumé analytique du PAR.
En outre, le projet tiendra particulièrement compte du sentiment de méfiance qui habite les
communautés locales. Il faudrait dans ce sens choisir minutieusement les représentants des
villages et revoir constamment la stratégie de consultation. Un moyen d’y parvenir serait par
exemple d’établir un système de rotation au sein du groupe des représentants des villages afin
d’assurer une bonne représentativité des populations, en prenant en compte les femmes et les
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personnes démunies. Ces types de mesures permettront de dissiper le sentiment que seules seront
consultées, et par conséquent indemnisées, les personnes détenant un certain pouvoir. Les
consultations, censées conduire à l’élargissement de la portée des données de base
socioéconomiques recueillies, comprenait quatre activités et un cadre d’échanges inter-
générations et inter-sexes, conforme à la culture des Bakola.
Les femmes de Bakola ont estimé qu’elles pourraient monter des micro-entreprises de coiffure et
de couture. Pour les deux communautés (Bakola et Bantou), la principale retombée du projet sera
l’électricité mais ce, pour des raisons bien différentes. Les femmes Bakola qui actuellement
dorment en plein air, veulent accéder à l’électricité principalement parce qu’elles croient que
l’électricité fera fuir les serpents. Leurs cœurs penchent pour les chaussures et les ustensiles de
cuisine. Elles veulent que leurs enfants soient scolarisés mais souhaitent dans le même temps,
qu’ils conservent leur différence culturelle. Elles pensent que sans instruction, ils resteront en
marge de la société camerounaise ; s’ils sont instruits, ils ne seront plus considérés par les autres
comme des primitifs. Sur la question de savoir si les enfants Bakola devraient fréquenter les
écoles publiques ou être scolarisés dans leurs villages afin de conserver leur culture, les avis sont
partagés. Les hommes veulent que leurs enfants soient enseignés en Bakola (leur langue) et en
français. Les femmes souhaitent pouvoir transformer les cultures vivrières – les noix de palme en
huile par exemple. Tous voudraient bénéficier d’un soutien à la création de micro-entreprises. Les
femmes aimeraient posséder des biens matériels, tels que : ustensiles de cuisine de base, lits pour
dormir, vêtements et chaussures pour leurs familles. De façon générale, un lien était établi entre
services de santé, éducation et accès à l’eau potable, principalement par les femmes qui, après
d’amples discussions, ont souhaité en ce qui les concerne, que santé et éducation aillent de pair.
Ceci leur permettra de comprendre les remèdes non traditionnels et de pouvoir ainsi assurer les
soins de santé primaires dans leurs villages.
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La principale mesure d’atténuation consistera à réduire autant que possible l’arrivée de migrants
en offrant des emplois aux travailleurs des communautés locales compétents. Les travailleurs
engagés dans le projet devront être sensibilisés et informés de la conduite à tenir pendant la durée
de leur contrat de travail. Le personnel embauché devra également être informé de la culture et
des mœurs locales. Les communautés locales et les travailleurs devront être sensibilisés aux
pratiques sexuelles sans risque. Cette activité sera menée en consultation avec les centres de santé
locaux et ce, dans le cadre de leurs campagnes sur la sexualité sans risques. Les planificateurs du
projet devront établir un planning pour l’arrivée des travailleurs contractuels afin d’atténuer
l’impact d’une arrivée massive de personnes.
12. CONCLUSIONS
Cette étude a conclu qu’une centrale à gaz implantée à Kribi et alimentée avec du gaz naturel en
provenance de Sanaga Sud était l’option la moins coûteuse et ayant le moins d’incidences sur les
moyens de subsistance de la communauté.
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