Cours - Integration Des TIC en Éducation
Cours - Integration Des TIC en Éducation
Cours - Integration Des TIC en Éducation
Le terme TIC est une invention des ingénieurs réseaux, comme abréviation de :
Technologies de l'information et de la communication ; indiquant les équipements
technologiques de type numérique pouvant servir d‟outils pour l‟information et la
communication. Ex. : Ordinateurs, serveurs, caméras numériques, caméras vidéo
numériques, numériseurs, projecteurs, lecteurs de cédéroms, lecteurs de DVD, graveurs,
imprimantes, modems, logiciels, etc. Ces technologies sont également désignées par les
« nouvelles technologies de l'information et de la communication » (NTIC), en se référant aux
TIC qui viennent d‟être inventées. En effet, les premiers pas vers une société de l‟information
furent entamés lors de l‟invention du télégraphe électrique, du téléphone fixe, de la
radiotéléphonie et, enfin, de la télévision (Multimédias). Alors que, l‟Internet, la
télécommunication mobile, le GPS et les appareils miniaturisés « multifonctions »peuvent être
considérés comme des NTIC.
Dans les différentes littératures on constate qu‟il n‟y a pas un consensus sur la définition des
TIC vu leurs hétérogénéités et leurs complexités. En effet, on peut distinguer selon les
auteurs les définitions suivantes:
- Larousse définie les TIC comme un ensemble des techniques et des équipements
informatiques permettant de communiquer à distance par voie électronique.
(www.larousse.fr/dictionnaires/francais/TIC/10910450)
Quant à l‟OCDE, sa définition est un peu plus large, selon une convention internationale
fixée par l'OCDE, les technologies de l'information et de la communication (TIC) englobent
les secteurs économiques suivants:
Dans ce cours, nous avons donc préférer d‟adopter une définition plus large, celle de
Breton et Proulex (2002), qui considèrent que le concept de l‟usage renvoie à un continuum
allant de l’ « adoption » à l’ « utilisation » puis à l’ « appropriation ».
D‟autre part, le concept de « l‟intégration », dans un sens large se réfère, selon Legendre
(1993), à l‟« action de faire interagir divers éléments en vue d‟en constituer un tout
harmonieux et de niveau supérieur ».
Dans un contexte éducatif, l‟intégration des TIC doit être pédagogique dans le sens où «
c‟est l‟usage des TIC par l‟enseignant ou les élèves àà fin de développer des compétences ou
de favoriser des apprentissages » (Karsenti et Tchameni Ngamo, 2009). D‟ailleurs, comme le
précise Clark (in Poellhuber et Boulanger, 2001), ce n‟est pas l‟utilisation de la technologie en
soi qui importe, ce sont les usages qu‟on en fait. C‟est donc à une pédagogie active que nous
invitent les TIC, à une pédagogie mettant davantage l‟accent sur l‟activité d‟apprentissage des
élèves que sur l‟activité d‟enseignement du professeur. Donc l‟efficacité pédagogique des TIC
dépend de l‟aptitude des enseignants à les intégrer dans un « contexte pédagogique pertinent »
(Karsenti, 2006).
1.2. Historique de l’utilisation des TIC
Les premiers pas vers une société de l'informatique ont été marqués par le télégraphe
électrique, le téléphone et la radiotéléphonie alors que, la télévision, l'Internet puis la
télécommunication mobile et le GPS ont associé l'image au texte et à la parole. L'Internet et la
télévision devenant accessibles sur le téléphone portable qui est aussi appareil photo.
- A partir des années 1960, c‟est la période des " médias audiovisuels" et de la "télévision
éducative" associée au "télé-enseignement".
- A partir des années 1970, c‟est l‟entrée de l‟informatique avec le développement de la micro-
informatique associée à l‟"enseignement programmé", l‟"enseignement assisté par ordinateur"
(EAO) et l‟"enseignement à distance" (EAD).
- les années 1980 voient apparaître le "multimédia", les "nouvelles technologies" et les
"technologies de l‟éducation" désignées, en fin de période, sous de nombreux acronymes
(NTE, NTF, NTIC), associées à l‟"enseignement intelligemment assisté par ordinateur"
(EIAO) et à la "formation à distance" (FAD).
- les années 1990 voient un intérêt accru pour l‟hypermédia, les "technologies de l‟information
et de la communication" (TIC), TIC pour l‟éducation (TICE) et les "technologies
numériques", associées à la "formation ouverte et à distance" (FOAD).
- A partir des années 2000, il est possible de voir s‟amorcer une nouvelle vague autour des
plates-formes numériques avec les dénominations "espaces numériques de travail" (ENT),
"espaces numériques d‟apprentissage" (ENA) et "campus numériques" notamment dans le
secteur de l‟enseignement supérieur.
- Poyet ajoute aussi une cinquième grande période, celle des années 2010, jusqu‟à nos jours,
qui porte un intérêt particulier aux dimensions sociales et communautaires du fait de l‟essor
des réseaux numériques sociaux à des fins éducatives, représentés par les MOOC (Massive
Open Online Course) et les SPOC (Small Private Online Course), basés sur l‟apprentissage
collaboratif et la Mooquification des cours universitaires traditionnels, et ouvrant un grand
débat concernant les enjeux pédagogiques de ces dispositifs à fin de faciliter leur intégration
du point de vue de l‟ingénierie pédagogique.
*https://fr.slideshare.net/j_lipaz/ordinateur-24523419
- L’unité centrale : (le boitier et ce qu‟il contient) elle doit être connectée à un ensemble de
périphériques externes.
-La carte mère : elle se trouve au centre de l‟ordinateur et connecte tous les composants
PC. Comme elle intègre souvent une carte graphique et une carte son.
-La carte graphique ou vidéo : elle permet de produire une image affichable sur un écran
d‟ordinateur.
-Le bloc d’alimentation : il est chargé de fournir un courant électrique stable et continu à
l‟ensemble des éléments constitutifs de l‟ordinateur.
-La mémoire : l‟ordinateur possède plusieurs types de mémoires : externes (cd-rom, clés
USB…), et internes (RAM, ROM, cache, disque dur).
-La mémoire vive : ou RAM (Random Access Memory), c‟est la mémoire temporaire de
l‟ordinateur, elle est essentielle puisque c‟est là que sont stockés tous les fichiers sur
lesquels l‟utilisateur est en trains de travailler. Plus cette mémoire est importante, plus
l‟ordinateur travaille facilement et rapidement et plus il peut gérer des tâches différentes.
-La mémoire morte : ou ROM, c‟est une petite mémoire qui contient les instructions de
démarrage de votre ordinateur. Elle entre en action dès le démarrage de l‟ordinateur pour
donner l‟ordre d‟exécution des différents tests nécessaires et donner les premiers ordres
(dont le lancement de Windows).
-Le disque dur : c‟est le support sur lequel on peut stocker une très grande quantité
d‟informations.
-Les périphériques : ce sont tous les éléments matériels capables d‟envoyer (périphériques
d‟entrée) ou de recevoir (périphériques de sortie) des informations vers ou en provenance
de l‟unité centrale : l‟écran, la souris, le clavier…, lorsqu‟on installe un nouveau
périphérique, il est indispensable de donner à Windows certaines informations sur ce nouvel
élément. Ce sont les pilotes (drivers) qui sont chargés de ce rôle.
• Les applications.
-Les OS (système d’exploitation) : Ces systèmes « dialoguent » directement avec le
matériel (en général, au processeur). Ils sont donc conçus spécifiquement en fonction des
processeurs sur lesquels ils devront fonctionner.
-Les applications : elles sont conçus pour parler à l‟OS. Chaque fois que vous effectuez
une commande dans une application, celle-ci est transmise à l‟OS qui la transmet au matériel,
qui retourne le résultat en chemin inverse.
1.3.3. Internet et web :
L‟histoire de l‟Internet et du web permet d‟effectuer une distinction entre les sens de ces
différents TIC et donc d‟identifier divers niveaux d‟Internet et du web.
Quatre ans plus tard, en 1973, Robert Kahn et Vinton Cerf définissaient le protocole de
communication TCP (Transfert Control Protocol), dépassant ainsi les carences d‟Arpanet
avec un protocole unique quel que soit le type de réseau à connecter. En 1982, ce protocole
a été changer en protocole IP (Internet Protocol) et le « réseau des réseaux » est devenait
possible. Les événements vont ensuite s‟accélérer et l‟Internet va sortir des cercles
universitaires et touche le grand public.
Le web : L‟Internet n‟est pas le web, et vice-versa, si l‟Internet désigne les réseaux et leur
interconnexion, alors le web n‟est qu‟une des multiples applications auxquelles on accède
en se connectant au réseau internet. Le web est un principe de navigation dit « www »
pour : world wide web (toile d‟araignée mondiale) qui permet de circuler de page en page
grâce à des liens hypertextes. Il a été inventé en 1989 par Tim Bernes Lee et Robert Caillau,
informaticiens au Cern (Centre européen de recherche nucléaire) à Genève. Ces deux
chercheurs souhaitaient trouver un moyen de passer d‟un fichier informatique à un autre,
souvent sur un autre ordinateur distant, sans avoir à aller récupérer les documents dans
l‟arborescence des dossiers contenus dans le disque dur. Ainsi sont nés les liens hypertextes
.Ils permettent, en cliquant sur la page d‟un document, d‟aller vers un autre grâce aux
adresses données aux différents documents, connues sous le nom d‟URL (Universal
Ressource Locator), c‟est un maillage de sites reliés entre eux par des liens hypertextes.
Les chercheurs en psychologie cognitive qui s‟intéressent de près aux avantages des TIC
en matière d‟apprentissage, de mémorisation, de compréhension, nous disent que
généralement on retient 20% de ce qu‟on entend, 30% de ce qu‟on voit, 50% de ce qu‟on
voit et qu‟on entend, 10% de ce qu‟on lit, 80% de ce qu‟on dit, 90% de ce qu‟on fait .Ainsi,
comprenons que les TIC sont d‟une grande utilité dans le domaine de l‟éducation.
Vraisemblablement, les TIC ont divers impacts positifs ou négatifs sur les résultats des
apprentissages. Parmi les effets positifs, on pourrait mentionner les améliorations attribuées
à l‟utilisation des TIC dans les salles de classe, et parmi les effets négatifs l‟influence plus
générale d‟une utilisation intensive des TIC sur les capacités cognitives et langagières des
élèves (OCDE, 2006d). Malgré l‟importance de ce sujet, il semble qu‟il y ait peu de
statistiques montrant ces impacts à un niveau national ou international.
D‟après une analyse des 174 études de cas SITES mentionnées ci-dessus, « la technologie
contribue à d‟importants changements dans l‟enseignement en classe. Elles présentent une
image très différente de celle de la classe traditionnelle où l‟enseignant fait son cours devant
la classe et les élèves prennent des notes ou travaillent sur des feuilles d‟exercices. Dans
beaucoup de pays autour du monde, elles montrent d‟importantes similarités dans la façon
dont la technologie est utilisée ». (IEA, 2003).
Les travaux de recherche sur l‟intégration des TIC en éducation ont permis de développer
plusieurs théories sur les différents aspects de cette intégration. Ces théories concernent des
concepts de bases, relatifs à l‟utilisation éducative de la technologie, à l‟enseignement en
ligne, aux théories d‟apprentissage et à l‟évaluation des outils multimédia. Certains de ces
théories sont déjà existantes en sciences de l‟éducation, et qu‟il faut les adapter aux TIC,
telles que les théories d’apprentissage. D‟autres ont été élaborés pour répondre
spécifiquement aux TIC pour l‟éducation, telle que : le tutorat, l‟interactivité « Homme-
Machine »…
De point de vue utilisation des TIC on peut parler généralement de deux approches
principales, à savoir : l‟approche déterministe, et celle sociologique ;
L’approche déterministe est basée sur la prémisse que « technology shapes society in some
way – which includes social practices such as learning » (Oliver, 2011, p. 374), attribuant
ainsi aux technologies des propriétés éducatives qui leur seraient inévitables (Selwyn, 2012).
Ces attributs éducatifs seraient porteurs d‟un potentiel qui, une fois opérationnalisé sur le plan
pédagogique, permettrait de faciliter, de soutenir, voire d‟améliorer l‟enseignement et
l‟apprentissage (Selwyn, 2010).
L’approche sociologique, est une approche qui vise le renouvellement théorique de
l‟utilisation des TIC, et ce de manière à dépasser la centration excessive sur les technologies
avec une vue plus « élargie » et complexe des technologies en éducation (Collin et Karsenti,
2013). Cette approche incite à :
Prendre en compte le contexte socioculturel ;
Focaliser sur les acteurs éducatifs ;
Adopter une posture critique des technologies en éducation.
En ce qui concerne la relation des TIC avec les théories pédagogiques, plusieurs travaux ont
parlé de l‟influence des grands paradigmes de l‟apprentissage sur l‟usage des technologies en
éducation. De telle sorte qu‟il paraît difficile de cerner le potentiel cognitif des TIC sans
prendre en compte le modèle d‟apprentissage dans lequel leur utilisation s‟inscrit. Dans ce
contexte, les études menées par la Becta (2002) en Grande-Bretagne soulignent le rôle des
enseignants dans l‟impact que peut avoir l‟usage des TIC sur la réussite scolaire. Notamment,
par l‟adoption des approches pédagogiques adéquates pour révéler le réel potentiel cognitif
des technologies. Ainsi, Duffy, Lowyck et Jonassen (1993) constatent que les échecs
enregistrés dans le passé à propos de l‟utilisation pédagogique d‟outils à potentiel cognitif
peuvent le plus souvent être attribués à la mise en oeuvre par les enseignants d‟approches
pédagogiques traditionnelles.
2.2.1. Le behaviorisme (ou comportementalisme) :
compréhension de textes ;
de production écrite ;
de résolution de problèmes ;
de construction des connaissances ;
de la cohérence des représentations de ces connaissances.
De nombreux, logiciels comportant un système de guidage et de régulation, de nombreux
tutoriels et progiciels dits intelligents ou programmables sur les connaissances générales ou les
connaissances spécifiques ont été conçus et mis au point dans ce cadre, constituant ainsi des
EAO avec une interactivité plus grande et plus complexes. Ce sont des systèmes d‟EIAO
(environnements interactifs d‟apprentissage avec l‟ordinateur) ou de tutorat intelligent
(intelligence artificielle) qui produisent des interactions pédagogiques efficaces à partir d‟un
contenu.
Les méthodes efficaces de l‟ingénierie pédagogique reposent sur quatre axes différents :
Généralement les TIC peuvent être intégrés dans les écoles comme objet d‟étude ou bien
comme outils pédagogiques. Ce qui nous amène à distingue entre deux modes d‟intégration
des TIC, le premier prend les TIC comme discipline indépendante avec un programme
prédéfini et un curriculum centré sur les composants des TIC et leurs utilisations, c‟est une
intégration spécifique. Alors que l‟autre mode, qui peut être considéré comme intégration
transversale, s‟intéresse à l‟intégration pédagogique dans différentes disciplines.
Il ressort des écrits de Christian Depover, (1996) qu‟il existe deux principales manières
d‟intégrer les TIC dans un système : le top-down et le bottom-up.
Le top-down ou approche descendante est une technique d‟intégration qui fait intervenir
des décisions politiques pour initier l‟intégration. Les décisions sont prises par la hiérarchie et
font l‟objet de décrets définissant ses modalités d‟application sur le terrain. Apparemment, on
peut dire que c‟est la meilleure approche d‟intégration, puisqu‟elle vise le changement de tout
le système éducatif, et semble de ce fait plus apte à entraîner des modifications au sein du
curriculum puisque elle se fond sur une décision centrale imposable à tous. Mais dans les faits,
cette approche se heurte rapidement à la résistance des enseignants de terrain qui, par leurs
pratiques refusent de légitimer un outil technologique dont les apports aux disciplines restent
encore largement à démontrer et dans lequel à priori ils ne trouvent aucun intérêt.
Mais, le fait qu‟il ne s‟agisse que d‟initiatives personnelles et dispersées, rend difficile
un embrasement de tout le système, surtout que les enseignants ne démontrent pas tous la
même motivation à utiliser les TIC en classe. Ainsi, des projets dispersés ne sauraient avoir un
impact significatif sur le curriculum de manière à le modifier.
La politique éducative marocaine pour sa part, semble être à cheval entre les deux
approches, dans la mesure où, la hiérarchie éducative encourage une intégration des TIC dans
le système éducatif en commandant leur intégration, mais faute de moyens adaptés à cette
politique, une méthode palliative semble être mise en place pour inciter les enseignants à être
les acteurs prioritaires de cette intégration à travers leur implication personnelle.
De ce qui précède, il faut retenir que l‟intégration des TIC dans un système peut
commencer soit par le sommet, soit par la base.
- les phases par lesquelles passent les enseignants pour intégrer les TIC dans un
établissement scolaire :
Plusieurs recherches et études (El Ouidadi, O., 2012 ; Lakdim, A et al., 2012 ; Alj, O., 2014 ;
Ouazzani Touhami, A. and al, 2014 ; Droui, M., 2015 ; Benfaress S., Zaki M., et Alami A., 2016),
confirment que l‟intégration pédagogique des TIC au Maroc rencontre différentes obstacles,
dont :
Dans plusieurs pays occidentaux, des conclusions identiques dès les années 90 indiquent
que hormis le problème du matériel, un autre problème s‟impose aux enseignants dans l‟usage
des TIC, qui est l‟appropriation et la mise en oeuvre pour stimuler l‟enseignement et
l‟apprentissage. C‟est un défi imposé par la technologie et la pédagogie.
Des études affirment notamment l‟importance et la nécessité de l‟inclusion de
l‟appropriation des TIC et les compétences techno-pédagogiques dans la formation des
enseignants, en prenant en considération des facteurs d‟ordre psychologique, social,
idéologique et organisationnel.
D‟où on peut déduire la nécessité de l‟installation d‟un référentiel de compétences TIC des
enseignants, suivant les standards internationaux et qui prend en considération les dimensions
psychologique, social, institutionnelle et même idéologique caractéristiques de notre pays. Ce
référentiel qui va constituer l‟ébauche d‟une architecture "curriculaire" pour déterminer les
compétences techno-pédagogiques initiales pour la profession de l‟enseignement.