Cop 21
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Émissions par habitant des quatre plus grands émetteurs de dioxyde de carbone (2013)
Crédits : Encyclopædia Universalis France
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Émissions des quatre plus grands émetteurs de dioxyde de carbone de la planète (2013)
Crédits : Encyclopædia Universalis France
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Après treize jours de négociations à Paris-Le Bourget, la COP 21 s’achève, le 12 décembre 2015, avec la signature
d’un accord universel sur le réchauffement climatique, appelé « accord de Paris » (de gauche à droite, la secrétaire
exécutive de la convention-cadre des Nations...
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La conférence de Paris, appelée COP 21 (Conference of the Parties) car c’est la vingt-et-unième
Conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques
(CCNUCC), s'est tenue au Parc des expositions de Paris-Le Bourget du 30 novembre au 12 décembre
2015. Un texte d’accord universel a finalement été adopté par l’ensemble des cent quatre-vingt-
quinze délégations des parties à la convention. Un nouveau cycle de négociations internationales sur
le climat s’est alors ouvert. Celui-ci repose sur les contributions de tous les États selon leurs
capacités, rompant avec un système multilatéral répartissant des droits d’émission de gaz à effet de
serre (GES) à négocier sur un marché international. La question climatique est ainsi intégrée dans
les stratégies nationales, aussi bien dans les efforts de réduction des émissions de GES que dans les
efforts d’adaptation aux conséquences du réchauffement climatique, c’est-à-dire dans les choix de
développement avec leurs dimensions politique, économique et sociale. La réussite de l’accord se
mesurera aux possibilités d’augmenter les objectifs nationaux de réduction des émissions,
À chaque modèle, appelé profil représentatif d’évolution des concentrations de gaz à effet de serre ou RCP
(Representative Concentration Pathway), correspond un nombre illustrant en watts par mètre carré le forçage radiatif
associé, c’est-à-dire la mesure de l'impact de certains...
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La question climatique est alors investie par l’économie de l’environnement et traitée comme une
question de pollution. Un accord multilatéral sous l'égide des Nations unies devait fixer un plafond
souhaitable d'émissions de GES, exprimé en équivalents de dioxyde de carbone (CO2), afin de
Émissions par habitant des quatre plus grands émetteurs de dioxyde de carbone (2013)
Si l’on compare les émissions annuelles de dioxyde de carbone (CO2) rapportées par habitant, les États-Unis restent
très au-dessus de la moyenne mondiale et l’Inde très en dessous. En 2013, les émissions provenant de la Chine avaient
dépassé celles de l’Union européenne et se...
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Émissions des quatre plus grands émetteurs de dioxyde de carbone de la planète (2013)
En 2013, quatre pays étaient responsables de 59 p. 100 du total mondial de dioxyde de carbone (CO2) émis dans
l’atmosphère : 28 p. 100 pour la Chine, 14 p. 100 pour les États-Unis, 10 p. 100 pour l’Union européenne et 7 p. 100
pour l’Inde. Les chiffres avancés pour 2019...
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Puis les COP s'enchaînent et, à l'ouverture de la COP 21, tout est en place pour que les décisions
Les commentaires dans les médias au sujet de cette conférence ont privilégié l’accord de Paris,
présenté comme un succès de la diplomatie française dans un contexte de recomposition des
équilibres Nord-Sud, bien qu'il ne constitue qu'une des avancées de la conférence avec les
contributions nationales et l’agenda des solutions.
L'accord de Paris, issu de ces journées de négociations, devait être « universel, ambitieux et
contraignant ». Approuvé à l'unanimité, il peut être qualifié d'universel et relégitime le cadre
multilatéral des Nations unies. Il illustre l'évolution des modèles de développement, validée par les
États trois mois plus tôt, avec l’Agenda 2030 du développement durable et ses dix-sept objectifs
de développement durable (ODD).
Aucune réforme structurelle n'est présentée dans cet accord. On ne traite pas des causes des
émissions et du mode de croissance fondé sur les énergies fossiles malgré le consensus du GIEC et
de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui lie le seuil de 2 C à l’utilisation de seulement
10 p. 100 des réserves de combustibles fossiles. L'accord évite aussi d'évoquer les énergies
renouvelables, le prix du carbone, les traités de libre-échange qui ne reconnaissent pas les normes
environnementales. On y trouve cependant mention de l'équité et de la justice climatique.
L'adaptation aux conséquences du changement climatique, incluant le droit au développement et à
son financement, y est présentée pour la première fois à égalité avec l'atténuation des émissions de
GES.
Afin d’obtenir l’unanimité pour cet accord de Paris, il a fallu renoncer à toute contrainte qui aurait
été comprise comme contraire à la souveraineté des États. Un système souple de promesse et
Lors de la COP 20, qui s’était tenue à Lima (Pérou) en décembre 2014, il avait été décidé que les
États signataires transmettraient, avant la conférence de Paris, leurs engagements de réduction
d’émissions de GES. Ces contributions, encore appelées INDCs (intended nationally determined
contributions), représentent les efforts nationaux de lutte contre le changement climatique. Les
arbitrages politiques relèvent de l'échelle nationale et ne pourront pas être imposés par un système
multilatéral. Cent cinquante-six contributions, représentant cent quatre-vingt-quatre parties à la
convention – l'Union européenne ayant produit une seule contribution pour ses vingt-huit
membres –, avaient été déposées à la date de l'accord. En juin 2016, seuls six pays n'avaient pas
participé, signe du succès de cet exercice.
La contribution, très libre dans sa forme, permet à chaque pays de présenter sa stratégie en un
court document. On peut décrypter les « personnalités » des pays, en montrant comment est
anticipée l'adhésion de leurs sociétés aux transformations attendues, leur situation économique et
leur marge de manœuvre en termes de potentiel énergétique et technologique, d'infrastructures, de
dynamique démographique, d'enjeux territoriaux et de développement (lutte contre les inégalités et
la pauvreté, politiques agricoles, urbaines, de santé). Les actions d'atténuation, plus techniques, sont
présentées au même niveau que celles d'adaptation, locales et plus sociales.
– l'ambition. Les contributions ont vocation à dépasser les prévisions actuelles des États à
l'horizon 2020. Un mécanisme sera mis en place pour renforcer l'ambition collective. Tous les cinq
ans, il sera procédé à un bilan des efforts nationaux au regard de l'état des connaissances
scientifiques. Les révisions à la baisse ne seront pas possibles ;
– la transparence. Les contributions sont publiées dès leur réception sur le site de la convention. La
publicité des objectifs et des réalisations est censée constituer une incitation forte auprès des États
soucieux de leur réputation (name and shame), garantir l'efficacité de l'accord et renforcer la
confiance.
Cependant, la somme de toutes ces contributions nationales visant à réduire les émissions de GES
implique une augmentation de température de 3,5 C, et ce, sous réserve de la disponibilité des fonds
pour soutenir les stratégies d'atténuation et d'adaptation. Ces engagements sont donc encore loin
d’être suffisants et loin de l’objectif fixé par cette COP 21 de maintenir le réchauffement climatique
en dessous de 2 C d’ici à 2100, en renforçant les efforts pour atteindre la cible peu crédible de 1,5 C.
Le temps de l'alerte est passé. L’urgence climatique et la prise de conscience d’un monde aux
ressources finies imposent désormais d’agir et de trouver des solutions, d'où les divers événements
présentés à la Galerie des solutions au Bourget et à l'exposition Solutions COP 21 au Grand Palais.
L'agenda des solutions appelle à une action mondiale pour des sociétés sobres en carbone
et résilientes. Il permet aux acteurs non étatiques – entreprises, investisseurs, villes, régions, voire
particuliers – de partager leurs engagements pour le climat via une plate-forme (NAZCA Climate
Action) de diffusion des résultats de leurs initiatives technologiques, financières ou sociales. Ainsi, la
lutte contre le réchauffement est l’affaire de tous et ne doit pas dépendre uniquement des choix
gouvernementaux et des décisions politiques.
La conférence de Paris a établi de nouvelles bases pour sortir de l'impasse où s'enfermaient les
négociations depuis vingt ans. Tout d'abord, les États se sont prononcés unanimement pour une
riposte mondiale aux menaces climatiques, préservant le cadre de négociations des Nations unies,
mais plébiscitant le retour en force des politiques publiques nationales et des réglementations et
normes. Ils se sont engagés sur des stratégies de transformation radicale de leurs économies et de
leurs sociétés.
Ensuite, la croyance dans le pouvoir régulateur d’un marché mondial du carbone pour gérer les
réductions d’émissions de GES, comme le prônait le protocole de Kyōto, n’est plus de mise. Après
l’échec des marchés carbone, un prix du carbone unique, issu d’un jeu de l’offre et de la demande,
n’est plus affirmé comme la seule solution. Si l’accord de Paris n’évoque pas de prix du carbone, il
est acquis qu’il est nécessaire de donner un coût social (donc non issu du marché) à la pollution.
Les prix administrés et les réglementations de la puissance publique donnent ainsi implicitement un
prix au carbone et orientent les décisions d’investissements vers des technologies de bas carbone.
Enfin, on attend beaucoup des acteurs privés, des collectivités locales, des initiatives
technologiques, des projets innovants et alternatifs, de la modification des comportements. La
création de plates-formes où sont présentées et échangées des expériences de bonnes pratiques en
témoigne. Ce n'est plus la science seule qui dicte aux États la marche à suivre : les citoyens
reprennent la main. La maîtrise du CO2 n'est plus un objectif technique, mais pose la question
politique des trajectoires de développement durable, du souhaitable et du possible pour nos sociétés.
Les causes structurelles du changement climatique, notamment le recours aux énergies fossiles et le
fonctionnement du commerce international, peuvent enfin être abordées. Les solutions à la crise
climatique ne peuvent venir des seules négociations internationales.
Pour entrer en vigueur, l’accord de Paris exige la ratification de cinquante-cinq pays représentant au
moins 55 p. 100 des émissions mondiales. Ce mouvement de ratification, tout d'abord très lent et
porté surtout par les petits pays émetteurs, s'est emballé lorsque la Chine et les États-Unis, les deux
plus grands émetteurs de la planète, ont ratifié tous deux solennellement l'accord le 3 septembre
2016 à l'occasion du sommet du G20. Quant à l'Union européenne, opportunément, elle n'a pas
attendu que chacun de ses membres – vingt-huit avec la Grande-Bretagne – ait achevé son processus
législatif national pour ratifier l'accord de Paris le 4 octobre 2016. Elle a autorisé ses États membres
déjà prêts (France, Allemagne, Autriche, Hongrie, Malte, Portugal et Slovaquie, représentant la
moitié des émissions européennes) à déposer leurs outils de ratification au secrétariat de la
convention. Avec la signature de l’Union européenne, l'objectif des 55 p. 100 des émissions est
désormais dépassé, impliquant une entrée en vigueur de l’accord de Paris à l'occasion de l'ouverture
de la COP22 de Marrakech (Maroc), le 7 novembre 2016, soit seulement un an après son
approbation, un délai particulièrement court pour un traité international de ce type. Rappelons qu’il
a fallu attendre plus de sept ans pour que le protocole de Kyōto soit ratifié (décembre 1997-février
2005).
L'étape de la ratification franchie, tout reste maintenant à faire pour la mise en œuvre de l'accord de
Paris. Celle-ci repose essentiellement sur les mécanismes de révision à la hausse des objectifs des
contributions nationales et donc en grande partie sur le financement des contributions nationales lié
— Catherine AUBERTIN
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CHICAGO STYLE
Catherine AUBERTIN, « COP 21 », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 14 novembre 2021. URL :
http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/cop-21/
BIBLIOGRAPHIE
C. AUBERTIN, M. DAMIAN, M. MAGNY et al., « Les Enjeux de la conférence de Paris. Penser autrement
la question climatique », in Natures Sciences Sociétés, vol. 23, suppl., 2015
SITES INTERNET
Introduction
Le cadrage de la question climatique remis en cause
Les avancées de la conférence de Paris
Ambition et financement
Sources
Pour citer l’article
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