E.T-le Bain Maure
E.T-le Bain Maure
E.T-le Bain Maure
délégation d'ouarzazate
problématique de lecture
le bain maure
elle leva les yeux au ciel et se tut, confondue par tant de niaiserie.
je crois n'avoir jamais mis les pieds dans un bain maure depuis mon enfance. une vague
appréhension et un sentiment de malaise m'ont toujours empêché d'en franchir la
porte. a bien réfléchir je n'aime pas les bains maures. la promiscuité, l'espèce
d'impudeur et de laisser-aller que les gens se croient obligés d'affecter en de tels lieux
m'en écartent. même enfant, je sentais sur tout ce grouillement de corps humides, dans
ce demi-jour inquiétant, une odeur de péché. sentiment très vague, surtout à l'âge où je
pouvais encore accompagner ma mère au bain maure, mais qui provoquait en moi un
certain trouble.
dès notre arrivée nous grimpâmes sur une vaste estrade couverte de nattes. après avoir
payé soixante-quinze centimes à la caissière nous commençâmes notre déshabillage
dans un tumulte de voix aiguës, un va-et-vient continu de femmes à moitié habillées,
déballant de leurs énormes baluchons des caftans et des mansourias, des chemises et des
pantalons, des haïks à glands de sois d'une éblouissante blancheur. toutes ces femmes
parlaient fort, gesticulaient avec passion, poussaient des hurlements inexplicables et
injustifiés.
je retirai mes vêtements et je restai tout bête, les mains sur le ventre, devant ma mère
lancée dans une explication avec une amie de rencontre. il y avait bien d'autres enfants,
mais ils paraissaient à leur aise, couraient entre les cuisses humides, les mamelles
pendantes, les montagnes de baluchons, fiers de montrer leurs ventres ballonnés et leurs
fesses grises.
ch.1
lecture analytique 3
4. conjugaison : a- quels sont les trois temps utilisés par le narrateur dans
le passage : « je crois n'avoir jamais (…) moi un certain trouble. » ? b-
remplissez le tableau suivant :
lecture analytique 3
correction
1. compréhension : cette phrase est dite par ahmed sefrioui l'adulte car
l'auteur donne son point de vue. il s'agit d'un commentaire. c'est le
moment de l'énonciation.
i. le discours et le récit.
le bain maure
elle leva les yeux au ciel et se tut, confondue par tant de niaiserie.
1. le discours:
je crois n'avoir jamais mis les pieds dans un bain maure depuis mon
enfance. une vague appréhension et un sentiment de malaise m'ont
toujours empêché d'en franchir la porte. a bien réfléchir je n'aime pas
les bains maures. la promiscuité, l'espèce d'impudeur et de laisser-
aller que les gens se croient obligés d'affecter en de tels lieux m'en
écartent. même enfant, je sentais sur tout ce grouillement de corps
humides, dans ce demi-jour inquiétant, une odeur de péché.
sentiment très vague, surtout à l'âge où je pouvais encore
accompagner ma mère au bain maure, mais qui provoquait en moi un
certain trouble.
2. le récit :
« je retirai mes vêtements et je restai tout bête, les mains sur le ventre,
devant ma mère lancée dans une explication avec une amie de rencontre.
il y avait bien d'autres enfants, mais ils paraissaient à leur aise, couraient
entre les cuisses humides, les mamelles pendantes, les montagnes de
baluchons, fiers de montrer leurs ventres ballonnés et leurs fesses grises.
» ch.1.
dans le passage qui va du début du texte jusqu'à « niaiserie » le narrateur
raconte comment il réagissait quand sa mère lui demandait d'aller avec
elle au bain maure. puis le narrateur s'arrête pour donner un commentaire
sur le bain maure. le passage du récit, c'est-à-dire de l'histoire racontée
par le narrateur vers le discours, le commentaire de l'auteur a été
accompagné de plusieurs modifications :
au niveau temporel :
pas un muscle de son visage ne bougeait, ses yeux seuls se posaient avec
lenteur sur chaque objet, j'en avais vaguement peur. (…) elle ferma les
yeux, les rouvrit et de sa voix d'hommedéclara qu'après le thé, elle aurait
tout le temps d'entretenir ses petites soeurs…» ch.11.
figures de style
l'hyperbole « …a donné naissance à la légende des géants. »
« a grands coups de torchon, lalla aîcha chassait les mouches. elle les gourmandait comme
des enfants terribles. (…) comment engager une conversation avec une personne prise d'une
fièvre d'extermination qui court d'un coin de la pièce à l'autre, agitait un immense chiffon en
guise d'étendard ? les mouches il est vrai, la narguaient un peu. elles s'abattaient en paquet
sur un coussin, l'attendaient en faisant s'emblant de procéder à de minutieuses ablutions, mais
dès qu'elles la voyaient s'approcher, entonnaient un chant de guerre, prenaient leur vol,
tournoyaient un moment aux environs du plafond et piquaient droit sur le lit ou sur un
matelas » ch.10.