Sa Hibat Allah Abdelkarim

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Institut National de Statistique

et d’Economie Appliquée

RAPPORT DE STAGE D’APPLICATION

Organisme d’accueil : La direction des études et des prévisions


financières

Sujet
La relation entre la consommation
énergétique et la croissance économique
au Maroc

Préparé par : Sous la direction de :

OUBAHA MUSTAPHA M. NASHI RAFIK

HIBATALLAH ABDELKARIM
Filière :

Statistique et économie appliquée.

2018/2019
2
Résumé

Cette étude a pour objectif d’examiner empiriquement la relation de causalité́


entre la consommation énergétique et la croissance économique au Maroc. Pour ce faire
nous avons opté dans un premier temps pour l’étude de sens de causalité entre le PIB et
la consommation énergétique au Maroc et ceci à travers le test de causalité au sens de
Toda-Yamamato. Après avoir trouvé que la consommation énergétique impacte
directement le PIB on est parti évaluer cet impact à l’aide du modèle autorégressif à
retards échelonnés développé par Pesaran et Shin .Les données retenues pour cette
modélisation et que nous avons collecté du site web officiel de la Banque Mondial ainsi
que de la Direction des Études et des Prévisions Financières, portent sur la période allant
de 1990 jusqu’au 2016 et elles sont constituées du PIB ,de la FBCF du Travail ainsi que
la consommation énergétique.
Les résultats obtenus montrent qu’à long terme la consommation énergétique
au Maroc affecte positivement le PIB avec une élasticité de 0.526, elles montrent
également que la FBCF affecte le PIB à long terme et au court terme mais l’élasticité de
court terme est plus grande que celle du long terme.

3
Abstract

This study aims to empirically examine the causal relationship between energy
consumption and economic growth in Morocco. To do this, we first decided to study
causality between GDP and energy consumption in Morocco through the test of
causality in the sense of Toda-Yamamato. After having found that energy consumption
has a direct impact on GDP, we evaluated this impact using the autoregressive lagged
model developed by Pesaran and Shin (1999). The data retained for this modeling is
collected from the website of the World Bank and the website of the Department of
Financial Studies and Forecasting and it covers the period from 1990 to 2016 and it
contains GDP, GFCF, Labor and energy consumption.
The results obtained show that in the long run, energy consumption in Morocco
positively affects GDP with an elasticity of 0.526, they also show that GFCF affects
GDP in the long run rather than in the short run, but the short run elasticity is greater
than that of the long run.

4
Dédicace Mustapha

C’est avec un énorme plaisir que je dédie ce travail à:

✓ Ma famille pour sa patience, son amour, son soutien et ses sacrifices.

✓ Mes amis qui m’ont aidé́ tout au long de la réalisation de ce rapport.

✓ Mon encadrant Monsieur NASHI RAFIK pour son encadrement et ses informations
durant le stage.

Merci infiniment.

5
Dédicace Abdelkarim

Je dédie ce travail, comme preuve de respect, de gratitude et de reconnaissance à ma

mère et mon père en témoignage de leur affection, leurs sacrifices et de leurs précieux

conseils qui m’ont conduit à la réussite dans tous ce que je fais ; Mes sœurs et mes

frères en leur souhaitant la réussite dans leur vie ; Mes meilleurs amis pour leur aide,

leur temps, leurs encouragements, leur assistance et soutien ; Ce travail est également

dédié à tous ce qui m’ont aidé afin de réaliser ce travail.

Merci infiniment.

6
Remerciement

Au terme de ce travail, nous tenons à remercier toutes les personnes ayant pris part, de

près comme de loin, à la réussite de ce travail.

Nous adressons nos remerciements à notre cher encadrant Monsieur NASHI RAFIK

pour son temps, sa disponibilité, son amabilité, sa gentillesse, ses explications et

directives sans lesquelles notre stage n’aurait su être aussi appréciable et agréable.

Nos remerciements vont également à l’ensemble du corps professoral de l’INSEA pour

leurs efforts et leur intérêt en vue de nous offrir une formation meilleure.

Nous remercions finalement les membres de jury d’avoir accepté́ d’évaluer ce présent

projet .

7
Table des matières

Remerciement ................................................................................................................ 7

Liste des tableaux ........................................................................................................ 11

Introduction générale ................................................................................................. 12

Chapitre préliminaire : Présentation de l’organisme d’accueil. ............................ 13

I. Présentation du Ministère de l'Économie et des Finances............................... 14


I.1. Les missions du ministère. .............................................................................. 14
I.2. Les directions et structures du ministère ....................................................... 14

II. Présentation de la Direction des Eudes et des Prévisions Financières ............. 17


II.1 La Direction des Eudes et des Prévisions Financières .................................. 17
II-2.Missions de la direction des études et des prévisions financières ................ 18

Chapitre I : Le profil énergétique au Maroc. ......................................................... 21

I. Les formes de l’énergie. ............................................................................... 20

II. Situation énergétique au Maroc. ................................................................. 20

III. La politique énergétique au Maroc ............................................................ 21


III.1 La montée en puissance des énergies renouvelables au Maroc : ............... 22
III.2 Le développement de l’efficacité énergétique : ............................................ 23

Chapitre II : Revue de littérature théorique et empirique sur la relation de


causalité entre la consommation énergétique et la croissance économique. ......... 26

8
I. Revue de littérature théorique .................................................................... 27

II. Revue de littérature empirique :................................................................. 29

Chapitre III : La relation entre la consommation énergétique et la croissance


économique au Maroc................................................................................................. 35

I. Méthodologie de travail : ............................................................................. 36


I.1Etude de la stationnarité : .................................................................................. 36
I.2 Causalité entre les variables ............................................................................. 37
I.3 Estimation du modèle ARDL............................................................................ 38

II. Description de la base de données : ............................................................ 40

III. Statistiques descriptives ............................................................................... 41

IV. Stationnarité des variables .......................................................................... 41

V. Causalité entre variables ............................................................................. 42

VI. Estimation du modèle ARDL ...................................................................... 43

VII. Test de cointégration aux bornes. ............................................................... 44

VIII. Coefficients de long et court terme. ............................................................ 45


VIII.1 Coefficients de court de terme. ................................................................... 45
VIII.2 Coefficients de long terme ........................................................................... 46

Conclusion ........................................................................................................... 48

Bibliographie et Webographie ............................................................................. 49

Annexe ………………………………………………………………………...50

9
Liste des abréviations

 FBCF :la formation brute du capital fixe.

 DEPF :la direction des études et des prévisions financières.

 TEP : Tonne en équivalent pétrole.

 MCO : Moindres carrés ordinaires.

 ARDL model: Autoregressive Distributed Lag model.

 ADF: Augmented Dickey-Fuller.

 AIC : Akaike Information Criterion.

 SC : Schwarz Criterion.

 HQ : Hannan et Quinn.

10
Liste des tableaux

Tableau 1 : synthèse des travaux empiriques sur la relation de causalité entre la


consommation énergétique et la croissance économique
Tableau2 : Statistique descriptive
Tableau3 : Stationnarité des variables
Tableau 4 : causalité entre les variables
Tableau5 : Modèle ARDL (2,0,2,0)
Tableau 6 : Validation du modèle
Tableau 7 : test de cointégration
Tableau 8 : Résultats d’estimation des coefficients de court terme.
Tableau 9 : Résultats d’estimation des coefficients de long terme.

11
Introduction générale

L’unanimité est faite sur l’importance de connaitre la relation entre la

consommation énergétique et la croissance économique vu que ceci permet de mener

des politiques énergétiques efficaces, cette importance s’est amplifiée avec les crises

énergétique et la hausse du cours de l’énergie en général et du pétrole en particulier.

Notre travail s’inscrit dans cette même perspective. En effet, notre étude a

comme objectif d'apporter des éléments de réponses à cette problématique pour le cas

du Maroc, pour la mise en œuvre, nous avons utilisé les données allant de 1990 jusqu’au

2016 du PIB, de la FBCF, du Travail ainsi que de la consommation énergétique au

Maroc.

Notre démarche a constitué en une approche à trois étapes. D’abords nous avons

commencé par la présentation du profil énergétique au Maroc. Ensuite nous avons eu

recours à la revue théorique ainsi qu’empirique, cette phase a un grand intérêt vu que la

théorie nous permet de connaitre l'évolution des pensées sur notre sujet. En fin, nous

sommes passés au côté pratique dont lequel nous avons essayé d’analyser

empiriquement la relation entre la consommation énergétique et la croissance

économique au Maroc.

12
Chapitre préliminaire :
Présentation de
l’organisme d’accueil
Chapitre préliminaire

I. Présentation du Ministère de l'Économie et des Finances.


I.1. Les missions du ministère.
Le Ministère de l'Économie et des Finances est le ministère marocain, chargé de
la politique économique et financière du Maroc, ses principales attributions
s’articulent sur :

 L’Analyse économique ;
 L’effectuation des prévisions économiques ;
 L’élaboration du budget ;
 La gestion du patrimoine et des dettes de l’État ;
 La collecte des impôts ;
 La gestion des réserves en devises du Royaume ;
 Le contrôle, la surveillance et l’audits internes des ministères.
I.2. Les directions et structures du ministère

En plus des trois organismes qui sont sous la tutelle du ministère à


savoir l’office des changes, la caisse marocaine des retraites et la caisse centrale
de garantie, le ministère possède 11 structures et directions.

a. L'Inspection Générale des Finances.

L’I.G. F est un corps supérieur d'inspection des finances publiques créé par un
texte de loi du 14 avril 1960 qui fixe de manière précise ses attributions, missions
et prérogatives.

L’I.G. F est placée sous l'autorité directe du Ministère de l'Economie et des


Finances et elle exerce de larges prérogatives en matière de contrôle et d'audit.

b. L'Administration des Douanes et Impôts Indirects

L’Administration des Douanes et Impôts Indirects est chargée de la


perception des droits et taxes douanières, du recouvrement des impositions fiscales et

14
Chapitre préliminaire

parafiscales, de la lutte contre les trafics illicites et du contrôle des marchandises et des
personnes aux frontières. Elle est organisée fonctionnellement en directions centrales et
géographiquement en directions régionales.

c. La Trésorerie Générale du Royaume


La Trésorerie Générale du Royaume assure, par le biais de son vaste réseau de
comptables publics, la perception des recettes fiscales et non fiscales, à travers
notamment :

 La gestion du contentieux administratif et judiciaire relatif au recouvrement et


l'assistance des percepteurs en la matière ;
 La prise en charge des ordres de recettes au titre du budget général de l'Etat, des
budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor ;
 La centralisation des prises en charges et des recouvrements au titre des amendes
et condamnations pécuniaires ;

d. La Direction Générale des Impôts

La Direction Générale des Impôts s’occupe d’asseoir les impôts d'Etat, les
recouvrer, veiller à la bonne application de la loi et gérer pour le compte des collectivités
locales l'assiette de certains impôts locaux.

e. La Direction du Budget

La Direction du Budget est chargée de la mise en œuvre de la politique budgétaire


nationale. A ce titre, elle a pour missions de faire toute proposition et de procéder à toute
étude de nature à éclairer les choix du Ministre de l'Economie et des Finances en la
matière.

f. La Direction du Trésor et des Finances Extérieures

La Direction du Trésor et des Finances Extérieures s’occupe de garder les


équilibres macroéconomiques, de gérer la dette et de la trésorerie elle également
l’acteur central dans le développement et la régulation du secteur financier.

15
Chapitre préliminaire

g. La Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation

La Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation est chargée de :

 L'exercice du contrôle financier de l'Etat sur les établissements et


entreprises publics ;
 La surveillance du portefeuille public ;
 La participation aux actions de rationalisation et de restructuration des
établissements et des entreprises publiques ;
 Le pilotage des Audits externes des établissements et des entreprises
publiques ;
 La normalisation comptable ;
 Le transfert des entreprises publiques au secteur privé.
h. La Direction des Domaines de l'État

Le domaine privé de l'Etat est constitué par l'ensemble des biens immobiliers et
mobiliers dont l'Etat est propriétaire et ne faisant pas partie de son domaine public.

Il est subdivisé en deux catégories de biens soumis à des régimes juridiques


distincts :

 Le domaine ordinaire : il est géré par le Ministère de l'Economie et des


Finances (Direction des Domaines).
 Le domaine forestier :il est géré par le Haut-Commissariat aux Eaux et
Forêts.

La direction des Domaines de l'Etat remplit à travers la mobilisation du foncier


privé de l'Etat :
 Une mission de soutien des politiques d'investissement productifs et des
programmes majeurs de l'Etat ;
 Une mission structurante pour une urbanisation productive et contrôlée ;

16
Chapitre préliminaire

 Une mission fondamentale dans le développement des équipements


publics et des services sociaux ;
 Une mission d'impulsion pour la réalisation de l'Habitat Social et le
recasement des bidonvilles.
i. La Direction des Affaires Administratives et Générales

La direction des affaires administratives et générales est chargée de plusieurs missions


parmi lesquels on cite :

 Coordonner et veiller à la mise en œuvre des schémas d'organisation des


services du ministère aux niveaux central et déconcentré ;
 Concevoir et participer à la mise en œuvre des actions de modernisation
et de promotion des méthodes de management au sein du ministère ;
 Promouvoir la culture de programmation et de planification et
développer les techniques de sa mise en œuvre.
j. L'Agence Judiciaire du Royaume
L’Agence Judiciaire du Royaume (AJR) est une institution souvent loin des
projecteurs médiatiques mais qui accomplit une mission colossale : défendre les
intérêts de l’Etat et des autres entités publiques dans leurs litiges avec les tiers et leur
assurer à cet effet, le conseil utile pour la protection de leurs intérêts.

II. Présentation de la Direction des Eudes et des Prévisions


Financières
II.1 La Direction des Eudes et des Prévisions Financières

La Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) est une structure du
Ministère de l’Economie et des Finances qui assure la veille stratégique aux niveaux
économique, financier et social et évalue l’impact de l’environnement économique
international sur l’économie marocaine, elle contribue également à l’évaluation des
politiques publiques et à l’évaluation des impacts sur l’économie nationale des
politiques économiques, financières et sociales.

17
Chapitre préliminaire

II-2.Missions de la direction des études et des prévisions financières


La direction des études et des prévisions financières, est chargée de :

 Faire toute proposition et de procéder à toute étude de nature à éclairer le


Ministre de l'Economie et des Finances en matière de politique
économique nationale ;
 Participer à la préparation du projet de Loi de Finances à travers le
pilotage des prévisions financières et l'élaboration du Rapport
Economique et Financier qui définit les grandes lignes de l'équilibre
économique et financier de ce projet ;
 Analyser les informations économiques, financières et sociales et de
suivre l'actualité économique nationale ;
 Suivre l'évolution de l'environnement international, d'évaluer son impact
sur l'économie nationale, d'étudier les conséquences des accords
internationaux sur le Maroc et d'apprécier la compétitivité de l'économie
nationale ;
 Participer à l'évaluation des impacts, sur l'économie, des politiques
économique, financière et sociale ainsi que des grands projets publics ;
 Participer à la préparation, à l'analyse et à l'évaluation des politiques
sectorielles ;
 Mettre en place développer les instruments de prévision et de
modélisation du Ministère de l'Economie et des Finances et de créer les
bases de données nécessaires ;
 Participer à la préparation et au suivi de l'exécution du Plan de
Développement Economique et Social et du Programme d'Action à court
terme du Gouvernement et de préparer le Programme d'Action
Stratégique du Ministère pour la partie relative aux mesures et réformes
de politique économique.

18
.

Chapitre I : Le profil
énergétique au Maroc
Chapitre I

I. Les formes de l’énergie.


A l’exception de l’utilisation directe de la lumière solaire (pour l’éclairage, le
séchage du linge...), toutes les formes d’énergie que nous utilisons proviennent de la
conversion d’une énergie primaire disponible dans la nature en énergie secondaire
produite par l’homme (ex. : conversion de chaleur en électricité́ dans une centrale
thermique, du rayonnement solaire en énergie électrique par un panneau photovoltaïque,
du pétrole en essence dans une raffinerie).
En économie on distingue trois principaux types d’énergie :
 L’énergie primaire correspond à l’ensemble des produits énergétiques non
transformes. Ce sont principalement le pétrole brut, les schistes bitumineux, le gaz
naturel, les combustibles minéraux solides, la biomasse, le rayonnement solaire,
l’énergie hydraulique, l’énergie éolienne, la géothermie et l’énergie tirée de la fission
de l’uranium.
Pour le cas du Maroc, le taux de sa dépendance vis-à-vis l’importation des énergies
primaire est de l’ordre de 95%.
 L’énergie secondaire est toute l’énergie obtenue par transformation d’une énergie
primaire. Une fois produite, cette énergie secondaire doit être transportée vers son
lieu de consommation ; ce faisant, elle peut encourir des pertes (notamment dans le
cas de l’électricité́ produite de façon centralisée et transportée sur de longues
distance). L’énergie dont dispose le consommateur final est appelée énergie finale
(ex. : électricité́ domestique, essence à la pompe, gaz de réseau ou en bouteille).
 L’énergie finale donne lieu à une transformation en énergie utile sur le lieu de son
utilisation (ex. : conversion de l’énergie électrique reçue du réseau en énergie
cinétique du fluide caloporteur du lave-vaisselle, en énergie lumineuse pour
l’éclairage ou en énergie thermique pour le chauffage).

II. Situation énergétique au Maroc.

20
Chapitre I

Le Maroc dépend pour plus de 90 % de l’extérieur pour son approvisionnement,


et la facture énergétique pèse lourdement sur ses équilibres économiques et financiers,
cette dernière s’est élevée à 58,6 MMDH au cours des trois premiers trimestres de 2018
Ainsi, malgré les quelques réalisations et les nombreux chantiers d’envergure engagés
dans le domaine énergétique, le Maroc est encore loin du compte, il demeure toujours
directement exposé aux fluctuations des prix des matières premières énergétiques,
notamment ceux des produits pétroliers et des combustibles solides.
Les importations d’énergies fossiles ou plutôt de produits issus de ces sources d’énergie
-depuis la libéralisation du marché et la fermeture de la SAMIR-pèsent encore très
lourdement sur la balance énergétique du pays.
En effet, à fin septembre 2018, les valeurs des importations de ces produits énergétiques
ont affiché de fortes hausses à deux chiffres, sous l’effet de la flambée du cours du
pétrole Brent sur le marché international qui a bondi de 37,2% pour se situer à une
moyenne de 72,1 dollars le baril. C’est ainsi que la valeur des importations de gasoil-
fuel a dépassé la barre des 30 MMDH à fin septembre 2018. Dans le même temps, les
valeurs des importations de gaz de pétrole et d’essence ont également atteint,
respectivement, près de 11,5 et un peu plus de 3,3 MMDH.
La demande d’énergie domestique marocaine est principalement assurée par des
centrales fonctionnant au combustible fossile. Les énergies fossiles représentent environ
68% de la puissance installée au Maroc. Les 32% restants proviennent de sources
d'énergie renouvelable ; essentiellement hydroélectriques, éoliennes et solaires.

III. La politique énergétique au Maroc


Le secteur de l’énergie au Maroc est marqué par un accroissement soutenu de la
demande et une dépendance énergétique forte de l’extérieur, avec une prédominance des
énergies fossiles. Pour faire face à ces contraintes, le Maroc a adopté depuis 2009, une
stratégie énergétique nationale basée essentiellement sur :
 La montée en puissance des énergies renouvelables.
 Le développement de l’efficacité énergétique.

21
Chapitre I

III.1 La montée en puissance des énergies renouvelables au Maroc :

La stratégie marocaine dans le domaine des énergies renouvelables a démontré


son efficacité et sa pertinence en permettant au Royaume de devenir un pays producteur
d’énergie, alors qu’il dépendait totalement, et jusqu’à un avenir proche, de l’étranger
pour la satisfaction de ses besoins en pétrole et gaz.
Cette stratégie, qui s’inscrit dans le cadre de la nouvelle dynamique du développement
que connait le Royaume sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, vise à porter à
42 % en 2020 et 52 % en 2030 la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique
national, et à réduire de 12 % la consommation de l’énergie en 2020 et 15 % en 2030 à
travers une politique d’efficacité d’énergétique.
Cette transition énergétique en un temps record a permis à la dépendance énergétique
du Maroc de passer d’environ 98 % en 2008 à près de 93,3 % en 2016, avec une
augmentation de 2 % en 2009 à 13 % en 2016 de la part de l’énergie éolienne et solaire
dans le mix national.
Ces objectifs prometteurs ont commencé à se concrétiser à la faveur de la mise en place
de plusieurs programmes et plans d’actions, dont la mise en service du premier
complexe de l’énergie éolienne près de la ville de Tarfaya en 2014 et de la première
phase du plus grand complexe de l’énergie solaire dans le monde « Nour 1 » à
Ouarzazate en 2016, un grand projet appelé à satisfaire les besoins énergétiques d’un
million de foyers et à permettre au Royaume d’accéder au rang des grands pays
producteurs dans ce domaine, en plus des autres programmes lancés dans le domaine de
l’énergie éolienne et hydraulique.
Le Maroc compte aussi édifier une nouvelle station de production de 800 MW d’énergie
solaire après le lancement dans les prochains mois des appels d’offre pour le projet Nour
2, d’après l’Agence marocaine de l’énergie durable qui précise que le Royaume
envisage de produire 6 GW supplémentaires d’énergie renouvelable, dont l’énergie
solaire, éolienne et hydraulique, entre 2018 et 2030.
Les ambitions du Maroc portent également sur la réalisation par l’Office national de
l’électricité et de l’eau potable du programme de l’énergie photovoltaïque avec une

22
Chapitre I

capacité de 2000 MW à l’horizon 2020, ainsi que sur d’importants investissements, de


l’ordre de 21 milliards de DH, pour le renforcement du réseau électrique en 2015.
Le Maroc veille à ce que cette stratégie soit basée sur une utilisation efficace et
rationnelle de l’énergie, une préservation de l’environnement et la lutte contre les
changements climatiques.
III.2 Le développement de l’efficacité énergétique :

On entend par l’efficacité́ énergétique, le fait d’utiliser moins d’énergie


qu’avant pour fournir des services énergétiques équivalents.
L’analyse de l’efficacité́ énergétique est couramment appréhendée par un
indicateur de type économique d’intensité́ primaire qui mesure la productivité́
énergétique d’un pays en d’autres termes il est défini comme la quantité́ totale d’énergie
nécessaire pour produire une unité́ de PIB.
La Stratégie Énergétique Nationale adoptée en 2009 considère l’efficacité
énergétique comme priorité nationale visant la réalisation de 12% d’économie d’énergie
à l’horizon 2020 et 15% à l’horizon 2030.
Pour atteindre cet objectif, le Ministère de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de
l’Environnement a mis en place des programmes et des réformes législatif et
réglementaire en vue d’introduire les techniques d’efficacité énergétique au niveau des
secteurs clés de l’économie nationale.
Parmi ces programmes on cite :

 Application de l’horaire GMT+1 :


L’horaire GMT+1 s’applique au Maroc depuis 2008 durant l’été afin d’améliorer
la marge de réserve électrique pendant les heures de pointe.
Au titre de l’année 2014, les gains en puissance ont atteint 92 MW et les économies
d’énergies globales ont enregistré 29,5 GWhs, permettant ainsi d’éviter des rejets en
CO2 de l’ordre de 27 658 tonnes.
 Programme National de généralisation des Lampes à Basse Consommation
(LBC) :

23
Chapitre I

Après l’installation de 6 millions de Lampes à Basse Consommation, la


distribution de 9 millions de lampes par une nouvelle génération de LBC plus
performante est en cours de réalisation et sera financée dans le cadre de la Coopération
Allemande.
En termes d’impact, l’effacement durant la pointe due à la distribution de 5 millions de
LBC, a été estimé à 182 MW, soit environ 3,3% de la pointe nationale et les économies
d’énergie ont atteint 450 GWhs.
 Efficacité énergétique au niveau des mosquées
Le programme de mise à niveau énergétique des mosquées qui vise 15000
mosquées, s’inscrit dans le cadre de la convention signée entre le Ministère de l'Énergie,
des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, le Ministère des Habous et des Affaires
Islamiques, la Société d’Investissements Énergétiques et l'Agence Nationale pour le
Développement des énergies Renouvelables et de l’Efficacité énergétique.
Ce programme répond à un double objectif : la sensibilisation aux techniques
d’efficacité énergétique des citoyens et la réduction de la consommation énergétique des
mosquées par l’introduction de l’éclairage économique, des chauffe-eaux solaires, de la
gestion thermique de la mosquée ainsi que le recours de solutions photovoltaïques pour
la production d’électricité.
 Efficacité énergétique au niveau de l’éclairage public
Dans le domaine de l’éclairage public, des mesures et des actions ont été initiées
pour installer des équipements permettant de réaliser des économies en énergie (lampes
LED, stabilisateurs...).
 Programme de régionalisation « Jiha-Tinou »
Le programme d’approche régionale (Jiha-Tinou) vise pour la première phase
(2012-2014) le développement des programmes des énergies renouvelables et le
renforcement de l’efficacité énergétique dans des communes pilotes d’Agadir,
Chefchaouen et Oujda.
Ce programme a permis l’appui à la création de structures locales de
gouvernance énergétique, visant notamment l’accompagnement des élus, de cadres et
d’agents techniques communaux pour la mise en œuvre d’une planification énergétique
communal ainsi que la réalisation de 17 projets de démonstration.

24
Chapitre I

 Projet d’Eco-quartier d’Ouarzazate

La réalisation de projet pilote d‘Eco-quartier au niveau de la ville d’Ouarzazate, qui


s’inscrit dans le cadre de la coopération avec la GIZ vise l’intégration de mesures
d’efficacité énergétique et énergies renouvelables au niveau de la rénovation de
l’infrastructure du quartier.

25
Chapitre II : Revue de
littérature théorique et
empirique
Chapitre II

I. Revue de littérature théorique


La relation entre la croissance économique et l'énergie est très ancienne. En
effet, l'utilité de l'énergie dans le processus de développement s'est fait ressentir depuis
1780 avec la révolution industrielle. Durant cette période, le souci d'apporter un nouveau
souffle à une économie anglaise basée sur l'utilisation de techniques rudimentaires a
permis à certains pionniers de l'époque (James Watt, 1763) de découvrir de nouvelles
sources d'énergie et des machines utilisant de façon abondante l'énergie. Ces
découvertes ont ainsi permis l’augmentation de productivité. Ce qui va conduire à poser
des questions concernant l’intégration de l’énergie dans les modèles analytiques
classiques basés sur les trois facteurs de la production : la terre, le capital et le travail.
Les théoriciens classiques ont traité cette question notamment, Adam Smith, jean
Baptiste Say et David Ricardo.
Adam Smith considérait que les gains de productivité dus à l’utilisation des machines
sont déjà inclus dans les rémunérations des facteurs de production classiques c’est-à-
dire dans les salaires, la rente et les profits.
En 1803 J.B Say a mentionné explicitement les augmentations de productivité tirée de
l’utilisation des machines et il a été le premier à essayer d’expliciter la nature de cette
productivité.
David Ricardo a partagé le point de vue de J.B Say et il a considéré nécessaire d’étudier
l’influence des machines et de l’énergie sur la production et sur les intérêts des
différentes classes de la société.

Pour les keynésiens ainsi que les post keynésiens, les systèmes productifs se réduisent à
la combinaison de deux facteurs : le travail, le capital.

On peut affirmer ainsi que les théories économiques classiques et keynésiennes n’ont
pas fait grand cas de l’énergie comme facteur de production.

C’est en fait jusqu’à l’arrivée de Stanley Jevons que l’analyse économique assistait
véritablement à l’introduction de la question énergétique. Stanley a considéré le progrès
technique endogène, contrairement à Solow qui le considérait comme exogène.

27
Chapitre II

Après les chocs pétroliers 1973 et 1979, les pays se sont rendu compte que l’utilisation
excessive des ressources naturelles est dangereuse. Ainsi, l’énergie a pris une place
importante dans les recherches économiques, parmi les économistes qui ont traité cette
question on trouve :
Robert Ayres et Benjamin Warr : Ces deux économistes ont affirmé que le travail
physique et chimique réalisé par l'énergie, ou plus exactement l'exergie, a
historiquement été le plus grand contributeur de la croissance économique.

Daniel Khazzoom et Leonard Brookes pensent que la production économique dépend


de trois facteurs à savoir le capital, le travail et l’énergie ceci les a conduits en 1980 à
conclure qu'une meilleure efficacité énergétique tend paradoxalement à augmenter la
consommation d'énergie.

La prise en considération de l’énergie comme facteur de production a permis


l’apparition des fonctions de production KLE, KLEM (capital, travail, énergie, matière)

Pokrovski considérait que l’énergie est au même titre que la main d’œuvre un facteur
essentiel dans le processus de production, par conséquent elle acquiert toutes les
propriétés d'un facteur de production. Ainsi, la fonction de production est déterminée
par le stock de capital, le travail et l'énergie.
𝑌 = 𝐹 (𝐾, 𝐿, 𝐸).

Thompson suggérait que chaque quantité supplémentaire d’énergie permet de créer des
emplois supplémentaires ce qui permet de transformer la matière première en capital.

La plupart des modèles macro-énergétiques ont longtemps utilisé des fonctions de


production de type Cobb Douglas admettant une substituabilité parfaite entre ces
facteurs de production. Elle suppose que quel que soit le niveau de production et la
proportion des facteurs, l'élasticité de substitution est toujours égale à l'unité et la part
relative en valeur des facteurs toujours constante (Gregory, Griffin 1976).

28
Chapitre II

Berndt et Wood (1979) soutiennent, en revanche, qu’il existe une complémentarité entre
le capital et l'énergie. Cette controverse pose le problème de « substituabilité technique
brute » et de « complémentarité économique nette » entre l'énergie et le capital dans les
processus de production.

Il est aussi admis que la consommation d'énergie a un impact positif sur la croissance.
Mais également la croissance entraine une augmentation de la consommation d'énergie.

A l'instar des théories économiques sur le rôle de l'énergie dans la croissance


économique, plusieurs études empiriques ont été menées dans le but de comprendre
cette relation.

II. Revue de littérature empirique :


De nombreuses études ont examiné la relation causale entre la consommation
d'énergie et la croissance économique, cette relation a été testée sur quatre hypothèses :
 Neutralité : pas de lien entre la consommation énergétique et la
croissance économique ;
 Rétroaction : il y en a une causalité bidirectionnelle entre la
consommation d’énergie et la croissance économique ;
 Croissance : il y en a une causalité unidirectionnelle allant de la
consommation énergétique vers la croissance ;
 Conservation : il y en a une causalité unidirectionnelle allant de la
croissance économique vers la consommation énergétique.

Parmi ces études on cite :

Al-Mulali (2011) a examiné l’impact de la consommation de pétrole sur la croissance


économique des pays de la région MENA au cours de la période 1980-2009 et en se
basant sur les résultats des tests de cointégration il a été constaté que la consommation
de pétrole a un lien à long terme avec la croissance économique et une causalité

29
Chapitre II

bidirectionnelle de Granger entre la consommation de pétrole et la croissance


économique à court et à long terme.

Khan, M.A. & Qayyum, A ont examiné l’impact de PIB sur la consommation
d’électricité en Pakistan au cours de la période 1970-2006 en se basant sur les résultats
de la méthode ARDL, ils ont constaté que le revenu a un impact positif sur la demande
d'électricité à long terme et à court terme.

Shiu, A. & Lam, P (2004) ont traité l’impact de la consommation d’électricité sur la
croissance de PIB en Chine au cours de la période 1971-2000 en s’appuyant sur le test
de cointégration de Johansen et ils ont trouvé que la consommation d’électricité entraine
la croissance du PIB.

Altinaya et Karagol (2004) ont tenté de tester le lien entre le PIB et consommation
d’énergie toujours pour la Turquie sur la période (1950−2000). Toutefois, à la différence
des travaux précédents, le résultat obtenu indique une absence de relation de causalité
en utilisant la version de Hsiao de causalité de Granger.

Charles Jumbe (2004) a examiné la cointégration et la causalité entre la consommation


d’électricité et respectivement le PIB, le PIB agricole et le PIB non agricole employant
des données de Malawi durant la période 1970-1999. Il a utilisé le modèle à correction
d’erreur et la causalité de Granger pour examiner la causalité entre ces trois variables.
Il a trouvé qu’il y a une causalité bidirectionnelle entre la consommation d’électricité et
le PIB et une causalité unidirectionnelle allant de PIB non agricole vers la
consommation d’électricité.

Lise et Van Montfort (2007) ont trouvé qu'en Turquie, en utilisant des données annuelles
durant la période 1970-2003 et en se basant sur le test de cointégration, la consommation
d'énergie et le PIB sont cointégrés et le sens de la causalité passant du PIB à la
consommation d'énergie.

30
Chapitre II

Lee et Chang (2007) ont prouvé qu’il y a une causalité unidirectionnelle fonctionnant

du PIB à la consommation d'énergie dans les pays en voie de développement et une

causalité bidirectionnelle dans les pays développés, en utilisant les données de panel

pour 40 pays (22 pays développés et 18 en voie de développement),

Narayan et Smyth (2007) ont examiné la relation entre la formation du capital, la

consommation d’énergie et le PIB réel, en utilisant les données durant la période 1972–

2002 dans les pays G7, dans le cadre de cointégration du panel et la causalité de Granger.

Pour tester l’existence de relation d’équilibre de long terme entre les variables, ils ont

utilisé les tests de Pedroni (1999) et Westerlund (2006). Cependant, le test de Pedroni

(1999) a conduit à l’absence de la cointégration, une fois qu’ils ont tenu compte des

changements structurels ils ont déduit qu’il y a une relation de cointégration. Ainsi, à

long terme la formation du capital et la consommation d’énergie causent au sens de

Granger le PIB réel au niveau et ont eu un effet positif sur le PIB réel dans les pays G7.

Glasure et Lee (1997) ont réalisé une étude sur la Corée du Sud et Singapour en utilisant

le test standard de causalité de Granger et le modèle à correction d’erreur vectorielle

(VECM). Ils en concluent que la consommation d’énergie cause le PIB pour la Corée

du Sud et une absence de causalité pour le Singapour concernant le test standard de

causalité de Granger. Cependant, pour le VECM, ils trouvent une causalité

bidirectionnelle pour les deux pays.

31
Chapitre II

Hwang et Gum (1992) mènent des travaux sur le Taïwan portant sur le PIB et la

consommation d’énergie sur la période (1955−1993), en utilisant la méthode de

cointégration et le modèle à correction d’erreur (ECM). Leurs travaux ont abouti à une

relation de causalité bidirectionnelle entre les variables

Paul et Bhattacharya (2004) ont étudié le cas de l’Inde sur la période (1950 − 1996). Ils
ont eu recours au modèle à correction d’erreur et à la méthode du test de cointégration
de Johensen. Leur résultat indique une causalité bidirectionnelle entre la consommation
d’énergie et la croissance économique.

Tableau 1 : synthèse des travaux empiriques sur la relation de causalité entre la


consommation énergétique et la croissance économique :

Auteur Pays et période Méthodologie Conclusion


Test de cointégration
Al-Mulali La Région de causalité de Rétroaction
MENA Granger
1980-2009

Khan, M.A. & Le Pakistan


Qayyum, A 1970-2006 ARDL Conservation

Shiu, A. & La Chine Cointégration de


Lam, P 1971-2000 Johansen Croissance

32
Chapitre II

La version de Hsiao
Altinaya et Turquie de causalité de Neutralité
Karagol (1950−2000) Granger.

Modèle à correction Conservation


Charles Jumbe Malawi d’erreur et la Retroaction
1970-1999 causalité de Granger

Lise et Van Turquie Test de cointégration Conservation


Montfort 1970-2003
Conservation
40 pays (22 pays (pays EVD)
Lee et Chang développés et 18 Test de cointégration Rétroaction (pays
en voie de développés)
développement)

Test cointégration du
Narayan et Les pays G7 panel et la causalité Croissance
Smyth 1972–2002 de Granger
Le test de causalité
Glasure et Lee La Corée du Sud de Granger et le Neutralité
et Singapour modèle à correction Rétroaction
d’erreur vectorielle
(VECM).

33
Chapitre II

La méthode de
Hwang et Taïwan cointégration et le Rétroaction
Gum (1955−1993) modèle à correction
d’erreur (ECM)
Modèle à correction
Paul et Inde d’erreur et à la
Bhattacharya (1950 − 1996) méthode du test de Rétroaction
cointégration de
Johensen

34
Chapitre III : La relation
entre la consommation
énergétique et la croissance
économique au Maroc
Chapitre III

I. Méthodologie de travail :
Les séries temporelles sont présentes dans nombreux domaines notamment dans
l’économie et la finance. L’étude de ce type de séries nécessite l’utilisation des séries
chronologiques.

L’estimation des séries temporelles non stationnaire conduit à des régressions


fallacieuses. Ce qui nous oblige à opter pour la théorie de la cointégration qui fournit
une méthode d’analyse des séries non stationnaire.

I.1Etude de la stationnarité :

De manière formalisée, le processus stochastique Y(t) est stationnaire si :

 E(Y(t)) = E(Y(t+m)) = μ ∀t et ∀m, la moyenne est constante et


indépendante du temps ;
 Var(Y(t)) < ∞∀t, la variance est finie et indépendante du temps ;
 Cov(Y(t), Y(t+k)) = E[(Y(t) − μ) (Y(t+k) −μ)] = γ(k), la covariance est
indépendante du temps.

Pour tester la stationnarité de nos séries on a utilisé le test de Dickey-Fuller augmenté


(ADF) :

Pour appliquer ce test il faut choisir au préalable le nombre de retards (p) qui minimise
l’un des critères d’informations (AIC, SC et HQ).

Ce test est basé sur l’estimation par les MCO des trois modèles suivants :

 Modèle sans constante ni tendance déterministe :

ΔXt =𝜑 Xt-1 +Σ𝛾ᵢ𝑝𝑖=1ΔXt-i +𝜀t (Modèle 1)

 Modèle avec constante sans tendance déterministe :

ΔXt =𝜑 Xt-1 + 𝜇+Σ𝛾ᵢ𝑝𝑖=1ΔXt-i +𝜀t (Modèle 2)

 Modèle avec constante et tendance déterministe :

ΔXt =𝜑 Xt-1 + 𝜇+ 𝛿𝑡+Σ𝛾ᵢ𝑝𝑖=1ΔXt-i +𝜀t (Modèle3)

Où : 𝜀t est un bruit blanc c.-à-d. un processus stationnaire qui suit une loi normale (N
(0, 𝜎²))

36
Chapitre III

I.2 Causalité entre les variables

Pour tester la causalité, l'approche la plus utilisée dans la littérature


économique est celle proposée par Engle et Granger (1990). Selon l'approche de
causalité de Granger, une variable X cause une variable Y au sens de Granger si la
connaissance des réalisations passées de X contribue à l'amélioration de la prévision de
Y. Le test de causalité de Granger revient donc à effectuer un test de significativité
globale des coefficients associés aux valeurs passées de la variable causale dans
l'équation de la variable causée. Par ailleurs, lorsque les séries sont intégrées d'ordre 1
et cointégrées, il convient alors d'estimer un modèle à correction d'erreur et de tester la
causalité sur les modèles de court terme et de long terme. Cependant, le recours à ces
procédures peut conduire à des biais importants. la mise en œuvre du test de Granger

37
Chapitre III

exige que les séries soient stationnaires. Cependant, il est admis que les tests de racine
ont une faible puissance pour les échantillons de petite taille. De la même manière, la
pratique du test de cointégration de Johansen sur les échantillons de petite taille conduit
généralement à rejeter l'hypothèse d'absence de cointégration. Cette situation est le fait
d'une sous-paramétrisation du VAR et à des pertes de degrés de libertés dû à la petite
taille de l'échantillon. C'est en ce sens que le test de causalité de Toda et Yamamoto
(1995) vient à point nommé pour pallier les insuffisances du test de Granger.

Toda et Yamamoto (1995) suggèrent une approche qui permet de se libérer de la


contrainte des tests de racine unitaire. Ainsi, pour la mise en application de ce test, il
n'est pas nécessaire de vérifier l'intégration à cause de la sur-paramétrisation du VAR
qui prend en compte l'ordre d'intégration des séries.

I.3 Estimation du modèle ARDL

38
Chapitre III

Tester si toutes les


variables sont d'ordre
I(0) ou I(1)

Au moins une
toutes les variables sont variables est d'ordre
d'ordre I(0) ou I(1) d'integration >=2

détermination de Fin
nombre de reatard du
ARDL

Estimation du modele
ARDL

modele validé
modèle non validé (homoscedasticité,
(hétéroscedasticité
;autocorelation des erreurs ,...) non autocorelation des erreurs ,...)

Bounds test

cointégration pas de cointégration

coefficient de long terme coefficient de court terme fin

Il faut noter que si on n’arrive pas à valider notre modèle on doit jouer sur le nombre
de retard du modèle ARDL jusqu’à ce qu’il soit validé.

Concernant le test de bounds test

Suivant la procédure automatique sur Eviews 9, le test de cointégration de Pesaran et


al. (2001) exige que le modèle ARDL soit estimé au préalable. La statistique du test

39
Chapitre III

calculée, soit la valeur F de Fisher, sera comparée aux valeurs critiques (qui forment
des bornes) comme suit :

Si :

 la statistique de Fisher est supérieur à la borne supérieur alors il y’a de


cointégration
 La statistique de Fisher est inférieur à la borne inférieur alors il y’a de
cointégration
 La statistique de Fisher est comprise entre les deux bornes alors on peut pas
conclure

II. Description de la base de données :


Les données qu’on a utilisé́ dans notre analyse sont des données qui ont été́

collectées du site web officiel de la Banque Mondial ainsi que de la Direction des Études et des

Prévisions Financières, elles couvrent la période allant de 1990 jusqu’à 2016 :

Consommation d’énergie : Elle est mesurée en milliers de "tonne en équivalent de

pétrole" (T.E.P) elle correspond à la somme de la consommation de l’l’électricité, du

charbon, des produits pétroliers ainsi que du gaz naturel. Cette variable sera notée :EC

Produit Intérieur Brute : Mesuré en milliers de Dirham. Il a été collecté de la DEPF


il sera noté PIB.

Travail : Cette variable se représentera par la population active et elle sera notée L dans
ce qui suit.

Capital : Pour cette variable on utilisera la FBCF comme une approximation, car selon les
travaux d’Apergis et Payne (2009, 2010), la variation du capital est étroitement liée à la
variation de l'investissement.

Nous allons effectuer une transformation sur les données, en utilisant la fonction
logarithmique. Cette transformation nous permet d’avoir des données plus réduites, Afin

40
Chapitre III

de se rapprocher de la normalité́ et de stabiliser la variance de chaque série, nous allons


effectuer une transformation logarithmique :

Variable=ln (Variable)

III. Statistiques descriptives

Tableau2 : Statistique descriptive

LEC LFBCF LL LPIB


Moyenne 9.350609 11.86064 16.11640 13.15439
Médian 9.302099 11.76945 16.14653 13.11932
Maximum 9.889490 12.62227 16.28864 13.82865
Minimum 8.777401 11.06884 15.83660 12.42422
Écart type 0.351527 0.533639 0.147455 0.431921
Somme 252.4665 320.2374 435.1429 355.1684
Nombre 27 27 27 27
d’observations

Du tableau ci-dessus on remarque que la variable « Travail » est la moins volatile


parmi les quatre variables. On note également que toutes les variables sont normalement
distribuées.

IV. Stationnarité des variables


Une série temporelle dont la moyenne et/ou la variance varie dans le temps est dite non
stationnaire, cette non stationnarité́ (du type déterministe ou stochastique), si elle n’est
pas traitée, peut conduire à des régressions « fallacieuses ».
Plusieurs tests aident à vérifier le caractère stationnaire ou non (existence d’une racine
unitaire) d’une série.
Nous avons travaillé avec le test de Dickey-Fuller augmenté ADF et on a obtenu les
résultats suivants :

41
Chapitre III

Tableau3 : Stationnarité des variables

Variables Niveau Première Constat


différence
P-value du test ADF
LPIB 0.7726 0.000 I(1)
LEC 0.3478 0.000 I(1)
LFBCF 0.2997 0.0442 I(1)
LL 1.00 0.0016 I(1)

L’on note que toutes les variables sont intégrées d’ordre 1 (stationnaire après la
première différence).

V. Causalité entre variables

Pour tester la causalité́ entre nos variables nous avons fait recours au test de causalité
au sens de Toda-Yamamoto (1995), ce test est basé sur la statistique « W » de Wald,
celle-ci est distribuée suivant un khi-deux. L’hypothèse nulle stipule l’absence de
causalité́ entre variables.

Tableau 4 : causalité entre les variables

La variable Les variables explicatives


dépendante LPIB LEC LFBCF LL
LPIB _ 10.267 5.353 1.208
(0.0059) (0.0688) (0.5466)
LEC 3.754 _ 8.04 0.1963
(0.153) (0.018) (0.9065)
LFBCF 2.477 2.249 _ 2.063

42
Chapitre III

(0.2897) (0.3247) (0.3564)

LL 0.596 7.752 2.991 _


(0.7421) (0.0207) (0.2241)

De ce tableau, nous déduisons qu’il existe :


Une causalité unidirectionnelle allant de la variable LEC vers la variable LPIB ;
Une causalité unidirectionnelle allant de la variable LFBCF vers la variable LEC ;
Une causalité unidirectionnelle allant de la variable LEC vers la variable LL.
Ainsi, on peut dire que la consommation énergétique impact directement le PIB alors
que la formation brute de capitale fixe (FBCF) l’impact indirectement.

VI. Estimation du modèle ARDL


A partir du graphe ci-dessous on déduit que le modèle ARDL (2,0,2,0) est le modèle
optimal parmi tous les modèles traités par le logiciel.

43
Chapitre III

Tableau5 : Modèle ARDL (2,0,2,0)

Variable dépendante : LPIB


Variables Coefficients Ecart-type t-statistic p-value
LPIB (-1) 0.479590 0.141968 3.378151 0.0036
LPIB (-2) -0.032455 0.163118 -0.198964 0.8447
LFBCF 0.234061 0.086619 2.702180 0.0151
LEC 0.103374 0.232375 0.444857 0.6620
LEC (-1) -0.618495 0.175835 -3.517473 0.0026
LEC (-2) 0.806264 0.184663 4.366140 0.0004
LL 0.069307 0.156902 0.441721 0.6643
C 0.722834 2.021966 0.357491 0.7251
R-carré 0.998583
R-carré ajusté. 0.988
F-statistic 1711.935
(0.000)

Tableau 6 : Validation du modèle :

Hypothèse Test P-value


Autocorrélation des erreurs Breush-Godfrey 0.7504
Hétéroscédasticité Breush-Pagan 0.9187
Normalité Jarque-Bera 0.5502
Spécification Ramsey (Fisher) 0.0765

L’hypothèse nulle est acceptée pour tous ces tests. Notre modèle est ainsi validé sur le
plan statistique. Le modèle ARDL (2,0,2,0) estimé est globalement bon.

VII. Test de cointégration aux bornes.

44
Chapitre III

Tableau 7 : test de cointégration

Variables LPIB, LFBCF, LEC, LL


F-Stat calculée 6.556208
Seuil critique Borne inférieur Borne supérieur
1% 3.65 4.66
5% 2.79 3.67
10% 2.37 4.66

Les résultats fournis par le tableau ci-dessus nous confirment qu’il existe une relation
de cointégration entre les séries traitées (la F-stat calculée est supérieur à la borne
supérieure pour un seuil critique de 5%), ceci nous permet d’estimer les effets de long
terme des trois variables : LFBCF, LEC et LL sur notre variable dépendante LPIB.

VIII. Coefficients de long et court terme.

VIII.1 Coefficients de court de terme.


Le tableau qui suit nous montre que :
 La formation brute de capital fixe exerce un effet positif sur le PIB à court terme, cet
effet est moins que proportionnel : un accroissement de la FBCF de 1% accélère la
croissance de 0,32 %.
 La consommation énergétique au niveau n’exerce pas d’effet sur la croissance
économique vu que le coefficient qui lui correspond n’est pas significatif, or cette
même variable il y a un an frêne la croissance économique : un accroissement de la
EC retardée d’un an de 1% ralentit la croissance de 0,82 %.

45
Chapitre III

Tableau 8 : Résultats d’estimation des coefficients de CT

Variable dépendante : DLPIB

Variables Coefficients Ecart-type t-statistic p-value

D (LPIB (-1)) 0.064192 0.106955 0.600174 0.5563

D(LFBCF) 0.322917 0.075998 4.249040 0.0005

D(LEC) 0.052260 0.143861 0.363270 0.7209

D (LEC (-1)) -0.848990 0.168572 -5.036352 0.0001

D(LL) -0.075281 0.335474 -0.224403 0.8251

CointEq (-1) -0.547925 0.071751 -7.636522 0.0000

VIII.2 Coefficients de long terme


Le tableau ci-dessous nous fournit les coefficients ou élasticités de long terme estimées :
 La consommation énergétique a un effet positif à long terme sur le PIB : lorsque
la consommation d’énergie augmente de 1% le PIB s’accroit de 0,52%.
 Comme à court terme, La formation brute de capital fixe exerce un effet positif
sur le PIB à long terme. En effet, une augmentation de FBCF de 1% accélère la
croissance de 0,04%.

46
Chapitre III

Tableau 9 : Résultats d’estimation des coefficients de LT

Variable dépendante : LPIB

Variables Coefficients Ecart-type t-statistic p-value

LEC 0.526 0.275 1.914 0.0725

LFBCF 0.0423 0.209 2.025 0.0588

LL 0.125 0.271 0.461 0.65

C 1.307 3.773 0.346 0.7332

47
Conclusion

Notre travail avait comme objectif d’étudier la relation qui existe entre la
consommation énergétique et la croissance économique au Maroc. Les résultats obtenus
nous ont montré qu’il y a une causalité unidirectionnelle allant de la consommation
énergétique vers la croissance économique et qu’il y a une relation de cointégration entre
ces deux dernières variables, cette relation de cointégration nous a permis d’estimer les
coefficient de court et de long terme. Une analyse de ces coefficient nous a montré que
la consommation énergétique n’a pas d’effet sur la croissance économique à court alors
qu’elle en possède à long terme
Bibliographie et Webographie

 https://www.finances.gov.ma/fr/Pages/Directions.aspx?m=LE%20MINISTER
E&p=27

 http://depf.finances.gov.ma/a-propos-depf/

 http://www.mem.gov.ma

 https://www.hcp.ma

 Consommation d'électricité et croissance économique en Côte d'Ivoire.

par Mahena Gildas ANAGO.

 Régis Bourbonnais, Économétrie.

 Energie 2030:quelles options pour le Maroc, prospective Maroc 2030. Haut-


Commissariat au plan.
 Stratégie nationale d’Efficacité énergétique à horizon 2030, Agence nationale
pour le développement, Mars 2014.

49
Annexe
Annexe I :Stationnarité
 LPIB

Null Hypothesis: LPIB has a unit root


Exogenous : Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic - based on HQ, maxlag=2)

t-Statistic Prob. *

Augmented Dickey-Fuller test


statistic -1.578530 0.7726
Test critical
values : 1% level -4.374307
5% level -3.603202
10%level -3.238054

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Null Hypothesis: D(LPIB) has a unit root


Exogenous : Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on HQ, maxlag=2)

t-Statistic Prob. *

Augmented Dickey-Fuller test


statistic -8.387546 0.0000
Test critical
values : 1% level -4.374307
5% level -3.603202
10%level -3.238054

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

50
 LFBCF
Null Hypothesis: LFBCF has a unit root
Exogenous : Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic - based on HQ, maxlag=2)

t-Statistic Prob. *

Augmented Dickey-Fuller test


statistic -2.559667 0.2997
Test critical
values : 1% level -4.374307
5% level -3.603202
10% level -3.238054

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Null Hypothesis: D(LFBCF) has a unit root


Exogenous : Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on HQ, maxlag=2)

t-Statistic Prob. *

Augmented Dickey-Fuller test


statistic -3.398967 0.0442
Test critical
values : 1% level -4.374307
5% level -3.32002
10% level -3.238054

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 LEC

Null Hypothesis: LEC has a unit root


Exogenous : Constant, Linear Trend
Lag Length: 2 (Automatic - based on HQ, maxlag=3)

t-Statistic Prob. *

Augmented Dickey-Fuller test


statistic -2.448842 0.3478
Test critical
values : 1% level -4.394309
5% level -3.612199
10% level -3.243079

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

51
Null Hypothesis: D(LEC) has a unit root
Exogenous : Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on HQ, maxlag=3)

t-Statistic Prob. *

Augmented Dickey-Fuller test


statistic -7.044022 0.0000
Test critical
values : 1% level -4.374307
5% level -3.603202
10% level -3.238054

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.


 LL

Null Hypothesis: LL has a unit root


Exogenous : Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic - based on HQ, maxlag=2)

t-Statistic Prob. *

Augmented Dickey-Fuller test


statistic 2.469040 1.0000
Test critical
values : 1% level -4.374307
5% level -3.603202
10% level -3.238054

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Null Hypothesis: D(LL) has a unit root


Exogenous : Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on HQ, maxlag=2)

t-Statistic Prob. *

Augmented Dickey-Fuller test


statistic -5.207538 0.0016
Test critical
values : 1% level -4.374307
5% level -3.603202
10% level -3.238054

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

52
Annexe II : Causalité
Test de causalité de Toda-Yamamoto

VAR Granger Causality/Block Exogeneity Wald Tests


Date : 09/27/19 Time : 11 :25
Sample : 1990 2016
Included observations : 25

Dependent variable : LPIB

Excluded Chi-sq df Prob.

LEC 10.26749 2 0.0059


LFBCF 5.353379 2 0.0688
LL 1.208171 2 0.5466

All 17.00032 6 0.0093

Dependent variable : LEC

Excluded Chi-sq df Prob.

LPIB 3.754946 2 0.1530


LFBCF 8.040062 2 0.0180
LL 0.196347 2 0.9065

All 16.20767 6 0.0127

Dependent variable : LFBCF

Excluded Chi-sq df Prob.

LPIB 2.477855 2 0.2897


LEC 2.249470 2 0.3247
LL 2.063316 2 0.3564

All 10.52085 6 0.1044

Dependent variable : LL

53
Excluded Chi-sq df Prob.

LPIB 0.596534 2 0.7421


LEC 7.752296 2 0.0207
LFBCF 2.991507 2 0.2241

All 18.93153 6 0.0043

54
Annexe III : modèle ARDL
Estimation du modèle ARDL

Dependent Variable: LPIB


Method: ARDL
Date: 09/28/19 Time: 15:52
Sample (adjusted): 1992 2016
Included observations: 25 after adjustments
Maximum dependent lags: 2 (Automatic selection)
Model selection method: Akaike info criterion (AIC)
Dynamic regressors (3 lags, automatic): LFBCF LEC LL
Fixed regressors: C
Number of models evalulated: 128
Selected Model: ARDL(2, 0, 2, 0)
Note: final equation sample is larger than selection sample

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.*

LPIB(-1) 0.479590 0.141968 3.378151 0.0036


LPIB(-2) -0.032455 0.163118 -0.198964 0.8447
LFBCF 0.234061 0.086619 2.702180 0.0151
LEC 0.103374 0.232375 0.444857 0.6620
LEC(-1) -0.618495 0.175835 -3.517473 0.0026
LEC(-2) 0.806264 0.184663 4.366140 0.0004
LL 0.069307 0.156902 0.441721 0.6643
C 0.722834 2.021966 0.357491 0.7251

R-squared 0.998583 Mean dependent var 13.20791


Adjusted R-
squared 0.998000 S.D. dependent var 0.401875
S.E. of
regression 0.017972 Akaike info criterion -4.945665
Sum squared
resid 0.005491 Schwarz criterion -4.555625
Hannan-Quinn
Log likelihood 69.82081 criter. -4.837484
F-statistic 1711.935 Durbin-Watson stat 1.555288
Prob(F-statistic) 0.000000

*Note: p-values and any subsequent tests do not account for


model selection.

55
 le test de specification de Ramsey.

Ramsey RESET Test


Equation: UNTITLED
Specification: LPIB LPIB(-1) LPIB(-2) LFBCF LEC
LEC(-1) LEC(-2) LL C
Omitted Variables: Squares of fitted values

Probabilit
Value Df y
1.89392
t-statistic 8 16 0.0765
3.58696
F-statistic 3 (1, 16) 0.0765

F-test summary:

 Tester l’homoscédasticité

Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey

F-statistic 0.349924 Prob. F(7,17) 0.9187


Prob. Chi-
Obs*R-squared 3.148501 Square(7) 0.8709
Prob. Chi-
Scaled explained SS 1.365932 Square(7) 0.9866

 autocorrelation des résidus

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic 0.292693
Prob. F(2,15) 0.7504
Prob. Chi-
Obs*R-squared 0.938999 Square(2) 0.6253

 Test de normalité des résidus de Jarque Berra

56
5
Series: Residuals
Sample 1992 2016
4 Observations 25

Mean 4.62e-16
3 Median 0.001194
Maximum 0.025981
Minimum -0.034689
2 Std. Dev. 0.015126
Skewness -0.531944
Kurtosis 2.876452
1

Jarque-Bera 1.194919
Probability 0.550208
0
-0.03 -0.02 -0.01 0.00 0.01 0.02 0.03

Test de cointégration de Pesaran et al. (2001)

ARDL Bounds Test


Date: 09/28/19 Time: 16:08
Sample: 1992 2016
Included observations: 25
Null Hypothesis: No long-run relationships exist

Test Statistic Value k

F-statistic 6.556208 3

Critical Value Bounds

Significance I0 Bound I1 Bound

10% 2.37 3.2


5% 2.79 3.67
2.5% 3.15 4.08
1% 3.65 4.66

57
Relations (coefficients) de longs et courts termes

ARDL Cointegrating And Long Run Form


Original dep. variable : LPIB
Selected Model: ARDL(2, 0, 2, 0)
Date: 09/28/19 Time: 16:10
Sample: 1990 2016
Included observations: 25

Cointegrating Form

Coefficien
Variable t Std. Error t-Statistic Prob.

D(LPIB(-1)) 0.064192 0.106955 0.600174 0.5563


D(LFBCF) 0.322917 0.075998 4.249040 0.0005
D(LEC) 0.052260 0.143861 0.363270 0.7209
D(LEC(-1)) -0.848990 0.168572 -5.036352 0.0001
D(LL) -0.075281 0.335474 -0.224403 0.8251
CointEq(-1) -0.547925 0.071751 -7.636522 0.0000

Cointeq = LPIB - (0.4234*LFBCF + 0.5266*LEC + 0.1254*LL +


1.3074 )

Long Run Coefficients

Coefficien
Variable t Std. Error t-Statistic Prob.

LFBCF 0.423361 0.209038 2.025280 0.0588


LEC 0.526609 0.275015 1.914837 0.0725
LL 0.125360 0.271380 0.461933 0.6500
C 1.307434 3.773064 0.346518 0.7332

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