Etude de Personnage Principal Hauchcorne

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La ficelle ( Guy de Maupassant ) -

Étude du personnage principal

Un anti-héros :

Un prénom dévalorisant ( hauche /hocher et cornes)qui ravale le personnage à l’état d’une bête de
somme. Le narrateur ne définit pas le statut social du personnage . L’épithète « maître » ne
renvoie pas au domaine juridique. Est-ce une ironie ?

Y a-t-il vraiment un héros dans cette nouvelle de Maupassant ? Avant de donner une réponse, il
faut définir ce mot clé. D’habitude, on lie avec un héros des traits caractéristiques comme le courage,
la force et l’intelligence. S’il y a des situations menaçantes, le héros agit tout de suite ou pour se
défendre tout seul ou pour sauver la vie des autres. Il risque sa propre vie et développe des forces
inconnues. Dans la guerre, on parle d’un héros, si quelqu’un a réussi à emporter la victoire. Il y a
aussi des héros tragiques. Ce sont des personnages qui doivent choisir entre deux possibilités et
chacune d’entre elles va mener à la catastrophe. Malgré une grave déchéance, la personne touchée
par la crise n’en plaint pas du tout.

Une figure marginale : Maître Hauchecorne n’est pas susceptible de prouver son innocence. Il
devient – comme la folle, une femme malade qui ne reçoit pas d’aide et qui doit mourir – une victime
de la société qui échoue à cause de la cruauté vécue des gens en général et par suite de leur
stupidité qui culmine à la simplicité et la platitude.

De façon générale, si l’on analyse le comportement des protagonistes dans les nouvelles de
Maupassant, on découvre des gens marginaux : Mme Loisel, la personne principale dans « La parure
» symbolise plus ou moins une héroïne tragique au sens classique. Elle tâche de payer toutes ses
dettes et à la fin, elle y réussit. On rencontre chez le nouvelliste d’autres types : la folle, l’aveugle, le
vagabond, le soldat lâche…etc.

Maître Hauchecorne : un personnage victime de la société:

Le poids du groupe sur l’individu : un individu affronte beaucoup d’interlocuteurs « unanimes » sur
sa culpabilité) : la folie, la mort. D’où la forte présence de la passivation.

On découvre dans La ficelle une isolation systématique vis-à-vis de Maître Hauchecorne qui a l’idée
fixe de prouver son innocence quoiqu’il n’y ait plus de chance. A la fin, il perd la raison jusqu’à ce
qu’il meure. L’ennemi du personnage principal se venge alors de manière rusée en le poussant dans
la folie. En conséquence, Maupassant critique la brutalité affreuse des hommes envers les membres
de société qui ne savent pas se défendre. L’homme est un être impitoyable( la majorité des nouvelles
de Maupassant traitent ce thème).Les Autres empoisonnent la vie du personnage. La société est
donc source du mal.

victime du milieu : une vie de bête, rhumatisme, conditionné par le travail dur. Le marché/la foule
tient lieu d’embuscade pour le personnage (chez lui= abri).

victime du destin, de la malchance (ironie du sort !) : un héros tragique ! Il est vu au moment où il


ramasse la ficelle par son pire ennemi. Rappeler le thème de la « fortune » arbitraire chez les
Antiques et les Classique. Disciple de Schopenhauer, Maupassant s’en prend à tout ce qui peut
inspirer quelque confiance dans la vie.

Mais, il a aussi des défauts /des faiblesses :

Maître Hauchecorne = un être vulnérable.( dimension anthropologique de l’œuvre)


-rancunier

-curieux

-ne sait pas se défendre : dans les dialogues, il se contente de phrases très courtes, voire inachevées.
Il n’a pas le pouvoir du discours(l’argumentation et la logique lui font défaut).

-se laisse prendre par le piège du groupe…

-économe

-sa « prétendue » ruse n’a pas servi à l’innocenter.

Bref : -L’homme est « une bête à peine supérieure aux autres »

-L’univers est un déchaînement de forces aveugles et inconnaissables.

-L’amitié est « une odieuse tromperie »

-D’où la fragilité de la condition humaine, par opposition à l’idéalisation /sacralisation de l’Homme


chez les prédécesseurs : Humanisme, Classicisme, Romantisme…

Conclusion :

L’étude de la figuration de Maître Hauchecorne dans la nouvelle nous révèle qu’il est victime du
milieu, du groupe social, destin mais aussi de ses propres défauts. Une telle figuration de ce
personnage n’en demeure pas moins emblématique de la condition humaine en général. En effet, si
l’on compare les idées de Maupassant et son attitude face à l’humanité aux pensées « fin de siècle »,
on trouve beaucoup de parallèles (naturalisme, évolutionnisme, …). En particulier, l’auteur dessine
un monde dans lequel il n’y a plus de place pour un être humain qui a besoin d’aide. (cf . La théorie
de la sélection naturelle développée par Darwin)
Bête de Somme Expression populaire typiquement française, « bête de somme » est aujourd'hui souvent
employée dans un sens familier pour désigner une personne effectuant un travail physiquement harassant. Et
pour cause : à l'origine, les bêtes de somme sont des bêtes de trait - mulet, cheval, âne, boeuf

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