CH12

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BTS électrotechnique 2ème année - Sciences physiques appliquées

CH12 : Les onduleurs autonomes

Enjeu : motorisation des systèmes


Problématique : Quelle stratégie adopter pour faire varier la vitesse des moteurs asynchrone ?
Objectifs :
A l’issue de la leçon, l’étudiant doit :
12.1 Connaître la fonction d’un onduleur
12.2 Connaître la différence entre un onduleur assisté et un onduleur autonome
12.3 Connaître les différentes commandes d’un onduleur et le principe de la charge
résonante
12.4 Savoir tracer la forme d’onde de la tension, les intervalles de conduction des
interrupteurs étant donnés.
12.5 Savoir calculer la puissance à l’entrée et à la sortie d’un onduleur
12.6 Connaître les applications de l’onduleur

1. Qu’est-ce qu’un onduleur autonome ?


Un onduleur est un convertisseur statique qui permet de régler le transfert d’énergie entre une source
électrique continue et une charge électrique alternative.
Son symbole normalisé est :

Source Charge

Lors de l’étude du redressement en 1ère année, on a vu que le pont tout thyristor était réversible : il
peut fonctionner en redresseur et onduleur. Dans ce 2ème cas, l’onduleur est qualifié d’onduleur assisté
car la charge (le réseau) lui impose la fréquence.
A contrario, les onduleurs autonomes permettent le réglage de la fréquence de la tension de sortie.
2. Quelle est la structure d’un onduleur autonome monophasé ?

La structure la plus répandue est la structure


en pont complet.
Commande des interrupteurs :
 K1 et K3 ne peuvent pas être fermés en
même temps car V serait court-circuitée.
Il en est de même pour K2 et K4.

 Si la charge est inductive (source de courant) K1 et K3 ne peuvent pas être ouverts en même temps
car la charge serait en circuit ouvert.
Il en est de même pour K2 et K4.
K1 et K3 sont donc complémentaires et il en est de même pour K2 et K4.
Choix des interrupteurs :
 La source étant continue, il faut des interrupteurs commandables à l’ouverture et à la fermeture
pour gérer le transfert de puissance. On utilise pour cela un transistor.

 Si la charge est inductive (ce qui est le cas général), il faut permettre au courant de circuler dans
les 2 sens dans les interrupteurs afin que la bobine puisse se démagnétiser. On place pour cela une
diode en parallèle inverse.

3. Quelle est la commande de base de l’onduleur ?


La commande la plus simple est la commande symétrique :
De 0 à T/2 : K1 et K4 sont fermés De T/2 à T : K2 et K3 sont fermés

K1 K2 K1 K2

i L i L
V R V R

uc uc
K3 K4 K3 K4

Loi des mailles : uc-V=0 Loi des mailles : uc+V=0

On a donc uc=V On a donc uc=-V

D’où la forme d’onde suivante :


uC

t
T/2 T 2T

-V
4. Quelle est la qualité du courant obtenu en sortie de l’onduleur ?
 Si la charge est résistive, le courant à la même allure que la tension :

Dans ce cas, le spectre est analogue à celui de la tension : fortement pollué. Cela ne convient que pour
des charges peu exigeantes vis à vis de la qualité du courant.
 Si la charge est inductive, on observe des charges et des décharges de la bobine (comme pour le
hacheur) :

L’allure de i se rapproche plus d'une sinusoïde qu'avec la charge résistive.


La charge RL filtre les harmoniques de hautes fréquences, elle améliore naturellement la qualité du
courant.
5. Comment améliorer la qualité du courant en jouant sur la commande ?
On peut utiliser une commande décalée : on ajoute un intervalle de temps pour lequel la tension de
sortie sera nulle.
La tension de sortie sera toujours en créneaux, mais son allure se rapprochera un peu plus d'une
sinusoïde. Il en sera donc de même pour le courant.
Exemple sur charge R,L :

 De 0 à T/3 K1 et K4 sont fermés :


Loi des mailles : uc-V=0  uc=V
 De T/3 à T/2 K1 et K2 sont fermés :
Loi des mailles : uc=0
 De T/2 à 5T/6 K2 et K3 sont fermés :
Loi des mailles : uc+V=0  uc=-V
 De T/3 à T/2 K1 et K2 sont fermés :
Loi des mailles : uc=0
D’où les formes d’onde suivantes :
uC

t
T/2 T

-V

6. Comment améliorer la qualité du courant en jouant sur la charge ?


On ajoute un condensateur en série à la charge pour obtenir une charge résonnante.

Il faut alors choisir C de manière à ce que la fréquence de résonance f0 du circuit RLC ainsi formé soit
égale à la fréquence de l’onduleur :

On veut f0=f (avec f fréquence de l’onduleur)

Soit : ω0=ω

1
Or : 𝜔0 2 =
𝐿𝐶

Il faut donc choisir C tel que :

𝟏
𝑪=
𝑳𝝎𝟐

La charge joue alors le rôle de filtre passe-bande laissant passer le fondamental et atténuant les
harmoniques.
uC

7. Pourquoi utiliser un onduleur pour faire varier la vitesse d’un moteur asynchrone ?
La vitesse de synchronisme et donc la vitesse de rotation dépendent de la fréquence. En effet, on a :
𝟔𝟎𝒇
𝒏𝒔 = 𝒆𝒕 𝒏 = (𝟏 − 𝒈) × 𝒏𝒔
𝒑
Pour faire varier la vitesse d’un MAS, il faut donc un convertisseur statique pouvant être connecté sur
une charge alternative et dont la fréquence est réglable : l’onduleur autonome.
8. La commande décalée ou la résonance de la charge suffisent-elles pour un moteur asynchrone ?
Le stator d'une machine alternative (synchrone ou asynchrone) nécessite des courants les plus
sinusoïdaux possibles : le champ tournant créé doit être sans à-coup, pour éviter les à-coups de couple
et donc les vibrations pour le moteur.
Ces vibrations, en plus d'être gênantes dans l'utilisation du moteur, entraînent une diminution de son
espérance de vie.
La commande décalée n'est pas assez satisfaisante pour ces moteurs, et la charge résonnante est
difficile à mettre en œuvre, car la capacité du condensateur dépend de la fréquence de l'onduleur, et
celle-ci change lors de la commande de vitesse du moteur.
9. Qu’est-ce que la commande MLI ?
La MLI (Modulation de Largeur d’Impulsion) a été développée spécialement pour la commande des
moteurs alternatifs.
Elle utilise les charges et décharge que présente le courant lors des variations de tension de sortie.
Le principe est de créer un grand nombre de créneaux pendant une période (dans les autres commandes,
c'était un créneau positif et un créneau négatif pour une période). En choisissant judicieusement ces
temps de charge et décharge, le courant se rapproche de l’allure de sinusoïde peu polluée.

Cette stratégie sera facile à mettre en œuvre même si la fréquence de l'onduleur varie.
Plusieurs façons de moduler la largeur des créneaux
existent.
La plus simple à mettre en œuvre est de faire la
comparaison entre une tension sinusoïdale de
référence (par exemple issue d'un GBF) et un signal
triangulaire de fréquence plus importante.
Grâce à un comparateur, on commande K1 et K4 à la
fermeture quand le signal sinusoïdal est au-dessus du
signal triangulaire, dans ce cas u = V, sinon u = -V.

On obtient ainsi une série d'impulsions dont les largeurs sont modulées au rythme de la comparaison
entre la sinusoïde de référence et le signal triangulaire.
La tension de sortie ne prenant pour valeur que V ou -V, sa valeur efficace sera égale à V
Pour le courant, on peut obtenir les formes d’ondes suivantes :

10. Comment fonctionne un onduleur triphasé ?


2𝜋
L’onduleur triphasé est constitué de 3 onduleurs en demi-pont commandés avec un décalage de .
3
11. Comment calculer les puissances en sortie et en entrée ?
iS iS

A l’entrée : que ce soit pour l’onduleur monophasé ou triphasé, on a un régime continu à l’entrée. Donc
P=<vis>. Pour un onduleur de tension, V est parfaitement lissé, mais pas is. On en déduit :

𝑷 = 𝑽 < 𝒊𝒔 >

En sortie : La tension n’est pas sinusoïdale. Dans le cas d’un courant sinusoïdal on a :

 En monophasé : 𝑷 = 𝑼𝑪𝟏 𝑰 𝐜𝐨𝐬 𝝋𝟏 (cas n°2 du document récapitulatif des puissances)

 En triphasé : 𝑷 = 𝟑 ∗ 𝑽𝑨𝟏 𝑰 𝐜𝐨𝐬 𝝋𝟏 (cas n°5 du document récapitulatif des puissances)


Avec UC1 et VA1 les valeurs efficaces des fondamentaux des tensions uc et vA.
12. Quelles sont les autres applications de l’onduleur ?
L’onduleur trouve son application pour :
 le raccordement entre les panneaux photovoltaïques et le réseau
 les alimentations de secours pour PC : en cas de coupure du réseau, l’onduleur sert au
raccordement entre une batterie et le PC.
 L’alimentation du chauffage à induction (plaque de cuisson, four industriel,…) : pour un meilleur
rendement, l’alimentation alternative du chauffage doit être de fréquence supérieure à 50Hz ;
ce qui est rendu permis par l’onduleur.

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