Cours D'introduction À La Fiscalité
Cours D'introduction À La Fiscalité
Cours D'introduction À La Fiscalité
LA FISCALITE I
Université de Plateau, Bafoussam, Ouest Cameroun
Les impôts existent et font partie de notre univers quotidien. Payer ses impôts est une obligation
qui incombe à tous ; « Nul citoyen n’est dispensé de l’honorable obligation de contribuer aux
charges publiques ». Seulement chacun paie suivant ses capacités contributives ; c’est pourquoi on
a tendance à croire que certaines entreprises payent plus d’impôts que d’autres. Il est indéniable
que les impôts apparaissent lourds et nombreux surtout lorsqu’on leur associe les cotisations
sociales et les taxes parafiscales perçues au profit de certains organismes professionnels.
- Les impôts dont la cause se trouve dans les charges publiques ont trois caractères
fondamentaux : Ce sont des prélèvements forcés et définitifs, imposés par l’Etat au moyen
de son pouvoir de contrainte ;
- Les impôts ne comportent pas de contrepartie et ne sont pas affectés. Cela les distingue : -
des redevances, qui sont réclamées en contrepartie d’un service public rendu et
généralement à un niveau proportionnel au montant de ce service (c’est le cas de la
redevance audiovisuelle). - des taxes qui, en principe, rémunèrent également un service
mais sans lien de proportionnalité avec le service rendu. Elles sont également obligatoires
et définies par le législateur.
On peut classer les impôts et taxes selon deux approches : l’approche économique et l’approche
administrative. Selon la classification économique, on distingue : l’impôt sur le revenu, l’impôt sur
la consommation et l’impôt sur le capital.
Selon la classification administrative, les impôts directs et les impôts indirects. Les impôts directs
sont supportés « à titre définitifs » par le contribuable, alors que les impôts indirects peuvent être
répercutés (souvent par l’intermédiaire des prix) sur d’autres contribuables. L’application des
impôts et taxes nécessite d’en expliciter le mécanisme, c’est à dire de définir : - son champ
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d’application ; - son assiette ; - l’exigibilité - les règles de calcul - les modalités de leur
recouvrement.
1- Le champ d’application
a- Les personnes imposables Ce sont celles qui sont désignées comme contribuables ou assujettis
par la loi. Une personne physique ou morale est imposable en fonction des opérations qu’elle
réalise.
b- Les opérations imposables Ce sont les actes ou les événements relatifs au revenu, à la
consommation ou au capital devant être soumis à l’impôt.
c- Les règles de territorialité Elles précisent les limites du territoire auquel s’applique la législation
fiscale camerounaise, ainsi que les règles applicables lorsqu’interviennent des personnes ou des
opérations mettant en jeu des pays autres que le Cameroun.
2- L’assiette de l’impôt
a- La matière imposable La matière imposable est l’élément qui est à la source de l’impôt. Son
évaluation permet d’établir la base imposable, c’est à dire le montant auquel s’appliquera le taux
de l’impôt.
* l’évaluation réelle
Elle vise à connaître le montant réel de la base imposable, ce qui suppose, dans la plupart des cas,
la tenue d’une comptabilité. Le plus souvent, l’Administration Fiscale se contente de la déclaration
du contribuable. Mais cette confiance a pour contrepartie le droit de contrôle et de vérification que
se réservent les services fiscaux.
* l’évaluation approchée :
Elle revient à renoncer à l’évaluation réelle parce qu’elle est trop contraignante ou trop coûteuse.
La base imposable est déterminée de façon approximative par l’Administration Fiscale à partir
d’éléments jugés significatifs de l’activité du contribuable ou de sa capacité contributive.
* l’évaluation indiciaire
Ce type d’évaluation est encore plus approximative et se fonde sur des critères extérieurs à la base
imposable elle-même.
3. L'exigibilité
L'exigibilité est l'événement, l'acte ou la situation qui rend une personne redevable de l'impôt et
qui donne naissance à la dette envers l'Administration Fiscale.
Une fois la base imposable évaluée, l'impôt est liquidé. Liquider un impôt consiste simplement à
en calculer le montant exigible en appliquant un barème ou taux à la base imposable.
4- Le recouvrement de l'impôt
C'est la phase qui consiste à opérer l'encaissement réel de l'impôt : - Soit après appel du montant
par l'Administration Fiscale. Le contribuable reçoit alors un avertissement à payer avec la date
limite de paiement; - soit spontanément. Dans ce cas, le contribuable adresse lui-même et sans
recevoir de demande de l'Administration Fiscale, l'impôt dont il est redevable; - soit enfin par
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retenue à la source.
L'efficience d'un système fiscal repose sur son principe d'évaluation de la matière imposable. Au
Cameroun, l’évaluation réelle, qui fait recours à la comptabilité, est le type d’évaluation utilisé :
- par l’Administration Fiscale pour vérifier, contrôler et redresser les impôts et taxes.
La comptabilité dans les entreprises privées, en zone CEMAC, s’appuie sur le Système Comptable
OHADA, qui permet de déterminer l’assiette des impôts et taxes dus par l’entreprise.
1. Historique de la fiscalité
Le terme « fiscalité » tire son origine de « fiscus » qui vient du latin, qui signifie « panier » que
les romains employaient pour recevoir de l'argent. Il a donné également naissance au fisc, qui
désigne couramment l'ensemble des administrations publiques qui ont en charge l'impôt.
Toutefois, l'existence de source sur la fiscalité c'est-à-dire de traces sur le fait fiscal, est liée à
l'évolution des appareils de l'administration publique, à la politique du gouvernement, au projet et
critique du législateur, aux commentaires des intellectuels et, parfois souvent même, aux intérêts
des partenaires sociaux tant nationaux qu'étrangers. Ainsi donc, l'augmentation de charge publique
est le premier aspect quantitatif de l'évolution de la fiscalité.
2. Définition de la fiscalité
La fiscalité se définit comme l’ensemble des dispositions légales régissant les impôts et taxes mis
à la charge du contribuable et dont le produit est dévolu à l’État en vue d’assumer ses missions
régaliennes. Elle constitue un des aspects essentiels de la gestion des entreprises pouvant
conditionner son essor ou sa faillite. C’est dans ce sens qu’un éminent homme politique
contemporain disait : "(…) le domaine fiscal est un enjeu conditionnant beaucoup de prises
de décisions. En conséquence, les entreprises et les particuliers qui prennent ces décisions doivent
le faire en toute connaissance et en étant parfaitement informés et éclairés sur les suites et les
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La fiscalité renseigne à la fois le système de perception des impôts et l'ensemble des lois qui
régissent les procédés de perception. Le concept évoque aussi l'ensemble des impôts qui sont en
vigueur dans un pays à une époque déterminée.
La fiscalité est un révélateur du pouvoir car elle permet d'observer les rapports multiples entre la
dynamique des structures économiques et les politiques de l'Etat, entre les Finances publiques et la
légitimité du pouvoir entre le gouvernement et les différents partenaires sociaux, entre les hommes
politiques et les hommes d'affaires. Elle est un observatoire privilège pour mieux comprendre
l'évolution des rapports entre l'Etat et la société. Toutefois, il est nécessaire de retenir que la fiscalité
est un terme générique regroupant l'impôt, son rôle, ses caractéristiques et ses principes.
L’impôt est définit comme un prélèvement pécuniaire, de caractère obligatoire, effectué en vertu
de prérogative de puissance publique, à titre définitif, sans contrepartie déterminée en vue d’assurer
le financement des charges publiques de l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements
publics administratifs.
1. Un prélèvement pécuniaire
L’assiette est plus souvent constituée d’élément monétaire. L’impôt est alors prélevé sur une
certaine somme d’argent ou sur une valeur convertie en termes monétaires. La liquidation : a
pour objet de déterminer le montant de la dette fiscale par application, à la base d’imposition du
tarif de l’impôt c’est à-dire l’exigibilité. Le recouvrement : à ce stade qu’apparaît les caractères
pécuniaires de l’impôt celui-ci est perçu en argent (espèces ou chèques).
2. Un prélèvement de caractère obligatoire
Prélèvement impose unilatéralement, une obligation qui pèse sur les contribuables. L’obligation
découle directement de la loi. Aucun acte de volonté du contribuable n’est susceptible d’intervenir
dans ce rapport juridique, qui dans son principe et son contenu est déterminé unilatéralement.
3. Un prélèvement effectué en vertu des prérogatives de puissance publique
Extension des prérogatives conférées à l’administration fiscale pour contrôler les déclarations et
évaluer les bases d’imposition.
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L’impôt ne peut faire l’objet d’une restitution de la part de la personne publique qui en est
bénéficiaire.
5. Un prélèvement effectué sans contrepartie déterminée
Le paiement de l’impôt n’est pas une condition de l’accès aux services publics. Aucun ne peut
contester les conditions dans lesquelles les produits de l’impôt sont utilisés.
6. Un prélèvement destiné à assurer le financement de charges publiques
L’impôt est perçu exclusivement au profit des personnes morales de droit public : l’Etat, les
collectivités territoriales. L’impôt a toujours pour objet de procurer à l’Etat les ressources
financières pour couvrir les dépenses publiques.
7. Principes de l'impôt
Le prélèvement de l'impôt doit respecter certains principes traditionnels classiques encore par
ADAM SMITH.
La justice : la contribution d'un citoyen aux dépenses publiques doit être proportionnelle à ses
facultés contributives c'est-à-dire qu'elle doit être proportionnelle au revenu dont il jouit sans
prétention de l'Etat.
La certitude : L'impôt doit être certain et non arbitraire, ce qui veut dire que l'époque, le mode de
perception et le taux doivent être déterminés à l'avance.
la commodité : L'impôt est commode lorsqu'il est prélevé à l'époque et suivant les modalités les
plus favorables pour le contribuable.
L'économie : L'impôt doit être établi de mesure à retirer des poches des contribuables aussi peu
que possible au-delà de ce qu'ils gagnent.
8. La technique de l'impôt
Nous abordons ici la matière de droit fiscal proprement dit, qui peut se définir comme
l'ensemble de règles juridiques se rapportant aux opérations d'établissement, de liquidation et de
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intervenir dans ces opérations. La technique de l'impôt comprend l'ensemble des opérations par
laquelle l'impôt est établi et perçu. L'établissement et la perception de l'impôt se font à quatre
étapes.
La matière imposable C'est l'élément économique sur lequel s'établit l'impôt, cet élément peut
être :
- un service : opération bancaire, réparation d'une voiture par un garagiste, transport, lettre
expédiée par la poste ;
- un produit : vins et alcool importés (droit d'entrée) ; Vins et alcool fabriqués sur place ou
importés Droit d'accise.
Le fait générateur : Est l'acte qui donne naissance à la datte fiscale. Exemple : pour un terrain ou
un véhicule, le fait générateur de l'impôt est le fait d'être propriétaire.
La base imposable : est la quantité de matière qui est prise e considération par le calcul de l'impôt ;
exemple : pour un terrain, la base imposable dépend de la superficie de ce terrain.
Pour chaque matière imposable, on adopte dans le calcul de l'impôt une unité de mesure différente.
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L'unité de mesure : pour un terrain, l'unité de mesure sera le maitre quarré ; pour un véhicule, le
nombre de chevaux vapeur ; pour les revenus professionnels, c'est l'unité monétaire, au Cameroun
le Franc Cfa.
Base imposable : superficie occupée par les constructions dont il est question dans ce titre de
propriété ;
C'est l'opération qui consiste à mesurer pour chaque contribuable en particulier, la quantité de
matière imposable en sa possession. Cette opération est fort délicate car les contribuables ont
généralement tendance à dissimuler la matière imposable.
C- La liquidation
Exemple : si un terrain a 1.000 m2 et que le taux d’impôt est de 2 Fcfa le m2, l'impôt sera de 2.000
Fcfa.
C'est au moment de la liquidation que l'on fait intervenir les éléments qui pénalisent l'impôt, tels
que l'abattement à la base, la prise en considération des charges familiales et la progressivité des
taux.
D- Le recouvrement
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Le recouvrement est l'opération qui consiste à faire passer l'impôt des mains du contribuable dans
celle de l'Etat. Il y a plusieurs procédés de recouvrement ou de la perception :
Au comptant : tel est le cas des impôts indirects. Le droit de douane, par exemple doivent être
régler dès qu'une matière passe la frontière.
Par voie de rôle : le rôle est la liste des contribuables comprenant pour chacun d'eux leur nom, la
nature et le montant de l'impôt, ainsi que le délai de paiement. Les rôles sont établis annuellement
par le contrôleur des impôts directs et rendu exécutoires par le visa du directeur des impôts. Les
rôles alors remis aux percepteurs, qui envoient un extrait de rôle, appelé avertissement à chaque
contribuable.
Les impôts qui font l'objet de l'enrôlement sont les impôts directs sur les revenus. Ces impôts sont
payables à posteriori ce qui est logique, car, avant d'imposer ces revenus, il faut les connaitre, c'est
ainsi que les impôts locatifs d'une année sont payables au cours du premier trimestre de l'année
suivante ;
Par retenu à la source : ici c'est une tierce personne, généralement l'employeur, qui paie à
l'administration fiscale, en la retenant à la source sur les salaires des agents.
Par versement d'acompte : pour les impôts établis par voie de rôle, le contribuable est tenu de
verser l'impôt anticipativement et spontanément sous forme d'acompte. Ceux-ci sont calculé sur
base des revenus de l'exercice précèdent.
A- Aspect économique
L'influence des impôts sur la vie économique est considérable. Il augmente le coût de la vie dans
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la mesure où ils sont incorporés dans les couts de production ou les prix de vente. Ils peuvent ainsi
diminuer le pouvoir compétitif des produits et des entreprises spécialement touchés. Ils sont de
moyens efficaces de politique économique. Ils peuvent servir tout autant pour encourager tels
investissement, telle exploitation ou telle activité économique, par des exonérations ou de réduction
d'impôts, que pour décourager tel autre investissement, telle autre exploitation ou activité
économique, par une imposition plus sévère ;
Lorsqu'elle est trop lourde et aboutit à prélever de 70 à 80 de bénéfice, la fiscalité paralyse l'esprit
d'entreprise, le chef d'entreprise préfère, dans ce cas, soit de réduire ses activités plutôt que de
travailler en grande partie pour l'Etat, soit d'effectuer des dépenses inutiles et somptuaire pour
gonfler ses frais généraux. En outre, une fiscalité exagérée encourage l'évasion.
B- Aspect social
L'impôt permet la redistribution des revenus. Il est le moyen, par excellence, pour niveler les
différents revenus et établir ainsi une plus grande égalité entre les citoyens ;
Les revenus élevés : l'Etat les impute par une imposition très lourde ;
Les revenus modestes : l'Etat les impose faiblement, ou même leur accorde des exonérations.
Quant à ceux qui n'ont pas de revenus comme les chômeurs, l'Etat leur accord des subventions ou
des allocations. De plus, certaines considérations d'ordre social déterminent les modalités de
l'impôt : réduction pour charge de famille, impôt élevé sur les produits de luxes et exonération
d'impôt sur les produits de première nécessité.
Souvent l'impôt est éludé (éviter avec adresse totalement ou partiellement, par celui qui devrait le
payer. Ainsi, il y a évasion fiscale, quand celui qui devrait payer l'impôt ne le paie pas, sans que la
charge ne soit reportée sur un tiers. C'est donc l'Etat qui est perdant. On distingue deux sortes
d'évasion.
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Evadé fiscal ne viole pas la loi, mais la contourne. Il utilise les inévitables imperfections,
contradictions et obscurités des lois. Ainsi en va-t-il d'un contribuable qui échappe à l'impôt sur les
bénéfices commerciaux, en donnant à son activité un caractère non commercial au point de vue
juridique, bien qu'elle soit commercial. En fait, la lutte contre ce genre d'évasion est très difficile,
car la loi ne peut prévenir la diversité des cas qui peuvent se présenter.
B- L'évasion frauduleuse
Dans ce cas, il y a violation de la loi. La variété de fraudes est infinie, toute l'imagination du
contribuable peut être fertile dans ce domaine. Certains contribuables, tels les salariés, n'étant pas
à mesures de frauder, tandis que d'autre, tels les sociétés et ceux qui exercent une profession
libérale, ayant toute les facilité pour faire, on peut dire que la plus grande injustice en matière
d'impôts est constitué par l'inégalité devant la fraude.
Etant donné que l'existence de tout système fiscal a pour finalité, l'acquittement correct par le
contribuable de ses obligations fiscales vis-à-vis de l'état, ce dernier a toute une gamme
d'obligations qui pèsent sur lui auxquelles il doit s'acquitter de cela car de la sphère juridique fiscale
il n'y a que le contribuable et l'administration du fiscal c'est le contribuable qui est recensé, taxé,
contrôlé et la personne auprès de qui on recouvre. Ces obligations fiscales sont définies dans le
code des impôts, recueil qui réglemente le contrôle fiscal à savoir :
1. L'identification du contribuable
2. La tenue de la régularité des documents comptables ;
3. Le payement des contributions et ou des droits dus à l'Etat
A- L'identification du contribuable : Elle demeure une nécessité pour le service des impôts. Il est
difficile sinon impossible d'atteindre la matière imposable sans en identifier le promoteur. En tant
que source d'information, l'identification au répertoire de tous les contribuables personnes
physiques ou morales assujettis à diverse catégories d'impôts reste un passage obligé.
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efficace mise à la disposition des entreprises pour assurer une meilleure gestion et un suivi efficace
jusqu'au résultat à réaliser. Il est à noter que plus les documents sont présentables plus le contrôle
et le suivie des opérations sont aisés. La non-conformité aux règles classiques expose le
contribuable à la taxation d'office.
C- Le paiement des droits dus : Cette obligation est considérée comme la plus stratégique. Le
recrutement de l'impôt entant qu'ensemble d'actes et de formalité devant aboutir au paiement
volontaire ou force de l'impôt comporte la mise en œuvre d'un litre exécutoire et obligatoire émis
par l'administration fiscale. Le non-paiement ouvre la voie ou recourt à la procédure de
recouvrement forcé sur les biens meubles et immeubles présent ou futur. Comme mode de
paiement, le contribuable peut recouvrir au versement d'acompte provisionnel.
Toute personne physique ou morale, exonérée ou non redevable d'impôt, droit, taxes, acomptes ou
précomptes perçu l'administration des impôts est tenu de se faire connaitre dans le 15 jours qui
suivent après l'ouverture de ses activités en formulant une demande de numéro impôt conforme
aux modèle fixé par l'administration. Un numéro impôt est attribué par l'administration des impôts
après certification de la localisation effective du contribuable. Toutes les modifications relatives à
l'identité, à la direction, à l'adresse ou affectant un élément impossible à l`exploitation, ou y mettant
un terme, feront l'objet d'une déclaration auprès de l'administration des impôts, dans les quinze
jours de la survenance de l'événement.
2. Déclaration d'opérations : Les redevables sont tenus de souscrire, dans les conditions et
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délais prévus, de déclaration selon le modèle fourni par l'administration des impôts, ils déterminent,
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dans les déclarations et sans leur responsabilité, les bases d'imposition et le montant des impôts et
autres droit dus, conformément aux dispositions légales.
Les déclarations dument remplies, datées et signées par les redevables ou leur représentants, sont
déposées auprès de services compétents de l'administration des impôts. En cas de décès des
redevables, les déclarations doivent être souscrites par ses héritiers, légataire et dinatoires
universels ou pour leurs mandataires, les déclarations doivent être souscrites même si le redevable
est exonéré. Les personnes exemptées sont dispensés de l'obligation de souscrire les déclarations,
à l'exception de celle afférentes aux impôts dont elles sont redevables.
E- Autres Obligations : Ce sont des obligations qui sont d'une nature autre que fiscales. Il s'agit
des obligations comptables qui sont annexés aux obligations fiscales et qui concernent le redevable
de l'impôt sur le bénéfice et profits ainsi que ceux d'impôt sur le chiffre d'affaires. Ces obligations
se rapportent essentiellement à la facturation, en particulier à la délivrance des factures et à la tenue
de doubles factures.
Elles auraient probablement pour finalité de constituer des données ou, mieux des éléments sur
lesquels pourrait s'appuyer l'administration en matière de contrôle de l'impôt sur les bénéfices et
profit ou de l'impôt sur le chiffre d'affaires.
Il s'agit dans ce chapitre de résumer et de présenter les principaux impôts droits et taxes du système
fiscal Camerounais bien que d’autres ne soient pas listés ici. Cependant, il faut noter qu’il existe
trois régimes d’imposition au Cameroun : le régime de l’impôt libératoire, du simplifié et du réel.
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Les personnes physiques ou morales dont le chiffre d'affaires annuel hors taxes est inférieur à 10
000 000 F CFA sont assujetties au paiement de l'impôt libératoire, à l'exception des exploitants
forestiers, des officiers publics ministériels, et des professions libérales. Sont également assujettis
à l'impôt libératoire :
À défaut de détermination du chiffre d'affaires, les activités relevant de l'impôt libératoire font
l'objet d'une classification spécifique. L'impôt libératoire est dû par commune, par établissement,
et par activité dans le cadre de l'exercice de plusieurs activités distinctes dans le même
établissement. Toutefois, le marchand ambulant paie l'impôt libératoire uniquement dans la
commune de son domicile. L'impôt libératoire est payé trimestriellement, dans les quinze jours
suivant la fin du trimestre pour lequel il est dû. Il est payé à l'aide d'une fiche. Toute personne qui
entreprend une activité soumise à l'impôt libératoire doit en faire la déclaration dans les 15 jours
qui suivent le début de l'activité. Elle ne doit payer cet impôt qu'à compter du premier jour du
trimestre au cours duquel elle a commencé d'exercer. Le paiement de l'impôt libératoire donne droit
à la délivrance d'une fiche de paiement. Le non- affichage de cette fiche entraine la fermeture de
l'établissement concerné.
3. L'exploitation des flippers et jeux vidéo dont le nombre de machines est compris entre 5 et 15 ;
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4. L'exploitation des machines à sous dont le nombre est compris entre 3 et 10.
Ils doivent tenir leur comptabilité suivant le système allégé (SA) du plan comptable OHADA. Ils
peuvent opter pour le régime du réel si leur chiffre d'affaires est compris entre 30 000 000 FCFA
et 50 000 000 F CFA. Ils ne peuvent collecter la TVA. Ils sont assimilables à des consommateurs
finaux.
- Régime du réel
Les membres des professions libérales et les exploitants forestiers sont assujettis de plein droit à ce
régime. Les personnes physiques et les personnes morales dont le chiffre d'affaires annuel hors
taxes est supérieur ou égal à 50 000 000 FCFA sont elles aussi assujetties à ce régime d'imposition.
Relèvent également du régime du réel les personnes physiques et morales qui réalisent les
opérations suivantes:
1. Le transport interurbain de personnes par minibus et cars de moins de 50 places et exploitant
plus de 5 véhicules ;
2. Le transport interurbain de personnes par minibus et cars d'au moins 50 places, quel que soit le
nombre de véhicules exploités ;
3. L'exploitation de babyfoot dont le nombre de machines est supérieur à 25 ;
4. L'exploitation de flippers et jeux vidéo dont le nombre de machines est supérieur à 15 ;
5. L'exploitation de machines à sous dont le nombre de machines est supérieure à 10. Ils doivent
tenir leur comptabilité suivant le système normal (SN) du plan comptable OHADA. Ils sont les
seuls à pouvoir collecter et déduire la TVA.
II. LE DROIT FISCAL CAMEROUNAIS
Le droit fiscal peut être défini comme la branche du droit permettant la participation des
sujets de droit (aussi bien personnes physiques que personnes morales) à l’organisation financière
de l’État et à l’expression de la politique économique et sociale. Le droit fiscal est donc une
branche du droit public : l’État dispose en effet du pouvoir d’édicter les règles relatives à la nature
et au recouvrement des divers impôts, même si la décentralisation a conduit les collectivités locales
à se voir reconnaître un certain pouvoir en matière d’établissement du taux des impositions qui leur
sont attribuées.
Sont soumises au droit fiscal camerounais les personnes ayant leur domicile fiscal au Cameroun,
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Le droit fiscal est un droit réaliste : il y’aurait un principe de réalisme du droit fiscal, selon une
partie de la doctrine. C’est un droit qui recherche la réalité des comportements, au-delà de leur
véracité juridique.
Le droit fiscal est un droit autonome. Il se suffit à lui-même. Le juge fiscal n’applique que les
règles du droit fiscal.
- Constitution
La Constitution est la loi suprême du Cameroun, bien que ce ne soit pas explicitement spécifié dans
la Constitution. L'article 2(1) donne la souveraineté au peuple, qui l'exerce au travers du président,
des membres de l'Assemblée nationale ou par référendum.
- Législation
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L'article 27 de la Constitution dispose à l'inverse que « les matières autres que celles qui sont du
domaine de la loi ressortissent au pouvoir réglementaire »
- Jurisprudence
Le système anglais, sur lequel se basent les régions anglophones, repose sur les précédents
judiciaires à la différence du droit civil français sur lequel se base le droit des régions francophones.
La doctrine du stare decisis sur lequel se base les précédents est une source majeure du droit des
régions anglophones.
La plus haute cour de chaque région est la Cour d'appel. Le système de la jurisprudence
contraignante fonctionne de telle sorte que les décisions rendues par ces Cours d'appel constituent
un précédent au sein de la région de juridiction de la Cour d'appel. En règle générale, l'attitude des
Cours vis-à-vis des précédents dans les régions francophones est différente. Il n'y est pas considéré
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- Personnes Imposables
Les personnes imposables sont les personnes suivantes lorsqu'elles réalisent des opérations entrant
dans le champ d'application de la TVA : Les personnes morales de droit public (l'État, les
collectivités territoriales centralisées, les établissements publics administratifs) ; Les personnes
morales de droit privé (les sociétés de capitaux ; les sociétés de personnes; les associations ; les
groupements d'intérêt économique ; les groupements d'intérêt collectif ; les sociétés à capital
public; les sociétés d'économie mixte).
C'est le cas de : Les livraisons à soi-même (activités réalisées par les personnes imposables pour
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les besoins de l'entreprise ou pour d'autres besoins dans le cadre de l'exploitation. Exemple:
consommation par une entreprise de son stock. Dans ce cas, elle est fournisseur et client. Taxer ces
opérations visent à assurer la neutralité de la TVA et à rétablir l'équité fiscale) Les prestations de
services à soi-même: elles sont de deux types: l'utilisation d'un bien affecté à l'entreprise pour les
besoins privés de la personne imposable, ceux de son personnel ou à des fins étrangères à
l'entreprise. Si le bien utilisé a ouvert droit à déduction, la taxation est effective ; la prestation
effectuée à titre gratuit par la personne imposable ou assujetti pour ses besoins privés, ceux son
personnel ou à des fins étrangères à l'entreprise.
- Opérations exonérées
Le code général des impôts énumère les différents produits et les types d'opérations exonérées de
TVA de par leur nature ou du fait de la loi. Il s’agit plus généralement des opérations sur les produits
de première nécessité, des opérations réalisées sur les produits de santé, des frais d’hospitalisation,
de scolarisation.
2. Le droit d'accise
Le droit d'accise est un impôt fonctionnant selon le même mécanisme que la TVA. Il touche la
plupart des biens dangereux pour la santé comme les boissons alcoolisées et des biens de luxe. Il
est un Impôt ad valorem assis sur la dépense de consommation et perçu lors de la livraison sur le
marché local de certains produits spécifiques.
Bières de malt ;
Boissons gazeuses, eaux minérales ;
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La livraison des biens et marchandises par le producteur ou par le grossiste, s'agissant des
ventes ou des échanges ;
Le franchissement du cordon douanier s'agissant des importations.
Quand est-ce qu'il est exigible ?
Le droit d'accise est exigible à la livraison des biens en ce qui concerne les ventes et lors de la
déclaration d'importation, s'agissant des importations.
En matière d'importations, la base est déterminée en ajoutant à la valeur imposable telle qu'elle est
définie par les articles 23 à 26 du Code des Douanes de la CEMAC, le montant du droit de douane.
S'agissant des biens et marchandises en provenance d'un Etat membre de la CEMAC, elle est
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Ce taux n'est pas majoré de 10 % au titre des centimes additionnels communaux. Pour le cas
spécifique des tabacs, le minimum de perception est de 2 600 F CFA pour 1000 tiges de cigarettes.
Les redevables du droit d'accise sont tenus de déclarer et de payer l'impôt dans les mêmes formes
et délais que la TVA.
L'IRPP est un Impôt direct assis sur les gains réalisés par toute personne physique imposable.
Non. L'impôt sur le revenu des personnes physiques existe depuis 1973. Mais, il vient d'être
réformée par la Loi n° 2002/014 pour le rendre plus moderne et plus simple.
Quels sont les enjeux de la réforme de l'Impôt sur le revenu des personnes physiques ?
L'IRPP est dû par toute personne physique qui a son domicile fiscal au Cameroun ou réalise des
revenus de source camerounaise. Sont ainsi concernés :
Quelles sont les catégories de revenus imposables à l'Impôt sur le revenu des personnes
physiques?
La loi a-t-elle prévu des exonérations en matière d'Impôt sur le revenu des personnes
physiques?
Exemples :
- Plus-values nettes globales inférieures à 500 000 FCFA résultant de la cession d'actions,
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Quelle est la base d'imposition à l'Impôt sur le revenu des personnes physiques?
La base d'imposition est constituée par le revenu net global (somme de tous les revenus nets
catégoriels), dont a disposé le contribuable au cours d'une année fiscale, après un abattement
forfaitaire d'une somme de 500 000 FCFA.
Le montant de l'Impôt dû s'obtient en appliquant le barême suivant sur le revenu net global
arrondi au millier de francs inférieur :
Le montant ainsi calculé est majoré de centimes additionnels communaux (CAC) au taux de 10%.
Ces CAC s'appliquent uniquement sur le principal de l'IRPP au titre des traitements et salaires, les
BIC, les BNC et les BA.
- Souscription avant le 15 mars de chaque année d'une déclaration détaillée de ses revenus ;
- Toutefois, les salariés qui ne disposent pas d'une autre source de revenus sont dispensés du
dépôt de déclaration à la fin de l'année ;
- Souscription d'une déclaration avant le 15 du mois qui suit la fin de chaque mois ou trimestre
pour le paiement des acomptes et précomptes d'impôts.
Non. A l'exception des traitements, salaires, pensions et rentes viagères, des revenus de capitaux
mobiliers, et des revenus fonciers, il existe trois régimes d'imposition :
- le régime de base : chiffre d'affaires annuel hors taxes compris entre 15 millions et 60 millions;
- le régime simplifié : chiffre d'affaires annuel hors taxes entre 60 millions et 100 millions;
- le régime du réel : chiffre d'affaires annuel hors taxes au-dessus de 100 millions.
4. La contribution à la licence
Il est institué un impôt appelé contribution des licences. Il est dû par toute personne physique ou
morale autorisée à vendre en gros ou en détail à titre quelconque des boissons alcoolisées ou non
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alcoolisées. Ne donnent pas lieu au paiement de la licence la vente des eaux minérales, eaux
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gazeuses, aromatisées ou non par extraits non alcoolisées, et la vente de jus frais non fermentés,
lorsqu'elles sont effectuées dans un établissement distinct de celui comportant des Licence boissons
imposables. La licence est due par les importateurs, producteurs et débitants des boissons
imposables selon les mêmes règles que celles applicables selon le cas à la patente ou à l'impôt
libératoire. Elle est annuelle et personnelle. Pour les contribuables relevant de l'impôt libératoire et
vendant des boissons pour lesquelles la licence est due, cette dernière est calculée ainsi qu'il suit:
une fois le montant de l'impôt libératoire pour les boissons non alcoolisées ;
deux fois le montant de l'impôt libératoire pour les boissons alcoolisées.
Pour les autres contribuables vendant des boissons imposables, le tarif de la licence est fixé comme
suit :
deux fois le montant de la patente pour les boissons non alcoolisées ;
quatre fois le montant de la patente pour les boissons alcoolisées.
En cas de vente de boissons dans deux commerces pour le même établissement, le chiffre d'affaires
à prendre en compte est celui déclaré pour la vente de toutes les boissons. Si dans un même
établissement, les ventes de boissons effectuées donnent lieu à plusieurs taxations, c'est la licence
la plus élevée qui est pris en compte. Le paiement de la licence est indépendant de celui de l'impôt
auquel il est rattaché. Ainsi, même si la licence est déjà payée, l'impôt en principal doit suivre le
même sort.
4. Contribution à la patente
Qu'est-ce que la patente et pourquoi est-elle obligatoire pour ceux qui exercent une activité
lucrative ?
La contribution des patentes s'acquitte en un seul versement. Elle doit être payée au plus tard
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dans les deux mois qui suivent le début, soit de l'activité nouvelle, soit de l'année fiscale en cas de
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renouvellement. Toutefois, les transporteurs acquittent les droits de patente dans les quinze (15)
jours qui suivent la fin de chaque trimestre.
5. IMPOT LIBERATOIRE
Qu'est-ce que l'impôt libératoire ?
C'est un impôt qu'acquittent les contribuables exerçant une activité commerciale ou industrielle
ne relevant ni du régime du bénéfice réel, ni du régime du simplifié d'imposition, ni du régime
de base. De manière générale, sont soumis à l'impôt libératoire, les contribuables personnes
physiques réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 15 millions de francs CFA. Il convient
de noter que pour une même activité, l'impôt libératoire dispense du paiement de la patente, de
l'impôt sur le revenu des personnes physiques et de la Taxe sur la Valeur Ajoutée.
L'impôt libératoire est liquidé par les services des impôts en application du tarif arrêté par les
collectivités territoriales décentralisées publiques locales bénéficiaires du produit de cet impôt à
l'intérieur d'une fourchette fixée par catégorie d'activité ainsi qu'il suit :
Catégories :
- A : de 0 franc à 20 000 francs
- B : de 21 000 francs à 40 000 francs
- C : de 41000 francs à 50 000 francs
- D : de 51000 francs à 100 000 francs
Les communes peuvent, à l'intérieur de chaque catégorie, appliquer des taux spécifiques à chaque
activité dans la limite de la fourchette concernée.
à l'aide d'une fiche comprenant les noms, prénoms, adresse du contribuable, la catégorie de
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l'Impôts et le trimestre auquel se rapporte le paiement, dans les quinze jours qui suivent la fin de
chaque trimestre.
Ceux qui entreprennent une activité soumise à l'impôt libératoire sont tenus d'en faire la
déclaration verbalement ou par écrit au Service des impôts ou au bureau de la mairie dans les
lieux où le Service des impôts n'est pas installé, dans les quinze jours qui suivent le début de
l'activité. Ceux qui entreprennent au cours de l'année une activité sujette à l'impôt libératoire ne
doivent cet impôt qu'à compter du 1er jour du trimestre au cours duquel ils ont commencé
d'exercer. L'impôt libératoire est dû par Commune, par établissement, et par activité dans le cas
de l'exercice de plusieurs activités distinctes dans le même établissement. Toutefois, le marchand
ambulant qui justifie du paiement de l'impôt libératoire dans la commune de son domicile n'est
plus imposable dans les autres communes pour cette même activité.
C'est une taxe annuelle que paye tout propriétaire ou tout détenteur de bovidés (boeufs).
La taxe sur le bétail est assise dans chaque unité administrative après recensement effectué sur
déclaration verbale ou écrite des redevables par le Sous-préfet ou le Chef de District ou par des
27
C'est un Impôt direct sur les bénéfices réalisés par les personnes morales, qui est prélevé sur
l'ensemble de ces bénéfices;
C'est un Impôt assis sur une période de douze (12) mois, correspondant à l'exercice
budgétaire.
Toutefois, les entreprises qui commencent leurs activités dans les six (06) mois qui précèdent
la fin de l'exercice budgétaire sont autorisées à arrêter leur premier bilan sur dix-huit (18)
mois.
Les redevables de l'Impôt sur les Sociétés sont les personnes morales, et notamment :
les sociétés de capitaux, même lorsqu'elles revêtent une forme unipersonnelle ;
Les sociétés de personnes et les syndicats financiers qui ont opté pour l'imposition à l'Impôt
sur les Sociétés;
Les établissements publics, les collectivités territoriales décentralisées et autres personnes
morales de Droit public se livrant à des opérations lucratives ;
Les sociétés civiles ayant opté pour l'Impôt sur les Sociétés.
Le bénéfice imposable est constitué par les recettes des opérations de toute nature effectuées par
les entreprises au cours de la période servant de base à l'impôt, sous déduction des charges
nécessitées par l'exploitation.
Toutes les recettes d'une entreprise sont-elles taxables à l’Impôt sur les Sociétés ?
Seules les recettes des entreprises exerçant de façon habituelle au Cameroun une activité
commerciale, industrielle, artisanale ou agricole sont taxables ;
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Page
Ces activités doivent être exercées soit dans le cadre d'un établissement, soit par
l'intermédiaire d'un représentant n'ayant pas de personnalité professionnelle distincte de
celle de l'entreprise ;
Toutefois, lorsque les opérations réalisées au Cameroun forment un cycle commercial
complet, elles y sont taxables.
Le taux de l'Impôt sur les Sociétés est de 35 %, majoré de 10 % au titre des Centimes Additionnels
Communaux.
Les redevables de l'Impôt sur les Sociétés et les personnes exonérées sont tenus de souscrire
une déclaration des résultats réalisés au cours de la période servant de base à l'imposition au
plus tard le 15 mars de chaque année.
L'Impôts est acquitté par acomptes mensuels équivalents à 1,1 % du chiffre d'affaires
mensuel au plus tard le 15 du mois suivant celui de réalisation des opérations. Le solde doit
être régularisé dans les mêmes délais que la déclaration de résultats.
Les assujettis doivent tenir et conserver les documents comptables prévus par le Droit
comptable OHADA.
8. Le droit d’enregistrement
Le droit d'enregistrement est une taxe qui frappe les contrats (sauf les contrats de travail) et les
transactions sous seing privé. Ce droit peut être fixe, proportionnel, progressif ou dégressif.
Liste des cas les plus courants et tarifs :
- Contrat de bail immobilier urbain d'habitation : 5 % du total des loyers prévus [articles 341
et 543 du code général des impôts(CGI)]
Augmentation de capital : depuis la loi n°2009/018 du 15 décembre 2010 portant loi des finances
de la République du Cameroun au titre de l'exercice fiscal 2010, l'article 546 alinéa b du code
général des impôts (CGI) dispose que l'enregistrement des actes de constitution, de prorogation de
société et d'augmentation de capital est GRATIS Mutations par décès : droit progressif (2 % à 10
%) Testament : droit fixe de 12 000 F
A - OBLIGATIONS DE DECLARATION
Obligation d'immatriculation ;
Obligation de localisation ;
Obligation de déclaration de son chiffre d'affaires;
Obligation de retenue et de reversement des impôts, droits et taxes à la source
Obligation de conservation des documents ;
Obligation de communication
2- Quels sont les délais de déclaration
la taxe d'abattage, la redevance et les taxes minières, taxe sur les jeux et divertissements ;
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B- OBLIGATIONS DE PAIEMENT
1- Quand payer ses impôts, droits et taxes ?
Les impôts, droits et taxes sont acquittés ou reversés spontanément au moment du dépôt de la
déclaration. Les délais de paiement sont les mêmes que ceux afférents aux déclarations.
En espèces ;
Par chèque, dès lors que le montant est supérieur à 200 000 FCFA ;
Par virement bancaire (obligatoire pour les entreprises relevant de la structure chargée de la
gestion des « Grandes entreprises » ;
Par voie électronique (télépaiement).
1- Quelles sont les sanctions prévues en cas de non déclaration, de déclaration tardive, de
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Après la mise en demeure de déclarer restée sans suite, le contribuable s'expose aux sanctions ci-
après :
a- Sanctions administratives
La fermeture d'établissement ;
La détermination des bases d'imposition d'office par l'Administration fiscale ;
La déchéance du droit d'exercer ;
La non déduction de la TVA en cas d'absence du NIU sur une facture ;
La perte du droit à déduire la TVA en cas de taxation d'office ;
L'interdiction d'importer ;
La le blocage des comptes bancaires ;
L'interdiction de soumissionner aux marchés et commandes publics.
b- Sanctions pécuniaires
Une amende forfaitaire de 250 000 FCFA pour le non dépôt dans les délais d'une demande
d'immatriculation ;
Application des majorations suivantes sur les impôts élucidés :
50% en cas de bonne foi
100% en cas de mauvaise foi
150% en cas de manœuvres frauduleuses, sans préjudice des poursuites pénales ;
Intérêts de retard de 1.5% par mois, plafonné à 50%, calculé sur la base des droits mis à la
charge du contribuable, à la suite de la notification du dernier acte de procédure;
En matière de TVA, une amende de 100 000 FCFA pour le non dépôt d'une déclaration
faisant apparaître un impôt néant, après mise en demeure ;
Une amende de 100% de la valeur de la transaction avec un minimum de 100 000 F CFA
est appliquée à toute transaction n'ayant pas fait l'objet d'une facturation ou en cas de
facture erronée ou incomplète établie, reçue ou utilisée par un professionnel ;
Une amende forfaitaire pouvant aller jusqu'à 5 000 000 FCFA en cas d'opposition au droit
de communication ou à l'avis à tiers détenteur, majorée d'une astreinte de 100 000 F CFA
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c- Sanctions pénales
En cas de récidive, les peines sus relevées sont doublées et le délinquant encourt une peine
complémentaire telle l'interdiction d'exercer directement ou par personne interposée.
PERCEPTION ET D’IMPOSITION
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Les impôts sont la principale source de financement des dépenses publiques. Par ce canal, un
gouvernement met en œuvre une politique économique et sociale dans le but ultime d’améliorer
les conditions de vie des populations. La mobilisation des ressources fiscales est donc importante
pour atteindre des objectifs de développement tel la réduction de la pauvreté. Les contribuables
ont besoin de comprendre la loi fiscale pour en faire une application judicieuse en toute sécurité
juridique. Or, la norme fiscale n’est pas toujours intelligible. La codification du droit fiscal ne
garantit pas l’intelligibilité et l’accessibilité à la norme, puisque la loi portant Code Général des
Impôts subit des modifications à de l’adoption de la loi de finances, la fiscalité
devant s’adapter aux évolutions économiques et sociales. Une conception trop rigide du principe
ancien de séparation entre les ordonnateurs et les comptables a conduit à un cloisonnement
excessif de l’administration fiscale qui se révèle peu commode pour les contribuables.
Le devoir d’information en matière fiscale montre que la qualité du service est perfectible en raison
d’une organisation administrative, des procédures et des lois très complexes. En
général, les contrôles fiscaux ne sont pas bien accueillis, surtout par les petites et moyennes
entreprises. Face à l’administration, le contribuable a un sentiment d’infériorité. À travers une
meilleure information fiscale, il est possible d’améliorer les conditions du dialogue entre le
contribuable et l’administration. Toutefois, il est également du devoir du contribuable de fournir
à l’administration fiscale l’information nécessaire à la détermination de l’impôt.
« L'impôt est une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie d'autorité à titre définitif
et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publique »· L'impôt est normalement un
prestataire en argent. Par ailleurs, il se distingue des autre prestations ou services que les membres
de la collectivité doivent à l'Etat ou aux autres collectivités publiques (anciennes corvées, service
militaire, réquisitions....). Le versement de l'impôt ne comporte aucune contrepartie directe : il n'y
a aucune corrélation directe entre les sommes versées par le contribuable et la quantité ou la nature
des services consommer par lui. Selon les classiques « l'impôt doit être simple, juste et peu
couteux »
publiques et aux institutions européennes. Il sert principalement à financer les dépenses publiques,
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I. Classification de l’impôt
Des critères principaux permettant de réaliser plusieurs classifications des différents impôts
Cette distinction est la plus classique et l'une des plus fonctionnelles puisqu'on la retrouve au sien
même du code des impôts. Elle est fonction de la dissociation ou non entre la personne qui supporte
la charge de l'impôt et celle qui paie effectivement
Impôts directs : Sont ceux qui font l'objet de rôle nominatifs émis par l'administration fiscal et
sont en principe supportés définitivement par ceux qui les versent ; l'impôt acquitté par le
contribuable lui-même : I.R.G, impôt sur les sociétés, ils modulent sur le volume de la matière
imposable
Impôts indirects : Comprennent des droits indirects proprement dits et les taxes sur le chiffre
d'affaires.
Ils sont inclus dans le prix de la vente d'un bien ou d'un service de sorte que c'est l'acheteur qui
supporte la charge (contribuable) mais le vendeur qui en verse le montant au fisc (redevable) ;
ils frappent la dépense ou la consommation. Ils frappent davantage les familles nombreuses et
lorsqu'ils portent sur des produits de première nécessité, ils touchent plus lourdement les
contribuables à faibles revenus que ceux qui disposent de revenus élèves
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a) L'impôt réel
b) L'impôt personnel
Impôt réel : il frappe directement la matière imposable sans tenir compte de la situation
personnelle du contribuable ; On voit immédiatement que les taxes sur le chiffre d'affaires (TVA
et droits indirects) répondent à cette définition
Impôt personnel : il est module en fonction de la situation personnelle du contribuable ; cet impôt
est censé prendre en considération l'ensemble de la situation économique, financière et sociale du
contribuable. On y trouve les impôts suivants :
Ø L'impôt sur les revenus : Le revenu à un caractère permanent et périodique que perçoit le
contribuable, l'impôt sur les revenus frappe la richesse en voie d'acquisition, le revenu comprend
l'ensemble des ressources régulières et périodiques que perçoit le contribuable. on distingue
plusieurs catégories de revenus : intérêt des placements d'argent, loyer des propriétés
immobilières, les traitements et salaires, pensions
Ø L'impôt sur la dépense : L'impôt sur la dépense frappe la consommation des biens et services
qu'ils soient d'origine nationale ou étrangère.
C'est le producteur ou le prestataire de service qui sont les redevables légaux de l'impôt mais ils le
répercutent sur le consommateur. Si le rendement de l'impôt sur la dépense justifie son existence
il y a lieu cependant de noter son caractère injuste puisque frappe également tous les
consommateurs et tous les produits, même de première nécessité. L'imposition qui touche les
produits (la richesse marchande en circulation) peut être soit spécifique (montant par Unité de
mesure choisie : poids, volume, longueur) soit ad valorem (valeur marchande ou prix du service).
Ø L'impôt sur le capital : le capital comprend l'ensemble des biens qui possède le contribuable,
cet impôt frappe la richesse acquise ; l'impôt sur le capital se limite généralement aux droits
d'enregistrement qui frappe la transmission du capital, soit à titre onéreux (mutation) soit à titre
gratuit (donation, succession).
L'imposition sur le capital ne représente qu'un faible parti des ressources fiscales et ne varie que
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très peu avec la croissance économique. Le maintien de son rendement nécessiterait des
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recensements fréquents.
a- Il est, ainsi, d’abord possible de classer les impôts en fonction des éléments économiques
taxés. Il peut, alors, s’agir de la taxation :
- des revenus : c’est par exemple l’impôt sur le revenu des personnes physiques ou l’impôt
sur les sociétés. S’agissant du premier, le Code général des impôts retient une conception
large qui englobe les revenus non monétaires, c’est-à-dire les avantages en nature, mais
aussi les gains exceptionnels comme les profits réalisés en Bourse.
- de la dépense, comme la TVA : il s’agit ici de taxer un bien ou un service lors de son
acquisition.
- du capital : il s’agit ici de taxer le patrimoine, d’une part à raison de son existence même,
comme avec l’ISF, et d’autre part à l’occasion de sa transmission, comme avec les droits
de succession ou de donation.
b- Les impôts peuvent, ensuite, être distingués selon les facteurs ou acteurs économiques
qu’ils frappent : ménages (impôt sur le revenu, taxe d’habitation), entreprises (impôt sur
les sociétés, contribution économique territoriale), produits (TVA, droits indirects).
c- Enfin, il est possible de classer les impôts en fonction des secteurs économiques : fiscalité
de l’épargne, fiscalité immobilière, …
a- Le plus utilisée est celle qui oppose impôts directs et impôts indirects. Cette
distinction se fonde sur deux critères.
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Le premier est l’incidence de l’impôt : si l’impôt est supporté par celui qui y est assujetti, alors il
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s’agit d’un impôt direct (par exemple, l’impôt sur le revenu) ; à l’inverse, si l’assujetti fait supporter
la charge de l’impôt sur les tiers, on parle d’impôt indirect (par exemple, la TVA). Second critère,
le rôle, c’est-à-dire le document sur lequel figurent les bases d’impositions et les montants dus par
chaque contribuable : ainsi, les impôts recouvrés par voie de rôle sont des impôts directs (par
exemple, la taxe d’habitation), alors que dans le cas inverse, c’est-à-dire dans l’hypothèse d’actes
de production ou de consommation irréguliers dans le temps pour lesquels il n’est pas possible
d’établir un rôle, il s’agit d’impôts indirects (par exemple, la TVA ou les droits d’enregistrement).
A ce propos, il est possible de noter les critiques adressées aux impôts indirects. Concrètement, à
la différence des impôts directs qui permettent de tenir compte de la capacité contributive des
contribuables, les impôts indirects frappent les produits de consommation de manière aveugle en
quelque sorte. Par ailleurs, les familles modestes, pour qui la part de consommation de produits
courants par rapport à l’ensemble de leur budget est importante, sont plus taxées que les familles
aisées pour qui cette part est moindre.
b- Une autre classification conduit à distinguer les impôts réels et les impôts
personnels : les premiers frappent les contribuables sans considération de leur
situation personnelle (par exemple, les impôts fonciers locaux), alors que les
seconds prennent en compte leur situation familiale ou de fortune (par
exemple, l’impôt sur le revenu)
Lors de leur création, les impôts personnels ont fait l’objet de nombreuses critiques, dont
notamment celle selon laquelle ce type d’impôt implique de dévoiler certains aspects de sa vie
privée. Aujourd’hui, les débats sont moins passionnés, et les tenants de la personnalisation de
l’impôt, pour qui il s’agissait de garantir une certaine justice sociale, l’ont emporté. Restent des
querelles sur les modalités techniques d’application de cette personnalisation, telles que le quotient
familial pour l’impôt sur le revenu.
c- Il est aussi possible aussi de distinguer les impôts proportionnels des impôts
progressifs : les premiers consistent à appliquer à la base d’imposition un taux
fixe quel que soit le montant de cette dernière ; à l’opposé, avec les impôts
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A l’origine, les impôts étaient proportionnels car l’on estimait qu’il s’agissait d’une manière juste
de déterminer le montant de la dette fiscale. Puis, le progressivité de l’imposition s’est affirmée en
prenant appui sur l’idée qu’il paraissait juste de moins imposer la partie des revenus servant à
satisfaire les besoins vitaux par rapport à la partie la plus haute en quelque sorte. Avec cette
méthode, qui conduit à taxer plus lourdement les plus fortunés, s’imposait, ainsi, l’idée d’un impôt
servant d’outils à une politique de redistribution. De nos jours, si le principe de la progressivité
semble acquis, ses modalités d’application font l’objet de critiques : ainsi, en matière d’impôt sur
le revenu, la hauteur des taux appliqués aux tranches de revenus les plus hautes pourrait conduire
à freiner les investissements. D’autres invoquent le fait qu’une progressivité trop lourde serait
source de découragement pour les contribuables.
- les impôts spécifiques qui sont calculés en multipliant un poids ou encore une surface par
une somme donnée (par exemple, les droits sur les alcools), et les impôts ad valorem qui
sont calculés par application d’un tarif unique à la base imposable.
- les impôts analytiques assis sur les éléments d’un patrimoine ou sur une opération isolée,
tandis que les impôts synthétiques conduisent à appréhender un ensemble d’opérations ou
de revenus et à taxer l’ensemble en une seule fois.
- les impôts de répartition et les impôts de quotité. Avec les premiers, le produit total attendu
est fixé à l’avance puis réparti entre les contribuables. Avec les seconds, c’est la démarche
inverse qui est adoptée : un taux d’imposition est d’abord fixé, puis est appliqué à la matière
imposable. Si les impôts de répartition assurent une certaine sécurité budgétaire, ils sont
difficilement compatibles avec le principe de progressivité. Ainsi, s’expliquent que la
plupart des impôts soient, aujourd’hui, des impôts de quotité.
– traitements et salaires ;
Impôts
sur les revenus – revenus fonciers (revenus des immeubles mis en location) ;
Classification
– bénéfices industriels et commerciaux : BIC (revenus des
économique
activités artisanales, commerciales et industrielles).
Impôts indirects
opération économique commerciale et sont ensuite reversés
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Fiscalité des Elle concerne les impôts qui frappent les entreprises.
entreprises Exemples : IS, BIC.
Impôts locaux
Exemples : taxe foncière, taxe d’habitation.
directs
La technique fiscale est l'ensemble des procédés qui permettent l'établissement et la réception de
l'impôt en cherchant à atteindre les objectifs de rendement et de justice. Tout système fiscal est
confronté à trois questions : comment déterminer et à mesurer la matière imposable ? Comment
calculer l'impôt dû par le contribuable ? Comment percevoir l'impôt ?
L'assiette de l'impôt :
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Asseoir l'impôt consiste à déterminer quelle la matière imposable. L'assiette de l'impôt est donc
la base sur laquelle il repose. Asseoir l'impôt comprend les étapes suivantes :
- La fixation des quantités ou des valeurs qui base au calcul du montant de l'impôt payé
- Le recensement est donné par champ combine plusieurs éléments dont : le choix du type
d'impôt à asseoir, la fixation pour chaque impôt de la nature des biens ou des opérations
qui seront soumises
La liquidation de l'impôt :
Liquider l'impôt consiste à calculer la somme due par le contribuable une fois connue la quantité
de la matière imposable que celui-ci détient. Dans la plupart des cas, il suffit d'appliquer à cette
matière imposable le taux ou le tarif fixé par le législateur. Toutefois, les opérations de liquidation
peuvent être rendues plus complexes par l'existence de discriminations décidées par la loi
On distingue :
a) L'impôt de répartition : l'impôt est dit de répartition lorsque le produit global est connu à l'
avance puis il est ensuite réparti entre les contribuables
b) L'impôt de quotité : l'impôt est dit de quotité lorsque le produit global n'est pas connu à l' avance.
le taux d'imposition est fixé par le législateur
c) L'impôt à taux fixe : il est constitué par une somme déterminée. Ex : le droit de timbre de
dimension
e) L'impôt progressif : l'impôt est progressif lorsque son taux augmente au fur et mesure que
s'accroit la quantité imposable
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Le recouvrement de l'impôt
L’impôt est une fois liquidé, il reste à le recouvrer est l'ensemble des procédures permettant au fisc
d'encaisser les sommes qui sont dues. Le recouvrement des créances fiscales soulève une série de
questions : qui doit payer ? A qui doit en payer ? Quand doit- on payer ? C’est le législateur qui
précise qui doit payer. Le recouvrement de l'impôt s'agit de la dernière phase, qui consiste à opérer
l'encaissement réel de l'impôt :
- soit après appel du montant par l'administration concernée. Le contribuable reçoit alors
un extrait du rôle d'imposition ou un avertissement à payer qui émanent de la perception
(ou de la recette- perception) chargée du recouvrement, avec la date limite de paiement.
Cette procédure concerne surtout l'impôt sur le revenu et les impôts locaux ;
Afin de mettre en application un impôt, les éléments suivants doivent être précisés.
Fait
C’est l’événement qui fait naître l’obligation fiscale.
générateur
Exigibilité
C’est l’événement qui rend une personne redevable de l’impôt et
Exigibilité qui donne le droit au Trésor public, à partir d’un moment donné,
d’en obtenir le paiement.
L’on distingue la phase d’assiette d’une part (1), et celle de la liquidation et du recouvrement
d’autre part (2). Notons que ces deux phases peuvent être effectuées soit séparément, on parle,
ainsi, de droits constatés, soit simultanément, on parle, alors, de droits au comptant.
- il s’agit d’abord de déterminer la base d’imposition, ce qui implique d’une part de délimiter
les éléments entrant du champ de taxation, et d’autre part d’évaluer ces éléments.
- il faut ensuite déterminer le fait générateur, c’est-à-dire l’évènement qui crée la dette fiscale
: il peut s’agir d’un acte juridique (comme la présentation de l’acte de vente d’un immeuble
à la formalité de l’enregistrement en matière de droits de mutation) ou d’une opération
économique (comme la date de livraison de la marchandise en matière de TVA).
2. Liquidation de l’impôt
Cette opération est faite soit par l’Administration, comme pour l’impôt sur le revenu, soit par le
contribuable, comme pour l’impôt sur les sociétés ou la TVA, soit par un tiers, tel qu’une banque
qui verse des revenus de capitaux mobiliers à un contribuable qui a opté pour le prélèvement à la
source. Enfin, il faut recouvrer l’impôt, c’est-à-dire le percevoir : soit le contribuable s’acquitte
spontanément de sa dette fiscale (par exemple, pour la TVA), soit il paie son impôt après réception
d’un avis d’imposition, comme pour l’impôt sur le revenu.
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Au-delà du contrôle fiscal purement formel (vérification des dates, des noms, etc.), elle peut
effectuer un «contrôle sur pièces », dans ses bureaux, des déclarations et documents fournis par le
contribuable. Elle peut compléter les informations en sa possession par des demandes auprès de
tiers dans le cadre du droit de communication ou auprès du contribuable dans le cadre de demandes
d'éclaircissements ou de justifications. Elle peut enfin exercer son pouvoir de contrôle lors de
vérifications de comptabilité, d'examens contradictoires de l'ensemble de la situation fiscale
personnelle (ESFP), de vérifications particulières ou encore lors de contrôles matériels.
L’administration fiscale contrôle les déclarations et les actes utilisés pour l’établissement des
impôts, droits et taxes. A cette fin, les contribuables, personnes physiques ou morales, sont tenus
de fournir toute justification nécessaire et présenter tous documents comptables aux agents
assermentés de l’administration fiscale ayant au moins grade d’inspecteur adjoint et qui sont
commissionnés pour procéder au contrôle fiscal. Selon Article 132 CGI, Le contrôle des impôts
locaux est exercé par les services compétents de l’Etat tandis que le contrôle des taxes
communales est exercé par les services compétents de la commune. Cependant, Article133 du
CGI autorise que certaines opérations de contrôle peuvent être organisées conjointement par les
services de l’exécutif municipal, l’Etat et des communes après programmation concertée.
Pour toute opération de contrôle des taxes communales auprès des contribuables, les agents
des communes doivent être nommément mandatés et munis d’une note de mission délivrée par
l’autorité compétente, sous peine de nullité.
l’exception d’incompétence à l’encontre des agents de la Direction Générale des Impôts ayant au
moins le grade d’inspecteur des impôts, qui contrôlent la régularité des déductions prévues par le
Code Général des Impôts et poursuivent la régularisation des déductions ou des exonérations
opérées indûment sur la TVA payée ou due. Toutefois, les agents de grade inférieur peuvent agir
sur ordre écrit de l’inspecteur des impôts. Le contribuable qui, à l’issue du contrôle de validation
de son crédit de Taxe sur la Valeur Ajoutée, conteste le rejet total ou partiel du crédit peut solliciter
une vérification générale de comptabilité.
Tout contribuable relevant de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques peut faire
l’objet d’une vérification de sa situation fiscale d’ensemble. A l’occasion de cette vérification,
l’administration fiscale contrôle la cohérence entre les revenus déclarés par le contribuable au titre
de l’Impôt sur le Revenu, et la situation de sa trésorerie, de son patrimoine et des éléments de son
train de vie.
(3) Seuls les agents de l’administration fiscale assermentés ayant au moins le grade d’inspecteur
peuvent procéder à une Vérification de la Situation Fiscale d’Ensemble.
Depuis la loi de finance de 2017, Article L 13 stipule qu’au moins quinze (15) jours avant la date
prévue pour la première intervention, l’Administration des impôts doit adresser, sous pli
recommandé ou en mains propres avec accusé de réception ou par bordereau de décharge, un avis
de vérification de comptabilité ou de vérification de situation fiscale d’ensemble et un exemplaire
de la Charte du contribuable, qui l’informent de la possibilité qu’il a de se faire assister d’un conseil
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de son choix. Mention doit en être faite dans l’avis de vérification sous peine de nullité de cette
dernière.
Lorsque l’avis ne comporte pas de précision sur les impôts, droits et taxes ou l’indication des années
ou périodes soumises à vérification, c’est l’ensemble des impôts dont le contribuable est redevable
au titre de la période non prescrite, qui fait l’objet de la vérification ; dans ce cas, la vérification est
dite «vérification générale». A condition de le préciser sur l’avis de vérification, l’Administration
peut procéder à des vérifications partielles consistant au contrôle de l’ensemble des impôts, droits
ou taxes dus au titre d’un exercice fiscal ou d’un impôt donné sur tout ou partie de la période non
prescrite. La vérification peut néanmoins remonter sur un ou plusieurs exercices au-delà de la
période prescrite lorsque ces exercices sont déficitaires, dès lors que les déficits réalisés au titre
d’un exercice sont reportables et s’imputent sur les résultats bénéficiaires du premier exercice non
prescrit dont ils constituent des charges.
Article L 21.- L’Administration peut procéder au contrôle des déclarations souscrites par les
contribuables, depuis les locaux de l’Administration sans envoi d’un avis préalable, dans le cadre
de contrôles sur pièces. Ces contrôles se limitent à l’examen des déclarations, des actes utilisés
pour l’établissement des impôts et taxes ainsi que des documents déposés en vue d’obtenir des
déductions, des restitutions ou des remboursements. Dans tous les cas, le contrôle sur pièce est un
contrôle de cohérence des déclarations du contribuable et non pas un contrôle général de
comptabilité.
Article L 22.- L’Administration peut demander par écrit aux contribuables, tous renseignements,
justifications ou éclaircissements relatifs aux déclarations souscrites et aux actes déposés, y
compris pour les catégories de revenus pour lesquels ils ne sont pas astreints à la tenue d’une
comptabilité. Les contribuables doivent impérativement répondre dans un délai de trente (30) jours
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articles L 29 et suivants du présent Livre, s’applique pour la détermination des impôts et taxes
concernés par la demande. Article L 22 bis.- Au cours des opérations de contrôle fiscal, la
constatation de la carence de production de pièces justificatives sur Procès-verbal lors de
l’intervention en entreprise emporte l’irrecevabilité absolue desdites pièces pendant la phase
contentieuse. Ces différents types de contrôles et les préalables au contrôle sont résumés dans les
tableaux ci-après.
LE CONTROLE AU BUREAU
Le Contrôle Sur Pièces C`est un contrôle prescrit par l'Article L21 LPF. Au terme de cette
(CSP) disposition, l'administration peut procéder au contrôle des déclarations
souscrites par les contribuables, depuis ses locaux sans envoi d`un avis
préalable. Ce contrôle se limite à l'examen des déclarations, des actes
utilisés pour l'établissement des impôts et taxes ainsi que des documents
déposés en vue d'obtenir des déductions, des restitutions ou des
remboursements. Dans tous les cas, le CSP est un contrôle de cohérence
des déclarations du contribuable et non pas un contrôle de comptabilité.
Prescrit par l'Article L16 bis LPF, il porte sur une période
inferieure à un exercice et consiste en un contrôle des impôts, droits ou
taxes à versement spontané. lors de ce contrôle qui ne vise que la
correction des irrégularités constatées dans les déclarations mensuelles
Le contrôle Ponctuel
ou trimestrielles du contribuable, il ne peut être exigé à ce dernier que
(CP)
de simples pièces justificatives à l'instar des factures, des contrats, des
bons de commande ou de livraison ou tout autre support ayant permis
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comptabilité du redevable.
N'étant donc pas un une vérification de comptabilité, la période
couverte par ce contrôle peut faire l'objet d'une VG ou d'une VP.
La Vérification Au terme de l`Article L16 LPF, la VP est un contrôle qui porte sur
Partielle de l'ensemble des impôts, droits ou taxes à la charge de l'entreprise au titre
Comptabilité (VP) d'un exercice fiscal ou alors sur un impôt, droit ou taxe précis, sur tout
ou partie de la période non prescrite. Par exemple, la VP peut porter sur
la TVA sur les quatre années antérieures.
A cet effet, le contrôle peut porter sur la cohérence entre, d'une part,
les revenus déclarés et, d'autre part, sa situation patrimoniale (par
exemple accroissement du patrimoine immobilier, la situation de sa
trésorerie (mouvement sur les comptes bancaires par exemple) et les
éléments de son train de vie (dépenses notoires par exemple).
Contrôle Sur Pièces Aucune (Le contrôle s'effectuant dans les locaux de Aucun
(CSP) l'administration) cf. Art L21 LPF
Article L 34.- Les omissions totales ou partielles constatées dans l’assiette de l’impôt, les
insuffisances et inexactitudes ou les erreurs d’imposition, peuvent être réparées par
l’Administration jusqu’à la fin de la quatrième année suivant celle au titre de laquelle l’impôt ou
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la taxe est exigible. Elles peuvent également être réparées spontanément par le contribuable lui-
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même avant l’envoi d’un avis de vérification ou avant l’envoi d’une notification de redressement
dans l’hypothèse d’un contrôle sur pièces.
Dans ce cas, il n’est appliqué aucune pénalité. Lorsqu’une instance civile, commerciale ou pénale
ou lorsqu’une activité administrative a révélé l’existence d’une fraude, le droit de reprise de
l’Administration s’exerce jusqu’à la fin de la quatrième année suivant celle de la révélation des
faits. Lorsque la vérification au titre d’un exercice fiscal donné, au regard d’un impôt ou taxe ou
d’un groupe d’impôts ou taxes est achevée, l’Administration ne peut procéder à une nouvelle
vérification pour ces mêmes impôts ou taxes sur le même exercice fiscal au sein de l’entreprise.
Toutefois, l’Administration conserve son droit de reprise au regard de ces impôts et taxes. Elle est
en droit de rectifier, dans le délai de reprise, les bases précédemment notifiées sous la seule réserve
que les modifications proposées ne résultent pas de constatations faites à l’occasion
d’investigations supplémentaires dans la comptabilité de l’entreprise. En outre, lorsque
l’Administration Fiscale a déposé une plainte pour agissements frauduleux, elle peut procéder à
une nouvelle vérification.
Article L 23.- (1) Lorsque l’Administration constate une insuffisance, une inexactitude, ou une
omission dans les éléments servant de base au calcul des impôts, droits et taxes ou sommes
quelconques dues en vertu du Code Général des Impôts, les redressements correspondants sont
effectués suivant la procédure contradictoire. La charge de la preuve incombe à l’Administration.
Article L 24.- (1) A l’issue du contrôle, l’Administration adresse au contribuable, une notification
de redressement motivée et chiffrée, ou un avis d’absence de redressement.
(3) Le contribuable doit faire parvenir ses observations ou faire connaître son acceptation dans un
délai de trente (30) jours à compter de la réception de la notification de redressements, sauf
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circonstances exceptionnelles dûment motivées. 4) Le défaut de réponse dans le délai fixé vaut
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acceptation et les impôts, droits et taxes ainsi rappelés sont immédiatement mis en recouvrement.
En cas de redressements effectués dans le cadre d’une vérification partielle, d’un contrôle ponctuel,
ou d’un contrôle sur pièces, l’Administration adresse au contribuable une notification de
redressement motivée et chiffrée, ouvrant au contribuable un délai de réponse de trente (30) jours
ouvrables à compter de sa réception. Si les observations formulées par le contribuable dans les
délais, sont reconnues fondées, en tout ou partie, l’Administration doit abandonner tout ou partie
des redressements notifiés. Elle en informe le contribuable dans une lettre de «réponse aux
observations du contribuable» adressée avec accusé de réception. Si l’Administration entend
maintenir les redressements initiaux, elle les confirme dans une lettre de « réponse aux observations
du contribuable » et informe ce dernier qu’il a la possibilité de déposer une réclamation
contentieuse en vertu des dispositions des articles L116 et suivants du présent Livre. Dans tous les
cas, la lettre de réponse aux observations du contribuable est adressée au contribuable, sous peine
de nullité de la procédure, dans un délai de soixante (60) jours à compter de la réception des
observations du contribuable, sauf circonstances exceptionnelles dûment motivées.
Article L 29.- Sont taxés d’office les contribuables qui n’ont pas déposé dans le délai légal les
déclarations qu’ils sont tenus de souscrire en application du Code Général des Impôts en leur
qualité de redevable. Pour l’application de l’alinéa précédent, la procédure de taxation d’office
n’est possible que lorsque le contribuable n’a pas régularisé sa situation dans les quinze (15) jours
ouvrables suivant la réception d’une lettre de relance valant mise en demeure de déposer sa
déclaration.
Ce mode de recouvrement est appliqué transitoirement dans les services des impôts qui ne sont pas
encore dotés des structures permettant l'application des nouvelles procédures. Le rôle est un acte
administratif qui fixe la somme à payer par chaque contribuable et l'oblige à la verser au compte
du receveur des impôts. Il s'agit en effet de liste des contribuables soumis à l'impôt, comportant
pour chacun d'eux la base de l'impôt et le montant de l'impôt à payer. Ce recouvrement comporte
deux opérations :
2. Recouvrement forcé
La procédure de recouvrement forcé est utilisée lorsque le contribuable n'a pas acquitté sa dette
fiscale dans les délais légaux.
les commandements, ne s'acquittent pas de leurs dettes fiscales. Elles comprennent les avis à tiers
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Les tiers détenteurs sont les personnes physiques ou morales dépositaires, détentrices ou débitrices
des fonds à l'égard des redevables des impôts. La procédure d'avis à tiers détenteurs consiste en
l'obligation faite à ces personnes de verser directement les fonds et sur simple demande du receveur
des impôts, le montant des impôts dû par les redevables.
La saisie des biens mobiliers et immobiliers intervient après l'expiration du délai fixé dans le
commandement, les biens saisissables font l'objet d'un inventaire par l'huissier qui dresse à cet effet
un procès-verbal de saisies selon les formes prescrites par la loi. Les saisies peuvent être précédées
des mesures conservatoires administratives.
e. Les ventes
Ces biens saisis font l'objet, huit jours après la signification au contribuable du procès-verbal de
saisie. La vente peut connaitre plusieurs ajournements, succession pour défaut d'adjudicateur ou si
l'adjudication ne peut se faire qu'à vil prix. Les ventes des biens immobiliers de saisie sont faites
par le notaire. La saisie conservatoire est transformée en saisie exécution sur décision du
responsable du service opérationnel.
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