Histoire Juridique de La Construction de L'etat

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Histoire juridique de la construction de l’Etat.

Les crises sanitaires nous mènent à se questionner sur le rôle de l’Etat. Il y a


quelques années, ont annonçait une fin prochaine de l’Etat par le bas à parties
villes et par le haut à travers la construction européenne.

Ces 10 dernières années, il y avait une multiplication des états d’urgence ( enter
d’exception ) :
- urgence secrétaire avec le problème lié aux terroristes,
- urgence écologique avec le réchauffement climatique,
- urgence sociale et démocratique avec la crise des gilets jaunes, - urgence
sanitaire avec cette pandémie de covid-19, - urgence économique peut être à
venir.

L’état en France répond à travers une prise de décision qui ba justifier au nom de
l’intérêt général, la mise en place de mesures exceptionnelles. Cette situation doit
rester exceptionnelle, si les mesures se multiplient on ne peut parler d’état de droit.
La crise sanitaire du covid, qui a énormément touchée le système de santé elle sert
de réacteur de se besoin d’état. Cette reprise va t elle marquer le retour de l’état?
Toutes les grandes crises ont entrainées un appel à l’état. C’est sur des ruines
encore fumantes de la peste noire qu’est émergé l’état moderne. Les guerres de
religion ont également amenées la construction en France d’un état moderne pour
dépasser ces conflits religieux. On peut penser que l’état sortira intact de cette
crise.

Un état toujours plus autoritaire? Une république démocratique et sociale?


Bureaucratique?
Pour beaucoup de contemporains, les liens qui unissent les notions de l’état
de droit et de loi, peuvent paraître aller de soit. L’état de droit et loi ont des liens
réelles mais des liens qui sont trompeurs. Comme le note Pablo Grossi, membre de
la cour constitutionnelle italien « le droit surtout pour qui vit en Europe occidentale
a pour horizon la civilisation moderne et apparaît indissolublement lié au pouvoir
suprême, au pouvoir politique : l’état.

D’ou la tentation de voir le droit comme un commandement qui vient d’en


haut, à savoir une loi; la voix du titulaire de la souveraineté : l’état. Dans les états
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modernes, le droit de l’état s’exprime le plus souvent dans une loi, une loi votée
dans un parlement, dans une assemblée politique par des députés élus par le
peuple.
Pourtant ces rapports ne sont pas aussi simple que cela. Le droit ne s’est pas
toujours exprimé dans la loi, n’en a pas été ainsi pendant la plus grande partie de
l’histoire de l’Occident.

Le droit ne se réduit pas à la loi ni à l’état, en effet donc la notion de droit est
équivoque, et donc doit être préciser. Si la loi est l’une des expressions du droit,
l’une de ses sources, c’est à dire un monde ou création d’une règle juridique.
Le droit n’est pas toujours produit par l’état. En effet les règles juridiques sont
d’abord avant tout le produit de la société, et donc la société peut exister sans état.

Il y a certes un droit de l’état, qu’on appelle le droit public qui comprend


plusieurs branches : - droit constitutionnel, - droit administratif.
Le droit réglé les rapports privés entre les individus : propriétés des biens, les
contrats. Le droit privée au départ n’est pas le droit de l’état ( c’est tout d’abord le
droit de la famille… )
C’est ce que les romains appelles le droit civil, ce qui régit la vie quotidienne des
particuliers. Dans toutes sociétés il y a des règles qui se sont mises en place de façon
coutumiers orales ou écrites et qu’on respectes.

Le droit dans son essence plutôt que pouvoir et règlement, c’est l’auto organisation
et la société. En Occident ce qu’on va designer par le terme droit et quelque chose
encore plus spécifique, et dans cette définition du droit on va voir les romains ont
jouaient un rôle capital dans l’intention du droit en Occident, le droit que les
romains appellent « jus » qui veut dire justifia, qui est un concept fondamental qui a
été légué à l’Occident à l’Europe pour Rome à travers un » compilation de texte ( de
droit romain ) qu’on appelle la compilation de « l’empereur justinien digeste ». C’est
un empereur romain d’Orient, qui va à travers un recueil de texte qu’on nommera «
digeste », va nous donner des notions juridiques fondamentales.
Ce digeste rassemble les principes juridiques des grands juristes romains va fournir
une baisse de réflexion à partir de sa redécouverte qui se déroule au 11ème siècle
en Italie.

Lorsqu’on s’interroge sur les origines du droit on revient immanquablement à Rome.


On a pu affirmer que c’est Rome qui a inventé le droit tel qu’on le pratique
aujourd’hui.

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C’est à Rome et seulement à Rome que va s’opérer une identification autonome net
et définitive entre le droit, la religion, et la politique ( Rome va séparer ces 3
notions).
Si on doit à la grâce la naissance de la politique à travers le paradigme de la loi
démocratique votée dans l’assemblée avec les citoyens. On doit à Rome l’invention
du juridique, et on doit considérer que l’état moderne en Occident a pu se
construire en grande partie grâce à la redécouverte du droit romain.
D’où vient l’état et quand apparait-il?
L’état est une création récente, ce que nous appelons un état, est toutes
organisations politique ne méritent pas le mot d’état, les cites grecs étaient des
organisations politique mais pas un état.
Bien avant l’état moderne, les empires perses ou d’Alexandre Legrand.
Ce ne sont pas des états.
Ainsi la politique ne se réduit pas à l’étatique.
Même si la forme statique partait avoir coloniser la planète entière, au point ou on a
du mal à imaginer qu’on puisse vivre sans état. Il faut constater que l’état est une
création récente son histoire est jeune, il a tout au plus 6 iu 7siècles.
L’histoire de l’Occident se divise en 4 grandes périodes:
- l’Antiquité greco latine qui débute au 8ème siècle av J-C et fini au 5ème siècle
après J-C.
- Moyen Age qui débute à la chute de l’empire romain d’Occident en 476 après J-C
et fini au environ du 15ème siècles.
- Les temps modernes de la Renaissance à 1789 la révolution française. - Etat
contemporain.

Dans ces 4 périodes historiques le droit est toujours présent mais n’en n’est pas de
même de l’état au sens moderne du terme.
L’état en tant que construction intellectuel et en tant que réalité politique
n’apparait qu’au début de l’époque moderne.
L’état: c’est un territoire bien délimité, il faut une population qui réside sur le
territoire de cet état, une bureaucratie hiérarchiser ( personnes chargées de faire
fonctionner l’administration) centraliser autour d’un pouvoir, avec des dirigeants et
des agents au service de cet état qui exerce une fonction publique de façon
impersonnelle ayant pour but le bien public, le bien commun, l’intérêt général, c’est
à dire que dans un état au sens moderne du terme, le pouvoir politique ne se
résume pas aux personnes gouvernantes.
S’il a été construit c’est qu’il y avait quelque chose qui exister avant lui.

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Le lieu de naissance de l’état est l’Europe, sa date est à la charnière du
Moyen Age et la renaissance. Avec un grand tournant qui va se produire au 13ème
siècle et qui va permettre à l’état de s’affirmer au siècle suivant. L’état serait né
entre 1280 et 1360, lorsque confronter à des guerres, des crises, les rois et les
princes d’Occident on fait appel pour la première fois à ce qui résidait sur la terre
( leur sujet) pour qu’ils contribuent de leurs personne et de leurs biens à la défense
et à la protection de la communauté.

Le droit et notamment le droit romain vont jouer un rôle fondamental. Les juristes
formés au droit romain vont se servir du droit pour construire l’État. Au fil de leur
réflexion ils vont préciser la notion de souveraineté notamment avec Jean Bodin, la
caractéristique majeur de ce pouvoir: faire la loi et la faire appliquer aux sujets qui
vivent sur le territoire mais également la rendre en justice aux sujets. La loi va être
un élément de la construction de l’état.
La chose à exister avant le mot « état ». Il faut attendre le 16è siècle pour que ce
vocabulaire soit utilisé. Si sa naissance est assez récente elle a en réalité des racines
historiques, juridiques beaucoup plus lointaine que l’on peut déjà trouver: la cité et
l’empire qui permettent la vie en société et c’est notamment vers l’Antiquité que
l’on va se tourner pour essayer de saisir les matériaux qui vont servir beaucoup plus
tard à la construction de cet état dit moderne. 500 ans qu’on emploi le mot état.
1er période du 5è siècle av J.C jusqu’au 10è siècle av J.C.
2ème période, l’état est absent mais il y a une autre oeuvre politique : la féodalité
( tout le contraire de l’état au sens moderne ) époque ou il y a du droit coutumier.
Partie 1 : Les racines romaines et francs.

Chapitre 1: Le legs(héritage) juridique, politique et institutionnel de la


Rome Antique.

La tradition fixe la fondation de Rome dans les années 753-754 av J.C, c’est à dire le
8è siècle avant l’air chrétienne. À l’époque c’était une grosse bourgade composé de
cabanes bergers, sa naissance à la fois comme ville et comme cité organisé, est lié à
l’importation d’un peuple les étrusques qui vont s’implanter dans une région qui
correspond à la Toscane. Ce peuple va donner à Rome sa première organisation
politique, ils vont jouer un rôle fondateur dans les institutions politique de la cité
romaine. Rome est situé sur une plaine au bord d’un fleuve, Rome va se construire
sur la plaine du Latium qui est à l’époque le lieu d’habitation de différent peuple dès
le 12è siècle av J.C. Ces habitants se réunissent pour faire des fêtes religieuses, au
seins de ces communautés différents clans se compose et se réunisse autour du
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culte des ancêtres mythiques, considérer comme l’ancêtre fondateur du clan. Au
environ du 18è siècles, ces clans les plus importants vont donner naissance à une
première forme d’organisation politique sommaire : une aristocratie foncière, c’est
à dire des individus privilégiés car ils ont de nombreuses terres. Ces grands clans
vont commencer a former un conseil fédéral : le conseil des Patres. Ce sont les pères
fondateurs, ils vont donner le nom a une première forme d’aristocratie qu’on
nomme « patriciat » c’est l’ancêtre de ce qu’on appeler plus tard le Sénat. Ils vont
décider de se donner un « rex »=roi, est de même racine que le mot « rego » qui
évoque l’idée d’une direction droite. Ces rois sont aussi juges et prêtres. Le premier
roi latin n’est pas encore le roi d’une cité, il est le roi d’une fédération de grande
famille, il a été investi de son pouvoir par l’aristocratie, qui est réellement le réel
détentrice du pouvoir à cette royauté primitive, va succéder avec le passage de ces
territoires sous domination du peuple étrusque qui va permettre le nouveau
passage politique : la cité. On a une monarchie à la fois urbaine et populaire
d’origine étrangère qui va succéder à royauté fédéral et aristocratique.

I. Un héritage inégal: Rome et les dynasties franques.

L’institution de la royauté avec une figure monarchique.


Ensuite ce roi élu par l’aristocratie, mais ce cite n’est pas encore cité. Ici c’est
l’aristocratie qui exerce le vrai pouvoir. Cette royauté va évoluer avec le passage de
Rome sous la domination étrange des étrusques. Ils vont donner la naissance à la
cité romaine.

Section 1: La cité romaine et l’intervention du droit en Occident.

La cité c’est quelque chose qui n’est pas encore l’état c’est un phénomène qui est
apparu en Grèce et en Asie mineur dès le 8ème siècle.
La cité c’est un type d’organisation politique toujours lié un établissement urbain,
mais qui ne se confond pas avec lui. Le centre de la cité est une ville avec un
marché, sa place publique, son forum…
Mais son territoire et sa population s’étend à la campagne environnante. La cité
c’est avant tout une communauté de citoyens, une communauté civique. La
naissance de Rome en tant que cité a lieu entre 620 et 580 av J-C. Cité c’est un mot
grec « POLIS ». Cité en latin se dit « CIVIS ».
Cela va permettre à Rome de s’élever à la politique. Les étrusques qui sont brillants
sont en avance sur les romains à l’époque, est une civilisation déjà urbanisé. Rome

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va dépasser le cadre de la cité pour former assez vite au fil des siècle le plus grand
empire que l’on est connu. Avec Rome première mondialisation.

Paragraphe 1:L’apport essentiel de la domination étrusque réside dans la nouvelle


organisation politique administrative et social de la cité à Rome.

Le roi étrusque va s’appuyer sur les petits peuples pour régner ( roi d’origine
étrangère ) et va tirer sa source de « L’IMPERIUM » est un mot qui désigne un
pouvoir absolue de commandement, tant que sur le plan civil que sur le plan
militaire. C’est un pouvoir non partagé, sans pouvoir et ce mot
« IMPERIUM » va désigner plus tard le pouvoir des magistrats supérieur de la
république romaine. Ce concept va également servir de modèle à la fin du Moyen
Age à la souveraineté étatique. L’essentiel des réformes est lié au nom d’un roi
qu’on appel « Servius Tullius » a qui on attribue l’essentiel des réformes, elles vont
permettre la naissance de ses politiques à Rome et qui va dépasser le simple cadre
des des liens de fidélité personnelle. Ce roi aurait créer une nouvelle organisation
politique sur des tribus a caractère territoriale, fonction de leur lieu de domicile.
On va diviser Rome en tribus selon les lieux d’habitations. Ces tribus territoriales
vont former le peuple en latin « POPULUS ». Désormais les romains vont être
repartie par l’endroit ou ils habitaient, ils étaient regroupés en tribus et devaient
payer des impôts et participer à une défense militaire en fonction de leurs richesses,
les pauvres sont déchus de leur droit politique.
Cette aristocratie voit son pouvoir dégringoler, mais possède encore le monopole
des fonctions religieuses à travers le rôle de grands prêtés, qu’on appelaient les
pontifes, mais qui ne sont pas simplement de simple prêtés, ils détiennent
également la connaissance exclusive du droit.
C’est un savoir oral et secret qui se transmet de génération en génération.
Globalement cette domination des étrusques a été bénéfique, en faisant émerger
un nouvel acteur: le peuple.
Cette aristocratie on va l’appeler le « Patriciat » père fondateur de la cité, père de
famille.
Ces patriciens vont profiter d’une faiblesse pour renverser le pouvoir er
instaure un nouveau régime: la république: la respublica. La royauté va
devenir synonymes de domination tyrannique et de domination étrangères.

Section 2: La République romaines et son droit: de la cité état à l’empire.

509 av J-C jusqu’à 27 av J-C.

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En -509 il y a eu une révolution aristocratique, La liberté proclamée n’est pas une
liberté pour tous.
C’est cette aristocratie qui va faire façonner d’organisation constitutionnelle de la
cité autour de trois organes:
-le consulat ->exclusivement réservé à la
noblesse,
- le sénat -> qui est le conseil
aristocratique de la cité,
- les assemblés du peuple -> assemblé
populaire.

La respublica qui désigne la chose publique, ce terme va servir plus tard pour
designer l’état en tant que puissance souveraines.
On hésite à considérer la Rome républicaine comme un état au sens moderne du
terme. A Rome l’état n’est pas quelque chose de différent en dehors et au dessus
des citoyens. A Rome les citoyens sont eux mêmes l’état, c’est à dire qu’à Rome
l’état et le peuple vont finir par se confondre. Rome est une société esclavagiste,
elle fonctionne avec des esclaves. Une économie qui fonctionne en partie avec
l’esclavagisme, les esclaves en revanche ne sont pas comptés comme des citoyens,
la volonté d’état à Rome est celle de l’ensemble des citoyens, c’est ce que va
traduire un grand personnage romain qui se nomme Ciceron ( républicain et avocat)
dit « la république est la chose du peuple ». Cela se place à la fin de la République.
Les débuts de la République romaine va être marqué par une forte agitation
politique et une division précoce de la cité républicaine.

1: La sécession de la plèbe et la naissance du conflit avec le patricia :

La première grève de l’histoire en 494 le peuple en arme cesse d’obéir au consult, il


se retire en dehors de la vile sur l’une des 7 collines qu’on appelle: le Mont sacré,
naissance de la plèbe en temps que force politique.

La plèbe est une fraction de la cité toute classe confondu, qui s’est placé de façon
illégal en opposition avec l’organisation constitutionnelle de la République
patricienne. Ce n’est pas tout le peuple mais un syndicat qui réunit tout ceux qui
sont contre la constitution de l’état traditionnelle. Elle est composé de citoyens
pouvant s’offrir un équipement militaire mais qui refuse de s’engager car réclamer
des droits politique et va mener à un combat politique.

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Elle va réussir à imposer à l’aristocratie ses propres institutions: on va avoir
un tribunal et le conseil de la plèbe.

Deux organes qui vont être imposer à l’aristocratie a) Le

Tribunat et les tribuns de la plèbe.

Le mot tribal désigne les chefs de la plèbe, elle s’est donnée ses propres défenseurs;
les tribuns. Le rôle principal des tribuns c’est de venir en aide aux membres de la
plèbe en s’opposant à la puissance des patricia. Ils vont avoir la faculté de s’opposer
à toutes décisions qui vont à l’encontre des intérêts de la plèbe. On a également une
assemblé qui va représenter les interêt de la plèbe qui s’appelle le concile. Ce
concile est une sorte d’assemble plebyenne à suffrage universel masculin suivant un
modele inspire par la Grèce. Cette assemblé est réunit à l’initiative des tribuns, c’est
elle qui choisit les tribuns et c’este elle également qui va voter des actes qu’on
appelle des plébiscites ( acte voté par les habitants de la plèbe qui exprime une
sorte de doléance ou de revendication qui va être porté par les tribuns et qui va
pouvoir donner lieu a des réformes dans le cadre des sénats, des comices). C’est
grâce à ces organes de pression que la plèbe va organiser un long combat qui
devrait l’amener a être intégré totalement dans le jeu politique et institutionnel.
La plèbe va se battre pour obtenir une première loi écrite qu’on va nommer « la loi
des XII tables ».
C’est une source essentielle du droit romain et c’est une première loi commune à
toutes les romains. Avec les locations de cette loi nous allons aborder le premier et
le plus célèbre des monuments juridique. D’après l’historien tite-live en 462, la pièce
par la voie de ses tribuns va mener campagne pour obtenir des lois écrites pour
limiter le pouvoir des consoles. En 450 av J-C les revendications de la plebe à l’accès
à la connaissance du droit sont acceptables.

Ces revendications vont déboucher sur une réunion de 10 hommes; les decenuirs
chargés pas le patricia d’élaborer des lois pour rendre à tous des plus grands au plus
petit la liberté égarée. Tout d’abord 10 tables vont être rédigées, puis ensuite 2
autres tables vont être ajoutées. Et ces tables vont être affichées sur le forum à la
vue de tous.

Quel es le but de cette législation?


On va voulu mettre le droit par écrit pour limiter la juridiction criminel par les
consults. Néanmoins on peut considérer que cette mise par écrit du droit visait à
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remettre en cause les privilèges des pontifes, tous issues du patricia qui
conservaient depuis l’origine le monopole, la connaissance du vieux droit coutumier
qu’on appelle « MAS MAIORUM ».

Les romains avaient adoptés une loi. Elle a été rédigée par un collège de 10
hommes. Cette loi a en parti satisfait les revendications, on retrouvais les principales
formules de droit qu’on devait prononcé pour avoir accès a la justice a Rome en
l’absence d’une loi écrite. En mettant le droit par écrit on a

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vous surement remettre en cause le privilège des grands prêtres de droit qui était
issu de l’aristocratie en très petit nombre et qui avait le monopole de l’idée de droit
le droit est un savoir aristocratique, réservé au débat a une minorité d’expert
en droit, cette minorité est religieuse, les grands prêtres on le monopole des
connaissances des formules à prononcer. La loi va être affichée sur le forum, elle
aura un caractère public, à la porter de tous. Ces prêtres experts vont vite revenir
sur le devant de la scène.
La loi de Gustave devait prostituer la source principale du droit privé va cesser
d’avoir une existence autonome, car il est difficile de l’interpréter, on va donc avoir
besoin de techniques.
Et plus tard les héritiers vont devenir des juristes. Et vont s’emparer de la loi de
Gustave pour un faire un commentaire, une représentation.
Il va devenir nécessaire de recourir à des experts pour l’interpréter, et mettre le
droit en oeuvre.
La république romaine ne va pas faire de cette loi la source essentielle du droit. Et
notamment du droit privé.

A Rome les relations individuelles, le droit est particulier, ce n’est pas la loi qui
réglemente le droit privé, il va conserver une existence autonome. On dit souvent
que le peuple du droit( romain ) n’a pas été le peuple de la loi. Car l’activité
légilastrice du peuple a Rome na jamais été très intense, en d’autre terme les lois
votées sont très rares. La république romaine a durée 5 siècles, et pour ces 5 siècle
on a dénombrés seulement 800 lois, le droit privé ne passe ps par le vécu de la loi.
La plupart de ces 800 lois portent sur le droit public. On a seulement 24 lois
qui traitent le droit privé.

A Rome le droit est particulier, ce droit fondamental s’est construit en dehors de


l’état, et il est reste en grande parti extérieur à lui.

Les 3 principales instituions qui concourent à la confection de la loi et qui forme

en quelque sorte la constitution de la république romaine. 2: Les institutions

politiques de la république romaine.

a) Les consuls, le consulat.


Le consulat c’est la plus importante des magistrature romaine et la premier créée.
Le terme magistrat est polysémique ( plusieurs sens ), il ne désigne pas à Rome un
juge, mais simplement une personne investie de l’autorité publique. Et aujourd’hui
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encore pour designer le maire dans une commune comme un magistrat. 2 sens:
aujourd’hui: juge; mais à Rome: pas un juge. « magistratus » en latin, s’est formée
sur le mot magister qui est plus, qui s’oppose à ministère, le ministre donc à
l’origine est celui qui est moins. les consuls ne sont pas de simple exécutant
du peuple ou du sénat, ils vont toujours par deux, ils sont titulaires d’un pouvoir
suprême qui est un pouvoir du commandement civil et militaire qu’on appelle «
imperium ».

Ces consuls sont soumis à l’élection, à l’annualité ( la charge ne dure qu’un an ), et


élection démocratique.

Le consulat est réserve au départ au Patricia, seuls les nobles peuvent y être,
ensuite à partir de 367 av J-C, les plébéiens les hommes issu de la peine vont
pouvoir être élus au consulat. C’est vraiment le moteur de la république, il conduit
la guerre sous le contrôle du sénat, il lève les troupes, il convoque et préside les
assemblées du peuple, il peut demander au peuple dans les assemblées les projets
de lois qu’il propose. b) le sénat.

Il vient directement de Rome c’est l’organe constitutionnel majeur. Il représente la


permanence de l’oligarchie ( le pouvoir d’un petit nombre ) au pouvoir. Il est
compose de 300 membres, il réunit les chefs des grandes familles patricienne, et il
se recrute ensuite dans la noblesse (« nobilitas »: une nouvelle noblesse qui est née
d’une alliance entre les anciennes familles patricienne avec les plébéiens). Le sénat
exerce une influence déterminante dans la vie politique romaine, il accueille en effet
en son sein les magistrats sortis de charge, quand les consuls finissent leur mandant
d’un an ils deviennent sénateurs. Le sénat va être consulté pour avis, EX: sur un
projet de loi. Il ne peut pas décidé seul de sa réunion, il doit être convoqué et
présidé par un consul, qui consulte les sénateurs pour avis et conseils. Le sénat va
rendre un avis, cet avis donc va prendre la forme d’un texte qu’on appelle un «
senatus » consulte, c’est en fait l’opinion de l’état qui a triomphé, dans ce texte le
sénat expose des principes et des conseils que le magistrat et le consuls aura à
méditer. Un mot peut résumer les pouvoir dont dispose le sénat, « auctoritas »,
c’est l’autorité morale du sénat, elle a la vertu, le pouvoir d’accroitre, d’augmenter
la portée de toutes actes pour lequel le sénat a donné son accord.

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D’ailleurs il y a 4 lettres qui résume la république romaine SPQR ( sénat,

peuple , et, romain ): le sénat et le peuple romain. c) le peuple romain en

ces assemblées.

Le peuple « poplus », a rome est un terme juridique qui désigne l’ensemble du corps
civique, c’est a dire la totalité des citoyens romains, qu’on appelle les « civeus », car
Rome nous a également légué la citoyenneté.

1° la citoyenneté romaine.

C’est une citoyenneté ouverte qui est directement lié au droit de cité et qui a pour
corolaire la liberté.
Le citoyen romain est obligatoirement un homme libre, car il y a une division entre
les personnes dites libres et les esclaves. La perte de la liberté à Rome, entraine
celle de la citoyenneté.

comment s’opère à Rome l’accès à la citoyenneté?

Il s’opère par la naissance, mais l’étranger peut accéder à la citoyenneté romaine,


soit par une possession individuelle, soit par une concession collective. Ce statut de
citoyen est enviable, il confère des droits, notamment le droit d’utiliser les tribunaux
romains, protégé par la république, contient des devoirs et des obligations,
principalement le service militaire, le citoyen doit s’acquitter de l’impôt.

2° les comices centuriastes.

Ils représentent le peuple romain divisé, distribué en centurie, qui sont des unités
militaire et fiscales. C’est une assemblée qui se réunit sous la présidence d’un consul
qui la convoque et cette assemblée jusqu’au 3è siècle av J-C, elle vote la loi sur la
proposition des consuls, cette assemblée lie lie également les magistrats supérieur,
participe au décision de matière de préparation de guerre, en matière de traités,
elle a également des attributions judiciaire de première instance, c’est à dire que le
jugement des crimes politique, contre la majesté du peuple romain, lui revient mais
également elle est juge des crimes de droit commun puni de la peine capitale. Le
peuple est juge dans la même assemblée qui vote la loi.

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3° les assemblées tributes.

Assemblé du peuple, qui se réunit par lieu de domicile, tribu territoriale. Assemblé
plus ouverte, une répartition des citoyens par domicile qui glissent les magistrats
inférieurs. Les comices tributs, votent la loi, exercent une juridiction criminelle, et
élisent les magistrats.
Les assembles tributes ont la même base que les conciles de la paix. Les
plébiscites, les revendications votées par les assemblés de la plèbe vont être
assimilé aux lois.
A partir du 3e siècle avant JC, les comices tributes deviennent l’assemble politiques
et législative majeure de la république pendant les 3 derniers siècles.

Mais la loi n’est pas la principale source du droit, le droit romain républicains n’est
pas un droit légiféré. Si la loi n’est pas la principale source du droit, si la loi vote par
les consuls n’est pas le mode de création principal de la règle juridique c’est qu’il y a
une autre source du droit : prêteur et la jurisprudence. Qui sont les deux sources
principales du droit.

3 : Les autres sources du droit romain républicain : le preneur et la


jurisprudence

a) Le prêteur est son rôle dans la création du droit

La préture est une magistrature supérieure qui va être charger spécialement de


l’organisation de la justice. Et donc en 367 avant JC, est créé un préteur urbain c’est-
à-dire un préteur pour la ville de Rome.
Par la suite, Rome s’agrandit et a de plus en plus de contact avec des peuple libre et
étranges.
Or le droit romain présente les caractéristiques qui font qu’il est utilisé que par les
romains.
Il va être créé, un second préteur en 242 avant JC qui va être charger
spécifiquement du règlement des litiges entre les romains et les étrangers et entre
les étranges entre eux.

La création du peseur urbain et du préteur Pérégrin sont consécutives a


l’extension du territoire de la république et notamment des guerres puniques
qui voient s’affronter Rome et Cartage (Tunisie actuelle), et qui dispute a Rome
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la Méditerranée et des villes méditerranéennes. Rome est en train de devenir
la principale puissance du monde méditerranéen. Et avec s’extension se
manifeste la nécessité d’adapter le droit privé romain pour permettre
l’intégration des vaincus, des alliés et d’organiser leurs relations politiques avec
les citoyens romains. Car les citoyens romains on leurs droits spécifiques.
C’est a ce titre que le préteur Pérégrin va jouer un rôle fondamental dans l’évolution
du droit romain en permettant l’émergence d’un droit parallèle, plus souple que le
droit civil romain et un droit qui va être applicable au relations commerciales avec
les étrangers.

Pour faire évoluer ce droit romain, le prêteur n’est pas seul il va s’entourer de juriste
de métier qui sont des héritiers des pontifes et qui vont faire évoluer eux aussi le
droit et être a l’origine d’une nouvelle sources qu’on va appeler la jurisprudence.

b) La jurisprudence

L’originalité fondamentale du droit romain, droit juridictionnel par excellence est


d’avoir disposé très tôt, d’un groupe social d’experts spécialisés dans l’élaboration
scientifique de la matière. Le terme jurisprudence iuris prudentia littéralement
prudence du droit est une invention romaine.
Il ne désigne pas comme aujourd’hui les différentes décisions rendues par les
tribunaux, mais la connaissance du droit, la science du droit par des hommes sages :
les jurisprudents. Ces derniers sont les héritiers des anciens pontifes, qui furent les
premiers juristes romains.
La jurisprudence à Rome est à la fois la connaissance des règles et leur mise en
œuvre pour l’usage pratique. La mise par écrit du droit débuté avec la loi des XII
tables fut à l’origine du développement de la jurisprudence.
C’est à Rome, qu’est né le juriste, en tant que spécialiste, juris prudent que les
particuliers consultent sur des questions pratiques. Trois termes résument l’activité
des prudentes : agere, cavere, respondere. Conseiller les parties et les juges dans les
procès, (agere), assister les particuliers dans la rédaction d’actes juridiques (cavere)
et donner une réponse (un (responsum) à ceux qui les consultent. La jurisprudence
est avant tout casuistique. Initiés au droit par tradition familiale, les premiers
juristes sont, avant tout, des consultants, attentifs à des situations concrètes et qui
raisonnent au cas par cas. Entre 150 et 115 av-J-C on voit apparaitre le terme «
jurisconsulte », réservé aux seuls juristes laïques, pour désigner une Elite
professionnelle dont les avis valent pour le prestige attaché à la compétence de ses
membres. A partir du dernier siècle de la République s’opère une véritable
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révolution scientifique. Au cours de l’époque classique, la jurisprudence acquière
véritablement le statut de science avec la naissance d’une véritable littérature
juridique.
Au début du Ier siècle, deux écoles rivales apparaissent : Les Proculiens autour de
Labéon, et les Sabiniens autour de Capiton, Sabinien, Julien et Gaius (IIe s. ap. J.-C.
dynastie impériale des Sévères).
Ces juristes vont faire preuve d’une inventivité technique sans précèdent. Ils ́ vont
appliquer le texte de la loi à des situations, des cas qu’elle n’a pas prévu.
L’interprétation des prudents s’impose parce que l’opinion l’accepte. Ils vont
façonner un langage, une terminologie spécifique, une méthode et un style dont
nous sommes encore aujourd’hui les héritiers. Ils vont surtout passez maître dans
l’art des définitions. Parmi les plus célèbres, on retiendra celle de Celse,
contemporain de l’empereur Hadrien : « le droit est l’art du bon et du juste (ars
boni et aequi) et celle d’Ulpien qui définit le droit, le ius comme « une volonté́
constante et perpétuelle de rendre à chacun le sien » (ce qui lui est dû « suum
cuique tribuere »).
Dès l’époque d’Auguste, les avis des plus fameux jurisconsultes se voient
reconnaitre une autorité officielle : le ́ ius publice respondendi. A partir de
l’époque des Sévères, les grands jurisconsultes Gaius, Papinien, Paul, Ulpien
deviennent des rouages centraux de l’administration impériale en tant que
conseillers de l’empereur.
L’expansion de la République, l’essor du commerce et de l’esclavage, la nécessaire
adaptation du droit réalisée par le préteur et l’influence de plus en plus prégnante
de la philosophie grecque sont autant d’éléments qui permettent de comprendre
cette révolution scientifique de la doctrine qui atteint son apogée durant les trois
premiers siècles de l’empire ou vont apparaitre les grands noms de la jurisprudence
romaine, Labéon, Capiton, Gaius, Papinien, Paul, Ulpien, Modestin, Pomponius. Ces
derniers ont contribué́ au développement du droit privé à un double titre, tout
d’abord par leurs commentaires de l’édit du préteur, ensuite en rédigeant des
manuels pour former les étudiants juristes comme les célèbres Institutes de Gaius
rédigés sous le règne d’Hadrien (le manuscrit appelé palimpseste de ́ Vérone n’en a
été redécouvert qu’au début du XIXe siècle). Le rôle de la jurisprudence pour la
formation du droit des biens des obligations est on le verra essentiel. Ils vont
ensuite aussi participer à la rédaction des
Constitutions ou loi impériales, nouvelles sources de droit privé, notamment à partir
de la dynastie des Sévères. La loi de l’empereur va finir par s’imposer comme la
principale source du droit à l’époque suivante.

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Section 3 : l’empire romain : un empire impérial

L’empire se rapproche davantage de cette forme d’état moderne, par son


administration centralisée et son monopole des sources du droit avec la mise en
place d’un droit légiféré issue de la seule personne du prince (empereur). L’empire
va fonctionner, avec les mêmes moyens techniques que le système étatique
moderne c'est-à-dire une bureaucratie autoritaire et principalement fiscaliste, une
police et de fort contingent militaires.
Néanmoins, ce qui va le distinguer de l’état moderne c’est qu’issue de la conquête
militaire, de territoire, et de peuple, l’empire romain ne c jamais envisager comme
un état parmi d’autres en guerre contre d’autre territoire étatique.
L’empire romain ne s’est pas envisagé en guerre, il a aspiré les hégémonies, une
domination totale.

Entre le moment de sa fondation (entre 31 et 27 avant JC) et sa disparition en


occident en 476 après JC. Entre ces deux moments il y a deux périodes qui
correspondent a deux régime distinct :
- Le haut empire il dure jusqu’au 3è siècle après JC et ce caractérise par le
régime qu’on appelé le principat.
- Le bas empire, elle commence en 285 après JC et est marquer par le dominat
(nouveau type de régime).

1 : le principat

a) l’aurore d’un nouveau régime : auguste

On est encore en république, césar est assassiné par Brutus, suite a son mot il y a
une période d’anarchie qui provoque en 43 l’organisation d’une tripartition du
pouvoir (triumvirat). Trois hommes vont se partager le territoire de la république.
Octave prend l’occident (de Rome), Marc Antoine prend l’orient (avec la riche
Égypte) et puis l’epide se voit confie l’Afrique. Très vite l’epide s’efface, en 32 le
triumverat explose et il y a une guerre entre Octave et Marc-Antoine et Cléopâtre et
finalement octave va triompher, avec la bataille d’Actium (bataille naval).
Octave, va s’avoir mettre a profit les aspiration du peuple romain. Octave, se
présente comme le sauveur de Rome, son libérateur mais sous couvert de conserve
le régime il met en place un nouveau régime, décence monarchique.

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En apparence la république et ces institutions sont garder. Octave ne prend pas le
titre de roi, mais celui d’imperator et celui de 1er citoyen.
Le sénat lui confère l’octoritas ( = autorité morale qui lui assure la supériorité et le
titre officiel d’Auguste). Octave renonce au consulat en 23. Le sénat précise ses
pouvoirs en lui accordant la protestas = puissance tribunitienne, et également
l’imperium = commandement suprême civil/militaire.

La nature de ce régime diviser les historiens certains veulent y voir une continuation
de la république d’autre préfère signaler la nouveauté de ce régime et sa pente très
vite autoritaire et monarchique, sous ces successeurs souvent présenter comme des
tirants. Exemple : tibert, claude, neron..

Pr la suite l’empire va atteindre son apogée, notamment sous la dynastie des


antonins qui règne entre 96 et 192 = empereur philosophe et également la dynastie
des sévères en 193 et 245. L’empereur va devenir la source unique du droit.
b) l’affirmation du pouvoir législatif de l’empereur : les constitutions
impériales

Le terme institution forge par les juristes romains, a la base c’est un terme
générique qui regroupe beaucoup de normes émaner qui sont le fruit des décisions
personnels de l’empereur, en effet a compter de tibert, l’empereur se voit
reconnaitre le droit de faire la loi.

Parmi les constitutions impériales ont distinguent 4 types :

- Les édits : édicté = texte prit par l’empereur imposable a tout

- Des décrets : il décrète quelque chose, les décrets au départ était des
décisions judiciaires qui sont rendu par l’empereur dans son conseil impérial.

- Les mandats : sont des instructions administrations que l’empereur adresse a


des gouverneurs de province, ou a un fonctionnaire de l’état en particuliers.

- Les rescrits : ce sont les réponses écrites, faite par l’empereur ou sont
conseils.

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A travers cela, l’empereur crée des règles juridiques, en effet dès le milieu du 2eme
siècle, les constitution impériales vont se voir conféré par les jurisconsuls, Gaius va
conféré aux institutions impériales une valeur, une autorité comparable a celle de
l’ancienne loi voté par le peuple dans les comices.

Une maxime célèbre d’Ulpien marque bien cette affirmation du pouvoir législatif de
l’empereur : « ce qui plait au prince à force de loi ».
Dans les lois des rois de France on va retrouver cette formule.
L’autre lègue important c’est l’organisation administration de l’empire

c) organisation administration des provinces sont le haut empire Exemple de la

Gaules.

A partir de la seconde moitié du 4 e siècle avant JC la république romaine, s’est


lance dans une politique d’expansion territoriale, en absorbant des villes, des cités
ou des peuples vaincus et en bâtissant un vaste empire qu’il a fallu administrer.

Pour administrer ce territoire l’empire d’occident, va être subdivisé en deux grandes


circonscription qu’on appelle : préfecture (à leurs têtes un préfet) Le territoire de la
Gaules en achève la conquête en 51 avant JC, et on a donc une préfecture qui
englobe non seulement la Gaules, la Bretagne mais également l’Espagne et la
Mauritanie (Maroc).

La Gaules était même diviser en province, 4 provinces :


- La narbonnaise (le gouvernement de cette province est confié a un magistrat)
- L’aquitaine (capital bdx)
- Belgique (capital reims)
- Lyonnaise (capital lyon)

En dessous de la province apparait dans l’ensemble de la Gaules : Cités. Chaque


tribu, vivant sur le territoire avait un lieu de rassemblement périodique. Rome va
faire de ce lieu de rassemblement une capitale ou une chef-lieu. Dans cette capitale
ont va dupliquer le modèle institutionnel de Rome chaque cites va avoir son
assemble du peuple, son sénat et également ces magistrats.

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Le but c’est de fixe les populations qui étaient instable, et de leurs fournir un cadre
institutionnel dans lequel les édites locales, vont avoir la possibilité de s’auto
administré, sous la tutelle des légats (représentant).
Encore aujourd'hui, la carte des préfectures modernes, correspond a celle des chefs-
lieux.
Néanmoins, ce mode de fonctionnement qui va durer deux siècles va être remis en
cause avec le passage au nouveau régime : dominat. Et avec la période du bas
empire.

En effet a partir du milieu deux troisième siècle, l’empire romain est beaucoup trop
grand et les peuples qui se situe a l’est (peuple barbare) franchisse a plusieurs
reprise ce qu’on appelle le limes (= frontière de l’empire). Ce qui sépare le monde
romain du monde barbare, jugée inassimilable.
La restauration de l’état impériale ne va se faire qu’au prix d’un changement de
régime, le début du bas empire avec le passage du principat au dominat.

2 : le dominat

b) la tétrarchie : une tentative d’organisation de la dévolution du pouvoir

A partir de 235, date d’assassinat de l’empereur d’Alexandre sèvre par ses propres
légions. L’empire entre en crise, il est trop grand, difficilement contrôlable et la crise
militaire, politique, économique et sociale et bientôt religieuse, viennent se rajoute.
Les empereurs notamment dioclétien et Constantin vont permettre sa restauration.
Pour résoudre les problèmes de succession a la tête de l’empire dioclétien met en
place en 284 après JC, la tétrarchie. La tétrarchie est un système de gouvernement a
4 têtes, avec deux Augustes (empereur, qui sont dioclétien et Maximien) et deux
César (empereur, qui sont Galère et constance chlore) qui sont designer dès le
départ comme les deux successeurs au trône.

Enfaite dioclétien et Maximien, se sont engagé a abdiquer au bout de 20 ans au


profit des deux Césars. En 305 dioclétien et Maximien abdique mais 1 an plus tard
constance chlore décède d’une mort naturelle et contre toute attente l’armée
romaine de Bretagne décide de proclamer empereur son fils Constantin. On ne
respecte pas de ce faite la monarchie.

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Ce Constantin va devoir conquérir le pouvoir par les amers, cette conquête du
pouvoir est achevée en 324 avec la réunion du pouvoir impériale sur sa seule tête.
Constantin fonde a Byzance (dans la Turquie) une seconde Rome qu’il appelle
Constantinople en 326. Cette second Rome fonde en 326, deviendra le capital de
l’empire romain d’orient.
En effet ares la mort de Constantin il y aura les plus souvent deux empereurs, un a
Rome et un a Constantinople.
La division de l’empire est définitive en 395.
En 476 après JC, disparait l’empire d’occident. Le roi barbare Odoacre dépose le
dernier empereur romain d’occident qui s’appelle Romulus Augustule.
Le roi barbare détrône cette impératrice romaine d’occident et renvoi a
Constantinople les restes.
L’empire d’orient va demeurait jusqu’en 1400, jusqu’à la prise de Constantinople par
les turcs et devient Istanbul.
Ce changement de régime va précipiter la transformation de la nature du pouvoir
impériale, qui va s’affirmer comme une monarchie absolue.

b) la transformation de la nature du pouvoir impériales

Dès le troisièmes siècles, l’empereur devient sacré, il vit désormais dans un palais. Il
fait de brève apparition en public, les épiphanies. Il a une couronne, un diadème, un
manteau rouge ornée de pierres précieuses et exige de ses sujets une véritable
adoration. Et ce fait appeler « seigneur », « maitre ». Désormais, on assiste a une
unification des sources du droit autour de la loi de l’empereur qui devient la source
unique du droit. « Le prince est délié des lois ».
La justice n’est plus rendue que par des fonctionnaires impériaux, des juges
professionnels et fonctionnaire qui exerce dans des tribunaux. Les décisions de
l’empereur sont désormais indifféremment nommées constitutions aux lois. Et a
partir du 4ème siècle l’empereur est considère comme la loi vivante.
L’empereur va mettre en place une centralisation accru du pouvoir.

c) la réforme de l’administration des provinces au bas empire : une


centralisation accrue

Les empereurs vont procéder a un redécoupage du territoires pour évite les


agressions extérieur. On va passes des quatre provinces, a 17 provinces qui vont
formes deux diocèses.
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Le diocèse des gaules avec comme capital la ville de trêves, et le diocèse de la
viennoise qui aura comme capital Arles.
On va voir dans ces provinces la mise en place de gouverneurs particuliers, et ces
gouverneurs vont accroitre la pression économique et fiscale sur les habitants des
villes.
(De + en + d’impôts et seul les plus riches des habitants des biens fonciers qui
sièges au sénat qui échappe aux charges et vont former une aristocratie
provinciale sur laquelle l’état romain aura de moins en moins de prise). Les cites
se dépeuple, exode urbain et se forme au détriment du pouvoir impériales des
liens de clientèles entre des puissants de plus en plus autonomes, et les faibles la
partie misérables de la population qui est de plus en plus endetter et qui travaille
donc pour les plus puissants.

3 : un fait majeur pour la suite : l’enracinement de la religion


chrétienne dans l’empire

a) le christianisme primitif : un défi à l’ordre impériale

La religion chrétienne apparait au début du 1er siècle du haut empire avec la


prédication de jésus en Palestine. Jésus va être condamné par les grands prêtres
juifs et va être crucifié vers l’année 30, sous le règne de l’empereur tibert. Et ce sont
les apôtres qui vont rependre sont message (la parole du christ) sur tout le
territoire. Cette nouvelle religion, elle se repend d’abord oralement puis par le biais
de l’écris avec les évangiles. Donc au départ les romains ne sont pas inquiète et ne
voit dans le christianisme qu’une secte juive. Mais très vites du nombre croissant
des adeptes de cette nouvelle religion, les romains prennent conscience du danger
pour les cultes romains et pour leurs dieux.

Au départ, la tonalité du message évangélique, ne s’accorde guerre avec cette union


intime du politique et du divin qui avait caractérisé jusqu’à l’ancienne religion des
romains.

Lors du point de vu politique, deux célèbres répliques montre enfaite tout en


acceptant l’ordre politique présent il refuse a cette ordre politique toute valeur
spirituelle : « mon royaume n’est pas de ce monde », le redite Cesari = les
pharisiens vienne voir jésus a propos de l’impôts, et lui demande s’il doivent payer
l’impôt a l’empereur et jésus va prendre une pièce de monnaie et demande ce qu’il
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y a sur cette pièce, donc la figure de l’empereur et dit « rendez a césar ce qui est a
césar et a dieu ce qui est a dieu ».
Le monde politique est inférieur au monde spirituel mais évidemment cela pose un
problème et l’apôtre Paul théorise la soumission des chrétiens au politique dans son
épître.
« Il n’y a pas de pouvoir qui ne vienne de dieu ».
Cette doctrine paulinienne est théorisée 25 ans après la mort de Jésus, mais
évidemment tous les chrétiens ne sont pas prêts a adopter cette soumission a
l’empereur.

Face a cette menace d’une religion qui remet en cause d’une croyance ancestrale
romaine, puisque les chrétiens refusent de rendre un culte a un rôle impérial,
puisqu’il refuse de servirent dans l’armée, les empereurs a partir du 3eme siècle
vont répondre par des persécutions. Et c’est persécutions vont atteindre le
paroxysme au début du 3eme siècle sous le règne de dioclétien. Tout va changer a
partir de Constantin, qui lui va permettre l’intégration du christianismes au sein de
l’empire.

b) l’intégration de l’église dans l’empire

Constantin est le fils de l’impératrice Helene qui était chrétien. Constantine va


reconnaitre en 313 le christianisme comme l’icitte (=permis). Par l’édit de Milan, et
puis après lui le christianiser va devenir en 380 par un nouvel édit de
Thessalonique la religion officielle de l’empire. Le règne de Constantin de par sa
conversion va inaugurer la genèse d’une alliance privilégiée entre le pouvoir
politique et l’église en Occident. Une alliance qui va marquer les siècles, le roi des
francs puis de
France va faire perdurer cette alliance.
L’empereur devient chrétien, il est considéré dans la partir oriental comme la
vigueur de Dieu (= représentant sur la terre), il devient le chef de l’église et des
fidèles et le peuple romains est représenté comme le nouveau peuple élu.
Cette vision d’union étroite de la religion et de la politique (césar papisme) est
parfaitement assumée à Constantinople et les empereurs d’orient et notamment
l’empereur justinien a jusqu’à affirmer que le prince est comme le Christ.
Justinien est connu car il va le qu a l’Occident une compilation l’ensemble du droit
romain.

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4 : la compilation de l’empereur justinien : à l’aide juridique
fondamentale

Cette compilation revêt une importance incalculable dans l’histoire des droits
européens. C’est en effet, grâce à sa redécouverte au Haut Moyen Age, on le verra
que le droit romain a pu parvenir jusqu’à nous et nourrir la pratique et la théorie
juridique pendant des siècles. Justinien empereur oriental qui règne de 527 à 565, a
caressé le rêve de réunir à nouveau les deux parties de l’empire. Après la
reconquête d’une partie importante des territoires occidentaux par l’entremise des
généraux Bélisaire et Narsès, Justinien a voulu doter son empire d’une législation
commune. Il va confier cette tâche à un ancien professeur de droit, haut
fonctionnaire impérial du nom de Tribonien. Ce dernier entouré d’éminents juristes
va regrouper après un tri très sélectif l’essentiel de la doctrine et l’ensemble des
constitutions impériales.
La compilation justinienne est divisée en quatre œuvres : le Code, le Digeste, les
Institutes, les Novelles.
1) Le Code, dont la première version est achevée en 529, puis complétée en 534,
contient toutes les constitutions impériales depuis Hadrien jusqu’à Justinien. Divisé
en douze livres peut-être en hommage à la loi des douze tables ou bien en
référence aux douze apôtres du Christ. Ces livres sont subdivisés en titre, ils traitent
de droit public, de droit privé, de droit pénal et de droit ecclésiastique.
2) Le Digeste (appelé Pandectes en grec) est quand à lui consacré à la
jurisprudence, la doctrine juridique. En décembre 530, Justinien par la Constitution
Deo auctore ordonne la compilation du ius, c'est-à-dire de la jurisprudence
classique. Divisé en 50 livres, il est publié́ en 533. En trois ans, la nouvelle
commission réunie par Tribonien à cet effet a retenu sur trois millions de lignes
contenues dans près de 2000 volumes un condensé de 150 000 lignes qui
correspond aux avis de 38 grands jurisconsultes, parmi lesquels dominent en
nombre Gaius, Papinien, Paul, Ulpien, Modestin.
Les fragments des œuvres retenus reçoivent une égale autorité et doivent ́ être
considérés comme s’ils avaient émis par la divine bouche de l’empereur. Tout
commentaire du Digeste promulgué en 533 par la constitution Tanta est désormais
interdit. Sauvée de l’oubli par cette compilation, la jurisprudence classique est
néanmoins belle et bien morte.
3) Les Institutes. Nouveau manuel à l’usage des étudiants, voulu par Justinien
pour couronner sa réforme des études juridiques, ce recueil, publié en 533, s’inspire
des Institutes rédigés par Gaius à l’époque des Sévères. Ces dernières ont été
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toutefois remaniées pour tenir compte du changement de procédure. Le droit
enseigné par les professeurs doit uniquement s’appuyer sur le contenu des
Institutes qui traite du droit des personnes, du droit des choses, des successions et
des obligations. On va y trouver notamment on le verra les deux principales
définitions de la notion d’obligation.
4) Les Novelles. Ce dernier recueil regroupe l’ensemble des 158 constitutions
impériales prises par Justinien durant les trente années qui suivent la rédaction
définitive du Code en 534 d’où le nom de Novelles, les nouvelles constitutions.
Ces quatre œuvres promulguées par Justinien constituent la dernière expression du
droit romain. Au Moyen Age, on leur donnera le nom de
Corpus iuris civilis, le Corps du droit civil. Leur redécouverte est à l’origine de la
renaissance du droit romain.
En effet, l’apport le plus précieux fut son droit, c’était un droit unique mais qui va
survivre dans de nombreux systèmes juridiques moderne et contemporain après les
avoir fécondés. Pierre Legendre, écrit : « le droit romain devait servir partout la
cause du pouvoir, et transmettre a son tour l’idée d’une science du politique ».

5 : l’institutionnalisation de l’église et l’apparition du droit canonique

Cette église qui a été intègre, elle va commencer a s’organiser hiérarchiquement en


tant que pouvoir et va développer un droit et une juridiction spécifique en
s’inspirant des structure et des institutions romaines. L’église chrétiennes est
l’ensemble des fidèles, elle est gouvernée par des assemble d’évêques, qu’on
appelle les conciles.
Les conciles ce sont des assembles d’évêques, réunion de l’ensemble des évêques
pour régler des questions de foi et de discipline a l’intérieur de l’église est les
conciles prennent précisément des décisions qu’on appelles des canons qui
s’impose a toute l’église. Le premier conciles a avoir elu est celui de nicé a lieu en
325 a l’initiative de Constantin, qui établit le principe de l’égale divinités entre dieu
et Jésus. A partir des 4 et 5e siècles, le pape devient le chef de l’église. Les différents
papes vont commencer a élaboré une législation applicable a toute l’église. Le rôle
du pape se manifeste dans les réponses écrites qu’il fait aux questions des évêques
et ces réponses s’appelle les repérables. Le droit qu’on appelle le droit canonique,
mot qui vient de la grecque, ça veut dire régler. Le pape va s’affirmer sur le modèle
de l’empereur. L’évêque est quand a lui le chef de la communauté chrétienne locale
et sont autorité s’exerce dans le cadre de la cite. Au 5eme siècle, en gaules, les
évêques sont issue de l’aristocratie locale et ce sont eux qui voté incarne le pouvoir
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romain, face au barbare fédérer qui s’établissent peu a peu sur le territoire de leurs
cite alors même que l’empire romain est en train de disparaitre en occident .

CHAPITRE 2 : la dislocation de l’empire romain et l’apparition de


nouvelle forme de pouvoir politique : l’exemple du royaume Franc et de
la dynastie merovingienne

A la fin de l’empire romain d’occident c’est une autre histoire qui commence, les
peuples germaniques qui s’établisse sur l’ancien territoire de la gaulle romaine.

Section 1 : la naissance du royaume Franc et la première dynastie


merovingienne.

1 : les étapes de l’installation des barbares en gaules

Le mot barbare qui vient du grec « barbaroi » = ce qui ne parle pas le grec. Dans le
monde romain ce mot barbare va designer l’étranger a l’empire, les étrangers qui
sont aussi appelles « hostis » = hostilité envers ceux qui ne font partie du monde
romain.

Au cours du 1 er siècle, la limite entre l’empire romain et le monde barbare ce fixe


sur une ligne qui suit le cours de deux grands fleuves : le Rhin et le dénube, cette
ligne s’appelle le limes c’est la frontière de l’empire.

Cette ligne, va être fortifier et défendu avec des armes et jusqu’au 3eme siècle après
JC, le limes rempli efficacement sont rôle de mur de protection, l’attrais exerce par
le monde romain, va entrainer une partie des peuples germaniques qui ont des
mœurs très différentes, a avancer vers l’ouest est franchir le limes. Pour lutter
contre ces invasion dioclétien et Constantin vont réorganiser leur arme en
augmentant leurs effectifs et en intégrant des parties barbares. C’est notamment le
cas de trois tribus germaniques, qui vont être intègre a l’armée romain. :
- les wisigoths (=gothiques)
- Les burgondes
- Les francs

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C’est trois tribus s’installent en gaulles avec le statut de peuple fédérer lié à l’empire
romain par un traité.
Certains groupes vaincus par Rome sont établie avec un statut officiel, sur des terres
qui leurs sont concéder par les autorités romaines. Certains barbares vont se
romaniser en quelque sorte. C’est peuple doivent participer a la défense du
territoire qui leurs ont été concéder et donc l’empire romains. C’est le cas des francs
qui s’établissent dans la vallée du Rhin a partir du milieu du 4ieme siècle.

Mais a la fin de ce siècle cette équilibre est rompu par des migrassions massives
d’autres barbares qui sont provoquées par la pousser d’un peuple qui vient de très
loin, les Huns avec comme roi Attila.

Les tribus barbares, n’ont pas cherché a détruire l’empire romain mais plutôt a si
intégrer. Leurs rentrées sur le territoire et surtout en gaules, a créé certaines
tensions, mais dans l’ensemble ça s’est assez bien passer. Les chefs de ces tribus
fédérés vont recevoir le titre de Rex et ils sont investi par Rome de charge militaire
romaine et maitre de la milice romaine.

Au 5ieme S, les liens entre Rome et ces peuples fédérés se distendent et ces peuples
vont défie la puissance romaine.
Les wisigoths se révolte et mettent la ville a sac en 410. Ils s’installent en aquitaine
avec une nouvelle traite d’alliance en 416.
C’est l’acte de naissance du premier romain romano-germanique.
A partir de leurs capitales qui est Toulouse, les wisigoths conte tendre leurs
dominations jusqu’en Espagne et un autre peuple barbare les burgondes
également alliés de Rome vont créer un autre royaume a l’est de la Gaules qui
s’étende d’hutun jusqu’à la ville d’orange. Au nord, vers 460, c’est le petit
royaume des francs. De Childéric, c’est le fils supposer Mérovée. Le centre de la
France actuelle, entre la somme et la Loire constitue le dernier résidu de province
romaine autonome. Avec a sa tête Syagrius.

Dans cette gaulle diviser entre diffèrent royaume, une tribu celle des francs avec a
leurs tête le roi Clovis, va parvenir peu a peu (en moins de 30 ans) a l’emporter sur
toute les autres tribu, et créer un nouveau royaume, le royaume des franc (en latin
« regnum francorum »).

2 : Clovis et la création du royaume des francs.

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Depuis 460 les francs sont établies dans la province romaines de la Belgique second
». Ces francs sont des barbares peu dociles mais de très bon guerrier. Childéric leurs
roi (fils de Mérovée) c’est a la fois un chef francs mais aussi un général de l’armée
romaine et sans doute le chef officiel de la Belgique seconde. C’est donc Clovis qui
est parvenu au pouvoir en 481 qui va après avoir vaincu Soisson l’armée romaine du
général, va étendre son territoire jusqu’au frontière des royaumes wisigoths.

Clovis réside dans le fait que ce soit le seul chef barbare a avoir compris
l’importance du pouvoir constituer par l’église catholique qui est l’institution qui
demeurent entre debout. Entre 496 et 497 Clovis est c’est guerrier vont se convertir
au catholicisme et ils reçoivent le baptême de l’évêque saint Rémy de Reims. A
partir de la, les francs deviennent chrétiens, et en embrassant cette foi catholique,
Clovis s’attire la sympathie des sujets gallots-romains.

Sa conversion facilite l’alliance qui l’impose au roi des burgondes, et puis remporte
la bataille de Vouillé en 507 sur les wisigoths d’Alaric II, Dieu est avec Clovis, un
signe divin mais également Clovis en 508 va recevoir le titre de consuls par
l’empereur romain d’orient. Clovis est appelé Roi, Rex, consuls et Princeps (=prince).
La première dynastie franque qu’on appelle la dynastie merovingien (fondé par
Clovis) qui va régner sur le royaume franc. Avec Clovis on est très loin de l’image
d’un roi barbare, d’un chef de bande purement germanique qui serait couper de la
romanité même si cela n’empêche pas la royauté merovingienne d’être fortement
inspire par les traditions institutionnels germaniques. Il règne jusqu’en 511 (sa
mort). Il laisse 4 fils qui vont se partager le royaume en 4 parties. Car les
merovingiens n’ont pas une conception véritablement déterminer de ce qu’on
appellera de l’état plus tard. Ils ont une conception patrimoniale.

Chez le merovingien l’idée d’un ordre juridique supérieur dépassent la personne de


titulaire du pouvoir de l’autorité politique n’existe pas. Le royaume est un bien
comme un autre.

Section 2 : le pouvoir du roi merovingien.

Dans cette conception du pouvoir on va avoir un triple héritage : germaniques,


romains et chrétiens.

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1 : les sources du pouvoir royale et sa nature

Conformément a l’héritage germanique le monarque merovingien demeure un roi


charismatique et guerrier. Mais son pouvoir prend également sa source dans le
lequel impériale romain et dans le christianisme qui lui assigne la mission du
serviteur de dieu.

a) l’héritage germanique : un roi charismatique et une royauté patrimoniale

De la tradition du compagnonnage militaire, le roi et ses compagnons, va procéder


un pouvoir royal qui est essentiellement un pouvoir de nature militaire. Dans cette
tradition germanique on a un groupe d’homme libre et qui va se réunir autour d’un
mener, un chef charismatique qu’ils jugent capables de les mènes a la victoire
puisque c’est d’abord des tribu guerrière.
Le roi, il demeure le chef d’une suite de guerrier dont la légende se manifeste par un
serment de fidélité. Le charisme royal va être aussi lie a la fonction de roi nourricier
dans cette civilisation germaniques, le don est essentiel, celui qui donne c’est le
supérieur et c’est car il est supérieur qui doit être en mesure de récompenser ses
fidèles pour leurs services.

Donc dans cette tradition la guerre est source de butins que le roi partage avec ses
fidèles selon des règles coutumières qui fait que le roi n’a pas le droit a plus que
c’est compagnons.
Clovis et ses successeurs vont imposer le principe de la successions dynastiques au
profit des seuls descendant et faire des merovingiens, en s’appuyant sur l’église une
ligné élus par dieu.
A partir de Clovis le peuple, n’ont d’autres possibilités que d’élire leurs rois dans la
ligne des descendant male de Clovis.

b) l’héritage romain : les atours impériaux de la royauté franque

En effet, les documents d’époques attestent que le roi des francs porté des titres
d’origine romaines comme Rex, auguste. Ce roi franc, il doit régner sur une majorité
de sujet qui sont des Gallo-Romains est donc les rois merovingiens pour renfoncer
leurs légitimités ont tout intérêt d’être présenté comme les héritiers des anciens
romains. En effet, assimile le pouvoir royal a celui de l’empereur romain conférer au
titulaire de ce pouvoir un statut moins précaire, moins fragile que simple roi
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germanique. Si l’héritage romain est important, il est combiné avec celui du
christianisme.

Le christianisme a travers ses représentants, qui fait du monarque merovingien un


roi au service de Dieu.
Cette héritage chrétien, germanique et romain, va se retrouve dans le contenu des
pouvoirs merovingien.

2 : les moyens du pouvoir : des prérogatives d’origines germaniques


(bannum et mundium)

Dans la réalité du pouvoir, les prérogatives du roi franc apparaissent dans la réalité
assez éloignée de celle de l’empereur romain.
Le roi merovingien en matière de législation et de justice, sont finalement assez
restreinte. Ces prérogatives royales sont assez sommaires et se rattache a deux
fonctions : le commandement et la protection. (« le bannum et le mundium).

b) le bannum : un pouvoir de commandement

Le roi merovingien dispose de ce qu’on appelle le Bannum, c’est le pouvoir de banc


c'est-à-dire le pouvoir de bannir, le pouvoir de commander, d’ordonner ou
d’interdire.
Il s’agit d’un pouvoir plein, c’est un pouvoir qui permet au roi de convoquer l’armée,
l’armée franc qu’on appelle L’ost.
Tous les hommes libres doivent participer a l’armée a 14ans, ils ne sont pas
rémunéré mais ils ont le droit a leurs part de butin.

Le bannum, permet également au roi d’exige des tribus c'est-à-dire des impôts
même si s’est pas encore exigé. Et ce pouvoir permet au voir d’édicte certaine acte
normatif qui sont très peu nombreux a cette époque, qui le sont souvent a la
demander des populations est qui nécessite notamment a partir de la second moitié
du 6ieme siècle l’accord des grands du royaume pour leurs élaboration.
Un pouvoir qui n’est pas vraiment un pouvoir législatif.

Ce pouvoir de commandement, il a aussi pour corolaire un pouvoir de contrainte qui


permet au roi, de punir celui qui résiste a ses ordres ou qui refuse de se soumettre,
il se soumet a une punition : soit une lourde amende, soit en cas de récidive en le
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déclarant « forbanc » c'est-à-dire place or de la protection du roi et peut être mis a
mort sans encourir de peine.

b) le mundiums : un pouvoir de protection

Le mundium, c’est une sorte d’autorité qui est fonde sur la parole et sur la main, il
s’agit enfaite de la transposition a la personne du roi franc, du pouvoir et du devoir
de protection, que le chef de famille germanique a son sur épouse et de la même
façon, le devoir de protection royale s’étend a tous ses sujets mais le roi est surtout
le protecteur par excellence de ce qui ne sont pas sous la main bourg ( la main),
veuve, enfant abandonnée..
Autrefois, on avait le droit romains, avec la disparitions de l’empire romain, on a une
tout autre configuration avec un droit qui va échapper en grande partie au pouvoir
du roi.

3 : un droit qui échapper a l’emprise royale : la personnalité des lois

L’application du droit peut obéir a deux formes :


- Application territoriale de la loi : en France aujourd'hui la loi de l’état elle
régit tous les citoyens qui vivent sur le territoire. Ce qu’on appelle la
territorialité du droit. Cela ne se traduit pas un système le monisme juridique

Sous la dynastie merovingienne on a une monarchie diriger par un pluralisme


juridique, c'est-à-dire plusieurs lois différentes qui s’applique a un territoire. Ces
lois sont personnelles, chaque tribu a sa loi personnelle, c’est ça qu’on appelle la
personnalité des lois.
Un système de territorialités avait marche avec l’empire romain, mais c’est un
système qui n’était plus applicable sur un territoire ou coexister des peuples divers,
des tribus d’origine ethniques différentes.

Le royaume franc connait une pluralité de loi personnel, est non pas une loi unique
qui s’impose a tous. A l’époque franc le mot Lex na plus du tout son sens romain, ce
mot il va designer a cette époque les coutumes personnels de chaque peuple.

Les coutumes des peuples germaniques par opposition a un droit public qui lui
émane directement du roi. Les lois personnelles régissent des domaines de chaque
peuple. Et sur le modèle de ce qu’on avait fait a Rome, les rois vont avoir l’idée de
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mettre par écrit les coutumes des différente peuple qui vivent sur le territoire. (des
petits codes qui rassemble des coutumes écrites). Ces lois personnelles vont être
mise par écrit sous la forme de petit code qui rassemble les coutumes de chaque
peuple germanique. Mais également, le droit romain des sujets Gallo-Romains qui
vivent sur ses territoires.
La plus ancienne de c’est loi est la loi des wisigoths qui a été promulgues par le roi
Euric, c’est le code Euric en 476. C’est une loi personnelle qui mélangé les traditions
des wisigoths et les solutions empruntes au droit romain (première loi mise par
écrite).

Ensuite la loi des burgondes ou loi gombette promulgues en 502 par le roi
Gondebaud. (Second loi mise par écris).

La loi des francs qu’on va appeler la loi salique car la tribu des francs qui va donner
leurs noms sont les francs saliens. Mise par écris sous le règne de Clovis et va être
plusieurs fois remanger par la suite cette loi salique, elle porte surtout sur le droit
pénal et elle se fonde sur le principe que le coupable d’un crime ou d’un délit doit
composer avec sa victime ou sa famille (si la victime morte). La loi salique contient
des compositions pécuniaires. Il s’agit d’un tarif qui est appliquer en fonction du
crime ou du délit, un tarif a payer et qui est fixe dans la loi et qui varie de la
nationalité des individus.

En droit germanique, le coupable doit composer avec sa victime ou sa famille


(=c'est-à-dire le clan auquel il appartient), et donc en droit germanique le coupable
doit dédommager par une somme d’argent.
La part la plus importante de la composition c’est celle qui vise a indemniser le
meurtre et ce qu’on appelle le Wergeld (= le prix de l’homme ou le prix du sang).
Pour éviter la vengeance privée on met en place ce genre de composition. Ce prix
varie en fonction de la nationalité de la victime et de son statut. L’homicide d’un
romain coute moins cher que l’homicide d’un franc.
Il y a des rois pour les sujets Gallo-Romain et donc les rois burgondes vont en
quelque sorte rédiger des lois romaines des barbares : le bréviaire d’Alaric (=
résumé/bref), promulgué en 506.

Quels est la loi applicable ?

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Quand un procès début, le juge pose la question au plaideur « sous quel loi vis-tu ? »
et le plaideur répond par une déclaration orale « mon père et mes ancêtres vivaient
sous cette loi ». Le problème c’est lorsqu’on va avoir deux plaideurs d’origines
différentes.

Exemple qui opposer un franc et un burgonde, on va avoir un conflit de loi et il va


falloir déterminer la loi applicable au procès, les choses vont varier avec le temps.
C’est la loi salique (des francs) qui va s’appliqué.

Section 3 : l’administration de la royauté merovingienne

Le roi merovingien il s’entoure de fidèle, qui vont l’assister dans l’administration du


royaume. Et on va distinguer un gouvernement central et une administration locale.
L’organe du gouvernement central est constitué par le palais, et l’administration
locale elle revient a un agent unique, le compte.

1 : le palais (« palatium ») : une institution itinérante

La royauté franque elle reprend le vocabulaire de la Rome antique. Il y a une 1ere


différence sous la première dynastie merovingienne, le palais ne s’identifie pas a un
édifice. Le palais désigne a l’époque merovingienne, un ensemble de service et de
charges. C’est une institution itinérante qui se compose de ‘l’ensemble des fidèles
du roi, des membres de sa famille. Le maire du palais, « major d’homme », mais il va
être appeler a partir du 7ieme siècle, le personnage le plus important du
gouvernement.

2 : administration locale : les comtes : des auxiliaires territoriaux au


niveau local.

Disparition des anciennes circonscription administrations, seule subsiste encore les


cités qui sont le cadre territoriale a partir duquel le roi merovingien va organisé
l’administration du territoire de son royaume. Le roi merovingien va établir un
représentant une sorte de gouverneur qui va être charger de représenter le roi dans
la circonscription ou dans la cite. Cette administratrice porte le titre de comte
(compagnon du roi) et ce titre c’est un titre emprunte a la hiérarchie impériale

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romaine. Le comte rend la justice en président le tribunal du malus (tribunal de
l’époque franc).
Le comte va percevoir des amendes, il va lever certains impôts, il organise la lever
de l’armée, et exerce une fonction importante au niveau local. Ce comte, le roi peut
le choisir et le révoquer très facilement. Les comtes sont en général de riche
propriétaire.
De plus ses fonctions publiques on tendance a se perpétuer en famille.

Dans un tel contexte, un état conçu comme une puissance publique impersonnel,
l’état ne peux pas émerger.

Après une stabilisation au début du 7ème siècle, sous le règne du roi Clotaire II, qui
enregistre en réalité la mainmise de l’aristocratie locale sur les fonctions comtales,
l’attribution de ces fonctions va passer sous le contrôle des maires du palais. Les
maires du palais sont ces officiels qui n’avaient au départ que des fonctions
domestiques mais qui vont prendre des fonctions importantes au fur et a meure
dans le palais.
Ces fonctions constituent le prélude à l’avènement de la seconde dynastie franque.

Chapitre 3 : la dynastie carolingienne du royaume à l’empire :


une tentative avortée de la renaissance de l’état :

Au 7ème siècle, le royaume franc entre en crise et les derniers rois mérovingiens que
la tradition populaire a retenu comme les rois fainéants abandonne la réalité du
pouvoir au chef de l’administration du palais : le maire du palais.
Le roi Dagobert est le dernier roi mérovingien. L’absence de successeur va favoriser
les progrès de l’aristocratie et faire des maires du palais les véritables chefs du
royaume. Trois royaumes : le royaume de Neustrie, de Bourgogne et d’Austrasie.
Ces successeurs vont être mineurs donc pas en âge de régner et en la faveur des
minorités, les maires du palais avec le soutien des aristocraties locales dont ils sont
issus vont confisquer le pouvoir a leur profit et rendre nul l’autorité royale : les
véritables chefs deviennent les maires du palais. Dans le courant du 7 ème siècle, une
famille de l’aristocratie austrasienne : les Pippinides émergent avec Pepin de Herstal
qui va s’emparer de la mairie du palais du royaume d’Austrasie. Il va réussir à
imposer sa loi aux autres royaumes et donc sa famille aristocratique va émerger au
niveau du royaume franc entier a partir de 683.

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Au début du 8ème siècle, Pepin va adopter un comportement quasi dynastique en
confiant les mairies des palais des autres royaumes a ses fils. Ce qui fait que cette
aristocratie contrôle la totalité du royaume franc. En 714, il meurt et s’ouvre une
période de guerre civile qui vont permettre à son fils naturel : Charles Martel de se
débarrasser de ses rivaux et d’entamer la reconstruction et l’unification du royaume
des francs.
Au début du 8è s commence au sud les conquêtes arabes avec la prise de
Gibraltar par les troupes sarrasines. Les sarrasins vont remonter jusqu’à Poitiers ou
ils vont être arrêtés par les armées de Charles Martel. Il va apparaitre comme le
sauveur de l’occident chrétien. Même s’il existe un roi c’est en fait le maire du palais
qui exerce la réalité de l’autorité royale et se fait appeler duc des francs ou prince
des francs.
Dans les années 740, le fils de Charles Martel : Pépin le Bref est devenu le seul
maitre et songe a devenir le roi du royaume. Une ambassade c'est à dire une série
de représentant est envoyée au pape a Rome pour demander « s’il est bon ou non
que les rois en Francia n’est pas la réalité de la puissance royale ? » la réponse du
pape Zacharie « mieux valait appeler roi celui qui avait la puissance, le pouvoir »
donc que celui qui gouverne réellement revêtisse le titre de roi, de ce fait Pépin
devient roi. En 751, à Soisson, pépin est élevé à la royauté par l’élection du peuple
franc et va être sacré avec la bénédiction de l’église. Nouveauté : le sacre dans le
rythme d’accession de la royauté.
En 754, à Saint Denis, le nouveau pape Etienne II sacre roi pépin et ses deux fils :
Charles et Caroloman pour créer la nouvelle dynastie. Et en échange, Pépin va
s’engager à défendre l’église de Rome. Le pape ordonne aux grands du royaume
sous peine d’excommunication de ne jamais élire un roi issu d’une autre lignée
royale que celle de Pépin. C’est la fondation d’une nouvelle dynastie : Carolingienne.
Elle va durer jusqu’en 987 jusqu’à la date de l’avènement d’Hugues Capet (dynastie
capétienne). L’alliance contractée avec l’église va se poursuivre sous le successeur
Charlemagne qui renoue également avec l’héritage de la Rome Antique en
restaurant l’empire romain d’occident. Ce royaume franc se veut l’héritier de trois
traditions :
germanique, romaine, chrétienne. Charlemagne a une envie de restaurer l’état
pensé comme une chose publique comme dans la Rome Antique.
Cette renaissance de l’état s’appuie sur des fondements doctrinaux solides qui vont
venir modifier la conception du pouvoir royale, dans un sens plus étatique mais
cette renaissance va rencontrer un certain nombre de limites parce que l’autorité va
rester dans une certaine mesure dépendante de l’aristocratie.

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Section 1 : les fondements du pouvoir politique carolingien :
3 phases dans l’évolution de la conception du pouvoir sous les carolingiens :
- Règne de pépin et charlemagne, elle fait émerger le modèle biblique d’une
royauté sacrée combinée avec celui d’un empire romain restauré. Règne de Louis le
Pieux (fils de Charlemagne), 814-840, ensuite
- s’ouvre une seconde phase qui permet l’approfondissement de la conception
du pouvoir autour de l’idée romaine de chose publique et celle de ministère royal
- dans une dernière phase, après 843 la royauté va prendre une forme
contractuelle du fait du poids que les grands du royaume vont acquérir dans
l’élection du roi
Paragraphe 1er : une royauté sacrée a vocation impériale :
L’alliance avec l’église va exercer une influence considérable sur la conception du
pouvoir du roi carolingien cela se manifeste à travers l’introduction du rituel du
sacre. Et par la suite par l’élévation du monarque au titre d’empereur.

a) Le sacre royal : le roi des francs nouveau David :

Le sacre de Pépin et se fils est une innovation qui permet de légitimer une prise de
pouvoir au départ illégitime. Et cela permet aussi et surtout de fonder une nouvelle
dynastie. Le sacre vient compenser l’hérédité : les rois transmettaient le pouvoir a
leurs fils or le maire du palais n’est pas le fils du roi, être sacré par le pape permet
une légitimité autre que l’hérédité. Le sacre n’est pas seulement un couronnement
mais une onction c'est à dire un terme religieux qui consiste pour l’évêque a enduire
le corps du roi avec une huile sacrée. Le modèle du sacre est tiré de l’ancien
testament et notamment d’un passage ou le juge Samuel verse cette huile sur la
tete du premier roi Hébreu. L’onction royale va faire du roi une personne inviolable
et sacrée et le roi est l’oint du seigneur. Ce roi il a en quelque sorte une élection
divine : élu de dieu et il règne par la grâce de dieu. Pépin est d’ailleurs présenté par
le pape comme le resplendissent David, le peuple franc est pour ces évêques le
nouveau peuple élu. Une importance de l’église à cette époque.
b) La restauration d’un empire chrétien a vocation universelle : la
rénovation impérii :

Charlemagne est entouré de hauts personnages qui sont issus du clergé et qu’on
appelle les clercs. Ceux qui savent lire. Parmi eux : Alcuin clerc de grande bretagne,
en juin 799 écrit une lettre a charlemagne qui va se révéler prophétique et qui a été
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interprétée comme une exhortation a restaurer a son profit l’empire d’occident.
Que contient cette lettre ? alcuin expose a charlemagne la situation politique de son
temps et plus précisément trois personnes dominent le pouvoir :
- le pape Léon III, qui est en train de voir son pouvoir contesté a été enlevé par
ses opposants, accusé d’immoralité, de déviance et appelle charlemagne a son
secours.
- L’empereur byzantin qui se trouve en très mauvaise posture, il a été renversé
par sa propre mère qui l’a rendu aveugle et donc n’est plus en mesure d’exercer
son pouvoir et de dominer la hiérarchie du monde. - Charles, le roi des francs
auquel Alcuin dans sa lettre estime que dieu a réservé la dignité royale pour qu’il
gouverne le peuple chrétien.
Cette dignité royale l’emporte sur celle du pape et de l’empereur. Elles les éclipsent
en sagesse et les surpasses c’est donc a elle que doit revenir l’autorité de l’empire
chrétien.
En effet la prophétie va se réaliser l’année suivante, le 25 décembre de l’an
800, à l’intérieur de la basilique saint pierre, le pape Leon III, que charlemagne a
aidé a se rétablir, va déposer sur la tête de charlemagne la couronne impériale et le
fait acclamer par la foule comme auguste et empereur romain d’occident.
Pour la première fois, a travers la personne de Charlemagne, vont se rejoindre deux
traditions : la tradition biblique de la royauté sacrée et celle de l’empire romain. Le
sceau de charlemagne porte le mot : empire restauré.
Le cœur de l’empire demeure le royaume des francs, la capitale de l’empire est Aix
la Chapelle (Allemagne actuelle). C’est le christianisme qui apparait comme la source
du pouvoir universel de charlemagne. Cette tendance va se confirmer et se
poursuivre sous le règne du successeur de Charlemagne :
Louis le pieux, règne qui voit un approfondissement de cet idéal d’unité.

2 : L’idéal unitaire et l’universalisme chrétien sous le règne de Louis Le


Pieux :

a) Le rêve d’unité impériale et le renouveau de la législation royale : Cette


idéal unitaire est d’abord exprimé par le titre que reçoit le roi, Louis par ordre de
la providence divine, empereur et Auguste. Et puis, on ne précise plus qu’en fait
le roi est à la fois roi des francs et roi des Lombards ni des autres peuples.
L’empire se veut à la fois une unité territoriale et politique et il va donc favoriser
la fusion des différentes ethnies qui vivent sur son territoire et tendre donc à
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l’unité du peuple qui n’est d’autre que la traduction politique de l’unité des
chrétiens. Cette idéal d’unité on le trouve exprimé notamment dans une lettre de
l’évêque de Lyon : Agobard qui écrit à Louis le Pieux : « plut au ciel qu’uni sous
un seul roi très pieux tous fussent régis par une même loi ». Il faut une même loi
sur l’ensemble du territoire. Les lois personnelles ne disparaissent pas mais sont
concurrencées dans certains domaines notamment en droit public par un certain
renouveau de la législation royale. La dynastie carolingienne connait un essor du
pouvoir législatif du roi. Il va de nouveau créer une législation applicable sur tout
le territoire de l’empire et à l’ensemble de ses habitants. Les textes élaborés par
le roi sont des capitulaires car ils sont organisés en chapitres. Portent sur le droit
public, droit pénal, la procédure et très peu sur le droit privé. Pour créer de
nouvelles règles, donc on a une volonté de l'unité après sa mort va se manifester
dans un capitulaire très célèbre qu’on appelle l’ordinatio imperii : la mise en
ordre de l’empire.

b) La tentative de préservation de l’unité : l’Ordinatio Imperii :

L’unité politique et territoriale de l’empire fondée sur une conception romaine de


l’état vient se heurter a la conception germanique de la royauté qui considère que le
territoire du royaume est un bien patrimoniale et que ce territoire est partageable
entre les fils. Il y a un risque de division et c’est la raison pour laquelle Louis le Pieux
va prendre en 817 un capitulaire : l’Ordinatio Imperii. Il s’avise à ne pas laisser
rompre l’unité de l’empire. Dans ce texte, louis le pieux va associer son fils ainé
Lothaire a la dignité impériale. Cette idéologie unitaire est portée par l’église et se
traduit par
une réflexion autour de la nature de l’institution royale. Deux concepts clés et
complémentaires :
- Chose publique : res publica
- Ministère royal

c) Renouveau de l’idée de chose publique et apparition de la notion de


ministère royal :

Le vieux concept romain de chose publique refait son apparition dans le vocabulaire
politique pour traduire justement cette idée de renaissance de l’état au sens romain
c'est à dire pour traduire l’idée d’une entité publique supérieure à la personne du
gouvernant. Res publica ne renvoie plus a la république romaine mais simplement
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ce mot illustre le retour de l’idée d’état comme chose publique en occident. L’idée
est que la res publica carolingienne se présente dans l’esprit des hommes d’église
comme un corps politique supérieur a la personne de ses dirigeants une exigence
visant a faire prévaloir l’utilité commune sur des intérêts égoïstes des gouvernants.
Cette exigence se retrouve dans un autre concept qui apparait a cette époque, dans
le concept de ministère royal. Le therme minister désignait une fonction d’exécution
c'est à dire une tache subordonnée on l’appliquait aux agents locaux du roi. Pour la
première fois ce mot ministère royal est applique a la personne du roi a partir de
louis le pieux et le roi lui-même reprend cette expression a compté de 825 et en
précise le contenu : a défendre l’église, les veuves et les orphelins, faire régner la
paix et la justice sur son peuple. Et également, si la somme du ministère royal réside
en sa personne ce ministère il la partage avec tout ceux qui a leur place et a leur
rang remplisse des fonctions sous l’autorité royale en vue du bien commun.
Certains changement dans la situation politique va faire évoluer cette notion du
ministère royal, cette mission du roi et de ceux qui exercent des fonctions sous son
autorité, dans un sens nouveau : celui de la subordination du pouvoir royal aux
évêques. Quel est le changement dans la situation politique qui va entrainer cela ?
En 819, l’empereur, Louis le Pieux qui est devenu veuf va se remarier et en
823, de cette nouvelle union matrimoniale va naitre un 4ème fils le futur Charles le
Chauve. Il faut pour ce roi qui est aussi père donner sa part a son nouveau-né et cela
va le conduire à remettre en cause la fameuse ordinatio imperii pour donner sa part
au nouveau-né ce qui va provoquer la colère de son fils ainé Lothaire. Il va y avoir
une guerre des fils contre leur père et en 833, louis le pieux est fait prisonnier par
son fils et il le fait juger par une assemblée d’évêque réunis a Soisson pour le nom
respect de l’ordinatio imperii. Il est déposé et condamné a la pénitence. Louis le
Pieux sera réintégré dans ses fonctions d’empereur un an plus tard mais l’idée s’est
imposée d’un ministère royale qui a contribué a diminué la légitimité royale et qui
va imposer l’idée d’une royauté contractuelle.

3 : la royauté contractuelle et l’éclatement de l’empire carolingien :

Au milieu du 9ème siècle, la guerre qui oppose louis le pieux à ses fils puis par la suite
ces derniers entre eux entraine une grave crise dans le royaume franc. En 843, a eu
lieu le traité de Verdun qui va diviser le territoire de l’empire, au terme de 3 ans de
guerre : les petits fils de charlemagne vont se partager le territoire de l’empire. C’est
la fin de l’unité, l’empire disparait en tant que structure unitaire. Lothaire l’ainé
conserve le titre d’empereur, la dignité impériale mais ce n’est plus qu’un titre
honorifique et reçoit un territoire qui couvre une partie des pays bas, l’Italie
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centrale, la lorraine et qui descend jusqu’en Provence : la Lotharingie. Louis le
germanique se voit remettre la partie du territoire situé a l’est du Rhin, certaines
principautés germaniques, la Francia orientalis. Charles le Chauve va recevoir le
reste, la partie occidentale.
A cette époque la situation du nouveau roi est très délicate, il est confronté a des
raids extérieurs des vikings et Normands et a une rébellion en aquitaine. Ce roi est
obligé de composer avec les grands du royaume par lesquels ils doivent se faire
accepter comme roi. Le roi va être oblige pour obtenir le soutien de l’aristocratie de
faire un accord avec les grands : assemblée de Coulaines en novembre 843, ou se
réunissent les grands du royaume d’abord hors de la présence du roi pour traiter de
la stabilité du royaume et des conditions auxquelles devra se soumettre le roi et
qu’il devra respecter s’il veut obtenir le soutien des grands et de l’aristocratie. C’est
un accord de type contractuel fondé comme chaque contrat sur une série
d’obligations réciproques qui est entériné par le roi par le capitulaire de Coulaines.
Le roi par ce texte reconnait son obligation de respecter les terres et les privilèges
de l’église. Il reconnait également que désormais toute révocation discrétionnaire
d’une fonction publique donc priver un compte de sa fonction est impossible. En
contrepartie, les grands du royaume s’engagent a servir fidèlement le roi et se voit
associé au gouvernement du royaume ce qui constitue un changement radical. A
cette époque on voit apparaitre la formule concilium et auxilium : aides et conseils.
Cette formule qui symbolise la participation des grands au gouvernement du
royaume c’est un accord réciproque. L’importance prise par l’aristocratie se
retrouve dans l’exercice du pouvoir et dans l’évolution des moyens du
gouvernement à l’époque carolingienne. C’est ce poids de l’aristocratie en dépit de
l’idéal d’unité qui permet d’expliquer en grande partie l’échec final de cette
tentative de restauration de l’état.

Section 2 : l’exercice du pouvoir :


Inspiré par l’idéologie unitaire prônée par les hommes d’église, les premiers rois
carolingiens ont manifesté la volonté de dégager le gouvernement du royaume de
l’influence des intérêts particuliers au profit de la res publica : la chose publique.
Néanmoins, moins abstrait que cette idée de soumission a cette entité supérieure
les liens personnels continuent d’être prégnants dans l’exercice du pouvoir.
Charlemagne comme ses successeurs continuent a exiger un serment de fidélité
dans le but d’assurer la cohésion de l’empire. Par ailleurs, cet idéal d’unité ses
heurté au fait que pour administrer un vaste territoire, les rois carolingiens ont été

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obligés de développer des liens avec les grandes aristocraties locales. Cela va
expliquer l’essor du phénomène de la vassalité a l’époque carolingienne.
1 : la vassalité pièce maitresse de l’ordre politique carolingien :
Ce terme vassalité désigne la condition de celui qui s’est placé sous la protection
d’un puissant à travers un rituel, une cérémonie et la prestation d’un serment. Le
vassal s’agenouille devant son segneur et place ses mains jointes dans les siennes
pour lui preter serment de fidelite. Créer des obligations réciproques : le vassal doit
fidélité a son seigneur et le service militaire, le seigneur doit protection et entretient
a son vassal.
A partir de Charles Martel et Pepin le bref, les maires du palais installent certains de
leur fidèles sur des terres prisent à l’église et qui sont concédées en bénéfice. Ces
fidèles vont recevoir des bénéfices qui sont des cadeaux fait par un puissant a un de
ses hommes. Ces bénéfices peuvent se faire sous forme de chevaux, de terres,
d’armes. Les bénéfices vont donner plus tard naissance aux fiefs. Le guerier qui
accompli pour le puissant le service d’arme va prendre le nom de vassal.
Sous la dynastie carolingienne, les vassaux des maires du palais deviennent des
vassaux du roi, on a la mise en place d’une vassalité royale avec la création de
bénéfice sous la forme de terres. Les vassaux royaux vont former le noyau dur de
l’armée carolingienne. Les vassaux ce sont les combattants a cheval qui viennent
commander l’ensemble des hommes libres qui forment ce qu’on appelle l’ost,
l’armée carolingienne et qui doivent répondre au levé général. En 847, par un
nouveau capitulaire : de Mersen, le roi Charles le chauve invite tous les hommes
libres du royaume a entrer en vassalité soit directement au près du roi soit au près
des comptes ou encore des vassaux des comptes. Tout le monde doit devenir le
vassal de quelqu’un. Le but de ce système est une levée plus efficace de l’armée
pour lutter contre les invasions. Mais cela va avoir des conséquences néfastes avec
le développement de véritable clientèle de guerre et cela va permettre aux grands
du royaume de s’opposer a l’autorité du roi et de former des principautés
territoriales indépendantes. Ces grands du royaume vont être associés par le roi au
gouvernement a travers la fonction législative.

2 : l’association des grands au gouvernement : la fonction d’édiction :

La production des lois, des capitulaires se fait dans le cadre de grandes assemblées :
les plaids carolingiens qui réunissent autour du roi les grand du royaume. Elles
permettent au roi de soumettre a l’appréciation des grands des mesures qu’il a
élaboré avec ses proches conseiller. Cette association a la prise de décision, a la
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fonction d’édiction permettait d’obtenir le soutient de ces derniers qui était chargée
de faire appliquer les capitulaires au niveau local en tant que juges. Le roi se doit de
rechercher l’accord de tous. Au temps de charlemagne, la participation des grands a
moins d’importance du fait du prestige de charlemagne mais a partir de ses
successeurs, la participation devient de plus en plus contraignantes et finalement
cette emprise croissante des grands sur le pouvoir royal va entrainer le déclin de
l’activité législative royale a partir des années 870. Le dernier capitulaire date de 884
c'est à dire qu’a partir de cette date, les capitulaires facteurs essentiel d’unité et de
renaissance étatique disparait pour plus deux siècles.
Section 3 : l’évolution de l’administration carolingienne :

Une transformation du palais et la création de nouveaux officiers : les missi


dominici.

1: les transformations du palais :

Tout d’abord, au niveau central : la disparition de la charge de maire du palais.


Instruit par leur propre expérience, pépin devenu roi et ses successeurs suppriment
la charge de maire du palais.
La seconde transformation marquante est le renforcement de la présence des
officiers ecclésiastiques. On voit apparaitre de nombreux clercs très savants qui ont
pour mission de conseiller le roi dans sa mission religieuse de gouvernement du
peuple chrétien.
Troisième transformation importante : le palais qui jusque-là était itinérant se
sédentarise et Aix la chapelle devient en 807 le siège de la cour et la capitale de
l’empire donc les grands clercs sont des gens nommés par l’église et qui viennent
conseiller l’empereur.

2 . l’évolution de l’administration locale : la création des missi dominici :

Les envoyés du maitre. Pour assurer l’administration de son territoire, le roi


carolingien continu de s’appuyer sur les comptes, qui sont nommés par le roi,
titulaires d’un honneur et deviennent les vassaux du roi. Ces comptes prennent des
velléité d’autonomie et pour mieux les contrôler, sous le règne de charlemagne est
créé une nouvelle fonction : des missi dominici. Ils sont plus largement chargés de
mission d’enquête ou d’inspection au sein du royaume. Leur statut est défini par
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charlemagne en 789 qui leur assigne une fonction générale de correction des
appuis. Ils ne sont pas de simples agents d’exécution, peuvent édicter des normes et
rendre justice au nom du roi. Ces envoyés sont recrutés au sein du palais et on
estime que leur richesse les mets a l’abris de la corruption. Ils exercent leur missions
par deux un laïque et un ecclésiastique dans le cadre d’une nouvelle circonscription
qui regroupe plusieurs comté et dans lequel ils effectuent des tournées régulières
d’inspection, consiste a veiller a la bonne application des capitulaires, contrôler la
bonne gestion de l’administration, de la justice par les comptes. Un rôle important
qui va décliner sous le règne de louis le pieux et les missi dominici vont disparaitre
après le règne de Charles le chauve. Avec cette disparation, le roi perd un
instrument de contrôle important. On peut y voir l’échec de la restauration de l’état.

Partie 2 : le bas moyen âge : des temps féodaux aux temps de l’E ( Xe
jusqu’au XVe siècle )

En 808, l’assemblée des grands va porter sur le trône le roi Eudes. Il va former la
lignée des Robertiens. Ils vont pendant 2 siècles se disputer le pv avec les
carolingiens au gré des élections.

Cette situation chaotique prend fin en 987, un Robertien est élu, Hugues Capet, il
fonde la 3ème dynastie, celle des capétiens.

Le titre d’empereur est récupéré par un roi germanique, Othon 1er, qui va fonder le
saint empire romain germanique.

Lorsque le royaume des francs échappe au carolingiens, à la fin du 10ème siècle, le


pv poli est partagé entre plusieurs personnes. C’est l’époque des dominations
multiples, qui va caractériser les 2 premiers siècles capétiens.

Le roi capétien partage son pv avec des princes, qui se reconnaissent les fidèles du
roi, mais non ses subordonnés. On a des principautés à l’intérieur du royaume, à
l’intérieur se forment des seigneureries chatelaines. On a plusieurs nv de pv
concurrents : c’est l’ordre féodal.

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L’ordre féodal ne ressemble en rien à l’ordre étatique. L’étude de ce nv ordre
permet de comprendre ce qu’est l’E par son absence. Il faudra près de 5 siècles pour
que le royaume de France voit émerger, à l’issu de la guerre de cent ans, un
véritable E royal, avec un roi détenteur d’un souveraineté unique, qui pourra exiger
le paiement d’un impôt par tous, et à l’application de la L royale sur tout le terri.

Chapitre 1 : L’E saisi par son absence :


L’ordre seigneurial et féodal 10ème-12 ème siècle

Ce nv ordre poli se caractérise par une multiplication des pôles de pv :


Celui du roi
Celui des princes
Celui des seigneurs autour de leurs châteaux forts

Après être parvenu au trône, en 987, Hugues Capet doit compter avec la puissance
des autres princes. A coté de la principauté capétienne, qui s’étend sur des comptés
dont les titulaires sont les vassaux du roi, on a d’autres principautés importantes qui
se sont dév. EX : le compté de Blois, le Duché de Normandie, le compté de Flandres

Cet émiettement du pv va être aggravé par la crise chatelaine. Elle touche le


royaume entre 1031 et 1060. Elle va venir ébranler les principautés. Bcp d’officiers
inférieurs qui commandent les garnisons au nom des princes vont s’affranchir et
devenir des seigneurs. Ils vont exercer un pv poli, mili et en justice sur les habitants
qui vivent sur leurs terres.

Les princes vont avoir tendance à considérer leurs pv de manière comparable à celle
des seigneurs. Ce modèle de la seigneurie s’impose à tous les degré de pv.

La principauté royale n’est pas épargnée par la crise et le 11ème siècle voit le roi et
les princes se rabaisser au nom de sire.

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A partir du règne de Philippe 1er ( 1060-1108) la principauté capétienne s’adapte à
cette nv situation poli. Elle va concentrer son emprise dans la zone de sa principauté
où elle exerce une domination directe. Elle va tenter d’augmenter son terri, par la
guerre, par des mariages, pour reconquérir ce qu’elle avait perdu.

Section 1 : l’avènement de la seigneurie chatelaine et le nv ordre seigneurial

Elle apparait d’abord, comme un pv fondé sur la domination militaire.

Elle tire son nom d’un ou plusieurs de la possession d’un ou plusieurs château par le
seigneur .

La montée en puissance des seigneuries résulte de l’émancipation d’aristocrates


locaux auquel les princes avaient confié la garde de leurs châteaux.
L’émergence du pouvoir des seigneurs obéis à un schéma général qui repose sur la
détention d’un territoire où est bâti un château et une équipe de guerriers au
service de ce pouvoir seigneurial accompagnés de l’exercice de l’autorité, cad le
pouvoir de contrainte, d’imposer des règlements aux habitants du territoire de la
seigneurie.

Parmi ces habitants attachés au seigneur on va trouver des paysans libres mais
également des personnes qui sont en situation de servitudes qui sont attachés au
fond de terre sur lesquelles ils travaillent pour le seigneur : les serfs.

Quant aux hommes libres ils doivent le service militaire.

Cette puissance est donc réelle, la qualité de seigneur « DOMINUS » est donné au
maitre du château et elle exprime le caractère suprême de son pv dans sa
seigneurie.

Il dispose d’un pv de justice, il rend la justice. Il exerce les anciens pv du compte. Il a


le pv de ban, le droit de ban.

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Les paysans et habitants, bénéficient de la protection du seigneur, ils doivent donc
payer le prix de celle-ci :
Cela prend la forme de taxe, impôt annuel.
Pour utiliser les fours, moulins … Ils doivent payer des banalités.
Ils doivent aussi verser au seigneur une taxe, pour reconnaitre que le seigneur est le
véritable proprio de la terre qu’il cultive, le Cens.

A partir du 11 ème siècle, on assiste au dév de la vassalité.

Section 2 : l’émergence de la vassalité et le triomphe de l’ordre féodal

Comme le roi et les grands, le seigneur va s’attacher d’une clientèle militaire, par la
vassalité.

L’institution vassalique devient le support des relations, entre le seigneur et les


autres membres de l’élite local, qui deviennent les vassaux. Cette relation va se
nouer à travers une insti, le contrat féodo-vassalique.

Paragraphe 1 : l’essor de la féodalité et des insti féodo-vassaliques

Pour le comprendre, il nous faut d’abord analyser les principales insti, qui servent de
support au pv du seigneur à l’intérieur de son domaine :

Le contrat féodo-vassalique qui repose sur une cérémonie de l’hommage et de la


Foi. La concession d’un terre sous la forme d’un fief. C’est un pacte d’obligations
réciproques qui lie le seigneur à son vassal. Il est conclu au cours d’une cérémonie.

Cérémonie de l’hommage et de la Foi

Elle est marquée par la religion.

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Le vassal, chevalier au service d’un seigneur plus puissant, va se présenter sous la
cour du seigneur tête nue et sans arme. Il s’agenouille devant lui, en signe de
soumission. Le seigneur va le relever en mettant ses mains dans les siennes.

L’hommage est un rite oral, il va déclarer : « je deviens ton homme », et lui prête
fidélité. Les seigneur répond : « je te reçois et je te prends comme homme ». Il
l’embrasse sur la bouche, c’est « OSCULUM PACIS », qui scelle le pacte.

Il fait naitre des obligations militaires pour le seigneur, le service du vassal consiste
lui à un devoir de fidélité et loyauté. Il s’engage à apporter une aide au seigneur
militaire et financière.

Mais la fidélité a une contrepartie, elle est étayée par un don. Le seigneur cède une
terre à son vassal, ce qui devient le fief .

Le fief : condition de l’engagement vassalique

C’est une terre, un bien foncier, plus ou moins étendu, avec parfois un château, que
le siegneur donne à son vassal.

Il récompense le service militaire du vassal.

Dès le 11 -ème siècle, le fief devient la condition première de l’engagement


vassalique. Le seigneur va tailler un fief à son vassal, il va détacher un morceau de
terre de sa seigneurie.

C’est une tenure militaire, un procédé par lequel le seigneur assure son obligation
d’entretien et donne les moyens nécessaires au vassal de vivre normalement et
noblement. Il lui donne des moyens militaires.

La conception du fief fait aussi l’obj d’une cérémonie rituelle, qu’on appelle
l’investiture. Elle se caractérise par le passage d’un obj qui symbolise le pv du
seigneur sur la terre concédée.

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Ce modèle va se diffuser à tous les nv ( principautés et royal ). C’est ce qui permet la
restauration d’une hiérarchie poli, d’abord des princes face aux seigneurs, puis du
roi face aux princes.

Paragraphe 2 : la féodalité, un facteur de restauration des principautés

A partir du milieu du 11ème siècle, les princes commencent à utiliser les contrats
féodo-vassaliques pour intégrer les seigneuries chatelaines, dans une construction
hiérarchique contraignantes.

Cela va permettre la mise en place d’une hiérarchie féodale. La juxtaposition


horizontale des pv des seigneuries va s’effacer progressivement au profit d’une
hiérarchie verticale. Elle intègre tous les détenteurs de pv.

Cela va s’entrainer également par l’évolution des régimes généraux des fiefs, qui se
précisent ainsi que leur statut juridique.

A l’origine le fief est concédé à titre viager ( à vie ). A partir de la fin du 11ème siècle
le fief va devenir héréditaire, il va pouvoir être transmis. Ce qui soulève la question
du droit du seigneur à choisir son vassal.

Avec la renaissance du commerce, les seigneurs, souvent obligés de partir en


croisades, vont être conduit à accepter automatiquement le renouvellement de la
foi et de l’hommage du fils ainé du vassal. Ils vont gagner à cela une rentré d’argent
( droit de mutation, relief de fief ) de la part de ce fils.

Par la suite au début du 12ème siècle, le fief devient aliénable ( possibilité de le


vendre ) entre vifs. Il peut le vendre son avoir une autorisation spécifique de la part
du seigneur. Le pb de ce nv système sera que le seigneur ne choisit plus son vassal.
La seule solution est de se substituer à l’acheteur. Cela va entrainer une évolution
dans la hiérarchie.

En effet, le vassal peut devenir vassal de plusieurs seigneurs, et lui-même tailler des
pièces dans son fiefs pour obtenir des vassaux.
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Section 3 : Le roi capétien face à l’ordre féodal

Nous allons voir ce qui distingue la royauté des autres principautés, avant de voir
comment le roi va s’insérer dans l’ordre féodal.

Paragraphe 1 : la singularité royale

La royauté est sacrée et héréditaire

Même si le pv peut apparaitre moins puissant que d’autres princes territoriaux, la


légitimité religieuse que lui confère le sacre va permettre au roi de renforcer sa
singularité.

A partir du 11ème siècle le roi est sacré à Reims, ce choix est justifié par la légende
du saint ampoule. Un petit récipient rempli d’huile sainte, envoyée par dieu à Rémi
de Reims, lors du baptême de Clovis.

Dans la seconde moitié du 11ème siècle se forge la croyance dans la force de


guérison du roi ( pv Thaumaturgique ). Notamment la maladie écrouelles, par la
simple application des mains. Cela permet de se distinguer des autres princes.

Hugues Capet, élu, ce qui semblait signifier que la royauté avait pris une nature
élective, mais pas du tout. Après son sacre, on va entreprendre d’assoir sa dynastie,
en faisant élire et sacrer son fils unique, de son vivant, Robert le pieux. Ces
successeurs vont en faire de même, cela fixe le principe héréditaire, comme
nouveau principe successoral : la primogéniture, le droit d’ainesse.

L’une des conséquences du sacre est d’investir le roi du gouvernement du royaume.


Mais il a un champs d’action diminué.

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Un changement de nature du G royal

Les raisons de ce changement :

La nature faiblement hiérarchisée des relations entre le roi, les princes, et les
seigneurs.
La liberté acquise par les grands à l’intérieur de leur principauté

Deux insti se maintiennent :

La cour du roi : l’insti la plus importante, pour les affaires les plus graves. C’est un
organe collégial où s’expriment la fonction de conseils des grands vassaux du roi. Le
roi est très isolé et a du mal à associer à son G, les grands, du fait que le royaume est
morcelé en principautés auto. Les affaires ne concernent pas tout le royaume, il n’y
a pas d’E.
Le palais : Il tend à se réduire aux serviteurs du monarque. Il y a qq grands officiers,
le plus important étant le Sénéchal. C’est le plus proche du roi, un officier
permanant avec les attributions les plus larges, mili, judi et responsable du domaine
du royaume. A partir de Louis VI et VII, on assite au retour des grands dans
l’entourage du capétien. Au même moment où il affirme sa supériorité, à la tête de
la pyramide hiérarchique

Paragraphe 2 : L’affirmation progressive de la supériorité royale dans la hiérarchie


féodal : le roi suzerain

Le règne de Louis VI, est marqué par une progression de l’autorité royale,
comparable à celle d’un prince. Le roi utilise tout d’abord sa force militaire, pour
défendre les églises contre certains seigneurs d’Ile de France. Le roi finit par
complétement maitriser son domaine direct, et impose sa justice au seigneur
châtelain.

Toutefois dire que le roi est maitre de son domaine ne veut pas dire qu’on le
respecte en dehors. Au nv du royaume subsistent les princes qui

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revendiquent, dans le cadre de leur principauté, une supériorité féodale. Il va être
inventé une théorie pour justifier la supériorité du roi sur les princes : la théorie de
la mouvance. Cela va consister à présenter le royaume de France comme un
ensemble de fiefs dont le roi est le seigneur supérieur.

Elle va connaitre une application pratique, à partir du 12ème siècle, sous Louis VI et
VII. Cela va permettre de placer le roi, au sommet de la pyramide des liens
vassaliques. Pour désigner les principautés on va utiliser le terme fief. Les princes
apparaissent comme les vassaux du roi. Ils lui doivent l’hommage et les services
nobles.

L’intérêt de cette théorie est que par une fiction juridique, les grandes principautés
sont présentées comme des fiefs, possédés par le roi.

Ce statut est nouveau et n’est pas accepté par tous facilement. Le duc de
Normandie, le roi d’Angleterre, Henri II de Plantagenet notamment. Il s’estime
comme l’égal du roi, et ne veut pas avoir un lien de subordonné.

C’est à la fin du 12ème siècle que commence à s’affirmer que tout hommage prêter
au roi est prioritaire. Le roi est reconnu dans le droit féodal comme suzerain fiefeux.
Il ne peut, ni ne doit faire hommage à personne.

Tout fief acquis par le roi, perd son statut de fief, avec le versement d’une
compensation pécuniaire à l’ancien seigneur. Le royaume n’est pas considéré
comme un fief, mais comme une terre libre. Cette idée générale, tout terri de
puissance recèle d’un autre plus vaste va contribuer à réhabiliter l’entité terri
suprême.

On va considérer le royaume comme un corps unique dont chaque province est


membre.

En parallèle se dev le concept de couronne. La couronne non comme obj, mais


comme entité abstraite, qui va en Fr comme en Angleterre, s’affirmer comme
principe supérieur, qui symbolise la permanence de la fonction royale. Cela annonce
l’avènement de l’E, comme entité abstraite distincte de la personne du gouvernant,
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capable d’imposer sa loi sur l’ensemble du terri et à l’ensemble des habitants. Il va
falloir 3 siècles pour arriver à cela.

Section 4 : un D majoritairement produit par le bas en dehors de la pce publique :


les coutumes

La législation écrite royale est menacée de disparition et la coutume règne partout.

Tout au long du X -ème XII -ème siècle, les actes royaux n’ont pas valeur législative.
Le roi dans la mentalité des gens de cette époque, n’est pas un législateur. Quand il
prend un acte normatif, ile ne s’agit jamais de règles générales et impersonnelles,
qui sont applicables sur tout le terri.

Ce n’est qu’à partir du milieu du XII -ème siècle, que le roi commence à faire des
lois. Cette situation permet l’émergence des coutumes terri.

Paragraphe 1 : le règne de la coutume

Avec le morcèlement terri, consécutif au royaume franc, aux multitudes de


seigneuries, un nv mode de création du D se développent. C’est ce qu’on appelle les
coutumes.

On peut la définir par 3 caractéristiques :


C’est un usage oral
Consacrée par le temps
Acceptée par la population d’un terri déterminé ( généralement une seigneurie )

La coutume nait alors de la répétition, d’une série d’actes publi et paisibles.

La coutume est devenue au moyen Age, la source majeure de création du D.

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Le terri est représenté par la seigneurie, chacune d’elles ont leurs coutumes
propres. Le droit n’est pas le même quand on change de terri.

Paragraphe 2 : le roi et la coutume : un rôle de gardien et de censeur

Durant les deux premiers siècles capétiens ( 10ème et 12ème ), le roi doit composer
avec la réalité coutumière. Comme tous les autres seigneurs le roi a la garde des
coutumes, dans son domaine.

A partir du 11ème siècle, le roi devient le censeur, il a la charge de supprimer les


mauvaises coutumes. C’est à partir de cette époque que le roi commence à
développer son pv législatif, grâce à la redécouverte du D romain.

Section 5 : la redécouverte du D romain

A partir de la fin du 11ème siècle, on assite à un renouveau du commerce, et un dev


des villes. Ce met en place une nv civilisation urbaine.

En Italie, on commence à re étudier le D romain. Surtout grâce à la création des


premières universités, notamment à Boulogne. Dès 1070, l’œuvre de Justinien y est
enseigné.

C’est surtout au juriste Irnerius, qu’on doit cette redécouverte. Il créait une école
qui va commencer à commenter les textes, l’école des Glossateurs. Ce commentaire
s’appelle la Glose. On commente les principales notion de ce D romain.

Le D romain :

Le droit va acquérir à cette période une caractère scientifique, l’enseignement du D


romain se poursuit dans différentes universités européennes. Ces juristes, les
romanistes ou civilis, vont prendre le D romain pour guide pour expliquer les faites
juridiques médiévaux, et la réalité des rapports sociaux. En faisant cela ils créaient
un D nv, un D savant, qu’on appelle le D commun « LUS COMMUNE ».

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C’est un D sans frontières. Dans le nord du royaume, les coutumes locales
continuent à régir le droit privé. Dans le midi, le droit romain est appliqué. La
coutume est silencieuse et le droit romain va combler ses lacunes, c’est un D
supplétif.

Du point de vue du D privé, le royaume capétien est séparé en 2, séparé par la L. Au


nord c’est un pays de coutumes, et au sud on parle de pays de D écrit.

L’apport du D romain est aussi essentiel dans le domaine du droit publi. Car il va
permettre partout en Europe de justifier le pv de faire la L, conféré aux chefs poli de
la commu ( empereur, pape, roi … ).

Le D romain, joue un rôle fondamental dans l’émergence de l’E moderne.

Le droit canonique :

En même temps que le D romain, se développe un autre D savant, le D canonique. Il


acquière également un caractère scientifique. Il permet l’activité législative du pape.

La royauté capétienne arrive à tirer partie de ce conflit entre le pape et l’empereur


germanique. Dans les siècles suivants, elle va affirmer son indépendance vis-à-vis de
l’empereur germanique et se heurter aux prétentions de la papoté.

Chapitre 2 : L’émergence d’un E qui n’est pas encore son nom :


Le royaume de France
Fin 12ème-15ème Siècle

Les 3 siècles qui s’étendent du règne de Phillipe August ( 1180-1223 ), et celui de


Charles VII
( 1422-1461 ), constituent la période décisive pour la construction de l’E en
Fr.

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On assiste durant ces 3 siècles à l’émergence d’une entité poli moderne, dotée
d’une souveraineté unique, au détriment du domaine poli féodal.

Cet E, qui ne porte pas ce nom, va s’incarner à travers la personne du roi. Il va


s’affirmer comme le guide du peuple, pour faire prendre conscience que le peuple
forme une nation. La restauration du pv poli, sur un modèle impérial, issu du D
romain, va permettre l’affirmation de la pleine puissance du roi de Fr.

Rappel historique :

Le règne de Phillipe August, qui sort victorieux du bras de fer avec les anglais ( les
Plantagenets ), va inaugurer un âge d’or capétien marquée par la plus importante
extension du terri du royaume réalisée à l’époque médiévale. C’est la victoire de
Bouvine remportée dans le nord du royaume, en 1214, contre le roi d’Angleterre
Jean Sans terre qui donne au roi de Fr, un prestige considérable. Cette victoire
consacre l’indépendance capétienne

Sous le règne de Louis 9, St Louis, (1226-1270), la dynastie atteint son apogée et on


atteint l’apogée de l’E royal.

A partir de Phillipe 3 le hardi, se manifeste les premiers signes de la cirse éco et soc,
qui affecte la société féodales, c’est Philippe le Bel va étendre sa domination dans
les grands fiefs de ses vassaux.

Le duché d’aquitaine, propriété du roi d’Angleterre renait finalement qu’il doit


hommage au roi de Fr, en 1303. On a un traité d’alliance signé avec le mariage de la
fille de Philippe le Bel, Isabelle, avec Edouard 2 le futur roi d’Angleterre.

Dans le même temps, le roi de Fr, commence à s’opposer au Pape, qui s’appelle
Boniface 8. Ce conflit va faire du roi, le protecteur de l’Eglise de France et cela
marque le début du Gallicanisme. Le pb c’est que Phillipe le Bel meut en 1314, en
laissant 3 fils, qui vont régner très peu et qui vont mourir tous sans laisser d’héritier
male sur le trône de Fr. Cela provoque l’avènement d’une nv dynastie, la dynastie
des Valois. Et va être à l’origine d’une querelle de succession qui va être à l’origine
de la guerre de 100 ans entre la Fr et l’Angleterre.
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Durant la guerre de 100 ans, l’E va émerger. En Fr, ces crises vont permettre de fixer
les règles de dévolution et de statut de la couronne et aussi le dev de l’admi de l’E.
On va d’abord présenter l’affirmation progressive de la souveraineté royale avec
l’affirmation de la justice royale et le renforcement de l’admi.

Section 1 : une souveraineté royale progressivement affirmée : le roi empereur en


son royaume

Cette affirmation de la souveraineté est à la fois théorique et pratique. La


redécouverte du D romain, va donner aux légistes royaux les moyens théoriques
d’affirmer la puissance du roi et d’un p de vue externe, le rapport avec l’empereur
germanique et avec le pape va s’énoncer en termes d’égalité.

Paragraphe 1 : la dimension externe : l’indé du royaume capétien

Un E se définit d’abord sur la scène internationale, en affirmant son indé visà-vis de


l’empereur germanique et de la papoté.

Le rejet de l’hégémonie impériale

Les juristes de Bologne, avaient affirmer dans une assemblée, la Diète de Roncaglia
en 1158, que l’empereur germanique avait la domination universelle sur les
royaumes et les cités : « DOMINUM MUNDI ». Au regard du code de Justinien et du
digest, ils avaient donné le droit à l’empereur de faire la L, comme l’empereur
romain, il était la L animée.

A partir du 13ème siècle, on affirme que le roi à l’image de l’empereur germanique


est aussi un empereur. REX = Imperator. Cela justifie son pv de légiféré. Il a un pv
suprême, la pleine puissance.

En 1312, l’empereur Germanique, Henri 7, tente de raviver sa prétention de


domination de Dominum Mundi, les juristes Fr, lui répondent que le royaume Fr est
exempt de cette suggestion et que ce royaume n’a jamais eu d’autre roi que le sien.

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Cette affirmation de la souveraineté royale, va s’affirmer également vis-à-vis de la
papoté.

Le refus de la tutelle pontificale et la naissance du Gallicanisme

Le roi de Fr a affirmé l’indé de son royaume. Il va affirmer son pv sur les laïcs et aussi
sur les membres du clergé.

A partir du règne de Philippe le Bel, le conflit avec la papauté éclate, à propos de la


taxation du patrimoine ecclésiastique. La Fr est en guerre et les revenus du domaine
royale ne permettent plus de couvrir les dépenses occasionnées par la guerre.

Le roi décide de mettre le clergé à contribution, en levant un impôt sur les biens
laïcs et du clergé. Il le fait sans consulter le pape. Il est furieux et condamne cette
pratique mais le roi de Fr organise un blocus d’or et d’argent en destination de
l’Italie et le pape est obligé d’accepter.

Ce conflit va rebondir en 1301 avec l’arrestation d’un évêque qui avait osé insulter
publiquement le roi. Phillipe le Bel souhaite le juger devant la cour royale alors que
l’évêque relève de le justice du pape. Il rappelle alors la supériorité du pv spirituel
incarné par la papoté, et menace de traduire le roi devant un concile.

Phillipe le Bel va riposter en tenant une grande assemblée poli en 1302, qui réuni
des barons, des bourgeois et des prélats ( membres de l’église ). Le roi demande le
soutien de tous ses vassaux contre les avis de la papoté et s’engage à réformer
l’église de Fr. Il va aller très loin en appelant avec ses légistes à un concile général,
de tous les évêques pour juger le pape. Le pape est en mauvaise posture et se
réfugie dans la ville d’Agnani et s’apprête à excommunier le roi de Fr. C’est l’un des
conseillers du roi, Guillaume de Nogaret qui vient dans cette ville pour lui donner sa
convocation au concile. Il ira même jusqu’à gifler le pape. L’affaire est grave mais se
dénoue quelques jours plus tard par le décès du pape. Ce qui reste comme l’attentat
d’Agnani.

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Les enjeux sont énormes, les défenseurs du pv royal défendent la séparation de
l’ordre spirituel de l’ordre temporel. Ils soutiennent l’idée que comme l’Eglise, l’E est
une insti divine, et le roi ne tient pas son pv du pape, car son pv est naturel.

Ils en tirent deux conséquences majeures :


L’auto complète du pv poli
Et l’auto du pv temporel sur l’église

Le conflit entre Philippe le Bel et Boniface 8, permet l’émergence d’une doctrine


qu’on appelle le gallicanisme. Selon elle le roi de Fr tient son pv directement de
dieu, et le clergé Fr relève du roi pour ses liens temporels. Le pape reste garant de
l’orthodoxie religieuse et des dogmes catho romains. Le roi s’affirme également
comme le protecteur des libertés de l’Eglise de Fr.

Dans cette période intervient le grand Shiisme d’occident, c’est une période de crise
qui voit entre 1378 et 1417, se diviser en deux. On va avoir deux papes, l’un à Rome
et l’autre à Avignon. Cela va permettre de mieux fixer les bases du gallicanisme. Ce
développe la thèse conquière, l’idée que les conciles généraux de l’Eglise sont
supérieurs à l’autorité du pape.

Après la tenue de plusieurs conciles nationaux, les rois de Fr, ont l’occasion de
rappeler dans leurs ordonnances les libertés de l’église gallicane, cad les privilèges
que le roi a concédé à son église. Dans un consuls tenu en 1406, l’idée est avancée
que le droit canonique ne peut pas s’appliquer en Fr, sans avoir été vérifié par le pv
royal.

Dans une ordonnance de Charles 7, on l’affirme, on l’appelle la pragmatique


sanction de Bourges de 1438. Elle apporte une série de restriction aux pv
disciplinaires du pape sur l’église de Fr. Le pv royal gagne un droit de regard sur le
choix des évêques et des abbés en Fr.

Paragraphe 2 : la dimension interne de la souveraineté étatique : la L, l’armée et


l’impôt

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Au nv interne l’agrandissement de terri agrandit le pv royale. Tirant partie du fait
que le roi est empereur dans son royaume, les juristes royaux vont dev une
conception de la souveraineté du roi inspiré par le modèle impérial romain.

Il s’agit au 13ème siècle de transformer la suzeraineté en souveraineté, et faire


reconnaitre à l’intérieur du royaume la supériorité du roi capétien. Elle doit
s’étendre à tous ses sujets. Les légistes royaux déduisent qu’on peut appliquer au
roi, les mêmes maximes que pour l’empereur romain. Le prince est délié des lois et
que ce qui plait au prince a force de lois : « PRINCEPS LEGIBUS SOLUTUS EST » et «
QUOD PRINCIPLE PLACUIT LEGIS HABIT VIGOREM ».

L’affirmation progressive du pv législatif royal

On commence à considérer que la décision du roi a valeur de lois, par le seul fait
qu’elle émane de lui. Pour la plupart des juristes si la volonté du prince est loi elle
doit cependant être juste on ne doit pouvoir modifier la loi qu’en vue d’une utilité
manifeste. La loi royale doit être tjrs promulguée pour des raisons justes, dont le but
est la sauvegarde de la commu poli.

On trouve chez Phillipe de Beaumanoir, juge, l’idée que le roi peut légiférer pour
l’ensemble du royaume, dans un livre nommé les Coutumes de bauvaisis.

En temps de paix, l’activité législative du roi doit être exceptionnelle.

A partir de l’ordonnance de St louis, 1254, le pv royale va s’affirmer de manière


législative. Mais c’est plutôt au 14 -ème siècle que le pv du roi à faire la lois va
s’imposer dans le royaume de France.

L’idée que le roi est délié des lois, qu’il en est supérieur, va d’abord servir à marquer
l’indé du roi de Fr face à l’observation d’un droit de résistance. Le pv royale empiète
sur les coutumes. Cette idée venue du droit romain donne la possibilité au roi de
modifier et d’abroger certaines lois qui bonnes en leur temps ne répondent plus aux
nécessités actuelles.

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Jusqu’à la fin du 13ème siècle la royauté quand elle veut légiférer continue à
demander le consentement des grands vassaux pour les lois générales applicables à
tout le royaume. Désormais il suffit au roi d’obtenir l’accord de la majorité.

Puis à partir de Phillipe le Bel, un tournant décisif s’amorce dans la matière et le


conseil du roi va devenir le véritable organe de décision. La législation générale, à
partir du 14ème siècle est désigné par les ordonnances, les édits …

Des lors qu’il déclare agir dans sa conscience et autorité royale, le roi dispose de la
toute puissance législative. Pas plus qu’il ne dépend d’autre chose que de sa volonté
le pv législatif est partagé, aidé pour faire la loi. Le roi va légiférer aider de son grand
conseil et pondère la volonté royale, sa rédaction et sa vérification.

La création d’une armée permanente

A partir de 1258, les guerres privées entre les seigneurs sont interdites. C’est surtout
pdt la guerre de 100 ans que le roi réussit à affirmer son statut de seul chef des
armées. A partir de là on assiste au déclin de l’armée féodal, l’ost féodal. Après les
défaites de Crécy et Poitiers, on assiste à l’apparition d’un armée permanente à
partir du Roi Charles 5.

En 1439, Charles 7 interdit aux nobles de recruter des troupes armées et met en
place définitivement des troupes permanentes même en temps de paix. Ces troupes
sont complétés en 1448, par une infanterie organisée sous la forme de milices. Cela
permet au pv royale de faire admettre une contribution régulière des sujets à
l’effort de défense. On passe donc à un impôt permanant qui devient la
caractéristique de l’E moderne.

L’existence d’une fiscalité publi accepté par les sujets, va être la caractéristique de
l’E moderne. Ces moyens financiers sont indispensables pour assurer sa survie et le
fonctionnement de son admi et de son propre dev.

Section 2 : L’admi et le G du royaume

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La genèse de l’E royale, se fait grâce au dev des organes centraux du G : comme
l’hôtel du roi et des grands officiers, et également la mise en place du conseil du roi.

Paragraphe 1 : l’hôtel du roi et des grands officiers : la montée en puissance du


chancelier.

A partir de Phillipe Auguts, la cour du roi qui était itinérante tant à fixer son siège à
paris, dans l’ile de la cité. L’entourage domestique est rattaché à l’hôtel du roi ( nv
nom du palais ). Il est constitué de l’emble des personnes chargés su service
quotidien du roi et de sa famille.

On va voir apparaitre :
Le connétable, comme l’un des officiers les plus en vue, le chef de l’armée.
Les officiers
Un nouvel office, l’amiral, avec la création d’une flotte de guerre.
L’officier le plus important, le chancelier, vaquant depuis 1185 est rétablie en 1329,
sous Philipe le Bel il est confié par la première fois à un laïc, Pierre Flotte, chevalier
et légiste.

Le rôle du chancelier émerge comme premier collaborateur du roi, à la tête du G


royal et surtout comme chef de la justice royale. Il est chargé de vérifier la teneur
des ordonnances royales, il peut adresser au monarque ses observations, l’inciter à
modifier ou retirer son texte. Mais le roi reste libre d’en tenir compte ou non.

Au début du 14ème siècle va être appelé à présider le conseil en l’absence du roi.

Paragraphe 2 : l’émergence du conseil du roi

A partir du règne de Louis 9, la cour du roi voit son organisation modifiée, autour de
3 fonctions spécialisées :
La justice confiée à des conseillers juristes réunis « IN PARLAMENTO »
Les finances confiées à des conseillers spé dans la gestion des comptes

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Les affaires générales confiées à la formation ordinaire de la cour du roi, recentré en
« CURIA IN CONSILIO »

A partir de Phillip August, il y a un caractère de plus en plus technique de la cour du


roi. C’est le conseil du roi qui s’affirme comme l’organe poli par excellence. C’est au
seins du conseil du roi que sont déterminés les grands axes de l’admi royale, que
sont élaborés les grandes décisions poli qui concernent le plan interne comme
international.

La composition de ce conseil devient un enjeux poli. Le conseil va se


composer de deux catégories de conseillers : Les anciens : issus de
l’ancienne cour féodale
Les modestes : les chevaliers, bourgeois, clercs qui siègent au conseil non pas par
leur catégorie sociale mais plutôt de certaines compétences techniques. C’est le cas
des juristes. Ils vont apparaitre au 13ème siècles comme les conseillers privilégiés du
prince.

Ces juristes qui vont devenir conseillers du roi, vont contribuer à construire l’E. Ils
sont nommés et révoqués librement par le roi. Mais sont aussi ceux qui vont exalter
sur les bases du D romain, la toute-puissance du pv royal. Le roi désireux d’imposer
son autorité choisi de réunir autour de lui un conseil, cette tendance va se confirmer
sous Philipe le Bel. C’est là que vont être abordés les projets de lois, les
ordonnances, et il va également revêtir un rôle judiciaire important, en devenant
l’organe principal de la justice retenue du roi.

Section 3 : L’affirmation de la justice royale : l’E de justice

On dit à cette époque que toute J émane du roi, qu’il est « Fontaine de justice ».

Jusqu’au 13ème siècle cette affirmation n’est pas vraiment vérifiable, le roi exerce
dans le domaine royale une J équivalente à celle des autres seigneurs. Peu à peu la J
royale se développe à mesure que le roi devint souverain.

La j royale devient un service publi et se dote d’un organisation spécifique.

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Il faut distinguer la justice :
Retenue
Déléguée

Paragraphe 1 : La J royale retenue

Au sens stricte la formule « toute j émane du roi », suppose que la J est rendue par
le roi lui-même et l’image du roi St louis est restée célèbre, celle ou il rend la j sous
son chêne à Vincennes.

L’intervention perso du roi en matière judiciaire se manifeste par la délivrance des


lettres royaux. Parmi ces lettres on va distinguer :
Les lettres de grâce : par laquelle le roi octroie une grâce
Des lettres de justice : permettent au roi d’atténuer une règle juridique au nom de
l’équité.

A partir du 14ème siècle, un grand conseil, le conseil du roi élargi, va accompagner


le monarque dans sa mission. Celui-ci intervient de deux manières :

L’évocation : permet au conseil de saisir une affaire ne cours et d’en déposséder


le juge ordinaire, pour trancher lui-même le litige au fond. La cassation :
l’annulation d’une décision déjà rendue par le tribunal suprême ( comme les
parlements, notamment celui de Paris ). Les arrêts ne sont pas susceptibles
d’appels, mais elle peut annuler une décision.

Paragraphe 2 : la J royale déléguée : les parlements

Les appels des décisions rendues par les juges inférieurs ( baillis et sénéchaux )
étaient portés directement devant la cour du roi.

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A partir du 13ème siècle, cette cours du roi va être démembrer, elle se forme en
conseil ou en parlement, elle se forme alors « IN PARLAMENTO ».

Le parlement est une insti qui va peu à peu se détacher de la cour et va devenir
sédentaire, s’installant à paris, sur l’île de la cité. Le roi délègue une partie de sa J à
son parlement et celui-ci est situé au sommet de la hiérarchie judiciaire.

Ai départ se sont les grands du royaume qui le forme, et à partir du 14ème siècle
son personnel devient fixe et se professionnalise. Ils sont des conseillers ou des
parlementaires ( grands juges royaux ).

Le travail du parlement va être très important et répartit en plusieurs chambres.

On va voir d’abord ce que l’on appelle la grande chambre, qui est le cœur de
l’institution, chargée de prononcer le jugement.

La chambre des requêtes qui prépare le travail de la grande chambre, qui reçoit et
examine les demandes des plaideurs et qui autorise ou non à présenter ou non
l’affaire devant le parlement.

Une chambres des enquêtes chargée de préparer le jugement de la grande chambre


et de statuer sur les enquêtes que peut voir la grande chambre.

A la fin du 14ème siècle apparait, la chambre criminelle, chargée des affaires


criminelles.

Le parlement est un organe très important, en matière judi c’est le représentant le


plus haut, il n’a pas à motiver ses arrêts, et ils ne sont pas susceptibles de recourt
puisqu’ils sont réputés avoir été rendus par le roi luimême. Il est juge des appels
pour les recours présentés contre les décisions des juges inférieurs.

Mais au fur à mesure que va s’agrandir le domaine royal, et le ressort du parlement


de Paris, la cour est submergée d’affaires. Elle n’est plus assez puissante pour tout

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juger. S’impose la nécessité de rapprocher la justice, des justiciables, de la rendre
moins couteuses pour eux ( pas de voyage sur
Paris ).

C’est la raison pour laquelle à partir du 15ème siècle le roi va créer le Parlement de
province, avec une création de parlement sur le modèle de celui de Paris. Le premier
est institué à Toulouse, capitale du Languedoc en 1420, celui de Grenoble en 1453,
de bordeaux en 1463, de Dijon 1476 et le parlement d’Aix en 1501.

Ces parlements sont juges mais aussi chargés de vérifier et d’enregistrer les lois
(ordonnances) royales. Ils peuvent émettre en cours d’un procès des arrêts de
règlements, différents des simples arrêts de justice et qui permettent au parlement
de compléter les lois. Il peut donc créer du droit.

Chapitre 3 : Un statut pour l’E royal, la formation d’une C du royaume : les lois
fondamentales

Si l’ancienne France n’a pas connu de constitution écrite, idée qui n’apparaît
véritablement qu’à la fin du 18ème siècle avec les révolutions américaines et
françaises, elle a pourtant eu un corps de règles et de principes qui forment la
Constitution coutumière de l’État royal.

C’est un ensemble de lois. Ses principes sont désignés par les termes « lois du
royaume à partir du 15 -ème siècle, et au 16ème on parle de « lois fondamentales »,
différents des lois royales ordinaire. La différence est que les lois ordinaires
expriment la puissance législative du roi peuvent être modifiées ou abrogées par
d’autres lois, ce n’est pas le cas des lois fondamentales.

Les lois fondamentales s’imposent au roi lui-même. Elle forme le statut immuable de
l’E monarchique, auquel le roi lui même est soumis. Ces lois se sont formées de
manière progressive, de manière empirique à partir du début du 14 -ème siècle,
autour de 2 questions majeures :

La dévolution de la couronne

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La protection du domaine royale, de l’E

Section 1 : La dévolution du pv dans l’E royal

La fixation progressive de statut de la transmission de la couronne est en fait le


produit d’événements, qui dans l’urgence, vont imposer une solution, qui devient
une règle coutumière.

Une succession royale problématique entre 1316 et 1328, les circonstances de la


guerre de 100 ans, vont permettre de faire émerger le principe de masculinité. Puis
le principe d’instantanéité de la succession royale, complété par le principe
d’indisponibilité de la couronne.

Paragraphe 1 : le principe de masculinité

En Fr, la question de la succession féminine ne s’était jamais posée en 3 siècles.


Jusqu’en 1316, les rois capétiens ont tjrs eu un ainé male, qu’ils ont fait sacrer de
leur vivant pour leur succéder. La règle de primo géniture s’est donc appliquée sans
problème.

La question de la vocation successorale féminine se pose pour la première fois en


juin 1316, c’est cette question qui conduit à l’édiction du principe de l’exclusion des
femmes de la succession de la couronne.

La succession de Louis V et Philippe V : l’exclusion des femmes

Louis V le Hutin, premier fils de Philippe le Bel, décède en laissant en héritier qu’une
fille, Jeanne qui a 4 ans, née de son premier mariage avec Marguerite de Bourgogne.
Mariage rompu pour cause d’adultère. Il s’est remarié et laisse aussi sa seconde
épouse enceinte. Le frère du roi, Philippe de Poitier se fait proclamer régent du
royaume. Il va exercer le gouvernement tant qu’il n’y a pas de successeur au roi.
L’enfant qui nait en novembre 1316 est un fils, il est aussitôt proclamé roi, sous le
nom de Jean premier. Il meut 5 jours plus tard. On a évoqué à l’époque la
malédiction des templiers ( chevaliers qu’il avait fait exécuter et qui avaient maudit
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le roi et ses descendants ) qui s’abat sur Philippe le Bel. Phillipe de Poitier se fait
reconnaitre roi, sous le nom de Philippe 5 et est sacré en 1327.

Il est admi à partir de là, que pour l’avenir, en l’absence de descendants male en
ligne directe, la couronne doit revenir au frère le plus âgé du roi défunt. 6 ans plus
tard Philippe 5 décède et laisse, lui aussi que des filles. Succède alors le troisième
frère, Charles IV.

A cet époque, un argument juridique assez faible est avancé par justifier l’exclusion
des femmes du trône. Comme les femmes ne peut exercer la prêtrise on en déduit
son incapacité à recueillir par succession une fonction public.

Charles IV, meut en 1328, et se pose un nouveau problème lié au prétentions


anglaises. Il va conduire à poser et étendre les principes de l’exclusion des femmes,
mais aussi des descendants par les femmes.

Le rejet des prétentions d’Edward II d’Angleterre : l’exclusion des descendants par


les femmes

Charles IV meut en ne laissant que des filles, la veuve est enceinte et deux
prétendants sont en mesure de revendiquer l’héritage. L’un est Edward III jeune roi
d’Angleterre et plus proche parent du roi défunt, fils d’Isabelle la fille de Philippe le
Bel. L’autre est Phillipe de Valois, c’est le fils d’un frère de Philippe le Bel. La
question c’est à qui revient le trône.

Les juristes étaient embêtés car les couronnes de Fr et d’Angleterre risquaient d’être
réunies. Une femme, Isabelle, pouvait elle transmettre les droits qu’elle ne pouvait
pas exercer ?

Les partisans d’Edward III pensent que oui et font valoir qu’en droit coutumier, on
dit qu’une femme peut faire « Pont et planche » au droits de succession.

A contrario, ceux de Phillipe de Valois, réfutent cette hypothèse et lui oppose un


adage du droit romain : « nul ne peut donner ce qu’il n’a pas ».
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L’argument principal retenu fut plus d’ordre poli que juridique. Réunis en assemblée
par débattre de la question, les barons et évêques français, vont choisir Philippe le
Valois pour exercer la régence sous prétexte qu’il est né du royaume. La reine va
finalement accoucher d’une fille et le régent devient alors roi de France.

Une nouvelle règle successorale s’impose alors, l’exclusion des descendants males
en ligne féminine.

Pour éviter de devenir anglais, les grands du royaume ont ajouté au principe de la
succession de la ligne masculine, l’exigence de la parenté agnatique. Seuls peuvent
être héritier à la couronne les descendants males reliés par une parenté
exclusivement masculine.

Conclusion : A défaut de fils, la couronne doit revenir au plus proche parent par les
males. L’absence de fondements juridiques sérieux à cette exclusion va fragiliser la
légitimité du nouveau roi et 10 ans plus tard Edward III va le remettre en cause.

Le renouvèlement des prétentions anglaises et l’appel à la loi salique

En 1340, la faiblesse des arguments juridiques en faveur de la masculinité resurgit.


En effet Edward III, prend le titre de roi d’Angleterre et de France et fait acte de
souveraineté dans la région des Flandres.

Pour défendre la légitimité des Valois, tout au long des 15 et 16ème siècles les
juristes Fr vont essayer de fonder en doit le principe de la masculinité dans toute
son étendue :
Le premier argument c’est le caractère sacré de la royauté Fr, comme la prêtrise la
royauté s’obtient par l’onction divine et elle ne peut être confié à une femme. Dans
la bible que « les lys ne filent point », les lys ( les rois ) ne filent pas ( comme les
femmes avant sur le métier à tisser ).
Le royaume n’est pas un héritage que l’on peut échanger ou vendre, mais une
dignité qui nécessite une certaine habiliter pour gouverner la chose publi. Il faut
appliquer au royaume non les règles de la succession privée, mais au contraire celles
qui régissent l’accession aux fonctions publi. Or dans le droit romain les femmes ne
peuvent pas exercer de fonction publi. Tiré de la loi salique : il apparait en dernier,
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en effet on va tirer d’un des titres de la loi des francs saliens, les alleux terres libres
des ancêtres, le fondement de l’exclusion des femmes et de leurs descendants. En
remplaçant le mot terre salique par royaume, Robert Lescot va en déduire que la
terre salique revenant au frère, la femme ne doit avoir aucune part au royaume.

Cette référence à la loi salique devient la ref traditionnelle et on parle d’elle pour
designer la loi de la masculinité. Elle sera ré affirmé en 1593, dans un arrêt du
parlement de Paris, l’arrêt Lemaitre, qui fait aussi de la catholicité un principe
fondamental pour la succession du royaume.

Paragraphe 2 : l’instantanéité de la succession royale et la continuité de la couronne

Dans les mentalités populaires c’est le sacre qui fait le roi, mais en fait à partir de
Philippe August, le pouvoir dynastique est fermement établi. Les capétiens ont
abandonné le sacre et l’anticipation de l’élection du fils ainé. Lorsque le roi décède,
le règne de son successeur débute sans attendre la cérémonie du sacre. La
continuité de l’E est assurée sans interruption entre les deux règnes.

Mais il peut arriver que le fils du roi soit trop jeune pour lui succéder, donc en cas de
minorité royale, une régence est organisée. La garde du royaume est confiée à un
régent, qui va gouverner l’E jusqu’à ce que le roi soit majeur. Néanmoins les
périodes de régence sont souvent des période de trouble et de faiblesse de l’E. Les
crises dynastiques qui se succèdent au début du 14ème siècle viennent remettre en
cause le principe de continuité royale.

L’accession au pv de Philippe 5, de Charles IV, Philippe VI, avec le soutien des grands
remettent au gout du genre l’élection et le sacre comme moyen de légitimation.

Charles V par une ordonnance de 1374, va procéder à un abaissement de la majorité


royale à 13 ans révolu.

L’ordonnance de 1374, le roi majeur à 14 ans et la régence écourtée

Le roi est considéré comme majeur dès qu’il atteint sa 14ème année.
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Le fils de Charles V sera considérer majeure, en âge d’exercer l’admi du royaume dès
qu’il aura 14 ans et sans attendre le sacre. Il prend cette ordonnance alors que son
fils n’a que 5 ans. En abaissant l’âge de la majorité du roi, on raccourcit la durée
d’une éventuelle régence. Charles V prend le soin d’organiser la régence au profit de
son frère, le duc d’Anjou.

L’ordonnance précise que la régence n’est qu’une simple tutelle, et que le roi même
mineur est déjà souverain.

Ce principe va être complété par la doctrine et les ordonnances royales de 1403 et


1407.

« Le mort saisi le vif » ou la suppression de la régence

Qq années après l’ordonnance de Charles de V, un texte le songe du Vergier,


applique à la succession royale, le principe coutumier du droit privée selon lequel le
mort saisi le vif. Selon ce principe, au décès d’une personne son héritier est
immédiatement saisi de la succession de ses biens sans délais, ni formalités. De
même la succession royale s’accomplie de manière automatique.

Ces règles sont consacrées dans une ordonnance de 1403. Elle supprime toute
régence et proclame l’instantanéité de la succession royale. Ces principes sont repris
et étendus par l’ordonnances de 1407 à toutes les successions royales. Pour leurs
applications le royaume est protégé contre tout risque de vacance du pv entre les
deux règles.

Cette continuité de la couronne est symbolisée par un rituel lors de funérailles du


roi. Il y a une différence entre le corps physique et le corps immortel du roi. De
même les parlementaire et les chanceliers présents au funérailles du roi ne portent
jamais le deuil ( « la justice ne portent pas le deuil en France »). Ça traduit à travers
une mise ne scène symbolique la permanence de la couronne.

Dans les dernières années du règne de Charles VI, il va être atteint de folie et les

circonstances poli vont conduire à l’émergence d’un nv principe : le principe de


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l’indisponibilité de la couronne de Fr. Paragraphe 3 : l’indisponibilité de la

couronne

Après la défaite d’Azincourt en 1415, le roi Charles VI atteint depuis 1389 de folie
intermittente, et la reine sont sous le contrôle du duc de bourgogne, Jean sans peur,
allié aux anglais. Le successeur de Charles VI, Charles a fuit et s’est installé dans la
ville de Bourges. Ce dauphin majeur prétend en raison de la folie de son père,
exercer la régence du royaume. La reine et le duc de bourgogne lui conteste ce titre.

C’est un juriste méridional, fidèle au dauphin, Jean de terre rouge qui va rédiger un
traité pour défendre les droits du dauphin. En cas d’empêchement du roi à
gouverner son fils ainé doit être immédiatement considéré comme le véritable
souverain, car il lui succèdera nécessairement à cette fonction. Il développe que la
couronne est régie par des principes coutumiers ( lois fondamentale ) qui se sont
imposés au cours du temps et par le consentement du corps mystique du royaume
dont le roi est la tête et les états généraux les membres. Ces règles forment un
statut coutumier du royaume qui ne peut pas être modifier par une volonté
individuelle. La succession royale n’a rien à voir avec la succession privée, c’est la
dévolution d’une dignité et fonction publi. Ce statut du royaume est instauré avec le
consentement de tout le royaume, et elles s’imposent à tous même au roi. Il en
déduit que le fils ainé en vertu des lois fondamentales est le successeur de son père,
nul ne peut remettre en cause sa vocation successorale.

Or c’est ce que va faire en 1420, le traité de Troyes. Après l’assassinat de


Jean sans peur par les hommes du dauphin, son fils, le nv duc de
Bourgogne, Philippe le Bon signe au nom de Charles VI, un traité celui de Troyes qui
déshérite le dauphin Charles pour ses crimes et opère un changement dynastique au
profit du souverain anglais. Il adopte Henri V, le roi d’Angleterre et en fait régent du
royaume en lui donnant sa fille Catherine en mariage. Un souverain anglais
s’apprête à monter sur le trône de France, mais le dauphin résiste et est sauvé par
l’intervention de Jeanne d’Arc. Henri V va mourir prématurément.

Les juristes reprennent alors les arguments de Jean de terre rouge et proclament le
principe de l’indispo de la succession royale. Cad que le roi ne peut ni aliéné ni
bailler ( louer ), en une autre main que celle par laquelle il doit revenir par
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succession. Ce principe est utilisé par le parlement de paris en 1715, va casser le
testament de Louis XIV qui avait légitimé ses fils bâtards.

Le roi ne dispose pas de la couronne, pas plus qu’il ne peut aliéner son domaine.

Section 2 : la protection du domaine de la couronne, l’affirmation de l’inalliabilité du


domaine

Le domaine constitue le support terri de la puissance royale. Par la guerre, des


alliances matrimoniales, les rois capétiens se sont employés à son agrandissement.
Néanmoins jusqu’au 14ème siècle dans la tradition ancienne le roi utilise le domaine
royale comme un patrimoine privée. Il en dispose par récompenser ses fidèles.

A partir de Louis VII, le domaine royale peut servir à compenser de la primogénité


male. Il fallait que les cadets aient quelque chose pour vivre. On taille sur le
domaine des terres où les fils jouissent d’un revenu suffisant pour tenir leur rang de
prince, pour leur « pain ». Ces pratiques vont etre remises en cause à la résurgence
au cours du 13ème siècle de la notion de domaine publi, à l’affirmation de la
couronne comme entité distincte de la personne du roi. Ce qui explique la prise de
conscience de la spécificité du domaine royal et la nécessité de protégé ce domaine
des aliénations.

Commence à s’imposer l’idée que le roi ne doit pas solliciter ses sujets, et que si son
domaine était mieux géré il n’aurait pas à le faire. Le roi « doit vivre du sien ». Il doit
trouver dans le domaine royale les revenues nécessaire pour couvrir les dépenses
du gouvernement et de l’admi de son E.

C’est au 14ème siècle que nait le principe de l’inalliabilité du domaine royale. Cette
thèse est pour la première fois posée par une assemblée, réunie à Vincennes en
1329, contre les prétentions ecclésiastiques. Il faut attendre la captivité du roi Jean II
le bon, pour que ce principe soit énoncé pour la première fois dans une ordonnance
de réforme de 1357. Il est intégré ensuite par Jean II le bon et Charles V dans le
sermon lors du sacre.

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Les juristes royaux vont construire une théorie visant à justifier l’inaliénabilité du
domaine, les droit domaniaux sont conçus comme des droit inséparables de la
couronne.

Cela n’empêche pas les rois de donner certains domaines en apanage à leur fils
cadet. Simplement une clause prévoit la réintégration de ces terres à la couronne en
cas d’absence d’héritier mâle. Elle sera complétée au 16ème siècle avec l’édit de
Moulins en 1566, qui donne un statut au domaine royale en protégeant les biens et
les droits de la couronne du roi lui-même. Le roi ne peut disposer sauf exception.

Troisième Partie : L’affirmation de l’Etat monarchique aux temps modernes


(seconde moitié XVeme-XVIIIe siècle

Avec la seconde moitié du XVe siècle s’ouvre ce qu’on appelle en Europe, les Temps
modernes avec la Renaissance.

Une série d’évènements inaugure cette période de l’histoire de l’Europe moderne :


La perte du Monde ancien
Chute de l’empire romain d’Orient, avec la prise de Constantinople par les Turcs en
1453
La découverte du nouveau Monde, l’Amérique en 1492
La chute de Grenade et la Reconquista sur les musulmans en Espagne Le
changement de Monde avec la révolution copernicienne (la terre est bien ronde)
L’invention de l’imprimerie 1440 (Gutemberg) Réforme
protestante avec Luther et Calvin.

En France, cette période de trois siècles qui va de la seconde moitié du XVe au XVIIIe
siècle est dénommé l’Ancien Régime. Terme forgé par les Révolutionnaires pour
désigner l’époque antérieure à la Révolution, l’Ancien
Régime est marqué du point de vue politique et institutionnel par l’avènement de la
monarchie absolue qui prend fin en 1789 avec la Révolution française qui inaugure
l’époque contemporaine.

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Au sortir de la guerre de cent ans, le pouvoir royal impose sa domination effective
sur l’ensemble du Royaume. Le pluralisme juridique demeure mais on voit
s’épanouir dans les derniers siècles du Moyen âge une volonté d’étatisation des
sources du droit ou si l’on veut un dirigisme juridique qui encourage la mise par écrit
des coutumes pour mieux les contrôler.

A partir du milieu du XVème siècle, la royauté, plus sûre d’elle-même, prend


l’initiative d’ordonner la rédaction officielle des coutumes du Royaume par l’article
125 de l’ordonnance de Montils-lès-Tours d’avril 1454 portant réformation de la
justice. Les raisons invoquées dans ce texte royal pour justifier cette mise par écrit
sont l’établissement avec certitude du contenu des coutumes pour rendre les
décisions de justice moins aléatoires, la diminution de la longueur des procès, la
réduction des frais de justice supportés par les justiciables.

Les successeurs de Charles VII, poursuivent inlassablement cette mise en place d’un
contrôle royal de la coutume. Louis XI, affiche en juin 1483 sa volonté d’unifier les
coutumes du Royaume en une seule coutume générale. Mais à la suite de sa
disparition, ce grand projet reste lettre morte, c’est
Charles VIII puis Louis XII qui relance la mise par écrit des coutumes par les
ordonnances de septembre 1497 et mars 1498 en modifiant la procédure de
rédaction dans un souci de simplification et d’associer davantage les populations.

Cette nouvelle procédure permet aux rédactions de démarrer véritablement à la fin


du XV ème siècle et au début du XVIème siècle sous le règne de François Ier ou la
plupart des coutumes du Nord de la France sont mises par écrit et décrétées.
Néanmoins, le droit privé bien que mis par écrit ne sera jamais rendu uniforme sur
tout le territoire du Royaume.

Il faudra attendre pour cela 1789 et la Révolution française et plus tard en 1804 le
Code civil.

De l’avènement de Louis XI en 1461 à la mort de Louis XIII, L’Etat royal connaît deux
phases de croissances entrecoupées par une très grave crise avec le déclenchement
des guerres de religion qui va conduire in fine, en réponse, au renforcement du
pouvoir royal et l’élaboration d’une doctrine politique : l’absolutisme.

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L’absolutisme postule la souveraineté absolue du roi fondée sur le droit divin. La
monarchie absolue atteint son apogée au XVII e siècle sous le règne de Louis XIV
avec le développement d’un appareil administratif très important avant de
connaître de fortes contestations de nature protéiforme au XVIIIe siècle et d’entrer
en crise, faute d’être parvenue à renouveler le mode de légitimation du pouvoir
politique.

Chapitre 1 : La genèse de la monarchie absolue et son développement

De l’avènement de Louis XI en 1461 à celui de François Ier en 1515 on assiste à une


consolidation de l’Etat monarchique, marquée par une politique d’expansion
territoriale en France et à l’extérieur avec le début des guerres d’Italie. L’avènement
de la dynastie des Valois avec le règne de François Ier voit le développement d’une
première forme d’absolutisme avec la paix conclue avec la papauté et la guerre
contre l’empire de Charles Quint et l’Angleterre des Tudors. Cette ascension est
remise en cause par le déclenchement des guerres de religion dont le pouvoir
monarchique ressort finalement renforcé, tant du point de vue doctrinal avec
l’invention d’une doctrine absolutiste, que du point de vue institutionnel.

Section I : La monarchie de la Renaissance : une ascension contrariée

Paragraphe 1 : La consolidation de l’autorité monarchique et son exaltation


doctrinale

Le roi et ses officiers affirment la supériorité de l’Etat, tout en reconnaissant une


autorité limitée aux pouvoirs traditionnels des princes, des seigneurs et des villes.
Louis XI récupère au terme d’une guerre avec les Princes, la Bourgogne, la Provence,
le duché d’Anjou ainsi que les droits angevins sur le Royaume de Naples.

Son successeur Charles VIII (1483-1498) incorpore la Bretagne en épousant


Anne de Bretagne en 1491 et se lance à la conquête du Royaume de Naples. Les
ambitions italiennes de La France se confirment avec Louis XII, qui en plus du
Royaume de Naples, prétend au duché de Milan. Les guerres d’Italie se terminent
par une défaite française. Louis XII étant mort sans laisser d’enfant, c’est un

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descendant en lignée collatérale, François de Valois qui monte sur le trône sous le
nom de François Ier inaugurant l’avènement d’une nouvelle dynastie : les Valois.

Dès le début de son règne, François Ier se lance à la reconquête du duché de Milan.
La victoire de Marignan en 1515 ouvre la voie d’un accord avec la papauté qui
aboutit au concordat de Bologne (1516) avant que la guerre ne reprenne avec
l’empire. Cette période voit l’exaltation doctrinale de la royauté autour de l’idée
d’un roi très chrétien, un roi guerrier, un roi absolu mais dont le pouvoir est encore
tempéré par des freins.

Le Roi très chrétien et la signature du concordat de Bologne

Les rapports entre la royauté et le papauté étaient régis depuis 1438 par la
Pragmatique sanction de Bourges. Louis XI fait confirmer en 1461 par le pape son
titre de « roi très chrétien ».Le règne de Charles VIII et celui de Louis XII voient
toutefois une forte affirmation des théories gallicanes et de la doctrine conciliaire
qui apparaissent comme des armes contre la papauté. Ce n’est qu’après la victoire
de Marignan que François Ier et le pape Léon X parviendront à trouver un accord en
1516, le Concordat de Bologne favorable au Roi de France. En échange du retrait de
la pragmatique Sanction de Bourges, et donc de la condamnation des thèses
conciliaristes, le texte lui accorde le droit de nomination aux bénéfices
ecclésiastiques majeurs (évêchés et Abbayes), des candidats de son choix. Le
système favorise le pouvoir royal en lui donnant la possibilité de renforcer sa
clientèle de fidèles. Néanmoins, il est considéré comme une trahison par les tenants
du gallicanisme comme le parlement de Paris. La royauté semble donc renoncer aux
libertés de l’Eglise gallicane mais le pouvoir royal en sort grandit.

Un pouvoir fort mais encore limité : les traits doctrinaux du «premier absolutisme »
de la Renaissance

La définition juridique de la royauté connaît un essor au début du XVI eme siècle


dans la littérature ou se manifeste déjà des tendances que l’on peut qualifier de pré-
absolutistes. Héritiers des réflexions de leur prédécesseurs médiévaux qui avaient
déjà fait émerger l’idée d’un roi législateur sur le modèle de l’empereur romain, des
juristes comme Jean Ferrault, Barthélemy de Chasseneux ou Charles de Grassaille
dressent à partir de 1520, l’inventaire des droits royaux, les regalia. L’adjectif
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régalien désignera plus tard ce qui est propre à l’Etat, le pouvoir régalien. Outres les
prérogatives traditionnelles, Justice, police, impôts, les juristes insistent surtout sur
l’indépendance législative du roi.

L’une des manifestations les plus notables de ce pouvoir législatif sont les
ordonnances de réformation. L’une des plus célèbres est l’ordonnance Villers-
Cotterêts sur le fait de la justice prise en août 1539 par François Ier. En matière
judiciaire, elle révolutionne la procédure pénale, confiée au ministère public et dont
elle renforce le caractère secret. Elle esquisse l’organisation officielle d’un état civil
(pas encore laïcisé) en prescrivant à chaque curé au sein de sa paroisse de tenir
obligatoirement des registres de baptêmes et de décès dont les dispositions
serviront de preuves légales.

Enfin, dans ses articles 110 et 111, dans le but d’éviter des procès et de clarifier les
rapports juridiques, elle interdit l’usage du latin comme langue de la justice et de
l’administration et prescrit que tous les arrêts et jugements et tous les actes
juridiques officiels ou publics, contrat, testament soit rédigés « en langage maternel
français ». L’Etat royal se donne une langue officielle, le français dans sa sphère
propre, ce qui n’empêche pas les multiples langages et dialectes provinciaux de
subsister dans la vie quotidienne des habitants de chaque province. C’est une
marque de l’affirmation du pouvoir absolu du roi.

Guillaume Budé dans son Institution du Prince, rappelle que « les rois ne sont points
sujets aux lois et aux ordonnances de leur royaume ». Néanmoins des freins existent
qui sont censés prévenir toute dérive tyrannique de ce pouvoir. Le juriste Claude de
Seyssel dans son ouvrage intitulé la Grande monarchie de France (1515) mentionne,
la religion, la justice et la police, c’est-à-dire l’administration. Mais davantage encore
que sur des obstacles extérieurs c’est surtout par les vertus du Prince et par sa
soumission volontaire à des principes supérieurs que le pouvoir se trouve limité. Ce
large consensus qui s’explique tant par la croissance économique que par les
guerres extérieures vole en éclat avec le déclenchement des guerres de religion.

Paragraphe 2 : La protestantisme et la contestation politique et idéologique du


pouvoir monarchique

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La religion protestante est développée principalement par le moine allemand Martin
Luther (1483-1546) à partir de 1517 puis le genevois Jean Calvin (1509-1564) qui
dénoncent la corruption du christianisme par l’Eglise catholique. Ils accusent le
catholicisme d’avoir trahi le message évangélique et conteste la primauté
pontificale, estimant que le chrétien n’a pas besoin d’intercesseur entre lui et Dieu
et qu’il doit être son propre prêtre.

Le protestantisme a eu un profond impact dans le Royaume de France comme


partout en Europe, surtout au Nord, en Allemagne, aux Pays Bas et en Angleterre.
En réponse les catholiques adoptent lors du Concile de Trente entre 1545 et 1563,
une Contre réforme, la réforme tridentine dont les principes seront en partie
intégrés en France dans l’ordonnance de Blois de mai 1579.

Le nombre d’adeptes de la nouvelle religion condamnée par le pape s’accroit en


France à partir des années 1520. De nombreuses églises calvinistes s’installent en
France et s’organisent autour de plusieurs institutions : le pasteur, ministre du culte,
le consistoire organe de surveillance de la communauté, les synodes provinciaux qui
constituent les assemblées religieuses de la communauté.

En plus de cela, les protestants forment également un parti politique structuré


autour de princes qui adhèrent à la réforme et se dote d’une organisation militaire.
Le protestantisme met ainsi à mal les fondements de l’Etat monarchique qui
renonce dans un premier temps à imposer l’unité de foi par la force. A la cour deux
partis se forment parmi les nobles : le parti catholique autour du Duc de Guise, le
parti protestant autour de Louis de Bourbon. L’affrontement de ces deux partis va
plonger la France dans la guerre civile.

Les guerres de religion et la question de la tolérance

Entre 1562 et 1598, soit entre le règne Charles IX et celui d’Henri IV pas moins de
huit guerres civiles et religieuses déchirent le Royaume. Durant la minorité de
Charles IX, le Royaume, est placé sous la régence de Catherine de Médicis.

Après la mort du Duc de Guise en 1563 qui se conclut par la paix d’Amboise, la mort
de Louis de Condé en 1569, aboutit en 1570 à la paix de Saint-Germain-en-Laye.
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L’édit de pacification de Saint-Germain accorde aux protestants d’importantes
concessions : il leur reconnaît une liberté de culte limitée ainsi que quatre places de
sûreté, ce qui mécontente les catholiques.

En 1572, les conditions d’une réconciliation nationale semblent réunies, le chef du


parti protestant l’amiral de Coligny fait son retour au conseil du Roi.

Catherine de Médicis organise le mariage de sa fille Marguerite de Valois avec Henri


de Navarre, prince de sang et protestant. Après une tentative d’assassinat contre
l’amiral de Coligny, le 22 août, il semblerait que le Conseil du Roi dominé par les
Guises est décidé par craintes de représailles de profiter du mariage pour éliminer
l’ensemble des chefs du parti protestant, réunis à Paris pour l’occasion. La grande
exécution dégénère en massacre général avec la nuit de la Saint Barthélémy du 23
au 24 aout 1572 ou près de 3000 protestants sont tués à Paris.

Ce massacre a pour conséquence la relance de la guerre. En 1575, les réformés


mettent en place dans les zones méridionales qu’ils contrôlent une sorte d’Etat dans
l’Etat : la Confédération des Provinces de l’Union dont Henri de Navarre prend la
tête comme chef unique du parti réformé. Sous le règne d’Henri III (1574-1589) un
parti ultra catholique la Ligue se forme également autour des Guises et s’oppose à
l’autorité royale. Après avoir tenté de se concilier les ligueurs, le roi Henri III est
assassiné par un moine ligueur, Jacques Clément, en 1589.

Après de nombreux succès militaires contre la ligue ultra catholique, Henri de


Navarre, successeur légitime mais protestant à la couronne de France, monte sur le
trône de France en acceptant de se convertir au catholicisme en 1593 pour réunifier
le Royaume. On connaît son mot célèbre : « Paris vaut bien une messe !». Il devient
alors Henri IV.

Le 30 avril 1598, il promulgue l’édit de Nantes qui met en place une tolérance civile
et fixe le cadre des rapports juridiques de la religion réformée avec la monarchie.
Tout en réaffirmant la primauté du catholicisme, l’Edit de Nantes instaure un régime
original en Europe en organisant la coexistence pacifique de deux confessions
chrétiennes au sein d’un même Etat. La liberté de conscience et culte est
relativement importante pour les protestants même si le culte reste interdit à Paris,
l’accès aux charges publiques est garanti et un nombre élevé de places de sûreté
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leur est garanti. Des chambres mi-parties composées à la fois de magistrats
catholiques et protestants sont mis en place dans quatre parlements. Son assassinat
par Ravaillac en 1610 viendra remettre en cause son œuvre de reconstruction et de
réconciliation nationale.

Sous Louis XIII, La royauté entame une reconquête, les protestants rebelles sont
contraints de plier même si formellement la tolérance religieuse est maintenue,
jusqu’à la révocation de l’Edit de Nantes en 1685 par Louis XIV.

Cette période historique très troublée a vu du point de vue idéologique se


développer dans les rangs protestants un puissant courant doctrinal d’opposition à
la monarchie absolue et une réflexion sur les limites du pouvoir Royal.

Les monarchomaques et la question des limites de l’autorité monarchique

Monarchomaques est le nom donné par un théoricien écossais William Barclay à «


ceux qui combattent le gouvernement d’un seul ».

Ils sont issus des rangs calvinistes. On peut retenir trois œuvres principale parues
après la Saint Barthélémy entre 1573 et 1579 où se trouvent résumées leur doctrine
sur les limites du pouvoir monarchique. Il s’agit de la Franco-Gallia (La Gaule
franque) du juriste François Hotman, Du droit des magistrats sur leur sujets de
Théodore de Bèze, et des Vindiciae contra tyrannos (Vengeances contre les tyrans)
parues sous le pseudonyme de Junius Brutus.

Pour ces auteurs, il existe un pacte, un contrat originel entre le peuple les
gouvernants, à l’origine de la société civile et de la souveraineté. Ce contrat crée des
obligations réciproques entre le Peuple et ses magistrats. Mais, originairement le
peuple est supérieur au roi qu’il se donne. C’est le peuple qui est le détenteur
originel de la souveraineté.

François Hotman développe ainsi la thèse du caractère mixte de la monarchie


française ou le pouvoir est partagé entre le roi et les Etats généraux auquel il
confère un rôle politique majeur en tant que représentant la communauté.

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Après la Saint Barthélemy surtout ces auteurs se posent la question de la résistance
à un pouvoir devenu tyrannique, car ne respectant le contrat passé entre lui Dieu et
son peuple. Ils légitiment ce droit de résistance à un gouvernement tyrannique en
cas de violation du contrat et admettent même en dernier recours le tyrannicide.
(assassinat politique)

En réaction à ces idées va se développer en défense de l’autorité royale, une


nouvelle sacralisation de la personne du roi et l’exaltation de l’obéissance des sujets
à son pouvoir de commandement souverain.

Section II L’affirmation de la théorie absolutiste : Souveraineté, droit divin et raison


d’Etat

Au début du règne d’Henri III, alors que les monarchomaques justifient la résistance
au tyran, un groupe d’auteurs entreprennent la défense de l’autorité monarchique.
Leurs adversaires les appelle les « Politiques » car ils les accusent de faire passer la
raison politique avant la religion. Le principal théoricien de cette école n’est autre
que le juriste angevin Jean Bodin qui va proposer une théorie originale de la
Souveraineté promise à un grand succès.

Paragraphe 1 : Jean Bodin et l’affirmation de théorie de la souveraineté une et


indivisible : l’essence de l’Etat

Contrairement à ses devanciers, Bodin considère qu’aller rechercher dans le droit


romain, les sources des prérogatives du Roi n’est pas suffisant. Il tente dans les Six
livres de la République (1576) de faire dériver les droits du roi du concept d’autorité
suprême ou réside selon lui le principe de ce qu’il appelle la République, terme
générique par lequel il entend en fait l’Etat. « Un droit gouvernement de plusieurs
ménages avec ce qui leur et commun avec puissance souveraine ». Cette autorité
suprême Bodin la nomme souveraineté dont il s’emploie à définir ses principaux
attributs et caractères.

La souveraineté qui, selon lui, donne l’être à l’Etat qu’il soit monarchique,
aristocratique ou démocratique, est d’abord une puissance de commandement, elle
a caractère publique. Elle est supérieure à toutes les autres puissances et s’impose
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également à tous. Elle se définit par ses marques, c’est- à-dire par ses attributs, des
matières dans lesquels le souverain décide seul en dernier ressort.

Bodin prend le soin de les énumérer :


La nomination aux fonctions publiques
La monnaie

La justice
La guerre et la paix
La législation

Mais en définitive, c’est selon lui « sous la puissance de donner et casser la loi que
sont compris tous les autres droits et marques de souveraineté, de sorte qu’à
proprement parler on peut dire qu’il n’y a que celle seule marque de souveraineté,
attendu que tous les autres droits sont compris en celui là ».

La souveraineté est une puissance perpétuelle, au sens ou un magistrat qui


disposerait du pouvoir suprême à titre temporaire ne saurait être considéré comme
un souverain. La perpétuité de la souveraineté est le corolaire de la continuité de
l’Etat. Permanente la souveraineté n’est pas limitée dans le temps.

Cette conclusion fait évoluer considérablement le sens du mot loi : La loi n’est plus
cette règle de justice dont la validité se mesure en fonction de sa finalité qu’est la
satisfaction du bien commun, du commun profit et dans la limite du respect des
droits divins et naturels comme au Moyen Age.

Elle devient un commandement unilatéral et incontestable édicté par le souverain.


Cette nouvelle définition de la loi est liée à la nouvelle définition de la souveraineté
dont elle procède.

Cette dernière est selon Bodin absolue. C’est cette puissance déliée, sans liens qui
procure un pouvoir de commandement inconditionnel et supérieur. Elle est
indépendante de toutes charges et sans condition. Lorsqu’il fait la loi, le souverain

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ne peut être empêché par une instance de co-décision. Même s’il peut être
conseillé, la décision finale, la loi est adoptée par lui seul. Il n’est pas lié par ses
propres actes ou ceux de ses prédécesseurs qu’il peut modifier ou abroger.

Enfin corolaire indispensable de cette puissance absolue, la souveraineté est pour


Bodin une puissance une et indivisible. Ici Bodin combat la théorie du régime mixte
qui comptait en son temps bien des partisans et notamment les monarchomaques.
La souveraineté de l’Etat ne se divise pas elle est impartageable.

A partir de la fin du XVI eme siècle, la notion de souveraineté attribuée à la personne


incarnant l’Etat n’est plus sérieusement remise en cause. Sous les règnes suivants, la
monarchie absolue prend la forme d’un véritable modèle idéologique. Théorisée par
les juristes, l’absolutisme devient la doctrine officielle de l’Etat monarchique.

Guy Coquille (1523-1603) affirme ainsi que « le roi n’a point de compagnon en sa
majesté royale ». Après lui le discours sur la souveraineté emprunte le vocabulaire
de science moderne naissante, Charles Loyseau dans son traité des seigneuries fait
de la souveraineté à l’image de la couronne un cercle parfait.

Cardin Lebret, conseiller de Richelieu la résume en 1632 dans une formule élégante :
« la souveraineté n’est pas plus divisible que le point en géométrie ». Complétée par
la théorie du droit des Rois et la raison d’Etat, cette thèse forme le socle de la
doctrine absolutiste durant les siècles suivants.

Paragraphe 2 : Droit divin et raison d’Etat

Pour restaurer la dimension sacrée du pouvoir monarchique remise en cause par les
monarchomaques, ses partisans vont avoir recours à l’argument du droit divin.

L’Etat bien que désormais cantonné au domaine temporel, c’est à dire à la seule
organisation de la vie terrestre, n’en a pas moins, selon eux, pour mission sur terre
de guider le peuple de Dieu. C’est pour cette difficile mission qu’ont été instituée les
rois. Leur pouvoir procède immédiatement de la volonté de Dieu sans intermédiaire.
Le peuple n’intervient nullement dans la transmission de la souveraineté au roi.

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Cette doctrine du droit divin des rois est théorisée par les juristes de l’Ecole de Pont-
à Mousson William Barclay (1546-1608) et Pierre Grégoire de Toulouse. Lors des
Etats généraux en 1614, les officiers royaux membres du tiers propose même de
faire du droit divin des Rois, une loi fondamentale du Royaume. La proposition
achoppe devant les réticences du clergé.

Il reviendra à Bossuet au XVIIe siècle sous le règne de Louis XIV de parachever cette
théorie entre 1670 et 1679 dans son ouvrage La politique tirée des propres paroles
de l’Ecriture Sainte, La royauté est selon lui, un pouvoir indépendant de toute
institution humaine, les rois ne sont responsables que devant Dieu.

Leur résister, c’est résister à l’ordre de Dieu. Toute révolte contre l’Etat royal est
désormais considérée contre une révolte contre Dieu. De nombreuses révoltes de
princes auront lieu à partir 1630 jusqu’au règne de Louis XIV. La Fronde des Princes
en 1650 sous la minorité de Louis XIV sera la dernière. La révolte est alors
complètement délégitimée et s’impose le dogme de la soumission absolue des
sujets au monarque.

L’argument du droit divin fait également de l’Etat une sphère complètement


autonome, obéissant à une raison qui lui est propre : la raison d’Etat.

Le pouvoir absolu du roi s’exerce dans l’intérêt de l’Etat. Pour atteindre ce but, le
monarque peut dans certains cas exceptionnels déroger aux règles ordinaires de la
justice, et aux préceptes chrétiens au nom d’une raison supérieure, particulière
propre au domaine du politique. La raison d’Etat ,parce qu’elle a pour fin ultime la
préservation de la paix de l’Etat sert à justifier des décisions qui sont en
contradiction avec la justice ordinaire mais qui n’en sont pas moins justes au regard
de cet intérêt considéré comme supérieur.

Cette thèse n’empêche pas au moins moralement, le souverain et ses lois de


s’inscrire en conformité avec un ordre juridique supérieur : les lois fondamentales
du Royaume, intangibles et tenues hors de portées de la volonté du roi, car
supérieures aux lois ordinaires.

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Section III Les Lois fondamentales du Royaume : la précision du cadre «
constitutionnel de l’Etat »

Les Lois du Royaume dénommées désormais « lois fondamentales » qui organisent


on l’a vu la succession au trône et la protection du domaine sont confirmées et
s’enrichissent de nouveaux principes à l’occasion des guerres civiles et religieuses :
le principe de catholicité s’affirme et la règle de l’inaliénabilité du domaine reçoit
une confirmation formelle.

Paragraphe 1 : La loi de catholicité : la religion de l’Etat

Jusqu’au seizième siècle, la question de la catholicité du roi de France ne s’était


jamais posée. La paix d’Augsbourg de 1555 conclue entre l’empereur Charles Quint
et les princes luthériens d’Allemagne établit un principe nouveau « CUJUS REGIO
EJUS RELIGIO ». Tel roi ,telle religion.

En 1584, la question de la religion du roi se pose pour la première fois en France. Le


protestant Henri de Bourbon Roi de Navarre, chef du parti des réformés, est dans
l’ordre de succession l’héritier légitime du trône de France. La majorité des français
voient d’un mauvais œil la montée d’un hérétique sur le trône. Aux Etats généraux
de Blois, en juillet 1588 les ligueurs imposent au roi Henri III, la promulgation de
l’Édit d’Union qui fait de la catholicité du monarque une loi fondamentale du
Royaume.

À la suite de l’assassinat d’Henri III en 1589, et près avoir obtenu l’éviction d’Henri
de Navarre, les ligueurs proclament l’oncle de ce dernier, le cardinal de Bourbon, et
donc un catholique, roi de France, sous le nom de Charles X. Mais ce dernier décède
l’année suivante et les ligueurs en s’affranchissant de la loi de masculinité, au nom
de la catholicité, sont prêts à donner la couronne à un princesse espagnole, pourvu
qu’elle soit catholique.

C’est alors que le Parlement de Paris intervient. L’Arrêt Lemaître dit aussi arrêt de la
loi salique rendu le 28 juin 1593 vient rappeler aux Etats généraux le caractère
intangible de la loi de succession au trône, tout en reconnaissant le principe de
catholicité comme loi fondamentale : un prince étranger ne saurait monter sur le
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trône de France. Henri de Navarre accepte finalement sa conversion au catholicisme
et monte sur le trône le 27 aout 1594. Du point de vue juridique cet arrêt illustre la
complémentarité des lois fondamentales. Il n’y a pas de hiérarchie entre elles mais
toutes s’imposent au roi comme l’illustre le rappel à Henri IV de la règle
d’inaliénabilité du domaine.

Paragraphe 2 : L’inaliénabilité du domaine de l’Etat et ses exceptions : l’Edit de


Moulins de 1566

Apparu, on l’a vu à la fin du Moyen Age le principe de l’inaliénabilité du domaine


s’impose au XVIe siècle comme loi fondamentale en février 1566 par l’édit de
Moulins qui donne un véritable statut au domaine royal.

Pris à l’instigation du Chancelier de l’Hospital, il commence par rappeler le principe


d’inaliénabilité, instauré au XIVe siècle et déjà confirmé par l’ordonnance de Villers
Cotterêts de 1539, dans le but de protéger les biens et les droits de la couronne. Il
précise le contenu et la portée de la règle en distinguant un domaine fixe et un
domaine casuel. Par domaine de la couronne, il faut entendre selon les termes de ce
texte : les biens et les droits qui peuvent être incorporés aux domaines de deux
manières : soit de façon expresse par décision royale, soit de façon tacite : c’est le
cas des biens et droits tenus et administrés par des officiers royaux pendant dix ans.
Au terme de cette période décennale, ces biens intègrent le domaine fixe. Avant ce
laps de temps le roi est libre d’en disposer librement. Le domaine casuel est laissé à
la libre disposition du roi.

Deux exceptions sont posées au principe de l’inaliénabilité :

La première est constituée les apanages, c’est à dire la possibilité limitée pour le roi
de doter ses fils cadets de terres mais qui sont indivisibles doivent revenir au
domaine à la mort de l’apanagiste sans héritier direct.

La seconde est celle de l’engagement, c’est à dire la mise en gage temporaire de


certaines terres en tant de crise et pour nécessité de guerre. Cette pratique est
toujours assortie d’une clause de rachat perpétuel.
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Une question demeurait, le roi tout en étant gestionnaire du domaine de la
couronne pouvait-il conserver un domaine privé. La question s’est posée après
l’avènement d’Henri IV qui souhaitait conserver en biens propres, le Royaume de
Navarre.

Le Parlement de Paris en juillet 1591 s’y oppose au motif que « le domaine public
attire, joint et uni le domaine particulier qui ne peut échoir aux rois » et qu’il s’agit «
d’un mélange indissoluble ».

Henri IV se range finalement à l’avis du parlement par un édit de juillet 1607, il


renonce à conserver ses biens patrimoniaux

Chapitre II De la montée en puissance de l’Etat absolutiste à sa contestation

A partir du XVII e siècle, la monarchie absolue tend à prendre une forme plus
administrative avec la croissance des moyens de l’Etat. On passe progressivement
de l’ « Etat de Justice » à celui de « finances » appelé aussi « la monarchie
administrative ».

Cette monarchie administrative qui a caractérisé les derniers siècles de l’Ancien


Régime est marquée par le déclin des institutions représentatives et de conseil dont
la royauté se méfie et auxquelles elle a recours surtout en période de crise. Le
Conseil du Roi devient le véritable centre du gouvernement royal, avec les ministres
parmi lesquels émergent la figure du Chancelier et celle du Contrôleur général des
finances.

L’Etat s’appuie sur une fonction publique où l’on distingue les officiers et les
commissaires. Au niveau provincial émerge une nouvelle figure : l’intendant. Ce
nouveau modèle d’Etat va faire l’objet des critiques de plus en plus vives qui vont
connaître leur acmé au XVIIIe siècle. L’une des principales sans cesse reformulée est
la critique des parlementaires. Les grands juges de la monarchie dénoncent la mise
en place de ces pratiques nouvelles qui portent atteintes aux formes ordinaires et
traditionnelles du gouvernement et de l’administration de l’Etat monarchique

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Section I : La décadence progressive du gouvernement par Conseil et l’affirmation de
la « monarchie administrative » ou l’Etat de finances

Les changements progressifs mais durables qui affectent l’organisation du


gouvernement et de l’administration se manifestent tant au niveau du
gouvernement central qu’au niveau des institutions représentatives nationales et
locales.

Paragraphe 1 : La transformation du gouvernement central

A côté de la Maison du Roi qui constitue un département administratif, le Roi prend


l’habitude de se faire assister à par conseiller privilégié qui se voit finalement
attribuer le titre de principal ministre. Celui-ci supplante les grands officiers de la
Couronne qui voit progressivement leur rôle décliner. La naissance du ministériat et
le déclin progressif des grands officiers

1) Le principal ministre. C’est à la fin de la décennie 1620 que l’institution du


ministériat apparaît officiellement. A l’origine, le titre de « principal ministre » ne
sert qu’à désigner les membres les plus importants du Conseil pour les distinguer
des secrétaires d’Etat. Il n’existe pas, sous l’Ancien Régime de « cabinet ministériel
». C’est à partir du Cardinal Richelieu, sous le règne de Louis XIII que le titre de
principal ministre n’est plus réservé qu’à un seul ministre, à savoir le plus important
celui qui assure la direction de la politique royale. Prenant rang avant le Chancelier,
doté d’une compétence universelle, il siège dans tous les conseils politiques et
coordonne l’activité des différents départements ministériels. Mazarin prend la
suite de Richelieu comme principal ministre, durant les premières années du règne
de Louis XIV à l’époque de la Fronde, avant que le roi annonçant en 1661, son désir
de gouverner lui-même, ne supprime le titre. L’éclipse de la fonction dure jusqu’en
1722. Elle est restaurée sous la régence au profit du cardinal Dubois. Mais, il arrive
cependant que certains personnages exercent la fonction sans en porter le titre
officiel. En effet, à partir du milieu du XVI e siècle, l’accroissement des tâches
administratives et le développement des services publics ont nécessité que l’on
confie à des ministres spécialisés les différents secteurs de l’administration de
l’Etat.

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2) les secrétaires d’Etat. En 1547, le roi Henri II fixe à quatre le nombre de
secrétaires des commandements du roi chargés d’expédier les affaires de l’Etat. En
1559, ces derniers se voient attribués le titre de « secrétaires d’Etat ».
Formellement, ils ne sont que des auxiliaires mais en pratique, ils sont étroitement
associés à l’élaboration de la décision. Entre la seconde moitié du XVI ème siècle et
le règne de Louis XIV apparaissent des départements ministériels par matière : La
Maison du Roi, la Marine, La guerre et les affaires étrangères. Les secrétaires d’Etat
deviennent ainsi avec le Chancelier et le Contrôleur général des finances des piliers
de l’Etat monarchique.

L’effacement progressif du Chancelier et la prise de pouvoir du contrôleur général


des finances

1)Le Chancelier est le dernier « grand officier de la couronne » à exercer encore aux
temps modernes une fonction gouvernementale. Le chancelier occupe une fonction
viagère et inamovible. Tout au plus, en cas de disgrâce peut –on lui retirer la garde
des sceaux. En tant que chef de la justice royale, il a droit d’entrée dans toutes les
cours et les tribunaux du Royaume. Il vérifie la légalité des ordonnances royales et
remplace le roi lorsque ce dernier ne peut pas présider les sections du Conseil. Il est
enfin la bouche du Roi devant le parlement et 3 les Etats généraux. Au XVIIe siècle
s’amorce cependant un déclin du rôle du Chancelier au profit du Principal ministre,
du surintendant général des finances puis du contrôleur général des finances.
Jusqu’en 1661, Le Chancelier conserve sa place prééminente au sein du
gouvernement comme ministre d’Etat, mais il ne peut résister sous Louis XIV à
l’ascension du contrôleur général des finances : Colbert qui le cantonne à un rôle
secondaire. Il n’est plus forcément ministre d’Etat même si la charge de Chanceleier
demeure prestigieuse et retrouve un peu de son éclat avec le Chancelier
d’Aguesseau sous Louis XV, (initiateur de grandes ordonnances en matière de droit
privé), et une place importante dans l’appareil d’Etat avec Maupeou à la fin des
années 1760.

2) Le contrôleur général des finances L’essor de la monarchie administrative est


aussi celui de l’Etat de finances. Les Finances deviennent avec l’essor de la fiscalité
le cœur de l’Etat. Néanmoins, elles demeureront jusqu’à la fin de l’Ancien Régime
un secteur difficilement maîtrisé. On dira même que la monarchie est morte «
malade de ses finances ». Sous Charles IX apparaît un surintendant des finances,
charge qui sera occupée notamment par Sully sous Henri IV puis par Nicolas
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Fouquet en 1653 au début du règne de Louis XIV. Après avoir rétabli les finances ce
dernier est finalement accusé et convaincu de malversations et de détournements à
son profit, ce qui qui provoque sa disgrâce. C’est Jean-Baptiste Colbert son principal
accusateur qui en bénéficie. En 1665, l’intendant des finances Colbert reçoit le titre
de Contrôleur général. Il s’affirme comme un véritable ministre de l’économie et des
finances. Si le roi demeure ordonnateur des dépenses, c’est le contrôleur général
qui est le chef de l’administration financière. Il vise préalablement les mandats de
paiements et prépare les décisions. Il joue également un rôle d’impulsion très
important au niveau économique (agriculture,. Commerce, industrie, transport).
Bref, avec Colbert, le contrôleur général apparaît comme un quasi premier ministre.
Doté de puissants réseaux, son action est relayée dans les provinces par les
intendants. Par la suite, le contrôleur général des finances bénéficiant de l’impulsion
donnée par Colbert demeurera le ministre le plus important de la monarchie jusqu’à
la Révolution. Le Conseil d’Etat et des finances connaît du contentieux administratif
et fiscal, le contrôleur général y joue un rôle prépondérant. C’est en son sein que
vont être prises, sous le règne de Louis XIV, les grandes ordonnances de codification
qui vise à rendre le droit plus uniforme dans certaines matières.

Paragraphe 2 : La volonté de l’Etat d’unifier le droit : les ordonnances de codification

C’est sous le règne personnel de Louis XIV, roi absolu et détenant un pouvoir
législatif sans partage qu’est inauguré par l’entremise de Colbert, un vaste
mouvement de codification de la législation, poursuivi sous Louis XV par le
Chancelier d’Aguesseau.

Ce processus, par sa méthode préfigure par bien des aspects les grandes
codifications de l’époque napoléonienne. Les ordonnances de codification louis-
quatorziennes sont au nombre de quatre, les deux premières traitent de la
procédure civile et criminelle, les suivantes du commerce et de la marine. Leur but
principal, qui ne sera pas véritablement réalisé à la fin du XVIIIème siècle n’est ni
plus ni moins selon l’expression de Colbert « l’unité de la législation » dans l’Etat.

L’entreprise débute par la réforme de la procédure civile matérialisée par


l’ordonnance civile d’avril 1667 qu’on appelle également Code Louis. Il ne s’agit pas
d’un code civil complet regroupant le droit privé français, mais d’un véritable code
de procédure civile, destiné à harmoniser et à unifier les différents styles de

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procédure judiciaire (C’est-à-dire les formes nécessaires pour agir en justice) pour
l’ensemble du Royaume. Elle vise à simplifier les formes, à diminuer les délais de la
procédure et par conséquent les frais de justice, ainsi qu’à restreindre le pouvoir des
juges. Les dispositions de cette ordonnance seront largement reprises par les
rédacteurs du Code civil en 1804, et surtout dans celui de procédure civile de 1806.

Il en ira de même pour la plupart de celles de l’ordonnance criminelle d’août


1670 qui servira de base pour l’essentiel au code d’instruction criminelle de 1808.
Cette ordonnance unifie les règles de la procédure pénale et constitue un véritable
code de procédure pénale. Elle poursuit dans le même sens que celui de
l’ordonnance de Villers-Cotterêts, en confirmant le système inquisitorial et le secret
de l’instruction, autant de règles qui livraient entièrement l’accusé, sans défenseur
aux magistrats chargés d’enquêter. Très sévère dans ses dispositions, elle maintient
le recours à la torture pour obtenir tout aveu qui n’a pas été spontané ou si deux
témoignages concordants n’ont pas été déposés.

Elle comporte néanmoins quelques progrès en matière de garantie pour l’accusé en


rendant obligatoire l’appel au parlement dans tous les cas où est prononcée une
condamnation à une peine capitale. A ces deux textes fondamentaux viennent
s’ajouter l’ordonnance du commerce et l’ordonnance de la marine, qui se sont
opérées sans la consultation des parlementaires et sous l’œuvre du seul conseil de
réforme sous l’impulsion de Colbert.

L’ordonnance du commerce de mars 1673 appelée également Code marchand ou


code Savary du nom de son principal rédacteur, Jacques Savary, traite de tous les
aspects du commerce. Ce 5 texte s’efforce de régulariser et d’unifier l’ensemble des
lois et usages qui le régissent au sein du Royaume. Il inspirera également très
largement le Code de commerce de 1807. L’ordonnance de la marine d’août 1681,
vient quant à elle codifier l’ensemble des règles du droit et du commerce maritime.
Ces deux ordonnances illustrent l’intervention puissante et croissante de l’Etat dans
l’économie à laquelle on a donné le nom de mercantilisme ou de colbertisme.

Notons, également, que par l’Edit de Saint-Germain-en-Laye en avril 1679, Louis XIV
crée pour la première fois dans les facultés de droit un enseignement de droit
français fondé sur l’étude des ordonnances royales. Les professeurs de droit français

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recrutés par concours et qui enseignent dans leur langue maternelle vont jouer un
rôle majeur dans l’unification du droit.

Paragraphe 3 : Les états généraux : du renouveau au déclin

A partir de 1484, au début du règne de Charles VII, les états généraux deviennent
une assemblée bien distincte et représentative des trois ordres avec l’élection de
tous les députés dans le cadre des baillages et des sénéchaussées. Réunis à Tours et
invités à soumettre leurs doléances en vue de la réforme du Royaume, ils
obtiennent réduction de la taille et l’assurance de leur réunion annuelle. Cette
promesse ne sera pas tenue, ils ne seront plus convoqués jusqu’en 1560. Durant les
guerres de religion et jusqu’en 1593, période qui correspond à un affaiblissement de
l’autorité royale et au renouveau de l’institution des états, ils sont convoqués cinq
fois.

Pour éviter le risque de transformation de l’assemblée des états généraux, en


organe de représentation politique, concurrent du roi, la monarchie évite les
réunions trop fréquentes. La dernière réunion a lieu en 1614 sous la minorité de
Louis XIII et la régence de Marie de Médicis. A partir de cette date et jusqu’en 1789,
ils ne sont plus réunis.

Section II L’Administration de l’Etat : l’évolution de la fonction publique

Durant les temps modernes, l’administration de l’Etat connaît également des


mutations importantes La croissance de l’Etat moderne entraine une augmentation
sensible du nombre de ses agents dans la fonction publique. On distingue au sein de
cette dernière, les officiers qui sont des agents ordinaires et traditionnels et dont le
nombre va se multiplier, des commissaires, qui incarnent la nouvelle forme
d’administration de l’Etat absolutiste

Paragraphe 1 : Les officiers : de la vénalité à l’hérédité des charges

Au Moyen-Age, tous les agents royaux portaient le titre d’officiers, ce n’est plus le
cas sous l’Ancien Régime. Ce terme désigne un serviteur de l’Etat royal, investi d’une
fonction publique, un office ou une charge. Un officier est directement nommé par
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le roi par une lettre de provision élaborée par la chancellerie et enregistrée par les
parlements. Il s’agit d’une charge permanente et régulière. On distingue parmi les
plus importants, les offices de finances et de judicature (justice, charges de
conseillers en parlement, par exemple).

A partir du XVe siècle l’usage est instauré de laisser les officiers exercer leur fonction
de manière continue. Une ordonnance de 1467 prise sous le règne de Louis XI vient
préciser leur statut et tend à leur donner un caractère viager amorçant une
reconnaissance implicite de leur inamovibilité. C’est-àdire le caractère irrévocable
de l’officier par le roi sauf cas de forfaiture (faute très grave). Octroyés, à l’origine à
titre viager, les offices vont devenir vénaux puis finalement héréditaires de père en
fils.

La vénalité des charges (vente des charges publiques) se répand dès le XIVe siècle.
Un officier peut céder son office en moyennant finance, en présentant au roi, le
successeur qui accepte de payer le prix demandé. La royauté tolère cette pratique
occulte tout en prélevant à partir de Charles VIII, à chaque résignation d’office, une
taxe de mutation.

A partir de François Ier en 1522, l’Etat pour répondre aux difficultés financières nées
des guerres d’Italie décide d’organiser lui-même la vente des offices pour s’assurer
des rentrées d’argent. Il crée le bureau des parties casuelles pour recevoir le produit
de la vente des charges. La fonction publique est mise à l’enchère. Pour réduire le
nombre de résignations qui rapportent moins que la vente directe d’offices, on
décide que la résignation est nulle si son auteur décède dans les quarante jours
suivants. Pour contrer, le préjudice financier consécutif cette règle, les familles
d’officiers s’efforcent alors de rendre les offices héréditaires.

En 1604, sous Henri IV un arrêt du Conseil accorde la dispense des quarante jours et
un taux réduit pour les droits de mutation entre vifs ou à cause de mort contre le
paiement d’un droit annuel, « la paulette » (du nom de son inventeur Charles
Paulet) , fixée à un soixantième de la valeur de l’ office. Ce système transforme, de
fait, les offices ordinaires en charge héréditaire. La patrimonialité des offices qui
apparaît comme un expédient financier a pour conséquence la multiplication des
offices au détriment de l’efficacité administrative donnant lieu à bien des dérives.
Elle accroit également l’indépendance des officiers vis-à-vis du pouvoir royal qui

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perd bientôt en pratique le droit de nommer ses officiers, sauf les grands offices
comme celui de Chancelier qui restent à sa disposition. Cette évolution explique la
montée en puissance d’une nouvelle catégorie d’agents : les commissaires, pour
pallier les inconvénients de la patrimonialité des offices.

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Paragraphe 2 : Les commissaires

Contrairement à l’officier, le commissaire est un agent extraordinaire à qui le roi


délègue certaines prérogatives pour remplir une fonction publique temporaire. Les
commissaires sont nommés par une lettre de commission du roi qui énumère
précisément les compétences qui leurs sont conférées, leur champ d’action voire la
durée de leur mission. Ils n’ont aucune garantie quant à la durée de leur fonction et
sont révocables AD NUTUM.

Ce statut précaire, en fait des agents loyaux et efficaces. Le roi a volontiers recours à
ce type d’agent pour les affaires qui exigent une action rapide et énergique. Leur
rôle relève une conception moderne de l’administration : strictement soumis aux
ordres du roi, leur action est affranchie des formes ordinaires qui régissent les
fonctions des officiers. Ils sont par excellence les agents de la monarchie absolue.
Ainsi au niveau central, les conseillers d’Etat, les secrétaires d’Etat et le contrôleur
général sont des commissaires. Au niveau local, c’est la figure de l’intendant qui
s’impose comme le commissaire le plus en vue dans la période moderne.

Paragraphe : 3 Un nouvel agent local : l’intendant, instrument de l’Etat moderne

A l’origine, les intendants sont des conseillers instaurés pour assister les
gouverneurs dans les Provinces. Désignés par commission, il porte le titre
d’intendant.

Les guerres de religion voient apparaître un nouveau type d’intendants, les


commissaires envoyés par le roi pour faire appliquer les édits de pacification dans
les provinces avec le titre d’intendants de justice et d’intendants de finances. Puis, à
partir du règne de Louis XIII, les commissions données aux intendants se font de
plus en plus variées et certains commissaires reçoivent le titre d’ « intendant de
justice et police », titulature qui marque l’élargissement de leurs compétences.

Sous le gouvernement de Richelieu dans les années 1630, les intendants sont la
pièce maîtresse de la réorganisation de l’administration fiscale. Chargés de la
répartition de l’impôt au sein de leur circonscription territoriale : la généralité, ils
reçoivent en 1643, le titre d’ « intendant de police, justice et finances ». Ils
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constituent sous le règne de Louis XIV, les instruments du développement de la
monarchie administrative et les relais locaux du pouvoir royal. Rien ne leur échappe,
du maintien de l’ordre public et la police des cultes au contentieux administratif 8 et
fiscal. Ils préfigurent d’une certaine manière les préfets napoléoniens, ce qui leur
vaut la très forte critique des adversaires de l’absolutisme qui y voit un symbole de
l’arbitraire monarchique.

Parmi les critiques les plus virulents de la monarchie absolue et notamment au


XVIIIe siècle, les Officiers des Parlements occupent une place majeure. `

Section III : La querelle du greffe et de la couronne

Depuis le XIV ème siècle, les cours de justices souveraines (Parlements) disposaient
coutumièrement d’un droit éventuel de remontrance. Les remontrances
consistaient en des observations « très respectueuses » destinées, en une seule fois
et sans publicité, à informer le souverain des défauts, inconvénients et risques de
tous ordres que les cours estimaient de leur devoir de signaler, à réception de la
décision royale. S’il n’était pas tenu compte par le roi de ces remontrances, des
lettres de « jussion » portant l’ordre péremptoire du souverain d’enregistrer les
ordonnances étaient adressées au Parlement.

Le Système commença toutefois à se dérégler au XVI e siècle avec l’apparition des


remontrances itératives (répétées), entraînant le plus souvent d’itératives jussions.
Le conflit s’il perdurait, obligeait le roi à tenir « un lit de justice » en se rendant en
personne au sein du Parlement pour faire enregistrer la loi. C’est le roi lui-même qui
prononçait l’arrêt d’enregistrement enjoignant au greffier du Parlement de
transcrire. Paragraphe 1 : La Fronde parlementaire et la réponse de Louis XIV

En 1648, la Fronde parlementaire, grande révolte des cours de justice royale,


prétendait sonner la fin des lits de justice. Elle érigeait le parlement en assemblée
délibérante en charge de voter l’impôt. Si cette révolution constitutionnelle
conduite par les seules élites judiciaires avait réussi, le « sénat de France » serait
devenu l’organe d’un parlementarisme à l’anglaise. En réaction, à cette révolte

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l’absolutisme de Louis XIV va tendre à briser toute velléité d’opposition des grands
juges à la loi royale.

Le roi et Colbert bien résolus à mettre définitivement au pas la haute magistrature


et éloigner le spectre du « gouvernement des juges », l’ordonnance civile de 1667
prescrit que les cours supérieures doivent procéder sans aucun retardement à
l’enregistrement et à la publication des textes royaux. Si les cours estimaient devoir
faire des remontrances, celles-ci devraient être présentées dans les huit jours par le
Parlement de Paris cours et dans les six semaines par les 9 autres (le temps
nécessaire pour que l’(ordonnance arrive et qu’elles puissent en prendre
connaissance). Allant plus loin encore, la déclaration royale du 24 février 1673
supprime les remontrances préalables à l’enregistrement. C’est le régime de
l’enregistrement pur et simple.

Jusqu’en 1715 les parlements sont muselés et s’abstiennent de toutes


remontrances.

A la mort du roi soleil, les parlementaires vont récupérer le pouvoir de remontrance.


En s’affirmant les dépositaires des lois font faire émerger l’idée d’un « contrôle de
constitutionnalité » des lois royales par rapport aux lois fondamentales.

Paragraphe 2 : La radicalisation des prétentions parlementaires au XVIII e siècle : les


Parlements « dépôt des lois » et « représentants de la nation »

A la mort de Louis XIV, le régent Philippe d’Orléans, a besoin du parlement de Paris


pour casser le testament de Louis XIV qui institue un conseil de régence trop
contraignant. Une déclaration du régent du 15 septembre 1715, rétablit sans
précaution ni restriction le droit des cours de faire des remontrances avant
enregistrement. Le préambule déclarait que « de cette ancienne liberté » il serait
fait usage avec circonspection. C’est tout l’inverse qui se produit. A partir de cette
époque et surtout après 1750, les parlements vont s’opposer systématiquement à la
politique monarchique, bloquant toutes les tentatives de réformes.

Parmi les arguments invoqués dans les remontrances peut figurer la contradiction
entre les lois examinées et les lois fondamentales du Royaume. Le parlement
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employant même l’expression « Constitution de l’Etat » et affirmant que cette
constitution est opposable au monarque.

Contre les enregistrements forcés des lettres patentes, contre les arrêts du Conseil,
les remontrances après 1750 font systématiquement valoir en défense en
s’appuyant sur l’Esprit des lois, célèbre ouvrage publié par Montesquieu en 1748,
que les hauts magistrats sont « dépositaires des lois », que le Parlement constitue «
le dépôt des lois ». C’est-à-dire qu’il forme un corps qui doit conserver la teneur des
lois pour les rappeler en cas d’oubli.

Jugeant que le lit de justice est un acte du pouvoir absolu dérogeant brutalement à
la tradition de libre vérification des lois en parlement, les magistrats se défendent
des reproches qui leurs sont faits en haut lieu d’avoir la prétention de prendre part
au pouvoir législatif.

La vérification préalable à l’enregistrement de lois permet en réalité aux cours


d’exercer une véritable contrôle de l’activité législative royale. Celui-ci est entendu
de la manière la plus large car il peut-être à la fois d’opportunité
( les lois royales ne doivent pas être jugées déraisonnables) et de constitutionnalité.
(elles ne doivent pas être contraires aux lois fondamentales qu’il appelle désormais
la Constitution de l’Etat).

Allant encore plus loin dans l’opposition à l’absolutisme, les parlementaires disent
également représenter la nation revendiquant ses droits bafoués . D’abord sous
entendue, la notion de représentation éclate au grand jour, à partir de 1764, lorsque
les parlements se posent expressément en

« représentants de la nation habilités à donner pour elle le consentement à la loi ».


Ils développent une théorie appelée « la théorie des classes » qui prétend que tous
les parlements ne forment qu’un seul corps avec le parlement de Paris.

En prétendant incarner les droits de la nation, les parlementaires adoptent après


1750 une posture en rupture. Ils avaient jusqu’alors prétendu incarner la majesté
royale ( la continuité de l’Etat) face au monarque régnant et justifier ainsi leur
participation à la souveraineté. Après celui de Pau, les juges du Parlement de
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Rennes démissionnent collectivement en 1765 pour s’opposer notamment à la
nouvelle fiscalité royale provoquant une interruption du service de la Justice.

Se voyant contestée dans ses prérogatives essentielles la monarchie réagit le 3 mars


1766 par un discours d’autorité prononcé le 3 mars 1766 devant le Parlement de
Paris.

Dans ce discours que l’on a retenu sous le nom de « la séance de la flagellation »,


Louis XV réfute l’ensemble des arguments et des prétentions parlementaires. Il
réaffirme qu’il est le seul et unique souverain en France, et rappelle les principes
constitutifs de l’autorité du monarque de droit divin contre un corps qu’il qualifie d’
« imaginaire » et menaçant l’harmonie de l’Etat. Le pouvoir législatif n’appartient
qu’à lui « seul, sans dépendance et sans partage ».

Si les Parlements défendaient d’abord et avant tout, leurs intérêts de classe, la


réforme entreprise par le chancelier Maupeou en 1771 qui les supprime et créé à
leur place des conseils supérieurs, en établissant la gratuité de la justice et en
mettant fin à la vénalité des charges, est vécue par l’opinion publique comme un
véritable « coup d’état ». Elle vient accréditer la thèse selon laquelle, les
parlementaires persécutés sont les gardiens des libertés de la nation, « les derniers
vestiges de sa liberté mourante ». Seul Voltaire parmi les philosophes est là pour
applaudir et soutenir Maupeou. La levée de bouclier et l’émoi provoqués par cette
réforme musclée, dénoncée comme l’avènement du despotisme en France
provoque dès 1774, avec l’accession de Louis XVI au pouvoir, le retour des anciens
parlements.

La monarchie a donc plié et dès lors, elle va se heurter chaque fois qu’elle tentera
une réforme à la résistance des parlementaires parés du beau titre de « défenseurs
de la nation ». Dès lors jusqu’en 1788, ils se montreront les adversaires implacables
du gouvernement royal, prétendant en l’absence d’assemblée de la nation, assurer
à travers leur droit de remontrance, la perpétuation du consentement aux lois de la
nation. Le Parlement, ira jusqu’à fournir en 1788 une liste élargie des lois
fondamentales du Royaume incluant notamment l’inviolabilité de la magistrature.
Reprise dans d’autres remontrances jusqu’en 1788, cette preuve du rôle substitutif
de l’institution parlementaire n’a guère pu prospérer avec l’appel aux états

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généraux. La Révolution allait finalement abolir les Parlements et mettre à bas tout
l’édifice de l’ancienne monarchie.

Multiforme la crise de l’Ancien Régime, trouve d’abord ses causes dans ses « abus »,
c’est à dire l’ensemble des faiblesses institutionnels de la monarchie absolue aux
XVIIIème siècle . Ces abus font l’objet des critiques idéologiques des philosophes
(Montesquieu, Voltaire, Rousseau) de différents courants d’idées réunies sous le
terme générique de philosophie des Lumières. Ils n’ont pu être corrigées à temps et
l’incapacité de la royauté à mener à bien les réformes nécessaires a conduit à la
réunion des états généraux en mai 1789. C’est surtout la conception générale de la
monarchie française avec son double fondement théocratique et traditionnel,
tenant son autorité de Dieu et détenant un pouvoir absolu sur ses sujets qui se
trouve contestée par l’affaiblissement des croyances religieuses et la montée en
puissance de nouvelles conceptions de l’Etat.

La période qui s’ouvre en mai 1789 avec la Révolution française et qui se clôt en
1815, après l’échec des Cent jours et l’abdication définitive de Napoléon est capitale
pour l’histoire des institutions et du droit français. C’est en effet, durant cette
période relativement courte : un peu plus de 25 ans, une génération d’hommes que
vont être posés l’essentiel des principes politiques constitutionnels, juridiques et
sociaux qui vont devenir les piliers de l’Etat contemporain.

La Révolution c’est d’abord la destruction de l’ordre ancien et la proclamation de


principes nouveaux, les principes de 1789 inscrits en lettres d’or dans la déclaration
des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, c’est aussi l’invention du
constitutionnalisme moderne, c’est également la rationalisation de l’administration
et des finances publiques, c’est enfin la réforme de la justice l’émergence d’un
nouveau de droit de la famille et de la propriété qui trouvera son aboutissement
dans l’adoption du Code civil de 1804. Rédigé notamment à la demande de
Napoléon par Portalis, ce code consacre l’unité juridique de l’Etat, en faisant de la
loi, la source prépondérante du droit dans l’Etat.

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