CH01
CH01
CH01
Les équations de Maxwell modélisent mathématiquement les interactions entre charges électriques, courants
électriques, champs électriques et champs magnétiques. Dit simplement, elles décrivent les phénomènes
électriques, magnétiques et lumineux.
Ces équations sont très importantes en physique et tirent leur grande élégance de leur simplicité : juste quatre
équations pour décrire le vaste monde de l’électromagnétisme.
Ci-après, on va voir ce que disent qualitativement ces équations, une par une. Au final, vous verrez que c’est
juste beaucoup de maths pour « pas grand chose ». En fait, on peut s’en passer pour comprendre le
phénomène, mais elles restent indispensable pour les décrire de façon quantitative (et c’est ça qui est
compliqué…).
Dans ce qui suit, le champ électrique est représenté par ⃗ et le champ magnétique ⃗
2. Équation de Maxwell-Gauss
∇⃗ ∙ ⃗ =
∇⃗ ∙ ⃗ = 0
« La divergence du champ magnétique est nulle. »
Ici, il n’y a pas divergence du champ magnétique : les lignes de champ magnétique ne partent pas vers
l’infini. À la place, les lignes de champ sortent d’un pôle pour aller dans l’autre.
Cette loi traduit le fait simple qu’il n’existe pas de monopôle magnétique. Un monopôle « sud » ou « nord »
d’un aimant n’existe pas (alors qu’il existe des monopôles électriques, comme l’électron, négatif, ou le
proton, positif).
Si l’on brise un aimant en deux, on obtient deux aimants avec chacun son pôle nord et son pôle sud.
Mathématiquement, la loi peut aussi être lue comme « les lignes de champ magnétique sortant d’un des pôles
d’un aimant rentrent dans l’autre pôle ». Cette formulation explique mieux le fait que la somme de toutes les
lignes de champs est égale à zéro : ce qui sort d’un côté rentre de l’autre et final on ne perd ni ne crée rien.
Si la forme des lignes de champ électrique est celle d’une source d’où les lignes s’éloignent, les lignes de
champ magnétique sur un aimant sortent d’un côté et rentrent de l’autre, comme on a l’habitude de les
représenter depuis longtemps.
Page | 1
Matière Radiocommunication Semestre 1, 1ère master Système des télécommunications
4. Équation de Maxwell-Faraday
⃗
∇⃗ × ⃗ = −
du champ magnétique ⃗.
En effet, c’est la variation du champ magnétique qui produit un champ électrique et non le champ
magnétique tout seul. Si vous placez un aimant dans une bobine, il ne se passe rien. En revanche, si vous
agitez l’aimant, alors il se crée un champ électrique autour (qui lui-même va générer un courant électrique
dans le fil). C’est pour ça que la dynamo de votre vélo n’alimente les lumières que quand vous roulez, et pas
à l’arrêt.
Cette particularité de dépendance des phénomènes électriques à la variation du champ magnétique est
cruciale et a été découverte par Faraday il y pratiquement 200 ans.
5. Équation de Maxwell-Ampère
⃗
∇⃗ × ⃗ = ⃗+
Page | 2
Matière Radiocommunication Semestre 1, 1ère master Système des télécommunications
6. Conclusion
On peut remarquer que les équations de Maxwell ont toutes un nom, et à chaque fois avec le nom d’un autre
physicien. En fait, les travaux de Gauss, Thomson (plus connu sous le nom de Lord Kelvin), Ampère et
Faraday sur le magnétisme et l’électricité n’avaient pas grand chose pour les lier, si ce n’est que Faraday
avait déjà montré leur couplage de façon expérimentale. Maxwell a alors repris leurs différents travaux et a
constitué toute une base mathématique, avec des équations, pour créer toute la loi de l’électromagnétisme.
Son génie mathématique lui a permis ainsi de condenser une vingtaine de lois décrivant des phénomènes
simples et plus ou moins indépendantes dans seulement quatre équations cohérentes. L’élégance des
équations de Maxwell n’enlève cependant rien à la complexité des calculs et applications numériques qui
peuvent en découler, je vous préviens !
Enfin, sachez que parfois la Force de Lorentz est ajoutée aux quatre équations ci-dessus. Elle permet de
calculer l’orientation et l’intensité de la force subie par une particule ou un corps chargée plongé dans un
champ magnétique.
Page | 3
Matière Radiocommunication Semestre 1, 1ère master Système des télécommunications
⃗ ⃗⃗ =− ⃗⃗
Or :
⃗ ⃗⃗ = ⃗ ⃗ −∆⃗
Avec
⃗=
et
⃗
⃗⃗ = ⃗+
Il vient :
⃗
⃗ −∆⃗ =− ⃗+
Soit, finalement :
⃗ 1 ⃗
∆⃗− = ⃗ +
Page | 4
Matière Radiocommunication Semestre 1, 1ère master Système des télécommunications
⃗ ⃗⃗ = ⃗ ⃗ −∆ ⃗= ⃗⃗ + ⃗⃗
Soit :
⃗
⃗ (0) − ∆ ⃗ = ⃗⃗ + −
Finalement :
⃗
∆⃗− =− ⃗⃗
Et
⃗
∆⃗− = 0⃗
Ces équations sont les équations de propagation du champ EM. Si l’on note s(x,y,z,t) l’une des six
coordonnées des champ EM ( ,…., , … ), alors :
∆ − =0
soit;
1
∆ − =0
1
=
C’est l’équation de d’Alembert (équation classique de propagation des ondes, encore appelée
équation des cordes vibrantes) établie au XVIIIème siècle pour modéliser les vibrations d’une corde tendue.
Les solutions de cette équation traduisent un phénomène de propagation de célérité c (vitesse de la lumière
dans le vide).
9. Résolution de l’équation de d’Alembert
+ ∙ − =0
On pose :
= + = −
Page | 5
Matière Radiocommunication Semestre 1, 1ère master Système des télécommunications
= + = +
On en déduit :
+ =2 − = −2
= =0
= ( )+ ( )= − + +
( , )= −
On constate que :
+∆
− = ( +∆ − )
La solution s_( , ) = ( + ) représente un signal qui se propage sans déformation à la vitesse v le long
∆ − =0 avec ( ⃗, ) = ( , , , )
Page | 6
Matière Radiocommunication Semestre 1, 1ère master Système des télécommunications
Figure. Onde plane se propageant dans la direction Ox. Les plans d’onde se déplacent à la vitesse v entre
deux instants t1 et t2 > t1
11. Polarisation des ondes planes
La polarisation d’une onde est l’évolution de la direction de son champ électrique ⃗ au cours du temps
(figure). Pour une onde se propageant dans le vide illimité selon Ox, l’expression la plus générale du champ
électrique est :
= 0
= − + = ⁄
= ( − + )
Ou les constantes E0y et E0z d’une part, et φy et φz d’autre part sont a priori différentes. Pour décrire
l’évolution de la direction du champ ⃗ au cours du temps, il existe a priori deux méthodes : fixer la position
et envisager l’évolution dans le temps ou fixer le temps et envisager l’évolution spatiale selon Ox.
Page | 7