ULB Analyse Séquentielle
ULB Analyse Séquentielle
ULB Analyse Séquentielle
o SEQUENCES ET COURBE LITHOLOGIQUE
o STRATIGRAPHIE SEQUENTIELLE
On peut aussi les distinguer sur la base des mécanismes qui les génèrent, c.-à-d. des
mécanismes responsables de leur subsidence (Fig. I.1).
Figure I.1 : bassins sédimentaires en fonction du contexte tectonique. A : rift
continental. B : marge passive avec structuration en demi-grabens et bassin
océanique. C : bassins d'arrière-arc, d'avant-arc et fosse océanique en zone de
subduction. D : bassins liés à une faille transformante (décrochement dextre).
II. Enchaînement vertical des milieux de dépôt: éléments
d'analyse séquentielle
INTRODUCTION
S'il est indispensable de pouvoir reconnaître les divers milieux du domaine marin
par l'interprétation des faciès, il n'est pas moins important de comprendre leur
enchaînement vertical et latéral dans le temps et l'espace. Cette connaissance
s'avère indispensable à la compréhension de l'évolution d'un bassin (aspect
dynamique).
COURBE LITHOLOGIQUE ET SEQUENCES
- on peut aussi matérialiser les microfaciès par des batonnets; ceci permet d'affecter
une variable supplémentaire au type de trait (pointillé, plein, etc.) (Fig. II.1C).
Fig. II.1: plusieurs représentations de la courbe des (micro)faciès. La technique C
permet d'affecter une variable supplémentaire au type de trait.
Cette courbe, qu'elle soit constituée de segments de droite comme dans le premier
cas ou qu'elle relie des points comme dans le second constitue la courbe
lithologique/de faciès ou de microfaciès de la série étudiée. L'étude de cette courbe
permet de (1) mettre en évidence les coupures sédimentaires (en fait les évolutions
sédimentologiques pour lesquelles la loi de Walther (1894) n'est pas respectée: on
voit se succéder deux faciès qui ne coexistent pas latéralement dans le domaine de
sédimentation, ex: calcaire argileux à brachiopodes succédant à du calcaire algo-
laminaire, etc.) et (2) de mettre clairement en évidence le sens de l'évolution des
faciès: tendance à se rapprocher (régression) ou à s'éloigner (transgression) de la
ligne de rivage.
Les séquences
Les séquences peuvent être caractérisées par le sens d'évolution des faciès qui les
constituent: il existe ainsi des séquences régressives et transgressives. Suivant
l'environnement de dépôt, ces séquences régressives et transgressives sont
évidemment constituées de successions de faciès différents. On trouve dans la
littérature un certain nombre de séquences "classiques", par exemple: séquences
péritidales, séquences d'arrière-récif, etc. On caractérise souvent ces séquences par
une expression soulignant la variation d'un paramètre
sédimentologique:"coarsening upward", "thickening upward", "fining
upward", etc.
Notons que les turbidites et les tempestites constituent également des séquences,
mais dont la mise en place a un caractère instantané par rapport à l'histoire du
milieu de dépôt: ces séquences n'enregistrent donc pas d'évolution temporelle de
l'environnement.
L'identification des séquences doit être faite dès le levé de terrain. C'est lors du
banc par banc que se révèlent les divers types de surfaces remarquables: fonds
durcis, limites érosives, changement brutal de faciès qui soulignent en général les
limites de séquences. Après l'examen pétrographique et la définition des faciès et
microfaciès, l'examen de la courbe lithologique aide aussi à l'identification des
séquences.
Enfin, je voudrais rappeler que l'on doit voir en A. Lombard, naguère professeur à
l'ULB, un précurseur dans le domaine de l'étude des séquences et des corrélations
stratigraphiques basées sur leur identification: la séquostratigraphie (cf. Errera,
1976).
Fig. II.2: schématisation d'une séquence élémentaire classique.
Types de séquences
Si l'on envisage l'évolution des séquences au sein d'un corps sédimentaire, toujours
par rapport à la paléoligne de rivage, il est possible de distinguer trois types de
successions (Fig. II.3):
Corrélations séquentielles
Pour fixer les idées sur un exemple concret, il suffit de penser aux diverses
séquences générées par une baisse mineure du niveau marin:
- en milieu littoral, on aura par exemple une succession du type boue lagonaire
bioturbée, surmontée de laminites algaires (=séquence régressive, probablement de
type "thining upward");
Un autre exemple est donné à la Fig. II.4, dans un domaine détritique littoral.
Il faut noter que les corrélations séquentielles sont facilitées lorsque l'on utilise des
"motifs" caractéristiques, par exemple une séquence régressive suivie d'une
séquence transgressive très affirmée, etc.
Par ailleurs, l'empilement des couches sédimentaires donne naissance à des unités
dont la géométrie est variable. Les termes utilisés pour préciser les caractéristiques
des transitions entre ces unités sont illustrés à la Figure II.6. Onlap se dit de
couches à pente faible venant buter sur des couches plus inclinées ; downlap se dit
de couches à pente forte venant reposer sur des couches à pente faible.
Figure II.6 : géométrie des surfaces de contact entre corps sédimentaires lors du
remplissage d'un bassin.
STRATIGRAPHIE SEQUENTIELLE
Un des apports majeurs des concepts développés par Exxon est la notion
d'"accommodation". Il s'agit de l'espace disponible à tout instant pour piéger, en
domaine marin, les sédiments. Le paramètre le plus fondamental est en réalité la
vitesse de création ou de suppression de l'espace disponible ou potentiel
d'accommodation, représenté par la dérivée première de la courbe de variation du
niveau marin relatif. Les points critiques sont, non pas les minima et maxima, mais
les points d'inflexion.
Les paraséquences sont les plus petites séquences de dépôts corrélables à l'échelle
d'un bassin sédimentaire. Leur épaisseur est comprise entre 1 et 10 m. Leur durée
est variable et comprise entre 20 et 900 Ka. Elles sont définies, en milieu marin
entre deux surfaces de première inondation ou surfaces de transgression (Fig. II.8).
Elles sont proches des séquences génétiques de Guillocheau, la différence résidant
dans les surfaces les délimitant qui sont dans ce cas les surfaces d'inondation
maximale.
Le modèle d'Exxon est donc un modèle simple qui marque une révolution
conceptuelle. Il a une valeur de guide mais il n'est pas une réalité universelle. En
particulier, il intègre une marge passive: la subsidence croît avec la profondeur; le
profil de dépôt est simple: il n'intègre ni barrière, ni domaine marin restreint et
surtout, il n'a pas encore été vraiment validé sur les systèmes carbonatés.
Fig. II.9: représentation schématique du modèle de stratigraphie séquentielle
d'Exxon. Le prisme de bordure de plate-forme se développe à la place du prisme de
bas niveau quand la chute de niveau marin ne dénoie pas la plate-forme.
Fig. II.10: variations du niveau marin, surfaces remarquables et cortèges de dépôt
dans le modèle d'Exxon.
- surface d'inondation maximale: c'est la surface correspondant aux milieux les plus
profonds ou les plus proches du domaine marin;
Une autre méthode est fournie par l'interprétation des diagrammes de Fischer
("Fischer plot"). Cette méthode (Fischer, 1964) permet de déterminer la séquence
de dépôt de 3e ordre et d'en suivre les variations en fonction du temps. La courbe
de Fischer (Fig. II.11) représente l'épaisseur cumulative des cycles (axe vertical) en
fonction du temps (axe horizontal). Cette méthode implique nécessairement que
chaque cycle représente un intervalle de temps constant et que la série de cycles
analysée s'est déposée pour une même valeur de la subsidence. La ligne qui relie la
base de la section stratigraphique au temps zéro correspond alors au vecteur de la
subsidence moyenne. Les cycles individuels sont reportés en fonction de leur
niveau stratigraphique au-dessus de ce vecteur de subsidence.
Le cortège régressif
Plusieurs chercheurs, dont Plint & Nummedal (2000) ont mis en évidence
l'existence d'un cortège supplémentaire: le cortège régressif ("falling stage systems
tract", FSST), enregistrant des dépôts pendant une phase de baisse du niveau marin
("régression forcée"). Ce cortège est en fait le pendant du cortège transgressif et
s'intercale entre le cortège de haut niveau et le cortège de bas niveau. Si l'on
compare le schéma "classique" d'Exxon (Fig. II.9) et le modèle de Plint &
Nummedal (Fig. II.12), on constate que le cortège régressif reprend une partie des
dépôts du cortège de haut niveau (depuis le début de la chute du niveau marin
jusqu'au "downward shift") et une partie des dépôts du cortège de bas niveau (du
"downward shift" au point le plus bas du niveau marin).
Comme pour les autres cortèges, l'identification du cortège régressif est basée sur
sa position dans la séquence de dépôt, le mode d'empilement des séquences d'ordre
inférieur et la géométrie des corps sédimentaires. Le cortège régressif est le seul
cortège dont les unités successives s'avancent de moins en moins loin vers le
continent ("offlapping"); sa base correspond en pratique à la première séquence
d'ordre inférieur qui montre une surface d'érosion marine à sa base; son sommet
correspond à la surface d'émersion majeure (limite de séquence) sur laquelle se
dépose le prisme de bas niveau.
Fig. II.13. Géométrie d'un atoll au cours d'un LST, TST et HST. Durant le LST, un
récif frangeant se développe et des phénomènes karstiques affectent la plate-forme
interne. Durant le TST, la croissance récifale ne peut équilibrer la hausse du
niveau marin qu'en périphérie de la plate-forme et une couronne atollienne se
développe; les sédiments sont exportés sur les flancs sous le vent; des sédiments
fins se déposent dans le lagon. Durant le début du HST, la diminution de
l'accomodation provoque une augmentation de l'exportation des sédiments;
ensuite, l'émersion fréquente de la plate-forme amène une diminution de la
productivité.
Qu'en penser?
http://strata.geol.sc.edu/
S. Ferry, 1991. Une alternative au modèle de stratigraphie séquentielle
d'Exxon: la modulation tectono-climatique des cycles orbitaux. Géologie
alpine, mémoire hors-série, 18, 47-99.
P. Homewood, 1996. The carbonate feedback system: interaction between
stratigraphic accommodation, ecological succession and the carbonate
factory. Bull. Soc. Géol. France, 167, 6, 701-715.
C.R. Handford & R.G. Loucks, 1993. Carbonate depositional sequence and
system tracts-responses of platform to relative sea-level change. In:
R.G. Loucks & J.S. Sarg, eds., Carbonate sequence stratigraphy,
Mem. Am. Assoc. Petrol. Geol., 57, 3-41.
A. Izart & D. Vachard, 1994. Subsidence tectonique, eustatisme et contrôle
des séquences dans les bassins namuriens et westphaliens de l'Europe de
l'ouest, de la CEI et des USA. Bull. Soc. Géol. France, 165, 5, 499-514.
A.G. Plint & D. Nummedal, 2000: The falling stage systems tract:
recognition and importance in sequence stratigraphic analysis. In: D. Hunt &
R.L. Gawthorpe (eds.): Sedimentary response to forced regressions.
Geol. Soc. London Sp. Publ., 172, 1-17.
J-N. Proust, 1994. Notions élémentaires de stratigraphie séquentielle
illustrées par un exemple. Ann. Soc. Géol. Nord, 3 (2e série), 5-25.
J.C. Van Wagoner, H.W. Posamentier, R.H. Mitchum, P.R. Vail, J.F. Sarg,
T.S. Loutit, & J. Hardenbol, 1988. An overview of the fundamentals of
sequence stratigraphy and key definition. In: C.K. Wilgus, ed., Sea-level
changes-An integrated approach. S.E.P.M. Sp. Publ., 42, 39-45.
géologie de terrain
géologie de la Wallonie
excursions
processus sédimentaires