Ressorts: Généralités

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Ressorts

Généralités
par Michel DUCHEMIN
Ingénieur de l’Institut Catholique d’Arts et Métiers de Lille
Ingénieur de l’École Supérieure de Soudure Autogène de Paris
Chef de Produit ferroviaire à la Société Ressorts Industrie

1. Définitions.................................................................................................. B 5 430 - 2
1.1 Déflexion ...................................................................................................... — 2
1.2 Potentiel élastique ....................................................................................... — 2
2. Principes généraux .................................................................................. — 2
3. Théorie statique ....................................................................................... — 2
4. Contraintes statiques et dynamiques ................................................ — 4
4.1 Contraintes constantes (ou statiques). ...................................................... — 4
4.2 Contraintes dynamiques. Fatigue .............................................................. — 4
4.3 Chocs ............................................................................................................ — 4
4.4 Durée de vie ................................................................................................. — 4
5. Classification des ressorts .................................................................... — 4
5.1 Ressorts à module d’élasticité élevé et fortes contraintes....................... — 4
5.2 Ressorts à faible module d’élasticité et faibles contraintes ..................... — 5
5.3 Classification des ressorts selon les contraintes qu’ils subissent ........... — 5
6. Matières ...................................................................................................... — 6
6.1 Métaux à travailler à froid........................................................................... — 6
6.2 Métaux à travailler à chaud ........................................................................ — 9
6.3 Matériaux non métalliques ......................................................................... — 9
7. Procédés de fabrication ......................................................................... — 9
7.1 Fabricant des ressorts métalliques ............................................................ — 9
7.2 Fabrication des ressorts en caoutchouc .................................................... — 13
8. Facteurs influençant la durée de vie d’un ressort métallique..... — 14
8.1 Le métal et sa mise en œuvre..................................................................... — 14
8.2 Conditions d’utilisation ............................................................................... — 16
8.3 Le caoutchouc .............................................................................................. — 17
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. B 5 440

out effort appliqué à une pièce mécanique la met dans un état de contrainte
T qui la déforme.
Cette déformation est utile dans plusieurs cas :
8 - 1984

— pour maintenir un effort constant ou un couple constant (cas des attaches) ;


— pour signaler ou contrôler la valeur d’une force ou d’un couple (cas des
dynamomètres) ;
— pour emmagasiner de l’énergie motrice (cas des horloges) ;
— pour limiter la force due à un choc (cas des tampons) ;
B 5 430

— pour suspendre une masse et filtrer une vibration (cas des suspensions).
Mais elle est souvent nuisible au bon fonctionnement des organes mécaniques.
C’est pourquoi l’on préfère la localiser dans un organe appelé ressort qui peut
se déformer fortement.

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Jusqu’à cette limite, toutes les déformations sont élastiques.


Notations et Symboles Au-delà de cette limite on risque des déformations plastiques
appelées fluage.
Symbole Unité Désignation Charger le ressort nécessite un certain travail qui est emmagasiné
par le ressort et qui est restitué quand le ressort est libéré. Ce travail
C N·m Couple extérieur appliqué au ressort disponible est appelé potentiel élastique, potentiel interne, ou
E MPa Module d’élasticité longitudinal énergie interne du ressort.
ou module d’Young
F mm/N Flexibilité = f /P
G MPa Module d’élasticité transversal
ou module de Coulomb 2. Principes généraux
H mm Hauteur du ressort sous charge P
H0 mm Hauteur du ressort libre (non chargé) Les ressorts peuvent être considérés comme des poutres ou des
P N Effort extérieur appliqué au ressort ensembles de poutres soumises aux lois générales de la Résistance
R N/mm Raideur = P /f des matériaux sous réserve de leurs conditions restrictives
V mm3 Volume de la matière du ressort constituant les hypothèses fondamentales de la Résistance des
W N · mm Potentiel élastique ou énergie interne matériaux (article spécialisé Théorie des poutres [C 2 010] dans le
f mm Déflexion ou déplacement du point traité Construction) et qui peuvent s’exprimer comme suit :
d’application de la force extérieure — les actions extérieures s’exerçant sur la poutre sont soit une
q N/mm2 Quantité d’énergie emmagasinée force P supposée appliquée au centre d’une section droite, soit un
dans l’unité de volume couple C appliqué à une section droite ;
avec des contraintes normales — les diverses conditions de forme et de charge entraînent une
qτ N/mm2 Quantité d’énergie emmagasinée déflexion (ou déplacement du point d’application de la force P )
dans l’unité de volume dirigée suivant la ligne d’action de P, ou une rotation de la section
avec des contraintes tangentielles d’application de couple C autour d’un axe parallèle à celui de C ;
θ rd Rotation de la section à laquelle — il n’existe aucune résistance passive ;
est appliqué un couple — la force P (ou le couple C ) agit lentement et progressivement
λ Coefficient d’utilisation de la matière de manière à amener la pièce de son état initial à son état final
du ressort d’équilibre sans qu’elle prenne à aucun moment d’énergie cinétique ;
ν Coefficient de Poisson on admet que la déflexion est assez petite pour pouvoir être
σ MPa Contrainte normale considérée comme proportionnelle à l’effort ; c’est le type même de
σa MPa Contrainte normale limite admissible la déformation statique.
σx , σy , σz MPa Contraintes principales en un point En pratique, ces conditions ne peuvent être exactement remplies
du ressort et la théorie des ressorts, dérivée des lois de la Résistance des
τ MPa Contrainte tangentielle matériaux ne peut constituer qu’une approximation.
τa MPa Contrainte tangentielle limite admissible
Dans le cas où les conditions restrictives ne sont pas remplies,
on a intérêt à reprendre l’étude en fonction des conditions réelles
d’utilisation et à définir de nouvelles formules valables dans le cas
considéré.
1. Définitions Les conditions de fabrication et de prix de revient peuvent imposer
des sujétions dont l’influence doit être vérifiée par l’expérimentation.
1.1 Déflexion
Nous appellerons déflexion la déformation totale correspondant
au déplacement du point d’application d’une force quand elle est
3. Théorie statique
appliquée au ressort initialement libre.
Partons du cas d’une poutre de section constante soumise à la
Le mot flèche sera réservé à la flèche géométrique d’une lame dans
traction ou à la compression pure.
un ressort à lame.
Le rapport dP/df = R s’appelle raideur du ressort et son inverse
La course est le déplacement du point d’application de l’effort entre
est la flexibilité du ressort.
deux valeurs d’une force.
La connaissance de R permet de déterminer la caractéristique de
charge P = g (f ) dont la représentation est ici une droite (figure 1)
car P /f = Cte.
1.2 Potentiel élastique Le travail fourni pour amener le ressort en équilibre à la déflexion f
devient potentiel interne du ressort, il est égal à W =  P df ; puisque
La déformation d’une pièce mécanique est dite élastique si elle P /f = Cte :
revient à sa forme initiale quand l’effort est annulé. La déformation
est plastique quand elle est définitive. 1
W = ----- Pf
2
Une pièce métallique soumise à des contraintes qui dépassent par
endroit sa limite élastique ne revient pas à sa forme initiale. Elle subit De même, quand un couple C provoque une déformation θ qui
alors à la fois une déformation élastique et une déformation lui est proportionnelle :
plastique. 1
W = ----- C θ
Un ressort est fabriqué pour supporter des efforts jusqu’à une 2
certaine limite dite charge maximale.

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Ces deux expressions montrent clairement l’importance des


différents paramètres qui interviennent dans la détermination du
volume d’un ressort et de l’énergie que peut emmagasiner un ressort
de volume donné.
λ coefficient d’utilisation de la matière est toujours inférieur à
l’unité, mais on cherche à l’en rapprocher au maximum avec des
ressorts sous forme de solide d’égale résistance qui font travailler
la majeure partie de la matière à la contrainte maximale admissible.
Mais λ est indépendant de la nature de la matière utilisée pour la
fabrication du ressort.
σa et τa sont respectivement les contraintes normales et tangen-
tielles maximales ; comme elles interviennent au carré, leur impor-
tance est primordiale. Au cours de sa fabrication un ressort est traité
de façon à pouvoir donner à σa et τa les valeurs maximales.
E et G sont respectivement les modules d’élasticité correspondant
aux contraintes normales et tangentielles.
Pour fabriquer les ressorts on choisit les matières qui permettent
2 2
d’atteindre les valeurs σ a /E ou τ a /G les plus élevées.

■ Choix du type de sollicitation


Les métaux et autres matières qui admettent de fortes contraintes
Figure 1 – Caractéristiques de charge d’une poutre de section
ont des modules d’élasticité très élevés.
constante soumise à la traction ou à la compression pure L’acier par exemple qui peut supporter une contrainte de traction
d’environ 1 000 MPa a un module d’élasticité E voisin de
200 000 MPa.
D’après la théorie du potentiel interne exposée dans l’article L’allongement maximal dans ces conditions n’est que de
Calcul des structures [A 300] du traité Sciences fondamentales et 1 000 /200 000 = 1/200.
en supposant la transformation réversible et la température Un ressort de traction de 100 cm ne s’allonge que de 0,5 cm. Les
constante : résultats étant du même ordre pour les ressorts sollicités en
compression et en cisaillement, on aura recours, de préférence, aux
1
W = ------
E

V
1
----- ( σ x + σ y + σ z ) 2 – ( ν + 1 ) ( σ y σ z + σ z σ x + σ x σ y ) dV
2
sollicitations de flexion et de torsion pour les ressorts métalliques.
Il est intéressant de comparer les deux modes de sollicitations,
sachant que l’acier soumis à une charge constante peut supporter
avec σx , σy et σz contraintes au point considéré. des contraintes de flexion sensiblement doubles des contraintes de
Dans la poutre considérée de section constante et soumise unique- torsion σa = 2 τa et qu’entre les modules d’élasticité transversal G
ment à la traction ou à la compression pure σy = σz = 0, σx = σ est et longitudinal E existe le rapport G/E = 0,4.
la même dans toutes les sections et le potentiel interne devient : Le rapport des quantités d’énergie emmagasinées par unité de


volume entre un ressort de flexion et un ressort de torsion est alors,
1 1 σ2 V en admettant le même coefficient d’utilisation :
W = ------ ----- σ 2 dV = --------------
E 2 2E
λ 2
--------- σ a
G σa
2

 
Dans le cas général d’un ressort quelconque soumis à des charges q 2E - = ------ --------
------- = -------------------- = 0,4 × ( 2 ) 2 = 1,6
variables, et dans lequel les contraintes restent proportionnelles qτ λ 2 E τa
entre elles quand la charge varie, on peut écrire que : ---------- τ a
2G
σ 2V En contraintes statiques et à coefficient d’utilisation égal, le ressort
W = λ -------------
2E de flexion emmagasine 1,6 fois plus d’énergie que le ressort de
torsion de même volume.
avec σ contrainte de la section la plus sollicitée,
Cette règle ne s’applique pas aux ressorts soumis à des charges
λ coefficient d’utilisation du ressort. dynamiques car alors les contraintes maximales admissibles ne
Le coefficient d’utilisation λ est le rapport de l’énergie emma- dépendent pas seulement de la matière mais également d’autres
gasinée dans ce ressort de volume V, soumis à une contrainte maxi- facteurs qui favorisent les ressorts travaillant en torsion.
male admissible σa , à l’énergie emmagasinée dans un ressort de Certaines matières, comme le caoutchouc, ne peuvent pas
traction de même volume entièrement soumis à la même contrainte admettre de fortes contraintes mais sont cependant utilisées comme
maximale σa . ressort à cause de leur faible module d’élasticité (2 à 20 MPa) et de
La quantité d’énergie que l’on peut introduire dans l’unité de leur faible masse volumique (≈ 10 3 kg/m3 ).
volume du ressort est égale à : Contrairement aux ressorts métalliques les ressorts en caoutchouc
W λ 2
sont, de préférence, sollicités en compression, en traction et en
q = ------- = ---------- σ a cisaillement.
V 2E
En tenant compte de ces considérations on classera les ressorts
pour les ressorts soumis à des contraintes normales ; en fonction d’abord du module d’élasticité de la matière, ensuite
et à : du genre de sollicitation qu’ils subissent (§ 5).
W λ 2
q τ = ------- = ----------- τ a
V 2G
pour les ressorts soumis à des contraintes tangentielles.

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4. Contraintes statiques 4.3 Chocs


et dynamiques On utilise des ressorts pour limiter la valeur des efforts dus à des
chocs. Tel est le cas des ressorts de tampon et de butée. Dans la
4.1 Contraintes constantes (ou statiques). détermination d’un ressort soumis à des chocs répétés, il faut non
seulement tenir compte de la relaxation et de la résistance à la fatigue
On peut se servir d’un ressort pour appliquer une force constante P du métal mais aussi de sa résilience. La fatigue peut être assimilée
en le maintenant à une certaine hauteur H différente de sa hauteur à celle qui serait produite par une contrainte répétée.
initiale H 0 . Dans ce cas la déflexion du ressort est la différence des
hauteurs H 0 – H. Les contraintes appliquées resteront constantes à
condition qu’elles ne dépassent en aucun point la limite élastique
de la matière ; le ressort déchargé reprendra sa forme initiale. Si on 4.4 Durée de vie
lui impose à nouveau la hauteur H, il appliquera la même charge P .
Cependant, si le ressort reste très longtemps à la hauteur H à une On appelle durée de vie d’un ressort soumis à une charge
contrainte proche de la limite élastique, la charge P diminuera constante, le temps qui amène le ressort à une certaine perte de
progressivement ; cette perte de charge est appelée relaxation. Si hauteur. Pour un ressort maintenu à une hauteur constante, c’est
la charge P est constante, c’est la hauteur H du ressort qui diminuera, le temps qui amène une certaine perte de charge. Pour un ressort
cette perte de hauteur est appelée fluage . soumis à la fatigue selon un cycle périodique, c’est le nombre
Les ressorts comportant de faibles rayons de courbure, des d’alternances ou de cycles de contraintes qui amène soit la rupture
entailles ou des trous sont soumis à des concentrations de du ressort, soit une déformation permanente égale à une valeur
contraintes qui ne sont pas toujours parfaitement appréciées par le donnée. Ce nombre d’alternances est fonction de l’amplitude des
calcul et qui risquent d’amener un dépassement local de la limite contraintes auxquelles le ressort est soumis. La détermination du
élastique et une perte de charge. ressort se fait en choisissant une durée de vie en cherchant dans
Une opération incluse dans la fabrication du ressort et appelée le diagramme de Goodman des ressorts fabriqués selon le même
préconformation permet, à condition que le métal soit suffisamment procédé la contrainte moyenne et l’amplitude de contrainte qui
ductile, de réduire ces inconvénients en incorporant au ressort un permettent de respecter la durée de vie choisie (article Fatigue des
réseau de tensions internes opposées aux contraintes de service. alliages ferreux. Approche classique [B 5 050] dans ce traité).
Cette opération est particulièrement importante quand on ne tolère Pour un ressort soumis à des contraintes variables, un ressort de
pas de variation de charge ou de hauteur des ressorts. Elle sera suspension de véhicule par exemple, on divise la vie du ressort en
décrite au paragraphe 7.1.4.4. séquences égales qui comportent chacune un certain nombre de
Quand les ressorts sont soumis à des températures élevées, la cycles pour chaque niveau de contrainte. La durée de vie du ressort
limite élastique à considérer est celle de la matière à la température est alors le nombre de séquences qui amène la rupture du ressort.
de travail. Cette limite élastique est, en général, beaucoup plus faible
que celle à la température ambiante ; les risques de déformation
permanente et de perte de charge sont beaucoup plus grands.
Au-delà de 180 oC, la charge des ressorts ordinaires en acier décroît 5. Classification des ressorts
progressivement en fonction du temps et d’autant plus rapidement
que la contrainte et la température sont plus élevées. On a alors
recours à une préconformation à température supérieure à la On considère deux grandes catégories de ressorts selon le module
température d’utilisation et à l’emploi d’alliages (§ 6.1). d’élasticité de la matière qui les constitue :
La plupart des attaches des installations fixes (bâtiment, échafau- — les ressorts métalliques qui ont un module d’élasticité élevé ;
dages, tuyauteries) supportent ou appliquent une charge constante. — les ressorts en caoutchouc qui ont un faible module d’élasticité.
Elles peuvent être conçues pour travailler à des contraintes proches Il existe aussi des ressorts composites dont les applications sont
de la limite élastique à condition qu’elle n’aient pas à supporter de encore très limitées à cause de leur prix élevé.
vibrations qui entraîneraient des variations de contrainte, même de
faible amplitude et qui, répétées un grand nombre de fois, pourraient Dans chaque catégorie les ressorts sont classés selon le type de
entraîner leur rupture. sollicitations pour lequel ils ont été conçus : on distinguera les
ressorts subissant des contraintes normales : traction, compression,
flexion, et ceux qui subissent des contraintes tangentielles : cisail-
lement, torsion.
4.2 Contraintes dynamiques. Fatigue

Beaucoup de ressorts portent des charges qui varient continuel-


5.1 Ressorts à module d’élasticité élevé
lement. Quand cette variation se reproduit périodiquement, le cycle et fortes contraintes
de contrainte est alterné, répété ou ondulé (article Essais de fatigue
[M 4 170] dans le traité Matériaux métalliques). 5.1.1 Ressorts subissant des contraintes normales
Si la variation n’est pas périodique, on l’assimile à une suite de
cycles inégaux et l’on dit que le ressort est soumis à des contraintes ■ Dans le cas de contraintes de traction dans une partie du volume
variables. et contraintes de compression dans une autre partie, nous avons :
La détermination des ressorts soumis à des contraintes dyna- — les ressorts annulaires ;
miques est fondée sur leur résistance à la fatigue (article Fatigue des — les rondelles Belleville.
alliages ferreux. Approche classique [B 5 050] dans ce traité).

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■ Dans le cas de contraintes de flexion, nous trouvons de


nombreuses variantes de lames et de ressorts composés d’un Tableau 1 – Classification des ressorts selon les contraintes
empilage de lames : qu’ils subissent
— lames encastrées à une extrémité et chargées à l’autre (ou bras Module d’élasticité élevé
flexible) :
• Contraintes normales
• bras de forme triangulaire ou trapézoïdale,
• bras à profil parabolique ; Traction et compression
— ressorts à lames simples ;
— ressorts à lames multiples composés d’un empilage de lames Ressorts annulaires
équivalant à une lame triangulaire ou trapézoïdale ;
— ressorts composés d’un empilage de lames égales ; ces Rondelles Belleville
ressorts sont couramment utilisés pour la suspension des véhicules Flexion
routiers et ferroviaires et peuvent porter des charges allant jusqu’à
40 t dans certains cas ;
— ressorts de torsion formés d’une lame ou d’une barre enroulée Bras flexible :
en spirale ou en hélice et soumis à un moment de flexion coaxial
à la spirale ou à l’hélice.
– bras triangulaire

5.1.2 Ressorts subissant des contraintes


tangentielles – bras trapézoïdal

En pratique, ce sont toujours des contraintes de torsion. Ces


ressorts sont les suivants : – bras à profil parabolique
— barres de torsion ;
— ressorts hélicoïdaux soumis à une force coaxiale comprenant
de nombreux ressorts de mécanisme de traction ou de compression
conçus pour porter des forces allant de quelques grammes jusqu’à Ressorts à lame simple
plus de 10 t pour les gros ressorts de compression ;
— autres ressorts enroulés soumis à une force coaxiale.

Ressorts à lames multiples


5.1.3 Ressorts subissant à la fois des contraintes
normales et des contraintes tangentielles

Ce sont des stabilisateurs. Ressorts à lames égales

5.2 Ressorts à faible module d’élasticité Ressorts spirales


et faibles contraintes

Ce sont des ressorts en caoutchouc ; ils sont conçus pour


supporter des contraintes de compression, d’extension ou de Ressorts de torsion, en hélice
cisaillement.
• Contraintes tangentielles
(torsion)
5.3 Classification des ressorts Barres de torsion
selon les contraintes qu’ils subissent
Ressorts hélicoïdaux de traction
Elle est donnée dans le tableau 1. et de compression
(0)
Autres ressorts enroulés

• Contraintes normales
et tangentielles

Stabilisateurs

Faible module d’élasticité

Ressorts en caoutchouc

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6. Matières
Les matières les plus intéressantes pour la fabrication des ressorts
sont celles qui peuvent emmagasiner le maximum d’énergie dans
l’unité de volume (ou de masse).
En fonction de ce qui a été déterminé au paragraphe 3, ce sont
celles qui offrent le meilleur compromis entre des contraintes maxi-
males admissibles les plus élevées possibles et le module d’élasticité
le plus faible. Des considérations de prix, de fiabilité et d’encombre-
ment, qui interviennent aussi, font généralement choisir les métaux
durs et plus particulièrement les aciers (malgré leur module
d’élasticité élevé) à cause des fortes contraintes qu’ils admettent
quand ils ont subi les traitements thermiques et mécaniques qui
augmentent fortement leur limite élastique et leurs résistances à la
fatigue et au fluage, sans altérer leur module d’élasticité.
Les caoutchoucs naturels et synthétiques, qui ne présentent pas
ces avantages, peuvent cependant être choisis quand une grande
précision n’est pas nécessaire, à cause de leur faible module d’élas-
ticité et de leur hystérésis.

Figure 2 – Diagramme de torsion de fil tréfilé


6.1 Métaux à travailler à froid

Nota : on se reportera à la rubrique Mise en forme des métaux dans le traité Matériaux
métalliques.
Le tréfilage et le laminage à froid fournissent des fils et des bandes
écrouis avec lesquels on produit économiquement des ressorts. Le
procédé est particulièrement intéressant pour les ressorts formés à
froid avec des fils de diamètre inférieur à 8 mm, le taux d’écrouissage
augmentant fortement la dureté et la limite élastique.
Les propriétés du métal tréfilé sont intimement liées à la défor-
mation plastique qu’il a subie dans la filière ; le grand écrouissage
du métal en surface y établit des contraintes résiduelles d’extension,
voisines de la limite élastique, qui sont compensées à cœur par des
contraintes résiduelles de compression [1].
À l’essai de traction, les couches superficielles atteignent très vite
la limite élastique et sont plastifiées. La limite élastique disparaît sur
la courbe de traction ; de plus, la charge de rupture s’applique à une
zone de striction très marquée et n’a guère de signification.
Le fabricant de ressort est donc peu intéressé par cet essai et lui
préfère souvent un essai de torsion consistant à compter le nombre
de tours pour obtenir la rupture. Le diagramme de torsion indiquant
la valeur du couple en fonction du nombre de tours se présente
comme une courbe régulièrement croissante (figure 2). Pour l’acier
dur, un taux de réduction de section au tréfilage compris entre 60 %
et 85 %, couramment utilisé, donne le plus grand nombre de tours.
La rupture n’entraîne pas de réduction de section, mais se produit
brusquement dans un plan perpendiculaire à l’axe du fil. Cependant,
il peut se produire une décohésion hélicoïdale surtout quand la
charge de rupture est élevée, quand le rapport limite élastique sur Figure 3 – Contraintes résiduelles dans le fil tréfilé
charge de rupture est grand ou que le nombre de passes de tréfilage
est insuffisant. La décohésion se signale par une réduction brusque
et prématurée du couple, un tracé irrégulier de la courbe de torsion que la teneur en carbone est plus élevée et d’une augmentation de
et souvent une réduction de la longueur de l’éprouvette. la limite élastique liée au taux d’écrouissage initial, avec un maxi-
L’essai de pliages répétés peut aussi être appliqué en comptant mum correspondant à une température de chauffage de 230 oC.
le nombre de pliages jusqu’à rupture. Il est maximal pour un taux L’échauffement dû au tréfilage suffit parfois à assurer cette amélio-
de réduction de section au tréfilage de 80 % et diminue fortement ration. C’est un vieillissement qui influe très sensiblement sur les
au-delà. résultats d’essais.
Après tréfilage les contraintes résiduelles dans le fil ont l’allure Pour un taux d’écrouissage trop important, l’essai de torsion
de la figure 3, avec de très fortes contraintes résiduelles de traction peut devenir irrégulier et faire apparaître une décohésion du métal
en surface et des contraintes de compression à cœur. avec un couple nettement réduit.
À la longue il se produit une relaxation des contraintes résiduelles Les duretés d’un acier au carbone tréfilé et vieilli sont données
qui tend à les égaliser. Elle peut être accélérée par un chauffage à dans le diagramme de la figure 4, en fonction du diamètre du fil et
une température de 150 à 300 oC. Pour l’acier, elle s’accompagne de la teneur en carbone de l’acier.
d’une augmentation de la résistance à la rupture d’autant plus grande

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Figure 4 – Dureté de l’acier au carbone écroui

L’acier est fourni en couronne avec des diamètres de fil allant


jusqu’à 14 mm. Les nuances les plus utilisées sont les nuances
AFNOR XC 55, XC 65, XC 70 et XC 80.
L’acier au carbone ou faiblement allié destiné au travail à froid
est généralement patenté avant tréfilage, c’est-à-dire que le fil Figure 5 – Contraintes statiques maximales admissibles
machine, laminé à chaud, est adouci par passage dans un premier selon le diamètre du fil
bain de plomb à haute température, où il est austénitisé, et dans
un second bain à plus basse température où il prend une structure
sorbitique. Le fil patenté est tréfilé à froid à la dimension désirée, Le diagramme de Goodman tracé sur la figure 6 donne, selon
le taux de réduction ayant été déterminé pour obtenir une grande Harold et Carlson, les contraintes maximales admissibles quand ils
dureté. Ce fil peut cependant être ensuite trempé à l’huile et revenu sont soumis à la fatigue [2].
(article Traitements thermiques dans la masse des aciers de Les aciers au carbone et les aciers manganosiliceux peuvent
construction [M 1 125] dans le traité Matériaux métalliques). aussi être utilisés sous la forme de feuillard laminé à froid.
Quand il est destiné à des ressorts sévèrement sollicités en fatigue, Les aciers alliés les plus utilisés sont :
l’acier doit avoir été laminé lentement à chaud, patenté, tréfilé avec — les aciers au chrome-vanadium pour les ressorts travaillant à
un taux de réduction au plus égal à 70 % et traité thermiquement une température supérieure à 220 oC ;
en continu. Les plus grandes précautions auront été prises pour — les aciers au chrome-silicium qui peuvent être trempés à l’huile
éviter toutes rayure, égratignure et décarburation et pour que les à une dureté de 50 à 54 HRC dans les diamètres compris entre 1
carbures se soient bien uniformément dissous. et 10 mm ; ils ont une bonne résistance au fluage et à la fatigue et
La corde à piano est une très bonne qualité de fil dur tréfilé à froid, peuvent résister à une température de 200 oC si les sollicitations ne
patenté puis tréfilé à sec, patenté à nouveau et tréfilé dans une solu- sont pas exagérées ;
tion de sels d’étain qui lubrifient la filière. Le taux de réduction en — les aciers au silicium-manganèse qui, pour les petits diamètres
huit à dix passes est d’environ 80 %. Le fil est alors souvent vieilli de fil, ont des propriétés équivalentes aux aciers au chrome-silicium ;
par chauffage à 380 oC environ pour augmenter sa stabilité. La — les aciers au tungstène et au molybdène qui peuvent être
surface est très lisse, sa dureté, sa limite élastique, sa résistance à utilisés jusqu’à des contraintes de 2 700 MPa et jusqu’à la tempé-
la fatigue et au fluage sont excellentes surtout dans les petits rature de 370 oC et même jusqu’à 420 oC, dans certains cas, à
diamètres où elles sont supérieures à celles des fils prétraités. condition d’avoir été préparés par double tréfilage à une température
de 600 oC avec refroidissement intermédiaire ;
La corde à piano s’applique à tous les ressorts en fil de diamètre
— les aciers inoxydables chrome-nickel.
inférieur à 0,7 mm et à tous ceux qui travaillent en fatigue jusqu’à
3 mm. Les alliages non ferreux les plus utilisés sont :
Elle peut être appliquée concurremment au fil prétraité jusqu’à — les laitons et les bronzes phosphoreux laminés à froid ou étirés,
un diamètre de 7 mm. utilisés à de faibles contraintes pour leur conductivité électrique et
leur résistance à la corrosion ;
Les fils prétraités et les aciers alliés sont meilleurs pour des — les bronzes au silicium surtout utilisés pour réduire le coût
dimensions supérieures. par rapport aux précédents ;
On trouvera sur le diagramme de la figure 5, en fonction du — Le Monel laminé à froid ou étiré utilisé aux températures
diamètre du fil, une comparaison des contraintes maximales inférieures à 200 oC et contraintes moyennes pour résister à la
admissibles dans les différents fils quand ils ne sont soumis qu’à corrosion ;
des contraintes constantes.

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— l’Inconel utilisé à de plus fortes contraintes (jusqu’à 350 oC) ;


— les alliages à base de cobalt qui peuvent être utilisés jusqu’à Tableau 2 – Métaux utilisés
des températures dépassant 700 oC [2]. pour la fabrication à froid des ressorts
Chaque fois qu’un ressort doit travailler au-dessus de 100 oC, le Températures
choix du métal à utiliser est fait en fonction de la température en E G maximales
admettant un certain fluage. La figure 7 a été tracée en admettant Métal d’utilisation
un fluage de 1 % par jour. Elle donne la contrainte statique maximale
admissible pour une température donnée.
(MPa) (MPa) ( oC)
Les aciers inoxydables, et notamment les chrome-nickel tréfilés Acier au carbone étiré dur.......... 202 000 80 600 200
à froid à des diamètres de 0,1 à 8 mm, ont une très bonne résistance Acier au carbone trempé à l’huile 201 000 79 200 200
à la corrosion et peuvent être utilisés à des températures allant Corde à piano .............................. 212 000 85 000 120
jusqu’à 260 oC. Une addition de 2 à 3 % de molybdène augmente Acier au chrome-vanadium........ 212 000 80 000 220
leur résistance à la corrosion marine (article Aciers inoxydables. Acier manganosiliceux ............... 205 000 77 000 200
Critères de choix et structure [M 4 540] dans le traité Matériaux Acier au chrome-silicium ........... 212 000 80 000 230
métalliques). Acier inoxydable 18-8 ................. 188 000 70 000 280
Une nuance austénitique instable comme l’acier Z 10 NC 17-7 qui Acier inoxydable 17-7 ................. 208 000 78 000 230
s’écrouit fortement atteint une résistance à la traction de 1 800 MPa Laiton ........................................... 106 000 35 400 80
avec une limite élastique de 1 600 MPa environ. La ductilité est Bronze 70 /30 ............................... 105 000 35 000 80
encore suffisante pour permettre la fabrication de ressorts Bronze phosphoreux .................. 105 000 43 000 105
fortement sollicités [3]. D’autres nuances qui s’écrouissent moins Bronze au silicium....................... 105 000 43 000 105
et des nuances ferritiques peuvent aussi être utilisées, selon les Bronze au glucinium................... 112 000 42 000 110
cas, mais leur limite élastique plus faible ne permet pas les mêmes à à
sollicitations. 130 000 51 000
Inconel ......................................... 202 000 73 000 340
Une étude détaillée des propriétés statiques et dynamiques des
Inconel X
aciers inoxydables a été faite par P. Funke et K. H. Kayser [4]. (avec traitement spécial) ........ 202 000 76 000 425
Le tableau 2 regroupe les principaux métaux utilisés en fabrication Monel ........................................... 183 000 67 000 200
à froid avec leurs modules d’élasticité et leurs températures maxi- Duranickel.................................... 207 000 76 000 350
males d’utilisation recommandées et le tableau 3 donne la
composition chimique des nuances d’acier couramment utilisées.

Figure 7 – Contraintes statiques maximales admissibles


selon la température
Figure 6 – Diagramme de Goodman des aciers à travailler à froid
(0)

(0)

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précautions que l’on prend pour éviter les incrustations de calamine,


Tableau 3 – Composition des nuances d’acier et les propriétés que l’on attend des ressorts font généralement
couramment utilisées. préférer, pour les ronds, les aciers au silicium.
Par contre, pour les aciers plats destinés à de fortes sollicitations
C Si Mn Cr V Ni W
Acier en fatigue, en usinant la surface, on formerait des arêtes qui sont
(%) (%) (%) (%) (%) (%) (%)
particulièrement néfastes. On se contente, donc d’aciers bruts de
au carbone (XC 65) ...... 0,60 0,10 0,50 laminage choisis de préférence parmi les aciers au chrome qui, grâce
0,69 0,40 0,80 à la nature de leur calamine, ont un meilleur état de surface. Il faut
au chrome vanadium alors admettre, avec une moindre dureté, une moindre limite élas-
(50 CV 4) ....................... 0,45 0,20
0,60 0,80 0,10 tique et des propriétés inférieures à celles des aciers ronds.
0,55 0,40
1,00 1,20 0,20 Pour les ressorts soumis à contraintes constantes, sans sollicita-
manganosiliceux ......... 0,53 1,60
0,60 tions de fatigue, l’état de surface n’est plus primordial ; les aciers
0,59 2,00
0,90
au silicium qui ont une meilleure résistance au fluage sont préfé-
au chrome-silicium...... 0,50 1,20
0,50 0,50 rables. Les aciers RE 375 et RH 388 de la norme NF A 35-571 sont
0,60 1,60
0,80 0,80
très satisfaisants.
inoxydable 18-8 ........... 0,40 18,2 8,8
0 0,45 18,8 8,9
rapide ........................... 0,70 0,35 0,25 3,75 1,20 0,07 16
6.3 Matériaux non métalliques
6.2 Métaux à travailler à chaud 6.3.1 Caoutchouc
Nota : on se reportera à la rubrique Élastomères dans le traité Plastiques et Composites.
Le travail à chaud s’applique à toutes les lames d’épaisseur supé-
rieure à 3 mm et à tous les fils de diamètre supérieur à 15 mm. Il Les ressorts en caoutchouc [7] sont fabriqués à partir de mélanges
est également appliqué à la grande majorité des fils de diamètre composés essentiellement d’un élastomère, de charges renforçantes
compris entre 10 et 15 mm et tend à s’étendre jusqu’aux fils de 8 mm. et d’agents de vulcanisation et de protection.
Le choix des métaux utilisés est limité par la nécessité de pouvoir Les principaux élastomères utilisés pour la fabrication des ressorts
leur donner, par traitement thermique, une dureté et une limite en caoutchouc sont :
élastique suffisante. — la gomme naturelle ;
Dans la grande majorité des cas, la fabrication se fait avec les aciers — le polychloroprène (Néoprène) ;
de construction alliés de la norme AFNOR NF A 35-571 comprenant — le polyisoprène ;
notamment des aciers spéciaux qui s’appliquent à la majorité des — les copolymères butadiène /styrène et butadiène/acrylonitrile ;
cas de ressorts travaillant à la fatigue : les aciers au silicium 46 S 7, — le Butyl.
51 S 7, 56 SC 7 et 61 SC 7, les aciers au silicium-chrome-molybdène Ils peuvent être remplacés par certains polymères réticulés.
45 SCD 6 et 50 SCD 6, les aciers au chrome 45 C 4 et 55 C 3, les aciers
au chrome-vanadium 50 CV 4 et 51 CDV 4. Les charges renforçantes sont généralement des noirs de carbone
choisis pour augmenter la charge de rupture ou l’allongement et
Les aciers au silicium sont intéressants pour les diamètres de fil parfois des charges blanches.
allant jusqu’à 25 mm et les épaisseurs de lames allant jusqu’à 16 mm
à cause de leur limite élastique élevée et de leur bonne résistance Le principal agent vulcanisant est le soufre auquel on ajoute
à la fatigue et au fluage. Pour les dimensions plus élevées, on choisit fréquemment un accélérateur de vulcanisation.
l’acier 45 SCD 6 jusqu’aux diamètres de fil de 40 mm environ et Les agents de protection sont des antioxygènes, des antiozones,
l’acier 50 SCD 6 pour les diamètres supérieurs. des anticraquelants et antichaleurs chargés de réduire l’endom-
La calamine des aciers au silicium adhère au métal aux tempé- magement superficiel du caoutchouc par l’action de l’atmosphère
ratures de formage et de trempe et risque de former des incrustations environnante et le rayonnement lumineux.
nuisibles à la qualité de la surface. La calamine des aciers au chrome
et au chrome-vanadium qui est plus friable et se détache facilement
ne présente pas cet inconvénient. C’est pourquoi on préfère souvent 6.3.2 Matériaux composites
ces aciers, notamment pour les ressorts à lames, mais leur trempa-
bilité et leur limite élastique sont plus basses, leur fluage plus élevé. On peut réaliser des ressorts en fibres de verre moulées dans une
Pour les diamètres dépassant 20 mm et les épaisseurs dépassant résine thermodurcissable et constituée de telle sorte que les fibres
10 mm environ, il faut utiliser de préférence les aciers contenant du soient sollicitées en extension et la résine en cisaillement. La forte
vanadium (50 CV 4) ou/et du molybdène (50 SCD 6, 51 CDV 4) [5]. charge de rupture des fibres jointes au faible module d’élasticité de
la résine permettent de fabriquer des ressorts très performants, mais
À ces différences près les propriétés de tous ces aciers sont à
généralement trop coûteux pour les applications courantes.
peu près équivalentes [6] et peuvent être ajustées au traitement
thermique par le fabricant du ressort en fonction de son utilisation,
sachant qu’une augmentation de la dureté et de la limite élastique
ne modifie pas sensiblement le module d’élasticité mais diminue la
résilience. 7. Procédés de fabrication
Le choix de la nuance d’acier se fait surtout en fonction des dimen-
sions de la section. Les sections les plus grosses imposent les 7.1 Fabrication des ressorts métalliques
nuances les plus chargées en élément noble et de grandes pré-
cautions pour éviter les tapures en cours de fabrication. La fabrication des ressorts métalliques consiste à mettre en forme
Pour les ressorts soumis à la fatigue, l’état de surface ayant une des barres et des fils métalliques et à leur assurer des propriétés
grande importance, la majorité des aciers ronds est finement rectifiée mécaniques voulues par des traitements thermiques et mécaniques.
ou de préférence écroûtée, le poli obtenu par ce procédé étant Il existe deux procédés de fabrication des ressorts métalliques.
meilleur. La forme de la section, les procédés de fabrication et les

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7.1.1 Fabrication à froid Après chauffage à une température voisine de 900 oC, toutes les
lames sont cintrées entre deux calibres et, ainsi, maintenues, sont
Avec les métaux décrits au paragraphe 6.1, on forme des ressorts immédiatement trempées, le plus souvent à l’huile. Aussitôt après
à froid ou à basse température. Toute déformation à chaud diminue trempe, un revenu à une température très précise, choisie entre 400
les caractéristiques du métal et doit être localisée dans une zone de et 500 oC selon la nuance d’acier, l’adoucit à la dureté requise.
faible contrainte. Le chauffage, alors très localisé, se fait au Le traitement thermique est suivi du grenaillage ou shot peening
chalumeau ou par induction. (§ 7.1.3) de la face de chaque lame destinée à travailler en extension.
Après formage les ressorts subissent pourtant un traitement Ensuite, toutes les lames étant graissées et assemblées, les
thermique qui a surtout pour but d’éliminer les tensions internes ressorts sont préconformés (§ 7.1.4.4) et tarés. Le tarage consiste à
ou contraintes résiduelles provenant du formage. vérifier que le ressort a bien la hauteur prévue à chaque charge
Cependant, certains ressorts formés en acier recuit et certains imposée. Si le ressort est trop haut, on peut accentuer la
alliages non ferreux sont durcis après formage par traitement préconformation.
thermique. Pour finir, le ressort est généralement peint au trempé.
Le fil rond tréfilé sert à la fabrication de ressorts de toutes formes La fabrication des ressorts paraboliques comprend, en plus,
et surtout de ressorts hélicoïdaux de compression, de torsion et de après cisaillage à longueur, une opération de laminage à chaud sur
traction. un laminoir spécial dont l’écartement des cylindres est programmé
Les feuillards écrouis servent à la fabrication de ressorts plats de en fonction de la longueur laminée, de façon que chaque section
formes diverses. de chaque lame ait la longueur déterminée par le calcul.
La fabrication à froid comporte une suite d’opérations telles que : La majorité des ressorts enroulés à chaud est faite à partir de
dévidage d’une botte, dressage, découpe, cintrage, enroulement, barres d’acier rond dressées et écroûtées après laminage.
formage de plis et de crochets, préconformation. La fabrication en grandes séries comprend un chauffage à 900 oC
Toutes ces opérations sont faites automatiquement sur une même dans un four continu, l’enroulement selon un reproducteur et la
machine à coulisseaux multiples qui débite un ressort à chaque cycle. trempe à l’huile suivie de revenue vers 420 oC et d’une préconfor-
mation à chaud, le shot peening (§ 7.1.3), le préconformation à froid
Elles sont suivies par des opérations de meulage des bases au (§ 7.1.4.4), le tarage et la finition.
lapidaire pour les ressorts de compression, d’ébavurage, etc.
Au tarage, on classe les ressorts en plusieurs catégories en fonc-
Le traitement thermique en étuve vient ensuite, suivi éventuel- tion de la hauteur pour une charge déterminée. Après préconfor-
lement d’une préconformation à chaud et du grenaillage. mation à chaud et à froid il n’est plus possible de retoucher la hauteur
La température de l’étuve pour les ressorts de soupape en acier des ressorts. La finition comporte généralement une phosphatation,
s’élève à 250-280 oC. Pour d’autres ressorts, selon la nuance du métal une peinture au trempé et un chauffage à une température d’environ
et la température d’utilisation, on appliquera une température située 200 oC qui a un triple rôle : vieillissement du métal après les traite-
entre 190 et 430 oC [8]. ments mécaniques, élimination de l’hydrogène dû à la phosphata-
Des ressorts en acier rond et des barres stabilisatrices de diamètre tion, polymérisation de la peinture.
compris entre 10 et 16 mm sont aussi fabriqués à froid à partir de La fabrication à l’unité et en petite série s’applique à toutes sortes
fil écroui, mais à cause du taux d’écrouissage insuffisant à ce de ressorts utilisés dans l’industrie et en particulier aux ressorts de
diamètre et de l’état de surface du métal, ils ne peuvent atteindre grandes dimensions, aux ressorts de torsion, de traction, aux
les performances des ressorts fabriqués à chaud. ressorts en volutes, etc.
Il en est de même de ressorts en acier prétraité, leur dureté ne Un premier chauffage à une température inférieure à 900 oC sert
peut être aussi élevée que celle des ressorts fabriqués à chaud, de à l’enroulement du ressort d’après un programme et au façonnage
crainte de rupture du fil au cours du formage, de l’enroulement ou à chaud des extrémités. D’autres opérations peuvent être réalisées
des pliages. après refroidissement du ressort ou après un chauffage partiel :
Une protection par peinturage termine la fabrication. découpage, meulage des bases, modification du pas ou du diamètre
d’enroulement de quelques spires, façonnage de crochets, etc.
Le ressort, éventuellement conformé dans un appareil, est
7.1.2 Fabrication à chaud réchauffé à une température de 860 à 900 oC, trempé et revenu, puis
préconformé. Après des opérations éventuelles de dressage, de
La fabrication à chaud des ressorts se fait à partir d’aciers laminés meulage, il subit un grenaillage et éventuellement une préconfor-
à chaud (§ 6.2). À condition de disposer d’un bon équipement, elle mation définitive. La fabrication se termine par une protection contre
permet de fournir des ressorts de caractéristiques mécaniques la corrosion.
meilleures que la fabrication à froid et s’applique donc à tous les
ressorts à performances élevées ainsi qu’aux ressorts qui, par leurs
formes ou leurs dimensions, ne peuvent être fabriqués à froid. 7.1.3 Shot peening
D’une manière générale, la fabrication à chaud comporte un
traitement thermique par trempe et revenu intercalé entre des Le grenaillage de précontrainte est couramment appelé shot
opérations de préparation du métal et les traitements mécaniques peening pour bien le distinguer du grenaillage appliqué au nettoyage
et de finition. des pièces et qui utilise des grenailles anguleuses.
Tous les ressorts à lames multiples ou paraboliques qui servent Au contraire, le shot peening s’opère en frappant violemment la
à la suspension des véhicules, toutes les barres de torsion, la plupart surface du métal avec une multitude de petites billes métalliques
des ressorts hélicoïdaux de suspension et des stabilisateurs et beau- dont l’énergie provoque un écoulement du métal autour des points
coup d’autres ressorts sont fabriqués à chaud. d’impact. Les empreintes empiétant les unes sur les autres, toute
la surface du métal est soumise à une compression résiduelle sur
Pour la fabrication des ressorts à lames multiples, la préparation une profondeur pouvant atteindre 0,5 mm [9].
comprend le cisaillage à longueur de chaque lame dans une barre
d’acier plat laminé à chaud, le poinçonnage en son milieu, puis, pour Le travail de déformation de la surface du métal entraîne une modi-
les lames maîtresses et de renforcement, l’enroulage à chaud des fication de l’état d’équilibre des tensions existant à l’intérieur de la
extrémités, tandis que les extrémités des autres lames sont amincies pièce. Les couches superficielles sont comprimées, mais les couches
à chaud sur un laminoir à cylindre excentré et découpées. sous-jacentes sont soumises à une tension qui va en diminuant avec

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la profondeur. Le shot peening ne diminue pas le fluage, mais 7.1.4 Déformations à froid
augmente considérablement la durée de vie des ressorts soumis à
la fatigue, la compression superficielle s’opposant à la naissance de 7.1.4.1 Déformation élastique et déformation plastique
fissures, là où elles pourraient s’amorcer. Nota : on se reportera à la rubrique Calcul des structures dans le traité Sciences fonda-
Le shot peening des ressorts se pratique avec de la grenaille sphé- mentales.
rique d’acier dur trempé et revenu dont la dureté doit être plus grande L’essai de traction d’une éprouvette en acier dur donne la courbe I
que celle des ressorts traités. Elle est projetée sur les ressorts par tracée sur la figure 10, pour laquelle les déformations sont portées
la force centrifuge que lui applique une turbine tournant à une vitesse en abscisse et les contraintes en ordonnée.
de 1 000 à 3 000 tr/min. Des déflecteurs orientent la projection vers
Dans une première partie OB les contraintes sont sensiblement
une zone bien déterminée où les ressorts circulent à vitesse
proportionnelles aux déformations. Le tracé est une droite. Si la
constante. contrainte est relâchée, l’éprouvette revient sensiblement à sa
Le grenaille qui s’use, et dont certains éléments se cassent, est dimension initiale en passant par le même tracé. On dit que la défor-
triée après chaque passage et la poussière est éliminée. mation est élastique.
Les contraintes résiduelles introduites par le grenaillage peuvent En augmentant les contraintes, au-delà du point B , le tracé
être mesurées en laboratoire par enlèvement de couches successives s’infléchit, les déformations croissent plus rapidement que les
à la surface du métal et en mesurant la déformation qui en résulte. contraintes. La courbe passe par un maximum M et décroît ensuite
Cette opération longue et délicate ne peut s’appliquer au contrôle assez rapidement jusqu’à la rupture en R.
d’une fabrication. De plus, les paramètres du grenaillage sont
Mais si, en un point quelconque C de la courbe, on relâche la
nombreux : nature, forme, dimensions et dureté de la grenaille, contrainte de l’éprouvette, le tracé suit la ligne CD sensiblement
vitesse et angle de projection, temps de passage sous la grenaille. droite et parallèle à OB. Complètement déchargée l’éprouvette ne
On évalue son efficacité et l’on contrôle sa régularité en observant
retrouve plus ses dimensions initiales. Elle s’est allongée et sa
le recouvrement des impacts avec une lunette binoculaire et en section a diminué. On dit que l’éprouvette a pris une déformation
mesurant la déformation de lamelles métalliques appelées
plastique.
éprouvettes Almen qui ont été soumises au même grenaillage que
les ressorts. Les éprouvettes sont coupées dans du feuillard d’acier
laminé à froid et fixées sur un support (figure 8). Après passage sous
la grenaille et détachées du support, elles présentent une courbure
dont on mesure la flèche à l’aide d’un comparateur (figure 9). On
appelle intensité Almen la mesure de cette flèche exprimée en
centièmes de millimètres.
Le manuel américain sur le shot peening SAE J 808 a [11] définit
plusieurs dimensions d’éprouvettes parmi lesquelles la plus utilisée
pour le contrôle du shot peening des ressorts est l’éprouvette A.
L’éprouvette C est utilisée pour les gros ressorts et les fortes
intensités.
Le shot peening des petits ressorts peut se faire avec des micro-
billes de verre ou d’oxydes réfractaires électrofondus [10]. La surface
ainsi traitée garde un bon poli, mais l’intensité de grenaillage qui
est moindre est mesurée avec l’éprouvette N.
Figure 9 – Comparateur utilisé pour la mesure de la flèche Almen
Une étude expérimentale très poussée a été menée sur le shot
peening par le CETIM qui a publié plusieurs ouvrages qui font appa-
raître l’influence des divers paramètres [12] et les moyens pratiques
à mettre en œuvre [13].

Figure 8 – Jauge Almen Figure 10 – Préconformation d’une éprouvette en acier dur

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Cependant, en chargeant à nouveau, le tracé suit sensiblement la


ligne DC jusqu’en un point E, voisin de C, où la contrainte est plus
élevée qu’en B car le métal est écroui. À condition de ne pas dépasser
ce point E, on peut charger et décharger, le tracé suit toujours la
ligne DE. Cette déformation est élastique. Au-delà du point E, par
contre, le tracé s’infléchit et la courbe rejoint et suit la ligne CMR
jusqu’à la rupture. Un peu avant d’arriver en R on observe sur
l’éprouvette une zone où la section diminue fortement et où
l’éprouvette finit par casser.
Figure 11 – Essai de flexion sur une éprouvette parallélépipédique
7.1.4.2 Contraintes résiduelles

7.1.4.2.1 Flexion
Considérons l’essai de flexion qui se fait généralement en posant
l’éprouvette parallélépipédique E sur deux appuis C et D et en
exerçant sur cette éprouvette une force P à l’aide d’un bloc qui la
reporte également aux points J et K disposés symétriquement par
rapport au centre A de l’éprouvette (figure 11). La partie JK est alors
soumise à une flexion circulaire que l’on mesure en A par un Figure 12 – Déformation de l’éprouvette de la figure 11 déchargée
comparateur. On enregistre la contrainte normale superficielle qui
est constante dans toute la partie JK, pour une charge donnée P,
en fonction de la valeur de flexion mesurée par le comparateur.
Le tracé II de la figure 10 correspond à cet enregistrement. Il
comprend une première partie OG où les contraintes sont sensible-
ment proportionnelles aux déformations. On remarque que la valeur
de la contrainte en G est plus forte que celle de la contrainte en B
relative à l’essai de traction.
Le tracé OG peut être parcouru dans les deux sens ; tant que l’on
ne dépasse pas le point G, la déformation est élastique.
Au-delà de G, en augmentant les contraintes, le tracé s’infléchit
lentement et passe en N par un maximum supérieur à M. Au-delà
de N les contraintes diminuent mais l’éprouvette prend souvent une
très grande déformation sans rupture.
Quand on relâche l’effort à partir d’un point H quelconque de la
courbe, le tracé suit une droite HL sensiblement parallèle à OG.
L’éprouvette déchargée est déformée (figure 12), la partie JK est Figure 13 – Contraintes dans la section ST
cintrée, mais sa section n’est pas réduite, même si le point N de l’éprouvette de la figure 12
(figure 10) a été dépassé. La face supérieure S, comprimée, s’est
raccourcie. La face inférieure T, tendue, s’est allongée.
En effet, considérons une section quelconque ST de la partie JK L’énergie potentielle emmagasinée par la demi-section tendue
représentée à grande échelle dans la figure 13. (§ 3) est représentée par l’aire IR 1T 1T. L’énergie restituée est repré-
sentée par l’aire IT 1′ T dont le moment par rapport à la fibre
Tant que la déformation de l’éprouvette est élastique neutre est le même que celui de l’aire IR 1T 1T. En chaque point de
(parcours OG de la figure 10), les contraintes PP ’, en chaque point la section ST la contrainte atteinte est diminuée de la valeur
P de la section ST, sont proportionnelles à la distance PI de ce donnée par la droite T 1′ I et son symétrique S 1′ I .
point à la fibre neutre I. Portées en abscisse en fonction de la dis-
tance PI, les contraintes sont représentées par une droite oblique En surface, la contrainte en T devient négative : Tt = TT 1 – TT 1′
telle que VW.
c’est une contrainte résiduelle de compression ; en S la contrainte
Considérons maintenant les contraintes dans l’éprouvette quand
la limite élastique superficielle est dépassé et que l’on est arrivé au résiduelle est en extension : Ss = SS 1 – SS 1′ . En U, correspon-
point H sur le tracé de la figure 10. La valeur de contrainte super- dant au croisement U 1 de IR 1T 1 et de IT 1′ , la contrainte résiduelle
ficielle donnée par ce tracé peut être reportée en SS 1 sur la figure 13.
est nulle ; entre U et I, c’est une extension et inversement entre I et X.
À l’intérieur de la section ST les éléments plus proches de la fibre
neutre ont une plus faible contrainte. Un point Q a une contrainte L’éprouvette relâchée en L (figure 10) est déformée plas-
égale à la limite élastique, qui peut être représentée par QQ 1 : tous tiquement :
les points compris entre Q et R symétrique de Q par rapport à I ont — en compression dans tout le volume situé entre Q et S
une contrainte proportionnelle à leur distance au point I. (figure 13) ;
— en extension dans tout le volume situé entre R et T.
La droite Q 1 R 1 donne la valeur de ces contraintes. Pour les points
plus proches de la surface que le point Q la valeur des contraintes Si l’on soumet l’éprouvette à un nouvel essai de flexion, elle se
suit une courbe Q 1 S 1 et une courbe R 1T 1 symétrique de Q 1 S 1 par déforme élastiquement jusqu’au point Y voisin de H (figure 10).
rapport à I . Tous les éléments de volume entre Q et S se sont L’effet conjoint de l’écrouissage et de contraintes résiduelles oppo-
comprimés plastiquement, tous les éléments de volume entre R et sées aux contraintes appliquées relève considérablement le niveau
T se sont allongés plastiquement. des contraintes qui peuvent être appliquées à l’éprouvette sans pro-
voquer de nouvelles déformations permanentes.
Si maintenant on relâche l’effort exercé sur l’éprouvette, tous ces
éléments se détendent élastiquement, de même que l’éprouvette de Près de la fibre neutre, les contraintes résiduelles s’ajoutent aux
traction déformée plastiquement jusqu’en C revient élastiquement contraintes appliquées, mais comme le total reste inférieur à la limite
par la ligne CD (figure 10). La contrainte en chaque point de élastique, il n’y a pas non plus de déformation permanente.
l’éprouvette diminue d’une valeur proportionnelle à sa distance à
la fibre neutre I.

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7.1.4.2.2 Torsion Dans bien des cas, la préconformation s’opère simplement en


Des contraintes résiduelles peuvent être introduites par torsion. déformant le ressort de façon permanente par application d’une
surcharge. Il est évident que la déformation permanente doit avoir
Considérons, par exemple, une barre ronde soumise à un essai été prévue et que la mise en forme du ressort doit en avoir tenu
de torsion entre deux mors dont l’un tourne par rapport à l’autre compte. On contrôle alors la préconformation en vérifiant que le
quand on lui applique un couple croissant. ressort a atteint sa forme définitive.
Dans un premier temps, l’angle de rotation, ou angle de torsion Les différentes parties d’un ressort qui ne travaillent pas égale-
de la barre, sera proportionnel au couple appliqué. Puis, à partir ment doivent être préconformées différemment. On y parvient en
d’une certaine valeur pour laquelle le métal atteint en surface sa les préconformant séparément et parfois en les forçant à s’appliquer
limite d’élasticité en torsion, l’angle de torsion croît plus rapidement sur des calibres de forme appropriée.
que le couple qui est appliqué. Le couple passe par un maximum
et décroît ensuite jusqu’à rupture de la barre. Plusieurs types de ressorts (ressorts à lames, barres de torsion)
présentent, vis-à-vis de la préconformation, des particularités qui
Si au cours de l’essai on réduit le couple appliqué, la rotation seront expliquées en même temps que la fabrication de ce ressort.
correspondante de la barre est élastique et proportionnelle à la varia-
tion de couple.
Si, après avoir dépassé la limite élastique en surface, on relâche
la barre, elle reste tordue mais ses dimensions n’ont pas changé. 7.2 Fabrication des ressorts
Ses contraintes résiduelles de cisaillement sont du sens opposé aux en caoutchouc
contraintes auxquelles elle a été soumise.
De ce fait, et du fait de l’écrouissage, elle peut supporter dans le
Nota : on se reportera à la rubrique Élastomères dans le traité Plastiques et Composites.
même sens une torsion élastique plus grande qu’à l’origine. La
section ne changeant pas, la torsion plastique appliquée à la barre La forme des ressorts en caoutchouc est, le plus souvent, obtenue
peut atteindre un très grand angle sans rupture et sans modifier par moulage d’un mélange (§ 6.3) que l’on vulcanise par chauffage.
l’aspect extérieur de la barre, sauf les points d’ancrage en extrémité. Le mélange comprend un élastomère composé de chaînes molécu-
laires très longues ; il a une grande plasticité mais pas d’élasticité.
7.1.4.3 Effet Bauschinger L’élasticité est obtenue par la vulcanisation. Le chauffage à une
Nota : on se reportera à l’article Formage des tôles fortes [B 7 630] dans le traité Génie
température de 150 à 200 oC augmente la plasticité du mélange,
mécanique. facilite son moulage et provoque en même temps sa vulcanisation
à l’aide de l’agent de vulcanisation incorporé, qui établit entre les
Si après avoir soumis une éprouvette à une déformation plastique
chaînes moléculaires des liaisons chimiques qui régissent leur
on lui applique des contraintes opposées, les contraintes résiduelles
position relative et fixent la forme du produit.
sont de même sens et s’ajoutent aux contraintes appliquées, l’éprou-
vette se déforme plus vite que la première fois. Le moulage se fait par compression ou par injection dans un moule
en plusieurs parties délimitant entre elles un espace confiné. Par
Retournons, par exemple, notre éprouvette de flexion (figure 12)
compression, l’ébauche en caoutchouc cru est compressée entre les
et appliquons-lui une charge sur la face opposée.
différentes parties du moule chauffé à la vapeur ou par des
Avec les contraintes résiduelles qui s’ajoutent aux contraintes résistances électriques. Après un temps de maintien nécessaire pour
appliquées la limite élastique est rapidement atteinte et le point assurer la vulcanisation, les parties du moule seront écartées. Le
représentatif des contraintes en fonction des déformations partant caoutchouc étant peu conducteur de la chaleur, celle-ci se transmet
de L (figure 10) suit une courbe de même forme, mais opposée à lentement au mélange qui vulcanise plus rapidement au contact du
la courbe GHN ; elle passe par un point Z où l’éprouvette est redres- moule qu’à l’intérieur. On n’obtient un produit homogène que par
sée. En continuant dans ce sens on trace une courbe analogue à GHN une vulcanisation lente et donc coûteuse. Le produit sorti du moule
et l’on constate que la charge atteint rapidement une valeur maxi- qui a débordé dans des rainures, ou coupe-gomme, prévues à cet
male et décroît ensuite jusqu’à la rupture. effet, est ébavuré. Après refroidissement et vieillissement d’un jour
Si, au contraire, partant de Z on remet l’éprouvette dans sa position ou deux pour parfaire les liaisons chimiques il constitue le ressort
initiale en la chargeant, on retrouve en ZG 2 la courbe initiale, mais en caoutchouc.
décalée de la valeur OZ. Dans ce sens-là aussi les charges et les Des ressorts en caoutchouc filiforme (ressorts de traction) peuvent
contraintes sont beaucoup plus faibles. être obtenus au moyen d’une boudineuse, par extrusion d’un
C’est l’effet Bauschinger qui, on le voit, diminue beaucoup les mélange fortement comprimé par une vis à travers une filière. La
propriétés du métal. Toute déformation plastique du métal et notam- vitesse de passage dans la filière doit être réglée pour que le mélange
ment la fabrication à froid doit être conduite de façon à l’éviter. s’échauffe jusqu’à, au moins, 95 oC. Des accélérateurs de vulca-
nisation sont couramment utilisés mais doivent être soigneusement
7.1.4.4 Préconformation dosés pour assurer la vulcanisation sans risquer qu’elle ne se
produise précocement dans la filière.
La préconformation d’un ressort consiste à le mettre dans un état Le moulage par injection se fait dans une machine analogue à une
de contraintes résiduelles favorables en appliquant un procédé boudineuse associée à un moule. Le mélange échauffé et rendu
analogue à celui de déformation à froid (§ 7.1.4.1) d’une éprouvette. visqueux par passage à travers une filière est introduit dans le moule
La préconformation s’applique aux ressorts subissant des qu’il remplit complètement et duquel il peut être sorti presque
contraintes constantes, ou des cycles de contraintes répétées ou aussitôt à sa forme définitive. À cause de la température atteinte et
ondulées. des accélérateurs de vulcanisation, incorporés au mélange, un temps
Elle doit être absolument proscrite pour les ressorts subissant des relativement court suffit à compléter la vulcanisation avant
contraintes alternées ; leur durée de vie serait considérablement utilisation.
réduite par suite de l’effet Bauschinger. Pour les ressorts susceptibles Certains ressorts en caoutchouc et notamment ceux qui travaillent
d’être soumis à des contraintes négatives, il est très important d’en au cisaillement comportent des armatures métalliques adhérisées
connaître les valeurs dès la conception du ressort et de limiter leur au caoutchouc. Parmi les procédés d’adhérisation du caoutchouc au
préconformation en conséquence. métal, celui qui est le plus couramment utilisé pour les ressorts en
Le formage à froid introduit des contraintes résiduelles souvent caoutchouc consiste à vulcaniser le caoutchouc au contact du métal
défavorables dont il faut tenir compte pour appliquer la préconfor- préalablement recouvert d’un produit adhérisant dont la nature varie
mation. avec l’élastomère inclus dans le mélange (par exemple, on utilisera

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du Chemosil de la société SAFIC-ALCAN avec du caoutchouc Des courbes de Wöhler (figure 15) donnent les résultats des
naturel). La préparation du métal par sablage ou grenaillage ainsi essais de fatigue pour des teneurs superficielles en carbone de 30,
que l’application du produit adhérisant doivent être conduites avec 50, 75 et 100 %.
un très grand soin pour éviter toute pollution des surfaces. Quand la décarburation est totale, une couche d’acier superficielle
Au chauffage, la vulcanisation réalise les liaisons chimiques, non est transformée en ferrite ; elle est particulièrement nocive quand
seulement à l’intérieur du caoutchouc, mais également entre le elle s’insinue entre les grains et diminue ainsi leur cohésion. Tous
caoutchouc et le produit adhérisant et entre le produit adhérisant les aciers ne sont pas également sensibles à la décarburation. La
et le métal. figure 16 donne des indications sur l’épaisseur de la couche de
On considère que l’adhérisation est bonne quand la force de liaison ferrite atteinte en une heure de séjour dans un four ouvert à l’air
du caoutchouc avec le métal est supérieure à la cohésion du libre selon la température et pour différents aciers à ressort.
caoutchouc lui-même.

8. Facteurs influençant
la durée de vie
d’un ressort métallique
La durée de vie d’un ressort est limitée soit par la rupture, soit
par le fluage. Elle dépend du matériau et de sa mise en œuvre ainsi
que des conditions dans lesquelles le ressort est utilisé.
Nous examinerons indépendamment le cas des ressorts métal-
liques et des ressorts en caoutchouc.

8.1 Le métal et sa mise en œuvre

Dans les conditions ordinaires de service, le choix de la matière


destinée à la fabrication du ressort se porte dans la majorité des
cas sur un acier (§ 6.1 et 6.2).
Pour un ressort métallique soumis à la fatigue, ce qui importe
avant tout pour la durée de vie ce sont les conditions d’état de surface
telle que la dureté superficielle, la décarburation, la rugosité, les
replis de laminage, les griffes d’outils, les inclusions proches de la
surface, la grosseur du grain, etc.
Le choix de la nuance et de son élaboration n’intervient, le plus
souvent, que par son influence sur les facteurs énumérés ci-avant.

Figure 14 – Profondeur totale de décarburation


8.1.1 Dureté en une heure de séjour dans un four ouvert

La dureté améliore la résistance au fluage, la dureté superficielle


améliore la résistance à la fatigue dans la mesure où la diminution
de résilience qui accompagne une grande dureté n’accentue pas trop
la nocivité des défauts de surface. Autrement dit, on augmente la
durée de vie en augmentant la dureté à condition de diminuer les
imperfections de la surface.

8.1.2 Décarburation

Dans la fabrication à chaud des ressorts en acier, le chauffage à


l’air à une température dépassant 650 oC provoque une décarbura-
tion qui augmente avec la durée et fortement avec la température
(figure 14) [14]. La décarburation est néfaste parce qu’elle diminue
la dureté superficielle en diminuant la teneur en carbone nécessaire
à la trempe, mais elle réduit simultanément la sensibilité à l’entaille
et la nocivité des petits défauts superficiels.
Au total, on estime qu’une diminution de la teneur en carbone
initiale inférieure à 50 % n’affecte pas sensiblement la durée de vie
d’un ressort. Cela est confirmé par une étude expérimentale faite
par E. Sikora sur des éprouvettes en acier 55 C3 non grenaillées et Figure 15 – Influence du taux de décarburation sur la durée de vie
essayées en torsion alternée. d’un acier 55 C 3 non grenaillé (d’après E. Sikora)

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Figure 16 – Décarburation totale superficielle d’aciers


en une heure de séjour dans un four ouvert

Le professeur Zoubov [15] fait remarquer la diminution de la résis-


tance à l’oxydation ainsi que la moindre résistance au choc des
ressorts décarburés et conseille le chauffage dans un bain protecteur.
Le chauffage en atmosphère oxydante et la présence de certains
éléments d’alliage peuvent s’opposer à la décarburation en formant
une couche d’oxyde qui protège le métal, puis se détache sous forme
de battitures en éliminant le métal précédemment décarburé, au
cours du laminage, par exemple.
On élimine la décarburation et les défauts de surface des aciers Figure 17 – Effet de l’état de surface en contraintes alternées
ronds laminés à chaud par un écroûtage à la meule ou à l’outil avant
fabrication des ressorts et l’on prend, au cours de cette fabrication,
des précautions pour maintenir la décarburation dans les limites Les repliures, les incrustations de calamine, les sillons et griffes
admissibles. de laminage ne peuvent être tolérés que s’ils ont moins de 0,2 mm
de profondeur et s’ils sont bien parallèles au laminage. Ils réduisent
beaucoup la durée de vie quand ils sont obliques ou transversaux.
8.1.3 Rugosité Pour les ressorts à lames, l’arrondi des chants et, mieux encore,
les chants demi-ronds (en forme de demi-cercle) allongent la durée
La rugosité provenant de l’écroûtage cité ci-avant a une influence de vie, quoique les contraintes soient légèrement plus élevées.
sensible sur la durée de vie des ressorts [16]. La figure 17 donne Quand l’acier doit être utilisé brut de laminage, on préfère les
selon la rugosité un coefficient de réduction des amplitudes de nuances au chrome 45 C 4 pour les épaisseurs inférieures à 7 mm
contraintes admissibles, par rapport à l’état parfaitement poli. Les et 50 CV 4 pour les épaisseurs supérieures, à cause de leur meilleur
progrès faits dans les machines et les outils permettent actuellement, état de surface, leur calamine étant friable et ne formant pas
au moins pour les ressorts de suspension d’automobile, d’obtenir d’incrustations.
par écroûtage à l’outil un état de surface meilleur que le rectifié et
proche du poli.
Les aciers ronds destinés au tréfilage sont enroulés en couronne 8.1.5 Inclusions
après laminage et ne peuvent être écroûtés que par des procédés
trop coûteux pour être couramment appliqués. Ils sont donc tréfilés Les inclusions qui apparaissent au cœur du métal à la solidification
sur brut. La couche décarburée due au laminage est seulement de l’acier sont rarement gênantes, mais celles qui sont proches de
amincie, tandis que les imperfections de surface sont allongées et la surface amènent des concentrations de contraintes, elles peuvent
forment des défauts longitudinaux qui réduisent la durée de vie des aussi être la cause d’arrachements quand le métal est usiné en cours
ressorts travaillant en torsion, la direction des contraintes principales de fabrication, ou de tapures quand il est traité thermiquement. Dans
étant inclinée à 45o par rapport à l’axe de la barre. tous ces cas elles constituent des amorces de rupture pour le ressort
Par contre, le tréfilage diminue beaucoup la rugosité et cela [17].
d’autant plus que le diamètre du fil tréfilé est plus petit et que le
métal plus écroui est plus dur.
8.1.6 Grain
8.1.4 Replis de laminage. Griffes. Un grain grossier, résultant d’un corroyage insuffisant ou d’un
Angles vifs. Incrustations maintien trop long à haute température, diminue la résilience
(figure 18).
L’écroûtage des plats n’étant pratiquement pas possible, la qualité
de surface, et donc la durée de vie des ressorts fabriqués en acier
plat laminé à chaud, dépendent essentiellement des conditions et
de la qualité du laminage.

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Figure 19 – Influence de la nitruration sur des ressorts hélicoïdaux


en fil de 5 mm de diamètre

Ce procédé a l’avantage de s’appliquer à presque tous les ressorts


et d’atténuer l’action néfaste des défauts de surface et des irrégula-
rités constructives. Il doit être exécuté en fin de fabrication après
tous les usinages, marquages et chauffages. Un chauffage au-dessus
de 150 oC réduit son influence ; un meulage annule son effet.
Figure 18 – Grossissement du grain
en 8 h de séjour à haute température 8.1.9 Échelle

À contrainte égale, les petites sections de métal résistent mieux.


8.1.7 Interaction des différents facteurs Les ressorts de petites dimensions peuvent travailler en fatigue à
des contraintes plus élevées et durer plus longtemps.
La dureté du métal résultant de l’écrouissage ou du traitement
thermique doit être choisie en fonction de l’état de surface du ressort
fini. Les valeurs communément admises sont au maximum de 8.1.10 Fluage
46 HRC pour les ressorts fabriqués en acier brut de laminage, de
48 HRC pour les aciers laminés à froid, étirés ou tréfilés de relati- La résistance au fluage concerne à la fois les ressorts soumis à
vement grosse section (8 à 10 mm) et de 52 HRC pour les aciers ronds la fatigue et ceux qui ne supportent que des contraintes statiques.
de même section soigneusement écroûtés ou rectifiés. On réduit le fluage par la dureté et la préconformation (§ 7.1.4.2),
Les plus grandes durées de vie coïncident avec les duretés maxi- (§ 7.1.4.3) et (§ 7.1.4.4), qui améliorent en même temps la résistance
males [18]. Toutefois, la durée de vie des ressorts et surtout de ceux à la fatigue.
qui sont soumis à des chocs ou à des vibrations peut être
considérablement réduite par un manque de résilience provenant
de la conjugaison d’une dureté élevée et de la présence d’arêtes 8.2 Conditions d’utilisation
vives, de trous, de replis, de découpages, de traces de meulage en
travers, d’éclaboussures de soudage, etc., ou d’un grain grossier.
Une dureté plus faible permet alors parfois de garder une résilience 8.2.1 Corrosion
suffisante. Une trempe bainitique peut alors être un facteur
d’augmentation de la durée de vie [19]. La durée de vie des ressorts est considérablement affectée par la
corrosion et notamment par la corrosion fissurante sous contrainte,
Au contraire, pour des ressorts sans discontinuités, ni défauts, on la valeur de contrainte alternée que peut supporter le métal étant
augmentera la dureté par une trempe superficielle sur des barres fortement réduite par la dégradation de l’état de surface due à la
de torsion, par une nitruration [20] sur des ressorts hélicoïdaux corrosion [21]. La figure 20 donne un ordre de grandeur du coef-
(figure 19). ficient de réduction appliqué dans les cas de corrosion en eau douce
et en eau de mer.
8.1.8 Shot peening La corrosion se développe particulièrement aux points de fixation
ou d’appui des ressorts et aux points de contact entre eux des
éléments de ressorts : appui des ressorts hélicoïdaux dans leurs
L’expérience a montré que le procédé le plus efficace pour allonger coupelles et contacts des spires entre elles, encastrement des
la durée de vie des ressorts soumis à la fatigue était le shot peening ressorts à lames dans leur bride et frottement des lames entre elles,
ou grenaillage de précontrainte ; il est, pour cette raison, devenu encastrement des têtes de barres de torsion dans leur logement.
l’une des opérations importantes de la fabrication des ressorts et
doit être effectué selon certaines règles décrites au paragraphe 7.1.3. Ces contacts provoquent une sorte de grippage appelé fretting qui
maintient le métal nu au contact de l’agent corrosif en enlevant les
oxydes à mesure qu’ils se forment.

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peinture bitumineuse très épaisse (300 µm) appliquée au trempé.


Sa plasticité est suffisante pour permettre tous les mouvements
des lames sans rupture du revêtement protecteur.
Les ressorts à lames paraboliques et quelques autres sont géné-
ralement protégés par une peinture contenant un très fort pour-
centage de zinc pulvérulent lié par une résine époxyde. Dans ce cas,
et d’autres cas analogues, on cherche à éviter les mieux possible
les fentes et les creux susceptibles de retenir l’humidité et de former
ainsi une pile à oxygène.

8.2.2 Température

Une température élevée, dépassant 200 oC, amène un vieillis-


sement du métal et une diminution des contraintes résiduelles,
notamment de celles qui sont dues au grenaillage et à la préconfor-
mation. Les contraintes admises doivent en tenir compte.
Les basses températures fragilisent le matériau surtout en cas de
forte dureté. Il faut de préférence choisir les nuances d’acier au
vanadium (50 CV 4), au chrome-nickel-vanadium ou au nickel. Tout
effet d’entaille doit être soigneusement évité surtout si le ressort est
soumis à des températures inférieures à – 20 oC.

8.3 Le caoutchouc

Figure 20 – Effet de la corrosion en contraintes alternées La vulcanisation à chaud établit des liaisons entre les molécules
qui donnent au caoutchouc son élasticité et évitent qu’il ne flue
quand il est soumis à une charge constante. Une vulcanisation trop
La protection des ressorts dans ces zones de contact n’est pas longue ou à trop haute température forme trop de liaisons, durcit
facile à assurer à cause des déplacements relatifs et des fortes le caoutchouc et diminue donc son élasticité. Le même résultat se
pressions localisées qui se produisent. Aussi cherche-t-on le plus produit à l’utilisation quand le caoutchouc s’échauffe par un travail
possible à éviter les contacts directs ; si c’est nécessaire, on dispose trop intense.
des gaines ou des intercalaires en matière plastique dans les zones
En effet, le cycle de déformation des ressorts en caoutchouc
de contact.
présente toujours une hystérésis due à la transformation en énergie
Le revêtement des parties métalliques est, de plus, réalisé par une thermique d’une partie de l’énergie qui est fournie.
peinture appliquée après une phosphatation du métal qui améliore
Si la température qui en résulte n’atteint pas la température de
l’adhérence.
début de vulcanisation (90 oC environ), l’état du caoutchouc n’est
Les petits ressorts peuvent être protégés par un revêtement métal- pas modifié ; mais, le caoutchouc étant mauvais conducteur de la
lique [22] en zinc, cadmium, nickel, plomb, etc. selon le type de chaleur, un cycle de travail reproduit à trop grande fréquence
corrosion auquel le ressort est soumis. l’échauffe et l’endommage. Un ressort en caoutchouc ne peut sup-
Il n’est généralement pas possible d’appliquer la même protection porter des cycles de travail intense que s’ils sont espacés, sinon il
aux gros ressorts hélicoïdaux, les pressions y atteignent ponctuel- durcit et se dégrade. Le fabricant du ressort en caoutchouc peut le
lement de telles valeurs que le revêtement ne résiste pas. Les gros prémunir contre ce vieillissement en diminuant la teneur en accélé-
ressorts hélicoïdaux fortement sollicités (pour voiture de chemin de rateurs de vulcanisation ou en ajoutant des retardateurs.
fer, par exemple) sont protégés par un revêtement de Rilsan de Les surfaces exposées à l’air, surtout si elles sont tendues,
0,3 mm appliqué au bain fluidisé en deux couches, la première étant subissent des altérations et des craquelures. On les protège contre
une couche de liaison au métal [23]. l’oxydation en ajoutant au mélange des anti-oxygènes tels que les
Les ressorts à lames multiples posent un problème particulier amines et leur dérivés.
avec les lames qui doivent glisser librement les unes par rapport Les surfaces exposées à la lumière sont sujettes aux mêmes
aux autres et la nécessité de leur protection contre la corrosion détériorations, elles peuvent être protégées par des cires et des
atmosphérique : les uns, après un grenaillage intense et parfois paraffines et pour certains caoutchoucs par des produits spécifiques
une phosphatation sont simplement enduits d’une épaisse couche ajoutés au mélange : par exemple, du dibutyldithiocarbamate de
de graisse, les autres sont graissés entre lames et peints sur toutes nickel (NBC) ou de l’héliozone (du Pont).
les autres faces. Pour les chemins de fer cette peinture est une

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P
O
U
Ressorts R

E
par Michel DUCHEMIN N
Ingénieur de l’Institut Catholique d’Arts et Métiers de Lille
Ingénieur de l’École Supérieure de Soudure Autogène de Paris
Chef de Produit ferroviaire à la Société Ressorts Industrie
S
Bibliographie A
+ historique de la question
✳ étude théorique de la question
∆ comporte des résultats d’essais de laboratoire
▲ comporte des résultats pratiques ou industriels
❍ étude technologique de la question
❑ description d’appareillages ou d’installations V
O
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Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


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P RESSORTS ____________________________________________________________________________________________________________________________
O
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d’élasticité relatif à la torsion des ressorts à
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CHIRONIS [2].

O Normalisation
I France Allemagne (République Fédérale d’)

R Association Française de Normalisation AFNOR


NF A 35-551 8-84 Aciers de construction non alliés et aciers spé-
ciaux pour cémentation. Nuances. Demi-produits,
DIN Deutsches Institut für Normung eV
177 3-71 Stahldraht, kaltgezogen :
Abweichungen, Gewichte.
Maße, zulässige

barres et fils machine.


1541 8-75 Fachzeug aus Stahl ; Kaltgewalztes Breitband und
NF A 35-552 8-84 Aciers de construction non alliés et alliés spéciaux Blech aus unlegierten Stählen, Maße, zulässige

P NF A 35-553 4-82
pour traitement thermique. Nuances. Demi-
produits, barres et fils machine.
Aciers de construction non alliés et alliés
1544 8-75
Maß- und Formabweichungen.
Fachzeug aus Stahl ; Kaltgewalztes Band aus
Stahl ; Maße, zulässige Maß- und Formab-

L spéciaux pour traitement thermique. Nuances et


qualités. Feuillards.
1570 2-79
weichungen.
Warmgewalzter gerippter Federstahl ; Maße,

U NF A 35-564

NF A 35-571
12-83

10-84
Barres et fils machine en aciers spéciaux pour
formage à froid.
Aciers de construction alliés aptes à la fabrication 1571 1-79
Gewichte, zulässige Abweichungen, statische
Werte.
Mittenwarzen für Federblätter.

S NF A 45-042 11-83
des ressorts formés à chaud.
Plats rainés pour lames de ressorts laminées à
1573 5-75 Beilagen und Keile für Federbunde, für Schienen-
fahrzeuge.
chaud. Dimensions et tolérances.
1757 6-74 Drähte aus Kupfer und Kupfer-Knetlegierungen,
NF A 47-301 3-76 Produits sidérurgiques. Fils ronds en aciers durs gezogen ; Maße.
non alliés, patentés, tréfilés, pour ressorts.
1759 6-74 Rechteckstangen aus Kupfer und Kupfer-
NF A 47-411 6-83 Ronds étirés à froid en aciers de toutes nuances. Knetlegierungen, gezogen, mit scharfen Kanten ;
Dimensions et tolérances. Maße, zulässige Abweichungen, statische Werte.
NF A 50-736 7-70 Fils tréfilés livrés en couronne. Tolérances sur 1777 7-74 Bänder und Bandstreifen aus Kupfer-
dimensions et dimensions recommandées. Knetlegierungen, für Blattfedern kaltgewalzt ;
Maße.
NF E 25-101 1-77 Ressorts de compression. Indications à fournir au
fabricant. 1780 6-74 Bänder und Bandstreifen aus Kupfer-
Knetlegierungen, für Blattfedern ; Technische
NF E 25-102 1-77 Ressorts de traction. Indications à fournir au
Lieferbedingungen.
fabricant.
2076 3-64 Runder Federdraht : Maße, Gewichte, zulässige
NF E 25-103 1-77 Ressorts de torsion. Indications à fournir au
Abweichungen.
fabricant.
2077 2-79 Federstahl, rund, warmgewalzt ; Maße, zulässige
NF E 25-104 9-78 Rondelles ressorts coniques. Rondelles dyna-
Maß- und Formabweichungen.
miques (dites Belleville).
2088 7-79 Zylindrische Schraubenfedern aus runden
NF F 01-046 3-70 Ressorts à lames bridés à froid ou à chaud.
Drähten und Stäben ; Berechnung und
Ressorts montés. Tolérances.
Konstruktion von Drehfedern (Schenkelfedern).
NF F 01-047 8-74 Ressorts à lames bridés à chaud ou à froid. Lames
V 2089 T1 2-63 Zylindrische Schraubenfedern aus runden
NF F 01-048 3-70 Ressorts à lames bridés à chaud ou à froid. Drähten und Stäben ; Berechnung und
Brides. Tolérances. Cotes fonctionnelles. Konstruktion von Druckfedern.
NF F 01-049 8-74 Ressorts à lames bridés à chaud ou à froid. Cale 2090 1-71 Zylindrische Schraubendruckfedern aus Flachs-
(type UIC). Clavette. Coins. tahl ; Berechnung.

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___________________________________________________________________________________________________________________________ RESSORTS
P
O
2092
2093
6-78
4-78
Tellerfedern ; Berechnung.
Tellerfedern ; Maße, Werkstoff, Eigenschaften.
5542
17221
6-75 Blattfederenden für Schienenfahrzeuge.
12-72 Warmgewalzte Stähle für vergütbare Federn ;
U
2095 5-73 Zylindrische Schraubenfedern aus runden
Drähten ; Gütevorschriften für kaltgeformte 17222 8-79
Gütevorschriften.
Kaltgewalzte Stahlbänder für Federn ; Technische
R
Druckfedern. Lieferbedingungen.
2096 T1 11-81 Zylindrische Schraubendruckfedern aus runden 17223 T1 3-64 Runder Federstahldraht, Gütevorschriften ;
Drähten und Stäben ; Güteanforderungen bei Patentiert-gezogener Federdraht aus unlegierten

2096 T2 1-79
warmgeformten Druckfendern.
Zylindrische Schraubendruckfedern aus runden V 17225 4-55
Stählen.
Warmfeste Stähle für Federn ; Güteeigenschaften.
E
2097 5-73
Stäben ; Güteanforderungen für Großserienferti-
gung.
Zylindrische Schraubenfedern aus runden
17670 T1 6-74 Bleche und Bänder aus Kupfer und Kupfer-
Knetlegierungen ; Festigkeiteigenschaften. N
17672 T1 6-74 Stangen aus Kupfer und Kupfer-Knetlegierungen ;
Drähten ; Gütevorschriften für kaltgeformte
Festigkeiteigenschaften.
Zufedern.
17677 T1 6-74 Drähte aus Kupfer und Kupfer-Knetlegierungen ;
2098 10-68 Zylindrische Schraubenfedern aus runden
Drähten ; Baugrößen für kaltgeformte Druckfe-
dern ab 0,5 mm Drahtdurchmesser. 17682 T1 6-74
Festigkeiteigenschaften.
Runder Federdrähte aus Kupfer-Knetlegierungen ;
S
2099 T1 11-73 Zylindrische Schraubenfedern aus runden
Drähten und Stäben ; Angaben für Druckfedern,
Vordruck. 43801 T1 8-76
Festigkeiteigenschaften, Technische Lieferbedin-
gungen.
Elektrische Meßgeräte ; Spiralfedern, Maße.
A
4620 4-54 Federstahl,
Blattfedern.
warmgewalzt, für geschichtete Normalisation internationale
EURONORM
V
4621
4626
11-82 Geschichtete Blattfedern ; Federklammern.
6-77 Geschichtete Blattfedern ; Federschrauben.
EU 167 3-81 Acier plat laminé à chaud pour ressorts à lames.
Dimensions, poids, tolérances, valeurs statiques. O
I
Organismes R
Syndicat National des Fabricants de Ressorts (SNFR).
Centre Technique des Industries Mécaniques (CETIM).
Centre de Documentation de la Mécanique (CDM).
Office Technique pour l’Utilisation de l’Acier (OTUA).
Chambre Syndicale des Producteurs d’Aciers Fins et Spéciaux.
P
L
U
S

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique Doc. B 5 440 − 3

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