Le Cumul D'origine
Le Cumul D'origine
Le Cumul D'origine
Pour conférer le caractère originaire dans le cadre d’un accord préférentiel sur l’origine, toute transformation que doit subir une marchandise
doit être suffisante. Toutefois, et sous certaines conditions, des atténuations à cette règle sont prévus dans deux cas :
Les règles d’origine basiques prévoient que les marchandises sont réputées originaires lorsqu’elles sont soit entièrement obtenues, soit
suffisamment ouvrées ou transformées. Il en va ainsi de tous les accords préférentiels sur l'origine.
La notion de cumul étend ce principe dans la mesure où elle offre la possibilité d’utiliser des produits originaires d’un ou de plusieurs pays
partenaires dans une zone commerciale préférentielle en tant que matières originaires en vue de fabriquer un produit originaire, ceci
moyennant un minimum d’ouvraison (matérialisé par une opération plus que minimale et/ou une certaine valeur ajoutée), sans que cela aille
jusqu’à exiger une transformation suffisante.
L’objectif du cumul est d’accroître l’intégration économique entre les pays partenaires et d’optimiser la complémentarité des spécialisations
industrielles.
1. les matières originaires des pays partenaires ne sont pas soumises à l’obligation d’être suffisamment transformées ;
2. le produit obtenu par cumul acquiert l’origine du pays où a eu lieu la dernière transformation allant au delà des opérations
insuffisantes ou, à défaut, l’origine du pays qui a fourni la plus forte valeur en matières originaires ;
3. les produits ne subissant aucune ouvraison dans un pays partenaire conservent leur origine lorsqu’ils sont réexportés vers un autre
pays partenaire.
Types de cumul
- Le cumul bilatéral
Le cumul bilatéral s’opère entre deux partenaires à un même accord d’union douanière ou de libre échange. Il est prévu par tous les régimes
préférentiels.
Dans le cadre du cumul bilatéral, les matières originaires de la partie A et qui font l’objet d’une transformation dans l’autre partie B sont
considérées comme originaires de cette autre partie B lorsque le produit fini est destiné à l'exportation vers la première partie A. Dans
l’exemple relatif aux tissus et vêtements, le cumul bilatéral prévu par l’accord entre l’UE et le Maroc permet aux fabricants européens et
marocains d’utiliser des produits marocains et européens à volonté. Ceux-ci seront traités comme s’ils étaient originaires du pays du
fabricant.
En d’autres termes, puisque ces matières ne sont plus considérées comme des matières tierces, elles ne sont plus soumises à l'obligation d'une
transformation suffisante. Ce cumul exige toutefois que l'opération réalisée dans le dernier pays de transformation aille au-delà d'une
transformation insuffisante, dont la liste figure dans le protocole origine de l'accord.
- Le cumul diagonal
Le cumul diagonal s’applique à l’échelle d’une zone comprenant au moins trois pays. Il signifie que les matières ayant obtenu le caractère
originaire dans l'un des pays du système (pays fournisseur) peuvent être transformés dans un deuxième pays (pays de transformation) et y
acquérir l'origine préférentielle de ce deuxième pays pour l'exportation vers un troisième pays (pays de destination), à condition que la
transformation réalisée dans le deuxième pays aille au-delà d'une opération insuffisante telle que prévue par le protocole origine.
Le cumul diagonal n’est possible qu’entre les pays partenaires qui appliquent entre eux des règles identiques en matière d'origine et des
dispositions de cumul diagonal.
- Le cumul total
Le cumul total permet à un produit d’origine tierce subissant des ouvraisons successives dans plusieurs pays de la même zone préférentielle
d’acquérir le caractère de « produit originaire » dès lors que l’ensemble de ces ouvraisons constitue une transformation suffisante. En
d’autres termes la règle, d’origine peut être satisfaite si toutes les ouvraisons cumulées dans plusieurs pays de la zone constituent une
transformation suffisante. L’objectif du cumul multilatéral total est de faire en sorte que les pays qui ne disposent pas de lignes de production
diversifiées et performantes puissent assurer un processus de fabrication complet.
Les matières non originaires qui, conformément aux conditions fixées par les règles de liste de l’annexe sur les règles d’origine pour un
produit déterminé ne doivent pas être mises en œuvre dans la fabrication de ce produit, peuvent néanmoins être utilisées, à condition que:
Cette règle de tolérance ne s’applique pas aux produits relevant des chapitres 50 à 63 du SH (produits textiles).
L’interdiction des ristournes des droits de douane (ou « no duty drawback »)
La plupart des membres de l’OMC adoptent des systèmes de ristournes de droits de douane pour les intrants importés, utilisés dans la
fabrication de produits destinés à l’exportation. Ces ristournes améliorent la position concurrentielle du produit fini dans les marchés
d’exportation. Les systèmes le plus souvent employés sont ceux des régimes douaniers suspensifs, des restitutions à l’exportation (duty
drawback) ou des zones franches. Le Maroc dispose également d’un mécanisme de ristourne dans sa propre législation.
Cependant, la plupart des accords préférentiels qui prévoient le cumul bilatéral et/ou diagonal soumettent le bénéfice de ces derniers à
l’interdiction des ristournes. Les opérateurs sont donc confrontés à un choix entre les deux types d’avantages. Par exemple, un fabricant
marocain de vêtements qui importe du tissu de Turquie et qui réexporte vers l’UE les vêtements fabriqués à partir de ce tissu doit choisir :
soit il obtient l’exemption du droit de douane applicable au Maroc au tissu turc (si droit de douane il y a), soit il bénéficie du cumul diagonal
et pourra exporter ses vêtements dans l’Union européenne comme vêtement marocain en exemption du droit de douane applicable dans l’UE.
Une zone de libre-échange est constituée de pays membres éliminant entre eux les droits de douane ainsi que les restrictions quantitatives à
l'importation. Ces zones sont mises en place via des accords de libre-échange.
On parle généralement de zone de libre-échange lorsque les pays membres de l'accord appartiennent à une zone géographique relativement
délimitée. Dans les autres cas, on parle simplement d'un accord de libre-échange.
Dans le cas d'une zone de libre-échange simple, les pays membres conservent chacun leur propre politique commerciale vis-à-vis des pays
tiers.
Si les pays membres de la zone adoptent un tarif extérieur commun applicable à tous les pays tiers, la zone de libre-échange devient
une union douanière.