Ondes Mécanique

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Chapter 13

Ondes longitudinales dans un milieu


continu élastique

Pour étudier les ondes longitudinales élastiques (onde sonore) dans les solides on adopte le

modèle de la chaîne d'atomes.

13.1 Onde longitudinale dans une chaîne d'atomes


Considérons un système constitué d'une chaîne horizontale d'innité d'atomes identiques de

masse m, dont les positions d'équilibre sont régulièrement espacées de la distance a. La liaison

de chaque atome avec ces plus proche voisin est modélisée par un ressort de raideur α et de

longueur à vide a.
Prenons Ox l'axe de la chaîne, les positions d'équilibre des atomes sont repérées par leurs

abscisses xn = na; n: entier.

On note Un le déplacement de l'atome n à partir de sa position d'équilibre.

189
CHAPTER 13. ONDES LONGITUDINALES DANS UN MILIEU CONTINU ÉLASTIQUE 190

Equation de mouvement

Le système est périodique (période a) par translation suivant Ox. Il sut donc de décrire le

mouvement d'un seul des atomes.

Appliquons la loi fondamentale de la dynamique à la énième atome:

mU¨n = −α (Un − Un−1 ) − α (Un − Un+1 )


2
où U¨n = d U2n
dt
En eet la masse n est soumise à deux forces, l'une provenant du ressort de gauche, dont

l'allongement, causé par les deux masses n et n − 1, vaut (Un − Un−1 ) en valeur algébrique,

l'autre provenant du ressort de droite, dont l'allongement, causé par les deux masses n et n + 1,
vaut (Un − Un+1 ).
L'équation de mouvement se met alors sous la forme:

mU¨n = −α (2Un − Un−1 − Un+1 )

Les positions des atomes (n − 1, n + 1) interviennent dans l'équation du mouvement de l'atome


n, ce sont donc des termes de couplage, qui font que le mouvement d'un atome se transmet aux
atomes voisins et se propage ainsi dans toute la chaîne.

Onde sinusoïdale progressive

Nous cherchons alors s'il est possible de trouver une solution sous forme d'onde sinusoïdale

progressive :

Un = U0 cos (ωt − kxn ), avec xn = na

Soit en notation complexe:

Un = U0 ei(ωt−kxn )

Le nombre Un s'interprète comme l'élongation que prendrait une onde d'amplitude U0 , de

pulsation ω et de vecteur d'onde k, aux points d'abscisses xn = na où se trouvent les atomes

dans la chaîne au repos.

Reportons cette solution dans l'équation de mouvement pour voir à quelle condition cela est

possible. On a donc:


−mω 2 U0 ei(ωt−kna) = −α 2U0 ei(ωt−kna) − U0 ei(ωt−k(n−1)a) − U0 ei(ωt−k(n+1)a)
CHAPTER 13. ONDES LONGITUDINALES DANS UN MILIEU CONTINU ÉLASTIQUE 191

mω 2 = α 2 − e−ika − eika


α α
sin2 ka

ω2 = m
(2 − 2 cos ka) = 4 m 2

En introduisant ω0 = m
: pulsation d'un oscillateur harmonique, on peut écrire:


ka
ω = 2ω0 sin
2

Cette relation ω = f (k) est appelée relation de dispersion. Cette relation est non linéaire,

ce qui traduit par le caractère dispersif de la propagation des ondes plane sinusoïdale dans la

chaîne d'atomes.

Pour que l'onde se propage k doit être réel:

ka
sin ≤ 1 =⇒ ω ≤ 2ω0 = ωM
2

Pour ω ≥ ωM il n'y a pas propagation, on a une onde évanescente ( k imaginaire).

De plus à une valeur de ω correspond une innité de valeurs de k, régulièrement espacées de



ka
qui est la période de la fonction sin .
a 2

Soient une onde de vecteur k et une onde de vecteur k 0 = k + p 2π


a
(p entier)

Le déplacement de l'atome n pour l'onde k0 est :

Un = U0 cos ωt − k + p 2π
 
a
na = U0 cos (ωt − kna)

Le déplacement Un est le même que pour l'onde de vecteur k, quelque soit l'atome. Donc

l'onde k0 est physiquement indiscernable de l'onde k. Par conséquent, pour décrire tous les

modes propres de la chaîne, il sut de ne considérer que les ondes dont le vecteur d'onde est

compris dans un intervalle de longueur
a
, par exemple celles pour lesquelles k est compris dans
 π π
l'intervalle −a, a .

ka
sin
vϕ = ω = 2ω0 2 k ∈ − πa , πa
 
La vitesse de phase est ,
k k
vϕ dépend de k, alors le milieu est dispersif.
CHAPTER 13. ONDES LONGITUDINALES DANS UN MILIEU CONTINU ÉLASTIQUE 192

La vitesse de groupe est vg = dω = aω0 cos ka


dk 2

π
Pour k a
c'est à dire pour λ  a la relation de dispersion devient ω ≈ aω0 k et vϕ ≈ vg ≈ aω0
: le milieu devient non dispersif.

13.2 Approximation des milieux continus, équation de d'Alembert


Approximation des milieux continus

Pour les grandes longueur d'onde (λ  a), ou petites valeurs de k, la vitesse de phase est

indépendante de la longueur d'onde vϕ ≈ aω0 . Cette indépendance arme que l'onde n'est

plus sensible aux détailles de la structure de la chaîne et n'est sensible qu'à leur eet moyen.

Dans ces conditions, la description du milieu par une répartition discrète de masses peut alors

être remplacée par une répartition continue. Cela revient à tendre a vers zéro.

Cette approximation serait bien justiée si on cherche par exemple à propager une onde acous-

tique de longueur d'onde λ ≈ 25 cm dans solide où les atomes sont distants de a ≈ 1Å. Les

atomes voisins vibrent presque en phase (le déphasage ka  1).

équation de d'Alembert

Dans l'approximation des milieux continus, tout point d'abscisse x se déplace et ce déplacement
est représenté par une fonction continue de x et du temps t: U (x, t). On substitut U (x, t) à

Un , U (x − a, t) à Un−1 et U (x + a, t) à Un+1 dans l'équation de mouvement de la masse n on


obtient :
CHAPTER 13. ONDES LONGITUDINALES DANS UN MILIEU CONTINU ÉLASTIQUE 193

2
m ∂ U2 = −α (2U (x, t) − U (x − a, t) − U (x + a, t))
∂t
Faisons un développement en série de Taylor à l'ordre deux en a:
2 2
U (x + a, t) = U (x, t) + a ∂U + a2 ∂ U2
∂x ∂x
2 2
U (x − a, t) = U (x, t) − a ∂U + a2 ∂ U2
∂x ∂x
L'équation conduit à:

2 2
m ∂ U2 = αa2 ∂ U2
∂t ∂x
On obtient donc une équation d'onde de d'Alembert:

∂ 2U − 1 ∂ 2U = 0
∂x2 v 2 ∂t2
q
avec v =
αa2 est la célérité de l'onde.
m

Les ondes sont dites longitudinales car la direction de déplacement des masses est celle de la

direction de propagation de l'onde qui est Ox.

Ordres de grandeurs :

Pour estimer la raideur α, nous prenons comme ordre de grandeur de l'énergie de liaison par
−19
atome un électronvolt El ≈ 1 eV = 1.6 10 J et que cette énergie peut être identiée à l'énergie
potentielle élastique pour un allongement du ressort: El ≈
1 αa2 ; où a ≈ 2.10−10 m est la
2
distance interatomique . Soit
1 αa2 = 1.6 10−19 ce qui donne α ≈ 10 N.m−1 . La masse d'un
2 q
atome est de l'ordre m ≈ 10
−26
Kg , on obtient une vitesse v = a m α ≈ 3000 ms−1 qui est
l'ordre de grandeur de la célérité des ondes sonores dans les solides.
CHAPTER 13. ONDES LONGITUDINALES DANS UN MILIEU CONTINU ÉLASTIQUE 194

13.2.1 Etude macroscopique de l'onde longitudinale dans un solide


isotrope

Loi de Hooke

Considérons une tige solide de section S et de longueur initiale l0 très grande devant les di-

mensions latérales ( l0  S ). Sous l'eet d'une force F faible (dans la limite d'élasticité du

solide), l'allongement ∆l est proportionnel à F suivant la loi de Hooke:

F = E ∆l
S l0
où E est un coecient qui caractérise l'élasticité du matériau, appelé module d'Young. E a la
−2
dimension d'une pression, il s'exprime en Pascal ( N.m ).

Vitesse des ondes longitudinales dans un solide

La chaîne d'atomes dans l'approximation continue est un excellent modèle pour l'étude des

ondes longitudinales dans les solides


CHAPTER 13. ONDES LONGITUDINALES DANS UN MILIEU CONTINU ÉLASTIQUE 195

En modélisant le solide par une assemblée de chaînes d'atomes de masse m, distants de a et

liés par des ressorts de raideur α, on peut relier ces grandeurs microscopiques aux grandeurs

macroscopiques ρ et E. En eet,

F = α∆a et
F = E ∆a
S a

α = ES
a
D'autre part, pour donner à la tige et à la chaîne d'atomes la même masse linéaire, il faut

prendre
m,ρ
ρ = aS étant la masse volumique du solide.

on a
α = E aS = E
v 2 = a2 m m ρ
q
Or dans le cas de la limite continue de la chaîne d'atomes on a montré que v= αa2 , d'où :
m
q
αa2 =
q
v= E
m ρ
Ordre de grandeur:

E ≈ 1011 N.m−2

ρ ≈ 104 Kg.m−3

alors v ' 3000m.s−1 ordre de grandeur de la célérité des ondes sonores dans les solides.

Onde longitudinale dans un solide


Le solide, initialement immobile dans un référentiel galiléen, est un cylindre homogène d'axe

Ox et de section S, formé d'un matériau de masse volumique ρ. Une onde de déformation

élastique longitudinale (onde de compression-dilatation) se propage à l'intérieur du barreau

dans la direction Ox; cette onde est caractérisée par le champ scalaire des déplacements U (x, t)
tel qu'une section située à l'abscisse x en l'absence d'onde se déplace à l'abscisse x + U (x, t)

lors du passage de celle-ci.


CHAPTER 13. ONDES LONGITUDINALES DANS UN MILIEU CONTINU ÉLASTIQUE 196

En l'absence d'onde, une tanche élémentaire de barreau située entre les abscisses x et x+
dx possède un volume dV = Sdx. Lors du passage de l'onde, et dans la limite des petites

déformations, la matière située à gauche de la section déplacée en x + U (x, t) exerce sur celle-ci

→ 
∂U



une force de rappel Fg = −E S ex , où E est le module d'Young. De même, et en tenant
∂x x
compte du principe de l'action et de la réaction, la matière située à droite de la section x + dx


S→−
 
exerce sur celle-ci une force Fd = E
∂U ex . En appliquant le principe fondamentale
∂x x+dx
de la dynamique à cette tranche on aura

  
∂ 2
U →
− −
→ − → ∂U
 
∂U →

ρSdx 2 ex = Fd + Fg = ES − e
∂t ∂x x+dx ∂x x x
2 2
ρSdx ∂ U2 = ES ∂ U2
∂t ∂x
U (x, t) bien à une équation d'onde de d'Alembert:

∂ 2U − 1 ∂ 2U = 0
∂x2 v 2 ∂t2
q
avec v =
E.
ρ

Ainsi, on retrouve la célérité des ondes longitudinales dans un milieu continu.


Chapter 14

Vibrations transversales d'une corde

14.1 Description
Considérons une corde inextensible, de masse linéique uniforme µ, tendue horizontalement à


une extrémité par une force constante F. La corde peut par exemple être reliée à une masse

xe suspendue après une poulie.

Nous allons déterminer l'équation de mouvement des diérents points de la corde au voisinage

de sa position d'équilibre supposée horizontale, en adoptant les hypothèses suivants:

ˆ On suppose que le poids de la corde est négligeable devant la tension de la corde et donc


de F ( la masse de la corde est donc très inférieur à celle suspendue).

ˆ On néglige les frottements avec le milieu ambiant.

197
CHAPTER 14. VIBRATIONS TRANSVERSALES D'UNE CORDE 198

ˆ On se limite à des petits mouvements transversaux et plans. Dans ce cadre, on peut

admettre que l'abscisse x de chaque point de la corde reste constante au cours du mou-

vement et que son ordonnée y, fonction de x et de t, est à faible variation autour de la

position d'équilibre (y = 0). Aussi, dans ces mêmes hypothèses l'angle α (x, t) que fait la

tangente à la corde au point d'abscisse x à l'instant t est un inniment petit de telle sorte
que cos α ' 1 et sin α ' tan α ' α.

14.2 Equation de mouvement

Tension


Nous allons dénir la tension T en un point comme la force qu'exerce en celui ci la partie

droite de la corde sur la partie gauche; c'est-à-dire encore la force qu'il faudrait exercer sur la

partie gauche pour qu'elle continue le même mouvement une fois la corde coupée en ce point.

C'est une force en tout point tangente à la corde.

Equation de mouvement

Considérons l'élément innitésimal de la corde compris entre les abscisses x et x + dx à l'instant


t. Le point d'abscisse x en est l'extrémité gauche et subit l'action de la partie de la corde se

trouvant à sa gauche, c'est-à-dire d'après le principe de l'action et de la réaction la force




− T (x, t). L'autre extrémité, d'abscisse x + dx, est soumise quant à elle à la force qu'exerce la


partie droite de la corde c'est-à-dire T (x + dx, t).
CHAPTER 14. VIBRATIONS TRANSVERSALES D'UNE CORDE 199

dx
La masse de l'élément de la corde est dm = µds ≈ µ cos α
≈ µdx.

Appliquons la relation fondamentale de la dynamique à l'élément de corde dont le mouvement

est seulement suivant la verticale.


− →
− −

µdx ∂∂t2y →
2 −
uy = T (x + dx, t) − T (x, t) = ∂∂xT dx



En notant T = T et en projetons sur les axes, il vient:

∂ ∂T
0= ∂x
(T cos α) ' ∂x

et

2
µ ∂∂t2y = ∂
∂x
(T sin α)

La projection sur (Ox) montre que T ne dépend pas de x. La condition aux limites imposée

au bout de la corde par l'opérateur qui la tend impose alors T = F, et donc T ne dépend pas

non plus de temps.

La projection sur (Oy)devient alors :

2
µ ∂∂t2y = T ∂x

(sin α)

∂y
Sachant que
∂x
= tan α ' sin α, on obtient ainsi l'équation :

2 2
µ ∂∂t2y = T ∂x
∂ y
2

qui peut se mettre sous la forme d'une équation de d'Alembert :


CHAPTER 14. VIBRATIONS TRANSVERSALES D'UNE CORDE 200

∂ 2y 1 ∂ 2y
− =0
∂x2 v 2 ∂t2
avec
s
T
v=
µ

L'onde se propage à la célérité v le long de l'axe Ox alors que les éléments de corde se déplaçant
perpendiculairement à Ox: l'onde est transversale.

Ordre de grandeur :

Pour une corde de masse linéique µ = 0.04 g.cm−1 , tendue par une masse m = 40 Kg , la tension
est de module T = mg = 400 N et la célérité des ondes est v ' 316 m.s−1 .

14.3 Solutions de l'équation de d'Alembert

Ondes progressives

La solution générale de l'équation de d'Alembert est la superpositions de deux ondes planes

progressives se propageant suivant l'axe Ox en sens inverses à la célérité v:


 x  x
y (x, t) = f t − +g t+
v v
 x
La solution particulière y (x, t) = f t − représente la propagation sans déformation à la
v
vitesse v dans le sens des x croissants.
CHAPTER 14. VIBRATIONS TRANSVERSALES D'UNE CORDE 201

Cas de l'onde plane progressive sinusoïdale

On parle d'onde plane progressive sinusoïdale ou harmonique lorsque la grandeur y (x, t) est

fonction sinusoïdale de x et du temps de la forme :

y (x, t) = A cos (ωt − kx + ϕ)


où ω est la pulsation de l'onde, k= λ
le vecteur d'onde et ϕ la phase à l'origine.

∂2y 1 ∂2y
Pour que y soit solution de l'équation d'onde
∂x2
− v 2 ∂t2
=0

ω
il faut que k= v
(relation de dispersion).

En notation complexe:

y (x, t) = Aei(ωt−kx+ϕ) = Aei(ωt−kx)

où A = Aeiϕ est l'amplitude complexe.

Ondes stationnaires

Il existe des solutions de l'équation de d'Alembert à variables séparées en particulier des solu-

tions sinusoïdales pour une fonction de x et de t seulement:

y (x, t) = A cos (kx + ψ) cos (ωt + ϕ)

où ψ et ϕ sont des constantes qui dépendent des conditions aux limites et initiales respective-

ment.

Ce type de solution appelé onde plane stationnaire.

ω
Pour que y soit solution de l'équation d'onde, il faut que k= v

Les n÷uds de vibration sont tels que y (x, t) = 0 ∀t

soit cos (kx + ψ) = 0

π
soit kx + ψ = nπ + 2

où n est entier.

nπ π ψ
soit x= k
+ 2k
− k
CHAPTER 14. VIBRATIONS TRANSVERSALES D'UNE CORDE 202


Or k= λ
, il vient:

ψλ
x = n λ2 + λ
4
− 2π

λ
Donc deux n÷uds successifs sont séparés par la distance .
2

Les ventres de vibration sont les points pou lesquels l'amplitude est maximale, c'est-à-dire:

cos (kx + ψ) = ±1

soit kx + ψ = nπ

ψλ
soit x = n λ2 − 2π

λ
Deux ventres successifs sont aussi espacés de .
2

λ
La distance entre un n÷ud et un ventre voisin est égale à .
4

14.4 Oscillations libres d'une corde xée à ses extrémités:


Modes propres
Considérons une corde de longueur L xée à ses extrémités d'abscisses x = 0 et x = L, c'est à
dire y (x = 0, t) = 0 et y (x = L, t) = 0 (∀t) . Cette corde est abandonnée à l'instant t = 0 avec
∂y
des conditions initiales, y (x, t = 0) = h (x) et (x, t = 0) = e (x), données par les fonctions h
∂t
et e. Aucune action extérieur n'est exercée sur la corde, il s'agit donc d'oscillations libres.

Le déplacement y (x, y) est solution de l'équation de d'Alembert avec les conditions initiales

ci-dessus et les conditions aux limites y (x = 0, t) = 0 et y (x = L, t) = 0 . Ces conditions sont

incompatibles avec une onde progressive mais parfaitement adaptées à une onde stationnaire

pour laquelle les extrémités de la corde sont des n÷uds. On prend donc une solution de la

forme :

y (x, t) = A cos (kx + ψ) cos (ωt + ϕ)


q
ω T
où k = et v =
v µ

La première condition aux limites impose :

y (0, t) = 0 ∀t

⇒ cos ψ = 0
CHAPTER 14. VIBRATIONS TRANSVERSALES D'UNE CORDE 203

π
⇒ ψ = nπ + 2

où n un entier. Alors,

y (x, t) = A (−1)n+1 sin (kx) cos (ωt + ϕ)

La deuxième condition aux limites impose :

y (L, t) = 0 ∀t

soit sin (kL) = 0

⇒ kl = nπ


⇒ k = kn = L

nπv
soit ω = ωn = L

Les pulsations sont quantiées et appelées pulsations propres.

Les solutions sinusoïdales stationnaires correspondantes à ces pulsations propres sont appelées

modes propres et sont données par, pour le mode n:

yn (x, t) = An sin (kn x) cos (ωn t + ϕn )

soit encore

nπ nπv
 
yn (x, t) = An sin L
x cos L
t + ϕn

La solution générale est la superposition de tous les modes propres :

nπ nπv
P  
y (x, t) = An sin L
x cos L
t + ϕn
n

An et ϕn sot déterminées par les conditions initiales telles que :


P 
y (x, t = 0) = h (x) = An sin L
x cos ϕn
n

et

∂y nπ
P  nπv
∂t
(x, t = 0) = e (x) = −An sin L
x L
sin ϕn
n



En multipliant chaque terme par sin L
x et en intégrant sur la longueur de la corde, on

obtient:

2
´L nπ

An cos ϕn = L 0
h (x) sin L
x dx
CHAPTER 14. VIBRATIONS TRANSVERSALES D'UNE CORDE 204

2 L
´L nπ

−An sin ϕn = L nπv 0
e (x) sin L
x dx

14.5 Oscillations forcées d'une corde xée à une extrémité:


Résonances
Si on impose à l'extrémité d'abscisse x=0 un déplacement transversal y (0, t) = a cos (ωt) et

on xe l'extrémité d'abscisse x = L.


On cherche des solutions de type onde stationnaire:

y (x, t) = A cos (kx + ψ) cos (ωt + ϕ)

π
La condition aux limites y (L, t) = 0 ⇒ ψ = nπ + 2
− kL, avec n entier.

Soit donc, y (x, t) = A (−1)n sin [k (L − x)] cos (ωt + ϕ)

La deuxième condition aux limite y (0, t) = a cos (ωt) ⇒ A (−1)n sin (kL) cos (ωt + ϕ)

⇒ a = A (−1)n sin (kL) et ϕ = 0.

Le déplacement s'écrit enn :

y (x, t) = a sin [k (L − x)] cos (ωt)


sin (kL)

L'amplitude est maximale en un ventre où sin [k (L − x)] = ±1 et elle vaut: Ymax = a .


sin (kL)
nπv
A la résonance Ymax → ∞ ⇒ sin (kL) → 0 ⇒ kL = nπ ⇒ ω = ωn = .
L
On a donc un phénomène de résonance lorsque la pulsation ω de l'excitateur est confondue avec

une des pulsations propres ωn de la corde vibrante.

Remarque: en pratique, les frottements que nous avons négligés empêchent l'amplitude de

diverger à la résonance.
CHAPTER 14. VIBRATIONS TRANSVERSALES D'UNE CORDE 205

14.6 Aspect énergétique de la corde vibrante


La puissance élémentaire dP reçue par un élément de la corde compris entre les abscisses x et

x + dx pour des petits mouvements transversaux:


 

− ∂y (x + dx, t) →
− →
− ∂y (x, t) →
− ∂ → − ∂y (x, t) →

dP = T (x + dx, t) · uy − T (x, t) uy = T (x, t) uy dx
∂t ∂t ∂x ∂t
     
∂ ∂y (x) ∂ ∂y ∂ ∂y ∂y
dP = T sin α dx ' T tan α dx = T dx
∂x ∂t ∂x ∂t ∂x ∂x ∂t

La puissance linéique s'écrit alors :

 
dP ∂ ∂y ∂y
= T
dx ∂x ∂x ∂t

En développant l'expression :

dP ∂ 2 y ∂y ∂ 2 y ∂ ∂y ∂ 2 y ∂y ∂ 2 y ∂ ∂y
=T 2 +T 2 =T 2 +T 2
dx ∂x ∂t ∂x ∂x ∂t ∂x ∂t ∂x ∂t ∂x
D'après l'équation de propagation on a :

s
∂ 2y 1 ∂ 2y T
− =0 avec v=
∂x2 v 2 ∂t2 µ

alors, il vient :

2 2 !
∂y ∂ 2 y ∂ 2 y ∂ ∂y
 
dP ∂ 1 ∂y 1 ∂y
=µ 2
+ T 2
= µ + T
dx ∂t ∂t ∂x ∂t ∂x ∂t 2 ∂t 2 ∂x
 2
1 ∂y
Le terme ec = µ est l'énergie cinétique linéique.
2 ∂t
 2
1 ∂y
Le terme ep = T est l'énergie potentielle linéique.
2 ∂x

On posee = ec + ep : énergie mécanique linéique. On obtient nalement l'équation:

 
dP ∂e ∂ ∂y ∂y
= = T
dx ∂t ∂x ∂x ∂t

qui peut se mettre sous la forme:

 
∂e →
− →
− ∂ ∂y ∂y → −
+ div Π = 0 avec Π =− T ux
∂t ∂x ∂x ∂t

Equation analogue à l'équation locale de conservation de l'énergie électromagnétique dans le



− −1
vide. Π (en W.m ) caractérise la propagation de l'énergie mécanique.
Chapter 15

Ondes acoustiques dans les uides

Le son consiste en la propagation de proche en proche d'une perturbation mécanique dans un

milieu matériel uide ou solide. Un système excitateur, qui peut être par exemple une membrane

de haut parleur ou une corde, met en mouvement les molécules immédiatement à son contact.

Celles ci entrent alors en collision avec les molécules voisines auxquelles elles communiquent

le même mouvement. La perturbation imposée par le système se propage ainsi au sein du

milieu et peut être perçue par un récepteur qui peut être, entre autres, l'oreille humaine qui

l'interprète comme un son. Les ondes sonores, contrairement aux ondes lumineuses, ne se

propagent pas dans le vide, elles s'appuient nécessairement sur un milieu matériel. Les ondes

sonores font parties des ondes acoustiques, et ayant des fréquences comprises entre 20 Hz et 20

KHz. Au-delà de 20 KHz c'est le domaine des ultra-sons.

15.1 Hypothèses
On s'intéresse dans ce chapitre à la propagation d'ondes acoustiques dans un uide. Le uide

est supposé parfait et on néglige le champ de pesanteur de telle sorte que les seuls forces sont

les forces de pression.

Lorsque le uide est au repos, la masse volumique ρ0 et la pression p0 sont supposées uniformes

et le champ de vitesse


v est nulle. Une perturbation de cet état de repos engendre une onde

acoustique et l'état de uide est alors décrit localement au point M à l'instant t avec les champs
de vitesse, de pression et de masse volumique de la forme suivante:



v (M, t) = →

v1 (M, t), p (M, t) = p0 + p1 (M, t); ρ (M, t) = ρ0 + ρ1 (M, t)

206
CHAPTER 15. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES 207

Les variations de pression, de masse volumique et de vitesse dues à l'onde sonores sont supposées

inniment petites du premier ordre de telle sorte que: |p1 (M, t)|  p0 , |ρ1 (M, t)|  ρ0 et

|→

v1 (M, t)|  c, où c est la célérité de l'onde.

La variation de pression p1 (M, t) (> 0 ou < 0) appelée par commodité surpression ou pression

acoustique.

Tous les calculs seront menés dans l'approximation acoustique (ou approximation linéaire),

c'est-à-dire à l'ordre 1 en p1 , ρ 1 et


v1 .

15.2 Linéarisation des équations

15.2.1 Linéarisation de l'équation d'Euler

L'équation d'Euler s'écrit dans le cas où on néglige le pesanteur :

∂→
−v −−→ − 1 −−→
+ →−
v · grad →

v = − gradp
∂t ρ

∂→
−v1 → −−→ − 1 −−→
⇒ + −
v1 · grad →
v1 = − grad (p0 + p1 )
∂t ρ0 + ρ1
La linéarisation consiste à faire les calculs dans l'approximation acoustique, c'est-à-dire ne

garder dans l'équation que les termes d'ordre 1 en p1 , ρ 1 et




v1 ; les termes d'ordre 2 sont

considérés nuls.


→− −−→ →
− −−→
On a v1 · grad v1 est d'ordre 2, donc à éliminer; p0 est uniforme, donc gradp0 = 0 et |ρ1 |  ρ0 .

Enn, on obtient l'équation d'Euler linéarisée:

∂→
−v1 1 −−→
= − gradp1 (1)
∂t ρ0

15.2.2 Linéarisation de l'équation de conservation de la masse

L'équation de conservation de la masse s'écrit:

∂ρ
div (ρ→

v)+ =0
∂t
∂ (ρ0 + ρ1 )
⇒ div [(ρ0 + ρ1 ) →

v1 ] + =0
∂t
CHAPTER 15. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES 208

Le terme ρ1 →

v1 est d'ordre 2 à négliger; d'autre part ρ0 = Cte, alors
∂ρ0
∂t
=0 et div (ρ0 →

v1 ) =
ρ0 div →

v1 . Il vient alors:

∂ρ1
ρ0 div →

v1 + = 0 (2)
∂t
Cette équation met en évidence le rôle essentiel du caractère compressible (div →

v1 6= 0) de

l'écoulement associé à la propagation d'une onde sonore.

15.2.3 Coecient de compressibilité isentropique

Le uide étant parfait, l'évolution de ses particules de uide est adiabatique et réversible, donc

isentropique. Introduisons alors le coecient de compressibilité isentropique :

   
∂ρ ∂(ρ0 +ρ1 )
χS = − V1 ∂V
∂p
= 1
ρ ∂p
= 1
ρ0 +ρ1 ∂(p0 +p1 )
S S

or|ρ1 |  ρ0 , il vient:
 
1 ∂ρ1
χS ≈
ρ0 ∂p1 S

soit encore:

∂ρ1 ∂p1
= ρ0 χS (3)
∂t ∂t
Les équations (2) et (3) donnent :

∂p1
div →

v1 = −χS (4)
∂t

15.3 Equations de propagation des ondes sonores


Equation de propagation de la pression acoustique

En appliquant la divergence à l'équation (1) :

−−→ 

∂t
(div →

v1 ) = − ρ10 div gradp1 = − ρ10 ∆p1

Soit donc d'après (4):


2
−χS ∂∂tp21 = − ρ10 ∆p1
CHAPTER 15. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES 209

Ainsi, la pression acoustique p1 obéit à une équation de propagation de d'Alembert à trois

dimension:

1 ∂ 2 p1
∆p1 − =0
c2 ∂t2
1
avec c= √ est la célérité de l'onde.
ρ0 χS

Equation de propagation de la vitesse

En appliquant le rotationnel à l'équation (1), il vient:

−→  ∂ −

 −→ −−→  → −
rot ∂tv1 = − ρ10 rot gradp1 = 0

∂ − →− →

∂t
rot→
v1 = 0
−→→ −→− →

rot−
v1 = cte = rot→
v1 (t = 0) = 0 (le uide est initialement au repos).

−→→ →

Soit alors rot−
v1 = 0

Donc, l'écoulement du uide dû à l'onde est irrotationnel.

−→ −→→  −−→
Sachant que : v1 = grad (div →
rot rot− −
v1 ) − ∆→

v1


− −−→
⇒ 0 = grad (div →

v1 ) − ∆→

v1
−−→
⇒ grad (div →

v1 ) = ∆→

v1

En dérivant par rapport au temps l'équation (1), on aura:

∂ 2→
−  
v1 1 −−→ ∂p1
2
= − grad
∂t ρ0 ∂t

ce qui devient, d'après (4) :

∂ 2→

v1 1 −−→
= grad (div →

v1 )
∂t2 ρ0 χS
∂2−
→ 1 −−→
Alors l'équation
v1
∂t2
= ρ 0 χS
grad (div →

v1 ) devient

∂ 2→

v1 1
2
= ∆→

v1
∂t ρ0 χS
Nous obtenons une équation de d'Alembert :
CHAPTER 15. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES 210

1 ∂ 2→

v1 →

∆→

v1 − 2 2 = 0
c ∂t
1
avec c= √
ρ0 χS

En conclusion, une onde sonore dans l'approximation acoustique (ou linéaire) se propage dans
1
un uide sans dispersion avec une célérité c= √ .
ρ0 χS

Célérité des ondes sonores

On vient de montrer que la célérité des ondes sonores est :

1
c= √
ρ0 χS

Elle est d'autant plus grande que le uide est moins dense et moins compressible; en pratique

c'est le deuxième eet qui domine et on a:

c (solide) > c (liquide) > c (gaz)

On peut étendre l'expression de la célérité du son dans les uides aux solides, alors on peut

tirer une comparaison qualitative entre le coecient de compressibilité et le module d'Young:

r
1 E 1
c= √ = ⇒E=
ρ0 χS ρ0 χS

Ordres de grandeur:

Dans les conditions usuelles on a :

c (air) ≈ 340 m · s−1 ; c (eau) ≈ 1400 m · s−1 ; c (acier) ≈ 4000 m · s−1 .

Cas d'un gaz parfait

Dans les gaz sous faible pression, on peut adopter le modèle du gaz parfait. Pour un gaz parfait

de masse molaire M, l'équation d'état peut s'écrire:

p RT
=
ρ M
CHAPTER 15. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES 211

Cas d'une évolution isentropique:

Le coecient de compressibilité isentropique est :

 
1 ∂ρ
χS =
ρ0 ∂p S
 
∂p 1
⇒ = = c2
∂ρ S ρ0 χS

L'évolution des particules uides est isentropique ( S = cte), alors on a

pρ−γ = cte (loi de Laplace)

C
où γ = Cp : est le rapport des capacités caloriques à pression et volume constants.
v

En diérenciant la relation de Laplace:

dp dρ

p ρ
 
2 ∂p p RT
⇒c = =γ =γ
∂ρ S ρ M

D'où la célérité du son dans le gaz:

r
RT
c= γ
M

A.N. Pour l'air ( M = 29 g.mol−1 et γ = 1, 4) à T ≈ 300 K , on trouve une vitesse du son

c ≈ 347 m.s−1 , qui est en très bon accord avec l'expérience.

Pour une évolution isotherme:

Le coecient de compressibilité isotherme:

 
1 ∂ρ
χT =
ρ0 ∂p T

Dans ce cas on a:
 
2 ∂p p RT
c = = =
∂ρ T ρ M
r
RT
soit: c =
M
CHAPTER 15. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES 212

A.N. Pour l'air ( M = 29 g.mol−1 et γ = 1, 4) à T ≈ 300 K , on trouve c ≈ 293 m.s−1 qui est un

peu loin des valeurs expérimentales.

On remarque bien que le modèle isentropique est plus réaliste, ce qui justie notre hypothèse

de départ celui de uide parfait en évolution isentropique.

15.4 Ondes progressives sinusoïdales


Nous cherchons aux équations de propagation obtenues des solutions sous forme d'ondes planes

progressives harmoniques (OPPH):


→−→ −
→− →
p1 = p10 ei(ωt− k · r ) et


v1=→

v 10 ei(ωt− k · r ) (en notion complexe),



où le vecteur d'onde k = k→

u, avec


u est le vecteur unitaire de la direction de propagation.

Relation de dispersion

Remplaçons la solution ( p1 par exemple) dans l'équation de d'Alembert, on obtient:

ω2
−k 2 p1 + p1 = 0
c2
ω
⇒ k=
c
c est constante, donc le milieu est non dispersif.

Caractère longitudinale de l'onde sonore

On a montré que

−→→ →
− →
− − →
− →
− − →
− →
− −
rot−
v1 = 0 ⇒ ∇ ∧→
v 1 = 0 ⇒ −i k ∧ →
v1= 0 ⇒ k k→
v1

Le champ de vitesse est parallèle à la direction de propagation: l'onde sonore est donc longitu-

dinale.
CHAPTER 15. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES 213

Impédance acoustique des ondes planes progressives

L'équation d'Euler linéarisée en notation complexe:

∂→
−v1 1 −−→
= − gradp1
∂t ρ0
1 → −
⇒ iω →

v1 = i k p1
ρ0

⇒ p1 = ρ0 ω v1 = ρ0 cv1
k

Soit en notation réelle: p1 = ρ0 cv1

p1 et v1 sont proportionnels, ils vibrent donc en phase.

On appelle impédance acoustique le rapport:

p −2 −1
Z = v11 = ρ0 c (en Kg.m .s )

Pour une OPPH, Z ne dépend que des caractéristique du milieu.

Z augmente pour un milieu moins compressible et plus dense:

Z (solide) > Z (liquide) > Z (gaz)

Ordres de grandeur:

Z (air) = 400 Kg.m−2 .s−1


Z (eau) = 1.4 × 106 Kg.m−2 .s−1
Z (acier) = 3.8 × 107 Kg.m−2 .s−1

Remarque: Il faut faire attention au signe de l'impédance acoustique de l'onde progressive se

propageant en sens inverse: Z 0 = −Z = −ρ0 c.

15.5 Aspects énergétiques

15.5.1 Puissance échangée à travers une surface S

Supposons que le front d'onde d'une onde plane sonore arrive sur un élément de surface dS
perpendiculaire à la direction de propagation. Sous l'eet de l'onde, les particules au niveau de
CHAPTER 15. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES 214

l'élément de surface dS se mettent en mouvement à la vitesse




v1 . Soumis à la force de press

− →−
d F = p1 d S, l'élément de surface transmet la puissance sonore :


− −
dP = d F .→
v1

A travers une surface S, la puissance serait :

˜ →

P= S
p1 →

v1 .d S

Cette puissance apparait comme le ux d'un vecteur



Π = p1 →

v1 (W.m
−2
),

appelé vecteur densité de ux de puissance sonore.

15.5.2 Equation locale de conservation de l'énergie

Sachant que dans l'approximation acoustique on a:

∂→
−v1 1 −−→ ∂p1
= − gradp1 (équation 1) et div →

v1 = −χS (équation 4).
∂t ρ0 ∂t
Alors,


− →
− →
− →
− −−→ ∂p1 →
− ∂→
−v1
div Π = divp1 v1 = p1 div v1 + v1 · gradp1 = −χS p1 − ρ0 v1 ·
∂t ∂t
 

− ∂ 1 1
⇒ div Π = − ρ0 v12 + χS p21
∂t 2 2

1 1
On pose e = ρ0 v12 + χS p21
2 2
appelée densité d'énergie sonore (ou acoustique).

1 1
Le terme ec = ρ0 v12 représente l'énergie cinétique volumique, et le terme eu = χS p21 est le
2 2
surcroit de l'énergie interne volumique.

En dénitive, nous obtenons l'équation locale de conservation de l'énergie acoustique:


− ∂e
div Π + =0
∂t
CHAPTER 15. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES 215

15.5.3 Cas d'une OPPH

Pour une onde plane progressive sinusoïdale les champs de surpression et de vitesse peuvent se

mettre en notation réelle sous la forme :


− − →
− − ω
p1 (M, t) = p10 cos ωt − k · → →

v 1 (M, t) = →

v 10 cos ωt − k · →
 
r et r , avec k= et c =
c
1
√ .
ρ0 χS

Or on a: p1 = ρ0 cv1 ,

alors:

1
ec = ρ0 v12 = 12 χS p21 = eu
2
On a donc équipartition de l'énergie entre les deux formes.

L'énergie totale: e = ec + eu = ρ0 v12 = χS p21

Π = p1 v1 = ρ0 cv12

Π
Soit: = c: l'énergie se propage à la célérité c.
e
La moyenne temporelle:

p210
hΠi = hρ0 cv12 i = 12 ρ0 cv10
2
=
2ρ0 c
Ordres de grandeur:

2
Pour une onde sonore de puissance moyenne 100 W, rayonnant sur 10 m dans l'air de masse
−3
volumique ρ0 = 1.3 kg m à T=300 K, on trouve:

P
hΠi = S
= 10 W.m−2 ⇒ v10 ≈ 0.2 ms−1 p10 = ρ0 cv10 ≈ 90 Pa. Nous vérions sur ces valeurs
et
5
la validité de l'approximation acoustique: p1 est très faible devant la pression au repos p0 ' 10
−1
Pa, et la vitesse v1 est très inférieur à la célérité du son c ' 347 ms .

15.5.4 Intensité sonore en décibel

On dénit l'intensité sonore (ou acoustique) par:

 
hΠi
I = 10log (en dB)
hΠ0 i
CHAPTER 15. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES 216

où hΠ0 i = 10−12 W.m


−2
est une valeur de référence qui correspond à l'intensité minimale

détectée par l'oreille humaine à 1000 Hz. L'intensité sonore se mesure en décibel.

p
Pour I = 0 ⇒ hΠi = hΠ0 i ⇒ p10 = 2ρ0 c hΠi ≈ 10−5 Pa: c'est la surpression minimale

détectée par l'oreille humaine.

La surpression susceptible d'être détectée par une oreille varie typiquement de 100 Pa à 10−5
Pa. Le seuil de douleur est d'environ 120 dB. Un bruit de conversation à une intensité de l'ordre

de 60 dB, un avion à réaction produit un son proche de 120 dB.

15.6 Onde sonore stationnaire


Considérons la situation où une OPPH se propageant suivant les x>0 rencontre un obstacle

imperméable et xe en x = 0. La solution compatible avec les conditions aux limites est de

type onde stationnaire (situation analogue à celle d'une corde xée à une extrémité):



v1 (x, t) = Acos (kx + ψ) cos (ωt + ϕ) →

ux

La condition aux limites imposée est :

π
v1 (x = 0, t) = 0 ⇒ cosψ = 0 ⇒ ψ = nπ + 2
, avec n entier.

On a donc:

v1 (x, t) = A (−1)n+1 sin (kx) cos (ωt + ϕ)

On pose A0 = A (−1)n+1 , on écrit alors:

v1 (x, t) = A0 sin (kx) cos (ωt + ϕ)

En projetant l'équation (1) sur l'axe Ox on obtient :

∂v1 ∂p1
ρ0 =−
∂t ∂x
∂p1
⇒ =ωρ0 A0 sin (kx) sin (ωt + ϕ)
∂x
ω
⇒ p1 = ρ0 A0 cos (kx) sin (ωt + ϕ)
k
⇒ p1 = ρ0 cA0 cos (kx) sin (ωt + ϕ)

p1 et v1 sont en quadrature de phase. Les n÷uds de vitesse sont les ventres de pression et vise

versa. On a ainsi hΠi = hp1 v1 i = 0: une onde stationnaire ne transporte pas de l'énergie.
CHAPTER 15. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES 217

15.7 Réexion et transmission d'une OPPH sous incidence


normal
Considérons une onde OPPH se propageant suivant les x > 0, arrivant en x = 0 sur une surface
plane séparant deux uides. Le premier occupe le demi-espace x < 0, et le deuxième occupe le

demi-espace x > 0. Dans le premier uide la vitesse du son et l'impédance acoustique valent

respectivement c1 et Z1 , et dans le deuxième elles valent c2 et Z2 .

La surpression et la vitesse de l'onde incidente dans le premier uide s'écrivent en notation

complexe:

p1i = p0i ei(ωt−k1 x) et




v 1i = v0i ei(ωt−k1 x) →

ux ,
ω
où k1 = et p0i = Z1 v0i .
c1
Cette onde donne au niveau de l'interface une onde rééchie et une onde transmise :

p1r = p0r ei(ωt+k1 x) et v 1r = v0r ei(ωt+k1 x) →



− −
ux , avec p0r = −Z1 v0r .


− ω
p1t = p0t ei(ωt−k2 x) et v 1t = v0t ei(ωt−k2 x) →

ux , avec p0t = Z2 v0t et k2 = .
c2

Conditions aux limites

Dans l'approximation acoustique, on peut admettre que l'interface ne se déplace pas, et donc

il y a égalité des forces de pression de part et d'autre :

p1i (0, t) + p1r (0, t) = p1t (0, t)

D'autre part, les deux uides ne se mélangent pas, il y a donc continuité des composantes

normales des vitesses:

v1i (0, t) + v1r (0, t) = v1t (0, t)

Coecients de réexion et de transmission des amplitudes

Les conditions aux limites s'écrivent :


(
v0i + v0r = v0t
Z1 v0i − Z1 v0r = Z2 v0t
CHAPTER 15. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES 218

Les coecients de réexion et de transmission des amplitudes sont dénis respectivement par :

v0r v0t
r= et t= .
v0i v0i

Le système d'équations s'écrit alors :

(
1+r =t
Z1 − Z1 r = Z2 t

On trouve nalement:

Z1 − Z2 2Z1
r= et t=
Z1 + Z2 Z1 + Z2
Le coecient de réexion est réel positif ou négatif suivant que Z1 > Z2 ou inversement. Donc

l'onde rééchie est en phase ou en opposition de phase avec l'onde incidente.

Le coecient de transmission est réel positif, donc l'onde transmise est en phase avec l'onde

incidente.

On a transmission totale ( r= 0) si Z1 = Z2 . On dit qu'on a adaptation d'impédance.


On a réexion totale si r = −1 (onde stationnaire dans le milieu 1) ⇒ Z2 = ∞ ou Z1 = 0.

Z2 = ∞ correspond à χs = 0, c'est à dire un milieu 2 inniment rigide imposant la condition


aux limites v1 (0, t) = 0.

Z1 = 0 correspond au cas où le milieu 1 est un tuyau de diamètre D  λ ouvert sur


l'atmosphère.

15.8 Eet Doppler longitudinal

Lorsque une source ponctuelle S en mouvement par rapport à un observateur émet une onde

acoustique de fréquence ν , l'observateur perçoit une onde de fréquence ν 0 diérente: c'est l'eet

Doppler.

Considérons une situation unidimensionnelle où l'observateur est xe en O, pris comme origine

du repère R(Oxyz), et que la source S s'éloigne de O, à la vitesse V très inférieur à la célérité

c du son, le long de l'axe Ox. La source émet des impulsions brèves périodiques de période T.
CHAPTER 15. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES 219

Les impulsions se déplacent à la vitesse c −→−


ux .
dans les sens de

Supposons qu'à l'instant t1 = t la source S, dans la position x1 = d, émet la première impulsion.


0 d
L'observateur reçoit l'impulsion à l'instant t1 = t + . A l'instant t2 = t + T , la source est
c
dans la position d'abscisse x2 = d + V T , émet une deuxième impulsion, elle sera reçue par
0 d+VT
l'observateur à l'instant t2 = t + T + . Donc, la période de réception est:
c
 
0 0 0 VT V
T = t2 − t1 = T + =T 1+
c c

Le phénomène est périodique pour l'observateur mais avec une période T 0 6= T . En repassant

aux fréquences, on obtient :

1 1 ν
ν0 = = V
=
1 + Vc
 
T0 T 1+ c

Pour V  c, on a :

ν0 ' ν 1 − V

c

qui s'écrit aussi:

ν0 − ν = − V
ν c

Si la source s'éloigne de l'observateur ⇒ V > 0 ⇒ ν 0 < ν : le son est plus grave.


0
Si la source se rapproche de l'observateur ⇒ V < 0 ⇒ ν > ν : le son est plus aigu.

Mesure d'une vitesse par eet Doppler: détection synchrone

On vient de montrer que la variation de fréquence due à l'eet Doppler est proportionnelle à

la vitesse de la source :

∆ν = ν − v 0 = ν Vc

Donc, la mesure de ∆ν V . Pour la précision des mesures, il est nécessaire de


permet de mesurer
0
construire un signal de fréquence ∆ν = ν − ν et de mesurer directement sa fréquence. Par un

multiplieur on construit un signal s (t) par multiplication du signal uS (t) = US cos (2πνt + ϕS )
0
qui commande l'émetteur (source) par le signal uO (t) = UO cos (2πν t + ϕO ) récupérée par le

détecteur (l'observateur) :

s (t) = uS (t) × uO (t) = US UO cos (2πνt + ϕS ) cos (2πν 0 t + ϕO )

s (t) = 21 US UO cos (2π (ν + ν 0 ) t + ϕS + ϕO ) + 12 US UO cos (2π (ν − ν 0 ) t + ϕS − ϕO )


CHAPTER 15. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES 220

On voit que le signal de sortie du multiplieur comprend deux composantes, la première, s0 (t),
de fréquence la somme ν + ν 0, et la deuxième, s00 (t), de fréquence la diérence ν − ν 0:

s (t) = s0 (t) + s00 (t)

On récupère alors le signal s00 (t) de fréquence ∆ν = ν − ν 0 en envoyant s (t) dans un ltre passe
bas dont la fréquence de coupure νc est telle que:

|ν − ν 0 | < νc < ν + ν 0

C'est la détection synchrone, dont le schéma de principe est comme suit :

A.N:

−1
Pour ∆ν = 10Hz, ν = 1 KHz et c = 340 m.s , on trouve :

V = c ∆ν
ν = 3.4 m.s
−1
.

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