TD Terminologie
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Réalisé de 1935 à 1939, cet édifice fut construit sous la demande de Edgar J. Kaufmann (propriétaire d’un grand magasin de
Pittsburgh) pour avoir une résidence de week-ends. Le commanditaire laissa à Wright plusieurs centaines d’hectares de
forêt, qu’il venait d’acheter dans la région des Highlands, pour construire la nouvelle maison. Contre toute attente, ce fut
sur le bord d’une cascade de la rivière Bear Run que l’architecte choisit de commencer les travaux, car il aurait aimé « le son
puissant de la chute d’eau, la vitalité de cette jeune forêt, les affleurements et les blocs de rochers spectaculaires… » . Ce
choix était également dicté par une volonté de l’architecte de faire dialoguer son bâtiment avec la force brute de la
cascade, créant ainsi une douce harmonie entre les flots mouvant et l’immobilité de la maison.
Cette harmonie, il la travailla d’ailleurs énormément grâce à plusieurs éléments. Tout d’abord, signalons- le, la symbiose de
l’édifice se discerne en premier avec les principes familiaux de l’architecte, l’ensemble de la maison étant concentré autour
d’une cheminée (comme dans les Maisons de la prairie) tout en se suffisant à elle-même. Ensuite, sur le plan naturel, les
matériaux de construction utilisés pour les murs de soutènement et le sol sont des pierres prises spécialement dans les
environs. Wright donne ainsi une impression de continuité de la cascade, qui se prolonge graduellement dans le bâtiment. Il
pousse même encore plus loin son harmonisation en créant un dégradé en cascade du toit jusqu’à la dernière terrasse en
porte-à-faux, imitant alors l’eau coulant sous la structure.
On retrouve alors ici un des principes organiques, à savoir une intégration de l’édifice à son environnement, lui donnant
alors une forme unique. Cette assimilation à la nature passe aussi par les fameuses terrasses en porte-à-faux évoquées plus
haut. Il faut d’abord signaler que ces éléments n’ont été réalisables qu’uniquement grâce aux bétons armés les constituant.
On remarque ainsi que Wright n’hésite pas à marier la technologie moderne au thème de la nature, montrant bien son
désir de faire de son architecture la nouvelle référence de l’époque. Il fait aussi exister le bâtiment dans tous les temps,
passé/présent/futur, a l’aide de la longévité et le modernisme du béton, et la perpétuelle présence de la nature millénaire.
Il l’ancre également un peu plus dans le paysage, car ses grandes plaques de béton ne reposent que sur un seul et solide
noyau, qui est lui seul profondément enfoncé dans la roche. Pour revenir aux terrasses en elle-même, nous remarquerons
qu’elles s’élancent majestueusement au-dessus de la rivière, et semblent vouloir s’enfoncer plus profondément dans la
forêt (qui d’ailleurs n’a pas été endommagée durant la construction). Comme si elles désiraient se fondre en elle. Nous
avons alors une fois encore une autre démonstration de l’intégration de l’édifice à son environnement, répondant ainsi
parfaitement aux vœux de son architecte, dans la mesure où « L’ensemble du bâtiment dans tous ses détails appartient au
terrain.»
Les éléments en porte-à-faux permettent également de réaliser un autre désir de Wright. En effet, par un savant système
de vérandas vitrées, l’intérieur de la maison peut se prolonger dehors en suivant les terrasses. Cela a un double avantage.
Tout d’abord, l’espace intermédiaire entre nature et bâtiment ainsi crée, permet de voir la forêt environnante sans
obstruction aucune. Les plafonds sont d’ailleurs suffisamment bas, et le volume des pièces faible, pour que le regard se
porte en priorité vers les baies vitrées ouvrant sur les arbres (on observe de ce fait l’influence du Japon sur l’architecte, ce
système étant très utilisé dans les maisons traditionnelles nippones). A cela on ajoutera que la Fallingwater se trouve en
hauteur, augmentant la vue sur les bois. Ensuite, cette fusion avec l’extérieur permet de faire jouer les différentes
circulations de la demeure. Il y a d’abord la circulation de la lumière, qui pénètre par les nombreuses vitres et s’engouffre
abondamment dans l’édifice. Puis, le mouvement de l’eau sous la structure, allié au souffle léger du vent sylvestre, se fait
ressentir par le bruit caractéristique qu’il émet. Enfin, le déplacement des habitants est aussi mis en avant par un système
de promenade, obligeant les visiteurs à faire des détours pour rejoindre leur destination. Ils mettent alors plus de temps à
traverser le bâtiment, ce qui leur permet de le voir sous toutes ses coutures et d’admirer le paysage. Par toutes ses
circulations, la maison est alors constamment en mouvement. Comme si elle était vivante. Or, quoi de mieux qu’une
maison vivante pour une architecture dite, organique ?
L'opéra de Sydney
Dès 1940, le gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud, l'un des États australiens, réfléchit à la
construction d'un lieu pouvant accueillir de grandes productions théâtrales et musicales. Il lance alors
un concours international qui laisse une grande liberté de création, la seule contrainte étant que le
bâtiment comporte deux salles de spectacle et qu'il se trouve à Bennelong Point, sur le port de
Sydney. L'initiative rencontre un tel succès que le gouvernement reçoit 233 propositions. En 1955, le
projet retenu est celui de l'architecte danois Jørn Utzon (1918-2008).
Quel est le parcours de cette personne ? Jørn Utzon a été élevé dans une famille d'artistes. Son père,
architecte naval, l'emmène sur les chantiers et un grand-oncle l'initie à la sculpture. Il entame ses
études d'architecture à 19 ans, à l'Académie royale des beaux-arts du Danemark. Diplômé en 1942, il
travaille sur de nombreux édifices publics ainsi que des logements. Dès 1947, il voyage à l'étranger et
découvre l'architecture maya, ainsi que celles du Japon et du Maroc. L'exotisme influencera
considérablement son travail, notamment pour l'opéra de Sydney.
L'architecture audacieuse que Jørn Utzon a déployée à Sydney est marquée par son goût pour les
formes orientales qu'il a pu admirer pendant ses voyages. Le bâtiment, succession de coquilles
blanches déployées, est construit sur une large plateforme.
Rappel des formes géométriques simples précolombiennes, tuiles en céramiques blanches inspirées
de bols japonais et précision géométrique chinoise sont autant de sources d'inspiration que
l'architecte a su réinventer. La construction, commencée en 1959, s'achève en 1973. À elles seules,
les « coquilles » nécessitèrent huit ans de travaux.
une grande salle de concert avec le plus grand orgue mécanique du monde ;
Le budget initialement prévu de 7 millions de dollars australiens s'éleva au final à 102 millions. Pour
couvrir les frais supplémentaires, une grande loterie publique fut organisée. L'opéra de Sydney est
inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2007.