Droit Du Travail - IPD Thomas Sankara
Droit Du Travail - IPD Thomas Sankara
Droit Du Travail - IPD Thomas Sankara
On peut definir le contrat de travail comme un accord par lequel une personne s’engage
moyennant remuneration, à mettre son activite professionnelle (prestation de service) a la
deisposition et au profit d’une autre personne (l’employeur) et à l’exercer sur l’autorite de la
direction de celle-ci.
1) Le lien de subordination
La subordination juridique se caractérise par le pouvoir de direction, de control et disciplinaire
reconnu a l’employeur. Il a le droit de donner aux travailleurs nécessaires au travail, à
l’accomplissement de sa tâche, d’exercer un contrôle constant sur l’exécution de son travail
de lui infliger des sanctions disciplinaires (avertissements, blâmes, mis à pied, licenciement).
2) La rémunération
En contrepartie des services rendus, le travailleur reçoit une remuneration appelée salaire.
Le montant de ce dernier résulte de la libre-appréciation de l’employeur et du travailleur sous
réserve que le minimum par la législation du travail soit respecté (SMIG).
3) La prestation de service
C’est le travail effectue par l’employer (activite professionnelle). Le travail doit être exécuté
loyalement et consciemment en toute responsabilité.
D’après l’article 135 du code du travail : « le temps de travail est de 40heures par semaine a
raison de 8h par jour au Sénégal. »
C. Le contrat d’apprentissage
C’est le contrat dans lequel un employeur s’engage outre le versement d’une allocation
d’apprentissage à aspirer une formation méthodique et complète dispensée dans l’entreprise
et dans un centre de formation a un jeune travailleur qui s’oblige en retour à travailler pour
cette employeur (article 73 du code du travail).
D. Le contrat a durée indéterminée (CDI)
C’est un contrat dont le terme n’est pas fixe et qui demeure en vigueur jusqu’à sa résiliation.
Tout contrat qui n’est pas écrit (un CDD, un contrat d’engagement à l’essai, un contrat
d’apprentissage) doit obligatoirement être écrit ; a défaut le contrat est considéré comme un
CDI (article 49 du code du travail).
Exercice d’application
Entre la SA SENEFLOW dont le siège est établi a 8 avenue Peytavin et Monsieur Seydou SALL
domicilie a la Rue 31x20 Medina-Dakar, il a été convenu ce qui suit :
Article 1 : La SA engage M. SALL en qualité de comptable avec la qualification professionnelle
d’agent de master II.
Article 2 : Le présent contrat est conclu pour une durée indéterminée ; il prend cour le 02
Janvier 2012. Le premier mois faudra comme période d’essai pendant laquelle il pourra de
part et d’autre être mis fin au contrat de travail a tout instant sans indemnité ni préavis.
Article 3 : La remuneration de M. SALL est de 375000 FCFA par mois.
Article 4 : L’horaire de travail est de 19H par semaine et il est déterminé comme suit :
- Du lundi au jeudi, 08h-12h
- Vendredi, 09h-12h
TAF : 1) Quelles sont les différentes formes de contrat qu’on trouve dans le texte ?
2) Quels sont les critères essentiels du contrat de travail qu’on trouve dans le texte ?
Solution
1) Les formes de contrat de travail qu’on trouve dans le texte sont :
Le contrat d’engagement a l’essai et le contrat a durée indéterminée.
2) Les critères essentiels au contrat de travail qu’on trouve dans le texte sont :
➔ La remuneration (375000 FCFA)
➔ La prestation de service (qualité de comptable)
➔ Le lien de subordination (employeur→ SA et employé → M. SALL).
Chapitre II : La rupture du contrat de travail
Introduction
La cessation des relations de travail peut résulter de la fermeture de l’entreprise ou de
l’arrivée du terme.
Mais l’hypothèse la plus fréquente est celle ou l’une des parties met fin au contrat : c’est la
résiliation unilatérale (démission ou licenciement).
Exercice d’application
Monsieur Fall, électrotechnicien de son Etat conclue un CDD pour une durée de 17mois avec
l’entreprise GE Km 14 route de Rufisque. Il perçoit comme salaire de base 150000 FCFA et
comme sursalaire 55000 FCFA.
Un jour, le Directeur général de l’entreprise rompt unilatéralement le contrat sans motif
légitime.
Il vous consulte pour que vous lui calculiez son indemnité de fin de contrat.
Solution
L’indemnité de fin de contrat = (150000 + 55000) * 17 * 7%
3485000 ∗7
=
100
= 243950 FCFA
• Méthode 1
Indemnité de fin de contrat : (Salaire de base + Sursalaire) * Durée * Taux
• Méthode 2
Salaire réel perçu : Salaire de base + Sursalaire
Remuneration totale : Salaire réel * Durée
Indemnité de fin de contrat : Remuneration * Taux.
Chapitre III : La perte de l’emploi par la volonté
unilatérale
Introduction
L’emploi peut être perdu à la suite d’une manifestation unilatérale de volonté.
Traditionnellement, on fait une distinction selon que la perte est à l’initiative de l’employeur
ou du salarie.
Dans le premier cas, on parle de licenciement et dans le deuxième cas de démission.
I. Le licenciement
Il y’a deux formes de licenciement : d’une part le licenciement personnel (ordinaire,
disciplinaire, droit commun…) et d’autre part le licenciement pour motif économique.
Exercice d’application
Un employé a touché pendant les 12 derniers mois la somme de 569600 FCFA pour une
ancienneté de 15ans 5mois 14jours.
▪ Ancienneté ;
▪ Situation matrimoniale ;
▪ Nombre d’enfants ;
▪ Rentabilité.
Cas pratique :
Un travailleur avait une ancienneté de 5ans. Il s’est marié et a à sa charge 2 enfants.
Quelle sera l’ancienneté du travailleur ?
Solution
L’ancienneté du travailleur est de
5 + 1 + 2 = 8points
➢ Les travailleurs licenciés bénéficient d’une indemnité égale à un mois de salaire et non
imposable et qui vient s’ajouter une indemnité compensatrice.
Par ailleurs, les salariés licenciés ont droit a une priorité de réembauchage pendant
2ans dans la même catégorie et emploi dans l’hypothèse ou l’entreprise voudrait
recruter encore.
II. La démission
C’est la rupture du contrat de travail a l’initiative du salaire. Mais il faut que la démission ne
soit pas motivée par le comportement de l’employeur. Autrement dit, le salarié ne doit pas
être poussé à la démission par son employeur.
Si tel est le cas, le juge va opérer une requalification car il va estimer que la rupture est
imputable à l’employeur même si l’initiative est le fait du salarié. Ce dernier peut prétendre
dans ce cas au paiement de dommages et intérêt pour licenciement.
Il est règlementé de manière générale par le code du travail. Il en résulte une idée
majeure, l’employeur ne dispose pas de vis-à-vis du délégué du personnel un pouvoir
de résiliation unilatérale du contrat.
L’article 214 pose le principe de l’autorisation administrative préalable a tout
licenciement du délégué du personnel.
Chapitre IV : La conclusion du contrat de travail
La conclusion du contrat de travail est soumise à des conditions de fond et de forme.
A) La capacite
Tout travailleur doit être physiquement et moralement apte à contracter un travail. Il ne doit
pas être médicalement reconnu comme déficient et il doit être âgé au moins 15ans.
B) Le consentement
C’est la parole donnée par chaque partie en vue de conclure le contrat de travail.
A) La forme écrite
Elle permet aux deux parties d’écrire le contrat et de le signer. L’écrit constitue un moyen de
preuve de l’existence du contrat de travail.
Cette preuve est à la charge de l’employeur, la forme écrite est prévue obligatoirement pour
les contrats suivants : CEE, CDD ≥ 3mois, contrat d’apprentissage.
Tous ces contrats peuvent être écrits, à défaut, ils sont considérés comme des CDI.
B) La forme verbale
Dans la pratique, un contrat de travail peut naitre d’une simple entente verbale entre
l’employeur et le travailleur après l’acceptation des conditions de travail.
Exercice d’application
Cas 1 : A la fin d’un contrat d’engagement à l’essai, un travailleur continue d’effectuer des
services dans l’entreprise sans conclusion d’aucun contrat de travail.
Qu’est ce qu’on peut dire de sa situation ?
Cas 2 : Un travailleur conclu par écrit un CDD de 10mois avec une entreprise. A la fin du contrat
du travail, il continue à travailler dans l’entreprise sans que son contrat ne soit renouvelé.
Ce deuxième contrat est-il un CDD ?
Solution
Tout contrat de travail qui installe le travailleur hors de sa résidence habituelle doit être écrit
et visé par l’inspection du travail (article 33 du code du travail).
Chapitre V : Les congés
Il existe deux types de congés : le congé annuel ou principal et le congé supplémentaire.
I. Le congé annuel
1) Definition
Le congés principal ou annuel est la période pendant laquelle le travailleur après avoir effectué
un travail de 12mois de service effectif a le droit de se reposer.
2) Le droit de jouissance
La durée maximale de jouir d’un congé est de 12mois. Le congé est fixé d’un commun accord
entre les parties (travailleur et employeur). Il peut arriver que la date du congé soit reportée
pour nécessité du service.
La durée du congé principal ou annuel est de 2jours ouvrables par mois de service effectif.
Exemple : un travailleur qui effectue un service de 12mois a droit a un congé de 12*2j =
24jours.
Au moment du départ en congé, l’employé récit de son employeur une allocation de congé.
Cette dernière est calculée de la manière suivante :
𝟏
Allocation de congé annuel = Total des sommes perçues pendant la période de référence *
𝟏𝟐
= 213916
Il y’a lieu de noter que pour calculer l’allocation de congé annuel, certains éléments du salaire
tels que les frais de transport, les primes de rendement… sont inclus.
Exercice d’application 1
M. DIOUF est comptable dans une entreprise de la place. Il a travaillé pendant 12mois et a
perçu pendant la période de référence une somme de 2577000 FCFA. En raison de son
ancienneté, il bénéficie de 6jours de congé supplémentaire.
TAF : Calculer
a. Allocation du congé principal
b. Allocation du congé supplémentaire
c. Le montant perçu pour les congés
Solution
2577000 ∗1
a. Calcul de l’allocation de congé principal :
12
= 214750 FCFA
Solution
Nombre de jour : 18 * 2 = 36jours
Allocation journalière : 240000 / 36
= 6667 FCFA
Allocation de congé supplémentaire : 6667 * 6
➢ Le congé de maternité
L’article 143 du code du travail stipule que : « A l’occasion de son accouchement… toute
femme a droit de suspendre son travail pendant 14semaines consécutives dont 6semaines
avant et 8semaines après.
Cette suspension peut être prolonger de 3semaines en cas de maladie constatée et résultant
de la grossesse »
Pendant le congé de maternité, l’employeur ne peut ni licencier la femme ni utiliser ses
services. Le repos pour allaitement est accordé à la femme en cas de reprise de ses activités.
La durée est de 1heures par jour et par 15mois.
Chapitre VI : Les heures supplémentaires
I. Definition
Les heures supplémentaires sont toutes les heures de travail effectué au-delà de la durée
légale hebdomadaire. Les heures supplémentaires donnent lieu a une majoration de salaire.
Application pratique
M. BADIANE est agent dans une entreprise. Il perçoit un salaire décomposé de la manière
suivante :
o Salaire de base : 125000 FCFA
o Sursalaire : 85000 FCFA
o Prime de caisse : 57000 FCFA
o Prime transport : 20600 FCFA
Il a fait 8heures supplémentaires
TAF : Calculer
1) Le salaire réel
2) L’indemnité des heures supplémentaires
3) Salaire global
Solution
1) Calcul du salaire réel
SR = SB + SS + PC → 125000 + 85000 + 57000
= 267000 FCFA
Les contrats concernés sont les CDD, les CDI, les CAE et notamment les contrats de travail en
cours de suspension.
a) La modification substantielle
La modification peut être proposée par l’employeur ou par l’employé.
Une telle modification peut être sur les éléments essentiels au contrat notamment le salaire
horaire, changement de fonction…
La rupture du contrat du fait d’un refus de cette modification sera à la charge de l’employeur.
Cependant, une adaptation du contrat sera opérée en cas d’acceptation.
L’adaptation du contrat va se poursuivre aux nouvelles conditions et un nouvel avenant au
contrat de travail sera notifié au salarié.
L’avenant est une clause supplémentaire qui vient s’ajouter à l’accord initial au moment de la
conclusion du contrat de travail et contenant les termes modifiés du contrat.
b) La modification non substantielle
On parle de modification non substantielle quand les éléments n’affectent pas
essentiellement les éléments du contrat de travail.
Dans une telle perspective, si l’employeur maintient la décision de modifier le contrat de
travail, le salarié qui refuse peut être licencié ; cette rupture incombe à l’employé.